Billet invité
Puissance des symboles, on ne compte plus les ralliements au mouvement des anti-Wall Street occupant la place du parc Zuccotti à New York, qui disent d’eux-mêmes être les 99 %, par opposition au 1 % des Américains qui accaparent la richesse.
Cela a commencé par George Soros, qui a déclaré avoir de la « sympathie pour leurs opinions ». John Larson, président du groupe démocrate à la Chambre des représentants a tenu ensuite à les saluer, tandis que la représentante démocrate de New York, Louise Slaughter, s’est dite « fière » de les voir se dresser « contre la cupidité rampante des entreprises ».
Ben Bernanke, le président de la Fed et Tim Geithner, le secrétaire d’État au Trésor, ont enchaîné. « Ils reprochent non sans raison au secteur financier de nous avoir menés à la pagaille dans laquelle nous nous trouvons et sont mécontents de la réponse », a déclaré le premier, tandis que le second expliquait plus sobrement que « les banques accusent les réformes et le gouvernement de tout, y compris de nombreux problèmes dans lesquels elles portent une responsabilité centrale, et la plupart des gens sont très agacés et très en colère à cause de ce qu’ils voient, et ils veulent que les choses changent ».
Barack Obama, tout en défendant sa politique vis-à-vis des institutions financières, en venait à déclarer qu’il avait vu les manifestations à la télévision, et pensait « qu’elles expriment le mécontentement que ressentent les Américains ». Un tournant a depuis été pris par Vikram Pandit, directeur général de Citigroup, qui a tenu à préciser depuis sa salle de conférence : « je serais heureux de leur parler à tout moment ».
Ce vaste mouvement de solidarité a dépassé les frontières. Georges Papandréou, premier ministre grec, a tenu a préciser en plein conseil des ministres : « nous luttons pour changer le système économique mondial, comme beaucoup de citoyens anti-Wall Street, qui protestent à juste titre contre les inégalités et les injustices du système », tout en expliquant qu’il fallait les distinguer des manifestants d’Athènes.
À Kermanshah, à l’Ouest de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei a prédit que « un jour, ce mouvement jettera à terre le système capitaliste occidental, qui est dans une impasse totale ». Enfin, une manifestation spontanée de plusieurs centaines de Chinois était signalée à Zhengzhou, la capitale de la province du Henan, sur le thème « je soutiens vigoureusement la grande révolution du peuple américain contre Wall Street », selon des photographies largement reproduites dans la presse d’État et montrant une banderole tendue devant le Palais de la Culture des Travailleurs.
Les républicains américains n’ont pas été en reste, sur un autre registre. Eric Cantor, numéro deux de leur groupe à la Chambre des représentants, a déclaré : « je suis de plus en plus inquiet du nombre de voyous qui occupent Wall Street et les autres villes à travers le pays », tandis que Herman Cain, l’un des candidats aux primaires américaines, a apostrophé les manifestants (dans les colonnes du Wall Street Journal, et non dans la rue) : « Cessez d’accuser Wall Street ou les grosses banques, si vous n’avez pas de travail et que vous n’êtes pas riche, c’est de votre faute ! ».
À titre anecdotique, les indignés new yorkais ont par ailleurs reçu le soutien de nombreux syndicats des employés des secteurs publics, des commerçants, des enseignants et des transports, qui regroupent des dizaines de milliers de travailleurs. À Washington, Boston, Seattle et Los Angeles, ils ont fait des émules, ainsi que dans une trentaine de villes des États-Unis.
143 réponses à “L’actualité de la crise : LES 99 %, par François Leclerc”
Bonjour à tous,
Le 15 octobre à Paris, c’est 14h00 à Gare du Nord…
Vous ne m’y verrez pas…je serais à Bruxelles 😀
Le 15 oct c’est à Rennes à midi
A Bruxelles aussi, rassemblement à 14h30 à la gare du Nord.
http://map.15october.net/main
J’ai trouvé mon slogan :
« Pourquoi devrais-je payer ce que l’on me demande? »
Le site c’est ici : http://15october.net/fr/
Le mien, de slogan, c’est :
– Tu veux vraiment nous faire payer pour ÇA !? DEGAGE !
Je ne parviens pas à accéder à la carte. Je suis plutôt en campagne, la préf la plus proche est La Roche sur Yon, Nantes c’est jouable aussi…??
@ letoine
nantes 14h00 place royal http://nantes.indymedia.org/article/24319
Seven core demands:
1) End the Collusion Between Government and Large Corporations/Banks, So That Our Elected Leaders Are Actually Representing the Interests of the People (the 99%) and Not Just Their Rich Donors (the 1%).
2) Investigate Wall Street and Hold Senior Executives Accountable for the Destruction in Wealth that has Devastated Millions of People.
3) Return the Power of Coining Money to the U.S. Treasury and Return to Sound Money, End the Fed
4) Limit the Size, Scope and Power of Banks so that None are Ever Again “Too Big to Fail” and in Need to Taxpayer Bailouts
5) Eliminate “Personhood” Legal Status for Corporations
6) Repeal the Patriot Act, End the War on Drugs and Protect Civil Liberties
7) End All Imperial Wars of Aggression, Bring the Troops Home from All Countries, Cut the Military Budget and Limit The Military Role to Protection of the Homeland
Ce n’est pas le secteur financier qui à mis la pagaille , ce sont les états qui se sont trop endettés.
NA
@ bertrand
» Ce n’est pas le secteur financier qui à mis la pagaille , ce sont les états qui se sont trop endettés. »
Tu viens d’arriver ? gros bêta , va !
» Ce n’est pas le secteur financier qui à mis la pagaille , ce sont les Etats qui se sont trop endettés. »
Merci de ta réponse, taratata. D’où sors-tu, bertrand ?
Dans l’acte de prêt il y a toujours deux parties : le prêteur et l’emprunteur, et tous deux ont leur part de responsabilité si quelque chose se passe mal.
Eh ben non, c’est les gouvernements de mèche avec les financiers, et toc.
Hors sujet
A propos de la fermeture de la sidérurgie liégeoise à chaud qui vient d’être annoncée (deux hauts fourneaux et une foule de service périphérique du groupe Arcelor-Mittal), les propos des uns ou des autres mentionnent l’expression que c’est « structurant pour l’économie ».
Est ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que cela veut dire ?
Que l’économie se structure autour de ces activités là?!
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : LES 99 %, par François Le… […]
Il semble qu’on a pas fini de se faire plumer grâce au mécanisme européen de stabilité qui coopérera très étroitement avec le FMI…
http://consilium.europa.eu/media/1216793/esm%20treaty%20en.pdf
Une Europe politique?
Non, non, non, une bonne grosse banque autorisée à extorquer les états avec une immunité supérieur à celle de nos hommes politiques…
Ce ne sont pas les « néo-bolchéviks type Montebourg » qui provoqueront la démondialisation,
c’est la rareté et donc la cherté de l’énergie qui vont obliger de facto à relocaliser.
Certains prospectivistes prédisent un baril de pétrole à 400$ le baril en 2020!
Ce problème n’est toujours pas au coeur du débat électoral, mais c’est bien cette contrainte
qui va nous obliger à changer un certain nombre de choses dans les années et les décennies à venir, dans nos modes de vie plus précisément.
Le monde réel va se rappeler de plus en plus à nous, et nous obliger à regarder les vrais problèmes en face.
Car la crise de l’énergie est bien plus fondamentale qu’une crise financière, même si celle que nous vivons est majeure. Mais la seconde peut se résoudre par des décisions politiques et des lois interdisant les formes de spéculation les plus éhontées, par contre la première concerne le substrat physique de notre activité économique.
Si l’énergie se fait de plus en plus rare, et donc chère, des décisions politiques et des lois ne pourrons pas faire jaillir du pétrole là où il n’y en a plus.
A titre d’illustration la Chine construit chaque année l’équivalent de 50 centrales nucléaires. En fait elle construit surtout des centrales au charbon et nucléaires. Ceci est prévu de se continuer sur les deux décennies à venir. Je ne parle même pas des effets sur le climat, ni sur la biosphère.
La question qui se pose est: « L’humanité veut-elle survivre au un ou deux siècles à venir », ou veut-elle, apparemment par cécité volontaire, continuer à se suicider en tant qu’espèce.
Lorsque le climat aura basculé, lorsque les radionucléides auront pollué des territoires entiers, il sera trop tard. Ceci dit si l’espèce humaine disparaît, le Cosmos s’en souciera comme d’une guigne, c’est nous que cela devrait soucier.
Dans ce genre de situation toute la problématique est de provoquer une prise de conscience collective suffisamment tôt pour que des mesures de sauvegarde puisse être prises à temps.
Mais au moment où l’on parle les dangers évoqués ne sont encore que virtuels, d’où la difficulté de se faire entendre. D’autant plus qu’il y a toujours des gens qui encouragent la politique de l’autruche.
En conclusion sans être devin il est fort probable que nous allons à continuer à faire comme si de rien n’était. Lorsque les problèmes aujourd’hui virtuels, deviendront bien réels alors ils se résoudront dans des convulsions violentes et dévastatrices. Mais comme cela concernera les générations de nos enfants, petits-enfants ou arrière petits-enfants…
Egoïsme générationnel quand tu nous tient!
Certains prospectivistes disent par ailleurs que les seules énergies renouvelables – l’énergie solaire en fait – ne permettraient de faire vivre dans des conditions matérielles telles que nous les connaissons dans les pays encore riche, que 500 à 1 milliard d’hommes et de femmes, dans le meilleur des cas 1,5 milliard. Or nous sommes déjà 7 milliards…
A l’égoïsme générationnel, s’ajoute l’égoïsme géographique: égoïsme dans le temps et dans l’espace en quelque sorte.
Ce n’est pas le fait d’être aveugle qui aide le non voyant à se diriger mais plutôt la canne blanche.
Joan:
Faites gaffe que si vous ne traitez que l’environnement, et que si vous privilégiez l’approche démographique (qui a pour caractéristique de considérer un chiffre de population historiquement asexué), vous passerez à côté de la question de sociale.
En d’autres termes, vous faciliterez une forme ou l’autre d’éco-fascisme déjà tout prêt à éclore, qui est la pente naturelle de la domination.
@Leboutte
Bien évidemment il ne s’agit pas de « supprimer » 5,5 milliards d’êtres humains qui seraient déjà surnuméraires, plus que du fascisme ce serait carrément du nazisme.
Non le but d’une prise de conscience le plus en amont possible des problèmes qui plus que probablement vont assaillir l’humanité dans les deux siècles à venir, est de prendre des mesures correctives tant qu’il en est encore temps, tant sur les plans de la consommation d’énergie-matière globale, que de la croissance démographique.
Sachant que si l’on prend ces mesures aujourd’ hui, elles ne feront effet que dans 30 ou 40 ans au mieux. Nous avons affaire à des constantes de temps très longues par rapport à une vie humaine.
Le but n’est certainement pas de faciliter l’éclosion d’un écolo-fascisme, mais au contraire d’anticiper pour éviter que nos descendants ne soient confrontés à des situations dantesques.
Pour le reste à plus court terme il y a effectivement des combats à mener sur le plan social, pour un répartition plus équitable des richesses, à l’intérieur des pays, mais aussi entre les pays. Je n’ignore en aucune façon la question sociale et la crise financière actuelle.
Mais on ne doit jamais oublier la toile de fond du monde physique qui a mis a notre disposition (gratuitement) des ressources non renouvelables – en quantité considérables certes – mais malheureusement non illimitées comme certains sembleraient vouloir le croire ou le faire croire. Ces ressources, en particulier le pétrole, ont permis une explosion de productions matérielles et de la consommation afférente, mais aussi une explosion démographique corrélative. Certains appelle cette période historique l’ Oléocène, mais sur le plan historique ce sera une période très courte (2-3 siècles maximum), et encore plus courte à l’échelle géologique.
Notre agriculture productiviste s’écroulerait sans un pétrole bon marché et cela entraînerait sans aucun doute encore plus de famine dans le monde qu’il y en a aujourd’hui et pourtant il y a déjà trop d’habitants de cette planète qui meurent de faim. Encore une fois sur le cour terme une meilleure répartition mondiale des richesses (et des savoirs faire) ferait baisser le nombre de gens qui meurent de faim et il faut bien sûr oeuvrer dans ce sens, mais cela n’empêche pas que nous devons aussi nous préoccuper dès à présent de problèmes qui vont être de plus en plus aigus à échéance d’un siècle ou deux.
Pour conclure, je dirais: s’occuper dans l’immédiat de la question sociale tout à fait d’accord, mais en parallèle anticiper les questions liées à l’écologie et prendre des mesures dès à présent.
Il est clair qu’il y a une grande difficulté à faire rentrer cela dans la conscience collective, sans doute parce que l’humanité n’a jamais été confrontée à pareils défis depuis qu’elle existe sur cette planète. C’est pour cela aussi que je suis convaincu qu’elle joue son avenir en tant qu’espèce.
Bonjour,
Homo sapiens a violement supprimé Homo Neandertal.
Homo sapiens est tellement crétin et stupide qu’il n’a même pas besoin d’attendre le prochain chainon de l’évolution pour être éliminé.
Mr homo sapiens réalise tout cela sans aucune aide.
Le seul à conserver un sourire béat pendant qu’il coupe la branche sur laquelle il est assis.
Personnellement, je pense qu’homo sapiens n’en a plus pour très longtemps.
La nature ou l’univers travaille sur une échelle gigantesque car nombre de graines ne donneront aucun arbre, aucun fruit, aucune récolte.
La nature ou l’univers ont la fâcheuse habitude d’étêtér et d’élaguer les branches mortes pour ne laisser pousser que celles qui sont prometteuses.
Les voies sans issues n’ont pas leur place dans cet univers, il suffit de regarder autour de nous pour s’en rendre compte.
Homo sapiens a eu sa chance et n’a pas su valoriser le capital énergétique qui lui a été prêté.
Cordialement.
En fait, nous ne sommes pas « sapiens », mais « homo sapiens sapiens », celui qui sait qu’il sait:
tous les espoirs sont donc encore permis!
Je ne sais pas d’où vient cette certitude que Homo Sapiens Sapiens a éradiquer l’homme de néanderthal.
@ Joan 13 octobre 2011 à 09:41
Je partage à 100% votre vision des choses. C’est d’autant plus dramatique que la situation critique a été identifiée il y a 40 ans avec le Club le Rome et les travaux de Meadows au MIT. http://www.pauljorion.com/blog/?p=29415#comment-237481
Le grand malheur de l’humanité est d’être tombée sous la coupe de personnes plus idéalistes que réalistes, plus manipulatrices d’immatériel que de créatrices de richesses matérielles, plus producteurs de paroles et d’illusion que de moyens indispensables à la vie, laquelle ne peut exister en l’absence d’énergie à consommer.
Depuis que les alertes sont données, y compris sur le présent blog, sans que cela provoque de réaction, il faut se rendre à l’évidence. Les gens manquent de courage et préfèrent détourner le regard plutôt que voir le problème en face et s’y attaquer collectivement. Il faut partir de prises de conscience locales qui devront rapidement s’étendre à la globalité terrestre, car c’est à ce niveau, que le problème se pose maintenant, même s’il est plus critique dans certaines zones comme l’Europe et le Japon.
Malheureusement le dernier sommet de Copenhague a montré que, tout comme les individus, les nations ne sont pas prêtes à prendre leur destin en main. C’est suicidaire.
Faut-il sauver les banques, et à quel prix ?
http://www.agoravox.tv/actualites/economie/article/faut-il-sauver-les-banques-et-a-32091
Frédéric Lordon revient sur un possible sauvetage des banques, et précise les conditions auxquelles il faudrait qu’il se fasse. Dans l’urgence : nationalisation des banques en faillite, puis communalisation, en mettant en place un système bancaire et de crédit socialisé.
Type : Vidéo
Lordon est formidable! À diffuser !
Plus de billets dans les distributeurs, plus de carte bleue, plus de chèques, tu fais comment?
T’as combien dans ton porte-monnaie?
J’ai essayé, c’est concret, ça marche.
Reproduction sur mon blog sous reserves d’acceptation de l’auteur.
http://ainsurg.blog4ever.com/blog/lire-article-460596-3036650-les_99__de_wall_street__la_contamination_se_poursu.html
Ce blog rattrape enfin (un peu) son retard sur ce sujet.
Je pense que ces manifestations auraient mérité un meilleur traitement, pas forcément dès le 17 septembre mais au mois dans les jours qui ont immédiatement suivis, ne serait-ce que pour compenser le black out médiatique total des débuts.
En revanche, les commentaires évoquent bien ces manifestations depuis le 1er jour.
Oui, mais le premier jour, personne n’aurait pu dans un billet
détecter la dimension du mouvement.
Et trois semaines plus tard, le billet de François le fait remarquablement.
Bonjour à Toutes et Tous!
Pour ceux qui ont lu mes quelques commentaires sur ce blog, ils me comprendront…
« Cessez d’accuser Wall Street ou les grosses banques, si vous n’avez pas de travail et que vous n’êtes pas riche, c’est de votre faute ! ». –> C’est à me faire hurler! J’ai actuellement 3 « emplois » (1 salarié à 80% et 2 libéraux en cours de développement), une conjointe à charge car libérale ne pouvant plus exercer et non couverte par sa complémentaire santé. J’ai beau courir de 7h du matin à 20h/21h, et ce 5 à 6 jours sur 7, j’ai franchement du mal à m’en sortir. Urssaf, RSI, IR, CIPAV,…. de quoi en faire des cauchemars la nuit… Et pendant ce temps là, l’état (qui ne mérite plus son « E ») va recapitaliser les banques, avec mes (vos, nos) sous?!?
Quelqu’un à de l’info pour le 15 Octobre sur Avignon??? Je pense qu’il est plus que temps que les Français (pourtant si réputés pour leur coup de gueule) décident de se réveiller, histoire que l’on arrête de se faire plumer pendant que certains (nos politiques) se gavent (et le mots est faible…)
Bonne journée à tous!
Avignon: 15 Octobre, Place Pie à 14h… Quelqu’un y va?
Ne boudons pas notre plaisir, le mouvement d’occupation, à Wall-Street ou ailleurs, me semble tout-à-fait inédit et vraiment porteur d’espoir. Personnellement, je n’y vois aucune imposture, mais des tentatives qui s’inventent au jour le jour, une occasion à saisir pour essayer de construire collectivement un langage commun. Au fond, ce mouvement m’apparaît un peu comme une incarnation de ce qu’est ce blog, sorte d’agora et d’université populaire en temps réel. Et pourquoi pas maintenant en « lieu réel »?
Alors quand je vois la qualité et la diversité des commentaires qui s’expriment ici, je me dis, allez-y, faites-en aussi profiter le terrain, cette intelligence collective qui se construit ici, au risque de ne rester qu’un « jeu des perles de verre », mériterait de se frotter à la rue.
Un comique est né:
Georges Papandréou, premier ministre grec, a tenu a préciser en plein conseil des ministres : « nous luttons pour changer le système économique mondial, comme beaucoup de citoyens anti-Wall Street, qui protestent à juste titre contre les inégalités et les injustices du système », tout en expliquant qu’il fallait les distinguer des manifestants d’Athènes.
Georges lutte, vous ne le saviez pas?
Comique inégalé et inégalable, qui restera à coup sûr dans les anales de la méritocratie
oui qu’il est doux d’observer une rhétorique de pouvoir réduite en miette, même ce genre d’individu doit s’entendre mentir en parlant, et si ça se trouve ça résonne encore après !
c’est vrai que ça commence à faire un peu beaucoup de bruit !! Cette menace d’attentat de l’Iran dénoncée par Hilary Clinton tombe vraiment à pic ! Tout rentrera dans l’ordre très bientôt .
les capitalistes s’humanisent
avant nous aurion eu droit à la guerre ; maintenant un bon gros attentat et tout le monde resserre les rangs ……………..
Discour de Noami Klein devant les indignés US à NY :
Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »
Naomi Klein, journaliste canadienne et auteur de La Stratégie du choc, était invitée à s’exprimer par le mouvement Occupy Wall Street, à New York. Selon elle, ce mouvement va durer, car le combat contre le système économique « injuste et hors de contrôle » prendra des années. Objectif : renverser la situation en montrant que les ressources financières existent, qui permettraient de construire une autre société.
J’ai été honorée d’être invitée à parler [le 29 septembre] devant les manifestants d’Occupons Wall Street. La sonorisation ayant été (honteusement) interdite, tout ce que je disais devait être répété par des centaines de personnes, pour que tous entendent (un système de « microphone humain »). Ce que j’ai dit sur la place de la Liberté a donc été très court. Voici la version longue de ce discours [publiée initialement en anglais dans Occupy Wall Street Journal].
Je vous aime.
Et je ne dis pas cela pour que des centaines d’entre vous me répondent en criant « je vous aime ». Même si c’est évidemment un des avantages de ce système de « microphone humain ». Dites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous redisent, encore plus fort.
Hier, un des orateurs du rassemblement syndical a déclaré : « Nous nous sommes trouvés. » Ce sentiment saisit bien la beauté de ce qui se crée ici. Un espace largement ouvert – et une idée si grande qu’elle ne peut être contenue dans aucun endroit – pour tous ceux qui veulent un monde meilleur. Nous en sommes tellement reconnaissants.
S’il y a une chose que je sais, c’est que les 1 % [les plus riches] aiment les crises. Quand les gens sont paniqués et désespérés, que personne ne semble savoir ce qu’il faut faire, c’est le moment idéal pour eux pour faire passer leur liste de vœux, avec leurs politiques pro-entreprises : privatiser l’éducation et la Sécurité sociale, mettre en pièces les services publics, se débarrasser des dernières mesures contraignantes pour les entreprises. Au cœur de la crise, c’est ce qui se passe partout dans le monde.
Et une seule chose peut bloquer cette stratégie. Une grande chose heureusement : les 99 %. Ces 99 % qui descendent dans les rues, de Madison à Madrid, en disant : « Non, nous ne paierons pas pour votre crise. »
Ce slogan est né en Italie en 2008. Il a ricoché en Grèce, en France, en Irlande, pour finalement faire son chemin jusqu’à l’endroit même où la crise a commencé.
« Pourquoi protestent-ils ? » demandent à la télévision les experts déroutés. Pendant ce temps, le reste du monde demande : « Pourquoi avez-vous mis autant de temps ? », « On se demandait quand vous alliez vous manifester ». Et la plupart disent : « Bienvenus ! »
Beaucoup de gens ont établi un parallèle entre Occupy Wall Street et les manifestations « antimondialisation » qui avaient attiré l’attention à Seattle en 1999. C’était la dernière fois qu’un mouvement mondial, dirigé par des jeunes, décentralisé, menait une action visant directement le pouvoir des entreprises. Et je suis fière d’avoir participé à ce que nous appelions alors « le mouvement des mouvements ».
Mais il y a aussi de grandes différences. Nous avions notamment choisi pour cibles des sommets internationaux : l’Organisation mondiale du commerce, le FMI, le G8. Ces sommets sont par nature éphémères, ils ne durent qu’une semaine. Ce qui nous rendait nous aussi éphémères. On apparaissait, on faisait la une des journaux, et puis on disparaissait. Et dans la frénésie d’hyperpatriotisme et de militarisme qui a suivi l’attaque du 11 Septembre, il a été facile de nous balayer complètement, au moins en Amérique du Nord.
Occupy Wall Street, au contraire, s’est choisi une cible fixe. Vous n’avez fixé aucune date limite à votre présence ici. Cela est sage. C’est seulement en restant sur place que des racines peuvent pousser. C’est crucial. C’est un fait de l’ère de l’information : beaucoup trop de mouvements apparaissent comme de belles fleurs et meurent rapidement. Parce qu’ils n’ont pas de racines. Et qu’ils n’ont pas de plan à long terme sur comment se maintenir. Quand les tempêtes arrivent, ils sont emportés.
Être un mouvement horizontal et profondément démocratique est formidable. Et ces principes sont compatibles avec le dur labeur de construction de structures et d’institutions suffisamment robustes pour traverser les tempêtes à venir. Je crois vraiment que c’est ce qui va se passer ici.
Autre chose que ce mouvement fait bien : vous vous êtes engagés à être non-violents. Vous avez refusé de donner aux médias ces images de fenêtres cassées ou de batailles de rue qu’ils attendent si désespérément. Et cette prodigieuse discipline de votre côté implique que c’est la brutalité scandaleuse et injustifiée de la police que l’histoire retiendra. Une brutalité que nous n’avons pas constatée la nuit dernière seulement. Pendant ce temps, le soutien au mouvement grandit de plus en plus. Plus de sagesse.
Mais la principale différence, c’est qu’en 1999 nous prenions le capitalisme au sommet d’un boom économique frénétique. Le chômage était bas, les portefeuilles d’actions enflaient. Les médias étaient fascinés par l’argent facile. À l’époque, on parlait de start-up, pas de fermetures d’entreprises.
Nous avons montré que la dérégulation derrière ce délire a eu un coût. Elle a été préjudiciable aux normes du travail. Elle a été préjudiciable aux normes environnementales. Les entreprises devenaient plus puissantes que les gouvernements, ce qui a été dommageable pour nos démocraties. Mais, pour être honnête avec vous, pendant ces temps de prospérité, attaquer un système économique fondé sur la cupidité a été difficile à faire admettre, au moins dans les pays riches.
Dix ans plus tard, il semble qu’il n’y ait plus de pays riches. Juste un tas de gens riches. Des gens qui se sont enrichis en pillant les biens publics et en épuisant les ressources naturelles dans le monde.
Le fait est qu’aujourd’hui chacun peut voir que le système est profondément injuste et hors de contrôle. La cupidité effrénée a saccagé l’économie mondiale. Et elle saccage aussi la Terre. Nous pillons nos océans, polluons notre eau avec la fracturation hydraulique et le forage en eaux profondes, nous nous tournons vers les sources d’énergie les plus sales de la planète, comme les sables bitumineux en Alberta. Et l’atmosphère ne peut absorber la quantité de carbone que nous émettons, créant un dangereux réchauffement. La nouvelle norme, ce sont les catastrophes en série. Économiques et écologiques.
Tels sont les faits sur le terrain. Ils sont si flagrants, si évidents, qu’il est beaucoup plus facile qu’en 1999 de toucher les gens, et de construire un mouvement rapidement.
Nous savons tous, ou du moins nous sentons, que le monde est à l’envers : nous agissons comme s’il n’y avait pas de limites à ce qui, en réalité, n’est pas renouvelable – les combustibles fossiles et l’espace atmosphérique pour absorber leurs émissions. Et nous agissons comme s’il y avait des limites strictes et inflexibles à ce qui, en réalité, est abondant – les ressources financières pour construire la société dont nous avons besoin.
La tâche de notre époque est de renverser cette situation et de contester cette pénurie artificielle. D’insister sur le fait que nous pouvons nous permettre de construire une société décente et ouverte, tout en respectant les limites réelles de la Terre.
Le changement climatique signifie que nous devons le faire avant une date butoir. Cette fois, notre mouvement ne peut se laisser distraire, diviser, épuiser ou emporter par les événements. Cette fois, nous devons réussir. Et je ne parle pas de réguler les banques et d’augmenter les taxes pour les riches, même si c’est important.
Je parle de changer les valeurs sous-jacentes qui régissent notre société. Il est difficile de résumer cela en une seule revendication, compréhensible par les médias. Et il est difficile également de déterminer comment le faire. Mais le fait que ce soit difficile ne le rend pas moins urgent.
C’est ce qui se passe sur cette place, il me semble. Dans la façon dont vous vous nourrissez ou vous réchauffez les uns les autres, partageant librement les informations et fournissant des soins de santé, des cours de méditation et des formations à « l’empowerment ». La pancarte que je préfère ici, c’est : « Je me soucie de vous. » Dans une culture qui forme les gens à éviter le regard de l’autre et à dire : « Laissez-les mourir », c’est une déclaration profondément radicale.
Quelques réflexions finales. Dans cette grande lutte, voici quelques choses qui ne comptent pas :
Comment nous nous habillons,
Que nous serrions nos poings ou faisions des signes de paix,
Que l’on puisse faire tenir nos rêves d’un monde meilleur dans une phrase-choc pour les médias.
Et voici quelques petites choses qui comptent vraiment :
Notre courage,
Notre sens moral,
Comment nous nous traitons les uns les autres.
Nous avons mené un combat contre les forces économiques et politiques les plus puissantes de la planète. C’est effrayant. Et tandis que ce mouvement grandit sans cesse, cela deviendra plus effrayant encore. Soyez toujours conscients qu’il y a aura la tentation de se tourner vers des cibles plus petites – comme, disons, la personne assise à côté de vous pendant ce rassemblement. Après tout, c’est une bataille qui est plus facile à gagner.
Ne cédons pas à la tentation. Je ne dis pas de ne pas vous faire mutuellement des reproches. Mais cette fois, traitons-nous les uns les autres comme si on prévoyait de travailler ensemble, côte à côte dans les batailles, pour de nombreuses années à venir. Parce que la tâche qui nous attend n’en demandera pas moins.
Considérons ce beau mouvement comme s’il était la chose la plus importante au monde. Parce qu’il l’est. Vraiment.
Naomi Klein, le 6 octobre 2011
Discours publié dans Occupied Wall Street Journal. A lire : le blog de Naomi Klein (en anglais).
Traduction : Agnès Rousseaux / Basta !
reproduit de :
http://www.bastamag.net/article1812.html
Merci pour cette traduction!
« J’ai deux grands ennemis : l’armée sudiste en face de moi, et la haute finance dans mon dos. Des deux, c’est la seconde qui est la plus dangereuse… Je vois s’approcher rapidement une crise qui m’inquiète au point que j’en tremble pour l’avenir du pays… Nous avons abandonné le pouvoir aux grandes entreprises, et nous allons connaître une vague de corruption qui va s’infiltrer jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État. Les forces de l’argent vont tenter de se maintenir au pouvoir en excitant les classes sociales les unes contre les autres jusqu’à ce que toute la richesse soit concentrée en quelques mains et que notre République s’effondre. J’éprouve en ce moment plus d’inquiétude pour mon pays que je n’en ai jamais eue, même en temps de guerre. »
Abraham Lincoln (1809-1865), 16e président des États-Unis (1861-1865) cité dans The Five Macro Crises of our Times, Rodrigue Tremblay, 9 octobre 2011.
Je guette les infos sur la mobilisation de ce jour, mais il semblerait qu’en France, on ait 99% de soumis au diktat des financiers !
Oups c’est vrai j’oubliais, il y a le rugby, le foot, secret story et puis ca fait peur de remettre en question un systeme qui nous assure (pour un temps encore) notre petit confort !