L’actualité de la crise : ILS SE PAYENT DE PAUVRES MOTS ! par François Leclerc

Billet invité

L’entente affichée ce soir à Berlin entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy est si appuyée qu’elle sonne particulièrement faux. Aucune annonce concrète n’aura été faite, si ce n’est que des « propositions rapides » seront formulées avant la fin du mois, car il ne sera pas possible de se présenter au G20 des 3 et 4 novembre prochains sans un plan en bonne et due forme, a-t-il été reconnu. « L’accord est complet » et les positions des deux pays « parfaitement communes », a précisé Nicolas Sarkozy, mais on ne les connaitra pas.

Nous ne saurons donc pas ce soir comment et quand les banques européennes seront recapitalisées, ni si la décote de la dette grecque va être ou non augmentée. Nous ignorerons également par quelle méthode sera accru le levier dont le FESF a besoin, puisqu’il est hors de question d’augmenter sa surface financière actuelle. Grand pas en avant, des propositions « ont été identifiées », a tout de même précisé Nicolas Sarkozy sans les faire connaître.

Les deux principaux dirigeants européens auront profité de l’occasion pour également afficher leur identité de vue à propos de la réforme des traités européens, en vue d’une « plus grande intégration de la zone euro », selon Nicolas Sarkozy, et d’aboutir à « une coopération plus étroite et contraignante des pays de la zone euro », selon Angela Merkel. Disent-ils la même chose ?

On aura rarement vu aussi mal dissimulé, avec autant de pauvres mots une telle incapacité à formuler une politique commune et à dégager des solutions à la crise aiguë actuelle. Un plan A’ semblait possible au lendemain des réunions de Washington, mais ce n’est même plus le cas; sa mise au point rencontre des obstacles insurmontés. Les marchés ne vont pas être très contents demain matin.

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79 réponses à “L’actualité de la crise : ILS SE PAYENT DE PAUVRES MOTS ! par François Leclerc”

  1. Avatar de kohaagen
    kohaagen

    Euh… « Les marchés ne vont pas être très contents demain matin ».
    J’aurais franchement cru la même chose vu la tornade de mauvaises nouvelles qui s’est abattue de vendredi à dimanche (nationalisation de Dexia banque, dégradation de l’italie et l’espagne, pas d’accord FR/ALL sur l’€) mais là, lundi soir, çà fait 4 hausses consécutives du CAC et Wall street est parti vers les étoiles. Je sais qu’on répète à tue tête que « les-marchés-sont-déconnectés-de-la-réalité » mais alors là… c’est bien simple, je lis le blog depuis 2 ans et çà, j’avais pas encore vu… Notez que ce matin, Dexia est tombé à -35 % et est remonté à + 6 % en une heure : les spéculateurs à la petite semaine ont empoché du 40 % de bénéf en 60 minutes !!! A ce tarif-là, faudrait être bête de pas jouer, c’est vrai… en plus, c’est le contribuable qui casque in fine.

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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