Ce texte est un « article presslib’ » (*)
J’ai acheté mon premier ordinateur, un ZX81 de Sinclair, en 1981. On le connectait à un écran de télévision. Qui s’ouvrait parfaitement blanc. Si l’on ne savait pas utiliser le langage BASIC inscrit dans la machine, rien ne se passait. Il fallait programmer tout ce qu’on lui demanderait de faire. Les premiers ordinateurs utilisant le système d’exploitation MS-DOS de Microsoft fonctionneraient sur le même principe. Là aussi c’était un dialecte du BASIC : GW-BASIC qui vous permettait d’avancer. Puis vinrent les logiciels dont il suffisait de suivre les instructions, que Microsoft continuerait de vous permettre – jusqu’à aujourd’hui – de bidouiller par vos propres moyens à l’aide d’un langage de programmation, le Visual-BASIC qui existe toujours dans les coulisses du tableur Excel, du traitement de texte Word, ou de la base de données Access.
Le centre de recherche de la compagnie XEROX à Palo Alto, au Sud de San Francisco, avait adopté une toute autre approche : développer l’ordinateur personnel dans une voie qui permettrait son utilisation par quelqu’un qui ignorerait complètement la programmation. XEROX PARC (Palo Alto Research Center) ne fit aucun usage de son expérimentation d’un ordinateur personnel amical à son utilisateur, ce rôle reviendrait à Steve Jobs (1955-2011) et à son compère Steve Wozniak qui firent de la philosophie XEROX PARC le principe-même des premiers Macintosh produits par la compagnie Apple qu’ils fondèrent avec Ronald Wayne.
Si la bécane utilisant le système d’exploitation MS-DOS de Microsoft était par définition une boîte que l’on ouvrait pour aller y installer des composants supplémentaires qui en développeraient les capacités, là aussi Apple adoptait la démarche inverse : le boîtier du Macintosh était scellé : Jobs et Wozniak avaient déterminé par avance ce dont vous auriez besoin et votre pouvoir de négociation s’arrêtait là. Le côté positif de la chose était que pour prévenir votre frustration éventuelle, les deux compères s’évertuaient à aller au devant de vos désirs, en insérant dans leurs machines des cartes graphiques d’excellente qualité par exemple. C’est cela qui continuerait de constituer la spécificité de la démarche de Jobs : vous épater par le fait d’« y avoir déjà pensé », avant même que l’idée ne vous effleure personnellement. C’est cette préscience que l’on retrouverait successivement dans l’iPod, l’iPhone et l’iPad. Qui a besoin d’un téléphone qui prenne des photos, qui vous permette de filmer, de prendre des notes, d’accéder à l’internet ? Personne bien entendu… à moins… à moins que ?
Je lis aujourd’hui que l’industrie informatique aurait conçu de toute manière un jour ou l’autre les produits dont Jobs inventa le concept. C’est possible. Mais quand ? N’a-t-il pas fallu un certain temps avant que les inventions sur le papier de Léonard de Vinci ne voient le jour ? Les visionnaires nous indiquent les raccourcis. Avec un peu de chance ils nous évitent aussi bien des morts inutiles. Merci M. Steven Paul Jobs.
Note trois jours plus tard (9 octobre à 17h20) : La plupart de ceux qui ont lu mon billet ont compris qu’il s’agissait d’un texte de « geek » à l’usage de « geeks ». D’autres ont commenté : « Jobs, c’est capitalisme, consumérisme et compagnie. Point barre ». Je n’ai pas répondu à ces derniers jusqu’ici, parce qu’il s’agit d’une autre histoire que celle à laquelle je m’intéressais.
Je sais que ceux qui disent « capitalisme, consumérisme, etc. » me répondront : « On ne peut pas dissocier les deux ! » Je comprends leur point de vue mais je leur dis ceci : « iPod, iPhone, iPad, ce sont des aboutissements, trente ans plus tard. On aime ou on n’aime pas, mais ce qui comptait, c’était l’inspiration. Être en prise avec son époque, avec l’espèce à laquelle on appartient sur la planète où on est, c’est cela l’essentiel. Et là, il était certainement sur la bonne longueur d’ondes ».
So long ol’ pal.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
267 réponses à “STEVE JOBS EST MORT”
« le boîtier du Macintosh était scellé : Jobs et Wozniak avaient déterminé par avance ce dont vous auriez besoin et votre pouvoir de négociation s’arrêtait là »
Ce qui fait qu’Apple est à vomir.
Quand vous achetez une cafetière ou un micro-onde, vous les customisez vous-mêmes ?
Les Mac Pro continuent à être des ordinateurs dans lesquels vous pouvez insérer des composants externes, comme le furent bon nombre de Macs en cours de route. Le seul reproche valable me semble être celui concernant les batteries inamovibles des derniers joujoux portables qui limitent intentionnellement leur durée de vie, ce qui a toujours été la grande force d’Apple (dans les années 80-90, j’ai gardé certains modèles pendant plusieurs années sans qu’ils soient obsolètes. Les possesseurs de PC ne pouvaient pas dire la même chose).
OUI!
Cette comparaison est ridicule. Quand j’achete une bibliotheque, j’aime pouvoir mettre dedans les livres que je veux et pas ceux prévus uniquement par son fabricant.
Quand j’achete un PC, j’en fais ce que je veux, du Microsoft si ca me plait, du libre si je prefère. et je peux même mettre les deux ! C’est fou non ?
Ce qui est « fou » de toute évidence, c’est que vous n’avez jamais eu un Mac entre les mains. Pour votre info, vous pouvez faire tourner depuis (presque) toujours Windows sur un Mac, le booter sur Linux, utiliser TOUS les logiciels qui tournent sur PC, etc. En revanche, ce qui n’a JAMAIS été possible, c’est de faire tourner une grande partie des applis MAC sur PC. Pourquoi croyez-vous que toute la MAO, CAO et CAO se fait sur Mac ?
Le « Apple bashing » est à la mode. Encore faut-il savoir de quoi l’on parle.
Oouiiiiiiiiiii !
Troll on :
Mea Culpa, Steve Jobs était un saint : les employés de Wintek Corp lui elevent une statue géante.
Que pensez-vous du concept de l’appstore ?
Je ne remets pas en cause la technologie Apple, c’est son concept du tout controle qui est insupportable. Ses produits, ses dérivés, son fascisme consumériste, le culte de la personnalité ou de la marque trés peu pour moi.
C’est une secte légale en somme, c’est effrayant.
Bon point pour lui, il n’a pas créé Facebook… On ne peut pas avoir tous les torts
« Pourquoi croyez-vous que toute la MAO, CAO et CAO se fait sur Mac ? »
J’ai développé dans le domaine graphique CAO, PAO. Choses que le Mac permettait facilement et qui étaient autrement plus coûteuses et pénibles sous d’autres environnements où il fallait perdre son temps à bidouiller plus que développer.
La qualité et la cohérence de l’interface graphique (WYSIWYG) y est pour beaucoup, N’oublions pas aussi le partenariat avec Adobe pour les imprimantes PostScript, et l’aventure NeXT avec display PostScript, revenu transformé dans le giron d’Apple : Mac OS-X, Quartz…
>Tiens Julien, vous êtes aussi dans la Secte?
@ blob
Et oui ! Je suis aussi compositeur, et il a fallu attendre 15 ans pour qu’un PC puisse faire avec Cubase ce qu’un Mac faisait avec Logic…
Je suis d’accord avec Julien, Windows est pire que Mac…mais moins cher, certes. Le mieux étant Linux. Après avec Apple on est obligé de parler de machines, car c’est un concept tout en un, et là au niveau qualité c’est top rien à dire.
Ce qui m’insupporte chez Apple, c’est tout le reste en fait : iphone, ipad etc bref tout ce qui a rapporté énormément au génie du Marketing qu’était Jobs, et après tout il aurait eu tort de ne pas profiter du pigeon consommateur moyen !
« Pourquoi croyez-vous que toute la MAO, CAO et CAO se fait sur Mac ? »
En CAO, partout où je suis allé, c’était toujours sur PC puissant, que ce soit Solidwork, Catia ou Autodesk…
Apple c’est du marketing efficace et de bonnes idées d’ergonomie vite copiées, un peu comme certains achètent une Merco, parce que c’est d’la marque et c’est joli.
Mais ne désespérons pas, nous avons notre Steve Job national :
http://blog-economique-et-social.blogspot.com/2011/10/quand-le-gouvernement-enfonce.html
Si on pouvait ouvrir plus facilement la cafetière ou le micro-onde on pourrait les réparer au lieu de les jeter. C’est déjà un point important (même s’il est devenu plus « rentable » de fabriquer en Chine que de réparer.)
En suite que diriez vous si le choix d’une marque de cafetière vous contraignait à choisir un marque de café (et il se trouve justement que ça vient d’arriver) ou que le choix d’un micro-onde restreigne sensiblement les produit congelés compatibles?
Notez bien qu’il serait tout à fait possible qu’un fabricant:
– conçoive des fours à micro-onde nettement plus user friendly où il ne serait pas nécessaire de régler la durée de cuisson ni la puissance.
– choisisse les produits congelés compatibles avec ses fours, applique des règle plus sévères que celles des lois en vigueur pour ce choix et assure ainsi au clients de sa marque une « user experience » au dessus de la moyenne.
L’expansion de la micro-informatique s’est faite d’une manière très différente de celle des produits d’équipement ménager:
– la production des machines et des programmes (logiciels) par la même entreprise pose plein de problèmes
– le « constructeur » de la machine est amené à acheter la quasi-totalité des composants à d’autres entreprises
– on ne sait pas évaluer à l’avance l’adéquation d’un logiciel à ses utilisateurs (au sens où le constructeur peut chiffrer les avantages et inconvénients d’utiliser l’un ou l’autre des composants disponibles alors qu’il échoue toujours à évaluer le coût de développement d’un logiciel et presque toujours à en évaluer les avantages)
– la compatibilité entre la part de logiciel fournie par le constructeur (Unix, Widows, etc) et les application est un vrai cauchemar (j’ai eu l’occasion d’être d’un côté puis de l’autre et finalement un simple utilisateur.)
Le rôle d’Apple dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’un téléphone portable n’a pas grand chose à voir avec celui d’Henry Ford dans la conception, la fabrication et la commercialisation de la fameuse Ford modèle T.
Alors que les « ordinateurs IBM » (gros ordinateur central) auraient été bien adaptés à l’URS il est tout à fait évident que le micro-ordinateur (ou ordinateur personnel – Personal Computer) y était totalement inconcevable (posséder une machine à écrire y nécessitait une autorisation.) Le premier micro-ordinateur a été conçu en Europe (en France, chez Bull) mais ça n’avait rien à voir. L’opulence dans laquelle les Etats Unis baignaient à l’époque a indiscutablement beaucoup facilité les choses mais à mon un humble avis il y a fallu plus que ça…
Ben oui … sauf que je vais les chercher à la décharge pour les améliorer
sans être un fin connaisseur, j’ai utilisé il y a une quinzaine d’années les macintosh LC (c’était mon premier ordi), et je me souviens, en fouillant un peu, qu’il y avait des fichiers microsoft pour pouvoir faire tourner windows (c’était la version antérieure à windows 95) sur le mac.
C’est une idée de génie d’avoir su créer une interface pratique, accessible à l’aide de quelques clics seulement…c’était un pionnier…
toutefois, le marketing apple n’est pas ma tasse de thé, et l’innovation du genre ipad, je la ressens plus comme un gadget qu’autre chose…
Les seuls reproches valables sont celui du tarif, prohibitif, de l’armac totale, et celui de la durée de vie des portables, quoique les pc ne durent pas beaucoup plus longtemps.
Pour poursuivre la remarque xas, cela m’etonne un peu que l’on ne remette pas ces technologies dans un contexte sociologique. Il y avait un truc pour les riches, le mac, un truc qui fait a peu pres la meme chose pour les classes moyennes plutot confortable et rien du tout pour les autres. Il y a toujours la machine de Turing pour ceux qui veulent reflechir. L’open source est dans les mac maintenant mais je n’ai pas l’impression que ce soit le modele apple qu’il l’ai develloppé.
Non, ce n’est pas à vomir, c’est une démarche « produit » qui a fait son succès, à opposer à une collection d’outils pour geeks-bricoleurs.
« Les gens peuvent choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T, du moment qu’ils choisissent noir » ( Henry Ford )
Je n’achèterai certainement jamais un MAC non plus. Ils sont devenus compatibles récemment seulement, depuis 2007, donc maintenant ils peuvent faire tourner M$ mais bon.
Et sinon j’utilise VIM, tandis qu’EMACS c’est pourri 🙂
Non, les Macs permettaient de faire tourner les logiciels PC depuis très longtemps grâce à un émulateur software.
Émulateur qui ne permet en rien de profiter de la quintessence du matériel et qui, s’il n’existe pas sur pc (en réalité l’installation de mac os est tout à fait possible, soit en direct soit en machine virtuelle et ce depuis aussi longtemps que sur mac du moins en virtuel) est la faute d’Apple qui interdit l’installation de son système d’exploitation ailleurs que sur un « mac ».
Depuis maintenant qq années les apple sont matériellement strictement identiques aux pc et en reprennent toutes les technologies. Il est possible sur les deux plate forme d’installer simultanément macos et windows.
Koba, j’espère simplement que tout ça n’est pas pour défendre Windows….
là on toucherait le fond
Non, j’espère que ca ne degoulinera pas autant à la mort de B. Gates.
@ Koba
Vôtre réaction me semble stupide, ridicule et déplacée !
Les machines non Apple sont différentes et vous les préférez, très bien, libre à vous, comme à tout un chacun.
Pour autant j’ai un peu l’impression que sans l’obstination de Steve Jobs à imposer une certaine charte pour les logiciels Mac et à garder le monopole sur le hardware du Macintosh, nous n’aurions pas ces machines assez uniques quant à leur soucis de perfection et de raffinement.
Un peu comme si ils n’étaient pas que de simple ordinateurs, que de simples smartphones.
Maintenant visiblement un certain nombre de personnes apprécient, le succès d’Apple est d’ailleurs là pour le démontrer. Sans compter leur place incontestable dans les arts graphiques.
J’ajoute, compte tenu des réactions qui se manifestent actuellement, qu’il est assez rarissime qu’un patron d’entreprise soit à ce point admiré au même titre que son produit ! C’est assez étonnant !
Que certains aspects du concept soient critiquables, c’est certain, néanmoins ces produits et cette entreprise sont particuliers.
Et concernant l’aspect économique, Apple n’échappe pas aux règles du marché mais en même temps cela ne me semble pas surprenant.
Think différent !
non c’est pas une question de différence c’est une question de secte, soit *n*x, win ou mac
inutile d’attendre une once de réflexion de ce fil (y compris ce commentaire)
l’informatique personnelle d’aujourd’hui est devenue aussi abrutissante que les pires programmations de téléréalité. cet outil ne nous appartient plus en propre.
chacun a ses faux arguments, moi aussi je faisait de la mao (ces acronymes à deux balles ça fait toujours classe) sous atari avec le pro24 prédécesseur de cubase les expandeurs d’alors c’était le fb01 ou le mt32 et à l’époque le mac …
aujourd’hui reaper est porté sans problèmes sous osx.
le mac, jamais compris ce discours ébahi sur « l’ergonomie qu’elle est super mieux sous mac alors qu’ailleurs c’est tout pourri », les mêmes qui tiennent ce discours s’empressent d’installer office sur leur bécanne, salut l’ergonomie! tu va bien? allez no comment.
ha oui mais non mais c’est plus qu’un outil c’est un objet noble, un objet d’art et bla et bla.
un pompe à fric comme le reste et c’est tout.
tout ça est de l’hypnose consumériste, elles nous ont bien dressés a aboyer toutes ces boites.
ces discussions ne servent à rien, sinon de croire encore une fois qu’on est les plus malins et qu’on est du « bon » côté avec notre matos; c’est assez pénible en fait, surtout si on veut changer le monde.
à l’époque du zx81, l’imagination avait le pouvoir, aujourd’hui c’est foupoudav …
et l’interface métro, ça l’fait ou quoi, c’est mieux C ou C++, java ou C#
misère de la pensée que tout ça me dis-je.
Que l’on soit pro Microsoft, Apple ou Linux ce qui a fait avancer le Schmilblick c’est que tout le monde a travaillé et a essayé d’ajouter des différences et des nouveautés pour le résultat que l’on a aujourd’hui ! Vi est très bien mais pour le secrétariat c’est indapté pour le moins et on pourrait en être resté là ! En tant qu’informaticien je dois utiliser les 3 et ils ont tous des défauts et des qualités.
Pour raffraîchir les mémoires, vous trouverez une chronologie générale de l’informatique dans le Jargon Français de Roland Trique :
http://www.linux-france.org/prj/jargonf/general/chrono.html
On y parle de tout, même de Steve JOBS.
Meilleures salutations.
Mon Dieu le ZX-81 ! Notre premier micro. 1000 F à l’époque. 10Ko de mémoire pour tout le système. Une petite imprimante thermique pouvait en imprimer toutes les lignes d’instructions (en assembleur Z80). Ca faisait un ruban d’une demi-douzaine de mètres. On pouvait comprendre comment c’était écrit. Des trésors d’optimisation logiciels pour que tout tienne à l’intérieur d’une petite EPROM. Quel souvenir !
et qu’on recevait en pièces détachées! Le zx, c’était l’apprentissage de l’informatique et de l’assemblage!! Fer à souder indispensable!
non non pas 10ko mais 1ko, il y avait une extension de 16ko mais ça douillait
Et encore plus nostalgique, là le Junior computer ou encore là
(100 balles qu’il y a personne de BERIC sur le blog)
et son ancêtre KIM1,
ah les débuts du MOS, le 6502.
Notez que le temps de démarrage était de zéro seconde !
(tout dans l’EPROM même le basic dans les bon cas).
Avouerai-ja avoir fait un crible d’Erathostene en hexadécimal ? A5 FF, A0 10, etc.
A mon humble avis, votre dernier paragraphe est assez contestable:
« Je lis aujourd’hui que l’industrie informatique aurait conçu de toute manière un jour ou l’autre les produits dont Jobs inventa le concept. C’est possible. Mais quand ? N’a-t-il pas fallu un certain temps avant que les inventions sur le papier de Léonard de Vinci ne voient le jour ? »
En effet, Steve Jobs n’a techniquement parlant rien inventé. Comme vous le signalez, il a exploité les résultats des recherches de Xerox ( souris, « bureau », réseau, programmation orientée objet etc. ). Le concept de tablette existait depuis longtemps, ainsi que la musique en ligne. Son génie visionnaire aura été de créer les bons produits/services au bon moment, associée à une démarche qualité irréprochable.
D’autre part, je ne crois pas qu’une seule des inventions sur papier de Léonard de Vinci a jamais vu le jour ? Si oui, laquelle ?
l’écluse .
à « Cadavre exquis »
» Léonard de Vinci né à Vinci le 15 avril 1452 et mort à Amboise le 2 mai 1519, est un peintre italien et un homme d’esprit universel, à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.
Yen a long sur Wikipedia…
Sans vouloir relancer une énième fois le sujet, sur ce type de questions délicates ( l’histoire des inventions techniques), la fiabilité de Wikipédia est proche de zéro.
le tank, l’avion, le parachute, le sous-marin, l’autopsie…
J’utilise toujours mon vieux HP 200lx, en tant que liseuse… cette machine peut se connecter sur l’ADSL en plus, elle date des années 90.
Je me demandais si le Qbasic ne devrait pas être enseigné à l’école… nous avions de mon temps d’immenses ordinateurs enfermés dans des armoires avec des terminaux au curseur vert clignotant, – et mon père programmait en FORTRAN sur des cartes à trou. N’empêche que c’est le même dialecte que le BASIC.
Dans les écoles de l’Est en Pologne en tout cas, on enseignait le DOS à tout le monde ! c’était quand-même un enseignement génial.
Au sens linguistique, la programmation est une fonction performative du langage, puisque tout y est « exécuté », ou un langage qui se traduit en faits immédiatement. Puissance du verbe.
Le HP 200lx m’aura beaucoup apporté puisqu’il est l’occasion de développer des algorithmes pour moi donc voilà c’est plus que ne saurait le faire toute machine moderne.
A lire :
http://www.cryptonomicon.com/beginning.html
In the Beginning was
the Command Line
by Neal Stephenson
Je pense qu’enseigner un langage de programmation (édulcoré, graphique…) à l’école, serait une très bonne chose, je pense que cette approche de résolution de problèmes correspond mieux au fonctionnement du cerveau de l’enfant que les maths.
quiconque a déjà eu un mac sous les doigts comprend qu’avec ces produits on cesse de « faire de l’ordi ». Avec Steve Jobs on a eu véritablement des outils pour faire ce qui nous importe vraiment.
En revanche, ses ventes d’applications, c’est un truc à gogos: là, il a compris que les gens ne voulaient pas seulement des outils mais aussi des gadgets. Ce qu’il y a craindre, c’est que ses successeurs ne comprennent que la deuxième partie de la proposition…Ce serait le début de la fin…
Commencé en même temps, avec basic sur Apple 2, et langage machine assembleur sur microprocesseur, c’est très rapide mais fastidieux à écrire. Puis peu après sur zx acheté d’occase en Angleterre et aussi en grafcet Siemens sur automate.
Jobs avait dû s’inspirer de la secte Krishna pour avoir un système fermé, Stanford Commencement Speech, 2005 :
http://www.dailymotion.com/video/x5m47b_vostfr-steve-jobs-stanford-commenc_news
J’ai fait mes premiers pas sur Thomson MO5 en 1984 et découvert le langage Basic. En 1987, ce fut l’Atari 520 STF, et découverte de la MAO. En 1988, acquisition de l’Apple 2C+… je n’ai plus jamais utilisé autre chose que des Macs.
Comme Paul, j’ai commencé sur un Sinclair ZX-81, puis j’ai chipoté (et bidouillé) sur des Commodore 64, Apple II, Mac 512e… Resté fidèle au Mac.
Même pas le CPC 464 à K7 ? Quel dommage c’était quelque chose ce truc 🙂
Ouai!!! Avec les jeux cultes TARGET RENEGADE et DOUBLE DRAGON 🙂
Ecran monochrome pour avoir la larmette à l’oeil quand on passe le niveau 🙂
Ceci dit, moi j’l’avais pas, mais mon voisin oui.
J’ai aussi commencé sur les Apple 2c (en 1984) j’avais 11 ans 🙂 c’était juste avant le plan « informatique et liberté » qui mettra les MO5 et TO7 de Tomson dans toutes les écoles 🙂
R.I.P Monsieur Jobs !
Voila un debut de reponse à votre grande objectivité sur le sujet.
Mon grand étonnement est que Steve Jobs commence à devenir à la mode dans la gestion des organisations. Le manager qui arbitre entre salariés, entre fournisseurs, voire le lieu d’implantation de son usine pour choisir le moins cher a fait suffisamment de dégâts pour comprendre que le dirigeant le plus utile pour son entreprise est celui qui invente le produit qui n’existe pas encore avant tous les autres.
En clair, on devrait se demander avec la mort de Steve Jobs, pourquoi ces managers ne sont pas aussi nombreux à la tête des entreprises, et quels processus sont à l’oeuvre pour en faire une espèce presque disparue ou en voie d’extinction ?
@ Gribouille
Les réponses sont connues : le corollaire de Peter et la loi de Dilbert. L’une et/ou l’autre vous permettent de cartographier assez efficacement le monde managérial. Vous pouvez y ajouter une observation reconnue : la tolérance personnelle à la fraude est le ticket d’entrée pour passer le plafond de verre.
Il y a aussi et surtout la capacité à « voir ce qui manque »
C’ est a dire la capacité a concevoir les vrais possibles, ceux que l’ on peut atteindre.
C’ est un peut comme de concentrer sur la forme du ciment d’ une construction et ses extensions possibles, plutôt que sur les briques en lévitation.
Avoir pensé a « tout », c’ est possible si on pense de cette maniere.
Hum: deux réponses possibles:
1/ La rareté. Il faut des qualités qu’on trouve rarement réunies chez une même personne à ce niveau. C’est comme de dire « pourquoi tous les compositeurs de musique classique ne sont-ils pas « Mozart » (ou autre)? »
2/ Une raison disons plus structurelle: la domination, en gestion, de l’approche « comptable » sur l’approche « entrepreuneuriale ». La première envisage surtout l’entreprise à travers le prisme des droits de propriété, et il s’agira de « couper » dans la main d’oeuvre inutile (une « charge » donc) pour « optimiser les coûts ». La seconde la considère comme un « pool de ressources », et trouvera un moyen d’utiliser cette même main d’oeuvre (une « ressource » donc), quite à la détourner de sa fonction première, pour développer de nouvelles activités (pas nécessairement dans le même secteur d’ailleurs). Bien sûr, malgré tous les efforts de l’entrepreneur, il arrive que certains business soient irrémédiablement condamnés par un changement de l’environnement global de l’entreprise, mais dans l’immense majorité des cas, il existerait une marge de manoeuvre non négligeable…
Le « système » est de toute façon conçu pour les empêcher d’exercer leur talent, quand ils en ont (soumis qu’ils sont au contrôle des comptables/des actionnaires) ou pour sélectionner des managers dépourvus de ces qualités (mais doués sur les dimensions de l’absence d’empathie », de » l’hypocrisie », de l »aisance relationnelle », etc etc…).
Voir mon lien ci-dessous, c’est un Darwinien de babouins et de chimpanzés.
Les grosses structures deviennent bureaucratiques. Les procédures, les horaires et lieux de travail fixés par une autorité ne peuvent que desservir l’innovation.
FOXCONN ça ne vous dit rien ?
Steve Jobs, c’est aussi les chinois qui se suicident dans les usines d’Ipad…
Cher Monsieur Jorion,
Je viens de lire dans le Capitalisme à l’agonie votre passage sur Keynes. Ne pouvons-nous pas faire un parallèle entre Steve Jobs et Keynes, tous deux visionnaires, tous deux inventeurs ? La principale différence entre eux – et elle est de taille ! – est que l’un a inventé des objets, qu’il a pu commercialiser, et que l’autre a inventé un système économique mondial qui, pour sa mise en oeuvre nécessiterait l’accord de tant de gens – qui, pour la plupart, n’en voudraient pour rien au monde, en tout cas dans l’état actuel des choses – que l’inventivité de l’un et l’inventivité de l’autre se heurtent toutes deux à des difficultés, mais de tailles très très différentes !
En un mot, ma question est : quand, comment, et surtout avec qui, mettre en place le système proposé par Keynes ? Vendre des iPads, ça me paraît tellement plus « facile » ! Peut-être nous faut-il attendre (plus très longtemps apparemment) que le système actuel s’effondre. Mais après ?
Ha!!! le 8080 , Z80 et le sc/mp toute ma jeunesse. J’en pleure encore de ne pas avoir choisi à l’époque le 6502.
Faut reconnaître qu’il était fortiche, le bougre.
Je passe sur son génie technique, l’article n’est plus à faire.
Ce qui m’épate le plus est sa réputation de manager infernal et un peu tyran.
Lui a toujours considéré l’humain comme central, avec ses imperfections et ses traits de génie. Lui n’a jamais cédé aux sirènes soporifiques des techniques managériales neutralisantes et sans visage. Il fallait être soigneusement armé pour lui tenir tête ? Tant mieux. C’était avant tout au service d’une vision, d’un projet toujours novateur. Pas d’accord avec lui ? Ok, quittez la société. Au moins, il ne mentait pas.
Aujourd’hui, la logique économique dominante veut que les peuples payent pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises ou dont ils ont été soigneusement rendus complices sans bien mesurer les conséquences. On leur a menti. C’est autrement plus violent que les coups de gueules de Steve Jobs, non ?
A tout prendre, je préfère de bonnes prises de bec régulières plutôt qu’une hypocrisie rampante qui finit par vous péter au nez avec fracas, cris et malheurs. C’est plus politique et moins horrifiant à l’arrivée.
A préférer le moins pire on finit par avoir le pire comme unique choix. Il y a bien des « manager » violents verbalement (même physiquement) mais je ne « préférerais » jamais un tel type qui insulte de face à un type qui fait les coups en douce. Ceci dit la réputation de Mr Jobs n’est pas à défendre ou enfoncer, car la réalité je ne la connais pas, n’ayant jamais eu l’occasion de le fréquenter (et je me méfie des médias bien évidemment)
Pire est déjà un comparatif,svp ,pas de plus ni de moins !!!
Certes, je me suis peut-être un peu laisser aller sur le clavier.
Mon propos est surtout de rappeler que l’homme était avant tout et surtout humain et non pas un de ces managers IT interchangeables. Cela n’excuse évidemment pas ces brutalités et ses injustices dont il était paraît-il coutumier (mais tout comme vous je ne l’ai jamais fréquenté).
Au final, on a sûrement quelques déçus ou traumatisés, c’est vrai.
Sans doute moins que de victimes de la finance, non ?
Les 2 mondes (Mac et PC) sont séduisant mais il sont aussi à « vomir ».
Il n’y a pas de choses tranché. On aime ou l’on aime pas c’est tout!
J’utilise les deux et c’est très bien ainsi!
C’est toujours dommage quand un esprit brillant s’en va!
Un dicton dit Xerox invente, Apple commercialise et Microsoft réalise les bénéfices 😉
L’Apple Lisa était autrement révolutionnaire, mais un échec commercial vu son prix. Il (ou elle ?) était inspiré(e) des stations de travail Xerox: invention de l’interface utilisateur avec souris, fenêtres, menus, WYSIWYG… En parlant de Steve Jobs, n’oublions pas NeXT.
Dommage que vous ne parliez pas des autres langages de programmation et des OS. Lisa et Smalltalk (encore une invention Xerox), Mac et Pascal, puis C, puis C++, puis Objective-C…
@ Julien Alexandre,
Bonjour,
Depeche Mode – A Question Of Time, Rock Am Ring
http://www.youtube.com/watch?v=l2tZUcU1PYU
I’ve got to get to you first
Before they do
It’s just a question of time
Before they lay their hands on you
And make you just like the rest
I’ve got to get to you first
It’s just a question of time
Well now you’re only fifteen
And you look good
I’ll take you under my wing
Somebody should
They’ve persuasive ways
And you’ll believe what they say
It’s just a question of time
It’s running out for you
It won’t be long until you’ll do
Exactly what they want you to
I can see them now
Hanging around
To mess you up
To strip you down
And have their fun
With my little one
It’s just a question of time
It’s running out for you
It won’t be long until you’ll do
Exactly what they want you to
Sometimes I don’t blame them
For wanting you
You look good
And they need something to do
Until I look at you
And then I condemn them
I know my kind
What goes on in our minds
It’s just a question of time
It should be better
It’s just a question of time
It should be better with you
It’s just a question of time
« God’s » « Job » beyond Evil’s appearance ?
depeche mode – sacred (1987)
http://www.youtube.com/watch?v=u1fDE9ZqHMs
Tous les chemins mènent arôme ?
Je reste un inconditionnel de Linux et les logiciels libres (vous ne regretterez pas), malheureusement je ne travaille pas avec et j’ai un Mac mourant à la maison.
Concernant Apple, un autre son de cloche :
http://www.article11.info/spip/Fetichisme-de-la-marchandise
En tant que défenseur des logiciels libre, et des standards ouvert, je m’oppose totalement à la démarche de Jobs qui est au contraire totalement fermée et captive.
Mais ca n’empêche pas le respect.
Mais il faut reconnaître que c’était un grand homme, et notamment avec l’iPhone il créé un produit de très bonne qualité, audacieux, innovant et qui a permis une mini-révolution : avoir internet dans la poche !
Merci pour cet hommage.
Il ne vous échappera pas que Darwin, le noyau d’OS-X est Open Source dérivé de FreeBSD. Apple a contribué à corriger des bugs dans FreeBSD.
Non, Fujisan, Apple ne s’est pas contenté de corriger quelques bugs, ils ont fait fonctionner énormément de solutions open source :
http://www.apple.com/opensource/
Parfois en les développant en grande partie (exemple : CUPS).
Quand on voit la façon dont ils ont été remerciés par les libristes (dont on voit un exemple supplémentaire ici), on comprend l’existence de l’Appstore. J’ai eu la même trajectoire après avoir gaspillé des milliers d’heures de travail dans des projets sous licence libre ! Maintenant, je suis chargé d’exploitation sur un parc de 500 Macs et j’aime bien aller au travail. 😛 Par contre ça risque de ne pas durer, sans la vision à moyen/long terme du patron. Désormais, on risque d’avoir à faire face aux marketroïdes idiots conformes aux normes et standards du reste de l’industrie…
Sans parlé de toutes les autres initiatives autour des outils de développement (LLVM/CLang) et du moteur Webkit (utilisé dans de nombreux navigateurs Internet).
Certes la paternité de ces projets ne revient pas souvent à Apple mais leur mise en valeur elle oui. Nombre d’employés d’Apple travaillent dessus et y amènent leur idées et leur expertise, et ce n’est pas rien.
Il ne faut pas oublier que de nombreux projets OpenSource trouvent des contributeurs de qualité parmis de nombreuses sociétés dont Apple.
Bel hommage, bien qu’il me paraisse un peu trop consensuel. Y manque à mon sens ne serait-ce qu’une brève évocation de ce que Jobs a pu incarner en terme de concentration de richesse, celle-là même si fréquemment décriée par ailleurs sur ce blog. A moins que la chose soit admissible lorsqu’il est question de « visionnaires »?
Le point de vue de Daniel Scheidermann sur ce sujet, et ce que j’en retire…
Merci pour votre commentaire.
L’homme qui aura vendu l’apple one 666 $ et appelé sa marque apple (avec la pomme semi mordue, pour représenter le pécher) ^^.
Il n’a jamais voulu donner d’explication à ce sujet.
Entendu cet été dans l’émission rendez vous avec x (france inter)
La pomme semi mordue fait référence à un informaticien anglais (me souviens pas du nom) qui se serait suicidé en croquant une pomme empoisonnée parce qu’il était accusé d’homosexualité.
Alan Turing (1912 – 1954)
Alan Turing? Je ne savais pas pour la pomme qui évoque plutôt Blanche Neige…
Je consacre à Alan Turing les dernières pages de mon Comment la vérité et la réalité furent inventées (Gallimard 2009), pages 358 à 367.
Il faut faire de la pub pour cette emission. Un autre regard sur la vie économique…
Alan Turing fut condamné pour homosexualité et dut suivre un traitement à base d’hormones qui lui fit pousser la poitrine et le rendit impuissant. Le 7 juin, il croqua une pomme qu’il avait préalablement trempée dans une solution de cyanure et fut retrouvé mort le lendemain, l’écume aux lèvres, cette note à côté de lui:
« Puisque la société veut me transformer en femme, je choisis de mourir comme la plus pure d’entre elles. »
Ce geste lui aurait été inspiré par le conte de Blanche-Neige et les sept nains, plus exactement par la scène où la méchante sorcière trempe la pomme dans le bouillon empoisonné. On dit que la petite pomme croquée du logo de Apple serait un clin d’œil à son destin tragique.
La version officielle voudrait que Jobs ait choisi Apple, parce qu’il avait du faire une cure de pommes aux Indes, par manque d’autre nourriture.
Quelqu’un en sait-il plus ?
L’interview du designer ici pour les anglophones. C’est plutôt en référence à Newton.
Pauvre comme Jobs ? Mangez des pommes et caressez vos doudoux !
Steve Paul est à la micro-informatique ce que blanche neige est à l’héroïne.
Un bon dealer le pére Steve ?
Je m’empoisonne la vie, présentement, avec un G4 acheté en 1999…….
Qui ne comprend plus grand chose certe. Mais qui à l’époque était interdit à la vente en Chine….
Nous allons nous quitter bientôt…… Douze ans de vie commune….. Sans remplacement prévu.
Et je n’ai pas de portable….. Mauvais client pour les grands messes de l’homme en noir,
….mais triste inconditionnel de fait, et par obligation (graphiste, musicien).
J’attends l’obligation légale de posséder un terminal……
Je sent que ça vient cette horreur Orwelienne.
Et c’est malin, maintenant en plus de ma prostate, il faut que je m’inquiète au sujet de mon pancréas !
Merci.. on mettra donc tout ceci sur le compte de la coincidence…. ou du subconscient…
Dans un des très longs reportages (parfois un peu trop panégyriques à mon goût) qui ont émaillé cette journée de deuil pour certains, j’ai entendu que lorsqu’il était encore hippie et en voyage en Asie (Inde ou Népal), Jobs avait chopé une dysenterie assez gravos qu’il ne parvient à surmonter que par un régime exclusif de pommes. D’où le nom de sa marque. Si non e vero…
Suis assez stupéfait de l’amour des choses que révèlent certains des échanges lus plus hauts. Parfois on a du mal à comprendre pourquoi certains parlent de petit tas de métaux et plastiques avec tant de ferveur. Les villes de grande solitude rendent-elle amoureux de machines qui, il faut le dire, sont animées, parlantes, chantantes et communiquantes (avec d’autres humains, quand même…).
Désolé si je me sert de la machine qui envoie ce message comme d’un objet et de n’y voir qu’un tuyau me permettant de mieux vous connaître, vous qui m’étonnerez et me ravirez toujours…
Mr Jorion votre article est quelque peu confus, vous mélangez tout, sans parler de logiciels propriétaires ou pas, annonçant même qu’on peut bidouiller les logiciels microsoft ce qui pourrait laisser supposer qu’ils sont « libres ». Enfin vous omettez l’essentiel : apple a été le pionnier en terme de système à fenêtre et souris : il aurait été plus judicieux de dire que de tels ordinateurs existaient chez apple dés les années 80 (bien avant windows), au lieu de parler du zx 81 ou to7, ordinateurs que tout le monde connait.
Par ailleurs ça n’est pas Steve Jobs qui a été l’initiateur du téléphone qui fait tout, lui il a juste sur faire 1-des produits marketing jolis, faciles d’utilisation (et rentables…) 2-des ordinateurs assez fluides (mais chers)
En fait son génie c’est d’avoir su gagner énormément de pognon ! Ca n’est pas du tout un génie de l’informatique, même si au début (comme d’autres) il a bidouillé des ordis, c’est un génie du business, un capitaliste pur et dur (mais respect pour son intelligence bien plus grande que certains qui affirment s’opposer à ce système)
On pourrait penser que les produits apple sont cancérigènes puisque Raskin est mort du même cancer ! Mais c’est sans doute l’ensemble des produits informatiques qui sont un danger…et aussi pour ceux qui les fabriquent dans les conditions qu’on sait hélas
Ceci dit restons sur l’homme qui a effectivement été un génie, plus du marketing donc que de l’informatique, d’ailleurs si les ordinateurs marchent superbement bien, il a tiré surtout des marges avec les autres produits destinés au tout neuneu consommateur (qui ne lit même pas le mode d’emploi, forcément, puisque le seul but c’est d’avoir ce qu’a le voisin); « des chercheurs en neurologie ont découvert que chez un fan d’Apple, les zones du cerveau activées face à un produit Apple étaient les mêmes que chez un croyant face à des images religieuses » 🙂
« Si vous vivez chaque jour comme si c’était votre dernier jour », a-t-il dit, en 2008 je crois
Il est vrai que depuis 2003 qu’il se savait malade, au lieu de baisser les bras il a au contraire fait énormément et son entreprise a connu sa plus grande expansion pendant cette période : c’est uniquement cette leçon de vie qu’il faut retenir, en tout cas je pense que c’est ce qu’il voudrait.
C’est entendu : la prochaine fois qu’il meurt, je vous demanderai plutôt à vous d’écrire quelque chose.
Avait-il la philosophie du Job , au moins ?
même si au début (comme d’autres) il a bidouillé des ordis, c’est un génie du business, un capitaliste pur
Entièrement d’accord avec vous. Ce n’était pas un si grand génie. D’abord toutes ses idées de départ, il les a piquées à Xerox (au cours d’une visite chez Xerox, on lui a montré la souris, les fenêtres et les menus et il s’est tout approprié pour tout mettre en œuvre – d’accord, chez Xerox, ils ne savaient pas quoi faire de ces nouveaux concepts). En 1986, j’ai bidouillé sur MacIntosch (64 ko de ram, 64 ko de rom) acheté (avec un imprimante à aiguilles) pour 40000 F et j’avais à ma disposition la doc Apple, délivrée avec parcimonie aux développeurs, chaque page estampillée « SECRET ». Un vrai génie aurait diffusé sa doc, le monde entier aurait développé sur Apple et Microsoft n’aurait pas vu le jour ! Par ailleurs, que penser du fait qu’un produit Apple acheté aux Chinois pour 4 ou 6 € se trouve à 500 € dans nos magasins ? Si vous n’êtes pas d’accord avec les 4 ou 6 €, dites moi combien est payé un iphone ou un ipad au fabricant et aussi, dites moi où va la différence ? En tous cas, pas dans la poche des ouvriers américains: il n’y a pas d’ouvriers américains qui travaillent pour Apple.
L’iphone coûte environ 180 dollars à fabriquer. Le plus cher c’est l’écran et la mémoire flash et le reste ne vaut presque rien. L’arnaque totale, quoi. Rappelle fortement les méthodes Nike. http://iphone-apple.fr/wp-content/uploads/2009/06/cout-3gs.jpg Et pour faire descendre le tout, j’ajoute les filets anti-suicide dans les usines de foxxconn en Chine http://www.article11.info/spip/local/cache-vignettes/L400xH258/foxconn-net-close-look-cf3ba.jpg
« On pourrait penser que les produits apple sont cancérigènes puisque Raskin est mort du même cancer ! Mais c’est sans doute l’ensemble des produits informatiques qui sont un danger…et aussi pour ceux qui les fabriquent dans les conditions qu’on sait hélas »
Les plastiques chinois( souris, ordis, fauteuils, jouets…importés) sont parfois très, trop, chargés en phtalates, ça rend le plastique plus joli, il y a aussi de plus en plus de cancers du pancréas !?
Pas si scellé que ca ! mon 2ème Mac un SE fut boosté en SE/30 puis mon LC 630 avec 4 Mo de Ram reçu vers la fin une barrette de 32 Mo grand luxe à une époque où ces produits étaient très chers. J’ai encore 2 vieux n° de SVM Mac sur la gamme Apple les prix en francs sont aujourd’hui délirants.
Et quel bonheur et facilité d’usage face aux écrans DOS ou Windows 3.1 fachant tant de personnes avec l’informatique.
Ultime pied ne nez de S.Jobs, il est dans le cloud.
Ah, je me souviens de ces tournevis korx allongés pour allez dénichez ces fichues vis. Et des signatures des concepteurs à l’intérieur du boîtier du Mac Plus et aussi cette photo des concepteurs qui était stockée dans l’espace inutilisé de la ROM (me souviens plus du modèle). Le bon vieux temps 😉
Savez-vous qu’avec un microscope, on pouvait trouver les initiales des concepteurs d’une puce, ou bien, souvent, quelque dessin « private joke », gravés sur la puce, au milieu des circuits? (Vrai jusqu’à la fin des années 90, plus tard, c’est trop petit pour être vu au microscope optique, et d’ailleurs, les concepteurs des micro-circuits sont eux-mêmes des machines…)
Je préfère les naissances aux enterrements .
Fétichisme de la marchandise digitale et exploitation cachée : les cas Amazon et Apple.
Armand nous a indiqué ce lien sur un autre fil.
à octobre,
Je vous assure que vous faites erreur, l’ordinateur n’est pas une marchandise, ou du moins ce n’est pas une marchandise comme les autres.
Si je fais des erreurs ? Oui, c’est certains, et je le revendique haut et fort. Mais voilà, je n’ai pas d’autre choix pour avancer sur un chemin étroit et comme « réussir » c’est une manière de se tenir bien au chaud tous ensemble : ça ne me passionne guère.
Beaucoup d’entre nous mourront ainsi sans jamais être nés à leur humanité, ayant confiné leurs systèmes associatifs à l’innovation marchande, en couvrant de mots la nudité simpliste de leur inconscient dominateur.
Henri Laborit
On va quand même éviter de comparer Steve Jobs à De Vinci, hein !
Le succès d’Apple, c’est aussi grâce à un marketting aux petits oignons… Itune est tout sauf pratique et on ne peut pas écouter tout type de mp3 sur son Ipod.
Apple, c’est beau, c’est fun, c’est cool, c’est hype. Apple a eu du succès car les gens sont des moutons – beaucoup de produits concurrents sont bien plus performants que ceux d’Apple – et moins chers ! – mais ils ne sont pas aussi cools…
Le culte autour de Steve Jobs et d’Apple en dit long sur l’état puéril de nos sociétés…
Le seul et unique u-ordinateur qui ait marqué ma mémoire est l’Amiga: une machine géniale en avance de 10 ans sur son époque mais malheureusement marketée par des « manches a balais (Commodore) »
A sa sortie, l’Amiga 1000 avait:
SW: OS multitâche et multi-écran (écrans pouvant être de résolutions différentes)
librairies dynamiques
capacité de monter des FS différents a la volée (Dos, …)
HW: Chips dédies pour l’audio, le graphisme, …
Deux bus (1 bus CPU + 1 bus coprocesseurs)
Bus coprocesseurs supportant l’interleave (ie: accès concurrentiel par le CPU et les copros ) et le DMA (Direct Memory Access)
enfin, une communauté de développeurs unique en son genre
et c’était en … 1985
Effectivement, et j’avais commencé mes périples informatiques avec MO5 (l’horreur), puis j’ai continué avec une Amiga 2000 qui avait vraiment une bonne décennie d’avance sur la concurrence (la première machine, le 1000 datant de 1983).
Malheureusement les dirigeant de cette entreprise (Commodore) n’avaient pas vraiment la vision qu’on pu avoir d’autres et se sont plantés dans les grandes largeurs.
@Vince
Houla pas que!!!
Les choix techniques de l’apple (microprocesseur) révèlent quand même d’une géniale intuition.
Des processeurs simples qui fonctionnent sur 1 seul cycle d’instruction contre un choix, à priori plus sophistiqué de processeur au jeu d’instructions plus étendus et élaborés.
Résultat des courses, 30 ans plus tard le pc courre toujours derrière la philosophie Apple
en élaborant d’énorme processeurs qui essayent de prédécoder les instructions afin de tendre à 1 seul cycle.
Et je parle pas de la mémoire adressable, c’est carrément une catastrophe pour le pc.
Le pc paye très très chère ses erreurs de genèse..
Combien de développeurs ont dû pleurer devant leur pc et regarder avec envie le copain d’à coté sur Mac (je suis sur pc)
« Des processeurs simples qui fonctionnent sur 1 seul cycle d’instruction contre un choix, à priori plus sophistiqué de processeur au jeu d’instructions plus étendus et élaborés. »
Nope: a sa sortie, les macs utilisaient des processeurs CISCs (Motorola 68xx et 680×0) et non des RISCs. De mémoire le pionnier dans ce domaine (CPU RISCs / u-ordinateurs) était la société Acorn avec ses Archimedes. La première fois qu’Apple a utilisé des CPU RISCs c’était avec des CPU PowerPC 601 de IBM/Motorola -> ils n’ont fait que suivre dans ce domaine
J’ai commencé sur Sinclair Spectrum +2 avant d’utiliser un Atari St et un Amiga, machine légendaire et inégalée, à l’ergonomie proche de celle du Mac. Jobs aura été une référence créative dans ce métier mais aussi en matière de cynisme commercial (I tunes etc) Mais au moins vendait ils des produits efficaces et novateurs la plupart du temps (cela dit la qualité sonore des ipods est à peine correcte mais le Mac reste une référence informatique)
Je suis passé du ZX81 au ZX Spectrum, toujours de Sinclair, puis au Texas Instruments TI-99/4A. Ensuite des machines qu’on appelait IBM PC compatible.
J’utilise moi même des PC depuis un moment, mais ce sont des machines impersonnelles, aux composants très rapidement obsolètes (sans parler de l’OS). Sur Mac et sur les ordinateurs que j’ai cités, les programmeurs tiraient la quintessence du potentiel et non seulement on pouvait profiter de la machine pendant des années mais loin de devoir se passer des programmes récents, plus le temps allait et plus la machine proposait des logiciels puissants, sans devoir en changer les composants. (votre commentaire était ironique ou pas ? 🙂 )
héhé moi aussi j’ai commencé sur le ZX81 😉 de mon frère(je devais avoir dans les 10 ans …), ensuite amstrad cpc 464 , atari ST et enfin amiga 1200 pour finir sur le PC, que de souvenirs lol
Je confirme pour Amiga. La meilleure machine à tous points de vue. Malheureusement la marque a été rachetée… puis coulée, pillée (brevets) et enterrée.
Début en 1982 avec un Apple II+, puis même parcours en matériels et Pc depuis 2002.
Je les collectionne depuis 1979 avec le premier jeu de tennis sur la télé, à deux manettes.
Retraité Honeywell-Bull et IBM.
J’ai commencé en 1981 avec une fabuleuse HP41C, que l’on programmait en assembleur. Puis je suis passé à l’Apple //c et au Basic, le Mac étant trop cher pour mes moyens d’étudiant. Mon premier Mac fut un LC, puis un LC 475, puis un G3 B&W, et je suis depuis resté fidèle à mon « vieux » G4 dual-proc qui tourne encore très bien…
Je suis surpris de voir que la plupart des journalistes semblent avoir oublié la fabuleuse saga des iMacs multicolores, qui ont quand même permis à Apple, moribonde à l’époque, de renaître, et ont ouvert financièrement la voie à tout ce qui a suivi en matière d’innovation.
J’aime moins l’orientation prise par Apple ces dernières années, avec tous ces gadgets hi-tech d’une utilité à mes yeux discutable…
À Steve Jobs, toutefois : respect, admiration et remerciements sincères…
Ca a l’air d’être un concours de pionniers! 😉
Dans ce cas, je vous bats tous : Sorcerer à processeur Z80 et bus 100! Qui dit mieux? Avant, il n’y a guère que l’Altaïr…
Je l’avais acheté, (en 1978!), dans un appartement qui tenait lieu de boutique, au quatrième étage d’un immeuble haussmannien, après une analyse serrée de la concurrence : Apple II (pas encore importé), TRS80 de Radio Shack, et Amiga de Commodore. Le Sorcerer était nettement au dessus, avec son extension possible vers le bus S100. Le gars qui me l’a vendu m’a dit : « Voilà, j’ai deux modèles, 8k octets et 16 k octets. Je conseille 16 k octets, c’est quand même plus professionnel! » 😉
Ca marchait avec des cassettes, il y avait un clavier QWERTY, un basic sur cartouche amovible, et, en guise de doc, les schémas. J’ai appris à la fois l’anglais et l’informatique, dans des revues américaines que l’on ne trouvait qu’à la bibliothèque de la cité des sciences. Mais deux ans plus tard, j’avais gréffé à ma machine deux lecteurs de disquettes sous CP/M, je lui avais appris les accents et les cédilles, et je faisais tourner un traitement de textes et un tableur, en français, c’est à dire l’essentiel de ce dont je me sers encore aujourd’hui. Je connaissais chaque octet du bios, et même du système d’exploitation, et chaque composant du hardware. Je créais des programmes astucieux, voire même utiles, pour tout ce qui me passait par la tête. C’était grisant, cette greffe de puissance sur l’esprit. Les machines de cette époque étaient vraiment des outils de créativité tous azimuts.
J’ai eu aussi, comme Paul, un ZX81 (que j’ai transformé en Sorcerer!), un TI, un Atari, un PC XT (avec un disque dur!!! 10 MO!!!) puis d’innombrables compatibles. J’ai toujours admiré les Mac pour leur conception, mais je n’ai jamais trouvé avantage à en posséder un…
Récemment, j’ai acheté un Ipad à ma femme. J’ai joué un peu avec. Rien à dire, c’est séduisant… Ca fait « An 2000 », pour le coup. Mais maintenant, tous les ordinateurs m’emmerdent, et je n’ai plus écrit un programme depuis une éternité. Est-ce vraiment bizarre?
Pardon, ce n’était pas l’Amiga, à cette époque, mais le PET de Commodore. Une sorte de jouet en plastique anguleux, avec un tout petit clavier membrane. Une rareté de collectionneur!
L’Amiga est sorti au milieu des années 80 et était une réussite technique et architecturale (informatiquement) totale (co-processeurs dédiés notamment). Dommage en effet que Commodore n’ait pas eu la vista (sans jeu de mots microsoftien) d’Apple en marketing…
Voilà un texte qui donne beaucoup à penser. Ce texte pourrait d’aileurs fournir une excellente base de discussion pour un débat entre Paul (Jorion) et Bernard (Stiegler). Je lis en filigrane dans ce texte des divergences possibles, mais peut-être aussi des convergences notamment à propos de la question de l’obsolescence programmée des objets.
Pour revenir à Steve Jobs, clairement le système Apple tel que défini ici n’offre pas la possibilité des systèmes techniques associés qu’évoque Stiegler où concepteurs et utilisateurs peuvent échanger leurs rôles respectifs.
Mais a contrario je ne pense pas non plus que le système MS dos soit un parangon de vertu(s) , d’abord parce que l’immense majorité des utilisateurs n’utilise réellement que les fonctions déjà prêtes à l’emploi.
Plus généralement c’est la question de l’utilité sociale des techniques qui est posée. Steve Jobs était en avance d’un point de vue technologique, mais avait-on vraiment besoin de ces objets ? Comme dit Paul l’évolution se serait faite de toutes façons, car tout comme il y eut une industrie néolithique de la pierre taillée avec ses différentes phases d’innovation et perfectionnement, l’industrie informatique avait impliquée en elle un développement en tant que technologie basée sur le numérique dont les possibilités d’adaptation ne sont plus à démontrer. Le numérique c’est par excellence l’outil qui permet l’articulation, la greffe des techniques les plus diverses. Or le numérique informatique a aussi été le vecteur de la globalisation de l’économie, contribuant au développement conjoint de la productivité et du spectacle intégré au service de la circulation des marchandises, conduisant à une prolifération, une accumulation qui se fait désormais au détriment des milieux humains et naturels. Le numérique est un acquis pour l’humanité, sauf catastrophe, on ne reviendra plus en arrière.
L’avenir est-il donc maintenant à la régulation des systèmes techniques déjà existants un peu à l’image de la Chine qui après avoir inventé un certain nombre de techniques a figé leur articulation dans un système technique global au service d’une politique dont la finalité était une certaine régulation sociale et environnementale ou bien la fuite en avant du développement technique pour lui-même va-t-elle continuer ?
J’aurais tendance à penser que nous nous dirigeons vers une phase régulatrice, avec l’intervention du politique en tant que celui-ci détermine les limites au delà desquelles le développement technique devient plus une nuisance qu’un progrès. Je pense par exemple au nucléaire, mais on pourrait trouver des exemples dans de nombreux autres domaines.
C’est vrai, comme semble le suggérer Paul, avec la capacité d’innovation permanente de Steve Jobs et de ses équipes, et compte tenu du fait que le contexte de la globalisation dans laquelle cette innovation a pris place est en train de se transformer par la force des choses, nous arrivons peut-être à la fin d’une phase accélérée du développement technique, du moins en ce domaine.
Et si le péché originel était électrique ?
Steve Jobs aurait pu partir dans la big blue , mais non et cela me fait bien sûr penser à la poussière . Et votre souhait de voir les évolutions se calmer n’est pas entendu , car les prochaines étapes sont de l’ordre du non imaginable : la nanotechnologie est là , des poussières , comme des bactéries , et ça c’est vraiment inimaginable pour notre environnement immédiat . Pourra-t-on le supporter ?
Les téléphones Apple sont sortis » bridés ». Le meilleur exemple est le passage du IPhone a l iPhone 3G ( ajout de l accès au 3 G plutôt qu’ au réseau Edge)
Ou du 3 G au 3 GS (ajout de la fonction camera a l appareil photo)
Le hardware était a l évidence déjà disponible pour sortir d’ emblée un 3 GS.
Le problème est qu’ il n’ y avait pas encore le besoin d’ un 3 GS, l’ avance de lIphone standard étant déjà phénoménale par rapport aux autres téléphones a l ergonomie moins performante.
Il y a là une chose importante.
Ce qui manque a chacune des étapes est offert logiquement a l étape suivante.
C est la conception de départ basée sur la vision d’ un besoin et de ses potentialités qui détermine les réels possibles, obligeant tous les autres fabricants partis d’ une autre conception a revenir dans le cadre au point que les produits concurrents ressemblent au modèle.
Steve Jobs a imposé une certaine conception de ce que doit etre un ordinateur.
Il est intéressant de se demander comment il a construit cette conception dans le réel.
Comment a t il » tordu » le réel ?
Steve Jobs faisait partie de ces hommes capables de voir » ce qui manque » dans une forme qui nous apparaît ainsi ou ainsi.
Un peu comme si on était capable de voir les évolutions possibles des ramifications d’ un ciment, plutôt que la forme changeante de briques en « lévitation ».
Il a su voir ou concevoir que l’ ordinateur devait etre l’ extension de l’ homme, et a agit en conséquence (ergonomie+++).
La question qui reste posée, comme pour la constitution pour l interdiction des Paris sur les fluctuations des prix , ou sur la création d’ un crédit « personnalisé » via les CDS, toutes ces conceptions , mais pour quoi faire ?
Pierre-Yves,
Il ne faut pas avoir peur du numérique – on ne sait si nous ne sommes pas des résidus de nombres ou d’ »électrons » (détective !) après tout, alors dans le doute … ! On a peur que de ce qu’on ne connaît pas. La technique vient : tant mieux ! Ce n’est pas l’outil qui fait l’artisan. C’est le contraire. C’est le trait des visionnaires. Des génies. L’avenir peut aussi être dans l’utilisation que nous ferons des outils : en sachant les utiliser avec nos propres valeurs. Steve Jobs a rêvé sa vie, il l’a verbalisée et il l’a exprimée : il a cru en sa vie, il a cru en lui : il était visionnaire. À nous de nous servir de ses outils pour que les causes qui l’ont poussé dans sa voie nous servent d’éclairage : ce qui l’a mené à rédiger cette histoire de sa vie, nous devons en tenir compte. Ne serait-ce que par respect. Je ne le connaissais pas et je le pleure. C’est pas tous les jours. Ou alors je le connaissais à l’insu de mon plein gré et là il remonte dans mon estime 🙂 !
Fab,
Je ne pense pas avoir remis en cause le numérique en tant que tel (un acquis pour l’humanité : ce n’est rien !) … ni avoir porté atteinte à la mémoire de Steve Jobs. Mon propos, peut-être pas assez explicite, était surtout de dire qu’une innovation apparaît toujours dans un certain contexte socio-culturel. Steve Job a magnifiquement surfé sur la vague de la mondialisation, seulement cette vague est en train de se transformer en tsunami. Les Macs sont de beaux objets très agréables à utiliser, mais ils ont leurs limites, celles qui sont liés un certain mode de développement qui touche à sa fin. La mort de Steve Job me touche aussi, car comme tu le dis très bien c’est un visionnaire et qui a donné le meilleur de lui-même dans le contexte économique qui était le sien et qu’il faudrait justement dépasser aujourd’hui.
La bonne question.
A mon sens, la bonne question est de savoir si toutes ces machines, dont chaque modèle chasse le modèle précédent, sont avant tout mises sur le marché pour enrichir les actionnaires ou pour nous faciliter la vie.
Par ailleurs les positions dominantes à tentation hégémonique de plusieurs multinationales d’origine américaine (Apple, Amazon, Goggle), leur volonté affichée de s’emparer de tous les contenus culturels, de stocker la mémoire de l’humanité sur leurs serveurs pour nous les revendre ou pour les faire disparaître, me les désignent comme ennemis, ou ennemis de la démocratie comme on dit de nos jours.
Tout à fait d’accord avec toi.
Merci beaucoup, mon pote.
Marlowe:
« Google a la mission d’organiser l’information du monde », dixit un des deux patrons de la boîte.
Ah bon !! C’est Dieu qui leur en a intimé l’ordre?? 😉
[…] savoir si toutes ces machines […] sont avant tout mises sur le marché pour enrichir les actionnaires ou pour nous faciliter la vie.
La réponse ne peut être déduite des intentions du PDG d’une entreprise à un moment ou à un autre car c’est le résultat de l’interaction de personnes et de groupes de personnes pendant une période assez longue (s’intéresser à Léonard de Vinci indépendamment de son époque n’a de toute évidence pas grand sens.)
Évoquer les intentions d’Allan Turing, de Thomas Watson (patron d’IBM après la seconde guerre mondiale), celles de Wozniak, Job, Gates et de leurs premiers clients sans oublier le rôle du premier ordinateur dans le projet Manhatan, celui des universitaires dans la création d’Internet ni la manière dont leurs étudiants en ont détourné l’usage ou la vie et mort du Minitel suffit à montrer que les marchés et les actionnaires ne sont pas vraiment les maîtres de ce qu’ils exploitent sans se soucier de savoir ce que ça pourrait provoquer.
Ne pas oublier le désir de s’enrichir des éditeurs quand on décide d’acheter un livre, d’accord, mais les motivations personnelles de Gutenberg … bof bof!
à GL
Si les ordinateurs sont des marchandises et que nous en sommes les terminaux, pensez-vous sérieusement que la question de fond pour comprendre l’instant historique qui nous contient se résume aux intentions des dirigeants d’entreprise ?
Si vous voulez seulement suggérer que les dirigeants d’entreprise, et ceux qui les servent, ne sont pas capable de penser stratégiquement, je vous l’accorde bien volontiers : ils sont payée pour saisir les occasions qui permettent de faire du profit et, pour employer un terme militaire qui a tout son sens, occuper le terrain.
Beaucoup de citoyens seraient surpris de savoir que le succès populaire et mondial du téléphone portatif n’était pas prévu au moment de sa création puisqu’il était prévu pour un tout petit pourcentage de la population.
jobs a prouvé qu’il était un bon manager d’entreprise
il s’était fait virer de sa boite, et il a été rappelé ce qui n’est pas courant, et il s’est bien débrouillé pour la faire évoluer.
pour le reste, les hommages … oui, respect et à bientôt.
ceci dit l’article est bien court pour évoquer l’apparition de l’informatique personnelle
et je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’il suggère, sans doute un peu parce que je n’ai jamais supporté apple
moi aussi j’ai soudé de vieux claviers de machines à écrire électriques sur mon zx81 …
et je n’ai pas vécu la même histoire de l’informatique que ce qui est en général présenté.
c’est un problème des humains qui ne peuvent prendre de la distance pour s’observer sans rajouter des histoires à leur propre histoire
Mais bon encore une fois, bonne chance steve
Respect
La stratégie d’Apple, comme celle de Microsoft est celle d’une multinationale qui veut conquérir. Par tous les moyens. En faisant bosser des mineurs dans les usines en Chine, par exemple.http://www.businessinsider.com/apple-only-wants-16-year-olds-working-dodgy-sweatshops-2010-3 ou encore en censurant (Oui Mr Julien Alexandre) les applis diffusant la révolution, ou encore en organisant un flicage permanent de l’utilisateur de ses Ipad ou Iphone (un brevet a été déposé par Apple à cet effet)
Dans un échange d’emails, Jobs affirmait que les solutions Apple » libéraient des applications qui volent des données personnelles, qui ruineent votre batterie, vous délivraient de la pornographie »
Yep, freedom from programs that steal your private data. Freedom from programs that trash your battery. Freedom from porn. Yep, freedom.
Des programmes spyware, on en avait déjà grâce au service Bonjour d’Apple, qui dégrade inutilement les performances, initie des connexions TCP/IP avec le serveur DNS le plus proche – ce qui conduit à votre identification car ces connexions passent au dehors des proxies.
Quant au respect de la vie privée, depuis le changement récent de sa politique de confidentialité, Apple se réserve le droit de collecter, conserver et partager vos coordonnées de géolocalisation en temps réel. (http://tinyurl.com/6a6ws7u)
Alors SVP, messieurs les pourfendeurs du capitalisme, n’en défendez pas l’un de ses représentants les plus fanatiques! Vive l’Open source et pas les boîtiers plombés d’Apple, son protectionnisme hardware féroce utilisant le DMCA à tout va…
Vive l’informatique !!! Ce qui a permis aux Banques de devenir ce qu’elles sont !!!
J’ai une idée !!!
on interdit les algorithmes à la bourse et on remet des comptables humains dans la place !!!
ça devrait faire quelques millions de chômeurs de moins ça !!!
Je trouve la polémique qui s’installe entre pro ou anti Mac et PC un peu artificielle.
Dans le contexte actuel, ce sont deux conceptions qui se rejoignent et ne se distinguent que sur des questions d’ergonomie et de plus ou moins grande porosité aux virus informatiques.
Certes certains apports de Mac apporte un confort, mais les fonctions sont les mêmes dans le système PC. Quand à l’utilisation du code informatique il est réservé à une minorité d’utilisateurs.
Le logiciel libre est une bonne chose mais son usage reste finalement une pratique assez marginale et surtout sans grande portée tant que le contexte global actuel demeure inchangé.
Dans tous les cas l’obsolescence des objets est programmée. J’ai peso un mac, il a quatre ans d’age, depuis quelques jours une ligne verticale rose fluo traverse mon écran de bas en haut … sans doute le début de la fin comme pour tous les objets sophistiqués que nous utilisons après une période relativement courte, si l’on prend comme étalon la durée de vie humaine. A l’échelle des générations n’en parlons-pas mêmes pas, qui transmettra son ordinateur à son fils ou son petit-fils ?
La question de la manipulation du code source ne peut pas non plus être séparée de celle des contenus sociaux-culturels que font émerger l’industrie informatique. Cela ne sert pas à grand chose de bidouiller dans son coin un usage personnel si cet usage ne contribue pas aussi au bien être commun au delà de la question de la simple productivité et de l’érgonomie.
Le logiciel libre marginal ? Linux est un logiciel libre, système d’exploitation le plus répandu sur les serveurs. Je l’utilise quotidiennement pour mon travail.
Open Office,Gimp, Apache etc.. marginaux ?
L’installation de Ubuntu par exemple est d’une facilité déconcertante sur un PC et gratuit en plus.
Je ne pensais pas aux serveurs et à ceux qui s’en servent mais à l’immense majorité des utilisateurs individuels de produits informatiques. Et surtout ce que je voudrais souligner c’est qu’on aura beau avoir les plus beaux logiciels libres du monde si le modèle économique dominant demeure capitaliste et axé sur le développement de multinationales les contenus et la façon dont ces contenus circulent restent dépendants de la logique globale, linux ou pas cela ne change pas grand chose. De ce point de vue le logiciel libre a une influence marginale même si, je vous le concède, le logiciel libre est assez répandu.
@Pierre-Yves D. Internet existe grace au logiciel libres, sans logiciels libres vous auriez un internet Microsoft, un internet Apple, etc ou juste un minitel.
A noter aussi les plateformes de blog comme wordpress et les logiciels communautaires de type Wikipedia et quasiment tous les langages de programmation.
Je vous conseille de regarder la conference de Benjamin Bayart – Internet libre ou Minitel 2.0
http://video.google.com/videoplay?docid=169589780372642064
Ducklim
Message reçu cinq sur cinq : le logiciel libre est omniprésent. 🙂
Ceci dit, faut lire l’entièreté de mon propos.
Mon propos c’est aussi de dire que le logiciel libre est un outil, et cet outil aussi bien conçu soit-il ne peut donner plus que ce que l’environnement règlementaire et économique peut lui permettre de donner.
L’internet en tant que système technique associé (que l’on doit effectivement au logiciel libre) permet en théorie une économie de la contribution. Ce modèle existe déjà mais il reste largement sous-développé, faute d’un nouveau cadre, beaucoup moins capitaliste que l’actuel.
Dans cette lignée de pensée :
– un visionnaire est il un spéculateur ?
– la mort de Steve Jobs est elle un acte supplémentaire du déclin de Los Angelès ?
– quelle vie au delà de l’Ipad ? Qu’ e-maginer ?
– si la « croissance » est gagée par l’aptitude à s’approprier les technologies qui servent les aspirations dont on a l’intuition sinon la vision , quelles sont les aspirations « intuitées » à ce jour ?
– comment faire le tri entre les aspirations » sauvages » ( qui courent dans les près) et les aspirationns préfabriquées ( en batterie) ?
– qu’en pensent nos candidats ?
à Pierre-Yves D.
Ce qui oppose les fans du Mac et ceux du PC, ce n’est pas une polémique, c’est l’affrontement vain entre deux conceptions d’une marchandise reine en son temps.
C’est ce qui est commun aux deux le plus important : la séparation qu’entretient l’informatique personnelle entre les personnes, les faux débats suscités et entretenus ad vitam aeternam et in fine la main mise programmée sur l’histoire de l’humanité.
@Pierre_Yves D Vous dites que «Le logiciel libre est une bonne chose mais son usage reste finalement une pratique assez marginale et surtout sans grande portée tant que le contexte global actuel demeure inchangé» Et le protocole TCP/IP qui vous permet de vous connecter sur Internet, qu’est-il sinon un logiciel libre. Et combien d’autres dont vous ignorez ou faites semblant d’ignorer?
André Lorimier
Deux-Montagnes Québec
Oui, ok.
Mais vous n’avez retenu que la moitié de mon propos, lequel était de dire que
ces logiciels ne peuvent donner la pleine mesure de leurs potentialités si le cadre général économique et institutionnel dans lequel il s’inscrivent reste inchangé.
Les logiciels libres marginaux ?? Renseignez-vous… Ils sont minoritaires en tant que systèmes d’exploitation sur des stations de travail, c’est vrai, mais pour le reste, comme on l’a dit plus haut, ils sont omniprésents.
Je peux le dire aussi en chinois 😉
自由軟件é天下 : le logiciel libre est universellement répandu
Êtes-vous bien sûr de votre formulation? Croyez-vous qu’un désir de posséder une carte graphique de bonne qualité soit préexistant à sa satisfaction? Ne serait-il pas plus juste de dire que Jobs et Wozniak ont créé de nouveaux désirs par une surenchère technique en utilisant avec maestria un des fondements du consumérisme : le désir mimétique, mis en relief par René Girard ?. Cette hypothèse sera celle défendue par André Orléan dans son nouveau livre à paraître le 20 octobre : L’empire de la valeur. Hypothèse que je viens également de retrouver sous la plume de Jean Baechler dans un livre écrit en 1976 : Qu’est-ce que l’idéologie?
« Ne serait-il pas plus juste de dire que Jobs et Wozniak ont créé de nouveaux désirs par une surenchère technique en utilisant avec maestria un des fondements du consumérisme : le désir mimétique, mis en relief par René Girard ? »
Tout à fait d’accord! Cela ne diminue en rien le génie visionnaire de Steve Job.
@ Bruno
Plutôt que de parler de génie visionnaire, je parlerais de génie opportuniste. Créer du désir n’a rien de visionnaire, c’est juste une question de savoir-faire. C’est déjà pas si mal.
Orwell était un visionnaire, Jobs un excellent et charismatique technicien du marketing.