L’actualité de la crise : LE PLAN A’ SOUS-JACENT, par François Leclerc

Billet invité

Parler pour ne rien dire et agir pour ne rien faire semblent être les deux lignes favorites de conduite des dirigeants occidentaux.

Réunis à Washington parallèlement à la tenue de l’assemblée d’automne du FMI, tenus par la main par les représentants des banques centrales, les ministres des finances du G20 ont finalement publié un communiqué, revenant sur leurs intentions initiales. À la grande fébrilité des marchés, qui se poursuit aujourd’hui, correspondait la tension des discussions.

Dans toute l’étendue de son horreur, la journée les amenait à réagir, mais pour dire quoi ? Jugeons sur pièce : ils s’engagent à « apporter une réponse internationale forte et coordonnée pour traiter les défis renouvelés que rencontre l’économie mondiale », copier-collé de leurs précédentes déclarations du 9 septembre dernier. Tout en annonçant pour le prochain G20 de novembre un « plan d’action collectif ambitieux, dans lequel chacun aura son rôle à jouer [pour] soutenir la croissance et mettre en œuvre des plans de consolidation budgétaire crédibles ». Des mots, rien que des mots…

Traités de mouton noir par la famille, les dirigeants européens ont été sommés par les représentants des BRICS – par la voix du Brésilien Guido Mantega – de « trouver des solutions », « d’être rapides […] et coopératifs entre eux, c’est ce que nous recommandons », car l’Europe est « l’épicentre de la crise ». Sans toutefois se précipiter, tout au contraire, pour financièrement soutenir les nouveaux indigents.

David Cameron, le premier ministre britannique, est aux prises dans son pays avec une situation inextricable, car le déficit public se creuse au Royaume-Uni, en dépit de l’application de son sévère plan d’austérité. Cela ne l’a pas empêché de réclamer des dirigeants de la zone euro qu’ils manifestent « la volonté politique de faire le nécessaire pour assurer la stabilité du système », étant donné que le « cœur du problème est le haut niveau d’endettement dans de nombreux pays de la zone euro ». « Ce n’est pas une récession cyclique traditionnelle, a-t-il ajouté, mais une crise de la dette » (entendez par là de la dette publique). Concédant, enfin, que le renforcement des banques est nécessaire, « afin qu’elles aident la reprise au lieu de la mettre en danger ».

Lui faisant écho et voulant répondre aux Américains qui font de la relance désormais leur priorité – « un défi plus grand » que celui de la dette, selon Tim Geithner – Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques, a pour sa part affirmé que « la position de l’UE est claire : le ralentissement n’est pas une excuse pour cesser de mettre de l’ordre dans nos finances publiques ». Tandis que Christine Lagarde s’est essayée à un délicat numéro d’équilibre sur un fil tendu depuis les deux rives de l’Atlantique. François Baroin, enfin, qui présidait la réunion du G20, a continué à bâtir pierre par pierre sa réputation en déclarant « il n’y a pas de raison d’avoir une stratégie alternative, dès lors que celle à laquelle nous croyons n’est pas encore en place », apportant son incontestable contribution aux débats.

Sur le dossier des banques, une notable agitation se manifeste, apportant un cruel démenti aux persifleurs confortablement assis derrière leurs ordinateurs et qui voient le mal partout. Un plan se précise, qui consisterait à exiger des 16 banques qui n’avaient réussi que de justesse leur stress test, à se recapitaliser comme les 9 qui avaient échoué. Suivant l’implacable logique que, les banques étant menacées par des défauts sur la dette souveraine, il faut retenir les conclusions de tests qui ne les ont pas pris en compte. Afin de convaincre les marchés qu’ils doivent se calmer. On verra bien.

D’autres ficelles grosses comme des cordes seraient à l’étude en France, si l’on en croit Nicolas Baverez dans Le Point, qui consisteraient à réemployer le mécanisme utilisé en 2008 pour les banques nationales en utilisant des actions de préférence liées à des warrants, un tour de passe-passe qui laisse les mains libres aux banques.

Fitch vient de publier une étude qui permet rétrospectivement de mieux comprendre l’action concertée des banques centrales visant à approvisionner les banques européennes en dollars. Les dix plus grands fonds monétaires américains ont par mesure de précaution diminué leur exposition aux banques européennes de 27 % depuis fin mai, un pourcentage qui monte à 34 % pour les banques françaises. Pour y faire face, elles s’alimentent auprès de la BCE ou sur le marché par le biais de swaps permettant d’échanger des actifs en euros contre des dollars, mais à quel prix ?

Au chapitre des effets de manche, les Européens ne sont pas seuls à concourir. Barack Obama et la Fed viennent d’apporter leurs contributions. Le premier en brandissant un plan de relance à vocation électorale, qui ne passera pas le barrage de la Chambre des représentants à majorité républicaine. La seconde en faisant ce qu’elle peut, avec pour objectif de faire baisser des taux longs déjà aux taquets et d’arrondir les angles sur le marché des titres adossés au crédit hypothécaire.

Ce qui amène en aparté à constater qu’une nouvelle ruée vers l’or est en cours, vers le gisement des titres de la dette américaine et allemande, dont les taux sont devenus inférieurs à l’inflation, ce qui signifie que les acheteurs pensent qu’ils perdront là moins d’argent qu’ailleurs. On fait les arbitrages que l’on peut.

D’autres sont en cours, qui vont être déterminants. Olli Rehn a une nouvelle fois annoncé à Washington que « L’Europe n’abandonnera pas la Grèce », ce qui suppose que cette dernière parvienne à en faire autant. Un nombre indéterminé de députés du Pasok reste à convaincre pour que le Parlement grec vote les nouvelles mesures négociées avec la Troïka par le gouvernement. La palme au concours des pieds dans le plat revenant par ailleurs au chef allemand de la Task force, en charge de la tutelle déguisée du pays. Horst Reichenbach a en effet déclaré que « il y a deux directions à prendre pour toute l’économie grecque : la productivité doit augmenter et les salaires doivent baisser ».

Les spéculations vont bon train à Athènes. La presse met dans la bouche d’Evangelos Venizelos, ministre des finances, l’énoncé de trois scénarios devant les députés du Pasok, afin de les convaincre : la mise en œuvre du second plan de sauvetage, un défaut non ordonné, ou un défaut ordonné assorti d’une décote de 50 %, très dangereux car il exigerait « un large effort coordonnée ». Le ministre a bien évidement démenti mais cette dernière hypothèse agite en sous-main les financiers, car elle impliquerait de renforcer les banques pour qu’elles tiennent le choc.

Ce n’est toujours pas un plan B qui se profile, mais un plan A’ est en train de s’imposer.

La proposition que vient de formuler à titre personnel Vivian Reding, vice-présidente de la Commission, conforte cette idée. Elle préconise de créer des euro-obligations réservées aux six Etats européens dotés de la meilleure notation, afin de constituer « un roc au milieu de la tempête » (elle aurait pu parler de construire un donjon). Cela revient à consolider en la rendant solidaire cette dernière ligne de défense, afin qu’elle soit en mesure de consolider autour d’elle les restes d’une zone euro dont elle ne précise pas la configuration.

Quant à la croissance, rendez-vous début novembre, si Dieu le veut !

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225 réponses à “L’actualité de la crise : LE PLAN A’ SOUS-JACENT, par François Leclerc”

  1. Avatar de GL
    GL

    Que les dirigeants de l’Euroland parlent pour ne rien dire et agissent pour ne rien faire ne devrait surprendre personne: un système politique où il faut l’accord de 17 états souverains (quand ce n’est pas de 27) pour prendre une décision ne peut plus fonctionner dès que cette décision concerne le budget donc que les parlements des pays concernés s’en mêlent.

    Comme le montre le cas des USA – mais là ça a été étudié pour – le bicamérisme est souvent lent et inefficace. Le « 17-camérisme » c’est du délire intégral !

    1. Avatar de Roger Wielgus
      Roger Wielgus

      Il y des remèdes .
      Parallèlement à une régionalisation des pays centralisés, comme la France, il y aurait création d’une fédération des régions d’Europe, et le démantèlement définitif des nations.
      Bien entendu, cette solution ne devrait, dans un premier temps, ne pas concerner toute l’UE mais la zone Euro. Un pays, une monnaie,une banque centrale et une proximité des citoyens avec leurs hommes, femmes politiques sensés les représenter au parlement à Strasbourg et au gouvernement à Bruxelles.
      Pas de présidence à l’américaine, mais un chancelier (re) contrôlé par deux parlements. En gros, l’adaptation de la constitution allemande à l’ensemble de l’Europe. Pourquoi cette dernière? Parce qu’elle a été imposé par les alliés à la fin de la guerre et qu’elle est certainement la moins pourrie de toutes les constitutions en usage en Europe. Les langues régionales seraient maintenues, à l’image de la Suisse. L’Anglais devenant la langue commune. ( Oui, j’en vois devenir rouge, mais on ne refait pas l’histoire)
      J’ai 60 ans, et je rêve de cette Europe là depuis mes premières convictions politiques. Pour les plus jeune sur ce site, je leurs rappellerai que les centristes des années 60 (comme par exemple Delors) et beaucoup de socialistes étaient des fédéralistes. Qu’en reste-t-il aujourd’hui?

      1. Avatar de edith
        edith

        Formidable !
        la Zone euro, fédération dont les objectifs seront dictés par la finance, peu importe qu’il soit dit qu’elle soit européenne car la finance est mondiale.

        J’ai 64 ans, et je rêve d’une Europe des nations, où la politique la diplomatie et la démocratie remplacent le dictact des marchés.
        On n’a jamais essayé alors que tout est fait pour que votre rêve soit réalisé …. et tout ce qui a été fait depuis 20 ans n’a pas été particulièrement remarquable à tel point qu’il a fallu le cacher depuis des années, jusqu’à la crise de 2007.

        Et bien je souhaite bon vent et bonne route à ceux qui souhaitent cette europe fédérale là !

      2. Avatar de Roger Wielgus
        Roger Wielgus

        @ Edith,

        Ne vous méprenez pas sur mes intentions. Si vous lisez mes autres contributions sur ce site, vous verrez que je ne tiens pas plus que vous voir la finance dicter sa loi aux politiques. L’Europe qui se construit et celle qui s’est construite est très très loin de mes attentes. Je pense que la seule chose qui nous oppose c’est cette notion de nation.
        Ce sont justement ces nations qui ont fait allégeance à la cupidité mondiale, et elle sont, pour la plupart artificielles et le résultats de nombreuses guerres, alors que les régions ont des identités culturelles beaucoup plus marquées.
        Je ne vois pas en quoi une fédération serait dirigée par la finance. Si elle est construite par les charlots qui nous dirige actuellement, je vous rejoins. Mais si elle était construite sur les ruines de la société libéral-conservatrice que nous connaissons, elle ne pourra qu’être fondamentalement différente de ce que nous connaissons.
        Mais peut-être que vous tenez encore à rester une citoyenne française, alors que personnellement je n’ai plus du tout envie d’être un citoyen de la nation France, mais bien un citoyen du monde. Mais avant d’en arriver là, il faudra bien passer par la case Europe.
        Je suis de gauche, vraiment de gauche une gauche révolutionnée et progressiste et je me sens beaucoup plus européen que français. Si je reconnais que beaucoup de français ont éclairé le monde par le passé, ce n’est le loin plus le cas de nos jours. Cette nation n’apporte plus rien au monde. Il faut se fondre dans le métissage culturel. C’est une des clés du renouveau de l’humanisme.

      3. Avatar de edith
        edith

        @Roger,

        Le problème ne se situe pas pour moi dans la défense absolue de la nation en tant que telle.

        Il se situe dans le déboulonnage scrupuleux de structures qui formaient le maillage social et la volonté de croissance économique à travers les nations.

        Bien entendu, on rétorque généralement que la compétition des pays européens est dangereuse, et l’on avance souvent la guerre, épouvantail largement usé.
        Quel pays européen a envie et les moyens de faire la guerre au sein de ce continent ?
        La guerre financière a remplacé tout cela et nous la voyons à l’oeuvre depuis pas mal d’années.

        La confiance que vous mettez dans la classe politique m’émeut.
        Ils sont là depuis longtemps ceux que vous appelez « charlots » (mais pas charlots pour une minorité).
        Ils tricotent inlassablement, espérant que les générations suivantes oublieront ce qu’était la démocratie, puisque l’ayant peu connue.

        Et il est bien là le noeud du problème, la confiance que vous avez et que je n’ai absolument pas dans ces structures politiques qui, que vous votiez à gauche ou à droite, continueront le travail commencé.

        Pour en revenir aux régions, vous reporterez la compétition et les guéguerres entre plus petits espaces, chacune d’elles au nom de son dialecte, de son ancienne appartenance, voudra défendre ce que vous souhaitez voir disparaître en abolissant les nations, et sera multiplié par autant de territoire.

        Tout cela est le rêve des néos-conservateurs, et ce n’est pas le mien.

        Dans cette période très agitée, les pays représentent une certaine cohérence et si ces derniers doivent être remis en cause, ça n’est certainement pas dans le fourbi actuel dont les populations sont absentes, mais en la remettant là où elle n’aurait jamais du être chassée, c’est à dire au premier plan.

        Si ces conditons sont respectées, je me fiche totalement d’être Française ou Européenne, car je sais que le combat est le même pour nous tous citoyens du monde.
        Oui, comme ceci elle serait plus belle la vie 😉

      4. Avatar de Roger Wielgus
        Roger Wielgus

        @Edith

        La confiance que vous mettez dans la classe politique m’émeut.

        Qu’est ce qui vous fait dire cela. Qu’est ce qui, dans mes propos vous fait croire que j’ai confiance dans les politiques. Ce ne sont que les valets de l’allégeance à la cupidité!

        Pour en revenir aux régions, vous reporterez la compétition et les guéguerres entre plus petits espaces, chacune d’elles au nom de son dialecte, de son ancienne appartenance, voudra défendre ce que vous souhaitez voir disparaître en abolissant les nations, et sera multiplié par autant de territoire.

        Ayant vécu pas mal d’années à Berlin, j’ai pu apprécier à sa juste valeur un système fédéral avec des régions autonome sur bien des points. Il suffit de traverser ce pays en diagonale pour comprendre. Traversez par après la France, pourtant un beau pays d’un point de vue géographique, c’est à vous déprimer, tant on remarque, dans les campagnes et les villes moyennes, les stigmates, les scories de la centralisation. C’est épouvantable. On ne peut pas défendre pareil système.

      5. Avatar de sylla
        sylla

        « Les langues régionales seraient maintenues, à l’image de la Suisse. L’Anglais devenant la langue commune. »
        comme le breton et le français en france?
        et donc à terme une langue régionale (breton) une langue administrative (l’anglais). Et une langue pour le folklore d’une entité politique dont vous souhaitez la fin. François 1er a unifié la france par le français ; on ne sait qui l’europe par l’anglais…

        « on ne refais pas l’histoire ». Bof! l’anglais ne s’est pas imposé magiquement ou naturellement. Personnellement que cette langue se dissolve en un pidgin international ne m’émeut guère : la plupart des anglophones sont incapables de lire Shakespeare ; mais je souhaiterais quand même une langue commune, l’esperanto étant la mieux placée pour l’instant.
        Par contre souhaiter consciemment la disparition de sa propre langue, je trouve cela malsain.

        « En gros, l’adaptation de la constitution allemande à l’ensemble de l’Europe. Pourquoi cette dernière? Parce qu’elle a été imposé par les alliés à la fin de la guerre et qu’elle est certainement la moins pourrie de toutes les constitutions en usage en Europe. »
        Imparable : imposé par les alliés (en gros les états unis, donc…ah ben oui : une unification par l’anglais, comme françois 1er. en fait on sait qui…)la moins pourrie. Pas d’amendement depuis lors? Le droit du sang a été récemment modifié. Vous faites référence à l’avant ou après cette modification? Les US continuent de livrer des régimes clé en main. Ils ont peut être des modèles plus performants aujourd’hui…

        Une europe morcelée en petites régions…l’allemagne ne sera pas trop dérangée : elle est déjà constituée comme cela, mais : « explosion » de l’espagne, « explosion » de la france, « explosion » de la belgique, « explosion » de l’italie, « explosion » du royaume uni, principalement.

        « J’ai 60 ans, et je rêve de cette Europe là depuis mes premières convictions politiques. »
        Oui, je connais : « europe! europe! europe! » après l’europe, le déluge…

        « (comme par exemple Delors) » exactement. Pascal Lamy, aussi. Gauche gauche.
        Vous n’avez sûrement pas lu les traités européens pour dire cela. çà fait 50 ans que c’est en route. On arrive au bout. Pas sûr que ce soit à la hauteur des rêves de tous ces somnambules.

        Deux questions bêtes : pourquoi voulez vous faire « exploser » les seuls pays européens qui ont un veto au conseil de sécurité de l’ONU et un vecteur nucléaire, et laisser l’allemagne seule unité organisée de grande taille seule au milieu de l’europe? (et accessoirement vouloir une europe allemande, même si tous cela est bien cohérent?)

        Pour l’instant vos votes soutiennent l’ultra libéralisme européen, qui lui même soutient à la libéralisation financière mondiale. Avec pour but une europe allemande…de gauche.

        Pour mémoire, la gauche est nommée ainsi car à gauche du roi se rassemblèrent ceux qui étaient contre un veto du roi, pour une pleine souveraineté du peuple : la nation. coté rouge.
        La droite, pour le veto du roi, contre la pleine souveraineté du peuple, coté bleu.
        « ( Oui, j’en vois devenir rouge…) » Oui : rouge. Bleu clair, c’est le drapeau européen.
        « Je suis de gauche, vraiment de gauche une gauche révolutionnée et progressiste et je me sens beaucoup plus européen que français. » Vous êtes bleu aussi alors. Une gauche bleue. C’est conceptuel. C’est européen. C’est une « gauche révolutionnée ».
        Il ne suffit pas de « se croire », ou de « se sentir », ou « d’avoir envie », vous savez…
        « Cette nation n’apporte plus rien au monde. »
        Vous jugez des peuples entiers bien rapidement. Dans votre bouche, çà semble du consommable/jetable. Et les « régions » elles apporteraient…(!?!) Je préfère me taire.
         » Il faut se fondre dans le métissage culturel. » pour moi c’est déjà du yahourt, une gauche bleue et sans peuple. Une extrême gauche à la rigueur, une extrême droite possiblement, mais une gauche. J’ai du manquer le bulletin officiel sur le « révolutionnage »…

      6. Avatar de edith
        edith

        @Roger

        J’habite entre Marseille et Toulon, et ma foi , je préfère tout de même avoir un Etat au dessus de ma région, Etat qui si il a été un ogre se réduit rapidement à la portion congrue et laisse tout de même pas mal de prérogatives au régions.

        Pour en revenir aux politiques, je ne vois pas de fédéralisme sans ceux qui ont pris le pouvoir depuis 30 ans et malheureusement c’est leur construction qui va aboutir (si elle aboutit).

        ps : en Italie il y a eu décentralisation, et actuellement les régions du nord n’ont plus envie de « supporter » les régions du sud, comme en Belgique les Flamands souhaitent se séparer de la Wallonie.
        Nous retrouverons donc les régions riches et les régions pauvres. Comment ces différences vont elles être gérées … mystère et boulle de gomme

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Edith

        Pour en revenir aux régions, vous reporterez la compétition et les guéguerres entre plus petits espaces, chacune d’elles au nom de son dialecte, de son ancienne appartenance, voudra défendre ce que vous souhaitez voir disparaître en abolissant les nations, et sera multiplié par autant de territoire.
        Tout cela est le rêve des néos-conservateurs, et ce n’est pas le mien.

        Renseignez vous, le programme neocons, qu’il soit us ou gaulois (nombreux représentants, intellectuels bien sûr, de Manent à Gaucher en passant par Finkie ou Milner, voire Glucksman et maintenant l’imposteur Botulique, sans parler du neocons de poche élyséen, pas intello mais bien présent…) n’a absolument rien de commun avec l’antinationalisme, le régionalisme, l’anti-étatisme ou surtout l’ultra-libéralisme, c’est même absolument le contraire. Bref ils devraient vous plaire les neocons… Ça tombe bien, ils ont de nouveau le vent en poupe, plus que jamais dirais-je même.

      8. Avatar de Roger Wielgus
        Roger Wielgus

        @ Edith

        Eh oui le sud. Croyez vous que les systèmes mafieux qui se sont développés au coeur d’une nation sont exemplaires?
        L’italie? J’adore. C’est un pays formidable où je vais plusieurs fois par an. Malheureusement un pays qui est à un vrai pays fédéral ce que la pègre est à une ONG.
        40% de l’économie italienne est une économie au noir. Comme dans votre région, que je ne connais que trop bien.
        Non soyons sérieux. L’Italie décentralisée, ça se saurait. C’est une décentralisation à la latine, une décentralisation du chacun pour soi, où les régions n’ont aucune influence sur les méfaits du pouvoir qui reste central.
        Regardez l’omnipotence de Berlusconi qui se fait voter des immunités à tour de bras par ses valets?
        Juste impossible en Allemagne. Trop de barrières constitutionnelles.
        Ce que les citoyens qui ont vécu trop longtemps dans des nations centralisées ont du mal à appréhender dans un système décentralisé, c’est que les régions contrôlent le pouvoir au niveau fédéral. Chez nous, ce sont des députés à la botte du pouvoir.
        Imaginez, juste un seul instant les grandes régions de France, toutes à gauche, ayant un contrôle sans limite sur le pouvoir sarkozien. Croyez vous un seul instant que les excès de ce pouvoir serait encore possible. Bien sûr que non. Les conservateurs appellent cela l’immobilisme, il ont besoin d’un chef qui a les mains libres. Cette notion de chef est d’ailleurs à mon goût encore trop présente dans les aspirations des français toujours à la recherche de l’homme ou de la femme providentiel. Voyez la farce tous les cinq ans, que sont les élections présidentielles.
        Une démocratie méritent mieux que ce concours de mains aux culs des vaches et de surenchères démagogiques.

      9. Avatar de edith
        edith

        Roger, le plus important c’est que nous ayons le même goût de l’Italie et particulièrement Florence, Fiesole et la Toscane en ce qui me concerne.

        A côté de cela le reste semble bien peu sérieux 😉

      10. Avatar de Roger Wielgus
        Roger Wielgus

        @ Edith

        Nous voilà d’accord. La beauté de Florence, de Fiesole, de la Toscane en générale mais aussi de son archipel que je visite tous les ans depuis 1975, Isola d’Elba, oui, nous sommes loin du débat, mais là nous sommes d’accord. Je rentre d’ailleurs de Florence, avant de repartir sur Marseille lundi, pour mon travail.
        Je crois que nous serons d’accord et que nous rêvons de « rinascimento » dont cette société à grand besoin.

      11. Avatar de Pol
        Pol

        Ok, sauf pour la langue qui pourrait-être franco-allemande plutôt qu’anglaise.

      12. Avatar de sylla
        sylla

        à roger

        strong>Deux questions bêtes : pourquoi voulez vous faire « exploser » (entre autres) les seuls pays européens qui ont un veto au conseil de sécurité de l’ONU et un vecteur nucléaire, et laisser l’allemagne seule unité organisée de grande taille seule au milieu de l’europe? (et accessoirement vouloir une europe allemande qui parle anglais, même si tous cela est bien cohérent?)

  2. Avatar de Marx prénom Groucho
    Marx prénom Groucho

    Je me résume:  » L’Europe n’abandonnera pas la Grèce il y a deux directions à prendre pour toute l’économie grecque : la productivité doit augmenter et les salaires doivent baisser ». D’accord! l’Europe se battra pour sauver ses banques, et ce, jusqu’au dernier grec, la messe est dite.
    plan A: les grecs pauvres ( retraités, petits salariés, petits commerçants et micro entreprises ) payant pour les grecs riches ( qui ont planqué dare dare leur pèze en Suisse, au Liechtenstein – c’est mieux- au Luxembourg pour les grosses boites) On ne touche pas au budget militiaire ni à l’Eglise orthodoxe….
    plan A’ ( A prim) : les pauvres des pays européens riches paieront aussi pour les riches grecs, via le fonds machin truc, alimenté par les Etats, donc le pognon des contribuables. Vieux principe: on rajoute du fric pour retarder la déconfiture finale, la faillite ( dites le défaut, c’est plus classe )
    plan B: les grecs ( le GVT ) pas tombés de la dernière pluie, font trois hypothèses:
    la 1, on paye tout rubis sur l’ongle, le malade meurt guéri, et pour y arriver, faut faire sortir les militaires des casernes pour les transformer en collecteurs d’impôt à chaque coin de rue, avec un quarteron de « techniciens » spécialistes de la tonte du contribuable. Méthode école de Chicago et stratégie du choc, ça va faire les marronniers du 20h ( ne pas rembourser ses dettes, c’est mal, voyez comme ils en bavent!).
    la 2:la Grèce engrange un max de prêts, histoire de la faire tenir jusqu’à mi 2012, puis ensuite, défaut ordonné disons – 50 % sur les créances . Effet domino garanti en Espagne, Portugal, Italie…technique dite du homard à la nage…..
    la 3 : ils envoient tout péter, la dette est démonétisée de 90 %, la, c’est l’histoire juive du débiteur qui ne peut pas dormir, du coup, sa femme ouvre la fenêtre en pleine nuit et crie à l’adresse du créancier qui habite en face  » Samuel, José ne te remboursera jamais », et maintenant josé, rendors toi, c’est Samuel qui ne dort plus, maintenant! »
    les banques reçoivent une béquille attentive et généreuse du FESF, qui va nous faire du soutien psychologique auprès de l’épargnant qui va prendre sa perte ( sortons nos mouchoirs ), et surtout, l’Europe des riches, 6-7 pays grand max, pas les pays du club med, non, ceux du triple A, de la zone euro _ mark plus la France, du moins si elle serre suffisamment le kiki à ses pauvres pour conserver son sacro saint triple A en courant après l’Allemagne, mais avec un modèle économique disons…différent, pour rester gentil, construisent une digue, un rempart, un cordon sanitaire,un donjon, appelez ça comme vous voudrez, pour se prémunir de la contamination….c’est la stratégie de la ligne Maginot, infranchissable comme chacun le savait, mais contournable, évidemment!
    chouette Europe!

    1. Avatar de jérôme
      jérôme

      @ Marx prénom Groucho,

      Bonjour,

      Résumé clair.

      Beau temps pour le golfe, n’est-il pas?

      Si vous aviez besoin d’un prétexte pour vous aérer, celui de bouffémont est très bien, j’espère que leur cuisine s’est améliorée..

      Belle journée, très cher?

      1. Avatar de Marx prénom Groucho
        Marx prénom Groucho

        Justement, au golf, comme mes petits camarades de jeu ne parlaient que de « Elle balance quand même pas mal, Hélène »; ça m’a fait rigoler et je leur ai expliqué ( Hi hi ) que les meilleures sources de la Brigade financière et des inspecteurs des impôts se recrutaient parmi les épouses en cours de divorce, les maîtresses délaissées et les secrétaires déclassées après avoir en vain prouvé à leurs patrons tout le dévouement nécessaire à leur promotion canapé;
        La dessus gueule générale du petit groupe….ça les a perturbé pour les coups d’approche, ils étaient tout pensifs, préoccupés même…soucieux, quoi
        du coup j’en ai profité et c’est eux qui m’ont payé le restau, vu le score!

        PS: dans ma vraie vie, on est allés aux chanterelles à côté……..eh ben, pas une seule en vue! enfin, on aura pris au moins le bon air!

  3. Avatar de eric
    eric

    F Leclerc. 9- 05- 2009
    -L’approche apocalyptique de la crise renvoie a l’apocalypse de son denouement.Pas necessairement au sens de la violence(de l’accouchement de l’histoire),mais de celui de la refondation,qui suppose de faire table rase(les paroles sont pas de moi).C’est là que les choses se compliquent.
    C’est quoi un monde meilleur?
    Comment pourrait il fonctionner?

  4. Avatar de eric
    eric

    Bonjour,en fouillant dans les archives j’ai trouve ceci .F. Leclerc. 9- 05- 2009
    « L’approche apocalyptique de la crise renvoie a l’apocalypse de son denouement.Pas necessairement au sens de la violence(de l’accouchement de l’histoire),mais de celui de la refondation,qui suppose de faire table rase(les paroles sont pas de moi).C’est là que les choses se compliquent.
    C’est quoi un monde meilleur?
    Comment pourrait il fonctionner? »
    On y est presque je croit.

  5. Avatar de zebulon
    zebulon

    Coup de rabot :
    Puisque désormais nous savons que l’argent qui fuit vers l’étranger pour échapper à l’impôt, y revient massivement sous forme de valises pour financer les partis politiques.

    Je propose de soumettre à la csg, l’intégralité des contributions aux financements des partis politiques et des campagnes.

    Ainsi l’argent servant à financer la politique sera blanchi une bonne fois pour toute.
    Mieux vaut tard que jamais.

    Dans le même temps, une contribution de solidarité sera instituée pour dédommager les cabinets d’avocats qui risquent de perdre une large partie de leur chiffre d’affaire en raison de l’assainissement de la vie politique. Cette contribution servira à réorienter leurs activités vers la défense des femmes, des orphelins et des sans logis.

    Ainsi la croissance des dépenses politiques contribuera à la diminution du déficit de la sécurité sociale.

  6. Avatar de M
    M

    Cette contribution servira à réorienter leurs activités vers la défense des femmes, des orphelins et des sans logis.

    La veuve et l’orphelin risquent alors d’être fort mal défendus, car avocat et avocat d’affaire, c’est comme le jour et la nuit !

    D’ailleurs avocat d’affaire, c’est pas compliqué, on le devient d’un coup de baguette magique =) suffit de vouloir s’en mettre plein les fouilles, tout en étant député, ex-ministre …etc…en fait avoir un carnet d’adresses ( comme ils disent), et ne pas craindre le délit d’initié !! =) comme on le voit chaque jour un peu plus, rien à voir avec la JUSTICE.

    Avocat, c’est une toute autre histoire, et légèrement plus compliqué !!
    Avocat, ça a à faire avec la LOI.

    ( l’avocat d’affaire : « la Loi, késako ? ah oui, il faut connaître la Loi, pour pouvoir la contourner, ou mieux encore la détourner « )

  7. Avatar de tchoo
    tchoo

    Pour citer Pirouli (un parent à Piroulet?)

    Nous rappellerons que la baronne Asthon a été élue « femme politique la mieux payée du monde » avec 380 000,00 euros d’émoluments par an.

    c’est beaucoup?

    juste 30 000 € de trop pour Mélénchon.

    Finalement il a peut-être raison le Jean Luc, 350 000€/an serait suffisant pour vivre à l’aise!

    1. Avatar de Marx prénom Groucho
      Marx prénom Groucho

      Heu, la baronne en question, ça reste un coeur à prendre?elle est bonne à marier, là ? parce que vu la conjoncture, faut se mettre au chaud! enfin, quand je dis ça, je dis rien…..

  8. Avatar de Marx prénom Groucho
    Marx prénom Groucho

    @ hervey: OK, j’ai vu…je vais réfléchir..380 000€ tout de même, ça mérite quelques sacrifices, non ?.
    bon, je sors, ce blog doit rester sérieux, NDD!
    au fait, c’est pêché dans Le Monde, et ça ressemble à un drôle de scoop….amis automobilistes, à vos gazogènes!
    http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/09/24/shell-il-faut-4-arabies-saoudites-en-plus-dici-a-2020/

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