PAUL JORION : LE CAPITALISME À L’AGONIE – Débat-conférence à l’ULB, 20h – 20 septembre 2011

Les photos sont ici.

Le podcast est ici.

Etopia organise un débat-conférence autour de mon dernier livre « Le capitalisme à l’agonie »(Fayard, 2011).

Voici le programme de la soirée :

20h00-20h15 : Introduction de Philippe Lamberts (Député européen Ecolo) ;
20h15-21h00 : Intervention de Paul Jorion ;
21h00-21h45 : Débat avec la salle (modérateur – Philippe Lamberts)

ULB / CAMPUS DU SOLBOSCH
Auditoire H2215
Avenue Paul Héger 22-24 / 1050 Ixelles
Entrée gratuite et accessible à tous
Info et inscriptions : info@etopia.be / www.etopia.be

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86 réponses à “PAUL JORION : LE CAPITALISME À L’AGONIE – Débat-conférence à l’ULB, 20h – 20 septembre 2011

  1. Avatar de fujisan

    A ma question : « Selon vous quelles seraient les conditions nécessaires pour qu’un système financier soit neutre (indépendant) vis-à-vis de la croissance économique, ne soit pas obsédé par la croissance comme le système actuel (faute de s’effondrer) »

    Vous avez embrayé sur les monnaies complémentaires, Silvio Gesell… Ce n’était pas vraiment mon sujet, mais vous avez par ailleurs parlé du rôle de l’État qui doit maintenir la stabilité des prix, la confiance dans la monnaie à savoir maintenir la masse monétaire en parallèle avec les richesses produites dans l’économie «réelle», en émettre quand plus de richesses sont produites ou en «détruire» quand moins de richesses sont produites. J’ai bon jusque là ? « détruire », oui mais encore ? Reste aussi la question des créances/dettes et donc de la répartition des richesses.

    Reste surtout le contrôle de ce qui est produit et comment. Castoriadis parle de « souveraineté du consommateur » :
    «
    La force du libéralisme est que, dans la société telle qu’elle est, la consommation est une des formes d’expression de la liberté par la possibilité de choix; par rapport à cela, le projet d’une autre société apparaît comme totalitaire. Quelle critique de la consommation est possible aujourd’hui, qui refuse effectivement ce qu’il y a de terrifiant dans le mode de consommation actuel et ne nous ramène pas à une réglementation autoritaire de la consommation?

    Une société autonome est une société de véritable souveraineté du consommateur. La simple «liberté» du consommateur dont on nous parle est la possibilité de choisir entre les produits qu’on lui offre (même cela, du reste, n’est pas vrai). Mais la souveraineté du consommateur, c’est la possibilité pour celui-ci de dire (et cela aujourd’hui n’a de sens, essentiellement, que collectivement) : voilà les produits que je voudrais. De même qu’au plan politique, ici aussi il n’y a pas de vraie liberté sans souveraineté. La souveraineté consisterait pour les consommateurs à pouvoir dire, par exemple: « Je ne veux pas d’une ville qui soit constamment embouteillée, constamment enlaidie par les automobiles, je veux un développement des transports en commun ou un autre type d’automobiles ou de gestion collective des automobiles. »

    N’y a-t-il pas, derrière ce que vous dites, l’idée que le marché n’est pas mauvais en lui-même et que ce qui est mauvais est un certain nombre de conditions sociales, d’inégalités, etc. ?

    Certainement. La théorie libérale présente le marché comme un «vote» des consommateurs. Ce vote est évidemment truqué: le «vote» de tel grand financier qui veut un jet personnel vaut un million de fois davantage que le vote d’un chômeur ou d’un immigré qui crève de faim. D’un autre côté, il y a dans le marxisme l’idée absurde que le marché comme tel, la marchandise comme telle, «personnifient» l’aliénation; absurde, car les rapports entre les hommes, dans une société étendue, ne peuvent pas être «personnels», comme dans une famille. Ils sont toujours, et seront toujours, socialement médiatisés. Dans le cadre d’une économie tant soit peu développée, cette médiation s’appelle le marché (l’échange). Si l’on crée certains présupposés, dont j’ai parlé dans Le Contenu du socialisme (1), le marché peut devenir une sorte de référendum permanent, ratifiant ou infirmant les décisions prises en matière de production. C’est ce que le discours libéral prétend que le marché fait actuellement – et c’est ce qui ne se passe pas dans la réalité.

    1. Paris, UGE, « 10/18 », 1979.
    »
    Une exigence politique et humaine (1988) in Une société à la dérive, Seuil

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