L’actualité de la crise : LA LOI DE LA GRAVITÉ EST DURE, MAIS C’EST LA LOI…, par François Leclerc

Billet invité

Pour sauver l’Europe, il faut enfoncer la Grèce ! Voilà en résumé l’objectif que poursuivent sans le dire les dirigeants européens, en exigeant du gouvernement grec de nouvelles fortes coupes budgétaires immédiates, afin de lui verser en retour une nouvelle tranche du prêt de leur premier plan de sauvetage. Car elle doit à tout prix attendre, pour faire défaut, que le Fonds de stabilité financière (FSFE) soit pleinement opérationnel. Ce qui suppose que le Bundestag ratifie le 29 septembre prochain l’accord au sommet du 21 juillet dernier. Afin que le Fonds prenne alors la situation en main, afin d’enrayer un effet domino, en renflouant les banques qui vont subir à cette occasion des pertes, à commencer par les établissements grecs eux-mêmes. Car, qui peut désormais en douter ? le pays est insolvable et sa faillite inéluctable. Voilà le vrai programme.

Mais son respect n’est pas réglé comme du papier à musique, à entendre la mise en garde que Jens Weidman, le président de la Bundesbank, vient de formuler aux députés du Bundestag. L’élargissement des missions du FSFE, qui lui permettrait notamment d’acheter des obligations souveraines sur le marché secondaire – et de prendre la succession de la BCE, qui n’attend que cela – représente « un nouveau pas en direction d’une responsabilité commune et d’une moindre mise au pas par les marchés de capitaux, sans qu’en contrepartie les possibilités de contrôle et d’influence sur les politiques nationales soient accrues ». Egalement opposés à de tels achats par la BCE, les Allemands fermeraient toutes les portes s’ils ne ratifiaient pas l’accord, créant les conditions d’une nouvelle crise obligataire majeure, qui atteindrait l’Italie et l’Espagne pour commencer.

La ratification devrait certes intervenir, les sociaux-démocrates et les verts pouvant suppléer aux défections au sein de la majorité, mais une crise politique s’en suivrait inévitablement. La question de fond, elle, rebondira a la première occasion. Les mauvais esprits remarquent qu’à force de reculer et écarter des solutions qui deviennent ensuite caduques, les dirigeants européens s’enferment davantage.

Jens Weidman se serait ainsi opposé avec succès à une proposition de l’économiste en chef de la Deutsche Bank, Thomas Mayer, qui proposait d’accorder au FSFE une licence de banque, de telle sorte que ce dernier puisse obtenir de la BCE des liquidités en contrepartie d’euros-obligations émises par ses soins, un montage lui permettant d’accroître sa capacité d’intervention sans en appeler aux Etats.

Car plus le nombre de pays qui devra soutenir ceux qui sont en détresse devient réduit, plus la charge qui leur incombe devient forte et la tâche impossible. L’Espagne et l’Italie sont bien entendu les deux pays qui sont à la fois too big to fail et too big to save (trop gros pour être sauvés). Car les mécanismes de stabilisation financière mis en place ou à venir en 2013 – si ce dernier est adopté – ne sont pas en mesure d’y faire face par construction. Plus les garanties sont importantes, plus réduit est le nombre des pays qui doivent les donner. L’Espagne et l’Italie sont donc les redoutes qu’il faut à tout prix sauver, mais les embûches continuelles rencontrées à propos de la Grèce affolent déjà les marchés, qui ont perdu toute confiance…

Mais n’anticipons pas, au risque de se voir reproché de décidément tout peindre en noir. Il est déjà singulier que, pour avoir voulu trop ignorer les inégalités de développements et les archaïsmes de régions ou de pays tout entiers, ainsi que pour avoir magnifié des développements économiques exemplaires qui reposaient en fait sur du sable, les dirigeants européens se retrouvent aujourd’hui devant une tâche injouable, telle qu’ils prétendent la résoudre. La Grèce se révèle pour ce qu’elle est – sans qu’il soit possible de la faire si brusquement changer – et les miracles irlandais et espagnols se sont transformés en désastres.

Prétendant obtenir des réductions du déficit public dans des délais très rapprochés, leur politique se heurte à un double obstacle. Elle enfonce les pays les plus vulnérables dans la récession et ne fait qu’accentuer leur insolvabilité. Elle leur enjoint de réaliser des réformes structurelles et de moderniser leur Etat à un rythme intenable. A imposer comme modèle les canons du capitalisme financier, les artisans de cette faillite désorganisée prennent leurs rêves pour la réalité. Et celle-ci, comme toujours, les rattrape.

Le mensuel britannique The Economist organisait aujourd’hui près d’Athènes une conférence sur le thème «  La Grèce est-elle en voie de guérison ? ». Une excellente occasion pour le représentant permanent en Grèce du FMI, Bob Traa, de mettre les points sur les « i ». « L’économie ne peut pas continuer à être basée sur la consommation domestique et les importations », a-t-il souligné. « Il y a deux façons d’y parvenir, soit vous abaissez considérablement les revenus et donc les importations, soit vous augmentez la compétitivité et augmentez les exportations ». Reconnaissant que « cela serait plus facile avec une dévaluation », impossible en raison de l’appartenance à la zone euro, il en vient à préconiser alternativement ce que l’on appelle la dévaluation intérieure, une baisse des revenus salariaux camouflée sous les expressions plus anodines d’accroissement de la flexibilité sur le marché du travail et de réformes structurelles.

« Par transfert des ressources » le processus de privatisation et de réduction du secteur public aiderait le secteur privé et le tour serait joué. Michalis Chryssohoïdes, le ministre du développement lui a répondu en annonçant que, « dans les prochains jours, nous allons annoncer un plan ambitieux visant à lever les entraves pour les entrepreneurs (…), il faut passer d’une économie d’Etat et d’importations à une économie de compétitivité  ». Pendant la crise, les affaires continuent.

C’est également en cas en Espagne, où le programme de privatisation des caisses d’épargne en détresse se poursuit, une fois financièrement assainies sur fonds publics ou étant entrées en bourse sur la base de valorisations alléchantes. Afin d’intéresser la partie, la Banque d’Espagne s’apprêterait à couvrir à hauteur de 20 milliards d’euros les pertes de la plus importante d’entre elles, la Caja Mediterraneo (CAM), soit l’intégralité de la valeur comptable de son portefeuille immobilier. Ce qui au passage en dit long sur ce à quoi il faut s’attendre pour le secteur bancaire espagnol, si les pertes sur ces actifs devaient atteindre le taux de 100%… Ne manquant pas de rappeler que le gouvernement avait affirmé que, tout le secteur pris en compte, son intervention ne dépasserait pas les 20 milliards d’euros, ceux-là même qu’elle pourrait consacrer à la seule CAM. Au bout du couloir, c’est la réduction du déficit public qui est là encore en jeu. Mois après mois,le taux des créances douteuses des banques augmente irrésistiblement, selon la Banque d’Espagne.

Hors de la zone euro, au Royaume-Uni, la situation se complique également. 12 milliards de livres manquent à l’appel dans les comptes, accentuant de 25% le déficit public 2011-2012 et mettant en cause les résultats attendus du plan d’austérité gouvernemental. A l’origine : moins d’épargne et pas de rebond de la croissance comme il devait en résulter, une prévision déjà formulée par la Bank of England et le FMI. Des discussions serrées vont bon train au sein de la coalition au pouvoir, afin de déterminer comment y remédier : nouvelles coupes budgétaires, nouveaux impôts ou allongement de la durée du plan d’austérité  ? Il est surtout question de monter le taux de l’équivalent de la TVA de 20 à 22,5%.

Tous ces plans d’austérité ont décidément en commun de surestimer les recettes futures ; ils sortent vite de route pour cette même raison. Amener le gouvernement grec à résipiscence est une chose, retomber sur ses pieds dans le cadre des plans de rigueur devenus le lot commun dans toute l’Europe, à des degrés divers, en est une autre. L’économie réelle ne se prête pas aux mêmes tours de passe-passe que le secteur financier et n’est pas sensible à la magie des mots.

Que font les bourses européennes, suivies par Wall Street, en ce sur-lendemain d’une réunion des ministres des finances calamiteuse ? Elles plongent ! Que déclare François Baroin, à propos d’un éventuel refus de versement de l’aide à la Grèce ? Qu’il se refuse à anticiper ! Il est bien le seul dans ce cas.

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196 réponses à “L’actualité de la crise : LA LOI DE LA GRAVITÉ EST DURE, MAIS C’EST LA LOI…, par François Leclerc”

  1. Avatar de edith
    edith

    il en vient à préconiser alternativement ce que l’on appelle l’inflation intérieure, une baisse des revenus salariaux camouflée sous les expressions plus anodines d’accroissement de la flexibilité sur le marché du travail et de réformes structurelles.

    « Par transfert des ressources » le processus de privatisation et de réduction du secteur public aiderait le secteur privé et le tour serait joué.

    Michalis Chryssohoïdes, le ministre du développement lui a répondu en annonçant que, « dans les prochains jours, nous allons annoncer un plan ambitieux visant à lever les entraves pour les entrepreneurs (…), il faut passer d’une économie d’Etat et d’importations à une économie de compétitivité ».

    Que font les bourses européennes, suivies par Wall Street, en ce sur-lendemain d’une réunion des ministres des finances calamiteuse ? Elles plongent !

    Dans ces quelques mots, l’ouverture des portes et des fenêtres de ce beau pays (certainement suivi par d’autres) pour des rachats à prix dérisoires, avec des conditions de salaires au poil pour les investisseurs.

    Sans doute le Melten qui en est la cause, hasard …
    hasard ? moi j’ai dit hasard ? comme c’est bizarre.

    Il devrait se munir d’un copyright, le hasard ; il en ferait des sous avec toutes ces coïncidences.

    Jean Dion

  2. Avatar de Pierredev
    Pierredev

    Voyons si j’y comprends quelque chose.
    On essaie à tout prix de « sauver » la Grèce en tentant de se mettre d’accord entre européens pour injecter de l’argent afin d’éviter qu’elle ne fasse défaut, principalement pour éviter le risque « systémique » de faire tomber le château de cartes des très nombreuses banques concernées par la dette grecque.
    D’un autre côté on peut penser que la sortie de la Grèce de l’Euro pourrait lui permettre, disposant alors d’une monnaie affaiblie, de retrouver son rythme et de se redresser un peu à la façon de l’Islande.
    Dans ce cas l’Euro ne serait plus pour la Grèce qu’une monnaie d’échange européenne (les prémices d’une espèce de Bancor européen lorsque tous les états de la communauté auraient retrouvé leur monnaie nationale).
    Mais alors s’il suffisait de dévaluer pour redresser la tête, pourquoi l’Angleterre qui n’est pas dans l’Euro ne dévalue-t-elle pas suffisamment et pourquoi rencontre-t-elle néanmoins de telles difficultés ?
    De là à penser que la non règlementation du fonctionnement des banques incriminée dans cette crise ne soit que l’arbre qui cache la forêt des problèmes de notre occident encore trop riche (en moyenne) par rapport à la valeur ajoutée mondiale qu’il produit, il n’y a qu’un pas …
    Une fois de plus et malgré les méritoires tentatives de Paul Jorion et de ses invités (que je remercie au passage) pour rendre les choses compréhensibles par tous, les mystères des échanges financiers internationaux restent bien opaques pour moi.

  3. Avatar de loire42
    loire42

    Remarquez que les puissants ont fait la même chose en Afrique puis en Amerique du sud. Le FMI était a la charge, et les banques  » occidentales » juste derriere.
    A l époque peu de personne ont gueulé contre ses injustices.
    Disons que ces gros messieurs se sont d abord fait la main sur des petits pays, disons plus docile. Comme personne n a rien dit, ils s attaquent a nous maintenant. Ou alors il n y a plus rien a tirer des pauvres.
    Remarquez que pour lutter il va falloir que nous reconstruisons notre systeme immunitaire, detruit par 30 ans d état providence avilissant et de consumerisme abrutissant. Autand dire que c est pas gagné.

    1. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      « notre systeme immunitaire, detruit par 30 ans d état providence avilissant »

      N’importe quoi! Ce n’est pas « l’Etat social » [et non « Etat Providence », terme de propagande réactionnaire] qu’il faut dénoncer, mais ses ennemis, qui sont nos ennemis!

      Il faudrait plutôt dire « détruit par 30 ans de propagande néolibérale et antisociale, 30 ans de démantèlement de l’esprit de solidarité et de justice »!

      1. Avatar de kohaagen
        kohaagen

        « Il faudrait plutôt dire « détruit par 30 ans de propagande néolibérale et antisociale, 30 ans de démantèlement de l’esprit de solidarité et de justice »! »
        Propagande et démantèlement pendant 30 ans, peut-être, mais THE coup de maitre des néo-libs, c’est le hold-up de 2008 sur les Finances publiques. Chapeau bas, messieurs. Pour tuer la social-démocratie, y’avait pas mieux. On ne s’en relèvera pas de sitôt…

      2. Avatar de eric
        eric

        @ amsterdamois,oui mais les analyses puissantes et pertinentes de loire 42 ne sont pas accessibles au commun des mortels…

    2. Avatar de Jean-Yves
      Jean-Yves

      Heu… L’Etat providence, ce n’est jamais, après la guerre, que la juste répartition des fruits du travail à accomplir pour le redressement. Et aussi, le constat de la faillite des élites ploutocrates (d’où les nationalisations).

      Quand au « consumérisme abrutissant », il est le socle du capitalisme, surtout dans sa version moderne. Libre à chacun de s’en détourner.

      Enfin, cette fameuse » lutte » à laquelle vous appelez à se préparer, elle est soigneusement orchestrée par le capitalisme qui n’est qu’antagonismes, conquêtes et pillages. Au point -dernier avatar- de promouvoir la lutte des salariés entre eux avec, en toile de fond, la généralisation des jeux télévisés du même acabit (le meilleur cuistot, fêtard, amoureux, survivor, salop-dans-un-apart-confinés-entre-potes,…). Cette lutte-là, qu’ils se la gardent. En plus, elle rend tout le monde malheureux, même les gagnants.

    1. Avatar de d0d01
      d0d01

      Boulevard Saint Germain à Paris, ce soir :
      http://twitter.com/intent/user?screen_name=julien_lucy

  4. Avatar de dissy
    dissy

    nous nous intéresserons à la faillite de la Grèce, avec comme invités : Georges Prévélakis et Benjamin Coriat.

    http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-coups-tordus-a-la-republique-ou-republique-des-coups-tordus-et-la-faillite-de

  5. Avatar de Le Finistérien
    Le Finistérien

    Je suis toujours surpris que la quasi totalité des articles parlant de la dette grecque passent sous silence le fait que la Grèce est surarmée, qu’elle le 4ème importateur mondial de matériels militaires et qu’elle consacre entre 3 à 4 % de son PIB à sa défense.

    Les 3 principaux pays vendant des armes à la Grèce sont les USA, la France et l’Allemagne. Pourquoi ces deux derniers pays ne demandent pas à la Grèce de diminuer son budget militaire ?

    Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire l’article : La Grèce est endettée mais surarmée. Cherchez l’erreur! à l’adresse suivante : http://www.marianne2.fr/La-Grece-est-endettee-mais-surarmee-Cherchez-l-erreur_a207086.html

    1. Avatar de xian
      xian

      Pourquoi ? L’argent voyons, instrument du grand tentateur !!

    2. Avatar de Alain V
      Alain V

      Le fort armement grec ne serait pas possible sans une volonté claire de l’OTAN. Partage des rôles, donc responsabilité des autres grands pays membres de l’OTAN.
      Je suis prêt à parier que l’OTAN refuse que la Grèce se débarrasse de ses armes pour se faire du cash.

      1. Avatar de eric
        eric

        @ Alain v, je croit que vous gagneriez votre pari

    3. Avatar de timiota
      timiota

      Daniel Cohn Bendit l’a amplement dit (au parlement européen), non ?
      Certes ce n’est pas relayé systématiquement.

      1. Avatar de Alain V
        Alain V

        Poursuivons le raisonnement.
        L’OTAN empêcherait la Grèce de se désendetter par la vente de ses armes. Elle devient donc l’alliée objective de la grande finance et des politiques qui oppressent le petit peuple en Grèce et ailleurs (TINA : rigueur indispensable).
        Peut-on, en l’état actuel des choses, remettre en cause le système financier sans s’en prendre à l’OTAN, bras armé de ce pouvoir non démocratique ?
        Bref, ne pas se faire d’illusion sur la puissance de l’adversaire.
        Il existe des modes d’action appropriés : la puissante armée romaine n’a-t-elle pas connu une fin lamentable ?
        Astérix, reviens !

  6. Avatar de xian
    xian

    Le plus simple serait de supprimer l’utilisation de devises sans odeur, ou d’en imposer un plafond mensuel renouvelable mais non cumulable, car l’Humain n’ayant pas de limite, il faut lui imposer des gardes fous !!

    Quand votre enfant de 10 ans veut manger une vingtaine de tablettes de chocolat d’un coup, que faites vous ??

  7. Avatar de Coiligny
    Coiligny

    On commente peu la réunion de Wroclaw. C’est bien la première fois que les Européens envoient faire f… les Américains. Il faut dire que comme à leur habitude les Yankees ne manquent pas de toupet! Venir nous donner des leçons alors qu’ils sont à l’origine, pour une bonne part, de tous nos problèmes!
    Notons que c’est un ministre autrichien qui a réagi et non pas français. Nos oligarques « nationaux « son t toujours aux petits soins pour leur amis d’outre-Atlantique…

  8. Avatar de eric
    eric

    @Le finisterien,peut etre qu’ils vont en avoir besoin bientot?

  9. Avatar de Camille
    Camille

    Alors qu’il y a spéculation générale sur la Grèce, sur les dettes, sur l’euro et sur la fragilité de notre ère en général et alors qu’on s’étourdit dans la tempête, certains salariés se battaient aujourd’hui pour garder un semblant de normalité dans un hôtel de l’aire d’autoroute d’Assevillers. Suis-je seul a trouver tout cela surréaliste ?

  10. Avatar de BA
    BA

    Un petit dessin d’Iturria, publié le dimanche 18 septembre 2011.

    Un petit dessin qui résume tout :

    http://iturria.blogs.sudouest.fr/archive/2011/09/18/le-trait-d-iturria-du-dimanche-18-septembre-2011.html

  11. Avatar de xian
    xian

    La vie n’est certes ni molle, ni dure
    N’est ce pas nous qui la voyons ainsi
    En ces moments qui nous sont impurs
    De ne pas savoir tout maitriser, aussi

    Allez vers l’individuation, in-dividu
    Tendez donc vers cet être complet
    Pour, de bonheur, enfin, être repu
    Retrouvez la lumière s’il vous plaît

  12. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    Pour la petite histoire, « La loi de la gravité est dure mais c’est la loi » vient de la « Vénus callipyge » de Brassens (écoutez-la ça vaut le détour!):

    http://www.youtube.com/watch?v=AGagfMF3f5I

    Merci à François Leclerc de nous rappeler cette très belle chanson!

  13. Avatar de daniel
    daniel

    Le peuple grec est victime d’une stratégie punitive.
    La spirale déflationniste ne sera jamais assez rapide et ni assez profonde pour satisfaire
    le troîka.
    Les idiots intelligents sont en passe de faire haïr l’ Europe.
     » Européen » va devenir une insulte. ( europhile est peu utilisé).

    Nous sommes soumis au même régime, seul le tempo change.
    Le résultat sera la même.

  14. Avatar de lisztfr
    lisztfr

    Toutes ces affaires là occupent bien l’Humanité, comme ça on n’a pas le temps de penser au fait qu’on ne sera plus là dans 50 ans, et ce jusqu’à la fin des temps. C’est bien il y a de quoi s’occuper et se distraire, croire que rien n’est plus important que ce à quoi nous assistons, être captivé totalement par le présent, comme ceux qui luttent pour le droit des femmes exemple au hasard, comme si ils/elles arrivent là sur terre pour toujours, dans un présent éternel car impensé, qu’il s’agit de « configurer », – once and for all times… On arrive dans le monde et on s’attaque à ce qui est constitué comme toujours là, et à quoi l’on assistera toujours…L’Occident c’est quand-même le fantasme de l’éternité.

    A part ça, il faut « dégraisser le mammouth » n’est-ce pas, où le « dégrècer » ?

    Il faut nationaliser les banques Et les grandes entreprises, par mesure de précaution puis gérer politiquement à peu prêt toute l’économie.

    -1) volet politique : démettre la ploutocratie.

    -2) Il est impossible de tolérer la liberté des prix, car le mécanisme de l’inflation laisse nécessairement des gens au bord de la route, la frange la plus faible, et si l’on aide cette frange, comme l’avait vu Malthus l’inflation sera subie par le reste de la société, autrement dit c’est ingérable.

    -3) Au plan moral il faut peut être arrêter aussi de penser, Breton aurait dit refonder l’entendement humain, mais après tout, c’est peut-être l’architecture qu’il faut revoir, détruire tout, pour tout arrêter… bon je laisse ceci inachevé.

    1. Avatar de CiaO
      CiaO

      parce que nous « sommes « , là ? comment ferons nous pour nous retrouver à la fin des temps s’il y a disparition ? il faudrait renaitre , non ?

      en l’état, il me semble bien que nous touchons à la nullité . logique, on pousse l’absurde jusqu’au bout , il n’y a plus rien . il nous prouve son contraire , mais à quel prix ? faut-il s’y abaisser ?

      on dirait que le passé nous emporte, comme si nous avions tout expérimenté , et que nous voudrions encore aller plus loin . ceci n’est pas trop raisonnable . ce qui veut dire ce que ça veut dire : on ne peut pas le rendre à la raison .

      la folie, c’est une déchirure . par conséquent une destruction . de soi, du monde , des liens . mais ces liens brisés, d’eux-mêmes ne peuvent se tisser .

      Au contraire d’une table rase, il faut puiser dans le passé les fruits encore vivants .et éliminer ceux qui nous minent .
      revoir les rapports sains . rire un peu mais pas trop . y aller tout doux , et sans illusion .
      dans tous les cas, seul le haut nous élève . le O élève le A . Oméga appelle Alpha .

      on récolte aujourd’hui les fruits de nos errances ou de nos égarements , qui sont issus aussi d’ordre spirituel . et dont nous partageons la culpabilité .
      eh, quoi, n’aurions nous pas droit à notre part ? cette part qui nous appartient , seule nous regarde , nous sommes sans doute identique à notre histoire , en souhaitant juste qu’elle n’en finisse pas , mais y trouve son terme .

    2. Avatar de taratata
      taratata

      @ Liszt t’ es mort en 1886

  15. Avatar de BA
    BA

    20 septembre !

    Nous sommes le 20 septembre !

    Jeudi 20 septembre 1792 : bataille de Valmy. Les Français sont commandés par Kellermann, les Prussiens sont commandés par le duc de Brunswick.

    Je recopie Wikipedia :

    Jusque vers sept heures, un brouillard épais empêche les deux armées de connaître leurs dispositions respectives. Lorsqu’il se dissipe un peu, l’artillerie commence à tirer de part et d’autre, et le feu se soutient avec vivacité, sans être vraiment meurtrier pour aucun parti.

    Vers dix heures, Kellermann, placé au centre de la ligne, étudie les manœuvres de l’ennemi lorsque son cheval est tué sous lui d’un coup de canon. Presque dans le même temps, des obus éclatent au milieu du dépôt de munitions et font sauter deux caissons d’artillerie, blessant beaucoup de monde alentour. Dans le désordre ainsi causé, les conducteurs s’enfuient avec leurs caissons. Faute de munitions, le feu diminue d’intensité. Une partie de l’infanterie opère alors un mouvement de recul et ajoute à la confusion générale. Kellermann s’y rend en personne, et reprend la première position.

    Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie n’a pas réussi à ébranler les troupes françaises, veut essayer une attaque de vive force. Vers les onze heures, le feu de ses batteries redouble. Il forme trois colonnes d’attaque soutenues par la cavalerie. Les deux colonnes de gauche se dirigent sur le moulin de Valmy, la droite se tenant à distance. Ces attaques en ordre oblique sont la tactique habituelle des Prussiens.

    Kellermann comprend que dans cet état d’esprit, il n’est pas non plus possible de maintenir la discipline tout en restant statique. Aussi, il ordonne d’avancer. Il dispose son armée en colonnes par bataillon. Quand elles sont formées, il les parcourt et leur adresse cette courte harangue : « Camarades, voilà le moment de la victoire ; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. »

    L’armée, pleine d’enthousiasme et déjà aguerrie par une canonnade de quatre heures, répond aux paroles de son général par des cris multipliés de : « Vive la nation ! »

    Kellermann lui-même, et alors que soufflé par l’explosion d’un convoi français il est tombé de cheval, met son chapeau au bout de son sabre et répète : « Vive la nation ! » en passant devant les troupes sur un cheval trouvé.

    En un instant, tous les chapeaux sont sur les baïonnettes et un immense cri s’élève de tous les rangs de l’armée.

    Ces mouvements, cet enthousiasme, annonce une armée qui brûle de combattre. L’ennemi s’étonne, ses colonnes s’arrêtent : « La victoire est à nous ! » crie Kellermann, et l’artillerie, dont le feu redouble, foudroie les têtes de colonnes prussiennes. Devant tant de détermination, le duc de Brunswick donne le signal de la retraite.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Valmy

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Been.. BA.
      Si tu veux me jeter de l’Euro à la figure, je veux bien, mais des billets, s’il te plait.

    2. Avatar de Moi
      Moi

      « Il n’y a finalement que 300 morts côté français, 184 chez les Prussiens. »

      « La retraite des Prussiens étonne bien des observateurs. Les suppositions vont bon train : le duc de Brunswick n’aurait-il pas été acheté par Georges Danton avec les diamants de la couronne royale de France, volés quatre jours plus tôt (16 septembre 1792) au garde-meuble[2]? Quelques jours plus tôt, l’invasion de la Pologne par la Russie et l’Autriche a aussi commencé; or la Prusse a besoin de cette armée pour participer au partage.

      [2] Les Diamants de la couronne ont été retrouvés dans l’héritage du duc en 1806 « 

  16. Avatar de HP
    HP

    Italie : -1

    20 septembre (Reuters) – Standard & Poor’s a annoncé qu’elle abaissait d’un cran ses notes de crédit longue et courte non sollicitées sur l’Italie, tout en conservant une perspective négative.
    Les notes sont déclassées à A/A-1 contre A+/A-1+.
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E7KJ45I20110919

    sans doute parce que le gros plan d’austérité de berlu voté l’autre jour en urgence va flinguer l’économie?

  17. Avatar de Pierre
    Pierre

    « La guerre des boutons, » trois films aujourd’hui.
    « La guerre des moutons » combien de films demain ?

  18. Avatar de Sam's

    La loi de la gravité est dure mais il en est une aussi implacable encore, la loi de l’attraction.
    Ce à quoi l’on résiste sottement persiste.
    L’énergie va là où se porte notre attention et la rend manifeste.

    Pourquoi s’affliger des pertes ?
    On ne peut perdre que ce qui n’est pas durable.
    Perdons tout, le réel n’en subsistera pas moins.

  19. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Il faut nationaliser les banques Et les grandes entreprises, par mesure de précaution puis gérer politiquement à peu prêt toute l’économie.

    Le capital a exproprié l’artisan,
    incapable de s’acheter les outils rendus possibles par la révolution industrielle.

    Il s’agit maintenant de mettre un peu de bon sens démocratique dans l’économie,
    en socialisant les outils (moyens de production et d’échange),
    en expropriant le capital sous toutes ses formes,
    là encore pour donner naissance à une nouvelle civilisation:
    celle de la souveraineté des peuples, dans le respect de la planète,
    dont ils deviennent de plus en plus conscient.

    La crise, avec ses désastres sociaux et écologiques,
    fait actuellement faire des bonds à la conscience,
    Les peuple peuvent passer de l’indignation à l’action, de mieux en mieux organisée,
    jusqu’à paralyser par la force et le nombre la bourgeoisie devenue parasitaire .

    Notre espèce a l’immense privilège,
    accordé par Dieu me disent les camarades croyants,
    de décider du moment de sa disparition.

    1. Avatar de CiaO
      CiaO

      pour recommencer l’aventure de la conscience ? mais où , en attendant ?

  20. Avatar de rodolphe
    rodolphe

    Le groupe allemand Siemens, s’inquiétant de la solvabilité d’une grande banque française, a retiré, il y a deux semaines, plus d’un demi-milliard d’euros en liquide, détenu dans cet établissement et l’a transféré à la Banque centrale européenne, affirme le Financial Times

  21. Avatar de ra
    ra

    Siemens a retiré 500 millions d’euros d’une banque française… Est ce le début du bank run?

    Lefigaro.fr avec agences Publié le 20/09/2011 à 07:22
    Le groupe industriel allemand aurait retiré près de 500 millions d’euros d’une banque française, selon les informations du Financial Times, qui ne cite pas le nom de l’établissement. Siemens préférerait placer ses euros au sein de la Banque centrale européenne (BCE), où la société aurait déjà transféré six milliards d’euros.

  22. Avatar de yvan
    yvan

    Une chose amusante car ce sont peut-être les 147 qui vont faire couler le système bancaire :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/20/siemens-retire-plus-de-500-millions-d-euros-d-une-grande-banque-francaise_1574591_3234.html
    « En juin, le FT signalait que Siemens allait se lancer dans les activités bancaires pour réduire sa dépendance vis-à-vis des établissements touchés par la crise financière »
    Vous n’êtes pas sans savoir que les groupes de la grande distrib ainsi que les assembleurs automobiles ainsi que leur réseau de vente ont le statut de banque, en France.
    Hors, eux ont une création de valeur ajoutée que n’ont pas les banques. En plus du reste, bien sûr.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Et quand j’y repense, dans la guerre ultime qui est interne aux 147, les groupes contenant le moins de banques devraient l’emporter.
      Là, je remets une choucroute en pari.

  23. Avatar de "alain"
    « alain »

    Brouillard artificiel
    Si l’on considère que les dirigeants politiques et les élites économiques ne sont pas plus sots que la moyenne, il faut donc chercher une logique à ce qui peut apparaître illogique. Avec la toute récente mise en cause de l’Italie, et les explications vaseuses qui en sont données, apparaît au grand jour la stratégie mise en oeuvre: il s’agit de casser le modèle social européen, ses services publics, ses protections sociales pour le plus grand bénéfice des oligarchies diverses et variées qui se gavent depuis au moins 2008. Il n’existe à mon sens aucune volonté de sauver quoi que ce soit, Union européenne comprise, et on amuse la galerie. Nous sommes face à une politique antisociale déterminée, très habile, qui se réfugie dans la complexité technocratique pour avancer sous couvert de fatalité et d’urgence, sous couvert de bon sens aussi, voire de rationalité. Cette dernière existe, mais qui l’expose en pleine lumière? Il est à ce titre regrettable de constater que souvent, les médias, complices ou non, sont dépassés, et que seul le Net permet aux esprits curieux de savoir, et de comprendre. Cette crise est donc à la fois celle de l’économie néolibérale, de la démocratie dite bourgeoise, et d’une grande part de ses instruments organiques telle la presse et, pour dire large, les organes d’information. La manipulation des opinions publiques n’a sans doute jamais été aussi systématique, et l’amorce du débat présidentiel risque de confirmer cette hypothèse. A défaut de construire un avenir meilleur pour le plus grand nombre, le système actuel sécrète un brouillard artificiel dans lequel nombre des prochains candidats à la présidentielle vont tenter de nous perdre. Les liens organiques entre argent et pouvoir sont devenus tels que les élections sont peu à peu vidées de leur sens, ouvrant un boulevard au Front National. Mais rassurons-nous: quand le désastre politique et économique sera consommé, nul ne reconnaîtra sa responsabilité, et comme disent certains chroniqueurs malintentionnés, nous « serons tous responsables », mais pas tous matériellement capables de vivre notre vie après le passage des voraces sauterelles de la finance. Chapeau aux prestidigitateurs qui exercent si finement la profession d’ »élite ». Cordialement.

  24. Avatar de Alistair
    Alistair

    Tous les grands groupes financiers sont en train de réaliser leurs liquidités à marche forcée. En temps de crise, seul le cash compte. Si une entreprise privée peut aller mettre ses dépôts dans une banque centrale, pourquoi s’en priverait il ?

    Et au delà : pourquoi les particuliers n’ont plus le droit de déposer leurs fonds à la Banque de France ? Moi le concept de réserve fractionnaire, dans des temps où planent des Grands Défauts, il me fait flipper. Et ce n’est pas la garantie d’Etat sur 70 ou 100 K€ qui va me rendre le souffle : tout aussi bien cette garantie ne vaut pas plus cher que le papier sur lequel elle est écrite…

  25. Avatar de yvan
    yvan

    De la façon chinoise de dire tout et son contraire :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/20/pekin-decu-de-ne-pas-se-voir-reconnaitre-le-statut-d-economie-de-marche-par-l-ue_1574609_3234.html
    « La Chine est « extrêmement déçue » de ne pas être reconnue comme économie de marché par l’Union européenne. »
    Et … : « Les Chinois ne mettent jamais de préalable quand ils aident autrui. »

    Aussi vicieux que des politiques oxydanteaux.

  26. Avatar de Arielle

    Absolument d’accord avec PAPYMAN, il faut constituer une équipe de choc et récupérer déja et en premier les deux cents milliards des évadés fiscaux grecs, ensuite imposer les ARMATEURS et L’EGLISE etc…etc…au lieu de faire payer les citoyens européens qui n’y sont pour rien!

  27. Avatar de Arielle

    Pour MUTUALISER n’importe quel risque….il n’est jamais possible de garder ou d’intégrer « les canards boiteux » ou les risques trop avérés…sinon le système fait vite faillite! EX assurances auto, etc…l’assurance santé en déficit chronique va devoir changer quelque chose si elle veut continuer à exister.

    Au niveau de l’Europe, il semblerait qu’on en fasse à nouveau la découverte.

    Ayant rendu un rapport il y a plus de 20 ans sur la nécessité d’harmoniser à minima , la fiscalité et les sytèmes sociaux…si on ne voulait pas avoir « la gueule de bois »…ayant voté contre le dernier traité….je suis toujours stupéfaite de constater l’incompétence et surtout le manque de BON SENS de ceux qui dirigent nos destinées!

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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