Billet invité
Des accords entre banques centrales afin d’approvisionner en urgence les banques commerciales européennes en dollars, ainsi qu’une téléconférence entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy – dont on ne saura que leur conviction martelée dans un communiqué que la Grèce doit rester dans l’euro – suffiraient-ils pour que les choses rentrent dans l’ordre, après ces jours derniers d’intenses frayeurs ? Après la pluie vient si soudainement le beau temps que cela incite à penser que le baromètre est décidément détraqué.
Ces subites sautes d’humeur boursières sont la plus explicite expression de la crise, car nul ne sait trop ce qu’elles ce qu’elles recouvrent, ni les rebondissements qui peuvent être attendus.
Dans l’immédiat, nos édiles ont un seul mot d’ordre : tenir, dans l’adversité ! Leur scénario est déjà écrit : éviter le défaut grec à tout prix avant que le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) soit prêt à intervenir pour prêter main forte aux banques, à l’Italie et à l’Espagne. Calmer autant que faire se peut dans l’immédiat les marchés et débloquer des fonds pour que le gouvernement grec puisse attendre cette échéance. Le FMI prêt à suivre après sa réunion de mercredi, sans le proclamer pour ne pas être en première ligne. Après, on verra bien.
Après, on s’attellera au prochain G20, en novembre, car dure est la vie des chefs d’État et de gouvernement. Avec comme sujet épineux la conjugaison de la réduction des déficits et de la relance, qui en est la condition explicite mais que l’on ne sait pas provoquer. Ainsi que l’harmonisation des politiques passablement contradictoires qui sont à ce propos préconisées aux États-Unis et en Europe.
Mais n’anticipons pas, car le prochain Ecofin qui débute demain en Pologne a encore fort à faire. À boucler le plan de sauvetage de la Grèce, encore pourvu de quelques sévères épines. Notamment à propos de la participation des banques, qui se font beaucoup tirer l’oreille en dépit des conditions avantageuses qui leur sont proposées. Quelques explications que l’on imagine musclées interviendront avec Timothy Geithner, qui ne s’est pas déplacé pour rien, mais dont on ne saura rien.
Un grand coup de clairon devrait être sonné, après que soit finalement intervenu au Parlement européen un accord de principe en vue de durcir le Pacte de stabilité au sein de l’Union, qui va être soumis à la réunion des ministres des finances de Wroclaw. Il s’agit d’une contrepartie politique aux mécanismes de solidarité financière, sous forme de sanctions financières destinées à ceux qui ne resteraient pas dans les clous, qui ont fait l’objet de nombreuses tractations, principalement à propos du principe de leur automaticité.
Les dirigeants européens cherchent à se faufiler entre tous les écueils qu’ils rencontrent. En l’occurrence, l’objectif poursuivi est à court terme d’aider Angela Merkel à convaincre le Bundestag de voter les nouvelles missions du FESF, et plus généralement de poursuivre l’opération « Règle d’or », qui vise à habiller d’un carcan constitutionnel le principe de l’équilibre budgétaire pour mieux l’imposer.
La main de fer enfile toutefois un gant de velours, si l’on considère les nouvelles dispositions décidées par la Commission européenne, qui vise à diminuer les taux des prêts consentis par le FESF au Portugal et à l’Irlande ainsi qu’à allonger leur durée. À quoi sert-il d’imposer des conditions draconiennes, si on sait dès le départ qu’elles ne pourront pas être tenues, comme l’exemple de la Grèce le démontre ?
Une « task force » a également été envoyée par l’Union européenne à Athènes, afin officiellement d’aider les entreprises grecques à trouver des financements, avec l’aide de la Banque Européenne d’Investissements (BEI), de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), ainsi que de la banque allemande KrW, spécialisée dans le financement des PME. En réalité, sous couvert d’un soutien technique, elle mettra le gouvernement sous une tutelle déguisée.
Tous les (faibles) moyens sont bons pour passer par le chas de l’aiguille. Y compris en traçant la perspective à moyenne échéance d’une révision du Traité de Lisbonne, afin de passer à une étape supérieure du fédéralisme. Une opération à haut risque, destinée à occuper les esprits, qui ressemble pour l’instant à une véritable auberge espagnole, où chacun apporte ce qu’il souhaite manger. L’élan fédérateur qui est recherché recouvrant comme principale préoccupation de durcir la discipline budgétaire commune. José Manuel Barroso ayant comme intention de présenter une étude sur les options permettant de créer des instruments de mutualisation de la dette…
Pas décidé de passer à la trappe comme il lui est promis, la Commission reprend l’offensive, Viviane Reding s’exprimant également en faveur de la mutualisation de la dette et proposant que la présidence de l’Eurogroupe soit confiée au commissaire Olli Rehn. Attribuant au couple franco-allemand le rôle de « moteur » de la zone euro, tandis que la Commission en serait le « pilote ».
Tenir, comme le cherchent Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, c’est parvenir sans trop d’encombres à leurs prochaines échéances électorales respectives, en 2012 et 2013. Voilà leur véritable horizon, auquel ils conditionnent leur action. Ce n’est donc pas d’eux que l’on peut attendre qu’ils nous délivrent une analyse du type de celle du Comité économique et financier de la Commission européenne.
Celui-ci a comme de coutume préparé un document pour la réunion de l’Ecofin, qui a tous les aspects d’un brûlot. Il fait état d’un « risque de cercle vicieux entre la dette souveraine, le financement des banques et la croissance négative », alertant du proche danger d’une « crise systémique » qui affecterait les banques. Il évoque une « dangereuse spirale négative entre le secteur financier et les secteurs de l’économie réelle », pouvant aboutir à « une crise du crédit ». En référence aux banques, il souligne à son tour que le renforcement de leurs fonds propres est « recommandable ». C’est eux, à Bruxelles, qui ne sont pas recommandables pour dire aussi crûment les choses, doivent penser ceux qui les écartent des centres de décision.
Un phénomène nouveau est intervenu dans le secteur bancaire, qui va contribuer à ce que les banquiers appellent un resserrement du crédit. En d’autres termes, sommés de renforcer leurs fonds propres, ils préfèrent plutôt réduire la taille de leur bilan pour l’éviter, car cela supposerait une forte dilution des actionnaires – ce qu’ils veulent à tout prix éviter – étant donné la gamelle intervenue en bourse. Il faut donc réduire les engagements, c’est à dire les crédits, promus variable d’ajustement. La relance n’y trouvera pas son compte.
Mais ce discours des banques n’a pas la portée des propos que vient de tenir Charles Dallara, directeur général de l’Institute of International Finance (IIF), non sans une impudence certaine. À Washington, il a en effet déploré la « platitude » de la réaction des gouvernements à la crise européenne. Rendant publique la lettre adressée chaque semestre aux ministres des finances des pays membres du G20, pour déclarer : « Dans cette lettre, nous avons esquissé un certain nombre d’idées dont nous pensions qu’elles devraient être au sommet de l’ordre du jour dans les semaines à venir, les jours à venir je dirais ». « Il est difficile de voir comment la croissance économique peut être ravivée dans le cadre des approches actuelles en termes de politique monétaire » est-il expliqué dans ce document, critique implicite de la politique de la BCE, si on la comprend bien.
Tous autant qu’ils sont, ils recherchent une politique miracle. Ou font le gros dos en se disant que l’essentiel est d’être au pouvoir… et de le rester. Vaste programme.
250 réponses à “L’actualité de la crise : TOUT VA BIEN, RIEN NE VA PLUS ! par François Leclerc”
Bonjour,
je lis depuis quelques temps, les articles paraissant sur ce blog… ainsi que leurs commentaires. Pardonnez ma naïveté et mon inculture mais, selon vous M. Leclerc, c’est la fin (vraiment ?) du capitalisme ou une ènième crise juste un peu plus profonde que la précédente ? Et c’est pour quand cette fin, toujours selon vous… 1 an, 5 ans, plus… ??
Nul n’est prophète, etc… Entre cette crise et nous, c’est du sérieux !
Demain, c’est la rentrée révolutionnaire,
Par Saint-Just et par Roberspierre!
Le 16 au matin s’ouvre la Fête de l’humanité, rassemblement annuel très populaire en France. Les organisateurs attendent 600.000, participants (sur la base des occurences précédentes). Cette fête durera 3 jours et se déroule à la Courneuve. (Paris) (J’y vais! :), et quand j’aurai l’occasion de glisser deux mots, ce sera bancor et article 421 et 422 du Code Pénal).
Parallèlement, se tient un rassemblement des Indignés à la Bastille (Paris) qui font leur rentrée aussi à la même période. Cet été, ils ont beaucoup marché, beaucoup discuté… On verra ce que ça va donner. Sachant que la contestation gronde partout, ici ou ailleurs, syndicats et partis, la partie la plus combattive de la société accélère le rythme.
Parallèlement, aux Etats-Unis se tient le Jour de la Rage (the US Day of Rage), une manifestation pacifique contre la cleptocratie. http://usdayofrage.org/public-announcements/118-us-day-of-rage-call-to-action-and-planned-protests-for-sept17-and-occupywall-street-usdor-ows.html
@ François Leclerc
Le fukushima du système bancaire est-il en marche ?
Nous avons observé une élévation subite de la température de BNP Paribas (+20%) en quelques minutes grâce à l’injection massive de fausse mornifle dans le cœur du réacteur par les banques centrales.
S’il n’apparaît pas trop de risques de fusion tant que la fausse mornifle fait consensus, qu’en est-il des circuits de refroidissement, combien de temps tiendront-ils encore ?
la bourse en ce moment, c’est comme dans le salaire de la peur lorsque le camion bourré de nitro se lance a pleine vitesse sur le sable en « tôle ondulée » pour atténuer les vibrations et éviter l’explosion.
pour l’instant la clé de la réussi est dans la vitesse des événements qui permet de subjuguer l’assistance. les lapins ne doivent pas cesser de sortir du chapeau, ce fameux chapeau, totem qui doit être au final mangé, mais par qui, sans doute un peu tout le monde.
François Leclerc écrit : « José Manuel Barroso ayant comme intention de présenter une étude sur les options permettant de créer des instruments de mutualisation de la dette… »
Les instruments de mutualisation de la dette ! Les euro-obligations !
Jeudi 15 septembre 2011 :
Angela Merkel déclare qu’elle est contre les euro-obligations : « Les euro-obligations seraient une erreur absolue. Pour avoir des taux d’intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité similaires et des situations budgétaires similaires. On n’arrive pas à cela en mettant en commun des dettes. »
http://www.latribune.fr/depeches/reuters/les-euro-obligations-seraient-une-erreur-absolue-dit-merkel.html
Le Premier ministre autrichien Werner Faymann déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Austrian Chancellor Werner Faymann joined Germany and France in rejecting common euro-area bonds and said a centralized economic government for the region is unrealistic because it would require a treaty change. »
http://www.bloomberg.com/news/2011-08-23/austria-s-faymann-rejects-euro-bonds-echoing-merkel-criticism.html
Le Premier ministre finlandais Jyri Katainen déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Jyrki Katainen a par ailleurs répété l’opposition de son pays, qui bénéfice d’une notation triple-A, à la création d’euro-obligations. »
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE77M0R420110823?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0
Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Nutte déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi 16 août 2011 ne pas être en faveur de l’idée d’euro-obligations («eurobonds») ou d’un renforcement du fonds de sauvetage européen, et préfère des sanctions automatiques contre les mauvais élèves de la zone euro. »
Ces quatre exemples montrent une chose très importante : les Etats européens riches sont contre les euro-obligations, car les Etats européens riches ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.
Autrement dit : les Etats européens du Nord ne veulent pas payer pour sauver les Etats européens périphériques.
Se reporter à la crise belge pour une sorte d’affrontement Nord-Sud en miniature (sous la menace permanente de certains nationalistes retors).
Il faut bien voir que l’accord en cours entre Flamands et Wallons porte sur un détricotage concerté de la trame fédérale… Et je suppose que les agences de notation ne tarderont pas à noter séparément Flandre et Wallonie.
A mon avis, sans une réflexion en profondeur sur l’impôt (sa nature, son sens, sa valeur, ses attributions), la « Nation » ou l’ « Europe » sont des leurres, qu’on ressort comme la vierge de l’église du village quand il faut arracher quelque chose aux citoyens sentimentaux ou simples d’esprit. Ce n’est pas pour rien que l’hymne européen est un tube de la musique romantique.
et Buxelles(région à part entière depuis hier).
@ dissy
En effet… Tic de langage (et du coup vision incomplète) de ma part…
Je ne vois pas cela du même angle que vous. Faire payer aux pays les mieux gérés des taux d’intérêts supérieurs à ceux dont ils pourraient bénéficier ne vient en aucun cas en aide aux pays en difficultés. Cela ne sert qu’à engraisser les prêteurs, dans notre cas les banques! Je ne vois pas en quoi cela aiderit vraiment l’Europe. Non il faut chercher et réfléchir autrement, oublier les vieux reflexes de panurge de la finance.
Je ne comprend pas bien pourquoi l’on dit que les taux des Euro-bonds seraient supérieurs à ceux des pays les mieux côtés aujourd’hui.
Selon la vulgate économique dominante, le taux élevé marquerait une crainte de défaut de l’émetteur. Si l’on craint peu le défaut d’un pays aussi puissant que l’Allemagne, ne devrait-on pas être encore plus rassuré par la solidité d’un ensemble aussi vaste que 17 pays européens ?
Les marchés n’essaient-ils pas une fois de plus de nous enfumer pour voir croître leurs bénéfices indus en créant des peurs imaginaires?
En augmentant le taux ont réduit la demande. D’ailleurs c’est la plus simple remde a la crise. Il y a certes des effets indésirable, mais c’est surtout pour les trés riches.
Que font les banques centrales exactement ? elles fournissent des liquidités aux banques en difficultés ? elles fournissent des dollars d’ou provient cet argent ?
J’ai dû mal à saisir pourquoi les marchés se sentent euphoriques par une telle décision ?
En fait je ne comprends plus rien, si quelqu’un peut éclairer ma lanterne en quelques phrases je vous en serais reconnaissant.
En effet, j’aimerais aussi savoir les réponses à ses questions surtout pour la question de ou provient cet argent ? Des planches a billet ?
Il y a de la magie dans l’air ! Face aux difficultés que les banques européennes rencontrent à se procurer des dollars sur le marché, les banques centrales leur en fournissent pour éviter que le système soit bloqué. Le marché ne fonctionne plus, il faut le remplacer par un artifice.
Monsieur Leclerc, peut-on parler d’un QE3 maquillé en initiative collégiale ?
Dans un QE, une Banque Centrale rachète des Governement Bonds, ce n’est pas le cas ici. Je crois qu’une banque peut toujours se financer auprès d’une banque centrale, cependant le taux d’intérêt y est en temps normal plus élevé que le LIBOR qu’elle paie auprès des autres banques afin de d’inciter les banques à se prêter entre elles. En période de stress, elles se retournent vers les banques centrales pour leurs besoins de financement court terme.
Si j’ai bien compris, le problème serait plutôt leur financement long terme ou un taux bien plus élevé leur est demandé sur leurs obligations. Du coup, elles ne peuvent plus financer les entreprises à des taux décents et cela provoque une rupture de la chaîne de financement => impossibilité pour les entreprises de remplir leurs besoins de financement.
c’est ce que j’ai compris, je ne garantis pas l’exactitude à 100%…
On constate quand même que l’inflation américaine frôle les 4% et s’intensifie malgré le ralentissement économique. La magie pour la finance se transforme en magie noire pour l’économie réelle.
Qui dit intervention des banques centrales (dans le contexte actuel) dit planche à billets
@ CHR
Non, pas forcément, cf. les explications que j’ai données sur la neutralisation des actions de la BCE sur le marché obligataire.
Pouvez vous expliciter les raisons possibles de cette pénurie subite de dollars ?
La crainte des fonds monétaires américains de ne pas être remboursé par les banques européennes !
Les opérations mises en place hier dans la concertation par les 5 grosses banques centrales se comprennent aisément.
Depuis plusieurs semaines de nombreuses institutions financières rencontreraient des difficultés de financement à court terme en dollar (quoique, suite à cette annonce, le conditionnel n’est peut-être plus de mise …).
Habituellement, l’une des méthodes de financement à court terme des institutions financières européennes (par exemple …) consiste à emprunter en euro et mettre place des « basis swap » (qui leur permettent d’échanger leur euros contre des dollars). Problème : le taux pratiqué par leurs contreparties habituelles pour ces opérations a augmenté significativement au cours du moi d’aout et début septembre (car le « crédit » de ces institution a baissé considérablement – ), rendant un tel financement très couteux …
Autre méthode de financement court terme : les fonds monétaires (OPCVMs prétendument sans risque), qui ont réduit drastiquement leur expositions aux banques européennes (par exemple …).
Enfin, une autre technique : le « repo » (ou repurchase agreement). La banque XXX a besoin de finacement court terme. Elle délivre à la banque YYY l’actif CDO_1 (ou une obligation d’état …), et récupère l’équivalent dollar de cet actif (avec une décote), contre engagement de le récupérer à échéance du contrat. Ici encore, toujours le même problème : quelle garantie YYY a-t-elle que XXX sera toujours là à échéance du contrat ? XXX a-telle suffisamment d’actifs « propres » qui pourraient servir de « monnaie d’échange » ? Cette opération, qui a un coût, a vu de surcroit ce coût augmenter aussi … Encore une source de financement tarie …
Via l’annonce des banques centrales, on comprend que les institutions financières européennes (par exemple …) transfèrent le risque de crédit sur la BCE, qui emprunte des dollars à la Fed et met en place des opérations de repo (cf ci dessus) avec les institutions financières européennes …
Pour les intervenants de marché, ça ressemble à une bonne nouvelle car les craintes sur la disponibilité de cash au niveau des institutions financières européennes (par exemple…) sont allégées. Comme depuis 2007 : on est content parce que l’aveugle accepte de soutenir le paralytique.
NB – pour Fred – il s’agit bien de problèmes de financement court terme, cf. les maturités des opérations mises en place par les banques centrales qui n’excèdent pas 3 mois.
@ buju_banton
Merci pour ces précisions bienvenues.
OK merci Buju Banton pour l’explication, tu as raison sur le court terme.
Par contre, je ne comprends pas pourquoi le repo banque à banque ne marche pas étant donné que la banque YYY reçoit l’actif de la banque XXX pendant la période de prêt, même si la banque XXX disparaît, la banque YYY garde l’actif en lieu et place de son remboursement en devise.
Tu as donné 3 sources de financement, il y a les prêts interbancaire 3 mois et le financement direct auprès des banques centrales également exact ?
Les banques centrales ont un pouvoir magique, elles peuvent léviter…
Aller voir le patron d’un groupe automobile et promettez lui d’acheter la totalité de sa surproduction, quelque soit la qualité et la quantité de cette dernière, dans les deux prochaines années. Il saura ainsi que son usine va fonctionner à plein régime quoi qu’il arrive.
Allez au marché et mettez un panneau « Arrivage massif de 5 tonnes de pommes de terres dans 2 heures à prix cassé » devant l’étal du maraicher… vous devriez acheter votre kilo de pommes de terre pour pas cher….
Blague à part, depuis quelque temps, les commentaires commençant par je n’y comprends rien, je n’y connais rien etc , fleurissent à chaque parution d’un nouvel article.
C’est touchant, mais la plupart des gens qui n’y comprennent rien, plongent dans la masse d’articles disponibles avant de poser une question précise.
Conclusion : les trolls sont de retour, et le premier qui demande ce que c’est un troll….
Sinon chacun sait désormais que les arbres montent jusqu’au ciel et
qu’à l’automne les feuilles qui en tombent en quantité illimitée valent 1 dollar pièce.
Mais attention à la Toussaint on ferme.
@zebulon Oui depuis quelque temps des gens inquiets viennent demander des explications a qui a la gentillesse de leur en fournir,mais pour le reste??????les trolls????je ne saisi pas trop
http://www.youtube.com/watch?v=kLlBOmDpn1s
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
les souvenirs et les regrets aussi…
» le premier qui demande ce que c’est un troll…. »
http://www.uzine.net/article1032.html«
Quelques explications
La BCE, fidèle serviteur des intérêts privés
par Eric Toussaint
http://www.cadtm.org/La-BCE-fidele-serviteur-des
Dans le même genre d’idée, chez moi ce soir, le voisin du 2ème à jeté son fils et sa belle-fille, 24 et 25 ans en criant » Casse-toi espèce de con**rd avec ta pouf**sse, t’as une maison d’un million d’euros depuis des années à ta disposition (d’un héritage familial) et t’es toujours ici à nous casser les coui**es » . Je vous épargne la suite, même après 22h30, ça devient aussi grossier pour les adultes… (et en plus c’est illégal!)
Toujours est-il que je me demande d’où vient la crise actuelle? Serait-ce un problème qui prend ses racines plus dans la mégalomanie ou plus dans la paresse?
Peut-être qu’en visionnant cette vidéo, vous trouverez la réponse:
http://www.youtube.com/watch?v=Il4mCVEKGAo&feature=player_embedded
Il y a 2500 ans le bouddha défendait des principes de vie et de comportement qui ont un certain rapport avec le cours actuel des évènements. Dans le Vasala Sutta (“Sermon sur l’Inférieur social”) il donne quelques exemples de comportements caractérisant un « être inférieur » (contexte indien du système de castes). Quelques exemples tirés d’une longue liste.
[est un être « inférieur »] Où que ce soit, celui qui s’approprie ce qui ne lui appartient pas, ou qui ne lui a pas été donné (les systèmes économiques qui échangent des biens tangibles contre des reconnaissances de dettes qui ne seront jamais honorées ?).
Celui qui attaque et détruit des propriétés et des lieux d’habitation, qui se conduit en vandale (l’OTAN en Irak, en Afghanistan et au Pakistan ?).
Celui qui refuse de rembourser ses dettes (l’Argentine, et bientôt la Grèce ?).
Celui qui, alors qu’on lui demande conseil, sciemment donne de mauvais conseils (certains conseillers financiers des banques commerciales ?), ou sciemment s’exprime en termes obscurs (les économistes de cour ?).
Celui qui commet le mal en cachette (l’ingénieur financier qui créé un subprime en pariant sur sa réussite ?) et se comporte en hypocrite (le commercial qui vend le subprime ?).
Celui qui, bien que profondément ignorant, se permet de dire n’importe quoi, espérant en retirer quelque chose (les intellectuels de pouvoir ? les commentateurs vedettes de l’actualité des médias mainstream ?).
Celui qui, aveuglé par la vanité (l’ « Occident » ?), se glorifie et abaisse les autres (le grand frère étasunien ? les nouveaux riches ?).
Celui qui sème la zizanie (une certaine presse anglaise ?), ou fait preuve d’avarice (la finance allemande et batave ?), celui qui a des désirs malsains, celui qui est envieux et égoïste, celui qui est sans scrupules et malveillant.
etc.. etc…
(…) Ce n’est pas par sa naissance que l’on est un être inférieur ou supérieur, c’est par ses actes qu’on le devient.”
Que de chemin parcouru en 2500 ans…
Ando. « Que de chemin parcouru en 2500 ans… »
A force de répéter que l’humain n’a pas évolué depuis des siècles, je vais devenir gâteux.
Tout d’abord, les religions ont détecté depuis longtemps les « dérives » que l’humain était capable de faire et qui portaient atteinte à ses congénères. En cela, nous voyons le coté positif de la domination de la croyance en une hypothétique force supérieure.
Le coté négatif est, lui, double car comme le patron de goldman sachs disant qu’il réalise l’oeuvre de dieu, il est persuadé de son pouvoir et de la justesse de son action.
L’autre facette est l’absence de responsabilité possible grâce à la fameuse « force supérieure » qui dicte voire crée les actions.
En fait, je suis de plus en plus persuadé que l’intelligence, qui n’a pas évolué depuis des siècles, car nous n’avons gagné que du savoir, est un outil comme un autre. Outil que notre partie de cerveau reptilienne utilise à sa guise. Pour le meilleur comme pour le pire.
(D’ici que certains complètent avec le commentaire « amen », je le sens bien venir, bande de plaisantins. 🙂 )
Aaah men (are alwalys the same)!
Jésus lui-même nous l’avait promis cette crise ! Sa « pensée vivante » pour qui est apte à l’écouter nous dit que c’est « par le haut » qu’il convient de naître à nouveau, au-delà de nos contradictions apparentes sans toutefois les nier ! Crise en grec justement signifie « décision » ! Nous avons chacun à prendre la décision : la route est déjà prête mais nous sommes ici à un carrefour (la Croix Sacrée) , à la croisée des chemins, là où nous « tournons encore en rond » ! Lorsque chacun ET tous recevrons l’ouverture intérieure, un nouvel élan sera donné. Dans le Rien, dans l’extinction du souffle là réside le Tout et donc… la Réponse à nos doutes, nos angoisses, nos questions.
Sinon, y’a Nostradamus qui était aussi calé en prédictions…
La voyance et l’obscurantisme ont de beaux jours devant eux….
@Touileb Mouloud
Jésus était vachement bien renseigné à l’époque sur la nature humaine. Mais ses allégories ont perdu toute vie. Peut-être sont-ce nos coeurs qui ont perdu toute vie? Allez savoir…
Lire la Bible (où n’importe quel autre livre Saint), c’est comme lire un texto qui arrive sur son portable quand on est aveugle. On se réjouit, on entend l’Appel, mais on arrive pas à le déchiffrer…
De toutes façons, je me dis que si le message à transmettre est vraiment important, on peut être sûr que celui qui doit nous l’envoyer rappellera d’ici peu.
Pour vous dire franchement, j’ai l’impression d’avoir quand même su lire le texto malgré ma cécité et… j’espère que la batterie de mon portable tombera à plat avec le rappel…
Oui il est bien venu jusqu’au bout dans la chair, dans le monde. Il n’avait pas trop voulu non plus faire le même choix de vie que les premiers, sans doute encore trop imcompris dans notre temps par les plus terre à terre et cartésiens de ce monde.
Les paroles de vie ne donnent pas la mort, les paroles de mort ne donnent pas la vie en partage.
Les écritures ne font du bien et ne s’ouvrent qu’à celui ou celle ne jugeant pas toujours les écritures comme de l’obscurantisme, de la voyance, de l’inutilité ou alors com le plus mauvais baume au coeur surtout en période de plus grande disette pour les plus mal lotis et les Ames.
Des gens comme Y et compagnie ne peuvent en conséquence recevoir les meilleures ondes de la religion ou de l’esprit de Jérémie sur eux, ce qui est bien normal on ne peut pas toujours non plus cracher sur la religion en mon absence, et puis après se mettre tout de suite à prier le Ciel face contre terre lorsque plus grand patatrac matériel dans le monde.
Je viens de regarder FR3 et je dois dire que Pascal LAMY vient de se surpasser dans la mauvaise fois et le déni de responsabilité de charmantes organisations comme l’OMC dans la crise qui est arrivée par hasard et qui n’est aujourd’hui que de la responsabilité de ces états avec leurs dettes immondes et irresponsables. Laissez couler le robinet de la liquidité et surtout ne dites pas qu’on n’a rien fait pour réformer le système financier c’est en cours… GOD SAVE CAPITALISM
Et que Dieu bless l’Amerique…
Et puis au Diable l’Europe qui ne nous aime plus.
En 1973, Ivan Illich écrivait sur la crise : « Je ne fais que conjecturer l’arrivée de la crise. Mais je puis exposer avec précision la conduite à tenir devant et dans la crise. Je crois que la croissance s’arrêtera d’elle-même. La paralysie synergique des systèmes nourriciers provoquera l’effondrement général du mode industriel de production. Les administrations croient stabiliser et harmoniser la croissance en affinant les mécanismes et les systèmes de contrôle, mais elle ne font que précipiter la méga-machine institutionnelle vers son second seuil de mutation. En un temps très court, la population perdra confiance, non seulement dans les institutions dominantes, mais aussi dans les gestionnaires de la crise. »
J’ai reproduis la suite sur mon blog : http://fmarsal.blogspot.com/2011/09/illich-ecrivait-sur-la-crise-en-1973.html
Cela demande de rentrer dans la manière de penser d’Illich, de comprendre que système industriel et système capitaliste ne sont que deux faces d’une même médaille, de comprendre que la croissance technique de la productivité que permet le capitalisme n’est possible que si elle s’accompagne d’un système de commande qui force simultanément la surconsommation et surtout interdit à la population d’utiliser les outils adaptés pour produire elle-même ce dont elle a besoin.
Pourquoi se faire exploiter 8 heures par jour, s’il existe un moyen de produire, soi-même (ou en petite société) ce dont on a besoin pour vivre sainement, en 3 ou 4 heures ?
Cela demande d’assimiler l’idée parallèle à celle émise par Paul Jorion (le capitalisme est mortel), qui est le système industriel est mortel, et donc de considérer que n’est pas loin le moment où ce système ne pourra plus nourrir ceux qu’il a réduit en esclavage. La crise de l’énergie est derrière celle de la croissance et la crise alimentaire (en quantité et en qualité) derrière celle de l’énergie.
@franck marshall,Je ne connaissait pas cet illitch là,mais je vient de regarder un peu ce qu’il a dit,
ecrit,il donne envie que l’on s »interesse a lui
@ franck marsal 15 septembre 2011 à 22:37
Oui, l’énergie est à l’origine de tout, mais très peu de personnes veulent l’admettre parce que l’énergie ne se voit pas.
On s’en fait une idée par l’observation de ses effets, par les changements, les transformations qu’elle permet. Les grandes perturbations que l’on observe actuellement dans le monde de la finance, des monnaies, des dettes et des créances (ce que vous rassemblez probablement sous le mot CAPITALISME) ne sont que les conséquences de ce qui s’opère dans le monde de l’énergie mise en œuvre par les humains sur terre.
Pour parvenir à cette conclusion, il peut être utile de voir l’argent comme un substitut d’énergie, un moyen et support immatériel d’échange et de transmission d’énergie entre les hommes. Un moyen qui permet de faire s’écouler ce substitut d’énergie entre une origine, un capital, un stock, une source, une ressource (C’est là que nous sommes d’accord Paul Jorion et moi, même si ensuite nous divergeons encore) et une consommation où, en final il ne reste plus grand-chose à récupérer. Durant cette transmission, il y a des pertes, des consommations qui, en fait, permettent l’entretien de vies.
Pour moi, le capitalisme n’est rien d’autre que la gestion rationnelle d’une ressource. Il ne devrait donc pas être entouré d’un a priori négatif, (d’un préjugé négatif), bien au contraire. Il devrait être pris en compte et condisidéré avec respect, car il intervient pour beaucoup dans la vie des hommes et le destin de l’humanité.
Qu’en pensez-vous ? Et qu’en pensent tous ceux qui condamnent le capitalisme et fréquentent ce blog ?
Ca m’évoque Wilhelm Reich.
La méconnaissance, la peur et finalement la haine de la source d’énergie vivante en chacun, qui s’expérimente directement dans une sexualité épanouie.
La constitution d’une carapace conre la vie au dehors et contre la vie au dedans de soi.
La dissociation de l’être qui en résulte, physique et psychique.
Le démembrement, la confusion, le repli sur soi dans une posture autistique.
La dictature autoritaire n’existe pas seulement dans les Etats totalitaires. On la trouve dans les Eglises comme dans les organisations académiques, chez les communistes comme dans les régimes parlementaires. C’est une tendance générale, qui doit son existence à la répression de la fonction vitale. Dans toutes les nations, elle constitue la base de la psychologie de masse pour l’acceptation et l’établissement de la dictature. (La fonction de l’orgasme, 1940)
Bref, le circuit de l’argent comme substitut au circuit de l’amour.
La liquidité déficiente des « Marchés » comme expression secondaire de la peine à jouïr du genre humain contemporain, qu’aucune pornographie ni consommation ne peut plus compenser.
(A détailler et nuancer, bien-sûr)
@ Un Belge.
En effet, la capacité de la BCE à inonder les marchés d’une liquidité abondante a dans un premier temps suscité moult orgasmes dans les salles de marché. Mais, hélas, la période réfractaire est vite venue et une certaine désillusion s’en est suivie (Ha ! l’amour !). Les soubresauts du capitalisme seraient en réalité le signe d’une difficulté d’ordre sexuel ? (érectile peut-être). Une panne de l’imaginaire ou un excés de virtuel ?.
@ Ando
En tout cas, on commence à évoquer sans tabou l’impuissance des gouvernements…
@jducac
Vous trouvez que le système économique actuel, quel que soit le nom qu’on lui donne, gère les ressources de façon rationnelle?
Bizarre, il m’avait au contraire semblé qu’il engendrait surtout gaspillages et destruction des ressources…
@jducac
« le capitalisme n’est rien d’autre que la gestion rationnelle d’une ressource. »
Ailleurs, vous disiez
« le capitalisme n’est rien d’autre que la gestion rationnelle d’un capital »
C’est une légende qui court. Le capitalisme est «rationnel» pour ce qui touche le profit financier, mais pour le reste…
Le capitalisme s’intéresse surtout à la demande solvable et non aux besoins des pauvres «insolvables» donc sans intérêt pour le système capitaliste. Par ex. selon Oxfam, 90% des budgets de la recherche médicale mondiale sont consacrés aux maladies/pathologies qui ne concernent que les 10% des plus riches, càd seulement 10% des budgets sont consacrés aux maladies des 90% des plus pauvres de la planète. C’est rationnel du point de vue capitaliste, mais est-ce le monde dans lequel nous désirons vivre ?
Le système capitaliste n’a aucune considération pour la planète ni les humains. Il gère «rationnellement» les ressources en pillant et polluant la planète, en exploitant des «ressources humaines» simples rouages nécessaires à son fonctionnement… Vouloir préserver la planète, améliorer les conditions de travail, assurer une certaine justice sociale, éviter les famines provoquées par les paris sur la fluctuation des prix… sont considérés «rationnellement» comme des entraves à l’essence-même du capitalisme : le profit financier, mesure de toute chose capitaliste, tout le reste étant un simple moyen d’y parvenir.
@Fujisan :
L’approche que vous tentez auprès de Jducac est bienvenue , car je suspecte qu’à partir d’une intuition ( ou transmission ) qui se sent vertueuse du « capital » , de « l’essentiel » , de la « ressource » , de la « richesse » , Jducac ne s’enferme et réduise sa perception sensible du monde à cette seule intuition .
Je reconnais d’ailleurs là un travers qui a pu être le mien , sur la sanctification de la technique . On ne devient pas ingénieur par hasard . Jusqu’au jour où je me suis bêtement heurté à une interrogation de mon fils alors âgé de six ans : dis papa à quoi ça sert la technique ?
Je crois n’avoir eu des éléments de réponse pas trop frelâtés que bien plus tard , quand j’ai pu « me » répondre que c’était une ressource merveilleuse mais que ça ne représente qu’un quart des ressources nécessaires à la marche du moteur » humanité » .
En lien avec l’échange concernant Illich , amené par Ardéchoix , juste en dessous , et concernant toujours la technique , je citerai :
Marcuse (l’homme unidimensionnel ) : » l’ a priori technologique est un a priori politique dans la mesure où la transformation de la nature entraîne celle de l’homme , et dans la mesure où les créations faites par l’homme proviennent d’un ensemble social et y retournent… »
Jean Cazeneuve ( L’ethnologoie) : » La distintion entre les deux types de vie matérielle , celui qui consiste à piller la nature et celui qui la transforme (…) correspond à quelque chose de très profond. »
Piller ou Transformer : on en est toujours là .
@ Un Belge 16 septembre 2011 à 13:44
Ces sujets me dépassent, c’est une affaire se spécialiste. J’en connais un de disponible.
@ Amsterdamois 17 septembre 2011 à 13:39
Le système économique capitaliste que tous les Etats, sauf la Corée du Nord, ont maintenant adopté n’est pas en cause. C’est le bon, le plus performant, puisqu’il a éliminé son concurrent basé sur la collectivisation des moyens de production en application des théories de Marx et Mao.
Ce qui est en cause, c’est la politique adoptée dans les divers pays qui n’ont pas su « gérer en bon père de famille ». Ils n’ont pas su faire prévaloir le long terme en privilégiant la rigueur à court terme, en ne se laissant pas aller au laxisme, pour mieux assurer le destin de leur pays.
Je cite en exemple l’Allemagne et la Chine qui, en freinant la consommation dans leur pays se sont mises dans des situations moins critiques que les autres et ont donc géré leurs ressources de manière plus rationnelle que les autres grands pays.
@ juan nessy
« concernant toujours la technique , je citerai » une paire bien française :
Jacques Ellul (La technique ou l’enjeu du siècle)
Bernard Charbonneau
@ fujisan 17 septembre 2011 à 14:57
Bonjour Fujisan, heureux de vous retrouver.
Comme le capital est une ressource, point sur lequel Paul Jorion et moi sommes d’accord, on peut sans gêne aucune et sans rien distordre, dire « le capitalisme n’est rien d’autre que la gestion rationnelle d’une ressource. »
Ergoter, reconnaissez-le, ne fait pas avancer le schmilblick.
Quel que soit le système politique au sein duquel il opère, pour le capitaliste, celui qui gère un capital seul ou en association, ce qui compte c’est d’en retirer une ressource un moyen de vivre, et de quoi assurer la pérennité de son capital (voir ci-dessus la similitude avec l’humus). Il lui faut produire de la richesse vendable, donc compétitive dans un système concurrentiel. Qu’il vende des poêles à 200€ ou à 10€ le problème pour lui est le même. Il lui faut donc faire travailler le plus possible est bien tout en consommant le moins possible pour être compétitif et s’enrichir.
Ça n’empêche pas le capitaliste de prendre en considération les plus pauvres et les plus fragiles dans le cadre d’œuvres sociales, au mieux de ce que permet la bonne gestion de l’entreprise, mais ça n’est pas sa raison sociale première
.
Quand maintenant on considère un système politique, quel que soit son appellation et la doctrine qu’il affiche, il peut très bien s’inspirer du mode de gestion capitaliste afin de mieux assurer sa pérennité économique. La Chine est dans ce cas et elle apparaît plutôt bonne gestionnaire pour un parti communiste au pouvoir, elle devrait se voir distribuer des bonus.
Un système politique républicain ou le parti communiste est au pouvoir , peut très bien, s’il est pragmatique comme l’est la Chine, gérer son pays en s’inspirant des méthodes du système économique capitaliste. Elle gère son pays comme une entreprise capitaliste et veille donc à dépenser moins que ce qu’elle gagne à seule fin de s’enrichir.
D’après ce que tout le monde peut constater, le plus gros Etat capitaliste du monde est la Chine. C’est elle qui a le plus de capitaux disponibles. Elle peut prêter aux autres Etats ex-capitalistes qui se sont ruinés en consommant plus que ce qu’ils produisaient.
La Chine communiste, devenue capitaliste, a préféré se constituer un capital humain puissant, une ressource compétitive obligée à travailler beaucoup et à consommer peu à cause de salaires bas et de protections sociales faibles. Cela lui permet de se hisser au rang des nations qui comptent au moment où l’humanité doit réorienter sa marche en misant sur une moindre consommation et un changement de portage énergétique.
@ juan nessy 17 septembre 2011 à 16:13
C’est bien plus que cela, j’ai pratiqué le capitalisme naturellement, dans mon travail et, sans cupidité excessive, dans mes affaires personnelles. La plupart des gens de mon âge et les plus anciens pratiquaient le « capitalisme » spontanément avec plus ou moins d’intensité. Les paysans livrés à eux-mêmes, sans espoirs d’aides ni d’allocation en cas de coups durs, s’entraînaient à travailler beaucoup et bien tout en consommant le moins possible de sorte à pouvoir survivre et si possible à laisser de meilleures chances à leurs successeurs avec un petit capital, parfois dérisoire.
Je les ai vu vivre et terminer leur vie heureux. Sans se plaindre ni être jaloux de quiconque.
Probablement que le citoyen lambda en Chine et en Asie en général, adopte par atavisme le même comportement hérité depuis la nuit des temps avant que les théories de Marx ne se propagent en commençant par les zones urbaines puis, en gagnant tout le territoire, par le biais de l’enseignement. Je me demande ce que pourrait penser Marx s’il revenait.
C’est pour cette raison que les européens me semblent les moins bien armés pour résister aux coups durs.
@Jducac :
Je vais chercher Marx et je reviens , mais j’ai entre-aperçu Schizosophie qui lui parlait de vous .
@ juan nessy 17 septembre 2011 à 20:59
Tout ça est une question de sensibilité. Ils sont partis visionner ensemble un film de Noël, pour se détendre et repartir d’un bon pied. C’est le carpe diem proposé par FOD
@jducac
« Ergoter, reconnaissez-le, ne fait pas avancer le schmilblick. »
Je n’ergote pas. Je voulais initialement vous répondre sur l’autre fil de discussion, mais j’ai répondu sur celui-ci qui est plus récent.
« Ça n’empêche pas le capitaliste de prendre en considération les plus pauvres…»
Je n’en doute pas, mais ne confondez pas le capitalisme (système capitaliste) avec les personnes. Tout comme une machine, le système capitaliste ne pense pas, n’a pas d’états d’âme, de sentiments ou quoi que ce soit de semblable. Le capitalisme impose aux personnes sa propre logique, ses règles du jeu. C’est ce que dit Paul Jorion quand il cite Marx : « Le bénéficiaire du majorat, le fils premier-né, appartient à la terre. Elle en hérite. » (Le capitalisme à l’agonie, p. 283-288). De même, on peut dire qu’un entrepreneur appartient à son entreprise capitaliste. Son entreprise lui fait faire des choses qu’il peut réprouver parce que la logique du système capitaliste s’impose à lui. John Steinbeck le dit mieux que moi dans Les raisins de la colère :
« s’inspirer du mode de gestion capitaliste afin de mieux assurer sa pérennité économique. La Chine est dans ce cas et elle apparaît plutôt bonne gestionnaire pour un parti communiste au pouvoir, elle devrait se voir distribuer des bonus »
Ne tirez pas de conclusions hâtives avant d’attribuer un « bon point ». Il semble y avoir d’énormes problèmes en Chine : bulle immobilière, corruption, tensions sociales, investissements absurdes…
« La Chine communiste, devenue capitaliste, a préféré se constituer un capital humain… »
Les hommes seraient donc des marchandises ou un cheptel d’animaux qu’il conviendrait de gérer au mieux ? Pouah, merci bien ! Pour votre peine, recherchez qui parlait de « capital humain ». Vous semblez admirer le régime chinois, le montrer en exemple. Permettez-moi de le désigner pour ce qu’il est : un régime monstrueux.
Je pense que le capitalisme confie la gestion d’une ressource sociale (le capital, c’est à dire le surplus de production convertit en moyens de productions supplémentaires) à une minorité.
C’est bien une ressource sociale, car c’est le produit de la production elle-même sociale, elle-même le fruit du travail de tous (de tous ceux qui travaillent, en fait). D’où l’expression de Marx qui décrit le profit (le capital est le profit accumulé au fil du temps) comme du « sur-travail », comme le travail supplémentaire réalisé par l’ouvrier, au delà de ce qui est nécessaire (en moyenne) à sa propre consommation.
Le capitalisme confie cette ressource à une minorité, les capitalistes, ceux qui n’ont pas besoin de travailler pour vivre, ceux dont l’essentiel du revenu provient du travail des autres.
Et cette ressource sociale, les capitalistes en ont libre usage. Ils peuvent spéculer, acheter des résidences luxueuses, se payer des suites au Sofitel de New York, des yachts, … Ils peuvent le consommer ou l’accumuler.
On voit naturellement que, plus cette ressource va être concentrée entre peu de mains, plus il est probable que la part consacrée à l’accumulation va être grande.
Cela peut être rationnel, au début; lorsque l’accumulation de capital a un effet positif, permet le développement industriel, les chemins de fer, … (encore qu’on pourrait tout à fait – et de nombreuses personnes le font – contester le caractère positif de l’accumulation dès le début – esclavage, génocide des amérindiens, colonisation du monde ,…).
En tous cas, dans la période actuelle, il est clair (pour moi) que cette situation est totalement nuisible. Lorsque l’argent ne sert pas à la spéculation, à la corruption, à la fraude pure et simple, il ne trouve à s’employer que dans des activités au pire parasitaires et destructrice (les médias, la pub, les faux médicaments …) au mieux dans des productions qui seront obsolètes en quelques années au plus (informatique, multimédia, téléphonie) et dont la plus-value sociale est quasi nulle.
Bonjour,
je viens de lire quelques extraits de ILLICH , pouvez vous par retour me dire par quel livre il faut que je commence , car je trouve ses idées très intéressantes.
Merci d’avance
Ivan Illich s’inscrit dans la mouvance d’une doctrine baptisée le freudisme , nouvelle façon après Freud d’approcher l’homme dans son rapport avec les systèmes de « valeur » et de connaissance . Reich , Marcuse et Lacan sont ceux qui avaient repris , en les développant les principales » intuitions » du célèbre viennois .
Illich mène une critique contre la société « sur-industrielle » . Il pose que nos sociétés sont en échec car elles ont soumis l’homme à l’outil et à une formidable organisation du travail et de la production .. Il infère qu’il faut retirer aux technocrates et aux possesseurs de capitaux leurs pouvoirs exhorbitants . Sa proposition est la convivialité ( sans doute à assimiler à autogestion dans la formulation politique de l’époque). Son pari est de substituer à la valeur technique ( qui sous tend la productivité ) une valeur éthique ( qui assurerait une création sociale permanente ) .
Personnellement je ne suis pas freudiste . J’en ai cependant tiré profit en vertu de quelques interrogations suscitées par le freudisme : l’action politique est elle par construction opposée à l’évolution des moeurs ? Les « fous » ne nous en apprennent ils pas plus que les » non fous » ? Quels sont les partis qui résolvent le mieux la confrontation entre convivialité et production / technique ? ( variante dans ma représentation mentale d’aujourd’hui : qui marie le mieux dans sa proposition les vertus de l’empathie , de la créativité , de l’organisation et du courage de la prise de risque ) .
Ses principaux bouquins sont « La convivialité » 1973 / » Energie et Equité » 1973 / « Libérer l’avenir » 1971 . Tout ça au Seuil .
Bonjour,
Energie et Equité est aussi disponible ici, gratuitement.
Illich est un penseur de la contre-productivité : au delà d’un certaine taille, un outil devient contre-productif, (par ex. la voiture prétend aller + vite, se popularise, d’où ralentissements, bouchons… on va de moins en moins vite. Si on compte tout le temps passé à travailler pour payer sa voiture (à crédit), son essence, assurance, taxes, amendes, infrastructures routières, sans oublier les maladies respiratoires, morts et handicapés qu’elle provoque, quand on compte tout ce temps passé, alors il calcule (dans les années 1970) qu’une voiture roule à 6 Km/h, plus lentement qu’un outil convivial comme le vélo. Convivial quand c’est à la mesure de l’homme, ça reste sous son contrôle, on peut l’utiliser pour différentes usages… Illich parle aussi monopole radical : la voiture fait que les gens s’installent en banlieue où ils n’ont d’autre choix que d’utiliser la voiture pour se déplacer, ils en deviennent dépendants.
Comme lecture, je conseillerais « La convivialité ». Il y a aussi un livre très connu « Une société sans école », qui a fait scandale à sa sortie.
Bonjour,
Pour ma part, j’ai lu 3 de ses ouvrages : « La convivialité », « Libérer l’avenir » et « Une société sans école ».
« La convivialité » donne une approche très globale, une vision générale de sa pensée. Personnellement, j’aime bien rentrer sur une vision générale, même si c’est une approche plus théorique et abstraite.
« Libérer l’avenir » est plutôt un recueil de textes. Voici les premières lignes de ‘l’avertissement » : « Dans chaque chapitre de cet ouvrage on retrouvera la marque d’un effort qui vise à remettre en cause une certitude. Chacun d’eux, par conséquent, entend dénoncer une supercherie qu’entretient l’une de nos institutions. Les institutions créent des certitudes et dès qu’on les accepte, voilà le coeur apaisé, l’imagination enchaînée. »
Plusieurs chapitre sont consacrés à l’Eglise. (Ivan Illich a été prêtre et même évèque).
« Une société sans école » aborde probablement une des thèses les plus déroutantes d’Illich. Une des plus intéressantes aussi si on la prend avec le recul nécessaire.
Il y en a d’autres, que je n’ai pas encore lu.
Les bédouins ont compris ca depuis longtemps (auto suffisance à 3 h de travail par jour au lieu d’apprendre à lire), mais problème: on leur a coupé l’eau (et certains ont favorisé leur surpopulation en construisant des hôpitaux).
@franck marsal
un conseil pour entamer l’oeuvre d’ilich par le bon bout ? auriez vous un livre particulier à conseiller ?
Comment peut on vouloir plus de 5000 euros mensuels par individu, alors que beaucoup réussissent à vivre avec 2000 euros mensuels ??
Doit on conseiller aux acteurs boursiers de faire du Yoga en contrôlant leur respiration pour se calmer ??
Mon amie, enseignante en France , 987,80€ par mois (sans 13ieme mois) …. 2000€, ça laisse rêveur.
Je connais un couple de trentenaires qui vit à deux avec 430 euros mensuels .
L’ANP-Pôle Emploi les a orientés sur de la distribution de prospectus, à condition qu’ils fournissent une voiture et acceptent un remboursement de 4 euros par jour pour l’usure de la voiture et l’essence ( alors qu’ils en ont dépensé 16 le premier jour rien qu’en essence , l’habitat étant très dispersé sur leur secteur ) . On les a payés sur des horaires fragmentés, bref, en ne comptant que le temps où ils déposaient effectivement les prospectus dans la boîte à lettres, pas le trajet ni les tâches annexes . Ils ont dépensé plus qu’ils n’ont gagné et par conséquent abandonné aussitôt cette arnaque, comme leurs prédécesseurs . Résultat : radiation immédiate de la liste des chômeurs par le Pôle Emploi, tout comme leurs prédécesseurs .
S’ils avaient gagné quelques euros, cela aurait été déduit de leurs 430 euros de RSA, déjà diminué du prix du complément de loyer qu’ils auraient eu à payer s’ils avaient eu droit à l’ A.L. . ( ils ont le privilège d’être logés gratuitement, payant seulement les factures d’eau, d’électricité, les assurances) et disposent donc du reste, environ 20 euros par semaine pour manger, à deux .
Un autre phénomène inquiétant, c’est que cette société privée esclavagiste de distribution de prospectus dans le Midi-Pyrénées, recommandée par le Pôle-Emploi, vend à ses milliers d’esclaves d’une journée (c’est retenu sur leur paye) un exemplaire du passe qui ouvre toutes les boîtes à lettres, passe qu’ils conservent évidemment puisqu’ils l’ont payé.
Il n’y a donc pas que le facteur qui peut ouvrir votre boîte à lettres .
Lire et faire lire (surtout à Laurent Wauquiez et aux « actifs », en CDI à plus de 1000€ mensuel net) le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas.
Je crois me souvenir que Daniel Mermet a fait une série d’émissions sur ce sujet.
Là, Pierre-Yves D. et Arnaud, va falloir m’expliquer comment vous réussissez à vous imbriquer.
Au niveau commentaires, je parle.
Yvan, c’est simple, j’ai voulu supprimer mon commentaire, n’y arrivant pas j’ai simplement effacé son contenu en utilisant la touche « modifier », n’est alors resté que le nom. Désolé pour la gêne occasionnée 😉
C’était un commentaire que je faisais du dernier article de Guy Sorman dans Le Monde où celui-ci affirme qu’il faut réduire le chômage de longue durée en se dirigeant vers une économie moins marchande.
En fait Sorman n’a pas viré sa cutie libérale, il propose seulement d’intégrer le don, la gratuité, via les associations, les fondations, sans changer les règles de l’économie dite compétitive. Il n’est pas difficile d’imaginer le résultat d’une telle politique : un renforcement de la compétition au niveau global, une aggravation générale de la servitude volontaire au profit des détenteurs du capital.
Pierre-Yves.
Y’a pas de gène, je plaisantais.
Le principe que tu décris est celui de la « big socity » de Cameron. Soit, il est fait appel à la générosité des classes moyennes pour compenser les méfaits envers les pauvres.
C’est aussi un principe ricain, d’ailleurs.
Moi j’en connais qui ont 750 000 euros annuel et qui payent 500 000 euros annuel en crédit juste pour habiter un HLM de 200m2.
Pour ces jeunes trentenaires aux 430 € mensuels, c’est un petit deux-pièces indépendant, initialement en très mauvais état , prêté provisoirement par une vieille dame seule, touchée par leurs efforts de trouver du travail , évidemment sans caution ni cooptation, comme tous les jeunes pauvres dont les parents sont eux-mêmes en grande difficulté financière. Pour la remercier, ils lui refont les enduits , les peintures et posent le carrelage au sol .
Cet employeur pourri n’est pas le premier auquel le Pôle -Emploi envoie les gens sans appui pour lui fournir de la main d’oeuvre gratuite jour après jour et mieux les radier des listes des demandeurs d’emploi, ce qui les laisse sans ressources pendant le mois suivant .
Pourquoi accorder une augmentation, alors que çelà fait dix ans qu’il n’en a pas eu
Toutes ces reflexions que l’ont peut lire sur le montant des salaires me rappellent Arlette Laguier et ses reflexions sur le salaire monstrueux de 3000€… Il y a des relents de populisme là dedans, de populisme ignorant. On n’est pas riche à 5k€ par mois, on est juste « à l’aise », mais il y a aussi des fins de mois difficiles, surtout septembre……….
Les personnes qui disent cela n’ont jamais navigé dans ces niveaux de salaires, sinon elles ne vilipenderaient pas ainsi tout salaire à peine supérieur au SMIC.
Richiou : On ne vit pas bien à 2k par mois !!!! on survit… Juste un peu mieux qu’au SMIC…
Si tu survis juste avec 2000 euros comment font les smicar et RSAistes????
hahaha. ce qu’il ne faut pas lire…
« José Manuel Barroso ayant comme intention de présenter une étude sur les options permettant de créer des instruments de mutualisation de la dette… »
Il s’agirait d’une mutualisation qui aurait des conséquences directes sur les Trésors et les budgets des pays concernés. A l’évidence, il ne peut pas s’agir d’une simple décision technocratique. Cette évolution, si elle se confirme, devra être soumise à des référendums nationaux….
Mais il s’agirait bien, en fin de compte, d’augmenter le pouvoir de l’europe technocratique, puisque l’europe politique n’existe pas.
Matthieu 19:24: Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
Contre productif, pauvre Matthieu.
C’est pourquoi, il leur faut beaucoup, beaucoup, d’argent pour créer leur paradis,
mais sur Terre . A un certain niveau de richesse, on est au-dessus de toutes les
lois, y compris biologiques : on se sent immortel.
( à dire vrai, je n’ai pas l’expérience…)
Selon Edelman, auteur de « Jésus parlait araméen », le mot araméen qui signifie « chameau » veut aussi dire « fil ». Pour faire passer un fil dans le chas d’une aiguille, on le mouille, pour rassembler ses brins et lui permettre de passer plus facilement. Sens de cette parabole : pour accéder au royaume de Dieu, c’est-à-dire pour accéder à l’éveil, il faut être uni à soi-même (ne pas être en conflit avec soi), uni à ce qui est (accepter la réalité telle qu’elle est).
Je ne connais pas l’araméen et je ne sais si cette interprétation est correcte, mais ça fait du sens : si je suis riche, c’est parce que j’essaie d’apaiser mes peurs par des possessions, moyen fallacieux puisque je pourrai toujours craindre de les perdre, je me terrorise donc moi-même, je ne suis pas en union avec moi-même et avec la réalité, je ne pourrai donc pas atteindre le « royaume » (l’éveil).
C’est l’occasion de dire qu’il est sans doute illusoire d’espérer que les choses changent beaucoup dans notre mode de vie capitaliste si nous ne changeons pas d’état d’esprit (tous autant que nous sommes) en apprenant à affronter nos peurs plutôt que d’essayer de nous rassurer par des possessions éphémères et illusoires. Tentons d’aller dans le sens de la sagesse, dans le sens de la sobriété choisie, de la simplicité volontaire. Parce que ce système capitaliste néo-libéral que nous sommes si nombreux à déplorer sur ce blog, en fait, nous y participons tous, nous en sommes tous partie prenante et nous en sommes tous des agents actifs.
Ce n’est pas un chemin facile, surtout compte tenu des pressions socio-économico-culturelles auxquelles nous sommes soumis, mais on peut apprendre, petit à petit, à un peu de décoloniser l’esprit de cette idéologie prédatrice.
« pour accéder au royaume de Dieu, c’est-à-dire pour accéder à l’éveil, »
Ce serait sympa de ne pas mélanger des genres très différents : c’est la porte ouverte à toutes les interprétations malfaisantes.
Comme on dit : chacun chez soi et les poules sont bien gardées.
Thierry
Excellent.
En effet, Abiram.
Les exemples de riches qui donnent leur fortune à une religion pour être persuadé d’avoir une place au paradis ne manquent pas dans l’Histoire.
Daniel. Il est clair que les pressés n’attendent pas de mourir pour se créer leur paradis terrestre.
Et, quand tu regardes bien, en plus, ils ont la reconnaissance de leur congénères dans les sociétés obsédées par l’argent….
C’est pas le pied, ça…???
Thierry, vu l’obsession des anciens colonialistes à vouloir garder leur « supériorité », la désintoxication ne va pas forcément venir dans la douceur.
Surtout que les anciens colonisés ont AUSSI de la mémoire…
Les vacances sont finies pour GEAB . Le N° 57 est paru .
« Maintenant notre équipe ne peut rien faire pour ceux qui veulent continuer à perdre de l’argent en pariant sur un effondrement de l’Euro (16), une parité Euro-Dollar, ou une sortie de la Grèce de l’Euroland (17). »
….BA, va falloir t’équiper en nanti-dépresseurs, camarade.
Tiens… nanti-dépresseurs dans le dico du blog. Amusant, ça, Julien. C’est de toi..?? 😉
Monsieur Leclerc.
Ils vous lisent, le GEAB. C’est pas possible autrement.
Je sais pas qui a lu qui…
Mais il ne faut se priver d’aucune des toutes ces intéressantes lectures !
Je vous ai signalé hier les penchants totalitaires du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), ou fonds permanent de renflouement de l’euro.
Le MES doit remplacer le FESF après son adoption par les parlements respectifs au 31 décembre 2012 au plus tard, pour entrer en vigueur en juillet 2013.
article 27,2 : « Il aura la pleine capacité juridique d’ester en justice » et 3 : « Le MES, ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, bénéficiera de l’immunité de toute forme d’action en justice. »
Ainsi, le MES peut intenter des poursuites judiciaires comme bon lui semble, mais ne pourra pas être poursuivi ? Prendra-t-il des actions contre nos gouvernements ou nos parlements ?
L’alinéa 4 du même article 27 précise que « les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie » suite à une « action exécutive, juridique, administrative ou législative ». Les alinéas 5 et 6 affirment que les archives, documents et locaux du MES sont inviolables. Ainsi, le MES est au-dessus des lois, à l’abri de la justice et de toute action gouvernementale.
Il faut bien savoir que la gouvernance est, comme gouvernement optimisé par les experts, un au-delà de la démocratie.
« Pendant que l’iceberg US est en train de percuter le Titanic, l’équipage entraîne les passagers à la recherche de dangereux terroristes grecs qui auraient posé des bombes à bord ! »
La livraison trimestrielle du LEAP est arrivée !
Je trouve les analyses de Bianchieri pertinentes et percutantes, mais son fanatisme pro-euro est trop bégueule pour être honnête et ses prédictions à la Philippulus sont un peu lassantes.
@Alistair
Démasqué !
Très bonne remarque qui contribue à la perte de crédibilité du LEAP.
Je vois pas trop pourquoi. Bianchieri n’a jamais caché son parti pris européen. Les anticipations sont donc à lire dans ce cadre, même si Leap se réclame d’une certaine démarche méthodologique, qu’il présente du reste. C’est comme tout, on en fait ce qu’on veut.
J’étais assez suspecte mais je me dis a contrario que ne lire les anticipations du Leap que sous l’angle « ils sont pro européens de toute façon » pourrait relever d’un anti-européanisme primaire qui pourrait me caractériser à certains moments.
Ce n’est pas le côté pro-européen/pro-euro de LEAP qui me gêne. C’est son parti-pris anti-us/anti-uk pathologique qui est est désolant. Cette fois-ci, c’est particulièrement agressif. En fait, le LEAP fait de la propagande, ni plus ni moins.
Pas vraiment d’accord Lou.
La neutralité du LEAP depuis 2006 était fortement marquée. Les positions ouvertes pro-Européenne sont assez récentes.
Bianchieri se présente, et ce depuis le début, comme à l’origine d’Erasmus. De plus il a fondé un parti trans frontières européen.
Sur leur antiaméricanisme, je ne saurais trancher, car je crois (qu’une croyance) en effet que nous vivons une véritable guerre psychologique, alimentée de par et d’autre par des infos, des contre infos, rumeurs, contre rumeurs…
Par contre, je les trouve un brin optimistes vis à vis des brics. Optimisme qui peut en effet se lire comme réaction antiaméricaine.
Dans sa dernière « livraison » le LEAP dit quelque chose d’intéressant à propos de la relation Etats-Unis Europe. A savoir que l’Union est un espace de débat que redoutent les milieux financiers.
Un débat qui tire sa force de la diversité qui l’anime. Dans l’oeil du cyclone nous avons le sentiment que cela part dans tous les sens, mais l’on voit bien aussi que la situation évolue, que des discours autrefois impensables sont tenus, y compris concernant la restructuration des dettes. Rien de tel aux de l’autre coté de l’Atlantique, du moins dans les milieux officiels. Aux US la paralysie est aujourd’hui très grande. Je ne fais pas de pronostic quant à l’avenir, je dis simplement que l’Union a des cartes à jouer, qu’elle n’est pas vouée à s’enfoncer inéxorablement dans l’abîme.
LEAP2020 est mensuel. Mais ils étaient 2 mois en vacances d’été.
On peut les critiquer pro- ou anti- kekchose, mais au moins ils mouillent la chemise et font des prédictions. Qui se réalisent pas trop mal.
Quant-à la dette Grecque, c’est quand-même vrai que ça fait au moins 1 an 1/2 qu’on en parle comme d’une horreur (depuis mars 2010) et il ne se passe jamais rien. Je me suis moi-aussi demandé comment ça se fait qu’un si petit pays puisse mettre toute l’Europe en danger. D’autant plus que les banques françaises et le gouvernement allemands disent à qui veut l’entendre qu’ils savent encaisser la faillite grecque. Curieux quand-même, non ?
Là où ils ont sans-doute raison, c’est que la chance de l’Europe est sa diversité. Ce qui, pardonnez-moi, est exactement le contraire de ceux qui souhaitent que l’Europe parle avec une seule voix. Entre les pro-Lisbonne qui veulent plus d’intégration et les anti-Lisbonne qui en veulent moins, il est aussi relativement certain qu’un nouveau traité sera discuté à partir de 2012. Leur prédiction d’un référendum pan-européen est assez couillu, j’espère qu’ils ont raison.
Concernant les USA, l’Arabie Saudite a déjà prévenue que si les US mettaient le veto à un état Palestinien à l’ONU, ils perdraient un allié. Celui-là même qui garantit les pétro-dollars …
Avec la situation précaire des banques et les nouvelles exigences qui pèsent sur elles (Bâle III, participation au sauvetage de la Grèce), le robinet du crédit sera loin de couler à flots. Je prédis ainsi qu’une hausse importante du chômage en découlera. On prend les paris : + 35000 demandeurs d’emploi pour le mois d’août ?
Les employés du Pôle-Emploi vont bien trouver un prétexte pour les radier des listes des demandeurs d’emploi. C’est à se demander s’ils ne toucheraient pas une prime d’efficacité à chaque nom de chômeur rayé des listes, comme s’ils lui avaient trouvé un emploi .
On peut craindre une généralisation de partenariats entre Pôle-Emploi et des sociétés privées (agences Intérim par exemple) proposant une foule d’emplois sous-payés… impossibles à refuser sous peine de radiation.
Un commentaire récent (difficile à retrouver) l’évoquait sur ce blog.
Ah ah ah! As an artist, I have nothing to lose (I possess nothing anyway, except love), so I can laugh.
http://www.businessinsider.com/the-great-american-economic-lie-2011-9
PS : merci @FrançoisLeclerc et @PaulJorion pour leur daily clever éclairage.
46:2 Dieu est pour nous un refuge et un appui,
Un secours qui ne manque jamais dans la détresse.
46:3 C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée,
Et que les montagnes chancellent au cœur des mers,
46:4 Quand les flots de la mer mugissent, écument,
Se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes.
46:5 Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu,
Le sanctuaire des demeures du Très-Haut.
46:6 Dieu est au milieu d’elle: elle n’est point ébranlée;
Dieu la secourt dès l’aube du matin.
46:7 Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent;
Il fait entendre sa voix: la terre se fond d’épouvante.
46:8 L’Eternel des armées est avec nous,
Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite.
46:9 Venez, contemplez les œuvres de l’Eternel,
Les ravages qu’il a opérés sur la terre!
46:10 C’est lui qui a fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre;
Il a brisé l’arc, et il a rompu la lance,
Il a consumé par le feu les chars de guerre.
46:11 Arrêtez, et sachez que je suis Dieu:
Je domine sur les nations, je domine sur la terre.
46:12 L’Eternel des armées est avec nous,
Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite.
Et voilà la réponse du diable :
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/09/16/etats-unis-les-republicains-proposent-un-plan-emploi-contre-celui-d-obama_1573041_3222.html
« M. Boehner a rappelé le credo de son parti, largement diffusé par ses lieutenants depuis plusieurs semaines, selon lequel le gouvernement doit éliminer des réglementations afin de créer des emplois. « En ce moment, l’exécutif a 219 nouvelles réglementations dans les tuyaux, qui vont coûter à l’économie au moins 100 millions » de dollars chacune, a-t-il dit. Il a appuyé une réforme du code des impôts, prévenant que les hausses « ne sont pas un choix viable ». »
Est-ce moi, ou ces gars font du négationnisme de crise…??
Quasi à ce qu’elle les arrange.
Vendredi 16 septembre 2011.
Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 6,2c-12.
… »Si quelqu’un enseigne autre chose, et ne s’attache pas aux paroles solides, celles de notre Seigneur Jésus Christ, et à l’enseignement vraiment religieux,
un tel homme est plein de lui-même, il ne sait rien, c’est un malade de la discussion et des querelles de mots. Il ne sort de tout cela que rivalités, discordes, insultes, soupçons malveillants,
disputes interminables de gens à l’esprit corrompu, qui, coupés de la vérité, ne voient dans la religion qu’une source de profit.
Certes, il y a un grand profit dans la religion si l’on se contente de ce que l’on a.
De même que nous n’avons rien apporté dans ce monde, nous ne pourrons rien emporter.
Si nous avons de quoi manger et nous habiller, sachons nous en contenter.
Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans le piège de la tentation ; ils se laissent prendre par une foule de désirs absurdes et dangereux, qui précipitent les gens dans la ruine et la perdition.
Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre »…
Mr Leclerc ne pensez vous pas que on tire un peu trop sur l’UE dans cette crise alors que la situation US est pire …
Je crois que caractériser la situation actuelle comme le résultat d’une attaque américaine est un peu court, en tout cas une manière trompeuse de manipuler l’opinion en lui fournissant une cible et en grattant de vieux fonds de casserole. Les méchants Teutons, les salauds de Ricains, les hypocrites Roastbeef et les fourbes Citrons y barbotent.
On ne parle quasiment jamais des Anglais qui se font très discrets entre Us et eurocontinentaux..étonnant non, vu leur endettement et le fait qu’ils soient au bord de la récession avec une inflation de 5 pct?
C’est la position défendue par GEAB , surtout dans son N° 57 . Trop ou pas assez optimiste pour l’Europe qui serait victime d’une association de malfait ….euh… de spéculateurs pro-US ?
L’ avenir (très proche) nous le dira .
@ Dissy, Ils savent que le CDG et tout son groupe aeronaval sont dispo en rade de toulon en plus avec sarko
aux manettes,ils ont peurs alors ils se font tout petits
Eric et Dissy
Amusant le porte avions ( avion au singulier car zéro avion)
Une info du 26/04/2011:
« Converteam livre le premier moteur du porte-avions Queen Elizabeth »
Moteur électrique, entrainement direct d’une hélice:
un gros bloc de 110 tonnes. 4 au total.
Le porte-avions Queen Elizabeth ne servira pas comme porte-avions,
pas de catapulte, pas d’avions pour le tremplin et probable
ne servira pas du tout car pas d’argent pour l’armer.
Au moins ils n’auront pas d’ennui de mise au point, très couteuse.
Rien ne peut mieux montrer la générosité de l’industrie d’armement:
c’est la seule qui ne fait pas payer ses expéditions ou ses services
( expédition d’obus par exemple, gratuite pour le destinataire.)
Les Brit ont encore affiné la technique: fabriquer pour ne pas employer.
le must du pacifisme industrialisé. Un plan pour le maintien de l’emploi un peu lourd,
alors que le nerf de la guerre se fait rare.
« Rule, Britannia rules the wave »,
« Britons never, never, never shall be slaves. » sûr ???
esclave de la logique ???
Un bon placement peut-être pour l’avenir, et en tous cas un jeu qui a commencé autour de moi: trouver et collectionner les pièces d’euros qui ont une face grecque. Cela sera peut-être rare dans quelques mois.
Décidément, les banques sont le coeur du problème : il faut sauver la Grèce pour sauver les banques européennes. Mais pourquoi sauver les banques? Ce ne sont certes pas les gens qui n’ont qu’un compte en banque qui s’en soucient, l’état garanti les dépôts et les retraites. Ce sont donc les autres.
Les euro-obligations sont une solution temporaire, coûteuse pour les états riches, c’est une sorte de transfert caché de milliards des pays riches vers ceux en difficulté à travers le marché obligataire. C’est un pas dans la bonne direction mais ce n’est pas viable bien longtemps car trop à la merci de la politique intérieure d’un pays.
Et surtout ça ne règle rien au niveau structurel, qui passe impérativement par une uniformisation de la fiscalité, et pas que sur les cigarettes, mais d’abord sur les entreprises et l’assiette fiscale en général.
Il faudrait réfléchir à la notion de propriété privée, et cerner un peu précisément la part due au fonctionnement du « ménage », le fonctionnement des services publics mais aussi la redistribution intra-européenne.
La Grèce n’a pas besoin de la tutelle du FMI, de l’UE et autres institutions qui n’ont fait et ne savent faire que détruire l’économie locale, il leur suffirait pour rebondir de se mettre en cessation de payement pour 200 ou 300 milliards, sans même quitter l’euro, et leur problème disparait.
Reste le problème des banques, assurances, fonds de pension privé etc qui vont boire la tasse. Pour le moment la BCE les gorge d’argent gratuit au frais du contribuable, via les états qui devront la refinancer. Faute de reprise, impossible dans ces conditions, et on commence à le comprendre largement, il faudra bien qu’il y ait une fin et payer la facture, et le plus tôt sera le mieux.
L’implosion de dettes privées et souveraines est programmée pour cet automne, peu importe quel sera le déclencheur, le résultat sera le même des deux côtés de la manche (la GB est beaucoup plus endettée que l’UE et en bien moins bon état), ou de l’atlantique (un volume de dette astronomique) : les banques vont s’effondrer.
Il pourrait être intéressant d’interdire dès maintenant aux _nouvelles_ banques de faire à la fois de la spéculation pour compte propre ou du hors-bilan et du crédit, et d’en faire une loi au niveau européen. Les nouvelles banques étant ce qui restera des anciennes.
J’accepte de + en + l’idée que le catastrophisme ambiant sur la faillite de la Grèce, donc des banques européennes, est une façon de détourner l’attention sur la fragilité des économies brittish et américaines.
Si les états laissent les banques faire face aux conséquences de leurs choix, la moitié du problème des dettes souveraines sera vite réglé, avec l’abandon du financiarisme à outrance, l’autre partie sera réglée avec une intégration européenne plus poussée, du moins si elle est centrée sur le citoyen et la démocratie et pas sur la finance.
Ce qui implique le remplacement des élites politiques donc économiques par d’autres mieux conseillés, ce qui peut se faire après un effondrement des banques et du système financier.
Attention… Top, c’est parti!
Dans une ville, un homme ouvrit un commerce et installa une grande enseigne au-dessus de
la porte: Poisson frais à vendre ici.
Un premier client se présenta et se mit à rire:
– Poisson frais à vendre ici ? Est-ce qu’il t’arrive de vendre du poisson avarié ?
Le commerçant trouva la remarque pertinente. Il effaça le mot frais et l’enseigne devint:
Poisson à vendre ici.
Une vieille dame passa devant le magasin.
– Poisson à vendre ici ? Vends-tu aussi du poisson ailleurs ?
Ici fut effacé. Il resta: Poisson à vendre.
Un troisième client arriva et s’étonna :
– Poisson à vendre ? Existe-t-il un endroit où l’on donne du poisson gratuitement ?
À vendre disparut aussitôt de l’enseigne, qui se résuma au seul terme Poisson.
Plus tard, un vieillard s’arrêta et interpela le marchand:
– Poisson ? Tout le monde voit que tu vends du poisson ! Il n’y a que cela sur ton étal.
Le dernier mot fut enlevé de l’enseigne.
Alors un passant s’étonna :
– Pourquoi as-tu une enseigne vide ?
Et l’enseigne fut décrochée.
Du réel et de ses grilles de lecture…
Trois coiffeurs sont dans une même rue.
Un, voulant se mettre en avant, pose en enseigne « Meilleur coiffeur du pays »
Un autre, répliquant, pose « Meilleur coiffeur du monde »
Le troisième, voyant cela, pose « Meilleur coiffeur de la rue ».
Du réel et de couper les cheveux en 4.
Je suis sur que j’arriverais a couper en quatre n’importe quoi.
La « croissance négative », cette expression est assez savoureuse …
C’est bien de la croissance, mais … vers le bas, négative quoi …
Tout plutôt que de prononcer le terme qui déprime : une récession.
C’est comme les plans sociaux (le mot « social » est connoté positif) pour ne pas dire les licenciements massifs,
la guerre « propre » (comme si les cadavres pourrissants l’étaient)
Le pompon:
la discrimination positive : on n’ose pas dire aux riches qu’on fera passer, pour une fois, des mômes des cités avant les leurs , alors que le mot « discrimination » , concernant les pauvres, est parfaitement rassurant .
nous sommes dans l’oeil du cyclone, les tempêtes d’automne sont les plus fortes :
Vidéo – Dans l’oeil du cyclone (l’actualité de la crise de la dette : septembre 2011)
http://www.cadtm.org/Video-Dans-l-oeil-du-cyclone-l
La BCE le trouve où le pognon? Elle en a toujours alors que les états sont fauchés.
Elle le crée. C’est le privilège de la banque centrale.
il crée de la monnaie…Est ce que la BCE peut s’endetter ?
La banque centrale de Pékin?
COMMENT DIT-ON PLAN MARSHALL, EN CHINOIS ?
Elle ne fabrique quand même pas des dollars?
Evidemment non !
Un privilège ne se partage pas aisément.
Si toutes les banques centrales ont ce privilège ça va ferrailler vite fait, il me semble.
La question: est-ce la BIR qui autorise la mise en route des rotatives des BC? Selon quelles décisions, prises par qui et comment ?
Jusqu’à ce jour personne ne s’est permis de stopper la production du billet vert. Si la BCE prend ces dispositions et qu’elle soit suivie par toutes les autres émetteurs de devises, c’est Casino-Royal assuré et le risque de ne plus pouvoir se chauffer au bois mais au papier monnaie, non?
@ Hervey
Malheureusement, la décision de faire du quantitative easing n’est pas aussi simple à prendre. Et non, chaque BC est souveraine pour décider de ses opérations de marché et de régulation de la masse monétaire, la BIR ne fournit aucune autorisation, ce n’est pas son rôle.
Julien. « chaque BC est souveraine »
Avec les swap Euro/dollar, j’ai des doutes, là…
la BCE ne fabrique pas les dollars, mais de euros avec lesquels elle achète autant de dollars qu’elle veut. Et ces dollars sont fabriqués par la Fed.
@F. Leclerc
Allons, vous vous en faites pour pas grand chose. Vous savez bien qu’en coulisse, nos dirigeants s’emploient à créer un système fédéral qui consistera à mutualiser les dette et à créer des impots fédéraux gérés par des organismes composés de gens désignés par des gens désignés par des élus pas pour ça.
Pour le contrôle DU peuple Européen et DES peuples d’Europe, on arrivera à s’entendre. Par contre le contrôle de cette machine digne d’Orwell par LE peuple d’Europe, et par LES peuples d’Europe, on pourra attendre. Longtemps. Tout le temps en fait, parce que qu’est ce qu’il est chiant ce peuple ignare qui pue sous les bras, ce ramassis de nervis de la démocratie.
C’est la crise quoi, il faut faire des choix. Des choix courageux bien sûr.
Par contre, si nos politiques nous reservaient la bonne surprise de lancer une constituante pour une fédération de l’euroland, je serai très enthousiaste.
Allez savoir, demain, les poules auront peut-être des dents.
Ceux qui ont accès aux coulisses n’en reviennent pas de voir comment sont prises les décisions ! Y voir l’application d’un plan magistral devrait être réservé à ceux qui, bien plus tard, écrirons des livres d’histoire résumant le Moyen-Âge en une page et la Renaissance en une autre.
C’était juste un clin d’oeil à la polémique qui sevit ici il y a quelques jours….
Mais il est clair, très clair, que le mot magistral ne s’applique pas à la médiocrité de nos dirigeants.
Le système n’a plus besoin de main d’œuvre productrice, elle a juste besoin de consommateurs et de contribuables… Ceux qui ne font pas partie de ces deux catégories sont voués à devoir disparaître, ils coûtent trop cher à la société…
Déversement illimité de $ dans les banques..résultat? seulement 5% de hausse.
Si on mettait des $ illimité dans mon entreprise tout le monde voudrait des parts de ma société.
Pauvre monde bancaire , bancal.
Bertrand.
Si les 5% dont tu parles sont les « cours » de bourse, il va falloir se rendre compte qu’un cours de bourse peut être manipulé comme tout autre cours…
« Déversement illimité de $ dans les banques »
C’est du vol organisé sous prétexte d’empecher le système de s’éffondrer
Un scénario possible ? Selon Attali, la Grèce ne sera pas sauvée, mais elle ne sortira pas pour autant de l’euro. Par contre, l’Allemagne, lassée, quittera l’euro actuel pour créer un “euro+” limité aux pays stables. L’explosion de l’euro conduira alors à l’effondrement du système financier actuel.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2011/09/14/jacques-attali-vers-leffondrement-du-systeme-financier-international/
c’est une possibilité
Dernier LEAP est sorti : passionnant
http://www.leap2020.eu/Quatrieme-trimestre-2011-Fusion-implosive-des-actifs-financiers-mondiaux_a7619.html
Ce qui est intéressant, c’est qu’ils enterrent définitivement Nicolas Sarkozy…et quand on sait qu’autour de ce think tank, gravitent les élites européennes (fonctionnaires des institutions européennes), ça veut dire beaucoup de choses…
C’est ce numéro de LEAP qu’on nommait plus haut GEAB N° 57 .
J’ai forwardé le LEAP à la rédac de Zero Hedge, ils vont tomber de leur chaise eux qui sont 5000 pct anti Euro/Europe.
Ceci dit le LEAP est souvent trop optimiste pour l’Europe, mais s’est bien amélioré dans ses prévisions depuis 18 mois.
La concentration financière et son revers l’OMC ont généré trop de déséquilibres pour durer. De toutes façons, la croissance des dettes et son pendant la création permanente de masses énormes de liquidités qui ne trouvent pas de support assez rémunérateur pour se placer accélèrent l’écroulement sous son propre poids du paradigme économique actuel.
Si tout ce Frankenstein monétaire tient 1 an, je serai admiratif de la crédulité des peuples.
De toutes façons, sous 3 ans, nous allons être percutés de plein fouet par l’incarnation du problème des ressources et du pétrole en particulier, et pour le coup, l’effondrement systémique sera là, s’il n’est déjà arrivé avant…
les banques se font tirer l’oreille ou tirer l’oseille (ou les deux) ?
Constitutionnalisation européenne du consensus de Washington, fédéralisme programmé, n’en oublions pas pour autant les joyeuses émeutes à venir…
S probléme de liquidité en Dollar n’est pas vraiment celui des banques Européenne, il provient juste du fait que certaine matiéres premiéres nécessite du Dollar pour en acheter. Si les états unis deja bien endette veulent ralentir la dévaluation du Dollar il leur fut en limité la production. Du coup rien de tel pour dire que le dollar n’as pas confiance dans les autres monnaie pour en limité l’échange. Un pays qui ne produit plus de richesse se voie du coup dans l’impossibilité de produire de la monnaie. Hors si il n’y a plus de Dollar il n’y a pus de pétrole pour ceux qui n’ont plus de Dollar. Le boucle est bouclé et ont se rends compte que le gros probléme viens de l’obligation de faire cetaines transactions en Dollar alors qu’elle pourrait être faite dans plusieurs autres monnaies.
Cela devient chaud pour les USA si il ne peuvent plus alimenter le systéme monnaitaire en précieux, 🙂 :), Dollar.
Une chose est sur, les banques centrales ont pris le pouvoir. Le question est de savoir si se pouvoir, hors de controle des états puisque les BC sont indépendantes, est politique ou financier. Dans le prelier cas comme dans l’autre c’est celui qui as la plus grosse perds qui va décidé. Le pouvoir des etats semble donc irémédiablement perdu en se momment. Qu’elle sera l’homme intelligent qui sortira les peuples de cette situation délicate, pour rester optimiste.
Tant qu’il y a des arbres pour faire du papier et des encres, on peut toujours en faire, des dollars, euros, livres, yens…