L’actualité de la crise : DÉRANGEANTES VÉRITÉS, par François Leclerc

Billet invité

Jusqu’où va aller le dérapage en cours ? La stratégie qui a été suivie jusqu’alors vole en éclats en Europe et il n’y a toujours pas de plan B. S’attaquer prioritairement à la dette publique pour permettre aux établissements financiers privés de résorber leur dette privée ne fonctionne pas. On est revenu à la case départ, en pire, au sens où la dette publique a été augmentée en pure perte et la dette privée – dont la structure a entre temps évolué – est toujours aussi menaçante.

Comment ne pas se rappeler les avertissements de ceux, rares, qui expliquaient qu’il fallait prendre le désendettement par l’autre bout, celui des banques, et que cela serait beaucoup moins onéreux à l’arrivée ? Mais il est trop tard, et l’on ne peut pas recommencer. Les munitions ont été épuisées.

Ne pas prendre en considération la dette dans son ensemble, c’est sHe condamner à assister impuissant à l’écroulement du château de cartes. Mais le contraire imposerait d’appliquer au système financier les réformes structurelles qui sont considérées comme indispensables pour résorber la dette publique.

Voilà une dérangeante vérité : le système financier a une seconde fois failli, en ne jouant pas le rôle qui lui était attribué, incapable de relancer l’économie, tout occupé qu’il est à repartir sur le même mode qu’avant et à combattre avec succès les mesures de régulation – pourtant très limitées – qui lui sont opposées, car elles atteignent ses marges de manière inacceptable.

Les dirigeants politiques sont bien incapables de s’y opposer, ne pouvant mettre ne serait-ce que partiellement en cause un système pour en être partie prenante, avec des variantes. Ne voulant pas découvrir une machine devenue infernale qui, après être grippée, en viendrait à être dénudée et pourrait s’en trouver rejetée. Se raccrochant au déni comme à son sauveur, par incompétence quand ce n’est pas par calcul.

Progressivement, un nœud a été serré qui ne peut plus désormais être dénoué. Il étrangle ceux dont il est exigé qu’ils assument une situation dont les autres se défaussent, en venant à leur tour à connaître le même destin. C’est là où nous en sommes. Au moment paroxystique où il va falloir se résoudre à accepter ce qui était refusé avec la dernière énergie. Dans l’immédiat, à découvrir davantage son jeu en engageant un nouveau sauvetage des banques.

Que les banques françaises soient les plus attaquées sur le marché boursier n’a rien d’étonnant. Le gouvernement allemand a su créer des bad banks qui protègent à ses frais certaines des plus atteintes, leurs faiblesses étaient autres que celles des banques françaises, coupables qu’elles étaient d’avoir succombé aux charmes frelatés des produits structurés américains ayant comme collatéraux des crédits immobiliers. Tandis que les françaises ont acheté en masse une dette publique qu’il faut maintenant dévaloriser au prix du marché.

Il va encore être tenté de gagner du temps, en trouvant ici des fonds providentiels pour permettre à la Grèce de faire la soudure en trésorerie et en accélérant là la mise en place des nouvelles missions du Fonds européen de stabilité financière (FESF), afin qu’il intervienne en garantie des banques à la faveur d’un nouveau montage financier rocambolesque.

Rouler leurs dettes est devenu la principale et commune préoccupation des financiers et des autorités européennes, puisqu’ils ne peuvent pas la résorber et que le désendettement est donc bloqué. Tout sauf reconnaître l’insolvabilité, qui imposerait des remises en cause qu’ils ne veulent même pas envisager. La BCE étant là pour faciliter le travail du privé avec ses liquidités. Une division du travail pourrait ainsi être instaurée : au premier le soutien des États, à la seconde celui des banques.

Mais il y a d’ici là encore des os à avaler ! Il faudrait empêcher la Grèce de faire l’inéluctable, c’est à dire la faillite. Et contenir hors de la zone des tempêtes l’Espagne, et bien plus encore l’Italie. L’appétence que les marchés manifestent pour l’approfondissement de la crise – leur irrationalité, disent ceux qui se désespèrent de leur faire entendre les mauvaises raisons qui sont les leurs – n’offre à ce sujet qu’un espoir très limité. Une nouvelle fois, on se retrouve dans la même situation : une crise aiguë est tant bien que mal contenue alors que frappe à la porte la suivante, pour laquelle rien n’est prévu.

Une nouvelle bouée de sauvetage a été lancée, sur laquelle il est inscrit « euro-obligations ». La Commission européenne reconnaît aujourd’hui se préparer à en faire son va-tout. La mutualisation de la dette publique est, en réalité, le dernier rempart évitant le cataclysme, mais aussi la protection ultime des détenteurs de la dette privée. Si on arrive à la jeter à la mer, elle permet de gagner encore du temps, mais elle ne résout rien.

Tant décriés, les politiques sont comme les banques : les plus exposés à la vue, ils symbolisent un système qui ne parvient pas à retrouver son équilibre. La flagrante inefficacité des uns renvoie à la pugnacité des autres : au bord du gouffre, il n’est pas question de céder un millimètre. Au risque que la corniche toute entière s’effondre. Celle-ci est toute désignée, à voir la précipitation avec laquelle les investisseurs se jettent sur les dettes américaine et allemande, dont les taux sont inférieurs à l’inflation, leur faisant perdre de l’argent…

Jamie Dimon, le Pdg de JP Morgan Chase, vient d’engager un bras de fer avec les plus hautes autorités internationales de régulation financière, le Comité de Bâle, lui-même émanation de la Banque des règlements internationaux. Il prend à témoin le président des États-Unis pour dénoncer des mesures « anti-américaines » qu’il ne veut pas voir appliquées aux établissements américains. Offrant une parfaite image de la réalité du pouvoir et de la puissance de ces nouveaux riches que sont désormais les mégabanques.

Hier, l’Institute of International Finance négociait en première ligne un plan de sauvetage de la Grèce que les chefs d’État et de gouvernement avalisaient ensuite, mais qui ne fonctionne pas. En raison, a-t-il été expliqué, du temps de la démocratie, beaucoup plus lent que celui des marchés. Depuis la City, un dirigeant d’une mégabanque britannique prenait ensuite le relais en annonçant que le temps de la contrition était passé pour les banquiers. Le message a été immédiatement reçu à Wall Street.

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320 réponses à “L’actualité de la crise : DÉRANGEANTES VÉRITÉS, par François Leclerc”

  1. Avatar de une idée comme une autre :
    une idée comme une autre :

    Une grève indéterminée de tous les travailleurs européens pourrait changer la donne, mais j’ai rien entendu de ce côté pour le moment.

    1. Avatar de Almaki
      Almaki

      Le problème d’une grève aujourd’hui, et comme le rappellent les indignés espagnols, c’est d’être illégale au regard de la loi si elle provient des citoyens et non des syndicats (qui sont complètement disqualifiés aux yeux de la population). La constitution ne permet pas de défendre les droits du citoyen! C’est donc aux citoyens de se prendre en charge:
      18 septembre: concentration et manifestation contre la soumission aux marchés dans les différentes localités de l’état espagnol.
      15 octobre: rdv vous à bruxelles des marcheurs indignés. Ils sont à Paris le 17 septembre.

      Programme Agora Paris

  2. Avatar de Lionel

    Le système financier est construit sur une chaine de Ponzi à la Madoff => rembourser des dettes qui remboursent des dettes qui remboursent des dettes.

    A force, cela fini par se voir !

    L’effet systémique de ce système frauduleux est en passe de se révéler.

    Dans une interview de Blythe Masters, créatrice des CDS, elle confie au journaliste que  » Si une part du système ou une société devait échouer, les implications seraient difficiles à évaluer et si significatifs que ce serait problématique ».

    Je pense que Alan Brazil de Goldman Sachs a lu mon article d’hier sur mon blog concernant les initiales de la mort : les CDS => http://gold-up.blogspot.com/2011/09/les-initiales-de-la-mort-cds.html

    Merci Paul Jorion pour votre intervention hier sur le plateau de France 3.

    Amicalement

    1. Avatar de Renard
      Renard

      Si Blythe Masters se met à dire que le système a des difficultés, ça ne veut pas dire que c’est vrai, mais qu’elle a « shorté » le système.

    2. Avatar de renou
      renou

      CDS pour Come Down Sucker… ça vient…

    3. Avatar de Thom Bilabong
      Thom Bilabong

      Merci, Lionel, pour cette vidéo très instructive et vos calculs non moins intéressants.

      Ainsi donc, la dette grecque représenterait 350 milliards de dollars et 3.500 milliards de CDS en libre circulation. Très intéressant. Sait-on au juste qui détient de gros paquets de CDS sur la dette grecque ? Des incendiaires et pompiers à la fois ?

      1. Avatar de zebulon
        zebulon

        Oui et si la femme de ménage retrouve le milliard qu’a perdu UBS , on pourra toujours faire un don à la Grèce. La situation n’est pas désespérée même UBS recommence à comptabiliser ses pertes.

        Les italiens passent un coup de rabot de 50 Mds pour présenter un budget équilibré, dès 2013 !!! étonnant non?

        Même les belges réussissent à virer leur premier ministre.

        A la place des français, je me méfierais car après les sénatoriales, ils risquent de se prendre un grand coup de règle sur les doigts. Enfin avec quelques valises supplémentaires, on devrait finir par arriver à boucher les trous.

  3. Avatar de Alexandria
    Alexandria

    Tant qu’à essayer de faire « quelque chose » en attendant la révolte des peuples, l’État français, ou les candidats à l’élection présidentielle, ne devraient-ils pas attaquer en justice Goldman Sachs, qui serait à l’origine de la dégradation des notes des trois banques françaises (Moody’s n’étant que l’exécuteur des basses œuvres), si l’on en croit le Wall Street Journal ? Comme c’est payant, voici ici (commentaire d’un certain Crazy World) le texte complet.
    L’annonçant avec trois semaines d’avance, cette aimable institution, à laquelle, éperdus de reconnaissance, nous devons notre prochain directeur de la BCE, l’impeccable M. Draghi, sans parler de M. Antonio Borges , Directeur du Département Europe du FMI , l’ observatoire parfait pour savoir ce qui se passe en Europe – oserait-on parler d’un montage “mafieux” –, a dû se goinfrer de CDS (émis par ses soins) sur le dos de l’Europe…

    1. Avatar de dissy
      dissy

      Sans compter que GS a truqué les comptes de la Grèce et il y a des bruits sur ceux de l’Italie aussi.

      1. Avatar de eric
        eric

        @ dissy ,je n’ai entendu aucunes rumeurs mais je suis sur que la france en a planque aussi de la dette
        les placards n’ont pas ete entierement vides

    2. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      @ Alexandria

      A ce sujet, lire les liens postés ci-dessus par Renou dans le bas de la file 5 (@Noux).
      Glaçant…

      1. Avatar de Alexandria
        Alexandria

        Ouais… Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. La plainte, j’la vois pas posée demain par nos autorités mafieuses…
        Faudra que des candidats propres sur eux se dévouent… Ça paraît désespéré…

  4. Avatar de richiou
    richiou

    La dette est un pouième de 20 ans de PIB.
    Les banquiers sérieux ne demandent pas à un couple de rembourser leur emprunt immobilier sur 1 an, mais 20, voir 30 ans..
    Un investisseur qui investit à 9h et veut avoir 5% de plus value à 17h n’est pas sérieux..
    A mon avis, il faut oublier les mots comme, compétitivité, rentabilité, profits, dettes, intérêts, etc, etc
    L’essentiel, c’est la vie et non pas l’épaisseur des liasses de billets de banque engrangées..

    1. Avatar de Jacques
      Jacques

      Il est vrai que réparti sur 20 ans ou 30 ans cela n’est pas énorme , a condition de pas continuer a faire des dettes pendant 20 ou 30 ans

      1. Avatar de thierry
        thierry

        ç’est clair, à condition que d’ici là on mène des politiques d’expansion et non de régression malthusienne et de politique du rentier à l’image de ce qu’applique la bce en conformité avec son mandat depuis le traité de maastricht…

    2. Avatar de step
      step

      La dette est un pouième de 20 ans de PIB.

      . Erreur classique, (média mainstream inside) . Un banquier sérieux ne vous accorde pas un prêt car vos voisins sont riches. Le PIB n’est pas les recettes de l’état.

      Un économiste stupide répondrait « oui mais l’état peut augmenter l’impôt ». C’est globalement faux dans le système actuel (libre circulation des biens/services/biffetons). L’argent/ les sociétés sont liquides et donc tombera dans un trou (ou paradis selon le côté de la barrière ou l’on est) fiscal x ou y. Le système est conçu uniquement pour s’aligner sur le moins disant (moins cher, moins social).

      Les banquiers sérieux ne demandent pas à un couple de rembourser leur emprunt immobilier sur 1 an, mais 20, voir 30 ans..

      Un banquier sérieux devrait empêcher un achat dont le montant en intérêt dépasse un pourcentage modeste de la valeur du bien. Exit les prêts sur plus de 20 ans.

      Un investisseur qui investit à 9h et veut avoir 5% de plus value à 17h n’est pas sérieux..

      Ce n’est plus la réalité, renseignez vous sur le HFT les 5% de gains c’est de l’ordre de la seconde. L’investisseur est un mot de novlangue pour ne pas les appeler spéculateurs…

      A mon avis, il faut oublier les mots comme, compétitivité, rentabilité, profits, dettes, intérêts, etc, etc
      L’essentiel, c’est la vie et non pas l’épaisseur des liasses de billets de banque engrangées..

      Tout à fait d’accord, l’argent ne fait pas le bonheur, mais la pauvreté fait le malheur. Le but du combat qui va avoir lieu n’est pas la richesse pour tous mais éviter la pauvreté pour presque tous…

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Step.
        « mais éviter la pauvreté pour presque tous… »

        HA BON…????????????????????
        Faudra en parler aux 48 millions de cowboys qui survivent des bons d’alimentation de leur gouvernement, alors.
        Et remarque générale, les prêts immobiliers sont sur 30 ans, maintenant. Histoire d’étaler la dette et d’augmenter les intérêts.
        Parce que vous croyez encore être « riches »…????
        En dessous de 100 millions de capital, vous n’êtes que de la valetaille, mes pauvres gars.
        Et vous allez très vite le découvrir avec la crise en cours.

        Eviter la pauvreté pour tous… Tu parles.

      2. Avatar de step
        step

        @ Yvan.

        Le combat qui « VA AVOIR LIEU ». Je n’ai en aucun cas dit le combat actuellement mené par nos (très chères) édiles. Je pourrai aussi dire : « le combat qu’il va falloir que nous menions une fois le stade du chaos post-banqueroute dépassé ». La nuance est plus explicite ? Je te rassure, pour moi ce combat n’est même pas entamé, le gros des gesticulations actuelle ayant comme but de protéger les préteurs (et non pas les citoyens).

        Les prêts sur 30 ans: ce n’est pas parce que c’est coutumier que ce n’est pas néfaste.

        Je ne me fais aucune illusion sur ma richesse, ne t’inquiètes pas.

  5. Avatar de --- ... ---
    — … —

    La SocGen, et les embrouilles au Brésil et à Singapour, il y a déjà 20 ans. Des pertes dissimulées à la Cour des Comptes, ca rappelle qq chose ?
    http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CAB86015817/le-trou-de-la-societe-generale.fr.html

    1. Avatar de renou
      renou

      Les pillés ont toujours fait les poches des toubabs…

  6. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Et si les banques étaient toutes des crédits lyonnais, capables de déclarer une année un bénéfice important et d’être en faillite l’année suivante ?

    1. Avatar de step
      step

      pourquoi « et si » ?

  7. Avatar de taratata
    taratata

     » Jamie Dimon, le Pdg de JP Morgan Chase, vient d’engager un bras de fer avec les plus autres autorités internationales de régulation financière, le Comité de Bâle, lui-même émanation de la Banque des règlements internationaux. Il prend à témoin le président des États-Unis pour dénoncer des mesures « anti-américaines » qu’il ne veut pas voir appliquées aux établissements américains. Offrant une parfaite image de la réalité du pouvoir et de la puissance de ces nouveaux riches que sont désormais les mégabanques.  »
    Aujourd’hui , sur france-info , un grand ponte de l’europe ( son nom m’a échappé ) a évoqué la guerre ………

  8. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 14 septembre 2011 :

    Grèce : la banque ATEbank solliciterait une aide.

    La banque ATEbank, contrôlée par l’Etat grec, a annoncé mercredi que si les retraits continuaient, elle aurait recours à l’Assistance d’urgence à la liquidité (ELA).

    L’Assistance d’urgence à la liquidité (Emergency Liquidity Assistance, ELA) est une des options à la disposition de la zone euro pour maintenir les banques grecques à flot au cas où le pays ferait défaut sur sa dette souveraine.

    La banque centrale européenne (BCE) la définit comme un soutien des banques centrales dans « des circonstances exceptionnelles et au cas par cas à des marchés ou des institutions temporairement à court de liquidité. »

    Les prêts sont attribués à la discrétion des banques centrales nationales bien qu’ils doivent être approuvés par la BCE.

    ATEbank a annoncé une baisse de 12,5 % sur un an des dépôts lors de ses résultats du premier semestre.

    Grèce : taux des obligations à un an : 141,800 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 74,488 %.

    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 29,824 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 25,680 %. Record historique battu.

    1. Avatar de sylla
      sylla

      141,800 %!?!
      c’est l’olympe!
      çà devrait geler à ces hauteurs pourtant…

    2. Avatar de Pol
      Pol

      @BA
      Non BA, la Grèce ne faillira pas, et elle sera maintenue dans la zone €,
      Oui, la spéculation sur les pays de la zone sera stoppée dans quelques semaines par l’émission d’eurobons
      Oui, la dette de la BCE sera apurée par l’inflation

      votre pari est réversible !
      un ex-banquier

      1. Avatar de BA
        BA

        « la Grèce ne faillira pas, et elle sera maintenue dans la zone €,
        Oui, la spéculation sur les pays de la zone sera stoppée dans quelques semaines par l’émission d’eurobons
        Oui, la dette de la BCE sera apurée par l’inflation »

        … Oui, vous verrez l’iPad que vous avez commandé, dans votre petit soulier, le 25 décembre 2011 au matin.

      2. Avatar de Michel65
        Michel65

        Les Zeurobonds, leur mise en place va être longue, pas simple du tout au niveau politique. Un débat public sur le fédéralisme devra être mené, avec peut-être un référendum populaire. Non je rève , je m’égare. Mais en tous cas pas la réponse à court terme aux problèmes qui font l’actu pour la zone euro.
        Mais c’est vrai que la finance les réclame,trés fort, on s’en ai rendu compte. Chouette un outils financiers de plus pour spéculer.

  9. Avatar de Julien
    Julien

    Comment ne pas se rappeler les avertissements de ceux, rares, qui expliquaient qu’il fallait prendre le désendettement par l’autre bout, celui des banques, et que cela serait beaucoup moins onéreux à l’arrivée ?

    L’avantage d’un raisonnement contre-factuel, c’est qu’il est impossible à contredire.

    1. Avatar de Horadez
      Horadez

      Pourtant votre commentaire montre le contraire. En tout cas le désendettement n’a pas permis, ni à la Grèce ni aux autres pays PIIGS, d’échapper à ce processus infernal.

  10. Avatar de eric
    eric

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=28747d8693f6bd49a9fa6430eb8d3951
    Voila la democratie a l’europeenne,d’ailleur la seule fois que j’ai entendu parler de democratie depuis le debut de cette affaire,c’etait pour dire, que pour commencer a bricoler leur navire de sauvetage il fallait que les differents parlements se reunissent etc etc se qui retarderais le dispositif etc etc

    1. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      En tournée dans toute l’Europe…
      Angela et Nicolas : les Thénardier voyagent.
      Adapté librement des « Misérables » de Victor Hugo.
      Bientôt près de chez vous!

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Ah si l’humour belge pouvait sauver l’Europe !

  11. Avatar de Johannes finckh
    Johannes finckh

    Rien, décidément, à part les restructurations, ne pourra faire reculer la dette!

  12. Avatar de JT Gio
    JT Gio

    @François Leclerc
    pouvez-vous éclairer ma lanterne ? J’ai laissé ce post il y a quelques jours mais je n’ai pas obtenu de réponse :

    Il y a quelques mois, l’exposition des banques françaises à la dette grecque était faramineuse. Si j’ai bien suivi, les banques se sont débarrassées des bons du trésor grec grâce à la BCE : aujourd’hui, elles n’en détiennent plus que pour 8 milliards (selon Le Monde), le reste étant détenu à présent par la BCE. Si la Grèce fait défaut, j’arrive à concevoir ce qu’il adviendra de ces 8 milliards, mais quelles seront en revanche les conséquences pour la BCE qui détient désormais l’essentiel de la dette grecque.
    De plus, cette dernière s’est engagée à fournir des liquidités en « quantité illimitées ». Dans ces circonstances, que peut-il arriver aux banques si la source est intarissable ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      La dépréciation du portefeuille de la BCE pourrait avoir pour conséquence une dépréciation de l’euro en théorie. En pratique, il pourrait se déprécier seulement face aux devises qui n’ont pas adopté des mesures encore plus spectaculaires, ce qui n’est pas le cas de la FED et du dollar, après deux assouplissements quantitatifs.

      Sauf que… la politique de rachat des obligations européennes a donné lieu à une « neutralisation », c’est à dire que la BCE a dans le même temps extrait les sommes de la masse monétaire pour prévenir l’inflation, conformément à son mandat. Ce que ne fait pas la FED.

      1. Avatar de Hervey

        Ainsi donc pour continuer à jouer on fabrique de la monnaie. Vient-on de fabriquer à grande échelle dans le domaine des échanges le mouvement perpétuel?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Hervey

          Aux États-Unis oui, en Europe non (ou pas encore…).

      2. Avatar de sylla
        sylla

        @JA
        « la BCE a dans le même temps extrait les sommes de la masse monétaire »

        « extrait »? çà marche comment?(elle rachète avec quoi?)

        la masse monétaire diminue au fur et à mesure des rachats par la BCE?
        elle a combien de marge (la masse monétaire)?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Sylla

          C’est très simple : la BCE collecte des dépôts des établissements financiers de la zone euro, à maturité d’une semaine, via des appels d’offres, dépôts qu’elle rémunère à taux variables. C’est un placement sûr pour les banques. Observez le marché interbancaire : les banques préfèrent déposer leur argent à la BCE plutôt que de se le prêter entre elles.

      3. Avatar de JT Gio
        JT Gio

        Donc si je vous suis, tout va « bien » tant que la BCE inonde les banques de liquidité… En revanche, si l’effondrement n’est pas possible en vertu de ce que vous venez de me dire, cela signifie que le seul moyen de sortir de ce bourbier sera de porter au pouvoir les personnes qui sont favorables à un vrai changement, ce qui est loin d’être gagné. En ce sens, le capitalisme est-il réellement à l’agonie comme le prétend Paul? Les peuples à l’intérieur du système le sont, mais le système semble toujours vaillant.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ JT

          Cela permet simplement de gagner du temps, ce n’est pas encore le mouvement perpétuel en Europe : elle n’a pas les moyens de le faire, l’euro ne jouissant pas du privilège exorbitant du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

      4. Avatar de sylla
        sylla

        à JA

        merci!
        euh… c’est la réponse à quelle question en fait? à l’extraction, je crois comprendre.

        elle sert de banque aux banques, et avec les dépôts de celles ci, qu’elle rémunère, elle achète des obligations « pourries »?

        Pour la « neutralisation », çà ferait double dépense (1 pour acheter, et 1 neutralisé? +une rémunération) alors? Vous pourriez réexpliquer cette « neutralisation », je crois que je patauge?

        Et en gros, elle peut faire çà pdt combien de temps, ou à hauteur de combien?

        « Observez le marché interbancaire » ce soir, c’est plutôt les étoiles que j’observe 🙂 (on fait comment pour l’observer, le marché inter bancaire? Je regarde le ted spread, mais ce n’est pas européen, je crois)

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Sylla

          Oui, je répondais à votre question sur la nature de la neutralisation par la BCE.

          Dans le détail, la BCE n’utilise pas les dépôts des banques auprès d’elle pour faire l’acquisition des obligations pourries. Cela fonctionne dans l’autre sens : la BCE achète les obligations pourries (en créant de la monnaie, ce qui augmente la masse monétaire), puis une fois le montant des acquisitions connu, elle fait un appel d’offres afin que les banques commerciales déposent de l’argent sur ses comptes, qui sera rémunéré à un taux variable, de façon à compenser plus ou moins le montant des acquisitions d’obligations. Jusqu’à présent, ces appels d’offres ont toujours eu pour résultats des offres de la part des banques beaucoup plus élevées que les besoins de la BCE (parfois d’un facteur 10).

          La limite avant de tomber dans du quantitative easing comme la FED, c’est évidemment la capacité des banques commerciales à déposer de l’argent sur les comptes de la BCE. Si cette dernière venait à devoir acheter des montants d’obligations pourries (un sauvetage de l’Italie ou de l’Espagne par exemple) qui dépasse les montants que les banques commerciales peuvent déposer auprès d’elle, il y aurait une augmentation nette de la masse monétaire, avec en théorie un pseudo-risque d’inflation et de dévaluation de l’euro.

      5. Avatar de sylla
        sylla

        Julien Alexandre,

        D’accord, merci! Donc, si je suis bien, tant que l’économie « ne repart pas », la BCE crée la monnaie 1 pour racheter les obligations qui gênent (les banques? les habituels acheteurs en tout cas.*) et qu’est obligé d’émettre l’état pour éviter l’explosion sociale et la panne économique 2 pour servir un taux attrayant envers les banques afin de limiter la masse monétaire induite par 1.
        Et si çà ne repart pas rapidement, c’est une inflation de la masse monétaire.

        Ici, je ne comprends pas le jeu : d’un coté les banques sont quelque peu détournées du financement de l’économie réelle, de l’autre l’état s’endette pour tenir en place ce qui reste d’économie réelle et de liens sociaux (je noircis le tableau, mais en gros, c’est çà, la séparation de l’économie, du social et du politique étant pour les besoins de l’analyse et par les nécessités pratiques de la fonction), après la vague mondiale d’ »efficience » ( 😉 ) des marchés.

        Ce serait donc parti…pour « ne pas repartir », alors en fait? Et cela risquerait de faire avorter le coté « unique » (monnaie et peut être même marché). Du coup, je comprendrais mieux les empressements américains…: autant imprimer tout de suite. Sauf que sans niveau politique légitime et reconnu comme tel dans ce domaine (la BCE agit bien contrairement à ces principes statutaires de base ici… mais priorité à la monnaie unique, c’est à dire au marché unique, je pense) : impossible sauf quelques temps…qui n’ont qu’un temps.

        Le facteur 10 que vous citez me rappelle comme le dit mr Jorion que la monnaie ne va pas là où elle est la plus efficiente, même du point de vue de la plus value globale (point de vue purement mercantile), comme lors de la crise subprime, où ce fut des établissements financiers qui furent soutenus, et non pas les « endettés », ce qui continue somme toute de coûter beaucoup au « système ».

        (* : sur ces sujets, une dernière question : vous auriez un lien d’un billet ou de commentaires, ou un mot clé, sur le mécanisme qui permet de spéculer à la baisse? Je n’ai jamais réussi à comprendre comment on pouvait gagner de l’argent de cette façon. En vendant ses titres, oui, mais directement à la baisse…(en passant, çà couplé avec le discours : « de la redistribution, oui, mais la redistribution de la croissance »(O.Pastré, sur France cul.. Pourtant pas un « extrémiste ».), çà me fait toujours bizarre. Je ne suis pas économiste, c’est peut être pour cela…))

    2. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      1/ La BCE prend en garantie de ses liquidités des actifs que les banques lui fournissent. Même si elle manifeste de la complaisance sur leur qualité, il y a des limites à l’exercice. A un moment donné, il faut renflouer les banques, soit en les recapitalisant, soit en souscrivant à leurs émissions de titres hybrides, soit en garantissant leurs emprunts. Ca, c’est la théorie, dans la pratique, dans le contexte actuel, tout ne marche pas si facilement !

      2/ La BCE n’est pas une banque comme les autres. Elle peut avoir un capital négatif (!) et émettre de la monnaie pour se renflouer. Une banque centrale ne fait pas faillite ! Elle peut aussi – elle l’a déjà fait – demander à être recapitalisée au sein de l’Euro-système (le regroupement des 17 banques centrales des pays membres de la zone euro).

      1. Avatar de Alexandre Letourneau
        Alexandre Letourneau

        Et dans ce scénario comment ça se passe lorsque l’on se trouve dans une stagflation ?
        Ce mécanisme fonctionnait tant que nous étions en déflation mais dans le cas d’une inflation cela me semble très tendu. (je parle de la création monétaire sans neutralisation)

      2. Avatar de francis
        francis

        Ok, mais la BCE ne frôle t-elle pas l’abus de biens sociaux?
        Il n’est dans ses statuts d’acheter des dettes souveraines des États membres.En cas de défaillance de ces dettes, la BCE engage la responsabilité des 17 Etats moins ceux qui ne sont plus solvable, bref ce que refuse à faire l’Allemagne la BCE le fait en partie pour elle. Cocasse non?
        Qui a parlé de souveraineté des peuples ou encore de peuple souverain?

    3. Avatar de Johannes finckh
      Johannes finckh

      Les banques ne risquent pas grande chose, en effet, car les banques obtiennent des liquidités qui couvriront toujours leurs créances pourries, moyennant quoi les déposants sont protégés à leur tour.
      Mais, vous le savez bien, cela ne crée aucune demande supplémentaire tant que ces liquidités ne quittent pas le circuit entre les comptes tenus par la BCE pour le compte des banques.
      S’agissant de fonds que des particulier retireraient en faisant la demande à leur banque, ces fonds supplémentaires seront à leur tour retirés de la circulation par les particuliers, pour l’essentiel (la trappe aux liquidités).
      Si ces fonds reviennent pour acheter des actifs, la bourse remontera (un peu), et certains vont pouvoir se « refaire » en vendant à nouveau un peu de leur portefeuille.
      La situation est vraiment étrange!
      Le Japon vit ainsi depuis plus de vingt ans déjà!
      Et les autres pays occidentaux lui emboitent le pas.
      Cela ne résoudra pas le problème que les impôts sont toujours insuffisamment collectés en Grèce…et aux USA.
      Cela étant, cette étrange situation que ces liquidité supplémentaires ne déclenchent guère d’inflation est vraiment nouvelle dans l’histoire économique.
      Tout au plus assisterons-nous à une inflation exportée dans les pays émergents, car ces pays ne veulent pas perdre l’avantage compétitif en laissant monter leur monnaie, et ils vont émettre des liquidités à leur tour, liquidités qui, elles, vont faire demande dans les pays émergents.
      Jusqu’à quand sera-t-il possible d’aller sur ce chemin?
      Sans doute, ces pays vont devoir, peu à peu, augmenter leurs salaires, moyennant quoi, leurs avantages se réduisent quand même quelque peu.
      Malheureusement, de par le fait que les liquidités supplémentaire ne créeront pas d’activité économique supplémentaire en Europe, il n’y aura aucune possibilité de réduire la dette existante, ni publique ni privée, quelle que soit la politique économique engagée.
      Le seul moyen de réellement réduire le niveau de l’endettement serait la suppression de la rémunération du capital monétaire et financier, autrement dit, l’introduction du SMT…
      Sans cela, les charges des dettes vont indéfiniment alimenter, et toujours davantage, les fortunes monétaires.
      De tels déséquilibres qui s’aggravent causeront à eux seuls la paupérisation croissante du plus grand nombre, et il y aura toujours davantage de personnes qui survivront sans monnaie, ou, plutôt en crèveront.
      Au moins évitera-t-on des grandes déflations qui, elles, détruisent un pays en très peu de temps, et c’est le déclin lent et l’installation d’un néoféodalisme qui se dessine.

      1. Avatar de bertrand
        bertrand

        Déjà 3 ans que plus personne n’investit dans quoi que ce soit , toute l’activité et l’espoir d’activité sont morts.
        Aucune confiance , de la défiance.
        La trappe à liquidité est bien là , rien ne circule pour produire du profit , tout est placé en sauvegarde.
        Les grandes peurs moyennageuses sont là.
        Faillites , création d’entreprises pour faire faillite ????????non merci.
        Les gens veulent de la stabilité , de l’horizon clair à long terme…..
        Aucun gouvernement n’est à même de l’apporter.
        Passons nous des gouvernements.

      2. Avatar de CHR
        CHR

        « Cela étant, cette étrange situation que ces liquidité supplémentaires ne déclenchent guère d’inflation est vraiment nouvelle dans l’histoire économique. »

        C’est bien la raison pour laquelle dans les faits le système peut continuer d’exister encore longtemps. Tant qu’on maintient la population dans la précarité (déflation des salaires et limitation des crédits) les créances pourries pourront être rachetées par les banques centrales pour sauver le système sans que cela n’entraîne d’hyper-inflation. Le système (banque privées+ banques centrales) l’a très bien compris et sait qu’il faut geler cette nouvelle masse monétaire qui n’a pas lieu d’être en nous imposant l’austérité.

      3. Avatar de yvan
        yvan

        Bertrand…
        Va, lis et reviens :
        http://criseusa.blog.lemonde.fr/2011/09/14/investissement-productif-et-crise-aux-usa-une-explication-fondamentale-de-la-crise-presente/
        Peut-être comprendras-tu le Marx qui disait que le capitalisme vendra la corde pour le pendre.
        Car le pouvoir de l’argent n’existe QUE pour créer des rentiers. Ces rentiers ne produisant aucune richesse concrète, ils finissent par tuer le réel, et mourir aussi.
        Les gouvernements sont, COMME NOUS, sous la domination du système. C’est tout.

      4. Avatar de bertrand
        bertrand

        @ yvan
        ok c’est lu.
        on est bien d’accord je vois depuis 2 décennies des dirigeants fermer leurs entreprises pour faire travailler leur argent et non les hommes.
        Quelques années après ils ont tout perdu.
        L’argent ne vaut rien c’est plus volatil que l’essence.
        Pour faire du travail nul besoin d’argent que de l’intelligence.

  13. Avatar de Thomas

    Je ne sais si cela a été dit,

    Mais Frederic Lordon sera chez Daniel Mermet sur France Inter en direct de la fête de l’huma ce vendredi à 15 heures.

    Amateurs de phrases paraboliques, d’exemples inédits, de vocabulaire inconnu, de citations latines, de références cinématographiques, de rigolade et aussi de très sérieuse économie surtout, ne le manquez pas !

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Je ne dois pas être normal…
      Ce que dit le gars Lordon me parait transparent et d’une logique implacable…
      Bon, par contre, en humour, il a encore des progrès à faire, le zouave.

      1. Avatar de Nicks
        Nicks

        Ah, il me fait bien marrer moi…

      2. Avatar de Otroméros
        Otroméros

        A propos de F. LORDON , il serait judicieux qu’il lui soit demandé de vérifier si , dans la situation actuelle , il envisagerait encore LA SAISIE orchestrée de certaines banques ou plutôt….. :
        ——————————————————-

        Nationalisons d’urgence les banques françaises !

        Point de vue | LEMONDE | 14.09.11 | 11h07 • Mis à jour le 14.09.11 | 14h28

        par Philippe Brossard, économiste, président du cabinet de prévisions Macrorama

        L’Etat doit avoir une politique de gestion de son patrimoine très avisée, consistant à gérer sa dette au mieux, mais surtout à faire fructifier ses actifs.

        L’Etat doit avoir une politique de gestion de son patrimoine très avisée, consistant à gérer sa dette au mieux, mais surtout à faire fructifier ses actifs.AFP/DAMIEN MEYER

        La banque est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des banquiers. Il s’agit ici non pas d’une question de dogme politique, mais d’urgente nécessité financière et économique, pour trois raisons.
        En premier lieu, les banques françaises s’effondrent en Bourse sur le soupçon que leur capital serait insuffisant pour éponger les pertes que provoquerait le défaut de paiement d’un ou de plusieurs pays européen – ou si l’on évaluait à leur valeur de marché actuelle les prêts faits aux Gipsi (Grèce, Irlande, Portugal Espagne, Italie), plutôt qu’à leur valeur d’avant la crise. En théorie, le remède à ce mal est simple: il suffit que les banques émettent de nouvelles actions au prix actuel pour lever de l’argent frais et ainsi se « recapitaliser ».

        Les anciens actionnaires se voient alors évincés du contrôle de l’entreprise, sauf s’ils participent à l’apport de cet argent frais, et la confiance est rétablie. En pratique, il n’y a plus d’investisseurs privés qui souscriraient à une telle recapitalisation. Il paraît donc inévitable que la souscription vienne de l’Etat. Une formule alambiquée de recapitalisation consisterait à émettre des titres hybrides: ils ont la couleur des actions (pour les calculs officiels de solvabilité des banques), mais ont le prix (modique) des obligations pour les actionnaires existants, qui conservent leurs droits de vote anciens et tous leurs droits sur les dividendes futurs.

        Il va sans dire que ces titres hybrides trouvent encore moins d’acquéreurs privés en temps de crise que les actions simples et véritables. Il peut se trouver un actionnaire public complaisant pour acheter ces titres hybrides à un prix de faveur, comme le fit le gouvernement en 2009. Mais l’Etat n’a plus les moyens de cette complaisance.

        La seconde raison de cette nationalisation est que l’Etat doit avoir une politique de gestion de son patrimoine très avisée, consistant à gérer sa dette au mieux, mais surtout à faire fructifier ses actifs. Dans les circonstances actuelles, il semble de bonne stratégie d’émettre des obligations (à 2,5% sur les échéances de dixans) et d’acheter des actions des banques qui présentent un taux de dividende de 9%. Par ailleurs, les banques ont une valeur de marché (leur capitalisation boursière) représentant à peine 30% de leurs actifs. L’Etat devrait donc sur le moyen terme réaliser une belle affaire patrimoniale; même s’il faut enregistrer une moins-value sur les actifs, elle n’atteindra sans doute pas 70%.

        La troisième raison est la nécessité de restaurer la stabilité économique, ce qui n’a pas été fait en 2009. Il n’est plus possible d’accorder une garantie d’Etat aux banques tout en les laissant agir librement sur les marchés internationaux, prendre des risques et mener des politiques de rémunération extravagantes.

        EVASION FISCALE

        L’Etat, en nationalisant, doit pouvoir exercer ses responsabilités d’actionnaire majoritaire. Fini les déclarations sans suite sur l’évasion fiscale, la spéculation, les bonus indécents, la taille excessive des établissements. Place à l’action discrète et ferme de l’actionnaire public en conseil d’administration pour changer les équipes dirigeantes, les périmètres d’activités, les objectifs des entreprises, et les rémunérations.

        Comment ? Une objection à la nationalisation serait que l’Etat n’en aurait plus les moyens. Nous avons déjà parlé des facilités d’emprunter à long terme qu’offrent les marchés financiers. C’est une occasion à saisir, comme le rappelait Martin Wolf dans le Financial Times. Evaluons le coût d’une telle opération: l’Etat devrait se concentrer sur les plus gros acteurs: BNP, Société générale, Axa (l’essentiel de l’activité d’Axa, l’assurance-vie, est un métier de type bancaire, assis sur une rente fiscale en France).

        Leur valeur cumulée au prix de marché est de 62milliards d’euros. La prise de contrôle pourrait se faire à hauteur de 51%; et un bon nombre d’activités pourraient être rétrocédées: 1. les activités bancaires à l’étranger; 2.les activités non bancaires en France. Au total, sans doute, une bonne moitié de l’activité pourrait être revendue. L’opération pourrait ne coûter in fine qu’environ 15 à 20milliards d’euros.
        Article paru dans l’édition du 15.09.11

    1. Avatar de lisabg
      lisabg

      « ça » .. s’appelle un odieux chantage

    2. Avatar de Fredo
      Fredo

      Une analyse géopolitique honnête ne permet pas d’écarter cette possibilité…
      Malheureusement…

      1. Avatar de AntoineY
        AntoineY

        Une analyse géopolitique honnête ne permet pas d’écarter cette possibilité…
        Malheureusement…

        ok J’attends de voir cette « analyse geopolitique honnête ». C’est franchement ridicule.

      2. Avatar de yvan
        yvan

        Ils se disaient ça aussi en Allemagne en 33, AntoineY…

  14. Avatar de Tano
    Tano

    @ François Leclerc

    Je ne sais pas si vous pouvez m’éclairer sur le point suivant.

    Lundi, à BFM radio, j’ai entendu un gérant de fonds déclarer que la baisse des valeurs bancaires étaient dangereuse pour les porteurs de trackers répliquant la tendance sur le secteur bancaire. Jusque-là, je suis parfaitement.
    Mais il a ajouté ensuite que c’était beaucoup plus dangereux pour ceux qui détiennent des produits, je cite, « à réplication synthétique à base de swaps ».
    Là, je décroche.
    A moins que ce ne soit encore des produits à effet de levier, je ne vois pas trop ce que c’est. Et vous?

  15. Avatar de mura151
    mura151

    Où en est-on sur la crise en Europe ? les marchés tentent ce mercredi de rebondir sur trois informations :

    1)La conf call Sarko/Merkel/Papandreou signifie que L’Europe ne laissera pas la Grèce faire faillite mais qu’elle se dirige vers un « défaut organisé ». Comment organiser ce défaut. Deux solutions se présentent. Soit on nationalise les banques, soit on crée une structure de défaisance qui absorbe les actifs pourris. On se dirige apparemment vers la seconde solution.

    2) Larry Fink de BlacRock, un conseiller de plusieurs gouvernements européens, a dit ce matin que l’Europe doit envisager la mise en place d’une structure de défaisance sur le modèle du TARP ;

    3)Le plus grand expert mondial sur le TARP, Timothy Geithner, se rendra vendredi en Pologne pour participer à l’Ecofin, une première historique pour un Secrétaire au Trésor américain.

    Pourquoi Geithner fait le voyage ?

    Les Etats européens en difficultés (par exemple l’Espagne) ne sont pas en mesure d’implémenter un TARP au niveau national. Il faut donc une structure supranational. Seul le FESF peut le faire. Or, c’est il est très difficile de transformer le FESF en structure de défaisance. Là est le problème : la taille du FESF a besoin d’être substantiellement agrandie et il n’est pas sûr qu’il existe un volonté politique en Europe pour le faire.

    C’est là qu’intervient Geithner :
    pour expliquer comment un mécanisme de type TARP a fonctionné aux Etats-Unis, et que ce fut un succès merveilleux.

    Voilà à mes yeux la situation aujourd’hui et l’enjeu de la réunion de vendredi.

    1. Avatar de nounours
      nounours

      TARP, FESF ????

    2. Avatar de Un Belge
      Un Belge

      @ mura151

      Convaincante hypothèse, qui confirme à mon avis l’américanisation en cours (bon gré, mal gré) de la politique monétaire de la BCE.

      Sur le TARP ou Plan Paulson, Wikipedia propose un petit inventaire des réactions de l’époque, qui permettent de mesurer les options et les enjeux :

      L’investisseur Warren Buffett a affirmé que le gouvernement américain devrait acquérir les actifs toxiques au prix de marché, pas à la valeur aux livres des institutions financières. Il a de plus affirmé, en parlant des gestionnaires du Plan Paulson, qu’ils « devraient insister pour que les directeurs des institutions qui participent au programme doivent renoncer pour quelques années à recevoir une rémunération. Ils devraient, peut-être, éliminer les boni. » « … si quelqu’un veut vendre quelques milliards de ses instruments financiers au Trésor américain, il devrait au préalable en vendre deux ou trois milliards sur le marché et demander au Trésor américain d’égaler ce prix… Vous ne voulez pas que le Trésor américain soit un bouc émissaire» La société d’investissement de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, détient des institutions financières, dont Goldman Sachs, qui bénéficieront directement ou indirectement du programme
      .
      L’investisseur George Soros est opposé au Plan Paulson dans sa forme originale : « La proposition de M. Paulson d’acheter des MBS « toxiques » est un problème classique d’asymétrie d’information. Les titres en question sont difficiles à évaluer et les vendeurs en savent plus que les acheteurs : dans n’importe quel scénario d’achat, le Trésor américain se retrouvera avec la lie. La proposition amène son lot de conflits d’intérêt. À moins que le Trésor américain paie une surprime pour les actifs, le plan n’amènera pas de soulagement» (…)

      Joseph Stiglitz, « prix Nobel d’économie », dans un entretien au journal Le Monde a jugé que « le plan britannique qui consiste à injecter du capital aux banques » était une meilleure option. Estimant que le Plan Paulson ne s’attaquait pas à la racine du mal qui réside pour lui dans la chute du marché de l’immobilier (en 2011 : de la dette publique), il trouve que le « Plan Paulson consiste à faire une transfusion sanguine à un malade qui souffre d’une hémorragie interne ». Dans cet article, il préconise que les États-Unis adoptent un régime d’assurance-chômage plus généreux que celui actuellement en vigueur, sinon il craint que la situation n’empire. Il reprend les mêmes idées dans un article rédigé en anglais disponible en ligne.

      Paul Krugman, « prix Nobel d’économie » et chroniqueur au New York Times, a recommandé que, au lieu d’acquérir des actifs toxiques, le Département du Trésor devrait acquérir des actions privilégiées pour apporter du capital aux banques. Cela renforcerait la santé financière des banques, les encourageant à prêter, et le gouvernement recevrait des dividendes sur ces actions. Ce comportement ressemblerait à ce qui s’est produit pour surmonter la crise des caisses d’épargne américaine et lors de la mise sous tutelle de Fannie Mae et Freddie Mac. Ceci élimine le problème de l’évaluation des MBS à acheter. Cette approche ressemble à celle mise en place en Suède dans les années 1990 lors du sauvetage du système bancaire suédois.

  16. Avatar de Ando
    Ando

    Les charmes de l’austérité à l’anglaise.
    Unions Threaten ‘Unprecedented’ Industrial Action Across Britain Over Pensions
    http://www.huffingtonpost.co.uk/

  17. Avatar de Renaud Bouchard
    Renaud Bouchard

    Excellent décryptage.
    Voyez d’ailleurs en page deux du quotidien Les Echos, en date du mercredi 14 septembre 2011, l’article de Pierre-Alain Furbury intitulé : « Prisons: Sarkozy promet 80.000 places de prison à l’horizon de 2017. »

    L’arbre des possibles ne demande qu’à être complété: http://www.arbredespossibles.com/

    L’actualité et l’incompétence s’accompagnent des délires les plus fous: Le ministre des Finances polonais, M. Jan Vincent-Rostowski, s’alarme du « danger » qui pèse sur l’Europe, avec la crise de la Grèce. Il va jusqu’à évoquer le risque de conflit armé devant le Parlement de Strabourg. Lisez ici:
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-pologne-envisage-la-guerre-en-europe_262404.html#xtor=AL-241

  18. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    A voir absolument Video sur la crise en cours avec Eric Toussaint (CADTM)
    Dans l’oeil du cyclone
    http://www.cadtm.org/Video-Dans-l-oeil-du-cyclone-l

    1. Avatar de taratata
      taratata

      Toussaint ou le nez dans le guidon !
      Pendant ce temps-là les banques flambent ! ( ? )

  19. Avatar de Cpourquand
    Cpourquand

    Il y peut-être maintenant 2 mois, j’avais écrit sur ce blog que bientôt nous n’entendrions plus parler de la Grèce, mais des USA.
    Cela se confirme. Les BRICS vont aider l’Europe, c sûr.
    Reste les USA, Japon, et Royaume-Unis qui nous préparent à bien des surprises. Il ya aura encore à cette occasion une crise grave, mais en ce qui concerne l’Europe, nous prenons le bon chemin.
    Restera à abondonner le dollar comme monnaie de référence, et réguler le système financier.
    Cela se fera avec un pistolet sur la tempe des politiques, comme en ce moment, pour qu’ils se bougent.
    J’ai maintenant grand espoir que tout cela ne finisse pas dans un bain de sang.
    (Même si une grave crise (USA) nous attends très bientôt. Novembre ?
    Ouf ! nous l’avons échappé belle !
    A vos claviers pour parler de ce nouveau monde qui nous attends.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Non non, Cpourquand.
      Les US ne peuvent se permettre de perdre leur place de deal.. leader. Donc, sans révolution de plusieurs pays du G8, nous nous dirigeons vers une guerre US-Chine.

  20. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 15 septembre 2011 : « Joyeux anniversaire, Lehman Brothers ! Trois ans déjà ! »

    Trois ans après Lehman Brothers, un air de déjà-vu.

    Comme en 2008, on va donc soutenir le système bancaire et assurer la liquidité. Et probablement qu’en 2012, on permettra aux banques, comme en avril 2009, de prendre encore plus de libertés avec les règles comptables, en un mot de truquer leurs comptes, pour faire remonter la Bourse et revenir la confiance. On aura alors, une fois encore, colmaté le système financier avec quelques Rustine bien calibrées.

    Mais, comme en 2008, ce ne sera qu’un cache-misère destiné à dissimuler l’essentiel : on n’a pas résolu les problèmes de fond, à l’origine même de la crise, et qui sont devenus si gros que l’action des banques centrales ne peut suffire.

    « En 2008, si on a sauvé les banques, ni l’État américain, ni la Fed ne sont parvenus à résoudre la crise immobilière américaine, à l’origine même de la crise et qui continue à peser sur l’économie », souligne encore Maurice de Boisséson, chez Octo Finances. Qui poursuit :

    « En 2011, personne non plus n’est en mesure de résoudre les problèmes de dettes publiques, désormais trop énormes pour être absorbés autrement que par un appauvrissement généralisé. »

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20110914trib000649342/trois-ans-apres-lehman-brothers-un-air-de-deja-vu.html

  21. Avatar de vigneron
    vigneron

    La chronique de François devient un must dans les endroits où l’on pense.
    Marc Voinchet a fat une longue citation d’extraits des « Vérités Dérangeantes » ce matin sur France Q en introduction d’Emmanuel Todd à 7h20. L’a bien répété trois fois « François Leclerc sur le blog de Paul Jorion »…
    Bon ok, manifestement ce has-been de Todd ne connaît rien de François, puisqu’il n’a pu dire pour tout commentaire de la citation « je suis frappé par le catastrophisme qui règne en France dans l’approche de la Crise »…
    Peu importe Todd, j’imagine que, même tardive, François doit être heureux de cette reconnaissance..

  22. Avatar de fujisan

    « Comment ne pas se rappeler les avertissements de ceux, rares, qui expliquaient qu’il fallait prendre le désendettement par l’autre bout, celui des banques, et que cela serait beaucoup moins onéreux à l’arrivée ? »

    Heu… L’autre bout ce sont les personnes, pas les banques !

    Il faudrait rappeler que si les tombereaux de liquidités au lieu d’être distribués gratuitement aux banques pour tenter en vain remplir le tonneau des Danaïdes, cet argent pouvait être distribué à chaque personne afin de se désendetter.

    Pour ma part, j’aurais bien vu l’émission pour chaque personne d’argent dédié uniquement au désendettement. Ce pourrait être des «chèques désendettement» à durée limitée (et tant pis pour ceux qui n’ont pas de dettes comme moi…). Est-ce que ça conviendrait aux Jducac de la Terre pour qui la dette est LE péché capital ?

    On est face à un surendettement généralisé et ce n’est pas en ajoutant des dettes sur des dettes qu’on s’en sortira. Les états, la BCE… ont déjà mangé leur chapeau néolibéral pour «sauver» leurs banques chéries considérées comme seul et unique moyen de financer, alors à condition exceptionnelle solution exceptionnelle.

    1. Avatar de Nicks
      Nicks

      C’était la solution en effet…

      1. Avatar de CHR
        CHR

        non ce n’est pas la solution.. la seule solution raisonnable c’est que les créanciers ne retrouvent pas leur argent! ils connaissaient les risques et ont perçu un intérêt pour ça (de plus il ne faut pas jouer avec la création monétaire, c’est dangereux).

      2. Avatar de Nicks
        Nicks

        @CHR

        La solution était de resolvabiliser les débiteurs hors finance, ce qui effectivement ce serait soldé par des pertes sèches pour les gros risqueurs. Quant à la création monétaire, elle est nécessaire aujourd’hui pour éviter le chaos, mais il faut l’accompagner pour éviter les dérapages.

    2. Avatar de Johannes finckh
      Johannes finckh

      Bonne idée, mais sachez qu’un désendettement des plus endettés ainsi obtenu éteindra les créances à leur tour, forcément. Les « chèques désendettement » paieront alors les créanciers qui devront se contenter de cela.
      A supposer qu’ainsi les dettes sont annulées ou presque, cela conduira à un retour massif en banque de beaucoup de liquidités. Comment éviter alors une forte poussée inflationniste du fait que ces liquidités vont pousser à la hausse très spéculative les actions par exemple.
      Eclairez-nous sur le mécanisme complet de votre proposition.
      J’ai noté la « durée limitée de validité » de ces chèques. N’est-ce pas une forme de SMT (monnaie ou plutôt « dette » fondante) qui s’introduit ainsi et qui poussera les taux d’intérêt vers le bas?
      Je crains, pour ma part, que la fuite dans la monnaie liquide serait encore accentuée, car un créancier qui se voit remboursé avec un « capital fondant » préfèrera la détention de billets mis en coffre. On aggraverait la trappe aux liquidités!

      1. Avatar de Nicks
        Nicks

        On contrôle les capitaux et on restructure le secteur financier. Cela devrait aider à éviter une inflation trop sévère ou au contraire la captation exclusive des liquidités par la finance. Oui bien entendu, pour restructurer la finance , il faut une volonté politique largement partagée…

    3. Avatar de fujisan

      @JF
      Je n’ai pas de solution miracle, mais face à cette sur-accumulation de dettes, nous avons une sur-accumulation de créances et donc l’un comme l’autre doivent dégonfler de concert. Refuser d’affronter cette question, c’est s’enfoncer dans une spirale de sur-endettement (et donc de sur-accumulation de créances) qui va inévitablement s’effondrer de façon chaotique. Par exemple, en contrepartie des «chèques désendettement», les états pourraient saisir les assurances-vie et autres fonds de pension pour les reprendre (avec décote et/ou plafonnement) dans les pensions par répartition. Pour les créances sur d’autres états, on pourrait concevoir une chambre de compensation pour échanger entre états leurs dettes publiques respectives. Un dette de l’état sur lui-même s’annule. C’est une solution politique à débattre sur l’espace public, ce que refusent tous les partis dits « démocratiques » qui sont toujours dans le déni, des repères de démagogues fainéants et couards.

      1. Avatar de Johannes finckh
        Johannes finckh

        nous sommes bien d’accord! Les créanciers y laisseront bien quelque plumes!
        C’est ce que je prône avec le SMT. Seulement, mon idée fermera définitivement la trappe aux liquidités, alors la vôtre l’ouvre en grand!

  23. Avatar de yvan
    yvan

    Ca a l’air d’être parti pour un deubeul dip :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/14/l-europe-est-bien-menacee-par-une-crise-du-credit_1572422_3234.html
    « Dans ce contexte, il existe un « risque de cercle vicieux entre la dette souveraine, le financement des banques et la croissance négative », estime le très influent Comité économique et financier, changé de préparer le programme des discussions entre les ministres. »

    Monsieur Leclerc.
    Ce « comité »… c’est le lobbying des banques..???
    Auquel cas, elles ont bien le pouvoir et c’est lamentable.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Bon. Ca se confirme :
      http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20110914trib000649342/trois-ans-apres-lehman-brothers-un-air-de-deja-vu.html
      « La crise de 2011 se révèle potentiellement plus grave encore que celle de 2008. »

      Heureusement que nous avons maintenant l’habitude…
      Bonne crise à tous. 🙂

      1. Avatar de d0d01
        d0d01

        … à tous ceux qui se résigneraient à l’endosser toujours un peu plus

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Les économistes en question, liés à l’UE,
      reconnaissent enfin qu’il ne s’agit pas d’une crise financière, mais systémique.

      Ils auraient du lire quantité d’économistes marxistes qui annoncaient une crise de suraccumulation classique, seulement retardée par l’empilement des dettes.

      Mais qu’ils ne comprennent rien n’est pas plus mal.
      Qu’auraient-ils pu faire de toute façon?
      C’est aux peuples d’en finir avec un mode de production obsolète,
      d’engager la révolution de civilisation;.

      A ce propos lire
      Bonnes feuilles de Écosocialisme de Michael Löwy
      http://www.contretemps.eu/lectures/bonnes-feuilles-%C3%A9cosocialisme-michael-l%C3%B6wy

  24. Avatar de TELQUEL
    TELQUEL

    En lisant l’article de la tribune » 3ans apres Lehman Brothers
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20110914trib000649342/trois-ans-apres-lehman-brothers-un-air-de-deja-vu.html,
    J’ai ete tres surpris par cette remarque : »Sauf pour ceux qui, comme aux États-Unis ou en Angleterre, ont mis leur banque centrale à leur service pour monétiser leur dette en faisant tourner la planche à billets, et considèrent qu’à long terme, on sera tous morts. »
    Evidement vu sous cette angle ,si ils partent du principe que rien ne pourra sauver le systeme, qu’il est trop tard!

    1. Avatar de liervol
      liervol

      A long terme on sera tous morts, n’est qu’une formule qui fait référence à Keynes à qui elle est emprunté.

  25. Avatar de taratata
    taratata

    Influence de gens comme vous , François Leclerc ou Paul Jorion ? Allez savoir ! En tous cas ce matin Fr. culture entre 8h. et 9h. un parler-clair qui m’a bien étonné .

  26. Avatar de Johannes finckh
    Johannes finckh

    C’est vrai que la réponse via la planche à billets est assez inédite avant fin 2008.
    Sauf au Japon où cela est ainsi fait dep1991 sans conséquences autres que l’essentiel des Yens émis est accumulé et ne circule pas.
    Selon les estimations de la Bundesbank de juin 2009, 90% des billets, en valeur, ne circulent pas et sont thésaurisés un peu partout.
    Ainsi, sur les 800 Milliards en billets, surtout les grosses coupures de 500 et de 200 euros émis en zone euro, seuls 80 Milliards, ou même peut-être moins moins, circulent effectivement.
    On en a pour preuve le fait que les grandes coupures restent quasiment invisibles dans l’usage quotidien. Ils « circulent » sans doute parfois dans de grosses valises pour aller d’un coffre à un autre et réalisent alors, ponctuellement, une grosse transaction, assez rare.
    Quand un billet de 50 euros change de main dix fois en une journée, il aura opéré des transactions pour 500 euros.
    quand un billet de 500 euros reste sur place, il n’opère aucune transaction.
    En changeant de main une fois par mois, il réalise tout juste 500 euros de transactions quand un billet de 50 euros peut faire sans doute beaucoup plus en changeant de main très souvent.
    Il faut en déduire que la monnaie liquide, essentiellement les grosses coupures, mais pas seulement, sert très largement de valeur refuge, malgré le fait que la rémunération d’intérêts est nulle. Sans doute, le fait d’échapper aux contrôles, notamment fiscaux, constitue un grand avantage dont se servent beaucoup sous forme de dessous de table dans toutes sortes de grosses transactions.

    1. Avatar de Jacques
      Jacques

      C’est dans les valises pour nos politiques, on peut en mettre plus . Chut! il parait que c’est secret

  27. Avatar de liervol
    liervol

    Le Trésor britannique s’apprête à lancer une procédure devant la Cour européenne de justice contre la Banque centrale européenne. L’enjeu : la domiciliation des chambres de compensation.

    Non, le litige ne porte pas sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Ni même sur les rachats de titres de dettes… mais sur les chambres de compensation, preuve que les infrastructures de marché sont un sujet de place des plus sensibles.

    Le Trésor britannique a indiqué ce mercredi avoir entrepris des démarches auprès de la Cour européenne de Justice à l’encontre de la BCE. Concrètement, Londres reproche à la banque centrale une règle, publiée en juillet, stipulant que tout organisme prenant en charge des titres libellés en euros pour une exposition nette journalière de plus de 5 milliards de dollars sur une des catégories de produits doit être situé en zone euro.

    Pour le Trésor, cette règle va à l’encontre « de la loi européenne et des principes fondamentaux du marché unique en empêchant la compensation de certains produits financiers hors de la zone euro », explique à la Tribune un porte-parole du Trésor. « Nous sommes sur le point de lancer une procédure à l’encontre de la BCE », a-t-il ajouté.
    Christèle Fradin – 14/09/2011,

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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