Billet invité
Alors que le krach boursier bancaire européen s’amplifie, une courageuse bataille de mots est engagée par les autorités européennes. Le terme même de « krach » est proscrit, ainsi que la reconnaissance de l’insolvabilité des banques, potentielle si l’on veut être prudent, mais déjà avérée pour certaines d’entre elles. L’ineffable Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, déclare imprudemment que : « Quel que soit le scénario grec et donc quelles que soient les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face ». Eric Besson, le ministre de l’industrie l’a depuis contredit en affirmant que la question d’une recapitalisation « était totalement prématurée et à côté du sujet aujourd’hui ».
Dans la foulée, François Baroin, ministre français des finances, se lance et ose évoquer les euro-obligations depuis Bruxelles, avec comme précision restrictive qu’elles sont « un objectif final et non pas un point de départ ». La nouvelle d’une rencontre à Rome la semaine dernière entre Giulio Tremonti, le ministre italien, et le président de China Investment Corp., Lou Jiwei, ravive l’espoir d’une intervention salvatrice de la Chine sur les marchés, alors que selon le Financial Times, si les discussions se poursuivent, rien n’a été conclu. Les dernières rumeurs font état d’un refus des Chinois d’acheter de la dette italienne dans l’immédiat. La Chine réaffirme sa confiance dans l’euro mais veut discuter business plus avant. En raison de son énorme exposition à la dette italienne, BNP Paribas, prenait ce mardi matin la tête des pertes en bourse devant la SocGen.
Depuis Berlin, Angela Merkel et José Manuel Barroso mettent l’accent sur la finalisation du Fonds européen de stabilité financière, qui devrait selon eux intervenir à la fin du mois, et qui pourrait prendre le relais de la BCE sur le marché obligataire. Il pourrait également ouvrir des lignes de crédit à l’Italie et à l’Espagne, la première venant de se rendre sur le marché et de s’y brûler les doigts en raison des taux qu’elle a du consentir. La course d’obstacles que représente la mise en œuvre des nouvelles missions du FESF ne sera pas terminée pour autant, l’épreuve des ratifications par les parlements nationaux devant se poursuivre.
C’est à Washington que les mots les plus forts ont été prononcés. Parlant des Européens et de la Grèce, Barack Obama a déclaré que « ils sont en train de prendre des mesures pour ralentir la crise, mais pas pour l’arrêter ». Prévoyant que le G20 de novembre prochain devra travailler sur cette question et envoyant son secrétaire d’État à la réunion de l’Ecofin (les ministres des finances européens) qui débutera vendredi à Wroclaw, en Pologne. Car, a-t-il continué, « Un problème plus grave est ce qui se passerait en Espagne et en Italie si jamais les marchés continuaient à s’en prendre à ces deux très grands pays ».
Le président de l’Autorité des marchés financiers française, Jean-Pierre Jouyet, a de son côté été moins langue de bois en estimant que le risque actuel était une « restructuration plus poussée » de la dette grecque, sans aller jusqu’à en évoquer toutes les conséquences pour les banques.
Car il se confirme que les fonds monétaires américains continuent de fermer le robinet de leurs financements à court terme, plaçant certaines banques européennes dans une situation de plus en plus inconfortable. Celles-ci font assaut de déclarations à propos de leur solidité mais oublient d’évoquer les montants de leurs engagements, qui nécessitent des refinancements continuels. La crise de liquidité qui en résulte peut être combattue par la BCE, qui a ouvert un crédit illimité, mais elle se combinerait avec leur crise de solvabilité, si un nouveau défaut grec devait intervenir, ne permettant plus l’habillage actuel de leurs comptes (une dévalorisation des obligations de seulement 21 %).
Plus la valorisation des banques diminue en bourse, plus leur recapitalisation va diluer les actionnaires actuels, ce qui explique que les solutions discrètement à l’étude privilégient la mise en place d’un dispositif de garanties, comme il avait été déjà déployé, et que le FESF pourrait octroyer.
Cela doit se comprendre dans le contexte bancaire mondial, marqué aux États-Unis par la crise de Bank of America (BoA), conséquence à retardement de celle des subprimes. 30.000 emplois sont supprimés, des cessions d’actifs sont engagées à la hâte et des apports financiers recherchés, Warren Buffet s’étant déjà précipité sentant la bonne affaire comme a l’accoutumée. Les achats par BoA de Countrywide et de Merrill Lynch ne passent pas.
Les déclarations du Pdg de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, recadrent la situation réelle des mégabanques américaines. Il estime « anti-américaines » les dispositions du Comité de Bâle et déclare dans le Financial Times: « Je suis très près de penser que les États-Unis ne devraient pas être dans [les règles de] Bâle », estimant par ailleurs qu’il faudrait au secteur bancaire « de trois à dix ans » pour sortir des poursuites judiciaires entamées à propos des pertes dues aux produits structurés qu’il a vendus, et que leurs conséquences financières pour les banques soient absorbées. Les banques, a-t-il conclu, ne devraient pas être placées devant un telle double péril.
Au Royaume-Uni, la décision de George Osborne, le ministre des finances, était attendue. Il repousse à 2019 les mesures de séparation des activités bancaires (banque d’affaires et banque de dépôt) étudiées par la commission Vickers, qui sont déjà largement édulcorées puisqu’il est question de donner aux banques une grande latitude de manœuvre dans leur application. Des chiffrages exorbitants du coût des réformes sont avancés – jusqu’à 7 milliards de livres annuelles – afin de justifier ce report, tandis que les obligations convertibles (les CoCos) font leur retour attendu, afin de faciliter le renforcement financier des banques, en contradiction avec les recommandations de Bâle III.
Le secteur financier est sorti prématurément des soins intensifs et, ne parvenant toujours pas à régler par lui-même ses problèmes, demande qu’il lui soit accordé plus de temps avant de faire intervenir les mesures de régulation prévues. Au final, aucune des dispositions ne leur conviennent, y compris le renforcement de leurs fonds propres décidées par le Comité de Bâle.
Le mot de la fin revient à Angela Merkel, non pas en raison de son intervention sur les bad banks allemandes – sujet tabou – mais pour avoir proclamé que « la priorité absolue est d’éviter un défaut incontrôlé [de la Grèce] ».
On attend les actes avec impatience.
220 réponses à “L’actualité de la crise : LA GRANDE BATAILLE DES MOTS, par François Leclerc”
Ce soir, Notre Président s’adresse à la nation ( et pas en alexandrin )
selon les informations exclusives que je tiens du beau frère de la soeur du concierge de l’Elysée , la règle d’or, visant à « rassurer les marchés » sera confortée par:
– une taxe sur les chiens
-le retour de la vignette automobile pour financer la grande dépendance
– l’amnistie générale des fraudeurs du fisc, sous réserve qu’ils rapatrient leur pognon planqué en Suisse et ailleurs, placés dans un emprunt indexé sur l’or..et garanti promis, juré
_ la cession de la tour Eiffel et du château de Versailles à un fond chinois…..
Et surtout, le SMIC ne sera pas revalorisé au 1° octobre ( non mais! )
.
Je me demande même si on ne pourrait pas envisager une dévalorisation du smic…
Non, aïe! On a dit pas sur la tête !
Tout le monde recule … pour faire le grand saut.
Tenue exigée: parachute.
Doré, de préférence!
Parachutes oui! Dorés pour certains en plomb pour la plupart…Gard à l’atterrissage!
Si c’est en Côte d’or …..
L’or est plus lourd que le plomb 🙂
Les hommes ont toujours pris des risques
http://www.youtube.com/watch?v=u8vEcC0IxKA&feature=related
Gard, prend garde !
– Si c’est de l’or, garde-le.
– Si c’est du plomb, gare à toi.. toxique.
Ces histoires parachutées, trop facile!
En bref, ils ont tous joué et ont tous perdu, sauf si personne ne vient constater la fin de partie.
Mes excuses j’ai fait une erreur dans le lien
Toujours frôler la mort, la défier
http://www.youtube.com/watch?v=fq_fkHESF0c&feature=related
Vous trouvez qu’il y a une bataille des mots ?
Il règne plutôt une belle cacophonie et certains hommes politiques extrêmements bavards il y a quelques temps sont complètement silencieux.
Je citerai notamment notre président NS et Mr Juncker qui semble – sauf erreur de ma part – avoir totalement cessé de s’exprimer publiquement.
Cela pue au dela de l’inimaginable et toutes les armoires ne sont pas encore ouvertes.
Gare aux cadavres qui sortiront des bilans et surtout de l’hors bilan des banques.
« les marchés » sont dans leur mode normal : le pilotage à vue. Sauf que la vue est changeante dans des tons de gris à noir. La moins mauvaise tactique est donc le silence.
défaut grec? oui bien sur dit angela , mais CONTROLé. que çà ne coute rien aux allemands surtout pas aux banques allemandes.
Probable qu’en réalité personne ne sache quel effet domino pourrait entrainer une faillite grecque. En 2008, paulson et ses compères avaient sous estimé les CDS et AIG en laissant sombrer Lehman, qui sait quelle surprise va surgir des marchés secondaires si tout ca s’effondre.
Quand on voit les prix des CDS grecs qui ne cessent d’exploser jour apres jour, on se doute bien qu’on nage en eaux méchamment troubles.
Alors comme personne ne sait, on injecte tout ce qu’on peut, et on tente de rassurer en communicant uniquement sur les expositions du premier niveau. 1milliard par ci, un milliard par là. c’est rien du tout ma bonne dame. D’ailleurs hier le pdg de la socgen a bien dit que ses pertes (en millions) seraient negligeables en cas de défaut grec (le type qu’on fait suer pour un decouvert de 150 euros appreciera).
Oui mais combien de fois ont ils vendu le défaut partiel ou total de la Grèce via leurs CDS ??
Qui a les moyen de payer des garanties sur des titres qui n’existent pas x fois mais qui dans le marché du CDS existent à je ne sais quelle puissance ????
Peut être qu’il y a actuellement 1000 milliard d’euro à rembourser sur un défaut de la Grèce de 40% ?
Qui sait ce qu’ils ont vendus ?????????? 1000 milliards 10000 milliards sur la Grèce ect….
et ils ont fait quoi avec ces CDS en poche ???????????????
vers l’infini et l’au delà , ils marchent sur des œufs
Je pense que si ça tourne vraiment mal politiquement des événement financiers impensables pourraient se produire aux USA : du genre annulation des CDS pour ceux qui n’apportent pas un produit réel impacté par un événement économique également avéré. C’est le genre de décision que Roosevelt aurait pris. Des USA ça semble possible, de l’Europe et de ses C-M même pas en rêve.
Négatif, Bernique.
Obama est évidemment conscient de ce qui se passe, mais.. c’est le système qui le coince.
Autant que les républicains, d’ailleurs.
Soit, si une mesure est prise qui pourrait diminuer ne serait-ce qu’un peu la rentabilité des banques, la Chine « grandira » encore plus vite en finance.
A l’époque de Roosevelt, les US n’avait pas de concurrence.
Et donc, il a pu prendre des mesures réellement d’enfer sans qu’un autre pays ne lui fasse de l’ombre. (c’était pire ailleurs, aussi)
Et, comme je l’écris depuis quelque temps, les Chinois sont largement plus redoutables que les cowboys, coté fric. Car largement plus tordus et contrairement aux US, ont un combat à mener.
Illustration :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/14/pekin-pose-ses-conditions-avant-d-investir-davantage-en-europe_1571905_3234.html#ens_id=1268560
« La Chine est prête à investir davantage en Europe mais demande à être reconnue comme économie de marché. »
Sous-titré : notre chantage est clair : si vous ne voulez pas nous laisser une place dans les organes de contrôle mondiaux, on vous lâche.
à Yvan : et c’est bien ce qui est inquiétant et justifie la dégradation du AAA ricain d’un point de vue ortho-libéral. Par contre Oblabla ne sera pas éternellement président et si la finance commence à menacer le minimum de prospérité nécessaire pour maintenir l’outil « militaro-industriel », alors tout peut également arriver. N’oublions pas que Ron Paul est également isolationniste. La peur combiné du Tea Party et de la déclinance militaire pourrait à mon avis faire des « miracles »..
Bernique.
Je ne sais pas ce qui est le plus inquiétant :
– que les ricains aient des bases militaires partout sur terre et contrôlent la planète, ou…
– que les Chinois n’aient jamais cherché à envahir un pays. Sauf économiquement, bien sûr.
Il y a des bons jobs dans les chemins de fer grecs :
http://lecercle.lesechos.fr/node/37508
à Yvan : Le Nam viet en -111 (c’est vieux d’accord), la Corée en 1637, le Tibet… De manière générale Les guerres chinoise nous semblent différentes des notre car elle sont plus anciennes (guerres de types « dynastiques ») ou subies (guerre de l’opium,…). Je pense que c’est plutôt dû aux circonstances si la chine n’a pas commis de « grandes » guerres à caractère national … et pour cause le concept de nation y est plus tardif et arrive alors que l’empire du milieu domine déjà la quasi-intégralité de sa région géographique (par exemple faut traverser l’Himalaya pour embêter les indiens).
Au hasard : http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Nanzhao
Quand aux bases ricaines : c’est pas notre unique porte-avion qui assure notre sécurité.
Rebondissement aussi du côté du Front de Gauche avec un pavé lancé dans la mare:
http://www.liberation.fr/politiques/01012359413-melenchon-propose-le-smic-a-1700-euros-et-un-salaire-maximum
Difficile de proposer mieux alors que les champions de l’image UMP, PS et FN », se disputent le caviar sur notre dos.
J’espère que ce smic c’est pour 15 heures par semaine, de manière à ce qu’il y en ait pour tous.
Prenons tout à ces salauds de riches ! C’est ca ?
Sauf que :
– La France va atteindre les 60% de son PIB pour les dépenses sociales et le fonctionnement de l’état. Nous sommes en tête de tous les pays.
– La France c’est 9% de la population fonctionnaire contre 5% en Allemagne pour un service qui ne cesse de se dégrader.
Alors on fait quoi . On passe à 80% et on continu la gabegie ?
Pas tout, juste ce dont ils n’ont pas vraiment besoin.Mais il est vrai que ça fait beaucoup.
– Si vous préférez vivre entouré de malades et de miséreux, sans police ni justice, mais bien au chaud dans votre cage dorée, dites le clairement.
– Pourquoi voudriez vous que les services publics soient les seuls à ne pas se dégrader dans le pays, alors que, par intérêt ou par bêtise, nos gouvernants s’ingénient depuis des années à les restreindre ?
On provoque sciemment une crise mondiale, et on brise ce système économique basé sur la prédation aveugle et la concurrence barbare ?
Les 60% se répartissent de quelle manière, entre les dépenses sociales et le fonctionnement de l’état ?
100 milliards d’exonération de toute sorte par an.
Des centaines de milliards qui partent en fumée chaque année
vers des pays à taux d’exploitation plus élevés,
vers les paradis fiscaux, vers la spéculation.
Des nababs qui gaspillent les ressources de mille façon…
La redistribution des richesses, par expropriation du capital,
récupération de 100 % du produit du travail,
satisfaction des besoins, pas des parasites,
sans entretenir leur appareil d’Etat répressif en France,
impérialiste à l’étranger,
n’est que le simple bon sens.
Tout ordre social arrive au bout de ses contradictions.
Nous y sommes.
On peut en sortir par le haut, un éco-socialisme,
ou par le bas: l’agonie barbare du capitalisme
Au moins on a ni favelas, ni bidon-ville et la santé et éducation gratuite. Pas mal pour une terre d’accueil non productrice de pétrole comme la notre. Toujours à être négatif… Je vous jure… Liberté, égalité, fraternité que diable non ? Mais bon la mode c’est libertés, inégalité, rentabilité. Certes. Attention de ne pas être victime de la mode. (tel est votre nom de code)
D’où tirez vous vos chiffres? Est-ce la même source qui a servi d’argument pour allonger l’âge de la retraite chez nous, alors qu’en Allemagne il faut 35 ans de cotisations et non 42 pour ma classe d’âge?
Concernant les hystériques anti-fonctionnaires dont vous faites partie, sachez que leur nombre n’a pas doublé en 8 ans, notre dette, oui, malgré la réduction de leurs effectifs, . Parlons plutôt du pillage de l’argent public par les banques sous la forme de prêts aux collectivités aux conditions aussi obscures que dispendieuses….plusieurs d’entre elles sont étranglées (St Etienne etc..)
Aux surcoûts hallucinants de tous les travaux publics réalisés par nos groupes quasi-maffieux du BTP. Quoique , peut-être était-ce très intelligent de privatiser nos autoroutes (dixit Mr Zacharias, exPDG de Vinci: je les ai obtenues pour une bouchée de pain!!), ainsi, quand nous passons au péage, nous abondons indirectement les fonds de pensions US, quand nos caisses sont vides, très productif!!!! Où est la gabegie? Qui nous gère et comment?
le chiffre est en effet très rond et fort simple en regard de toute la complexité entreprise
: de la privatisation, des missions de service public, l’externalisation, des contrats avec personnels du privé rémunérés du budget de l’état ….
cela sans dire de la bureaucratisation du privé …
et se présente d’entrée comme quelque peu excessif, :
9 millions de fonctionnaires sur 60 millions d’habitants, soit au moins 1 sur 9, quasi 1 sur 7, en comptant dans ces 7 à 9, et les nouveaux-nés, et tous les enfants, lycéens, étudiants, et les personnes agés
aucun système, public ou privé, n’est à l’abri de ce qui s’annonce
Le lien:
http://www.liberation.fr/politiques/01012359413-melenchon-propose-le-smic-a-1700-euros-et-un-salaire-maximum
Exclusif Sarkozy nous parle de la situation économique de la Grèce(rires).
http://www.youtube.com/watch?v=Il4mCVEKGAo&feature=player_embedded#!
@Dissy
C’est (tristement) hilarant ! Merci.
D’autres aussi, c’est moins drôle
Misère.
Cette fois si c est vraiment la fin , ils commencent a se balancer entre eux:
http://www.20minutes.fr/economie/bourse/785902-live-crise-boursiere-direct-revelations-banquier-anonyme-font-plonger-bnp
Mouahahahah le vilain cafteur !!
Ne cherchez pas, le « banquier » anonyme c’est moi.
Je ne connais rien à rien et encore moins à la banque, et c’est juste un pari que j’ai fait avec un copain (soirée un peu arrosée) de gagner 1 million d’euros en moins d’une semaine.
Vu l’ambiance (de la bourse, et de la soirée), j’ai vendu du SG, du CA et de la BNP a découvert jeudi soir (sur une place étrangère).
J’ai couvert mes position SG et CA hier soir au vu de leur prix.
Comme BNP semblait traîner un peu, j’ai appelé une copine au Wall Street Journal qui a fait du bon boulot, assez facile quand même vu que tout le monde est prêt à croire n’importe quoi (surtout le vrai-faux, ou le faux-vrai, à vous de choisir).
J’ai couvert mes positions BNP ce matin vers 10 heures.
Résultat inespéré, plus de 20% de gains en cinq jours, pari gagné, avec quasiment rien en poche au départ.
Evidemment, c’est un fake … pour ce qui me concerne …
J’en conclus que les mots ont un pouvoir. Leur usage décide de la nature de la réalité admise. C’est l’idée de l’invention de la réalité et de la vérité avec stéroïdes. Si l’on nie assez fort la réalité, celle-ci ne gênera pas les puissants.
Cette idée de la réalité et de la vérité est en crise. Un ami parlait du principe de réalité. Si ce truc est une invention, la crise actuelle n’existe pas. Si ce n’est pas le cas, il est possible de rencontrer la réalité comme une chose indépendante de la volonté humaine.
Indépendamment des problèmes financiers et économiques horribles, cette rencontre avec une réalité indépendante de la volonté humaine est un événement considérable. Il faut réintroduire le réalisme dans la pensée moderne. Il faut renoncer à la notion de liberté comme le droit de faire tout ce que l’on veut. Il faut admettre son impuissance face à quelque chose de non humain.
Nos élites économiques me donnent l’impression de croire que la réalité et la vérité sont des inventions dont elles décident de la nature et de la forme. Si elles se remettent en question, elles renoncent à cette vision du monde qui remonte au moins à Kant si ce n’est pas à Socrate. En passant, ce sont tous les penseurs et philosophes tenant le haut du pavé qui tombent de leur piédestal.
Si la Grèce saute, le réalisme reviendra dans la pensée occidentale.
Il y a une alternative. Elle est signalée par Krugman. (http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/09/12/the-moral-hazard-of-underwater-zombies/)
Nos banquiers et nos penseurs n’ont rien à perdre. Ils peuvent tenir bon et continuer à prétendre que tout va bien, que tout n’est qu’une question de confiance et que toute personne raisonnable voit que tout repart comme avant.
Krugman note que cela a marché pour les républicains et tous les économistes qui affirmaient que l’effondrement de 2008 ne pouvait pas avoir lieu. Cette idée s’applique ici pour nos hommes politiques, nos banquiers et nos penseurs. Je ne suis pas aussi optimiste que Brad DeLong. Je ne crois pas du tout que ces gens admettront leur erreur.
Puisque la réalité et la vérité sont inventées, nier l’évidence devient possible et la réalité obéit au pouvoir.
Je suis fasciné par les conséquences de cette idée. Dénoncer le déni de réalité en devient vide de sens. Ce n’est que le déni de la vision de la réalité du dénonciateur qui intervient. Il est moins puissant, donc il a tort. L’erreur n’existe plus. Je ne vois pas comment une invention peut être une erreur quand elle est réelle et/ou vraie. Les personnes qui tolèrent la fraude sont les personnes qui s’adaptent à la réalité et à la vérité du lieu. La notion de fraude n’a plus le moindre sens. Une erreur soutenue par un puissant devient la vérité. Je me demande si le déni de la réalité est possible. Le puissant impose sa vérité et sa réalité. Le faible ne peut que se soumettre. Ce n’est pas un déni. Celui qui dispose de la vérité (inventée ou créée – je confonds les termes) fait partie d’une élite. Adhérer à cette vérité est entrer dans cette coterie. Se montrer capable de la défendre, fait de vous une étoile de cette coterie. Pour l’instant, je n’ai pas d’autre idée. Mais je suis convaincu que cela n’est pas le bout des conséquences de l’idée que la réalité et la vérité sont des inventions.
Cette crise est encore plus profonde que ce que je craignais.
Je ne le disais pas ainsi mais le résultat est le même .
Il y a déification du pragmatisme et du présent quand on « confond » réalité et vérité . Avec l’absurde et le néant au bout .
Craindre ne permet pas d’agir .
L’impatience , je ne sais pas .
pour l’or ou n’importe quelle valeur , du moment qu’elle fait foi , elle est vraie , elle fonde les sociétés . d’une illusion, on crée une réalité , même si c’est du vent , ou une chimère plus exactement.
on vit sur des mythes qui nous obligent à avancer et à l’aveugle , en fait .
ensuite, impossible de faire machine arrière , sous peine de perdre .
l’or, ne vaut rien, c’est évident . l’argent non plus mais le premier qui lâche ces valeurs perd .
sauf s’il suit une autre voie .
c’est toute la difficulté : vouloir un autre monde , composé de justice . forcément ça oblige à revoir son existence de fond en comble .
mais que risque-t-on ? vous croyez qu’on peut fonder sa vie sur la mort des gens ?
non, cette vie là ne sera que luxe, mais inutile . on sera passé à côté de soi ( qui est littéralement l’autre )
@ didier Oui les mots ont un pouvoir et surtout l’euphemisme,ca m’amuse il y en a de truculents parfois
@DidierF
Je n’ai pas lu « Comment la réalité et la vérité furent inventées » mais vous dites :
Bien d’accord avec cette remarque, remarque qu’omettent de prendre en compte dans la dimension qu’elle implique, nombre de commentateurs ici, mais bon…
Plus que les mots, ce sont bien les intentions qui agissent avant que ne soient prononcés les mots, lesquels mettent en mouvement les actes correspondants à ces intentions, créant ainsi une, voire plusieurs réalités.
Une réalité pour chaque individu ou groupes d’individus de mêmes sensibilités ou d’une même famille.
Une autre réalité, celle du consentement collectif et mutuel lorsqu’il s’agit d’un, plusieurs pays ou continents, d’un système politique, social, économique et financier planétaire découlant du modèle sociétal de notre civilisation, civilisation qui est en train de mourir pour renaitre douloureusement de ses cendres, sous nos yeux.
J’ai déjà qualifié P. Jorion de magicien, dans son domaine de compétence.
Sa vision comme ses analyses me semblent être les bonnes pour ne pas dire les meilleures.
Pour synthétiser ma pensée quant à votre réflexion et ma présence sur ce blog depuis ses touts débuts :
Ou encore :
C’est je pense, le témoignage que P. Jorion nous délivre, la somme de toute une vie et l’on est bien loin d’en saisir toute la portée, la sensation qui l’anime à poursuivre ce en quoi il croit à travers ses actions.
Beaucoup suivent, d’autres sont largués parce qu’ils n’ont ni la connaissance et donc l’expérience, mais parce qu’aussi, ils n’ont pas l’intention d’agir vraiment.
Vous dites plus loin :
C’est un fait et cela est, de plus en plus, en train de se savoir et de se faire savoir.
Tout est donc parfait.
Aussi, je pense que toute résistance frontale au système agonisant, est vaine.
Il est cependant important pour ne pas dire essentiel, que des solutions, des hypothèses et des bases conceptuelles soient exprimées et proposées pour ainsi, quand le temps sera venu, d’offrir au monde, les chances qu’elles soient appliquées.
L’inéluctabilité du désastre final qui s’annonce n’a pas encore eu lieu.
C’est pourquoi, quand le temps sera venu :
Bien et bon toujours
Non seulement les mots ont un pouvoir, mais les mots travaillent, eux.
@Marlowe,
Bien d’accord.
Mais les mots, avant d’être des mots sont des intentions.
Si les intentions sont mauvaises, les mots comme les actes qui en découlent engendreront toujours des effets néfastes, ceux-là mêmes que nous condamnons.
Pendant ce temps là, les causes qui les a généré, perdurent.
Ce déni , avec ces affirmations peremptoires ne sont que des techniques de communication habiles utilisées par des individus arqueboutés sur leur ego et leurs interêts au détriment du service à la collectivité qu’ils devraient servir et pour lequel ils sont trop trop bien rémunérés………….
Cette crise est plus vaste aussi que ce que je croyais…………
entendu ce matin : http://www.france-info.com/chroniques-les-choix-de-france-info-matin-2011-09-13-pierre-pean-et-la-republique-des-mallettes-561629-81-422.html
En ce moment c’est la purge et la curée à tous les niveaux, c’est terrible d’assister à un tel spectacle de dégradation et de dégénérescence aussi étendus,
en sortirons nous enfin ?
Les marchés veulent que:
Nous (contribuables), remboursions toutes les dettes, ce que nous ne paierons pas en décotes sur les actifs pourris, nous sera imputé par le renflouement des banques, tout ce bordel ne vise qu’à privatiser ce qui ne l’est pas et à réduire le niveau de vie des salariés et peuples occidentaux.
Impossible de les endetter plus, l’absence de croissance ne permet plus de rembourser.
C’est le grand transfert vers les émergents, un jeu de dupes mondial dont les peuples occidentaux sont les principaux débiteurs. l’hégémonie anglo-saxonne sera préservée à ce prix.
Les « marchés » ne sont que l’expression financière de l’armada militaire US, son 2eme bras armé, sachant que les financiers internationaux détiennent tous d’énormes actifs en zone $, leur intérêt est de sacrifier plutôt l’€ pour préserver leurs avoirs.
Nous sommes dans la phase rapatriement des capitaux vers la finance anglo-saxonne, puis ensuite viendra le temps des décisions monétaires globales sous la férule de Washington.
Il n’y a pas de complot ni d’incompétence chez ces gens là, c’est la guerre économique, tout simplement.
Je ne comprends pas pourquoi le fond de stabilité devrait être redistribué aux banques préteuses et non aux états dans le besoin :
Est-ce que c’est comme l’allocation logement virée directement sur le compte des propriétaires ou des agences immobilières, cela sans aucune conditionnalité de ne pas exiger de leurs locataires des loyers aux montants exubérants ?
Quelle que soit la manière envisagée:
Renflouement des états ou des banques c’est toujours le contribuable qui finira par payer la note selon les schémas mis en place et même si les banques sont en faillite, l’Etat (les contribuables) garanti sur notre dos nos propres dépôts.
Et c’est comme ça partout, là curieusement, tous les gouvernements du monde (sauf Islande)et les marchés sont d’accord.
Voyez, quand ils veulent s’entendre sur quelque chose de concret (mais non-dit), ils y arrivent très bien! 🙂
Oui, au risque de faire preuve d’une imagination excessive, je partage cette vision.
L’ensemble du monde est soumis à une montagne de dettes. Si l’on considère que le monde s’oriente vers une seule et même gouvernance et une seule et même monnaie commune de type bancor, la composition de cette nouvelle monnaie reflètera sans aucun doute la dernière devise triomphante et ses avantages pour ceux qui la détiennent..
C’est cet enjeu sous-jacent et stratégique qui est à l’oeuvre dans ces batailles financières à propos des dettes publiques et privées saisissant l’ensemble des participants. Et ça fait du monde.
Plus besoin d’imagination excessive, nous en sommes au stade du constat:
Les dominants veulent rester maîtres du jeu, et ils ont l’atout complémentaire de contrôler militairement l’accès aux matières premières.
Je vais habiter en Islande , guerre éco , c’est certain , SG – 12 hier , ce jour + 12% , c’est pas du beau travail çà ? 24 % en 48 heures!!!!!
Les nuls comptez vous .La vente de la peur à toujours bien marché , pas besoin de violence , suffit de répandre une rumeur pour gagner 24 % en 48 heures.
amha le calcul de bertrand est erroné : on peut gagner 12% à la baisses (si on vend à découvert ce qui est interdit…) ou à la hausse mais pas les deux à la fois. _12% suivi de +12% abouti environ à -0,02%.
@ bertrand
Et la rue meurt quand le drone, pardon, le doute plane!
« Les « marchés » ne sont que l’expression financière de l’armada militaire US, son 2eme bras armé, sachant que les financiers internationaux détiennent tous d’énormes actifs en zone $, leur intérêt est de sacrifier plutôt l’€ pour préserver leurs avoirs. »…Certes mais ne commenceraient-ils pas à jaunir?
L’arbitre porte effectivement un maillot jaune! 😉
on ne peut pas ne pas communiquer et à force de dire ceci n’est pas une pipe, les mots deviennent contreproductifs et ne rassurent plus du tout
Pendant ce temps,
on installe un nouveau cable transatlantique pour plus de 300.000.000$ afin que les traders puissent gagner 0.006 secondes:
Qui a vraiment besoin de gagner 0.006 secondes, des humains ou des ordinateurs ?
La course folle continue de plus belle, réjouissant non ?
gagner 0.006 s pour un jeton de 300.000.000$ ? SG – 12 hier , + 12% aujourd’hui, ce cable est précieux, promesse d’y a encore de la marge! résolument j’achète
calmos, Bach Partita D major sarabande, Tureck
http://www.youtube.com/watch?v=IgsC3egOxPY
300 millions USD qui seront rentables dès la troisième année. Puis, c’est une rente juteuse…
Quelque chose que je ne comprends pas: lorsqu’une banque achète de l’emprunt grec, italien , serbo-croate,elle l’assortit d’un CDS censé la garantir d’une défaillance de l’emprunteur…
par voie de conséquence, en cas de défaut, no problémo, le cds couvre, à l’instar de ce qui se passe lorsque vous avez un gros dégât des eaux chez vous avec une assurance habitation
alors, il est où le problème: les cds, en fait, ce sont des hedge fund basés à trifouilli les oies, et ils n’ont pas les fonds pour assurer les pertes?
rassurez moi, ce n’est pas une assurance bidon, ce truc?
@ Marx prénom Groucho
Le scénario que vous évoquez n’est pas particulièrement néfaste : la banque est dans les faits exposée au risque de défaut de l’emprunt acheté et par conséquent, le CDS fonctionne bien dans une perspective assurantielle.
Le problème du fait qu’il n’est pas nécessaire de posséder l’actif sous-jacent couvert par le CDS pour pouvoir acheter un CDS sur l’emprunt d’un Etat. La banque peut très bien acheter des CDS sur l’emprunt grec sans avoir dans son portefeuille l’emprunt en question. Dans ce cas, le CDS n’est plus une « assurance » mais un simple outil spéculatif pour parier précisément sur le risque de défaut de l’Etat. La banque qui achète un CDS sur l’emprunt grec, sans posséder d’emprunt grec, a tout intérêt à ce que la Grèce fasse défaut pour pouvoir toucher de l’argent en contrepartie des primes qu’elle aura versées pour le contrat CDS.
Et donc de facto, le CDS devient alors le monstrueux contraire d’une assurance.
En parlant des cds, le fait que les taux grecs (quelle que soit leur durée) atteignent en ce moment des altitudes stratosphériques ne doit-il pas être considéré comme un « événement de crédit » déclencheur potentiel desdits cds ? La ruine de certains assureurs ne serait alors plus très loin.
@ kohaagen
A ma connaissance, cette éventualité ne fait généralement pas partie des conditions de réalisation des contrats de CDS.
Merci pour cet éclaircissement didactique.
Mais au final, l’addition doit bien atterrir sur un bureau; j’imagine l’émetteur du CDS en question; et c’est là que le jeu devient amusant : les émetteurs jouent la titrisation avec effet de levier également, donc n’ont pas la moindre contrepartie à offrir en cas de défaut : ils font faillite ou bien disparaissent, d’autant plus facilement que beaucoup de ces émetteurs sont à l’abri dans des paradis fiscaux. Les banques, qu’elles détiennent réellement de la dette à assurer, ou les spéculateurs jouant le défaut lui-même seront tout autant perdants puisque leurs CDS n’est que du papier gras que l’on se refile comme une patate chaude, sans problème tant que la musique joue.
Si on s’amuse à penser que les grosses banques elles-mêmes, via des filiales off-shore sont les émettrices de CDS qu’elles achètent et font rouler à l’infini…Bienvenue à Ponziland!
A côté, Madoff, c’est la chaîne de l’amitié qu’on transfert à 7 amis sous peine de malheur…
@ Vincent
Oui, c’est exactement ce qui se passe, et c’est bien pour cela que ces pratiques liées aux CDS doivent être interdites, le risque systémique étant trop important.
un truc que je ne comprends pas.
Quelles sont les sociétés emettrices de CDS? S’il s’agit de « vrais » assureurs ils auraient du comprendre depuis 2008 que ces produits les mettaient en danger du fait des mécanismes de spéculation.
Pourquoi ces acteurs n’ont ils pas forcé l’interdiction des CDS nus? S’ils n’y sont pas arrivé pourquoi continuer à proposer ces contrats, vu que la titrisation a dit t’on fortement diminué (donc plus possibilité de refourguer la camelote?
@ Arnaud
Les CDS sont co-contractés par les intervenants des marchés de dérivés de crédit, donc par tous types de sociétés.
@ Julien Alexandre:
J’ai compris! si j’habite dans le midi, au milieu d’une pinède, je m’assure contre l’incendie de la maison de mon voisin, mais je reste un gros fumeur, alors…
mieux: j’assure sur la vie ma belle mère octogénaire un peu cardiaque et je l’emmène fissa grimper le col du Fémur à vélo….
@ Marx prénom Groucho
C’est ça… un « accident » est si vite arrivé de nos jours 😉
Si j’ai bien compris, les cds concrètement sont là pour encaisser les primes mais pas pour verser les indemnités.
Et cerise sur le gâteau les assurés le savent.
Est ce que la BNP par exemple ou tout autre banque peut se vendre des CDS par hasard ?
On marche pas c.l par dessus tête là ?
@ Edith
En effet, il n’y a pas d’appel de marge pour couvrir les indemnités des CDS. Le notionnel de ce qui serait du en cas d’exécution des CDS est donc délirant, sans commune mesure avec les capacités réelles d’indemnisation.
Pour répondre à votre question, non la BNP ne peut pas se vendre des CDS à elle-même, cela n’a aucun intérêt (et pour passer un contrat, il faut être 2 légalement).
@ Julien Alexandre
Allez savoir …. en soulevant un coin du tapis on pourrait trouver un jour un intérêt
Depuis quelques années les intérêts se trouvent là où on s’y attend le moins. 😉
@ Edith
La deuxième partie du commentaire, c’est que ça n’était aussi pas possible. Essayez donc de signer un contrat avec vous-même !
Julien Alexandre, je ne suis pas un groupe ou une société, qui peuvent eux par le truchement de société parallèles mais faisant partie de leur entité se signer des contrats (je ne parle bien sûr pas de la BNP).
Mais j’avais bien compris ce que vous m’avez parfaitement bien expliqué. C’était une un « jock »
@ marx prenom groucho,merci je vient juste de conseiller a ma belle mere de venir s’informer sur ce blog
« La deuxième partie du commentaire, c’est que ça n’était aussi pas possible. Essayez donc de signer un contrat avec vous-même ! »
l’avantage d’un tel contrat, c’est que les parties sont d’accord, et qu’en cas de soucis, elles le seront aussi. 😉
Sinon,
Les SCI?
Les filiales?
Voire…La banque d’en face qui vous propose la même chose?
C’est vraiment impossible?
Le CDS est un titre dont la valeur augmente avec le risque de défaut. Par contre en cas de défaut il est logique que la valeur du titre s’effondre sachant que l’émetteur de ce titre sera dans l’incapacité de payer l’assurance. Dans son livre « Le capitalisme à l’agonie » Paul Jorion compare un CDS à une assurance sur la voiture du voisin en nous laissant imaginer la suite… Imaginons que les 1000 habitants d’un quartier prennent tous une assurance sur la voiture de Monsieur X. En cas de sinistre total de cette voiture est ce que tous les 1000 assurés recevront la contrevaleur de cette voiture ? Si oui la compagnie d’assurance fera faillite mais aussi longtemps qu’il n’y a pas de sinistre la compagnie d’assurance fait fortune.
Ceux qui achètent des CDS espèrent un défaut tandis que ceux qui les vendent espèrent qu’il n’y aura jamais de défaut, parce qu’ils savent qu’ils seront dans l’incapacité de couvrir 1000x ce défaut (dans le cas de notre exemple) vu qu’il s’agit des mêmes acteurs par ailleurs incapables d’assumer 1x le défaut d’un Etat. En cas de défaut d’un Etat (ce qui est arrivé des dizaines de fois dans le passé) les CDS démultiplient les conséquences du défaut. Ceci expliquerait pourquoi le défaut d’un Etat font tellement paniquer nos élites. Les CDS sont l’arme de destruction massive du système financier mondial.
J’espère avoir bien compris et expliqué le phénomène en terme simple…A Monsieur Jorion d’apprécier où de me traiter de lecteur inculte si je me suis ici trompé
@ Justin
C’est correct, sauf qu’il faut bien distinguer comme je l’ai précisé plus haut les CDS assurantiels (vous possédez l’actif pour lequel vous contractez un CDS, pour vous couvrir en cas de défaut) et les CDS spéculatifs nus à découvert, qui correspondent bien aux exemples que vous citez.
Merci Monsieur Julien Alexandre,
Grace à vous je crois comprendre que l’objectif principal et inavoué de notre Sarko national est de sauver avant tout les institutions financières émettrices de CDS. Notre sarko n’est sans doute pas au service de la France ni de l’Europe, plus probablement au service de Wall Street. On comprend aussi beaucoup mieux aussi la logique des allemands qui prévilégient un défaut de la Grèce..j’en arrive à la conclusion qu’ils n’ont pas tort…un défaut de la Grèce n’est pas forcément incompatible avec la solidarité Européenne car rien n’interdit à l’Europe d’aider la Grèce après son défaut. Le défaut de la Grèce permettrait peut être à l’ Europe de sauver sa souveraineté ? Inversement alimenter un puits sans fond comme on le fait maintenant n’aboutira qu’à une perte de souveraineté.
C’est quand même malheureux que 17 ans après leur invention par un mec de Morgan Stanley, 4 ans après le debut de la crise et des dizaines et dizaines de billets sur le sujet ou le feuilleton sur les monolines par Paul (sans parler de ses bouquins), les CDS, thème assez accessoire au demeurant, suscitent autant d’incompréhensions et de questions absurdes ou franchement débiles sur le number one des blogs économiques…
Je suis dés lors de plus en plus résigné sur les suites économiques et surtout politiques des événements présents…
À tout hasard, pour les feignants, les novices ou les retardataires indécrottables, je signale que l’article de wiki sur les CDS est selon moi quasiment parfait.
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Credit_default_swap
Ah! Vigneron est de mauvaise humeur
Par contre des explications claires sur les spread ca m’interresserai,je pige pas tout
Vigneron,
préviens moi les jours où tu fréquentes le blog en lisant tous les commentaires, je me ferai un plaisir de ne pas intervenir afin que grâce te soit rendue ma majesté.
@ Vigneron Ce n’est pas un mec l’inventeur mais une nana,
On demande Renaud por lui faire une ode dans le genre madame Tatcher.
« un mec de Morgan Stanley »
Blythe Masters serait transsexuelle ?
Et bonne m. pour les vendanges 😉
et un precedent lheman brother AIG
Ouais Liervol, une gonzesse de 25 berges la bien nommée « Masters », mais moi j’appelle mecs ce genre de pisseuses, la jeune Blythe comme la vieille Maggie, pas d’jalouses, point. Par contre ce « mec » était de chez JP Morgan, pas MS…
J’ai relu cet article et il est en effet plutôt facile d’accès, sauf qu’il fait un parallèle avec l’assurance qui me semble scabreux:
– la loi des grands nombres est le fondement des assurances, elle permet à l’assureur de connaître approximativement le montant des sinistres futurs pour évaluer la prime, pour les CDS l’observation des sinistres du passé ne semble pas intervenir
– dans le cas de l’assurance c’est la valeur du bien au moment du sinistre qui est remboursée (l’équivalent serait de rembourser la valeur de « l’actif sous-jacent » immédiatement avant l’évènement de crédit !)
CDS assurantiels ou CDS nus: c’est du pipeau. Il n’y a pas à faire de différence sur ces 2 appellations, puisque dans les 2 cas, on sait que les contractants ne pourront pas recevoir l’indemnité attendue en cas de ….
alors , la question à se poser: c’est pourquoi contractent-ils ce genre d’assurance ?
imaginez la société x contractant un cds auprès de la société y basée au bahamas. Elle défalquera de ses résultats les primes payées (autant d’impôts en moins) sans bien sur dire que la société y est une de ses filiales protégées par d’innombrables « sociétés écrans »: et le tour est joué !!!
Madame Merkel fait en ce moment tout pour gagner du temps, pour calmer, amadouer, dissiper des fortes inquiétudes (il paraît que les députes allemands sont inondés de mails et courriers de la part de citoyens angoissés ou en colère), « chercher des solutions »…. comme s’il en avait.
Je n’ai qu’une explication pour cette obsession de gagner du temps: les élections à venir, en dehors de la réactivité des marchés financiers.
On vote prochainement en France, aux USA en 2012, en Allemagne un peu plus tard. Mais ce sont les deux dates qui exercent actuellement une forte pression sur la pauvre Merkel qui donne l’impression d’être dépassée par les évenements.
La prochaine élection de lander a lieu à Berlin si je ne me trompe,et elle n’a aucune chance de l’emporter.C’est la dernière en 2011 je crois?
Annonce de merkozy annulée ce soir.
Confusion totale et bruits de nationalisations et de règlements de comptes.
C’est l’Europe ce 13 septembre 2011.
http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/09/13/merkel-et-sarkozy-au-secours-des-banques-et-de-la-grece/
Bonjour,
Je pense que l’on va droit vers l’abus de planche à billets, la BCE en mangera son chapeau.
La raison : éviter le défaut d’un pays qui aurait pour effet de déclencher les CDS…
Si les CDS sont une assurance-bidon, car un instrument de spéculation, qui donc assurent les CDS ???
et donc parce que c’est une des questions sur laquelle il conviendrait peut-être de trancher
Faut-il assurer les spéculateurs de leurs risques ?
Ouvrr le développement d’une assurance pour les jeux d’argent, et puis tant qu’à faire pourquoi ne pas rajouter les détournements, la fraude fiscale, …
NB la fraude fiscale représente un risque !!
à Eric
m’empêche que pas si loin, il y en ait certains pour se rassurer comme ils peuvent
http://www.algerie-focus.com/2011/09/05/pourquoi-l%e2%80%99otan-nattaquera-pas-lalgerie/
les CDS representent » la bombe atomique » … personne n’a envie d’appuyer sur le bouton !
Alors un ptit G20 ?
Il se passe koi si on annule tous les CDS à l’echelle mondiale ?
@ Apo 33 http://www.youtube.com/watch?v=eryzp0Pklc8
il se passe a peu pres ca,ecoutez bien la fin
Pour résumer, celui qui est en train de repeindre le plafond ne souhaite pas qu’on lui retire son échelle.
C’est pourtant ce qui arrive.
Boum !
en 1976 on avait créé un impôt sécheresse, on pourrait, en s’inspirant du passé fiscal, et à propos de liquidités, à nouveau et de manière exceptionnelle, créer … OK, silence, je m’écrase, j’ai honte…
les cds , ce n’est pas comme du banditisme ?
Ce sont des paris entre gens du même milieu…
Mais ce n’est pas la salle de jeu qui crée le bandit.
C’est le vol des richesses produites par d’autres.
Ce banditisme est devenu dominant.
Il s’appelle le capitalisme.
Pour une fois la télévision a décidé de ne pas nous crétiniser et de nous informer de la vérité a l état….brut(e)… !
Et de nous informer sur un ton ludique , qui plus est, si elle pouvait continuer dans cette voie…
Avec , ses présentatrices rions un peu :
http://www.youtube.com/watch?v=l6aReeRBgf0&feature=player_embedded#!
les cds ressemblent étrangement aux certificats de sécurité informatique délivrés par des sociétés spécialisées récemment hackées , des aussurances bidon masquées derriere un chiffrage plus proche du latin de cuisine que d’un véritable algorithme .
« [Obama] Prévoyant que le G20 de novembre prochain devra travailler sur cette question et envoyant son secrétaire d’État à la réunion de l’Ecofin (les ministres des finances européens) »
Un français de base à mÔssieur Obama : POB
Déjà si ils avaient interdit aux banques aidées en 2008 de rembourser l’aide avant 5 ans minimum et qu’ils leur auraient imposé zéro distribution de bénéfice et de bonus mais tout en réserves, je pense qu’ils auraient su se montrer intelligents nos gouvernants qui détricotent à qui mieux mieux l’humanité dans l’humain pour du fric rien d’autre que du fric au son de compétitivité rigueur et autres balivernes comme s’il n’y avait que la concurrence qui compte au lieu de la solidarité comme si nous pouvions être compétitifs vis à vis de peuples en esclavage pire encore que le nôtre.
Un peu d’optimisme
La saignée, la purge ou le lavement ?
LES ECHOS
13/09 15:30
Crise : les gouvernants européens s’activent en coulisses
Nicolas Sarkozy doit s’entretenir mercredi avec Angela Merkel et le Premier ministre grec Georges Papandréou. Des rumeurs d’autres initiatives agitent les marchés, comme une coopération approfondie entre la BCE et son équivalent américain, la FED.
Un aveugle et un paralytique, un mourant, …une association de malfaiteur ! ben dit donc…
Juste une question technique adressée aux spécialistes, nombreux sur ce site: l’achat par des particuliers français (dont on nous dit que l’épargne est très importante) d’obligations françaises, détenues par des étrangers, éventuellement avec un coup de pouce fiscal, bref un rapatriement par les nationaux de la dette française (façon japonais) ne serait-il pas de nature à faire avancer le schmilblick dans le bon sens ?
si mais bon vous privez le marché de son joujou, et le marché il a besoin de commissions comme il a besoin de vendre et d’acheter des CDS pour faire du fric parce que l’économie réelle c’est pas ça, l’économie réelle elle ne permet jamais de faire autant de fric sur du vent sans avoir 1 euros de fond propre pour payer les CDS, n’oubliez jamais que le plus grand commerce c’est la dette, dette publique et dette privée, alors les priver de la dette publique revenir avant Berogovoy ils ne vont pas aimer, c’est pas bon pour l’actionnaire du chiffre en moins.
Imaginez que ces gens là, nos chères banques elles se prennent déjà 0.5% de commission sur vos livrets A et qu’elles ont pleurés pour avoir plus, alors la dette des états mais c’est du pain bénit en temps normal. C’est pour ça qu’elles se battaient pour en ouvrir des livrets A.
@Liervol
Non, si on a offert les dépôts sur livrets d’épargne aux banques, ce n’est sûrement pas pour qu’elles se partagent quelques centaines de millions d’euros de profits supplémentaires, mais simplement pour que leurs bilans mettent un peu plus de fraiche au passif en face de leurs engagements. Les 220 milliards de l’épargne réglementée en 2008 leur tendaient les bras, elles en avaient récupéré 85 à fin 2009, le reste étant centralisé à la CDC. En contrepartie de ce cadeau – qu’elles jugeaient insuffisant puisqu’elles demandaient fin 2009 de pouvoir disposer de 50 % des fonds collectés… – elles devaient utiliser cet apport de liquidité très estimable pour augmenter leurs engagements auprès des PME, ce quelles n’ont bien sûr pas fait, en tout cas à due concurrence de l’avantage acquis…
Bref, il s’agissait en 2008 d’améliorer les bilans bancaires sans augmenter les fonds propres et donc diminuer les dividendes par action. Ça aura participé au sursis de nos chers et chancelants mastodontes pour quelques années de plus. Un bail out complémentaire aux frais des 60 millions de compte épargne engagés dans le bin’s quoi. C’est de bonne guerre, non ? Ben ouais, l’épargne nationale, ultra-protegée, c’est bien des noisettes en prévision des coups durs, non ?
Aujourd’hui, à moins de leur servir ce qui reste eencore bloqué à la CDC, ya plus rien à gratter. Quoique… le logement social, finalement, c’est p’têt plus vraiment prioritaire… après tout ?
Juste, Vigneron.
Mais c’est le « job » d’une banque, aussi. Maximiser tout ce qui passe et faire en sorte qu’il en passe encore plus.
La CDC… Sarko n’a pas déjà piqué dans la caisse…???
J’ai un doute, là.
Le sens Japonais ?
🙂
Le jour où les peuples comprendront qu’un pays peut être assimilé à une scop, soit, c’est la solidarité qui profite à tout le monde de façon réciproque, envoyez-moi un fax, M’ssieurs-Dames…
Mais là, j’ai vaguement l’impression que l’esprit colonial règne en maître à la surface de la planète.
Modif : le commentaire devait être en dessous du suivant. Erreur de tir.
En effet, Jean-Pierre. Un coup de pouce fiscal est indispensable.
J’en parlerai aux smicards et aux riches Français qui ne sont pas les derniers en évasion fiscale et en délocalisation.
C’est néanmoins sympa de penser à son pays, mais…
Tu imagines mal (je te tutoies car maintenant que je t’ai lu, je te connais)(y’en a que ça gène, donc, je préviens) tu imagines mal le petit sparadrap que tu proposes par rapport à la somme MONSTRUEUSE que représente les dettes à la fois de tous les organismes publics ou para-public et aussi et surtout des banques encore un peu françaises.
Car, l’argent que les nationaux apporterait irait dans tous les cas …aux banques qui en profiteraient pour faire comme en 2008, lorsqu’elles ont reçu des « aides » : spéculer encore plus au détriment des peuples.
Est-ce vraiment cela que tu veux…????
http://www.economywatch.com/economy-business-and-finance-news/Latvian_hooker_index_no_recovery_in_sight_19-07.html
Il serait bon de clarifier une fois pour toute la nature de ces fameux CDS, leur mode d’émission et d’échange. Quelqu’un en a t-il déjà vu un matériellement ? Une photo SVP ! Pour émettre un CDS, je suppose qu’il faut être un « assureur » crédible auprès de celui qui vous l’achète ! Ensuite, quand il change de main, le nouvel acheteur doit se préoccuper lui aussi de savoir si l’émetteur a les reins assez solides et s’enquérir de la masse des CDS émis au regard des contreparties !
Des explications claires et simples, dépourvues d’emphases, seraient les bienvenues..
Vous rigolez c’est ça la force de la finance, c’est tout marketing et vent.
Vous êtes boulanger, il vous faut la farine l’eau et le four pour faire le pain
Vous êtes de la finance, il vous faut simplement faire croire aux autres que vous êtes plus intelligents qu’eux et que demain grâce à vous ils seront riches.
Regardez Madoff et vous avez tout compris : du vent et du marketing
Bien vu, Liervol.
Mais regardes la domination des « experts » dans tous les domaines… Il n’y a pas que dans la finance.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Credit_default_swap
CDS = perte d’infos = entropie
idem pour subprimes etc…