Billet invité
Cette modernité tant vilipendée, dont nous profitons sans vergogne, s’étend progressivement à la terre entière en offrant toujours plus d’avantages matériels. Mais cette extension est voilée quand elle n’est pas disqualifiée tant à l’intérieur du monde occidental qu’au-delà. De l’intérieur, on lui reproche, entre autres, son exubérance matérielle : consumérisme et gâchis écologique. De l’extérieur, ce sont plutôt ses aspects politiques et intellectuels qu’on dénigre. En gros, son socle démocratique. Ce dénigrement se renforce dans la mesure où nombre de nos dirigeants et la cohorte des intellectuels assermentés font chorus. Ils acceptent sans sourciller que notre démocratie ne soit pas nécessairement exportable. Cela dépend, il est vrai, de l’époque et de l’interlocuteur. A l’époque de l’URSS, et maintenant quand il s’agit de la Chine, ceux qui parlent en notre nom restent assez stricts à propos de l’universalité de la démocratie. Avec d’autres pays, la classe des causeurs paraît plus accommodante ou, plus exactement, conserve un silence hypocrite. Certains vont plus loin en « nationalisant » la démocratie. Elle serait dans ses fondements différente d’un pays à l’autre. Certains ne parlent-ils pas de « démocratie arabe » ? On tentera aussi de faire admettre que le multiculturalisme va bien au-delà de la langue, des manières de table, de la coupe des habits ou des rythmes dansants ou musicaux. Et de fil en aiguille, on s’ouvrira au communautarisme. Ainsi, se corrompt l’essence même de la République qui réunit des citoyens et non des collectivités plus ou moins autonomes. Certes, si au début la communauté peut se présenter comme une protection pour des nouveaux venus, très rapidement, elle devient le lieu d’un enfermement et une fabrique au ressentiment … de part et d’autre des murailles communautaires. Mais d’autres aspects de dévoiement de la modernité s’affichent : une laïcité de plus en plus déclinante, une confusion grossière dans les mots. Ainsi, restructuration, modernisation, compétitivité signifient trop souvent : chômage, stagnation des salaires, précarité des statuts du travail, délocalisation, etc. La communication s’apparente de plus en plus au publicitaire, au massage des cerveaux … L’information est libre, bien entendu, mais dépend du monde financier. Le progrès est cloué au pilori. L’égalité des chances n’est plus qu’un « principe ». La politique locale est vue comme le dernier cri de la démocratie par opposition à l’Etat dont elle dépend nécessairement pour ses moyens et ses règles d’exécution. Alors que le régime démocratique fait négocier (difficilement mais sans violence) des groupes aux intérêts divergents, le présidentialisme fait des ravages en prétendant élire l’homme d’un parti pour résoudre les conflits au profit de tous. Face aux maux qui accablent des individus ou des peuples entiers, on substitue au long et difficile travail politique les « bonnes œuvres », etc.
L’Europe et la modernité
La modernité, toute la modernité est née en Europe. L’histoire de cette dernière est celle d’un accouchement long et douloureux.
L’Europe actuelle présente une juxtaposition foisonnante d’éléments constituants qui, à la fois, se succèdent, s’opposent et se mélangent. Là coexistent des singularités ethniques et culturelles et des événements historiques qui, par leur intensité ou leur durée ont fait éclore de nouvelles structures de représentation. Le mécanisme en est connu ! Chaque étape de l’histoire européenne fait apparaître rapidement une configuration où se mêlent vainqueurs et vaincus. Ainsi, dans toutes les occurrences, ces rencontres sont faites d’hostilités avérées et d’accordailles inavouées : le paganisme gréco-romain et le christianisme, le Bas-Empire et la barbarie des invasions, le conflit des investitures et les premières autonomies urbaines, Rome et la Réforme, l’hégémonie théologique et les sciences nouvelles, etc. Cela dit, il ne s’agit pas seulement de constater les conflits et de pointer les démembrements historiques qui disloquent certaines de ces cultures – fin du paganisme, effondrement de l’empire romain d’Occident, etc. – il faut reconnaître que le conflit engendre une réalité autre que celle dans laquelle baignaient vainqueur et vaincu avant l’affrontement. Cela signifie comprendre comment la façon d’être de ceux qui se combattent arrive à déteindre les uns sur les autres ? Autrement dit : comment expliquer que ce qui est vaincu continue à s’imposer de quelque manière. Force est donc de reconnaître que cette violence ne supprime pas les apports des uns et des autres à l’héritage commun. Cela ne va pas de soi. Ainsi, sauf des ruines, il ne reste rien de l’empire sassanide, ni de la civilisation byzantine tant en Afrique du Nord qu’au Proche et Moyen-Orient. Les communautés chrétiennes d’Orient sont comme des cailloux roulés dans les eaux du fleuve mais sans faire partie de son cours. Les vainqueurs n’ont rien incorporé des mondes qu’ils avaient détruits. Et n’oublions pas les civilisations amérindiennes anéanties – corps et âmes – par nos soins, si l’on peut dire. Il faut donc reconnaître la singulière créativité engendrée par ces heurts en Europe. C’est sa chance historique de continûment renaître de ses cendres, tel un phœnix partagé et partageux, toujours plus glorieux.
Ainsi, le monachisme a réinventé l’agriculture, comme de proche en proche la rudesse de la noblesse germanique a, à son corps défendant, ouvert la voie aux libertés communales, la théologie chrétienne n’a pas oublié la philosophie « païenne », le pouvoir politique est toujours resté en équilibre instable entre le Pape et l’Empereur, l’humanisme de la Renaissance a côtoyé les massacres religieux, la scolastique et sa métaphysique de la qualité a accouché d’une science quantitative, au comble de l’absolutisme royal sont nés les premiers théoriciens de l’Etat de droit. Enfin, rappelons que c’est à cette époque (au milieu du XVIIe siècle) que naissent les Lumières à travers toute l’Europe (et les premiers balbutiements démocratiques) et que s’épanouit la colonisation avec son cortège de destructions effroyables et d’avancées remarquables.
La modernité est née de ces alliages.
Et maintenant ?
Depuis Spengler (début du XXe s.), on n’arrête pas de proclamer le déclin de l’Occident. C’est vrai et faux. Si tout l’utilitaire et le clinquant qui est une de nos marques de fabrique se répandent partout, notre message politique est défiguré ou rejeté. Il n’en fut pas toujours ainsi. Hier, au temps de l’impérialisme triomphant, des colonisés s’avouaient fascinés par le système politique européen. Ainsi Nehru disant aux Anglais : « Partez mais laissez-nous vos institutions ». En Egypte le Wafd (le grand parti nationaliste et non-confessionnel d’avant-guerre) réclamait la même chose. Et la Chine de Sun Yat-sen (fondateur de la république chinoise 1911) comme la Turquie de Kemal Ataturk ont pris modèle sur le « Vieux Continent ». Tout a basculé avec la « guerre froide ». Les Etats-Unis et les Européens suivistes défendaient intra muros une certaine pratique démocratique, tout en appuyant ou en installant des pouvoirs autoritaires et religieux pour contrer l’influence soviétique (Malaisie, Indonésie, Pakistan, Iran – le chah contre Mossadagh – , Afghanistan, etc.) En réalité, Washington n’a jamais eu qu’une politique : permettre à ses entrepreneurs de faire des affaires partout dans un monde « sécurisé ». Autrement dit : favoriser la modernité tout en biffant son ressort démocratique et les pratiques politiques qui l’accompagnent.
Même, dans les limites de l’Europe la modernité tente de se débarrasser de ses aspects les plus démocratiques sous le double prétexte d’accueillir d’autres cultures et de faire face à l’impitoyable guerre économique … qu’elle-même a engendrée. Cette modernité défigurée n’inspire plus. Faut-il lui rendre – en les renforçant – l’ensemble de ses constituants ou chercher ailleurs, mais quoi ?
63 réponses à “LA MODERNITÉ MONDIALISÉE ET DÉVOYÉE, par Jérôme Grynpas”
Bonjour
je rebondi à votre constat « une laïcité de plus en plus déclinante, une confusion grossière dans les mots » et vous recommande la lecture de :
« Laïcité – Réplique au discours de Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran » de Jean Luc Mélenchon
Février 2008, éditions Bruno Leprince – 80 pages
http://www.jean-luc-melenchon.fr/bibliotheque-virtuelle/laicite-replique-au-discours-de-nicolas-sarkozy-chanoine-de-latran/
5€ sur http://www.cafe-republique.fr/bdcCF.html
bonne lecture
RV
« une confusion grossière dans les mots » ?
J’y vois, et beaucoup d’autres avec moi ,une pratique d’euphémisation voulue, tordue, sournoise du langage qui ne date pas d’hier !
La démocratie n’existe plus chez nous que dans deux étroits créneaux : dans le choix consumériste et dans le choix de l’électeur au moment où il glisse le bulletin dans l’urne. Hormis ces deux instants, il n’y a rien qu’on puisse qualifier de particulièrement démocratique : ni l’armée ni l’entreprise ni même l’administration en général n’ont ce caractère. Dans tous ces cas, on applique aux citoyens la règle d’obéissance hiérarchique servile. Il existe beaucoup d’endroit qu’il vaut mieux éviter pour ne pas avoir de problèmes. L’Europe est une structure particulièrement peu démocratique … A moins qu’il ne faille changer les définitions.
Je crois que vous jugez en enfant gâté. Si vous aviez réellement vécu dans un pays dictatorial, où la moindre parole prononcée dans un bistro entre amis peut vous faire disparaître, vous et votre famille, au sens propre du terme disparaître, je pense que vous seriez plus mesuré. Nos démocraties occidentales sont imparfaites, mais comparées à ce que connaît l’humanité dans bien d’autres lieux et à ce qu’elle a connu dans le passé, elles constituent un mode de fonctionnement que d’autres ont pu ou peuvent encore considérer comme une sorte d’Eden inaccessible.
Les deux points de vue peuvent se compléter, il peut très bien exister dans le même temps et sur plusieurs continents différents, diverses formes de dictatures, certaines par exemple plus visibles à se figurer et d’autres moins évidentes à faire comprendre pour des gens n’ayant pas encore réellement envisager cela dans l’histoire humaine.
Comme votre propos pourrait également venir d’une personne issue d’une génération beaucoup plus gâté ou gâteuse qu’une autre, je peux bien sur me tromper au regard de votre commentaire qui ne mérite pas non plus de se poser d’autres questions sur le sujet.
Dites certaine chose a vos amis peux vous amener de gros ennuis judiciaires. Certe il n y a plus de prison, voir de torture en France, mais le système peux vous tuer socialement. Vos amis, votre famille peuvent se détourner de vous si vos idées politiques ne correspondent pas a la norme. Vous pouvez être agressé physiquement si vous osez manifesté pour des idées bannis par le politiquement correct. Le pire c est que personne ne vous plaindra, car si vous pensez differemment, vous ne faites plus, pour les bien pensants, partie de l humanité.
Il y a une immense différence entre ce que nous connaissons et la démocratie, bien au contraire! Il y a autant de différence entre une tyrannie et un « régime constitutionnel » qu’entre un régime constitutionnel et une démocratie.
Les droits de l’homme sont respectés certes, et l’on pourrait fort bien demander à la Chine de respecter les droits de l’homme sans être pour cela une démocratie. On peut vivre très bien sous une monarchie absolue! Bien des Français – surtout les Français, ce peuple servile qu’on a tant de mal à réveiller – pourraient très bien se faire à la dictature d’un parti unique, tant que les droits de l’homme sont respectés et que la torture ne les menace pas directement.
Mais disposer d’une administration décentralisée où les citoyens peuvent librement participer aux affaires publiques de leur commune – à laquelle est conférée de nombreuses responsabilités, ou de leur Etat, où le corps civique est régulièrement consulté par référendum, par votation populaire ou par délibération locale entre compatriotes, à tous les niveaux; disposer soi-même comme citoyen d’une capacité de participer à la république et de participer de la république démocratique est un privilège immensément supérieur aux simples garanties de dignité d’un régime constitutionnel préservant les droits de l’homme. Que le gouvernement ne me tue pas et ne me fasse pas souffrir directement en brisant ma dignité de personne humaine, c’est certainement un acquis de l’occident. Mais j’ai bien peur que – dans de nombreux cas – notre expérience de la démocratie se limite à cela et au brouhaha des partis majoritaires, ces deux cliques lancées l’une contre l’autre dans un combat absurde entre bureaucraties. A ce stade de pourrissement, une fusion du PS et de l’UMP aurait cet avantage de montrer à tous combien la seule alternative qu’on leur met sous les yeux est celle qui oppose toujours un Orléans à un Bourbon.
J’ai eu, cet après-midi, une conversation avec un chercheur (sociologue et économiste). Il m’a fait comprendre que le niveau de vie baissera en Europe (en occident en général) de manière significative, que le meilleur serait déjà derrière nous, le temps (durable) des vaches maigres nous attend. Il faudra partager avec les pays (émergents) qui désirent de vivre comme nous, d’avoir les mêmes standards. Sinon ce serait la guerre. La planète ne peut fournir ad aeternam des ressources, et la ressource « travail » devient également rare.
Selon lui, il faudra repenser et changer nos habitudes et attitudes consuméristes, de vivre avec moins et de vivre mieux.
Je suis partant, pourvu que l’on ne touchera pas à mon luxe. Il faut bien des consolations dans ce monde absurde et dissonant :-).
//il faudra repenser et changer nos habitudes et attitudes consuméristes///
C’est le présent pour un certain nombre, déjà, mais tant que ça vous fait sourire, profitez en !
Il faut vraiment être chercheur pour se rendre compte que l’abondance c’est fini ???
Je ne le pense pas , c est évident a tout qui possède deux neurones…
ça dépend de quelle abondance on parle 😉 Si c’est celle de tous ces produits inutiles, ça ne fera sans doute pas de mal…
Félicitation, vous avez parfaitement mis le doigt sur le plus gros grain de sable de cette audacieuse mécanique de rééquilibrage.
J’ai oublié de rajouter ceci:
Le chercheur, avec lequel j’ai eu la conversation, disait aussi que les gouvernements (démocratiques) actuels pourraient perdre leur légitimité face aux boulversements sociales en Europe. D’autant plus que les données sociologiques et contractuels (systèmes de protection sociale…….) ne seraient plus les mêmes.
Allons-nous vers une nouvelle forme de dictature oligarchique?
Avidité, domination, prédation, et autres bas instincts, gouvernent, encore et pour longtemps, la majeur partie du genre humain.
Entre le mérite et la compétition, dans quel monde croyez vous que nous vivions ?
La démocratie véritable ne peut qu’être globale et absolue ou ne pas être.
« Allons-nous vers une nouvelle forme de dictature oligarchique? »
En tant que juriste (en droit fiscal, qui est en quelque sorte, au propre comme au figuré, la source de la démocratie et lui donne sa véritable teneur), il me semble que c’est déjà fait..
@Germanicus
Décidément , votre chercheur à l’art de prédire le présent.
(Constitution de1789)
Nous y tenons énormément et nous ne sommes pas les seuls, en Europe et ailleurs!
Bien sur elle ne compense pas les oppressions de toutes sortes. Bien sur elle n’est jamais parfaite ni également partagée là où est elle proclamée, elle est combattue par le massage des cerveaux et le publicitaire. N’empêche, partout elle se manifeste il y a de l’espoir.
C’est ce qu’on appelle ,se faire plaisir.
Evidemment la moindre expression a sa connotation grivoise.
C’est cela ou le silence et dors.
Comment peut-il y avoir des « abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » ? L’expression est-elle libre ou pas ?
Oh bé voui alors ! Comment qu’ça s’fait que vigneron il a pas l’droit de dire les pires ignominies ou menteries sur le cas Mianne, de divulguer les informations les plus confidentielles sur son compte, les plus intimes, de le clouer au pilori de la vindicte populaire, d’appeler à s’en prendre à ses biens puis à sa personne physique, puis à sa famille ? Hein ? pourquoi ? Vous d’mande un peu ? Liberté au rabais oui !
Et pi on dit « marché libre », « commercer librement », etc, mais makach ! Du vent ! On a même pas le droit d’escroquer librement. les pigeons, y compris les candidats spontanés et délibérés au plumage à froid ! Libéralisme de tafioles !
Question sottes saillies, Mianne, ya pas, vous vous posez plus qu’un peu là.
Vigneron, quand je fais des conneries , je les assume, tout le monde a le droit d’en parler et quand on dit des mensonges sur mon compte j’utilise mon droit de réponse. D »ailleurs l’usage des pseudos sur ce blog est là pour protéger ceux et celles dont l’employeur n’a pas les idées larges car justement, la rareté des emplois fait que des gens se font virer pour délit d’opinion . La liberté d’expression est sans limite sinon elle n’existe pas. Et l’on sait qu’actuellement elle n’existe pas puisque certains groupes socio-culturels bénéficient de lois de lois les mettant à l’abri de toute critique et pas les autres . Liberté d’expression partielle et partiale égale pas de liberté d’expression en France !
Si les chercheurs , au moins ceux que fréquente Germanicus , ne cherche qu’avec les veilleuses et le rétroviseur , on n’est pas prêt d’avoir la réponse à la dernière question de Jérôme Grynpas ( qui est peut être le chercheur de Germanicus ?).
Modernité ? vous avez dit modernité ?
C’est peut être dans la définition de ce terme que se trouve la ou les réponses à votre ultime interrogation .
Tout a fait .
La modernité peut se réduire a la technologie qui elle meme est réductible a l’ énergie .
Aucun groupe humain n’ a pratiqué la « démocratie » sans esclaves virtuels ou humains ….et l’ énergie etait nos esclaves virtuels.
Vous reconnaissez heureusemnt vous même que c’est « réducteur » .
Le mot « modernité » a été inventé par Beaudelaire, critique d’Art
Quelle est la liste de tous les constituants de la modernité ?
Si la démocratie en fait partie, comment la concilier avec les rapports de forces qui règlent nos relations humaines ?
Les financiers sont des gens parfaitement modernes. Ils sont rationnels, raisonnables, totalement indépendants de considérations de race, de préférence sexuelle, de religion, etc… Ils luttent (selon eux) chaque jour pour le bien de chacun en s’enrichissant. Ils ont aussi pris le pouvoir. Du point de vue de la modernité, c’est une chose naturelle, normale et juste. Du point de vue de la modernité, il n’y a pas mieux.
C’est aussi pourquoi je vois la modernité de plus en plus décriée. Je fais chorus.
Aller voir ailleurs, je suis d’accord. Mais où ? Si la modernité doit être préservée telle qu’elle, il n’y a aucun ailleurs. TINA. Il n’y a que des lois régissant les relations humaines. Les limites humaines, déjà relevées par les présocratiques contredisent radicalement ces lois. Si elles existent, elles ne sont pas observables. Si elles le sont, elles ne sont pas transmissibles. Si elles le sont quand mêmes, elles seront niées ou ignorées. Cela date d’avant Socrate. C’est vieux. C’est maintenant.
Cette limite humaine radicale sera prise en considération ou nous vivrons une autre fin de l’empire romain.
Jadis,
-on disait « sans critère de naissance ou de fortune »
et non « indépendants de considérations de race, de préférence sexuelle, de religion, etc… »
-on disait « l’égalité naturelle des hommes »
et non « l’égalité des chances »
et j’en passe des vertes et des meilleures
Cécile,
Bienvenue au club. Le mot clé de votre intervention est pour moi « Jadis ».
Pour dire « sans critère de naissance ou de fortune », il faut admettre qu’il y a une personne en face de vous. Il faut admettre que cette personne a une dignité intrinsèque, propre, naturelle. Il faut admettre que cette personne existe en dehors de sa naissance et sa fortune. Pour parler de « l’égalité naturelle des hommes », il faut aussi que les hommes existent, qu’ils aient quelque chose en commun que chacun peut connaître. Vous me rappelez une chose que j’ai oublié et perdu. Vous me rappelez qu’il existe des hommes, qu’ils ont quelque chose qui dépasse tous ces critères objectifs de jugements, toutes ces catégories dans lesquelles les hommes sont rangés et que nous pouvons connaître et partager.
Je reconnais l’avoir oublié. Je vous remercie de me le rappeler. Ce que vous écrivez est essentiel. Les expressions que j’ai utilisées me viennent d’auteurs se posant de gauche, socialistes, libertaires, soucieux de lutter contre toute discrimination. Ils sont si avancés dans leur lutte qu’ils ressemblent aux ultralibéraux à un point tel que je ne vois plus la différence. Cela me rend fou de rage.
Toute cette ambiance a réussi à me faire oublier que les humains ont une dignité naturelle à respecter de toutes les façons possibles, à promouvoir à chaque occasion, qui n’est ni une catégorie, ni un jugement, ni un concept, ni une idée. Elle est là en chacun de nous. Ils m’ont fait oublier que la liberté est de réaliser cette dignité, de l’exprimer, de la soutenir. Elle se pratique à chaque rencontre.
La notion actuelle de liberté (le droit de faire ce que je veux tant que je ne blesse personne d’autre que moi) contredit cette dignité, cette grandeur. Selon cette liberté, se détruire est admissible. Selon cette idée, si quelqu’un est d’accord d’être avili (cf pornographie), tout va bien. Si quelqu’un accepte d’être manipulé (propagande, publicité), c’est en ordre. En poussant cette idée jusqu’au bout, si quelqu’un se fait violer, c’est de sa faute.
Si ça vous choque, j’en suis heureux. J’ai vu de la publicité contre laquelle je ne pouvais pas me défendre. J’ai vu un ex-drogué mort par suicide car sa vie était fichue à 30 ans. J’ai vu des images pornographiques. Les yeux des modèles m’ont dit que quelque chose d’horrible s’est passé dans leur vie. Ils l’ont fait ou le font, donc tout va bien et cela sans qu’ils aient le choix. La pression est telle qu’ils ont cédé. La personne violée est soumise à une pression du même type.
Ces gens sont seuls face à une pression. Le manipulateur (trice) qui met la pression a dans l’idée que si ces gens acceptent, c’est librement. (NB. C’est la marque d’une manipulation réussie). Alors tout va bien. En plus, la victime se sent coupable si elle accepte car elle est libre selon la notion actuelle de la liberté.
Tout cela m’énerve. Je vois arriver un très gros truc, aussi mauvais que gros. J’ignore que faire. Je ne sais même pas si mon idée tient la route. Je penche pour le non. Que faire ?
@ Cécile
Oui les mots TRAVAILLENT !
Je crois que c’est vous également qui mettez LA PROPRIETE au centre des plaies de ce monde .
Qui se lancera dans une réflexion à ce sujet ? Je suis partant .
@didierF
Je ploussoie
Tres joli
et merci a cecile pour nous avoir ouvert les yuex
Evangelos Venizélos au Parlement grec, à Athènes, le jeudi 16 juin. REUTERS/JOHN KOLESIDIS
Le ministre grec des finances Evangélos Vénizélos a annoncé dimanche 11 septembre des mesures supplémentaires d’économies à l’échelle du pays, afin que la Grèce puisse tenir ses engagements de réduction du déficit budgétaire.
Il y a « pour 2011 un manque à gagner d’environ 2 milliards d’euros, qui doit être comblé », et « la seule mesure efficace est une taxe spéciale sur la propriété immobilière », a annoncé le ministre en direct à la télévision, souhaitant rassurer quant aux capacités de la Grèce à combler le dérapage de ses comptes publics.
Selon Evangélos Vénizélos, cette taxe spéciale est une mesure « juste », opérant la distinction « entre riches et démunis », et qui vise « à remplacer les rentrées non perçues » du fait de la récession et de l’évasion fiscale. La taxe doit entrer en vigueur « immédiatement » via les factures d’électricité.
UNE SEMAINE CRUCIALE POUR LES FINANCES DU PAYS
Le ministre a également annoncé la suppression d »un salaire mensuel entier « pour tous les élus grecs, du chef de l’Etat aux maires » et annoncé un rendez-vous avec les représentants des armateurs pour étudier « comment ils peuvent contribuer de manière immédiate et efficace » au redressement du pays.
Ces nouvelle mesures s’ajoutent à l’annonce de l’accélération de celles déjà votées mais non encore appliquées. Il s’agit, selon le ministre des finances, d’un « nouvel effort national » indispensable face une « atmosphère » néfaste pour la Grèce à l’étranger, où les rumeurs ont repris sur les risques d’une cessation de paiement, voire sur l’hypothèse d’une sortie du pays de l’euro.
L’annonce de ces directives intervient également peu de temps avant plusieurs rendez-vous cruciaux pour les finances du pays. Une mission des bailleurs de fonds internationaux du pays (Europe et FMI) doit en principe revenir en Grèce dans la semaine pour autoriser ou non le versement de la prochaine tranche de prêts dont Athènes a impérativement besoin pour éviter la banqueroute. Cette tranche correspond au premier plan de sauvetage de 2010.
En parallèle, les ministres des finances de la zone euro, puis de l’Union européenne se réuniront les 16 et 17 septembre en Pologne pour tenter de boucler un deuxième plan d’aide à la Grèce de près de 160 milliards d’euros, promis au pays le 21 juillet.
L’ALLEMAGNE ÉVOQUE UNE « FAILLITE ORDONNÉE DE LA GRÈCE »
Avant ces rendez-vous, le ministre Vénizélos a voulu se montrer rassurant, en soulignant que le pays continuait à travailler comme prévu avec les responsables de ses créanciers, la « Troïka » (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).
Le ministre a notamment assuré que le départ précipité des experts de la Troïka, qui étaient venus à Athènes participer au contrôle des comptes grecs « était planifié », alors qu’une partie des analystes, pessimistes sur l’avenir de la Grèce, l’avaient expliqué comme l’illustration du fossé grandissant entre le pays et ses créanciers.
Il a enfin affirmé que les rumeurs relayées par le journal allemande Der Spiegel sur le fait que l’Allemagne se préparait à une faillite de la Grèce ont « été démenties par l’Allemagne » et souligné que le vaste plan d’échange d’obligations grecques avec les banques privées marchait « très bien ».
Dans une tribune publiée dimanche dans Die Welt, le ministre de l’économie allemand Philipp Rösler a cependant remis en cause ces propos, confirmant même qu’une mise en faillite de la Grèce était bien dans les esprits des autorités allemandes. Selon lui, « pour stabiliser l’euro, il ne peut plus y avoir de tabous. Cela doit inclure, si nécessaire, une faillite bien ordonnée de la Grèce si les instruments nécessaires (à cette fin) sont disponibles ».
LA GRÈCE « EN GUERRE »
Faisant écho aux déclarations de son ministre des finances, le premier ministre grec Georges Papandréou a contre-attaqué lors d’une longue conférence de presse, indiquant que son pays était « comme en état de guerre » pour obtenir, « malgré la mauvaise volonté » de certains Européens, le bouclage du nouveau plan de sauvetage promis à la Grèce le 21 juillet.
« Nous devons défendre le pays, c’est comme si nous étions en guerre, c’est une situation similaire », a-t-il déclaré, entouré des ténors de son gouvernement. « Il n’est pas agréable de prendre des mesures correctrices (…) mais actuellement, rien ne nous est pardonné, même pas un écart d’un euro » par les partenaires et créanciers du pays, Union européenne et Fonds monétaire international, a-t-il relevé, afin de justifier les mesures annoncées dimanche.
« Notre priorité immédiate est le respect intégral des objectifs budgétaires pour 2011 », a insisté pour sa part le ministre des finances Venizélos, qui avait récemment revu à la hausse ses prévisions de déficit public pour 2011 en raison d’un récession plus grave que prévue. Dimanche 11 septembre, le ministre des finances a évoqué un déficit à 17,1 milliards d’euros pour 2011, « en incluant le service de la dette », et pour 2012 un déficit « à 14,9 milliards » d’euros.
Vous avez bien lu: « à l’ euro près » , où est la démocratie ??? Voilà une dictature qui n’a pas besoin de s’afficher comme telle, et qui se résume par un propos de F.Lordon » coup d’état des banques »
Bon, ce Venizélos, » Bonne-nouvelle » de son prénom, n’est point soucieux comme son illustre homonyme Elefthérios Venizélos, de lutter pour libérer son pays de l’oppression étrangère… Faut dire que lui, son prénom signifiait Liberté. Autre chose que le catéchisme TINA du premier… 😀
L’Europe semble pourtant la seule taille pertinente pour affronter l’avenir tant au niveau écologique, économique, social,… Beaucoup se joue en Allemagne en ce moment. Malheureusement, un sondage récent (cette semaine) dans un journal allemand montre que les 3/4 des Allemands sont défavorables à une aide à la Grèce. Les politiques sont donc pris au piège…
Très bien. Le meilleur moyen d’aider véritablement la Grèce, c’est de ne pas « l’aider » – ce qui reviendrait en fait à aider les banques – et de laisser le système se casser la gueule… Vive l’intransigeance teutone! Vive la psychorigidité des banquiers centraux! Vive les doctrinaires aveugles!
😀
Je suis au stade ou je pense que la propriété privée…et donc le droit du sol…(d’actualité chez nous) sont les plaies de l’humanité. ….Si seulement, les gens pouvaient comprendre qu’ils sont, une crotte de mouche, une fraction de seconde …Un passage, …Un concept, …Et qu’en AUCUN CAS , la terre n’est « leur propriété »…Mais juste leur « support nourricier » …Allez expliquer cela a des…Ménapiens qui sortent à peine de leurs coquilles pour expérimenter….Le vide de leur existence…
… Americans have the attention span of a gnat and are already dazed and confused by … the surge in gas prices to $3.50 per gallon.
http://www.democraticunderground.com/discuss/duboard.php?az=view_all&address=439×567258
@Martine
«
Tout au long de ces siècles de guerre, chaque communauté a créé son nous en fonction de ce qu’elle considère son « histoire ». Histoire, la plupart du temps, imaginaire au sens le plus plat du terme : fictive, fabriquée, une histoire que « l’on se raconte » en en effaçant tout ce qui, dans l’imaginaire national, serait « offensant » pour la nation. Les victoires sont portées aux nues, les défaites minimisées, mises au compte de diverses trahisons, ou d’accidents malencontreux, en tous cas elles démontrent la barabarie ou la bestialité des ennemis, etc. On considère comme normal qu’il y ait à Paris une gare d’Austerlitz, des avenues de Wagram, d’Iéna, etc. ; pas de place de Waterloo ni de Trafalgar. Il y en a toutefois à Londres. Vue de France, l’histoire des guerres napoléoniennes est essentiellement une chaîne de victoires qui se termine mal à cause de la trahison des Saxons à Leipzig et de l’inertie de Grouchy à Waterloo ; vue d’Angletrre, c’est l’histoire d’une héroïque et opiniâtre résistance au tyran Napoléon, qui trouve son digne couronnement sur le plateau Saint-Jean. Vue de Grèce, toute l’histoire du Proche-Orient se résume à ceci : comment les Grecs qui auraient dû dominer dans les limites de l’empire d’Alexandre, sinon plus, ont été réduits à leurs frontières actuelles – alors que pour les Turcs, l’énigme principale de cette histoire est : pourquoi les Turcs ne sont-ils pas toujours devant Vienne, en Algérie et en Mésopotamie ? Telle est, fatalement, l’attitude d’un vrai nationaliste. Généralement incompréhensible d’ailleurs, pour un Européen « occidental » contemporain, car il est vrai qu’en Europe occidentale cette question est plus ou moins (on connaît tous des exceptions) « réglée » depuis des décennies et que les gens ne pensent plus ainsi pour ce qui est des limites territoriales de « leur » nation. (Note d’un zinneke : tu parles !) Mais si l’on va vers l’Europe centrale et orientale, Balkans compris, on voit que les frontières ne sont pas stabilisées ; les gens n’ont pas été amenés à accepter volens nolens que désormais, c’est ainsi. Ce que l’on voit actuellement en Yougoslavie, c’est exactement cela : nous avons été là, donc nous devons être là maintenant. Nous sommes les vrais propriétaires de cette terre. Et il est clair que si vous vous transportez avec ce point de vue en Palestine, il n’y a aucune raison pour que cela finisse un jour. Qui était là « avant » ? « Avant » quoi ? Les Turcs, les Arabes, les Francs, les Byzantins, les Romains, les Grecs, les Perses, les Égyptiens, les Hébreux… ?Peut-être faudrait-il trouver une autre terre aussi bien pour les Israéliens que pour les Palestiniens et rendre la Palestine aux descendants des hommes de Néandertal (on finira bien par en trouver), puisqu’il est avéré que les hommes de Néandertal habitaient le pays il y a cent pille ans. Mais bien entendu ce serait une idée blasphématoire aux yeux des deux parties.
Il est clair que l’invocation de l’histoire ne peut conduire qu’à la guerre permanente. Un principe tout à fait respectable pourrait, en théorie, nous sortir de ces impasses : la volonté des populations occupant actuellement un territoire donné. Encore ce principe ne pourrait-il être appliqué que si l’on accepte le gel des frontières telles qu’elles se trouvent. Mais telles qu’elles se trouvent quand ? Les Turcs ont envahi Chypre en 1974 et y ont installé des population turques d’Anatolie. Si on faisait aujourd’hui un référendum dans la partie de l’île occupée par les Turcs, les « volonté de la population », ce serait sans doute la création d’un État turc indépendant ou le rattachement à la Turquie. La même chose se passerait en Yougoslavie, dans les territoires conquis par les Serbes depuis 1989.
Pourquoi ce recours répétitif à l’histoire ? Parce qu’une des dimensions essentielle constituant le collectif, la société concrète considérée, est cette prétendue « mémoire collective ». Mémoire qu’il serait dérisoire d’appeler sélective : elle est totalement arbitraire.
»
Cornelius Castoriadis, Des guerres en Europe (1992) in Une société à la dérive, Seuil
@germanicus
la décroissance c’est de la facilité ,une indigence de l’esprit ,un manque d’imagination la preuve manifeste de la sclérose du capitalisme qui n’a d’idées que si la croissance est de 10 %/an ….
comparer des pays avec une infrastructure déjà complète avec des pays qui passent du neolithique/moyen age aux 30 glorieuses est une vaste fumisterie !!!
il est vrai que l’obsolescence programmée (à oublier rapidement si on veut du developpement durable on devra faire du « rétrofittage programmé « ),le cumul de mandats electifs et financiers ,les gains de productivité exigent une réorganisation profonde de la société mais s’enthousiasmer ou se résigner du retour « des toilettes seches » -les latrines au fond du jardin des grands parents ou arrieres grand parents , les topinambours bio et les soupes aux fânes de radis , c’est d’une bétise insondable !!!
l’age médian de l’humanité est de 45 ans avec une transition démographique opérée dans presque tout les pays …maintenant cela induit forcement un dynamisme « different » … c’est sur que les innovations vont etre moins denses …
« Sinon ce serait la guerre. La planète ne peut fournir ad aeternam des ressources, et la ressource « travail » devient également rare »
le partage ou la guerre , en Europe pour d’obscures raisons dogmatiques ,le patronat preferera toujours 20% de travailleurs et 80% de chomeurs plutot que creer un revenu universel de subsistance , une reduction du temps de travail pour partager « la ressource travail » -le concept est marrant c’est comme les « gisements d’emplois » ,j’imagine le drh qui se baisse pour ramasser des patates ou des betteraves – .
bah donc une dictature avant une guerre civile , de toute façon 50 ans sans cataclysme ça commençait à faire long statistiquement il y aurait du avoir des épidémies de peste .. ce sera donc un virus qui pourrit la tête , une peste brune ???
il n’est pas de probleme qu’une absence de solution ne résolve , et si le soliton, la vague scélérate déferlante etait neutralisée par le ressac de la démondialisation ?
la guerre tue, détruit , pollue, de mon point de vue, l’humanité n’a pas les moyens de se payer une guerre, elle n’en survivra pas
à l’époque de Lamartine, la dictature est le fait d’un gouvernement non élu (ni élu du peuple, ni élu de Dieu), dans cet usage du terme, le marché est de nature dictatoriale, la gouvernance elle-même l’est aussi, et bref de ce que j’en pense, puisque de cela rien n’en est dit, ni n’ose se dire, nous verrons bien demain
sur le reste, ce que j’entrevois de la campagne électorale qui mine de rien s’établit, de cela juste en naviguant du coq à l’âne sur internet, effectivement je ne peux qu’être inquiète
@sessile (comme patelle à son rocher) 😉
si l’inquiètude philosophique est saine , la peur physique est assez inutile .
une guerre moderne avec son cortege d’horreurs et avec la puissance de feu actuelle ne laissera pas trop d’angoisses aux survivants ,le peu qui restera aura fort à faire pour relancer le bouzin …
une barbarie , à la limite , ce serait plus sain intellectuellement que continuer à « patcher » un systeme bancal qui fuit de partout mais bon le capitalisme c’est comme la physique quantique actuelle on voit bien des béances conceptuelles partout mais personne n’a la volonté de monter quelque chose « from scratch » :
l’humanité ne pense que contrainte et forcée au pied du mur en ayant une foi inébranlable en son intelligence qui lui permettra au moment idoine de trouver la solution la propice ,bah parfois ça marche , ça marche pas …
ça m’empeche pas de dormir ; zen cool , peak oil ou pas , recession ou pas …
La population etant constituee a 95% de guerriers, les armes nous coutent tres cher avec une utilite economique quasi nulle. Construire un camion de transport est plus utile pour l’economie que de construire un char voue a la destruction.
@ Richiou
Vous avez raison, surtout depuis que l’on sait que des objets de la vie courante, comme des avions de ligne ( ceux-là gratuits car volés à l’ennemi de surcroit) , utilisés à la place des armes par quelques civils ennemis déterminés, ont pu avoir un impact politique bien plus fort que des armées et des chars qui pompent l’essentiel des budgets des pays développés.
Apparemment, les commémorations ultra-médiatisées d’hier n’ont pas fait réfléchir les intéressés et les autres sur l’utilité du matériel de guerre et de l’entretien d’armées professionnelles .
Il vaudrait mieux consacrer ce budget à nourrir ceux qui en ont besoin chez nous et ailleurs, au lieu de l’utiliser pour aller piquer les ressources naturelles d’autres pays.
Et cela nous ferait bien des ennemis en moins !
les pays développés vendent aussi des armes, parmi les cinq pays les plus grands vendeurs d’armes, ne compte-t-on pas les 5 membres permanents du conseil de sécurité
La modernité est intemporelle. Comme ceci ou comme cela mais pour se faire délivrer le passeport, l’affaire est plus délicate.
« Enfin, rappelons que c’est à cette époque (au milieu du XVIIe siècle) que naissent les Lumières à travers toute l’Europe (et les premiers balbutiements démocratiques) et que s’épanouit la colonisation avec son cortège de destructions effroyables et d’avancées remarquables. »
La colonisation s’est épanouie bien avant le 17ème siècle et bien plutôt dès la fin du 15ème.
De sorte que l’humanisme et les lumières se sont développées aussi sur ce terreau là et dans le même temps …
Ce qui ne manque pas d’interroger, quand même, sur ces racines là de la modernité.
Une chose : ‘destructions effroyables’ et ‘avancées remarquables’ ne sont pas équivalentes.
Dans le cas contraire, c’est bien là une des tares congénitales de cette modernité là : considérer que le fait même d’apporter la lumière de la civilisation et des progrès scientifiques est en soit nécessaire et suffisant pour égaler les destructions causées revient à justement définir l’égo-centrisme phénoménal de cette même Europe, qui n’eut pas égal quasiment dans le monde. Le Japon, sans doute, avec son nationalisme ‘pan-asiatique’, fort bien inspiré il est vrai par cette même Europe ‘moderne’, qui conduisit d’abord à la victoire sur la Russie, ensuite à Nankin puis à Hiroshima et Nagasaki. Et tout seul, comme ‘un grand’, sans l’aide de cette ‘modernité européenne’ que le monde entier nous envie …
Vous parlez de la ‘fascination’ des colonisés pour la modernité européenne, en ce début du 20ème siècle. Ce n’est que partiellement vrai. Car c’est oublier combien cette ‘modernité’ fit débat au sein de ces cultures et que ceux que vous citez font partie des élites parmi ces colonisés (les turcs ne l’étaient pas, par ailleurs, mais bien plutôt l’inverse) ont cherché parmi les colonisateurs les mécanismes qui leur permettraient d’atteindre leur véritable objectif : l’indépendance. Ce serait donc nier cela que de ne prendre que l’aspect de la fascination, réelle, d’une partie de la bourgeoisie colonisée.
Vous citez Nehru et on pourrait tout aussi bien prendre Gandhi, qui n’avait pas du tout la même lecture que lui sur ce point, qui recherchait plutôt un développement spécifique hindou sans rejeter les ‘apports’ britanniques, par principes mais en développant ses propres conceptions, notamment sur les castes.
Un très bon exemple à mon sens de ce double mouvement fascination/méfiance est le film ‘Adieu Bonaparte‘, de Youssef Chahine, qui montre l’espérance des égyptiens après la victoire des français contre les mamelouks et qui progressivement se retournent contre ces mêmes français, contre cette même oppression qu’ils leur font subir. On y retrouve les mêmes articulations que pour la guerre en Irak.
Et pourtant, le général Cafarelli est aussi un des visages de cette modernité : mais est-ce celui que retient l’Histoire et que retiennent les égyptiens ?
Enfin, une grande part de cette ‘modernité’ provient de la transmission réalisée par les arabes pendant le moyen-âge : on peut se poser la question, sans l’apport de ces derniers du 10ème au 13ème siècle, si la scolastique, qui permit l’émergence ensuite de l’humanisme, aurait tout simplement existé ? De fait, il y eut une véritable fascination du monde européen pour le monde arabe pendant plusieurs siècles et cette fascination est en bonne partie dû à la transmission et parfois l’intégration de l’héritage greco-latin dans ces civilisations musulmanes. De sorte que c’est bien l’héritage qui fascine et ce qu’en firent les civilisations qui s’en revendiquèrent héritières.
Si la modernité doit être réinterroger, c’est bien sur ce point : le subjectivation de l’être humain, le rendant tellement supérieur en Europe par rapport aux civilisations qui n’ont pas eu la chance de découvrir celle-ci.
Le rapport à l’autre. Et le rapport à la propriété (privé, bien sûr). Ces deux rapports furent progressivement façonnés pendant, justement, la scolastique puis émergea réellement pendant et surtout après l’humanisme.
Sur ces deux points, nous aurions beaucoup à apprendre des civilisations que justement la modernité européenne a écrasé, sans pour autant nous départir à tout coup de ce que cette modernité a pu produire.
A ce compte là, une nouvelle modernité pourrait émerger : non plus seulement une modernité européenne mais bien tout simplement humaine.
Personnellement, je situe le ‘tournant’ pendant l’humanisme. En lieu et place des guerres de religion et du colonialisme mondialisé, nous aurions pu créer autre chose alors en Europe.
En lieu et place, nous avons permis d’épancher notre soif d’or dans le sang et notre soif de foi en l’Homme dans la religion.
Il nous faudra donc remonter loin en avant, pour revenir aux origines, qu’avaient sû capter les humanistes. Il nous faudra donc surmonter des lumières qui n’éclairèrent qu’une partie du monde et qu’une partie des hommes.
Difficile.
Mais pas impossible.
zébu,
Joie.
« Le génie politique d’une foule n’est que la confiance dans le commandement. » (Oswald Arnold Gottfried Spengler)
« Les habitants du désert font voeu de ne pas manger de poisson. » (Johann Wolfgang von Goethe)
À la barre tous !
Je veux bien me mêler à ce concert d’auto flagellation. Mais quand même , dire que seuls les européens sont égocentriques…Quand par exemple les chinois considèrent qu’ILS sont LA civilisation, et que tout le reste n’est que barbarie. Que « tout ce qu’il y a sous le ciel », c’est la Chine…
On vante beaucoup les sagesses orientales sur ce blog, à raison. Mais La Chine ( les pensées issues de ce terreau commun) n’a jusqu’ici jamais accouché du politique.
Je ne sais pas quelle direction nous prendrons, mais l’Europe a peut être, enfin je l’espère, encore le ressort créateur et le génie pour initier (avec les autres, la Chine en premier lieu) le monde qui vient.
(je suis dans mon bon jour: je ne suis pas encore allée prendre des nouvelles de fukushima.Le moral risque de d’en prendre un coup.)
@ lou :
Pas ‘auto flagellation’.
Lucidité.
L’auto flagellation ne mène à rien.
Concernant la définition que vous donnez de la conception de la centration sur soit pour la Chine, quand même, rappeler que la base de cette ‘modernité européenne’ est la conception de la démocratie grecque, laquelle considérait que les barbares, soit ceux qui ne parlaient pas le grec, n’étaient pas intégrés dans leur vision de l’Homme. Ce serait aussi par ailleurs ‘essentialiser’ cette Chine, comme monolithique et non sujette à la dialectique : ses capacités à intégrer les divers apports ‘extérieurs’ à son système sont légions, que ce soit les mongols ou les mandchous, pour les exemples les plus fameux. Le fait que la civilisation chinoise se soit considéré très longtemps comme une civilisation supérieure aux autres civilisations avec lesquelles elle entrait en contact ne signifiait pas qu’elle se considérait comme LA seule civilisation. Et sur ce point, la modernité européenne a longtemps pensé lors de ses ‘contacts’ avec ses futurs colonisés comme étant non seulement supérieure mais aussi en déniant le qualificatif de ‘civilisés’ à ces cultures et comme même une responsabilité universelle qu’elle avait à assumer (cf. la mission évangélique catholique en Amérique Latine et ‘le fardeau de l’homme blanc’ de Kipling).
A mon sens, rien de tout ceci dans la civilisation chinoise, mais bien plutôt la conception impériale de la puissance et du pouvoir, ce qui n’est pas la même chose (plutôt classique, dans l’histoire de l’humanité).
On pourrait rapprocher la modernité européenne de la conquête d’Alexandre Le Grand, dont l’objet était de puissance mais aussi ‘civilisationnel’, en apportant la culture grecque aux peuples d’Asie et en intégrant dans l’empire ainsi constitué ces peuples, comme parties et non comme uniquement soumis. A la différence près que la modernité européenne n’a jamais pu suivre cet ‘exemple’ puisque les colonisés non jamais pu ‘bénéficier’ des législations européennes, mais bien au contraire, ont été soumis, toujours, à des législations dérogatoires (code noir, code indigène, droit de vote en Algérie pourtant ‘département français’, …).
Les lois chinoises, elles, s’appliquaient à toutes les parties de l’empire. De même, l’empire romain (ce fut d’ailleurs ce qui permis de le faire perdurer) accepta d’intégrer ses anciens ‘colonisés’, jusqu’à la fonction même de l’empereur (de nombreux empereurs furent d’origine africaine) : où a-t-on vu cela, dans la ‘modernité européenne’ ?
Où y a-t-on vu qu’un ‘ancien colonisé’ avait pu diriger le pouvoir dans ces pays dits ‘modernes’ ?
Quand a-t-on vu, en France, par exemple, nation qui excelle dans sa capacité à donner des leçons d’universalité ‘moderne’ au monde, un dirigeant issu des ‘anciens pays colonisés’ ?
Le jour où cela se produira, c’est toute la ‘modernité européenne’, telle que conçue jusqu’à maintenant, qui aura été transformée. On est donc bien sur des concepts de rapport à autrui, comme problématique de cette modernité là. Et je ne parle même pas de la conception de la propriété …
Sur ce point, il me semble que nous avons des leçons, effectivement, à prendre.
Joie.
« Le génie politique d’une foule n’est que la confiance dans le commandement. » (Oswald Arnold Gottfried Spengler)
« Les habitants du désert font voeu de ne pas manger de poisson. » (Johann Wolfgang von Goethe)
À la barre tous !
Tout cela est un peu ridicule. Tous les peuples ont ‘colonisé’ à toutes les époques autant qu’ils l’ont pu !! Les Arabes, les Chinois, les Slaves, les Zoulous, les Mandingues, les Sumériens, les Parthes et mille autres et, par chez nous, mais plus tôt dans le temps, les athéniens, les romains… Cessons ces perpétuelles auto-flagellations !!
Exact.
Mais aucuns de ceux-là ne ‘portaient’ un discours d’émancipation de l’homme.
D’où contradiction, profonde.
Mais cela ne vous effleure évidemment pas.
Vous préférez cibler les ‘auto-flagellations’ : où et depuis quand la critique sur moi-même est-elle interdite ?
Attention tout de même à ne pas perdre de vue que les Lumières sont en grande partie nées de la découverte de l’Altérité au cours des grandes découvertes et de l’expansion coloniale. Elles sont une conséquence heureuse d’un processus qui fut lui sinistre. Tout comme la tolérance est née par réaction aux horreurs des guerres de religion.
Par conséquence, il serait erroné de mettre au compte des Lumières les crimes de l’expansion européenne. Elles n’en sont pas la cause, mais une conséquence! Pour ce qui est des coupables, il faut plutôt chercher notamment du côté d’une certaine religion, caractérisée par ses visées expansionnistes, intolérantes et totalitaires; les beaux esprits qui s’inquiètent de nos jours de la menace islamique, ignorent trop souvent de quel bois se chauffait le ‘cousin’ chrétien de jadis. Deux vinaigres d’un même tonneau…
@ Amsterdamois :
Ben voyons …
La découverte de l’altérité au cours des grandes découvertes et de l’expansion coloniale …
« « L’amitié semble encore être le lien des cités et attirer le soin des législateurs, plus même que la justice. » (Ethique à Nicomaque, VIII,1). »
Aristote, il est vrai, n’avait pas l’heur d’être ‘moderne’.
En tant que concept philosophie, l’altérité était bien connu, bien auparavant la ‘modernité’ européenne : la philia.
Et ce ne sont pas les lumières qui l’ont (re)découverte mais bien l’humanisme, entre autres Montaigne, avec un passage par les scolastiques entre-temps.
Les lumières ?
Savez-vous ce que déclaraient les philosophes des lumières sur cette ‘altérité’ des nègres et des juifs, par exemple, Voltaire en tête ?
Je n’impute pas les crimes de ‘l’expansion européenne’ aux lumières : je met simplement en exergue que le concept même d’altérité mis en valeur par ces mêmes lumières a été bien régressif par rapport à l’antiquité, au regard de ce que l’on pouvait lire sur la philia, alors même que l’esclavage existait dans la société grecque (y compris pour dettes).
Quand bien même cela froisserait votre ‘amour des lumières’.
Et je dis qu’il y a là une véritable matière à réflexion.
Car c’est au nom même de ces lumières que la canonnière est ensuite aller porter parfois la ‘civilisation européenne’ aux nègres, quand ce n’était plus pour les évangéliser, au 19ème siècle.
La belle histoire que vous vous racontez là …
Bon, si l’on remonte aux Anciens… Loin de moi l’idée de nier l’héritage éthique de ceux-ci. Au contraire. Simplement, entre Aristote et nous, justement, il y a eu la nuit régressive du monothéisme, voyez-vous. Lorsque les Galiléens s’emparèrent du pouvoir, c’en fut fini de la liberté de penser.
J’avais réagi à chaud et rapidement. Je voulais parler d’un processus étalé sur plusieurs siècles, de cette crise de la conscience Européenne initiée par la découverte de mondes et de peuples qui n’étaient pas mentionnée dans la Bible et ne faisaient manifestement pas partie du plan de salut divin, ainsi qu’aux interminables guerres de religions. Un processus dont la pensée humaniste et les Lumières ne furent que des étapes, au sortir de l’univers holistique du christianisme médiéval. Émancipation de la pensée vis-à-vis d’une idéologie totalitaire, qui fut aussi due à la redécouverte des Anciens, mais pas seulement.
à Zébu : LA bonne problématique. 😉
Sinon, « Il nous faudra donc remonter loin en avant, pour revenir aux origines, qu’avaient sû capter les humanistes. Il nous faudra donc surmonter des lumières qui n’éclairèrent qu’une partie du monde et qu’une partie des hommes. »
« origine », c’est déjà un problème en soi. Examinez les deux déclarations universelles des droits de l’homme : US et france. A défaut d’origine, c’est paradigmatique. Notamment en ce qui nous concerne ici : liberté et propriété (sacrées) (et dans la pratique, seulement certains y accèdent réellement. La simple liberté d’expression est d’ailleurs d’application assez récente pour tous les autres. En cela « vos » catégories : lumière, europe etc, ne sont en fait qu’une catégorie de personnes (religieux chrétiens, conquérants armés par la monarchie, puis après la révolution française, à peu près la même chose, l’universel étant devenu celui de la raison. En france, le vote universel ne fut acquis qu’en 1948, par exemple.).
Et si comme, je le pense, on « ajoute » à cela les inévitables différentiels, la concentration de moyens de production entre certains mais pas tous, à défaut d’avoir l’origine, vous aurez au moins le moyen, la raison.
Sinon, plus loin dans le temps, il est fort possible que la (théorie?doctrine?) de la guerre juste développée par st augustin (pas de son propre chef, si je me souviens bien), vers le milieu du 1er millénaire ainsi que le coté bernard l’hermite de l’église, qui s’est glissée dans le vêtement de l’empereur, avec une vérité absolue à professer et répandre (dévoyée dès lors qu’elle s’appuie sur le pouvoir séculier) ne doit pas être étranger aux apparents paradoxes qu’il y a entre les principes et les actions.
Foisonnant votre texte M.Grynpas.
Repenser la liberté.
La modernité, pour moi c’est: liberté (anarchique)+progrès matériel. La clé de voûte est semblable à celle de la main invisible pour le marché: on présuppose qu’une collection d’individus pourra comme par magie constituer une société autorégulée. L’articulation concrète du je et du nous est un impensé et on se retrouve avec plus de 10% de chômage, un désastre écologique, un désastre financier, un désastre social.
Peut-être est-il temps de retourner à la bifurcation de 1789 et de relire Auguste Comte avec son idée de sociocratie, moyennant l’apport de tout ce que nous savons aujourd’hui du fonctionnement des systèmes vivants (cybernétique). C’est ce qu’a fait avec succès G. Endenburg pour l’entreprise et les organisations. Rien encore n’a été développé avec cette approche d’un point de vue politique plus large. Le Bancor serait tout à fait compatible avec les principes sociocratiques en redonnant une plus forte souveraineté monétaire aux pays sans protectionnisme. L’interdiction des paris sur les prix est aussi compatible en limitant les marchés aux acteurs concernés.
« Ainsi, se corrompt l’essence même de la République qui réunit des citoyens et non des collectivités plus ou moins autonomes »
« Même, dans les limites de l’Europe la modernité tente de se débarrasser de ses aspects les plus démocratiques sous le double prétexte d’accueillir d’autres cultures »
Merci ca fait du bien de lire cela de temps en temps.
Merci M Jorion
@loire« Ainsi, se corrompt l’essence même de la République qui réunit des citoyens et non des collectivités plus ou moins autonomes »
« Même, dans les limites de l’Europe la modernité tente de se débarrasser de ses aspects les plus démocratiques sous le double prétexte d’accueillir d’autres cultures »
Merci ca fait du bien de lire cela de temps en temps…..Si vous saviez Loire, combien votre » post » …me parle …Quand dans notre situation belge délirante….la « citoyenne Martine d’Anvers »…était en total accord avec la « citoyenne Martine de Bruxelles » à propos de la valeur qu’essayait de nous imposer « notre citoyen ménapien big boss » d’ Anvers….et ses 15 % de chiffre à atteindre…..Et à propos duquel nous pensions toutes les deux, qu’il avait perdu « tout bon sens » et qu’il état occupé à scier la branche sur laquelle nous étions tous assis….Au nom du père, de l’égo et….de son profit à lui seul…, ceux qui se sentent encore concernés par cette citoyenneté ont le devoir de résister !!!
La modernité c’est aussi cette prétention orgueilleuse de s’imaginer purement rationnel, de se croire indemne de toute croyance, de se raconter toutes sortes de « belles » histoires pour s’en convaincre.
Et puis ce projet délirant de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Il est temps de retrouver le sens de la mesure, des limites. Faute à tomber dans l’hybris (démesure) qui appelle la némésis.
Je crois que Claude Levi-Strauss a émis l’hypothèse que la modernité, l’évolution des sociétés n’était pas linéaire, que selon les critères examinés certaines sociétés étaient plus en avance que d’autres dîtes plus évoluées, y compris en se référant à l’époque.
C’est dans « Race et Histoire » brochure commandée à Levi-Strauss par l’UNESCO juste après la guerre (mon exemplaire se cache dans mon bois de livres)
La modernité, c’est tout simple.
Karl Marx. Le Capital. Critique de l’économie politique.