La traduction par timiota de l’article intitulé The network of global corporate control qui a fait l’objet du billet Les maîtres du monde. À propos de …
LE RÉSEAU DE CONTRÔLE GLOBAL PAR LES GRANDES ENTREPRISES
Stefania Vitali, James B. Glattfelder, et Stefano Battiston
arXiv:1107.5728v1 [q-fin.GN] 28 Jul 2011
Chair of Systems Design, ETH Zurich, Kreuzplatz 5, 8032 Zurich, Switzerland,
Résumé : la structure du réseau de contrôle des multinationales affecte la concurrence sur le marché global et la stabilité financière. Jusqu’ici, seuls des échantillons nationaux modiques ont été étudiés, et aucune méthodologie appropriée n’avait été développée pour valider globalement le niveau de contrôle. Nous présentons la première investigation de l‘architecture du réseau international de propriété, accompagné du calcul du degré de contrôle détenu par chacun des acteurs globaux. Nous trouvons que les multinationales (« transnational corporations » or TNCs) forment une structure de nœud-papillon géante, et qu’une grande part du contrôle est drainée vers un cœur tissé serré d’institutions financières. Ce cœur peut être vue comme une « super-entité économique » dont l’existence soulève de nouvelles et importantes questions tant pour les chercheurs que pour les organes d’élaboration des politiques {« policy makers »}.
Introduction
Une intuition courante parmi les universitaires et dans les médias fait se représenter l’économie globale comme dominée par une poignée de multinationales (TNC = Trans National Corp.) puissantes. Toutefois, des chiffres explicites ne sont pas venus confirmer ni infirmer une telle intuition. Une enquête quantitative n’est en rien triviale car les firmes exercent un contrôle sur d’autres firmes via une toile de relation de détentions directe ou indirectes qui s’étend sur de multiples pays. De ce fait émerge le besoin d’une complexe analyse de réseau si l’on veut mettre à découvert la structure de contrôle et ses implications. Récemment, la littérature universitaire s’est penchée avec une attention croissante sur les réseaux économiques [2] que ce soit les réseaux de commerce [3], de produits [4], de crédit [5,6] de prix sur bourses [7] et de conseil d’administration/ de direction [8,9]. Cette littérature a aussi analysé les réseaux de détention d’actifs [10,11] mais a négligé la structure de contrôle à l’échelle globale. Même la littérature sur la gouvernance d’entreprise globale n’a étudié que des petits groupes d’entrepreneuriat nationaux [12].
Certes, il est intuitif que chaque grande entité multinationale a une pyramide de filiales sous elle et une palanquée d’actionnaire au-dessus d’elle. Toutefois, la théorie économique n’offre pas de modèle qui prédise comment les TNCs se connectent globalement les unes aux autres. Trois hypothèses alternatives peuvent être formulées. Les TNCs peuvent rester isolées, agrégées en coalitions séparées, ou former une composante connectée géante, plausiblement avec une structure cœur-périphérie. Pour l’instant, cette question est demeurée vierge d’enquête, nonobstant ses importantes implications pour la chose politique. Notamment, des relations de détentions mutuelles entre firmes du même secteur peuvent, dans certains cas, mettre en danger la concurrence {{libre et non faussée Note du bloggeur}} sur les marchés [13,14]. Qui plus est, le tissage de liens parmi les institutions financières a été reconnu comme ayant des effets ambigus vis à vis de leur fragilité financière[15,16].
La vérification du degré auquel ces implications se vérifient dans l’économie globalisée est per se un domaine de recherche inexploré, et est au-delà du but de cet article. Toutefois, un prérequis nécessaire à de telles enquêtes est de mettre à jour la structure du controle des multinationales ou des grandes sociétés à l’échelle mondiale. Ceci n’a jamais été accompli auparavant et est le but du présent travail.
Méthodes :
La détention {d’actif?} se réfère à une personne ou à une firme possédant une autre firme en tout ou partie. Notons W la matrice de détention, où la composante W_ij dans l’intervalle [0,1] est le pourcentage de détention du détenteur (ou actionnaire) i dans la firme j. Ceci correspond à un graphe directement pondéré {les matheux purs corrigeront merci} avec les firmes représentées comme nœuds/sommets et les liens de détention comme arcs/arêtes. Si, à son tour, la firme j détient W_jl parts de la firme l, alors la firme i possède une détention indirecte de la firme l (Fig 1A). Dans le cas le plus simple, cela revient trivialement au produit des parts de détention directe W_ij W_jl. Si nous considérons maintenant la valeur économique v des firmes (p ex les recettes d’exploitation en dollar USD), un montant W_ij v_j est associé à i dans le cas direct et un montant W_ij W_jl v_l dans le cas indirect. Ce calcul peut être étendu à un graphe générique avec des réserves {caveat} importantes à respecter toutefois [17, SI Appendix Secs3.1 3.2].
Chaque actionnaire a droit a une fraction du surplus d’exploitation de la firme (dividende), et à une voix dans le processus de décision (p. ex. des droits de votes aux AG des actionnaires). Ainsi, plus grand est la part détenue W_ij dans une firme, plus grand est le degré de contrôle associé sur cette firme, qu’on note C_ij. Intuitivement, le contrôle correspond à des chances de voir son propre intérêt prévaloir dans la stratégie de business de la firme. Le contrôle C_ij est habituellement calculé à partir de la détention avec une simple règle de seuil. L’actionnaire majoritaire a le plein contrôle. Dans l’exemple de la figure 1 C D , ceci donne C_ij =1 v_j dans le cas direct et C_ij C_jl v_l= 0 dans le cas indirect. A titre de test de robustesse, nous avons testé des modules plus précautionneux où les minorités gardent un certain contrôle (voir SI Appendix Sec. 3.1). Par analogie avec la détention, l’extension à un graphe générique est la notion de « contrôle de réseau » :
C_i \net = Somme sur j des C_ij v_j + somme sur j des C_ij c_j \net.
Ceci additionne la valeur contrôlée par i à travers ses parts dans j avec la valeur contrôlée indirectement par le réseau de contrôle j. Ainsi, le contrôle de réseau représente la quantité totale de valeur économique sur laquelle i a une influence (p ex c_i\net =v_j + v_k dans la figure 1D).
Du fait des liens indirects, le drainage vers l’amont de plusieurs firme peut avoir pour résultat que certains actionnaires deviennent très puissants. Toutefois, et particulièrement dans les graphes avec multiples cycles, la formulation détaillée ci-dessus de c_i\net sur-estime sévèrement le contrôle assigné aux acteurs dans deux cas : les firmes qui font parties de cycles (ou les structures de participation croisée, échanges d’action), et les actionnaires qui sont en amont de ces structures-là. Une illustration du problème sur un réseau simple à titre d’exemple, ainsi que les détails de la méthode, sont indiqués en SI Appendix, Secs 3.2 3.4. Une solution partielle pour les petits réseaux est rapportée dans [18]. Des travaux précédents sur les grands réseaux de contrôle ont utilisé une méthode différente de construction du réseau et ont totalement négligé cet aspect [11, SI Appendix Secs 2 and 3.5]. Dans cet article, sur la base de [11], nous développons une nouvelle méthodologie pour surmonter ce problème de surestimation du contrôle, qui peut être employée pour calculer la valeur du degré de contrôle au sein de large réseaux.
Résultats
Nous commençons par la listes des 43060 TNCs (trans national corp.) identifiées selon la définition de l’OCDE, prélevée à partir d’un échantillon d’environ 30 millions d’acteurs économiques contenus dans la base de donnée Orbis 2007 (voir SI Appendix Sec.2). Nous appliquons alors une recherche récursive (Fig. S1 et Appendix 1), qui, pour la première fois à notre humble connaissance; individualise le réseau de tous les chemins de détentions partant de et allant vers les TNCs (Fig. S2). Le réseau résultant contient 600508 nœuds et 1006987 arcs (liens) de détention (participation).
Notez que ce jeu de données diffère fondamentalement de ceux analysés dans [11] (qui n’a considéré que les compagnies listées dans des pays séparés et leur actionnaires directs). Ici, nous sommes intéressés par le réseau de participation/détention vraiment global, et plusieurs TNCs ne sont pas des compagnies répertoriées (voir aussi SI Appendix Sec.2)
Topologie du réseau
Le calcul du degré de contrôle nécessite une analyse préalable de la topologie. En terme de connectivité, le réseau consiste en beaucoup de petites composantes connectées, mais la plus grande (3/4 des nœuds {!}) contient tous les grandes TNCs en termes de valeur économique, totalisant 94,2% des recettes d’exploitations totales (Tbl1). En sus de es statistiques usuelles de réseau, deux propriétés topologiques sont les plus pertinentes pour le point central de ce travail. La première est l’abondance de cycle de longueur 2 (participation croisées) ou plus (Fig. S7 et SI Appendix Sec.7), qui sont des motifs bien étudiés dans la gouvernance d’entreprise (corporate governance)[19]. Une généralisation consiste à considérer une « composante fortement connectée (SCC), c’est à dire un jeu de firmes au sein duquel chaque membre détient directement et/ou indirectement des actions chez tous les autres membres. Ce type de structure, observé jusqu’ici seulement dans de petits échantillons, a pour explication notamment les stratégies anti-OPA-inamicale, la réduction des coûts de transactions, le partage du risque, l’accroissement de la confiance et les groupements d’intérêts {style GIE}. Quelle que soit son origine, toutefois, ce type de structure affaiblit la concurrence sur le marché[13 14]. La second caractéristique est que la plus grande composante connectée ne contient qu’une seule composante fortement connectée (= SCC) (1347 nœuds). Ainsi, comme le web WWW, le réseau TNC a une structure en nœud-papillon [21] (Fig.2a). Ces particularités sont que la composante fortement connectée ou core, est très petite comparée aux autres sections du nœud papillon, et que la partie hors-section est significativement plus grande que la partie en-section avec tubes et excroissances (Fig.2B and Tbl 1). Le core est aussi très densément connecté, avec des membres ayant en moyenne, des liens vers 20 autres membres (Fig. 2 CD). LE résultat de tout cela, c’est qu’environ 3/4 de la propriété des firmes du core reste dans les mains des firmes de ce même core. En d’autre termes, ceci est un groupe tissé serré de sociétés qui, ensemble, détiennent une majorité d’action de chacune d’entre elles.
Notez que l’analyse inter-pays de [11] a pour sa part trouvé que seuls quelques-uns des réseaux de détentions nationaux sont topologiquement des nœuds papillons, et que, notamment, pour les pays anglo-saxons, les principales composants fortement connectées (SCC) sont grosses comparées à la taille du réseau.
Concentration du degré de contrôle
L’analyse topologique faite jusqu’ici ne considère pas la distribution de valeur économique des firmes.
Nous calculons donc le degré de contrôle du réseau que les acteurs économiques (TNCs inclus) gagnent en comparaison de la valeur des TNCs, et nous attaquons la question de savoir à quel point ce contrôle est concentré, et qui sont les détenteurs de contrôle en haut de la liste. Il faut dire ici que bien que les universitaires aient depuis longtemps mesuré la concentration de la fortune et du revenu [22], il n’y a pas d’estimation préalable à notre étude du degré de contrôle. En construisant une courbe du type des courbes de Lorenz permet d’identifier la fraction eta* des détenteurs prépondérants qui détiennent de façon cumulative 80% du control total du réseau.
Ainsi, plus petite est cette fraction, plus forte est la concentration. En principe, on pourrait s’attendre à ce que l’inégalité dans le degré de contrôle soit comparable à l’inégalité des revenus telle qu’on la constate parmi les ménages et les firmes, puisque les actions de la plupart des sociétés sont publiquement accessibles dans les marchés boursiers d’action.
En contraste avec cela, nous trouvons qu’à eux seuls, les 737 détenteurs prépondérants cumulent 80% du contrôle sur la valeur de toutes les TNCs (voir aussi la liste des 50 détenteurs prépondérants dans la Table du SI –supplementary information). Le niveau correspondant de concentration est eta_1*=0,61%, à comparer avec eta_2*=04,35% pour la même quantité relative aux ressources d’exploitation.
D’autre comparaisons qui font sens incluent par exemple : la distribution de revenus dans les pays développés, qui se caractérise par eta_3*~5-10% [22], et les revenus de sociétés dans Fortune1000 {les gens fortunés NdT} (eta_4*~30% en 2009). Ceci signifie donc que le degré de contrôle du réseau est bien plus inégalement distribué que la fortune. En particulier, les acteurs du haut de la liste détiennent un contrôle 10 fois plus important que ce qu’on attendrait sur la base de leur fortune. Ces résultats sont robustes vis à vis des choix de modèles utilisés pour estimer le degré de contrôle, voir Fig.3, et Tbls S2 S3.
Discussion
Le fait que le contrôle (de la valeur) soit concentrée dans les mains de peu de détenteurs du haut de la liste ne détermine pas si et comment ils sont interconnectés. Ce n’est qu’en combinant la topologie avec le classement par degré de contrôle que l’on obtient une pleine caractérisation de la structure de contrôle. Une première question à laquelle nous sommes maintenant en mesure de répondre est de savoir si les acteurs du haut de la liste sont situés dans le « nœud-papillon ». Comme le lecteur l’aura sans doute déjà suspecté, les acteurs les plus puissants tendent à appartenir au « core ». En réalité, la position d’une TNC dans le réseau ne compte pas. Par exemple, une TNC choisie aléatoirement dans le « core » a 50% de chance d’être aussi elle-même parmi les détenteurs de haut de liste, à comparer à, par exemple, 6% pour la « section d’entrée » (arcs amont) (Tbl. S4). Une seconde question concerne la part que chaque composante {élément de la partition} du nœud-papillon détient au juste. Nous trouvons que, malgré sa petite taille, le core détient collectivement une large part de tout le réseau de contrôle. En détail, près de 4/10 du contrôle sur la valeur économique des TNCs dans le monde est détenue, via un réseau complexe de relations de propriété, par un groupe de 147 TNCs dans le core, qui a presque un contrôle complet sur lui-même. Les détenteurs du haut de la liste dans le core peuvent alors être considérés comme une « super-entité » économique dans le réseau global des (grandes) sociétés. Un point supplémentaire pertinent à ce point est le fait que ¾ du core est constitué d’intermédiaires financiers. La Fig.2 D montre un petit sous-ensemble d’acteurs biens connus en finance, ainsi que leurs liens, fournissant ainsi une idée du degré d’enchevêtrement de tout le core.
Cette découverte remarquable soulève au moins deux questions qui sont fondamentales pour la compréhension du fonctionnement de notre économie.
Primo, quelles sont les implications pour la stabilité financière globale ? Il est notoire que les institutions financières établissent des contrats financiers tels que le prêt ou les crédits de produits dérivés, avec d’autres institutions. Ceci permet de davantage diversifier le risque, mais, en même temps, cela les expose à la contagion [15]. Malheureusement, les informations sur ces contrats ne sont pas habituellement divulguées pour des raisons stratégiques. Toutefois, dans divers pays, l’existence de tels liens financiers est corrélée avec l’existence des relations de possession croisées [23].
De ce fait, sous l’hypothèse que la structure du réseau de possession soit une bonne proxy (indication, augure) pour celle du réseau financier, cela implique que le réseau financier global est aussi très intriqué.
Des travaux récents ont montré que losqu’un réseau financier est densément connecté, il devient très susceptible au risque systémique [24,16] . En fait, alors que dans les temps de croissance, le réseau semble robuste, dans les moments plus difficiles, les firmes vont vers la cessation de paiement simultanément.
Cette propriété de « tranchant du couteau » [25,26] a été tout à fait visible durant le récent épisode de gros remous financiers.
Deuxio, quelles sont les implications pour la concurrence sur les marchés ? Du fait que beaucoup de TNCs dans le core ont des domaines d’activités qui se recouvrent, le fait qu’ils soient connectés par des relations de possessions pourrait faciliter la formation de blocs, qui seraient alors des obstacles à la compétition de marché [14]. De façon remarquable, l’existence d’un tel core au sein des marchés globaux n’avait pas jusque-là été documentée, et ainsi, jusqu’à maintenant, aucune étude scientifique ne démontre ou n’exclue que cette super-entité ait jamais agit comme un bloc. Toutefois, quelques exemples suggèrent que ce n’est pas un scénario si peu probable. Par exemple, des études précédentes ont montré que même des structures à faible participation croisée, au niveau national, peuvent affecter la libre concurrence dans des secteurs tels que l’aviation commerciale, l’industrie automobile et l’acier, ainsi que dans le secteur financier [14,13]. Mais en parallèle, des institutions antitrust (p ex le UK office of Fair Trade), dans le monde entier, surveillent de près les structures de détention à l’intérieur de leur propres frontières nationales. Le fait que des jeux de données internationales ainsi que des méthodes pour traiter de grands réseaux ne soient devenus disponibles que très récemment peut expliquer pourquoi cette concentration découverte ici a pu ne pas être détectée pendant si longtemps.
Deux questions méritent d’être évoquées ici en quelque détail. On peut se demander ce que vaut l’idée d’assembler des données de propriétés venant de pays dotés de cadres légaux hétérogènes. Toutefois, des travaux empiriques antérieurs montrent que de tous les déterminants possible affectant les relations de détention dans des pays différents (p ex les règles d’imposition, le niveau de corruption, le cadre institutionnel, etc.), seul le niveau de protection de l’investisseur est statistiquement pertinent {corrélé}[27]. En tout état de cause, il est remarquable que nos résultats sur le niveau de concentration soient robustes par rapport aux trois modèles différents utilisés pour inférer le degré de contrôle à partir des données sur la détention {du capital}. La seconde question concerne le contrôle que les institutions financières exercent effectivement. Suivant certains arguments théoriques, en général, les institutions financières {privées} n’investissent pas en capital {actions : equity shares} pour exercer un contrôle {elle se restreindraient au courtage etc ?}. Toutefois, il y a aussi des preuves empiriques que l’opposé soit vrai [23, SI Appendix, Sec. 8.1]. Nos résultats montrent que, globalement, les détenteurs du haut de la liste sont au moins en position d’exercer un contrôle considérable, soit formellement (p. ex. en votant dans les AG et les conseils d’administration), ou par des négociations informelles.
Au-delà de la pertinence de ces résultats pour l’économie et l’élaboration de politique, notre méthodologie peut être appliquée pour identifier les nœuds clés dans n’importe quel réseau concret au sein duquel une quantité scalaire (p. ex. des ressources ou l’énergie) coulent le long de liens pondérés orientés (des arcs pondérés). D’un point de vue empirique, une structure en nœud-papillon avec un cœur (« core ») très petit et très influent est une observation nouvelle dans l’étude des réseaux complexes. Nous conjecturons qu’elle puisse être présente dans d’autres sortes de réseaux où le mécanisme « les riches deviennent plus riche » sont à l’œuvre {mécanisme d’instabilité …} (bien que la configuration d’attachement préférentiel par degré {help sociologue : ça fait référence à groupe social caste corporation ?}[1] à elle seule ne produise pas un nœud-papillon). Toutefois, le fait que le cœur soit si densément connecté pourrait être vue comme la généralisation du « phénomène du club des riches » avec un contrôle du degré {clubs à cooptation, même interrogation que ci-dessus sur « degree »}[28,3, SI Appendix Sec.8.2]. Ces questions ouvertes en relation avec notre étude pourraient sans doute être appréhendées en introduisant le degré de contrôle dans un « modèle de fitness »[29] d’évolution des réseaux
Remerciements
Nous remercions F. Schweitzer et C. Tessone pour leur précieux retour, D. Garcia pour l’élaboration des figures 3D, et le programme Cuttlefish utilisé pour le dessin des graphes.
114 réponses à “LE RÉSEAU DE CONTRÔLE GLOBAL PAR LES GRANDES ENTREPRISES, par Stefania Vitali, James B. Glattfelder, et Stefano Battiston”
Ce document est une pierre angulaire à n’en pas douter.
On croirait être face à la « worldcompany » !
Pourtant, pas un mot sur la FED ! C’est peut-être pas une multinationale, mais bon, il me semble bien qu’au sein même de ce « coeur »/noyau dur de 147 transcorp, il y a encore matière a creuser un peu non ?
Mais on avance, et on peut mieux appréhender qui sont les Too Big Too Fail maintenant. C’est quasiment une seule entité en fait.
Que vas-t-on faire maintenant face à ce colosse ?
Les Guignols Nouvelle donne World Company communisme
LOL
merci pour les traductions!
donc en gros, le core est la seule zone d’auto détermination…
genre de conseil de sécurité version économique?
C’est intéressant pour votre théorie de formation des prix aussi.
Par contre, un point qu’ »oublie » l’étude, c’est qu’il y a me semble t il du cannibalisme à l’intérieur de ce cœur : ce n’est pas une instance sereine de dialogue.
« Toutefois, des travaux empiriques antérieurs montrent que de tous les déterminants possible affectant les relations de détention dans des pays différents (p ex les règles d’imposition, le niveau de corruption, le cadre institutionnel, etc.), seul le niveau de protection de l’investisseur est statistiquement pertinent {corrélé}[27]. »
🙂 vu les moyens et les instances de mesure du niveau de corruption (une ong) les bricolages sur l’imposition, çà ne m’étonne pas. et la propriété, « c’est sacré »!
Je me demande quand même comment ils font pour transformer ces données empiriques en mesures chiffrées…
C’est la version moderne et mondiale des 200 familles.
Comment assécher le marigot ou gîtent ces 147 crocodiles ?
Exact et pour mémoire les 200 familles étaient actionnaires de la banque de France pendant l’entre deux guerres
Le slogan a été lancé par Édouard Daladier, président du Conseil, lors du Congrès radical de Nantes en 1934 :
« Deux cents familles sont maîtresses de l’économie française et, en fait, de la politique française. Ce sont des forces qu’un État démocratique ne devrait pas tolérer, que Richelieu n’eût pas tolérées dans le royaume de France. L’influence des deux cents familles pèse sur le système fiscal, sur les transports, sur le crédit. Les deux cents familles placent au pouvoir leurs délégués. Elles interviennent sur l’opinion publique, car elles contrôlent la presse. »
Rien de très nouveau donc, mais il est toujours utile de savoir a qui l’on a affaire si l’on veut maintenir un rapport de force dissuasif.
Vous mélangez les actionnaires de GS , la retraite d’Afghanistan, et la récession sans précédent ( pardon il faut dire pic de croissance négative) et je pense que vous allez vous projeter sans peine dans un avenir sans nuage.
« Gaz de schiste » 10.09.2011 – (émission « terre à terre »)
http://www.franceculture.com/emission-terre-a-terre-gaz-de-schiste-2011-09-10.html
NB entre autres
http://www.mdrgf.org/-gds/protagonistes-gaz-de-schiste.html
« Dick Cheney : Homme politique américain, il a été patron d’Halliburton, la firme américaine qui a, entre autre, inventé la fracturation hydraulique utilisée dans l’exploitation des gaz et pétrole de schiste. Il a été ensuite le Vice Président de Georges Bush de 2001 à 2009. Il a tout fait pour obtenir que la fracturation hydraulique soit dispensée des obligations de la loi sur la protection de l’eau américaine, favorisant ainsi de manière décisive l’essor de l’industrie des gaz de schiste aux USA à partir de 2005
Merci , Cécile . a ne pas rater …Le débat ds l’ émission va bien plus loin que le GDS, il porte intelligemment sur les pénuries en cours de mat prem et d’énergie . On ne remerciera jamais assez RUTH pour ses émissions pertinentes et impertinentes .
C’est elle , il y a 5 ans qui m’a fait connaitre les BRF en invitant DUPETY .
Merci pour la mise à jour de cet article et pour le travail de traduction si rapide.
Bonjour à tous, pour ma première contribution sur cette belle place.
Je réagis positivement à un excellent billet qui met en valeur la recherche de compréhension des mécanismes du système délétère.
Comprendre, c’est ça l’important.
Même si le niveau de lecture du billet est élevé, une leçon est lisible : de simples programmes informatiques basés sur des données publiques sont en mesure de mettre à jour l’identité de personnes de l’ombre. La personne morale est souvent accusée par défaut (la marée noire de BP, les errements de TEPCO) là ou des humains réels ont sciemment pris des décisions. En cas de crise, un fusible saute, mais l’éminence reste en place avec ses logiques imperturbables et peut être inavouables. Jamais ces humains au dessus de la loi, au dessus de l’éthique ne sont inquiétés, interrogés, accusés.
En Belgique, on a tenté le coup, ça a naturellement foiré. Toujours grâce à la même tactique, on fait traîner l’affaire et puis on déclare la prescription.
Vous pouvez étudier toutes les affaires de ce genre, c’est récurrent.
« » » Inquiété par la justice belge, il a passé 12 jours en prison :1 L’affaire, extrêmement complexe, était née du rachat en 1992 par Schneider des actions qu’elle ne possédait pas encore dans Cofibel et Cofimines à un prix qui aurait été sous-évalué, ce qui aurait lésé les actionnaires minoritaires des sociétés belges. Didier Pineau-Valencienne a comparu aux côtés de quinze autres personnes, dont l’homme d’affaires italien Valentino Foti et l’ancien directeur financier du groupe Schneider, Jean Chodron de Courcel, cousin de Bernadette Chirac, l’épouse de l’ancien président français. L’affaire Cofimines-Cofibel, mise à l’instruction en septembre 1993, avait suscité de vives tensions dans les relations diplomatiques franco-belges à la mi-1994 lorsque Didier Pineau-Valencienne, venu répondre à un interrogatoire, avait été arrêté et écroué pendant douze jours à la prison bruxelloise de Forest. Il avait été remis en liberté contre une caution de 370 000 euros.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a reconnu coupable de faux et d’escroquerie l’ancien PDG du groupe Schneider, Didier Pineau-Valencienne, dans une affaire d’OPA, mais ne l’a pas condamné en raison notamment de l’ancienneté des faits.
« » » » »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Pineau-Valencienne
Béotienne : c’est clair que les protections sont fortes. Mais nos contre-moyens sont monstrueusement amplifiés par le réseau informatique – tant qu’il tient.
Persévérer, réfléchir aux mécanismes.
Créer, nourrir les outils de compréhension.
Montrer, dénoncer : nommer les acteurs et les pratiques.
@ Mumen
Au fond on savait.
La concentration du capital, c’était connu mais encore un peu mythique.
Maintenant les traits du « sujet » noeud papillon deviennent plus nets.
Il doit continuer à nous vendre de la camelotte et nous faire travailler pour l’acheter.
Mais tout le monde a vu ça:
« » »
La première photographie de la Terre entière vue de l’espace a 45 ans
La plus ancienne photographie de la Terre vue de l’espace a fêté ses 45 ans. Elle a été prise à proximité de la Lune par le Lunar Orbiter 1 le 23 août 1966.
Cette photo est la première image de la Terre entière jamais prise de l’espace. En effet, si d’autres photos de la planète avaient été prises dès les années 1940, celles-ci ne montraient jusqu’ici que quelques parties de la Terre, et jamais la planète entière. Le cliché a été capturé de l’orbite de la Lune par l’engin spatial Lune Observer 1 le 23 août 1966 et montrait donc à l’époque la Terre sous un aspect totalement inédit. « Vous regardez votre maison depuis un type totalement étranger de paysage désolé », a expliqué Jay Fridelander, qui a débuté sa carrière à la NASA il y a vingt ans en tant que technicien photographique, travaillant sur de nombreuses images et notamment celle de Lunar Observer 1.
Pour la petite histoire, l’engin spatial a été envoyé par la NASA en 1966 afin de repérer un endroit sûr où ses astronautes pourraient atterrir. « L’idée de base était de se préparer à aller sur la Lune pour les missions Apollo. La NASA avait donc besoin de photos haute résolution de la surface pour être sûre que c’était un lieu où ils pouvaient atterrir et pour sélectionner des sites d’atterrissage », a expliqué Dave Williams, un scientifique planétaire du Goddard Space Flight Center de la NASA cité par Insidescience.
C’est pourquoi le Lunar Observer 1 avait été doté d’un appareil photo à deux lentilles capables de prendre des clichés simultanément. Véritable laboratoire photo volant, l’engin a néanmoins du se positionner d’une manière très précise pour prendre ce cliché, explique Gizmodo.fr. Une position risquée qui aurait pu le faire dévier de sa trajectoire, mais le Lunar Observer s’en est bien sorti. Plus de 45 ans après avoir été immortalisé, ce cliché inédit a aujourd’hui été restauré par des experts en rénovation photographique. Un petit travail qui permet d’en observer les moindres détails, faisant définitivement entrer la photo dans l’Histoire. « » »
http://www.maxisciences.com/photographie/la-premiere-photographie-de-la-terre-entiere-vue-de-l-039-espace-a-45-ans_art16594.html
Cela a renouvelé notre conception de l’espace, de notre identité, de l’avenir et de nos rapports humains.
« Elle habite maintenant notre inconscient collectif avec une intense réalité.
Nous ne pouvons et ne pourront supporter qu’ -« elle »- appartienne exclusivement à une poignée de joueurs de poker.
Et qu’en pensez-vous ?
La main invisible du marché a 147 doigts !
Non, une main, la FED (8 familles derrière) et quelques doigts : POMO, PPT, BlackRock, …
Les 147 seraient plutôt les poils sur le dos de la main ! lol
1470 doigts entremêlés aidés par 1474 mains écrasent sous leur poids les institutions antitrust !
Copie d’une réponse @ edith sur le fil précédent.
Comment nommer cette entité ?
Je voudrais proposer un nom issu de la mycologie (merci à Wikipédia).
De nombreux champignons sont unicellulaires, par exemple la levure, et se contentent de se multiplier par bourgeonnement ou scissiparité (j’adore ce mot), d’autres forment des filaments.
Le mycélium est un réseau de filaments, qui se croisent, s’entre croisent se combinent, s’étendent. Comparable au stade d’une moisissure, c’est ainsi qu’on pouvait se représenter le système financier-commercial jusqu’à la parution de cette étude.
Sur certains mycéliums, il arrive que se développe un primordium, lieu de concentration et de différentiation cellulaire, qui va se développer jusqu’à former le carpophore, le champignon que nous cueillons ou fuyons dans les bois.
Dans la comparaison que je vous propose, il me semble que nous en sommes au stade du primordium, qu’une forme est en train de se différencier dans le réseau capitaliste mondialisé et de drainer vers elle, pour poursuivre son développement, une partie toujours plus grande de la richesse prélevée par l’exploitation conjointe des richesses naturelles (renouvelable ou non) et de la sueur humaine…
Je propose donc le mot « primordium » pour nommer les 147.
Je propose surtout un débat concours entre les lecteurs de ce blog pour lui donner un nom, chaque nom étant forcément une interprétation que l’on se fait de l’entité en question.
Renard,
Je propose : « Mangez-moi !«
Comme dirait La Bruyère , tout a déjà été dit :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mafia
La Méduse
http://www.infovisual.info/02/012_fr.html
Ou encore
Le Cul-du-Vide-Poche
Ou
Le Bubon
En dernière:
F onds du
R assemblement
I nformel des
C améléons
@ Renard,
Bonjour,
La truffe ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tuber
Draîne et concentre les oligo-éléments et micro-nutriments de mètres cubes de terre, utilisées maintenant en produits de beauté et en médicament, en sus des assiettes. Souterraine. Bien trouvée par les cochons et certains chiens, les renards n’étant pas apprivoisés, pas d’info sur eux à ce sujet.
Pour la défense des mycoryses 😉
Mushrooms
Overnight, very
Whitely, discreetly,
Very quietly
Our toes, our noses
Take hold on the loam,
Acquire the air.
Nobody sees us,
Stops us, betrays us;
The small grains make room.
Soft fists insist on
Heaving the needles,
The leafy bedding,
Even the paving.
Our hammers, our rams,
Earless and eyeless,
Perfectly voiceless,
Widen the crannies,
Shoulder through holes. We
Diet on water,
On crumbs of shadow,
Bland-mannered, asking
Little or nothing.
So many of us!
So many of us!
We are shelves, we are
Tables, we are meek,
We are edible,
Nudgers and shovers
In spite of ourselves.
Our kind multiplies:
We shall by morning
Inherit the earth.
Our foot’s in the door.
Sylvia Plath
And neither race nor creed remain
From bitter searching of the heart.
Not steering by the venal chart
That tricked the mass for private gain
We rise to play a greater part.
Reshaping narrow law and art
Whose symbols are the millions slain
From bitter searching of the heart
We rise to play a greater part.
L. Cohen – Villanelle For Our Time –
bravo et merci pour la traduction!
Oui, bravo et merci ppur la qualité et rapidité de traduction. Que de compétences sur ce blog!
oui, merci, pour la traduction
(je suis toujours émerveillée, de la capacité à coopérer sur ce blog, je me souviens d’une traduction collective, à deux ou trois mains
[…] du monde » qui nous parle d’une publication universitaire scientifique récente (traduction partielle ici) qui à pris pour objet d’étude le réseau des multinationales disséminées […]
Il y a sans doute un travail profond à mener là-dessus. Cela reprend et approfondit l’idée de technostructure de Galbraith.
En effet, ce ne sont pas des êtres humains qui sont les gros actionnaires, mais les firmes elles-mêmes dans un réseau imbriqué. Les bénéfices réalisés et non distribués permettent de racheter les actions en circulation, ou des actions d’autres entreprises. Au final, après des années de bénéfices et d’achats et rachats d’actions par des entreprises, les entreprises sont juridiquement « indépendantes » ou presque d’actionnaires humains.
Ce sont donc les managements de ces entreprises – la technostructure de Galbraith – qui a le véritable pouvoir, d’autant plus qu’elle crée les règles de cooptation. Ce ne sont pas les actionnaires au sens où on l’entend habituellement qui ont le pouvoir.
C’est le contraire de ce que prédisait Galbraith. Il y a bien eu quelques vélléités de contrôle par la technostructure au cours des trente glorieuses, mais les technocrates ont été remis à leur place par les actionnaires à la faveur de la révolution néo-libérale.
Si vous regardez qui a les rênes de ces gros fonds d’investissement vous retrouvez toujours soit directement, soit indirectement, les gros actionnaires (c’est-à-dire des membres des grosses familles ploutocratiques). Pas des technocrates.
Et mêmes dans les entreprises purement industrielles, voici ce qu’en dit wikipedia:
« Selon l’analyse de Galbraith, le rôle croissant de la technostructure devait réduire le pouvoir des actionnaires à un rôle figuratif. Plusieurs exemples prouvent cependant le contraire : Lee Iacocca fut destitué de son poste de directeur général de Ford par Henry Ford II en 1978 ; Jean-Paul Parayre et Christian Streiff connurent le même sort chez Peugeot en 1983 et 1999 ainsi que Pierre Blayau au sein du groupe Pinault-Printemps-Redoute en 1995. Dans tous les cas, le principal actionnaire, ou groupe d’actionnaires, entendait ainsi clairement rappeler que le pouvoir se trouve chez lui et que la compétence technique ne modifie pas la légitimité du pouvoir, c’est-à-dire sa source actionnariale. »
Vous avez raison, la technostructure a ses limites. Mais quelques (contre-)exemples ne suffisent pas à invalider la possibilité contraire dans tous les cas.
Maintenant, poussons jusqu’au bout l’idée de technostructure, comme détournement en règle de l’entreprise par une minorité managériale : les managers, qui se rémunèrent en stock-options, vont devenir à leur tour actionnaires. Et vendront leurs actions acquis à coût quasi-nul avec une importante plus-value, pour rejoindre la classe ploutocratique que vous mentionnez.
Sans pouvoir à coup sûr départager votre analyse et la mienne, j’aurais tendance à privilégier les rapports relationnels sociaux à l’intérieur de la classe des grands détenteurs, à l’aspect purement légal de l’actionnariat, pour expliquer les comportements et l’organisation du système (le second serait au mieux un outil du premier). Etant donné à nouveau que ce dernier peut recourir à une baisse de l’effet de dilution masquée par le rachat croisé d’actions.
Il ne faut pas être majoritaire dans une entreprise pour avoir le pouvoir, Il suffit d’être « actionnaire de référence » pour être indispensable lors de toute décision (10 ou 15% peuvent suffire). La multiplication de cette situation permet d’orienter ou de propulser les initiatives.
Existe-t-il un principe du droit qui interdise de faire l’opération réciproque :
définir un degré de responsabilité proportionnel au degré de contrôle,
et donc faire en sorte qu’une « class action » par exemple, portant plainte sur un motif précis incriminant une première société i, les autres sociétés j qui la contrôlent avec des coefficients Cij se voient passibles de poursuites collectivement et solidairement, ou de façon moins simple, à hauteur de leur participation ?
A charge pour les juges de limiter les dégâts si la loi devenait trop destructrice pour les sociétés du fait de l’extension de solidarité entre elles (une contagion judiciaire). Enfin, là, je rêve éveillé, car ce n’est pas demain que la loi deviendrait aussi dure.
La loi: déjà pour que Total puisse être partiellement reconnu responsable d’une marée noire… Il suffit de sous-traiter tout ce qui peut présenter des risques pour faire supporter les responsabilités par d’autres, au mieux, ou diluer complètement la responsabilité le plus souvent. Et qui sont les champions pour faire des affaires sans risques aujourd’hui: les financiers, les banques. Cela ne durera peut-être pas.
Sinon, grand merci pour la traduction.
Il y a des précédents. Aux USA, il y a le Oil Protection Act de 1990 (suite à la marée noire de l’Exxon-Valdes) selon lequel est responsable de la pollution causée par un navire toute personne ayant la qualité de propriétaire, d’opérateur ou d’affréteur du navire.
Mais, c’est hypocrite et démagogique. On est encore loin de mettre en cause les agissements des ETN quand cela ne nous touche pas directement. Seveso ou AZF, ah oui, ça nous touche, il faut faire qqch, mais Bhopal ou les rejets toxiques en Côte d’Ivoire (Probo Koala), impunité et tant pis pour leur pomme…
Et de là à poursuivre les bancassureurs pour « mise en danger de la vie d’autrui »… Il faudrait aussi poursuivre les pseudo-économistes commis à justifier leur agissements.
Je serais d’avis qu’une question bien formulée sur ces 147 soit posée à chaque candidat à la présidentielle.
Nous saurions donc quelle voie ils choisissent pour y faire face.
De bien jolies illustrations dans ce pdf, on se croirait à la fête foraine, parc d’attraction non-taxé, avec ces montagnes « russes » ( ou plutôt : étatsuniano-britannico,nippono-franco-allemande,etc…)…
Pour ce que j’en entends ceci peut être exprimé de manière plus synthétique, historique et dynamique. La condition de l’achat d’une force de travail individuelle est l’achat de la force de travail dans sa globalité : la classe capitaliste est propriétaire (possède) l’ensemble de la classe prolétarienne.
Nul besoin de « bons yeux », mais exige un regard, c’est-à-dire une théorie (qui n’est pas une science, ni une philosophie), du point de vue du sujet exploité, de la lutte des classes. Sans cette subjectivité de classe, il est malaisé de saisir l’objectivité de la relation capital/travail, et la « décadence du système », sa mort même ne s’expliquent que par des considérations morales ou humanistes à propos des appétits sans frein de la finance (les goulus banquiers, les traders fous de gains…), ou/et par la dérive d’une science économique subvertie.
Les antagonismes à l’intérieur de la classe capitaliste sont réels et recouvrent des intérêts réellement divergents, ils confluent cependant au moment limite de la remise en cause de la classe prolétarienne de sa propre existence et condition : c’est la limite historique objective du mode de production capitaliste dans la crise de la reproduction des classes, par et dans la reproduction du prolétariat dans l’implication réciproque.
Pouvoir financier concentré mais anarchie industrielle généralisée!
Quand on se trouve à la base de la pyramide on ne peut que constater l’absurdité de beaucoup de décisions concernant la production industrielle. Même si les « travailleurs » ne sont censés s’exprimer à ce sujet qu’à l’occasion des licenciements et des fermetures, ils n’en n’ont pas moins beaucoup d’occasions de se forger une opinion le reste du temps!
La concentration du pouvoir politique en URSS entraînait la bureaucratie, la corruption et d’autres tares qui interdisaient d’organiser une économie cohérente. Ça nous parait maintenant bien établi alors qu’à l’époque la cohérence de l’économie était présentée comme un avantage du système.
Mettre en évidence les points communs entre l’URSS de naguère et le capitalisme actuel ne me semble pas dépourvu d’intérêt : beaucoup de gens sont à même de constater tous les jours l’absurdité de ce dernier même si les inconvénients intrinsèques d’une finance mondialisée leurs sont plus difficilement accessibles.
Exemple vécu:
– il faut renvoyer les intérimaires parce qu’il faut faire des économies
– la production se poursuit mais la facturation devient impossible parce que le service tirage ne peut plus fournir les dossiers techniques exigés par les contrats
– des ingénieurs, inquiets de la tournure des évènements (les indemnités de retard s’accumulent) demandent et obtiennent l’autorisation de produire eux même les (très volumineux) dossiers techniques en question à l’aide de photocopieuses.
Le problème n’est pas qu’il y ait eu une mauvaise décision mais que le système est incapable de prendre des décisions adaptées (vu de loin, alléger la charge salariale parait une excellente solution pour faire rapidement des économies.)
Je pense qu’il y a des subtilités dans les deux cas (capitaliste et soviétique).
Si un de ces systèmes présentait un défaut conduisant à un plantage (transition de phase) au premier ordre, ce serait arrivé très vite, on serait passé à autre chose sans y passer 70 ou 300 ans.
Par exemple, Hobsbawm, Eric, le célèbre historien britannique, explique dans son « Ages of Extreme » qu’il y avait quand même avantage côté URSS à ne pas avoir à légitimer les décisions devant les électeurs, alors que les présidents américains (et autres) ont du être clientéliste à longueur de mandat pour être réélu (eux ou leur parti). Donc certaines grandes orientations pouvaient être décidées et mise en route rapidement. Si cela n’exigeait pas de créativité, ça marchait. Une forme de cohérence existait donc de açon plus efficace à certains niveaux.
L’autre aspect, c’est par exemple de voir sur qui aujourd’hui dans le capitalisme repose le fardeau de l’organisation efficiente. Je pense que, comme l’explique bien Lordon, il y a un jeu entre grandes sociétés, petits entrepreneuriats, et employés. Les classes concentrées dans les grandes sociétés francaises actuelles ne brillent pas par leur grandes décisions brillantes, et agissent dans le lobbying, passant de Seilllières à Parisot comme d’autres adulent Bill Gates puis Steve Jobs. Par exemple, on les voit en direct live dynamiter ce que le groupe Carrefour pouvait avoir de bon, et imposer à marche forcé le rachat des supérettes de Navarre et de France par les Carrefour-Market en sacrifiant la qualité du service (demandez à Mesquer).
Mais ce qui marche, c’est que la couche d’entrepreneurs d’en dessous doit grosso modo subir une pression de prolétaire. Le système fonctionne au point de travail où ces petits entrepreneurs ont des employés qui sentent la pression de rendement très directement, mais ont juste la taille pour que lesdits employés intériorisent le souhait d’effort d’un petit patron sur les genoux. Ce qui maximise l’exploitation globale et restaure un étage fort rationnel (par force) qui vient compenser dans la sueur les éventuelles absurdités de logistique etc des grands groupes.
C’est la topologie de cela qui donne résilience et efficacité à un système qui du fait de sa consanguinité, n’est pas capable de faire une gestion intelligente sur le long terme (voir le fils Lagardère par exemple, …et pourtant je jure que je ne pensais qu’à la consanguinité sociologique, à la Pinçon-Charlot)
Tout à fait d’accord : l’exploitation globale au sein du système est maximisée grâce à la prolétarisation de petits entrepreneurs. Sans employer exactement ce vocabulaire, Marx voyait cela à son époque lorsqu’il constatait la possibilité de l’exploitation des petits capitalistes par les gros.
C’est toute la force de Sarkozy : il alimente le bataillon de ses électeurs en recrutant des prolétaires qui s’ignorent. Des gens qui rapidement, acquerront la conviction que s’ils ne gagnent pas assez d’argent, c’est parce que les charges sociales sont trop élevées.
Oui, Lordon a bien mis le doigt là-dessus.
C’est un réel coin à l’encontre du sentiment de solidarité, vous l’expliquez bien.
C’est peut être la relative aisance à avoir des mécanismes de ce genre qui rend les révolutions relativement rares. Il faut que deux ou trois classes sociales se reconnaissent dans la prolétarisation malgré ces potentiels antagonismes.
La lecture des évènements un peu chaotiques de 1917 laisse penser que les excès du tsarisme ont permis cela, mais en présence d’un « monstre doux » comme ce que nous connaissont actuellement, il est aisé et « systémique » que la dissension entre les classes soit perçue comme prépondérante et empêche la logique de solidarité de se tisser .
6.Cadavre exquis…
La main invisible du marché a 147 doigts !
POMO
Non, une main, la FED (8 familles derrière) et quelques doigts : POMO, PPT, BlackRock, …
…Indétrônables fauteurs de crises
Monde Diplomatique – Septembre 2011 page 22 et 23 – Ibrahim Warde
…Extrait
« …Dans un ouvrage expliquant ”pourquoi les marchés échouent ”, John Cassidy , journaliste économique au NEW YORKER , voit dans cette idéologie non pas l’accomplissement du libéralisme économique classique mais sa perversion . Il rappelle que le concept de marché financiers rationnels et autocorrecteurs est une invention des quarante dernières années ( 1)
Si la profession financière cherche à se situer dans la lignée d’Adam Smith, un auteur qu’on a tendance à vénérer sans le lire, elle viole allègrement les principes qu’il a énoncés en matière de règlementation financière.Quelques années avant la parution de sa célèbre Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), le père de l’économie classique avait assisté à l’éclatement d’une bulle financière qui devait anéantir vingt-sept des trente banques d’Edimbourg.
Smith savait donc que, livrée aux seules forces du marché, la finance faisait courir de graves dangers à la société.
Tout favorable qu’il fût au principe de la ”main invisible”, il stipula expressément que la logique d’un marché libre et concurrentiel ne devait pas s’étendre à la sphère financière.
D’où l’exception bancaire au principe de la liberté d’entreprendre et de commercer, et la nécessité d’un cadre règlementaire strict : Ces règlements peuvent à certains égards paraître une violation naturelle de quelques individus, mais cette liberté de quelques –uns pourrait compromettre la sécurité de toute la société. Comme pour l’obligation de construire des murs pour empêcher la propagation des incendies , les gouvernements , dans les pays libres comme dans les pays despotiques , sont tenus de règlementer les services bancaires.( 2)
(1) John Cassidy, How Markets Fail : The Logic of Economy Calamities ,Farrar ,Straus and Giroux ,New York ,2010
(2) Livre II, chapitre II
Et encore …On ne nous dit pas tout !!!
Intéressant article, il demande quand même une bonne dose de concentration. Je me demande qui sont les actionnaires de ces 147 entités. Ils sont probablement moins nombreux que 147.
La main invisible ?… Il a fallu attendre pratiquement 20 siècles pour se libérer (en partie) des religions afin qu’elle cesse d’orienter la vie des sociétés (pas toutes). Et voilà que de nouveaux religieux appelés néolibéraux tordent la réalité pour la faire correspondre à leurs croyances. Attention leur sainte Inquisition ne doit pas être loin!
Ainsi , la sainte croyance en la croissance par exemple , n’intéresse que leurs fidèles appelé aussi ’’investisseurs’’ même si celle –ci n’apporte quasi rien de bon à la population…
Leur premier lieux saint fut le Mont Pèlerin, village suisse surplombant Vevey.
Le compagnonnage fut appelé La Société du Mont-Pèlerin qui a été créée le 10 avril 1947 lors d’un prêche donné par Friedrich Hayek ( fervent adepte de la sainte croyance )
L’allocution à la gloire du Saint Capital fut en partie financée par le haut patronat suisse( 1). Cette cérémonie religieuse n’est pas sans rappeler une autre appelée aussi ” le colloque Walter Lippman ” qui en 1938 avait rassemblé vingt-six convertis -appelés aussi intellectuels- désireux de promouvoir un « nouveau libéralisme » face au fascisme, au communisme et à l’interventionnisme étatique. Son nom originel devait être Acton-Tocqueville Society
(1) Yves Steiner, La Suisse, sanatorium du néolibéralisme, L’Hebdo, 24 juillet 2008
Et encore …On ne nous dit pas tout !!!
Et encore vous aurez pu en rajouter une couche sur la très Sainte Sainteté de vos propos, demain peut-être vous
en rajouterez une couche plus saine, c’est vrai on n’enseigne jamais assez l’histoire d’un parti pri aux petits enfants. Hélas 20 siècles de libération ne vous ont apparemment pas rendus plus apte à parler de ces choses là autrement.
Vous savez la très sainte croyance au tout Social c’est pas toujours mieux à voir sans vous paraître trop sain et non plus dans mes propos.
On ne se libère jamais d’une chose avec un coeur un peu trop remonté contre elle, tous les Saints de l’histoire ne vous ont jamais forcés non plus à suivre un plus grand DOIGT Invisible.
Et encore … Vous êtes très modérés vous ne dites pas tout dans vos propos !!!
Hélas 20 siècles de libération , trop bonne celle là ..
De plus, de nombreux membres ont créé des think tanks importants. Ainsi Edwin J. Feulner est cofondateur de la Heritage Foundation, dont la MPS reçoit d’ailleurs le soutien financier pour organiser sa réunion annuelle. Pascal Salin, ancien président de la Société estime que plus de 100 instituts libéraux ont été créés par des membres[réf. nécessaire].
entre autres …Prières néolibérales
1) Dérégulation des marchés financiers mondiaux – libres circulation des capitaux de par les paradis fiscaux à partir desquels ils peuvent mener leurs raids destructeurs sur les pays visés
2) Libéralisation des flux de capitaux …
3) affaiblissement des états ( réduction des recettes par ex ) afin que celui-ci ne soit plus en mesure de défendre ses citoyens …
4) privatisations à prix bradés..
La main invisible ?…Au nom de la liberté ?…
John Perkins ,ex assassin financier explique sont job d’inquisiteur au cour de sa carrière .
… ‘ Un pays avec des ressources potentielles exploitables est repéré…le gouvernement (élu ou dictatorial (plus facile encore..)), est approché afin d’être corrompu…Si il ‘résiste’ les chacals sont envoyés pour le renverser ou …l’assassiner ( 1) ..
Par contre, comme en Irak (où Saddam Hussein a voulu effectuer les transactions pétrolières de son pays dans une autre devise que le dollar …) Il est conquis ……Ensuite L par l’intermédiaire de la Banque Mondiale ( ou consœurs ) aux ordres des tueurs économiques …,un énorme prêt est concocté au pays visé ..et ce , même si d’abord ce prêt ne sert au final qu’ à corrompre et à payer d’abord les investisseurs étrangers venus spolier le pays …en laissant sa population exsangue …ensuite , ces mêmes institutions viennent demander le remboursement des dettes …ou encore … ,leur voix lors d’un vote crucial à l’ONU ou une aide militaire …là où ailleurs …tandis que la population est toujours autant surexploitée dans les multiples ateliers clandestins aux services des plus grandes marques ou industries diverses…et leur pays spolié de leurs matières premières …Avant c’était la colonisation qui forçait les populations à produire ..aujourd’hui c’est la banque mondiale…La Banque mondiale est une institution US où beaucoup de pays européens sont actionnaires ..Leurs politiciens semblent ne plus être que des carriéristes à la vue courte à la solde des grands groupes d’intérêts financiers puissants, leur dictant les politiques à appliquer et les lois à remodeler au grand dam de leur populations …( laissant les patates chaudes de leurs choix inconséquents présents dans les mains des futurs remplaçants quelle que soit leur couleur politique..) …
Selon l’économiste américain John Perkins, qui était employé pour endetter les pays du tiers monde afin de les rendre dépendants des intérêts financiers américains, et qui avait rencontré Omar Torrijos dans cette fonction, il a été assassiné pour avoir refusé de s’y soumettre, en particulier, pour avoir tenté de construire un nouveau canal avec le Japon .
Cet auteur affirme également dans son livre Confessions of an Economic Hit Man que Roldós a été assassiné par une bombe cachée dans le magnétophone dans le but de servir les intérêts américains dans la prospection pétrolière en Équateur ce qui permit à Osvaldo Hurtado qui lui succéda d’ adopter une ligne politique plus ”conciliante” avec les compagnies pétrolières…
Et encore …On ne nous dit pas tout !!!
…paradis fiscaux …Combien d’argent noir pour » fausser » le jeu ?…Les moyens utlisés en Bourse ..Dark pool ..and co ..marchés patallèles …algorythmes …
Il y a la main invisible mais la ‘ maladroite ( ou mal .. à droite aussi ??)Hollande vote la rigueur … par erreur
Le Figaro.fr Mis à jour le 08/09/2011 à 08:28 | publié le 08/09/2011 à 07:47 Réactions (297) Deux députés socialistes ont voté par erreur le plan de rigueur du gouvernement mardi: Jérôme Cahuzac et François Hollande. Comme l’indique le compte-rendu de scrutin de l’Assemblée nationale, ils « avaient voulu voter contre » le texte. Mais Jérôme Cahuzac, qui disposait de la délégation de vote de François Hollande, s’est trompé de bouton.De fait, le candidat à la primaire socialiste avait dénoncé le même jour le « manque de courage et de cohérence » des mesures examinées. « Avant de faire des règles d’or, il faudrait faire une politique en or », avait ironisé le député de Corrèze.
Résultat : 155 députés UMP, 6 du Nouveau centre et deux socialistes ont entériné le plan du gouvernement.
Et encore …On ne nous dit pas tout !!!
On a fait Hollande voter pour le plan Sarko…
On l’avait fait poser avec Sarko sur la couv de Paris Match
On l’a fait enterriner le viol de la souveraineté populaire à Versailles
Les urnes le feront conduire les soins palliatifs d’un capitalisme agonisant,
au seul bénéfice des trusts pharmaceutiques, militaires, nucléaire, etc
A tous,
Il serait utile que la traduction de Paul soit mise en forme par quelqu’un en incluant les figures, références etc.., un document pdf pourrait être généré et, moyennant l’accord des auteurs, déposé sur un serveur (pourquoi pas arxiv.org).
D’autre part, il faut savoir qu’arxiv.org est hébergé de l’université Cornell, c’est un site de prépuplications ou les chercheurs de toutes disciplines (en fait surtout ceux des sciences dites « dures ») déposent leurs derniers travaux avant de les soumettre à une revue scientifique avec comité de lecture. J’espère vivement que les auteurs le feront, car cet article est d’une grande importance. Espérons qu’il suscite d’autres travaux de même nature.
Un petit commentaire pour garder l’espérance. De même que la finance folle utilise les technologies comme internet pour ses turpitudes, les hommes et femmes de bonne volonté ont aussi accès à ces outils d’abord pour s’instruire et ensuite pour organiser la résistance. Ce blog et d’autres le prouvent. On peut faire un parallèle avec la découverte de l’imprimerie au XVème siècle, l’Humanisme et la Réforme protestante du XVIème, les Lumières du XVIIIème auraient-ils été possible sans l’imprimerie? La réponse est évidente. De plus, la censure d’Internet est beaucoup plus difficile que celle de l’imprimerie.
J’ai offert à Paul d’en faire un peu plus. C’est surtout de la mise en page.
Mais où posterions nous le pdf de la traduction ?
De plus il faudrait me rappeler si la licence Creative Commons s’applique dans ce cas. Tant qu’on ne reproduit pas les figures, je pense qu’il n’y a pas de problème, mais au-delà …
Quoiqu’il en soit, merci pour la traduction.
Excellent travail.
Maintenant qu’on les connait, il serait temps de dégainer une loi anti-trust ou de nationaliser tout ça pour faire exploser le nid de frelons !
Au fait, a t’on la liste de ces 147 entreprises ?
Il se pourrait bien que ce calcul « scientifique » contienne une erreur de taille disqualifiant la principale des conclusions: L’article parle de recettes pour qualifier le volume d’affaires concerné par l’ensemble des sociétés. On peut déduire qu’il s’agit du chiffre d’affaires. Mais lequel ? Vraisemblablement du chiffre d’affaires consolidé des sociétés composant le graphe. Le chiffre d’affaires consolidé d’un groupe neutralise les opérations intra-groupe. Par contre intègre les opérations avec les sociétés tiers. Mais l’étude semble faire simplement la sommation des parts d’intérêt dans le chiffre d’affaires des différents « sommets » du graphe…..Donc de compter la même chose plusieurs fois !
En raison du manque de précision sur la nature comptable des données, il y a lieu d’être très prudents sur le résultat quantifié.
Je ne conteste pas les déductions autres que celles chiffrées.
Mais que je sache, cette étude n’a pas été validée par un cabinet d’audit….
Donc prudence sur les résultats comptables
ALBIN, vous avez raison.
Plus les participations sont croisées et le nombre de niveaux de participation est élevé et plus on démultiplie la même valeur économique de base. En fait il faudrait, pour avoir une idée d’une valeur plus proche de la réalité (si tant est que valeur subjective et réalité objective puissent être rapprochées), n’additionner que la valeur des entreprises pour leur activité non financière.
On verrait alors la baudruche se dégonfler probablement de plusieurs puissances de dix.
Dans le capitalisme financier on fait une confusion entre l’activité, notion économique, et la détention du capital, notion financière sans aucune influence positive directe sur l’économie, attribuant à la seconde les caractéristiques de la première.
De plus les financiers en question, comme les banques, ne détiennent même pas directement les titres qu’ils comptabilisent dans leurs activités et dont ils ont seulement la gestion pour le compte de leurs centaines de millions de clients, nous d’une manière ou d’une autre qui leur confions très imprudemment mandat de gérer à notre place.
Plusieurs puissances de 10 ?
Seulement ?
@Eole
Votre remarque est judicieuse !
Le raisonnement ne tient pas parce que ce raisonnement n’est pas fait semble -t-il en « consolidation » mais en sommation d’entités liées entre elles et au surplus en appliquant « brut de béton » des pourcentages d’intérêts société par société.
Il y a une grosse faille de raisonnement que le meilleur algorithme ne peut cacher.
Pour obtenir la vision la plus approchée possible, il faudrait supposer une consolidation comptable d’une entité économique « énorme champignon au niveau mondial » en distinguant les sociétés consolidées par mise en équivalence de celles consolidées par intégration ou proportionnellement….
Ce que veut démontrer les auteurs, la « masse du CA familial inter-co » (celui qui est susceptible de manipulation, de fraude, d’entente illicite) va se retrouver dans la partie du C.A. éliminé au titre des comptes inter-co par rapport au CA brut sommé……
Bernard Roy, ce professeur génial spécialiste de la théorie des graphes posa entre autres exercices en 1971 à Dauphine le pb suivant à résoudre par ses étudiants: Il donna le réseau reliant par télex les principales agences d’info du monde dans les principales capitales, lesquelles agences étaient pour certaines reliées entre elles même si concurrentes. La question était : Combien et Où placer de bombes pour supprimer 80 % de l’info dans le monde occidental ?
Michel Guérin présenta un algorithme de son cru montrant qu’avec moins de 8 bombes bien placées cela était réalisable selon les hypothèses de flux données par le prof qui récupéra illico cet algo..
Cet exemple est essentiellement là pour montrer qu’à mon avis (AMHA) l’article n’a pas posé la vraie question concernant le risque systémique de crise financière majeure: Combien d’ entités et Lesquelles et Où, si elles tombaient en faillite les unes après les autres selon un jeu de domino sont elles capables de détruire 80 % ou plus des salaires mondiaux payées aux salariés ?……
Quand le public entend parler de recapitaliser les banques, il voit le doigt mais pas la lune !
Il n’y a pas que des tours qui tombent.
D’un point de vue des syndicats: Où et dans quelles entités faire une grêve simultanément pour paralyser l’activité économique mondiale ?…..
Ce serait donc la réponse « couper les bras de la pieuvre . » , parmi mes interrogations plus au dessus .
Problème : combien de bombes et où pour maîtriser les 147 ?
La mesure la moins incorrecte de l’activité économique est ce qu’on désigne par Valeur Ajoutée.
On peut alors faire des additions sans crainte de double compte.
Quelle est la valeur ajoutée d’une institution financière? Elle est proche de zéro, sauf pour celle qui cumule une activité de service (banque de dépôt, assurance de biens et de personnes) à une « activité financière ».
Au niveau des profits, il en va tout différemment. Un profit de 150 par une petite société industrielle est imposé pour 50 et redistribué pour 100 à ses actionnaires. Supposons que ces actionnaires sont une « joint venture » de deux petits groupes qui vont chacun indiquer un profit de 50 (nous en sommes déjà à 200 de profits comptabilisés pour une activité qui n’en a dégagé que 100 impôt déduit. Chaque petit groupe est propriété de deux plus gros qui eux mêmes, etc. A chaque niveau le profit déclaré croit de 100 (profit net au premier niveau). Les règles comptables procèdent à des éliminations au sein d’un même groupe mais si l’on est 147 à s’organiser en cascades multiples on parvient facilement à éliminer les éliminations! On peut ainsi voir les 100 de profit réels sur activité se voir déclarer au total plusieurs centaines de fois hors impôt tout autour de la planète financière qui dans ces conditions est effectivement incontrôlable.
L’organisation du monde de la finance en participations croisées multiples en niveaux multiples, par la pression induite des « puissants » qui sont au contrôle, est un système de captation de la valeur ajoutée au profit des actionnaires à chacun de ces niveaux et à chacune de ces participations au détriment des salaires réels versés à ceux qui génèrent la valeur ajoutée et au détriment aussi des états qui exemptent d’imposition tous les profits résultant de ceux taxés au premier niveau.
Pour un état, il serait relativement simple de faire tomber cet échafaudage complexe de parasitisme en imposant au même taux tous les profits de sociétés sans aucune exception.
« La mesure la moins incorrecte de l’activité économique est ce qu’on désigne par Valeur Ajoutée. »
Oui, mais la valeur ajoutée NETTE = salaires + profits nets.
Et non brute, comme on la trouve par exemple dans le PIB. Cette dernière pose également le problème d’offrir des cas indésirables de double comptabilité. Concrètement, les investissements de remplacement de certaines entreprises sont comptés comme de la valeur ajoutée à la fois pour les vendeurs (ce qui est normal) mais aussi pour les acheteurs (alors que cela fait partie de leurs coûts).
Oui, il vaut mieux rester prudent avec ce type de modélisation mathématique. En matière de risques financiers, de produits dérivés ou de gestion de portefeuilles, l’utilisation qui en a été faite n’a-t’elle pas eu sa part de responsabilité dans la crise actuelle? Ces modèles sont certainement indispensables, mais il faut reconnaitre leurs limites…et les nôtres.
Autre remarque: Lehman Brothers Holding pointe encore en 34ème position du Top 50.
Surtout les notres .
Je n’y connais rien en économie/compta, mais il me semble que ce qu’on utilise pour les $$$ (la « valeur ») c’est les résultats du compte d’exploitation :
Est-ce que cela n’exclue pas les comptes doubles ?
Je peux faire figurer les recettes d’exploitation sur une filiale et sur sa société mère ? non je crois, alors que pour d’autres quantités, je serais moins affirmatif.
Aussi ignorante que vous, je me posais la même question.
« l’étude semble faire simplement la sommation des parts d’intérêt dans le chiffre d’affaires des différents « sommets » du graphe…..Donc de compter la même chose plusieurs fois ! »
Ils ne sont pas si idiots que vous ne l’imaginez ! Voir la section 3.2 dans l’article en Anglais (la référence est d’ailleurs mentionnée dans le texte).
Traduction rapide :
« Troisièmement, pour les grands réseaux, le calcul de la matrice inverse peut être insoluble. Ici, pour la première fois, nous surmontons les problèmes précités et proposons une nouvelle méthodologie qui consiste à appliquer un algorithme pour calculer le réseau de contrôle en traitant les différentes composantes du réseau séparément. (…) »
a) Assertion fausse. Dès 1971 la question de l’inversion d’une très grande matrice a été posée……et résolu par un second algorithme trouvé par Michel Guérin mais non publié.
Il s’agit de « partitionner » de façon optimale le graphe global ! A l’époque une matrice 50X50 était déjà une « grosse matrice ». D’où la nécessité d’inventer un algorithme pour « réduire » le graphe global à des noyaux de dimension plus modeste ( au plus 50X50, je cite de mémoire, mais certainement un nombre plus grand).
Et cela a été fait en temps machine très court, malgré la lenteur des computeurs de l’époque (Bull time sharing de la CCI de Paris reliés à Dauphine)
Visiblement les auteurs ignorent l’article publié par Michel Guérin et Jean Pouget dans une revue comptable, mais qui donne la méthode. Cet article avait pour finalité pratique de changer la norme comptable officielle de consolidation dans le cas de participations complexes. Changement pris en compte, voir le Lefebvre conso 1ère édition dans lequel les auteurs sont cités !
b) Comme cet article ignore l’aspect « consolidation » et que rien n »indique que cette précaution concernant les données a été prise, on peut légitimement craindre que les « recettes » en question sont un mix de chiffre d’affaires consolidé et de chiffre d’affaires de comptes sociaux.
D’où la crainte d’un comptage multiple de la même chose à chaque pallier !
Il n’y aurait pas un moyen approximatif de validation en croisant les chiffres obtenus avec d’autres, en cherchant des corrélations, et en acceptant qu’il y ait des outsiders mais pas trop ?
Je dis au hasard, la corrélation avec le nombre d’employé. Le CA par tête et par secteur industriel est dans une frouchette pas très large (facteur 2 ? ) d’où une tentative de corrélation. Les individus ont plus de mal à l’ubiquité que les lignes comptables en partie double, quadruple, octuple.
@ ALBIN
J’ai réagi à vos assertions péremptoires : « Mais l’étude semble faire simplement la sommation des parts d’intérêt dans le chiffre d’affaires des différents « sommets » du graphe…..Donc de compter la même chose plusieurs fois ! » et « Comme cet article ignore l’aspect « consolidation » » Ce n’est pas le cas vu qu’ils décrivent en détail la méthodologie qui n’est pas « une simple sommation » qui « ignore l’aspect « consolidation » ». Voyez l’article en Anglais avant d’accuser à tort et à travers.
a) Je ne vais pas discuter du premier découvreur d’algorithme(s) d’inversion de matrices par partition. Rien ne vous interdit de signaler les travaux de Michel Guérin et Jean Pouget aux auteurs.
b) Si vous pensez qu’il y a un problème de mauvaise prise en compte de la consolidation, lisez attentivement le texte original en Anglais qui décrit la méthodologie en détail (ça me dépasse).
dommage qu’on n’ait pas les graphiques !
merci beaucoup
Mais il vous suffit d’imprimer/afficher le pdf d’arxiv en parallèle du texte. C’est pas parfait, mais c’est mieux que rien.
Cela me fait penser au
lancé par Albert Frère.
[…] Le blog de Paul Jorion propose une traduction en français de la présentation détaillée de l’étude. […]
[…] Le blog de Paul Jorion propose une traduction en français de la présentation détaillée de l’étude. […]
[…] Le blog de Paul Jorion propose une traduction en français de la présentation détaillée de l’étude. […]
Trés interressant comme enquéte . D’une certaine maniére çà donne corps à une théorie du complot .
Que pensez de la réduction des montants de capitalistion en bourse pour les banques , corps/noeud du papillon . Moins 50% aux US , moins 25% en France en 2011 . Et çà n’a pas l’air
de s’arranger .
Qu’est qui se passe quand le noeud se resserre ? çà étouffe qui ? Selon la réponse , je serai
tenté de tirer un peu plus sur les ailes …