Billet invité.
Les manifestations les plus exemplaires et massives se poursuivent depuis des semaines en Israël et au Chili. Que peuvent-elles avoir en commun, vu leurs contextes si éloignés, qui fait aujourd’hui écho aux indignés portugais et espagnols ?
En premier lieu, d’exprimer avec persévérance et la force du nombre, sur une longue période, l’exigence d’une justice sociale mise en cause par la logique du capitalisme financier, ses réalisations comme ses promesses réaffirmées.
En second, de faire preuve dans leur soudaineté d’une grande détermination et de mobiliser bien au-delà des frontières de la protestation traditionnelle pour rassembler et unir des foules combatives.
En troisième, de faire preuve d’inventivité, tant dans les slogans et les revendications que dans les formes d’action. D’être radicales et de réclamer des ruptures, de s’affranchir des formalismes.
En quatrième, enfin, de ne pas se laisser jouer par les roueries d’un monde politique usé et dont la corruption n’a plus de secret, et de mettre en pratique une nouvelle démocratie pour s’y opposer.
Ces mouvements ont en commun de poser les premières briques de la prochaine maison, sans plus de prétention et sans avoir en tête son architecture d’ensemble. Ils débouchent sur des victoires partielles, en imposant des reculs, et doivent faire des pauses pour reprendre leur souffle.
Pour retrouver de tels mouvements laissant de telles profondes traces, il est nécessaire de revenir bien en arrière. Dans la seconde moitié des années 60, lorsque fut sonnée la fin d’une période – marquée par la grande défaite américaine au Vietnam et les derniers soubresauts du colonialisme sous sa forme classique – et qu’émergea sur la scène une jeunesse nombreuse aspirant à une délivrance sociale, morale et culturelle, qui réclamait sans attendre un autre avenir et prétendait le vivre au présent.
Mais le contexte de l’époque n’était pas celui de la crise que nous connaissons, qui incite à un changement de paradigme plus global. Tant en raison de la profondeur de la crise financière que de l’arrivée à maturité de nouvelles préoccupations liées à l’exploitation des ressources de la planète et à la qualité de la vie. Il diffère aussi en cela que les pays développés connaissent une tiersmondisation tandis que des classes moyennes se développent dans les pays émergents. Induisant, comme la révolution arabe en cours le démontre, une conjonction là où il y avait auparavant séparation.
Nous assistons actuellement à une même révolte que, pour simplifier, on peut attribuer aux classes moyennes, en empruntant ce concept particulièrement flou. Constant qu’il s’agit des grandes victimes toutes désignées, avec les plus démunis, de La Grande Perdition, qui prennent progressivement conscience de ce qu’elles vont perdre : l’effritement de leur statut social, qui ne fait que commencer, aboutissant au renforcement d’une polarisation sociale accentuant encore les inégalités de distribution de la richesse et la différenciation des modes d’existence.
Un mouvement inverse se produit entre les pays développés et les pays émergents, qui voit chez les uns se déliter ce qui se développe chez les seconds. Là, à la faveur d’une forte croissance économique, les miettes de la nouvelle richesse parviennent jusqu’au pied de l’échelle sociale. Diminuant un peu la pauvreté pour la rendre moins insupportable, sans cependant empêcher le renforcement des inégalités. Favorisant l’essor de classes moyennes dont les revenus n’ont que peu à voir avec ceux des pays développés. Elles aspirent à être reconnues, à bénéficier de la distribution de la richesse et à la liberté, quand elles n’en disposent pas a minima, s’opposant au clientélisme et à la corruption qui leur fait obstacle.
De quoi les classes moyennes des pays avancés peuvent-elles être porteuses, une fois constaté que le prolétariat n’est plus ce qu’il était et la classe ouvrière non plus ? Comment peuvent-elles dépasser le stade du refus, qu’elles manifestent quand elles sont touchées et qu’une conjonction de circonstances imprévisibles les incite à sortir de la résignation qui leur est prêtée ?
Elles sont loin d’être homogènes, toutes leurs composantes n’étant pas destinées à accomplir un rôle exemplaire. Leur protestation a une dimension plus morale que politique, comme l’a exprimé leur appellation d’indignés, ce qui en fait à la fois la force et en marque les limites. Comme s’il était ressenti en leur sein une exigence qui ne pouvait se traduire que par le rejet, sans nécessairement trouver ses formulations quand il faudrait passer au stade de la construction. Mais qui, marginalement encore, se traduit par de nouvelles pratiques sociales, renouant avec cette même exigence vécue il y a plus de quarante ans, selon laquelle il n’est plus possible d’attendre. S’inscrivant dans une sorte de double pouvoir caractéristique des périodes de transition.
Le réalisme a changé de camp. Il devient de plus en plus manifeste pour beaucoup que ceux qui s’y drapent encore sont de dangereux aventuriers dépassés par ce qu’ils ont enfanté. Le changement dont ils sont porteurs – la rupture, comme ils disent – n’a comme unique visée que de continuer comme avant, préparant au pire vu la quasi-récession prolongée qu’ils annoncent. Leur programme est de mettre en cause des pans entiers de l’Etat-Providence (en anglais, Welfare State n’a pas les mêmes connotations : l’Etat du bien-être) au nom des exigences d’un système oligarchique aux effets dévastateurs, qu’il n’est plus nécessaire de prédire car ils sont survenus. Réduire le rôle de l’Etat et élargir le terrain de jeux a pour objectif d’accroître la sphère financière, afin de lui redonner son assise perdue. L’eldorado étant représenté par les marchés des pays émergents.
En face, il n’est plus vraiment question de redonner à l’Etat ses lettres perdues de noblesse. Soit à cause des connivences avérées de ses représentants avec le pouvoir de l’argent, soit en raison de sa logique bureaucratique et de son inefficacité avérée à gérer les rapports économiques et sociaux. Mais au contraire à étendre le champ de la démocratie à l’économie et à inventer des formes nouvelles de participation collective et représentative. Une tâche ardue en raison de la complexité de nos sociétés, mais rendue plus aisée par l’élévation de leur niveau culturel et d’éducation. Sous sa forme actuelle, l’Etat a vocation à dépérir, mais pas nécessairement au profit du marché.
Ne sommes-nous pas, pour aller à l’essentiel, devant trois grands enjeux ? La refondation et l’élargissement de la démocratie, le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes, et la meilleure préservation et allocation des ressources de la planète ?
Pour commencer, observons que les conditions existent, comme cela est d’ailleurs démontré à grande échelle au Brésil, bien que fort imparfaitement, pour qu’une allocation financière soit distribuée afin de garantir à tous le toit, la nourriture, la santé et l’éducation, et des accès à coût réduit à l’eau, l’énergie et à Internet.
Une chose est ce qui permet de garder tout juste le nez hors de l’eau, une autre ce qui permet d’améliorer son sort et qui emprunte souvent des voies informelles, c’est à dire hors du contrôle de l’Etat, et qu’il est nécessaire d’aider et non de combattre. L’informalité est aussi l’organisation de la survie quand elle se développe en bas, comme d’ailleurs elle le fait dans nos pays avancés actuellement.
Ce n’est pas seulement le statut improductif de rentier qui peut être remis en question, mais également celui du travail salarié sous sa forme actuelle. Une partie de la rémunération pourrait en être déconnecté et devenir un revenu social. Le seigneur d’aujourd’hui est l’argent, ce pouvoir immatériel déifié, l’affranchissement de son esclavage est la clé.
Le partage entre temps de travail et de loisir a déjà considérablement évolué dans nos sociétés. Il n’est plus question de la reconstitution de la force de travail pour qualifier le temps de non-travail, mais plutôt de la généralisation de dérivatifs. Eléments constitutifs de la société de consommation et instruments d’un contrôle social. Comme le travail, les loisirs méritent d’être requalifiés et revalorisés (et mieux distribués). A l’alternance des périodes de la vie d’antan peut succéder une toute autre conception du partage des activités, incluant l’éducation et la formation. La vie doit être considérée dans toute son amplitude et non plus privilégiée uniquement en raison de ses capacités productives et reproductives.
Aucune de ces premières pistes tracées à très grands traits ne prétend à l’originalité. Mises ensemble, elles prennent un autre relief, tout en appelant à être poursuivies, élargies à d’autres domaines et mises en pratique autant que faire se peut. Afin de procéder à l’inventaire de demain, une formule paradoxale qui a pour sens de volontairement perturber l’échelle du temps et d’affirmer le présent.
Ce qui est dorénavant en cause, c’est que ces idées deviennent des forces matérielles, que l’utopie d’hier soit reconnue comme le réalisme d’aujourd’hui, que non seulement elles soient formulées, mais qu’elles commencent à s’inscrire dans les faits. Les grandes incantations appartiennent au passé, le temps de la réalisation des exigences est arrivé.
Il y a les grands mouvements spectaculaires qui se déroulent et l’on retient, mais il y a aussi tous ces gestes individuels et collectifs qui appartiennent au quotidien, eux aussi concourent à insensiblement faire basculer le monde. Sans garantie illusoire d’y parvenir, mais avec une conviction s’appuyant sur ce dont chacun dispose comme certitudes, de fait largement partagées.
310 réponses à “PREMIERES BRIQUES DE LA PROCHAINE MAISON, par François Leclerc”
Avec ce blog, par l’éclairage que vous donnez, vous faites assurement partis de cette force qui influencera l’équilibre actuel. Sincères encouragements.
« trois grands enjeux ?
– La refondation et l’élargissement de la démocratie,
– le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes, et
– la meilleure préservation et allocation des ressources de la planète »
bien d’accord, mais sauf vot’ respect, si on renforce le premier (grand enjeux = démocratie) il n’est pas certain que 2) et 3) s’en suivront. Ce que vous proposez, c’est que vous êtes pour plus de démocratie, mais vous voulez/pensez qu’elle va produire un certain programme politique. Ce qui n’est absolument pas certain.
Donc vous souhaitez quoi: une meilleure démocratie ou une meilleure politique ?
La loi de la démocratie consiste à se soumettre à ses règles. Y déroger ne peut se justifier que par des circonstances très exceptionnelles, elles-même encadrées…
Phrase attribuée à Hubert VEDRINE récemment sur LCP par un commentateur du blog
Je n’ai pas le contexte, mais pensez vous que Hubert Védrine pense que nous sommes dans une situation très exceptionnelle, ou plutôt qu’il se fout complètement de la démocratie?
Si vous avez le contexte je suis preneur pour me faire une idée.
@FL
A propos de démocratie, et de ses règles
« M. Sarkozy a organisé son impunité pénale
Article paru dans l’édition du 04.08.11 [Le Monde]
Le président, clé de l’affaire Lagarde-Tapie
‘affaire Lagarde-Tapie doit sonner le rappel Å• l’ordre du gouvernement et du législateur, et plus particuliÄrement du législateur organique, chargé de la mise en oeuvre des lois constitutionnelles. Christine Lagarde est aujourd’hui mise en cause dans le dossier relatif au rÄglement arbitral du litige opposant le Consortium de réalisation Å• Bernard Tapie pour des « faits d’abus d’autorité susceptibles d’avoir été commis par [elle] en sa qualité de ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, depuis le 16 juin 2007 et dans l’exercice de ses fonctions ».
Il n’est nullement question ici d’adopter un quelconque parti pris sur la légalité des décisions de la ministre, et encore moins sur son éventuelle responsabilité pénale. Il est question en revanche de s’appuyer sur les éléments qui, eux, ne font pas l’ombre d’un doute : Å• savoir que, malgré ses dénégations, lesdites décisions n’ont pu Ä™tre prises par elle sans instructions préalables de la plus haute autorité de l’Etat, le président de la République.
En effet, dans le systÄme institutionnel français, aucune décision ayant de telles implications politiques et financiÄres ne saurait Ä™tre prise sans l’accord de ce que d’aucuns qualifient d’« hyperprésident » – le fűt-il d’un « hypo Etat », selon une formule chÄre au professeur Guy Carcassonne ; « hypo » parce que pris entre, Å• l’intérieur, la décentralisation, le recul du secteur public, la multiplication des autorités administratives indépendantes et, Å• l’extérieur, l’Union européenne et la multiplication des conventions internationales.
Dans cette « monocratie », il est donc inconcevable que Christine Lagarde ait agi autrement que sur ordre de Nicolas Sarkozy. Aussi, si d’aventure celle-ci était renvoyée devant la Cour de justice de la République, décision qui vient d’Ä™tre repoussée Å• nouveau, le 8 juillet, au 4 aoűt par la Commission des requÄ™tes, on ne sait pas s’il y aurait une coupable dans le box, mais on sait qu’il n’y aurait pas une responsable.
Car, en l’espÄce, ce n’est pas l’hyperprésidence qui est en cause – d’autant que l’actuel chef de l’Etat, s’il s’en satisfait pleinement, n’en est pas l’initiateur – mais plutôt l’hyporesponsabilité qui y est attachée depuis maintenant quatre ans et demi, et plus précisément depuis le 24 février 2007. Ce jour-lÅ• entrait en vigueur une révision constitutionnelle relative Å• la responsabilité du chef de l’Etat.
Avant celle-ci, et selon l’article 68 de la Constitution alors applicable, le président de la République bénéficiait d’une immunité pénale pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions, sauf cas de haute trahison qui relevait de la compétence de la Haute Cour de justice. Il s’agissait donc d’une responsabilité hybride, politico-pénale.
Politique parce que devant Ä™tre déclenchée Å• l’initiative des deux chambres, et pénale parce que fondée sur une incrimination, aussi indéfinie était-elle. La Haute Cour de justice était, quant Å• elle, composée de douze députés et de douze sénateurs, mais siégeait au mÄ™me titre qu’une juridiction pénale.
Telles que toutefois interprétées par le Conseil constitutionnel en 1999, puis par la Cour de cassation en 2001 – et sans qu’il soit besoin d’entrer plus avant ici dans les subtilités juridiques qui distinguaient leurs jurisprudences respectives -, ces dispositions emportaient de fait une entiÄre immunité juridictionnelle pénale du chef de l’Etat pendant toute la durée de son mandat, y compris pour les actes commis hors l’exercice de ses fonctions.
Pour remédier Å• cet état de fait, et probablement plus contraint par sa propre actualité judiciaire, le président Jacques Chirac décida la mise en place d’une commission de réflexion sur le statut pénal du président de la République, présidée par le professeur Pierre Avril.
Et c’est sur la base du rapport remis par cette commission, le 12 décembre 2002, que fut engagée la révision de 2007.
Au systÄme en vigueur fut substituée une forme de procédure d’impeachment, fondée non plus sur un manquement Å• la loi pénale du président de la République, mais sur un « manquement Å• ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».
Face Å• pareil manquement, il appartiendrait dorénavant aux membres des deux chambres de décider Å• la majorité des deux tiers la réunion de la Haute Cour – et non plus de la Haute Cour de justice – composée ensemble de l’Assemblée nationale et du Sénat, Å• charge pour elle de voter ou non la destitution – et non plus la condamnation – du chef de l’Etat.
VoilÅ• donc le systÄme tel qu’il devrait fonctionner, et voilÅ• pourtant le systÄme tel qu’il ne peut pas fonctionner depuis 2007. En effet, le dernier alinéa du nouvel article 68 prévoit que c’est Å• une loi organique de fixer les conditions de son application. Juridiquement, cela signifie que, hors cette loi organique, point de responsabilité présidentielle.
Or cette loi n’existe toujours pas. Devant cette carence gouvernementale, le groupe socialiste du Sénat, Å• l’initiative de François Patriat et de Robert Badinter, avait bien tenté de la pallier en déposant une proposition de loi organique.
Mais, face Å• pareille précipitation, MichÄle Alliot-Marie, alors garde des sceaux, avait estimé qu’il était plus urgent d’attendre, tout en promettant de déposer un projet de loi gouvernemental dans le courant du deuxiÄme trimestre… Nous étions alors le 14 janvier 2010 !
Le deuxiÄme trimestre passé, rien n’est venu. Au troisiÄme non plus. Arrivait la fin du quatriÄme lorsque fut déposé Å• l’Assemblée nationale un projet de texte, le 22 décembre 2010.
Mais voilÅ•. Si le projet existe, il n’a pas, depuis, été inscrit Å• l’ordre du jour et il n’est pas prévu qu’il le soit, tout au moins avant les élections sénatoriales de septembre, ce qui laisse peu de temps d’ici Å• la présidentielle d’avril 2012.
C’est ainsi que, premiÄre dans toute l’histoire de la République, un président aura pu effectuer tout un mandat Å• l’abri en droit de toute possible mise en cause de sa responsabilité, et ce quelle que soit la nature de ses actes, publics ou privés, sauf crimes passibles de la Cour pénale internationale !
Mais nul ne songera Å• regretter que l’affaire Lagarde ne relÄve pas de la compétence de ladite Cour.
Hubert Lesaffre »
Ouch ! François Leclerc veut une démocratie directe, quelque chose qui corresponde aux besoins du moment. Il fait fort. Son direct est de plus en plus percutant. On va essayer de suivre la voie qui s’ouvre. Bravo François Leclerc.
La croisée des chemins, comme l’a si bien décrite dès 1975 Ernest Mandel, économiste et militant révolutionnaire au premier rang:
Extrait de
Résumé de la théorie du « capitalisme tardif »
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article22795
à Hema
pour ce que j’ai cru comprendre, il dit que la gouvernance n’est pas la démocratie,
mais que la démocratie à l’échelle du monde n’étant pas encore à l’ordre du jour, la gouvernance sérieuse et crédible, …
( j’ai essayé de proposer « gouvernancerie » pour essayer de signifier qu’une gouvernance n’est qu’une gouvernance, laquelle n’est pas un gouvernement démocratique, …. )
Et si on commençait par le 2) ?
L’instauration d’une allocation universelle résoudrait le problème des droits d’auteurs.
Ceux-ci tomberaient en obsolescence puisque les auteurs et artistes bénéficieraient aussi de cette allocation. Ainsi il n’existerait plus d’obstacle à la diffusion gratuite des « propriétés intellectuelles »
Renard,
D’accord !
Le problème béotienne, c’est que les « artistes » influents de l’industrie culturelle ne veulent pas d’une allocation mais bien d’une rente, la plus importante possible et transmissible à leur progéniture comme un capital foncier. Ils sont prêts à détruire les libertés civiles de tous les citoyens sur internet pour préserver leurs privilèges.
Reste à chercher les vrais artistes dans tout ça. Qui considèrent l’argent comme un moyen, un moyen comme un autre, pour pouvoir créer. Ne pas crever de faim et être encouragé à continuer quelle qu’en soit la manière. Ceux qui ne confondent pas leur besoin d’amour avec le sentiment de supériorité.
Le star-system a été là pour les détourner de leur véritables aspirations et les mettre au service de la propagande. D’en faire des capitalistes.
Les artistes ont profondément conscience d’avoir toujours été préférés morts que vivants. C’est cette façon de concevoir le rapport entre la valeur esthétique et la valeur économique qui est critique à l’époque actuelle (je n’ai pas encore bien vu le rapport entre cette prédation des capitalistes sur les artistes vivants et la conférence de Lordon à ce sujet : 1ère partie http://www.youtube.com/watch?v=7YZouR3nfy8)
Le problème du support de l’art et de sa diffusion étant réglé, c’est à dire n’ayant plus besoin d’intermédiaire, le droit d’auteur relatif à la religion du livre est un obstacle dont il devient urgent de se défaire – ou de faire évoluer – pour pouvoir continuer. Les artistes vont enfin pouvoir vivre leur art, et de leur art, sans avoir à se mettre au service de quiconque.
C’est un enjeu fondamental qui ne sera pas résolu facilement, même si cela devient une urgence sociale et que la moitié du chemin est déjà parcouru.
Ce sont bien effectivement les trois points de repères sine qua non du moment .
Je préfère repère (moyen ) à enjeu , car l’enjeu c’est tout bonnement la survie et le « bon temps ».
Ce diagnostic réduit à démocratie et marché , était d’ailleurs celui de Jacques Attali ( et de quelques autres ) il y a déjà 6 à 7 ans , et nous avions été assez nombreux sur son blog à y adjoindre l’écologie . Votre analyse synthétique , à défaut d’originalité , apporte la confirmation du diagnostic , et chose plus importante , la confirmation que c’est autour de ces trois repères que la recomposition politique ( par son projet ) et les alliances qui font les majorités , doivent se définir ..Et que l’idée fait son chemin .
Mais c’est sans doute là l’architecture ( et les architectes – moi j’avais parlé de permis de construire ) dont vous avez affirmé que les forces en mouvement , dans le » veto » , n’avaient pas à se soucier.
Dans la phase de basculement où nous sommes , c’est vraisemblablement plus prudent et sur pour avancer . On note paradoxalement que des voix d’habitude plus soucieuses de démocratie ( Schröder , Védrines …) veulent en faire autant , de façon aristocratique.
Dans la case de la refondation démocratique, j’ai déjà souvent émis ma revendication phare du RIC le vrai ( même si je n’en sous estime pas les risques ). On devrait aussi trouver là tout ce qui renforce les chances démocratiques ( accès au savoir , indépendance des media , liberté factuelle d’expression ,renforcer l’indépendance de la justice et les contre-pouvoirs, requestionnement de la force militaire et policière , les fondements constitutionnels du RUS , la réécriture des domaines privilégiés de l’Etat , des entités de rangs moindres (institutionnelles ou asociiatives) ou supérieurs ( Europe et grands traités internationaux ), les éléments de réponse à la « guerre numérique »…
Dans la case marché on devrait trouver ce qui alimente ce blog et l’actualité , et donc en particulier la fameuse « interdiction de …. » , le sort fait aux banques ( dépôts , affaires , taille maxi …)
Dans la case ressources de la terre , je vois mal comment répondre à la hauteur de vos questionnements , autrement qu’à niveau mondial . Sinon j’ai déjà exprimé que l’eau et la maîtrise des énergies m’avaient professionnellement paru des sujets à ne pas rater pour le maintien des libertés face au marché . J’ai bien vu que cela était aussi dans votre propos .
De façon plus délicate , je n’arrive pas encore à bien cerner comment les états ( j’ai servi le mien et ses habitants le moins stupidement que j’ai pu ) peuvent trouver la bonne place dans la promotion et mise en oeuvre d’un projet ( inconscient ) à fondement et réponses essentiellement mondiaux . Comment le monde peut il « naturellement » réussir ce que l’Europe n’a pas encore su faire ?
A moins que ça ne soit finalement plus simple , par le haut , sous ardente contrainte de l’épuisement des ressources de notre navire commun .
Les élections nationales à venir en 2012 et 2013 vont paradoxalement devoir situer l’importance que les états s’octroient dans un contexte mondial qui les relativisent ( quand ce n’est pas la finance) . Ce sont les contours encore dangereusement flous de la démocratie mondiale qui vont être de plus en plus sur la sellette .Je me fais parfois la réflexion que cette démocratie mondiale ne prendra corps que le jour où il sera poser les mêmes questions , le même jour dans les mêmes conditions de vote , dans tous les 192 pays . C’est d’ailleurs de cete absence que pâtit l’Europe quelque soit sa forme ( fédérale ,…)
Raison de plus pour avancer les trois pions énoncés simultanément .
@ Zolko
Lisez bien quelques lignes au dessus.
François va plus loin en écrivant:
« étendre le champ de la démocratie à l’économie »
Il ne tombe pas dans la conception capitaliste de la démocratie,
exclue de la base même de la vie sociale, la producution et l’échange de biens.
Sans cette démocratie réelle, cad l’expropriation du capital
aucun mode de vivre ensemble ne peut être démocratique.
Allons plus loin.
Si, comme l’a montré Marx, le capital n’est rien d’autre que la logique de la marchandise, attaquons nous à la marchandise.
Nous aurons ainsi l’occasion unique de faire une critique de l’existant, non seulement d’un point de vue quantitatif, mais aussi d’un point de vue qualitatif.
François,
Grand merci pour ce message d’espoir.
« … étendre le champ de la démocratie à l’économie et à inventer des formes nouvelles de participation collective et représentative. Une tâche ardue en raison de la complexité de nos sociétés … » : pas si complexes que ça si l’on se place au point de vue humaniste. La tâche n’est donc pas si ardue : il suffit d’en parler : http://www.pauljorion.com/blog/?p=28250#comment-223560
« Ne sommes-nous pas, pour aller à l’essentiel, devant trois grands enjeux ? La refondation et l’élargissement de la démocratie, le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes, et la meilleure préservation et allocation des ressources de la planète ? » : ces trois grands enjeux passent par une seule condition : la prise de conscience que c’est nécessaire et possible.
« Ce n’est pas seulement le statut improductif de rentier qui peut être remis en question, mais également celui du travail salarié sous sa forme actuelle. Une partie de la rémunération pourrait en être déconnecté et devenir un revenu social. Le seigneur d’aujourd’hui est l’argent, ce pouvoir immatériel déifié, l’affranchissement de son esclavage est la clé. » : C’est la clé ! Mais il y a une autre possibilité : avec ou sans rémunération, chacun doit participer à combler les besoins de base de tous – c’est la solidarité, celle-là même qui nous a fait entrer en société -, en deux jours par exemple…, et ensuite quartier-libre : la planète nous en saura gré.
« La vie doit être considérée dans toute son amplitude et non plus privilégiée uniquement en raison de ses capacités productives et reproductives. » : une société multivaluée en quelque sorte.
Merci
@ Marlowe : Pour ce qui est de s’attaquer à la marchandise , t’inquiètes pas ! Yen a qui s’en occupent ! et chaque jour encore !
J’aime bien ce billet car il a une composante personnelle par rapport aux autres.
Malheureusement, je ne suis pas une intellectuelle et j’ai du mal à concrétiser vos idées.
Ce qui fait qu’à partir de là
jusqu’à la fin du texte, si je comprends la logique de vos propositions, je ne sais pas les insérer dans le monde du travail.
Qui détiendrait le pouvoir de les mettre en oeuvre dans l’entreprise par exemple ?
Comment ces dernières fonctionneraient elles puisque le modèle actuel serait obsolète.
Même si vous ne nous donnez pas les briques suivantes, ce serait sympa de nous faire une ébauche d’architecte (que nous prendrions bien entendu comme une hypothèse)
Si l’on se réfère à une entreprise, on peut par exemple s’intéresser au fonctionnement des coopératives, où, selon les cas, la gestion fait l’objet d’un fonctionnement collectif.
Quant aux briques, c’est à chacun de les poser, de l’endroit d’où il se trouve, en fonction de son expérience et de son savoir-faire, en en discutant autour de lui (ou sur le blog!)
Oui à mille pour cent pour les coopé.
C’est peut être basique, mais j’ai vu fonctionner les vinicoles pendant des années (mes grands parents y portaient leurs raisins).
C’était pour moi plusieurs choses :
-> sur l’aspect matériel un revenu provenant de l’association de quelques petits exploitants, une mise au courant régulière de l’évolution des techniques etc. la qualité respectée grâce à la
proximité des uns et des autres etc.
-> sur l’aspect personnel, la concrétisation du travail de l’année mise au niveau humain.
Est ce pour cela que j’ai adhéré à une coopérative oléïcole où je porte mes olives ? sans doute.
François,
Avez-vous fait l’analyse de l’échec politique du courant autogestionnaire des années 70-80 qui a inspiré 17 des 100 item du programme commun?
La question des prises de décision et de règlement des conflits me semble être une question centrale.
Je recase mes « parsonniers » . C’est un système qui a perduré des siecles ds des tas de régions , sans liens entre eux et sous des fortes variantes ….ce qui indique une stabilité adapté a la bète humaine.
@Kercoz,
Parsonnerie ou communauté taisible (non écrite)
On peut lire à ce lien:
Où en exiterait-il donc encore?
@François Leclerc,
Étant au début de ma recherche de démocratie en entreprise militant pour le mode coopératif et autogestionnaire, je me suis penché sur le parcours de ces formes d’organisation. J’ai interviewé des acteurs du secteur, certains ayant récidivé en mettant sur pied plusieurs société autogérées. Au début, ça fonctionne, et puis dès que les affaires deviennent rentables, les passions et les jalousies, les conflits, les frustrations reprennent le dessus. On peut même trouver un témoignage éclairé façon psy de Dolto dans son livre « Solitude » sur ce sujet à propos de la disparition des communautés ayant fleuri peu après 68. Je suis prêt à parier que ce type de structure qui survit comporte un système effectif de gestion des décisions et des conflits performant ne nécessitant pas de perpétuelles réunions où tout le monde vote (une personne, une voix).
Je me suis rapproché récemment du mode d’organisation sociocratique qui ne glisse pas sous le tapis la hiérarchisation fonctionnelle, tout en veillant scrupuleusement à étouffer toute velléité d’abus de pouvoir.
J’aimerais vraiment avoir votre avis sur l’analyse de Doumergue.
Hem, ma mémoire me joue des tours, ce n’était pas 17 item des 100 du programme commun, mais 15 thèses sur l’autogestion, paru dans feu « le poing et la rose » de mai 1975.
Lire l’analyse de la crise du capitalisme dans ce numéro de 1975, tout y est.
@Michel Martin :
PARSONNIERS : il en restait encore début 19e , mais c’est la révolution qui les a achevés .
Un livre a lire :
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:6n_jRG3et4wJ:boutique.geneanet.org/catalog/product_info.php%3Fproducts_id%3D70158+parsonniers+bachelin&cd=9&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Présenté sous forme de roman c’est une étude assez fouillé de leurs moeurs et règles …Ce qui perso m’interresse , c’est que si leur origine est commune et tres ancienne : détourner un droit seigneurial par une asso …..ils existaient partout , sans lien at avec des règles differentes bien que similaires …
Je préfère votre analyse pertinente de la situation et de la prospective systémique à votre souhait un peu daté de revenir aux communautés, qui me semblent être un paradis pour néolib avide de pouvoir para-politique, néolib qui est souvent l’héritier direct ou indirect de 68, du moins de ce qu’en a retenu la postérité et apparemment vous (la destruction de l’Etat).
Nicks,
« la destruction de l’Etat » : c’est tout le contraire !!! Il s’agit de construire la démocratie : l’État dans toute sa splendeur, dans tout son humanisme.
Ça ne vous convient pas ?
@Fab
Est-ce que j’ai l’air d’un bleu ? Je me méfie plus que jamais des porosités (non voulues certes) entre les communistes (au sens marxiste) et les libertariens.
Par ailleurs, il faudra m’expliquer comment un Etat vit sans délégation de pouvoir. La démocratie, c’est comme la liberté, la réalité lui impose des limites. L’exigence ce doit être l’équilibre. La démocratie telle que vous la rêvez nécessite un saut humaniste qui confine au changement d’espèce. Encore une fois, c’est un peu le point commun que nos utopistes ont avec les libertariens ou même les néolibs plus généralement : leur théorie exige des gens parfaits (à leur sens. Des agents rationnels pour les uns, des citoyens revêtus entier de la robe de l’émancipation pour les autres)
Mes espoirs sont un peu plus médians, plus accessibles et beaucoup moins lointains…
Nicks,
Sûr que l’exigence doit être l’équilibre, est-ce que j’ai l’air d’un rouge ? Et l’équilibre exige que ceux qui souhaitent participer à la construction de la démocratie le puissent, que ceux qui souhaitent ne pas participer à la société de consommation le puissent, que ceux qui souhaitent ne pas se soumettre à la tyrannie de l’échange monétisé le puissent, ainsi de suite à l’idée de chacun. Sinon c’est la situation actuelle, dont on ne peut pas dire qu’elle soit équilibrée, tant humainement, que politiquement, qu’écologiquement, qu’économiquement, etc.
La « délégation de pouvoir » n’est qu’une expression de la délégation du vouloir : nous nous déchargeons de notre responsabilité d’écrire notre vie, de participer à la construction de la démocratie : c’est la raison d’être des tyrannies (églises, seigneurs, pharaons, échange monétisé, etc.). C’est ce qui permet au travail salarié d’occuper cette place importante dans nos vies : ça occupe. C’est ce qui fait que la société tourne à l’envers, (au moins) au niveau économique : la solidarité – ce qui nous a fait entrer en société, quand même ! – est conditionnée à la production, aujourd’hui d’inutile, c’est insensé…c’est la crise de civilisation : on se rend compte de l’énormité de la chose, ça ne passe plus !
Ainsi l’équilibre exige-t-il que chacun puisse mener sa vie comme il l’entend : consciemment ou pas. Or l’organisation capitaliste, pyramidale, ne laisse pas de place à ceux qui veulent se détacher de la tyrannie en vigueur. Ainsi, pour répondre à votre question, « il faudra m’expliquer comment un Etat vit sans délégation de pouvoir » :
Je pense que la solidarité – satisfaire les besoins de base de tous – doit être assurée par chacun avant tout, avant de passer à autre chose, – par exemple deux jours de travail social imposé -, et qu’ensuite chacun fasse ce qui lui plaît : jouer à la marchande/production/salariat/consommation tant qu’il laisse les lieux au moins dans le même état qu’ils les a trouvés, ou pas : peindre, lire, boire, fumer, participer à la construction de la démocratie, à la gestion du foyer, de l’État, etc., etc., etc. …
Ça ne vous convient pas 🙂 ?
Bonne journée
@Fab
Votre discours est à la fois intéressant et contradictoire et finalement en accord avec ce que je dis, puisqu’à la fois vous prônez la liberté mais aussi la contrainte, donc le besoin de structures. Un en mot : l’équilibre. Il se trouve que cet équilibre est selon moi impossible sans Etat et je le signale.
Nicks,
« contradictoire » ?
@Fab
Je vous cite :
« Ainsi l’équilibre exige-t-il que chacun puisse mener sa vie comme il l’entend : consciemment ou pas. »
« Je pense que la solidarité – satisfaire les besoins de base de tous – doit être assurée par chacun avant tout, avant de passer à autre chose, – par exemple deux jours de travail social imposé… »
Non Fab, on ne peut pas mener sa vie comme en l’entend, complètement je veux dire, si par ailleurs, des contraintes sociales sont exigées, telles celle dont vous donnez l’exemple (travail social)
Or quand il y a contrainte, il y a structure, entretien et arbitrage. C’est l’Etat qui s’en charge. Pour ma part, je pense que le modèle français, plus largement les modèles d’économie mixte, sont ceux qui permettent réellement de respecter la nature profonde de chaque individu tout en permettant une forte cohésion de la société. L’équilibre s’établit entre ces deux critères. Le défaut de ces modèles est qu’ils ne sont pas durables, ils s’usent et doivent donc être rénovés, relancés, régulièrement. Nous en sommes là…
Des solutions pérennes, il n’y en a pas. La dernière fois que quelqu’un l’a claironné, cela venait des néoconservateurs-néolibs qui se vantaient d’avoir arrêté l’Histoire. Or elle ne s’arrête pas et heureusement, même si parfois elle nous marche dessus. Mais la liberté, la vraie, celle qui respecte celle des autres, celle qui ne peut être garantie par l’individu pour lui-même ou pour les autres, celle qui doit donc être institutionnalisée, protégée et encadrée, elle est à ce prix.
Nicks,
Chez vous, vous accomplissez bien quelques tâches ménagères ? Rien ne vous empêche, si vous avez du temps, de le faire dans la joie et la bonne humeur, puisque vous le faites pour vous !
Et bien, pour le travail social imposé c’est la même chose : une bonne gestion du foyer, en bonne entente et dans la bonne humeur : pour soi et pour les autres. En tout cas, cette solidarité est nécessaire à la démocratie. Pas comme aujourd’hui, en France comme ailleurs, où elle est soumise à la production (de plus en plus inutile…). Et puis quand je parle de deux jours, si vous trouvez ça trop : no souçaille !, c’est au début…
« C’est l’Etat qui s’en charge » : mais l’État c’est moi, c’est vous, c’est nous quoi ! Et avec le temps-libre une fois la solidarité assurée, je vous garantis que ce sera enfin vrai : on va pouvoir s’occuper d’adapter la société à nos différents désirs de vie – en participant à la construction permanente de la démocratie – et non plus se soumettre au mode de vie imposé dû à notre soumission.
Quant au « modèle français » : il ne respecte absolument pas ma « nature profonde ».
@Fab
Preuve est faite que la porosité entre communistes et libertariens est bien réelle. Apparemment, vous n’en avez même pas conscience, ce qui n’est pas très étonnant. Mais c’est bien le facteur qui explique le facile dévoiement d’un mouvement comme 68. Tout cela est très individualiste et ne repose au final que sur la bonne volonté, qui devient rapidement celle du plus fort…
Nicks,
La « porosité entre communistes et libertariens », c’est l’humanisme : il est effectivement de plus en plus présent, et je m’en félicite – j’en ai conscience donc, en passant. Ça ne vous convient pas ?
Le « facteur » sonne toujours deux fois, paraît-il. Ce coup-ci c’est pour dire que ceux qui sont aujourd’hui ancrés dans le passé, qui sont dans l’immobilisme de catégories bien arrêtées, figées, existaient également en 68, et que ce sont eux qui – par leur inertie, leur immobilisme justement – ont mis un frein à la révolution (« Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. », devise shadok). Or « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré » (D’Einstein, deux coups).
Ça ne vous branche pas ? Si la société telle qu’elle est vous convient, dites-le : c’est votre droit. Le fait qu’elle ne me permette pas (ainsi qu’à quelque millions d’autres) d’y intégrer ma vision de la vie ne me convient pas : c’est mon droit.
La porosité entre individualisme et bonne volonté : c’est l’humanisme – le nécessaire lien entre démocratie et solidarité – dans lequel il n’y a pas de bonne ou mauvaise volonté, mais une volonté consciente ou pas (qui cherche par réflexe à reproduire l’ordre établi).
Votre position ne tient pas : c’est un peu comme si l’on répondait à un certain É.C. que sa proposition de revenir à un tirage au sort (au moins partiel) de nos représentants ne tient pas parce qu’il y a des cons parmi nous. Il serait temps d’avoir un peu confiance (conscience) en l’homme !
Ma vie je l’ai, c’est la plus belle richesse que nous avons tous en commun. Au départ. Je ne veux donc pas la gagner. Ce dont il s’agit ici est simplement de donner la possibilité à ceux qui s’en satisfont (nous sommes des millions dans le monde) d’utiliser autrement leur temps de vie.
Si ça non plus ne vous convient pas : vous m’inquiétez.
@Fab
Laissez tomber, j’ai eu la preuve de ce que j’avançais. J’ai du flair tout de même…Avec des gens comme vous, je ne risque pas d’avoir confiance non…
Nicks,
Preuve de quoi ! De où ? Et les punks, les rastas, les hippies et autres humanistes, c’est votre même « facteur qui explique le facile dévoiement » de leur « mouvement » ? Ce s’rait-y pas parce qu’il y avait encore trop de gens qui préféraient que les choses ne bougent pas de peur que ce soit pire (bouh !), que ça n’a pas marché ?
Surtout ne laissez pas tomber 🙂 !
@Fab
Mon premier message n’était pas bien placé. Enfin, je n’ai pas grand chose à répondre. Si vous comparez le mouvements punk à Mai 68, je crains de ne pas vivre dans la même dimension que vous. Vous pensez ça comme des révolutions ? Allons…
Karl Marx parlait de « dépérissement de l’Etat ». Depuis, l’avènement du socialisme bureaucratique et de ses avatars, puis sa disparition ou sa mutation, n’ont-ils pas donné un certain corps à cette notion ? Il reste à lui donner un contenu ! Je n’ai pas évoqué les communautés, pas plus que l’autogestion, car ces termes réclament eux aussi de la chair.
L’Etat est ce qu’on en fait, pas plus, pas moins. Je pense qu’on aura besoin de cet outil précieux à l’avenir, plus que jamais. N’étant pas spécialement philanthrope (ni marxien, enfin pas purement marxiste quoi), je fais plus volontiers confiance aux structures qu’à une éventuelle émancipation, qui se doit d’être nécessairement parfaite pour être durable. Autant dire que…
Après, que la démocratie directe puisse s’établir à certaines échelles locales en complément et en contrôle de la puissance publique étatique, pourquoi pas. Dé-professionnaliser la politique bien sûr, etc…
Dans l’immédiat, toutes les forces vives sont requises pour faire tomber l’emprise néolib. Nous verrons ensuite…
Les libéraux et les socialistes au pouvoir comme Papandreou par leur politique de privatisation systématique exigée par les marchés organisent eux aussi le dépérissement de l’Etat.
@ Nicks
« je fais plus volontiers confiance aux structures qu’à une éventuelle émancipation »
Bien sûr qu’il faut des structures (institutions), mais des institutions émancipatrices et non comme maintenant des institutions infantilisantes qui empêchent les gens de se mêler de ce qui les regardent. Y compris dans l’entreprise, bien sûr.
@Fujisan
Des progrès sont possibles naturellement, et souhaitables. Mais attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain…
@Fujisan
Il faut tout de même ajouter que rien ne dit qu’une majorité de gens veuillent s’émanciper, du moins pas au sens marxiste encore une fois…La question du pouvoir, de sa recherche et de son acceptation n’est pas à éluder d’autant plus qu’elle fait tout de même fondamentalement partie de l’histoire humaine. Le monde que je fréquente ne me laisse pas beaucoup d’espoir à ce niveau là…
@ Nicks
« rien ne dit qu’une majorité de gens veuillent s’émanciper »
OK, il ne faut pas être fétichiste là-dessus … pas plus que pour les pseudo-élites autoproclamées et cooptées qui prétendent savoir mieux que la plèbe ce qui lui convient.
@Fusjisan
Certes et ce n’est pas l’objet du modèle que je promeus, qui ne peut être mis en place que par une impulsion basale importante. Je ne nie pas qu’ensuite j’entrevois une structuration descendante mais précisément, les réformes à apporter à un système qu’on dirait inspiré par le jacobinisme serait précisément d’éviter une professionnalisation trop marquée de la politique et surtout un renouvellement très fréquent du personnel élu (je veux dire limiter le temps de présence aux responsabilités en terme de renouvellement de mandat, quel qu’il soit. Comme il y a une date de péremption sur les produits alimentaires, il y aurait un crédit limité (15 ans max par exemple, à comparer aux 40 en usage aujourd’hui), au delà duquel le citoyen ne pourrait plus prétendre à être en responsabilité politique.
C’est une base de réflexion, sur un élément parmi d’autres…
Les 68-tares, ce sont eux les responsables de tout cela. Il voulaient la liberté mais ils ont laissé tombé quand ils ont vus qu’ils auraient le fric à la place. Ils ont donc pillé tout ce qui pouvait l’être et nous laisse un champs de ruines
Maintenant nous payons les pots cassés.
Alors merci de ne pas ériger cette génération de pillards en modèle.
La génération suivante, la mienne, est la vrai génération sacrifiée.
Il s’en est fallu d’un clic, mais je me suis repris et dit qu’il ne fallait pas sacrifier une seconde fois votre génération !
Je ne sais pas où vous êtes allé chercher votre vision de Mai 68, mais ce discours est très réactionnaire, le saviez-vous ? Faut-il que le mythe soit puissant pour qu’il suscite de telles haines, peut-on également observer.
@VV
Seriez vous assez stupide pour prendre pour argent comptant, les phrases formatées lancées à la télé ? Elles ne servent que ceux qui les lancent puisqu’elles contribuent à dresser deux générations l’une contre l’autre.
Non je ne crois pas que vous soyez stupide.
Qu’est ce que notre génération aurait pu faire de plus, puisque droite et gauche confondues ont pris la même option (hormis la parenthèse de 1981 à 1983) ?
On s’est fait rouler dans la farine par ceux là mêmes que vous voyez aujourd’hui encore dans les sphères de la majorité et de l’opposition.
Avez-vous entendu parler de la mondialisation heureuse ?
C’est mon point de vue personnel. Ce n’est pas insufflé par la télé. Ce que j’ai constaté, personnellement : J’en ai entendu des « j’y étais », « on a fait la révolution », des « on a balancé des pavés ».
Qui étaient ces gens, que j’ai croisé, des rentiers, des promoteurs et/ou spéculateurs immobiliers, souvent actionnaires se ventant de leurs « coups » en bourse. Parfois amateurs de gros 4X4 pour aller de l’Étoile à Saint Germain des Prés.
Je regrette, au vu des réactions, d’avoir amalgamé tout le monde, je reconnais avoir été excessif (oui oui c’est un mea culpa). Tout ce monde n’a peut être pas retourné sa veste.
Je vois aussi ce que les leaders de l’époque sont devenus….
Enfin, si je me suis montré réactionnaire, c’était clairement « à l’insu de mon plein gré ».
Vous auriez pu m’y croiser aussi. Vous voulez savoir ce qu’ils sont devenus ? Lisez par exemple « Génération » (deux tomes), le livre d’Hervé Hamon et Patrick Roman et faites-vous votre idée.
@François Leclerc
Mai 68 était un mouvement à plusieurs facettes. On ne va pas s’amuser à compter les anciens en triant ceux qui ont trahi leurs idéaux (et lesquels ? Ceux des ouvriers en grève ou ceux des étudiants, qui pouvaient être les mêmes, mais parfois pas du tout) et ceux qui ont été fidèles à leurs convictions. Le problème n’est pas là. Il réside plutôt dans la facilité avec laquelle le souhait d’une société moins verrouillée a été détourné dans la direction que tout le monde connaît. Si question doit se poser, je crois qu’elle porte sur ce problème, à savoir l’équilibre entre la liberté et les structures pondératrices.
@ VV!
Vous auriez pu aussi me croiser dans le mouvement de Mai 68,
avec François et bp d’autres ici sans doute.
Parmi tous les étudiants (j’étais étudiant) dont j’ai gardé le contact,
pas un sur 10 n’a tourné casaque. C’est la première fois en France
que les étudiants de mobilisent massivement et à gauche.
Et les étudiants, c’était l’infime partie des 9 millions en grève générale!
Et la majorité de la jeunesse de 68 n’était pas étudiante…
Autrement dit rien à voir avec les Cohn Bendit, Mélenchon et autres
jeunes repentis et recyclés dans le système.
La seule explication: nous ne fréquentons pas le même monde…
François Leclerc, le problème c’est que – peut-être et sans doute pas vous – mais votre génération n’a pas compris que nous sommes les enfants de mai 68.
Et que nous avons encré dans le réel l’espace de liberté que vous avez créé au plus profond de nos êtres.
C’est le seul reproche que je vous fais de mon côté. Celui de ne pas nous avoir vu grandir dans cet espace. Alors merci à vous, à Monsieur Jorion comme aux contributeurs de ce site de nous y avoir rejoints.
Ma génération a bien compris le rôle des actionnaires des entreprises et notamment de leur main-mise sur le logiciel, résultat de notre travail universitaire, lors de la réforme Devaquet en 86. Cette information sur le changement radical de société qui s’opérait a atteint tous les étudiants de l’époque. Leur projet a rassemblé contre lui plus de 800000 personnes. Nous nous sommes rencontrés entre étudiants et lycéens de toute la France pendant 3 à 4 jours, devant l’Assemblée mais aussi dans trois campus parisiens jours et nuits. Il en est ressorti une résistance définitive. Elle s’est réalisée à travers notre créativité, notre acharnement et notre cohésion, et vous en voyez le résultat aujourd’hui.
Beaucoup d’entre nous se sont épuisés dans les combats que cette révolution technologique a généré, souvent sans les comprendre aussi bien que nous informaticiens, et ont le goût amer de l’ingratitude de votre génération, de l’ignorance et du silence des médias sur notre parcours et ce que nous avons accompli. Déjà sur nous-même. Puis nos propres parents. S’élargissant à une société timide et incrédule. Mais le résultat n’en est pas moins là. Incontournable.
L’informatique et internet sont les enfants de mai 68. Une révolution bien réelle, en lignée directe et sans recours possible pour les accapareurs. Nous les voyons se débattre à tenter de les contrôler pour préserver leurs privilèges en créant d’énormes bourdes, entre autres bulles et usines à gaz. En rigolant jaune parfois, mais chaque fois davantage.
Nous avons évidemment rencontré Cohn Bendit et Monsieur Rocard sur notre parcours. L’âge ayant eu des répercussion différentes sur l’un et l’autre en fonction, mais sans eux nous n’aurions sans doute pas réussi à obtenir une telle audience au Parlement européen. Le combat est loin d’être terminé : à ceux qui ont encore le courage
Pour mieux comprendre, je vous propose d’écouter Michel Serres lors de sa conférence à l’INRIA en 2007 : Nous ne lisons plus de livres. Notre tête est ailleurs.
68, c’est le passage de l’autorité paternelle à l’autorité parentale. Cette avancée qui fait progressivement passer la femme de servante à compagne est considérable puisqu’il n’existe, selon Françoise Héritier qui s’y connaît, aucune société qui ne soit pas de domination masculine. C’est certain qu’un tel avènement n’est pas arrivé du jour au lendemain et qu’il reste du chemin à parcourir (lire Geneviève Fraisse par exemple dans « les deux gouvernements, la famille et la cité). C’est aussi certain que le trouble momentané des repères que cette transformation provoque n’est pas sans conséquence sur l’éducation (l’équilibre du oui et du non), sur l’organisation du travail, sur l’organisation de la protection sociale. Il est en effet clair que pour tenir compte de ce bouleversement, il nous faut réactualiser le programme du CNR afin de nous serrer les coudes à nouveau. Mais ce n’est pas une raison pour croire ni souhaiter que nous pourrions retourner en arrière.
@Fab
Quel rapport là ? Vous voulez changer la société, vraiment ? Les punks ???
je partage cet avis
je me suis toujours posé la question : est ce que c’est l’argent qui pousse à l’innovation ou simplement le travail humain ?
si on arrive à garder la même envie d’aller de l’avant en y abrogeant la valeur marchande des choses….
que se produira – t-il ? est ce un monde vivable ?
Man,
C’est le travail humain, la volonté de découvrir notre environnement, de faire en sorte que tous y vivent mieux.
« si on arrive à garder la même envie d’aller de l’avant en y abrogeant la valeur marchande des choses….
que se produira – t-il ? est ce un monde vivable ? »
Sûr que c’est un monde vivable, puisque humain, contrairement à celui-ci ! Que se produira-t-il ? Il est vrai qu’il serait bon d’en discuter !
J’aurais plutôt dit que c’est la reconnaissance sociale qui pousse à aller de l’avant…
Seulement, la reconnaissance sociale se fait aussi (maintenant), par le nombre de zéro que l’on peut avoir sur son compte en banque et plus seulement par l’innovation que l’on a pu produire.
Bien content de l’apprendre, me manquait.
Très heureux que vous nous ayez épargné les cours de la bourse.
L’argent pousse l’innovation, mais dans un sens seulement, celui de la rentabilité et du profit Avec ces corrélats d’obsolescence nécéssaire du produit, volontairement addictif. Et le plus souvent insignifiant, au regard des nécéssités anthropologiques de l’animal humain. Qui sont ou peuvent être, entre autres, de curiosité, de projection, de reconnaissance, dans un cadre autrement plus vaste.
Si ce n’était pas le cas le confort de la « survie augmentée » nous emmerderait moins.
Merci François !
Un billet qui fait du bien, pour une fois.
Mais que le chemin s’annonce long et pavé d’embûches…
je suis d accord
« En face, il n’est plus vraiment question de redonner à l’Etat ses lettres perdues de noblesse. Soit à cause des connivences avérées de ses représentants avec le pouvoir de l’argent, soit en raison de sa logique bureaucratique et de son inefficacité avérée à gérer les rapports économiques et sociaux. Mais au contraire à étendre le champ de la démocratie à l’économie et à inventer des formes nouvelles de participation collective et représentative. Une tâche ardue en raison de la complexité de nos sociétés, mais rendue plus aisée par l’élévation de leur niveau culturel et d’éducation. Sous sa forme actuelle, l’Etat a vocation à dépérir, mais pas nécessairement au profit du marché. »
Ca c est novateur surtout en France, la mort de l état jacobin, voir bourgeois né de la révolution Française. Continuer dans cette voie si vous êtes courageux, et vous rencontrerez des gens … nouveaux….
Le reste de l article hélas,……… sans commentaires, je ne comprend pas comment on peu écrire des choses pareils alors que nous sommes au bord du gouffre.
Je ne vois pas d espoir, je vois un mensonge, une vue de l esprit. Le sexe des anges
Désolé, soyons lucide.
Sans argent pas de pétrole
Sans pétrole, pas de transport, pas d engrais
Sans transport sans engrais pas de nourriture
Sans nourriture …… on fait quoi ??????
Sans culture intensive, ( donc sans engrais ), la France peu nourrir, +ou- 45 millions de personnes.
Population de la France avant la folie du petrole.
Coluche disait, le gaz, à la rigueur…
C’était son avis; le mien est qu’il faut vivre.
C’est un nouveau saut quantique ou à une nouvelle entourloupe? Démontrez-nous ça svp.
Désolé mais c’est complètement faux. La France est un grand pays exportateur de denrées agricoles. D’où sort ce chiffre? Et avec quel régime alimentaire?
Nous sommes déficitaire en terme calorique . L’accord Pisani nous oblige a importer plus de la moitié de nos fourragers (pour la pluspart OGM) des states …malgres celà , 71% de nos sols cultivés sont consacrés a l’animal .
Le cout du NPK est a 80% du gaz (indexé petrole) …
Le petrole est deja détaxé pour l’agriculture donc la moindre variation est « plein pot » .
Le pire c’est qu’on a vendu ts les stocks congelés qui nous donnait 2 ans de réserves ….
Pisani ? Mon pauvre Kercoz, limiter ce mec au soja US… Effectivement, lis le texte en lien dessous, ce ne peut être ton ami.
@tous
Allez aussi lire ce discours quasi-testamentaire de Pisani, ça vaut le détour, presque un billet, plus qu’un billet en fait…
« De la politique à l’éthique , ma cité idéale par Edgard Pisani »:
http://www.monuments-touraine.fr/fichier/citeideal.pdf
@ vigneron
vous vouliez dire ce lien plutôt pour le texte de Pisani (pas trouvé mieux)
etc
Si je cite PISANI , c’est que c’est lui qui a négocié , en échange du plan Marschall , l’exclusivité , apres guerre de l’ appro des fourragers … c’est tout ..il avoue s’en mordre les C… mais ce n’ est pas le problème . Le problème c’est que plus de 50% de notre appro fourrager vient des amériques et que malgés celà , 71% de nos sols cultivables sont consacrés a l’animal et que le bilan calorique est négatif …. et le restera tant qu’on privilégiera la viande …et que comme nous sommes sensé alimenter l’ Europe …c’est un peu juste ( boire, manger ou rouler …va falloir choisir et peut etre arracher la vigne ?)
Mon pauvre Kercoz, qu’en remet une couche à la demande, ou sans qu’on lui demande…
Tu comprends rien à :
– la politique économique
– la géopolitique
– la politique agricole
– l’agriculture
– l’alimentation animale
J’en passe et des meilleures…
Tu vis dans une fantasmagorie cauchemardesque, voilà tout.
Lis plutôt ce que peux t’exliquer un Pochon, histoire de te ramener un peu les pieds sur terre…
http://www.saintpierre-express.fr/revolution-fourragere-le-bonheur-est-dans-le-pre/
Et tout ça, les idées simples d’un Pochon, d’un Voisin, d’un René Dumont, ça fait plus de 50 ans qu’on le connaît, et que c’est toujours hautement valable…
@Vigneron
Je ne suis le pauvre de personne et surtout pas d’ un monomaniaque pinardier … Je connais tres bien ces gens et je conseille depuis des lustres « Sol , herbe Cancer » de A. VOISIN , mort a cuba , livre introuvable , réédité récemment en Anglais …. « Ta » Politique économique agricole etc , il suffit d’ouvrir le journal pour en constater les dégats ….et la connaitre au sens biblique du terme ….
////Tu vis dans une fantasmagorie cauchemardesque, voilà tout. //// là tu as raison …et tu as peut etre contribué au cauchemard …voilà tout …Si tu es resté à Pochon , c’est que tu as raté qqs métros : vas plutot voir les essais de LEMIEUX ou du CTA de Wallonnie sur le BRF …. Le texte de Voisin sur les sols carencés (gloitres en hollande ! ) m’avais interpelé sur la possibilité de rétablir un équilibre de l’ iode par des BRF exogènes ( l’ iode existe ds le sol mais paqs ds l’ herbe locale) …puisqu’ils rétablissent tres vite la neutralité en ph , ils pourraient le faire sur des mineraux ou des metaux …
« Mon pauvre Vigneron » tu as pas mal de choses a rétablir ds tes points de vue sur l’ agri . Je te conseille aussi Konrad Schreiber …pour le TCS , le SD et son engagement récent sur les BRF . Il a converti des dizaines d’agri « conventionnels » en Bretagne ..il semble qu’il soit revenu sur les LANDES ..
Edgar Pisani et Pierre Calame font partie des hommes qui m’ont appris quelque chose et à viser dans la direction où je me suis professionnelement engagé .
Deux hommes d’excellente fréquentation .
@Vigneron,
Pochon est aussi une de mes références, difficile de ne pas le comprendre et de passer à côté de son expérience dans « les champs du possible« , par exemple.
Mon puits a son niveau qui est descendu de 2 mètres en 3 ans, au fur et à mesure que j’ai vu les canalisations d’arrosage du maïs se multiplier autour de chez moi, ça m’aide considérablement à comprendre Pochon par le vécu.
Désolé mais t’es bel et bien et défintivement mon pauvre kercoz, surtout quand tu crois te défausser en nous prouvant à nouveau combien une petite somme de petite science peut être si mal digerée, assimilée, ruminée, quand elle l’est par un virtuose de la pensée de système – dans le plus mauvais sens de l’expression, et par un « civilisatiothrope » pathétiquissime de surcroît. Jusqu’à en tirer des conclusions absolument inverse de celles qui s’imposent à tout être raisonnablement constitué.
J’en resterai là puisque ton cas ne mérite de fait ni développement superfétatoire, ni même d’épilogue , mon pauvre Kercoz.
@Kercoz,
Que penses-tu de la permaculture? On dirait que c’est une approche très pragmatique d’agriculture durable qui est capable d’intégrer les aspects pratiques de Gilles Lemieux (BRF), Rabhi (Agroécologie) ou Pochon (Prairie temporaire) tout en rompant avec leur aspect « romantique » (pour Pochon, c’est plutôt l’aspect partiel -herbages/élevage- de son approche qui est critiquée, Pochon est un pragmatique qui sait compter).
(Le document de Barbié en lien, est bourré de fautes d’orthographe, mais c’est générationnel, c’est le CP!)
@ Michel Martin
Le texte que vous nous proposez en lien est très intéressant. Il mériterait bien des débats et des commentaires. Il y aurait matière à créer une rubrique consacrée au problème global de la production et de la répartition de la nourriture. Est-ce ici le bon lieu ? C’est aux administrateurs/modérateurs du blog d’en décider.
Remarque à l’intention de Kercoz: le BRF fait encore débat dans le milieu du jardinage biologique. Le centre d’expérimentation de Terre Vivante poursuit les tests depuis plusieurs années et compare ses résultats avec ceux des lecteurs de sa revue Les Quatre Saisons du Jardinage. Pour l’instant ce n’est pas encore la solution miracle et universelle adaptable à tout type de sol et de climat.
à Michel Martin :
///// Que penses-tu de la permaculture? ////
Involontairement c’est ce que je pratique (des images sur la galerie des « jardins de BRF » ) en sus des Buttes piquées à Jean Marie Lespinasse …
La permaculture c’est l’auberge espagnole . Elle utilise tellement de concepts bio , qu’elle ne peut se tromper . Ce qu’il faut c’est de choper le principes majeurs a optimiser :
– le couple lignine /fungus est le principe de base de la pédogenèse (j’ ai trouvé un vieux traité de Boucher /lemaire des années 50/60 , qui s’étonnaient qu’il y avait plus de 50% de lignine ds l’humus a l’ analyse.)….
– plus le sol est couvert et planté , plus il s’enrichit (le concept du stock ds lequel on puise est éroné) c’est un principe dynamique .
-La seule limite est la lumiere .
-La base a optimiser c’est d’enrichir le sol et non de nourrir les racines (Qd on nourrit les racines , fut ce avec des composts bio ) la plante n’active pas ses process : diffusion de sucres par les racines /ecplosion de la population de fungus et de bacteries / dépolymérisation de la lignine si elle est présente / acces des résidus a la pédofaune qui multiplie sa population et 1/ fabrique de l’ humus, 2/ travaille le sol plus que ne le ferait un motoculteur chaque semaine ../ sol pérméable a la pluie -pas de ravinement / pas de capilarité des sols compactés (par le passage des tracteurs a vignerons) , donc évaporation réduite ….
L’un des principes de la perma , le mélange des especes permet , avec la moindre peur des maladie et prédateurs induite par les BRF , de sortir du RUBICUBE cultural et des 12 tomes du dico de jardinage , puisque le système est plus stable …
à Vigneron : qd tu auras des arguments autres que ad nomimachin , on pourra discuter (si tu y con-descend) , puisque tu me conseille des lectures , je te conseille Goffman (rites interactifs) ..il t’ apprendra que faire perdre la » face » a qqun est aussi grave que de perdre la face ..sinon plus , parce qu’en tant qu’individu ce risque es majeur et que tui seras toujours considéré comme un danger , meme par tes amis ou ceux a qui tu es soumis …
–
Dis donc mon vigneron unique et préféré, à part être pour ce qui contre et contre ce qui est pour, tu définis comment le positivisme 😉
@Arkao :
Terre vivante et les 4 saisons , c’est limite Bobo’s , pas trop crédible…sympa , mais pas scientifique (meme si Thorez l’ancetre bio de reference y parle pour la 1ere fois des BRF comme le seul moyen efficace de defense des maladies de la tomate …!
Si le BRF t’interesse , il te faut te réferer aux essais des thésards de l’ université LAVAL du quebec du Pr LEMIEUX …ou plus récent si tu n’est pas belgophobe :
http://andre.emmanuel.free.fr/brf/articles/rapportBRF.pdf
Tres pointu , si tu trouves tropp long , vas aux graphes et a la conclusion .Qd au « débat » du « milieu » , ça fait rire ceux qui pratiquent comme moi depuis 5 ans …Je te conseille aussi les Vidéos de Konrad schreiber .
Tu as des discuss sue « les jardins de BRF » sur le net … mais bon, chacun son truc ..
histoire de provoquer : C’est la SOLUTION « miracle » ….Pas parce que ça marche (meme si c’est plus dur a initierds les sols froids et glauques , ….mais parce que c’est la SEULE solution pour produire sans dégrader les sols , sans NPK (80% du prix en gaz) , et sans « boues urbaines » (couches culottes comme dit Bourguignon) …pour le compost, dt la production est limitée , il y a un problème traçabilité , parce que les herbacés stockent les pollutions et metaux lourds …. Les ligneux eux bloquent tous les intrus ds les basyliomachins ..Miraculeux ? non c’est simplement le process originel de la pedogenèse .
@Arkao,
oui, je trouve aussi ce texte très instructif sur la diversité des approches bio et des philosophies qui les accompagnent. Toutefois, si le titre « Permaculture et agriculture soutenable » augure plutôt bien de la suite, le terme d’agriculture biologique est repris dès le second paragraphe. Ecologique renvoie à durable, respectueux des équilibres, mais pas vraiment à biologique qui est plus rigide et restreint d’entrée le pragmatisme.
Si quelqu’un connaît Olivier Barbié qui est président de l’Institut technique d’agriculture naturelle (ITAN), il pourrait peut-être tenter de le convaincre de proposer un texte à Paul Jorion. C’est tout à fait dans le thème de la « reconstruction de la maison », et il y a pour le moment très peu de textes sur l’agriculture.
Kercoz, tu peux peut-être proposer un texte vu que c’est ta partie?
Kercoz, je ne sais pas si je dois vous envier d’avoir de telles certitudes et de tels jugements péremptoires sur les autres. Personnellement, je suis au stade des incertitudes, des expérimentations, de la confrontation des expériences passées et actuelles, sans jugement de valeur morale.
Alors, juste une question volontairement provocatrice: on fait comment avec le BRF pour reconstituer les sols des millions d’hectares de terres agricoles dégradées depuis plus de cinquante ans ? On broie les forêts ? Vous avez essayé d’évaluer le volume nécessaire ?
@Michel Martin:
POur un texte de ref , je suis pas trop bon et ça me gonfle de retrouver des refs précises pour chaque détail …je suis meilleur en dynamique et discuss … malheureusement trop agé pôur me lancer ds des etudes et essais in jardinus qui m’auraient passionné !
Pour mes essais perso , le taux de 1% de remonté pour l’ humus semble se confirmer , moins de maladie aussi et surtout plus de pédofaune (je peux faire témoigner mes poules ) …arrosage divisé par deux comme le disaient les essais du burkina …..Sui encore obligé de mettre du compost pour les « voraces » cucurbi et tomates, mais mes salades « pomment » pour la premiere fois ds ma merde de terre a grave de vigne .
@ ARKAO :
on a pas mal débattu sur les quantités et possibilités d »apport sur le site des « jardins de BRF » .
Pour faire court : sur un terrain deja riche en humus , 0,5 cm /an d’épais suffisent selon Lemieux (3cm ts les 5ans) …ce qui correspond a l’apport de MO par les radicelles ds la vraie vie (étude chinoise par carrotage que j’ai déja mise en lien). Pour un sol dégradé , s’il est meuble sabloneux …presque pas de limite ! 5 à 10 cm /an sont possibles … Sur un sol froid et gras , y aller progressivement (1 à 2 cm au début )…..
Pour les surfaces agraires , il faut prendre en compte 2 faits : nous allons consommer moins de viande et la mécanisation devrait baisser …. le maraichage va réduire les surfaces des parcelles …
Donc les haies qui ont d’autres avantages devront se multiplier …Le besoin peut etre couvert au 2/3 par des haies a courtes rotation : 3m de large pour un terrain de foot …le reste etant externalisé par des apports provenant des rémanents de coupes rases , de tailles urbaines ou routes-EDF-autoroures …. Ch de fer … ) C’est tout a fait possible meme s’il faut de l’energie .
Qd a moi , un seul élagueur me le fournit gracieusement …le surplus me permettant d’alimenter 3 à 5 personnes …..il faut savoir qu’un élagueur paie pour verser son broyat a la décharge : 30euros la tonne .
loire42,
« Une tâche ardue en raison de la complexité de nos sociétés… » : pas tant que ça (message 3. ci-dessus).
Pour le reste, je ne comprends pas comment vous pouvez écrire des choses pareilles, surtout que nous sommes dans le gouffre.
C’est possible, c’est réalisable : c’est le jeu de la vie. C’est la démocratie.
« Sans argent … on fait quoi ?????? » : ne vous inquiétez pas, on s’arrangera ! Mais pourquoi être si radical, pourquoi sans argent ? Alors qu’il suffit de se défaire de la tyrannie de l’échange monétisé, et non de l’échange monétisé.
La complexité çà donne des complexes, c’est étudié pour
http://www.youtube.com/watch?v=RqJ_wEuK4gg&feature=results_video&playnext=1&list=PL0D3D5AD50EDD5806
simplesantete,
Je vous ouvre grand le royaume de mes cieux !
Merci
Fondamentale, cette phrase. Chacun, à chaque seconde, fait basculer le monde dans un sens ou dans l’autre, et le sait.
Il va nous falloir consommer ce que l’on produit !!
Avec interdiction d’importer..
Voilà un projet fédérateur non ??
C’est horriblement restrictif…
Ce que vous souhaitez passe à mon avis par une réforme de la monnaie, et celle que je propose correspond tout a fait. Comme ma précédente tentative de provoquer un débat dessus en la publiant en commentaire d’un billet était passée inaperçue, je la remet (elle est le fruit d’une réflexion d’informaticien et non d’un économiste).
Le constat:
– la crise est due au mauvais partage de la valeur créée (les chefs d’entreprise ayant oublié la maxime de Ford disant qu’il payait ses salariés assez pour qu’ils puissent acheter les voitures qu’ils produisaient, et n’ayant plus que comme unique objectif de verser des dividendes de plus en plus forts).
– les systèmes de protection sociale sont devenus des usines à gaz de moins en moins efficaces (en rapport efficacité/coût, les coûts continuent à augmenter mais les prestations en rapport baissent). L’idée notamment du revenu universel devient de plus en plus forte pour remplacer une partie des systèmes sociaux.
– le système monétaire actuel est mourant, il faut le remplacer. Il y a de nombreuses idées autour de ce qu’il pourrait être, cela va du retour à l’étalon « métal » jusqu’aux monnaies fondantes.
Mon idée (qui n’est peut être pas nouvelle, comme je l’ai dit, je ne suis pas un expert sur le sujet), est que la monnaie soit basée sur un étalon « population » (je l’appelle « monnaie équitable »). Je m’explique :
– chaque semaine, tous les humains (du bébé au vieillard) habitant dans un pays ayant mis en place cette monnaie, recevraient entre 250 et 2500 « crédits » (le montant est donné uniquement à titre d’exemple, le nom de la monnaie aussi).
– ils dépenseraient donc cette somme pour acheter diverses choses, qui seraient donc versées principalement à des entreprises, mais aussi éventuellement à des particuliers (dons, ventes d’occasion, …)
– les entreprises utiliseraient leurs recettes pour payer leurs fournisseurs et leurs employés.
– quand un crédit arriverait dans la poche d’un particulier, il serait alors « bloqué » (il ne pourrait plus servir à acheter quelque chose d’autre).
– ce système serait entièrement informatisé (plus d’argent « liquide », uniquement des transactions électroniques). Avec internet de manière générale et les smartphones de manière particulière, la technologie permettant de mettre ça en œuvre est déjà disponible.
– la durée de vie serait au maximum d’une semaine (ou peut être un mois, mais une durée très courte quoi qu’il en soit), c’est à dire qu’un crédit pas dépensé se bloquerait automatiquement (comme si on se le donnait à soi même).
– à la fin de la semaine, le système ferait donc le total de ce que chaque particulier à reçu. Par une courbe de répartition, il calculerait alors ce que toucherait chaque particulier. Ceux qui ont reçu le plus toucheraient 2500 crédits, ceux qui n’ont rien reçu toucheraient 250 crédits.
– ce système garantirait donc un revenu minimum pour chacun. La retraite de base, ou le chômage de base serait assuré par ce système.
– il garantirait aussi un revenu « maximum » (un individu ne pourrait prétendre à « valoir » plus de 10 fois, par exemple, ce que vaut n’importe quel autre individu). C’est donc une forme d’impôt redistributif simple. Les « riches » hurleraient contre un tel système, mais ils n’ont pas encore compris que leur attitude actuelle consiste justement à scier la branche sur laquelle ils sont assis, et que leur chute est pour bientôt, donc ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils soient « contraints » d’accepter une remise en cause de leur quasi exonération de soutient aux démunis.
– on achèterait quelque chose en fixant un montant hebdomadaire et une durée. Si vous achetez une baguette par exemple, vous la payer 1 crédit en une semaine. Mais si vous achetez une maison, vous l’achetez par exemple 50 crédits par semaine pendant 1000 semaines. Ce système intègre donc la disparition des taux d’intérêts.
– pour se garantir un niveau de revenu lors des périodes d’inactivité (chômage ou retraite), chacun pourrait bien sur souscrire auprès d’organismes spécialisés pour cela.
– il deviendrait beaucoup plus facile de lancer une entreprise. Le fait d’avoir un revenu de base serait une sécurité aussi bien pour l’entrepreneur que pour les personnes qui le rejoindrait (ils pourraient accepter de ne pas être payés pendant un certain temps en échange de parts dans l’entreprise).
– la notion d’inflation disparaitrait, puisque la masse monétaire ne pourrait augmenter plus que la population elle même.
– les impôts ne seraient que des taux de prélèvements fixés branche par branche (par exemple, 1% des revenus pour payer l’armée, 3% pour payer l’éducation nationale, …). Leur augmentation ou diminution pourrait se faire démocratiquement (un référendum annuel disant si chacun souhaite que telle branche bénéficie de plus ou moins de moyens en fonction des priorités), mais le taux total pourrait par exemple être fixé à 15%.
– etc .. je laisse chacun de vous réfléchir aux conséquences d’un tel système, mais j’ai pour l’instant trouvé des solutions pour résoudre chacun des problèmes posés par sa mise en place (commerce international, motivation à travailler, …) , et j’y vois globalement beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients à son adoption,.
Un petit enfer portatif.
Presque tout est prévu, sauf les obsèques.
Je propose pour les plus méritants un cercueil avec poignées
originales, personnalisées, un custom trop top qu’on en a envie
de l’essayer avant.
( Un secret : c’est bien que la notion si importante de « motivation à travailler »
soit en fin. Sa place oblige à tout lire. Un détail: dans votre
Société, personne ne s’intéresse à « motivation à vivre »?
C’est une donnée implicite?, obligatoire?, Y’a une vaccination ?)
@daniel
Au moins, Daniel fait des propositions, que proposez-vous ?
Ca rappelle la monnaie fondante de Geisell soutenue régulièrement par Finkch sur ce blog, avec quelquefois des sarcasmes à la clé.
Il y aurait en effet une espèce de pulsion à dépenser tout de suite.
Mais comment réunissez vous les capitaux pour faire un truc qui n’existe pas (un tunnelier, dont le résultat ne rapporte que dans 5 ans au hasard). Même si les salaires sont payés, il faut aussi réunir des choses matérielles couteuses.
OU j’ai raté une etape
@timiota,
Une des possibilités avec la monnaie fondante, c’est que l’état ou un autre représentant des pouvoirs publics investisse là où il le souhaite pour compenser la fonte programmée. Cela revient en fait à faire passer massivement la capacité d’investissement du privé au public. Il y a d’autres mécanismes que Johannes se ferait un plaisir d’expliquer et qui préservent la capacité d’investissement au privé.
@ François
Superbe billet qui propose une magnifique ligne d’horizon. Comme Paul Jorion évoquant son pessimisme enthousiaste ou encore Gramsci parlant du pessimisme de la raison et de l’optimisme de la volonté ou bien encore Benoît Malon (1892) pour lequel « La suprême sagesse de ce temps consiste peut-être à penser en pessimiste, car la nature des choses est cruelle et triste, et à agir en optimiste, car l’intervention humaine est efficace pour le mieux-être moral et social et nul effort de justice et de bonté, quoiqu’il puisse nous apparaître, n’est jamais complètement perdu. », vous tentez par ce billet de sublimer le pessimisme ambiant en un optimisme salutaire. Que tout cela est bon!
Parmi les principales idées, j’en retiens une particulièrement pour laquelle je milite ardemment : le revenu social. Ce que d’autres appellent : revenu de base, allocation universelle, revenu universel… Là se trouve une clé majeure du changement de paradigme, et c’est peut-être même l’un des plus grands combats à mener, le seul qui serait en mesure de renverser tous les paradigmes actuels sur les relations de travail, le seul qui permettrait un rééquilibrage voire un renversement des rapports de force, en ouvrant la voie à une réelle négociation, entre travailleurs, entrepreneurs et apporteurs de capitaux. Là pour le coup, il s’agirait d’une véritable révolution démocratique qui accorderait à la dignité humaine le statut qu’elle mérite et atténuerait de façon radicale, mais sans les éradiquer complètement, les flagrantes inégalités sociales de notre époque.
Ce combat répondrait parfaitement aux trois enjeux que vous évoquez :
– La refondation et l’élargissement de la démocratie en donnant à chacun un réel pouvoir de négociation
– le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes en diminuant l’impact de la marchandisation du travail et des salariés et en favorisant le principe des SEL tout en recréant du lien social.
– la meilleure préservation et allocation des ressources de la planète en permettant à chacun et à tous de vivre dignement sans courir en permanence après « l’argent » et le « toujours plus » destructeur ce qui demandera aussi de redéfinir d’autres valeurs et de réfléchir à d’autres formes de loisirs ou d’activités, ce qu’en d’autres termes, Freud appelait des « satisfactions substitutives » indispensables à la viabilité de toute société humaine.
Toutes ces réflexions doivent commencer ici et maintenant pour devenir des « forces matérielles » appelées à « s’inscrire dans les faits ».
Si les utopies d’hier sont devenues pour certaines des réalités d’aujourd’hui, alors soyons confiants et avançons avec enthousiasme, l’espérance chevillée au coeur, que celles d’aujourd’hui deviendront les réalités de demain.
une utopie qui a pris chair: la SCOP
http://www.ardelaine.fr/histoire.html
Merci Monsieur Leclerc de restituer avec autant d’ éclat l’ air du temps !
Et merci pour tout votre travail d ‘analyse si précieux.
« Il y a aussi tous ces gestes individuels et collectifs qui appartiennent au quotidien, eux aussi concourent à insensiblement faire basculer le monde. »
Merci pour cette phrase aussi…..
Les trois grands enjeux pointés par François Leclerc ne se situent pas sur le même plan.
« La meilleure préservation et allocation des ressources de la planète» s’impose comme un objectif prioritaire. Une question de survie. Cet objectif implique nécessairement » le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes « . Et il est grandement souhaitable que ce programme se réalise dans le cadre d’une large démocratie qui n’a jamais existé jusqu’ici; il est préférable de le dire pour éviter de succomber aux illusions passéistes.
Il est indispensable de partir du premier objectif, c’est à dire du mode de production des richesses. C’est ce mode de production qui est à bout de souffle. L’enjeu pour l’humanité c’est bien la mise en place d’un nouveau mode de production qui soit en rupture radicale avec le capitalisme. Tâche qui ne saurait s’accomplir en deux, ni en dix ans; encore faut-il être lucide le plus tôt possible sur l’ampleur des enjeux.
Il est regrettable que ceux qui démontent les mécanismes de la crise financière et ceux qui dénoncent les dégâts irréparables infligés à notre écosystème se rencontrent aussi peu. Mais le point de convergence de ces pensées critiques, ne peut être que la critique théorique et pratique du capital et de l’organisation de la société qu’il induit.
Nous n’avons pas à faire à une crise financière, à une crise sociale, à une crise économique, à une crise écologique… mais à tout cela à la fois. C’est à dire à une crise du capitalisme qui pourrait bien être le début de son effondrement historique.
C’est pourquoi toute pensée radicale doit mettre au centre de ses préoccupations, d’une part la réaction des mécanismes naturels aux perturbations que le développement humain leur imposent, d’autre part la réaction des producteurs, des esclaves de la machine, en un mot du prolétariat aux agressions incessantes qu’il subit.
C’est de là qu’il faut partir plutôt que des milliers d’utopie plus ou moins bien intentionnées, dont les couches moyennes sont volontiers porteuses. Je ne prétend stigmatiser personne en utilisant mal à propos l’arme sociologique.
C’est plutôt une question de conscience collective. Se concevoir comme « classe moyenne » c’est se placer dans un entre-deux raisonnable et volontiers conciliateur. Ce qui fait la force des foules qui envahissent les rues du monde entier, c’est qu’elles rassemblent les vrais producteurs de la richesse. En face, osons le dire, les maîtres de Wall street et du CAC 40 sont tout nus.
Alors oui, de Tunis à Santiago en passant par Tel-Aviv et Athènes, les révoltes tracent tout autour de la planète une ronde pleine d’espoir.
L’image ayant désormais plus d’impact que les mots :))), d’intéressantes photos des manifestations sont accessibles ici :
Hier il y avait du monde dans les rues à Madrid…
http://cryptome.org/info/spain-protest2/spain-protest2.htm
Toutes la série : madrid, Tel Aviv, Chili, Inde…
http://cryptome.org/protest-series.htm
le rétrécissement de la sphère des valeurs marchandes…
Je serai de tenter de faire le pitre et dire,chérie j’ai rétréci la sphère des valeurs marchandes,au delà de cette galéjade,très franchement monsieur Leclerc ,je ne vois pas très bien ce que cela recouvre.
En d’autres termes, sur ce coup là ,vous me paraissez suffisamment vague,pour rester consensuel.
Je serai tenté ou la tentation est grande,mais peu importe…
Une amorce:
» Nous ne sommes pas une marchandise ».
D’abord, réussir a faire séparer dans l’esprit des gens vie et travail, va être compliqué: nos gouvernants explique a corps et a cris, qu’il faut vivre pour et par le travail…
Ensuite, séparer activité et revenus d’activité, pas plus simple a faire entendre, bas vi, pourquoi partager, moi je bosse pourquoi eux en profiterais? Pourtant, c’est le parti vert allemand ( il me semble) qui a avancé sur la notion de redistribution sans condition autre que la cotoyennete d’une partie de la masse monétaire en circulation via la TVA. Et ceci semblerait permettre une monétarisation des zones qui en manquent car privé d’activité génératrice. ( rural, banlieue etc…)
Pour la société du pétrole, le choix n’existe que pour les utopistes, le crackage du charbon pour fournir du petrole fonctionne, mais n’est rentable qu’avec un baril de brent a 400$ autant dire que le plein a 4 euros le litre, peux de monde y accédera, itou pour les marins, les industriels etc… Ce qui a permit de fait la mondialisation par énergie a cout quasi zero par rapport au précédentes, ce finira, et a chaque reprise économique le baril fera du yoyo a la hausse, comme vu dernièrement, reprise entraine pétrole cher, pas d’activité, les chômeurs et les industriels verront un prix bas, inutile en partie car pas besoin de bouger, ou de produire.
Et que dire, a ceux qui pensent ré industrialisation, a part qu’il n’y a plus suffisamment ni de ressources, ni même de marché réels pour absorber les capacité de productions due à l’avancé technologique.
En France, j’ai pas entendu un politique commencer le début de raisonnements pouvant mettre le pays sur le chemin de la réflexion, alors une solution, ça va être très long, il me semble. Et l’on maintiendras les citoyens, eux non, usagers, non plus, à oui, les consommateurs votant dans le souvenir du plein emplois vers lequel nous ferons tout pour revenir…
Les changements individuels existent bien sûr, mais c’est le virage qu’on prendra tous ensemble qui comptera pour l’Histoire. Sans leader charismatique pour porter le projet de la majorité bruyante, il n’y aura pas de tournant majeur comptabilisé dans les annales.
Pour notre plus grand malheur (je suis désolé de parler comme cela), ce que le peuple considère être un vrai homme politique est un homme qui saura nous signifier qu’il sait où il nous mène, il simplifiera tout ce mic-mac que l’on est en train de vivre et surfera sur les tendances. Ce ne sera peut-être pas pour 2012… mais. à ce jeu-là, il est en fait plus que probable qu’un nouveau despote prendra les commandes quelque part. Un être charismatique, simplificateur de problèmes, charmeur, tout cela séduira tous les êtres apeurés qui ne comprennent pas ce qu’il se passe réellement.
Avant que les élections de 2012-2013-2014 n’aient lieu, il y aura encore énormément d’évènements imprévisibles. Mais il est plus que probable que ce nouveau despote éclairé sera un homme qui mettra en confiance le réseau financier. Il servira de bouclier à ces derniers, de subterfuge aux attaques directes du peuple. Il arrivera à canaliser cette agressivité pour que ceux-ci s’en prennent à tout sauf au Système.
Aujourd’hui, sur les forums, on parle de tyrannie de l’échange monétisé. J’acquiesce à m’en taper le plexus, mais je crains qu’il ne cesse jamais. On suit tous l’odeur de l’argent pour survivre. D’autant plus qu’il n’y plus (depuis longtemps) des espaces libres, gratuits à cultiver. Il faudrait faire de la place, détruire le béton, déplacer des populations hors de la ville, etc…Les gens perdent la tête sur Internet à penser qu’un monde avec d’autres valeurs est possible. Richesse, pouvoir, voilà ce que veulent les hommes et ceux-là savent comment séduire les foules avec des discours réducteurs. Les gens eux savent au fond que ce n’est qu’un gros mensonge, mais c’est finalement tellement apaisant de se laisser bercer par des « histoires ». Les leaders altermondialistes d’aujourd’hui sont les mieux placés pour canaliser les foules. Quand la Finance aura eu le déclic de pactiser avec ceux qui devaient être leurs ennemis jurés, elle nous réservera la tyrannie qu’on aura mérité avec des gens pleins de bonnes intentions, c’est vrai, mais absolument pas apte à faire de la politique de masse. J’en suis convaincu. La libre expression et les réseaux sociaux d’Internet ne sont rien en eux-mêmes, ils ne changent pas le monde, il y a des gens derrière qui ont un idéal qu’ils veulent défendre, ils se servent d’Internet oui, mais ce sont ces gens nombreux, déterminés et qui sont déjà présents sur le terrain qui entameront bientôt de façon informelle les pourparlers avec leurs argentiers.
Ce n’est pas joyeux comme perspective… Tant pis.
Les indignés ne veulent pas de leader, ça aussi c’est un changement de paradigme. Kropotkine aimait à parler des sentinelles perdues qui par leur exemplarité entrainaient des ruptures dans la masse. Nous sommes des ermites de masse derrière nos claviers. Il nous faut désormais être exemplaires.
Quel talent et combien je partage votre vision pourtant j’aurais aimé dire le contraire mais pour en revenir aux altermondialistes je crois qu’ils ont déjà pactisé après tout sauf à être des idéalistes ils gèrent des fonds de commerce et qui mieux qu’eux justifient toutes les taxes carbones à inventer pour continuer à ravager la planète « fricquement ».
De plus comme vous dites la meute ne désire qu’une chose son droit à la paresse intellectuelle, surtout ne rien changer surtout ne pas réfléchir qu’on la laisse tranquille à son train train.
Les atypiques nous sommes trop peu nombreux pour espérer la changer et je crois même que la meute n’hésiterait pas un instant à nous sacrifier pour conserver et ne rien changer à son purgatoire.
@tim k Pourquoi avoir pris ce pseudo ?
J’hésite entre la corde, le gaz et le saut depuis le 3éme étage de la Tour Eiffel !
Excusez moi François mais il y a une belle légende qui remonte à pratiquement 2000 ans d’un type qui a voulu chasser les marchands du temps, et donc ceci pour vous dire que vous avez oublié la croix !!!!
Moi je choisis pas, François; pas d’hésitation ou de sacrifice superflus au moment du grand saut, les trois en même temps.
FL(B?) Si vous ne pouvez supporter ce petit commentaire déprimé mais bien vivant , ce que je n’imagine qu’en souriant, et que sa lecture vous donne envie d’en finir, que ne le modérez-vous?… Jouez-vous?…
Je sais bien que non, et pourtant si… Un système nerveux ne sert qu’à agir.
Je le répète, pas une dépression nerveuse ne résiste à deux heures de travail manuel.
Sans l’action le mot n’est rien.
Bravo pour le boulot…
J’approuve beaucoup de vos remarques, butbutbut : dans quel état d’esprit allons-nous émerger des catastrophes qui se préparent ? comment allons-nous les vivre et y survivre ? combien d’entre nous échapperont au désespoir, à la démerde, à la violence, au nihilisme ? combien seront trop fracassés pour imaginer une nouvelle maison ? Je ne dis pas cela pour vous décourager, au contraire : cela rend particulièrement urgent (pendant que nous avons encore un logement et de quoi manger et un ordinateur) d’imaginer la sortie.
Merci.
Tant qu’il n’y aura pas de forces politiques pour traduire dans les faits et les actes toute cette contestation sociale et politique comme Les Indignés quelques soient leur nationalité cela sera vain. C’est le problème majeur.
Les forces politiques résolument anti-capitalistes existent dans le monde entier.
En France par ex:
http://www.npa2009.org/content/faisons-le-proc%C3%A8s-du-capitalisme
Malgré la crise, leur croissance est encore faible.
Cela tient à l’absence de projet de société alternatif crédible.
Nous sommes tous victimes des désastres du XXème siècle:
le mouvement socialiste déconstruit entre deux formes de ralliement au capital
partis staliniens et partis « socialistes ».
La menace de la barbarie oblige à mettre les bouchées doubles
pour affirmer l’urgence d’une démocratie réelle.
François, dont je comprends fort bien l’antipartisme, y contribue en maitre!
pas sur
Des objets bizarres sur la toile.
http://vimeo.com/11398929
so nice
Merci, Piotr pour ce moment savoureux 🙂 !!
Qu’elle envolée ! Je loue votre optimisme.
Ce sont les propositions, la méthode et la capacité des sociétés humaines à la mise en oeuvre qui devront attendre le néant avant d’avoir la moindre chance d’être validées par l’expérience.
(Prochain article : « Les plans de la maison ne font apparaitre aucun toit »)
http://www.youtube.com/watch?v=FwIlIL9yQ3k
Construire,déconstruire.
Il reste quand même ce petit poteau fragile, mais toujours debout –
Et puis, je pense à Kader Attia, et sa vidéo « oil and sugar », fascinante aussi de la destruction d’un cube de morceaux de sucre par du pétrole
À l’époque où l’on pouvait encore me caser dans une catégorie socioprofessionnelle, j’étais artisan. Depuis je me suis politisé. En lisant ce blog aussi. Je suis pas près de redevenir salarié. Plus personne ne me dépossédera de mon oeuvre. Je l’ai expliqué aux employées du conseil général, mais elles m’ont laissé le RSA -que je considère comme un sous-revenu de transfert, non encore universel et dépourvu de condition pour à la fois prévenir une guerre civile et sauvegarder le marché de l’emploi dans sa configuration actuelle-.
Tout va bien. Je peux prendre et manger ce qu’il me plaît dans les champs de mes comparses paysans. Une bande de hors-la-loi. Hors la loi de l’offre et la demande, hors la loi de monsanto, hors la loi des législateurs voyous. Je bâtis avec eux des maisons passives, des cuves à biogaz; je garde les moutons pendant les vacances, la petiote les adore. Je sème puis je ramasse les patates si besoin. Dans mon quartier, au centre-ville de Grenoble on s’est entraidé avec mon voisin. On a fait son extension en ossature bois et toiture végétale pour remplacer le tas de ferraille et de béton qui la précédait; puis on a fait la même chose ici. On a mis les outils en commun. On a fait des calculs, puis on a arrêter de calculer. On était gagnants sur toute la ligne. Le dernier type qui s’est fait mal au dos en portant un truc lourd dans le quartier c’était il y a longtemps.
Je crois pas qu’on soit indignés. Je crois, comme vous dites, que nous sommes éduqués. Je crois que nous sommes enragés.
C’est très beau, ce que vous dites là. Cela me touche beaucoup. Je me sens, là, très proche de vous. Même si nous ne sommes pas voisins. Et pour cause, je vis « en ville » à Liège, en Belgique…
D’où je vous salue très fraternellement !
triste Liège j’y suis passée en juillet, je ne m’attendais pas à ça.
@ liervol
Mais encore ?
En Belgique, les centres-villes concentrent les marginaux , les SDF et les populations précarisées.
Les classes moyennes et aisées habitent les banlieues vertes.
Pour Liège = exemple de déclin industriel + gestion socialiste.
@ liervol
SUITE
Les choses commencent enfin à bouger dans cette ville:
http://liege-urbain.skynetblogs.be/
Première remarque : vous contribuez à changer les choses grâce à ce blog. Je pense même que c’est l’une des meilleures choses depuis le début du millénaire. Tous les jours vous décortiquez pour nous l’actualité et nous n’avons alors plus qu’à vous lire pour mieux comprendre ce qui se passe et opérer des recoupements grâce à nos propres lectures. De plus, il faut que vous sachiez que le fruit de votre travail, je l’ai partagé. Je suis en effet enseignant et j’ai organisé dans mon établissement une sorte de conférence où j’ai pu expliquer à mes collègues la crise des subprimes et ainsi que les mécanismes de la crise de la dette. Puis, étant originaire d’un petit village des Alpes, j’ai renouvelé l’expérience l’été dernier et j’ai eu un succès inespéré puisque j’ai pu faire ma présentation devant plus de 50 personnes ! Beaucoup m’ont déclaré que j’avais gâché une partie de leurs vacances mais m’ont tout de même remercié.
Vous voyez donc qu’à mon niveau, je suis actif ; mais si vous souhaitez que les choses évoluent résolument dans un sens positif, pourquoi ne vous rapprochez-vous de partis politiques ? J’ai écrit il y a quelques mois au PG pour leur présenter des éléments qui pourraient être extraordinairement rémunérateurs en votes mais je n’ai visiblement pas été entendu (j’ai d’ailleurs posté la lettre que je leur avais envoyée dans le courant du mois d’août). Si vous êtes méfiants par rapport à un engagement politique, pourquoi ne vous contentez-vous d’officier comme conseiller, en fournissant les ingrédients anti-crise (par exemple l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix) ainsi qu’en révélant des choses capables de réduire en miettes le parti au pourvoir (par exemple les 35 milliards d’actifs toxiques, hors produits dérivés, issus de la socgen et qui seront épongés par le contribuable via des réductions d’impôt) ?
Liervol soit vous déconnez, soit Liège a bien changé, c’était la ville la plus gaie (heu Gai au sens Belge du mot cad joyeuse) de Belgique il y a 20 ans.
Coucou Hema 🙂
Heu….
Liège a bien changé, Liervol a raison.
C ‘est une ville-zombie depuis un certain temps déjà….. Triste.
@Lau
bises
Bon, si c’est une autochtone qui le dit.
@Liervol
Mes excuses
Malheureusement, la classe moyenne actuelle est encore bien tenue en laisse par la raréfaction et la précarité de l’emploi. Son insatisfaction l’oriente vers la recherche de boucs émissaires et la prise d’antidépresseurs pour supporter l’angoisse de la compétition.
Demain est un autre jour et je fonde mes espoirs sur la prochaine génération.
Mais comment seront-ils éduqués ? Des moutons ou des acteurs créatifs ?
Déjà les grandes firmes jouent la carte vert-bobo, elles utilisent de bons communicateurs.
La difficulté, d’autres l’ont déjà écrit, réside dans la fédération d’une contestation participative positive. Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Une brique ne fait pas une maison mais c’est le commencement.
+1
La laisse des classes éduquées mais encore peureuses est aussi faite d’obsolescence programmée et d’obstination dans le refus de découpler travail et revenu. Mais la laisse se fait vieille, elle se craquelle, et ça tire de plus en plus fort sur le collier…
Pour la carte vert-bobo je confirme, à cela près que le concept bobo est aussi inopérant que celui de classe moyenne.
Un exemple de capitalisme caméléon:
Mon pote paysan vend ses tomates cerises 2,20€/kg aux personnes adhérant à l’AMAP.
Vous en trouverez d’identiques, bio & locales, à 7,50/kg au supermarché (ou à la poubelle du supermarché si vous n’avez pas peur d’être inculpés de vol et si par chance un bio vendeur ne les a pas passées à la javel).
Le capitalisme se drape de vert pour rendre ostensible son état émotionnel, pour mieux communiquer et fusionner avec les autres ismes; mais il ne parvient pas à se débarrasser de ses tares que sont la fourberie et la cupidité. Il sera rejeté.
Dans un autre exemple de coup de peinture verte ce sont nos concitoyens musulmans qui se font avoir. La plupart des rayons estampillés halal contiennent du porc, et personne ne peut certifier que les industriels à l’oeuvre aient orienté les chaînes de découpe en direction de La Mec. Et en plus c’est cher.
J’espère au moins ne pas avoir gâché vos propres vacances ! Pour les partis, je suis rebelle.
Les partis n’étaient pas la seule suggestion faite ….
Nous voilà donc avec une démocratie sans partis .
Cela vous fait obligation d’être plus explicite sur » la refondation et l’élargissement de la démocratie » , évoqués dans votre billet .Où ? Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Quand ?
J’espère que cela ne gâchera pas votre prestation .
Les partis tels que nous les connaissons, c’est une chose; les mouvements, une autre. Nuance !
« Et la nuance seule fiance le rêve au rêve et la flûte au cor »
Mais la démocratie n’est pas forcément fille de l’art poétique .
A moins que vous ne signifiiez que les partis doivent abandonner le P de leur sigle pour un M judicieusement disposé .
La brique » Démocratie » mérite plus d’égards et d’efforts .
Voila très exactement les questions pour lesquelles nous aurions aimé recevoir des réponses, claires dans un premier temps, et vérifiées dans un second temps, de la part des candidats des partis politiques et bien sûr encore plus des élus. Questions restées irrésolues et sans cesse reportées.
Il semble donc que nous devrons improviser, aucune boussole ne s’avérant capable de donner véritablement le cap.
Merci à François Leclerc pour la tonalité ce billet. On pouvait imaginer un chirurgien sachant marier compétence, intuition et clairvoyance. Mais pour cette fois, Monsieur le Chirurgien: merci de votre visite à notre chevet !
Rassurez-vous! Maintenant nous nous sentons mieux. Et demain au réveil: grand exercice de (sur)VIE.
@François Leclerc :
Est ce que votre brique démocratique pourrait être faite de cette argile là ?
http://www.dailymotion.com/video/x7i9ec_naissance-des-assemblees-de-citoyen_news
@ Tim K et à d’autres
Allez voir le Mauss, « Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales », où Paul a d’ailleurs ses entrées.
La Revue du Mauss commence à être connue. On y trouve des auteurs et des théories qui ouvrent l’horizon au-delà de l’impasse des querelles qui opposent ce qu’il est convenu d’appeler la droite et la gauche.
« Étrangère à tout académisme et à tout mandarinat, La Revue du M.A.U.S.S. ouvre ses colonnes à de parfaits inconnus – étudiants, praticiens, chercheurs, écrivains… Mais elle n’est pas non plus fermée à des auteurs de renommée internationale… »
C’est un mouvement d’origine française auquel collaborent des auteurs de nombreux pays.
Voici ce qu’en dit l’universitaire étasunien David Graeber, sous le titre « Donnez donc ! ou les nouveaux Maussquetaires »:
(…)
Bref, alors que les médias américains insistent sur la folie française, les universitaires [américains] sont à la recherche de penseurs français glamour.
Voilà pourquoi vous n’entendez jamais parler de certains des chercheurs français parmi les plus intéressants d’aujourd’hui. Comme par exemple, ce groupe d’intellectuels réunis autour de l’appellation plutôt incommode de Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales, ou M.A.U.S.S., qui a décidé de s’attaquer aux fondements philosophiques de la théorie économique. Ce groupe puise son inspiration chez le célèbre sociologue français du début du XXe siècle, Marcel Mauss, dont l’œuvre la plus fameuse l’Essai sur le don (1924), est sans doute la plus magnifique réfutation jamais écrite des hypothèses qui sont à la base de la théorie économique. À une époque où l’on nous serine à longueur de temps que le « libre marché » est le résultat à la fois naturel et nécessaire de l’humaine nature, le travail de Mauss – qui démontre que non seulement la plupart des sociétés non occidentales ne s’organisent pas en fonction de quoi que ce soit qui ressemble aux principes du marché, mais que cela est vrai également de la plupart des Occidentaux modernes – apparaît plus pertinent que jamais.
(…)
Oui. Toute civilisation est tenue de donner un caractère intangible et universel aux pratiques conformes à son développement et à sa pérennité.
C’est une exigence de structure évidente.
Dans ce but, toutes sortes d’immanences seront convoquées, divine, naturelle, scientifique ou autre.
Et dans notre civilisation libérale, l’utilitarisme, l’appropriation, la rapacité, la brutalité et la cupidité sont considérées comme un horizon indépassable des conduites humaines, le fonds invariant de la « nature » humaine.
Or les maussiens nous disent, nous montrent et nous démontrent, que non seulement c’est loin d’être le cas dans nombre de société humaines, actuelles ou disparues, mais que même au coeur des citadelles libérales, ce n’est pas ainsi que les hommes vivent.
Qu’il y a, à côté d’une banalité du mal (Hannah Arhendt), une banalité du bien.
Que sans le paradigme du don partout à l’oeuvre, nous serions en état de guerre civile permanente.
Bigre…
Bonne fin de soirée!
Guy
PS:
On peut lire la présentation de la Revue du Mauss sur son propre site, d’où sont extraites les citations ci-dessus, et d’où l’on peut télécharger Le paradigme du don, un article de Sylvain Dzimira résumant ledit paradigme et ses principaux enjeux (13 pp., format PDF, 68 Ko.) Un peu fort académique, encore.
Une première approche assez simple d’une réflexion politique émancipatrice qui renvoie dos à dos la « droite » et la « gauche » peut se trouver dans les livres de Jean-Claude Michéa, en poche chez Champs Flammarion.
Sur la quatrième de couverture de son Impasse Adam Smith : Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche (2002), nous pouvons lire: « Combattre l’utopie libérale et la société de classes renforcée qu’elle engendre inévitablement passe aujourd’hui par une rupture radicale avec l’imaginaire intellectuel de la gauche. »
Voici la présentation de son dernier opus, chez le même éditeur: L’empire du moindre mal : Essai sur la civilisation libérale.: « Il est d’usage, aujourd’hui, de distinguer un bon libéralisme politique et culturel – qui se situerait « à gauche » – d’un mauvais libéralisme économique, qui se situerait « à droite ». En reconstituant la genèse complexe de cette tradition philosophique, Jean-Claude Michéa montre qu’en réalité nous avons essentiellement affaire à deux versions parallèles et complémentaires du même projet historique.«
Monsieur Leclerc, vous êtes un extrémiste,
un forcené: vous irradiez l’optimisme.
( Et laîque, en plus; ça double, au moins.)
Les coeur secs n’ont qu’à bien se tenir:
rien ne se fera sans quelque chose qu’il faut bien appeler
l’amour du genre humain. Le bonheur redeviendra une idée neuve.
Et ça manque…
Le règne des comptables va prendre fin, juré.
Il faudrait faire lire Mc Luhan en Terminal : « Pour Comprendre les Media »
Cette « exploration des contours de nos êtres tels que nos technologies les prolongent », écrite au début des années 60, est tout simplement visionnaire
Et heureusement qu’il ne s’agissait que de son petit point de vue.
Sylvain vous n’avez certainement pas les mêmes réactions que mon père devant TF1.
Edgar Morin : “ Sous de nombreux aspects, la pensée de McLuhan apparaît comme une idéologie euphorisante, voire comme une pensée sauvage qui vise à intégrer le phénomène mass médiatique à l’homme, sur la base d’une systématique pauvre, d’un jeu d’oppositions faiblement pertinentes (imprimé, circuit électrique, hot-cool) et d’une obsession réductrice au couple sensoriel-technologique. Cette anthropo-histoire de l’homme d’abord tribal-oral, puis gutenbergien, puis électronique escamote aussi l’économie que la sociologie et la psyché. Mais ceci dit, et même sous une forme caricaturale, McLuhan ramène l’attention sur la dimension anthropologique des mass media, sur le lien entre le media et le phénomène social total (galaxie)…”
Umberto Eco “Si le média est le message, il n’y a rien à faire (les apocalyptique le savent) : nous sommes dirigés par les instruments que nous avons construits. Mais le message dépend de la lecture qu’on en donne, dans l’univers de l’électricité il y a encore de la place pour la guérilla : on différencie les perspectives de réception, on ne prend pas la télévision d’assaut, mais la première chaise devant chaque télévision. Il se peut que ce que dit McLuhan (avec les apocalyptiques) soit vrai, mais dans ce cas, il s’agit d’une vérité très néfaste : et comme la culture a la possibilité de construire sans pudeur d’autres vérités, il vaut la peine d’en proposer une qui soit davantage productive”
On ne compte plus les haut faits de F Leclerc dans la guérilla sémiotique en cours…
“Si le média est le message… »
Il faut un peu arrêter les frais. Par exemple on peut dire du théâtre également que la scène est le message, so what? Cela veut seulement dire que le dispositif fait partie du message et rien de plus, rien de moins et qu’il faut le savoir.
Umberto ecco fait dans le galimatias…
Si le média est le message, comme je viens de l’expliquer plus haut, nul n’a dit que les spectateurs du théâtre étaient aliénés, et il y a au contraire beaucoup à faire.
Dans Minima Moralia d’Adorno, il y a un petit article très bien sur cette question. Je vais essayer de le retrouver.
Je ne sais pas comment votre père réagit devant TF1.
Partage-t-il cette fascination pour la crise financière actuelle « systémique globale » qui nous subjugue tels des petits lapins dans les phares d’un semi-remorque?
Je sais en tout cas que la perversion a le vent en poupe. Exemple dans les média: La télévision a besoin de faire de l’audimat. Elle engage donc en direction du public les meilleurs amuseurs possibles. Que sont-ils et qui sont-ils? Des pervers. Pourquoi? Parce que le pervers est travaillé par une insupportable angoisse qu’il combat par l’invention de l’amusement. Du coup, de façon infra liminaire, sa vision du monde contamine chacun.
Effectivement U. Eco a bien raison de dire que « nous sommes dirigés par les instruments que nous avons construits »
Et Mc Luhan ne se cache pas lui-meme de cette « vérité très néfaste » :
Le média est le message, je n’arrive pas à le croire, vous tenterez de l’expliquer aux 3 millions de nos concitoyens illettrés, qui ne peuvent lire ce blog, ou au million d’aveugles devant la télévision. Le média est le message, c’est le fantasme inavoué de Bouygues, de Murdock et de leurs sbires politiques, mais hélas…
Les milliards de personnes confrontées quotidiennement et sans relâche à l’imagerie capitaliste finissent par comprendre le message, mais comme un prisonnier de Guantanamo finit par connaître par coeur la chanson de Britney Spears poussée au max dans sa cellule pendant 6 mois.
Le support du message et une chose; son utilisation à haute fréquence, entre d’autres termes l’endoctrinement et la propagande en sont une autre (songeriez-vous à rester 6 mois devant la même pièce de théâtre?); la capacité ou le handicap du récepteur est encore autre chose; enfin l’indigence intellectuelle, la crédulité d’un côté, et l’esprit critique de l’autre, en bref la façon propre qu’a chacun de décrypter le message est l’essentiel du message. C’est fondamentalement ce qui détermine si le message passe ou pas. L’émetteur et ses dispositifs voudraient bien se suffire à eux-même, hélas ils rêvent, et de temps en temps, ils se réveillent un peu hébétés, devant la foule insoumise, ils ne comprennent pas que la théorie voulant que le média soit le message n’ait plus aucune prise sur la réalité.
@ lisztfr
Ce n’est pas Umberto l’auteur de cette formule »
« » »
C’est Le message, c’est le médium (en anglais, The medium is the message) est une phrase emblématique de la pensée de Marshall McLuhan, philosophe des medias canadien. » » »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_m%C3%A9dium_est_le_message
Bref tout ce jargon un peu surfait pour l’éternel débat « entre contenant et contenu »
Les techniques de diffusion évoluent mais finalement on est pas obligé de recevoir des contenus débiles supportés par des moyens sophistiqués.
Il n’y a qu’un bouton à tourner ou un clic à faire.
Donc Eco a raison, il faut la complaisance ou le refus du récepteur du message.
Oui bon…
Umberto Eco me dérange profondément, je ne sais pas si on a le droit de *construire* des vérités, sans pudeur en plus ! c’est un relativisme qui ne me va pas du tout, digne d’un penseur de droite, du story telling etc. On ne peut pas dire n’importe quoi et le proposer comme vérité.
Et j’ai défini le média dans un sens trop étroit avec l’analogie du théâtre… mais c’était l’idée.
Cependant j’ai bien peur que nous soyons dans l’immédiat non pas devant ce (seul) grand enjeu de refonte démocratique post capitaliste fondé sur (ou prenant en compte) l’écologie, mais bien devant la perpétuation de l’espèce au pouvoir, l’UMP trouvant sont héritier en 2012 dans le PS (s’il est élu comme c’est problable…)
Pensez seulement au personnage DSK (hors affaires de moeurs). Un grand capitaliste…