Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il y a dans La crise du capitalisme américain (La Découverte 2007 ; Le Croquant 2009), qui fut écrit entre novembre 2004 et octobre 2005, un chapitre qui décrit la dynamique de la crise qui était alors en train de se développer. Ce chapitre s’intitule : « Le prix des actions et des maisons : les bulles financières » (pages 195-220), et il contient une section intitulée : « La bulle financière comme ‘processus spontané de cavalerie’ ». Cette expression « processus spontané de cavalerie » pour qualifier les bulles, n’est pas de moi : je l’ai empruntée, comme je l’explique là, à Robert J. Shiller, qui parle lui, pour caractériser la bulle financière de « naturally occurring Ponzi process ».
La crise des subprimes que je prévoyais et dont je décrivais le déroulement futur était essentiellement un processus spontané. Je reviendrai sur le mot « essentiellement ».
Dans L’implosion (Fayard 2008), qui fut publié en mai 2008 – je précise cela pour souligner que le livre fut terminé d’être écrit plus de six mois avant la chute de Lehman Brothers – j’illustre par les événements qui s’étaient déroulés en 2007 et au début 2008, la dynamique de la bulle et de son éclatement, qui avait été décrite dans La crise du capitalisme américain. D’une certaine manière, je me contentais dans L’implosion de remplir les cases de la description offerte trois ans auparavant.
Pourquoi est-ce que je rappelle cela aujourd’hui ? Parce que j’ai reçu ce matin un courrier de mon amie Janet Tavakoli, contenant la déposition qu’elle a faite le 8 décembre 2010 devant la Federal Housing Finance Agency, le régulateur des Government-sponsored Entities que sont Fannie Mae et Freddie Mac, ainsi que le powerpoint qui résume sa déposition.
Dans ces exposés, Janet Tavakoli présente la crise des subprimes comme une « pyramide » ou une « cavalerie », non pas « spontanée » mais orchestrée. Autrement dit, tandis que je présente la crise des subprimes comme étant essentiellement une dynamique disons « de type physique », elle la présente elle comme résultant essentiellement de fraudes intentionnelles.
Il ne me viendra jamais à l’esprit de dire que la fraude est étrangère à la crise des subprimes. Il y a eu fraude mais celle-ci n’a pas joué à mon sens un rôle plus important dans la crise des subprimes que celui qu’elle joue en permanence en finance – et dans le monde des affaires en général où elle est endémique. Je rappelle à ce propos ce que j’écrivais dans un petit texte qui a d’abord paru ici, et ensuite dans le N° 161 de la revue Le Débat, paru en septembre 2010 :
Les décideurs aiment caractériser le critère d’appartenance à leur club en termes de compétence, mon expérience de dix-huit ans m’a cependant convaincu que ce critère était en réalité d’un autre ordre : la tolérance personnelle à la fraude.
… de quel terme désigne-t-on parmi les décideurs, cet esprit de tolérance à la fraude que je viens d’évoquer ? « Esprit d’équipe ». « L’individu en question ne fait pas preuve d’esprit d’équipe », est le langage codé utilisé dans ce monde des établissements financiers pour désigner celui qui fait preuve de probité et désapprouve les tentatives de fraude.
Sont venus s’ajouter à la dynamique spontanée de bulle financière, des efforts délibérés pour l’alimenter, orchestrés par la Mortgage Bankers’ Association, l’association professionnelle des banques accordant du crédit hypothécaire aux États-Unis. J’en parle dans les pages consacrées au « prêt rapace » dans La crise du capitalisme américain (148-151) ainsi que celles consacrées dans L’implosion à « La législation anti-« prêt rapace » en Caroline du Nord (1999) » (264-268). J’y décris les efforts faits pour alimenter la bulle, en toute connaissance de cause. Mais il s’agit là de cupidité et non de fraude.
Entre l’interprétation de la dynamique de la crise présentée par Janet Tavakoli et la mienne, il faut choisir. Je crains qu’en mettant l’accent uniquement sur la fraude, on ne finisse par jeter un jour le bébé avec l’eau du bain. Je crains que l’interprétation en termes de policiers et de juges ne faisant pas leur métier conduira à affirmer que les problèmes ont été réglés une fois qu’on aura mis en prison une demi-douzaine de banquiers. On oubliera alors les bulles financières comme « processus spontané de cavalerie » dont la dynamique dépasse la capacité des individus – fussent-ils même dirigeants de banques – à les prévenir ; on oubliera aussi l’incapacité des économistes à déceler l’apparition de ces bulles et leur ignorance foncière quant à la manière de les contrôler. On oubliera la nécessité de créer des organismes disposant des moyens de déceler l’apparition de bulles et, le cas échéant, de les contrer ; on oubliera la nécessité de créer une véritable « science » économique qui comprenne la dynamique des bulles et qui remplacera le discours de propagande que l’on s’est contenté de créer jusqu’ici sous ce nom.
Pour conclure, et pour soutenir la validité de ma propre interprétation, je me contenterai de dire ceci : je n’aurais pas pu prévoir la crise des subprimes en 2005 en décrivant sa dynamique et ensuite « remplir les cases » de cette description par les illustrations qu’offrait la crise en 2007, si sa dynamique n’avait pas été essentiellement celle d’une « cavalerie » ou « pyramide » spontanée. La fraude massive dépend de trop de décisions individuelles, de trop d’impondérables, dont l’effet global est imprévisible, pour qu’une prévision détaillée d’une crise provoquée par la fraude soit possible.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
206 réponses à “TAVAKOLI vs. JORION. LA CRISE DES SUBPRIMES : PYRAMIDE ORCHESTRÉE OU SPONTANÉE ?”
Et moi je crains qu’en voyant dans la finance une cause du dysfonctionnement de l’économie il en aille de même : http://www.pauljorion.com/blog/?p=27925#comment-222024 !
pour moi, c’est de la loi de l’échange (la loi de la réalité, loi du marché, en régime capitaliste) dont il nous faudrait trancher, (donc évidémment que la finance est est dedant, et bien devant
Vu la malfaisance intrinsèque du bébé en question, il faut mieux le jeter avec l’eau du bain…
Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse, mais la question qui se pose est de savoir comment sortir du salariat et forcémént du patronnat et tout le tralala.
Permettez moi de partir d’une hypothèse émise par des scientifiques et notamment par Jean Marie Pelt: la vie part de ses déchets pour évoluer.
Quels sont les déchets du système plus précisément en ce qui concerne l’Europe?
On peut je pense évoquer les allocataires sociaux qui ne participent pas à l’usine à gaz (retraités, chômeurs …..) et qui soit disant vivent aux crochets de ce dit système.
Comment repart on de ces déchets et comment on s’organise?
Voilà ma question dans la mesure où mon hypothèse tiend la route.
Je pense que cela ne peut pas se décréter et doit se réaliser à la marge du systéme en s’engoufrant dans les interstices pour y remonter par la suite en adaptant le système à la nouvelle donne.
Je ne sais pas si vous êtes d’accord et ne sais pas ce que vous allez faire, mais en ce qui me concerne, je compte bien activer les allocations des membres du jardin communautaire auquel je participe.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=27973#comment-219936
Il faudra bien sur décrire plus en avant les projets à réaliser, mais je pense que construire une agriculture avec de moins en moins de pétrole me semble un projet cohérent.
C’est, je pense en partant du concret qu’on arrivera à créer l’allocation universelle, qui va avec la sortie du salariat.
Vous voulez des réponses en voilà une!
J’espère qu’il y aura une reréponse!
Bonne semaine
Michel,
Tout ce que vous dites (faites !) est cohérent. Et quand bien même quelqu’un ne serait pas d’accord, dans la mesure où vous ne faites de mal ni à d’autres ni à l’environnement [c’est tout le contraire], c’est lui qui commettrait une erreur : il s’opposerait à la démocratie.
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde (MKG). Je vous envie. Merci de me le rappeler.
Malgré tout quelque chose me tient à la théorie. Certes c’est peut être la peur ou l’incapacité de se lancer, mais les personnes s’étant investies pratiquement dans le changement qu’elles voulaient voir dans le monde ne sont jusqu’à ce jour restées que des exemples auxquels on peut se référer…si on le veut ! Je souhaite simplement que le désir de s’y référer devienne naturel, qu’on se l’autorise. Et qu’on change !
Quant à la remarque de fujisan, je lui avais répondu : http://www.pauljorion.com/blog/?p=27595#comment-217798 . Et j’ajoute : nous sommes à deux doigts de la démocratie. La crise actuelle, de civilisation, permet ce petit saut (quantique) : il suffit de lancer la discussion, le débat, maintenant. Sans quoi, et ça se profile déjà, on va nous resservir les débats à la sauce électoraliste : « une des caractéristiques essentielles des tyrannies [est] leur immense capacité de mensonges et on sait bien que les sociétés industrielles marchandes ont rebâti le monde sur des principes mensongers » (Marlowe).
Bonne journée
fujisan a raison
Comment on fait? Par l’expérimentation
Cela prendra le temps que cela prendra, le principal est d’en avoir conscvience.
Merci Fab
C’est évident qu’il faut se référer aux personnes qui s’investissent dans le changement qu’elles voulaient voir.
Je pense que nous n’avons pas le choix et que cet état de fait va devenir la règle pour tout le monde en croissance exponentielle.
Pardonnez moi mon optimisme mais c’est cela ou la fin de l’humanité.
Vous avez un talent de verbalisation que je n’ai pas et je vous suggère de vous en servir pour écrire un livre réaliser un site ou encore autre chose.
Vous parlez de mensonges en citant Marlowe, mais nous nous mentons à nous mêmes que nous soyons riche ou pauvre.
C’est par peur, par ignorance ou par cupidité ou encore autre chose, mais nous serons obligé de voir la réalité, de l’examiner et de la comprendre et de la transmettre tous les jours un peu plus.
A plus tard
c’est touta la société qu’il faut repenser : de la politique au social ,culturel à l’économie
* repenser = refaire
Là pour le coup , ce serait plutôt » re-panser «
repenser, réfléchir, reflexion, miroir ?, car il faut bien décrire avant de prescrire
Tous ceux qui cherchent des boucs émissaires (un groupe social) sont ceux qui ont a perdre au changement de société. Actuellement qui ne cherche un bouc émissaire?? A peu près personne sauf les rares qui accusent un fonctionnement global des sociétés avancées. Une critique sociale ?? Que nenni. Quelques meurtres ?? Excellent !!
Le terme de bouc émissaire correspond à l’origine à un rite expiatoire annuel (Yom Kippour) des Hébreux longuement décrit dans le seizième chapitre du Lévitique. Le grand prêtre devait prendre deux boucs puis les tirer au sort. L’un était directement sacrifié à Dieu, tandis que l’autre était envoyé dans le désert vers Azazel, démon sauvage, sans doute un ange déchu, dont le nom signifie dieu-bouc. C’est ce deuxième bouc qui est appelé bouc émissaire, du latin ecclésiastique caper emissarius (le bouc envoyé, lâché). Le rôle exact du bouc émissaire est clairement décrit dans le texte biblique :
« Aaron lui posera les deux mains sur la tête et confessera à sa charge toutes les fautes des Israélites, toutes leurs transgressions et tous leurs péchés. Après en avoir ainsi chargé la tête du bouc, il l’enverra au désert sous la conduite d’un homme qui se tiendra prêt, et le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes en un lieu aride. » (Lévitique XVI:21-22)
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20060902151614AAWXdcQ
Oui, dans le même genre de défense axiomatique du capitalisme, il y a les ultra-libéraux de l’école de Chicago et consorts, qui font valoir que le « vrai » libéralisme n’existe toujours pas, perverties que sont nos sociétés par les idées humanistes, gauchistes et syndicalistes, et que donc les nuisances du néo-libéralisme réel ne peuvent être imputées à sa perfection essentielle… Dérégulons disaient-ils, dérégulons jusqu’à l’idéal…
La condamnation de la fraude quand tout va trop mal est donc un remède qui ne met rien d’essentiel en cause. C’est un remède qui peut servir pour l’éternité.
Avec les appels de Warren Buffet et compagnie en faveur d’une taxation des super-riches, nous avons ici des discours idéologiques de sauvetage de la domination, et, très important, d’entretien de la confusion dans l’opinion.
Car quand le parti de Roosevelt s’est résolu à une politique sociale, des quartiers entiers échappaient à la loi dans les villes étasuniennes, d’où policiers et huissiers en charge des saisies étaient expulsés manu militari (une fois de plus j’appelle à lire et relire Howard Zinn.) Le seul vrai danger est là: la rebellion des perdants, qui découvrent qu’ils peuvent vivre sans les élites – le contraire n’étant pas vrai !
a l’heure actuelle personne ne peut vivre sans des sois-disant elites qui seraient donc ceux qui pretent a tout le monde pour consommer et/ou investir. Votre bouc-émissaire est donc ces sois-disant élites.
Le bouc emiisaire des néo-trucs-bidules est l’état/gvnmt/politiques etc ….
Erreur: le travail peut très bien se passer des capitalistes
(propriété privée des moyens de production)
alors que les capitalistes ne peuvent se passer du travail.
Face à la crise économique et écologique sans précédent,
la conclusion s’impose: le bon sens exige de se passer des parasites.
C’est la condition même d’une amorce de civilisation démocratique.
la financiarisation de l’économie n’est-elle pas une tentative de se passer du « travail »
Bien sûr, le capital fictif est une tentative,
faillie d’avance, ce que la crise vient rappeler.
La seule source de richesse est le travail.
Ou la tentation, récurrente, du bouc émissaire.
Cette tentation n’est pas propre au capitalisme. Ni aux USA. Ni même à notre époque.
Définition intéressante, d’une ‘autre époque’ :
♦ Loc. fig. [P. réf. au rite par lequel, selon la Bible (Lévitique, XVI), chaque année la Communauté d’Israël faisait disparaître toutes les impuretés en les transférant symboliquement sur un bouc, ensuite lâché dans le désert (d’où l’épithète émissaire, du lat. emittere « envoyer »] Bouc émissaire. Personne sur laquelle on fait retomber les fautes des autres :
2. Tel est le rôle historique de l’affaire Dreyfus. Sur ce bouc émissaire du judaïsme, tous les crimes anciens se trouvent représentativement accumulés.
Clemenceau, La Réparation, 1899, p. 296.
2 remarques :
1/ Le coupable désigné, une fois les culpabilités chargés, est ‘envoyé’ dans le désert. On ne le met pas à mort. On laisse le désert s’en charger.
Exemple : Kerviel. Le ‘désert’ (entendre : le désert de la vie d’après) ‘absorbera’ cette incongruité, qu’il soit vivant ou non, l’essentiel étant qu’il ne reparaisse pas devant les humains, encore moins pour réclamer ‘justice’ de ses accusateurs.
2/ concernant Dreyfus, Clémenceau vise juste. Et définit aussi une seconde caractéristique : le poids des fautes, de toutes les fautes, est accumulé sur ce bouc émissaire. De sorte que les banques visées dans le procès qui leur est intenté contre elles pour les subprimes sont des figures christiques du capitalisme : si elles sont reconnues coupables, elles expireront pour le bien du capitalisme toutes ses fautes. Et une fois ces boucs ‘envoyés’, on ne devra donc plus parler de celles-ci : l’absolution au capitalisme est à ce prix …
Quant aux ‘boucs’ (les banques), c’est la rédemption qu’elles obtiendront ainsi, pour le salut de leurs âmes.
Bref, une véritable ‘économie’ mais du salut s’il en est, avec ce procès.
Sauf que …
Sauf que, à l’inverse des religions, le capitalisme est fondé non pas sur le salut de l’âme (il n’en n’a pas) mais bien de l’intérêt individuel.
Et on le constate aisément avec cette petite remarque anodine en fin de cet article :
« Pour se défendre, les établissements visés ne devraient pas manquer de dire que Fannie Mae et Freddie Mac connaissaient très bien les risques liés à ces prêts. »
(au passage, la SG s’est encore distinguée …)
Et là, toute la stratégie du bouc émissaire s’écroule :
1/ le bouc refuse d’être envoyé dans le désert, au nom de son intérêt individuel, supérieur à celui du capitalisme
2/ qui plus est, il met en cause l’ensemble du système : Fannie Mae et Freddie Mac, mais aussi ses régulateurs, mais aussi l’Etat Fédéral, etc.
En conclusion, on a une vrai anthropologie du capitalisme, avec cette affaire :
– primauté de l’intérêt individuel sur le système, quoiqu’il advienne
– dénégation de l’existence d’une ‘âme’ au système, soit un principe transcendant aux individus
Et il faut bien finir par constater, que finalement, le capitalisme est un système de loin inférieur aux religions, puisqu’il n’est même pas capable d’assurer sa propre survie.
Et le capitalisme aura vécu beaucoup moins longtemps que la majorité des grandes religions, mais il aura entraîné beaucoup plus de catastrophes, tout simplement parce que les religions étaient des freins alors que le capitalisme est un accélérateur.
+1
Et j’ajouterais : voilà ce qui arrive quand on n’est pas capable de transcendance.
On ne peut pas se transcender !
Et on ne mesure pas combien le passage à la démocratie représentative, c’est à dire au mode de fonctionnement préféré du capitalisme en dehors des périodes de grandes crises ou d’accumulation brutale du capital, aura été un accélérateur de l’accélérateur.
Raccourci bien vu, Marlowe.
etymologie : négoce = neg – otium, contemplateurs et sublimateurs, passez votre chemin.
(otium = ~ loisir, oisiveté, mais constructivement , façon M. B Crawford ou R . Sennett ou ….)
@Marlowe :
Partiellement faux, votre assertion concernant la démocratie représentative.
L’âge d’or du capitalisme français, c’est le 19ème siècle Louis-Philippin (Guizot) et surtout napoléonien.
La République des opportunistes a perpétué le chemin tracé, en gros jusqu’à la fin du siècle et le début de l’affaire Dreyfus et l’avènement de la République ‘radicale’.
Depuis, ces deux Républiques luttent entre elles …
Pire, en Allemagne, l’apogée du capitalisme à la Krupp est bien lié aux Reich, notamment au 3ème, qui fonctionna merveilleusement bien pour le dit capitalisme.
Sans parler de tous les autoritarismes européens : Portugal, Italie, Espagne, …
En fait, ‘l’exception’ historiquement provient de l’Angleterre.
Pays s’il en est de la protection des droits (carta magna) mais aussi du libéralisme et ce depuis le 16ème siècle avec le mouvement des enclosures.
La conception républicaine, provenant de la République romaine, de la nécessité que le citoyen soit suffisamment indépendant des contingences économiques pour être réellement citoyen, est aussi représentative, bien que faisant place aussi à un exercice direct de la démocratie (à l’époque de la République romaine, il est vrai que c’était plus facile, vu le nombre relatif de citoyens …).
PS : et ne me répondez pas ‘hors périodes de crises ou d’accumulation brutales de capital !’.
Pendant plus d’un siècle, de 1830 à 1945, cela n’a été quasiment que cela (sauf sans doute de 1895 à 1914 en France : association loi 1901, séparation Etat/Eglise, premiers syndicats en 1906, création de l’impôt sur le revenu en 1914, …) !
ouch …
Erreur après relecture. La légalisation des syndicats, c’est 1884 avec waldeck-Rousseau et 1906, la charte d’Amiens.
à zébu,
Quiproquo !
Je ne parlais pas du capitalisme français, mais du développement du capitalisme « fordiste » tempéré par quelques lois sociales et de l’accélération de la production rendue possible par la consommation de la société, époque nommée abusivement société de consommation.
C’est à dire que je parlais de la croissance économique se mondialisant de plus en plus vite à la suite de la deuxième guerre mondiale, donc de cette croissance qui a nourri la dette.
Je propose une autre articulation :
Le(s) Livre(s) -> le livre -> {capitalisme -> {communisme}} -> Internet -> ???
Autrement dit, les religions sont des accélérateurs, l’imprimerie décuplant l’accélération. Le capitalisme et le communisme ne sont que des systèmes conçus dans – et pour – l’accélération, mais qui la subissent également en accélérant leurs propres décompositions. Internet ajoute un ordre de grandeur à l’accélération et permettra(?) de concevoir des systèmes de meilleur rendement — c’est à dire, en optimisant toujours mieux(?) la capacité à créer, transmettre et conserver l’immatériel.
Un système dimensionné pour maîtriser la vitesse atteinte inclurait nécessairement une meilleure irrigation et des régulateurs, là où le capitalisme se borne à ponctionner les flux, accentuant les déséquilibres et donc l’instabilité induite par l’accélération.
à Maisi,
Si vous pensez vraiment qu’Internet apporte plus et mieux que les livres, vous serez un jour très déçu, tout comme si vous croyez que la vitesse atteinte par le capitalisme aurait pu être maîtrisée.
Oui vous avez peut-être raison (les points d’interrogation, c’était pas de la comédie !). Je suis toutefois de ceux qui souhaitent cette accélération (limitée à la création, la transmission et la conservation de l’immatériel. Pour le reste, il n’y a plus Mastercard).
Pour caricaturer, je me demande : à quoi bon être un humain dans un régime religieux façon Planète des Singes ? Ou régresser aux chasseurs-cueilleurs amputés de la parole ?
Je crois en la fuite.
Mais je suis comme tout le monde : je peux me tromper…
@ Maisi 4 septembre 2011 à 17:43
Votre remarque est judicieuse. Internet joue et jouera un très grand rôle dans le développement de l’humanité. Jusqu’alors, seuls les hommes se sont employés à transformer de la matière en un volume considérable de connaissances qui reste un acquis immatériel, très précieux pour l’humanité. C’est son plus grand capital commun.
Peut-être même qu’un jour, l’homme n’existera plus qu’à l’état immatériel, ce qui devrait le libérer de bien des problèmes. Comment se passer du matériel pour élaborer, supporter, conserver et exploiter l’immatériel ? Voila un immense chantier à ouvrir où il devrait y avoir de l’argent à gagner. Il y aurait certainement des capitalistes pour s’y intéresser. D’ailleurs, dans le domaine de l’immatériel, ils ont une longueur d’avance.
Ne sont-ils pas les premiers à avoir rendu l’argent immatériel ? Le capitalisme, à l’ère de l’immatériel, est-il vraiment à bout de course ?
@ Maisi, Marlowe, zébu, Samuel
Mettons de coté la glose sur la démocratie.
Je crois que la notion de « pharmakon », (poison/remède, remise en avant par Stiegler), et de support de mémoire (qui est forcément un des « pharmakon » ou « pharmaka ») permet de relire , ou rlier (l’un de sens supposés de « religion ») tout cela :
La langue est la première extériorisation prothétique de l’homme (ne s’apprend pas rapidement par instinct, il faut y consacrer du temps, et accompagner la parole par le geste, même si on sait aujourd’hui que les primates ou d’autres animaux ne sont pas loin du compte, il reste une belle marge). Née avec les outils (il a bien fallu transmettre les recettes de la taille des pierres, etc, et puis du feu sans attendre que l’évolution les cable « en hardware » dans le cerveau), il a bien fallu qu’on contienne le pouvoir technique ainsi glané, et le gain de pouvoir symbolique qui l’accompagne. Car la langue n’est pas « raisonnable » au départ, elle est aussi toujours déjà cablée avec l’émotion (cf Antonio Damasio par exemple). Et la capacité d’abstraction née dans l’outil définit la durée (les outils transmissibles ou ceux qui s’usent en un an ou dix ans…), donc la notion de non-immortalité.
Pour la « gérer », cerveaux (neo cortex mais pas seulement dit mon chaman neurologue) et émotions se rencontrent et font un « système de croyance », qui sera aussi variable que les structures anthropologiques, bref une religion en germe, qui se structurera au fil de la complexité croissante des sociétés, de la division du travail notamment, vieux point dans l’humanité, non sans me rappeler le débat sur le moment d’un début du sens de la propriété des objets (et des gens).
A ce titre, la religion apparait donc comme un frein parce qu’elle est sur le flanc « remède » du « pharmakon » qu’est le langage-en-tant-qu’-il-organise-la-societe-des-le-debut (il co-organise, et fait système).
Le capitalisme pour sa part est né dans de nouvelles « grammatisations » des comptes et dans la possibilité de faire des retour sur investissement systématiques à l’échelle disons du mois ou de l’année. La compta en partie double (Luca di Pacioli), les lettres de changes (foires de Campagne, de Bâle, avec dejà des quasi « clearing », dit Braudel, de mémoire), les allers et retour des galères entre Hanse ou Bruges et Méditerranée (Gênes), ou entre Venise et Orient fournissent l’occasion de spéculer dans des proportions inimaginables au Moyen Age. Sans parler de la situation particulière du prêt/avance que l’Eglise réserve aux usuriers juifs, ce qui l’aide il est vrai à limiter une classe moins croyante et industrieuse qui concurrencerait son pouvoir.
Et donc le capitalisme nait de ces nouveaux outils, et vient en effet accélerer les choses. Mais jusqu’au machinisme, on ne décolle pas tant que ça localement (en « intensité ») du niveau d’industrie des romains. Quand on voit au musée de la chaussure de Lausanne (9m2, vaut la visite) les clous des chaussures romaines, on voit que pour lever une armée ainsi chaussée, il fallait des artisans par milliers, mis en parallèle.
Bien sûr il y aura des révolutions encore sur un autre plan ( la fumure dans l’agriculture, l’énergie hydraulique au moyen âge, cf Jean Gimpel). Mais il est vrai que le « pharmakon » qui suit, c’est le livre et la lecture massive (Qu’on songe qu’au temps de Saint Augustin, il était étrange qu’elle pût se faire sans parole, sans voix…). Qui permettra certes les lumières (côté positif) mais parès une phase où les malheureux imprimeurs , au fin XVIe début XVIIe auront imprimé force libelles et pamphlets, la plupart d’un niveau d’exigence intellectuel faible sur le plan de la vérité.
C’est cette histoire qui continue avec la presse quotidienne (imprimant des photos !) puis les média électr(on)iques, qui auront le mauvais gout, eux, de « linéariser » l’information, dans le mode « broadcast » qui est le leur. Et autant la radio laisse une marge à l’entendement de l’auditeur (quoiqu’au Rwanda …) autant la télé accaparera assez ses sens pour qu’on s’en soucie.
La conjugaison avec le capitalisme aura un effet redoutable, en effet, et on peut comprendre le fond de la Rq de Marlowe, même si il y a de la provocation dans l’air.
D’ailleurs en se reprenant sur le fordisme, il va tout à fait dans le sens où la prolétarisation touche à fond la classe ouvrière (je lis le M. B Crawford, « Eloge du carburateur », Ed La Découverte, qui revient sur des textes de 1910 très intéressant au sujet de la qualification des ouvriers)
Bon là stop je deviens trop long ! Devinez la suite …
Lost in translation.
J’ai le cerveau en compote de quetsches …
En plus j’ai laissé plein de faute (foire de Champagne …).
Résumé : Les accélérateurs et les freins sont les deux flancs de grands icebergs,
Ces icebergs sont ce qui nous sert à la transmission (de savoir, de culture).
Donc, langue, écrit, télé, internet.
Chacun de ces moyens d’abord nous accélère (sur un flanc, poison) puis un usage « associé » émerge (la langue, on ne se plaint pas de la parler, la lecture de la maitriser), ce qui est longuet, mais rend la chose acceptable : on redescend (remède).
Le capitalisme a pour sa part profité des 100-120 dernières années, en gros, pour tenter d’asservir toute expression du désir via la maitrise de ces moyens. Il y a réussi coté télé (« cerveau disponible ») mais l’internet lui échappe (pour l’instant).
@timiota, la démocratie c’est juste empêcher une aristocratie de droit, de partie, de bien, si c’est pas la base de la réflexion, en tant que travailleur manuel c’est pour moi la mélancolie 🙂
sinon pour rire un peu de nous (je me vois bien en Perceval):
Quel forme à le Graal de l’économie:
http://www.m6bonus.fr/videos-series-2/videos-kaamelott-4/saison_1_episode_32/video-en_forme_de_graal-7262.html
à timiota,
Une piste à suivre : le temps.
Temps cyclique et temps irréversible pour ne pas en dire plus.
@Jducac, votre message quasi distopique (en tout cas aussi judicieux que ma remarque quasi utopique) repose sur une projection dans la gamme chromatique et l’axe du système actuel. Or, Internet permet d’envisager d’autres gammes et d’autres axes, au moins aussi différents du système actuel qu’il l’est du féodalisme – dont nos ancêtres sont sortis [ grâce à l’imprimerie ?! qui [m’]apparait comme vecteur le plus déterminant de cette évolution ].
Nous sommes forcément enfermés dans nos références culturelles et notre environnement matériel et technologique. Quel sens aurait le point de vue « moral » d’un « hibernatus » du moyen-âge, dégelé dans notre société ? Mais peut-être bien qu’en raisonnant ainsi, je casse un lien chronologique qui passe par nous, ou que j’en rejette la dimension morale.
Entre laconisme efficace et dissertation virtuose, le religieux est bien servi.
Question cardinale ? Sur un téra-octets de données, il n’y en a peut-être qu’un (d’octet) qui vaille la postérité, mais il lui faut bien les flots qui l’entrainent pour qu’il touche [ et qu’il éclaire peutâ»être ] ses riverains.
Là réside le potentiel accélérateur Internet qui vaudrait bien tous les freins du monde(?). Je cite de mémoire Paul Auster, dans je sais plus quel livre : « Le monde pénètre en nous par les yeux, mais nous n’y comprenons rien tant qu’il n’est pas ressorti par la bouche ». Le livre-œil, Internet +=bouche.
… qu’il s’emploie à récupérer (brevets logiciels, remise en question de la neutralité du net, lois iniques sous prétexte de la défense du droit d’auteur, centralisation accélérée des applications [google, facebook, twitter, …], marginalisation des applications pair-à-pair, obstruction généralisée au déploiement d’IPV6, fermeture des systèmes d’exploitations embarqués sur les mobiles, etc. Toutes choses qui font d’Internet un vecteur déstabilisant pour le système qui l’a conçu).
GNU/Linux, le frein-accélérateur tout-en-un !
Petit retour :
Oui… mais je persiste à croire que cet « en-tant-qu’il-organise-la-société-dès-le-début » constitue un frein autant qu’un accélérateur. Sans cette organisation, la société ne peut pas avancer. Si une distinction m’échappe, merci de la pointer [et merci pour l’éclairage].
Pause café les gars, ça peut etre chouette d’ être lost in translation
@ Maisi
Merci de vos commentaires. Il faut lire Bernard Stiegler, dont je suis, nolens volens, le mauvais servant sur ce blog, pour avoir la version « originale » du (des?) pharmakon (docteur, faites moi une ordaonnance pour 20 comprimés de Deleuze et 10 de Foucault à la pharmacie s’il vous plait, c’est pour me remettre d’avoir lu certains ouvrages)
[sur le langage]
Pour moi, le langage a d’abord été un accélérateur, à l’échelle de temps des primates; les cultures des anciens hominidés qui développaient leur néo-cortex ont accéléré, on le voit au fur et à mesure que la main devient agile, dans la qualité des réalisations. Quelquefois, le pic de qualité passe avec les changements de « technologie » (l’art lithique vers -100 000 à – 50 000, suivant Leroi Gourhan: après cet époque les tailles sont moins fines, mais d’autres techniques remplacent et font plus que suppléer à des flèches moins acérées).
J’ai peut être la faiblesse de croire que les freins furent alors « nos » (mais ces primates était-ce « nous » ?) nos ressorts émotifs ; le mauvais usage des outils ou du feu fut sans doute encadré par le langage « en-tant-que-frein », mais cela survint parce que la transmission culturelle (induite par l’outillage !) reposait aussi sur une base émotionnelle forte; cela a formé un complexe qui s’est très bien maintenu chez sapiens
(lire Antonio Damasio, ou voir les cas comme Payne, l’homme qui eut le néo cortex central gauche extrudé par une barre à mine, et perdit mesure mais non intelligence ; ou encore plus subtil, les cas d’a-noso-gnosie (malade (noso) qui ne se reconnait (gnoso) pas (a) comme tel) dont souffrit un membre de la cour suprême encore intelligent après un AVC, voire tel ancien président corrézien Chichi, à ce qu’on en dit).
Les dimensions empathiques de l’homme sont donc ces freins pour moi : je suis assez bien un Jeremy Rifkin sur ce point; et ces dimensions sont présentes chez les primates en doses grosso modo comparable aux notres (bonobo les champions ?) , et y sont vitales.
Que le langage soit ainsi né contraint dans les rets d’une structure du cerveau primate déjà empathique, cela me parait admissible, et dans ce sens, le langage n’est donc pas le frein, mais l’expression du frein dans ce qu’il est, nuance de taille.
Et il est un peu « inhumain », le langage, car comme le dit Stiegler, si les techniques et leur adoption sont bien ce qui nous a fait évoluer sur des supports de mémoire de plus en plus sophistiqués, les humains sont « en panne d’essence »; les supports de mémoire sont là et sont un peu un leurre qui fait croire qu’une apparence d’essence prend forme, mais il n’y a au fond rien d’autre que ces supports qui nous sont venus par les gains de complexité que Dame Nature a cablé au fur et a mesure de notre évolution prothétique.
Ce que je dis n’est pas incompatible avec divers aspects de la psychanalyse, notamment ceux Frommiens qu’on peut voir comme cousins des vues sur l’empathie , mais il faudrait rentrer en débat un peu moins intéressant (pour moi) ou attendre que les poussières retombent dans les étripages du moment sur ce sujet où frayer m’effraie même au frais.
Timiota, merci beaucoup d’avoir pris le temps de préciser ce qu’il me manquait pour [ croire ] que je vous comprenne mieux [ essentiellement… l’essence-leurre ].
Je suis beaucoup moins riche [ et encombré ] de culture savante que vous. Je me contente (c’est peut-être un tort, mais c’est un fait) des miettes — ou plutôt des notions, des concepts, des « mèmes » — que des personnes généreuses, comme vous, font l’effort de jeter, avec suffisamment de mie pour qu’elles soient digestes — c’est une conception personnelle et inéquitable de la « division du travail », mais le pain complet est cher et un peu lourd pour un petit estomac. Peut-être une atrophie du(e) tube cathodique…
Pourquoi ce préambule ? Parce que le passage à une alimentation à base de prothétique cérébrale, beaucoup plus riche et facile à assimiler, libère de l’énergie que le cerveau peut recycler [ non pas que j’en fasse un usage probant, mais le potentiel évolutif est avéré ].
Derrière cette plaisanterie se cachent (a) une plaisanterie et (b) des objections [ sans certitudes ] à la représentation que vous « servez ». Elles se cachent si bien que je n’ai plus le temps de les débusquer de suite.
… Affaire à suivre, si ça vous chante.
@ Maisi
A suivre si vous voulez.
Je ne suis pas formé initialement dans ces domaines (philo anthropo socio). J’ai feuilleté une petite 20aine d’ouvrages de ces domaines depuis 2008 (Aglietta des fin 2008, je crois) après avoir pendant quelques années fait une cure de Bernard Stiegler (voir son site Ars Industrialis et ses leçons à Epineuil sur Cher). Les évènements de 2007 (élections) me confirmèrent la nature « pulsionnelle » des médias et de ce qu’ils font de la vie politique ([*] j’y reviens à la fin sur la démocratie).
Encore avant, je lisais Laborit quand il sortit son Eloge de la fuite mais sans trop de recul, et je lus beaucoup le Diplo, mais rétrospectivement, malgré Attac, c’est resté un peu consanguin à mon gout, et trop peu constructif (critique récurrente faite au Diplo : on a trop les boules en refermant votre journal).
Et puis j’aime bien les grandes synthèses un peu totalisantes, les visions qui maintiennent une pluralité de termes possibles. Naomi Klein m’a mieux montrée comment le noélibéralisme profite systématiquement des chocs et des fluctuations que Ramonet et Halimi réunis. Stiegler m’a mieux montré la prolétarisation comme perte de savoir-faire que d’autres. Richard Sennett m’a éclairé sur la culture de l’artisanat dans un sens très large, sur l’architecture, sur cette notion morale qu’est le respect, mais sur un mode plus « symphonique » que global. Rifkin doit être lu à mon avis, hénaurme vision globale peut être un petit peu trop logorrhéique et optimiste sur la dramaturgie comme étape dans l’empathie et non comme attrape-couillon d’un management jamais à bout d’ambiguïtés assujettissantes. Sur l’empathie comme chose quasi-physique, j’ai un petit penchant pour les neuro-sciences qui certes ne me fait pas beaucoup aimer Freud en v1.0, mais on s’en remet (passer à v2.6).
Bon et là dessus un certain Jorion m’a interpellé par les interlocuteurs qu’il peut (pouvait) tutoyer (Mandelbrot, Prigogyne, Lévi Strauss, des grandes figures britanniques) tout en ayant une volonté d’attaquer à l’ouvre-boite la pensée économique (histoire de « l’exception de Jeu » dans Le capitalisme à l’agonie, …), et de vous remettre un Aristote en selle pour venir raboter la loi de l’offre et de la demande.
C’est d’ailleurs là qu’il rejoint B Stiegler à mon goût (ils se sont même causés en juin dernier, je crois). Puisque c’est le statut social des intervenants qui vient « ajuster » la valeur lors d’un échange, il faut ajouter au prix d’autres « signaux » pour faire de l’échange dit marchand un « système associé » : Ainsi Stiegler nomme-t-il la seule catégorie de systèmes qui ne « désublime » pas les humains parce qu’ils offrent de la réciprocité (ce qu’offre aussi semble-t-il la pensée chinoise par exemple, qui a échappé à l’antisymétrie de la pensée grecque (l’inclusion par catégorie, qu’on voit à l’oeuvre dans l’évidence de la stupidité du syllogisme « les chats sont mortels Socrate est mortel, donc Socrate est un chat », qui ne doit donc pas avoir d’équivalent dans une langue « symétrique ») ).
M’enfin Stiegler est dur à lire et encore plus à expliquer par un tordu du neurone comme moi. Et la recherche d’une métavision (qui ne soit pas une « table rase » simplificatrice) n’est pas l’ordinaire des billets d’ici, où l’odeur de catastrophe européique pousse à dire « on va revenir au trocet au topinambour les gars », alors qu’il me semble que si « après-cata-économique » il y a, il vaudrait mieux y penser en « adressant » un niveau aussi systémique que l’est la faille (systémique) actuelle qui fait agoniser le capitalisme, son incapacité à faire du désir autre chose qu’une pulsion (une pulsion d’achat dans le verbiage de Meirieu ce jour 6 sept dans le Monde, à moins que ce soit Gauchet qui le dise dans leur entretien commun sur l’Ecole, je préfère Gauchet à l’autre en tout cas).
Bref, Maisi, j’aurai pas infiniment de temps, mais si on se fait un salon sur les essais à commenter au fil du blog, je suis franchement favorable (je ne pense pas que PJ ou JA ait envie d’ouvrir une rubrique « livre » avec billets spécifiques, car ils l’auraient déjà fait pour leur ouvrage. En général, il n’y a billet qu’à la parution, mais pas travail continue sur l’intersection entre ouvrage et actualité, entre ouvrage et autres ouvrages d’intérêt etc.)
[*] retour sur la démocratie comme promis;
Pour dire qu’il me semble bien y avoir une certaine perversité à croire qu’un débat lancé sur les médias fasse simplement « dire à l’opinion ce qu’elle pense ». Je crois que le processus de rétro-action (–>médias –> auditeurs) a pour effet, sur la plupart des débats, de faire ressortir peu d’opinions et de rayer de la carte visible les autres, avec ou sans sondages pour ce faire. Fondamentalement, cela revient à ne pas traiter à égalité les fournisseurs d’idées et les émetteurs d’avis, un peu comme le rôle du statut social des intervenants d’une transaction doit être là pour déterminer le prix et faire qu’acheteur et vendeur y ménagent leur fierté et ont à coeur de ménager la signification sociale dans leur échange (sur les marchés au poisson l’acheteur même « supérieur » en statut peut savoir ménager « ses » vendeurs) . Les filtres qu’imposent la boucle actuelle des médias font fi d’une quelconque fierté d’exprimer son opinion au-delà du « j’aime » ou du « +1 » pulsionnel de base. C’est aussi parce qu’il n’existe pas d’échelle (très locale par exemple) où l’opinion se transforme en décision pour pouvoir « pratiquer » le collectif. Derrière cela un peu d’utopie de ma part, il est vrai. Les récits de réunions de co-propriétaires que vous pouvez glaner ici ou là ne sont guère encourageants sur la facilité à « pratiquer le collectif » . C’est peut être sur la propriété privée elle-même que la question porte dans ce cas…
C’est ainsi que l’accélération traduit profondeur par néant…
… Je déconne ! Si vous n’aviez pas botté en touche, j’aurais été obligé de dire : tout ce que j’ai débusqué, c’est la vanité de mes « objections ».
Merci encore pour les matières à réflexion.
Clemenceau s’écrit sans accent (même si on prononce « Clémenceau » et que plus d’une ville lui a mis un accent sur ce « e »).
Suite à l’accélérateur démocratique, je me suis dit: laisse zébu, il le fera mieux que toi.
Certes, sauf que voilà, je me dis que si on arrive sur ce blog, un peu sur le recul, c’est qu’au fond on cherche nos propres contradictions. Et qu’avec le temps, il n’est pas moins sage de ne pas chercher des mentors tout le temps.
Et la Marlowe jette le bébé (la démocratie) avec l’eau du bain (un contexte qui dénature l’esprit des forums initiaux, sauf sur ce blog, comme à la fin de l’empire Romain), afin rester fidèle à son mentor.
Et pour peu que l’étymologie soit bonne Timotia valide, voilà, une dictature ce valide dans les commentaires, tranquille.
http://www.youtube.com/watch?v=v7CWlDXSdPQ
C’est grosso modo, l’optimum de notre potentiel, si la démocratie n’est plus à sauver.
Ouaip Samuel, tristes sires… Merci pour Miossec, ça « c’est pas capitaliste », c’est sûr.
Euhhh, quand même, le coup de la triple négation genre « il n’est pas moins sage de ne pas chercher des mentors tout le temps« , un peu tortueux quand même…
@vigneron, bizarrement je n’avais même pas remarqué la triple négation, je sais pas, ça me semblait plus simple ainsi 🙂
@ Samuel :
Pas compris. oO
Si on ce laisse croire que la démocratie n’est pas la solution (par désillusion, endoctrinement, ou parce que ce n’est la priorité dans ce qu’on défend). Je passe le pire comme conséquence (ça n’apporte rien), mais la mélancolie est ce qui peut nous arriver de mieux et peut-être ce qui nous a laissé la perdre.
Cette chanson complique tout, dans ce cadre là, mais je trouvai qu’elle avait sa place, un mélange d’idéaux et de désillusions. Un truc pour ressentir plutôt qu’affirmer, quand on ne voit plus les espoirs passés et présents pour cette démocratie.
Jducac dit :
Si vous voulez dire que nous éviterons les problèmes lorsque nous aurons été réduits à l’état de légumes ou d’anges éthérés cela veut dire aussi que nous ne seront plus tout à fait humains. Autant aller voir derechef dans l’autre monde si nous y sommes. Si nous pensons, avons des émotions, des sentiments, c’est parce que nous avons un corps, un corps biologique bien entendu mais aussi un corps propre qui nous vaut notre sentiment d’exister lequel procède de notre auto-affection.
Les problèmes ne viennent pas de la matérialité de notre condition, mais de l’approche univoque que nous avons de la matérialité des choses. (entre parenthèses, la prospérité de la société humaine confondue avec la prospérité du Capital est un bon exemple de matérialité figée sous-tendue par un discours univoque).
Le matériel suppose l’immatériel, ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre. C’est de penser que le monde tel qu’il nous apparaît dans sa matérialité est son immuable condition qui nous incline considérer que nos problèmes sont insolubles du point de vue de leur matérialité.
Il ne s’agit que d’une différence de point de vue et de sens donné au mot acteur.
Si par acteur on entend l’individu qui librement choisi de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose, qui opte pour la lumière ou le coté obscur, seule la position de Mme Tavakoli se justifie pleinement.
Mais si par acteur on parle de ces individus qui miment et déclament une pièce de théâtre écrite par un autre, sans possibilité de sortir du cadre qui leur est fixé, alors on comprend que vos deux points de vue sont compatibles.
Les conditions économiques et idéologiques sont parfois (souvent ? toujours ?) telles que les acteurs n’ont d’autre choix que de tenir le rôle qui leur est imparti. Ici, celui de l’escroc.
Il nous faut imaginer ces banquiers en protagonistes d’une tragédie Shakespearienne, qui ne peuvent échapper, ni comme comédien, ni comme personnage à leur répugnant destin.
Au fait, Rosencrantz et Guildenstern, ils bossaient pour quelle banque, déjà ?
La Danish cookies.
The Danish butter cookie
La Royal Dansk Danish Butter Cookies, of course. ;=)
http://www.doobybrain.com/2008/12/01/royal-dansk-danish-butter-cookies/
Il me semble qu’il serait plus judicieux de différencier les rôles entre ceux de l’ auteur ( qui conçoit) , de l’ acteur (qui produit) , et de l’ agent (qui propage )
Cécile,
Je ne crois pas qu’il y ait d’auteur dans la pitoyable pièce que nous suivons ici.
J’ai n’ai fait cette comparaison avec le théâtre shakespearien, que parce que ça m’amusait d’imaginer ces crapules victimes d’un fatum immanent ou transcendant les poussant vers les pires excès (une sorte de grosse machine invisible entre éthologie et mémétique), déplaçant ainsi la cause de leurs débordements de l’économique et du social vers le psychologique et le littéraire.
J’aime bien votre approche de la cavalerie. Je me souviens du film si édifiant sur la chute d’Enron.
Tout venait d’énormes pertes essuyées en Inde que le management cherchait désespérément à compenser en escroquant la Californie.
Comment gager des profits futurs sur une croissance gagée sur la bulle internet ou l’augmentation spéculative du prix de l’immobilier américain? Des pertes étaient inévitables, on les camoufle depuis et elles pourrissent littéralement le système.
Ce n’est plus la main de dieu mais celle du zouave dans la culotte de ma soeur!
Dieu sait ce qu’il en advint.
Il y a erreur.
Non non. Ce n’est pas de la fraude.
Même pas spontané, d’ailleurs. Un processus normal. Juste un peu fort dynamique sur les bords.
Normal, on vous dit.
Terribles, ces anthropologues. Comprennent rien.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/02/le-fmi-debloque-1-48-milliard-d-euros-supplementaires-pour-l-irlande_1567185_3234.html
« L’économie de l’Irlande a souffert de la déroute des grandes banques du pays après des paris hasardeux dans l’immobilier. »
Une erreur qui rapporte 22,5 milliards d’Euros.
Ca vaut le coup de se planter, non…??????????????
Ne serait-il pas utile d’articuler les deux approches ? N’envisager l’économie que sous l’angle des dynamiques de rétroaction, c’est oublier que l’activité économique a aujourd’hui comme visée essentielle de perpétuer le mode de domination capitaliste, dès lors, il me semble que la ligne de commandement par la corruption ne peut être écartée comme accessoire. J’ai évoqué ce sujet à diverses reprises, notamment à propos de Capitalisme, désir et servitude de Lordon, comme dans une réponse à Corinne Lepage, dans laquelle j’écrivais,
. Je reprenais ensuite la position de Jean de Maillard à propos de la nécessité fonctionnelle de la délinquance financière comme seule possibilité de régulation des déséquilibres du capitalisme.
N’étant pas non plus très compétent pour mieux débattre avec compétence sur ce sujet permettez-moi néanmoins de revenir sur un autre aspect fort négligé de votre propos.
Un jour dans ma vie j’ai rencontré quelqu’un qui avait beaucoup de morgue et de compétence professionnelle dans la bouche, hélas après avoir croisé la crise ce fut également son tour.
Toute réussite est relative. Vous pouvez améliorer votre réussite en dénigrant les compétences et les résultats de votre entourage. [Scott Adams]
Les personnes compétentes et toujours prêtes à travailler font plus souvent l’objet de reproches, de jugements, de critiques que de louanges. [Zhang Xianliang]
Combien de fois dira-t-on aux personnes qu’elles ne sont pas assez compétentes pour mieux être jugées acceptables, pour mieux encore obtenir bétise et flatterie en tête.
Dans ce monde si vous n’aimez plus guère le coup de baton et la carotte, vous ne pouvez bien sur vous montrer plus compétent c’est pas mieux faire bétise humaine, surtout si vous devenez petit grain de sable à force ça ne fait pas mieux tourner la meule.
Quand vous écoutez surtout les plus compétents en matière de compétence, le risque zéro dans les fiches fait bien plus partis des premiers fraudeurs de la terre.
Méfiez-vous d’une personne incompétente, elle risque de manquer de malhonnêteté et de tromperie dans les premières affaires humaines. [Anonyme]
Au temps du charpentier, les marchands étaient bien plus occupés avec Juda à faire
compétence et concurrence de méthode pour mieux solutionner et faire taire le gênant.
On devrait même pour rendre les gens plus performants mettre directement des petits casques sur les oreilles des petits dans les berceaux, comme ça la croissance reviendrait plus rapidement avec Dame nature et la Grèle.
Ah si seulement je pouvais recevoir un meilleur programme de rééducation mentale, peut-être que je pourrais redevenir alors plus performant, efficace, vendable, compétent.
En fait moi je vois surtout une plus grande déformation humaine se faire dans les sociétés mais pas seulement dans le monde bancaire mais bien aussi autre part.
En plus, plus je deviens un pauvre acheteur avec la crise et plus je vois bien que je deviens fort plus incompétent.
C’est sur ma trop grande incompétence pour mieux faire carnet de commandes comme les premiers me perdra, le plus grave c’est que des milliards de gens préfèrent plutôt s’exprimer comme ça faut être compétent partout, quand bien même avec davantage de marchandises sur les bras.
Entre Hitler et Staline je me suis même demandé parfois qui était le plus compétent des deux en la matière ? Je n’irais quand même pas jusqu’à dire que les gens les plus compétents de nos sociétés sont des cons, car vous imaginez alors le tableau pour le devenir de la planête.
S’il te faut des compétents pour paraître bon, et puis d’autres esclaves de plus pour te
paraître plus sage, alors, tu n’as toujours rien compris aux premières écritures malsaines.
Ma gravité passe si souvent aussi, pour de la compétence. [Eddy du Perron]
Si on en croit J. Tavakoli il convient qu’Obama demande que la loi soit appliquée (probablement très laborieux, possible seulement dans la mesure où la justice est réellement indépendante) alors que si on suit P. Jorion il conviendrait qu’Obama fasse voter de nouvelles lois (probablement impossible même si des lois antitrust ont été votées jadis et plus ou moins appliquées depuis.) Reste à examiner ce qu’il subsisterait du système financier actuel si de telles lois, rendant les bulles impossibles alors qu’actuellement il les organise, étaient non seulement votées mais réellement appliquées…
Au passage: la nécessité d’une croissance économique illimitée que le système actuel semble exiger a pour résultat une chaîne de Ponzi encore plus dangereuse parce que c’est le monde réel qui part en fumée.
Transformation de la finance par la titrisation
Paradis fiscaux, secret bancaire et opacité
Paris et fraude structural (et organisé) pour « bonus »
Informations trompeuses sur les entreprises, Etats …
Subprimes avec AAA
http://www.house.gov/apps/list/hearing/financialsvcs_dem/black_4.20.10.pdf
Wendy Brown a décrit dès 2004 le néolibéralisme à l’œuvre, expliquant que les déviants (ex. Kerviel) sont mis à l’écart pour protéger le système. Il s’agit bien d’une idéologie nouvelle à l’intérieur du capitalisme.
Lutter efficacement contre cette idéologie demande qu’on la perçoive, qu’on la décrive, qu’on la dénonce, puis qu’on bâtisse un système de pensée humaniste, social…
Si ce blog veut y contribuer, il sera nécessaire de ne pas s’en tenir aux seuls aspects de l’économie. « L’homme nouveau » qu’a créé le néolibéralisme, le fameux homo oeconomicus et que nous avons tous plus ou moins accepté et intégré à notre système de pensée, doit être dénoncé, déconstruit et remplacé par « l’homme social », celui qui intègrera mieux que par le passé l’idéal de « Liberté (libération du pouvoir financier, économique…), Egalité (des ressources, comme devant la loi), Fraternité (solidarité planétaire) ».
J’abrège : les liens cités expliqueront tout cela en détail.
@Alain V,
merci pour ces références.
Je note :
Intéressant pour tous ceux qui propagent continuellement le mythe de la pensée néolibérale anglo-saxone qui a envahi la France!
Je crois bien que je vais m’acheter ce livre de Denord.
Je propose « Demain le capitalisme » – Livre de poche- collection pluriel- 1978
par Henri Lepage.
Idéologie entièrement importée.
L’ auteur fait le tour des Universités US en pointe
dans le combat du libéralisme/libertarien. Il remonte jusqu’à 1964 et plus.
Quelques titres de chapitres:
» les nouveaux économistes américains »
» historiens libertariens »
» économistes du Public Choice »
En apothéose:
» Friedman et la mort de Keynes ».
J’ avais trouvé que la rubrique de la constitution
européenne consacrée à l’organisation du système économique,
quelque soit sa base idéologique, était un non sens,
et une régression dans la science du droit constitutionnel.
La raison est exposée rapidement dans le livre:
L’ Etat est une drogue addictive. Pour rétablir l’équité des opinions
il faut que l’illustration et la défense du libéralisme soit inscrit
dans le texte fondateur. Ce n’est qu’à ce prix qu’il ne sera plus contesté.
– il, le libéralisme en tant que défiance vis à vis de l’Etat.
Friedman, monomaniaque, rajoute un détail: « inscription d’un taux de croissance optimum
de la masse monétaire dans la constitution ». Une règle d’or sans doute.
>Daniel
Votre référence est excellente: il faut aussi ajouter que ce livre est pensé comme un manuel d’entrisme, au sens Troskyste du terme. Son dernier chapitre est édifiant: il s’agit en effet d’appliquer une vraie stratégie de colonisation et de séduction des centres intellectuels, afin de conquérir les esprits. L’une des grosses idées qui court au travers de ce livre est de fournir un kit intellectuel, s’appuyant le plus possible sur la rigueur mathématique, permettant de combattre dans les domaines intellectuels les idées progressistes.
À relire donc.
Pour ma part, je propose La mondialisation des Guerres de Palais, de Yves Dezalay et Bryant Garth chez Seuil.
On peut en trouver une critique et un résumé ici:
http://www.google.com/url?sa=t&source=web&cd=16&ved=0CDQQFjAFOAo&url=http%3A%2F%2Fwww.cairn.info%2Fload_pdf.php%3FID_ARTICLE%3DRFSP_535_0817&rct=j&q=mondialisation%20des%20guerres%20de%20palais&ei=RIZiTofaDJCr-QaerKiUCg&usg=AFQjCNGDkE7ac8HDWeN7zsvI0dDWZQlE5w&cad=rja
@ Chris 06 :
Ce débat m’a fait me souvenir un article du Monde Diplo, sur les origines de l’Europe libérale, à partir … des années 50 :
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/06/DENORD/17243#nh4
Ecris donc par François Denord en coauteur.
Trèèèèès intéressant sur les origines néo-libérales proprement européennes de l’Europe.
« Prenons-y garde, écrit Jean-Marie Domenach en 1948, car la fédération des peuples d’Europe, l’abandon des souverainetés nationales était jusqu’à maintenant le rêve le plus hardi des hommes de gauche. (…) Aujourd’hui, les Etats-Unis d’Europe ont pour eux toute la réaction (2). »
Domenach, pourtant pas franchement communiste …
« Une telle perspective ne manque pas de séduire les milieux néolibéraux (4) qui, depuis les années 1930, conçoivent l’intégration européenne comme l’un des principaux moyens de mettre à bas les structures dirigistes nationales. A l’ère de l’Etat-providence, une union économique et monétaire permettrait de contourner la souveraineté des Etats et servirait de garde-fou aux tentations protectionnistes, voire socialistes, des gouvernements. »
« (4) La doctrine économique « néolibérale » s’est développée en France au milieu des années 1930 en réaction à l’échec du libéralisme traditionnel (crise de 1929) et au collectivisme soviétique. Cf. Néolibéralisme, version française, Demopolis, Paris, 2007. »
Et si tu souhaites en savoir plus sur les origines néolibérales françaises, cf. son article, imposant : « Aux origines du néo-libéralisme en France Louis Rougier et le Colloque Walter Lippmann de 1938 »
On y croise : Raymond Aron, Jacques Rueff, Louis Rougier, Hayek, Le CIRL (ancêtre de la Société du Mont Pélerin), Maurice Allais, …
Rien que ça.
Thatcher, Reagan, mais aussi Hayek n’ont ‘rien’ inventé, dans la structuration du néolibéralisme : thanks, les frenchies.
@Tous
Tout de même, que le néolibéralisme ait ses théoriciens et ses soutiens aussi bien en France qu’ailleurs, ne permet pas de dire que les français dans leur ensemble ont promu et surtout fait triompher cette idéologie de l’intérieur. C’est bien grâce à son succès naturel chez les anglo-saxons et à la position de super-puissance des Etats-Unis que le corpus néolib s’est propagé chez nous jusqu’à être aujourd’hui presque entièrement accepté.
Culturellement, le libéralisme économique n’a jamais été une doctrine largement appréciée et la difficulté avec laquelle il s’est implanté dans notre pays en est une preuve assez indiscutable. Il y a eu des périodes de libéralisme, mais le centralisme et le colbertisme ont toujours eu une influence prépondérante. En outre, les sondages montrent généralement que la France est un des seuls pays où une part importante de la population doute des bienfaits du capitalisme quand les citoyens des autres pays ne le remettent en cause que dans une très faible proportion.
C’est d’ailleurs bien parce qu’il n’était pas possible de le faire adopter nationalement, que les thuriféraires du néolibéralisme ont saisi la construction européenne pour mieux l’imposer en arrière-plan. C’est à ce titre là que des individus, dont un bon nombre de français en effet (il y a eu des socialistes aux Etats-Unis aussi), se sont employés à promouvoir cette idéologie. Mais cela n’en fait en rien un fait culturel qui permettrait de dire que la France est un foyer néolibéral auto-suffisant. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de Thatcher ou de Reagan en France tout simplement parce qu’ils n’auraient eu aucune chance d’être élus. Même le président actuel est un gauchiste si on le compare ne serait ce qu’à Tony Blair…
@ Nicks :
Oui et non. Au niveau étatique, effectivement, les anglo-saxons nous ont précédé, de presque 30 ans. Par contre, comme le montre justement Denord, pour les européens et particulièrement les français, l’idée de la construction européenne s’est construite sur ces pré-supposés là pour toute une frange des ‘pères’ de la construction, à commencer par Jean Monet.
Pour une raison simple : à l’époque, l’heure était à la planification en France et même à la sociale-démocratie en Angleterre (qui voyait d’ailleurs d’un très mauvais oeil cette construction).
Pour déborder à la fois la planification étatique et contrer le communisme, il était donc nécessaire de passer par autre chose que les états : soit, la construction d’une entité para-étatique, qui imposerait ensuite progressivement l’ordre du jour aux états le composant.
Et ce fut la CEE …
Les français et les allemands ont été à la barre, s’il en est, de ce navire là.
Et les anglo-saxons n’avaient pas besoin d’un ‘état’ multinational pour faire valoir leur néolibéralisme : ils accédèrent tout simplement au pouvoir ‘national’.
@ Nicks :
« Même le président actuel est un gauchiste si on le compare ne serait ce qu’à Tony Blair… »
Grossssss erreur.
C’est ce qu’il essaye de faire croire.
Avec le recul de 4 ans de pouvoir et des années supplémentaires à l’Intérieur, Blair est enfoncé depuis lurette.
Le seul aspect où il l’a dépassé, c’est la guerre en Irak.
Mais je gage que si Sarko avait été au pouvoir à cette époque, on y aurait gouté tout pareil et même avec des relents de compétition du’ meilleur allié occidental’ des US, crois moi …
@Zebu
Le président actuel est incontestablement le plus néolib qui ait été aux commandes du pays, mais même avec la casse actuelle, il reste assez loin dans les actes de ce qu’à pu faire un Blair tout simplement en raison de la force d’inertie du modèle français traditionnel. Dans l’idée il est de la même engeance, mais lui est classé carrément à droite quand Blair était lui paraît-il de gauche.
Pour le reste, c’est bien ce que j’ai dit. Les pères de l’Europe, qui savaient qu’ils ne pouvaient pas installer le corpus idéologique directement en France, ont choisi la voie indirecte. En revanche, oublier l’influence américaine dans le projet européen est un peu léger. Il ne pouvait être question outre-atlantique, de laisser la possibilité d’un bloc continental à la merci d’une orientation socialiste. Sans cet appui, voire ce « commandement « extérieur, je doute que le néolibéralisme aurait pu s’imposer de cette façon à l’Union et aujourd’hui, presque, à la France. Je vois ça plus comme une cinquième colonne que comme un fait culturel, comme il l’est en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis.
Ensuite, on peut aussi appeler d’autres facteurs, comme, après la défaite et le déclassement irrémédiable de la France, la volonté de transcender notre universalisme par la construction européenne, quel que soit son contenu et il se devait pour les néolibs d’être le dépassement des nations et même, du politique. Ce projet là est intérieur. Mais encore une fois, il n’aurait pas eu la moindre chance sans l’hégémonie américaine et le flux idéologique qu’elle a entrainé..
Voir aussi : Christian Laval, Mort et résurrection du capitalisme libéral in Revue du MAUSS semestrielle N°29 (2007)
Je me permets d’ajouter un lien sur une analyse de l’emprise de tout ceci sur nous : http://www.dailymotion.com/video/xdc0bu_la-societe-malade-de-la-gestion_news?start=0#from=embed
Orchestrée ou spontanée????????? il à fallut que quelques uns en délimitent les fondations.
Cependant la pyramide est toujours là.
Il faut la détruire par la base et le sommet , détruire l’esprit de ceux qui s’y sentent à l’aise , jusqu’à en extraire le coeur inaccessible du dieu de la spéculation.
Car là ou la spéculation passe l’humain trépasse.
Pourquoi se casser le cul à vouloir d’abord la détruire par la base et le sommet, alors que les premiers de ce monde y contribuent déjà grandement entre-eux et cela avec beaucoup de compétence et d’efficacité respective.
Pourquoi également détruire l’esprit de ceux qui s’y sentent le plus à l’aise dans le confort, ne serait-il pas plus préférable de leur dire plus longtemps, tenez, regardez encore de vos yeux ce que vous préférez plutôt faire voir et entendre de la vie humaine. Jusqu’à même faire passer le très grand age du commerce mondial pour les plus grandes étoiles du firmament, ah si seulement l’enseignement des petits pouvait davantage y contribuer jusqu’au bout dans les gènes, tu parles d’un monde au bord de la banqueroute.
Avant la prochaine on ne dira jamais aussi du bien de nos premières élites terrestres dans la compétence. Je me demande quand même de temps en temps, comment feront-ils donc pour pouvoir préserver plus longtemps le grand rêve mondain, oui je ne voudrais pas trop les inquiéter non plus, car faut bien reconnaître que c’est bien parti pour durer la récession.
Oui vous pourriez quand même avoir un petit peu de compassion et de peine envers tous ces gens très compétents, mais où est le sage chez eux ? Mais où est le plus savant en compétence chez eux ? Tiens c’est bizarre on les entend déjà moins se vanter et se gargariser à l’image, ah si seulement davantage de gens pouvaient me comprendre afin de pouvoir faire passer plus de petits poissons dans les diverses mailles du filet, car au fur et à mesure d’une plus grande compétence humaine généralisé qu’est-ce que vous croyez qui se passera, surtout dans un tel monde de décideurs de plus en plus crispés sur les marchés.
A mon avis il n’y a pas plus de croissance avec les premiers compétents de la terre que de beurre au cul, alors forcément ça fait grincer des dents. Quelle grande diablerie sur les marchés, enfin je vous apprends rien, vous
vous doutez bien que les choses ne vont guère s’arranger et cela malgré les divers propos officiel à base d’opium, d’illusionnisme, de compétents, de primes et d’excitants, gagner principalement d’abord leur vie de rentier et d’usuriers dans les premiers paradis fiscaux sur terre.
Je vous le répète c’est important la compétence bancaire au cas où vous l’auriez déjà oublié. Allez je vais m’arrêter là pour ce soir les enfants, la prochaine fois je vous en raconterai une autre, histoire quand même de pas trop vivre dans les chocottes de vouloir toujours perdre ces mêmes choses comme les premiers de ce monde.
C’est important la compétence en société, sinon comment le monde pourrait vivre plus longtemps dans de plus fausses valeurs de vie à outrance.
Juan Matus confiait à son apprenti Casta, alors étudiant en anthropologie :
Le monde ordinaire est animé par le système actuel.
Goldman Sachs – parmi d’autres – en fait partie et pour y vivre, le fait vivre, quid à se et le saborder pour survivre.
De la même manière, la dénonciation descriptive des mécanismes de la finance folle, de « du scénario de leur horreur », fait vivre et alimente cela même et les actes de ceux que nous condamnons.
Aucun des responsables institutionnels ou non ne sont ni ne seront jugés et jetés en prison.
Ceci contribue donc à maintenir notre dialogue intérieur, notre état d’esprit, alourdissant notre « inventaire personnel » – collant à l’égrégore dans la fixation du monde selon la perception et le consentement mutuel qu’il est tel ou tel -, « inventaire personnel » et collectif dont il faudra nous défaire d’une manière ou d’une autre.
Sans trop de « casses, si cet abandon est conscient mais d’autant plus douloureuse seront les conséquences pour la plupart de ceux qui ne s’y seront pas préparés, au fur et à mesure que les évènements se précipiteront.
C’est la loi de la moindre résistances que la nature nous témoigne à chaque éclosion.
C’est « le ne pas faire ».
Evidemment, cela n’invite pas à ne rien faire et n’empêche aucunement à être actif, le rester, seulement sous une vison et une attitude différente.
Juste accepter ce qui est, laisser la matière vile se décomposer d’elle-même en abandonnant toutes formes de résistances, laisser émerger le pur de l’impur.
Après, c’est une autre histoire …
«Il ne me viendra jamais à l’esprit de dire que la fraude est étrangère à la crise des subprimes. Il y a eu fraude mais celle-ci n’a pas joué à mon sens un rôle plus important dans la crise des subprimes que celui qu’elle joue en permanence en finance – et dans le monde des affaires en général où elle est endémique. »
La fraude, dans les subprimes, est comme dans le monde des affaires, endémique, mais elle n’a pas joué un rôle plus important dans la crise qu’elle ne joue en permanence en finance. Et ça passe comme une lettre à la poste?
Et au cas où vous ne seriez pas convaincu, dites vous que le contraire conduirait à affirmer que les problèmes ont été réglés une fois qu’on aura mis en prison une demi-douzaine de banquiers (Sous-entendu, c’est ce que dit Tavakoli). Ca tombe plutôt bien, on a mis aucun banquier en prison mais, pour attend toujours que les problèmes soient réglés.
Cette interprétation Tous responsables, aucun coupable est aussi celle de l’auteur du blog La Refondation du Capitalisme. Je trouve le billet de Jorion curieux. J’aimerais contraster son interprétation avec celle d’une autre personne:
Tous veulent imposer un aimable récit des causes de la crise au moyen d’explications fatalistes, magiques ou lénifiantes. Pourtant, peu de crises financières dans l’histoire ont comporté une dimension criminelle aussi évidente, une telle masse critique de fraudes — JF Gayraud (Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques)
De plus, je doute que Tavakoli se reconnaisse dans l’interprétation qui est faite de son analyse. Je lui ai envoyé ce message:
Someone who presents himself as your friend, who is also the author of the economic blog ranked Nº1 in France claims you are pinning the housing bubble only on fraud, a view that he contrasts with his own, shown in a better light obviously. I don’t know that anyone in his right mind would pin it down only on fraud, but I do know, however, that some are eager to obfuscate fraud as a factor. Thought you might want to know.
Je suis allé mettre le message suivant sur votre blog :
« Merci de vous occuper de ma correspondance. Quand j’aurai besoin d’un secrétaire, je n’hésiterai pas à vous sonner. Votre initiative vous aura quand même permis d’avoir enfin un commentaire sur votre blog. J’imagine que c’était ça le but de la manoeuvre. »
Pour ma part, j’aurais tendance à penser que les bulles sont, à l’origine, des décisions frauduleuses prises par des décideurs initiés, dans le sens où il y a fraude dès lors que l’on prend une décision qui va à l’encontre de l’intérêt général, dont la loi en est le gardien, et que par un phénomène exponentiel, que M JORION a décelè et décortiqué, et qu’on qualifie après de « bulle » , la machine s’emballe. Il n’ya pas de fumée sans feu comme il n’y a pas de bulle sans savon.
Ce n’est pas à la base une question d’équation, mais simplement le décuplement de la volonté vicelarde de quelques uns.
La tendance est de penser que pour faire évoluer le système, il faut enfreindre la loi, qui n’est que le statu quo.
La tendance est de penser qu’il est bon de connaître la loi pour mieux la détourner à son profit.
Mieux encore n’allons pas non plus nous faire plus de mal, au sujet des choses que nous ne connaissons pas.
Le monde bancaire d’abord aux premiers experts de l’argent, de la vertu, de la finance, de la fortune, de la création de richesse sans fin sur terre, faudrait pas non plus que davantage de gens n’en finissent par découvrir le grand pot aux roses, la grande martingale, ne serait-ce pas plutôt préférable de vouloir les faire passer d’abord pour des incompétents et ignorants des premières choses saines en société et à longueur de temps.
Toi l’autre premier ignorant du monde bancaire, commence donc par remplir tes premiers devoirs terrestres en tout bonne moralité de conduite, de soumission et de servilité absolu, ne réfléchit pas trop non plus sur les diverses choses en cours pour ton prochain com pour la prochaine pas mieux lotie près des chiens et des ordures. Ce n’est qu’un monde de miséreux en fait, qui ne comprend toujours pas très bien la bonne morale des premiers décideurs de la terre et bien juges de tout le monde sur la planête.
Le monde mon enfant, ce n’est qu’un système, une matrice, une grille, un grand filet, voir un très grand marché dans lequel beaucoup de gens, petits et grands y tombent grandement à leur propre insu et cela dès leur plus jeune age, com à l’image d’un plus grand piège marchand tendu pour le genre humain, comment mieux décrire cela autrement.
Regarde ce n’est que partout compétition olympique entre les peuples, concurrence, compétence, iniquité, inhumanité, dureté, brutalité, violence, cruauté, bestialité, sadisme, hypocrisie de plus dans la plupart des rapports humains, et j’en passe et des meilleurs dans le meilleur des mondes. c’est-à-dire faut partout relationner commercialement et prioritairement les corps et les esprits. Bien sur pour les premiers dévoyés du système global c’est tout-à-fait normal, ça ne se voit pas encore non plus de manière plus visible et dramatique sur les écrans de Fukuchima avec l’atome. Et si aujourd’hui vous entendez la voix des premiers marchands du monde vous faire principalement la leçon de vie ou de mort, ne fermez pas davantage votre coeur et votre esprit à leurs autres promesses futures de bien, soyez toujours bien compétents, performants, bien dociles et aveugles jusqu’au bout, dénoncez et vendez même votre frère partout si c’était possible afin de pouvoir mieux encore y être autorisé.
Pour beaucoup l’incompétence intellectuelle du prophète à savoir pas mieux faire de l’argent est surtout bien jugé encore aujourd’hui com un grand scandale ; Longtemps, elle fut considérée comme un châtiment ou une malédiction, pas bon pour le commerce. Ne vous étonnez point si quelquefois certains décideurs économiques qui ne peuvent toujours point de trouver meilleur repos sur les marchés, s’acharnent constamment à vouloir faire subir la peur, la fourche et l’orage chez les plus incompétents, il faut bien préparer peu à peu les gens à la venue d’une autre plus grande dictature mondiale dans le même temps.
Comme pour un monde qui en a bien vendu son Ame pour mieux faire souffir partout la perte de quelque chose, mais quelle grande désolation. Pourtant le moins marchand des êtres de l’histoire, nous affirme qu’il est souvent bien plus difficile pour le riche marchand, de ne serait-ce que saisir la moindre petite chose des écritures dans les premières lamentions sur terre. A votre avis pourquoi dans un tel monde de fous et psychopates en cols blancs,
il ne faut surtout pas du tout rechercher à faire voir et entendre la seconde réalité du monde.
Dans un monde en perdition où la quête du » toujours plus » pour paraître toujours plus vendable et compétent masque si souvent en fait un plus profond désarroi d’achat pour l’espèce humaine, pas toujours plus facile non plus pour les premiers vendeurs de l’Ame humaine de pouvoir mieux l’assumée en toute tranquillité d’esprit, c’est bien l’envers du décor, plus grave récession partout. Car ne plus savoir dévisager la pauvreté matérielle d’autrui avec dureté, aussi bien en période de grande crise où tribulation, c’est surtout préférer quitter au plus tôt les premières fausses valeurs de vie de Babylone, pour entrer dans celui de l’être, être moins vendeur de soi comme d’autrui, être plus incompétent, inutile et invendable à tout, mais quelle plus grande paresse de l’esprit et de ceux qui n’y comprennent toujours rien à rien aux premières bonnes choses. Nous invitant parfois guère peu dans
leur vain confort matériel, à mieux savoir surmonter la chose autrement, montrant bien encore aux nombreux autres écoeurés, combien en réalité toutes ces nombreuses choses produites sans cesse, entravent, polluent, oppressent, altèrent et libèrent guère peu la conscience et l’esprit des êtres sur le long terme com à court terme.
Et des bulles de compétences qui montent et qui gonflent un peu partout, évidemment à force ça donne le vertige,
de vouloir constamment s’enfler sur les marchés qui sentent bien de plus en plus le poisson pourri, l’avarié, l’avarice, la malice, le poison. Comment à la fois faire croissance infernale à tous prix, tout en recherchant bien constamment à faire du mal à l’homme, aux enfants et à la nature maltraitée par dessus-tout. Vaste programme, quand même on se demande parfois si les premiers maîtres-chanteurs du monde dans les affaires, ne se révèlent être en fait que les plus grands bourreaux psychopathes réunis de tous les temps, ça reste bien sur encore à prouver dans les statistiques officielles, plus les gens s’élèvent et s’entretiennent constamment dans une plus grande inversion
des valeurs de vie, et plus cela devient graduellement de moins en moins évident pour tout-à-chacun de leur faire entendre autrement raison, oui à chacun sa propre médecine, son bon sens, sa modestie, sa sagesse, sa raison.
Oh grands Dieux de l’Egypte, de la richesse, de la lumière, du vice et de la bonne image médiatique sans fin dans les têtes, c’est nous avant tout les premières étoiles de l’univers, donnent toujours richesse, suffisance, grandeur, bonne santé et adorateurs de plus à nos pieds, et bonnes récoltes tout le temps, pour nous faire plaisir, pour toi, pour nous, c’est bon pour la religion, le commerce, la morale, l’enseignement, la vertu, les affaires, devenons mêmes davantage tout-puissants et immortels jusqu’à la fin des temps.
Seul le marché nous grandit, et dire qu’au temps de Moise et des prophètes c’était déjà un peu la même chose avec le Veau d’or, enfin heureusement que le plus grand nombre ne savent plus guère lire les écritures car je vous raconte pas alors la suite de l’évolution dans une telle aberration mondiale.
Bon, vous fumez quoi? 🙂 Faut que j’essaye
On pourrait présenter le capitalisme actuelle comme un système qui encourage la fraude.
Avec le temps, aucun système ne résiste aux désirs de pouvoir d’une partie de l’humanité et s’écroulent d’attaques extérieurs et/ou intérieurs : matriarcat, féodalisme, communisme, …
En cela, le capitalisme ne fait pas exception. Il est victime d’attaques de « fraudeurs » qui agrègent autour d’eux de plus en plus de personnes.
Ce sont ces mêmes fraudeurs, ou leurs ainés, qui patiemment, pervertissent le système pour qu’il réponde à leur désir de pouvoir.
In fine, cette perversion du système devient une mécanique et je rejoins Mr Jorion quand il dit que l’on ne résoudra pas le problème en emprisonnant une demi-douzaine de banquiers.
Cependant, je ne crois pas non plus que l’on puisse réformer ce système tout simplement parce que nous sommes à l’intérieur de ce système et qu’il appartient maintenant à ces mêmes fraudeurs (journaux et télévision propriétés de grands groupes, politiques aux ordres, …).
Heureusement ces fraudeurs sont tellement avides de pouvoirs qu’ils ne sauront surement pas s’arrêter avant que la révolte n’éclate même si certains essayent actuellement d’allumer des contre-feux (Warren Buffet et autre Maurice Lévy).
Mais si révolte il y a, je ne vois pas l’intérêt de réformer un système qui ne me convenait déjà pas avant la crise. 🙂
Et bien n’ayons pas peur d’en sortir, alors…
Mais attention, une fois de plus, dans une pensée rationnelle, je ne vois pas d’autre organisation sociale que celle que nous vivons, et son frère, le communisme. Alors, faudra-t-il orchestré la venue d’un nouveau messie? Oublier la crucifixion, oublier le monothéisme.
Ca paraît fou… Mais pas plus que ce qui se passe en ce moment…. Aux US, l’Etat qui assigne en justice les hommes qui l’ont fait prospérer jusqu’alors, c’est tout sauf rationnel. Le monde à l’envers! Les riches qui, pour se « protéger » demande à payer pour les autres, alors que l’enrichissement, est l’aboutissement même de la réussite dans un tel système!
Cette révolte qui gronde peut être plus que dévastatrice: le chaos total. Il est probable qu’il ne ne s’agira pas d’un simple bouleversement au niveau du pouvoir, mais véritablement une perte totale de repère. LA PESTE de CAMUS ou le CHOLERA de GIONO….Et mondiale par dessus le marché!
Pour ceux qui tiennent au sourire de leurs enfants, et qui ont un temps soit peu d’autorité, je vous en prie, sortez la tête du guidon! Arrêtez de voir en votre oeuvre une source de bien être pour les autres. L’humanité n’a jamais su ce qu’elle voulait, et il ne lui appartient pas de le savoir. La mort est là pour en témoigner.
Antoine,
« je ne vois pas d’autre organisation sociale que celle que nous vivons, et son frère, le communisme » : si si, regardez bien : la démocratie.
Allez, on n’attend plus que vous.
@ Antoine 4 septembre 2011 à 15:26
L’humanité, comme tous les organismes vivants est confrontée à l’obligation de vivre par programmation initiale, par instinct, par désir, par ardente volonté. La procréation est là pour aider à opérer les passages de relais entre générations.
Nos ancêtres se sont employés à perpétuer la vie humaine, souvent dans des conditions bien plus difficiles que celles que nous connaissons, nous n’avons donc aucune raison de ne pas poursuivre leur œuvre. Nous y parviendrons d’autan mieux que nous resterons soudés, désireux de vivre en harmonie malgré nos différences, au lieu de nous diviser, de nous jalouser, de nous opposer de manière stérile.
L’homme doit se sentir en devoir de responsabilité envers lui-même et envers autrui bien plus qu’en droit d’obtenir des autres et de la collectivité ce qu’il n’a pas été en mesure d’obtenir par lui-même. C’est par une œuvre d’auto stimulation collective visant à ce que chacun donne le meilleur de lui-même qu’on peut surmonter les difficultés.
L’éducation à l’effort et à la volonté, doit veiller à forger chez chacun un caractère trempé, déterminé, de telle sorte que la réunion d’êtres amenés au meilleur niveau individuel constitue une réelle force collective.
Ça n’est pas parce que d’autres se sont constitués en forces collectives qui nous taillent des croupières, qu’il nous faut baisser les bras, bien au contraire.
bien dit, bien pensé.
ceux-là, va falloir les traduire en justice.
Antoine: » L’humanité n’a jamais su ce qu’elle voulait, et il ne lui appartient pas de le savoir. »
JduCAC40 « L’humanité, comme tous les organismes vivants est confrontée à l’obligation de vivre par programmation initiale, par instinct, par désir, par ardente volonté. La procréation est là pour aider à opérer les passages de relais entre générations. »
MDR!
C’est les Dupont de la résignation, en mission programmée (comme l’humanité de judcac40) par Dieu, et son représentant sur terre, le CAC 40 et ses politiciens…
Jducac dit, « Nos ancêtres se sont employés à perpétuer la vie humaine », j’aurais plutot envie de dire : la vie a employé nos ancêtres ! Pour cette raison, ce n’est pas que « l’humanité n’a jamais su ce qu’elle voulait « , parce que « l »humanité » ne « veut » pas, elle est traversée, avec les autres espèces, par la vie, qu’elle subit, comme les autres. Les stratégies employées par la vie pour perdurer, vont de la coopération, certainement, à la compétition aussi, et jusqu’à la « fraude », utilisée chez de nombreuses espèces, et même des plus rudimentaires . Malheureusement il n’est pas utile d’opposer la fraude ou la spontaneité dans un système vivant, et ici quand on parle de la finance mondiale. Les deux sont complémentaires , c’est selon les besoins de l’évolution de celui-ci, puisqu’on a semble-t-il choisi de le laisser évoluer librement. Invoquer la « nature » d’un système pour le justifier c’est prendre le risque de devoir accepter son anéantissement, et l’élimination de ses participants. En ce qui concerne notre système économique, je ne suis pas sûre que ses participants soient seulement les financiers véreux ou simplement avides, ou les économistes dogmatiques !
FAB,
Honnêtement je ne comprends pas grand chose à vos billets.
A la différence de ceux de JDUCAC, qui me paraissent sincères, mais qui sont empreints des beaux discours qu’on nous a servis depuis trente ans, et qui ont permis à aboutir au résultat qu’on connaît aujourd’hui. Toutefois, recourir à la notion d’instinct pour la direction de l’humanité, ça me fait sourire.
Quant au touriste qui tient à dire qu’il est MDR, j’en suis bien aise. Si ce dernier fait allusion au Dupond et Dupont de TINTIN, pour sa gouverne, ils ne sont pas frères (donc).
Enfin, pas de résignation de ma part, bien au contraire.
Je ne crois pas non plus, comme Monsieur JORION il me semble, qu’il faille de nouveaux procès de NUREMBERG.
Si on en arrive là, bonjour ROBESPIERRE. Mais bon, TALLEYRAND a su tiré son épingle du jeu sans trop déshonorer ses convictions. Je tâcherai de penser à lui si nécessaire.
Antoine,
Merci pour votre honnêteté, votre franchise – elles sont indispensables. Que ne comprenez-vous pas ? J’essaie d’être le plus clair possible, de ne pas laisser de possibilité d’interprétations (différentes), d’utiliser le mot juste, etc.
Dites, je vous répondrai. Si ça vous intéresse. Si vous en avez envie. La démocratie, c’est pas du tout cuit : c’est du boulot.
anne (c’est vous ?),
« Nos ancêtres se sont employés à perpétuer la vie humaine » : c’est sûr.
Je tiens à préciser ma pensée:
Fondamentalement, je ne crois pas que seule la religion peut permettre à organiser la vie sociale. Il faudra toujours compter sur un système rationnel, oscillant entre le capitalisme et le communisme, l’individu et la collectivité étant à mes yeux des biens d’égale valeur.
Néanmoins, je crois qu’il faut sortir du démiurge de Paul JORION dans son billet L’AVENIR DU PROGRES, et sortir l’homme du centre du jeu.
Je crois également qu’il faut sortir la famille du carcan de la descendance, qui fait grand cas d’un cas fortuit, la naissance, au détriment du mérite.
@ anne 4 septembre 2011 à 20:16
Il y a beaucoup de vrai dans votre observation. Il est effectivement possible de voir la vie individuelle, ou communautaire, comme un cheminement au travers d’un ensemble de contraintes avec lesquelles il faut composer tant bien que mal pour vivre sa vie. Mais, en concevant la vie ainsi, n’est-ce pas se priver d’une grande partie du bonheur de vivre ? N’est-ce pas confiner la vie dans un espace auquel il manque au moins une dimension, celle de l’élévation, du dépassement de soi, de ses conditions initiales, individuelles, mais aussi collectives ?
Or, même si chacun de nous n’influence que très peu la marche de l’humanité, chacun par son action, par ce qu’il fait à son niveau, contribue à l’orientation que prend la collectivité humaine dans son ensemble.
La passivité, l’abandon, le renoncement, le défaitisme ouvrant la voie à la soumission, est-ce vraiment la meilleure attitude à adopter quand on tient à vivre sa vie, à faire sa vie, à œuvrer positivement, pour soi, pour sa lignée et pour l’humanité entière, présente ou à venir ? On peut en douter.
Le système économique, auquel nous participons tous, commence à prendre en compte les limites de nos ressources matérielles et physiques sans lesquelles la vie humaine, telle que nous l’avons faite, ne saurait perdurer. Cela entraîne une rupture, une inflexion brutale dans l’évolution de l’humanité. Seule une prise de conscience collective permettra d’inscrire la marche de l’humanité sur une trajectoire plus durable.
C’est en cherchant à rallier tout le monde à cet objectif que nous assurerons l’avenir de l’humanité. Ça n’est certainement pas en désignant des coupables, en liguant les uns contre les autres, en nous opposant stérilement, que l’humanité, à laquelle nous participons tous, gagnera sa survie.
Internet, et les blogs tels que celui de Paul Jorion, peuvent largement nous y aider en élevant les débats et la réflexion. Cela exige que les extrémistes de tous bords admettent la nécessité de rechercher l’union et l’harmonie au delà des différences. C’est à cette condition que nous nous sauverons tous, certainement pas en visant l’exclusion de certains ou en appelant à des règlements de comptes, voire même à la survenue du chaos, qui appartiennent à un autre âge.
excellente émission sur France inter ce Dimanche entre 12H ET 13H AVEC l’émission 3D et l’invité Marc Roche et la sortie de son livre « Le capitalisme hors la loi ».
Les banques s’en prennent plein la vue et le réquisitoire dit à l’antenne concentre bien tout ce qui est écrit depuis belle lurette sur le site de Paul Jorion.
Je vous invite à écouter et les politiques en prennent pour leur grade du fait de leur participation au système.
http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-bilan-d-un-ete-convulsif-et-rene-l-enerve
J’étais invité mais je ne pouvais pas aller.
Dommage !
Mais à la rigueur, cela permettra d’en reparler une autre fois en présentant votre livre.
Plus on en parle et plus les idées avancent …
En tout cas je n’en reviens pas car j’ai pu faire « connaissance » avec Maurice Clavel dont l’émission passe un très court extrait et dont je me permets de mettre les phrases suivantes qui sont tellement d’actualité dans leur sens :
« Je m’adresse à un peuple qui, malgré bien des actes, depuis trois ans, comparables aux mille ruisselets invisibles de la marée montante, n’a pas encore su se traduire, se répandre, se délivrer.
Je m’adresse à un peuple qui a perdu sa patrie, car il ne voit à sa place que des banques – encore heureux quand elle sont sur le territoire ! – un peuple que ses maîtres détournent de son destin par les miettes de leur festin !
Je m’adresse aux familles françaises dont le père, peu à peu asservi ou habitué aux lois de ce monde, voit son fils qui les brise, et quelquefois s’y brise, et n’ose pas l’assister !
Je m’adressa à tous ceux qui travaillent au bas de l’échelle, avec d’autant plus de vertu que peu de joie, et que l’argent facile, en haut, démoralise ! »
Exact, excellente émission, étonnant méme sur France Inter, radio publique presque d’état, quant on se souvient du ménage que fit Phillipe Val sous la houlette (probable) de J.L.Hesse pour rendre l’antenne plus « politiquement correcte ».
J’ai pensé en l’écoutant que les dirigeants pourraient changer sinon de projets mais au moins de discours si un large consensus démocratique leur tracait le chemin à prendre, électoralisme oblige !
Paul Jorion a raison. La dynamique du système capitaliste est plus forte que toute action singulière. Ainsi, le casino existe dans la mesure où il développe « librement » sa fonctionnalité : enrichir quelques uns (le propriétaire du casino et les quelques gagnants) au prix de la ruine de la (très) grande majorité des joueurs.
« Réguler » son dynamisme sous prétexte de ne pas faire du tort à la majorité des participants signifie, si on veut le faire effectivement, supprimer le casino. Et cela est vrai que l’on fasse une des deux hypothèses suivantes pour expliquer la ruine du plus grand nombre des joueurs : les tables de jeu sont truquées, le hasard suffit pour expliquer la ruine du plus grand nombre.
Cela pose la question : par quoi remplacer le système (peu importe le nom) ?
Ce n’est pas évident. Comment conserver le dynamisme de l’entreprendre individuel d’une façon politiquement utile à l’ensemble de la collectivité ? Ou plus modestement, à l’échelle des pays du « Vieux Continent » .
Jérôme Grynpas,
Aphorisme : c’est évident, possible et facile.
La fin du vol des outils, autrement dit la réapropriation des outlls par les producteurs.
L’expropriation des expropriateurs.
Mais vu la taille des outils de production et d’échange,
cette propriété ne peut plus être individuelle, elle est nécessairement sociale,
donc gérée par des collectifs
D’où le nord de l’alternative au capitalisme: la démocratie.
C’est le mot clé: démocratie contre tyrannie et agonie du capitalisme.
Et soyons réalistes: vus les désastres du socialisme du XXème siècle,
les formes de cette démocratie restent largement à explorer et inventer.
Charles A.,
+1
Quel forme à le Graal de l’économie:
http://www.m6bonus.fr/videos-series-2/videos-kaamelott-4/saison_1_episode_32/video-en_forme_de_graal-7262.html
Tout modèle est une simplification, toute simplification apporte des défauts.
Je crois que c’est plutôt les fonctions et les tailles économiques qui détermine la par public/privé et la correction perpétuelle de la concentration de capital (ce que faisait l’inflation des 30 glorieuses partiellement). Après si on cherche une forme parfaite ….
Spontanément orchestrée par la baguette magique des taux d intérêts de pharaon Alan ,leur religion c’est le BENEF,une légère panne dans l,industrie,pas de souci il reste l,immo et la guerre.
Leur dieu c est l Equivalent général ,leur diable l’or qui je l’espère va nous perdre tous.
Sauf l’or des Alchimistes !
Hasard ou coïncidence?…
Halte au hasard, silence au bruit!
Le monde dans lequel nous vivons n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de nos actes dont la coïncidence des faits nous révèle chaque jour le contenu du « bric à braque » du genre humain.
Mon ami et ex-collègue à Countrywide, Bart Maser, m’envoie ceci :
The Great Depression 1929-1932 Headlines:
September 1929
« There is no cause to worry. The high tide of prosperity will continue. »
– Andrew W. Mellon, Secretary of the Treasury.
October 14, 1929
« Secretary Lamont and officials of the Commerce Department today denied rumors that a severe depression in business and industrial activity was impending, which had been based on a mistaken interpretation of a review of industrial and credit conditions issued earlier in the day by the Federal Reserve Board. »
– New York Times
October 29 1929…The US stock market crashes
December 5, 1929
« The Government’s business is in sound condition. »
– Andrew W. Mellon, Secretary of the Treasury
December 28, 1929
« Maintenance of a general high level of business in the United States during December was reviewed today by Robert P. Lamont, Secretary of Commerce, as an indication that American industry had reached a point where a break in New York stock prices does not necessarily mean a national depression. »
– Associated Press dispatch.
January 13, 1930
« Reports to the Department of Commerce indicate that business is in a satisfactory condition, Secretary Lamont said today. »
– News item.
January 21, 1930
« Definite signs that business and industry have turned the corner from the temporary period of emergency that followed deflation of the speculative market were seen today by President Hoover. The President said the reports to the Cabinet showed the tide of employment had changed in the right direction. »
– News dispatch from Washington.
January 24, 1930
« Trade recovery now complete President told. Business survey conference reports industry has progressed by own power. No Stimulants Needed! Progress in all lines by the early spring forecast. »
– New York Herald Tribune.
March 8, 1930
« President Hoover predicted today that the worst effect of the crash upon unemployment will have been passed during the next sixty days. »
– Washington dispatch.
May 1, 1930
« While the crash only took place six months ago, I am convinced we have now passed the worst and with continued unity of effort we shall rapidly recover. There is one certainty of the future of a people of the resources, intelligence and character of the people of the United States – that is, prosperity. »
– President Hoover
June 29, 1930
« The worst is over without a doubt. »
– James J. Davis, Secretary of Labor.
August 29, 1930
« American labor may now look to the future with confidence. »
– James J. Davis, Secretary of Labor.
September 12, 1930
« We have hit bottom and are on the upswing. »
– James J. Davis, Secretary of Labor.
October 16, 1930
« Looking to the future I see in the further acceleration of science continuous jobs for our workers. Science will cure unemployment. »
– Charles M. Schwab…
October 20, 1930
« President Hoover today designated Robert W. Lamont, Secretary of Commerce, as chairman of the President’s special committee on unemployment.. »
– Washington dispatch.
October 21, 1930
« President Hoover has summoned Colonel Arthur Woods to help place 2,500,000 persons back to work this winter. »
– Washington dispatch.
November 1930
« I see no reason why 1931 should not be an extremely good year. »
– Alfred P. Sloan, Jr., General Motors Co.
January 20, 1931
« The country is not in good condition. »
– Calvin Coolidge.
June 9, 1931
« The depression has ended. »
– Dr. Julius Klein, Assistant Secretary of Commerce.
August 12, 1931
« Henry Ford has shut down his Detroit automobile factories almost completely. At least 75,000 men have been thrown out of work. »
– The Nation.
July 21, 1932
« I believe July 8, 1932 was the end of the great bear market. »
– Dow Theorist, Robert Rhea.
Doit-on s’inquiéter du fait que les « coupures » de presse des années 29/32 copiées par votre ami, on in fine données ce que nous voyons aujourd’hui ? C’est à dire un capitalisme immortel qui se survit à lui même en usant des mêmes arguments, des mêmes dénis ?
Je veux dire par là que dans 80 ans on collera le même type de phrases issue de la crise des année 08/… lors d’une autre grande dépression. The show must go on. Bref c’est ce que m’inspire en fait à rebours votre post. Désolé.
Pourquoi « désolé » ?
Faut pas se désoler de comprendre un truc tout de même 🙂
Désolé…de prendre la démarche de travers. Parce que en première lecture, on se dit que de la même manière qu’en 29/30, les « dirigeants/responsables » servent la même tambouille de mensonges et de méthode coué alors que la réalité suivante, bien détaillée dans les livres d’histoire, sera une crise économique et sociale profonde et sévère et une guerre mondiale.
Ce fût ma première impression en lisant les phrases du passé ainsi collées. Genre ah les crétins, ils se gourent encore et mentent comme des arracheurs de dents, on l’a déjà vu dans le passé ce truc ! Mais dans le même temps, je me suis dit , merdum mais c’est encore eux les patrons de tout ça aujourd’hui, et tout « ça » n’a rien changé ! Alors demain hein…
Donc désolé d’être négatif pessimiste dépressif d’une lucidité acide et destructrice et et de tout lire de travers. Ou alors je n’ai rien capté au sens des phrases en anglais vu mon niveau scolaire d’attardé.
Presque à se demander pourquoi Roosevelt a été élu. En 1933.
Je souhaiterais que vous me confirmiez une info trouvée en 2009, pour ma part.
D’après certains économistes, la guerre a empêché que le plan de Roosevelt aille vraiment à son terme et, surtout, que l’on puisse en mesurer les réelles conséquences.
En effet, un pays qui passe en économie de guerre entre dans une gestion particulière.
Qu’en pensez-vous..??
Great Depression Quotes 1929 vs 2008: Have We Learned Anything?
Ce n’est qu’en 1934 qu’on commença a l’appeler « la grande dépression » (Lionel Robbins, The great depression, 1934). Il avait fallu attendre cinq ans.
En 2013, on appellera celle qui commença en 2008 comment?
J’avoue qu »avant de lire se que vous dites je voyais les subprime comme janet tavakolis,mais a ma decharge,tout se qu »on peut lire la dessus ne parle que des agences de notations qui n’ont pas fait leur boulot,de goldmansach qui a pris des positions contre les subprimes et c’est fait un max de fric(d’ailleur il y a eu proces je croit )d’un systeme de titrisation tellement douteux et
opaque que je ne sait meme pas a l’heure actuelle si toutes les banques qui en possedaient
dans leurs titres en connaissent le montant(j’espere que oui quand meme)
« Tout ce qu’on peut lire là-dessus… »
C’est pour cela que je rappelle l’existence de mon livre publié avant la crise, décrivant de manière détaillée quels en seraient les différents épisodes (La crise du capitalisme américain – 2007) et l’illustration du même mécanisme une fois la crise en cours (L’implosion – 2008). Ces livres sont toujours disponibles.
Je veut dire que les medias presse specialisee y compris axes toujours ou du moins tres souvent leurs articles autour de ces faits
Bonjour,
pour info cette vidéo:
http://www.realpolitik.tv/2011/09/herve-juvin-valse-du-prix-des-actifs-vers-une-redistribution-du-pouvoir/
bien à vous
Oui, Hervé Juvin,
j’ai essayé de le caser sur ce fil de Pierredev qui me semblait très adapté et où il n’apparaissait pas …
(rééquilibrage occident/émergents)
Je vous jure que vous etes sur ma liste d’auteur,mais si vous saviez comme elle est longue,on vient de me foutre sur la touche il y a 3ans(a 50 balais on ne vaut plus rien)je ne me plein pas je suis meme heureux(je vit avec tres peu de fric sans aucun soucis)je met donc tout ce temps a profit pour rattraper mon retard et a bientot de vous lire
Et puisqu’e marlow avait propose que chacun se presente,voila j’ai retape une biquoque en plein milieu de tout ca http://www.vinsdubugey.net/ en entrant sur le site n’appuyez pas que sur la case pinard regardez a tourisme aussi je me considere meme comme privilegie avec mes 1000euros par moi
[…] September 6th, 2011 by Paul Jorion | A translation by Bénédicte of my post of September 3rd: TAVAKOLI vs. JORION. LA CRISE DES SUBPRIMES : PYRAMIDE ORCHESTRÉE OU SPONTANÉE ?You will find in my “La crise du capitalisme américain” (The Crisis of American […]
[…] commun qu’on puisse retrouver dans ces hautes sphères, c’est la capacité à “fermer les yeux” et le goût prononcé pour l’entourloupe. Et c’est normal, puisque c’est […]