Billet invité.
Les eurobonds seront « l’instrument naturel » permettant de « concilier diminution de la dette et croissance », le miracle tant attendu étant ainsi accompli. Telle est la conclusion d’un article de Henri Elbaz et Hervé Lorenzi de l’Université Paris-Dauphine dans « La Tribune » d’aujourd’hui, qui considère leur adoption comme « une certitude », lorsque l’Allemagne en viendra à convenir qu’ils représentent la moins onéreuse des solutions pour elle, comparée à l’éclatement de la zone euro.
Après avoir énuméré les variantes possibles d’une émission de cet instrument de mutualisation de la dette européenne, reprenant les récentes suggestions émises par ses défenseurs, les auteurs en viennent à leur préconisation.
Ils y voient au passage, sans hélas expliciter leur propos, l’opportunité « d’un vrai véritable marché de la dette européenne, nécessaire à la finance mondiale ». On croit comprendre qu’il s’agit d’étayer à nouveau celle-ci grâce à des actifs hier solides et aujourd’hui chancelants. Permettant de mettre à la disposition des banques des valeurs sans risque afin de conforter leurs fonds propres. Ce sont toujours les non-dit qui sont décidément les plus intéressants.
Poursuivant l’analyse, Henri Elbaz et Hervé Lorenzi remarquent que « la difficulté actuelle est de suivre pour les pays en difficulté une trajectoire soutenable, c’est-à-dire telle que le ralentissement de la croissance ne vienne pas obérer les efforts exigés de réduction de l’endettement ». D’une manière générale, « la plupart des pays de la zone euro sont confrontés à un véritable mur de la dette à court terme », poursuivent-ils. Ils auraient pu ajouter que c’est également le cas des établissements financiers qui doivent faire face au roulement de la leur, qui n’est pas moins gigantesque.
Ils voient donc dans l’émission d’eurobonds la possibilité d’allonger la maturité de cette dette, tout en contenant son taux. Jusque-là, tout va bien.
Afin d’inciter les Etats à réduire leurs déficits en dépit de cette facilité – et combattre l’aléa moral – les eurobonds seraient assortis d’un dispositif incitatif : un taux plus élevé dans une deuxième période – une sorte de pénalité. Fort bien.
Mais voici le temps fort de la démonstration : le différentiel de taux, tout du moins dans la première période, entre celui que le marché accorde à un pays donné et celui dont ces eurobonds seraient porteurs permettrait de réaliser des économies et de financer – via « un mécanisme » non identifié – « des projets porteurs de croissance ». Et donc de faciliter le remboursement de la dette.
Aucune estimation chiffrée ne venant à l’appui de cette construction, il est difficile d’en mesurer la réelle portée financière. Manque également à l’appel l’amorce d’une réflexion sur ce que pourraient être les projets porteurs de croissance. Il est à craindre que les pistes rabâchées soient dans les circonstances récessives actuelles des pétitions de principe, une fois de plus. Même sophistiqué, un montage financier sophistiqué ne fait pas en soi le printemps !
L’énorme désendettement reste à accomplir. Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour qu’il soit reconnu que la stratégie censée le permettre reste inopérante ? N’ayant plus les ressources de faire fonctionner à plein régime le moteur à fabriquer de la dette, le capitalisme financier arrive au terme de ses contradictions. La baisse tendancielle du taux de profit prédite par Karl Marx a été surmontée grâce à la financiarisation de l’économie ; mais la globalisation a abouti à saper les bases mêmes de l’économie productive occidentale, faisant reposer l’ensemble sur une pointe. Poursuivre sur cette voie est un pari de plus, qui a désormais toutes les chances d’être perdu.
Une mise à plat générale ne pourra pas être éludée. Les plus savants parlent de « changement de paradigme » et annoncent que le temps en est venu, aussi inconcevable que cela puisse encore paraître. La nature même de la croissance économique est désormais en question, induisant une interrogation plus globale sur la société elle-même, à l’échelle de la planète et non plus seulement des pays que l’on disait avancés.
Aussi ingénieux soient-ils, les raccommodages ne sont plus de saison, comme les événements le démontrent jour après jour. Certains de ceux qui s’y essayent devront aller plus loin qu’ils ne sont prêts à le faire et ne le conçoivent aujourd’hui. D’autres resteront, comme vient de les qualifier Alistair Darling, ancien ministre travailliste des finances britannique sous Gordon Brown, pour les avoir bien fréquentés, « arrogants et stupides ».
Il faut avoir le courage (en ces temps où il est abusivement sollicité pour justifier une rigueur destinée aux autres et menant dans le mur) de remettre en cause ce qui de toute manière le sera. Et d’abandonner le conformisme pour le coup naturel des possédants – érigé en catéchisme pour premiers communiants – afin d’engager une aventure libératrice. L’époque, désormais, le permet.
179 réponses à “L’actualité de la crise : LES FAISEURS DE MIRACLE SONT DES BONIMENTEURS, par François Leclerc”
Aide à la Grèce, la France fait ses comptes:
Bon, 4 milliards, c’est pas tragique; il est encore temps de dire « stop, on arrête tout et on quitte l’euro » !
Je doute sérieusement des conséquences de l’effondrement du système capitaliste. Je ne pense pas qu’il y ait des alternatives indolores, une meilleure civilisation prenant le relais.
L’endettement a pris sa source après le choc pétrolier. Pour moi, tout part de là. Le monde économique n’arrivant plus à maintenir le niveau de vie d’une population de plus en plus nombreuse avec des ressources toujours plus rares donc plus chères, le système à pallier la difficulté jusqu’à aujourd’hui en se financiarisant (se virtualisant).
La croissance des emplois des dernières années ayant été financées par l’injection de liquidités (voir les statistiques de l’emploi américain de la dernière décennie), la chute du capitalisme financier va entrainer mécaniquement le système réel et va mettre des millions de gens sur le carreau.
De quel manière, une nouvelle civilisation va pouvoir maintenir le niveau de vie des gens avec des ressources se raréfiant ? A part en diminuant sa démographie (comme en Allemagne ou au Japon).
Tout système tend à l’équilibre.
Nos sociétés constituent des systèmes complexes au sein d’un environnement complexe lui aussi. L’éventualité qu’un seul facteur puisse expliquer de manière satisfaisante leur évolution est très mince.
Un paranoïaque penserait même que si les systèmes sont si complexes c’est pour qu’ils ne puissent pas être remis en cause.
S’il est vrai que les paranoïaques sont très sensibles aux diverses théories du complot, il est vrai aussi qu’on peut être paranoïaque et être réellement persécuté.
Monsieur Jorion, vous confondez encore quantité et qualité.
Tout comme dans un micro, la « complexité » est la quantité de circuits basiques. Rien de difficile à comprendre.
Merci M. Jorion de rappeler, ô combien poliment, la vérité scientifique de la théorie des systèmes complexes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A9mique). Il est en général tout à fait vain de rechercher une cause unique bien entendu, tout comme les théories qui ont réponse à tout sont nécessairement douteuses du point de vue de la science expérimentale.
Concernant la remarque
, elle idéalise l’homéostasie en oubliant l’entropie qui conduit à la mort.
Quant à imaginer que la complexité est voulue par souci de crypter le réel, on nage en plein délire. Même si certains flux financiers ou de décision peuvent être délibérément compliqués pour masquer ententes ou autres filouteries, la complexité n’est que le reflet de la richesse du réseau de flux en tous genres que les humains ont tissé sur la planète au gré de l’évolution de leurs sociétés.
Tant que j’y suis, je voudrais épingler le réflexe que nous avons trop souvent tous autant que nous sommes à confondre corrélation et causalité. Il me semble que ce n’est pas parce que l’augmentation du prix du pétrole et l’augmentation de tel ou tel indice économique sont corrélés que *nécessairement*, l’une est la cause de l’autre. On peut bien entendu considérer cela comme une piste intéressante voire importante et croiser avec d’autres informations pour s’assurer que la corrélation peut impliquer causalité. Mais agir systématiquement comme si corrélation valait causalité appauvrit considérablement nos raisonnement. Nos journaux télévisés ne cessent de nous servir de tels raisonnements…
Qu’en pensez-vous ?
à Phil78
Ne confondons pas la cause unique et la cause agissante (ou prioritaire) et aussi que dans le monde réellement renversé :
@The ‘peak oil’ economy,
Pour voir si cet argument tenait la route, j’avais fait le calcul, il y a un certain temps, de l’augmentation de la facture pétrole depuis le premier choc pétrolier (c’est à dire la consommation mondiale de pétrole multipliée par l’augmentation du prix du baril depuis 1973) juste pour avoir une idée de l’ordre de grandeur et la comparer avec l’augmentation des dettes publiques et privées sur cette durée (tout cela en données réelles, bien sûr, et pas nominales).
Et bien l’augmentation de la facture pétrole représente moins d’un tiers de l’augmentation des dettes. Qu’est ce qui explique le reste?
Comme le dit Jorion, les explications mono-causales dans un environnement aussi complexe sont rarement les bonnes. Par contre elles ont tendance à attirer tous ceux qui ont un dada, pour les uns la raréfaction du pétrole, pour les autres le système monétaire ou l’euro, pour d’autres l’avidité des banquiers, ou encore finalement, les gouvernements et les banquiers centraux qui déforment les signaux de prix suite à leurs interventions.
Il me semble qd meme que toute l’ économie « moderne » repose sur le gain de productivité acquis sur la production de biens « essentiels » (nourriture, chaleur , toiture , habits , déplacements).
Ces gains de productivité ont permis la production d’ une économie basée sur une production « non essentielle » qui occupe les 2/3 des emplois .
Le fait que la production de bien essentiels repose « fortement » sur une énergie bon marché me semble remettre en cause le modèle « moderniste » …en raison que le « gain de productivité » occasionné par l’énergie , n’est pas linéaire .
Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois .
Que cette tension apparaissent de façon économique ou par d’autres « fusibles » tels que des guerres , des émeutes de la faim ou autres conflits sociétaux , le seul but recherché par le « système » est de réduire la demande énergétique (theorie du plateau ondulé ).
@Paul Jorion :
Sur la complexité , mon avis serait que notre système etant « dénaturé »(centralisé , linéarisé) , il ne peut etre considéré comme « complexe » au sens math. Les systèmes naturels sont stables parce que complexes , parce qu’ils sont restés intégrés ds les boucles trophiques et il me semble que ces systèmes sont « ouverts » . Ca leur permet de bénéficier de la stabilité . Modéliser notre système devrait etre compliqué mais ne ferait pas apparaitre les caractéristiques des syst complexes . Le fait qu’il soit désormais « fermé » (effets de bordure etc ;;) rajoute a la complication et il me semble que ça interdise la possibilité d’attracteurs stables (ou les repousse beaucoup trop loin ) .
POur se voiler la « face » , il suffit de se dire que la pauperisation progressive provient d’autres causes …tant qu’on n’est pas de la prochaine charette …mais bon c’est juste l’avis d’ un néophyte.
@Kercoz,
Il y a bien eu augmentation de plus de 50% du coût de l’énergie depuis 1973. Pourtant il n’y a pas eu suppression de 80% de la demande de biens non essentiels mais le contraire!
àChris :
Il faudrait confirmer , mais en euro-constant , le petrole et probablement les autres énergies n’ont guere bougé depuis les années 50/60 …….la tension sur le modèle économique semble se faire ressentir au delà de 90-100 $ le baril…
Si la variable d ‘ajustement est le quota d’accédants (la possibilité de survie du modèle consumériste etant la constante..donc un cout « possible » de l’énergie) …ce quota -variable peut s’ajuster ici ou ailleurs ….et qq fois un peu des deux ..mais la zone Asie a baissé sa prévision de PIB de qqs points , sur plusieurs milliards d’individus , il me semble que ce sont ces « variables » qui doivent jouer et non les notres ..ce sont eux qui fixent (à l’ insu de leur plein gré ) la pente de notre déplétion .
Si mon raisonnement tient un peu la route , celà signifie que nous n’ avons que peu de pouvoir sur le volume du « gateau » , juste un peu sur celui du parage d’ icelui .
////Comme le dit Jorion, les explications mono-causales dans un environnement aussi complexe sont rarement les bonnes.////
Si on utilise le terme « complexe » au sens mathématique …, je pense qd meme que ce ne sont que qqs intrants dominants qui déterminent l’attracteur . …De plus l’energie est exogène du système , lequel etant « ouvert » les resources devraient etre considérées comme infinies (ce qui etait le cas naguere). J’aime bien la notion « effet de bordure » pour qualifier la proximité d’un évènement qui se fait ressentir avant d’etre présent .
@ Vigneron s’ il a pris son seroplex
Ds la « gazette des jardin » ( j’ai la flemme de faire le lien ) , Courboux fait un article qui réhabilite le Noha et voudrait développer une th.du complot …..J’aimerai son avis (pour une fois ds son domaine de compétence)
@ kercoz « Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois. »
Et les fonds souverains, ils amassent tout l’argent sans jamais le faire circuler ?
Ne confondez pas les aspects physique et monétaire. Je suis d’accord avec vous sur les gains de productivité qu’on permis l’énergie bon marché. Mais il faut entendre bon marché au sens physique du terme (EROEI, bouleversement climatique…) et non strictement monétaire, vu que l’argent circule … avec intérêts.
@ Chris06
Il y a bien eu augmentation de plus de 50% du coût de l’énergie depuis 1973. Pourtant il n’y a pas eu suppression de 80% de la demande de biens non essentiels mais le contraire!
intéressant aussi de regarder l’évolution du PIB depuis 1973.
http://www.les-crises.fr/historique-pib-france/
@Kercoz
Le Noah, comme les Clinton (sic), Jacquez, Herbemont, Othello, Isabelle interdits en 1934, étaient d’infâmes saloperies, c’est sûr. Pour en avoir arraché l’an dernier les derniers pieds dispersés sur une parcelle de Sémillon plus que centenaire (avec d’autres joyeusetés genre Merlot blanc), encouragé en cela par un fonctionnaire de Viniflhor (ex-Onivins), qui s’extasia devant ces merdes lors d’un contrôle en me demandant de maintenir ce patrimoine « inestimable », alors que seulement dix ans plus tôt j’aurais eu droit à une injonction d’arrachage, à une amende, voire à un déclassement de récolte…
Bref, tant qu’ils étaient interdits formellement, je les laissais en paix, on me demande de les conserver, je les arrache, bandes de cons.
Ok, ils n’ont été que d’utiles boucs émissaires à l’Assemblée Nationale en 34 pour faire semblant de lutter alors contre l’énorme surproduction pinardière sans s’attaquer aux Aramon du Midi irrigués à 300 Hl/ha ou aux privilèges du foisonnant et ultra-rentable vignoble algérien, exploité au knout par les Grands Saigneurs pieds-noirs – et de favoriser indirectement la filière de la pépinière viticole, mais il s’agissait bien de producteurs directs américains, hybrides ou pas, de très mauvaise qualité, juste bon à empoisonner des paysans cévenols, corréziens ou périgordins « meita che, meita por ».
Mais bon, plus rien ne me surprend quand je vois tous ces nazes planter du rutabaga, du topinambour ou des cardes. Pourquoi pas planter du Noah, hu ? T’façons c’est plus interdit depuis 2003 je crois, on arrête pas l’progrès du libéralisme… « j’y ai droit au Noah !« . Après vous mon cher…
« Bref, tant qu’ils étaient interdits formellement, je les laissais en paix, on me demande de les conserver, je les arrache, bandes de cons. »
🙂
Bientôt, ‘mort aux vaches’ ?
Ou ‘Hécatombe‘ ?
@Kercoz,
vous voulez rire? De 1930 à 1973 le prix du baril en $ constants 2008 était pratiquement fixe à environ $20. Durant la dernière décennie, ce prix est passé d’environ $30 au début des années 2000 (c’est à dire déjà 50% de plus que le prix pré premier choc pétrolier) à entre $40 et $140 à la fin. On est donc très largement au dessus de 100% d’augmentation par rapport au prix des années 50/60, et ceci même en tendance longue (c’est à dire en faisant abstraction de la volatilité induite par la spéculation à un ou deux ans).
@ Kercoz
»Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois . »
Vous vous approchez graduellement d’une solution, ainsi que vos copains.Mais l’énergie ne cesse de monter et la situation empire.
Un peu dans le même sens ce qu’il faut faire pour supprimer la demande des biens non-essentiels (100% si possible) et le plus possible la demande des biens essentiels c’est de faire naître la demande de biens à durée de vie décuplé (techniquement facile et simple) contrairement à l’obsolescence programmé des constructions actuelles. Le bien essentiel une fois acquis avec ses qualités de durée de vie exigé n’a plus à être reconstruit au rythme de l’économie actuelle d’où à termes une forte diminution de la demande.
Ainsi la qualité de vie de chacun ne serait pas affecté, accompagné d’autres mesures il n’y aurait pas lieu de parler d’appauvrissement, de guerre et autre calamité ainsi de suite.
Le seule danger, pas véritables en fait, c’est que le niveau de vie de certain (haut de pyramide Ponzi légale) pourrait et devrait être considérablement réduit.
C’est la piste sur laquelle nous devons nous engager faute de quoi les pires scénario sont à envisager.
Réfléchissons positivement à cette possibilité.
@cHRIS /
Essayez le calcul en franc ou Euro ….
@vigneron :
Merci de l’ avis
@Alain Audet
En fait , je suis assez seul , donc pas trop d’amis (a part mes poules) dans cette opinion …et c’est la raison pour laquelle je préconise des solutions individuelles : Notre système est dynamique et tout est lié de façon synchrone ou assynchrone …iL n’est , me semble t il pas possible d’en sortir de façon groupée .
Un lien de Manicore …regardez la courbe en ref /PIB …le prix n’ a guere pris plus de 20%:
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:r40syyahBUAJ:www.manicore.com/documentation/petrole/prix_petrole.html+prix+carburant+en+euro+constant+1950+%C3%A9volution&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Quand Tintin est là, Milou et pi Haddock sont pas loin non plus…
Peacole, Finckh, maintenant Kercoz, voilà le podium des monomaniaques du monofactoriel au grand complet. Déplétion énergétique, monnaie « dédurabilisée », dénaturation civilisationnelle.
Le pire c’est que même bien groupiert, notre équipe de médaillés, cette fois multifactorielle (ou quasi…), eh bé ça pisse toujours pas ben loin…
Et moi!
Weakest link approach for Eurobonds (s&p)
http://www.bloomberg.com/news/2011-09-03/joint-euro-bond-would-get-rating-of-the-weakest-link-s-p-official-says.html
Bon bah a part le dèfaut il rest quoi ?
Chios vient de nous donner une information très importante, à mon humble avis.
Joint Euro Bond Would Get Rating of the « Weakest Link », Standard and Poor’s Official Says.
« If we have a euro bond where Germany guarantees 27 percent, France 20 percent, and Greece 2 percent, then the rating of this euro bond would be CC, which is the rating of Greece. »
http://www.bloomberg.com/news/2011-09-03/joint-euro-bond-would-get-rating-of-the-weakest-link-s-p-official-says.html
Traduction :
Les euro-obligations seraient notées en fonction du « maillon faible » (c’est-à-dire : en fonction du maillon faible parmi les 17 Etats membres de la zone euro).
Un dirigeant de l’agence de notation Standard and Poor’s déclare : « Si nous avons une euro-obligation dans laquelle l’Allemagne garantit 27 %, la France 20 %, et la Grèce 2 %, alors la note de cette euro-obligation serait CCC, qui est la note de la Grèce. »
Rappel : la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, etc, sont contre les euro-obligations.
Autrement dit : les Etats européens riches sont contre les euro-obligations.
@BA,
qui vous dit que les euro-obligations ne seront pas des obligations solidaires (en Anglais joint and several)?
Tout ce que dit ce monsieur de S&P c’est que si les euro-obligations ne sont qu’avec une garantie conjointe (en Anglais, joint and not several), elles seront notées en fonction du maillon faible. Et d’ajouter qu’il n’est pas au courant de ce qui se trame au niveau des instances européennes à ce sujet.
Bien évidement, vous ne retenez qu’une chose (lecture biaisée?), c’est que les euro-obligations seront notées en fonction du maillon faible.
Pour le moment, oui, ou du moins c’est ce qu’ils ont fait savoir. Vous risquez d’être surpris si vous croyez qu’ils ne peuvent pas changer d’avis!
Nous assistons la guerre des classes.
Nous pouvons remarquer que les Etats européens riches sont cohérents.
La France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, etc, sont cohérents car ils refusent depuis plusieurs mois la création des euro-obligations, et ils refusent aussi d’augmenter le budget de l’Union Européenne.
1- Concernant les euro-obligations : la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, etc, se sont prononcés contre la création des euro-obligations, car ils ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.
France : taux des obligations à 10 ans : 2,7 %.
Allemagne : taux des obligations à 10 ans : 2,008 %.
Autriche : taux des obligations à 10 ans : 2,7 %.
Finlande : taux des obligations à 10 ans : 2,5 %.
Pays-Bas : taux des obligations à 10 ans : 2,4 %.
2- Concernant le budget de l’Union Européenne : le Royaume-uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède ne veulent pas que le budget de l’Union Européenne soit porté à 1,11 % du PIB de l’Union Européenne.
http://www.lepoint.fr/economie/plusieurs-pays-s-elevent-contre-la-proposition-de-hausse-du-budget-de-l-ue-30-06-2011-1347999_28.php
Le Royaume-uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède veulent que le budget de l’Union Européenne soit limité à seulement 1 % du PIB de l’Union Européenne.
3- La guerre des classes existe.
La guerre des classes existe à l’intérieur d’une nation : les riches ne veulent pas payer pour aider les pauvres.
Mais la guerre des classes existe aussi entre les Etats européens : les Etats européens riches ne veulent pas payer pour aider les Etats européens pauvres.
Appelons ça l’égoïsme national, appelons ça la raison d’Etat, etc.
On peut rajouter que le taux des obligations à 10 ans du Royaume-uni (qui n’ont pas l’énorme chance que nous avons d’être dans la zone euro ) est de : 2,44%
… moins que la France!
Ce serait vraiment une catastrophe de quitter l’euro ?
Vincent.
La GB est sous protection américaine. Protection forcée ou non, je l’ignore, mais leur « business model » est identique à celui des US à la monnaie mondiale près.
Maintenant, il va falloir m’expliquer pourquoi la quasi-totalité des pays se regroupent depuis Lehman afin de se protéger du dollar, et si c’est uniquement le fait de « contrôler » ta monnaie qui te fait plaisir, je n’en comprends vraiment pas les raisons valables.
Et tu le raccroches à quoi, ton « nouveau » franc…???
Rappel de la préhistoire : Soros, 1993, spéculation, GB down to the floor.
Mes raisons valables sont les mêmes que celles que développe Jacques Sapir « La sortie de l’Euro ne doit pas être un geste symbolique, une réaffirmation de notre souveraineté. Si une telle mesure s’avère nécessaire, c’est avant tout parce que l’on peut considérer qu’elle et elle seule serait en mesure de permettre la mise en place d’une alternative stratégique en économie pour notre pays. »
« Raccroche « ? Je ne comprends pas …
« Je ne comprends pas … »
Alors comment comprendre Sapir..??
Les monnaies sont accrochées les unes aux autres. Sinon, il n’existe pas de commerce mondial possible.
Et regardes les inconvénients actuels du CHF et du Yen ou l’on trouve les inconvénients inverses dans le cas d’une dévaluation.
Relis : « Maintenant, il va falloir m’expliquer pourquoi la quasi-totalité des pays se regroupent depuis Lehman afin de se protéger du dollar, »
@Yvan
Vous me tutoyez, on se connait ?
Je ne comprenais pas ce que vous vouliez dire par « raccrocher une monnaie à une autre ». Pour moi ça s’appelle des parités. Elles sont soit la conséquence de la main invisible 😉 des marchés, soit fixées par le pouvoir, soit liées par rapport à un panier d’autres monnaies.
Comme Sapir, je privilégie un franc non convertible (sauf dans une « monnaie » commune ) dont la parité envers cette unité de compte commune , est « politiquement » fixée et révisable régulièrement ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_commune => signification étroite )
Si maintenant on ne peut pas faire ensemble une monnaie commune, je privilégie l’indépendance monétaire; la France est quand même la 5 ou 6 ième puissance économique mondiale, des pays plus petits s’en sortent très bien avec leur propre monnaie…
Oui, Vincent, je te tutoie.
Car je ne vouvoie que les personnes que j’ai envie d’étriper.
Les deux seules exceptions sont Messieurs Jorion et Leclerc. Mais c’est une question d’âge.
Tu verras, tu t’y feras.
Sauf dans une monnaie commune… L’Euro…??? 😉
Ca vaut le coup d’en sortir, alors…
Un panier de devises comme le Yuan, oui, pourquoi pas. Expliques alors pourquoi les Chinois sont en train de changer le système..??
Dans tous les cas, un changement de monnaie ne peut être justifié que si la manoeuvre est intéressante.
Penses-tu que notre balance commerciale soit si favorable à une dévaluation..???
Dans tous les cas, si un pays sort de la zone Euro, les autres subiront aussi une dévaluation. Alors si c’est pour faire une course à l’échalotte en plus à contre courant de tous les autres pays du monde, je cherche quelle raison serait encore plus valable face aux inconvénients.
Et si tous les pays du monde dévaluent leur monnaie, hé bien… nous connaissons le résultat à l’avance : match nul.
Question bonimenteur
Il y en a dans tous les domaines et c’est toujours pour le bien de quelques uns au détriment du bien de tous.
Seul objet de satisfaction : plus ils sont effrénés plus ils démontrent la faillite du système qu’ils défendent.
Hors sujet mais ça peut intéresser quelques uns. A Fukushima
http://2000watts.org/index.php/energytrend/nucleaire/accident-nucleaire-japon.html
« Mardi 30 août 2011
Un liquidateur de Fukushima est décédé d’une leucémie aiguë. Cet employé de 40 ans a été exposé à des radiations pendant une semaine au début du mois d’août. Etrangement, Tepco, l’opérateur de la Centrale, réfute le fait que les radiations reçues durant son travail aient causé sa mort. »
Tepco comme bonimenteur en chef (pour l’instant)
Aussi :
http://www.youtube.com/watch?v=Yv6j10RHhC4&feature=player_embedded
Les producteurs d’uranium comme second bonimenteur (pour l’instant)
Je suis très content de lire cet article.
J’avais été passablement furieux de lire » pour éviter un retour aux années 30″ qui préconisait les eurobonds comme solution miracle. Sans rien démontrer. Du yaka et focon. Plus à sa place dans le courrier des lecteurs de l’Express ou de l’Obs que de ce blog.
Mais ce que je reproche le plus violemment à ces chimériques de l’eurobond, et qui fut à l’origine d’un violent échange avec Julien ici même, c’est que des gens, consciemment ou non, font la promotion du principe de l’arrêt du contrôle démocratique remplacé par la direction de « savant » éclairés.
En écoutant des savants éclairés comme Dessertine, Elie Cohen, Baverez, Manière et autres…
Parce qu’évidemment, les savants éclairés, c’est jamais Sapir, Lordon, Todd ou Jorion….
A ceux qui en douteraient, qu’ils méditent ce passage de l’article de promotion des eurobonds:
« Que l’on n’aille pas invoquer les « Traités » et autres alibis. L’expérience récente a démontré que, si de telles avancées étaient difficiles à obtenir, elles pouvaient s’imposer au pied du mur. »
En bref, si cet « auteur » préconise déjà de s’essuyer les pieds sur des traités concoctés dans des cabinets obscurs comme encore trop contraignant, autant dire qu’il préconise de s’affranchir de la volonté des peuples pour les forcer à signer une caution conjointe et solidaire sur des millers de millards d’euros.
Scélérats ou idiot utiles? Je ne sais pas, mais il va bien falloir leur interdire de continuer à nuire. Leur interdire d’affirmer comme de simples évidences « scientifiques » des chimères qui ont déjà causé tant de dégats.
L’UE serait-elle devenu l’URSS? Doit elle être dirigé par un soviet suprême du « scientifique » lisant l’économie dans les entrailles de poulet?
ASSEZ!!!
tu as parfaitement raison !
Ben non. ça permettrait de relancer la filière avicole …
…. piscicole aussi, notamment dans l’élevage des maquereaux.
agricole aussi, avec la culture du scélérat (rémoulade)
… et pour faire une belle récolte ; pas besoin de tant de fumier que ça
Quand nécessité fait loi… Voilà un adage bien malheureux mais par trop mis en pratique ces derniers temps. Partout (pas seulement en Europe) on voit le temporaire devenir permanent, l’exceptionnel devenir la règle, l’entorse devenir le remède. Les barrières ont été enfoncées il y a belle lurette. Le Droit est vu comme un obstacle, un système de régles obscures qui se dressent sur le chemin des volontés politiques. On le diabolise, on le met de côté : lui, le Droit, l’allié de la raison a été malicieusement transformé en son ennemi. La raison commande(rait ?) d’agir dans l’urgence pour sauver les banques et la Finance internationale ! Le Droit ? Non ! Pas le temps !!! Les effets d’annonce feront passer la pillule. Le citoyen/justiciable/contribuable (etc…), dépassé par tous les côtés, se laissera facilement convaincre… Les Parlements, référendums,… tous çà, c’est un peu vieillot. Au xxième siècle, on est à l’ère de l’action en temps réel. Tant pis pour ces vieux codes poussièreux pondus par des types d’un autre temps et lus par des énergumènes au langage si peu clair. Pauvre citoyen/justiciable/contribuable (etc…). Il était trop occupé à ne rien comprendre pour ne pas voir qu’il était redevenu un sujet.
Alors là, Kolagène, chapeau. Particulièrement bien vu et en effet un des outils, sinon le principal qui a donné la situation actuelle.
Magnifique situation, non..??
Postal Service Is Nearing Default as Losses Mount
By STEVEN GREENHOUSE
The agency is so low on cash that it will not be able to make a $5.5 billion payment due this month and may have to shut down entirely this winter unless Congress acts to stabilize its finances.
[…] une utopie, les eurobonds ? Présentés dans ce schéma idyllique, on aurait tôt fait d’y croire. […]
[…] une utopie, les eurobonds ? Présentés dans ce schéma idyllique, on aurait tôt fait d’y croire. […]