Billet invité
Réservez deux journées pleines de la semaine prochaine, qui va être marquée par des rendez-vous déterminants !
Mardi 23, François Baroin rencontre Wolfgang Schaüble à Paris, pour mettre en musique l’inoubliable sommet d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy et leurs « décisions ambitieuses », selon le ministre français. Vendredi 26, Ben Bernanke prononce un discours très attendu à Jackson Hole (Wyoming), à l’occasion du rendez-vous annuel des banquiers centraux du monde entier, organisé par la Fed de Kansas City (Missouri). « Au rendez-vous des sauveurs » pourrait s’intituler leur réunion.
En Europe, on prétend continuer à serrer les boulons tandis qu’il est spéculé aux États-Unis à propos… d’un nouveau round de libéralités de la Fed. Mais aucune de ces deux stratégies ne contrecarrera le ralentissement économique général en cours, au contraire, rendant encore plus insoluble l’équation de la réduction du déficit public et perturbant davantage la remise sur pied du système financier. Allez comprendre !
Non seulement le moteur est grippé, mais ceux qui sont chargés de sa maintenance sont dépassés par les événements, n’ayant comme ressource accessoire que d’occuper l’avant-scène. Tandis que les marchés ne savent plus à quel saint se vouer, ni même pour quelle raison ils en sont arrivés là, car les causes de frayeur s’additionnent.
Il y a dans ce rebondissement de la crise aiguë précédente une étrange dimension, conduisant à s’interroger sur son caractère auto-réalisateur. Comme si elle était exacerbée par le souvenir de la précédente, par la reconnaissance implicite que, tels les séismes, on ne peut en prévoir les épisodes car elle est trop souterraine.
Ce n’est après tout qu’une nouvelle manière d’éluder l’analyse de ce que nous vivons à un rythme accéléré, ce début de clairvoyance à propos de l’opacité s’arrêtant là, car il serait nécessaire de pénétrer dans l’innommable, pour admettre qu’elle s’approfondit. La paralysie de l’action en découle, car le saut qu’il faudrait faire, les remises en cause auxquelles il faudrait procéder, sont hors de portée, abolissant toutes les conventions… et autant de privilèges. Le mot « rupture » qui était dans toutes les bouches en a disparu quand il faudrait y procéder. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis.
L’inconcevable est survenu, mais il n’est pas question de s’y résoudre. Le réalisme a changé de camp, mais il n’est pas question de l’admettre. S’appuyant sur la peur, le fatalisme et la résignation, ou bien tout simplement sur le manque d’imagination, flattant les pulsions les moins reluisantes, d’anciens et de nouveaux démagogues en profitent pour rester en place ou tenter d’émerger.
L’indignation a acquis le droit de cité, n’en demandons pas trop d’un coup, car nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, et ceux d’en bas ne le veulent plus, a-t-on prophétisé. Une phrase restée célèbre, pour sa valeur de constat et d’avertissement. La différence avec hier étant que l’affranchissement dont elle est porteuse ne se résume plus aujourd’hui à des mots vite trahis. Il y a foule dans la coulisse.
119 réponses à “L’actualité de la crise : IL Y A FOULE EN COULISSE ! par François Leclerc”
Ben oui, un QE3 était de toute façon prévu.
La Fed, dans son procès verbal du 21 juin 2011, a bien mentionné un QE3 :
Inauguration d’un nouveau Quantitative Easing :
La Fed et le gouvernement fédéral font face à des circonstances intenables.
Ils ne peuvent pas relancer l’économie et ils ont peur d’un effondrement systémique.
Wall Street s’en est inquiété et la volatilité des marchés à fait le reste.
Rien ne sert donc de résister, ce serait freiner l’inéluctabilité de la chute systémique et en aggraver les conséquences.
C’est quand les conséquences de cette crise vont devenir réellement douloureuses pour une vaste majorité que les boniments et l’inconsistance du personnel politique va devenir insupportable.
Portugal : le PIB recule de 0,9 %.
AFP
Mis à jour le 16/08/2011 à 11:27 |
L’économie portugaise s’est contractée de 0,9 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2010, selon une estimation provisoire publiée mardi par l’Institut national des statistiques (Ine).
Ce recul « est lié à une nette diminution de l’investissement et des dépenses de consommation des ménages, surtout en ce qui concerne les biens durables », a expliqué l’Ine dans un communiqué.
Un article en langue espagnole :
Portugal : la consommation privée plonge de 3,4 %, c’est la plus forte baisse en 33 ans.
http://www.eleconomista.es/flash/noticias/3317431/08/11/El-consumo-privado-en-Portugal-sufre-la-mayor-caida-en-30-anos.html
Economie : pour Angela Merkel, les euro-obligations ne sont pas la solution.
Les euro-obligations ne sont pas la réponse à la crise de la dette dans la zone euro, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.
«Les euro-obligations sont tout à fait la mauvaise réponse à la crise du moment», a-t-elle dit, dans un entretien à la chaîne ZDF qui doit être diffusé dimanche 21 août.
«Elles nous amèneraient à une union de la dette, et non à une union de la stabilité».
L’émission d’euro-obligations coâterait des milliards d’euros à l’Allemagne chaque année, selon des calculs du ministère allemand des Finances cités par l’hebdomadaire Der Spiegel.
«La première année cela signifierait 2,5 milliards d’euros d’intérêts en plus pour le budget du ministre des Finances Wolfgang Schaüble, et la seconde année les coûts seraient deux fois plus élevés», écrit Der Spiegel dans des extraits de son enquête transmis à la presse.
Au bout de dix ans, le coût total serait de 20 à 25 milliards d’euros, selon les calculs du ministère des Finances.
Un ministre des Finances européen ?
Schäuble se dit pour sa part personnellement disposé à transférer la souveraineté nationale à Bruxelles pour assurer la stabilité de la zone euro sur le long terme, mais il a ajouté que la zone euro elle-même n’était pas prête à cette éventualité.
«En tant que personne, Wolfgang Schäuble serait déjà prêt à déléguer la souverainté à Bruxelles. L’idée d’un ministre des Finances européen ne me pose aucun problème», dit-il, dans un entretien publié dimanche par le Welt am Sonntag.
«Mais en tant que ministre des Finances, je dis qu’il est de notre devoir de résoudre les problèmes ici et maintenant, et ce le plus rapidement possible sur la base des contrats existants».
Cette idée d’un ministre des Finances européen est notamment préconisée par le président du directoire de la Commerzbank Martin Blessing, dans un entretien au Welt am Sonntag.
«Avec l’instauration d’une union budgétaire, Bruxelles doit avoir le droit de reprendre des prérogatives budgétaires à des pays qui ne respectent pas les règles, ainsi que re prélever ses propres impôts et de créer un organisme commun pour émettre des emprunts», dit-il.
La France et l’Allemagne sont farouchement opposées à l’idée d’émettre des emprunts pour le compte de l’ensemble de la zone euro, comme le prônent beaucoup de professionnels des marchés pour mettre un terme à la crise de la dette souveraine européenne.
(Dépêche Reuters)
http://www.marianne2.fr/Reguler-le-nouveau-capitalisme_a209410.html
Un article d’Henri Weber proche de L.Fabius et soutien de M.Aubry.
Les propositions d’H.Weber ne sont pas reprises par le « responsable » économique de Martine Aubry, Daniel Cohen, auparavant proche de DSK.
Au début de son article H. Weber dit: « La mondialisation libérale a permis une croissance économique internationale exceptionnellement forte entre 1990 et 2007 » Il attribue la croissance mondiale à la libéralisation financière. Mais les pays qui ont connu la plus forte croissance sont précisément ceux qui ont refusé la libéralisation financière des mouvements de capitaux à court terme: Chine, Inde, Malaisie, Chili etc. Et la croissance mondiale n’est guère plus forte qu’entre 1973 et 1989 et beaucoup moins qu’entre 1945 et 1973. Elle n’est pas « exceptionnelle ».
L’objectivité aurait été d’écrire: En dépit de la libéralisation financière et grâce aux pays qui l’ont refusé, la croissance mondiale est restée moyenne entre 1990 et 2007. Pour les pays qui ont suivi le consensus de Waschington et l’ultra- libéralisation financière (UE, USA, Japon) l’addition est particulièrement salée aujourd’hui et le risque d’une crise majeure est devant nous.
Voici ses principales propositions.
« La gauche doit mettre à profit ce contexte idéologique et politique nouveau pour réaliser des avancées significatives dans son combat pour la régulation de l’économie mondiale. La gauche européenne devrait mobiliser l’opinion pour obtenir la spécialisation des banques en banques de dépôt et banques d’investissement, dans l’esprit du Glass-Steagall Act, aboli en 1999. Plusieurs modalités sont proposées. Celle du président Obama, en janvier 2010, consiste à interdire aux banques commerciales de financer ou de contrôler des fonds spéculatifs (hedge funds, fonds de private equity) et de pratiquer le trading d’actifs pour compte propre. Les socialistes français proposent de séparer à nouveau les activités des banques de dépôt et celles des banques d’affaires. Les premières doivent gérer l’épargne et accorder des prêts aux entreprises, les secondes peuvent faire des paris sur l’avenir – autrement dit, spéculer –, mais avec les fonds qu’elles auront recueillis à cet effet.
Pour limiter les conflits d’intérêts, il faut interdire aux agences de notation les activités de conseil, à commencer par les conseils aux entreprises dont elles sont appelées à évaluer les risques. On doit aussi promouvoir le pluralisme des organismes de notation et casser le monopole qu’exercent les « Trois Vieilles » : Moody’s, Fitch Ratings ou Standard & Poor’s. Créer une agence de notation publique européenne, sous l’égide de l’Eurogroupe.
Pour mettre un terme aux prises de risque inconsidérées, car non sanctionnées, le système de bonus doit être réformé. Si le rapport de force le permet, l’idéal serait de réserver ce système de rémunération des managers aux start-up, et de le bannir pour les grandes entreprises. A défaut, il faut bannir les bonus garantis, plafonner leur montant en fonction des résultats de l’entreprise, verser l’essentiel de ces bonus annuels en prime (et non en cash).
[…] Il faut réduire le poids de la « finance fantôme ». Toutes les institutions financières doivent être régulées, y compris les hedge funds et les fonds de private equity. Les « véhicules hors bilan », qui permettent de contourner les règles prudentielles, doivent être interdits. Les paradis fiscaux doivent être démantelés. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont manifesté quelques velléités dans ce sens, au lendemain du krach de 2008. Les premiers ont obtenu de la Suisse qu’elle lève partiellement le secret bancaire ; la seconde a voté une directive sur les hedge funds qui limite, encadre et supervise leur activité. Il suffirait, on le sait, que les principaux pays de l’OCDE décident de rompre toute relation avec les firmes qui utilisent ces « centres off-shore » pour que la question soit réglée.
Les produits dérivés doivent être standardisés et soumis eux aussi à la régulation. Ceux qui seront considérés comme trop dangereux doivent être interdits. Le principe de précaution peut et doit aussi s’appliquer à l’industrie de la finance.
La supervision, aujourd’hui éclatée en de multiples superviseurs nationaux, doit être coordonnée et intégrée à l’échelle continentale et mondiale comme le sont les activités que les superviseurs ont à
surveiller.
La mission des banques centrales doit être étendue à la lutte contre le gonflement des bulles spéculatives. Les institutions financières présentant un risque systémique – celles qui sont « trop grosses pour faire faillite » – doivent être soumises à un système de régulation particulièrement rigoureux.
Un fonds de résolution des crises systémiques, abondé par les institutions financières en proportion de leur taille et des risques qu’elles présentent, doit être créé pour éviter qu’à l’avenir ce ne soit à nouveau les Etats et les contribuables qui aient à se porter au secours des banques.
La revanche de James Tobin
Il faut lever une taxe sur les transactions financières (TTF). Même des voix inattendues s’élèvent désormais en faveur de cette proposition sur laquelle s’est constitué le mouvement des altermondialistes. Je pense entre autres à celle d’Adair Turner, président de la Financial Services Authority britannique (FSA), peu suspect de gauchisme ou d’irresponsabilité. Comme James Tobin, dont il reprend pour l’essentiel la proposition, Turner ne cherche pas à lever des fonds pour le développement des PMA – les pays les moins avancés – ou pour la lutte contre le réchauffement climatique. La taxe sur les transactions financières qu’il propose a pour but de freiner la croissance exponentielle de l’activité financière entre agents financiers. Les données qu’il a rassemblées suscitent le vertige. « En 1990, rappelle-t-il, les dérivés de crédit n’existaient pas. En 2007, leur montant s’élève à 60 billions de dollars (soit 60 000 milliards). […] En 1995, la valeur des contrats dérivés de taux d’intérêt était de 18 billions de dollars. Aujourd’hui, elle est de 400 billions, soit près de vingt fois plus. Dans les années 70, les activités financières représentaient le double des opérations réelles, elles représentent aujourd’hui cinquante fois plus. »
On comprend qu’une taxe, même légère – les socialistes proposent 0,05 % –, sur tout ou partie des transactions financières puisse rapporter gros ! Deux cents milliards d’euros par an, si elle est limitée à la seule Europe, quatre fois plus si elle s’applique à l’échelle mondiale. Son produit pourrait abonder, entre autres, le fonds de résolution des crises systémiques, en vue de faire face à la prochaine crise financière, celle des dettes souveraines. Signe que le climat idéologique et politique a changé, même José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, pourtant parangon du néolibéralisme, s’est prononcé pour la TTF, de même que le Parlement européen, pourtant dominé par les conservateurs libéraux.
La faisabilité technique d’un tel projet ne fait pas problème pour le président de la FSA britannique : toutes les transactions financières s’effectuent par la voie numérique. En prélever une fraction constitue une opération de routine. Combinée aux diverses mesures de régulation évoquées ci-avant, la taxation des transactions financières pourrait introduire cette « viscosité » dans les marchés financiers que James Tobin appelait de ses vœux dès 1972.
La régulation du nouveau capitalisme appelle encore l’édification d’un nouveau système monétaire international, mettant un terme au privilège exorbitant du dollar et à la sous-évaluation chronique du yuan. Le président chinois Hu Jintao lui-même a évoqué la création d’une monnaie de réserve internationale, fondée sur un « panier de monnaies » : le dollar, l’euro, le yen, le yuan renminbi… Il faut mettre à profit les prochains sommets du G20 pour le prendre au mot.
La crise de 2008 peut permettre enfin de promouvoir un régime mondial de croissance moins déséquilibré que celui qui s’est développé depuis vingt ans. Les consommateurs américains ont commencé à épargner pour se désendetter. Les autorités chinoises ont commencé à rééquilibrer leur économie au profit de la consommation intérieure. Un embryon de système de protection sociale – santé, retraite, chômage… – a été institué, qui va réduire progressivement la propension des Chinois à l’épargne. Le pouvoir d’achat des salariés, au moins dans les provinces côtières de l’empire du Milieu, a augmenté et les classes moyennes ont continué à gagner en nombre. «
C’est le Tobin des bois, ce brave Weber ?
Les causes de la quasi non application de la taxe Tobin sont connues, on s’arrangera pour attendre un consensus etc.
Au mieux on ne limitera qu’une poignée de mouvements rapportants un milliard, pas de quoi changer le casino…
Sauf si on commence à faire vraiment pression sur les Gens Importants, et autrement qu’aux élections
Et en finir avec la casse sociale, moderniser n’est pas détruire !
Dur de se rendre compte que nous vivons sans doute une période historique.
L’effondrement du capitalisme ( ça paraît absurde de se dire qu’il est réel ) va laisser un gouffre béant . Conditionnés à ne resentir les événements que dans le furtif et l’immédiat ; nous avons beaucoup de peine à imaginer quelle forme prendra et quelles seront les conséquences d’un tel éffondrement .
Le cinéma américain , unique en son genre , nous montre l’imaginaire du chaos.
Et il est étonnant de voir qu’une société aussi cynique , cupide et dominée par le Dieu Dollard.
Qu’une telle société , malgré le déversement ininterrompu de » LA » médiocrité , puisse sortir des perles de cinéma humaines , cruelles et ébourifantes .
Ces enfoirés de Ricains ont une longueur d’avance , même sur le pire.
Matrix , Bienvenue à Gattaca , soleil vert , l’armée des douzes singes , …………………..etc, etc .
Un ange passe , amis du tétard , bonsoir .
http://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU&feature=related