Billet invité
Je m’apprêtais à transmettre un billet sur une analyse concernant l’impasse actuelle quant aux méthodes utilisées (jusqu’à maintenant) pour transformer la situation économique, sociale, politique, financière désastreuse que nous subissons. Jérome Grynpas et le Yéti m’ont devancé.
J’ajouterais juste à ce tableau quasi exhaustif des méthodes utilisées pour lutter contre les causes et les effets de la crise qu’en France (mais aussi très certainement un peu partout en ‘Occident’) une partie de l’opposition se joint au concert des pleureuses sur le sort de la dette publique et de la croissance, pour entonner in petto le chant de la réduction irréfragable de ces mêmes déficits.
De l’autre côté de l’Océan Atlantique, ceux que l’on dénommait les « indignés » des États-Unis, les ‘révoltés’ du Wisconsin, n’ont pas pu et ne pourront sans doute pas non plus inverser les rapports de force sur la mise en œuvre d’un plan d’austérité par le gouverneur républicain de l’État, Scott Walker, malgré une procédure inégalée de ‘recall elections‘ (élection ‘rappelée’ par les électeurs insatisfaits) par 9 sénateurs de l’État, les républicains étant d’ores et déjà assurés de conserver la majorité au sénat de l’État du Wisconsin. La loi très réactionnaire sur les syndicats publics et le plan d’austérité drastique resteront donc applicables.
Si on y ajoute donc l’incapacité actuelle des indignés à transformer leurs mouvements en actes politiques, les très fortes mobilisations grecques qui se sont toutes écrasées sur le mur, l’échec des grèves et manifestations à répétition sur la réforme des retraites en France, la récupération réactionnaire du pouvoir en Grande-Bretagne face aux émeutes et même la difficulté des révoltes arabes à traduire en programme politique leurs désirs de justice sociale et de lutte pour une meilleure répartition des richesses, force est de constater que tous les moyens, y compris l’insurrection contre les pouvoirs en place, ont été utilisés avec le résultat que l’on connaît : le maintien et même l’accroissement des politiques d’austérité, le maintien et même l’accroissement des inégalités de répartition de richesses.
On pourrait évidemment souligner, comme le fait Jérome Grynpas, que l’absence de corpus idéologique nuit gravement à la santé des révoltes, tout comme l’absence de ‘front commun’ nuirait gravement à l’efficacité de la lutte elle-même, comme le montre le Yéti. On pourrait aussi souligner que la fabrique du consentement chère à Noam Chomsky et Edward Herman marche à plein régime actuellement, permettant ainsi au système de perdurer plus que de raison. Mais ce serait aussi oublier combien de nouveaux médias (internet, téléphonie portable) ont modifié depuis l’analyse de cette fabrique et que les révoltes arabes, dans un contexte bien plus défavorable que la démocratie américaine, se sont néanmoins jouées de cette usine à gaz là.
On pourrait enfin dire que le système est définitivement trop fort parce qu’il retourne chaque opposition à son avantage, que les citoyens sont tous des veaux et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent, que seul le système lui-même est en mesure par ses propres agissements à induire les transformations qui précipiteront sa chute (la paupérisation croissante des prolétaires, selon Marx, permettra à la fois d’augmenter l’armée des révolutionnaires et à la fois de créer les conditions d’une crise économique qui emportera le système avec elle) et on n’aura toujours pas épuisé le sujet. Car (du moins en Occident) nous sommes notre propre obstacle pour réussir à transformer le système car nous en faisons partie.
C’est là toute la force de la sphère financière : avoir compris que sa meilleure garantie de survie n’était pas un pouvoir incommensurable mais bien d’intégrer le plus possible d’individus dans les rouages de ses machineries. Si la concentration des richesses n’a rien à envier à l’Ancien Régime, la possibilité d’accéder à la richesse actuellement a été étendue à toute personne désirant participer au système de production et de répartition de celles-ci, certes en préservant les privilèges de ceux qui possèdent déjà mais au moins cette possibilité ne relève plus des seules conditions de naissance ou d’appartenance à un État. Illusion, car la majeure partie de la richesse est concentrée dans les mains des 10 % les plus riches mais l’essentiel est bien de faire accroire que l’accès à la richesse est la chose la mieux partagée : c’est ce que l’on pourrait appeler « la base sociale du système ». Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, l’Assurance Vie (AV) en France est un actif financier détenu par 62 % des ménages, juste après l’épargne sur livret.
Soit 17 millions de ménages et 24 millions d’assurés…
Le fait même que les ménages ’employé’ et ‘ouvrier’ soient encore minoritaires (environ un tiers) à posséder une AV alors que les ménages ‘cadre’ le sont à 53 % ne signifie pas, malgré cet accès différent selon les classes sociales, que ce type d’actif financier ne s’appuie pas sur une véritable assise sociale : la plus grande progression entre 2004 et 2010 peut être observée parmi les ménages ‘Autres inactifs’ (soit, en gros, les chômeurs) : de 2,5 % à 18,3 %. Par conséquent, dans ce type de système, toute action s’opposant à ses fonctionnements devra, sous peine de subir une force d’inertie au moins égale à celle que l’action engendre, intégrer ceux qui participent à ce système dans l’élaboration et la mise en œuvre de telles actions. Sur un autre aspect (les retraites par capitalisation), Frédéric Lordon avait démontré il y a quelques temps la même logique : « un effet structurel de verrouillage définitif de la libéralisation financière ».
A moins donc de créer des masses de schizophrènes, toute action aura à cœur d »intégrer cette réalité, pour la transcender. Mais comment dépasser un système où toute action d’opposition pourrait conduire à une ‘mutilation’ (‘auto-mutilation’, en fait) personnelle et collective ?
La réponse pourrait peut-être se trouver dans un certain type de mouvements, conduits au 20ème siècle, pour l’obtention de droits ou de libertés élémentaires : l’absence de participation au système.
Deux exemples. C’est par l’absence de participation aux règles ségrégationnistes dans les transports en commun des États du Sud des États-Unis que les partisans du mouvement des droits civiques ont eu gain de cause, politiquement, quant à la reconnaissance de ces mêmes droits civiques. Et c’est aussi par l’absence de participation (la ‘non-coopération’, selon Gandhi) au système de consommation de coton importé que les Indiens ont porté le fer contre le colonialisme anglais (mais aussi en allant chercher le sel directement à la mer, afin d’éviter les taxes anglaises).
Dans les deux cas, cette absence de participation aux systèmes, l’un ségrégationniste, l’autre colonialiste, a fait s’effondrer progressivement ces deux systèmes, ce qui n’enlève en rien la radicalité des actions menées ni même parfois les rapports de force visant à (dé)montrer la violence intrinsèque de ces deux systèmes. S’extraire des systèmes permet donc de ne plus jouer selon les règles du jeu que d’autres ont définies : cela permet de sortir de la dialectique infernale victime/bourreau et de mettre en avant les logiques mortifères et vicieuses des systèmes ainsi visés par la ‘non participation’.
Concernant la crise actuelle, 2 constats peuvent être faits :
1/ le système politique (en démocratie) a produit la dérégulation du secteur financier, l’a sauvé de la faillite et refuse obstinément ne serait-ce que réfléchir aux possibilités de réguler à nouveau la sphère financière. La consanguinité sociale, le partage de valeurs et d’intérêts identiques, le conformisme, etc. font qu’en dehors des partis politiques dits ‘extrêmes’ (dont les solutions proposées sont aussi ‘extrêmes’ qu’inopérantes sur le système financier), partis au pouvoir ou partis d’opposition se refusent d’affronter radicalement la crise financière. Les élections perdent peu à peu leur sens, à savoir pouvoir trancher entre diverses politiques publiques, puisque les gouvernements élus continuent les politiques menées par les gouvernements battus.
2/ « la base sociale du système financier » permet à celui-ci d’être ‘alimenté’ régulièrement en épargne et surtout de replier les individus sur leurs seuls statuts sociaux, à l’encontre même de leurs ‘désirs’ politiques.
Plus cette base sociale sera large et plus difficile sera la tâche du système politique à réformer le système financier puisqu’en démocratie, c’est la majorité qui décide : dès lors que la majorité se confond avec celle de la base sociale du système financier, celui-ci se verrouille sur lui-même. Pire, celui qui participe à ce système tire profit des malheurs des autres puisque selon un chercheur, « Les contrats d’assurance vie en euros et fonds en euros des contrats multi-supports offrent jusqu’à 4,5 % de taux de rendement sur lesquels les compagnies d’assurance sont déjà allées chercher des frais de gestion. Pour offrir de tels taux, ils ont dû acheter des papiers obligataires plus risqués. Il n’y pas de rendement sans prise de risque. Il y a aussi le jeu de l’État qui est à la fois juge et partie : d’un côté, il encourage l’épargne en assurance vie au travers d’avantages fiscaux et de l’autre une partie de l’assurance vie est investie en bons du trésor français qui est une façon pour l’État de se financer. C’est le mécanisme d’une bulle. ».
Très clairement, la stabilité ou l’augmentation des rendements offerts dépendent donc des difficultés d’autres pays quant à leur dettes (la Grèce par exemple) mais aussi des avantages fiscaux consentis par l’État pour capter cette épargne, soit autant de recettes en moins générant autant de déficit budgétaire supplémentaire, générant ainsi autant de profits et de rendements pour les épargnants, etc. Participer à ce système donc, c’est aussi, involontairement ou non, contribuer à participer à un système de prédation.
Concrètement, les actions d’absence de participation proposées seraient les suivantes :
– non participation (abstention, vote nul, vote blanc) aux élections tant que des mesures (cf. plus bas) permettant de libérer le politique du carcan financier ne seront pas intégrées dans les débats et les programmes politiques. Si c’est le cas, le citoyen reste libre de déterminer parmi les partis qui proposent de telles mesures son choix politique ;
– retrait ou arrêt d’alimentation des AV qui alimentent un tiers de la dette française, pour un placement sur un compte courant ou sur de l’épargne réglementée (dont l’objet est de financer des actions d’intérêt général, comme le Livret A avec le logement social), tant que les mesures permettant de juguler la spéculation ne seront pas prises.
Quant aux mesures proposées, elles seraient les suivantes :
1/ stopper radicalement la spéculation et redonner au politique la capacité d’élaborer les choix de politiques publiques, sans être sans cesse sous la pression des marchés : interdiction des paris sur les fluctuations des prix
2/ interdire l’existence légale d’espaces financiers où le droit ne peut plus accéder : interdire les transactions financières avec les paradis fiscaux
3/ stabiliser le système monétaire, qui est à la dérive depuis 40 ans et qui permet non seulement les paris sur les monnaies mais aussi que la concurrence exacerbée entre pays/monnaies ne produise pas autre chose que la montée des tensions financières (bulles, inflation, etc.) et nationalistes : système monétaire de type bancor (au niveau mondial ou européen)
Ces actions et ces propositions permettent de réconcilier le citoyen et le bourgeois. Elles sont simples à comprendre : refuser de continuer à participer avec les mêmes règles. Elles peuvent se mettre en œuvre immédiatement et selon les capacités propres à chacun. Ces mesures sont universelles, tant pour les pays concernés qu’indirectement pour les pays qui subissent les effets de leurs absences (refus d’une solution ‘nationale’ ou nationaliste). Elles se fondent sur des principes simples : refuser un système basé sur la prédation financière, refuser l’assujettissement du politique au financier, condition sine qua non au débat démocratique (sur lequel les opinions personnelles de chacun restent évidemment légitimes). Elles sont simples à mettre en œuvre : signer un manifeste public et agir individuellement. Elles sont légales. Elles sont sûres : à l’inverse de ce que prônait Cantona, les individus ne retirent pas l’argent du système financier (problème de sécurisation des actifs). Ils le transvasent sur un compte à vue non rémunéré (afin de ne pas reproduire les tares mêmes du système de prédation) ou sur de l’épargne réglementée. Elles allient la responsabilité individuelle et l’éthique de conviction. Elles sont pacifiques mais aussi radicales : le retrait des assurances-vie pourrait contribuer à l’effondrement du système financier, ainsi que l’abstention pourrait profiter aux extrêmes pour qu’elles parviennent au pouvoir. Mais dans les deux cas, avec les mêmes règles du jeu, n’aurons-nous pas de toute façon et l’effondrement et les extrêmes au pouvoir … mais en y ayant participé ?
Ces mesures ne préjugent pas des orientations des politiques publiques dont seuls les citoyens auront à choisir, par le biais de leurs représentants désignés, lors d’élections ou lors de référendums. Mais une fois ces mesures prises, alors on pourra aborder concrètement les questions suivantes (entre autres) : la richesse (sa création, sa répartition, sa nature), le travail, la fiscalité, les déficits, la propriété, …
PS : pourquoi les AV et pas d’autres actifs financiers ?
En premier lieu parce que c’est l’actif le plus répandu après l’épargne sur livret. C’est donc le fait qu’il fasse ‘base sociale’ qui est important. L’épargne réglementée, du fait du financement d’actions d’intérêt général, ne peut être concernée, sans compter que ses montants sont plafonnés.
Le second point est éminemment en lien avec la question de la dette publique puisqu’une part majoritaire des contrats sont en euros, au travers des obligations d’État. Or, à travers les obligations, c’est tout le système de mise en coupe réglé des États par la sphère financière qui est abordé, sans compter l’aspect de prédation qui en est généré. Le dernier point tient à la fiscalité de l’AV, fiscalité favorable, qui contribue par ailleurs à des rentrées moindres pour l’État, générant ainsi des déficits budgétaires récurrents, donc ‘structurels’, créant ainsi une ‘rente perpétuelle’.
Avec l’AV, on est donc au coeur du système financier. Et en plein dans sa « base sociale ». Mais aussi pleinement dans les questions qui relèvent du politique.
458 réponses à “REFUSER DE PARTICIPER SELON LES RÈGLES ACTUELLES, par zébu”
La paresse généralisée comme expression du refus de participer et mode d »action syndicale… Je suis pour !
Une statue pour Paul… Lafargue !
bonjour,
ce que l’on constate souvent chez maints blogueurs et autres rédacteurs sur le net ou ailleurs, c’est qu’ils tentent bien souvent de justifier et renforcer leur raisonnement en assurant mordicus que le monde politique actuel est un désert de propositions qui se rapprocheraient de la ligne traitée dans leur article. Avec cette belle phrase à l’emporte pièce « … en dehors des partis politiques dits ‘extrêmes’ (dont les solutions proposées sont aussi ‘extrêmes’ qu’inopérantes sur le système financier), partis au pouvoir ou partis d’opposition se refusent d’affronter radicalement la crise financière », on n’y échappe pas encore une fois.
qui sont les extrêmes que l’on sache bien de qui on parle ?
je vous colle ici une fiche programme du parti de gauche, membre du front du gauche. la gauche, la vraie gauche et son lien http://programme.lepartidegauche.fr/programme/4-chapitre-1–refondation-republicaine/9-7-freiner-la-speculation-financiere
n’y aurait-il pas un peu de matière dans les propositions ci-dessous, une liste que l’on pourrait aisément compléter par les propositions de Paul Jorion reprises dans ce billet ?
Principes :
Le système financier a pour seule fonction d’assurer un financement adéquat et sécurisé de la production et des échanges des biens et des services non-financiers. Il ne doit pas constituer un centre de profits en soi, indépendant du financement de l’économie réelle. Les instruments financiers qui incitent à une prise de risque excessive, qui opacifient les échanges ou mettent en danger le financement des États doivent être interdits.
Constat :
Les banques, en cachant une partie de leur activité par la titrisation d’actifs ont participé à une frénésie spéculative qui a provoqué une crise mondiale. Les gouvernements libéraux les ont sauvées de la faillite par des plans de sauvetage qui ont laissé la charge de leurs erreurs aux contribuables. Dès lors les banques ont profité de cette garantie publique pour recommencer à spéculer comme avant.
Propositions :
– Interdiction des CDS et produits dérivés qui poussent à spéculer contre les obligations d’Etat
– Interdiction des ventes à découvert et des produits dérivés dont le sous-jacent ne participe pas au financement de l’économie réelle
– Limitation stricte de la titrisation (aux seuls cas où elle présente une utilité économique ou sociale effective) et interdiction de toute titrisation « en chaîne »
– Agrément public obligatoire pour tous les produits financiers anciens et nouveaux. Agrément public des opérateurs intervenants sur les marchés de produits dérivés
– Rétablissement de l’impôt de bourse supprimé par la droite en 2008 (impôt proportionnel qui frappait depuis 1893 les opérations d’achat et de vente, au comptant ou à terme, de valeurs en bourse)
– Règlementation limitant ou supprimant l’effet de levier (utilisé par exemple par les LBO traités à la fiche 48). Délimitation des instruments agréés pour des opérations à découvert. Relèvement du taux de couverture en fonds propres de toute acquisition d’instruments financiers, pouvant aller jusqu’à 80 % selon le type d’instruments agréé.
– Interdiction des opérations de gré à gré et réintégration sur des marchés organisés et réglementés
– Suppression de la cotation en continu et restauration du fixing quotidien sur les bourses françaises
– Plafonnement des bonus versés aux traders. Report du versement de 50% du bonus à la fin de l’exercice suivant, après déduction d’un malus sur les pertes éventuelles, calculé au même taux que le bonus.
– Interdiction des transactions entre les opérateurs européens et les places financières offshore et prohibition des paradis fiscaux au sein de l’Union européenne
– Déclaration et taxation sélective des sorties de capitaux. Contrôle public et taxation des mouvements de capitaux entre l’Union européenne et le reste du monde
Rapidement. Loin de moi de mettre sur le même niveau les propositions des différents extrêmes.
Celles du PG n’ont évidemment rien à voir d’avec celles du FN (histoire de lever les ambiguités).
Pour autant, il y a quand même des choses que je n’arrive pas à capter :
1/ pourquoi une telle liste des courses (financières) à faire quand un baril d’interdiction des paris serait suffisant ?
2/ « dont le sous-jacent ne participe pas au financement de l’économie réelle » : ???
3/ « Interdiction des ventes à découvert et des produits dérivés » / « Délimitation des instruments agréés pour des opérations à découvert »
4/ rien sur la monnaie en tant que tel, à savoir l’euro monnaie unique, hors le contrôle des change UE/reste of the world
Bref, beaucoup de confusions, quand le taulier icite présent simplifie les choses …
Par contre, un des 3 points cités, mais encore confusionnant : « Interdiction des transactions entre les opérateurs européens et les places financières offshore et prohibition des paradis fiscaux au sein de l’Union européenne ».
Uniquement les places financières ‘offshore’ ou tous les paradis fiscaux ?
Et uniquement les opérateurs ‘européens’ ou tous les opérateurs agréés et opérant en UE ?
@Zebu
Le programme du PG est sans doute incomplet mais si on se place sur le champ politique électoral, je ne vois pas pour le moment, d’autres formations plus proches des idées hétérodoxes proposées sur ce blog et ailleurs.
Par ailleurs, j’en profite pour répondre rapidement à votre contribution.
Du côté des placements, je suis dans la ligne puisque je n’ai pas d’épargne rémunérée et je conviens qu’il faut nécessairement que les « petits épargnants » prennent conscience de leur rôle dans le maintien du système. On en avait déjà parlé…
En revanche, le second point n’a pas mon satisfecit (dont out le monde se passera je n’en doute pas). L’abstention est un cri silencieux dont nos dirigeants se foutent probablement tant que le chiffre ne dépasse pas les 75%. Aux Etats-Unis, presque la moitié des électeurs ne se déplacent pas pour les présidentielles (même s’il y a eu un sursaut sans doute très temporaire lors de la dernière échéance) et si le système s’en accommode fort bien (les pauvres eux, moins). Le vote blanc est déjà plus significatif s’il est comptabilisé, mais repose également sur la bonne volonté des élus…
Je crois que nous n’avons pas le temps pour une lente maturation des esprits. La crise aura fait bientôt trop de dégâts et le temps ne joue pas pour les solutions solidaristes, si elles ne sont pas structurellement mises en place très rapidement. Par le vote ou d’autres moyens, je pense qu’un projet qui verrait déjà l’Etat garantir une bonne partie de l’épargne en fonction de l’encours et des revenus, permettrait de s’assurer au moins la neutralité de l’irréprochable bon père de famille exemplaire d’éthique et de bon sens à la restructuration du secteur financier. En parallèle avec le recouvrement du pouvoir d’émission de monnaie, on a déjà de quoi remettre le bateau à flot, en permettant que le pont supérieur soit accessible aux gueux pendant une bonne période (ouais désolé Charles, mais la révolution si elle se fait, ne sera pas marxienne). Il suffira de recommencer ensuite quand les structures se seront corrompues…
pour clarifier, le front de gauche n’est pas dans l’extrême gauche. c’est la gauche, juste la gauche, une formation politique anticapitaliste.
comme dit Nicks ci-après, ce programme pour touffu qu’il soit est déjà très à l’avant garde dans le paysage politique français. on peut le compléter et il le sera sans doute
Danger: les vieux complices de Mitterrand promettent le changement
et ne changent que leur assiette…
@ charles A. qui à de très sérieux arguments à proposer pour étayer ses dires et que l’on souhaiterait connaître
L’argument, en France, c’est 1981 de Mitterrand, rejoué par Jospin.
Mais les bonimenteurs de foire répèteront toujours leur numéro.
Ils auront toujours un public, comme les églises…
Il n’y a rien à faire contre, seulement en rire.
L’important, c’est qu’existe une alternative révolutionnaire,
et des militants organisés pour la proposer,
lorsque dans quelques années la crise s’approfondira,
et les français seront prêt à agir malgré tous les politiciens bourgeois.
Voilà un article bien clair et net.
C’est bien sûr en ne mettant pas d’argent dans le système qu’on le fragilise, et qu’on se sécurise soi-même.
Qui croît vraiment qu’il retouchera la totalité de son investissement en AV (ou directement en actions) à la retraite, ou qu’on honorera les promesses? Plus les actuels retraités américains en tout cas. Ou seulement une grande partie? Quand il s’agit de prendre l’argent y a du monde, quand il faut le rendre… Dans 10, 20, 30 ans, combien vaudra une AV?
Combien vaudront les promesses de l’état déjà aux mains du capital? La retraite vient de passer à 62 ans, en Allemagne c’est 67, quand ceux qui ont 40 ans y arriveront elle sera peut-être à 70, ou à 75, ou « à jamais ».
Un jour il faudra un candidat qui dit non. Juste « NON, je ne suis pas d’accord ». Il n’acceptera aucun soutien, n’en donnera à personne, n’aura pas de programme, ne promettra rien sauf de ne rien faire et continuer de dire « NON! « .
S’il est bien placé c’est vraiment que le système politique n’est plus fonctionnel.
J’ai reçu récemment un petit roman tout à fait passionnant, qui raconte l’histoire d’une capitale qui a voté à 83% blanc lors d’élections municipales.
Il est vite question de répression, état de siège, attentat organisé par le gouvernement… A lire:
José Saramago, la lucidité.
Tous les pas dans la bonne direction sont bienvenus. La perfection est un concept morbide. Soyons vivants.
Cela fait deux fois que l’on cite cet ouvrage.
Je vais lire l’article.
Merci, iGor.
Quand on a une assurance vie , on ne meurt plus ?
Après c’est fini la mort (sauf exception abrupte): c’était un truc du vivant vivant. On y pense plus.
C’est pour cela que les gens hésitent à prendre une assurance décès : il n’y a plus d’intérêts …
Non, pour pas mourir il faut une assurance mort .
[…] Blog de Paul Jorion » REFUSER DE PARTICIPER SELON LES RÈGLES ACTUELLES, par zéb… […]
Ce que le Zébu préconise, comme le Yéti ou Paul Jorion, c’est une alliance de classes entre les « défavorisés » – on n’emploiera pas ici le terme prolétaire, trop marqué et trop sujet à polémique – et les bourgeois pour réformer et sauver le système.
Ce serait la seule solution puisque les révoltes qui éclatent sont jugés insuffisantes pour mettre en péril ledit système et surtout avancer vers une alternative crédible.
Cette manière de voir parait subjective car pour le Zébu, comme pour d’autres, une révolte devrait se concrétiser RAPIDEMENT par une Révolution, sinon elle ne vaudrait rien, montrerait simplement la force du système en place.
Or c’est plus long et plus complexe que cela. D’abord on ne fait pas de publicité pour les révoltés qui, eux, ont des propositions concrètes à faire. Comment se déroule les tentatives d’autogestion au Kurdistan ? Que veulent vraiment les grévistes chinois ? Au mieux c’est le Yéti ou Paul Jorion qui les évoqueront, sans y accorder, bien sûr, une grande importance.
J’ai déjà dit, sur ce forum que les révoltes d’Afrique du nord et du Moyen-Orient ne sont pas terminées. Car, bien évidemment les problèmes demeurent, ne serait-ce que la faiblesse du niveau de vie de ceux qui ont quand même été le fer de lance desdites révoltes: les salariés ou les chômeurs. Et là, tant que cette question sociale ne sera pas réglée, ou en voie de règlement, on pourra faire toutes les réformes possibles: de nouvelles révoltes éclateront.
Le Zébu remarque bien la sophistication de l’aliénation qui empêche apparemment toute prise de conscience. Mais on peut espérer, que sous les coups de la récession, comme en Argentine lors de la crise de 2001, la société tentera de se réorganiser. Car il faudra bien manger, se vêtir, se loger etc. Et dans ce cas on pourra encore moins attendre « les prochaines élections » et les petits sauveurs que nous proposait récemment le Yéti pour faire quelque chose. La constitution du Parti révolutionnaire – au sens de Marx – ne se fait pas en un jour mais au gré des tentatives et expériences.
@ Nemo3637 :
« une révolte devrait se concrétiser RAPIDEMENT par une Révolution » : à mon sens oui, car sinon c’est le risque de la guerre civile qui s’enclenche ou pire, le chaos.
Mais j’aime bien votre façon de voir. Elle laisse le temps aux transformations en cours d’agir, avec ce côté optimiste qu’elles ne pourront que déboucher.
Sauf que l’histoire a aussi montré, plus que de raison, que si on laisse ces transformations sans débouchés politiques, on part vite en jus de boudin.
Je suis très conscient, par exemple, qu’au Maroc, dont on a très peu parlé, la réforme de la constitution du 1er juillet ne résout rien, notamment quant à la question cruciale de la répartition des richesses.
Le mouvement du 20 février n’a rien pu donner actuellement parce qu’il n’avait rien formalisé, et dans un sens, c’était sa force … et sa faiblesse. Je ne suis pas certain que la tentation sécuritaire, en cas de retour de la question sociale, ne se mette pas en oeuvre par la suite, si d’autres moyens d’exprimer cette question ne sont pas trouvés.
En Tunisie, déjà …
A mon sens, il y a urgence, si l’on veut éviter la dialectique émeutes/répression aveugle.
Poser un cadre d’actions immédiates permettant de mettre à distance cette dialectique n’empêche évidemment pas que les formes d’expression de la question sociale continuent de perdurer par leur vie propre. Mais pour se faire dans de bonnes conditions, autant que cela soit dans un cadre le permettant.
Cordialement.
On ne peut aller « plus vite que la musique » même si cela débouche sur la déception.
Bien sûr qu’il y a urgence ! Mais « l’avant-garde », dispersée, dont vous faites partie, n’est pas encore entendue suffisamment. De toutes façons le peuple, assez raisonnablement, est comme Saint Thomas et ne croit que ce qu’il voit. Les discours ne peuvent donc suffire. Il y en a eu déjà trop.Il manque bien sûr le passage à l’acte où bien sûr le pouvoir nous attend avec un gros gourdin…
Cordialement.
Juste un mot sur les révoltes d’Afrique du nord et du Moyen Orient. Elles montrent aussi un état de la conscience à un moment donné. Ainsi on défile drapeau national en tête. On réclame l’abolition de la dette. On cherche des nouveaux gouvernants sans penser forcément à être soi-même acteur sur le terrain. Tout cela donc sans remettre en cause la société elle-même.
Il n’en est pas de même en Grande Bretagne, où dernièrement les révoltés « aveugles et barbares » n’ont guère arboré le drapeau britannique ! Le caractère de classe de ladite révolte apparait beaucoup plus clairement…
Je suis persuadé qu’une large partie du déficit démocratique des pays comme la France vient du fait que beaucoup de gens intelligents, de gens influents, tiennent et soutiennent les partis sociaux-démocrates comme constituant une alternative politique possible et une source de solutions aux problèmes qui nous sont posés. Lorsque enfin on aura, comme une évidence, fini d’attendre de ces partis ce qu’ils ne sont pas en mesure de – ni autorisés à – produire, alors sera-t-on à même de repenser ensemble des modes de reprise en main démocratique du fonctionnement de nos sociétés.
Je ne pense pas qu’il faille simplement attendre ce dessillement collectif, il me semble qu’il est urgent de l’encourager ardemment.
Les idees comme les analyses et les opinions font leur chemiLeur convergence est evidente.Il ne manque plus qu’une etincelle.Elle se precise.Un federateur?Idem. Renaud Bouchard. Bien a vous.
« Je preférerais ne pas. » Bartleby – Herman Melville
« Bartleby n’est pas le malade, mais le médecin d’une Amérique malade, le medecine-man, le nouveau Christ, ou notre frère à tous. » Gilles Deleuze
Sinon, une piste pour ceux que l’action démange…
http://www.ina.fr/art-et-culture/cinema/video/I05186600/extrait-de-la-grande-lessive-de-jean-pierre-mocky-avec-bourvil.fr.html
Aujourd’hui, il y a plein de gens qui sont contre (contre la pollution, contre la spéculation, contre le nucléaire, …).
Or des gens qui sont « contre » qui se réunissent n’ont aucun moyen d’action. Regardez donc les écolos qui sont incapables de se dire contre la pollution au dioxyde de carbone car étant contre le nucléaire. Dans les deux cas le danger est important.
Avant de se réunir, avant de vouloir agir, il faut savoir ce que l’on veut faire, il faut devenir « pour » !
Pour info, l’appel au boycott est interdit par la loi française :
«les faits de boycott ou de provocation au boycott peuvent s’analyser, selon les espèces, soit en une provocation à la discrimination, soit en une discrimination ayant pour effet d’entraver l’exercice d’une activité économique».
http://www.liberation.fr/politiques/01012303092-il-est-desormais-interdit-de-boycotter
Négatif.
Ce sont les attendus du rapport du procureur général, pas de la circulaire. Celle-ci définie le boycott des produits d’un pays (rapport très certainement au boycott des produits israéliens).
L’AV n’étant pas par définition d’un pays, pas de soucis spécifiques me semble-t-il.
Avant, dans l’ancien autrefois, c’était après la révolte qu’on vous soumettait à la « question ».
Maintenant, c’est avant, et avec votre plein consentement…….
Je n’ai pas de portable, je n’ai plus de bagnole, je n’ai pas d’AV, je n’est pas de femme, je n’est pas de boulot.
J’ai un temps fou pour éviter la folie du temps…….
Il y a mieux que la vie cybernétique.
On ce fait une bouffe ?
zavez un ordinateur et l’electricité quand même.
l’eau courante ? le luxe : l’eau chaude ?
Le gaz, peut-être, histoire de ne pas manger froid si « On se fait une bouffe » ?
Voter « blanc » bien plus significatif que s’abstenir a déjà inspiré le prix Nobel de littérature José Saramago pour son libre « La lucidité ». Une force qui affole le pouvoir en place prêt à tout pour vaincre ce complot venu d’ailleurs. Hélas nous n’en sommes pas là. Quant à imaginer les détenteurs d’AV de retirer leur fonds pour les déposer même temporairement sur des comptes courants non rémunérés, il faudrait qu’une forte majorité de la population comprennent réellement la situation, ses enjeux et pour cela que les grands média traditionnels commencent à les expliquer au lieu de commenter au jour le jour la moindre déclaration des politiques ou le moindre yo yo de la bourse. Nous en sommes encore plus loin. Certes là est la vraie solution d’une révolution démocratique, du peuple souverain qui aurait collectivement la volonté de reprendre son pouvoir mais tout laisse penser qu’il s’agit d’un voeux bien peu réalisable. L’asservissement volontaire avec acceptation de mesures de rigueur pour le plus grand nombre, quelques protestation par ci par là qui n’ébranlent plus les pouvoirs en place, un effondrement un jour ou l’autre du système semblent la voix la plus probable. Suis-je trop pessimiste ?
Non et oui.
« il faudrait qu’une forte majorité de la population comprennent réellement la situation, ses enjeux » : « ne quittez pas, c’est en cours … »
😉
Assurances vie : 1400 miiliards en France
taux de rémunération brut 4,5% ( plutot 4% depuis 2/3 ans)
Fiscalité sur les intérêts si débouclage du contrat :
Âge du contrat Taux Abattement
Moins de 4 ans 35 % (aucun)
Entre 4 à 8 ans 15 % ( aucun)
Plus de 8 ans 7,5 % 4 600 € par an (9 200 € pour un couple marié)
S’ajoute à cette imposition des prélèvements sociaux sur les intérêts (CSG et CRDS de 12,1 % en 2009; 12,3 % en 2011 ) prélevés soit annuellement sur un contrat en euros, soit au moment d’un rachat sur les contrats multisupports (ce qui est plus avantageux).
Avec une inflation de 2 à 3% par an, l’assurance-vie n’est qu’un placement qui ne permet de ne pas perdre de pouvoir d’achat sur l’épargne réalisée.
Exactement il se trompe d’une guerre, ce fut un placement intéressant, ce n’est plus le cas, c’est juste un produit qui permet de faire travailler une partie de la population, c’est tout.
Et c’est un produit Madoff, parce que pour déboucler il faut des acheteurs en face sinon la compagnie d’assurance coule aussi si tout le monde sort en même temps.
Quoique peut être on peut demander aussi à la BCE de racheter ??? mdr
T’a qu’à croire …
Va raconter ça à l’Etat, pour ses oblig, il va être MDR, c’est sûr …
Que ce soit du madoff, je le sais et de plus en plus de monde le savent.
SAUF que, pendant ce temps là, le système CONTINUE de fonctionner sur cette base, y compris socialement : 24 millons d’AV-ssurés, mon lapin …
Ce mécanisme d’enfermement du salarié dans la logique des marchés avait été magistralement démontré par F. Lordon au moment du vote de la « réforme » des retraites par répartition qui se réduisant comme une peau de chagrin poussent les salariés à se reporter sur la retraite par capitalisation , à savoir assurance-vie, ou encore fonds de pension comme on l’appelle outre-Atlantique .
La question est parfaitement à l’ordre du jour, il ne faut pas en douter : les politiques » de rigueur » annoncées par le gouvernement vont une nouvelle fois s’attaquer au recul de l’âge de la retraite, suivant ainsi les recommandations du FMI à notre pays d’il y a quelques jours
Extraits :
« Mais il y a par-dessus tout que le salariat désormais – et à son corps défendant – mouillé jusqu’aux yeux dans la logique des marchés voit se fermer toute possibilité d’entrer frontalement en conflit avec la finance pourtant l’instance de toutes ses oppressions. Gageons qu’ainsi caparaçonnés de l’indestructible alibi des pensions, spéculation, plus-values et bonus vont devenir autrement plus faciles à défendre que par les anciennes contorsions qui devaient sans cesse inventer de nouvelles histoires racontant les bénéfices pour la croissance de la libéralisation financière. A tous les amis de la mondialisation qui ont vécu pendant trois décennies sur le maigre viatique argumentatif de la « compétitivité » pour opposer une fin de non-recevoir à toutes les demandes de progrès social, ne sera-t-il pas mille fois plus aisé désormais de renvoyer dans les cordes le moindre projet de desserrer l’emprise de la finance en y voyant un attentat à la retraite des vieux ? Et – ce sera le pire – non sans raison. (….) »
« Voilà donc le simplissime secret de ce qu’on pourrait appeler l’économie politique de la financiarisation : à quoi la finance carbure-t-elle en effet sinon… à l’épargne ? Et d’où viendra majoritairement l’épargne une fois les masses énormes des pensions jetées dans la bataille sinon… des salariés eux-mêmes ? Collectivement opprimés à leur frais comme salariés alors qu’ils essayent tous de défendre individuellement leurs intérêts comme pensionnés ! N’est-ce pas là manœuvre d’une suprême rouerie ? – et l’on comprend qu’Henri de Castries se morde l’intérieur des joues pour ne pas hurler de jouissance. La grande, l’immense intelligence stratégique du capital financier c’est de s’être retiré du rapport d’antagonisme frontal pour laisser se refermer sur elle-même la boucle salariale-épargnante et n’apparaître plus que comme un « simple » intermédiaire. Evidemment c’est le « modeste intermédiaire » qui organise tout le jeu, se branche sur sa circulation et se goinfre au passage, mais rien n’est plus simple que de renvoyer les éventuels récalcitrants à la contradiction objective des mandants fracturés, salariés sur-exploités par les pensionnés, pensionnés menacés par les salariés. Sitôt poussé cet ultime, et en fait décisif, verrou de la retraite financiarisée, quel espace resterait-il à des propositions de « réduction de la finance », comment seulement envisager une mesure comme le SLAM dont la finalité est précisément de limiter par voie réglementaire et fiscale la rémunération des actionnaires quand, en bout de ligne, les actionnaires sont les futurs pensionnés ? »
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Bizarrement, lorsque je penche la tête hors de ma fenêtre, je n’entends plus que des voix étrangères dans la cours d’immeuble, j’habite dans le 18è. A la poste pareil, je ne sais même pas, il faudrait apprendre une 12aines de langues sans doute pour communiquer. Le monde entier semble refluer vers la France.
Enfin bon… j’arrête là parce que les cris d’enfants me rendent dingue. Ils ont réussi à me faire détester les enfants. Cris aberrants, qui n’enchantent que leurs parents, et encore. Cervelles d’enfants, qui poussent de grand hurlements, hébergés dans l’hôtel d’à côté. Pleurs, cris, et vagissements.
Non seulement il y a un chaos économique mais..
« Bizarrement, lorsque je penche la tête hors de ma fenêtre… » T’as essayé de pencher le reste?…
ben alors liszfr, je croyais qu’il n’y avait qu’à *Bruxelles que le brassage polyglotte existait !! et que Paris était fade, ennuyeux, ringard !…
liszfr : « asomate que te entero » ben oui, les enfants, ça crie ! ne pas confondre môme et momies ! mais au XIX° siècle aussi ! les enfants des gueux n’allaient point au Parc, ils jouaient dans la rue, avec des toupies, des bouchons qui circulaient dans le caniveau …
etc …et même au XX°siècle !
*ah, oui, il s’agissait d’alliance « upper class » de l’UE ! c’est pas pareil !
Au moins l’appel de Cantona avait pour lui le mérite de la simplicité, il s’adressait directement au peuple et l’invitait à passer à l’action en désignant très clairement la cible, mais comme vous le dites :
« Mais comment dépasser un système où toute action d’opposition pourrait conduire à une ‘mutilation’ (‘auto-mutilation’, en fait) personnelle et collective ? »
Résultat : le jour J rien n’arriva.
Ce que vous proposez, la fermeture des AV, revient au même, mais moins violemment (du coup c’est moins drôle !) : à une auto-mutilation des épargnants. Il ne s’agit pas seulement d’une opération de non-participation, il faudrait que la majorité des épargnants passent à l’action rapidement en fermant leur AV. La non-participation concerne plutôt les nouveaux entrant dans le système, mais ceux-là s’intéressent plus à l’arrivée prochaine de l’iPhone 5e du nom qu’à la crise, du moins tant qu’ils peuvent trouver à travailler contre salaire…
Rien ne se passera donc en ce qui concerne les AV.
Au fait, le blog de Paul Jorion, c’est combien de divisions ?
Pour ma part je prendrai mon mal en patience, le système financier occidental ayant acquis une vitesse de descente suffisante pour ne plus pouvoir redresser avant de s’écraser au sol (et là ça va morfler)… La posture D ne fait plus aucun doute, mais il me semble que cela a déjà été dit.
Parlons plutôt du jour d’après !
Le jour d’après, on aura du mal à en parler, car le système se cassera sur … nos gueules.
Est-ce cela que l’on souhaite ?
Refus de participation ?
Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé mercredi que son gouvernement allait nationaliser l’ensemble de l’industrie de l’or, des mines aux usines de transformation.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2011/08/17/009-venezuela-nationalisation-or.shtml
En réfléchissant à l’assurance-vie, on doit évoquer ce qui est en gros son alternative :
La retraite par répartition, qui évite de capitaliser plus que la simple trésorerie, en principe.
Faire revenir à l’individu le poids de son futur sans le mutualiser autrement que sur un marché financier est un moyen sûr de créer du flux, des capitaux flottants, de la spéculation sur ces flux et capitaux.
Cela d’autant plus que l’on ne sait littéralement pas quoi produire d’utile au niveau de vie actuel des classes moyennes occidentales : plus de ponts ou d’autoroutes ? d’écrans ? de 3D ? pas de quoi sublimer davantage, vraiment.
Et rendre le métro vivable aux heures de pointes et fréquents aux heures creuses, ce n’est plus possible si simplement, le système matériel est en saturation sur ces choses là, le dépasser couterait très cher (doublement des lignes de métro ?).
Je reprendrais donc la problématique de zébu en demandant : sur quel collectif pouvons nous « sublimer » quelque chose ? On retrouve alors sur ce thème le discours de Jacques Généreux sur la dissociété (cf La Grande Régression par exemple) et les « liens qui libèrent » : c’est dans la partage de savoir-faire et de savoir-vivre que se trouvent les germes de la sublimation.
Ce qui est plus difficile est de voir comment le néolibéralisme a parsemé notre sphère matérielle et intellectuelle de références qui désubliment sous des prétextes divers et variés. Tel le Hard Discount (qui s’est bcp répandu en Allemagne) ou les caisses automatiques.
L’Assurance-Vie visée par Zébu est-elle le point d’attaque le plus faible ? Peut-être mais à condition de lui donner une contrepartie, l’assurance de vivre dignement, le droit aux liens (qui libèrent) et à la libération de la calculabilité généralisée.
Le drame de notre cognition, c’est en effet que le chiffre est universel, qu’il se prête donc comme équivalent de tout, et qu’on va en profiter d’autant plus que les engrenages en silicium nous y aident formidablement.
Certes mille autre choses sont issues de notre maitrise des chiffres : des avions, des imprimeries, des médicaments, des écrans, des wikitrucmuche,
Mais on n’a jamais su avec les chiffres donner un équivalent au savoir-faire, un équivalent au savoir-vivre, en faire émerger la pratique et les soins (ne dite pas « care, svp, pas plus que « gouvernance », pouah !) qui les accompagne, moduler nos capacités empathiques pour ce faire.
La guerre à l’assurance-vie, donc pourquoi pas, mais pour réinvestir et transformer les actes de notre vie quotidienne en modeste célébration en chacun d’entre nous de l’humain et du soin des choses qu’il peut exercer, soin incommensurable et incalculable.
Retraite par répartition, et vie « par répartition », donc.
@ Timiota :
Belle analyse sur le cognitif (et Généreux, La Dissociété) …
« L’Assurance-Vie visée par Zébu est-elle le point d’attaque le plus faible ? Peut-être mais à condition de lui donner une contrepartie, l’assurance de vivre dignement, le droit aux liens (qui libèrent) et à la libération de la calculabilité généralisée. »
La contre-partie, c’est celle justement de ne pas devenir/rester un prédateur pour quelques dollars de plus. Côté individuel.
Côté collectif, la réaffirmation que le politique est le seul moyen d’exposer les conflits et de les réguler pacifiquement.
La vie par répartition : l’intégration de l’autre dans l’équation ? (concept de la formation des prix d’Aristote).
Merci Zébu
Et un petit lien sur la « désexcellence » , un analogue aux contreparties dont je parle, proposé par un universitaire de l’ULB de Bruxelles : La desexcellence par Olivier P. Gosselain.
Et une réflexion sur la SlowScience, de très haute tenue.
« Retraite par répartition, et vie « par répartition », donc. »
Fonder une famille, avoir des enfants quoi. J’ ai bon ?
Ou fonder un kibboutz
Ou fonder un entre les deux
encore un « y-a-ka faut-kon »
mais quand paraitra un billet intitulé « Cantona avait raison« , ou la mailleure facon de faire s´effondrer le système est d´en retirer TOUS ses sous ? Y compris pour les classes moyennes et leur assurance-vie et PEA et PEL livret A ?
avant que le système s’écroule …. il reste peu de temps, j’ai lu ça dans le fil
je n’arrive pas à me représenter la forme que cela prendra
imaginez que la pire situation se réalise. l’économie s’effondre, y a plus d’argent.
qu’advient il ?
que les gentils indignés soient organisés comme ceci ou comme cela
qu’advient il ?
ce que je veux dire c’est qu’on est si nombreux que l’on ne survit que grâce à toute l’infrastructure qui tourne parce que les gens sont payés pour que ça fonctionne.
plus d’argent.
plus d’approvisionnement en bouffe, en essence, en électricité, plus de communications, plus de structures de soins etc. etc.
ça va tourner violent grave
et oui, c’était aussi cela,dont on veut nous priver, pour privatiser : ça va être du joli ! sans cela, c’est la loi de la jungle assurée : justement la loi de la jungle, c’est ce qu’ils aiment les profiteurs-prédateurs !
: garder ce qui est fondamental dans la structure pour que les besoins fondamentaux puissent être assurés : par ex. les fonctionnaires « utiles » : santé, éducation, approvisionnement (+ tickets de rationnement), ramassage des poubelles, curage et entretien des égouts, eau potable …= économie de guerre, économique la guerre, d’ailleurs .
attention : « bas » métiers, méprisés chez les salonnards, mal rémunérés, ces métiers, et les plus indispensables à la vie ! (quasi des « intouchables », depuis que la bling-blinguerie règne)
Question bête.
Le livret A est limité à 15000€, si je me souviens bien. Comment font ceux qui ont plus de 15000€ ? Au hasard, 50000€, dont 15000 sur un livret A, le reste sur une AV. On ne peut posséder qu’un seul livret A, et même celui de la conjointe n’y suffira pas, si on veut fermer son AV.
Par ailleurs, rien n’empêchera le gouvernement de transformer les missions du livret A s’il voit que ceux se remplissent…
@ Contempteur
Vous placez l’excédent sur votre compte bancaire, dépôt à vue. Ou bien sur un compte épargne classique, qui n’est pas limité au niveau du montant.
Sur un compte à vue, c’est encore la banque qui est gagnante :!!! riche idée
Les « compte épargne classiques » sont limités en général – le PEL.. le LDD, le CEL et le LEP le sont – et leurs actifs servent à produire pas forcément du « social », comme le livret A. Donc, ça ne résout rien ton plan. On continue à phosphorer…
On peut même transformer son AV en assurance décès, sauf que … c’est évidemment pas pareil.
Rapport à … l’intérêt.
Ou même faire des donations de son vivant (ce qui permettrait, aussi, de faire circuler la richesse entre générations, maintenant, pas après la mort). Largement exonéré.
Bref, pas mal de possibilités …
oui, zebu,
mais là vous parlez de sommes astronomiques ( chères au vigneron ) : si on a 150 000 € sur une A.V. – je crois que c’était la somme citée sur un autre fil, c’est que l’on a déjà un appartement ou une maison, voire une résidence secondaire ! sinon, cela n’a aucun sens !
ces gens là – dont le patrimoine est déjà fort conséquent [ sauf éclatement de la bulle immobiliaire: ça, ce serait jouissif !] ne sont pas prêt de lâcher le morceau A.V. …s’ils ne sont pas, de plus, déjà au paradis !
Ce sont les vrais riches qu’il faut convaincre …( il y en a certainement sur ce blog )
Je me souviens d’une conseillère bancaire, il y a x années, à qui je disais « mais, les gens riches ne doivent pas avoir de Livret A ! » : éclat de rire : ils en ont tous, et bien remplis » ( je crois qu’à une époque, il n’y avait pas de limites de dépots ?? à vérifier !
Bravo, Zebu, pour cette brillante démonstration. Si, si, j’en suis tout ébaubi.
Une campagne de diffusion bien menée et bien relayée peut créer à elle-seule un effet d’emballement tout à fait bénéfique à votre proposition. En effet, il suffit de dire ce qui va se passer pour qu’un certain nb d’entre nous réalisent que les rémunérations des AV ne sont plus ce qu’elles furent, loin de là. Ensuite, c’est la baisse qui s’amorce et, avec elle, la fermeture des AV en accéléré. Je prends.
PS: faut faire le truc assez vite pour éviter que l’état ne reporte sur l’épargne réglementé les ponctions fiscales opérées sur les AV. L’état peut tout quand il est aux abois (Cf. Napoléon, etc.)
PPS: je suis plus mitigé sur l’abstention aux votes car nos systèmes politiques s’en accommodent
finalement déjà assez bien. Ils sont rodés en quelque sorte. Mais bon, on peut toujours espérer et il n’y a guère d’autre moyen.
« pour qu’un certain nb d’entre nous réalisent que les rémunérations des AV ne sont plus ce qu’elles furent » : c’est déjà le cas.
🙂
La naïveté (pour rester poli) est vraiment sans limites.
Comment pouvez-vous penser un seul instant que l’abstention puisse être un moyen de pression politique ? Qu’en auront-ils à faire les Sarkozy ou Le Pen que 60 % ou 70 % des inscrits ne soient pas venus voter (ou aient mis un bulletin blanc dans l’urne) puisque d’une manière ou d’une autre une majorité se sera exprimée. Et croyez bien que cette majorité sera à coup sûr constituée des gens qui ont intérêt à ce que le système actuel continue d’exister. Eux auront oublié d’être cons et se seront exprimés.
Dîtes plutôt simplement que vous vous sentez totalement impuissant face à la situation actuelle et que vous n’avez pas envie de bouger vos fesses pour que les choses changent, mais ne faites pas le jeu du pouvoir en faisant la promotion d’idées foireuses à souhait (les poules pondront des œufs mayonnaise avant que vous n’ayez réussi à convaincre une masse significative de déposants de transférer leur assurance-vie vers un compte non rémunéré pour faire plier le système, que cela vous plaise ou pas, et croyez-moi, je ne vous dis pas ça par opposition à cet acte puisque c’est ce que viens de faire à titre personnel aujourd’hui même, mais dans le seul but de récupérer mes 1000 euros avant qu’ils n’aient trop fondu).
Quant à l’abstention, ne comptez pas un seul instant sur moi, je préfère l’action à la démission.
Tel est mon avis, et je le partage plus que jamais.
A l’unanimité de vous-même et après auto-concertation ?
Plus sérieusement, cet appel est une action en soi. Appelez ça l’action par l’inaction si ça vous convient mieux philosophiquement. Les contributeurs de ce blog font bouger les choses plus que vous ne semblez le penser.
Oui bien sûr et je me réunis tous les soirs après le turbin en assemblée générale pour prendre des décisions qui n’intéressent que moi-même à l’exclusion de tout autre.
Encore plus sérieusement : ce post est un lavabo.
Parfaitement Philippe. Pensez à vous essuyer les mains !
Quelle innocence de croire que les urnes aient jamais fait une révolution.
Jamais, nulle part…
Pire: les grandes avancées sont dues seulement à un rapport de force,
pas aux urnes, qu’il s’agisse de 36, 45 ou 68.
Les urnes sont là pour vous inciter à l’inaction, à la soumission, et au verbiage.
@ Charles A. 18 août 2011 à 08:08
Vous écrivez : »Quelle innocence de croire que les urnes aient jamais fait une révolution.
Jamais, nulle part… »
Si, il y a eu des révolutions en douceur ces dernières décennies ! Les élections vérifiées en RDA, en mai 1989, qui ont décrédibilisé les officiels ayant annoncé des chiffres truqués, les référendums en Islande dont la presse a si peu parlé, par exemple.
On peut aussi peut-être aller voir ce qui se passe en Amérique latine, en Colombie, au Vénézuela, au Pérou. On trouve de larges extraits du programme du nouveau président péruvien dans la dernière partie du post de Mélenchon en date du 14 août 2011 :http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/08/14/un-devoir-de-resistance-intellectuelle/
En voici la fin :
« « La corruption est pour nous un élément qui affaiblit à l’État et affecte son développement. C’est, par conséquent, un problème de sécurité. En ce sens, je défends l’imprescriptibilité des infractions de corruption attaquant l’État et la déclaration d’inhabilité à perpétuité d’exercer toute fonction publique pour leurs auteurs ou complices; je propose la suppression des peines conditionnelles des condamnations pour corruption afin que la détention soit accomplie effectivement ; et je défends la suppression des revenus pénitentiaires dans les cas de corruption.(…) »
Une bonne leçon pour nos politiques, n’est-ce pas ?
Il conclut :
« À mes partisans je demande responsabilité, loyauté, sacrifice, intelligence et honnêteté. J’appelle l’opposition à la responsabilité. Je lui demande d’être vigilant et que depuis sa position, elle respecte aussi la décision des urnes, sa position et la nôtre. En terminant ce message je réitère que je suis un soldat de la démocratie. »
« Le candidat de la gauche, Ollanta Humala a été élu président du Pérou le 5 juin dernier dans un silence médiatique européen très significatif. »
« L’honnête homme » d’aujourd’hui s’informe ailleurs que dans les médias dominants.
Mais je n’ai jamais dit et encore moins pensé que le fait de voter était un acte révolutionnaire. Où avez-vous pris ça ?
Je pense simplement que voter est un acte et s’abstenir de voter un non-acte, pire une grave erreur. On peut déplorer qu’il n’en soit pas autrement, je l’admets, mais tel est bien le cas : le fait de s’abstenir ou de voter blanc n’est pas considéré comme l’expression d’un suffrage, donc tout le monde s’en tape au final (je parle bien sûr de ceux qui nous dominent).
Maintenant si vous voulez faire la révolution, et je pense qu’il faudra bien y arriver un jour où l’autre, il ne faudra pas se contenter d’appels de cet ordre (abstention), mais s’impliquer par des actes concrets et laisser tomber les concepts aussi foireux que « l’action par l’inaction ». Quand je lis des choses pareilles, surtout sur ce blog, j’ai la désagréable sensation de me retrouver dans un cauchemar.
Vous parlez de verbiage, ce billet de Zébu me paraît en être l’exemple parfait.
« Vous parlez de verbiage, ce billet de Zébu me paraît en être l’exemple parfait. »
Commence à me plaire celui-là …
Où ai-je dis que je pronais l’inaction ? Qu’elle était inutile ? Mais bien que pour l’instant les méthodes d’action engagées ne rendaient rien. Point.
Quand à votre méthode d’action, si elle se résume à voter, je rigole : bel exemple de transformation par l’acte électif, s’il en est, depuis 30 ans …
PS : aller voter blanc ou nul est une action. Qu’elle ne soit pas reconnue est un autre problème.
@ Alain V:
Excellente démonstration: dans aucun des cas cité
(RDA,Islande, Vénézuéla et Pérou) il n’y a eu de révolution.
Sauf bien sur à considérer que poursuivre l’exploitation sous d’autres mots
et avec d’autres moyens est une révolution.
C’est là précisément la tactique d’enfumage des vieux mitterrandiens
pour 2012 promettant comme leur maitre florentin de « changer la vie »
ou la « révolution par les urnes » pour seulement retourner à la gamelle.
@ Philippe :
« puisque d’une manière ou d’une autre une majorité se sera exprimée. » : certes, mais pas forcément la leur et certainement de manière plus compliquée que ce qu’ils en attendaient.
Vous oubliez un ‘truc’, bénin en politique : la légitimité. Surtout en période de crise. Aucun gouvernant ne voudra accéder au pouvoir, sauf à viser la dictature, sans un minimum de légitimité politique acquise lors des élections. Pour quelle raison ? Tout simplement parce qu’en son absence (ou en sa déficience), n’importe quel mouvement social de ‘troisième tour’ visera là où ça fait mal : l’absence de légitimité …
Comprenez mieux maintenant, pourquoi lors des dernières élections (locales, imaginez pour des élections nationales …) les partis politiques (sauf le FN) s’inquiétaient tant de l’abstention ?
« puisque c’est ce que viens de faire à titre personnel aujourd’hui même » : dites vous bien que ce que vous faites ‘à titre personnel’, beaucoup le font en ce moment, dans un réflexe logique de protection de leur épargne.
Il suffit tout simplement qu’à ce titre ‘personnel’ vous y ajoutiez un ‘titre’ collectif …
@ Zébu
Ah bon ? L’abstention les inquiète quand même ? Peut-être, et tant mieux alors.
Mais il me semble que vous parlez de l’abstention comme d’un acte politique, donc pensé et concerté, je persiste à penser qu’il n’en est rien pour la majorité des non-votants. Ce que j’observe autour de moi, c’est un simple et dangereux détachement de la politique, dans mon entourage ceux qui parlent de s’abstenir en arrivent là par dégoût ou ignorance du sujet : « la politique, ça me prend la tête ! Tous pareils, qu’ils aillent se faire… », et non pas par réflexion ni souci de construire un système plus sain. Bref, rien de bien bon là-dedans…
Quant à encourager cela en leur faisant croire que par cette démission ils mènent une action révolutionnaire, je persiste à penser qu’il s’agit d’une grossière erreur.
J’ai intégré le post de Daniel (plus bas) sur l’absence d’action de l’abstention.
Il me semble donc qu’effectivement, il serait plus sain de prôner le vote blanc ou nul et l’inscription sur les listes électorales.
Ne serai-ce qu’au cas où justement les propositions seraient intégrées par les partis et que l’on voudrait ensuite voter pour mais que l’on ne serait pas inscrit …
Mieux comme ça ?
@ Zébu
Heureux de vous plaire…
Relisez bien mon post, quand je parlais de ‘l’action par l’inaction », je ne m’adressais pas directement à vous, je faisais référence à la réponse que m’a faite Julien Alexandre :
« Plus sérieusement, cet appel est une action en soi. Appelez ça l’action par l’inaction si ça vous convient mieux philosophiquement.”
Il n’empêche que je considère bien l’abstention, mais aussi le vote blanc comme « un coup d’épée dans l’eau ». Les arguments développés sur ce billet et ses commentaires n’arrivent pas à me convaincre du contraire.
J’arrête là ma participation à cette discussion, évoluer dans la quatrième dimension ne me paraît apporter grand chose de constructif à notre quotidien.
J’ai sensation que tout le système financier, que toute cette architecture,cette construction a pour but la captation des matières premières et autres richesses, tant au niveau de la forte oppression induite incluant les profits colossaux dont les av seraient alors, effectivement, l’engagement , l’intégration , l’adoubement, du « commun des mortels » au système, .
A mon sens seul le revenu inconditionnel de vie permettrait de changer les rapports entre les humains , dans le travail, dans la vie, partout quoi.Je trouve que cette idée de ce revenu est l’idée, personnellement..
Désolé de vous contredire Zébu, mais il me semble que votre texte ne porte pas sur le refus de participer aux règles actuelles. Il montre plutôt une stratégie coordonnée de subversion de ces règles, puisque vous finissez par une vision programmatique de transformation raisonnée du système financier. Vous montrez qu’on peut en jouer mais à mon avis il s’agit pour l’essentiel de s’y conformer.
Je contesterai également votre présupposé, selon lequel les indignés ou autres mouvements n’arrivent à rien. Les exemples contraires abondent en Amérique latine : Argentine en2002 contre le FMI, Ollanta Humala tout récemment, mouvements des paysans sans terre, Evo Morales, Hugo Chavez. Ce qui compte, et il faut le marteler, c’est que mouvement populaire débouche sur l’action politique. La raison pour laquelle les mouvements des indignés piétinent, c’est qu’ils ne rencontrent pas de débouché politique.En ce sens, il n’y a pas de contrainte structurellement liée à cette crise. Politiquement, mai 68 n’a débouché sur rien dans l’immédiat, si ce n’est sur une assemblée à droite comme jamais. Seulement, 13 ans plus tard, la gauche passait, le temps que le débouché politique surgisse.
Sans attendre 13 ans,dans le cadre de nos institutions démocratiques, on peut envisager 2 hypothèses ( non exhaustives ou exclusives) :
– l’UMP au pouvoir met en place tout de suite les mesures nécessaires pour contrer la crise. Je n’ai aucune volonté d’être méchant, mais depuis 4 ans que cela dure, je ne vois pas pourquoi nos élus de droite s’y mettraient maintenant. Comment changer le paradigme dérégulateur de toute une carrière politique ?
– Élections présidentielles prochaines. Alors, la question est la suivante : disposons nous d’un débouché politique susceptible de gouverner le pays et d’agir au niveau international pour rompre avec une finance mortifère. Je laisse la question en l’état mais moi j’ai choisi mon camp.
Pour finir, je voudrais prendre un exemple de ce qui a été à une époque un réel refus de participer aux règles. Lors de la christianisation de l’Empire romain, les chrétiens ont refusé de faire partie de l’armée. Après tout, tu ne tueras point, non ? Là où est le hic, c’est que l’Empire tenait par le droit et l’armée. Or, l’affaiblissement de l’armée est une des raisons de la désintégration de l’Empire romain…
@ Axel 18 août 2011 à 02:45
Comment ne pas vous donner raison ?
Trois ans déjà depuis 2008. La déflagration n’arrive pas, mais les idées font leur chemin.
Il s’agit de convaincre par tous les moyens, y compris par la voie politique. Proposer des solutions extrêmes, ça fait plaisir, ça soulage. Mais ça fait peu avancer les idées. Il faut prévoir des étapes du changement, même si on ne peut pas exclure l’effondrement brutal du système. Quelles étapes pour reconstruire ensuite une société qui fonctionne ?
@ Axel :
Vous ne contredisez pas, vous abondez dans mon sens, puisque j’ai précisé concernant les méthodes jusqu’alors utilisées ‘jusqu’à maintenant’ …
On peut laisser la durée aux transformations. Sauf que la durée, on ne l’a plus.
« Vous montrez qu’on peut en jouer mais à mon avis il s’agit pour l’essentiel de s’y conformer. » : oui et non. Ne pas participer, c’est ne pas donner prise mais effectivement, c’est jouer de cette absence et s’appuyer sur les mécanismes où vous en êtes absent pour produire des effets.
Mais ce n’est pas s’y conformer, au contraire : l’objet est bien de transformer les règles (la non participation est liée à l’absence des 3 points de réformes, ces 3 points acceptés, vous n’avez plus les mêmes règles).
« disposons nous d’un débouché politique susceptible de gouverner le pays et d’agir au niveau international pour rompre avec une finance mortifère » : actuellement, non. Sauf à vouloir le retour au Franc et le capitalisme national du FN.
Le PG, bien qu’ayant des propositions qui vont dans le bon sens, ne modifie pas fondamentalement non plus les règles (cf. la monnaie, par exemple, et le retour à la nationalisation).
N’est-il pas surprenant qu’un modérateur puisse écrire cela :
Julien Alexandre
18 août 2011 à 01:31
@ Contempteur
Vous placez l’excédent sur votre compte bancaire, dépôt à vue. Ou bien sur un compte épargne classique, qui n’est pas limité au niveau du montant.
Alors que le taulier écrit cela dans sa page d’accueil :
La période présente est une période de grande incertitude financière. Certains commentateurs mentionnent dans leurs interventions consulter le blog de Paul Jorion à la recherche d’informations relatives à la manière de gérer au mieux leurs économies. Je précise à leur intention que le blog de Paul Jorion est consacré à une réflexion générale sur les questions du monde contemporain et n’aborde les questions financières – parmi une multitude d’autres – que sous ce seul angle. Quiconque prend dès lors une décision d’ordre financier en fonction de ce qu’il a pu lire ici sous la plume du blogueur ou de ses lecteurs, le fait sous sa seule responsabilité.
L’angle choisi par le taulier pour aborder les questions du monde contemporain permet-il à un modérateur de conseiller tel ou tel placement ?
Et ce com sera-t-il publié, ou censuré par le même modérateur ?
C’est en effet très surprenant ! Je l’en informe immédiatement dans l’espoir qu’il prendra des sanctions à l’encontre de ce malotru !
Plus sérieusement, je répondais à une question de faisabilité en lien avec le billet. Quant à avancer l’idée de laisser son argent végéter sur un compte à vue qui ne rapporte précisément pas d’intérêts, vous conviendrez qu’il s’agit d’un drôle de « conseil financier » pour « protéger ses petites économies » 😉
Ah, et j’adore les commentateurs qui se sentent obligés de jouer la carte du « pas cap de publier mon brûlot » ! En général, je me débrouille pour leur donner tort, la preuve 😉
Le problème à la base n’est-ce pas l’avidité intrinsèque de l’homme qui le pousse à scier la branche sur laquelle il est assis. Cette avidité est-elle culturelle, naturelle? Elle est orientée vers l’avoir substitut à l’être mais qu’est-ce l’être? C’est être ce que l’on doit naturellement donc culturellement être. L’avoir est une projection fantasmée de l’être dans le désir insatisfait pas nature. Le désir n’est pas en cause, il signifie le manque d’être. Le corps a besoin de pain, l’esprit a besoin de réponses qui le satisfasse. L’avoir est fausse réponse, une aporie, un cul de sac métaphysique. Moralité le poète a toujours raison qui voit au-delà des choses, c’est le cas de l’enfant et du fou et ce n’est pas le cas du bourgeois amoureux de sa cassette qui n’aime pas le poète, réduit l’enfant, contraint l’ado., et enferme le fou et se méfie de la femme sorcière de nature. À sa façon le bourgeois voit au-delà en eux.
Est-ce un choix? Une nécessité? La question se pose depuis le début de l’humanité, à savoir la perte de l’instinct, le début du choix, du doute. Peut-être que la réponse pour la survie de l’espèce n’a jamais été aussi urgente. Il est hors de question de retrouver l’innocence sinon dans sa vente à l’encan sur des marchés devenus hors contrôle. Peut-être que l’être c’est l’innocence et l’avoir cette innocence perdue et réifiée dans l’Objet qui les contient tous. L’économiste serait-il un alchimiste devenu fou en ce qu’il transforme l’or de l’être en m. de l’avoir. « Voulant jeter son diable il se jette avec lui dans la soue » nous dit le Zarathoustra de Nietzsche. Peut-être est-ce là une nécessité si on veut retrouver l’or perdu que de s’immiscer dans ce sabbat au risque d’y perdre son âme. Mais n’est-ce pas elle que l’on recherche après tout. Et il semble que cela devienne urgent vu que dans la maison commune, ça sent de plus en plus le roussi depuis que les économistes sont aux fourneaux. L’histoire consisterait donc à trouver un bon cuisinier, la perle rare, et on en a fait ! Dès en toges, dès en uniformes, dès en costumes trois pièces, certains de véritables poisons plus ou moins radicaux. Et si chacun apprenait la cuisine, s’empoisonnant lui-même nous dit l’utopiste. A bas la cuisine ! s’écrie l’anarchiste. Le scientiste suit la recette parfaitement et le résultat n’est guère appétant. Platon rêvait d’un philosophe. Peut-être Epicure, il cultive son jardin, Un détail plutôt rassurant. Pensons ici à Candide de Voltaire.
@ Mariée Verte en Bretagne :
« Pour peser, infléchir le cours des choses, il faut être organisé. Une confédération syndicale qui regroupe 2000000 de salariés, c’est tout autre chose… »
C’est pour cette phrase que je disais « Bravo ». Mon syndicat demande plus de 250 Euros de cotisation. Ca fait mal, mais en retirant ce que j’ai en A-V, il y a moyen d’y arriver.
@ DidierF
17 août 2011 à 21:40
@
Mariée verte en Bretagne,
» common decency » = ?
Désolé, je ne suis pas assez cultivé. Et si vous vous exprimiez pour être compris par tous ceux qui sont moins cultivés que vous et qu’il s’agit de convaincre ?
George Orwell et le socialisme populaire – Marianne
Merci pour ce lien Fujisan . » la décence commune et ordinaire, … cette manière de prendre soin des autres sans vouloir les exploiter ou les dominer qui – selon moi – constitue une sorte d’éthique minimale de la vie quotidienne. »
déjà tout un programme …