Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il y a des matins – j’ai déjà malheureusement eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises – où j’aimerais me tromper un peu plus souvent. Je ne parle pas seulement de la Bourse bien entendu, je pense aussi à Londres et, depuis hier soir, à l’Angleterre en général.
On me pose bien évidemment la question ces jours-ci : « D’où vous vient cette capacité à prévoir juste ? »
La réponse, il me semble, c’est le « principe du Père Noël » dont parlait Lacan. Ou plutôt son inverse dans mon cas : le fait que je ne croie pas au Père Noël.
Plus spécifiquement, je ne crois ni à l’autorégulation en matière de finance : que tout s’arrange automatiquement, à condition qu’on empêche l’État de montrer son vilain nez, ni aux cycles économiques : que les vaches grasses sont déjà là à piaffer au fond du pré quand les vaches maigres se pressent au-devant de la clôture.
Il n’y a pas d’autorégulation en finance : bien au contraire, les processus ont une disposition à l’emballement, parce que la machine est trop compliquée et que les spéculateurs gagnent de l’argent en encourageant des tendances, à la baisse aussi bien qu’à la hausse.
Il n’y a pas non plus de cycles en économie : il y a des catastrophes, suivies de tentatives désespérées de rétablissement, qui réussissent souvent, mais pas nécessairement. Les articles qui tentent de vous prouver qu’il existe des cycles en économie sont tous fâchés avec l’arithmétique élémentaire.
C’est peut-être triste à dire, mais si on veut que les choses s’arrangent, il faut s’en occuper soi-même. Le Père Noël, c’est bon pour les enfants. Et encore, même là, c’est limite.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
162 réponses à “LE PÈRE NOÊL N’EXISTE PAS !”
Stendhal :
» Il comprit que le plus grand plaisir qu’il pût faire à ce serviteur fidèle ce serait de corriger les fautes d’orthographe de ses sonnets.
– On se moque de moi quand je prête mon cahier, disait Ludovic ; mais si Votre Excellence daignait me dicter l’orthographe des mots lettre à lettre, les envieux ne sauraient plus que dire : l’orthographe ne fait pas le génie. «
Moi non plus je ne crois pas au Pére-Noel .
Sur les cycles , y a simplisme dans ce billet . L’existence du Kondratiev ne signifie pas que vous
étes , en tant que nation par ex , de la féte au moment où le printemps revient . Vous en étes si
vous avez fait ce qu’il faut , sinon vous n’en étes pas . Et il se trouve justement que ces cycles
s’accompagnent de changement de pouvoir .
Avec le 1er cycle de Kondratiev la puissance passe de la France à l’Angleterre , de la noblesse
Française aux capitalistes Anglais . Avec le 2e des capitalistes Anglais aux trusts US et il est clair
que c’est justement du fait que les anciens détenteurs du pouvoir se sont reposés sur leurs
lauriers …
Sur France inter, on n’interview bien évidemment pas les émeutiers anglais.
Il faut ramener l’ordre à tout prix, comme en Syrie, ou presque.
C’est de la criminalité pure et simple disent-ils.
Emeutes qui tombent « bien ». Les vilains casseurs (noirs, bien sur, comme l’a rappellé plusieurs fois avec insistance hier soir Mlle Drucker sur F2) on va leur interdire de se regrouper quelques jours. Donc pas de manifs, la police veille sur vos biens braves gens.
On en profite pour faire passer les mesures « courageuses » réclamées par le Moloch, si ça tente de manifester on tire, et hop, le tour est joué 🙂
Bon j’arrête la fumette, ça me rend pessimiste.
La une du Daily Mail aujourd’hui est de la pure double-pensée en novlangue :
Vous ne vous trompez pas, mais ceux qui nous ont conduit là non plus… Autrement william daley et mario draghi ne seraient pas aux postes où ils sont. Il y a certes beaucoup d’incompétence chez certains, mais ceux qui sont aux manœuvres savent très bien ce qu’ils font et comment y parvenir.
Ceux qui nous dirigent ne sont ni idiots, ni incompétents. Ce serait être vraiment naïf que de le croire. Ce qui se passe, ils l’ont voulu et systématiquement mis en oeuvre. « Avis aux petits naïfs: rien n’est fortuit! » (E. Sabato, L’ange des ténèbres)
Bonjour,
Un bon article dans Le Monde (oui, il y en a parfois…):
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/09/les-agences-de-notation-sont-le-symptome-d-un-mal-profond_1557452_3232.html
A mon humble avis, les agences sont une des nombreuses conséquences du dysfonctionnement du système même si la dégradation de la note US, prévisible de toutes les façons, a enclenché une petite accélération. Je ne vois pas la pertinence de souligner qu’il y a eu une rumeur twitée et des échanges de mails précédant la déclaration de S&P, des détails dans le processus mais peut-être que l’auteur veut dire autre chose entre les lignes.
Peut-être que l’auteur suspecte un potentiel délit d’initié?
C’est peut-être le moment de faire ce que M.Cantona voulait faire. ça avait énervé Mme lagarde, alors ça ne peut être que bon !
Les cinq Etats européens en faillite ont une dette publique de 3117 milliards d’euros.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-26042011-AP/FR/2-26042011-AP-FR.PDF
Qui va assumer cette dette publique de 3117 milliards d’euros ?
L’Allemagne ?
Mais l’Allemagne a elle-même une dette publique de 2079 milliards d’euros.
Alors ?
Qui va assumer cette dette publique de 3117 milliards d’euros ?
les seuls à poser publiquement cette question sont ceux qui veulent détruire les états, à savoir entrainer l’adhésion des populations pour la privatisation des sociétés stratégiques (telles l’énergie, la santé etc.), le cassage en règle des piliers des nations etc.
Pour le reste, tout le monde s’en fout puisque la dette est surtout composée d’intérêts imposés par ceux qui réclament aujourd’hui « les réformes ».
Quant on aura fini de se payer notre poire ….. !
Je savais bien que ce n’était pas grave ! Je savais bien que la dette était surtout composée d’intérêts imposés par ceux qui réclament aujourd’hui « les réformes » ! Je savais bien que tout le monde s’en fout ! Alors, qu’est-ce qu’on en a à foutre, de ce krach ?!
On n’en a rien à foutre !
A la plage, tout le monde !
Allons bronzer l’esprit tranquille !
Merci, Edith.
@ edith vous avez raison. Cette crise qui a été causée par un manque de régulation ne trouve qu’une seule réponse, une dérégulation encore plus grande. Ce qui est un ultime paradoxe. Tous ceux là sont tous ceux qui réclament un état minimum et revenir à l’état de nature que définissait HOBBES en son temps. C’est pour sortir de l état de nature que l’homme a construit un état la souveraineté appartenant tantôt à dieu tantôt au roi et enfin au peuple. Tachons de ne pas l’oublier….
daniel, le jour où les humains intègreront la masse qu’ils représentent, je pense que l’état reviendra à ceux à qui il appartenait il y a encore peu, c’est à dire les peuples.
Si nous continuons à nous mettre à genoux devant le chantage des prêteurs, alors nous n’aurons plus qu’à nous dire : nous leur avons remis le pouvoir.
Ne dites pas » Dette Publique » sans rappeler que les États ont pris sur eux la DETTE PRIVÉE des Banksters. N’hésitez pas à le dire, le répéter voire le radoter puisque partout sur les radios, à la télé, dans les agences de notation, il n’est question que de » Dette Publique » afin de faire oublier aux citoyennes et aux citoyens qu’ils vont payer pour les banques. La perte de deniers publics d’un montant pharaonique sera royalement versée pendant trois générations aux banksters pour que le capital fictif évaporé lors de la crise reprenne quelque substance magique : DETTE PRIVÉE !
Quand à la dette publique réelle, il n’y a pas le feu à la demeure et tout est toujours une question d’ordre politique, d’équilibre des comptes. C’est parce que les États ont pris en charge la DETTE PRIVÉE que tout se désorganise et verse dans l’abime.
http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des
… »La reconquista des possédants Retour à la table des matières
Il faut remettre cette évolution en perspective historique pour en avoir complètement le sens et apercevoir combien la période keynésienne-fordienne aura eu un caractère d’exception. Et ce sens n’est nulle part mieux formulé que dans la bouche des grands libéraux étasuniens, sûrs de leur force, de leur bon droit aussi, et par là moins dissimulateurs, qui n’ont jamais caché la nature d’un projet politique visant ni plus ni moins qu’à liquider la malédiction rooseveltienne et, littéralement, à rembobiner l’histoire – a roll back agenda, pour reprendre leurs mots mêmes. Il est vrai que l’époque leur avait été bien peu amène : augmentation du taux marginal de l’impôt sur le revenu jusqu’à 90 % (!), limitation de fait de l’écart du salaire patronal au salaire ouvrier moyens à un coefficient de 30, réduction monumentale des inégalités (mesurées par les parts de revenu appropriées par les 1 % les plus riches) : tel est le fond de géhenne qu’auront vécu les riches étasuniens en cette période que Krugman nomme « la Grande Modération » [4]. Là encore les forces de la politique avaient parlé : profondément délégitimées par le cataclysme du krach de 1929 et de la Grande Dépression qui s’en était suivie, les élites économiques et financières n’avaient eu d’autre choix que de faire profil bas et d’accepter la potion.
L’entrée en crise objective du régime d’accumulation keynésien-fordien les a convaincus que le moment était venu de relever la tête. Jamais plus on ne leur infligerait pareil affront, l’heure de la reconquista avait sonné. L’éloignement historique de la situation qui avait fait leur relégation, et la déstabilisation du corps de doctrine sur lequel cette relégation avait monté ses structures, ont ainsi rendu possible le grand aggiornamento d’abord intellectuel ensuite institutionnel. Il est hors de propos ici de raconter cette histoire dans son détail – elle l’a été longuement dans plusieurs ouvrages [5] –, mais s’il fallait, ne retenant que la perspective fiscale, arrêter une date-témoin, ce serait sans doute l’année 1978 et la proposition 13, adoptée par la Californie à l’initiative d’une mobilisation des républicains. L’événement en soi n’est pas majeur – il s’agit de plafonner un impôt sur la propriété immobilière – mais il prend, à l’époque même, la consistance symbolique d’une rébellion ouverte et de principe contre l’impôt (le mouvement de la tax payer revolt ne contribuera pas peu à l’élection de Reagan en 1980).
Il faut vraiment du sang-froid pour résister à propos des possédants à l’hypothèse de la haine sociale car leur révolution anti-fiscale a pour double propos délibéré et de les ré-enrichir et de ramener les pauvres à leur solitude (« leur responsabilité individuelle ») en démantelant du même mouvement les régulations de l’État-providence (puis de l’État tout court). La stratégie déployée pour parvenir à ce double objectif s’est même donné un slogan : starving the beast ! – affamer la bête ! La « bête » bien sûr, c’est l’État, dont le dépérissement sera organisé par un processus méthodiquement conduit d’attrition fiscale : commencer par le priver de ses recettes pour forcer l’ajustement de ses dépenses. Mais seule la première partie de ce programme va connaître un réel succès, pas la seconde. Les déficits budgétaires chroniques sont le produit de ce milieu du gué…. »
F.Lordon / La dette publique ou la reconquista des possédants.
Je me souviens avoir lu un article que vous aviez écrit au moment de la chute de Lehmann Brothers intitulé, si mes souvenirs sont bons, « la première des cinq grande s? », sur le risque systémique. Il m’a profondément marqué. Il m’a permis de prendre conscience, d’être lucide sur la réalité des faits.
Je crois que la richesse, c’est en fait la circulation de la richesse. je donne je reçois, donc j’agis, il se passe des échanges et ma vie est riche.
Aujourd’hui, c’est ce qui ne fonctionne plus. Nous sommes bloqués. Les riches aujourd’hui accumulent et ont peur de perdre, Les pauvres n’ont aucun espoir et sont en colère : les deux ont en fait des vies aussi angoissées et par conséquent pauvres les unes que les autres. Car le but de la vie n’est-il pas pour chacun d’entre nous de se sentir serein et heureux?
Je suis positive pour l’avenir, car c’est toujours les idées qui précèdent réalité. Les idées se diffusent à la vitesse de la lumière aujourd’hui et je pense que des bonnes solutions vont être rapidement trouvées car c’est l’intérêt commun de l’espèce humaine aujourd’hui.
Le Père Noël n’existe pas, mais Noël est bien une réalité : un jour de joie et d’échanges pour petits et grands. Chacun à notre niveau, nous fabriquons notre monde avec nos idées, dont découlent nos actions.
Bravo et merci pour la diffusion de vos idées,
Oui : il faudra que nous réalisions Noël nous-mêmes !
Oui, mais là je crois que c’est la St Jean qui continue !
Ce n’est qu’une anecdote, mais c’est trop tentant , je raconte:
lorsque j’étais gosse (ok. Ce n’est pas d’hier ) j’ai été punie, à genoux, dans un coin de la classe ( la seule fois de ma vie, mais quelle humiliation ) pour avoir dit à mes copines de classe que Saint Nicolas ( à l’époque plus populaire) n’existait pas.
Vous au moins Monsieur Jorion vous ne risquez pas une telle punition.
Et « Si la destinée ne nous aide pas, nous l’aiderons nous-mêmes à se réaliser. »
( src : Khosrô Ier Anôcharvân ou Chosroès Anouchirvan d’apres Google ^^)
De la Bourse aux émeutes en Angleterre, une remarque en passant :
Les émeutes anglaises ne sont pas directement liées à la crise financière actuelle. Elles relèvent d’un climat général qui ne date pas d’hier. Disons que l’ambiance sociale est faite d’évènements, non reliés par des chaines de causes et d’effets, qui semblent se précipiter sur une période relativement courte. Sur ce plan 2011 est particulièrement riche en évènements qui tous montrent bien que le système est à bout de souffle et qu’il est particulièrement faillible. De Fukushima à la finance internationale, en passant par DSK et la guerre en Libye (qui devait être ultra-courte, souvenez-vous), c’est l’expertise elle-même (avec son arrogance), c’est-à-dire sa capacité de prédire, prévoir et corriger, qui est mise à mal. Tant réellement que symboliquement, les rois sont nus, la machine technocratique vulnérable comme jamais. La « superstructure » est en train de perdre efficacité et crédibilité, tandis que l’infrastructure doit s’apprêter à salement trinquer…
Si ! Le père Noël existe, mais ce qu’on ne sait pas, c’est que c’est une ordure.
European Central Bank must go nuclear to save Europe
A chorus of global economists has called on the European Central Bank to go far beyond pin-prick purchases of eurozone debt.
http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/8689824/European-Central-Bank-must-go-nuclear-to-save-Europe.html
Qui a des nouvelles de Me Lagarde et de M Fillon?
moi, y sont partis ramasser des algues sur sur une plage bretonne , depuis plus de nouvelles
Y sont pas plutôt en train de digérer une poêlée de cèpes?
L’Hagarde, et filons doux …algues, et bolets …
tiens, les Borgia sont de sortie !!…
à moins que ce soit La Voisin !
bon, là il s’agit d’innocente nature, soit en sa natureté, soit dénaturée …
mais je sens comme une malignité …une M.A. ?
Le père Noel n’existe certes pas , mais The Big question est : faut-il dire qu’il n’existe pas, ne vaut-il pas mieux mentir dans certains cas ? dans le même ordre d’idée, faut-il le dire aux jeunes enfants ?
personnellement je pense que oui, mais le problème c’est que je l’ai sous-entendu lors d’un repas familial, et depuis, j’ai été exclu de toute réunion familiale, car on me prend pour un dangereux personnage, pervers, méchant.
L’air de rien, faut faire attention avec ces questions (qui pourraient être classées dans la rubrique « questions essentielles » de ce blog).
Pouquoi mentir aux enfants ?
Parce qu’on a peur de leur dire que la vie c’est pas rigolo tous les jours mais que temps à autre on à envie de se faire plaisir, d’échanger des cadeaux et de faire comme si. Que cela apporte des moments de conviavilité bienvenus, que cela permet de rêver et que le rêve c’est important.
Le rêve offre une base de réalisation de projets. Les enfants seront très heureux d’apprendre qu’il faut essayer de réaliser ses rêves en oubliant pas que ce sont des rêves. Ce qui signifie qu’il faudra sérieusement payer de sa personne pour n’en concrétiser qu’une partie. Mais que ce fragment de rêve qui se réalise est un trésor. Beaucoup de notre quotidien relève des utopies de nos ancêtres ( au sens de l’humanité) et c’est magnifique.
Le progrès n’existe pas dit-on, mais les changements de nos rapports avec la nature sont incontestables et nous faisons partie de la nature.
De la nature qui rêve, qui sait qu’elle rêve, même si le Père Noël n’existe pas.
Voilà ce que je dis aux enfants et ce n’est pas un conte de Noël.
J’ai oublié d’ajouter que Dame Publicité faisait beaucoup de fric en exploitant nos rêves.
Ceci est une autre histoire, l’éducation à la consommation.
Le problème c’est que les gouvernements occidentaux ont joué au Père Noel pendant des décennies. Le but: cacher la tiers-mondialisation rampante des USA et de l’Europe. Et cela en étant très clément avec les grandes fortunes et sociétés cotées en bourse.
Cette période semble définitivement révolue, il nous restera à ramasser les pots cassés.
Mais il serait scandaleux de ne pas mettre en cause la légitimité des gouvernements responsables de cette duperie.
Et pourtant, quand je regarde Paul Jorion, cette barbe blanche…je me dis qu’avec une tenue adéquate rouge et des cadeaux dans les mains il pourrait faire illusion dans ce rôle.
« Il y a quatre âges dans la vie de l’homme : celui où il croit au père Noël, celui où il ne croit plus au père Noël, celui où il est le père Noël, celui où il ressemble au père Noël. »
(Anonyme)
Bonjour à tous (tes)!
Tous cela me fait penser à ce téléfilm culte de série B, « Y-a-t-il un pilote dans l’avion? ».
Votre analyse m’apparaît être la plus cohérente Paul, les choses vont empirer puisque le problème n’est pas pris à la racine.
Il me semble ici que la science économique vire au dogme religieux pour notre plus grand malheur dans une fable qui pourrait s’intituler « Le veau dort sous la main invisible du marché ».
Je regardais exceptionnellement les infos télévisées ce midi et la façon dont les médias traitent des émeutes au Royaume Uni me laisse perplexe et m’amène à une conclusion: il faut vivre sous une dictature du tiers-monde ou parader sur une place européenne pour avoir droit à un traitement de l’info qui se veut globalisant.
Comme 2005 en France, tout cela va-t-il mener à d’énièmes promesses qui ne seront pas tenues?
En un mot, soit pauvre et tais-toi!
Bien à vous
Le père Noel n’existe pas mais il faut rendre justice à tout ceux qui de temps à autre cèdent au plaisir
de lui donner un semblant de réalité.
Le père fouettard en revanche, nous le croisons chaque jour de notre existence….et il ne fait pas, hélàs, que punir les méchants, les paresseux…..
Ce qui est inquiétant aujourd’hui c’est le formidable recul généralisé des libertés.
Nos acquis démocratiques sont chaque jour rognés un peu plus au nom d’un pseudo bien commun confisqué par le Grand Capital.
Au nom de l’efficacité et de l’urgence (pour qui?) toutes nos procédures consensuelles sont by-passées.
Jadis dans les budgets il était difficile de trouver 1 ou 2 milliards pour éradiquer le chômage, aujourd’hui pour sauver le Grand Capital on vous ris au nez pour un programme de moins de 100
milliards.
Père fouettard ou Père dodu, j’en veux plus.
Mettez un bonnet rouge à Bernanke, vous verrez, la ressemblance est trompeuse.
« Le Père Noël, c’est bon pour les enfants. Et encore, même là, c’est limite. »
Ben oui, même les enfants ont remarqué que le père Noël est un salaud, qui donne plus aux enfants qui ont déjà tout, et peu à ceux qui n’ont presque rien.
« L’adulte ne croit pas au père Noël. Il vote. »
(Pierre Desproges)
Voter c’est comme croire au Père Noël. C’est la même chose.
« Ils ont voté et puis après ? » Léo Ferré
Souvent ceux qui ne votent pas croient à l’homme providentiel (avatar du Père Noël).
Historiquement,, en Europe du XXème siècle, celui-ci ne portait pas la barbe mais la moustache.
Voter est le dernier rituel collectif qui peut nous réunir, même quand il nous oppose. Après,…
@Renard
Avez entendu parler de l’abstensionnisme révolutionnaire des anarchistes ? Vraiment, rien à voir avec un quelconque moustachu ni un homme(ou une femme ?) providentiel(le). C’est prendre sa vie en main, ne pas laisser d’autres décider à votre place.
« Si voter changeait vraiment la vie, il y a longtemps que voter serait interdit. » (Renaud).
Pourrait-on voter pour décider d’interdir les paris sur les fluctuations de prix (idée défendue sur ce blog) ?
« Voter est le dernier rituel collectif qui peut nous réunir »
Celle-là je ne la connaissais pas… Dans la naïveté, difficile d’aller plus loin.
@ Pablo
Merci de compléter mes propos. La naïveté ou l’ignorance dans la réponse de Renard.
@ Enrique
Il devrait changer de pseudo, Renard: « mouton » lui irait mieux.
On a parlé d’ oligarchie, de ploutocratie, de banksters et, ou de voyoucratie.
Et tout continue comme avant.
Je ne sais pas vous, moi j’ ai besoin d’ autre chose pour continuer à vivre.
http://www.youtube.com/watch?v=jc_MbNcIIcY
Re-salute!
C’est un mauvais tour que l’on fait à la jeunesse de lui faire croire qu’en défilant dans les rues, les choses changeront.
C’est l’appropriation des outils de production qui seule pourrait éventuellement faire avancer les choses.
Après indignez-vous, il aurait fallu « rebellez-vous » contre des conditions de vie de plus en plus difficiles, pour un projet collectif qui dépasse l’individualisme triomphant (surtout pour le triomphe de quelques-uns soit dit en passant).
Et là vous verrez tous nos bien-pensants qui jugeaient la répression de Khadafi ou Ben Ali inacceptable, utiliser les mêmes méthodes pour venir à bout de la contestation.
Et ce toujours au nom de la même idée: L’ORDRE!!!!
L’ordre.
Un des mots clés des discours de Mélanchon.
Ce qu’il faut comprendre, à mon sens, c’est quelque soit la personnalité politique qui attire notre attention ainsi que le programme défendu par son parti, c’est que sans contrôle citoyen nous risquons de tomber à chaque fois dans les mêmes travers: grandiloquence dans les programmes et les discours qui finissent par « se rallier » au pragmatisme.
Lorsque ce n’est pas le cas et que le représentant en question s’entête, on arrive à quelque chose comme le 11/09/1973 au Chili.
Et puis Bravecounass, regardes autour de toi, tu as vraiment l’impression que les autres prétendants à la présidentielle en France sont les héritiers de Bakounine.
Je discutait avec un ami avant hier soir et faisais le constat que depuis Marx, la contestation avait surtout brillée par son côté protestataire et critique et peu sur le versant des propositions.
Et le voila de me rappeler Ellul, Gorz et d’autres…
Alors je pense vraiment que la remise à plat du système économique ne se fera sans remise en cause du système de représentation démocratique actuel qui a montré, également, d’inquiétantes faiblesses… démocratiques.
Bien à vous les amis.
Vous voulez dire qu’avant Marx c’était plus constructif ou bieno que jusqu’à Marx c’était plus constructif ? En tout cas je vous rejoindrais pour dire que Marx constitue plus un facteur régresif que progressif de la façon dont il est utilisé dans le discours politique, et c’est pas d’aujourd’hui… Un vrai papier tue-mouches le bazar. Et répulsif à idées neuves j’vous dis pas…
Dussè-je en froisser certains, il serait bien temps de passer certaines mythologies marxiennes par pertes et profits au même titre que ses pendants néo-class ou néo-lib. Ça nous ferait un petit zeph frais tout à fait bienfaiteur. J’ai peur que le Méluche, même pour finir ce sale boulot là, il soit encore une fois trop nul…
Comme dit l’aut’ : « Mélenchon ? Gros arrivisme pour petit arrivage. »
D’ailleurs, les capitalistes le savent qui traînent devant les tribunaux les ouvriers qu’ils s’apprêtent à licencier, quand ces derniers prétendent reprendre la production en leur nom, quand l’usine est rentable et en ordre de marche et que sa fermeture ne répond qu’à un souci de maximiser les profits. Un exemple récent : les Fralib à Gemenos (Bouches du Rhône), qui fabriquent le thé et les infusions Éléphant, sous licence Lipton, Unilever. Et comme les tribunaux sont, en dernier ressort, au service du capital…
Hello Paul je constate que nous avons zappé la dinde de thank’s giving et récoltés les marrons chauds pour nous effondrer sur la bûche lancée sur les écrans du désastre…Cerise sur la bûche glacée, Trichet en boucle sur les chaînes télévisuelles nous sert le repas froid de noël au mois d’août…Comme quoi vous étiez optimiste en parlant de novembre…Les écrans vont clignoter en attendant le père noël!.
De ZeroHedge:
» South Korea Joins Greece In Banning Short Selling »
( pendant une durée de 3 mois)
Est-ce une bonne nouvelle ?
en règle générale, non.
cela signifie que l’on coupe les circuits comme dit Paul.
pas bon signe que ce cygne chante son chant à plusieurs endroits en même temps …
Avec la barbe un peu plus longue, ainsi que vous aviez promis de le faire pour stimuler les politiciens Belges à former un gouvernement, je suis convaincu que vous feriez un père Noël tout à fait acceptable!
Quand on voit les yoyos du Cac 40 au grès des robots (-2 +2 en 2h) pour engendrer de l’argent sur les variations on se dit que ce monde actuel est fou et il est tant que les dirigeants et les médias s’en rendent compte.
Le Monde change sa une toutes les heures : crack, euphorie …
C’est du n’importe quoi, a gerber, j’en ai mal a travailler tellement ça me travaille
En ce moment je pense de plus en plus a l’excellent film V pour Vendetta a propos de l’atmosphère actuelle et des troubles en UK (qui pourraient arriver ailleurs)
Remarquez , chez Harrods à Londres , ils ont dejà installés les vitrines de Nöel en Août , ils ont en plus gratuit, des feux d’artifices dans la rue
Voici le message que j’ai envoyé, en tant que citoyen suisse, à Mme Calmy-Rey, Présidente de la Confération Hélvétique.
—
Madame la Présidente de la Confédération,
la situation est confuse, le système monétaire dépassé, il faut le repenser.
La Suisse devrait être le moteur d’une reconception du système monétaire et financier en provoquant un nouveau Bretton Woods et en y imposant des savants qui critiquent ce système depuis longtemps déjà (Joseph Stieglitz, Paul Jorion à qui j’emprunte l’idée et qui nous lit en copie, Nassim Nicholas Taleb …) mais aussi de vieux prédateurs du système qui, mis face à leurs responsabilités, devrait être de bon conseil (je pense à Georges Soros).
Il est tard, Madame la Présidente, c’est très urgent.
votre respectueux
S. Rochat
http://www.josephstiglitz.com/
http://www.pauljorion.com/blog/
L’espoir fait vivre.
l’espoir est la laisse de la soumission
Hagaga… et le désespoir la cravache de la haine… et patali et patala, patins couffins et charentaises et gigoteuses. Va aller loin comme ça la Titine…
La présidente de la confédération m’a répondu. La réponse est secrète mais cela n’a pas d’importance car je crains qu’elle et moi n’avons pas la même idée de ce que serait un nouveau Bretton Woods. Pour moi il s’agit de refonder le système monétaire sur des bases saines. Pour Mme Clamy-Rey c’est un retour au taux de change fixe. Ca ne lui semble pas une bonne idée. Moi non plus. Et vous ?
C’est triste et lassant d’avoir à le répéter*, « mais si on veut que les choses s’arrangent, il faut s’en occuper soi-même », de buter le Père Noël ! Les choses s’accélèrent, Dieu a encore quelques soubresauts qu’il faut déjà s’attaquer à une autre croyance. Tu parles d’un job ! Et pas payé en plus ! Mort au fétichisme de la marchandise ! Mort à la tyrannie de l’échange monétisé !
Le point positif est qu’on y est. C’est le moment. Le doigt sur la gâchette, le souffle court : va-t-on annoncer à ses enfants que le Père Noël est mort ? Suspens.
Le problème, c’est la sécurité, l’après ? « Que va-t-on faire ? » demandais-je à mes débuts sur le blog, qu’allons-nous « faire » pour remplacer la croyance que nous nous apprêtons à buter ? Et oui : plus de Père Noël : plus de prétexte, ni pour les parents de continuer à y croire ni pour les enfants de s’en faire leur religion : on bosse pour ce qu’on a envie. Une fois les tâches ménagères accomplies bien sûr. Pardon : une fois la solidarité assurée. À vue de nez ça ne devrait pas prendre plus de deux jours par semaine au début. Et le reste du temps ? : on s’en occupe soi-même !
* « Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde. » (Gandhi)
Le père noël existe : il se doit de distribuer des cadeaux au enfants sages. Heureusement, aucun enfant n’est sage, donc il reste dans sa cabane a rien foutre..
En finance aussi : le père noël apporte la prospérité aux dirigeants sages.. Malheureusement ….
Dites-moi Cyrille, ne serait-il pas un peu tricheur votre père noël décrit ce dessus ?…Ou peut-être un descendant qui sait?
Jorion est d’accord avec Greespan.
Avec un Greenspan (très) déprimé certes, mais en accord parfait, bien qu’antinomique, avec l’Alan sur la voie ardue de la rédemption. Celle où il n’y a ni Père Noël ni Ayn Rand , ni homo oeconemicus, ni main invisible, ni Rationnalité des Marchês, ni Valeur marginale, ni Liberté Liberté Chérie, ni Valeur fondamentale sous-jacente, ni Ordre Naturel, ni Loi d’Equilibre tutellaire, ni Cycle immuable de la même Vie économique qui tienne ou qui survive seulement.. Celle où l’on croise juste de nouveaux guignols, des anciens guignols, des guignols morts et des marionnettistes, jeunes, vieux ou morts, puis le désert pour dessert.
Vraiment quel désespoir !
Que n’en finissez vous donc pas, monsieur le faux-désespéré, revenu de tout sans être allé nulle part : tout dans la bouche, de la piquette. Pouah !
Alan Greenspan, 23 oct 2008
Paul Jorion, Le capitalisme à l’agonie, Fayard, 2011, p. 54