Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il y a des matins – j’ai déjà malheureusement eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises – où j’aimerais me tromper un peu plus souvent. Je ne parle pas seulement de la Bourse bien entendu, je pense aussi à Londres et, depuis hier soir, à l’Angleterre en général.
On me pose bien évidemment la question ces jours-ci : « D’où vous vient cette capacité à prévoir juste ? »
La réponse, il me semble, c’est le « principe du Père Noël » dont parlait Lacan. Ou plutôt son inverse dans mon cas : le fait que je ne croie pas au Père Noël.
Plus spécifiquement, je ne crois ni à l’autorégulation en matière de finance : que tout s’arrange automatiquement, à condition qu’on empêche l’État de montrer son vilain nez, ni aux cycles économiques : que les vaches grasses sont déjà là à piaffer au fond du pré quand les vaches maigres se pressent au-devant de la clôture.
Il n’y a pas d’autorégulation en finance : bien au contraire, les processus ont une disposition à l’emballement, parce que la machine est trop compliquée et que les spéculateurs gagnent de l’argent en encourageant des tendances, à la baisse aussi bien qu’à la hausse.
Il n’y a pas non plus de cycles en économie : il y a des catastrophes, suivies de tentatives désespérées de rétablissement, qui réussissent souvent, mais pas nécessairement. Les articles qui tentent de vous prouver qu’il existe des cycles en économie sont tous fâchés avec l’arithmétique élémentaire.
C’est peut-être triste à dire, mais si on veut que les choses s’arrangent, il faut s’en occuper soi-même. Le Père Noël, c’est bon pour les enfants. Et encore, même là, c’est limite.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
162 réponses à “LE PÈRE NOÊL N’EXISTE PAS !”
En fait, l’analyse de Jorion est juste: ils croient au Père Noël.
C’est vraiment ce qu’ils croient.
Les bourses remontent un peu. Il en faut peu pour être heureux ou… Cette étrange état d’esprit selon lequel c’est si grave que quelque chose va obligatoirement être fait? La schizophrénie du monde de la finance est ahurissante, d’un côté cette dynamique à la tea party, et de l’autre cette illusion comme quoi l’on peut tout arranger avec rien de concrêt.
Intéressante télé trottoir – pour une fois ! – faite à New-York et vue sur I Télé. À une question sur la chute des indices boursiers, un brave new-yorkais répond à peu près : « Si on suit ce que veut le Congrès, on va tous y perdre. C’est très bien que WS les rappelle à l’ordre … »
Bon, ok, ya aussi un jeune connard d’obédience Jducacienne pour sortir un truc du genre : « Faut payer la dette et pas laisser s’accumuler les intérêts… »
C’est déjà Noël au 20 heures de France 2… Le père Noël s’appelle Élie Cohen… Dans sa hotte une bonne nouvelle : la BCE nous a sauvé !!!
Vivement Noël prochain.
Non moi je crois encore au Père Noël,
Voyez par exemple notre très cher Président, il a bien raison je trouve de vouloir se changer les idées, de faire du vélo, des kilomètres, des enfants ce n’est peut-être pas alors un mauvais bougre sur le fond, il est en fait un peu comme vous et moi, comme chacun de nous il recherche d’abord à faire son propre bien en société comme dans le fait de vouloir souvent plaisir à ces premiers ami(e)s les plus Ok en société.
Moi aussi j’aimerais bien avoir un vélo, prendre des vacances du repos, allez par exemple davantage me reposer le corps et l’esprit à la montagne, peut-être un jour qui sait dans ma vie je deviendrais plus riche et plus sage, en plus ces derniers temps je pense de plus en plus à jeter l’éponge, encore un boulot trop ingrat et très mal payé le fait de vouloir faire le prophète pour autrui à quoi bon mon Dieu.
Alors on viendra me dire mais quel faux cul ce Jérémie, t’a vu ça camarade et en plus de ça il croit encore au Père Noël ou au bon Dieu pour les petits enfants de plus en plus tristes de la crise ou alors à ce moment où les gens préfèrent parfois bien plus se faire des cadeaux et non du mal les uns envers les autres.
Ah si seulement le monde était un peu digne de moi.
Pourtant ca doit pas être ennuyeux le boulot de prophéte, mais faut avoir des complices, ca c’est pas donné à tout le monde surtout à notre époque.
C’est juste parce qu’il n’y a jamais assez de neige pour y croire :
http://www.youtube.com/watch?v=xDN_T9Pr11w
Cher Paul Jorion,
«Le fait que je ne croie pas au Père Noël», dites-vous. Pourtant, dans toutes les élections, il est candidat, et souvent se fait élire 😉
Alors, notre prochain référendum nous fera dire:
« OUI ou NON, le Père Noel »?
Le père Noêl, dites-vous.
Il s’agit manifestement d’une erreur.
L’homme dont il est question n’est autre que le père Fouetard, accoutrement SM en plus.
J’ai l’impression qu’il est là le référendum, Zenblabla, choisir entre le martinet ou le fouet.
C’est un choix cornélien ou, érotique (mais là cela ne concerne plus grand monde).
Ou alors on réintroduit le principe communard de « révocation » de nos représentants avec mandat impératif mais là c’est plus compliqué à mettre en place.
Bien à vous les amis.
Attention Mr Jorion, carton rouge !
Ne vous laissez pas tourner la tête par les succés antérieurs. Ne vous mettez pas à prédire les cours de la bourse au jour le jour. C’est le plus sûr moyen de se casser la figure (ex: DOW +4%) et surtout ça vous met au niveau d’un trader qui passe sa vie à anticiper les variations d’un système imprévisible. Faites-nous de belles analyses sur le moyen/long termes basées sur des fondamentaux économiques comme vous savez si bien le faire. Laissez le reste aux devins de pacotilles. Reprenez-vous !
Non moi je crois encore au Père Noël,
A la vertu de l’or et de l’argent, aux richesses, à la sécurité, au croque mitaine, au pouvoir et au seul attrait qu’exerce les seules idées de liberté marchande dans l’esprit des êtres,
Oui rendez moi d’abord mon pouvoir d’achat, celui de consommer, d’acheter, de vendre,
de séduire, de plaire, d’échanger, de juger, d’influencer, de choisir, de posséder ma liberté, c’est le libéralisme, le capitalisme, le marché, le socialisme, le marxisme ou alors un peu de tout cela à la fois pour Noël, c’est juste une question de réajustement dans la forme.
Rendez moi surtout mes premiers jouets cassés, mes premiers jeux d’enfants d’hier ceux par exemple de la grande bataille navale où des dominos, dans le but de vouloir principalement jouer aux mêmes jeux d’argent et de pouvoir sur terre surtout que c’est bien parti pour durer, oeil pour oeil, dent pour dent, c’est tout ce visible partout.
Toujours bien sur pour les mêmes étoiles du moment, d’abord Alain Minc, puis Madelin, Bastiat, Mises, Hayek, Kaynes, Marx, Rousseau, Pipo, Toto, le choix est tellement grand dans les mêmes joueurs de flute, non s’il vous plaît rendez moi encore la possibilité de penser com toutes ces étoiles, c’est aussi le grand éclairage public du moment.
Rendez moi surtout l’image, l’illusion, la bureaucratie, le politicien, la croissance, la prospérité, la langue de bois, comme ça je me sentirais tout autant rassuré qu’un autre à la prochaine pour le futur, sinon moi aussi je
vais faire un malheur dans la rue, com dans les diverses villes de plus en plus enflammées où au bord de la guerre civile, n’est-ce pas principalement comme ça qu’il fonctionner tout le temps à l’image, faut avoir tout le temps.
Bref réclamons toujours bien les premières places pour réussir, comme ça c’est sur à la prochaine lune on se fera de nouveau moins avoir en beauté, faut surtout pas être mauvais à l’image.
Non moi en vérité je crois encore beaucoup au Père Noël et à la vaseline, prenez par exemple le cas Obama bon je sais à force ça fait de plus en plus mal à l’homme, mais attendez on n’a peut-être pas encore tout vu.
Je reviens sur la notion de cycle , çà ne suppose pas l’éternité du capital . Le capital , les
capitalistes ont bien changés , les salariés et les rentiers aussi .
Ce qui est dit sur les cycles économiques peut l’étre , tout autant du cycle de Carnot , par ex .
Il n’existe pas de 4e phase du cycle , çà ne s’observe pas , aucune machine ne fonctionne
comme çà . C’est une fiction , mais nécessaire .
La monnaie est ce genre de fiction , celle d’une 4e phase où elle va retrouver sont pouvoir d’achat .
( faute de mieux , valeur est un gros mot ) . Ce qui permet à quelque aigrefins de nous faire
croire au mouvement perpétuel , on rajoute de la liquidité à tel moment , on la retire à telle autre
phase ….
…et bien sûr!
http://www.youtube.com/watch?v=hgyOuZOPbe0&NR=1
[…] cycles en économie sont tous fâchés avec l’arithmétique élémentaire.” (Paul Jorion, Blog, 9 août […]