L’actualité de la crise : VITE ! VITE ! ÇA GLISSE !, par François Leclerc

Billet invité.

La réunion du comité de politique monétaire de la Fed ne se tiendra que mardi prochain, c’est-à-dire dans une éternité. Au niveau des banques centrales comme des Etats, c’est dans l’immédiat qu’a lieu la mobilisation générale. A toutes les échelles, du G7 comme du G20, puisque l’Europe ne fait plus le poids.

Les gouverneurs de la BCE se consultent par téléphone cet après-midi de dimanche. Des représentants des pays du G20, identifiés au rang de « vice-ministre » par les autorités sud-coréennes, ont ce matin tenu une conférence téléphonique. Les discussions se poursuivraient depuis, en vue de la publication d’un communiqué commun.

Les ministres des finances du G7 en avaient fait de même dans la nuit, une autre téléconférence incluant cette fois-ci les banquiers centraux devant à nouveau se tenir avant l’ouverture des marchés financiers en Asie.

Toutes ces discussions tenues dans l’urgence ont en commun de ne rien laisser filtrer de ce qui pourrait être décidé. Ouverte le dimanche, la bourse de Tel Aviv perdait 7,2% à la clôture, mauvais présage.

De quel poids pèsent toutes les analyses tenues ces dernières 24 heures, notamment celles qui spéculent sur le sang froid dont les marchés pourraient faire preuve, en arguant du fait que, même dégradée, la dette américaine est encore solide et ne risque pas de faire défaut ? On le saura très vite… Aux dernières nouvelles, Fitch et Moody’s estimaient « prématuré » de suivre les traces de Standard & Poor’s.

Ce que l’on sait déjà sans attendre, par contre, c’est que si la petite crise européenne bénéficie pour l’instant d’être éclipsée par la grande crise américaine, elle ne va pas attendre longtemps pour se manifester, mettant en évidence que les dirigeants européens sont au maximum de leur grand écart. S’ils ne s’engagent pas clairement, sous une forme ou sous une autre, dans la mutualisation de la dette publique de la zone euro, ils devront bientôt compter les morceaux de celle-ci. A moins que le BCE ne mange à nouveau son chapeau, mais sans tarder et faire preuve de mauvaise volonté.

La ministre espagnole des finances, Elena Salgado, ne met en tout cas plus de gants : elle vient de demander la BCE de « faire son travail »  !

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80 réponses à “L’actualité de la crise : VITE ! VITE ! ÇA GLISSE !, par François Leclerc”

  1. Avatar de Béotienne
    Béotienne

    Quelle valeur d’échange a votre or ?
    Vous ne pouvez l’échanger que contre du papier-monnaie ou autre. A ce moment vous aurez moins d’or et plus de monnaie ou de papier-monnaie comme les cigales.

    1. Avatar de mianne
      mianne

      Essayons d’aller acheter un kilo de patates avec un lingot d’or !

      1. Avatar de Ju2Nice
        Ju2Nice

        Je dirai même mieux : « Essayons d’aller acheter un kilo d’or avec un lingot de patates » !

      2. Avatar de M
        M

        remarquez, la patate compressée, puis séchée …cela permet de faire des provisions…compactes.

        d’ailleurs, me semble-t-il, sur la route de la Soie, les « briques » de thé compressé, avaient valeur d’échange …
        lingot …brique …on va pas chipoter …

        nota bene :
        les chinois sont encore dans le coup !
        euh bon …

  2. Avatar de izarn
    izarn

    Bon…Il serait temps de réviser Maastricht et les fondements de la BCE, non?
    Les incendiaires du systeme sont tous au pouvoir en Europe. La BCE fait dans l’ombre le travail qu’elle ne doit pas faire: Le quantitative easing dans le rachat des dettes d’Etat de la zone euro. Bien sur c’est du pis aller, mais ça évite un naufrage prématuré.
    Pudiquement, ils détournent le regard et bien mieux!: Les journalistes ne leur pose meme pas la question! Sur France Culture ce matin, Pisani-Ferry, un économiste dans le genre Delorien-DSK-Jospin: Rien du tout sur le sujet. Muet. Une carpe. Non la BCE fait bien son travail et « Lamy, je suis tout a fait d’accord avec lui ». Je me souviens que Maurice Allais le traitait de criminel économique dans « Le Monde »….
    Pas un prof en chaire présent qui lui pose la question: La BCE doit-elle continuer à acheter de la dette d’Etat, meme directement à faible taux, pour soulager le déficit désastreux de certains états?
    Non, rien, que dalle. Hérésie. Vade retro satanas! Faut faire gaffe, risque de crise cardiaque dans l’air…Francecu n’est pas un lieu de débauche.
    Avec ces gens, on va loin!

  3. Avatar de Jean-Luc
    Jean-Luc

    A la base le travail de la BCE était de lutter contre l’inflation
    Désormais les Etats lui demandent de créer de l’argent et donc de créer ou plutôt d’augmenter l’inflation…
    dans tous les cas, c’est le peuple qui paiera, directement avec ses impôts, ou/et indirectement avec la hausse des prix

    1. Avatar de liervol
      liervol

      A la base le but c’était d’avoir une monnaie forte pour vendre moins donc payer moins donc délocaliser plus….

    2. Avatar de nico_38
      nico_38

      Dans le cas de l’inflation, c’est au moins partagé avec les rentiers… C’est un mieux !
      Et encore dans le cas des pays ou les salaires sont plus ou moins indexés sur l’inflation, c’est encore mieux…

      L’inflation est un outil dangereux, certes, mais qui peut aussi avoir du bon dans certains cas…
      Pourquoi crois-tu qu’ « ils » tiennent tant à l’éviter à tout prix !

  4. Avatar de CHR
    CHR

    Demain les banques centrales vont massivement intervenir comme d’habitude chaque fois que le système se bloque et le système repartira pour un tour, c’est tellement facile de créer l’argent depuis l’invention de l’ordinateur. En contrepartie de cette façon de faire il est évident qu’il faut qu’ils mettent en place l’austérité et augmentent les taux d’intérêts des crédits afin de geler cette masse énorme de liquidité qui risquerait sinon de provoquer une hyper-inflation dans l’économie réelle

  5. Avatar de Andrei
    Andrei

    La politique de la BCE est absolument irresponsable: sous couvert de rassurer et consolider les marchés elle ne fait qu’injecter un surplus de liquidité à court terme sur ceux-ci (prêt exceptionnel aux banques, rachat d’obligations) qui se détournent évidemment des deux priorités essentielles du moment (financement de l’économie réelle et solidification du secteur bancaire) pour se reporter sur les bulles spéculatives et sur les marchés qui rapportent gros… à savoir les dettes européennes, dont les taux augmentent alors logiquement bien que leur risque, déjà largement surévalué, soit en partie compensé par la politique de rachat que la BCE généralise, et par les plans de soutient mis en œuvre dans la zone euro. Les acteurs des marchés obligataires ne sont pas fous: ils ont trouvés une vache à traire à l’infini et qui rapporte toujours plus, pourquoi s’arrêter en si bon chemin?

    Ce faisant la BCE arrive à l’effet inverse de celui qu’elle recherche et participe à la transformation de l’euro en arme de spéculation contre ses propres pays!

    De plus les obligations rachetées par la BCE perdent une grande partie de leur valeur du fait de l’augmentation ultérieure des taux sur les marchés.

    Cerise sur le gâteau: non content d’entretenir des bulles spéculatives et des taux d’intérêts ruineux pour les pays, la BCE manifeste des velléités de recapitalisation, et de transfert des dettes rachetées au FESF. Elle demande donc aux Etats de la zone de vider leurs poches… en empruntant sur des marchés qu’elle continue à pousser à la hausse. Le serpent qui se mord la queue.

    En résumé: du fait de la BCE, la masse monétaire se déporte toujours plus vers la spéculation et les dettes d’Etats, les finances publiques sont encore affaiblies… et Trichet nous demande en plus de payer cette politique monétaire irresponsable.

    Cette logique insensée testée sur la Grèce, la BCE s’apprête à la reproduire à l’échelle de l’Espagne et de l’Italie. Et tout le monde s’en réjouit. Mais on s’en mordra rapidement les doigts.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      Ce matin, la porte ouverte par S&P à la dégradation totale de toutes les dettes des états semble être apprécié dans l’austérité pour les même qu’elle appelle, ceci parce qu’évidement on achète le court terme et à court terme c’est des bénéfices même si le parasite finit par se tuer en tuant son hôte.

  6. Avatar de Jean-Loup
    Jean-Loup

    Et le sapeur Camembert ? Il ne pourrait pas nous aider. On creuse un trou pour en boucher un autre et on voit ce que ça donne ? On perd chaque fois un peu plus de terre dans les intérêts c’est sûr…

    Camembert…

    Pour mettre un terme à la guerre ouverte menée par les Parlements au pouvoir royal, Maupeou réalise, en 1771, un spectaculaire coup de force pour reprendre en main le pouvoir judiciaire. Les parlementaires parisiens furent arrêtés et exilés (arrêt du Conseil du 20 janvier 1771), leurs charges confisquées puis rachetées par l’État (édit d’avril 1771). L’immense ressort du Parlement de Paris fut divisé en six circonscriptions avec au sein de chacune un Conseil supérieur, nouvelle juridiction souveraine, le Parlement de Paris subsistant mais à la tête d’une circonscription plus réduite (édit du 23 février 1771). Pour ces nouvelles juridictions, la vénalité des offices est abolie, les magistrats étant désignés par le Roi, mais inamovibles, et rétribués par l’État.

    La réforme fut vivement combattue par l’ancienne magistrature ainsi que par la noblesse – dont les Parlements défendaient alors les privilèges – avec à leur tête les Princes du sang, et par les jansénistes et gallicans, puissants dans les milieux parlementaires. Certains philosophes dénoncent aussi ce « coup d’État » qui porte atteinte à la constitution de la monarchie. Mais elle fut soutenue par Voltaire, qui détestait les parlements, responsables d’erreurs judiciaires retentissantes comme l’affaire Calas.

    À son avènement, Louis XVI, sur les conseils de Maurepas, renvoya Maupeou – pour qui il n’avait pas de sympathie personnelle (il le trouvait arrogant : « à peine me fait-il l’honneur de me voir, il ne me fait pas celui de me parler ») – en lui retirant les sceaux (24 août 1774), rappela les anciens magistrats et rétablit les Parlements dans leur état antérieur, anéantissant la réforme de Maupeou à qui on prête ces paroles : « J’avais fait gagner au roi un procès de trois siècles. Il veut le reperdre, il est bien le maître. » Jean-Christian Petitfils indique qu’il aurait ajouté de façon bien moins sentencieuse : « il est foutu ».

    AUTRE CHOSE :

    « À l’ouverture de nos conférences, nous avons été frappés de l’opinion, si généralement répandue, que, dans la rédaction d’un Code civil, quelques textes bien précis sur chaque matière peuvent suffire, et que le grand art est de tout simplifier en prévoyant tout.

    Tout simplifier, est une opération sur laquelle on a besoin de s’entendre. Tout prévoir, est un but qu’il est impossible d’atteindre.

    Il ne faut point de lois inutiles ; elles affaibliraient les lois nécessaires ; elles compromettraient la certitude et la majesté de la législation. Mais un grand État comme la France, qui est à la fois agricole et commerçant, qui renferme tant de professions différentes, et qui offre tant de genres divers d’industrie, ne saurait comporter des lois aussi simples que celles d’une société pauvre ou plus réduite.

    Les lois des douze Tables sont sans cesse proposées pour modèle : mais peut-on comparer les institutions d’un peuple naissant, avec celles d’un peuple parvenu au plus haut degré de richesse et de civilisation ? Rome, née pour la grandeur, et destinées, pour ainsi dire, à être la ville éternelle, tardera-t-elle à reconnaître l’insuffisance de ses premières lois ? Les changements survenus insensiblement dans ses mœurs, n’en produisirent-ils pas dans sa législation ? ne commença-t-on pas bientôt à distinguer le droit écrit du droit non écrit ? ne vit-on pas naître successivement les sénatus-consulte, les plébiscites, les édits des préteurs, les ordonnances des consuls, les règlements des jurisconsultes, les pragmatiques-sanctions, les rescrits, les édits, les novelles des empereurs ? L’histoire de la législation de Rome est, à peu près, celle de la législation de tous les peuples.

    Dans tous les États despotiques, où le prince est propriétaire de tout le territoire, où tout le commerce se fait au nom du chef de l’État et à son profit, où les particuliers n’ont ni liberté, ni volonté, ni propriété, il y a plus de juges et de bourreaux que de lois ; mais partout où les citoyens ont des biens à conserver et à défendre ; partout où ils ont des droits politiques et civils ; partout où l’honneur est compté pour quelque chose, il faut nécessairement un certain nombre de lois pour faire face à tout. Les diverses espèces de biens, les divers genres d’industrie, les diverses situations de la vie humaine, demandent des règles différentes. La sollicitude du législateur est obligée de se proportionner à la multiplicité et à l’importance des objets sur lesquels il faut statuer. De là, dans les Codes des nations policées, cette prévoyance scrupuleuse qui multiplie les cas particuliers, et semble faire un art de la raison même.

    Nous n’avons donc pas cru devoir simplifier les lois, au point de laisser les citoyens sans règle et sans garantie sur leurs plus grands intérêts. »

    Jean-Étienne-Marie PORTALIS

    1801

    Discours préliminaire
    du premier projet
    de Code civil

  7. Avatar de HP
    HP

    Communiqué de la BCE
    http://www.zonebourse.com/actualite-bourse/COMMUNIQUE-des-ministres-des-Finances-et-banques-centrales-du-G7–13745217/

    conclusion :

    Nous resterons en contact étroit au cours des semaines à venir et coopérerons en tant que de besoin, prêts à prendre toute action nécessaire pour garantir la stabilité et la liquidité des marchés financiers. »

    La BCE se prend pour dieu on dirait. On va voir qui est le + fort, la spéculation ou la BCE.
    Sachant que la FED a craqué en renonçant à un QE3 au risque de créer une certaine défiance chez les prêteurs. Combat de titans qui risque de faire des victimes collatérales.

  8. Avatar de HP
    HP

    À leur première séance depuis la baisse de la note de crédit des États-Unis, les marchés boursiers asiatiques ont ouvert en baisse lundi.
    La Bourse de Tokyo a chuté de 1,40 %..
    La Bourse de Séoul a elle aussi baissé de 1,40 %..
    En Australie, la Bourse de Sydney perdu 1,1 %..
    Radio-Canada.ca avec Agence France Presse

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