Billet invité
La liste des mots les plus employés s’allonge. Après décrochage se sont depuis imposés déroute et panique. Dans le monde entier, les bourses dévissent, suspendues au rebondissement brutal de la crise européenne. Seules des rumeurs d’achat des titres espagnols et italiens par la BCE – qui, dans un premier temps, n’a acheté hier que de la dette portugaise et irlandaise – font actuellement un peu hésiter les bourses de Madrid et de Milan. Dans l’immédiat, même le spread de la dette française grimpe, sans parler de ceux de l’Espagne et de l’Italie, qui ont dépassé la cote d’alerte pour atteindre des sommets.
Les autorités européennes se consultent entre elles, espérant que la BCE calme le jeu – ce qui reste à concrétiser – à condition pour cela qu’elle s’assoit à une table où la mise minimale est bien plus élevée. La rumeur d’un sommet impromptu se propage également, qui pourrait concerner le fonds de stabilité (FESF).
Quant au FMI, après avoir marqué son hésitation – toujours pas levée – à propos de sa participation au deuxième round du sauvetage de la Grèce, il a courageusement décidé de se taire ! Il doit tenir compte des réserves ouvertement exprimées par les Brésiliens et plus implicitement par les États-Unis. Paulo Nogueira Batista, ex-représentant du Brésil au FMI, mettait la semaine dernière en garde celui-ci en raison du double risque que les Européens faisaient peser sur lui, pouvant selon lui risquer ses finances et atteindre sa crédibilité.
Si l’Espagne est dans les moyens du FMI, l’Italie lui poserait en tout état de cause un tout autre problème, en raison de son endettement hors de proportion avec celui de l’Espagne et de la dimension financière d’un éventuel sauvetage. Les autorités européennes verraient par ailleurs son implication au premier rang comme une intrusion les dépossédant de leur pouvoir.
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est quant à lui loin d’être taillé à la mesure des tâches qui lui sont promises, mettant en évidence l’absurdité de son montage financier : l’impossibilité que l’Espagne et l’Italie en soient à la fois les contributeurs et les bénéficiaires, faisant reposer sur des épaules de plus en plus étroites une charge de plus en plus lourde ! Mettant en première ligne non seulement l’Allemagne, mais également la France, qui en sera d’autant exposée.
Reste donc la BCE et ses contradictions. Politiques en raison de l’opposition interne qu’elle connaît et dont les Allemands sont à l’origine, statutaires à cause de l’étroitesse de sa mission. Contradictions auxquelles il faut ajouter la détermination doctrinaire aveugle de son président à amener les gouvernements à résipiscence et à réduire l’endettement public à marche forcée, au risque de tout casser, en premier lieu le peu de croissance qui peut être espéré.
Un montage pourrait être tenté, associant l’intervention de la BCE à une garantie du FESF, mais que vaut effectivement celle-ci, étant donné la surface financière réelle du fonds et les obstacles qui ne vont pas manquer de faire obstacle à son accroissement ?
Or, calmer provisoirement le jeu en Europe est une chose – qui reste à accomplir – mais il va falloir se rendre à l’évidence : le problème soulevé est celui de la solvabilité des États. La Grèce, reconnue comme insolvable, ne faisant pas comme prétendu « exception ».
La BCE est donc placée devant ses responsabilités, qu’elle ne peut pratiquement éluder, créant une dynamique d’implication à laquelle elle va très difficilement pouvoir s’opposer. Revenu de vacances lui aussi, le commissaire européen Olli Rehn tente une ouverture en déclarant « qu’une solution à l’échelle mondiale doit être apportée et qu’une coordination internationale via le G7 et le G20 est capitale ». Un appel du pied au FMI ou l’on ne s’y connait pas. Comme si les Européens étaient à fond de cale.
Ce qui conduit à observer l’autre face de la crise, c’est à dire l’état du système bancaire européen. Non pas sous l’angle de sa fragilité actuelle – décuplée au regard de la crise espagnole et italienne – mais sous celui de ses faiblesses futures.
Là également, les mesures prises hier par la BCE affectent toujours de ne considérer la crise que sous l’angle exclusif d’une crise de liquidité, alors que c’est la solvabilité qui est en cause.
Les valeurs bancaires sont particulièrement touchées sur les places boursières ces jours-ci, non seulement dans la zone euro, mais également au Royaume-Uni. Est-ce uniquement en raison de l’exposition des banques à la dette espagnole ou italienne, ou également pour d’autres causes ?
Les banques sont de plus en plus dépendantes du financement à court terme. Un peu, par analogie, comme le sont les entreprises qui travaillent avec leurs sous-traitants à flux tendus (afin de diminuer le coût des stocks). Et l’on a vu ce que cela a donné au Japon, après le séisme et le tsunami qui ont désorganisé l’appareil de production pour cette raison.
Selon Peter Boone et Simon Johnson, dans un papier publié par le Peterson Institute, les 90 banques européennes ayant fait l’objet des derniers stress tests vont ainsi devoir se refinancer à hauteur de 5.400 milliards d’euros dans les deux prochaines années. Sans même tenir compte de leurs besoins liés à l’augmentation de leurs fonds propres (réglementation de Bâle III). L’augmentation du risque des titres de la dette, jusqu’à maintenant considéré comme nul, rend plus ardu cette opération et va en tout état de cause accentuer la dépendance financière à court terme du système bancaire, le rendant plus tributaire des aléas du marché.
En attendant, la City a déjà supprimé 50.000 emplois et se prépare à continuer. Les banques sont à la recherche de gisements d’accroissement de leur rentabilité, devant faire face sur leurs marchés à une baisse inévitable de cette dernière, en raison notamment du coût accru de leur refinancement. Le temps est fini où elles pouvaient les yeux fermés acheter les titres de la dette – assimilés à des fonds propres – quitte à accepter de faibles rémunérations. Faites vos jeux, rien ne va plus !
43 réponses à “L’actualité de la crise : À FOND DE CALE, par François Leclerc”
Bien vu.
Reste l’espoir de la rencontre avec un prochain astéroïde qui mettra tout le monde d’accord , plus personne ne devant rien à quiconque.
Les marchés rebondissent cet après-midi. Et pas parce que les fondamentaux (les chiffres de l’emploi US) sont devenus bons comme certains essayent de nous le faire croire. Uniquement parce que la BCE arrose les banques de liquidités. Et voilà, il suffisait aux banques de trépigner et ils ont leur sucette.
Pourquoi pensez les chiffres de l’emploi US ou autres, comme « des fondamentaux » , (plutôt que variable d’ajustement) sans s’étonner, vu que, par exemple « En attendant, la City a déjà supprimé 50.000 emplois et se prépare à continuer » (La City ne connaitrait pas ses fondamentaux) ?
Derrière cette contradiction
-de traiter des emplois d’un côté de variable d’ajustement : justifiant économiquement de leur suppression
-et de l’autre les regarder comme des fondamentaux , considérant en sens inverse ces mêmes nombres des chiffres de suppressions d’emploi, (lesquels étant pris comme variables d’ajustement sont justifiées, voire même encouragées, économiquement) comme étant économiquement mauvais,
je dirais que pour moi, tout ça ne tient pas vraiment trop debout et que, et que, et que
en bref s’il me semble, entrevu plus politiquement,
que pour nous, la question qui se pose à nous, devant nous, de tous ces chiffres, serait plutôt de réfléchir « à quoi on s’occupe? « , (si possible autre chose que d’être joués les uns contre les autres dans une grande partie de soldats de plomb pour défendre des intérêts qui ne sont pas les notres et que nous n’avons pas
« je dirais que pour moi, tout ça ne tient pas vraiment trop debout »
Et pour moi non plus. La bourse monte et descend mais pas pour les raisons « rationnelles » et « transparentes » qui sont données au grand public.
Les marchés replongent une heure après malgré les bons chiffres de l’emploi (comme quoi, ça n’avait vraiment rien à voir précédemment avec le rebond).
Extrait d’un article Boursorama: « Une « deuxième lecture » des chiffres de l’emploi et du chômage serait de dire que cela « supprime l’espoir que (le président de la Réserve fédérale) Ben Bernanke annonce rapidement » une nouvelle série de mesures de soutien à l’économie, comme certaines rumeurs sur les marchés l’avaient évoqué face aux inquiétudes pour la croissance, a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets. »
Le message est clair: que la FED nous donne du fric ou on se coupe les veines.
Des sucettes à l’anis, Aaaannniie; oui, mais ça c’est pour les plus gentils.
Les grands énervés, eux n’ont pas leur dose de cocaïne. Alors ça tourne, tourne, c’est catégorique et ça vitupère.
Il faut des milliards, du fort, de la dope à mère-grand; la mégapolitique, ou le dealer dealé, fonce se et nous et les rassurer par un discours calme dans l’urgence, solide dans le maelström, rapide face au futur, lunatique dans le gouffre, tageur face au mur.
Ca fait mal et on aime cela. Jusqu’à un certain point. Le non-retour exigeant une acceptation, belle oblique du destin ( et de la psychologie ), ni des phrases ni des explications.
Et puis, et puis, il y a l’appel au calme dans la rapidité, l’intelligence au milieu de l’acculturation, les grands sages qui veulent que nous ne pensions pas, restions frénétiques médiativores tant que la course ne redevient ballade, car là on s’aperçoit; alors il faut que nous restions calme, mais crétins. Ce n’est pas gagné pour leurs seigneuries, mais sait-on jamais: il y eurent des cris lors de QE0, après, eh ben, il y en eut beaucoup moins. Et si on faisait vraiment ce qu’on aime ..
actuellement, à l’instant T, le CAC revisse, le CAC sent toujours le requin !
Ne vous inquiétez pas !
à 15 h 36 mn : 3 374,52 Variation +1,63%
2500 milliards partis en fumée en 1 semaine, il en reste encore 9 fois comme çà à devoir s’évaporer .
Le méga-complexe financier-médiatique-droitier qui a pris le pouvoir en 1980 avec Thatcher Reagan a épuisé ses réserves d’endettement . Une oligarchie est devenue milliardaire, les autres progressivement s’appauvrissent au moins relativement.
Le conflit sur qui va payer la note va être partout au centre du débat politique:
soit les travailleurs en premier lieu salariés, aggravation du chômage, de la précarité, baisse du salaire différé et des droits sociaux;
soit l’oligarchie financière: nationalisation au moins des banques de dépot et posibilité de création monétaire pour les banques centrales, séparation d’avec les banques spéculatives, impôts élevés sur les plus riches, refus de payer les dettes illégitimes etc.
@Merl Mokeur : votre analyse est juste, mais je pense que vue la gravité de la situation et les sommes en jeu ce sont et les travailleurs et l’oligarchie qui devront payer, ajouté à cela l’inflation qui permettra également de résorber la situation. Mais pour faire payer cette oligarchie, il faudra avant tout régler le problème des paradis fiscaux, avant de s’attaquer à une refonte de la fiscalité du patrimoine, la seule qui permettra des rentrées importantes selon mes calculs, compte tenu des % de détention des capitaux financiers et immobiliers.
J’ajoute cependant que les coupes budgétaires devront être encore plus importantes en montant et en durée, y compris si çà casse la croissance, et je dirais même par certains cotés tant mieux si çà casse la croissance, il faut mettre un frein à cette fuite en avant. Je crois qu’il a été suffisamment répété sur ce blog que la notion de croissance perpétuelle est absurde, sinon dangereuse, sans parler des problèmes ecologiques chers à beaucoup ici.
La croissance perpétuelle est absurde en effet, mais ce système économique n’est pas conçu pour fonctionner autrement; l’absence de croissance risque d’être catastrophique, et nous savons déjà quelles seront les premières victimes. Et on imagine mal les dirigeants actuels, ou leurs opposants attitrés, changer leur fusil d’épaule et essayer un autre modèle. A moins qu’ils soient mis dehors par ceux qu’on n’attend pas, qu’on n’entend pas. Mais ceux-là sont-ils préparés à prendre les rênes? J’ai beau être de tout coeur avec les modèles alternatifs de société, je crains que le bâillonnement ne leur ait pas permis de tester un fonctionnement applicable à grande échelle.
C’est le saut dans l’inconnu, car comme d’habitude, la situation est exceptionnelle.
la croissance perpétuelle de quoi?
– de la population? le taux de croissance de la population va en diminuant et on se dirige vers une croissance nulle, voir négative de la population mondiale d’ici à moins de cinquante ans.
– de la consommation énergétique? même chose, le taux de croissance de la consommation d’énergie va en diminuant au fur et à mesure que les sociétés se développent et l’intensité énergétique, c’est à dire la capacité à produire de la valeur ajoutée pour une unité constante d’énergie va en augmentation.
Et tous ceux qui répètent advitam eternam et sur tous les blogs ce lieu commun « il ne peut y avoir de croissance infinie dans un monde fini », comme si la simple évocation de cette évidence mathématique pouvait suffire à prédire les limites de la croissance en oubliant de se poser la question de savoir de quelle croissance perpétuelle et de quelles limites finies du monde ils parlent sachant que la quantité totale d’énergie consommée par la population humaine en une année est moins que la quantité d’énergie solaire absorbée par l’atmosphère terrestre en une minute.
chris06 tu sais bien que le recyclage n’est pas une boucle fermé, que le pétrole c’est les plastiques, qu’on dégrade nos métaux même quand on les recycles (sinon c’est dans un trou), la consommation de biens ne peut continuer ainsi, faute de matière, même les panneaux solaires seront ils recyclables si facilement, évidement que ce sont des postures simplistes, mais si la Chine et l’inde consomme autant d’énergie que nous même avec une population décroissante, c’est énorme par rapport à la consommation actuel.
Mais je dis ça, je dis rien, en tout cas, la réflexion sur les ressources est intéressante. L’associé à la croissance a au moins le mérite, que cette croissance n’inclut jamais ces pertes et destructions (auquel on peut y ajouter le social).
Une réflexion sur ce mot magique: « croissance », qui inclut les produits financiers, mais pas la perte de matière est bien venu, non?
Chut Samuel!, et répète après moi: « le taux de croissance de la population va en diminuant et on se dirige vers une croissance nulle, voir négative de la population mondiale d’ici à moins de cinquante ans »; et puis « »le taux de croissance de la consommation énergétique va en diminuant et on se dirige vers une croissance nulle, voir négative de la consommation mondiale d’ici à moins de cinquante ans ».
Pas convaincu? Répète encore…
D’une, on fait passer des hypothèses pour des conclusions avérées, glissement sémantique qui plairait autant à Orwell qu’à Chomsky
De deux, toutes les données accumulées sur les 40 dernières années disent le contraire, surtout en ce qui concerne l’énergie. Les gains d’intensité énergétiques ont généralement été plus que compensés par une augmentation de l’exigence énergétique (un 4×4 bien conçu sera toujours plus gourmand qu’une vieille 2CV pourrie).
[…] Blog de Paul Jorion » L’actualité de la crise : À FOND DE CALE, par Fran&… […]
Ca donne le vertige …
Sur le coup de 16.00,on dirait qu’il y a comme un petit coup de mou.Le col serait il trop dur à gravir.Allez encore une petite dose d’EPO pour que ca reparte.
La zone euro tente d’éteindre l’incendie, les vieux canadair n’y suffisent plus …
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4b/Beriev_A-40_Gelendzhik_2Sept2004.jpg&imgrefurl=http://aeronavale-porteavions.com/viewtopic.php%3Ff%3D12%26t%3D508&h=828&w=1200&sz=236&tbnid=YUKhP-ozJPYPuM:&tbnh=90&tbnw=130&prev=/search%3Fq%3Dberiev%26tbm%3Disch%26tbo%3Du&zoom=1&q=beriev&docid=mfUjNHGM4u4ooM&sa=X&ei=RPs7Tp73Msf4sgbB0ejzDw&ved=0CD0Q9QEwAw&dur=2479
http://www.youtube.com/watch?v=YJ-Iw_6tW40
tout repose sur la confiance, faire croire que tout va bien.
crédit, credito,croire.
la confiance n’étant plus là
c’est la chute
Comment se fait il que les indices US remontent aujourd’hui, alors que le reste est dans le rouge ??
remontaient
Les allemands bloquent déja ….sur le EFSF.
Mini Flash Crash Following CDU Statement Eurozone Leaders Have Excluded Boosting Volume Of EFSF Sends ES Down 30 Points
http://www.zerohedge.com/news/mini-flash-crash-following-cdu-statement-eurozone-leaders-have-excluded-boosting-volume-efsf-se
EU’s Rehn says not discussing Eurobonds at present and will not comment on eventual size of EFSF
USDCHF Plunges To Record Low Following Generali CEO Comments Eurozone Faces Risk Of Breakup, Flight To Safety Resumes.
http://www.zerohedge.com/news/usdchf-plunges-record-low-following-generali-ceo-comments-eurozone-faces-risk-breakup-flight-sa
Rumeurs de réunion d’urgence ce week end des chefs d’état, mais lieu toujours pas dévoilé.
Berlu téléphone à sarko ce soir, c’est surement pour prendre des nouvelles de madame?
Et si c’était l’Elu ??!!
« Les échos » à l’instant:
Rumeurs de dégradation de la note US.
http://www.lesechos.fr/investisseurs/analyse_seance/investir_00367788-paris-efface-ses-gains-rumeur-de-degradation-de-la-note-us-203207.php
preuve une fois de plus de l’extrême fébrilité des marchés.
Fannie Mae réclame 5 milliards de plus au Trésor.
L’acteur financier américain semi-public entend éponger sa perte qui s’est davantage creusée sur un an.
RBS rechute à cause de la Grèce.
La banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS), détenue à plus de 80% par l’Etat, a annoncé vendredi une perte nette de 1,425 milliard de livres (1,64 md EUR) pour le 1er semestre 2011, plongeant dans le rouge après un bénéfice de 9 millions l’année précédente.
echo.be
Le Portugal annonce des mesures pour réduire l’impact social de l’austérité.
Le gouvernement portugais a présenté vendredi un « programme d’urgence sociale » sur trois ans visant à limiter l’impact des mesures d’austérité que le pays s’est engagé à mettre en œuvre en échange d’une aide financière internationale.
lesoir.be agences
Oui, cela a un côté pansement de première urgence mais il n’y en aura pas pour tout le monde !
A-t-on assez de moyens pour soigner tout le monde ?
le rapport du BLS sur l’emploi aux USA a tardé à sortir… taux d’activité à 63.4% au plus bas depuis 1984 et durée moyenne du chômage au plus haut jamais enregistré à 40.4 semaines….
fin de faena sur les marchés actions, on range la muleta et on achève le Bull..il y a de grandes possibilités pour que se soit ce soir, les grands indices sont en position pour..
Contrairement à ce qui a été claironné suite à l’annonce du chiffre de création d’emploi « meilleur que prévu » en juillet, la situation de « l’employabilité » est la pire jamais connue depuis WWII aux USA…
les marchés US sont donc entrés ce soir en fusion dans l’attente de deux décisions majeures et contradictoires à officialiser que la rumeur donne pour imminentes: QE3 ou/et dégradation de la dette…
la volatilité exceptionnelle rappelle les meilleures séances de septembre 2008, donc préparez-vous à une semaine 32 « spéciale bourse » à tous les repas
François Leclerc écrit :
Pourquoi la croissance est-elle indispensable pour sortir de cette crise ? D’une manière plus générale pourquoi la croissance est-elle indispensable au fonctionnement du système. Je serais plutôt favorable à une politique « décroissantiste » parce qu’il me semble que ce que nous appelons croissance (du PIB) est plutôt source de mauvaises choses que de bonnes (consumérisme, société de l’avoir plutôt que de l’être, épuisement des ressources naturelles, pollution, réchauffement climatique, etc.) mais ma question n’a rien de polémique ni de rhétorique : c’est une vraie question, que j’ai déjà posée sur ce blog, mais je n’ai pas le sentiment d’avoir obtenu de réponse claire. Quel est le mécanisme interne au fonctionnement du système capitaliste qui nécessite une croissance plus ou moins continue du PIB ? Qu’est-ce qui spécifiquement, dans son mécanisme empêche qu’une stagnation des PIB soit compatible avec son fonctionnement ?
La nécessité de cette croissance des PIB est-elle purement conjoncturelle (les problèmes de dettes des Etats et des banques) ou bien est-ce que même dans une conjoncture ou il n’y aurait pas de problèmes de dettes, il faudrait aussi de toute nécessité de la croissance pour que le système fonctionne « normalement » ???
@ Th.
Tout est redit , en particulier ceci :
Le défaut du système est la divergence ingérable entre la croissance économique des emprunteurs en monnaie de réserve et le service de la dette qu’elle implique pour l’économie réelle. La prime de crédit assumée par l’économie réelle en zone dollar et en zone euro croît plus vite que la rentabilité des investissements ; laquelle est grevée par des taux de change surévalués au regard de la compétitivité économique réelle.
dans le billet suivant de ce même jour , ardu mais assez complet :
###LE CHEMIN DU DÉFAUT GÉNÉRALISÉ, par Pierre Sarton du Jonchay
5 août 2011 par Paul Jorion###
qu’il convient de lire et relire , si possible en compagnie compétente , muni d’un papier , d’un crayon et surtout d’une gomme.
Pour rappel , dans les années 80 ,on croît encore que les arbres , en grandissant chaque année , finissent par monter jusqu’au ciel….sans s’arrêter jamais.
@ Otroméros
Excusez-moi, je suis probablement un peu « dur de compernure », mais je ne saisis pas bien le sens de votre réponse. Vous voulez dire quoi ? Que les personnes qui investissent en prêtant de l’argent exigent un intérêt supérieur à ce que celui-ci peut rapporter une fois qu’il est investi (par exemple dans une usine) ? Et que donc il faut toujours produire davantage pour pouvoir rembourser les intérêts (et finalement le principal) de ces prêts ? Et que ce serait ça la raison pour laquelle il faut de la croissance pour que le système ne périclite pas ?
c’est plus fondamental que ça encore : il n’y a que le principal des dettes qui est mis en circulation, pas les intérêts. Donc pour rembourser la totalité, c’est la course à l’échalote : il y a forcément toujours un morceau trop peu au bout du compte. Ce morceau, c’est la croissance indispensable.
Mais pas trop gros le morceau, sinon ça fait fondre les fortunes engrangées par les prêteurs, c’est l’inflation.
En version contée : « L’île des naufragés » http://www.systememonetaire.be/HISTOIRES.htm
Les marchés, ce machin a qui on attribue une volonté humaine, n’est en fait plus rien d’autre qu’un trou noir béant qui cherche à se boucher en avalant la matière autour de lui, mais qui en même temps devient un plus grand trou noir, qui avale la matièe autour de luis encore plus vite…
Si une humanité existait réellement dans cette entité, on la classerait comme hautement schyzophrénique ou tout autre maladie mentale grave et incurable…
La logique voudrait qu’on cherche certe à le soulager de ses tourments, mais en l’isolant du reste du groupe pour éviter les drames. Là non, on place ‘les marchés’ comme point centrale de nos vies et de notre avenir…
Franchement, j’ai 2 enfants, mais ça me fait mal de penser à l’avenir qui les attends. Mais bon, tout la haut, leurs enfants, soient ils les places, soient ils les oublient…
Ca y est le mot est laché:
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/677456/crise-la-situation-actuelle-s-apparente-a-un-krach.html
La plupart des analystes (boursiers) nous indiquent que les indices sont revenus à deux ans en arrière, c’est à dire à l’été 2009. C’est faux car à l’époque, la bourse étant en configuration haussière (quoi que peu affirmée).
Pour retrouver un configuration semblable, il fut revenir à l’hiver, voire à l’automne 2008.
Et encore à l’époque, si les craintes étaient fortes du fait de la méconnaissance des conditions globales de la crise, maintenant les conditions sont mieux cernées, et elles sont pires qu’envisagé alors (notamment parce qu’elles se sont dégradées).
Coup d’état de Trichet qui s’auto proclame président pu premier ministre Italien et impose sa politique par la force…sinon!
Incroyable pour qui se prend cet individu?A t’il déja entendu parler de démocratie?De souveraineté?
ECB ready to buy Italian and Spanish bonds if Berlusconi commits to bring forward specific reforms according to sources.
ECB expects Italy to fast-track welfare reform, fiscal rule for bond purchases according to sources close to talks.
EU leaders applying intensive pressure on Berlusconi to make an announcement according to sources.
Said otherwse, open the QE floodgates. Globally. Central banks now control it all.
Italy are to speed up privatisation, labour market reform, and Italian government will announce balanced-budget amendment.According to a source, Italy reforms include labour, welfare and infrastructure rules.
Le pire c’est que ça marche son chantage..enfin en Italie je doute fort de l’application, c’est un effet d’annonce de plus…
http://www.zerohedge.com/news/stocks-euro-surge-another-central-bank-intervention-announcement-ecb-ready-buy-italian-spanish-
J’ai bien aimé , les gouvernements à rescipisence , du temps où Trichet était directeur du Trésor ,
les hauts fonctionnaires de cette administration étaient trés assidus à la messe .
Il n’ y a pas que les gouvernements mais aussi les syndicats , allemands en particulier qui ont été appelé à la rescipisence .
J’aime cette notion . C’est dommage qu’il ne l’ai pas appliqué au Crédit Lyonnais , ni au pigs
qui ont en commun avec l’Irlande d’étre catholique et d’avoir forcé sur l’immobilier .
Ce distinguo que vous faites aussi entre liquidité et solvabilité est hardi . C’est quoi la différence
au fond ? J’en ai une idée mais on dirait par les temps qui courent que la solvabilité n’aie plus de
sens ? Pour moi qui suis un peu vieux jeu c’est étrange . La solvabilité de la BCE est-elle infinie ?
Ou bien compte-t-on sur les contribuables qui aurait une capacité fiscale infinie ?
Crise : Sarkozy a parlé à Merkel, Zapatero, Berlusconi, un contact prévu dans la soirée avec Obama.
Nicolas Sarkozy s’est entretenu vendredi de la situation économique avec la chancelière allemande Angela Merkel, les chefs de gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et italien Silvio Berlusconi, et devait le faire dans la soirée avec le président américain Barack Obama, a-t-on indiqué à l’Elysée.
« On ne fera aucun commentaire sur le fond », a-t-on ajouté de même source, alors que Silvio Berlusconi a annoncé en début de soirée que Paris et Rome avaient décidé d’un commun accord de convoquer un G7 finance anticipé.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=e36c613739094accf00a1a747afe958a
Un peti florilège de quelques titres de presse:
EN DIRECT. Bourses : Sarkozy va s’entretenir avec Obama ce soir
Crise de la zone euro: Baroin appelle à «garder la tête froide»
Nicolas Sarkozy a eu dans l’après-midi des contacts téléphoniques séparés avec Mme Merkel, M. Zapatero et M. Berlusconi. Il doit téléphoner en début de soirée au président Barack Obama sur la crise financière qui secoue les bourses mondiales. …
Fannie Mae demande encore 5,1 milliards de dollars au Trésor
L’Italie et l’Espagne ont-elles besoin d’un plan d’aide?
Crise de la dette: Italie et Espagne pénalisées par une croissance …
Obama redonne de l’assurance à Wall Street
BIS REPETITA PLACENT :
Une fois de plus les états viendront à la rescousse d’un système ultra libéral qui veut les faire disparaître.
Mais pourquoi les citoyens des États démocratiques iraient au secours des spéculateurs pour sauver leur pactole ?
Pourquoi la plèbe viendrait au secours des patriciens pour sauver l’empire ?
« La volonté des marchés » de spéculer à la baisse n’est plus une explication plausible quand on assiste à une telle déconfiture.
Les établissements financiers en faillite ne pourront payer des spéculateurs
L’hypothèse de la volonté des plus puissants des oligarques de changer de système économique et d’en devenir les seuls propriétaires va devenir plausible car les débiteurs devront lâcher le contrôle de leurs actifs pour honorer les créances des assurances baissière des produits financiers.
Cette approche nihiliste, qui rejoint le concept de « fin de l’histoire » décrit par Hegel et voulut par les intellectuels de l’ultra libéralisme comme Francis Fukuyama, fera qu’après la chute du mur de Berlin la chute de « Wall street » marqueraient la fin du règne des idéologies.
Fin de l’histoire