Billet invité
Il y a trois niveaux d’analyse de la désintégration en cours du système financier mondial.
1/ Les faits à peu près visibles et admis
La Grèce ne peut pas et ne remboursera pas l’intégralité de sa dette publique. Il en est de même à un moindre degré de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne. Mais vraisemblablement aussi des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie et de la Belgique. Tous ces pays sont en déficit maximal de leur finances publiques. Le problème est la croissance du produit intérieur brut (PIB) plus faible que la croissance de la dette par rapport à ce même PIB. Les recettes fiscales ne peuvent pas croître aussi vite que la dette qui ne peut donc pas être stabilisée.
Si la pression fiscale augmente sur les revenus salariés à seule fin de réduire l’endettement public, alors les facteurs de croissance s’amenuisent ; la dette publique croît par les seuls intérêts. Les intérêts rongent inexorablement la capacité publique de structurer l’économie politique. La conséquence non visible mais bien ressentie de la dérive des dettes publiques est l’anticipation que chacun fait de son appauvrissement en services et assurances publiques. L’épargne de précaution augmente en actifs réels ; des biens durables sont accumulés par exemple dans l’immobilier simplement pour mettre en réserve sans consommer.
Une autre épargne augmente placée et investie à l’étranger où le futur est réputé plus rentable et moins risqué. Ce phénomène est massif en dollars et en euros facilité par le statut de monnaie de réserve internationale de ces monnaies. La fuite des liquidités à l’extérieur de l’économie réelle en dollars et en euros fait monter les taux de change dans le reste du monde et les taux d’intérêt partout.
Les taux de la Fed et de la BCE sont très bas mais se retrouvent de plus en plus élevés pour les emprunteurs non bancaires ; dont les États mal notés par les agences de notation mais surtout par les acheteurs de CDS garants du remboursement à terme. Les taux montent partout à cause de l’énorme masse de capitaux flottants qui doivent se replacer auprès d’emprunteurs et d’investisseurs de plus en plus risqués.
Les « marchés » savent que les dettes sont en excès par rapport aux perspectives de croissance réelle. Dans l’ignorance de qui sera mis en faillite ou des emprunteurs qui obtiendront des abandons partiels de dette et des créanciers qui en subiront les conséquences, la liquidité devient extrêmement volatile à la recherche des taux de rendement les plus élevés à court terme. De plus en plus d’emprunteurs solvables ou non sont privés de liquidité soit parce qu’ils refusent de payer des taux exorbitants soient parce qu’ils sont incapables de prouver leur solvabilité dans un climat de défiance généralisée.
La tension monte verticalement à l’approche des premières cessations de paiement inéluctables d’emprunteurs systémiques. Les marchés financiers sont internationalisés mais les lois sont nationales et discutables entre créanciers de nationalité différente. Il est donc impossible de trouver des compromis même à l’intérieur de la zone euro pour partager les pertes de crédit entre États, banques et créanciers particuliers qui sont de nationalités différentes.
Les épargnants et contribuables de l’Europe du Nord se refusent à payer les dettes de l’Europe du Sud. La capacité réelle des banques à absorber des pertes en cascade est inconnue. L’identification des pertes possibles par catégorie et nationalité de créancier est approximative. Les intérêts nationaux s’opposent. Aux États-Unis, les conflits politiques sont radicaux sur la nature du rôle et de la responsabilité publique dans le rétablissement général de la solvabilité financière.
Le cœur de la crise n’est plus financier mais politique et international. Les États disparaissent parce qu’incapables de s’entendre sur des compromis politiques acceptables pour toutes les parties, toutes les nationalités et toutes les positions financières. Le système financier sans cadre juridique et réglementaire se dissout dans le vide politique.
2/ La discussion des causes et origines
Tous les pays insolvables sont émetteurs de monnaie de réserve. L’utilisation internationale d’une monnaie renchérit son taux de change par rapport à ce qu’il serait sur la seule base des échanges commerciaux de biens et services. Non seulement il est plus facile d’emprunter à l’étranger avec une monnaie de réserve, mais la compétitivité du travail domestique est amoindrie. Un pays émetteur de monnaie de réserve est fortement incité à vivre à crédit, à sous-employer et sous-rémunérer les salariés domestiques.
L’insolvabilité systémique des monnaies de réserve n’est pas encore perçue dans la crise actuelle du sur-endettement. Le statut de monnaie de réserve internationale interdit la dévaluation qui donnerait le vrai prix de la solvabilité externe internationale. Tous les pays sur-endettés dans leur monnaie continuent d’emprunter sans mesurer l’effort d’investissement et d’accroissement de leur production qu’implique le remboursement possible des dettes extérieures. En contrepartie, des pays en excédent commercial massif comme la Chine continuent de prêter sans mesurer le risque réellement encouru sur les réserves de change accumulées.
L’impasse grecque cristallise trois problèmes systémiques : l’inefficience de la régulation financière sous une monnaie unique entre des systèmes politiques et juridiques nationaux différents ; l’impossibilité de réguler le crédit dans un système de libre utilisation internationale de monnaies nationales en droit ; la liquidité monétaire nominale dissociée de la solvabilité réelle des émissions de dette publique. Par l’émission de dette en dehors de son périmètre de souveraineté monétaire, un État se soustrait au contrôle et à la responsabilité des citoyens en empruntant de la liquidité étrangère.
L’euro a piégé dans l’endettement les États structurellement impécunieux. Le dollar a dispensé les États-Unis de mesurer leur solvabilité réelle publique et privée. La mondialisation des échanges rend caduques les conceptions encore en vigueur de souveraineté financière, d’équilibre du crédit et d’émission de la liquidité monétaire.
3/ L’anticipation des scénarios les plus probables
Deux visions s’affrontent : la pessimiste tire les conséquences de l’impasse politique ; l’optimiste imagine une solution de sagesse qui ne peut pas manquer d’émerger des postures d’affrontement politique. Le scénario optimiste est difficile à concevoir pour le moment en l’absence de la moindre évocation politique de propositions rationnelles et crédibles.
Les gouvernements accablés de dettes et tenus par leurs électeurs nationaux n’ont aucun moyen de concilier des positions financières nationales divergentes. Le prix des pertes de crédit potentielles est trop visible par rapport au maintien des relations financières internationales dont le prix n’est pas quantitativement exprimé par le système financier. Les nécessaires abandons de créance apparaissent énormes par rapport à des bénéfices moralement incertains, un résultat financier nominalement négatif et des conséquences économiques non précisément calculables.
En l’absence d’accord politique international entre créanciers et débiteurs, les règlements internationaux vont s’arrêter entre banques. Les paiements passeront par les seules banques centrales à même d’apporter une garantie nominale de liquidité aux banques de leur ressort. Mais il va falloir que chaque banque centrale fasse la liquidité de toutes les créances en devise gelées de son système bancaire ainsi que la liquidité des États et banques dans sa monnaie.
Les pertes de crédit potentielles vont exploser à l’intérieur de chaque zone monétaire isolée des autres. La politique monétaire de la zone euro éclatera en sous-zones selon les accointances conservées entre pays. Les banques centrales nationales vont reprendre la responsabilité de la liquidité des États et banques en attendant la ré-émission de monnaies différentes par sous-zone avec des accords de change pour fixer la valeur réciproque des anciennes dettes en euros et le rapport de compétitivité économique entre les nouvelles monnaies.
L’effondrement de l’économie réelle à travers le monde sera inversement proportionnel à la capacité des États à conserver des rapports négociés d’évaluation des dettes internationales. L’énergie des agents économiques se consacrera à la reconnaissance de leurs créances en monnaie et à la discussion de leurs dettes selon leur degré d’exposition à l’économie internationale. Les micro-négociations se multiplieront à proportion de l’effacement international des États et gouvernements.
Le scénario optimiste de résolution de la crise systémique repose sur la capacité des États et des banques à s’extraire des conceptions caduques du crédit et de la monnaie pour négocier un système d’évaluation et de répartition économiques des pertes de crédit. La relation de crédit doit être rééquilibrée entre prêteurs et emprunteurs. Les États doivent perdre leurs privilèges en tant qu’emprunteurs et les banques doivent perdre leur privilège international de négociation du prix et de régulation du crédit.
Le rétablissement de l’égalité des droits financiers entre le pouvoir politique, le pouvoir financier et le pouvoir économique réel ne peut se réaliser effectivement sans l’instauration à l’échelle internationale de la compensation en droit réel, en crédit et en risque qui s’opère à l’intérieur des périmètres de souveraineté politique. Mais la compensation du risque arbitrée par le pouvoir judiciaire à l’intérieur d’une souveraineté ne peut s’opérer qu’en monnaie à l’extérieur des souverainetés.
Une compensation judiciaire internationale en monnaie est possible si les transactions sont provisionnées dès leur origine par une prime de justice anticipant le préjudice possible d’une des parties. Le vendeur d’un droit réel verse une prime à la chambre de compensation du prix. Il récupère la prime en plus-value si les obligations sont bien remplies conformément au prix négocié en droit.
Dans le régime de la compensation transparente du risque de crédit, un pouvoir judiciaire national garantit l’application du droit dans toute réalité économique nationale ou internationale. Dès lors, il advient un instrument financier de valeur politique universelle dont l’émission est proportionnelle aux pertes de crédit possibles sur les transactions engagées. Ces pertes possibles se transforment en plus-value à condition que les vendeurs réels remplissent leurs engagements au prix et à l’échéance déposés en compensation.
115 réponses à “SCÉNARIOS DE CRISE, par Pierre Sarton du Jonchay et Jean-Luc Gréau”
Ni la solution optimiste, ni la solution pessimiste ne sont les bonnes solutions.
La seule qui puisse encore fonctionner c’est d’autoriser à nouveau les Etats à financer leurs besoins de trésorerie auprès de leur Banque centrale pour éviter l’effet « boule de neige » de la dette publique en contrepartie d’un tout petit risque d’inflation (tant pis pour les rentiers qui seront ainsi « euthanasiés ». C’est donc toute la politique monétaire résultant des traités de Maastricht et de Lisbonne qu’il va falloir revoir… avec probablement un retour au monnaies nationales, en espérant qu’elles soient « intégrées » dans un « euro commun »
vous oubliez, comme beaucoup, un petit détail : le temps où les banques centrales pouvaient financer directement les banques centrales était celui où les taux de changes étaient fixés par les gouvernements par rapport à un étalon commun, l’or.
Croire qu’on peut revenir aux monnaies nationales tout en relâchant l’interdiction faite aux banques centrales de financer directement les gouvernements tout en conservant le système des changes flottants c’est croire aux miracles du style que les gouvernements n’auront même plus besoin de recouvrir les impôts pour payer leurs frais.
L’or n’a pas grand chose à voir avec tout cela…
Soit la BCE passe outre l’article 123 Lisbonne et finance directement les énormes besoins d’investissement de l’UE (et en particulier de la zone euro) pour au moins 5 fois ce qui a été calculé pour la France seule par les experts de la FNH (soit 300 milliards d’euros par an pour la zone euro, pendant 10 ans). Il s’agit dans ce cas d’une augmentation de la masse monétaire au bénéfice des Trésor Public pour l’investissement de transition écologique et énergétique, et non pas au bénéfice des ménages pour la consommation mobilière ou immobilière comme ont tendance à le faire les banques commerciales. Dans cette hypothèse la possibilité d’émission de crédits par les banques commerciales doit être freinée corrélativement par exemple en augmentant le taux des Réserves Obligatoires…
Mais je ne crois plus à cette solution…
Soit, et c’est la solution que je préconise, il faut œuvrer pour une évolution de la zone vers des monnaies nationales dont la parité est politiquement fixée mais annuellement évolutive, monnaies nationales non convertibles sauf dans un nouvel « euro commun » qui serait la monnaie de réserve de la zone.
@vincent,
bien sûr que l’or a à voir avec cela. Enfin, quand je dis l’or c’est parce que c’était l’étalon monétaire commun jusqu’en 1971. Cela pourrait être autre chose mais ce qui est important c’est qu’il y ait un étalon commun par rapport auquel calculer les taux de changes des différentes monnaies entre elles.
Sinon, il s’agit d’un système de changes flottants comme depuis 1971 où les taux de changes ne sont plus fixés par rapport à un étalon commun mais flottent en fonction de l’offre et la demande des différentes monnaies sur les marchés internationaux. Pour qu’un tel marché international puisse exister il faut bien qu’il y ait une stricte séparation entre les émetteurs des différentes monnaies (les banques centrales) et les emprunteurs (dont les états) qui doivent passer par ces marchés pour se financer.
Dans un système basé sur un étalon commun, les taux de changes sont fixés en fonction de la quantité de monnaie émise par rapport à la quantité de cet étalon commun dans les coffres de l’émetteur. (les banques centrales ou les états qui sont en fait les mêmes entités).
Une partie de mon message a disparu… c’est quoi cette censure pire que la censure ?
Rien n’a été touché sur votre message… Une erreur d’envoi ? Le serveur été en rade pendant plus d’une heure, il y a peut-être des éléments quii ont été altérés.
Dont acte, je réécrirai la suite dans la journée. Désolé de l’accusation infondée.
» Pour échapper à l’éclatement politique de la zone euro, il n’est pas d’autre solution que de restaurer des monnaies nationales ET une fiscalité européenne pour réguler les taux de change et assurer une solidarité budgétaire inter-étatique. »
Voilà une affirmation , en passant, que rien ne laissait prévoir !
Le ET en majuscule vient tout de suite tempérer l’idée l’abandon de l’Euro.
L’objectif d’une fiscalité commune est , en pratique, plus éloignée que le possible
retour aux monnaies locales.
Mais je laisse ces arguties pour m’ intéresser à vos idées et votre cheminement.
J’ai essayé de vous suivre à travers vos contributions. Pour autant que j’en ai compris
la substance, il me semble que RIEN n’annonce une telle prise de position.
Ce cheminement me fait penser à De Gaulle: des discours d’une très haute tenue,
abstraits et soigneusement théoriques, parfois énigmatiques,
et au plan pratique des décisions surprenantes et sans rapport évident
avec les bases publiquement annoncées.
Le reproche lui avait été fait d’une telle discordance. Il avait
répondu: « je manoeuvre ». [ sans oublier sa référence à Chateaubriand: je les
mènerai par les rêves.]
Comment expliquez-vous cette proposition en vue d’
« échapper à l’éclatement politique de la zone euro. » ? Une manoeuvre ?
En passant, comme aux échecs, qui plus est !
@Daniel,
En analysant les relations logiques entre démocratie, économie et finance je découvre que la monnaie ne peut être qu’une conséquence et non une cause du financement de l’économie par la démocratie. Si l’émission monétaire n’est pas subordonnée à la vérification d’une démocratie effective des échanges économiques alors la monnaie détruit la démocratie. C’est ce qui se passe actuellement avec le dollar et l’euro.
L’investissement de la démocratie dans l’économie est une fonction financière qui incombe à un acteur financier spécifique qui est l’État agissant par ses trois pouvoirs séparés législatif, judiciaire et exécutif. Le prix financier de l’État de droit est la fiscalité. Sans fiscalité, pas d’État de droit ; sans État de droit, pas de marché ; et sans marché pas de finance. C’est à dire pas d’actualisation des prix de la production future.
La fiscalité est la condition financière de la démocratie. Et la démocratie n’existe pas dans un pays quand elle ne peut pas exister chez ses voisins en étroite relation d’échange économique. La démocratie en France est illusoire sans la démocratie en Europe et le plus possible dans le reste du monde. L’Union des démocraties européennes est une nécessité pour chacune d’entre elles. S’agissant d’une union de démocraties nécessairement en interdépendance économique et financière quel que soit le système monétaire adopté, un budget et une fiscalité européenne sont incontournables.
Si l’Union existe comme démocratie multinationale, l’euro ne doit pas en être la monnaie unique mais la monnaie commune de calcul des impôts et des solidarités européennes. Le Parlement Européen doit voter des contributions par tête selon les prix convertis en euro des bases d’imposition en monnaie nationale. La vraie union européenne ne peut pas se construire sur la monnaie avant de s’être construite sur la fiscalité.
La mystification néo-libérale détruit l’Europe en prétendant la construire par la monnaie. La fiscalité est la base de tout système monétaire européen.
» La vraie union européenne ne peut pas se construire sur la monnaie avant de s’être construite sur la fiscalité. » L’idée est séduisante. Mais encore une fois, qui va décider de cette fiscalité? Quelque soit l’idée de départ le problème est toujours de savoir si les peuples seront réellement consultés mais surtout écoutés (cf le NON français à la constitution). Il s’agit donc encore et toujours de savoir qui détient le pouvoir politique, et par extension au profit de qui agit-on?
Et en effet, le meilleur exemple en est l’évolution de la fiscalité en France! L’injustice, fiscale en l’occurence, est une vraie raison de révolution. La justice fiscale constitue d’ailleurs l’une des bases de nos démocraties. Amputez-la de son caractère dégressif et juste et vous avez une situation de révolte sociale à la grecque.
Sur le ‘libéralisme’ de Riegan , Thatcher et méme Hayek et Friedman grands inspirateurs , une chose devrait mettre la puce à l’oreille : il y a paradoxe pour des libéraux à se servir de l’ Etat , ne
serait ce que sous la forme du droit , ou d’une Banque Centrale . Ces libéraux pensent et agissent pour nous et méme fortement si l’ on se référe à Pinochet .
Je reviens à mon antienne : la condition d’un véritable libéralisme est le controle de la monnaie ,par une large proportion de la population , ce qui suppose que celle-ci aie réalisé les conditions de son autonomie par rapports aux instances de pouvoir , que celles ci se déclarent libérales ou non .
Il est notoire qu’au cours du balancier de l’Histoire les époques où cela s’est fait 17e et 19e siécle par ex ont été des siécles de révolution .
/////la condition d’un véritable libéralisme est le controle de la monnaie ,par une large proportion de la population , ce qui suppose que celle-ci aie réalisé les conditions de son autonomie par rapports aux instances de pouvoir ,../////
Cette phrase est une forme d’ oxymore , …puisque la monnaie est du Pouvoir , « LE « pouvoir actuellement .
La seule façon de maitriser un pouvoir c’est de le fractionner .
Le plus comique de l’ histoire , c’est que le libéralisme s’abrite derriere le Naturalisme pour s’ opposer au constructivisme ……….. Du fait ils ont raison structurellement …..sauf que …. Ils sont aussi constructivistes que leurs opposants , puisque leur système ne réclament un outil « naturaliste »(main invisible) qu’apres avoir reglementé et untilisé le constructivisme ( spécialisatrions à outrance , hectares de ^poireaux et de vgnes , et surtout dynamique centralisatrice qui , initialisée , s’auto induit ds /vers sa perversité .
Votre post me permet d’aller plus avant sur cette question . Effectivement la monnaie a un rapport avec le pouvoir , mais n’est pas le pouvoir . Quelques mots sur ces origines suffise je pense à éclairer ce que je veux dire .
Selon la légende , c’est un roi Crésus l’a inventé , certes . Mais l’or et aussi d’autres choses ,
peut étre aussi le sel , servait à cela avant lui . Pour Crésus les raisons sont certainement liée à
son pouvoir , pour les échanges cela apporte une réponse technique , avoir la garantie d’un bon
poids de bon métal , sans avoir recours à des pesées ou autres .
On peut concevoir par là qu’une simple concurrence des monnaies face l’affaire . Ce qui s’est déjà produit par le passé . Il y eu de plus , de mauvaises monnaies qui ont servi comme des bonnes , simplement parce que pour la circulation cela n’a pas d’importance , on pourrait dire
d’ailleurs que c’est le cas pour l’euro et le $ .
Si la monnaie (d’état ) sert le pouvoir (puisqu’elle peut servir à le financer ) elle n’est pas le
pouvoir , on peut vivre et méme échanger sans elle . C’est un moyen pratique c’est tout , mais
comme elle répresente de la richesse elle suscite les convoitises , le vilain penchant de la frelater pour se procurer des richesses à bon compte . Et évidemment si le pouvoir controle la
monnaie çà craint .
@PSDJ
Je reprends deux paragraphes de votre réponse à Nobel hier après midi
Il serait tout à fait possible de proposer un système dans lequel toute monétisation directe par la Banque de France au bénéfice du Trésor Public serait soumis, lui aussi, à un contrôle démocratique du Parlement, et les réserver par exemple aux investissement en imposant que le « fonctionnement » soit couvert par les recettes fiscales ; votre argument n’est donc pas pertinent pour justifier l’obligation aux Etats de se financer par l’emprunt (lui-même toujours sous contrôle des banques commerciale et à leur bénéfice ( je ne vais pas relancer un débat ici)
En fait, on en est déjà pas loin car il semble bien que les budgets primaires des administrations publiques sont relativement équilibrés depuis plus de 20 ans , sauf ces 3 dernières années du fait des excès des mêmes banques.
Vous savez aussi bien que moi, comme l’expliquait Ricardo, que le Peuple serait toujours bénéficiaire d’une émission directe par la Banque Centrale alors que les émissions par les banques privées augmentent la dette publique.
Car là aussi vous semblez oublier que l’interdiction de financement par la Banque Centrale n’a rien d’une loi divine ; c’est une simple régle que nous nous sommes imposés et quand nous voyons la conséquence en terme d’intérêts cumulés qui forment une bonne partie de la dette, il y a de quoi se poser des question.
Dernier point : quand on voit l’accumulation de dette on se dit que cette obligation qui a été faite n’a servi à rien : et cela se comprends puisque le contribuable ne paye pas les intérêts… ce sont les nouveaux « investisseurs » qui s’en chargent vis-à-vis des anciens.
@Vincent,
Nous jouons à ne pas nous comprendre en disant la même chose. Dans la réalité financière qui devrait être et qui n’est pas actuellement, l’emprunt public est légitime pour financer l’investissement public. L’investissement public est la dépense publique qui produit effectivement une augmentation de la production de biens et services dans le futur : par exemple l’enseignement qui produit des compétences professionnelles.
L’investissement public efficace augmente le potentiel de production, donc les recettes fiscales qui permettent le remboursement des emprunts et le paiement des intérêts. Les taux d’intérêt sur la dette publique doivent normalement être fixés selon l’efficacité moyenne du travail dépensé dans les investissements. L’investissement public efficace stimule la croissance ; l’intérêt sur la dette publique restitue au travail dépensé dans les investissements le surcroît de production nationale obtenue.
Dans la réalité financière actuelle, du fait d’une théorie keynésienne mal comprise et surtout d’une guerre économique mondiale, les États sont conduits à emprunter au-delà des dépenses d’investissement véritables. Les dettes publiques progressent plus vite que le PIB et la base fiscale supplémentaire qui devrait résulter des investissements publics fuit dans les paradis fiscaux. Les États sont rendus insolvables par l’évasion fiscale organisée par le shadow banking. Lequel shadow banking est légalisé par les États pour attirer les investissements internationaux par la défiscalisation.
L’effondrement du système financier par la dette publique auquel nous aboutissons n’est pas dû aux intérêts que les marchés font payer aux États mais à l’asymétrie du rapport de force entre des États souverains en guerre économique les uns contre les autres et un système bancaire mondialisé qui entretient la guerre. L’évasion fiscale permise par la « libre circulation des capitaux » prive les États du résultat financier de leurs investissements et les met en situation de surendettement.
Les intérêts versés sur les dettes publiques n’enrichissent que marginalement le système bancaire
: ils sont reversés aux souscripteurs de dette publique que sont les fonds de pension, de retraire et d’assurance. En revanche, ce sont les primes de crédit public en hausse continue qui enrichissent les spéculateurs financiers au fur et à mesure que la solvabilité publique se dégrade. Le pillage du crédit public par le système financier international non régulé est maintenant arrivé au bout de sa logique. La hausse des primes de crédit public absorbe toute la liquidité et asphyxie les États et l’économie réelle.
Les flots de liquidité produits par les banques centrales pour abaisser artificiellement les coûts de financement des dettes publiques sont plus qu’absorbés par les créanciers qui s’attendent à des répudiations de dette publique. Le système financier tombe dans une trappe à liquidité sans fond : c’est le mur de la dette qui n’a plus de prix puisqu’elle ne peut plus être remboursée.
Le financement direct des États par les banques centrales actuellement en vigueur ne sert plus à rien. Les détenteurs de créances publiques, c’est à dire essentiellement l’économie réelle et non l’économie financière, se doutent de la perte à venir de leur épargne et de l’insolvabilité croissante de l’ensemble de l’économie réelle. L’investissement devient de plus en plus risqué pour tout le monde ; donc il diminue ou ralentit ce qui rend la décroissance économique de plus en plus probable.
Comme beaucoup sur ce Blog, il n’est pas difficile de prévoir la nationalisation prochaine de tout le système bancaire. Cette nationalisation s’accompagnera d’une administration publique des flux de capitaux internationaux. Les États toucheront eux-mêmes les primes de crédit de leur surendettement. Mais cela ne résoudra pas le problème du calcul des dettes publiques et privées non remboursables ni le problème de l’imputation de ces pertes aux actionnaires, créanciers et déposants du système financier ; ni le problème de la répartition internationale des pertes.
Pour solder les pertes systémiques après nationalisation du système financier, il y a deux méthodes : la méthode oligarchique arbitraire par négociation opaque entre pouvoir politique et pouvoir financier et la méthode démocratique de transparence juridique et comptable universelle. La méthode oligarchique est appuyée par tous les résignés qui ne croient plus en une quelconque égalité des droits et voient la démocratie comme une utopie d’intellectuel illuminé.
@PSDJ
Les banques sont directement créancières d’un tiers de la dette publique française, les assurances vies et fonds de pension de 50% (et 17% pour les « divers dont OPCVM)
Mais pour ces 67%, elle vient d’où la monnaie de l’épargne … elle est gratuite d’après vous ?