Billet invité.
« En Europe, nous avons un rendez-vous avec le destin. C’est la politique et non plus la finance dont nous pouvons attendre le salut. Les politiciens ne peuvent plus commettre d’erreurs. Comme sur le Titanic, même les passagers de première classe ne sont pas à l’abri. »
Les commentateurs ont vu dans cette déclaration dramatisée de Giulio Tremonti, ministre des finances italien – et dont le propos rejoint celui de Paul Jorion dans sa vidéo ce matin – une allusion à Angela Merkel et à l’Allemagne, accusés de bloquer l’adoption d’un nouveau plan de sauvetage grec et de risquer de précipiter l’Europe entière au fond. Allusive, elle est aussi une critique de Silvio Berlusconi, mis en cause pour sa passivité. Mais elle est surtout un appel un peu désespéré à ce qu’un sursaut politique intervienne, venant d’un pays au bord de la zone des tempêtes. Enfin, elle reconnaît dans la bouche d’un ministre des finances, qui aspire à devenir Calife à la place du Calife, que celle-ci n’est pas la planche de salut.
Il y a dans cette crise un problème de clés. Clé pour la comprendre et clé pour la résoudre.
Vieux réflexe, il est tentant d’utiliser comme grille d’analyse l’affrontement entre les pays, porteurs d’intérêts divergents. Les méchants ceux-ci, les méchants ceux-là. Avec comme corollaire une meilleure défense des intérêts de celui auquel on appartient préconisant le repli dans ses frontières.
Cette grille a l’avantage de pouvoir être utilisée à tout propos et à toutes les échelles, seul le nom du méchant changeant. Longtemps, il a eu en France pour nom l’Amérique, l’Allemagne est revenue en force et la Chine n’est jamais loin. Elle a l’inconvénient de ne rien expliquer ni permettre de comprendre, dans un monde financier globalisé pour lequel les seules frontières reconnues sont celles de ses intérêts.
Symboles évidents d’une finance détestée, les banques ont ensuite ravi le rôle vedette. Un incontestable progrès dans la compréhension que les pays et les gouvernements ne sont que des paravents derrière lesquels il se cache autre chose. Un monde méconnu, opaque, complexe à souhait dans sa terminologie comme dans ses mécanismes, dont il est apparu que ceux qui étaient chargés de l’expliquer s’y complaisaient. Un monde, pour tout dire, qui a une face cachée par nature.
Le temps est donc venu de nouveaux explorateurs, qui s’engagent de plus en plus nombreux dans son décryptage et soulèvent l’épais voile qui le recouvre ! Mais il l’est surtout d’une espèce inédite, qui s’est intitulée les indignés, porteuse de la version moderne de « sous les pavés la plage ! ». En se faisant écho dans le tumulte, de Madrid à Athènes, elle a donné à la contestation du désordre établi sa véritable dimension. Depuis, les Espagnols ont ouvert un chemin, les engageants non plus dans l’occupation de places historiques mais dans l’action, via des assemblées locales ouvertes à toute la population débouchant sur des initiatives concrètes de solidarité.
Ce qui est en jeu, en effet, ce n’est pas seulement de rassembler les victimes d’un système en crise qui ne veut pas en démettre, mais de préfigurer dans l’action une alternative, dont l’existence même est tenacement niée au nom d’un réalisme déchu. Par la grâce d’un enfermement d’un type nouveau, une camisole de l’esprit ferment de résignation.
A l’occasion de la crise rampante en cours, qui se poursuit de rebondissements en rebondissements, le système oligarchique aux commandes se laisse percevoir comme il ne l’a encore jamais fait. L’Etat et ses représentants apparaissent étroitement liés au système financier, comme ses défenseurs, et de manière mal travestie. Le débat se déplace en conséquence, n’ayant plus comme seul objet de savoir comme gagner les prochaines élections mais aussi de déterminer ce qui pourra être fait de cet Etat qu’il ne s’agit plus seulement de conquérir. Faire quoi avec lui, c’est faire quoi de lui. Deux conceptions s’affrontent du « moins d’Etat », celle qui veut en réduire le périmètre au profit du système financier, et celle qui voudrait qu’il soit pris en main par ceux-là mêmes dont il prétend gérer les affaires.
La dimension sociale des problématiques émergentes est rejointe par une autre, désormais indissociable. La finitude du monde et de ses ressources impose de réfléchir à l’optimisation de leur exploitation et de leur partage.
Une seule et même question centrale est posée : qui va être en charge des arbitrages sociaux et environnementaux et comment ? C’est à elle qu’il faut commencer à donner une réponse, dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Le réalisme a changé de camp, l’utopie n’est plus une rêverie.
PS : La réunion européenne de Rome avec l’Institute of International Finance se poursuit, le sommet européen est fixé au 21 juillet prochain, les résultats des stress tests tombent. Barack Obama vient pour la énième fois de dire qu’il est temps d’avancer à propos de la dette US. Pas de quoi en faire à nouveau toute une histoire…
109 réponses à “L’actualité de la crise : LE RÉALISME A CHANGÉ DE CAMP, par François Leclerc”
Je constate avec amertume, mais confiance, que ce que vous écrivez François Leclerc, est la substance-même de ce pourquoi je me suis fait éconduire plusieurs fois par des sommités financières pour « effronteries ». C’était encore le cas, il y a 9 à 10 ans en 2001 et 2002, ou je fus sévèrement « blâmé » par un tout frais retraité haut directeur, ancien chef du service étranger à la Banque de France qui m’ « interdisait » de poser certaines sortes de questions gènantes alors taboues, surtout en public…
Budget fortement réduit pour la SEC qui ne serait plus en mesure d’enquêter sur grand-chose (article du New Yok Times) : http://www.nytimes.com/2011/07/16/business/budget-cuts-to-sec-reduce-its-effectiveness.html?ref=business
http://www.nytimes.com/2011/07/16/business/budget-cuts-to-sec-reduce-its-effectiveness.html?ref=business
A chacun son utopie,
Pour les premiers marchands du monde, davantage de rentiers, pour les premiers politiciens de l’image davantage de travailleurs et de petits esclaves de plus à leurs pieds,
Mais à quoi servira-t-il au marchand et au premier politicien de la terre d’avoir plus de travailleurs si plus guère personne ne se soucie même d’écouter la propre utopie d’un autre,
La mienne par exemple pas forcément non plus utopique que celle des premiers utopistes du marché, que dit bien à chaque fois le premier politicien de l’image, les faux esprits d’un monde en déroute, ou le rêve symbolique d’une société dans laquelle les premiers marchands, politiciens et autres penseraient constamment avant tout le bien et votre vie à votre place,
Voyage en utopie un peu de droite, un peu de gauche et les petites querelles qui commencent déjà bien à éclater un peu partout c’est la démocratie, la guerre com dans le tout commerce mondial et la politique de plus.
Ils ont bien tous rêvés d’une société idéale, d’un meilleur confort matériel de vie, celui du meilleur des mondes, et puis voilà qu’au final plus grand patatrac, et oui ma brave petite dame, il y a vraiment de quoi être de plus en plus dégouté d’oeuvrer pour une plus grande tour de Babel.
Amen, Amen toi aussi ta propre utopie mon ami(e) histoire quand même que nous devenions pas tous des moutons, des robots, des sous-hommes, des numéros, des larbins, des esclaves, des machines, des gens en fait n’ayant plus guère d’Etats d’Ame en société, dans un monde ou il aura toujours toutes sortes d’utopistes pour penser premièrement l’utopie marchande et tout sociale à votre place, qui veulent constamment prendre leur revanche sur les autres et à chaque occasion, hélas c’est bien à chaque fois les plus terrestres qui l’emportent sur les autres, com sur le simple et pauvre d’esprit que je suis dans la matière.
Penser l’utopie et cela même quand je vais aux toilettes, et cela même quand je désire avoir de plus grandes ailes dans ma vie comme au quotidien, un jour peut-être tous les gens du monde se mettront enfin à reconnaître la très grande inutilité de plus de mes propos. Je suis déjà si peu concret dans la vie, le rêveur idéal, à chacun son genre qu’il est dommage de devoir continuellement entendre et voir des gens vouloir transformer les choses comme les autres, c’est la société, le monde, alors qu’eux mêmes et derrière des bureaux ou alors premièrement à l’image ne
se montrent toujours pas en mesure de vous adresser la parole autrement, serait-ce moi aussi l’un des plus grands mégalos et mécanos terrestres de ce monde.
Nous voulons en fait constamment transformer, changer, avancer, pour mieux paraît-il moins retarder dans nos vies comme en société, c’est bien nous les nouveaux, c’est bien nous les premiers mon cul oui, ce n’est en fait toujours que les mêmes prétendants aux premières places qui veulent bien à chaque fois nous mener en bateau, comment voulez-vous passer alors réellement à un monde un peu plus différent, surtout dans un tel monde de rêveurs et d’utopistes de première qualité sur les marchés. Ils veulent bien tous en fait réaliser leur propre utopie, peut-être même que nous vivons bien en vérité dans un plus grand mélange des genres, de têtes, de concepts. Peut-être que les premiers défenseurs des choses dans le monde ne sont en réalité que les premiers gens qui font le plus de mal à l’homme, aussi bien même les plus grands penseurs socialistes de l’histoire.
Et puis moi qui ne sait pas très bien écrire le français, le changement, la crise, le bien, ha si seulement le bonheur de toute une société serait de faire avant tout mon seul bonheur terrestre. Je pourrais alors avoir toutes les plus belles femmes et richesses de ce monde à mes pieds, être reconnu comme le premier et plus grand glandeur
de la terre ou alors d’une autre plage de sable fin, comme par exemple nos rentiers aimant c’est vrai beaucoup la valeur travail et effort pour les autres, être applaudi, louangé, prié, servi, etc, comme par exemple nos premiers anges déchus. Je pourrais alors mîeux organiser les choses de A à Z, comme ça toute le monde serait plus content, plus satisfait, plus libre moins malheureux, moins utopiste, paraît-il moins distant de l’autre comme de vous même, enfin bref vous connaissez la musique, tiens vous savez quoi, j’ai bien encore entendu aujourd’hui la même chose,
à la prétention même pour les plus grands politiciens du système de paraître moins utopiste que vous et moi réunis, c’est quand même bien un comble de les voir vous faire le même petit numéro de tromperie, le monde n’est en vérité qu’une grande pièce de théatre, des comédiens, des tartuffes, des petits cochons biens gras et un peu porcinets se dandidant bien encore un peu partout. Pourquoi attendre le changement, comme l’autre premier béta de plus, pourquoi rêver de changement de Lune, pourquoi remettre toujours au lendemain ce que nous devrions peut-être déjà essayer de mieux faire voir à son prochain comme à soi-même, en réalité et en vérité nous en avons bien tous perdus le courage de suivre Jérémie, pourquoi nous ne savons plus guère mieux tirer la chasse autrement, serait-ce à cause toujours
de nos mêmes automatismes d’expression, de contispation sociale ou économique, et pousse et pousse toi d’abord que je m’y mette à ta place.
Ha si seulement je pouvrais être compris ne serait-ce que par une seule personne de ce monde en faillite, je n’aurais peut-être alors me dire que je n’ai pas vécu en vain.
M. Leclerc, je vais passer du stade de l’admiration à l’adoration et ensuite ???
C’est apparemment la cata politique en Italie entre la ligue du nord, Berlusconi et tous les autres alors je reviens à la réalité du schéma sur les banques qui se tiennent par la barbichette émis
par The New York Times du 1er mai 2010. A Voir et à Revoir :
http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/02/weekinreview/02marsh.html?emc=eta1
Allez, je ne résiste pas à ça
http://www.blinkx.com/watch-video/boris-christoff-gounod-faust-le-veau-or/IpveNhVt9u85ELrDqh40vw
Pour tous ceux qui oublient que le bonheur est en soi : pourquoi vouloir la richesse de l’or?
en janvier, au cours de la crise bancaire en Irlande, le correspondant du « Corriere della Serra » à Bruxelles, Ivo Caizzi, est le seul journaliste à avoir rapporté les propos du ministre Guilio Tremonti :
ce dernier au cours d’une conférence de presse a souligné :
« regarder les dettes publiques sans examiner la finance privée est une erreur »
« si la discipline fiscale est importante, nous voulons plus de contrôle sur la solidité de la finance et des banques privées. La non considération de ce côté obscur nous a amené à une situation critique »
Pour Trémonti écrit Caizzi, on ne eput fonder une stratégie anti-crise, orientée sur la rigueur budgétaire, sans considérer les créances bancaires à risque.
Le ministre a pointé du doigt la réalité derriere le plan de renflouement imposé à l’Irlande par le FMI et la BCE : Les banques allemandes sont exposées à hauteur de 186 milliards d’euros, les banques britanniques à hauteur de 187 milliards et les françaises 77 milliards a expliqué Trémonti en citant le dernier rapport de la BRI.
et d’ajouter,: « l’on peut parler de 500 milliards d’euros rien que pour l’Irlande, et ce n’est pas une somme que l’on peut justifier pour le financement du système productif.. »
Enfin Trémonti a souligné que le même phénomène peut-être observé en Grèce, au Portugal et en Espagne..! ‘c’était je le rappelle en janvier 2011
Lors d’une précédente remarque faite quelques jours auparavant; le même Trémonti avait souligné :
« qu’il eut été préférable de sauver la branche industrielle et commerciale des banques, et laisser sombrer la partie spéculative…! »
hélas
il n’y a rien à ajouter, et hélas rien ne changera…le système DOIT mourir !
Il est évident que dans notre monde d’aujourd’hui et en ce temps, là, à la seconde où j’écris ces mots, il n’y a rien de plus important que de discuter de l’oportunité du défilé militaire du 14 juillet..
Bravo à Eva, qui c’est extraire de la complexité du moment que nous vivons, ce qui en somme est primordial dans la conduite du monde!
On estime, en milieu financier, que le prix de l’onze d’or peut monter jusqu’à 2000 dollars US.
Les gens informés n’ont plus aucune confiance dans le système monétaire actuel.