Billet invité.
« Nous avons procédé à un tour d’horizon » est le seul commentaire que les journalistes ont pu tirer d’Herman Van Rompuy, président de l’Union européenne, au sortir de son déjeuner au sommet. Enchaînait une réunion de l’Eurogroupe dont rien n’a encore filtré. La nuit risque d’être longue, car Jean-Claude Juncker ne pourra pas s’en tirer avec une telle pirouette. Les journalistes pourraient le comprendre, les marchés moins.
C’est du côté de l’Institute of International Finance qu’il faut se tourner pour avoir du nouveau, si l’on en croit le Financial Times. Un document de six pages a été selon lui distribué aux ministres participants à la réunion, auquel il a eu accès, dont l’essentiel tient en peu de mots : vous devez dans les jours qui viennent financer un rachat de sa dette par la Grèce, afin de diminuer la charge qui pèse sur elle.
C’est à cette condition que pourra être évitée la propagation irrésistible de la crise, qui est entrée dans sa phase la plus critique, poursuit le document. C’est aussi à cette condition que les banques pourraient s’engager à participer au sauvetage de la Grèce, pour un montant estimé à 30 milliards d’euros sur un total de 115 milliards d’euros. Elles pourraient procéder à un échange d’une partie des obligations souveraines qu’elles détiennent contre de nouvelles à longue maturité.
Liant leur soutien à l’action préalable des Etats, les banques cherchent ainsi à se garantir contre des décotes ultérieures des nouvelles obligations grecques qu’elles détiendraient.
Mais ce schéma, en cours de discussion, a fort peu de chances de recueillir l’assentiment des Allemands, faisant dans la pratique peser le poids du sauvetage sur les finances publiques, alors qu’il s’agit de le partager. « C’est problématique », a lâché un négociateur allemand à Reuters, avant de rentrer en réunion.
Au vu de la gamelle enregistrées aujourd’hui par les valeurs financières (les banques) sur les places boursières européennes, et les sauts de cabri des taux obligataires espagnols et italien, quelles sont les marges de manœuvre effective des uns et des autres dans cette négociation au finish ? Pas lourdes, semble-t-il…
Comment ne pas poursuivre, dans le fil de l’actualité, la comparaison avec les péripéties de l’affrontement qui se poursuit aux Etats-Unis, où la dramatisation est à son comble, orchestrée par Barack Obama et son administration afin de tenter de faire plier les républicains (et accessoirement les libéraux, la gauche démocrate) ?
Dans les deux cas, la corde est tendue à l’extrême. Alors que l’OCDE vient de rendre publiques de nouvelles prévisions de croissance du monde occidental, à la baisse avec une mention spéciale pour le Japon, et que la Banque des règlements internationaux a prévenu que la crise de la dette publique est amenée à s’étendre et avoir un impact négatif sur les banques. Explicitant cette menace en précisant que « la hausse du niveau d’endettement de certains Etats a d’ores et déjà conduit à ce que les obligations d’Etat de ces pays perdent leur statut d’investissement sans risque et d’autres pays risquent d’être affectés par cette tendance. » En d’autres termes, sapant le système financier.
Prenant les devants, le FMI vient par la bouche de son conseiller spécial Zhu Min, appelé à devenir directeur général adjoint, d’avertir qu’il va être nécessaire de « trouver un équilibre entre austérité et croissance », en précisant les moyens et les objectifs : « nous devons ainsi soutenir les plus pauvres et les plus vulnérables, en fournissant par exemple des filets de sécurité sociale pour les chômeurs et en améliorant les administrations fiscales et la collecte de l’impôt ».
La ligne de crête, en effet, va être pour le moins très étroite, comme les événements actuels le prouvent.
36 réponses à “L’actualité de la crise : ILS SE FONT ATTENDRE ! par François Leclerc”
Paul est chaud ce soir et Francois a peine moins!… L’instinct nique la raison…
Deux mois avant un chouette anniversaire!…
L’ete a ne pas loupe!… Allez blogueurs, pas de blague, on respire a fond…
» alors on regarde loin derriere la glace du comptoir, et on se dit qu’il est bien tard, qu’il est bien tard… » la bise
Pour paraphraser René Girard, il semblerait que le monde soit sur le point de s’engager irréversiblement sur la voie de la « montée aux extrêmes »…
La pêche au cache à l’eau demande la patience selon les termes « (…)vous devez dans les jours qui viennent financer un rachat de sa dette par la Grèce, afin de diminuer la charge qui pèse sur elle. »…La truite séculaire devra faire preuve de grande vigilance…Cependant (°!°)… »(…)Au vu de la gamelle enregistrées aujourd’hui par les valeurs financières (les banques) sur les places boursières européennes, et les sauts de cabri des taux obligataires espagnols et italien, quelles sont les marges de manœuvre effective des uns et des autres dans cette négociation au finish ? Pas lourdes, semble-t-il…Pas « Lourdes » en effet!…Mais quelles en étaient les causes?…Je vous pose la question?
Bonsoir François,
»Dans les deux cas, la corde est tendue à l’extrême. Alors que l’OCDE vient de rendre publiques de nouvelles prévisions de croissance du monde occidental … »
Et dire que la croissance américaine semblait enregistrer un rebond grâce au consommateur US qui paraissait reprendre le chemin de l’endettement via ses multiples cartes de crédit.
On sait ou cela conduit.
S’ils mesurent la croissance à venir en comptant sur un endettement renouvelé, ils vont – et nous avec – droit dans le mur.
Incompétence et aveuglement total alors que le Peak Oil est atteint.
Mme Lagarde avait raison : il va falloir rouler à vélo.
en mangeant de la brioche bien sur
Dans ce poker menteur, qui a peur ? Les banques ou les états?
Les deux, mon Capitaine…
Aux Etats-Unis, l’Etat fédéral est en faillite.
Au Japon, l’Etat est en faillite.
Et en zone euro ?
Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne : les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de ces cinq Etats à rembourser leurs dettes.
Toutes les courbes augmentent de façon exponentielle.
Ces cinq Etats ont des courbes qui annoncent un cataclysme.
Italie : taux des obligations à 2 ans : 4,203 %.
Italie : taux des obligations à 3 ans : 4,700 %.
Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,683 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
Espagne : taux des obligations à 2 ans : 4,237 %.
Espagne : taux des obligations à 3 ans : 4,878 %.
Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,030 %.
Irlande : taux des obligations à 2 ans : 17,767 %. Record historique battu.
Irlande : taux des obligations à 3 ans : 17,242 %. Record historique battu.
Irlande : taux des obligations à 10 ans : 13,201 %. Record historique battu.
Portugal : taux des obligations à 2 ans : 18,250 %. Record historique battu.
Portugal : taux des obligations à 3 ans : 19,882 %. Record historique battu.
Portugal : taux des obligations à 10 ans : 13,382 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 31,111 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 3 ans : 29,725 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 17,017 %.
C’est fou de voir les moyens gigantesques mis en oeuvre pour sauver un édifice dont les fondations sont pourries Tout cela parait iréel , l’argent n’est qu’un artifice . La vraie et seule valeur est notre soumission à un système qui nous a rendu totalement dépendants de lui.
Nos vies ne sont que des mirages , nos désirs sont compulsifs et conditionnés . Le système machine , nous engloutis tout entier. Nos vies sont tristes à chier.
La zone euro prête à augmenter son Fonds de secours.
Les ministres des Finances de la zone euro se sont dits prêts lundi soir à augmenter l’enveloppe de leur Fonds de secours financier, a annoncé leur chef de file, Jean-Claude Juncker.
Ils comptent aussi envisager un « allongement des maturités des prêts » consentis par l’Europe aux pays en difficulté ainsi qu’une baisse des taux d’intérêt pratiqués à ce jour, a-t-il ajouté.
Dans le cas de la Grèce en particulier, une baisse des taux d’intérêt est à l’étude. Un groupe de travail d’experts va plancher sur le sujet.
Pour ce qui est du Fonds de secours financier de la zone euro, le renforcement de la « flexibilité » du Fonds renvoie notamment à l’éventualité qu’il puisse acquérir des titres obligataires d’un pays en difficulté sur le marché dit « secondaire », celui où les investisseurs s’échangent les titres de dette souveraine une fois qu’ils ont été acquis lors de leur émission. « Je n’exclurais pas » cette option, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn.
Préserver la stabilité
« Les ministres ont réaffirmé leur volonté absolue à préserver la stabilité financière dans la zone euro », a encore affirmé Jean-Claude Juncker.
La zone euro a pris lundi soir « l’engagement absolu de ne pas laisser partir un pays vers un défaut », a indiqué le ministre des Finances Didier Reynders.
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-07-12/la-zone-euro-prete-a-augmenter-son-fonds-de-secours-850434.php
Le Premier ministre grec déplore la « cacophonie » de l’UE
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé dans la nuit de lundi à mardi aux dirigeants européens de mettre un terme à leur « cacophonie » sur les remèdes à apporter à la crise de la dette qui menace de se propager.
« Il n’y a pas de place pour l’indécision et les erreurs », a averti M. Papandréou. Dans un courrier au chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le chef du gouvernement grec a déploré que les dirigeants européens se laissent aller à la « cacophonie au lieu de se mettre d’accord sur un plan commun, ce qui crée davantage de panique ».
afp lesoir agences
Euro, dollar, yen, livre, y en a forcément un qui craquera, et entrainera les autres comme des dominos. Je ne propose pas de parier sur le premier mais de réfléchir à ce qui pourrait se passer entre la chute du premier (si ce n’est pas l’euro) et des suivants, ainsi qu’à ce qu’on pourrait faire ensuite, quand tout seras en vrac.
Faut pas attendre que tout soit en vrac pour y penser, et faut pas non plus attendre que quelqu’un demande à PJ de sauver le monde pour pouvoir présenter une stratégie pour après. Mais une fois à peu près définie et crédible il ne faut pas la pousser en avant trop tôt, au risque d’avoir tort, ou raison trop tôt mais c’est la même chose.
La déclaration du nouveau maître du monde Zhu Min, appelé à devenir directeur général adjoint « trouver un équilibre entre austérité et croissance … nous devons ainsi soutenir les plus pauvres et les plus vulnérables, en fournissant par exemple des filets de sécurité sociale pour les chômeurs et en améliorant les administrations fiscales et la collecte de l’impôt »
sont évidemment des voies d’avenir, la voie précédente « austérité pour les pauvres et rendement pour les riches » ayant montré son inanité.
Qui detient la dette de qui?
Pourvu que l’Italie tienne!…
Merci!
Il semble y avoir une nette différence de position entre les ministres Européens et le FMI, si l’on en croit leurs déclarations respectives de ce jour.
L’Europe évoque la possibilté d’un ré-échelonnement Grec, dont Lagarde dit rejeter le principe (« La Grèce doit aller plus loin dans son effort budgétaire. »..Tu parles-Charles!)
Le tout sur fond de crise au Congrès, à propos du plafond d’endettement des Usa…
Et, comme l’Europe démontre une fois de plus son insignifiance politique, on peut s’attendre à ce que la pression US l’emporte haut la main
Pardon de l’intrusion : http://www.avaaz.org/fr/sudan_enough_is_enough_fr/?cl=1152865067&v=9564
Rêver c’est déjà ça.
Avez vous signé Fab ?
Oui
Mardi 12 juillet 2011 :
Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne : toutes les courbes explosent.
Ce matin, à 9h15, les taux de ces cinq Etats explosent.
Nous sommes en train de vivre des journées historiques.
Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,893 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
A l’instar de Pascal Roussel ,analyste des risques financiers (!!!) à la B.R.I,j’ai envie–c’est trés difficile–malgré tout,de faire Confiance et, du même coup, de poursuivre sagement et lucidement le chemin sur lequel nous « progressons » tous…parmi les roses et les épines.
Le « Maître » reconnaîtra les siens…
Le marché est le meilleur allocataire des liquidités :
http://www.mbi-bourse.com/encyclopedie-bourse/roles-bourse.htm
… les marchés financiers permettent une allocation efficace des ressources. La Bourse est tout d’abord un lieu de financement et de placement. ..
http://www.wikiberal.org/wiki/Bourse
Il faut interdire la spéculation
Un lieu commun extrêmement répandu est que la spéculation est néfaste per se et doit être interdite. Or presque toutes les activités humaines sont spéculatives, en ce qu’elles induisent un pari sur l’avenir. Condamner la spéculation c’est de facto condamner toute activité commerciale….
Non, non, il y a confusion : le lieu commun, c’est que la spéculation est une chose excellente (tous les spéculateurs – et ils sont nombreux – pourront vous le confirmer !). La spéculation apporte de la liquidité ! LoL
Bonjour,
évidemment toute entreprise est une spéculation, au sens calcul du terme. Ce que nous visons à interdire est la spéculation sur les fluctuations de prix, pas la spéculation tout court, ce qui comme vous le dites reviendrait à interdire tout investissement.
Bonjour,
je ne comprends (toujours) pas que tous ces « dirigeants » dont on parle ici n’aient toujours pas évoqué la seule solution qui s’imposerait s’ils étaient réellement indépendants du système financier : battre monnaie et solder ces dettes ! Si la zone euro était vraiment une union monétaire, et compte tenu de son indépendance vis-à-vis du monde extérieur (70% des échanges y sont faits en interne), c’est ce que la banque centrale aurait fait depuis longtemps.
On augmente la masse monétaire quand on en a besoin, et on la réduit quand l’activité diminue. La pression des banquiers sur la rédaction du traité de Maastricht nous coûte bien cher aujourd’hui…et va leur coûter bien cher aussi !
Evident, donc rigoureusement interdit par le dogme !
Ouais, pour Mugabe c’était évident aussi.
@Trogo
Très trolle (des Alpes Autrichiennes), mon bouton d’or.
Euh… Pour moi c’est kâmême one Godwin point là,
Zêtes apparemment l’genre de troll à tomber fissa le masque.
– Mon capitaine, l’Europa prend l’eau de partout et, maintenant, il y a une foutue voie d’eau supplémentaire dans ce foutu rafiot !
– Quoi ? je croyais qu’on avait encore du temps !
– Pas depuis que ces foutus canonniers grecs ont envoyé un boulet dans la coque.
– Colmatez, colmatez.
– Oui, mais y’a pas assez de planches.
– Alors, bourrez-moi ce trou de boulet avec tout ce qu’on a. Pour le reste, prions que ça ne nous lâche pas en pleine mer. Et le moral de l’équipage ?
– Y veut pas entendre toutes ces mauvaises nouvelles et je tiens pas à finir en haut du grand mât en allant leur expliquer ça. Et vous capitaine ?
– Moi ? Je vais boire un coup : Un, je vais sûrement couler en pleine mer ; Deux – une chance sur mille – j’arrive au port et j’y serai jugé pour incompétence. Alors…
Zerohedge écrit n’importe quoi :
http://www.zerohedge.com/article/guest-post-heres-why-small-business-isnt-hiring-and-wont-be-hiring
« I have analyzed sickcare in depth, ( for example, Sickcare Will Bankrupt the Nation–And Soon) and it all boils down to this: we spend twice as much per capita on healthcare as our developed-economy competitors. Countries from France to Australia to Japan (three different systems) spend about 8% of their GDP on healthcare, and the U.S. spends 18% (17.6% in 2009, and of course sickcare costs leap up every year regardless of who’s in office). »
*** Avant les chiffres qui circulaient étaient de 11% pour la France et 14% pour les USA. Le système US est privatisé, donc normalement il laisse le choix de s’assurer ou de ne pas le faire, en théorie -.
Est ce que Zerohedge est libéral ou libertarien ? ou socialiste ?
Tyler Durden est en principe libertarien. C’est pourquoi, il aime bien les spéculateurs, qu’il protège contre la calomnie. En fait, je le soupçonne d’être plutôt un crypto-anarchiste.
La philosophie de Tyler Durden (le vrai !) dans Fight Club.
Tiens, les cotations à la bourse de Paris sont suspendues en raison d’un incident technique. Curieux n’est-il pas ?
ouais ….
Ce serait sympa de faire des liens permettant de comprendre ce dont vous parlez, pour les néophytes qui vous lisent…
Au train où çà va , le Fond de Secours devrait prévoir la dette Italienne , la Française et au final
L’Allemande . Peut étre sera t il alors si gros qu’il pourrait prendre la BCE sous sa tutelle , ce qui
serait une maniére de créer une banque d’Etat de l »Europe . Pourquoi ne pas aller au plus court
et commencer par là ? Comme cette banque ne pourrait se baser sur des bonds d’états puisque
ceux-ci sont pourris , vu le contexte présupposé ,(y compris des bonds d’Europe puisque sur fonds de récession , les impots de l »Europe se ferait au détriment des impots nationaux) donc il faudrait que ses réserves soit en or . Ce qui ne saurait etre supporté par nos amis Américains , ce sera donc des bonds US . A moins que les riches ne payent des impots , ce qui est aussi exclu .En définitive autant garder la BCE et laisser les états faire défaut .
En France avec 25% de fonctionnaires , on est mal !
25% de fonctionnaires restants dans les services publics, qui sont eux-mêmes réduits un peu tous les jours, ce n’est pas beaucoup.
L’Europe devrait faire la guerre aux USA, car c’est à cause d’eux qu’on est tous dans la m****…
Je ris jaune.