Il existe en ce moment un point commun entre les États-Unis et la zone euro : la question se pose de savoir s’il y a encore un pilote dans l’avion. On peut d’ailleurs descendre encore d’un cran dans les niveaux d’organisation : y a-t-il encore un pilote dans l’avion en Grèce ou en Allemagne – cette dernière devant certainement grincer des dents à l’idée de se voir rapprochée de la première sous ce rapport – ou dans l’État du Wisconsin, pour prendre un exemple américain ?
L’art de la navigation à vue est en effet en train d’atteindre des sommets inédits. J’écrivais dans ma chronique du Monde-Économie d’avril 2010 :
Qu’on ne s’y trompe pas : les chamailleries au sein de la zone euro au cours des semaines passées ne relèvent pas de la comédie mais de la tragédie. Suivons du regard le fil rouge : ce que nous voyons, c’est le repli des nations sur elles-mêmes dans un « Sauve qui peut ! Chacun pour soi ! » généralisé. La Chine et l’Allemagne ont indiqué la marche à suivre. Les gouvernements d’unité nationale sont pour bientôt, quand il sera devenu évident aux yeux de tous qu’aucun parti ne connaît à lui tout seul la solution des problèmes insolubles qui se posent, suivis alors de Comités de Salut Public, quand il sera clair que même tous ensemble ils n’y comprennent rien et – si Dieu nous prend alors en pitié – suivi enfin d’un nouveau Conseil National de la Résistance, au moment où il faudra, par-delà les divergences conçues aujourd’hui comme irréductiblement inconciliables, lancer une ultime tentative de sauver ce qui peut encore l’être.
Il ne s’agissait alors sous ma plume que d’un avertissement mais, un peu plus d’un an plus tard, on en est exactement là !
84 réponses à “L’ART DE LA NAVIGATION À VUE ATTEINT DE NOUVEAUX SOMMETS”
Ca se rapproche…
L’imposture de la dette publique italienne
par Dario Di Nepi
http://www.cadtm.org/L-imposture-de-la-dette-publique