Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Si vous en avez la curiosité, remontez aux premiers billets du blog en février et mars 2007, vous verrez que le ton de ces billets est souvent celui-ci : renvoyant à mon livre La crise du capitalisme américain qui venait alors de paraître, je dis : « Regardez ! Vous voyez que j’avais raison de prévoir une crise d’une ampleur inouïe ! ». Mon premier billet s’appelle d’ailleurs de manière un peu triomphaliste : « Le déclenchement de la crise du capitalisme américain ».
Mon ton était sans doute excusable : mon manuscrit achevé au printemps 2005 avait dû attendre près de deux ans avant d’être publié, et durant cette période, j’ai souvent désespéré qu’il le soit jamais.
Le petit jeu de la prévision juste qui débouche sur la reconnaissance d’avoir eu raison m’a rapidement lassé et il débouche aujourd’hui sur l’écœurement pur et simple. La raison n’en est pas très compliquée : si j’annonçais les catastrophes à venir, ce n’était pas pour devenir le Nostradamus des temps modernes : c’était pour lancer des cris d’alarme dont j’espérais qu’on tiendrait compte. Ma satisfaction aurait été dans le fait que mes prévisions ne se réalisent pas, parce que mes avertissements auraient été non seulement pris au sérieux (ils l’ont souvent été), mais auraient conduit à ce que des mesures soient prises qui en empêchent la réalisation (ce qui ne fut pas le cas) : les politiques suivies ont été celles d’une tentative pathétique de reconstruire à l’identique un système bon en réalité pour la casse, complétées d’atermoiements indéfiniment renouvelés.
Remontez cette fois au mois de février de l’année dernière. Le 3, sur France 24 : « Je dis qu’il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne ». Le 4, à Ce soir ou jamais, mon engueulade avec Éric Woerth, où je lui dis que tout cela servira de prétexte pour la suppression du bouclier social. Le 8 février, dans mon billet sur BFM, intitulé « Cronos dévorant l’un de ses enfants » : « Certaines de ces firmes s’assurent contre un risque qu’elles courent réellement si elles possèdent de la dette souveraine de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne. Mais d’autres ont une position « nue » sur des CDS et parient cyniquement sur leur perte ». Toujours le 8, dans ma chronique du Monde–Économie, intitulée « La dette est-elle un boulet ou un prétexte ? » : « La crise a produit une pléthore de faits invalidant le bien-fondé de la déréglementation et de la privatisation prônées par le libéralisme radical qui prit son essor initial dans l’Allemagne d’après-guerre pour s’épanouir ensuite en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, avant de trouver son expression consommée dans le traité de Lisbonne… Mais qu’importe : les faits pèsent pour si peu ! » Etc., etc., comme je l’ai dit : « jusqu’à l’écœurement ».
Je n’aurai pas eu le plaisir d’influer sur le cours des événements, juste celui d’avoir prédit correctement les catastrophes à venir. Il faut se contenter des satisfactions qu’on peut.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
169 réponses à “PRÉVOIR JUSTE, JUSQU’À L’ÉCOEUREMENT”
Tout cela est une tragédie antique. On dit souvent qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois. Et pourtant, je doute que le personnage de Cassandre ne soit véritablement un personnage enviable. On préférerait être aveugle et réussir, plutôt que borgne et impuissant.
désolé, « Bienheureux les simples d´esprit », c´est pas mon truc… J´arrive pas à m´y résoudre, je veux que nous comprenions mieux nos rapports humains et la façon de fonctionner ensemble. Pour cela il nous faut bien affronter nos contradictions et nos faiblesses personnelles et collectives.
@ Vicent Wallon,
Bonjour,
Complexité n’est pas mot vain
Simple résonnateur
Il agit en êtres comme en échelle
Il n’est de complexe que volonté en impressions
Spécialité, individu, mode d’expression,
Comprendre, sans être surpris,
N’est qu’épousaille égoïste
Dictature de l’esprit
Vouloir jouir en soi par l’autre
Chacun tenté, pratique des échanges,
A vouloir trop nommer les gens,
On les indispose
Voilà aux élégants,
la prose ne vous impose,
Ni devenir méchant
Pas moins de pot-aux-roses
Pour certains c’est la physique
Le mieux à réverer
Pour d’autre gymnastique
Lequel est plus taré
Qui sait l’un pertinence
Alors si ta balance
Ne te fais que souffrir
Tu saura une danse
oubli ,/ devenir
Belle journée Vincent, et même si malice te prend, je pisse…en riant des mois
Vous ne pouvez pas combattre l’homme soit vous l’exploitez comme les autres profitant de son ignorance soit vous passez votre chemin et vous allez relire l’Eloge de la fuite pour vous consoler.
Comment voulez vous changer une espèce qu’il est plus facile de désunir que d’unir, une espèce à laquelle il ne suffit pas d’être heureuse, il faut encore que les autres ne le soient pas.
C’est bien là toute l’ambigüité de faire des prévisions de catastrophes à venir. Vous ne pouvez qu’échouer.
– Si on vous écoute et vous croie, les solutions apportées feraient que ces prévisions ne se réaliseraient pas… Il serait ensuite difficile, vue la complexité du problème, de démontrer que ce sont bien vos avertissements qui ont permis d’éviter une catastrophe qui ne s’est pas réalisée.
– A l’inverse, si on ne vous croit pas, ou si vos solutions ne sont pas appliquées, c’est la catastrophe et donc le constat d’une sorte d’échec de ce à quoi visait l’avertissement, l’évitement de la catastrophe…
Sans doute pas facile d’être à votre place. En tout cas merci pour votre travail, et même si catastrophe il doit y avoir, votre travail servira sans doute à la reconstruction.
guy Béart :
Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié
D’abord on le tue
Puis on s’habitue
On lui coupe la langue on le dit fou à lier
Après sans problèmes
Parle le deuxième
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté….
etc etc…
Celui qui se bat pour que la catastrophe n’ait pas lieu n’est pas automatiquement dans l’échec. S’il est écouté et que la catastrophe n’a pas lieu il devient un héros inconnu (cfr. Le signe noir), et quelque part il a gagné même s’il est impossible de le prouver. S’il est méprisé et que la catastrophe a lieu il devient un cassandre en puissance, et quelque part il perd même si il a vu juste.
Après coup le « catastrophiste » peut même être accusé d’avoir été un collabo de la catastrophe pour ne pas avoir su communiquer sur la catastrophe. C’est alors pour l’anti-catastrophiste primaire ou l’optimiste béat une manière de retourner sa veste quand il devient impossible de nier le mur.
Tout cela pose le problème de la prévision et de la communication sur la prévision. C’est très facile de critiquer tout qui prétend prévoir quoique ce soit car les évènements ne se déroulent jamais à 100% comme prévus même si un profil général puisse être prévu. Bien que nous savons avec certitude que nous allons grandir mûrir vieillir mourir, on ne peut pas dire exactement comment tout cela va se dérouler dans le détail et en plus il se peut qu’il ait des raccourcis. Il en va de même pour toute autre prévision, faisons donc bien la différence dans notre analyse et notre communication entre tendance de fond et manifestation superficielle.
Vous n’avez pas le pouvoir ….
On a beau critiqué Hulot mais il a enfin eu l’idée (l’ambition ?) de passer dans la sphère politique !
Ou sinon vous ne faites pas parti des conseillers proches d’un président ou tout autre personne détenant un réel pouvoir pouvant faire changer les événements.
Mais pas de pessimisme, le peuple à travers Internet montre que l’on peut s’y prendre autrement pour influencer les corps politiques et L’Italie vient de nous démontrer qu’avec le temps, un peuple n’est pas si lobotomisé que cela …
Hulot est surtout passé par la compromission avec de grandes multinationales qui l’ont utilisé pour leur image…
@Thierry
Faut voir, il a aussi cosigné un livre avec Pierre Rabhi, qui me laisse penser que l’homme est sincère.
http://www.evene.fr/livres/livre/nicolas-hulot-pierre-rabhi-et-weronika-zarachowicz-graines-de-po-17227.php.
Je reconnais que j’essaye de me raccrocher aux branches , sans trop savoir avec lesquelles il y a plus d’espoir (ou moins de risques).
Je lis votre blog et je pense que vous avez raison sur toute la ligne. Et comme vous le soulignez, vous avez su voir venir les choses avant beaucoup de monde, pour ne pas dire avant quasiment tout le monde.
Merci aussi pour votre excellent opuscule sur « La guerre civile numérique » que j’ai lu hier et que je recommande à tout mon entourage.
Bonjour Mr Jorion,
On détecte effectivement, à travers les propos de Mrs Trichet et Noyer par exemple, la volonté qu’il n’y ait pas « évènement de crédit ».
Pourquoi cette peur panique ? La question que je ne cesse de me poser est qui sont les « assureurs » ? Des institutions européenne ou l’éternel Oncle Sam à travers AIG ?
Je sais que si l’une de ces institutions venait à faire défaut sur sa capacité à « assurer », alors tout l’édifice se remet à trembler voir s’effondrer.
Toutes les grandes banques ayant une partie de leur actif « assuré » par le biais des CDS, la fin de la garantie tacite qu’ils seront systématiquement honorés et c’est à nouveaux l’insolvabilité générale et immédiate; comme en 2007 puis 2008 mais en pire: ce n’est pas la chute de Lehman qui a terrorisé le plus les marchés, c’est la perspective que les CDS estampillés AIG ne soient pas honorés.
Sinon plus généralement, les Cassandre se font Légions vous n’êtes pas (plus) seul, peut-on encore parler de Cassandre ?
Quand aux applications du « néolibéralisme », « Il » a toujours procédé ainsi, profiter de la méconnaissance et la peur des masses pour s’imposer un peu plus comme la solution des problèmes dont il est la cause, à commencer par l’éternel mais de plus en plus mauvaise répartition des richesses.
Voilà bien cordialement.
principalement oncle sam. Les chiffres exacts furent publiés par la BRI et cavalier ponzi a publié les liens l’autre jour:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=25183#comment-192470
L’exposition totale des banques et assureurs américains sur les CDS Grecs, Irelandais et Portugais est tout de même de $129 milliard.
Vu que toutes ces sociétés vivent sous transfusion du trésor Américain, je vous raconte pas le scandale que ça va faire quand les amérloques vont découvrir le pot aux roses, ie que 129 milliards de fonds publics ont été mis en péril par ces sociétés pour aller faire des paris sur les PIGS!
Merci beaucoup Chris06 !!
Une mise à jour de l’article de Kash estimant par recoupements l’exposition des banques américaines.
http://streetlightblog.blogspot.com/2011/06/indirect-us-exposure-to-euro-debt.html
Je pense que les Eurobonds sont pour bientôt, comme première étape d’une Europe fédérale, il n’y a pas de choix alternatif en continuant sur cette voie pour éviter une panique (toujours pour gagner du temps).
@ Otto Di Dacte,
Bonjour,
Ca sent la liquidation totale
De la pauvreté, en chair et en os
Pour des billets plus doux
Resteront les fous criminels?
Qui veut jouer, qui pense avoir le choix?
Un prophète est un homme qui se souvient de l’avenir.
[Frédéric Rossif]
@ Paul
Bonjour,
Parfois on offre plus qu’on ne sait vouloir.
Puisse théodore, avoir ce recevoir, être petit,
Chargé d’amoureuses externalités bienveillantes,
Faire couler les fatigues et vous entendre sa note vibrante,
D’essence si différents, programmés à la haine,
Parfois cependant, l’enfant joyeux traîne
Comme l’oubli de vos châteaux, et leurs badaboums truc
Il rit cependant et votre vie s’étend en flûte
http://www.youtube.com/watch?v=cgSD1VzEgGI
Avec les opérandes de la relation, on peut redéfinir le monde
Je vis notre corps, séparer les temps, sans mouvement ni effets
Alors mourir, vous rigolez?
Je dois reconnaître, que je n’ai pas encore lu un de vos livres, mais comme ici,
Il fait souvent bon vivre, j’ai décidé de participer un peu
A vous porter une épaule, un hé Paul! d’amitié danse mots
Et réhabiliter ma folie volontaire dans votre espace virtuels,
Pour ceux qui l’habitent
Les enfants, allez savoir pourquoi,
Aiment toujours les éléphants,
Alors voilà..
Ganesh Mantra – Obstacle Breaker (STROBE)
http://www.youtube.com/watch?v=_h2rFVPCSPE&feature=related
Il en va ainsi du coeur sincère
Renonçant au culte de la liberté d’exercer le mensonge
En richesse, en vers ou en pause
Tout s’étrille en beauté expansive
Les mots sont fait d’amour
Anella est la police virtuelle du petit
En amour, des programmes
Dans ma tête j’ai rêvé un poème
Dans les entre sommeils
Ou je remettais aux pirates
La garde des lampions
Vous comprendrez sans porte
Qu’il n’y avait pas d’autre façon
De ne pas désensibiliser
La boucle humaine en création
Entendons nous possible ment
Alors impossible en temps
Un oiseau
Cher Paul,
malgré la qualité de vos cris d’alerte et l’audience grandissante de vos propos (à titre collectif sur ce blog désormais), nous affrontons le social dans toute sa pesanteur doublée de la défense acharnée par les dominants de leurs privilèges (vue à court terme cela va sans dire). Je crois qu’obtenir plus en si peu de temps aurait été de l’ordre du miracle. Toutefois, votre travail participe à cette lutte sociale pour bifurquer du capitalisme et votre discours critique est essentiel à cet égard. Le chemin sera long indubitablement…
Petit hors sujet sur la Grèce… On est rentré hier soir, en Belgique. Nul doute, les belges sont fous, comme tous les nordiques.
Sérieusement, nous n’étions pas à la Place Syntagme mais tous nos amis y étaient, y compris certains de leurs parents. Ils disent qu’ils n’ont plus confiance dans le politique, que la corruption est partout, la classe politique méprisée. La jeune fille qui me décrivait ceci gagne 300 euros par mois, sans assurance maladie. Voilà quelle est la perspective de la jeunesse dans ces conditions ? Elle émigre.
Par ailleurs, les iles sont un paradis touristique et on comprends mal qu’avec une telle rentrée d’argent la Grèce n’arrive à rien. Le patrimoine touristique, la beauté tout simplement de la Grèce, est énorme. Chaque ile est spécialisé en un certain type de clientèle… chaque ile est totalement différente des autres, l’atmosphère, les gens.
Le matin, déjeuner sur une terrasse en profitant de la vue sur la Calera, à Santorin, rien de plus beau…. spectacle apaisant, l’eau finement ridée semble immobile, les mouettes en vol rectiligne la traversent sans effort, les bateaux avancent comme de minuscules insectes en bas, sans bruit….
La plage rouge également est incroyable. D’immenses blocs de dizaines de tonnes marquent un éboulement d’un côté comme un agrandissement de ce qu’on a l’habitude de voir en miniature, ces blocs sont comme de gros cailloux ocres, de roche de lave, détachés de la paroi.
Beaucoup de choses à dire…. Naxos est une île simple où il fait bon vivre, sans prétention, avec des gens extrêmement gentils, Mykonos est terriblement huppée, comme Santorin. La cuisine grecques est excellente….
La frise du Parthenon est sans doute ce qui m’a le plus surpris… une telle variété, une telle énergie, dans ces formes équestres toutes plus ou moins visibles ou absorbées par la pierres, ces chevaux en mouvement qui s’élancent sur toute la longueur puis retour en sens inverse, magique; moderne, j’entends leur hennissement. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.
La Grèce est tout, toute la beauté du monde 🙂
Votre voyage d’étude au sein de la population subissant « de plein fouet », comme dit l’autre, la crise de la zone euro vous aura donc couté si cher pour en arriver à de telles vertgineuses conclusions ?
Le tourisme est une économie de misère, de rente mortifère et de larbins, toujours et en tout lieu. Pauvre Grèce ! Avec ses deux piliers d’activité tertiaire, 75 % du PIB le tertiaire… transport maritime et transport de devises ou d’euros à grands coups de moussaka, de salade grecque, de nuitées et de café turc pour des touristes tels que vous, transportés par les frises du parthénon et les eaux scintillantes de la mare nostrum le soir dans une crique ilienne désertée . Et ça représente quoi votre tourisme à côté des 2% de pib alloués par l’Europe chaque année en fonds structurels depuis 1989, encore 75 milliards entre 2000 et 2010 ?
Préfère pas en dire plus.
Si. A pleurer votre reportage. Pleurer de honte, pour ce blog…
Je pense que j’ai le droit de temps en temps d’oublier les problèmes économiques…. de toute façon je peux rien y faire.
La honte c’est votre façon de me lire. Moi je ne suis pas parti en reportage, je n’étais pas seul et je n’ai pas fait ce que j’ai voulu. Si vous n ‘êtes pas content allez y en Grèce. Je ne pars pas en vacances tous les ans non plus !
J’ai oublié de mentionner que Santorin est jonché de constructions à l’abandon, à moitié terminées, comme quoi l’allocation des ressources par le marché ! Et puis, Athènes tombe en ruines, et on a failli se faire agresser. Des types baraqués se promènent en groupes et volent les touristes. Voilà, Et puis il y a un tourisme de luxe incroyable à mykonos, ces gens là se foutent de la crise comme vous ne pouvez pas vous l’imaginez. Tous ceux d’ailleurs pour qui ça va, se foutent pas mal du reste. Mykonos est faite pour aller en boite et acheter des bijoux hyper chers… et voilà… C’est le tourisme de l’aristocratie mondiale. C’est pas une économie de misère, c’est une sorte de Monaco, c’est ça.
vigneron,
Votre façon de lire est parfois honteuse, et toujours en surface. Méfiez-vous du mal qui nous guette, vous et moi, selon vous…
Vous avez peur du changement ? Vous n’envisagez pas de changer de grille de lecture, ou pour le moins d’imaginer que d’autres puissent avoir une grille de lecture radicalement différente de la vôtre ; et ce qui vous énerve, c’est de ne pas pouvoir prouver que la leur est fausse. Je comprends que ça vous mette en rage…et que « vous » préférez détourner le regard le plus souvent. Je vous le dis : votre grille de lecture n’est peut-être pas fausse mais elle est sacrément limitée.
@Lisztrf
Vous frappez pas, vous le connaissez ,quand même, le monde se doit d’être un monde de malheurs et d’horreurs, d’ailleurs vous voyez , votre 3° post sur le versant sombre de la Grèce semble avoir satisfait notre pourfendeur « hors classe » de toute banalité un tant soit peu heureuse.
Quant à moi , j’ai compris , si je vais en Grèce en wacances, je vais chez les pouilleux de Naxos.
Le reste, pas envie, pas les moyens.
C’est bien gentil tout ça, maIs quelle est la première nation touristique au monde ?
Liszt,
Vous dites avoir été témoin sur place de la légitime révolte des Grecs contre la politique économique de leurs dirigeants, tout en vous étonnant par ailleurs de ce qu’un pays d’une telle beauté naturelle soit aujourd’hui au fond du trou.
Vous allez sans doute m’en vouloir de ne pas accorder mon piano au vôtre, mais je suppose que vos clichés sur la Grèce touristique, vous les réservez également aux pays du Maghreb, qui sont eux aussi des mini-paradis pour retraités de Belgique et du Massif Central, des oasis de rêve pour rombières du Quartier Latin.
A l’occasion de votre prochaine visite en Tunisie ou au Maroc, je vous invite donc à regarder un peu plus loin que la visière de votre casquette Ricard et à ôter ces vilaines Ray-Ban qui vous donnent un air sarkozien condescendant tout à fait hors de saison. Vous aurez peut-être alors une chance d’apercevoir quelques-uns des centaines de bidon-villes que masquent les décors disneyens de carton pâte qui vous charment tant.
Avec Vigneron ,c’est le retour à Ytacle…
@Piotr
Je m’incline Maître, j’avais pas vu.
Mr Jorion, merci pour votre travail qui permet d’être vraiment au fait de la situation. Et même d’avoir un bon coup d’avance.
Il est maintenant clair que les manœuvres que l’on ne parvient pas à empêcher sont motivées pas une volonté de puissance très déterminée.
Je lisais un article intéressant à l’instant sur un flamant qui a créé le G1000.
On voit également en Italie la victoire du référendum populaire.
Je crois que ce sont des pistes pour nous inciter à nous représenter nous même, et nos propres opinions.
J’ai eu une idée que m’a inspiré votre article LA DIFFICILE CRITIQUE D’UN RAPPORT CONFIDENTIEL INTÉRIMAIRE SUR LA SPÉCULATION
Croyez vous qu’il soit envisageable de créer un post pour faire notre rapport concernant le rôle de la spéculation?
« La spéculation tel que nous la voyons »
Nous avec un petit petit « n » car nous sommes les humbles et non les assoiffés de pouvoir.
Nous qui ne demandons juste que ce qui est à nous, notre vie, car ils cassent tout ce que l’on a battit depuis des années afin de tenter d’améliorer notre niveau de vie.
Pour leur profit, leur pouvoir, leur fortune, leur puissance.
C’est aberrant de continuer de laisser faire ça. Ils ne vont pas soudainement se mettre à prendre des décisions raisonnables et faire machine arrière.
On voit clairement que certains ont tout fait pour en arriver là, imaginez ce qu’il va advenir si on continue à leur laisser le pouvoir.
@B.S.
Un coup d’avance sur quoi, au juste?
Un coup d’épée dans l’eau, peut-être?
Nous n’avons plus prise sur rien, même pas nos dirigeants (encore moins eux, même…)
@Pierrot
Je comprend votre réaction, mais ce n’est pas en ce sens que je parlais mais en terme de connaissance des prospectives économiques, le post traite de l’anticipation théorique.
J’estime avoir une vue des problèmes et de leurs solutions potentielles principalement grâce à ce blog.
Par opposition au média classique qui arrive toujours quand la messe est dite.
Mais effectivement cette connaissance n’a pas d’incidence, d’où l’intérêt présumé de mon commentaire.
Mais bon merci pour votre attention à mon post qui hélas n’attire pas l’attention que j’espérais… (:p)
Portez vous bien Pierrot.
@+
J’y vois là un parallèle à la réception ironique pour ne pas dire narquoise du livre « pour un catastrophisme éclairé » de JP DUPUY, de la part de tous ceux « QUI COMPTENT » : oui, oui, ily a peut être un peu de vrai là -dedans, mais nous les gens sérieux qui sommes en charge de la marche du monde avons d’autre chats à fouetter…De toutes façons, le prophète aura toujours tort; tort d’avoir tort ou tort d’avoir raison; ce n’est pas très réconfortant, mais c’est ainsi… Et pourtant, il faut continuer -7 fois 77 fois- à alerter…Il y va de la survie de l’espèce humaine.
@ jacquesson 14 juin 2011 à 10:05
L’espèce humaine, sauf catastrophe, survivra. Le problème est de savoir quelle sera ou quelles seront les lignées d’aujourd’hui qui seront représentées demain. Quelles seront, sur une planète surpeuplée, les êtres qui auront pu faire partie des « sélectionnés » pour faire se poursuivre l’aventure humaine.
Seront-ils issus des pays développés, des pays en voie de développement, des pays sous développés ?
Seront-ils issus de pays morcelés, divisés, héritiers d’une histoire de rivalités, d’oppositions et d’affrontements toujours renouvelés, malgré la volonté de les surmonter ?
Seront-ils issus d’un grand peuple aux individus nombreux mais maintenus unis sous une même bannière malgré les disparités de situation matérielle ?
En tous les cas, le monde de demain et d’après demain devra consommer nettement moins que ceux qui se sont habitués à consommer beaucoup trop et qui sont dans l’impossibilité de se restreindre au point d’implorer, toujours plus de croissance, plus de pouvoir d’achat, donc plus de pouvoir consommer,
Ces derniers ont-ils une chance d’être dans la sélection finale quand d’autres, qui consomment moins et travaillent plus, ont lancé une bataille économique contre les peuples gloutons en les plaçant sous leur dépendance matérielle et finalement morale ? On peut en douter.
Pas le goût d’analyser; trop long. Mais faut que quelqu’un s’y colle.
Votre prose dégage comme un parfum de passéisme marqué par un
certain bon sens…
Y’a même du Darwin ( « lignée »… « sélection » et « sélectionnés »…),
les races sont simplement remplacées par une discrimination
sur le niveau de développement économique.
Très originale.
Evidemment, je suppose que c’est la main invisible du marché
qui distinguera le bon grain de l’ivraie.
Cette prose me rend malade.
Non seulement Darwin était inutile en tant que théoricien
d’une évolution non conteseée mais son héritage équivoque
est empoisonné.
Et je suis conscient de n’être pas à la hauteur.
Vigneron, à l’aide.
Laisse tomber Daniel, C’est le chant du cygne qui traine un peu en longueur, juste une sorte de long « couaaaac » de fond et de fin. On s’habitue, mais cela dit, on pourrait peut-être envisager une section EHPAD sur le blog Jorion…
Les maisons de retraite : une mine d’or pour les investisseurs – Le Figaro
« Avec une rentabilité assurée aux alentours de 4% à 5% par an, l’investissement en Ehpad permet de bénéficier d’un revenu à long terme. »
😉
Visiblement, depuis Cassandre, personne ne veut croire les porteurs de mauvaises nouvelles ou plutôt personne ne veut accepter l’évidence qu’il faudra renoncer à des privilèges face à une catastrophe arrivant. On préfère, par orgueil, par aveuglement idéologique, par avidité facile, refuser la prédiction.
Et plus le porteur de mauvaise nouvelle en apporte, moins on le croit et plu on s’irrite contre lui , l’accusant même de porter la guigne. Un comble.
Pourtant, il y a des précédents légendaires où le porteurs de prédictions inquiétantes était honoré. Joseph en Égypte en est un exemple. Ses prévisions de disettes répété le font honorer par Pharaon, qui saura prendre les mesures de restriction et de stockage.
Pas pour distribuer généreusement le grain lors des famines. Mais pour l’échanger contre tous les biens des particuliers, jusqu’à leurs maisons, leurs terres puis leur liberté échangée contre un servage pour un sac de grain.
Et après, Joseph s’étonne qu’il soit si haï du peuple d’Egypte.
Il y a aussi des exemples historiques grecs , où le porteur de mauvaise nouvelle avait la tête tranchée après son arrivée à destination et la délivrance de son message !
Le message plus fort que le nécessaire et le contingent ? Je commence à le penser .
En tous cas , il vaut mieux l’écoeurement que la décapitation .
Tout condamné à mort aura la tête tranchée….Du grand Fernandel!
http://www.youtube.com/watch?v=Uxn8YyJZUNA
Personnellement, je pense que P. Jorion est cru et pris très au sérieux par les pharaons modernes.
Je crois aussi que ceux-ci prennent toutes les mesures et conséquences idoines POUR LEURS INTÉRÊTS.
Un peu comme ces patrons de banque qui l’employaient et qui, seuls à prendre ses travaux au sérieux, ont vidé la caisse avant de partir sous d’autres cieux.
Exact Kerjean. Celui qui tient la caisse sait si elle est vide ou pas. Il n’a pas attendu Paul pour l’apprendre. Et ce qu’ils font depuis quelque temps, c’est juste prendre ce qu’il y a à prendre avant fermeture de la boutique. D’ailleurs, Paul a aussi prédit ça alors que la majorité ne l’apprendra, indignée, que dans quelques mois ou peut-être quelques années.
Reste à prédire si les escrocs s’en sortiront haut la main ou s’ils se feront pincer. Amha, on pincera quelques lampistes, les gros s’en sortiront bien.
@ Paul
C’est un difficile exercice que le votre.
Si vous vous étiez cantonné à un rôle prédictif, sans proposer de solutions, vous auriez été raillé comme cet ami à vous qui a été contraint d’enfiler un gilet de sauvetage.
Si vous aviez exposé autre chose que des solutions telles que la régulation des marchés, l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, vous auriez été bon pour la potence.
Maintenant, à chacun d’être suffisamment adulte pour tirer ses propres conclusions.
Un grand merci en tout cas pour vos contributions.
PS : Est-ce à dire, vu le ton de ce billet, que les carottes commencent à attacher au fond de la casserole ?
Le Général de Gaulle avait écrit en 1934 » vers l’armée de métier « , l’establishment de l’ époque ironisa ses propositions, vous oubliez la ligne Maginot mon colonel, la ligne Maginot !
[…] 1 PRÉVOIR JUSTE, JUSQU’À L’ÉCOEUREMENT […]
PJ, Votre frustration est compréhensible, et est partagée par vos lecteurs. Frédéric Lordon parlait dans une entretien sur France Culture il n’y a pas longtemps, de dresser un Hall of Shame des (pseudo)-économistes sur la base de ce qu’ils ont dit et ce qui s’est ensuite réalisé. Pourquoi ne pas mettre vos lecteurs à contribution pour ce travail d’archive?
Je m’y emploie moi même, mais seul cela devient fatiguant. Ici, par exemple,
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/06/13/la-baisse-de-la-notation-grecque-sonne-t-elle-le-glas-de-l%e2%80%99eurozone/#comment-13111
On peut lire, entre autres, cette citation de Georges Ugueux de Janvier de 2011, au sujet de la crise grècque:
«petite explosion qui a l’avantage de ne pas mettre en cause l’ensemble du dispositif»
Le pompom de l’incurie / mauvaise foi revient à Jean-Peyrelevade. Ce commentaire:
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/06/13/la-baisse-de-la-notation-grecque-sonne-t-elle-le-glas-de-l%e2%80%99eurozone/#comment-13064
fait état (entre autres) de son révisionnisme de crime financiers (il fallait l’inventer!) alors que le Monde signe un article intitulé «Crise des subprimes, une affaire criminelle ?».
Ca vaut le détour…
Je signale qu’un vote est ouvert sur le blog Démystifier la finance:
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/06/13/la-baisse-de-la-notation-grecque-sonne-t-elle-le-glas-de-l%e2%80%99eurozone/#comment-13148
Avant de voter, informez vous (cf liens ci-dessus)!
Crise des subprimes une affaire criminelle ?
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/13/crise-des-subprimes-une-affaire-criminelle_1535457_3232.html
A lire sans réserve, chaque mot a un sens.
Comment appeler ces personnages en cols blancs ?
Pas prévisible, mon oeil, de notoriété publique dans les milieux bien informés, mais chut, on fait les borgnes et mal-entendants comme d’habitude et les médias sont complices.
Qui a promu Paul (quelques uns) ou mieux, qui a déjà parlé de LEAP (*).
Bouquin : La grande fraude.
J’aimerais rebondir en signalant mon dernier billet qui, c’est inhabituel, contient un ultimatum : le 23 (Je n’imagine pas PJ le laisser passer). Je crois avoir fait beaucoup d´efforts pour le rédiger et le documenter.
A la réflexion, je voudrais solliciter un billet invité, si possible.
Dilemne éthique : responsable ou incapable
C’est cette même banque qui a concocté pour le compte du trésor grecque en 2001 un contrat financier, renégocié en 2004 sous la direction du candidat à la BCE, et permettant à la grèce de se soustraire (en partie), de façon fictive, aux contraintes du traité de Maastricht. La connaissance objective de la situation d’endettement de la grèce, à l’époque, aurait peut-être permis (en partie) d’éviter le désastre grecque et ses conséquences pour le reste de la zone Euro, un cauchemar dont on ne voit pas la fin.
L’audition du candidat par le parlement Européen vient de se terminer et la décision aura lieu le 23. Comme il fallait s’y attendre, il a répondu aux questions des eurodéputés par la langue de bois (cf annexe), aggravant ainsi les soupçons qui pèsent sur lui.
Toutefois, s’il pouvait être prouvé que le candidat ne savait rien de ces agissements frauduleux, ce qui semble être sa (vague) défense, son inégibilité serait démontrée. Le paradoxe n’est qu’apparent: comment imaginer mettre dans ses mains le contrôle monétaire de la zone euro, alors qu’il a été incapable de faire régner l’autorité et la diligence qui auraient empêché ces pratiques mettant en danger la sécurité de cette même zone monétaire!
Paul Jorion,
Sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu de billet commentant l’audition du candidat à la BCE par les parlementaires européens. Ce devrait être un sujet brûlant compte tenu du vote intervenant le 23. A toutes fins utiles, je mets à votre connaissance mon billet Inside job (3) : La BCE qui contient je crois des informations, toutes référencées, et très instructives pour vos lecteurs.
Merci.
J – 3 : Resterez vous les bras croisés, Paul Jorion?
Bonjour, cher Paul,
Puisque vous abordez un sujet en lien avec votre « comment suis-je devenu anthropologue de la crise », cela me fait penser à mes envies d´écrire longtemps différées, faute d´intérêt potentiel, ou plutôt de satisfaction minimale de ma part quant à la justesse de ce que je cherche à exprimer sans y parvenir.
J´ai beaucoup apprécié votre texte à ce moment et à sa lecture, j´ai ressenti le besoin d´écrire mon « Comment je suis passé de citoyen à (apprenti) anarcho-syndicaliste ». Je vais tâcher de le faire ici. J´ai déjà tenté à plusieurs reprises de le faire, mais jusqu´ici, je ne suis pas parvenu à écrire quelque chose de satisfaisant et digne d´une quelconque tentative de publication, de mon point de vue.
Je me dis que cette fois, je publierai au moins cette partie introductive de mon message, comme cela, même si j´échoue à nouveau, peut-être que les réactions des commentateurs et vos réactions, en ligne ou en Off, me permettront de progresser dans ma réflexion.
…
GNNNNNNNNGGNNNNN (ça c´est le bruit de mes neurones, pfeu, manque d´entrainement, y´a encore du boulot….:-(
…
Bon, ben comme prévisible, je n´y arrive pas dans le temps dont je dispose. Je dois préparer une AG d´Union Départementale, une AG de Collectif Interlutte départemental, ainsi qu´un déjeuner pour un point d´avancement avec un camarade…. Bon, ben, Julien, soit vous laissez passer, soit vous me contactez par mail pour avoir des détails et me dire si ça vaut le coup de bosser à une publication, soit vous ignorez complètement, je vous en voudrais pas quelque soit votre choix.
Parcours hors norme 🙂
Quand on n’a pas été anarchiste à 16 ans c’est qu’on a pas de coeur, quand on l’est encore à 40 c’est qu’on est un imbécile. Attribué à Georges Clemenceau, il me semble… Mais je ne partage pas son opinion.
Sinon, le plus dur n’est pas d’écrire, mais de trouver un éditeur.
La question est : avez vous plus de quarante ans ?
Oui, et des événements passés comme récents montrent qu’il n’y a pas de limite d’age pour l’enthousiasme et la résistance contrairement aux assertions du Tigre.
@arkao
Un peu que je suis pas d´accord avec lui. Du moins sur la conclusion qu´il en tire.
En gros, il donne la définition de ce que nous appelons communément « devenir adulte » dans nos sociétés basées sur les rapports de force (en gros l´autoritarisme, sous toutes ses formes).
Il nous dit, que pour être considéré « avoir un coeur », il faut être anarchiste à 16 ans.
Il nous dit que pour ne pas être idiot il faut avoir cédé à l´autoritarisme à 40 ans (Y´en a d´ailleurs d´autres qui poussent plus loin avec leur Rollex à 50 ans, mais laissons de côté les plus abîmés, on les aidera à comprendre plus tard).
Comme j´ai fait le chemin à l´envers, je m´autorise un point de vue décalé de cette phrase et je la retourne :
Je me reconnais mieux dans cette tournure.
@ P.Jorion ou un « initié »;
Puisse quelqu’un sous-titrer si il en a le temps et le savoir, Merci.
Otto di Dacte,
Les sous-titres que vous sollicitez se trouvent dans les causes qui ont précipité la Grèce dans sa chute. En très bref résumé, un endettement public abyssal dû à des dépenses gigantesques gagées sur des recettes infimes. Or, la récession actuelle met un coup d’arrêt définitif aux prévisions de recettes. Dans cette spirale, plutôt que d’aider la Grèce à rembourser sa dette, on aura plus vite en l’aidant à refinancer intégralement son économie en reprenant les affaires à partir de zéro. On efface tout, et on recommence différemment.
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Cela ressemble à une mise en garde: si la Grèce fait défaut (« événement de crédit »), elle ne trouvera plus un sou pour se financer.
Il faudra alors que le reste de l’Europe s’y attelle, en finançant totalement l’économie Grecque.
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Donc, les autres pays Européens, pour éviter ça, continuez de payer à la place de la Grèce les intérêts dûs aux banques Européennes…Avec l’argent du contribuable, comme de bien entendu…
(Je crois que c’est le sens, en gros…)
@ Duchesne et Pierrot.
Merci, effectivement cela induirait sans doute que l’on doive s’endetter à la place de la Grèce.
Pour renflouer nos banques et assurances vies on est d’accord -:)
Cela-dit j’ai tout de même l’impression qu’il y a quelques chose au-delà dans ces « menaces », certains CDS portant sur de la dette qui n’est pas arrivé à maturité doivent encore courir, sinon pourquoi faire un tel foin sur « l’évènement de crédit » à proscrire à tous les prix ?
Tout ça me rappelle votre passage à arrêt sur image et le sourire cynique de certains qui pensent: « On sait que tout ce qu’il a dit avait de grandes chances d’arriver mais on tire son épingle du jeu ou pas, le reste on s’en contrefiche. Quel idéaliste naïf qui n’a pas compris son époque contrairement à nous autres. ».
J’avoue avoir envie de coller des baffes régulièrement face à ce genre de personnes.
Ah non, Monsieur Paul, c’est pas le moment de flancher !
Ce qui se passe est très exactement ceci :
1) les uns et les autres s’arque-boutent sur des positions locales. Et prennent évidemment de vaines mesures locales.
2) les déséquilibres s’agrandissent puisque les mesures ne sont pas adaptées, sauf pour quelques uns. Ainsi, les « bonnes mesures » pour quelques uns deviennent vite des cauchemars pour les autres.
3) Il faut donc prendre de nouvelles mesures… qui ne viennent hélas que renforcer les effets de celles prises dans le 1)
4) chacun reste pétrifié devant les résultats désastreux s’amplifiant, tout en se demandant « et si nous pensions de la mauvaise façon ? et si Paul Jorion avait raison ? et si …? »
Je ne suis pas Madame Irma mais je pense sincèrement que les dirigeants de ce monde réalisent parfaitement combien il faut désormais en changer (de monde). Et, bien entendu, cela les effraie, les panique. Convaincu qu’eux et leurs électeurs ont plus à perdre qu’à gagner. C’est une question de temps. Et parfois, la surprise est au rendez-vous.
Votre action n’est pas vaine du tout, Monsieur Paul !
Elle a ceci de fantastique qu’elle a posé un diagnostic global qui fait consensus global malgré toutes les dénégations locales. Aussi bien chez les élites que chez les chevilles ouvrières d’ici (nous sommes votre base pour paraphraser G Bush Jr 🙂 )
Je ne pense pas connaître beaucoup d’autres exemples historiques similaires !
Votre écœurement de voir vos annonces de cataclysme se réaliser mais pas vos mesures correctrices est donc parfaitement compréhensible. Patience ! Tout vient à point.
« Autre argument invoqué par le patron de la Bundesbank : l’exposition du secteur privé aux obligations d’Etat grecques, hors banques hellènes, ne seraient « plus du tout aussi importante qu’on l’imagine souvent », et donc leur participation effective aux coûts d’une nouvelle aide à Athènes serait « fort limitée ». »
http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/06/14/l-ue-permettrait-aux-banques-de-prolonger-volontairement-leurs-credits-a-la-grece_1535804_3214.html#ens_id=1508090&xtor=RSS-3208
Confirmation, indirecte, par le patron de la Bundesbank que les banques se sont bien délestées de leurs créances pourries.
Merci qui ?
Merci BCE (se dit aussi ‘Mutti’ en allemand) …
Les taux n’ont jamais été aussi élevés.
Quand on voit cela n’y a-t il pas des motifs pour paniquer ?
Portugal : taux des obligations à 3 ans : 12,926 %. Record historique battu.
Portugal : taux des obligations à 10 ans : 10,668 %. Record historique battu.
Irlande : taux des obligations à 3 ans : 13,490 %. Record historique battu.
Irlande : taux des obligations à 10 ans : 11,349 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 3 ans : 26,596 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 16,974 %.
La zone euro va t-elle exploser demain? Un article sur ce sujet d’actualité brûlante me semblerait vraiment important! Cordialement Th M
TM=BA ? Ou simple clonage ?
Copié-cloné sans doute.
Et bien oui Mr Jorion, il y a ceux qui font et ceux qui ont raison. Que les deux coïncident reste extrêmement rare, surtout à l’échelle des grandes structures, sociales, étatiques….
C’est pourquoi il m’est, comme beaucoup, difficile de toujours conserver sang-froid et respect à l’endroit de ces moteurs de notre pauvre logique bipolaire : gauche sociale qui théorise et droite égoïste qui fait… ainsi que le mélange de leurs variantes… qui, au finish, se retrouvent mises toutes ensemble sous la formule de Chékspire.
» C’est un récit conté par un idiot… »
Mais votre travail reste sensé, utile, humain… et votre blog un lieu de bonne compagnie. Même si la mienne ne l’est pas souvent.
Sinon, je réitère ma proposition ‘citoyenne’ : un manifeste intégrant une liste restreinte d’actions à intégrer (dont l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix) par les partis politiques dans leurs programmes et les débats politiques, sous peine d’abstention ou de vote blanc (et à l’inverse, d’un vote pour le parti qui aura le mieux intégré ces propositions).
En dehors de ça, et hormis une improbable ‘révolte’, je ne vois pas ce qui permettrait de modifier les ‘termes du débat’, tel qu’il est engagé et qu’il se poursuit depuis plus de 3 ans.
Car l’opposition participe, aussi, à cette hallucination (cf. mon dernier billet, sur la proposition de résolution européenne).
Oui Zébu, c’est une bonne idée. Et la démocratie n’a rien à y perdre, au contraire.
Même si cela échoue à faire bouger les lignes au sein des partis avant les échéances électorales, cela contribue au moins à populariser l’idée d’interdiction des paris sur les fluctuations des prix et autres mesures clés indispensables, préparant de futurs mouvements d’opinion en ce sens.
Ben, apparemment, ça en bouge une sans bouger l’autre comme qui dirait …
Preuve que ce ne doit pas être une bonne proposition.
Je crains en fait une totale perte de confiance pour tout ce qui pourrait, de près ou de loin, s’apparenter à la politique. Et là, je sens qu’on est mal barre …
zébu
Perte de confiance dans la politique institutionnelle c’est certain mais pas perte de confiance dans le politique car celui-ci est toujours notre horizon. Notre situation n’est pas celle d’un pays livré au chaos. A entendre les conversations, les français ne sont pas moins passionnés de politique qu’autrefois, ils veulent toujours y croire, même s’ils sont plus que sceptiques quant au jeu politicien. (Au fait quel est le sentiment en Belgique où il n’y a plus de gouvernement ?)
On est jamais plus proche de faire de la politique, de la vraie, celle qui implique l’engagement, que lorsque tout va au plus mal. Or toutes les apparences de la normalité sont encore là. Donc c’est l’attentisme qui règne même si un sentiment diffus que quelque chose ne tourne pas rond dans le système.
Mais les boulangers vendent leurs pains, les distributeurs de billets fonctionnent, le tour de France est pour bientôt ! Alors on préfère rester bien au chaud dans le moule des habitudes.
On fait comme si tout était normal, un candidat à la primaire du parti sociale ne se présente-t-il pas d’ailleurs lui-même comme le candidat normal aspirant à être un président normal ! Il faut être lecteur ou auditeur de Jorion ou Lordon pour éprouver un curieux sentiment d’étrangeté. 😉
@ PYD :
j’étais sûr que tu allais me répondre cela 😉 (pas eu l’envie de corriger).
Certes oui mais en même temps non (je fais mon Yvan). Car à force d’être dégoutés de la politique institutionnelle, le danger est grand que la majorité n’en perçoivent pas la différence.
Que notamment la démocratie n’est pas que voter.
Or, TOUT configure pour arriver à cette conclusion.
C’est pourquoi il me semble important (selon moi) de poser un geste citoyen, qui ne soit pas un geste de refus de la politique mais bien d’affirmation de celle-ci : nous ne voulons plus jouer au jeu que vous nous proposez. A la limite, peu importe les joueurs mais nouvelle règle.
Ce geste ne peut pas non plus être un geste de défiance envers les partis et les représentants, sauf à voir une hypothétique, limitée, improbable et usine à gaz de démocratie directe : en dehors de système bien connu qui n’ont rien à voir avec la démocratie, il nous faut bien passer par de la représentation. Celle-ci n’est pas en jeu : ce qui l’est, c’est son contrôle par les citoyens.
Il faut donc, en même temps qu’imposer dans le débat l’interdiction des paris imposer AUSSI et dans le même temps et au même niveau le contrôle des représentants élus, ce qui commence par un véritable référendum d’initiative législative, de contrôle et de production des lois, un mandat unique stricte et renouvelable une fois et même un contrôle des représentants en cours de mandat avec possibilité de révocation.
Sans cela, il ne peut y avoir de politique ou plutôt, on pourra avoir toute les politiques possibles, on n’avancera pas.
Il ne faut pas oublier que si nous en sommes là, c’est bien parce que les néo-libéraux ont capté l’outil étatique et le pouvoir politique dans son ensemble au profit d’intérêt privés, en dérégulant ce qui l’était.
Le risque est quand même l’amalgame justement entre toutes ces notions là.
Un geste fort démocratique, positif et en même temps imposant clairement un rapport de force à la classe politique est nécessaire avant toute chose.
Sinon, on continuera à être écoeuré, d’abord de la politique telle qu’elle est produite actuellement, puis de la politique tout court.
C’est tout un projet.
Celui des libéraux.
Et il est en passe de réussir.
Tu peux argumenter ce point zébu? Pourquoi faut-il obligatoirement passer par de la représentation à l’époque du village global?
@ Paul,
On dirait le début d’un testament !
Si c’est est un, attendez, svp, j’ai encore pas mal de chose à organiser avant votre révérence… notamment terminer de lire « le Prix » qui est un peu plus dense que votre petit dernier que j’ai avalé en très peu de temps.
Bonne journée.
il faut passer par ce stade de l’écœurement, le problème reste qu’une minorité semble comprendre l’origine de la nausée qui nous gagne. Trop occupé à pinailler sur nos petits destins et nos conflits intérieurs, nous restons dans la caverne à observer l’ombre de la tragédie qui se déroule.
il ne manque que la ciguë pour une nausée collective !
Paul, vous avez tort d’être écoeuré.
Non seulement les faits vous ont donné raison mais de plus vous avez laissé des traces….
A l’instar des salauds qui envers et contre maints avertissements ont persévéré à faire manipuler par leurs ouvriers de l’asbeste sans protection, les financiers saigneurs du monde ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas. A tout le moins on pourra leur rétorquer que même s’il ne savaient pas, ils auraient pu et dû, en qualité de professionnels, savoir.
C’est donc délibérément, sciemment, en pleine connaissance de cause qu’ils ont choisi la voie la plus dommageable pour autrui, à leur seul et exclusif profit.
Oui, tous ces prévaricateurs seront tôt ou tard l’objet de procès populaires qui, comme tout procès populaire, se termineront de manière brutale.
Vos écrits sont importants car ils coupent dès aujourd’hui biens des voies de retraite à ces salauds.
@ Eoménos,
J’avais sur un bout de papier préparé un post que je me préparais à envoyer lorsque je suis tomber sur le vôtre. La similitude est si grande tant par le fond que par la forme que cela en est troublant. Je me contenterai donc de vous appuyer et de dire à Paul Jorion qu’il n’a pas travaillé en vain.
…je suis « tombé »
J’aurais pu écrire votre billet!
Je prédis depuis bientôt quarante ans que ce système ne peut qu’aller dans le mur.
Toute ma sympathie pour vous. Nous sommes décidément des hommes que l’on n’entend guère ou à qui on répond parfois poliment avant de continuer comme avant.
Oui, les crises systémiques à répétition sont inéluctables, on peut même direz qu’avec la monnaie telle qu’elle est, la crise systémique est systémique.
Il est exact aussi que les plus « méchants » sont les spéculateurs.
Je rappelle cependant qu’ils agissent conformément à la logique du profit immédiat au détriment du long terme.
Mais la monnaie telle qu’elle est est elle-même le long terme, et c’est pourquoi tout ce que les capitalistes et autres spéculateurs ou investisseurs achètent ne sont que du court terme … par rapport à la monnaie telle qu’elle est.
Et c’est pourquoi vos prophéties se réaliseront et que cela ne changera pas.
Même si votre remède proposé, l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix des matières premières, est une réponse de toute évidence insuffisante qui ratera l’objectif visé, à savoir la fin du capitalisme, vos prévisions, la partie analytique de votre travail, sont pertinentes.
Pour ma part, je prédis que si on n’invente pas une monnaie « un peu plus court-termiste » (le SMT), la crise continuera gentiment ou méchamment. On pourrait aussi simplement lancer une monnaie complémentaire, ou une nouvelle monnaie nationale dans les pays en faillite pour trouver un soulagement déjà très concret.
En un sens, on peut dire que l’euro est sans doute « foutu », et quand cela arrivera, peut-être encore cette année, nous nous apercevrons qu’il suffit d’un moratoire (l’ »horreur! ») avec un départ nouveau pour éprouver aussitôt un soulagement. Un tel traitement chirurgical devient nécessaire pour réduire le « cancer de la dette », à défaut de changer de paradigme monétaire.
Au fond, l’évolution vers la crise systémique est la meilleure preuve que mon analyse de la monnaie (celle de Silvio Gesell) reste parfaitement exacte!
Vous aurez au moins fait de votre mieux selon votre propre niveau,
Je savais bien qu’un jour ou l’autre vous en feriez le même constat malgré votre nouvelle notoriété acquise sur le net depuis 2007 c’est bien alors d’avoir réussi à dépasser cela.
J’étais si occupé à compter mon argent sur les marchés, que je ne voyais déjà plus venir
la fin de mon propre monde et puis après toute la suite logique des choses qui s’ensuivra.
Dans ce monde mieux aurait valu d’abord être né aveugle et sourd,
La révolution est un drame passionnel. [Mao Tsé-Toung]
Nul n’est prophète dans son pays. [Saint Luc]
Comment réellement saisir la prophétie ?
@ Jérémie,
Un courant (d’air?) ne se saisit pas comme une maison
Mais la joie qui t’en traverse te fais du bien
Quand tu es disposé, non?
Belle journée, re-fête le monde de TA vie
Bon pouvoir et mauvais vouloir,
Délocalisé, à d’autres..
Allez…un p’tit, t’es fort, voilà?
Bonsoir Jérémie.