Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il est nécessairement très difficile de critiquer un rapport confidentiel – en sus, « intérimaire » – dont on n’a pas eu l’occasion de lire le texte. Il m’est du coup quasi impossible de dire quoi que ce soit du « rapport confidentiel remis à Nicolas Sarkozy [qui] juge impossible d’encadrer la spéculation, malgré l’objectif affiché de la présidence du G20 », si l’on en croit un article publié vendredi dans La Tribune relatif à ce rapport. Seul élément permettant un début d’interprétation : quelques phrases prononcées à l’ambassade de France à Londres par Pierre Jacquet, économiste en chef de l’Agence française de développement, précisément chargé du rapport.
Qu’a dit M. Jacquet à Londres, selon La Tribune ? Que « La spéculation fournit deux services : un positif, en apportant de la liquidité ; un négatif, en accentuant les tendances de prix. Le problème est qu’il est très difficile de séparer les deux effets. On ne peut pas en bloquer un, sans bloquer l’autre ».
En est-on vraiment là au Cercle des Économistes, dont M. Jacquet est membre ? Ignore-t-on vraiment que la liquidité que procure la spéculation est concentrée par nécessité logique à ces niveaux de prix « accentuant les tendances », autrement dit… spéculatifs ? Ignore-t-on aussi que ces prix spéculatifs se situent loin du niveau de prix que déterminerait la rencontre de l’offre et de la demande (c’est-à-dire le rapport de force entre les vendeurs et les acheteurs effectifs – par opposition aux spéculateurs) ? Et ceci du fait que le spéculateur ne tire profit précisément que du développement de ces tendances à la hausse ou à la baisse que M. Jacquet considère comme le « service négatif » rendu par la spéculation ? Et qu’en conséquence, il y a « liquidité » et « liquidité », et que celle que procure un spéculateur se situe nécessairement à des niveaux de prix… spéculatifs, et ne présente d’intérêt du coup que pour un autre spéculateur ?
Je n’ose le croire. Je préfère penser qu’il s’agit d’une illusion d’optique due au fait que du contenu de ce rapport intérimaire confidentiel sur la spéculation remis à M. Sarkozy, je ne sais bien entendu strictement rien.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
141 réponses à “LA DIFFICILE CRITIQUE D’UN RAPPORT CONFIDENTIEL INTÉRIMAIRE SUR LA SPÉCULATION”
Le plus difficile :
http://www.dailymotion.com/video/x1l4uv_jacques-dutronc-le-plus-difficile_music
Mr Jorion,
J’ai lu votre livre le capitalisme a l’agonie. J’ai pas trouve ma reponse concernant l’immobilier.
Comment une economie puisse se baser pour une part importante sur l’immobilier? Ou encore de maniere plus terre a tere est il vrai que « payer un loyer c’est jeter l’argent par les fenetres? »
vous payez un loyer pour user d’un bien appartenant à autrui, le détenteur du patrimoine obtient ainsi un revenu et une dissociation de classes est ainsi créée entre le locataire et le propriétaire ; évidemment des tas d’agencements restent possible entre les parties.
Croyez vous qu’il soit envisageable de créer un post pour faire un rapport concernant le rôle de la spéculation?
Voici l’idée :
« La spéculation tel que nous la voyons »
Nous avec un petit petit « n » car nous sommes les humbles et non les assoiffés de pouvoir.
Nous qui ne demandons juste que ce qui est à nous, notre vie, car ils cassent tout ce que l’on a battit depuis des années afin de tenter d’améliorer notre vie.
Pour leur profit, leur pouvoir, leur fortune, leur puissance.
C’est aberrant de continuer de laisser faire ça. Ils ne vont pas soudainement se mettre à prendre des décisions raisonnables et faire machine arrière.
On voit clairement qu’il ont tout fait pour en arriver là, imaginez de quoi ils sont capable pour la suite.
Faut leur montrer qu’on en a marre et qu’on pige bien ce qui se passe. Et en même temps informer la population car si elle comprend, elle va ouvrir les yeux sur ce qui se passe et ce qu’on risque comme conséquence.
C’est un des seuls pouvoirs que nous ayons pour tenter de renverser le cour des choses, c’est en tout cas une brique…
On a vite un bon mur pour au final endiguer la spirale de l’endettement mondial et répartir les richesses équitablement. Il faut sortir de ce carcan(et je ne fait pas référence à un objet du moyen âge par hasard).
@+
commenter sur un rapport dont on ne sait rien n’est que pure spéculation et joutes verbales.
Enfin, une bonne nouvelle … :
http://www.lepoint.fr/monde/une-agence-financiere-abaisse-encore-la-note-de-la-grece-13-06-2011-1341570_24.php
« S&P rappelle notamment que la Grèce ne pourra pas aller sur les marchés financiers en 2012 et « probablement après », comme il était convenu dans le cadre du plan d’urgence de soutien de l’UE et du FMI pour le pays. »
Alors, LA question du jour. Que je pose à tous histoire de faire travailler les méninges.
POURQUOI EST-CE UNE BONNE NOUVELLE..?????
(je rappelle pour les mous du bulbe qu’un individu SEUL n’est RIEN dans le système)
Une bonne nouvelle pour qui ?
« Aucun problème ne pourra etre résolu avec la facon de penser qui l’a généré « . Qui a écrit cela ?
Votre poids en billets à retirer auprès de Mr Bernanke , en cas de bonne réponse !
Réponse : Einstein.
Mon numéro de compte est le 7861 4670…
Zurich ou Nassau 🙂
Bridgetown… et en $ siouplait
MDR ! D’abord je n’ai pas le souvenir qu’Einstein s’exprimait en français, donc il n’a jamais dit « ça » . Ensuite le minimum exigible est de sourcer une citation dans une édition officielle et puis il y a les emmerdeurs qui vont fouiller dans les manuscrits et là il y a des surprises entre les erreurs de lecture, la dissimulation d’annotations en marge, les mots rayés qui déterminent la lecture, etc. et bien sûr les différentes versions du même texte dont la dernière est seule publiée. Bref les surprises peuvent être de taille.
À ce sujet de taille, coté quantitative easing Adolf Wölfli avait en 1913 anticipé…je le cite
LA PLACE DES NOMBRES, 1913
La place des nombres jusqu’aux myriades.
1. Unité. dizaines, centaines.
2. Un millier, dix milliers. cent milliers.
3. Un million. dix millions. cent millions.
4. Un milliard, dix milliards. cent milliards.
5. Un billion. dix billions. cent billions .
6. Un billiard, dix billiards, cent billiards.
7. Un=trillion, dix= trillions, cent=trillions.
8. Un=trilliard dix= trilliards, cent=trilliards.
9. Un=quatrillion, cent= quatrillions, e.t.c.
10. Un=quatrilliard, dix=quadrilliards, e.t.c.
11 . Un=régoniff. dix=régonif, e.t.c.
12. Un=suniff, dix=sunifs, e.t.c.
13. Un= jeratiî, dix=jeratifs, e.t.c.
14. Un= unitif, dix=unitifs, e.t.c.
15. Un=vidoniss. dix-vidonis, e.t.c.
16. Un= weratif, dix=weratifs. e.t.c.
17. Un= hylotif. dix=hylotifs. e.t.c..
18. Un=ysantteron, dix=ysantterons. e.t.c
19. Un= zernann, dix=zernantt, e.t.c.
20. Un=agoniff, dix- agoniffs, e.t.c.
21. Un=bénitiff, dix=benitiffs, e.t.c.
22. Un=corrantt , dix=corrantts. e.t.c.
23. Un= déritif, dix=déritifs. e.t.c.
24. Un= ératif, dix=ératifs. e.t.c.
25. Un=ferrantto, dix-ferrantos, e.t.c.
26. Un=gératif , dix=gératifs, e.t.c.
27. Un- horatif, dix- horatifs, e.t.c.
28. Un=inioth, dix=inioths, cent=inioths.
29. Un=kariffa, dix=kariffas, e.t.c.
30. Un=légion, dix=légions. e.t.c.
31. Un=négrier, dix=négriers, e.t.c.
32. Une=myriade, dix=myriades, e.t.c.
33, Un oberon, qu’il ne faut pas dépasser, parce que c’est un mal- heureux ac=ci=dent…
Note du traducteur sur ce « mal- heureux ac=ci=dent »
[ Wölfli utilise le terme « Ung =glüks=Falli »; c’est-à-dire l’accident (« Unfall ») et le malheur (« Unglück »). On pourrait dire aussi : parce qu’il porte malheur. Il fait référence à lui-même, puisqu’il semble se considérer comme un « mal=heureux ac=ci=dent » (voir le texte «Création de Dieu le Père »).]
Vous lisez Julien Alexandre, sans les précisions du traducteur, la note manuscrite de Wölfi serait restée illisible.
Au fait comment s’appelait le type qui faisait le travail de Dieu ? et puis celui qui a dit mais en anglais « si vous avez compris ce que je veux dire, c’est que je me suis mal exprimé ».
Nous attendons le malheureux accident qui porte malheur mais s’il faut attendre les myriades de dollars, ça va prendre du temps…
Si on ne peut plus jouer aux « grosses têtes » tranquillement !
La source ? Je n’en ai pas. Ca colle avec le genre de propos prêtés à Einstein.
@Julien Alexandre 13 juin 2011 à 22:42 Quitte à renforcer mon image de « peine à jouir », si Jorion ou Leclerc font un boulot de déchiffrage lisible et sourcé avec une évidente intention pédagogique en pariant sur des effets qu’on peut en allant vite qualifier de « prise de conscience », la position n’est tenable qu’en ne faisant pas l’impasse sur « l’On dit » surtout quand il est officiel. L’État a un droit de mentir implicite avec le secret défense, mais dans les alcôves c’est pire. Le vrai est un sujet de pourparlers à instruire, comme on instruit le procès de ou des vérités, mais les sources y tiennent une place incontournable, dans la construction du vrai fut-il temporaire. Et dans l’affaire, votre position de modérateur officiel inclut une responsabilité que le bloggeur anonyme dans mon genre n’a pas !
Vous allez faire toute une histoire pour une devinette ?
Vous avez raison de pointer ma responsabilité. J’essaie de l’honorer le plus fidèlement lorsqu’il s’agit de sujets sérieux, en faisant état des sources qui président à l’édification de mes opinions ou présentent les faits qui les soutendent. Dois-je m’astreindre à cette discipline également pour une simple devinette ?
Moi j’avais d’ailleurs plutôt Niels Bohr en tête qui disait à propos de la théorie du Big Bang : » la vérité ne s’impose point par son contenu propre, mais parce que la génération qui précède prend sa retraite » .
Mais je ne me rappelle plus la source . Et je ne comprends pas le danois .
En tous cas , si ce n’est lui , c’est donc son frère .
Tout ça pour une malheureuse blague de Julien Alexandre !
Enfin, cela permet d’apprendre des tonnes de choses sur Adolf Wölfi et c’est l’essentiel .
L’abaissement de la note de la Grèce est un quasi non-évènement. Que vaut une agence de notation si l’évolution des notations est prévisible plusieurs mois à l’avance ? Plus encore, que vaut une agence de notation qui influe sur le cours de ses notes par le simple fait de noter ? Rien de positif en tout cas.
J’ai une petite idée, je vous la soumets une fois de plus.
Je vous rejoins sur le point de vue que les prix obtenus par la spéculation ne font qu’aggraver les déséquilibres existants. Ces prix aberrants rendent l’accès aux matières premières assez aléatoire pour ceux qui en ont le plus besoin, par exemple le blé pour les plus modestes. Cela n’a absolument rien de « positif » à mon sens.
Cette insécurité engendrée par la spéculation ne peut que susciter notre indignation.
Or, on oublie que l’usage spéculatif de l’argent, parce qu’il s’agit toujours de cela, est essentiellement un mécanisme qui détourne l’argent et les investissements d’une production réelle, une production qui ne se fait donc pas. Une telle production agirait vers davantage de distribution et vers un recul du chômage.
Or, maintenir une certaine rareté des biens, services et biens d’équipement est l’objectif nécessaire pour maintenir le profit capitaliste comme tel.
Au fond, si on pouvait empêcher la spéculation, on frapperait le capitalisme au coeur!
Mais, pour ce faire, il faudrait s’attaquer au mode même de l’émission de l’argent pour qu’il ne puisse plus servir d’objet spéculatif principal et de véhicule obligé pour toute action spéculative.
Car toute spéculation se résume toujours à faire plus d’argent avec de l’argent en faisant le détour par une matière première pour toujours revenir à l’argent.
Dès lors, si on pouvait imager un argent qui lui-même ne puisse plus être la valeur refuge toujours visée, on aurait fatalement résolu le problème de la spéculation.
Pour ce faire, il faudrait « rendre risquée » la détention de monnaie liquide, en émettant un monnaie nouvelle, une monnaie « consommable », une monnaie fondante, en un mot, une monnaie marquée par le temps. Dans ce cas, tous les spéculateurs seraient exposés à autant de risques que ceux à qui ils font subir les effets de leurs spéculations.
C’est pourquoi une simple « interdiction » portant sur les paris des prix raterait clairement son objectif:
Car la principale spéculation, celle que nous observons en ces temps de risque systémique, c’est le fait que les épargnants tentent de retirer leurs avoirs des banques en mettant de grosses sommes dans les coffres, en thésaurisant. Je rappelle que 90% de la monnaie liquide émise est actuellement thésarisée et disponible pour des coups spéculatifs. Le refuge dans la monnaie liquide a toujours un effet assez déflationniste, compensé sans doute par les banques centrales, mais ces liquidités en excès nourriront toujours davantage la spéculation – pour faire plus d’argent avec de l’argent.
Bref, rendez la monnaie elle-même inapte à un usage spéculatif en supprimant la trappe aux liquidités, et vous aurez résolu le problème!
Spéculer sur la spéculation… c’est pas joli joli… 😀
Morse : CCC, mais USA : ZZ Top. Over.
Relayons, nous aussi, l’appel lancé aux Européens par Mikis Theodorakis.
http://www.marianne2.fr/Ne-laissez-pas-tomber-la-Grece-l-appel-de-Theodorakis_a207315.html
et aussi …
« Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches.Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes. Comment peut-on proposer un ancien collaborateur de la Goldman Sachs pour diriger la Banque centrale européenne ? De quelle sorte de gouvernements, de quelle sorte de politiciens disposons-nous en Europe ?… »
Merci Jean-Luc D.
Quand on parle de rapport ou d’accord secret je ne peut m’empecher de penser au sketch de Coluche sur les journalistes
http://www.youtube.com/watch?v=eExHp56S32k&feature=youtube_gdata_player
« Le Chancelier allemand a été reçu cordialement par le président de la République… Bon alors ça c’est nous qui paye ! On s’en tamponne déjà !
« … Par le président de la République qui a descendu deux marches pour l’accueillir ». Faut vraiment avoir rien à foutre pour compter les marches hein ! Alors, attends !
Parce que dans la diplomatie, c’est vachement important…
Si t’es pas très copain, t’envoies le Premier Ministre…
Si t’es un peu copain, tu y vas, mais tu restes sur le perron…
Si t’es vraiment sympa, tu descends deux marches. Bon. Alors c’est ça, hein, en fait ça se compte comme ça…
« …Descendu deux marches pour l’accueillir en signe de détente… D’ailleurs, c’est écrit ! Deux marches, c’est détente hein !
« …La poignée de mains a été longue et chaleureuse… » Ça veut pas dire grand chose, mais en fait il faut quand même savoir que les poignées de mains, c’est au mètre de pellicule, hein ! Alors, quand c’est long, ça veut dire qu’il voulait bien que tout le monde le photographie.
Parce que tous les mecs sont là : « Merde ! Je le vois pas. Qui c’est ? Alors ça va, p’tit mec ? Ça y est connards. Allez salut, on rentre… » Parce que des fois, ils bavent. Ça les intéresse pas, d’être dehors !
Alors, attention, voici l’information par elle-même…
« Les chefs de gouvernement se sont refusés à tout commentaire… » Donc là déjà c’est clair, le mec il ne sait rien ! Ils ont pas voulu… Non ils ont pas voulu !
« Mais on s’autorise à penser dans les milieux autorisés… » Alors ça !
Le milieu autorisé c’est un truc, vous y êtes pas vous hein ! Vous êtes même pas au bord. Vous y êtes pas du tout. Bon, le milieu autorisé c’est un truc. C’est un endroit autorisé où il y a plein de mecs qui viennent pour s’autoriser des trucs mais y a que le milieu qui compte…
Et là-dedans y a une poignée de connards qui tournent en rond en s’autorisant des trucs :
« Euh… Qu’est-ce que tu fais là ? Ben j’sais pas, j’vais peut-être m’autoriser un truc, mais c’est vach’ment gonflé. J’hésite ! Euh… « …
« S’autorise à penser dans les milieux autorisés qu’un accord secret… « Alors, vous avez ce que c’est qu’un accord secret ?
C’est un accord dont… Euh… Qu’on n’a pas le droit d’en parler, c’est interdit donc, pas dans l’information non plus !
« … Qu’un accord secret pourrait être signé… » C’est même pas sûr ! Et moi je dis alors que quand un mec sur une information il en connaît pas plus que ça, il n’a qu’à fermer sa gueule ! Et même, à la rigueur, il serait pas venu, on s’rait pas fâchés ! »
Le sujet, ce n’est pas la spéculation, mais la politique monétaire.
France Energies 2012
http://www.france-energies-2012.fr