J’ai reçu ce courrier il y a quelques minutes.
Cher Paul,
Je me permets de vous appeler par votre prénom car, finalement, vous me semblez familier. Voilà maintenant presque deux ans que je suis votre blog, et bien des fois j’ai pensé laisser un commentaire. Il me semble que l’économie financière n’est que la pointe, dématérialisée, l’aboutissement d’un phénomène plus large, l’abstraction du temps et de l’espace. Je ne saurais trouver de meilleur exemple que mon frère, qui travaille en tant que monteur d’éoliennes, et à qui on demande le même rendement, quels que soient la saison, les conditions météorologiques ou le lieu.
La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs. Il me semble que ses racines sont bien plus profondes que cela. Il me semble nécessaire de refonder l’homme. La rationalité, portée aux nues, et qui s’affirme le plus sûrement dans les affaires humaines à travers l’économie, nous exproprie d’une partie de notre humanité. Je ne nie pas la rationalité dans la science et dans la connaissance en général, mais je condamne son application qui est en faite dans nos vies. Nos esprits ont d’abord abstrait du chaos environnant un espace et un temps, que nous avons ensuite organisés rationnellement puis tenté de replier le chaos sur cette abstraction en prétendant qu’elle est la seule et unique réalité. Et, comme vous l’avez justement remarqué dans l’un de vos posts récents, la réalité, la vraie, déborde toujours et finit par reprendre ses droits.
Nous en sommes là, à ce moment précis où l’on commence à sortir du rêve machinique de l’homme. Cela fait plusieurs siècles que, petit à petit, nous nions l’animalité de l’homme. L’ « homme moderne », cet être censé être rationnel, que la moindre manifestation de son animalité effraie. L’idée même de n’être qu’un animal, certes doué de capacités spécifiques, nous est, pour la plupart, insupportable. Mais à trop le nier, l’animal qui est en chacun de nous, et même mieux, que nous sommes, finit par se rebeller. Nous avons isolé la conscience, nous l’avons séparée du reste de notre organisme. Nous avons assimilé la conscience à la raison, pensant qu’elle pouvait exercer un quelconque contrôle sur nous-mêmes. Mais tout se joue ailleurs, dans ce fameux inconscient souterrain. La conscience est un sens qui perçoit mais qui n’agit pas. La raison a toujours été et sera toujours un outil au service du désir.
Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports entre désir et société. Il me semble donc que la seule manière de sortir de l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons est de repenser l’être humain. Non pas une pensée abstraite, mais une pensée de perception et d’action, le genre de pensée qu’il est extrêmement difficile de mettre en œuvre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si nous conservons le cadre de pensée actuel, nous nous retrouverons confrontés au même problème. Tant que nous nierons l’animal que nous sommes, qui n’est ni rationnel ni rationnisable, nous n’avancerons à rien. Cela ne veut pas dire cesser toute forme de civilisation, cela veut dire composer avec cette part de nous même, un peu comme Artaud le proposait dans Le théâtre et son double. Je pense à Deleuze et son devenir-animal, à Henry Miller qui prônait la redécouverte de la sagesse du corps. Il est grand temps de relire Foucault, Deleuze et les autres, trop peu lus, qui, un peu comme vous, ont su penser le monde d’aujourd’hui dans sa réalité et non dans son spectacle.
Pour conclure, je ne peux que me réjouir d’être un jour tombé sur votre blog. Il est pour moi un véritable plaisir intellectuel et une véritable source d’informations. Continuez comme cela car le monde a chaque jour davantage besoin de gens comme vous.
Cordialement,
S.L.
192 réponses à “AU COURRIER CE MATIN”
« il faut écrire pour les bêtes qui meurent, à leur place ! » disait, je crois, Gilles Deleuze.
mais l’homme aura toujours besoin de sa ration quotidienne, d’où l’émergence d’une certaine rationalité.
Mouais … Un peu court et par là auto-contradictoire .
Sur le fond , nous avions déjà été deux ou trois à échanger sur « le singe nu » de Desmond Morris et une approche iconoclaste ( et drôle) de l’humanité par la zoologie . Je ne sais plus retrouver cet échange .
Sinon, sans ressortir Rousseau et ses approximations , ou Blaise Pascal ( » l’homme n’est ni ange ni bête ,et le malheur veut que , qui veut faire l’ange fait la bête « ) , c’est le moment de réécouter la série de passionnantes émissions de France Inter » Sur les épaules de Darwin » du samedi matin , signalée par un des deux ou trois évoqués ci-dessus . Elles doivent être podcastées .
Cher Juan, au plaisir de votre retour !
Je pense aussi que l’espece humaine a une capacité qui lui est propre, celle à se mobiliser, hors de raison, et en bien comme en mal autour d’idées, de pensées, d’idéologies, et de religions.
Il est stupéfiant , au titre des religions monothéistes, de voir le nombre d’églises de mosquées de cathédrales baties sur la planéte pour des croyances devenues suspectes non pas par Les avancées de La science; mais par les monceaux de cadavres qui jonchent leur histoire. Existe t’il une espéce animale capable de cela ?
Le péché originel, n’est pas celui de savoir, de penser; mais de vouloir avoir raison.
Histoire de la raison suffisante, qui devient facilement insuffisante, pour peu que le diable s’en méle hélas.
Les hirondelles sont de retour sur nos fils électriques, j’envie leur sagesse et leur liberté; ainsi que la boite aux lettres de Paul Jorion qui reçoit de jolis textes à méditer entre humains.
Amicalement/BL
Bonjour !
Cependant , si les hirondelles se rassemblent sur les fils électriques à leur arrivée dans les Pyrénées , c’est qu’elles ont perdu leur animalité car , par chez nous , plus au nord , elles ne le jouent collectif et équilibristes appointés par EDF que lors de leur départ .
Enfin , c’est ce que j’avais remarqué quand je n’étais encore qu’un singe observateur pas forcément rationnel .
Cordialement , Juan Nessy
Une hirondelle ne fait pas le printemps!
Salut, Juan.
Gautier Théophile… On apprenait ça par cœur en CE1 ou 2, non ? Merveilleux conciliabules…
Plus prosaïquement, par chez moi, l’été, c’est ces saloperies d’étourneaux, couplés à l’indigence de l’entretien des lignes basse tension par ERDF qui indisposent… Vol de centaines d’étourneaux se posant sur lignes électriques détendues, courts-jus, électrocution de volatiles malfaisants (très bien), micro-coupures ou coupures à répétition, blogueur mécontent. Quand ce n’est pas la grosse coupure lorsqu’un vol de cette sale engeance se pose comme un seul homme sur un fil et repart de même, tranquillou…le fil sur lequel ils étaient posés se détend comme une lame de ressort, percute l’autre fil de phase, flash, déflagration et deux fils au sol… vigneron mécontent dans son chai désélectrifié…
Mieux vaut le chai déselectrifié que la chaise électrifiée d’EDF (manquait un « d » sinon).
Dans les gens qui nous aident à faire une croix sur notre place exceptionnelle de non-animal, il y a Didier Raoult, le microbiologiste de Marseille La Timone (le découvreur du « Mimivirus », un mahousse virus), qui a écrit en 2010 « Dépasser Darwin ».
Nos gènes montrent que c’est la partouze géante et basta parmi nos gènes, nous sommes une saison parmi d’autres de la série, guère plus.
@timiota
Tiens vous nous sortez pas votre Latour direct là ? Juste du « non-animal » bien tièdard…
Et si l’on est « qu’une saison », et bien disons zalors que c’est la belle, saison…
Vigneron,
Je ne comprends pas comment l’amateur de poésie bucolique que vous êtes puisse pester contre des sansonnets qui de leurs pauvres petites pattes ont privé votre chai d’électricité. Comment un homme aussi sensible que vous peut-il préférer son petit confort mesquin à la contemplation des merveilles de la nature ?
Entre des étourneaux qui chantent sur un fil
Et un pochard qui râle au fond de son chai vil
Il n’y a pas photo. Pour moi le vieil ivrogne
Qui maudit la nature et qui crache et qui grogne
Lorsque des sansonnets le privent de son jus
Et qu’il n’y voit plus rien pour cuver son verjus,
Pour moi cet homme-là, s’il manque de lumière,
C’est qu’il en a autant qu’il y en a sous la pierre.
@Donald
Amateur de poésie champêtre comme vous dites, peut-être, mais à sept ou huit ans, et encore c’est à voir.Aujourd’hui, à 48, c’est en prise directe que je suis branché sur la nature mon coin-coin. Et le jour où vous aurez passé les heures et les jours que j’ai perdus et que je perds encore à la contempler, inspecteur Canardo, repassez donc me chanter vos comptines de palmipèdes à foie maigre. Et en attendant faites vos gammes question sonnets, c’est franchementnul, et je suis poli.
Si vous faites des progrès, promis, je vous offre la collection complète des DVD « Les animaux du monde », celle de « Caméra au poing » de Zuber et en cadeau bonus » Les aventures de Saturnin » ! L’est pas belle la vie ?
Vigneron,
Je ne sais pas ce que vous a fait la nature
Pour être si méchant et partir en biture.
Mais vous vous excitez comme font les grimauds
En traitant vos semblables de noms d’animaux.
C’est très intéressant, et c’est la force et la pertinence du système libéral que de profiter de l’énergie engendrée par les passions des individus. Je ne suis pas pro-libéral, je reconnais juste la force du système. Convaincre les gens qu’il faut réintroduire de la modération, de l’intérêt général et de la collectivisation (au sens commun et pas bolchévique…), c’est s’adresser à leur raison et à une capacité adulte à accepter des contraintes. Notre civilisation glorifie des valeurs adolescentes.
Pour ceux qui ne connaitraient pas, il y a le site dedefensa qui glose inlassablement sur des considérations psychologique, virtualistes, eschatologiques, etc.. de cet ordre. C’est intéressant, avec parfois une impression de radotage.
Ça rappelle aussi la phrase de Barrès sur l’intelligence, « petite chose à la surface de nous-même ». Il faut rester circonspect car l’acceptation d’un certain darwinisme faisait partie des idéologies d’extrême-droite développées fin du XIXème. Ce qui, du coup, me rappelle aussi ce passage dans l’essai de Thomas Mann sur Nietzsche où il dit qu’une erreur fondamentale de celui-ci a été de s’imaginer que l’intelligence menaçait les pulsions vitales, alors que c’est bien plutôt le contraire.
Je ne connaissais pas ce point de vue de Nietsche, auquel j’adhère: l’intelligence n’est qu’un maquillage qui ne permet que de laisser croire à une maîtrise de notre condition. Mais, cette maîtrise n’est qu’un voile sur notre nature, et finalement, nous laisse vivre dans l’erreur.
Tant qu’on ne la considèrera pas que comme un outil pour aménager notre existence, elle nous mènera en bateau.
+1 , T Mann dit des conneries .
Les pulsions vitales et les rites permettent aux espèces de survivre parce qu’elles sont la « mémoire » de toutes nos erreurs et des cata civilisationnelles ou climatiques et que l’intelligence peut faire des choix opportunistes sans avoir connaissance des risques qu’elle fait courir a la civilisation ou a l’espece .
Ce qui me dérange avec cette réflexion, c’est le levier de perception de laquelle elle a pu aboutir. Si c’est par la capacité de discernement, c’est un peu se mordre la queue. Car ça signifierait que l’intelligence s’apprécierait elle même, et difficile d’être juge et partie. Ce levier pourrait être une perception de l’intelligence par l’émotionnel. Mais là, ça devient compliqué…
@Kercoz
Thomas Mann.
Des kerconneries ?
La philosophie de Nietzsche à la lumière de notre expérience
Etudes – Goethe, Nietzsche, Joseph et ses frères
traduction par Philippe Jaccottet
Extrait relatif aux élucubrations Antonines …
(…)Voilà ce qui se cache derrière les atrocités, les proclamations délirantes de puissance, de violence, de cruauté et de machiavélisme en quoi sa conception esthétique de la vie et d’une culture spontanée et instinctive a brillamment dégénéré dans ses derniers écrits. Un jour qu’un critique de journal avait écrit que Nietzsche plaidait pour l’abolition de tous les bons sentiments, l’écrivain, devant une si totale mésintelligence de son œuvre, fut comme frappé d’un coup. « Très obligé », s’écria-t-il amèrement. Car il n’avait mis dans tout cela que noblesse d’âme et amitié pour les hommes ; rêvant d’un humanisme plus élevé, plus profond, plus fier et plus beau, il n’avait pour ainsi dire « pas pensé à mal », encore qu’il pensât tant au mal. Car tout ce qui a profondeur est mauvais. La vie même est profondément mauvaise : elle n’est pas le fruit d’une conception morale, ignore toute « vérité » et se fonde sur l’apparence et les mensonges artistiques ; elle bafoue la vertu, étant essentiellement perversité, exploitation ; et Nietzsche soutient qu’il existe un pessimisme de la force, une prédilection de l’esprit pour l’âpreté, l’atrocité, la cruauté, l’incertitude de l’existence, qui naît du bien-être et de la plénitude d’être. Ce « bien-être », cette « plénitude d’être », le malade ne craint pas, dans son euphorie, de s’en prévaloir, et se charge de proclamer que les côtés de la vie jusqu’alors reniés, surtout par le christianisme, sont les plus dignes d’être affirmés. La vie au-dessus de tout ! Mais pourquoi ? Il ne l’a jamais dit. Jamais il n’a donné la moindre raison qui justifiât cette adoration aveugle et cette sauvegarde à tout prix de la vie ; il s’est contenté d’expliquer que la vie allait plus loin que la connaissance, puisque, par elle, la connaissance se détruit elle-même. Elle présupposerait donc la vie et aurait en elle l’intérêt de sa propre conservation. Il semble par conséquent que la vie soit nécessaire pour fournir un objet à la connaissance. Il nous paraît toutefois que cette logique ne suffit pas à justifier son enthousiasme à défendre la vie. S’il y voyait une création divine, sans doute respecterait-on sa piété, même si l’on se sentait personnellement peu de raisons de tomber à genoux devant l’univers explosif de la physique moderne. Mais il n’y voit qu’un produit brut et absurde de la volonté de puissance et c’est précisément son absurdité et son immoralité colossale qui sont censées nous ravir. Son cri d’adoration n’est pas hosanna !, mais évohé !, et ce cri rend un son terriblement rauque et douloureux. Nietzsche en est amené à nier qu’il y ait en l’homme quelque principe surbiologique qui ne s’épuise pas dans le seul instinct de conservation, une possibilité de considérer cet instinct objectivement, une liberté critique, enfin, qui est peut-être ce qu’il appelle « morale » et qui, s’il est vrai qu’elle ne peut avoir de véritable prise sur sa chère vie (laquelle est beaucoup trop incorrigible pour cela), peut néanmoins servir de léger correctif en affinant les consciences, comme le christianisme n’a cessé de le faire. « Il n’existe pas de point fixe hors de la vie, écrit-il, d’où l’on pourrait réfléchir sur l’existence, nulle instance devant qui la vie puisse rougir. » Vraiment ? On a le sentiment qu’il en est pourtant une, et si ce n’est la morale, ce sera donc tout simplement l’esprit de l’homme, l’humain lui-même en tant que pouvoir critique, ironie, liberté, liés au langage qui juge. « La vie n’a pas de juge au-dessus d’elle-même » ? Mais il faut bien pourtant que la nature et la vie, en l’homme, se transcendent d’une façon ou d’une autre, perdent leur innocence et reçoivent le don de l’esprit, et l’esprit n’est pas autre chose que la critique de la vie par elle-même. C’est ce quelque chose d’humain en nous qui nous inspire une piété mêlée de quelque scepticisme à l’égard d’une « hygiène de vie » qui, lorsque son auteur est encore de sang-froid, ne trouve pas d’autre ennemi à combattre que la maladie de l’histoire, mais dégénère ensuite en un vrai délire de ménade déchaînée contre la vérité, la morale, la religion, l’humanité, enfin contre tout ce qui peut contribuer à domestiquer un tant soit peu la sauvagerie de la vie.
Autant que je peux voir, il y a deux erreurs qui ruinent la pensée de Nietzsche et lui sont funestes. La première est la méconnaissance totale et, il faut bien le dire, préméditée, du rapport de forces qui existe ici-bas entre l’instinct et l’intellect, comme si c’était ce dernier qui dominait dangereusement et qu’il soit urgent de venir au secours de l’instinct. Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct. On ne peut s’expliquer cette idée qu’en ayant recours à l’histoire, en y voyant un engagement de la philosophie dans l’actuel, une réaction à la saturation rationaliste, mais qui exige aussitôt une réaction contraire. Comme s’il était nécessaire de défendre la vie contre l’esprit ! Comme s’il y avait le moindre danger que les choses terrestres prennent un cours trop « spirituel » ! La plus élémentaire générosité serait de s’en tenir protéger, à sauvegarder la faible flamme de la raison, de l’esprit et de la justice, plutôt que de combattre pour la force et la vie instinctive et de se complaire dans une exaltation dionysiaque de ses côtés « reniés » et du crime, dont nous avons subi de nos jours toute l’imbécillité. Nietzsche (et il a provoqué ainsi de grands malheurs) agit comme si la conscience était notre Méphistophélès, levant contre la vie le poing implacable du diable. Pour ma part, je ne vois rien de particulièrement diabolique dans l’idée (une vieille idée de mystique) que la vie pourrait être transcendée un jour par l’esprit humain, ce pourquoi il faudra d’ailleurs un bon, un infiniment bon moment. Le danger de voir la vie, sur notre astre, se transcender elle-même grâce au perfectionnement de la bombe atomique est réellement plus pressant. Mais cela aussi est invraisemblable. La vie a la vie dure, et l’humanité aussi.
La seconde erreur de Nietzsche gît dans le rapport tout à fait faux qu’il institue entre la vie et la morale en en faisant des contraires. La vérité est qu’elles se supposent mutuellement. L’éthique sert d’appui à la vie, et l’homme moral est un bon bourgeois de la vie, un peu ennuyeux peut-être, mais utile au premier chef. La véritable antinomie est celle de l’éthique et de l’esthétique. Ce n’est pas la morale, mais la beauté qui est liée à la mort, ainsi que l’ont chanté tant de poètes : comment Nietzsche l’ignorerait-il ? « Quand Socrate et Platon se mirent à parler de vérité et de justice, écrit-il quelque part, ils cessèrent d’être des Grecs pour devenir des Juifs, ou Dieu sait quoi ! » Eh bien ! grâce à leur moralité, les Juifs ne se sont-ils pas révélés de bons, de tenaces enfants de la vie ? Au côté de leur religion, avec leur foi en un dieu de justice, ils ont survécu aux siècles, tandis que le frivole petit peuple d’esthètes et d’artistes que furent les Grecs a bien vite disparu de la scène de l’histoire.
Mais Nietzsche, à vrai dire, éloigné qu’il est de tout antisémitisme et de tout racisme, voit bien dans le judaïsme le berceau du christianisme, et dans ce dernier, à bon droit, mais avec répulsion, le germe de la démocratie, de la Révolution française et de ces « idées modernes » qu’il abhorre et que sa parole foudroie du nom de « morale de troupeau ». « Epiciers, chrétiens, vaches, femmes, Anglais et autres démocrates », s’écrie-t-il, car il situe la source des « idées modernes » en Angleterre (les Français, selon lui, n’étant que leurs soldats), et ce qu’il méprise et maudit dans ces idées, c’est leur utilitarisme, leur eudémonisme, leur façon d’élever au rang des biens les plus précieux la paix et le bonheur terrestres, alors que l’homme noble, tragique, héroïque, ne peut que fouler aux pieds des valeurs aussi efféminées et aussi vulgaires. L’homme héroïque doit être un guerrier, dur pour soi et pour les autres, capable de sacrifier et soi-même et les autres. Ce que Nietzsche reproche surtout au christianisme, c’est de donner à l’individu une signification si haute qu’il devient impossible de le sacrifier. Mais, dit-il, la race ne peut subsister que par le sacrifice des individus, et le christianisme est donc un principe contraire à la sélection. C’est un fait qu’il a contribué à affaiblir ceux qui se croient la force de sacrifier des êtres humains, à flétrir ceux qui osent en prendre la responsabilité et même en faire un devoir supérieur, et qu’il a fait obstacle pendant des siècles, jusqu’à Nietzsche, à la naissance de cette énergie de la grandeur qui, « par l’éducation ou l’anéantissement de milliers d’êtres déficients, élabore l’homme futur et ne succombe pas à la souffrance inouïe qu’elle crée ». Quel homme vient d’avoir la force de prendre cette responsabilité, quel homme, s’étant insolemment prévalu de cette grandeur, vient de remplir sans balancer le noble devoir de sacrifier des êtres humains par hécatombes ? Une crapule de petit bourgeois mégalomane à la seul vue duquel Nietzsche eût été aussitôt pris d’une forte migraine avec tous les symptômes secondaires !
Cela, il ne l’a pas vécu. Et c’est parce qu’il n’a pas vécu de guerre après 1870, qui fut encore une guerre à l’ancienne mode, guerre de chassepots et de fusils à aiguille, qu’il peut continuer, par pure haine de ce bonheur rêvé des philanthropes chrétiens-démocrates, à s’étourdir d’hymnes à la guerre qui nous semblent aujourd’hui bavardages de gamin échauffé. Que la bonne cause sanctifie la guerre, voilà qui est bien trop moral pour lui : c’est la bonne guerre qui sanctifie toutes les causes. « L’échelle des valeurs qui sert à juger aujourd’hui les diverses formes de la société, écrit-il, est celle-là même selon laquelle la paix a plus de prix que la guerre ; mais ce jugement, absolument anti-biologique, est lui-même un monstre produit par la décadence de la vie… La vie est une conséquence de la guerre, la société elle-même un instrument de guerre. » Pas un instant l’idée ne lui vient qu’il pourrait n’être pas mauvais d’essayer d’en faire autre chose. La société est un produit naturel qui, comme la vie elle-même, se fonde sur des prémisses immorales, et toucher à ces prémisses, c’est attaquer la vie par derrière. « Renoncer à la guerre, s’écrie-t-il, c’est renoncer à la grande vie. » A la vie et à la culture : car celle-ci ne peut se régénérer qu’en retombant dans une complète barbarie, et il est tout à fait chimérique d’attendre encore quelque témoignage de culture et de grandeur d’une humanité qui ne saurait plus faire la guerre. Sans doute méprise-t-il le chauvinisme ; mais ce mépris doit être un privilège réservé à quelque élite d’initiés, car il met à décrire des accès d’ivresse de puissance et de sacrifice nationalistes un enthousiasme qui ne nous assure que trop que tout ce qu’il souhaite aux peuples et aux masses, c’est d’entretenir longtemps encore la « puissante chimère » du nationalisme.
Il faut ici ouvrir une parenthèse. Nous avons fait l’expérience que le pacifisme absolu peut être, dans certaines occasions, une solution plus que douteuse, un mensonge et un bassesse. Pendant des années, il ne fut en Europe et ailleurs que le masque qui devait couvrir certaines sympathies fascistes, et d’authentiques amis de la paix ont pu voir dans la paix de Munich, conclue en 1938 entre démocraties et fascisme soi-disant pour épargner la guerre aux peuples, le point le plus bas de l’histoire européenne. Ces pacifistes ont même été jusqu’à souhaiter la guerre contre Hitler, ou mieux à regretter qu’on ne s’y fût pas préparé, ce qui peut-être eût suffi. Mais, quand on se représente (et comment faire autrement !) ce que signifie la guerre, même celle qu’on fait pour l’humanité, que de ruines dans tous les sens du mot, quelle déchéance morale, quel déchaînement d’instincts avidement égoïstes et profondément antisociaux ; quand, instruit par l’expérience, on se fait une idée même approximative de l’aspect que présentera (que présenterait) la terre après une troisième guerre mondiale, alors, les rodomontades d’un Nietzsche proclamant que la guerre exerce une fonction de sélection et sauvegarde la culture, nous apparaissent comme les rêveries d’un homme sans expérience, fils d’une longue époque de paix et de sécurité « aux placements tout à fait sûrs » et qui commence à se trouver elle-même ennuyeuse.
Comme il prédit par ailleurs, avec une extraordinaire prescience prophétique, une suite de guerres et de catastrophes monstrueuses, l’époque classique de la guerre, même, « que les hommes des siècles suivants considéreront avec envie et respect », ni la dégénérescence, ni la castration de l’espèce par excès d’humanitarisme ne paraissent si imminentes, et on voit mal pourquoi il faut encore que le philosophe vienne l’encourager au massacre sélectif ! Veut-on par cette philosophie écarter les scrupules moraux qui vont un peu à la traverse des horreurs à venir ? Veut-on mettre l’humanité en forme pour les splendeurs qui la menacent ? Mais on le fait avec une volupté qui ne provoque pas tant, comme on le voudrait, notre protestation morale, qu’elle ne nous blesse en nous remplissant d’inquiétude pour le destin du noble esprit qui s’y déchaîne contre lui-même avec une sorte de jouissance. Avec une sensualité dont on retrouve d’ailleurs des traces dans la littérature allemande actuelle, on énumère, décrit, recommande même des formes vraiment médiévales de torture : n’est-ce pas dépasser d’une manière déplaisante les bornes de l’éducation virile ? Et n’est-ce pas frôler la trivialité que « de consoler les douillets » en leur donnant à méditer la moindre capacité de souffrance des races inférieures, des nègres en particulier ? Et quand s’élève alors le chant de la « bête blonde », du « monstre triomphant », cet homme qui peut « rentrer d’une atroce suite de meurtres, d’incendies, de viols et de supplices, l’insolence au visage comme on revient d’une farce d’étudiants », plus rien ne manque au tableau du sadisme infantile, et nous nous sentons l’âme torturée de douleur.
C’est un Romantique, donc un esprit de la famille de Nietzsche, Novalis, qui a fait la meilleure critique de cet état d’esprit : « L’idéal moral, dit-il, n’a pas de plus dangereux rival que l’idéal de la plus grande force, de la vie la plus robuste, que l’on a aussi dénommé (au font très justement, quoiqu’on en dise) l’idéal de la grandeur esthétique. C’est la barbarie portée à son plus haut point. (…)
La conclusion, indulgente, de Mann :
.
La religion est vénération, vénération d’abord de ce mystère qu’est l’homme. Dans la mesure où l’on est soucieux d’une union et d’un ordre nouveaux, de l’adaptation de la société humaine aux exigences de l’heure, il est certain que les décisions des conférences, les mesures techniques, les institutions juridiques sont de peu d’efficacité, et que le World Governement reste une utopie rationnelle. Ce qui est en premier lieu nécessaire, c’est la transformation du climat spirituel, un sentiment nouveau de la difficulté et de la noblesse d’être homme, une conception de base sur quoi tout se fonde, à quoi personne ne se soustraie et que chacun reconnaisse pour juge dans le plus intime de soi. Pour qu’elle naisse, pour qu’elle s’affirme, le poète et l’artiste, dont l’action s’étend imperceptiblement en largeur et en profondeur, peuvent faire quelque chose. Seulement, il ne s’agit pas de l’enseigner ni de la faire, mais bien de la vivre et de la souffrir.
Que la philosophie n’est pas froide abstraction, mais chose vécue et soufferte, sacrifice offert à l’humanité, voilà toute la science et tout l’exemple de Nietzsche. Cela l’a poussé sur les glaciers des plus dérisoires erreurs, mais l’avenir était en vérité le pays de son amour, et pour ceux qui venaient, pour nous dont la jeunesse lui a une dette infinie, il restera cette figure d’un tragique fragile et vénérable, debout dans les lueurs d’orage de ce tournant de l’histoire.
@Vigneron :
Tout comme toi ou moi , T Mann a parfaitement le droit de dire des conneries .(la littérature permet pas mal d’écarts ).
Pourtant ici :
/////La seconde erreur de Nietzsche gît dans le rapport tout à fait faux qu’il institue entre la vie et la morale en en faisant des contraires. La vérité est qu’elles se supposent mutuellement.///////
Je suis d’accord avec lui (Nietzsche a aussi ce droit) . La « morale » etant , a mon sens , une réutilisation des rites originels qui sont les outils mémoriels garantissant la pérénité de la civilisation , sinon de l’espece .
Mais là :
///////la méconnaissance totale et, il faut bien le dire, préméditée, du rapport de forces qui existe ici-bas entre l’instinct et l’intellect, comme si c’était ce dernier qui dominait dangereusement et qu’il soit urgent de venir au secours de l’instinct. Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct.////////////
je « persigne » et me permets de m’inscrire en faux .
Effectivement , les civilisations ont fait privilégier l’intellect sur l’instinct (je dirais plutot l’instinct modifié par les rites culturels anciens) , ce qui nous procure les dérives et désastres actuels …désastres munis d’enjoliveurs chromés que sont les merveilles technologiques issues dudit intellect .
Je m’explique : Si l’intellect développe les possibilités d’accès a des procédures et des technologies , au premier abords gratifiants et rutilants , il privilégie l’interet de l’ » IMMEDIAT » , de l’individu d’aujourd’hui . ……. L’instinct et les rites n’ont pas cette mémoire courte et ont formaté des comportements adaptés aux circonstances les plus dures que puissent supporter notre civilisation , voire notre espèce .
T Mann développe l’ hypothèse que l’instinct /rites sont des freins a notre brillante évolution .
Il suffit d’ouvrir un médiat , pour constater nos echecs répétés et desastreux a vouloir faire « mieux » que le système originel et ses outils complexes …aucune stabilité ni régulation …rien de durable , nous ne sommes capable que de détruire les chaines trophiques qui devraient nous acceuillir ou nous tolérer et de souiller notre couche .
/// Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct.///
Je persigne a trouver cette affirmation fausse et arrogante .
Thomas Mann a-t-il compris Nietszche?
« La philosophie de Nietzsche à la lumière de notre expérience » (Le titre dit déjà tout, ce qui compte n’est pas ce que N. a « vu », mais ce que notre expérience nous en dit.)
http://www.skafka.net/archives/alice69/doc.htm
Quant à Darwin…
« Ce qui m’a toujours le plus surpris, quand je passe en revue les grandes destins de l’humanité, c’est d’avoir toujours sous les yeux le contraire de ce qu’aujourd’hui Darwin, avec son école, voit ou veut voir : la sélection en faveur des plus forts, des mieux partagés, le progrès de l’espèce. C’est justement le contraire qui crève les yeux, la suppression des réussites fortuites, l’inutilité des types supérieurement accomplis, l’inévitable prise de pouvoir par les types moyens, et même ceux inférieurs à la moyenne. A moins que l’on ne nous montre la raison pour laquelle l’homme est l’exception parmi les créatures, j’incline à préjuger que l’école de Darwin s’est partout trompée. Cette volonté de puissance où je reconnais la raison et le caractère ultime de toute modification nous fournit le moyen de savoir pourquoi précisément la sélection n’a pas lieu en faveur des exceptions et réussites fortuites : les plus forts et les plus heureux sont faibles quand ils ont contre eux les instincts organisés du troupeau, la lâcheté des faibles, le poids du nombre. Ma vision globale du monde des valeurs montre que, dans les valeurs supérieures qui sont aujourd’hui suspendues au-dessus de l’humanité, ce ne sont pas les réussites fortuites, des types « sélectionnés » qui le dessus : mais bien au contraire, les types de décadence * – peut-être n’y a-t-il rien de plus intéressant au monde que ce spectacle peu réjouissant…
Aussi curieux que cela paraisse : il faut toujours armer les forts contres les faibles ; les chanceux contre les ratés ; les sains contre les dépravés et les congénitalement tarés. Si l’on veut une formule de la réalité qui soit une morale, voici ce que dit cette morale : les médiocres ont plus de valeur que les êtres d’exception, les produits de la dégénérescence plus que les médiocres, la volonté du néant l’emporte sur la volonté de vie – et le but général est
exprimé en chrétien, en bouddhiste ou en schopenhauerien :
plutôt ne pas être qu’être. » Nietzsche – Fragments posthumes
Dans ce courrier adressé à P. J. il y a l’idée de renaturaliser l’homme et de déshumaniser la nature. Bon courage, la chaleur du troupeau est confortable…
hey vigneron,
J’étais hamlet je me tenais sur le rivage, dans mon dos les ruines de l’europe
bla, bla, bla…
@ Marcel
Vous mettriez Rifkin dans le même sac ? Stiegler aussi ?
Paul dit que Nietzsche est un farceur… (oui, sur ce blog).
Tout comme Nabokov , Nietzsche (et PSDJ), dit qu’un texte ne doit pas etre accessible a la premiere lecture …sinon il ne mmerite pas d’etre ecrit …
@ SL,
Bonjour,
Magnifico.
L’expropriation individuelle de la conscience, le marché des manipulations involontaires, inconscientes, des individus?
La conscience, plus qu’un sens, on parlerait de racine, en O.S, en chair, interface nommée de la vie définie.
Imaginaire en conscience, flux permanent d’échange de différenciation unitaires, et habitude fonctionnelle de comportement basée sur l’analyse dite rationnelle et le jugement comparatif.
Equadifs subtiles, univers non fini de découvrir-inventer, portes de formulations autres aux extrêmes du langage et de l’entendement, évolution à caractère d’escalier, paradigmatique.
Musique des langages, subggestive beauté du langage, un corpus mental consciemment ignoré?
Une science, un art, les deux? Et plus, si…
El Ojo de Horus – Capítulo 10 – Primera Parte
http://www.youtube.com/watch?v=spWDEPq0YWw&playnext=1&list=PL9B89A161787B21B4
Symphonie et harmonie, « musiques des sphères »: conscience
Une source éternelle et infinie de valeur circonstanciellement altérée, peu accessible?
Ay Karam-bar !!
« La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs »
« La conscience est un sens qui perçoit mais qui n’agit pas. La raison a toujours été et sera toujours un outil au service du désir. »
« Tant que nous nierons l’animal que nous sommes, qui n’est ni rationnel ni rationnisable (?), nous n’avancerons à rien. »
« Tomber » amoureux, « tomber » enceinte, « tomber » d’accord, »tomber » dans sa tombe, « tomber » sur un blog…..
Pourquoi pas « monter » en amour, « monter » sa monture, « monter » en harmonie ou « monter » sur ou dans un blog au risque de se faire descendre en flammes ? 🙂
A QUAND LA CHUTE finale, qui jettera la 1ere….Pierre.
Comme disait Yvan récemment, nous avons progressé en bcp de choses sauf en intelligence. Vivant au milieu des animaux et de leur magie, je men aperçois tous les jours… sans avoir lu Deleuze et consorts.
Je ne sais plus qui citait Cioran parlant de « singe dévoyé »…. c’est tout à fait ça dans mon esprit.
Tolérance, simplicité, connaitre ses limites…
Alors que nos pulsions les moins avouables sont érigées en modèles par les publicitaires…
Il me semble justement que les publicitaires jouent avec notre cerveau réptilien et pas avec notre raison, et c’est pour ça qu’il faudrait les pendre haut et court.
Réconfortant, cet appel au dépassement de la dualité corps/esprit dont l’ineptie séculaire n’a que peu touché la philosophie orientale.
Et pourtant elle existe cette dualité corps/esprit. La rejeter serait admettre que les canidés par exemple seraient un jour capables de pondre e=mc². Ineptie, vous y aller un peu fort… Mais notre arrogance a du mal à accepter cette idée en effet.
Un canidé ne peut effectivement pas pondre e=mc2, mais il connaît les lois newtoniennes puisqu’il est capable d’anticiper la trajectoire d’une balle. Simplement, il n’est pas assez équipé pour formaliser ces lois et les utiliser. La dualité corps-esprit est une construction à partir du sentiment de soi. « Mon corps » est une proposition qui n’a aucun sens puisque mon corps, c’est moi. Et pareil pour l’esprit. On peut les reconnaître comme deux formes pour le même phénomène, mais on ne peut pas les séparer et établir des liens de causalité entre eux.
La rejeter serait admettre que les canidés par exemple seraient un jour capables de pondre e=mc²
Pas d’accord du tout! Attendez un peu de voir ce que la génétique nous réserve… 8)
e=mc2 est née dans un bon vieux cerveau bien biologique qui, observé par quelque intelligence future ou inaccessible à l’esprit humain serait jugé à peine plus évolué que celui de canidés, ou du moins différemment, puisque ces derniers nous mettent aisément à l’amende du côté olfactif.
La dualité corps/esprit reste une ineptie séculaire. Pourquoi choisir entre fromage et dessert alors que l’on peut avoir les deux, si ce n’est pour justifier un manichéisme idiot?
Albert E. ou Léonard de Vinci sont nos reliques simiesques et de glorieux ancêtres.
Même en ayant eu le même tapis d’éveil qu’eux, je ne suis pas sûr que j’aurais réussi à pondre la théorie des cordes…
Et je suis bien d’accord avec vous, même les reliques glorieuses devraient faire preuve d’humilité.
En effet, corps et esprit ne font q’un. L’un ne fonctionne pas sans l’autre, Par contre je suis convaincu d’une causalité du corps vers l’esprit. Que nous soyons actuellement incapables de le prouver ne veut rien dire, sauf que la démonstration nous échappe et peut être nous échappera toujours. Simple conviction.
Non il n’en a absolument pas conscience, il ne les connait donc pas. C’est instinctif. Les instincts sont peut être les prémices de la conscience, les débuts sur l’échelle de l’évolution de l’esprit qui n’est que le résultat d’une complexe construction naturelle.
Je considère la conscience comme un « mécanisme complexe ». Peut être trop complexe pour être compris par l’homme. De ce fait, notre conscience et esprit sont limités et conditionnés par la structure biologique de notre cerveau. D’où ma certitude que l’être humain ne pourra jamais renier et fonctionner sans ses instincts, héritage de l’évolution. Instincts qui sont à l’origine de bien des maux. A nos yeux nous sommes le sommet de l’évolution. Seulement à nos yeux.
Le corps n’est pas distinct de l’âme. Ce que l’on nomme corps, c’est la partie de l’Âme qui est perçue par nos cinq sens, lesquels sont les portes de l’Âme. William Blake
Je cite
Et pourtant elle existe cette dualité corps/esprit.
Fin de citation
Sauf erreur c’est devenu une réalité (la dualité) assez stable à partir de Platon (le monde des Idées) et ses successeurs chrétiens mais ce n’est pas plus ou moins juste qu’une autre idée : c’est seulement celle qui a eu du succès en Occident.
La rejeter ne fera que se baser sur d’autres idées qui existent aussi en Occident et cela a peu de choses à voir avec les chiens.
Lnox
Le canidé gagne du temps : ne pouvant y entrer,
Il n’aura pas à sortir du nucléaire.
Notre existence est une embardée de la vie.
Elle n’existe pas. Une invention des néoplatoniciens qui a fait le malheur de tant de courants de pensée. Elle est une conséquence de la volonté de trouver un fondement à l’existence d’un soi. Puisqu’on n’accepte pas de le voir dans le corps on le place dans l’esprit. Mais il n’y a rien dans l’esprit qui ressemble à un soi.
Alan Watts le disait à sa manière dans un petit livre édité dans les années 50 (The wisdom of insecurity). « La vraie nature de notre univers est le caractère passager des choses et la fluidité. La notion de sécurité est fondée sur le sentiment qu’il y a quelque chose en nous de permanent, quelque chose qui survit à travers toutes les époques et les changements de notre vie. Nous luttons pour nous assurer de la permanence, la continuité et la sûreté de ce noyau persistant, de ce centre que nous appelons « je ». Nous pensons être le penseur de nos pensées, l’antenne de nos sensations, le connaisseur de notre connaissance ».
« Il y a simplement une expérience. Il n’y a pas quelque chose ou quelqu’un faisant l’expérience d’expériences. De la même manière, vous ne ressentez pas de sentiments, ne pensez pas de pensées ou ne sentez pas de sensations davantage que vous n’entendez de l’audition, ne voyez de vue ou flairez de flair. « Je me sens bien » signifie l’existence d’un sentiment de bien-être. Cela ne signifie pas qu’il y a une chose appelée « je » et une autre chose séparée appelée un sentiment, de sorte que vous lorsque vous les mettez ensemble, le « je » sens le sentiment de bien-être. Il n’y a pas d’autres sentiments que les sentiments en cours, et quelque soit le sentiment en cours , il est « je ». Personne n’a jamais découvert de « je » séparé de quelque expérience présente que ce soit, ni d’expérience séparée d’un « je ». Le « je » et l’expérience sont une seule chose ».
« Nous ne pouvons pas penser à la réalité car cela impliquerait la pensée sur la pensée, la pensée sur la pensée de la pensée, etc… On ne peut esquisser de philosophie rationnelle et descriptive de l’univers que si on en totalement séparé. Si vous et vos pensées font partie de cet univers, vous ne pouvez vous tenir en dehors d’elles pour les décrire ».
Tout à fait d’accord. Auto proclamé homo Sapiens… Nous touchons peut être du doigt la Sagesse. Mais nous ne sommes certainement pas assez évolués encore. Mais tout de même… Depuis les dinosaures, mère nature a fait des progrès non ? Allez, il faut se dire que les prochains seront meilleurs que nous. Pour l’instant, essayons de faire avec ce qu’on a. Cependant messieurs, rappelons que certaines espèces primitives ont vécu plusieurs millions d’années. Par pitié, faisons mieux… Je ne supporterai pas l’humiliation de la victoire de l’instinct primitif sur la sagesse de nos consciences. En supposant que le but ultime de la vie est de perdurer bien sûr.
La preuve absolue que le corps n’est rien, c’est que l’on soit capable de souffrir de solitude en présence des autres.
Le retour à ces idées, qu’illustraient en son temps Deleuze ou Guattari, mais aussi Themroc et la speculative-fiction, plus tard le Crash de Jim Ballard., me semble présent un peu partout dans ce qui vie comme critique et comme action.
Ne peut-on voir dans le refus des drapeaux et des postures militantes chez les Indignés, comme l’abandon d’une rationalité, d’une gestion de l’humain par des codes qui le figent et l’empêchent de faire un je collectif réellement émancipateur ?…
Aujourd’hui, le médecin Bounan, ancien situ, me semble aussi dans cette ligne de pensée C’est du moins celui avec lequel j’ai éprouvé une immédiate contiguïté en lisant ce fan de Paul Jorion qui a oublié d’être bête.
Bounan nous parle de préhistoire, de terrorisme et de la liberté au bout de la perte totale nous fait une espèce d’anthropologie qui dessine un homme antérieur à l’homo sapiens, ou à venir, en tous cas hors de la logique marchando/gestionnaire des produits, des corps et des consciences.
C’est peut-être aussi un retour à l’idée de réification.
Certes, il y a l’homme, l’animal, mais il ne faudrait pas oublier le transcendant pour autant !
Et comme le dit Cyberpipas, voir même carrément sortir de ces dualités ineptes et inadaptés a la plupart des contexte (en dehors d’un cadre philosophique restreint ça ne sert à rien ! surtout pas dans toute forme de médecine ou cette aberration nous mène à la négation.
Pardonnez-moi d’aborder l’aspect religieux mais il y a de cela quelques temps les hasards de la vie m’ont amené à parler avec un prêtre (j’en avais oublié jusqu’à l’existence) et au cours de nos échanges, toutes les questions que je lui posais trouvaient une explication dans un ouvrage: les évangiles.
Je ne prétends pas qu’ils aient un caractère divin et qu’ils soient les seuls à proposer une vérité. D’autres religions ont probablement des référents aussi forts. Mais ils ont éveillé chez moi une constatation: tant que chaque individu aura comme priorité sa petite personne, ses petits intérêts, aucun système politique, aucun mode de pensée n’apportera de solution à nos maux, les vrais, ceux qui rongent la société et pourrissent notre vie au quotidien.
Mais de là à croire que nous serons capables de nous débarrasser de nos égoïsmes, autant espérer gagner à l’euromillion. Nous sommes mal barrés !
Pardonnez-moi
On ne peut vous pardonner,brebis égarée cédant à l’irrationnel;une honteuse capitulation en rase campagne.Il faut repenser l’homme ,c’est SL qui le dit.
A continuer à suivre les évangiles comme vous le souhaitez : c’est sûr on est mal barré car on reste dans la même voie.
Puis-je suggérer l’étude de Démocrite, Lucrèce et les Sophistes pour vous changer les idées? Montaigne aussi pourquoi pas. Sauf bien sûr si vous préférez les Orientaux avec Lao Tseu, Bouddha.
En vous citant
Mais ils ont éveillé chez moi une constatation: tant que chaque individu aura comme priorité sa petite personne, …
C’est plutôt Bouddha qui vous aidera à mon humble avis.
Ou alors il vous a parlé de la partie où vous vous dites. Mais alors, je comprends pas, comment peut on se dire chrétien et ne pas être anticapitaliste. Bon, c´est sûr il y a d´autres parties où vous vous dites… Ah, OK d´accord, j´avais pas lu cette partie là,ah ben là évidemment… rien à en tirer de bon.
Rifkin voit les grands récits abrahamiques comme typique des sociétés « hydrauliques » (mésopotamiennes), mais ayant excessivement éloigné l’esprit du corps, donc l’empathie qui est source d’une forme d’altruisme, dont la version quotidienne, mensuelle, et planétaire, est un peu ce qui nous manque, (comme quand Paul dit que le « bon » capital, c’est de l’argent apporté là où il manque : pour un projet dont on maitrisera les tenants et aboutissants à une certain échelle au moins)
Le rire ,peut-être ,en réponse :
http://www.dailymotion.com/video/xhb9si_1-3-la-gaiete-s-apprend_tech
http://www.dailymotion.com/video/xhb9e2_2-3-la-gaiete-s-apprend_tech
http://www.dailymotion.com/video/xhb8zc_3-3-la-gaiete-s-apprend_tech
Personnellement, cette série de vidéo m’a interessée car j’y ai appris que le rire est « banni » de nos cultures, qu’un homme s’est guéri d’une maladie incurable par une cure de rire et que, désormais la science a démontré l'[b]immense [/b]bienfait du rire sur la santé. 🙂
Tout ce que vous avez voulu savoir sur le rapport homme animal dans Masse et puissance de Elias Canetti.L’auteur a rumine ce livre pendant 40 ans,de 1920a 1960.un chef d’oeuvre.
Le rire est banni de nos cultures CONSUMERISTES …( c’est récent, en tout cas chez les gens n’appartenant pas à la haute bourgeoisie , trés codifiée d’une façon ou d’une autre ).
N’étant plus de la prime jeunesse, quoique définitivement non blasée, ayant eu la chance de connaître une époque de tout début de consommation : celle qui améliorait la vie, et donc non addictive ( correspondant à un réel besoin) …nous riions beaucoup,or, milieu professionnel non évident : beaucoup de confrontation à la mort, à une forme d’ »impuissance », mais aussi formidable chance de découvrir des personnes magnifiques jusqu’au bout [ pour cela, il ne fallait pas « se protéger » de l’autre]…par ailleurs, vie précaire financièrement, et quelques soucis …
et à côté de cela : la moindre des choses était savourée pleinement, beaucoup de partage, prise en compte du sérieux de ce qui est vital, voire perfectionnisme, mais aucune prise au sérieux de soi-même !…
Horreur absolue en « découvrant » l’entreprise financiarisée, où les gens étaient « pincés », se prenaient au sérieux, et travaillaient souvent sans réflexion, n’osant plus la discussion « conflictuelle » enrichissante mais choisissant de faire taire leur compétence professionnelle .
=)lorsque je vois actuellement – c’est trés puritain : ça n’est pas notre Culture : importation, sur fond de vide( non taoïste ) ! – ces cours de** « rire forcé » = bon bizness …et terrible pauvreté intérieure : pour ceux-là, l’imaginaire est bel et bien mort, et la liberté intérieure n’existe plus .
** j’ai l’impression qu’on les force à aller sur le pot !
Souvenir, en Chine, début de l’ouverture, Chongqing, ville lépreuse et pleine de charme, un jardin étroit à flanc de colline, des gens trés pauvres, hommes et femmes ( tous habillés en « bleu de travail-mao »), convergeant là, s’assemblant, les regards brillants de joie anticipée : qu’était-ce donc ? que se passait-il ? chacun(e) portait une cage en bambou ( merveilleux artisanat, fait avec soin ); ces cages étaient recouvertes d’un tissu bleu nuit . On les suspend aux branches des arbres : à un signal, on ôte les tissus : un merveilleux concert s’élève ! bonheur sur les visages ; rires parfois édentés … un plaisir digne de l’empereur lui-même, accessible aux gueux …
Dans chaque Pays, le rire, la capacité d’être heureux ensembles avec rien, a toujours existé : musique et Europe Centrale …etc
Conteurs dans les cafés …
@ M,
Bonsoir,
J’ai des hallus, je ne vous reconnais plus d’hier, quelle faste surprise!
Deux heures moins le quart avant jésus christ..ce soir.
Juste pour consommer?
Belle soirée à vous.
Balzac et la petite tailleuse, un film en résonance avec votre description chinoise.
et le chant aussi.
C’est devenu rarissime dans nos villes d’entendre les gens chantonner en marchant pour l’unique plaisir de chanter, et autrement que pour gagner quelques sous.
C’est là le symptôme incontestable d’une société atomisée et désensibilisée où par le casque à musique on s’isole d’un espace public qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
On ne chante plus c’est vrai, mais on ne siffle plus non plus. Pourtant c’est chouette de siffloter!
Et alors ? On ne rit plus, on ne chante plus, on ne siffle plus… (enfin on entend uniquement le sifflet du flic).
On ose plus ? Nous voilà comme des coincés. Elle est pas belle la vie ?
Ben, le big problème, c’est que nous vivons bel et bien sous dictature : dur dur.
Qui a dit : Créer, c’est résister. Résister, c’est créer.
––––––––––––––––––––––––––––––––
Luxe et pauvreté.
Dans aucune situation de travail il n’y a de place pour le luxe. Il n’y a pas de place non plus pour l’érotisme, qui selon moi, représente l’homme. Par conséquent un travailleur – quel qu’il soit – ne sera jamais un homme non pas parce qu’il ne peut pas s’accorder le superflu – le luxe comme superflu – non, c’est pire. Qu’est-ce que le superflu ? C’est lui-même. Le luxe c’est l’homme. Il ne peut pas s’accorder l’homme, parce que l’homme est devenu un luxe. L’homo éroticus est devenu un luxe. Les gens par exemple ont tellement l’habitude de le considérer comme tel qu’ils ne baisent que le samedi et c’est tout. (…)
L’homme est devenu un luxe aujourd’hui, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il est évident que tout va de mal en pis. Là où il y a une dialectique ou bien là où on parle d’améliorer les conditions de travail, là où j’entends le mot : TRAVAILLEURS ! J’ai l’impression déjà d’être dans un cimetière où des morts sont en train d’organiser une fête. C’est aussi paradoxal que ça. Que le pauvre est le courage d’être pauvre. Pourquoi personne ne veut-il plus être pauvre ? Car vraiment jamais comme aujourd’hui on a eu horreur de la misère. Nous nous servons pas du mot misère qui est déjà un mot inquiétant mais du mot pauvreté. (…)
– Carmelo Bene –
Bonjour,
Vous tenez là des propos intéressant mais je ne les partage pas du tout.
L’Humain a toujours vécu dans une société plus ou moins organisé du fait de sa nature physique fragile (pas de griffe, pas de poils, pas de dents acérées, rapidité laissant à désirer. quelques biscottos qui ne font pas le poids face à des vrais prédateurs) il a donc développer la seule chose qu’il avait à revendre à savoir son encéphale et a donc mis en place des stratégies adaptatives liées à l’organisation, au nombre et à la technique.
Ainsi nous avons créé de fait ce que l’on a lieu d’appeler « la culture » celle-ci change au gré de os évolutions et circonvolutions si j’ose dire.
La technique n’est qu’un outil et non un but en soi jusqu’au début du 20ème siècle puis nous nous sommes aperçu qu’avec son évolution le monde s’est séparé en deux catégories ceux qui savent et ceux qui utilisent et malheureusement notre sagesse et notre sens commun n’a pas évolué avec cette technique et nous découvrons avec horreur parfois la puissance que nous avons créé qui est bien souvent destructrice même si en général elle est est créatrice.
Je pense très sincèrement que le problème ne vient pas du fait d’être pragmatique, rationnel et organisé, bien au contraire il vient du fait que nous laissons trop souvent notre instinct simiesque de domination et d’appropriation prendre le dessus sur notre logique.
La logique voudrait que l’ensemble des individus partagent les richesses d’une nation en protégeant la nature et les autres formes de vies de manière équitable et organisée en prenant soin de venir en aide aux plus faibles malades, handicapés etc … . Hors notre instinct nous pousse à sans cesse nous mettre en valeur et c’est normal c’est hormonal. Nous fonctionnons au phéromones et à la sécurité pour la transmission des gènes donc nous voulons être les meilleurs afin instinctivement pouvoir transmettre notre patrimoine génétique. Ainsi les femmes préfèrent toujours les hommes grands forts riches avec des épaules carrés car elles sont pour la plupart programmées génétiquement comme cela. Heureusement encore une fois la pression du groupe, l’éducation etc contrebalancent ces comportements animaux.
N’importe quel bon manuel d’anthropologie vous l’expliquera.
Heureusement l’Humain à une grande chance il possède la culture, l’éducation et la pression du groupe qui lui permet de se sublimer et de contrer ses passions primaires afin de faire preuve de raison mais cinq millions d’années et une éducation dans l’enfance trop souvent aléatoire et galvaudée ne permet pas d arriver à se sublimer totalement ainsi même dans les organes de pouvoirs les plus élevés on trouve continuellement cette opposition entre bien commun paix sociale et raison d’un coté et de l’autre égo surdimensionné, violence et instinct.
Je pense vraiment que vous avez eu une réflexion intéressante mais lacunaire car vous manquez visiblement de connaissance sur le passé et le présent zoologique puis anthropologique de notre race mais surtout vous oubliez des éléments essentiels liés aux pressions biologique que subit notre encéphale qui mène à cette dualité entre instinct et raison ce qui fait de l’humanité une race, pour le moment à ce stade de son évolution, profondément schizophrène dans le sens ou nous savons ce qui est bien et nous le souhaitons mais nous agissons autrement.
Consultez des spécialistes sur le sujet et cultivez vous et vous comprendrez que je n’affabule pas. Bien entendu cette réflexion est difficilement accessible au commun des mortels car justement la plupart des humains sont incapable de cette formidable évolution en cours dans notre encéphale à savoir la capacité d’abstraction. Mais heureusement cela s’apprend rien avoir avec l’inné et donc on peut espérer que dans quelques siècle si nous surmontons la cris écologique de l’anthropocène nous pourrons voir de véritables humain sans dualité destructrice œuvrant pour le bien commun de concert mais pour le moment c’est bien trop tôt dans notre évolution.
On peut par contre limiter les dégâts en choisissant de meilleurs élites et guides de nos sociétés ça c’est certain.
Je suis d’accord avec vous sur la plupart de vos points, j’en connais pas mal moi-même. Il n’empêche. La vérité est que je peux mourir à tout instant, mais je ne peux pas l’accepter pleinement sans m’affoler, alors, comme la plupart, je me réfugie dans l’illusion d’une vie éternelle. Ce détour pour vous dire que votre vérité, aussi vraie soit-elle, n’est pas forcément une bonne chose. Vous pouvez effectivement voir l’être humain comme un ensemble de mécanismes d’adaptation, de processus, etc. Mais, en faisant cela, vous le percevez comme une machine, et si vous le percevez comme une machine, vous le traiterez comme une machine. Il ne s’agit pas de ce que nous sommes ou ne sommes pas, mais de comment l’on se perçoit. Vous semblez croire, comme ces utopistes que l’homme est aujourd’hui incomplet, qu’il a déjà un but, celui de la pleine rationalité. L’homme est en devenir, certes, mais nul ne sait vers quoi. Peut-être vous trompez-vous et jamais la Terre ne connaîtra créature plus intelligente que l’homme. C’est un à priori que de croire que la conscience est le nec plus ultra de l’évolution. C’est la chose la plus complexe, je vous le concède, mais qui peut dire si c’est la « meilleure »?
Je ne propose pas un retour à une sauvagerie animale, encore que la sauvagerie semblerait être le propre de l’homme. Non, ce que je propose, c’est un équilibre à retrouver.
@ S.L,
Bonjour,
La vie éternelle une illusion nécessaire? C’est fort probable en toute logique rationnelle.
Fort heureusement, me restent les sentiments, la sensibilité, ma machine individuelle à éterniser les instants, à compenser mon illusion réelle d’être subjectif.
Ma banque personnelle, sans cesse enrichie de dons et de viols, diverses interactions électrico-biochimiques, arbitrées en floraisons neurales inconnues.
J’équilibre mes contes intérieurs sans cesse, en cherchant le bonheur, en fuyant la dissolution liquide dans la peur.
Avec peine, et joie ma gémelle compagne magnétique bipolaire.
Je vous aime, je vous hais, je m’aime, je me hais.
Du rien au tout, en boucles définies de possibles infinis
La personnalité m’impose d’étranges danses et cadences
Interposez moi d’amour que je ne haïsse
Le retour du mal, mon fils?
Humour de la folie et de l’amour en goguette
Psychanalise de la foi
Valise de drôle d’aloi
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec vous nous ne savons pas vers quoi nous allons mais nous avons des buts qui rentrent en contradiction avec notre animalité mais pourtant ce n’est pas insoluble.
C’est juste d’après moi une question de société qui mérite d’être étudiée et éclaircie.
Mais je reste convaincue qu’il faut systématiquement écarter les mégalomanes du pouvoir quoi que certaines méagalomanies peuvent-être utiles. V
Pour ma part, je vous rejoins lorsque vous indiquez que l’homme a développé son encéphale comme le tigre a fait ses griffes sur l’arbre.
Pour le reste, cela me paraît bien abstrait. Le rapport avec l’autre ou avec les autres, je le perçois d’une manière bien plus primaire. Les notions de culture, d’éducation ou de pression sociale n’ont guère de portée sur les rapports de force: c’est juste des édulcorants. Au quotidien, les comportements sont juste « conventionnés », mais le fond reste: dominant – dominé.
Bonjour,
Je n’ai rien inventé je ne fais que rapporter les résultats d’un siècle d’étude sur le sujet … .
Comme je l’ai posté plus haut, Stiegler ou Rifkin apporteraient quelques nuances à votre discours, (voire des grosses sur les préférences « innées » des femmes) mais il y a une note commune.
Epiméthée est passé par là.
Mais animaux nous fûmes et nous restons. 999 théories sur 1000 sont dans les biais qu’impose la conscience (impression d’unité, de continuité, …) mieux vaudrait se fier à un fou pour avoir une once de vérité (Shakespeare : »C’est un récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »).
Ce qui a une chance d’être vrai est pour l’instant une non-théorie. Le cas des neurones miroirs me semble significatif : ils existent chez les primates, donc sont « animaux » , mais jouent un rôle crucial pour notre dvlpt intellectuel (langage haut niveau). Le cas des autismes de haut niveau en particulier (voir les post de Paul Tréhin) éclaire d’ailleurs sur les biais, dans la mesure où l’on peut avoir le contrôle d’un langage de haut niveau mais pas l’empathie/rôle des affects que donnent les neurones miroirs quand ils sont bien développés (pour simplifier). Les asperger se voient à l’occasion comme de « bons posthumains », dans la mesure où ils ont, eux, dépasser les biais trop forts de l’affect. A un certain prix, diront les autres. On entrevoit alors un océan de possibles et un triple océan de réinterprétations à faire de tout ce qui s’est raconté sur les rapports inter-humains (anthropologie en effet, mais aussi psy..), dont S.L. donne en effet ici une ficelle…parmi d’autres.
Ca va, les chevilles ?
Vous assimilez ces propos à ma pensée hors ce n’est pas le cas, c’est une constatation statistique dénuée de tout affect de ma part.
Pour preuve les génies en mathématique ne court pas les rues … .
La capacité d’abstraction a toujours été cultivée au sein d’une petite élite aisée qui dégageait du temps pour le travail de l’esprit en exploitant ses congénères …. .
L’éducation pour tous est enfin en train de changer cela … .
Sinon mes chevilles vont très bien merci.
@ Marousan
Simple question en passant: les aborigènes vivant encore dans les déserts d’Australie, ou les Jivaros, ou un éleveur de bétail somalien, à titre d’exemple de populations peu scolarisées (il y peu du moins), ont-ils pour vous une moindre capacité d’abstraction que des français quasiment tous scolarisés ?
@Marousan
Vous êtes prof, non? chargé d’une mission civilisatrice peut-être ?
Je pas suis pas sur que certains bergers isolés avec leurs moutons aient moins de capacité d’abstraction que certain philosophes, il faudrait d’abord définir l’abstraction (j’en suis personnellement incapable et si ça vous tente , je vous promets que je lirais votre billet).
Quand à moi, je suis heureux d’apprendre que je peux encore, si je suis sage et j’écoute bien les sages accéder à l’abstraction qui est, si j’ai bien compris, le summum de la civilisation.
@André
Excusez moi, z’avais pas vu votre contre-post, je crains d’avoir déblatéré. En fait, comparé à moi , vous êtes plutôt fort civil.
Marousan,
D’accord avec vous.
Ce que l’on constat, c’est qu’il y a des périodes plus fastes que d’autres.
Cela me rappelle un petit questionnaire que j’avais lancé sur une autre antenne et qui suivait un article très « anti Fukushima ».
1. Pour quelles raisons, l’évolution nous a-t-elle créer ?
2. Si l’évolution ne nous avait pas engendré, qu’y aurait-il à notre place ?
3. Quel est le rôle de l’homme ? Pourquoi s’est-il posé des questions sur son environnement alors que les autres êtres vivants l’utilisent sans s’en rendre compte et meurent en cas de pénurie de potentiels de vie ?
4. Qu’y aura-t-il comme espèce vivante après l’homme ? Sera-ce encore plus d’intelligence ?
5. Pourquoi l’homme n’est pas endémique comme la majorité des êtres vivants ?
6. Pourquoi sommes-nous les seuls à chercher à nous évader sur une autre planète et espérons pour cela d’atteindre des vitesses bien plus considérables ?
7. Pourquoi sommes-nous venus si tard, alors que la Terre vivait depuis des milliards d’années et qu’à l’échelle d’une année de vie de la Terre, nous ne sommes là que depuis quelques minutes.
8. Pourquoi avons-nous une vie si courte alors que les arbres atteignent des milliers d’années ?
9. Pourquoi avons-nous besoin de toujours plus d’énergie ?
10. La formule E=MC2, serait-elle exact dans d’autres systèmes solaires ?
11. Pourquoi il n’y a que 92 éléments naturels et que les suivants sont artificiels ?
On m’y a répondu de manière parfois totalement loufoque. Vous pouvez le faire comme exercice.
J’ai apporté ma version ensuite.
Plus tard, j’ai poussé le bouchon plus loin en me posant la question « Innover, oui, mais comment? »
Mmm, 92 éléments, donc vous comptez le Technétium (43) et le Prométhium (71), des gugus qu’on trouve si peu sur terre…
Sinon, la bonne réponse, c’est « pourquoi nous posons des questions ? »
Petite correction: le Prométhium a un N° atomique de 61.
Mais vous avez raison avec le Technétium, il se partage la priorité de n’avoir pas d’isotopes stables et ne peut être produit que par la fission naturelle de U238 et n’affirme sa présence que par des traces.
Hhmm…
De quoi se mettre à dos tous les freud en « puissance » de la planète…
Ainsi que tous ceux qui s’en servent.
Milliarologue devrait être un master à inventer.
Nonobstant sa fonction normative, le psychologisme est à la compréhension de notre espèce ce que la saignée était à la médecine du 17ème siècle: la panacée. N’est-ce pas?
Hhmm…
L’onomatopée est mon cher blogger ,récurrente chez vous. Je ressens détrompez moi ,une certaine réserve.Ayant fait l’effort d’écouter Deleuze,dans son testament vidéo intitulé Abécédaire, je m’aperçois, oh stupeur, que ce monsieur a une vision toute personnelle de l’inconscient et d’une certaine façon dynamite la conception figée très familiale de Freud.Ce faisant ,pouvez vous nous expliquer, ce que vous entendez par le néo-concept de millarologue?
Piotr.
Réserve, peut-être.
Un jour de pluie, ce n’est pas étonnant.
C’est Béber qui a attiré très justement mon attention sur les « professions » se terminant par « logue ».
Soit, la manipulation de l’humain à des fins commerciales.
Et je définis le milliarologue comme étant celui au sommet des puissants par possession et utilisant, de plus, les sous-logues au mieux de leurs capacités.
Je pense que tu auras déjà remarqué que les psychologues travaillent sur la partie animale de l’humain…???
Et qu’il séparent le surmoi du sousmoi histoire de diviser pour mieux régner..???
Tu me connais suffisamment pour avoir constaté que j’ai plusieurs fois écrit que l’humain est capable du meilleur comme du pire, soit, en accord total avec SL.
Sinon, merci de marquer le respect que tu as de mon jeune âge par un vouvoiement tout à fait judicieux.
Rifkin critique surtout Freud pour former l’arrière-garde des « utilitaristes », celle qui fermera le ban, selon lui.
L’homme doit satisfaire son principe de plaisir etc. (la femme son envie de pénis…).
En effet, on peut présenter ces aspects fort différemment et c’est heureux.
Je retiens surtout dans ce qu’il faut reconnaitre à Freud, d’avoir utilisé le langage comme traceur de la métamachine (les lapsus, etc), et donc les détails du langage que nous tenons comme trahissant au mieux l’illusion de rationalité qu’ils pourraient donner pour faire voir d’autres ressorts que ceux que nous voulons bien nous prêter à nous-mêmes.
Ca reste à méditer, mais pour moi, ça n’enlève pas la grande méfiance avec laquelle je regarde ce qu’on fait de la psychanalyse aujourd’hui (des combats de chiffoniers Roudinesco-Onfrayens).
Ha ! Bon sang ! Vraiment, c’est insupportable de devoir lire encore une fois cette pensée de flagellant !
Ce type de discours constitue, je regrette de devoir le dire, une n-ième propagande pessimiste au service de l’apologie de l’impuissance politique, une autre réflexion démoralisante dont les implications ne sont propres qu’à étouffer l’enthousiasme nécessaire à la légitime révolution que, je l’espère, nous souhaitons tous.
J’avais lu quelque part : « C’est un crime de rendre les gens triste. » Il est en effet d’une inconséquence grave, qui confine au défaitisme ou, pire, à la trahison, de « saper le moral des troupes », en affirmant d’autorité que le monde n’a pas de raison, que les pensées ne sont que des mensonges égoïstes, et que la raison pourquoi tout va mal est tout simplement dans notre nature véritablement bestiale, et pas dans les crimes dans certains.
Non ! Ce n’est pas nous, les peuples, qui avons mené plusieurs fois le monde au bord de l’abîme ! Ce que nous faisons, depuis la nuit des temps, c’est bâtir, développer, instruire, transmettre, c’est rendre le monde meilleur pour celui qui vient après nous ! Et si parfois, souvent peut-être, nous laissons arriver de violentes crises, c’est à l’ignorance plus qu’au vice ou à une supposée « nature » qu’il faut l’attribuer.
Nancy Huston a écrit il y a quelque temps un ouvrage remarquable, intitulé « Professeurs de désespoir », qui mériterait d’être lu par certains.
Que doit donc faire le jeune idéaliste révolté par l’injustice et la corruption du monde d’aujourd’hui, face au déluge de discours de ce genre, ces logiques mortes d’esprits vieux, ce miel amer, qui visent à le convaincre que l’enthousiasme qui l’anime, celui d’un meilleur avenir plus libre et plus juste, n’est qu’une chimère, que le monde n’est qu’un chaos irrationnel et que ses pensées ne sont qu’une expression plus ou moins sublimée de basses pulsions animales ?
C’est pourtant en refusant explicitement de se soumettre à ce type de philosophie que les grands révolutionnaires ont vaincu l’ignorance, la tyrannie et l’aliénation. Imaginez Ghandi, De Gaulle, Roosevelt ou Martin Luther King : croyez-vous qu’ils auraient réussi en répandant cette philosophie noire ?
La science, la culture et l’histoire montre pourtant de mille manière que l’univers, que l’ignorant décrit comme un chaos impénétrable, est en réalité ce que Leibniz appelait une « harmonie préétablie » engagé dans un processus éternel de perfectionnement et de création. Partout, tout le temps, l’on peut voir à l’oeuvre cette volonté universelle du monde de tendre à une harmonie plus parfaite, à une plus grande beauté, une plus grande bonté et une plus grande justice.
Et l’esprit humain, reflet imparfait de cette volonté universelle, peut et doit, s’il veut « faire le bien » (i.e. s’il veut perfectionner l’existence), examiner en lui et dans la réalité du monde les causes de cette harmonie, de cette beauté, bonté et justice, et les rendre maîtres de son action dans le monde sensible (qui n’est pas la « réalité » du monde, mais son reflet imparfait).
Personnellement, je commence à trouver fatiguant que, dès qu’un élan légitime anime la société, l’on voit déferler la meute des sophistes péripatéticiens, leur langage abscons et leur métaphysique désespérante, cette coterie verbeuse et impotente, qui s’empare rapidement des postes clés et sabote systématiquement l’espoir. Regardez ce qu’est devenu ATTAC, voyez le sort que l’on fait subir actuellement aux « Indignados ».
« Résister, c’est créer, et créer, c’est résister », nous disent les anciens du CNR, Pères Fondateurs de la France Libre. Pour vaincre, il faut ajouter à la perfection du monde, et non soustraire, il faut encourager et non démoraliser, il faut éclairer et non obscurcir, il faut chercher et suivre l’étoile de la Liberté sans trop se préoccuper de la nuit et de la boue, comme le rappelle le négro-spiritual « Swing low, sweet chariot ».
Autant j’apprécie le travail d’enquête et de recherche de M. Jorion et des participants de ce site en ce qui concerne la crise et sa continuation tragique, autant je regrette le pessimisme fondamental qui semble régner chez tous, qui bloque toute réflexion praticable sur le changement nécessaire.
Je suggère une grande campagne de « Soul Searching », et recommande que nous réexaminions la métaphysique idéaliste et optimiste comme fondement nécessaire de la Renaissance de demain, puisqu’elle a été celle de toutes les précédentes sans exception.
A tous, cordialement,
Jean-Gabriel Mahéo
@Maheo
« Pour vaincre, il faut ajouter à la perfection du monde, et non soustraire, il faut encourager et non démoraliser, il faut éclairer et non obscurcir, il faut chercher et suivre l’étoile de la Liberté sans trop se préoccuper de la nuit et de la boue, comme le rappelle le négro-spiritual « Swing low, sweet chariot ».
Perfection du monde ? no hay !
Tout schéma linéaire (« éclairer…..suivre l’Etoile. ») me semble voué l’échec, en ce qu’il ne tient pas compte du relationnel, des sens différents des mots ou des objets (voile…) pour chaque groupe (ex : le mot laïcité au maghreb, y c en Tunisie).
Pas d’humilité devant les erreurs de nos prédécesseurs pourtant fraichement déconstruites ?
(liberté avec esclaves chez les grecs, liberté à deux vitesses avec les colonies, difficulté de dire quelle contenu enseigner dans les pays qui ont subi le colonialisme, dans quelle langue, difficulté de dire si des semences qui sont apportées pour empêcher de crever de fin ajoutent ou retranchent à la liberté, si l’électricité (nucléaire ou simple productrice de C02) libère bien la ménagère ou la femme par la machine à laver…lisez aussi Bruno Latour, homme sans doute, notre présent regorge de sujets à doutes, l’économie, sujet de choix de ce blog, l’est justement à cause de l’échec de sa prétention rationnaliste, alors que peu nieraient ici son utilité pratique (aller au marché et y trouver des fraises et des asperges),
Comment financer la recherche du photovotaique malgré les crises cycliques qu’il connait déjà, il arrive que la question se pose concrètement sans le diadème de la liberté attaché à l’un des termes de l’alternative plutôt qu’à l’autre…
Le bisounoursisme est-il soluble dans la contemplation de la liberté ?
Jean-Gabriel.
« autant je regrette le pessimisme fondamental qui semble régner chez tous, qui bloque toute réflexion praticable sur le changement nécessaire. »
Vous confondez, comme énormément de personnes lobotomisées par la société de consommation et du plaisir frelaté, pessimisme et réalisme.
Continuez de rêver, mais profitez vite. Car les tendances ont l’air de s’inverser sérieusement, ces temps-ci.
Vous avez d’ailleurs perçu qu’un changement était nécessaire… Soit, vous avez fait le premier pas.
Comment imaginez-vous le suivant, et, surtout, croyez-vous que certains vous laisseront faire..??
Il nous laisserons faire, mais ils nous ignorerons, ce qui est pire, mais stimulant.
Tant qu’il y a vie il y a espoir.
Yvan,
m’intéressant plutôt à l’histoire qu’aux théories sophistiquées des sociologues, je prétend que le réalisme est une conséquence de l’optimisme, et que c’est bien le pessimiste, lobotomisé par la peur, l’ignorance ou l’égoïsme, qui rêve et qui en devient impotent.
Aucune révolution n’est jamais née des théories pessimistes. Par contre, celles-ci ont été systématiquement la base de toute forme de réactions, de conservatismes et de tyrannies.
Que les esprits vieillis laissent la place aux jeunes, et qu’ils leur donnent des armes, pas des chaînes !
Cordialement,
Jean-Gabriel Mahéo
Salut je pense que lerreur des modernes et des athées c’est de penser l’homme en tant qu’individu qui serait libre alors qu’il est le produit de la société et il appartient avant tout à la communauté et au groupe
c’est de penser l’homme en tant que corps et un esprit qui seraient infiniment bon alors que l’homme est un etre spirituel. . il n’est pas qu’un animal (dailleurs que veut dire animal? il est avant tout un animal politique) Il a une ame et cette ame dépasse les individualités et le groupe. C’est notre destinée. Au fond il n’ya pas de société sans homme et pas d’homme sans société. Les sociétés sont humaines Alors évidemment il existe des modeles dans la nature: fourmis, guepes mais cela n’a strictement rien à voir. L’homme a une culture; une mémoire et une morale.
La troisieme erreur des modernes c’est de penser qu’uun pays c’est un simple territoire avec des frontières sur la carte alors qu’il est un lieu d’histoire.
La quatrieme c’est de croire que l’humanité cest toute la population mondiale alors que l’humanité c’est aussi nos ancetres et nos descendants.Et il ne peut y avoir de société sans mémoire
une société sans mémoire est une société sans avenir
Laissez les « athées » en dehors de ca : je pense moi que les religions participent toutes a l alienation de l humanité , nous sommes des animaux , pensants certes , mais des animaux , et vouloir le nier n amene que la névrose et l intolérance …..ainsi que la folie des grandeurs…
La cinquieme ereur c est la croyance , toutes les croyances..
il n y a bien entendu rien d autre de spirituel chez l homme que l humour et l art..
Je reagit toujours quand l obscurantisme militant pollue le fils de mes lectures
Cela recoupe un peu le discours (sans croyance de l’ame) de Stiegler sur le soin entre les générations, l’importance des supports de mémoire (« hypomnémata » de Deleuze (ou Derrida ..) ).
L’appartenance au groupe se fait par une forme de « sublimation »…
Je vous laisse découvrir si vous ne connaissez pas (attention au jargon dans certains des ouvrages toutefois)
« La télévision l’intéressait moins. Il suivait cependant, le cœur serré, la diffusion hebdomadaire de La
Vie des animaux. Les gazelles et les daims, mammifères graciles, passaient leurs journées dans la
terreur. Les lions et les panthères vivaient dans un abrutissement apathique traversé de brèves
explosions de cruauté. Ils tuaient, déchiquetaient, dévoraient les animaux les plus faibles, vieillis ou
malades; puis ils replongeaient dans un sommeil stupide, uniquement animé par les attaques des
parasites qui les dévoraient de l’intérieur. Certains parasites étaient eux-mêmes attaqués par des
parasites plus petits; ces derniers étaient à leur tour un terrain de reproduction pour les virus. Les
reptiles glissaient entre les arbres, frappant oiseaux et mammifères de leurs crochets venimeux; à
moins qu’ils ne soient soudain tronçonnés par le bec d’un rapace. La voix pompeuse et stupide de
Claude Darget commentait ces images atroces avec une expression d’admiration injustifiable. Michel
frémissait d’indignation, et là aussi sentait se former en lui une conviction inébranlable: pris dans son
ensemble la nature sauvage n’était rien d’autre qu’une répugnante saloperie; prise dans son ensemble la nature sauvage justifiait une destruction totale, un holocauste universel – et la mission de l’homme sur la Terre était probablement d’accomplir cet holocauste. »
Michel Houellebecq – Les Particules Elementaires
Ce passage me parle particulièrement, l’homme n’a jamais vécu « en harmonie » avec la nature, il en a toujours été terrifié et de cette terreur il a inventé toute une série rites, puis l’art, puis la civilisation et la raison, pour supporter psychiquement l’horreur de cette nature, pour ne pas devenir fou.
La nature, hostile?
Mmm, j’ai vécu une expérience forte en Amazonie pendant 3 mois. J’y ai vu des gens heureux sans électricité qui vivaient de poisson, manioc et fruits suivants les saisons.
Ce qui m’a marqué, c’est leur connaissance étendue de la forêt. Le quotidien est un émerveillement.
Chacun sait pêcher, cuisiner, construire une maison… et connait les limites à ne pas dépasser pour éviter les dangers.
En France, Pierre Rahbi témoigne de la joie de vivre dans une certaine sobriété matérielle. La nature est une bénédiction.
La plus extraordinaire histoire de tous les temps, toutes époques confondues: l’arrivée de l’homme sur le continent australien il y a 40-000 ans, son pouvoir de destruction sans égal, la fin tragique d’un continent, de sa mégafaune, et la conclusion: la mégafaune, aujourd’hui, c’est nous, eh, eh, eh: 4 videos
Je ne saurais trouver de meilleur exemple que mon frère, qui travaille en tant que monteur d’éoliennes, et à qui on demande le même rendement, quels que soient la saison, les conditions météorologiques ou le lieu
Très émouvant!
http://www.youtube.com/watch?v=m-21Fz-QDcU
Henry Miller, un des héros de mon adolescence, un de ceux qui m’ont bien aidé à vivre. Il faut que je le relise. Merci de me le rappeler.
En lien, un mail que j’avais envoyé à Vincent Peillon sur ce sujet il y a un an et demi:
http://www.vincent-peillon.fr/au-parlement-europeen/courriers-citoyens/religion-lumieres-neuro-sciences
Je ne peux qu’être entièrement d’accord avec le sens du courrier de S.L.
Wouaw ! Monsieur Wielgus votre mail met « les mots » sur ce que je ressens depuis que je suis née Je me demandais toujours pourquoi ne n’ étais « jamais aussi heureuse qu’assise sous un arbre à écouter les oiseaux et le bruit du vent dans les feuilles » …Il nous reste quand même (un peu ) d’instinct et notre cerveau reptilien n’est jamais très loin…perso, je ne compte plus que sur mon instinct avec une confiance totale ! 😉
Lu en diagonale
Je vomprends que ce discours soit une révélation pour vous, Martine -Bxl.
Mais Rifkin (Jeremy) cite aussi beaucoup Damasio.
Peut être va-t-il plus loin « en quantité » en tartinant des masses sur l’empathie, mais en sabrant un peu pour donner de l’audience à son discours.
J’ai été déçu (mais pas trop : effet jardin secret) que Rifkin ne fasse aucune mention de Stiegler.
J’ai cru le voir cité en revanche par le Che (Chevènement) de mémoire.
@Roger
Grâce à André (post 43 de ce billet) http://www.pauljorion.com/blog/?p=25213#comment-192518 ,
je suis revenu sur votre texte que j’avais zappé comme la plupart de ceux de ce billet (trop intello pour un esprit simple comme le mien), je m’y retrouve tellement que je vais faire un retour aux sources en investissant dans la lecture de Antonio Damasio, merci à vous.
Merveilleux texte, je partage votre analyse pas du tout ennuyeuse.
L’ application de ce concept par un autre Roger dans le cadre de l’osthéopatie émotionnelle.
http://www.fiammetti.com/
Sans ses mains et le dialogue que j’entretiens avec lui, je pense que je ne serais pas ce que je suis. Serais-je encore actif?
L’intelligence émotionnelle n’est pas un vain mot.
Il faut laisser parler ses intuitions, nous ne connaissons rien de cela et encore moins du rapport de l’homme avec la nature.
Merci de votre témoignage
@Roger Wielgus
Moi de même, merci pour le mail. Ce fût bon à lire.
De temps en temps, se poser et s’abimer dans la contemplation d’une fleur qui ondule doucement sous la brise.
@ Arkao,
bonsoir,
Fleurs par Pascal Goossens Musique Léo Delibes « Duo des Fleurs »
http://www.youtube.com/watch?v=zfcsnkp0iao
Leo Delibes – Lakme / Flower Duet (aria)
http://www.youtube.com/watch?v=v804jaPOGLQ&feature=related
Du temps bien pensé, sans rien dépenser. Gratuit, efficace, « pas re-fait ».
il y avait aussi cette notion importante de Deleuze concernant la déterritorialisation, c’est important et en lien avec l’animalité cette notion du territoire, les notions « d’avoir » et de propriété y puisent leur sources. Le vigneron et sa vigne comme un zébu et sa savane…
Deleuze est dans la lignée de la grande philosophie, pas comme le cousin de Hayek !
Quelques gros mensonges sur l’assistanat et sur les chômeurs.
QUI SONT LES VRAIS PROFITEURS DU SYSTEME ?
Oui, il y a en France et ailleurs des gens qui gagnent beaucoup sans travailler, mais ceux-là on ne les traite pas d’assistés. Ce sont les rentiers, spéculateurs et tous ceux qui font travailler leur argent parce qu’ils en ont déjà beaucoup, ceux aussi qui profitent de niches fiscales taillées sur mesure pour les très riches ou encore des paradis fiscaux. Là, cela ne se compte pas en milliards d’euros mais en dizaines. Et cela fait des dégâts sociaux car ce sont eux qui sont à l’origine de la crise financière et économique, qui sont à l’origine des millions de personnes chassées de leur logement aux Etats-Unis et de la forte montée du chômage depuis 2008. Non seulement ils profitent du système de l’enrichissement facile, mais ils plongent les plus modestes dans la misère, et ensuite ils les accusent d’être des assistés.
L’inactivité des rentiers leur a rapporté une centaine de milliards d’euros en 2010, rien qu’en dividendes versés et autres revenus de la propriété et des stock options.
Il est temps de dénoncer l’indécente richesse des très riches. Pendant que le pouvoir d’achat des minima sociaux stagnait ou régressait et que les dépenses contraintes bondissaient, eux s’en sont mis plein les poches et ils continuent. Entre 2004 et 2007, derniers chiffres de l’Insee, la croissance des revenus la plus vive (+ 40 % en trois ans) se situe dans la petite tranche des 0,01 % les plus riches, le dix millièmes du haut de l’échelle. Et pour eux la crise a été de courte durée et elle s’est terminée dès 2009. Pour les autres, elle se poursuit.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/06/07/quelques-gros-mensonges-sur-l%E2%80%99assistanat-et-sur-les-chomeurs/
RSA=STO
Voici la lettre que j’ai adressée à la chargée de secteur du conseil général, suite à un entretien pour le moins surprenant…
@Cyberpipas
Vous ne manquez pas de courage de renoncer volontairement à l’aumône de l’Etat pour le forcer à vous respecter. Vous êtes un Résistant, à votre manière…
@cyberpipas
bravo pour votre courage, j’espère que vous avez quelques billes pour tenir et merci de nous tenir au courant si vous avez une réponse.
J’ai même des bigaros. No soucy. Le seul risque que l’on prend, c’est de se soumettre à l’appareil étatique lui même entièrement dévolu aux dominants. Sortons de leurs rouages.
La réponse à mon courrier fut:
Et mes derniers remerciements, en bonus:
Madame la chargée de secteur du conseil général,
Je vous remercie d’avoir accédé aussi rapidement à ma demande de radiation du dispositif RSA.
Toutes mes pensées économiques vont vers vous et vos assesseurs, en ces heures sombres où vos métiers ne seront bientôt qu’un engrenage de plus dans la structuration d’un STO du 21ème siècle.
Veuillez recevoir l’expression métempsychotique de ma rage intacte comme au premier jour de la Troisième Guerre servile.
Cyberpipas,
Vos derniers remerciments à la grande pieuvre est une petite merveille. Une torpille directe dans l’œil du cyclope. À méditer.
@ Cyberpipas,
Bonjour,
Et merci,
Bravo.
Quelle plume, et quel humour délicieux.
Exemplaire
Bonjour à tous…Juste une citation de Malraux :
« … je cherche la région cruciale de l’âme où le Mal absolu s’oppose à la fraternité ».
@ Idle,
Bonjour,
zaz la pluie
http://www.youtube.com/watch?v=DzQkl1GNpJQ&feature=related
Deux
Vous
Emoi
Trois
Nous
Cent voix
Un
Silence
Joie
Plus
Je ne sais pas
Veux dire..
L’équation de notre émotion se constitue d’altérité autonomisée et d’intemporalité, le divin silencieux de l’être en chacun.
Vivante lumière, sensible musique,un parfum de magie engendre et tue l’esprit sans cesse, dans le quartz vibrant de notre intercapacité d’amour.
@marousan
« Ainsi les femmes préfèrent toujours les hommes grands forts riches avec des épaules carrés car elles sont pour la plupart programmées génétiquement comme cela. «
Je renverse, vous permettez? :
« Ainsi les hommes préfèrent toujours les blondes à forte poitrine… car ils sont pour la plupart programmés génétiquement comme cela…. ».
A l’envers, votre monde est-il plus lisible?
@Lnox, n°8
« … Depuis les dinosaures, mère nature a fait des progrès non ? Allez, il faut se dire que les prochains seront meilleurs que nous. Pour l’instant, essayons de faire avec ce qu’on a. Cependant messieurs, .. »
A l’envers ou de l’extérieur.. selon… que l’on soit inclus dans le « nous »
ou pas.
Pendant ce temps le crédit agricole, la deutche bank et axa continuent à nous noyer avec les CDS.
Toujours des actions en espagne !
http://www.youtube.com/watch?v=yTKHStlAFKE http://madrid.tomalaplaza.net/2011/06/10/denunciamos-la-esclavitud-que-supone-la-reforma-de-la-negociacion-colectiva-en-la-ceoe
Coucou,
« On croit savoir qu’on comprend, mais on sait que dalle et on comprend pas grand chose » . Emir kadissa du 13 éme avant notre ère intelligent, répondant aux prédicateurs climatiques de l’époque.
Sachant cela, je pense à Mr Du jonchay qui désespère un peu d’un retour au rationnel. La question du jour est : Est ce que l’on peut être rationnel et incohérent ?
N’est il pas vain de chercher une cohérence dans les actions humaines, ou au contraire ?
propos incotionnels du dimanche soir.
Bonne soirée
Stéphane
Est ce que l’on peut être rationnel et incohérent ?
C’est sûr : ce n’est pas incompatible du tout 🙂
Hors sujet.
La place syndargma en live:
http://www.star.gr/ellada_kosmos/93174CIA
entre 500 000 et 800 000 la semaine dernière selon les journaux, 70 000 pour la police…..record a battre!
Ps: sur la place ,il y a une banderole en Français:
« Et vous combien de temps vous allez reste endormie », en noir a gauche de l’escalier.
Le Lloyds Banking Group pourrait supprimer 15.000 emplois
Le Lloyds Banking Group envisage de supprimer 15.000 emplois dans le cadre d’un effort budgétaire visant à épargner 1,13 milliard d’euros, rapporte dimanche le Sunday Times. D’après le journal, les suppressions d’emploi feraient partie de la nouvelle stratégie de la compagnie qui sera présentée le 30 juin par le CEO de l’entreprise Antonio Horta-Osario. Le Lloyds Banking Group a déjà supprimé 28.000 emplois au cours de ces deux dernières années. La banque avait rencontré des problèmes à la suite du rachat du groupe bancaire et d’assurance HBOS en 2008. AFP
Dette : la Grèce pourrait vendre des quotas de CO2 en Bourse
La Grèce, qui souffre de grandes difficultés financières, pourrait engranger jusqu’à 170 millions d’euros (244 millions USD) en vendant des quotas européens de CO2 (EUA) à la Bourse d’Athènes, affirme dimanche le journal Eleftherotypia. Selon ce journal, une première vente aux enchères d’un million de quotas aura lieu mardi au moment où, ironie du sort, les usines grecques seront fermées en raison d’une grève générale de protestation contre les mesures de rigueur du gouvernement dictées par la situation très difficile dans laquelle se trouve la Grèce. Celle-ci pourrait bénéficier bientôt d’un nouveau plan d’aide européen. La Bourse d’Athènes, qui supervise la vente de concert avec le ministère grec de l’environnement, avait annoncé que 10 millions d’EUA seraient vendues cette année. Selon Eleftherotypia, les droits d’émission peuvent chercher jusqu’à 17 euros la tonne dans certaines régions d’Europe. Des ventes aux enchères supplémentaires pourront avoir lieu tous les derniers mercredi du mois excepté en août et en décembre, selon la Bourse d’Athènes. Le Système européen d’échange d’émissions est un marché du gaz carbonique qui couvre plus de 12.000 usines et stations thermiques. « Une EUA donne au propriétaire d’une usine située dans un pays membre de l’Union Européenne le droit d’émettre dans l’atmosphère une tonne de CO2 ou l’équivalent pendant une certaine période », a expliqué la Bourse.
afp
L’homme est tout ce qu’on veut, mais certainement pas rationnel.L’illusion de rationalité vient de son importance dans les sciences dures, les maths, la technologie … mais dès que l’on aborde l’homme c’est l’irrationalité qui domine. En effet, quel est l’avantage d’auto-détruire sa planète et ses ressources, massacrer son semblable ? Je pense comme Freud que c’est la nature de l’homme d’être un être névrosé, c’est à dire hanté par l’angoisse de sa mort et de son propre vide, de sa solitude et du néant. Pour lutter contre cela, une seule manière ; se jeter dans des activités qui génèrent des émotions intenses et immédiates, vivre uniquement le temps présent, ne pas penser aux autres ni à l’avenir …suivre des chefs par esprit moutonnier, agir avec cupidité et violence, amasser les biens à outrance …
Toutes les études psychologiques montrent à quel point l’homme agit de façon irrationnelle. Sous son cortex qui est le domaine de la pensée se trouve le cerveau limbique, la partie animale et réflexe qui lui a permis de survivre à cette longue évolution vers l’homme moderne, mais qui le pousse souvent vers des pulsion destructrices. C’est l’inconscient de Freud.
Nous avons atteint un haut niveau de connaissance autant d’un point de vue scientifique que sur le développement humain et la psychiatrie, c’est pourquoi je pense que seuls l’éducation, la santé, la culture, bref la pédagogie et le lien social peuvent nous faire progresser vers une société harmonieuse.
Charabia aussi .
« L’homme est tout ce qu’on veut, mais certainement pas rationnel.L’illusion de rationalité vient de son importance dans les sciences dures, les maths, la technologie »
Contradiction . 1ère phrase : l’homme ne possède pas de raison
2ème phrase : l’homme possède une raison ( on le voit parce qu’il a développé des sciences ) .
Alors raison ou pas raison ?
la troisième phrase essaie d’expliquer très très maladroitement ce que veut dire l’internaute … mais bon sang , ne comprenez-vous pas que si vous donnez n’importe quel sens à un mot , que si vous ne respectez pas le sens des mots , vos discours n’ont plus aucun sens et que vous pouvez dire tout et n’importe quoi ?
« Nous avons atteint un haut niveau de connaissance autant d’un point de vue scientifique que sur le développement humain et la psychiatrie, c’est pourquoi je pense que seuls l’éducation, la santé, la culture, bref la pédagogie et le lien social peuvent nous faire progresser vers une société harmonieuse » .
Parce que l’on a atteint un haut degré de connaissance ( il vaudrait mieux dire de savoir-faire ) dans les sciences ( qu’est-ce que vous entendez par développement humain , ce n’est pas une science ) , on est forcément meilleur que celui qui a moins de connaissances scientifiques ?
Qui a construit les bombes atomiques et nucléaires ? Qui invente de super-outils pour démolir la Terre ? Les cupides comptables de la Bourse ou les ingénieurs et scientifiques qui se moquent de la moral et de l’humanité du moment qu’ils peuvent se faire un nom au contraire des ingénieurs et scientifiques honnêtes gens qui eux , restent fidèles à l’idéal moral que l’antiquité a toujours donné à la connaissance ?
Vous êtes une scientiste , en toute bonne ffoi , c’est-à-dire sans même vous en rendre compte , exactement le genre d’individu que vous dénoncez au début de votre commentaire , vous ne jurez que par la science stupidement CRÛE comme la mesure de tout l’univers . Les auteurs antiques et les sages du monde entier ne sont pas des imbéciles , apprenez à les lire et vous verrez que la majeure partie des visions humanistes modernes sont en réalité directement inspirées ( il vaudrait mieux dire copiées ) de ces auteurs du passé . Oubliez Deleuze et Freud trop modernes . Commencez par Platon , Confucius ou le Bouddha ou même Jésus . Et essayez de vraiment COMPRENDRE et MEDITER ce qu’ils disent . Il faut des années pour comprendre vraiment la pensée profonde de ces gens-là . DES ANNÉES DE LECTURE ET DE CULTURE ET IMMENSÉMENT D EFFORTS .
Dites, set99,
c’est pas gentil d’engueuler, AVEC DES CAPITALES POUR HURLER ET TOUT.
En tant que non scientiste, vous devriez savoir que ça n’amènera pas Nathalie à résipiscence !
C’est vrai qu’on peut déconstruire toutes les illusions de Nathalie, mais tranquillou (avant que yvan ou vigneron ne s’en mêle).
L’inconscient de Freud, c’est joli, mais en voila un concept pervers polymorphe lui-même.
la psychiatrie qui a fait des progrès : oui par rapport à 1880 si vous voulez, mais peut être pas par rapport au Chamane qui intégrait les dimensions sociétales dans son traitement « psychologique » « par construction ».
Amputation de l’homme de sa dimension empathique (oh le vilain violent…) : lisez Damasio (voir plus haut) et Rifkin.
Il reste une hypothèse : que vous soyez PJ ou JA déguisé pour voir la réaction à ce type de discours en effet. On peut se marrer.
@vigneron
Je vous vois amateur de F.Nietzsche :
Suggestion : Nietzsche par G. Deleuze au PUF.
Cela vous évitera les élucubrations les plus banales et les plus sottes comme celles citées longuement dans votre post.
J’irais à vous conseiller aussi de vous attacher à lire C.Rosset mais c’est peut-être trop en demander.
Tout à fait d’accord. La philosophie de Nietszche ne se résume pas à la loi du plus fort. Les « maîtres » du monde d’aujourd’hui ne seraient encore que des esclaves à ses yeux, ce sont des hommes du ressentiment. Un véritable maître, au sens Nietszchéen ne cherche pas le pouvoir, il possède le pouvoir. N’avez-vous jamais rencontré des personnes qui, par un charisme qui ne résulte pas d’un calcul, vous inspire un profond respect? Il ne cherche pas à être suivi ou obéit, il assume pleinement son être. Le maître Nietszchéen n’est pas encore né, il l’appelait de ses voeux. Restent les esclaves qui se prennent pour des maîtres.
Nietzsche est mort. Et c’est tant mieux.
Etrangement ceux qui en appellent à nietzsche ne l’ont surement jamais lu. C’est pareil avec foucault, deleuze ou darwin. Nulle part ils espèrent une retour de l’homme à son animalité. Dans la vision nietzschéenne , il y a une inversion des valeurs mais il ne prone pas l’immoralité. Il propose une éthique et a juste une approche subjective de la morale. Une morale qui n’est pas absolutiste. Prenons darwin par exemple. Certes l’homme est un animal. Mais un animal capable d’empathie. Il y a une rupture évidente entre le regne du biologique et l’homme. Nietzsche critiquait peut etre certains aspects de l’homme de culture qui se croyant supérieure à la nature , ou a l’animal en rejetant ses propres instincts au nom de croyance aveugle mais ca ne veut pas dire qu’il voyait en l’homme uniquement un simple appareil végétatif ou un cerveau reptilien incapable de la moindre abstraction , de transcender le vivant, de rever, de créer,et de concevoir . C’est juste qu’il considérait la culture non pas comme une fin mais comme un moyen.Et il ne voyait pas une simple distinction entre nature et culture, mais une lutte en l’homme de la culture avec sa nature. Il en est de meme de la science, de la morale et de Dieu qui ne sont pas des absolues mais des projections de notre esprit. Mais il ne fuat pas s’en tenir à ses propos. Il faut aller a udela sinon c’est inutile.
Ainsi la croyance d’ou qu’elles viennent ne doit pas rendre aveugle sinon l’intellect est en rupture avec une partie de réalité qui est l’affect, un affect qui est un lien avec la réalité des sens.
nietzsche ne reprochait pas aux religieux d’etre croyant mais de ne pas etre suffisamment en accord avec leurs idées quand il s’agit d’agir selon sa propre volonté. Un homme libre ne considere pas qu’il faut nier ses instincts mais qu’il faut les controler. Et pour cela il y a l’esprit. Il existe des instincts négatifs (les pulsions) et les instincts supérieurs selon un principe vitaliste. Des instincts supérieurs qui font de certains peuples, une race d’exception avec des valeurs hautes, ou de certains hommes, des maitres en puissance et non des décadents ou de simples jouisseurs qui ne pensent qu’a leurs petits plaisirs de l’instant.
Je précise que nietzsche est un romantique, qu’il n’y a pas chez lui l’envie de croire qu’un nouveau monde ou un meilleur des mondes est possible.Il est antimoderne et contre révolutionnaire, il n’ y a pas chez lui une volonté de transformer le monde puisqu’il faut accepter le monde telle qu’il est et pas telle qu’il devrait être. c’est a dire il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. Il se contente alors de contempler avec orgueil la beauté du monde , meme ce qu’il y a de plus monstreuxu et de peu réjouissant. Et il faut bien reconnaitre qu’il a une profonde détestation de l’humanité pour ce qu’elle est devenu. Au fond il est encré dans le passé parce que selon lui lavenir se conjugue dans le présent toujours au passé par une forme de désillusion permanente. Si bien qu’on doit comprendre que si le destin est une tragédie. en bon pessimiste , il pense que l’homme est profondément nihiliste. Espèrer le retour de la bete ne signifie pas souhaiter un retour au regne animal.c’est purement symbolique, cest presque une parabole mais il arrive a la conclusion que l’homme au lieu de vivre ne fait que se regarder lui meme , il se condamne il se détester lui même en cherchant a vaincre les démons qui sommeillent en lui. Autrement dit il pense que la nature de l’homme n’est pas d’etre généreuse mais ce qui fait l’homme c’est son appétit pour la liberté et la volonté est telle qu’il est pret a tout pour y arriver meme au pire.
Une remarque cependant
Je trouve qu’il est un pietre vulgarisateur et qu’il a été échoué dans ce qu’il avait entrepris en ayant trop d’ambition ou alors il a menti comme tant d’artiste et de philosophe.
il s’est exprimé sous forme d’aphorisme or ce n’est pas la meilleur facon d etre coherent avec ses idées. il est peut etre cohérent ave lui meme mais il oublie le lecteur.
alors ca devient la confusion totale ou du blabla . On ne sait plus comment traduire ou interpreter sa pensée.
il a fait du style. Le style c’est bien mais la clareté et le sens des mots c’est mieux quand on exprime des idées.
Il n’a aucun recul avec l’histoire. Il est incapable de faire sa propre critique. Il le fait mais difficilement. On a l’impression d’entendre un gourou qui est chef de secte et qui est incapable de la moindre remise en question.
Il rejette la dialectique, cest un choix donc il défend une these mais on se demande s’il y croit vraiment ou s’il veut se convaincre.
Résultat il est un auteur cité souvent en référence sur les forums anarchistes, paiens, nazis, fascistes, nationalistes, gauchistes, libéraux, communistes et meme chrétiens mais des qu’il faut etre plus serieux, dans les universités par exemple, sans une démarche claire, ces travaux philosophiques n’ont aucun valeur.
Il est d ans la tradition des grands écrivains artistes de genies que sont voltaire montaigne montesquieu et tant d’autres mais hélas a lire c’est peut etre interessant mais a étudier c’est rébarbatif. quand il prétend lutter contre aristote , platon et kant, il faut un peu plus de rigueur intellectuel. ET ce que je fais ce n’est pas un reproche c’est un constat.
Vous l’avez lu vous et ça ce n’est pas un constat!…
@S.L.
Je cite
Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports entre désir et société.
fin de citation
Jetez un oeil du côté M.Foucault : Histoire de la sexualité.
J’ai trouvé plein d’enseignements la dedans sur ce sujet
Sinon vous avez Deleuze et Guatari mais c’est plus difficiile (enfin pour moi)
. Avec Félix Guattari, G.Deleuze crée le concept de déterritorialisation, menant une critique conjointe de la psychanalyse et du capitalisme.
Je cite
Il me semble donc que la seule manière de sortir de l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons est de repenser l’être humain. Non pas une pensée abstraite, mais une pensée de perception et d’action,
Fin de citation
Si vous me permettez une autre suggestion, ce n’est peut-être pas l’être humain qu’il faut repenser mais l’existence de l’être plus simplement : c’est moins évident je vous l’accorde mais plus constructif.
Encore une fois totalement d’accord, j’en suis à la troisième lecture de l’Anti-Oedipe et Mille Plateaux et je n’ai pas encore finit d’en récolter toutes les richesses et toutes les implications. Seulement cette repensée doit s’accompagner d’une praxis qui, hélas, est difficilement réalisable dans les conditions actuelles.
Cette lettre est du charabia si on s’attache au sens des mots .
« Refonder l’homme » , ça veut dire le refabriquer . Difficile si on n’est pas Dieu le Père .
« La rationalité, portée aux nues, et qui s’affirme le plus sûrement dans les affaires humaines à travers l’économie, nous exproprie d’une partie de notre humanité. »
Faux , ça n’est pas la rationnalité , ça s’appelle du scientisme et c’est de l’obscurantisme qui vise à faire croire aux gens que tout est réductible , non pas à la raison mais aux mathématiques . Or des philosophes comme Kant ou des mathématiciens / logiciens comme Gödel dans les années 30 ont démontré que les mathématiques n’étaient PAS réductibles à la raison .( vous avez la démonstration de Kant qui prouve que les mathématiques ne sont pas des sciences pures et dépendent étroitement de la PERCEPTION sur le site de l’université conventionnelle , cours de Muglioni du 8 juin 2011 , http://www.univ-conventionnelle.com/kant/ )
Si on veut se passer de la raison dans ses jugements et faire primer la partie animale en nous , on supprime par exemple les Cours de Justice et ont rétabli la Vendetta alors qui sont l’expression même de la vengeance personnelle et proportionnelle à notre RESSENTI de la souffrance causée .
Ce que disent les sages et grands philosophes classiques du monde entier , c’est que l’Homme est constituée de différentes parties et que celles-ci ont une place donnée . Aucune de doit être éliminée mais chacune doit garder sa place . La partie « être vivant » en nous ne doit pas commander à la raison mais doit se mettre au service de la raison . C’est là sa place . Ce qui justifie la notion de sacrifice par exemple . Dans le sacrifice , notre raison nous dicte de faire taire nos instincts pour un cause jugée plus noble que la satisfaction de nos intérêts d’êtres vivants .
Voici l’extrait de Kant comportant la démonstration que les mathématiques dépendent de notre expérience du monde et donc qu’elle ne sont PAS PURE LOGIQUE :
« On est sans doute tenté de croire d’abord que cette proposition 7 + 5 = 12 est une proposition purement analytique qui résulte, suivant le principe de contradiction, du concept de la somme de 7 et de 5. Mais, quand on y regarde de plus près, on constate que le concept de la somme de 7 et de 5 ne contient rien de plus que la réunion de deux nombres en un seul, et qu’elle ne nous fait nullement concevoir quel est ce nombre unique qui contient ensemble les deux autres. Le concept de douze n’est point du tout pensé par cela seul que je pense cette réunion de cinq et de sept, et j’aurais beau analyser mon concept d’une telle somme possible, je n’y trouverais pas le nombre douze. Il faut que je dépasse ces concepts, en ayant recours à l’intuition qui correspond à l’un des deux, par exemple à celle des cinq doigts de la main, ou (comme l’enseigne Segner en son arithmétique), à celle de cinq points, et que j’ajoute ainsi peu à peu au concept de sept les cinq unités données dans l’intuition. En effet, je prends d’abord le nombre 7 et, en me servant pour le concept de 5 des doigts de ma main comme d’intuition, j’ajoute peu à peu au nombre 7, à l’aide de cette image, les unités que j’avais d’abord réunies pour former le nombre 5, et j’en vois résulter le nombre 12. Dans le concept d’une somme = 7 + 5, j’ai bien reconnu que 7 devait être ajouté à 5, mais non pas que cette somme était égale à 12. La proposition arithmétique est donc toujours synthétique. C’est ce que l’on verra plus clairement encore en prenant des nombres quelque peu plus grands ; il devient alors évident que, de quelque manière que nous tournions et retournions nos concepts, nous ne saurions jamais trouver la somme sans recourir à l’intuition et par la seule analyse de ces concepts. « Critique de la raison pure, Introduction, V – B 15 sq. Trad. Barni.
Je cite
« Refonder l’homme » , ça veut dire le refabriquer . Difficile si on n’est pas Dieu le Père .
Fin de citation
Bon c’est toujours une bonne idée d’éviter de citer les habitants des arrière-mondes. On peut en faire bien d’avantage à notre niveau en tout cas beaucoup plus que vous ne pensez parce que nous sommes tout simplement les seuls à pouvoir le faire.
et
Je cite
Critique de la raison pure
Fin de citation
M. Kant s’est surtout proposé, pour ce que j’en ai retenu, de justement critiquer la raison pure pour continuer à croire à l’existence de Dieu, de la réalité du libre arbitre qui soutient la morale qu’il propose, etc. Avec La Critique de la raison pure vous faites passer n’importe quoi et vous lui donnez en plus la sanctification de Kant : que du bonheur.
Le plus drôle, ce sont ces remarques sur les arguments d’autorités : il en a balancé quelques uns.
Kant a renversé le monde du 18ème siècle en faisant que Dieu était à l’image de l’homme et pas le contraire comme penser auparavant et pour ça au moins c’est remarquable car ça a mené directement au raccourcissement du roi Louis XVI.
Cf. Travaux de L.Ferry
Donc, par le fait que Dieu est à votre image, vous pouvez refonder l’Homme sans retenue ni angoisse.
Kant a cinq doigts par main. Très juste.
Je ne partage pas entièrement la proposition que vous faites.Il me semble au contraire que ce sera grâce à une prise de conscience que » l’homme » sortira de l’impasse.Parler d’ un retour d’une part de » l’animalité » qui est en nous???J’ai un peu de mal à saisir ce que vous entendez par là! Perception et action???Pourquoi ne serait ce pas plutôt » penser et agir!
Beaucoup aimé cette lettre. Ca me rappelle un tout petit livre, lu il y a fort longtemps : « Le Papalagui ». Il reflétait le regard d’un indigène de Papouasie sur notre société occidentale. C’était très drôle et aussi édifiant.
les deleuze, les foucault, onfray, hédoniste et cie ne sont pas la solution aux problemes ils sont le probleme ou disons ils font partie du probleme. La preuve, beaucoup cite ces penseurs en exemple , il développe leurs idées mais ne proposent rien. Est ce que c’est aveu? Bien evidemment ce sont des modernes ils sont tout autant responsables que ceux qu’ils critiquent mais ils ont cru a leur utopie au nom du progrés. Malheureusement une nouvelle page se tourne, je dis malheureusement parce qu’on n’arretera jamais la machine. Je trouve que un peu imbécile ou pire dangereux de renvoyer l’homme a son animalité. Déja ca ne sert à rien ca a été dit l’homme est un animal. Mais en tant qu’individu d’instinct sauf que ce qui fait l’homme, c’est sa raison son histoire et ses actes. On ne peut réduire l’homme a ses instincts en occulant une partie de la réalité: le fait culturel. L’homme descend du singe mais encore faut il ne pas y retourner.
@ pirr
vous simplifiez
On parle du risque d’excès de rationalité, plus exactement de confiance dans un ensemble de processus de rationalité que nous pensons faire système.
C’est dans la mesure où cette étiquette « rationalité » justifie (« TINA-ise ») le discours qui s’en suit qu’on parle d’excès, pas parce qu’une la rationalité (celle de la raison raisonnannte) aurait un défaut en soi.
C’est dans la prise sur le réel ET le rendu vers le réel, que la boucle ne se fait pas.
Il ne me semble pas étonnant dès lors, de retrouver en première ligne des « théories du relationnel » :
(B. Stiegler / Simondon : métastabilité, et source anthropologique comme Leroi-Gourhan : Le geste et la Parole)
(Rifkin (Civilization of Empathy) / Damasio (l’Erreur de descartes) / Neurones miroirs)
Elles visent à bien requalifier les « problèmes » comme « propriétés émergentes » d’une description qui ne les contient pas du tout de manière évidente (comme la simple lecture d’un ADN , ou la liste des protéines qui en sortent ne permet pas d’imaginer la cellule, encore moins le crapaud). D’où un saut toujours un peu délicat , comme la notion de « (dé)sublimation » récupérée de la psychanlayse pour Steigler (le lien « désublimation –> pulsion » devient grosso modo équivalent à une « brisure de symétrie », apparition d’une propriété parmi deux qui s’équilibraient, et pas la bonne dans le cas d’espèce). Jeremy Rifkin noie son poisson sous des feux nourris, je n’ai pas encore repéré le point faible, mais la construction n’est pas très forte appelant à l’analogie quelque fois de façon superficielle, sans regarder ce qu’on met dans le sac.
(Généreux dans La Grande régression — les liens qui libèrent).
Je soupçonne aussi le « conatus » spinozien, que Lordon aime à mettre en prose, de se rattacher à un principe d’émergence.
Et même pour le débat sur Nietzsche, et le « chef » super charismatique blabla, cela me semble simplement un maximum possible de l’empathie, en tant que qualité couplée à d’autres dans le dvlpt humain, donc forme de « maitrise » et de charisme mêlée.
IL y a des gens (hommes et femmes) que j’admire en raison du mix d’intelligence et de capacité à vous regarder et vous dire les mots justes pour vous convaincre, avec une efficacité redoutable (que PJ se rassure, je ne l’y compte pas). Juste ou convaincant, du coup, il faut faire gaffe pour voir si ça coincide (et ma pente est de me faire avoir par manque de sens critique).
Exemples qui vont dans ce sens pour moi : Caroline Fourest, Hubert Védrine (aucun à 100%). Ces gens peuvent en arriver à jouer de leur empathie/facilité relationnelle en s’abusant sans doute aussi eux-mêmes, tellement cette facilité et leur route intellectuelle ont fini par s’entrelacer, qui comme journaliste-essayiste, qui comme diplomate (deux métiers de tchatche). Je pense ainsi qu’assez sincèrement, ils ne comprennent pas les procès qui peuvent leur être faits par des gens qui se veulent rationnels (ou idéologues et y arrivent) et sont pointilleux, comme Bilger qui a voulu maladroitement épingler Fourest l’autre jour(déjà épinglée par Boniface, …pas lu), ou les attaques en grand nombre dont Védrine est l’objet parce qu’il est dans le moule d’une certaine mondialisation. Mais en vis à vis sur un plateau, il est dur de trouver la faiblesse de raisonnement en direct.
mmm
Je vois pas trop le rapport avec mon message. Vuos parlez de vous surement la troisieme personne mais moi quand je dialogue j’essaie au moins de répondre au message auquel je me refere ou alors toute discussion devient impossible.
Je ne sais pas ce que veut dire un exces de rationnalité et qui peut juger ce qui est plusi raisonnable et l’est moins. Ce que je vois ce sont encore des modernes qui continue et qui persiste encore a croire qu’ils ont raison et que la raison est le seul seuil indépassable. Il ne pourrait en être autrement.
Et moi je constate seulement l’échec de leur démarche et ils ne veulent pas reconnaitre quils ont échoué
vous pouvez vous renvoyer les responsabilités, critiquer et ranger les mauvais ou les bons modernes. en disant que ce qui est condamnable ce n’est pas la raison mais l’exces de raison, ce n’est pas le progres, mais le semblant de progres. ce n’est pas la science mais le mauvais usage de la science, ce n’est pas la consommation mais la surconsommation
Mais jen reviens toujours aux memes. On a des gens qui au lieu de remettre en doute leurs convictions, et assumer leurs responsabilités n’assument pas leurs propres échecs alors qu’il avait essayer de transformer le monde a leur convenance. c’est pareil avec les communistes ou les écolos. Vous pouvez les trouver sympathique cest votre droit car cela vous fait plaisir à les entendre. Mais on est dans le déni de réalité. cest peut etre la faute au média et la démocratie qui poussent a etre démagogique. ils promettent un meilleur des mondes avec des eoliennes mais c’est stritement impossible. ce monde n’existe pas. ce monde c’est le retour au moyen age. et vous imaginez vous hulot dufflot cohn bendit vedrine déclarez aux francais qu’il faut moins de croissance donc plus de chomage, plus de précarité? cest impossible cest contraire a leur dogme humaniste et a la notion meme de progres qui leur est chere.
Fourest qui combatte l’obscurantisme religieux ne fait pas exception a la regle.
sinon quand je cite un auteur par exemple, je le mets en perspective et je fais référence a ses idées mais ce n’est pas seulement un argument d’autorité.
@Pirr
Il ne faudrait pas se tromper . Comme tous les animaux sociaux , l’homme est « naturellement culturel » . C’est d’ailleurs là le problème : croire que cette « nature » culturelle puisse etre malléable a volonté . Les « civilisations » sont des essais de la nature sur une espece « spécialisée dans la non spécialisation » . Il me semble que ces essais soient des echecs puisqu’elles boostent l’entropie et dénaturent l’homme en le sortant de sa chaine trophique .Timiota a raison qd il ramène le problème au relationnel . L’individu n’a qu’un besoin : etre reconnu (face) et pour etre reconnu , il faut etre connu , donc vivre en petit groupes .
il y a sans doute des communautés ou des sociétés animales. mais pour autant ca ne fait pas des animaux des êtres de culture. Ils sont simplement capables d’apprentissage et ils ont un langage.
Sinon je n’aime pas du tout votre manière de penser. Vous mélangez volontairement le sens des mots. Par exemple ecrire que l’homme est naturellement culturel cest essayer de berner le lecteur. le concept de nature qu’on oppose a culture n’a absolument rien a voir avec l’adverbe naturellement qui exprime une évidence. Ensuite il faut éviter les oxymoron, ou les adjectifs qui ne signifient pas grand chose. : nature culturel. On parle de nature humaine, ou la nature est l’origine ou son devenir, ce qui donne naissance à l’homme ou ce qui est dans son essence.
De toute facon on ne sait pas de quoi vous parlez si ce n’est que vous renvoyez tout a la nature et l’homme a l’animal. c’est du réductionnisme ou alors de la non pensée.Vous voulez prouver quoi? nous vendre votre société idéale qui reposent sur les relations humaines? et puis? la relation est un fait? qu’en dire de plus?
je me mefie de ce concept d’individus. ca n’a jamais été démontré en fait si cest démontré vulgairement et scientifique si on isole un membre du groupe
on fait de l’experience, on l’extraie donc de la société dans lequel il vit.ensuite on verifie s’il bouge. Bref si on le coupe de la réalités et de son environnement. En fait c’est une manière de parler dans le vide en renvoyant a une réalité qui n’existe pas.et puis je n’aime pas cette études comportementalistes, cette philosophie existentialiste avec discours sociologique franchement démago avec la promesse d’un nouveau genre humain. On ne construit pas uen société avec du vide. Et on ne change pas l’homme avec des ragots. Désolé.
PIRR,
Votre billet, pour moi, reflète bien les conséquences du rationalisme: au final, même si la chose est pensée avec pertinence, même si cela peut avoir une incidence sur la vie de tout le monde, le penseur ne fait que tirer la couverture vers lui. « Reconnaissance » pour Kercoz et Timiota, recherche de domination pour ce qui me concerne.
Ouf, a voir le titre dans mon lecteur de rss, j’ai cru un instant que n’ayant pas installé open office vous fûtes piraté dans votre wifi et reçu la fameuse lettre de la loi dopi
@ Monsieur Wielgus,
Bonsoir,
Vôtre texte m’émeut au plus haut point.
Merci, beaucoup.
A vous lire, sourire
Désolé, je ne sais pas où poster ceci :
http://clesnes.blog.lemonde.fr/2011/06/12/palestine-la-mise-en-garde-saoudienne-a-obama/#xtor=RSS-3208
Il semblerait que l’accord sécurité contre pétrole entre l’Arabie Saoudite et les US, qui tient depuis 65 ans, ait du plomb dans l’aile.
L’AS ne perçoit guère l’action US comme très sécurisante pour elle (abandons d’anciens alliés comme Ben ALli et Moubarak, ‘faiblesse’ face à l’Iran et au chiisme, révolutions arabes, …).
Et les US ne peuvent que constater la faiblesse de l’AS quant à sa capacité à influer sur l’OPEP pour ouvrir les vannes du pétrole (opposition récente d’un majorité de pays, 7 sur 12, qui ne s’était pas vu depuis 30 ans).
En fait, apparemment, la ‘rupture’ existe depuis 2009, date de la proposition du plan de paix de l’AS pour la Palestine, torpillée par l’attaque de Gaza par Israël, sans que les US n’aient soutenu un tant soit peu le dit plan.
Le Hamas et l’Autorité palestinienne se sont réconciliés, sous l’égide de l’AS (en fait, des services saoudiens) et l’AS entend bien soutenir la proposition à l’ONU de la création unilatérale de la Palestine à l’automne 2011.
Il y a fort à parier néanmoins que la reconnaissance de la Palestine, comme souvent, ne soit qu’une monnaie d’échange entre les US et l’AS, pour que les premiers reconsidèrent le pacte sécurité-pétrole, dans un sens plus ‘actif’, sachant que le peak-oil est déjà bien entamé.
En interne, il semblerait surtout que la ‘jeune génération’ saoudienne cherche, au contraire de la génération actuelle, vieillissante et usée, à se choisir un destin propre, en dehors d’une aile américaine qu’il jugent de moins en moins protectrice dans la région, face au ‘danger chiite’ : intervention à Bahrein, négociation au Yémen, Palestine, élargissement à la Jordanie et au Maroc (royautés), …
https://mecanoblog.wordpress.com/tag/turki-al-faycal/
L’interventionnisme saoudien sort largement de la politique pétrolière traditionnelle actuellement.
Il semblerait donc que le cadre actuel, tel que nous le connaissons depuis plus de 60 ans (post 1945), connaisse une mutation profonde : fin ou transformation du pacte sécurité-pétrole saoudien-US et reconnaissance de la Palestine, comme le fut Israël en 1947.
A moins que tout ceci ne soit qu’un immense marchandage, il faut donc s’attendre à l’automne 2011 à un bouleversement géopolitique majeur.
Et je me demande si la déclaration de la candidature pour le poste de directeur du FMI de l’ex président de la banque centrale israélienne, parfait connaisseur du FMI et de la doxa libérale, appuyé par les américains, ne serait pas le contre-point du monde ‘d’avant’ pour contrer les transformations du monde ‘en cours’ ou ‘à venir’ …
@Zebu
Merci de nous ramener dans le monde réel, ce qui précède est dans l’ensemble largement trop fumeux pour moi.
Pareil.
En lisant cet échange, je me disait que si les intervenants avaient passé la journée qui précède à bosser ensemble ( Faire du bois, porter des trucs, construire quelque chose) La dicussion serait devenue bien plus accessible et moins fumeuse…
J’admire votre faculté à tous pour bavarder et déblatérer (sens non péjoratif) autour de ce courriel en haut de page auquel je n’ai rien compris. On dirait un texte résultant d’un générateur de phrases automatique assez sophistiqué sur lequel quelques propositions toutes faites auraient été manuellement ajoutées. Mais sans doute ai-je raté l’essence du sens profond du fin fond du message. Je ne dis pas qu’il n’en ait pas, je dis seulement que je n’en ai rien compris. C’est souvent ainsi: une sorte d’incapacité pathologique à capter la teneur de ces courts textes prétendant expliquer ce qu’est l’Homme et ses comportements, et simultanément ce qu’il devrait faire pour changer son état… ou « le mal qui le ronge ». J’en conclus donc que l’Homme est un fromage rongé.
Je ne regrette néanmoins pas du tout le survol de ce topic : ca part dans tous les sens – un vrai foutoir ! – comme de bien entendu ; mais parsemé de quelques messages lumineux par-ci par-là, qui font chaud au coeur. J’ai bien aimé le courrier de Roger Wielgus par ex.
André YenagnaL
Je vous signale que le verbe déblatérer présente un aspect péjoratif excluant toute acception favorable ou positive. En reprochant à vos collègues de « déblatérer (sens non péjoratif) », c’est vous-même qui déblatérez.
@Duschesne
On peut dire de André qu’il dézingue parfois (mais pas toujours), de manière un peu « faux-cul » dans ce cas précis, mais à mon sens , on ne peut pas dire qu’il déblatère.
@Duchesne
Si si mon Canard, ce peut étre entendu dans un sens autee que tout à fait péjoratif,comme le premier sens donné au verbe par le Wiktionnaire :
Et dictionnaire de l’académie 1935 :
C’est donc bien plutôt vous qui déblatéreriez, court ici certes mais néanmoins…
Bah, c’est comme vous voulez.
Les propositions telles que « les aspects péjoratifs excluant toute acception +X ou +Y » ça me passe un peu par-dessus les épaules.
Bizarrement, car le rapport est très indirect mais nul ne contrôle les idéations émergentes, votre objection académicienne me fait revenir en mémoire ces sensations que j’ai eues par le passé, des sensations d’avoir plus appris sur l’humain et sur moi-même en me liant d’amitié avec de merveilleuses personnes souffrant de trisomie 21, que respectivement par mes rares contacts avec de doctes professeurs de philo ou d’anthropologie, de sociologie, et patata.
Je n’explique pas ce « curieux » phénomène, je ne fais que le relater brièvement.
@Andre
Merci pour le tuyau , sans vous j’aurais loupé Roger Wielgus, et ça aurait été dommage.
Vigneron,
Les définitions que vous êtes allé chercher dans vos dictionnaires mettent précisément en avant l’aspect exclusivement péjoratif du verbe déblatérer, comme je l’avais moi-même souligné. Les exemples donnés sont ceux de personnes qui s’expriment soit à tort et à travers, soit avec une excitation hors de saison. Si vous voyez dans ces exemples autre chose que l’aspect purement péjoratif de ce verbe, c’est qu’il ne vous sert à rien d’appeler les dictionnaires à la rescousse.
Au lieu de vous rendre ridicule en ouvrant des dicos en public, vous devriez vous en servir pour caler le frigo ou comme tabouret.
@Duchesne
Une définition de verbe n’est pas inutile. Déblatérer, verbe intransitif : Parler avec virulence contre quelque chose ou quelqu’un
Vous déblatérez donc, tout comme je déblatère, tout comme ils déblatèrent. Nous déblatérons tous dans ce forum de discussions (de déblatérations), ce n’est pas un délit mais une liberté fondamentale, et c’est mieux ainsi. Les déblatérateurs ne sont pas moins utiles dans une cantine scolaire ou un forum de discussions que les sages génies allant droit à l’essentiel… Ces derniers se remarquent par leur épais silence.
Un forum de discussions sans déblatérations serait blanc immaculé.
Remercions le ciel que le verbe déblatérer n’ait pas réellement de synonyme ni d’antonyme direct, et continuons à déblatérer sans trop de prétention ni complexes.
André,
Les bébés trisomiques sont des boules d’énergie et d’affection …comme, c’est trés souvent associé à de graves cardiopathies – beaucoup de progrès, à ce sujet, maintenant – les soignants en ont connus qui avaient passé une année entière de leur vie en réanimation ; les soignants, désarmés, s’en *occupant beaucoup, ils faisaient des progrès considérables en peu de temps : (liens forts se tissant, sourires radieux ), et étaient trés éveillés : beaucoup plus que la moyenne . Mystère des affects .
* présence familiale indispensable bien sûr.
M:
Tout-à-fait.
Et une fois adultes, en dépit de leur parfois sévères handicaps, ils sont souvent désarmants de bonté, de bienveillance en toute simplicité, d’humanité pour le formuler différemment. Des perles de vie…
Refonder l’homme, vaste programme…
Que l’homme persiste à nier son « animalité » ( un grand silence tombe sur la conférence alter, et l’on sent que chacun profondément s’interroge, en « soi-même » …), passe encore. Mais qu’il dénie aux animaux leur « humanité », c’est cela qui est insupportable.
« Les animaux sont des êtres humains comme les autres » Stephanie de Monaco
« …Nous éprouvons en général de l’attirance pour la connaissance analytique, et nous découpons la réalité en plusieurs morceaux. Nous la disséquons et, en disséquant le réel, nous le tuons. Une fois notre analyse achevée, nous avons tué la réalité, et nous croyons avoir connaissance de cette réalité morte. Nous nous représentons cette réalité morte, après analyse, et nous prétendons la comprendre, mais ce que nous comprenons n’est pas la réalité en tant que telle mais un cadavre mutilé par notre intellect et nos sens. Nous refusons de voir que le résultat de cette dissection ne nous livre pas l’essence du réel, et lorsque nous prenons cette analyse pour seule base de compréhension, nous tombons inévitablement dans l’égarement, nous errons loin de la vérité. Parce qu’en suivant cette voie de façon unilatérale nous n’aboutirons jamais à la solution ultime du problème que pose le réel… »
D.T. SUZUKI – Derniers écrits au bord du vide
Une petite précision: Il ne s’agit absolument pas d’un retour, qui impliquerait une forme de régression. Il s’agit davantage d’une recomposition, reprendre en compte cette part de nous-mêmes que l’on croyait pouvoir dépasser, dissoudre dans la raison. Ce n’est pas plus un abandon de la raison, bien au contraire. Il s’agit de la remettre à sa place. Qu’on songe à l’invention de l’horloge et la division abstraite du temps. L’organisation de nos sociétés modernes tend à faire de l’homme une machine, à cycle constant sans prendre en considération ce qui se passe en dehors de cette abstraction. L’économie rationalise toute l’activité humaine et c’est cette rationalisation que je trouve dangereuse. Je dois produire et consommer chaque jour au moins autant que la veille, quel que soit mon état physique ou psychologique, que je sois déprimé ou fatigué, voilà l’idéal « machinique ». Contrôler à tout prix les imprévus, anticiper et pour cela, rationaliser même ce qui ne peut pas l’être.
S . L.,
Vous insistez à trois reprises sur « l’animalité » de l’Homme en omettant de préciser la définition que vous attribuez à ce vaste concept. Ce que je crois néanmoins percevoir à travers le ton relativement pessimiste de votre lettre, c’est que dans l’état actuel de son évolution l’animal humain ne laisse rien augurer de très reluisant pour l’avenir de l’humanité.
J’imagine donc volontiers que votre conception ne se borne pas à l‘énumération des fonctions biologiques de l’animal humain, fonctions inhérentes à nos appareils digestif et reproducteur et communes aux mammifères, constat de pure évidence qui peut à la rigueur intéresser un Desmond Morris s’étonnant de découvrir, cent cinquante ans après Darwin, des attributs et des attitudes d’animaux chez ses contemporains.
Le fait que votre lettre retienne l’attention d’un économiste constitue néanmoins un indice qui devrait permettre, sinon de remonter jusqu’à la définition souhaitée, du moins de la cerner de plus près. Voyons dans ce cas ce qu’il y a de spécifique et d’inéluctable dans notre condition qui pourrait déterminer, depuis l’origine, les modes de répartition des richesses et d’organisation de nos sociétés.
Dans le règne animal, si l’on en croit Konrad Lorenz, une espèce ne doit sa survie qu’à une sélection rigoureuse de ses spécimens les plus aptes à transmettre à leur progéniture les caractères qui assureront sa prospérité. Les mâles dominants sont non seulement les mieux lotis en masse musculaire, ce sont aussi ceux que la nature a particulièrement dotés des caractères qui assureront pleinement croissance et santé à leur descendance. Leur aptitude à l’« agression », identifiable à leur comportement dominateur et conquérant, garantirait non seulement la protection quotidienne de la collectivité, mais également la sauvegarde et la pérennité de l’espèce.
Quelques millions d’années après le premier homo erectus, si l’organigramme s’est quelque peu sophistiqué, on en retrouve le même schéma hiérarchique dans nos sociétés, où ce sont toujours les plus forts qui dominent et occupent royalement le sommet de la pyramide.
Le corps à corps archaïque a été remplacé par un moyen plus commode, l’argent, signe extérieur de domination et de pouvoir, apanage aussi visible et reconnaissable que la masse musculaire d’autrefois. Mais la course vers le sommet de la horde reste universelle et la compétition est toujours de mise au sein de la même espèce.
On observe néanmoins que l’espèce a évolué : d’une part, l’homme est devenu un loup pour l’homme, sa communauté se composant le plus souvent d’exploiteurs et d’exploités ; d’autre part l’âpreté au gain a pris, dans son mode agressif, les aspects et les moyens les plus divers, au point d’affecter toutes les couches de la société. Bref, tout spécimen humain semble prêt à vendre son âme au diable pour parvenir.
Si la compétition est plus évidente dans le comportement de ceux que le hasard de la naissance ou des circonstances a placés au-dessus du panier social, elle reste le lot commun de tous les individus sociaux. Dans les couches inférieures ou défavorisées, elle se manifeste par exemple dans les files d’attente qui se pressent aux bureaux du loto et de l’euromillion, où chaque joueur, rêvant de notabilité et de reconnaissance sociale, de richesse et de possessions, se porte volontiers candidat à une « trahison de classe ».
Vu sous ce jour déterministe, le comportement agressif et compétiteur de l’animal humain, vérifiable dans l’ensemble de son espèce, ne peut incliner l’homme de bonne volonté rêvant de lendemains meilleurs qu’au pessimisme et au désespoir.
Vous oubliez que pour Lorentz, l’agressivité est surtout présente chez les animaux possédant un territoire. On pourrait, à la limite, étendre cette notion de territoire à celle de propriété privée. Peut-être que je me trompe, mais en regardant du côté de l’anthropologie, on peut trouver des sociétés où la propriété privée est réduite à son minimum, voir inexistante. Peut-être est-ce là aussi un moyen de réduire cette agressivité intra-spécifique. Si je n’ai rien à défendre, mon voisin me paraîtra peut-être moins menaçant.
Mais il ne faut pas oublier que trop souvent on analyse la vie des hommes qui nous sont étrangers, que ce soit dans l’histoire ou dans l’anthropologie, en fonction de notre cadre de pensée. Nous donnons donc un sens à leurs actes qui ne correspond pas forcément au sens qu’ils leur donnaient.
il est évident que j’accorde au concept d’ »agression » défini par l’éthologue Lorenz une acception plus philosophique qu’anthropologique. J’avais le sentiment d’aller dans votre sens en déployant cette notion aux structures économique et politique qui fondent nos sociétés modernes. D’où mes allusions aux notions de « classes » et de « compétition » dans le processus d’acquisition du pouvoir et des biens matériels.
Mais j’attends toujours de votre part une définition précise de ce que vous entendiez par « animalité ».
Concernant l’écueil ethnocentrique qui caractériserait nos analyses de toute forme de société autre qu’occidentale, je vous rappelle que le structuraliste Claude Lévi-Strauss y a depuis longtemps mis bon ordre, et ce dès la fin des années 40.
Il vous faudrait mieux relire Lorenz . Apres « L’agression » , « l’ humain ds le fleuve du vivant »….. L’agressivité intra-spécifique de lorenz …est inhibée pour que l’espece se socialise . Comme c’est un instinct , il est inaliénable (du moins ds le temps historique) …L’espece arrive a l’inhiber pour pouvoir se socialiser (peut etre en valorisant des secrétions comme la séroténine ) . Une fois socialisé , l’animal réutilise l’agressivité affaiblie pour se hierarchiser et structurer le groupe (dominant /dominé) . et preserve l’agression intacte pour s’opposer aux groupes voisins comme l’individu s’opposait aux autres individus …qd les groupes arrivent a se structurer , nous sommes ds un ùmodèle fractal .
Le « territoire » a tres longtemps structuré et limité la taille du groupe ….Ce qui explique que l’affect ne peux se mettren place que sur des groupes suffisemment restreints ….
Pour moi , l’agressivité et son contraire est source de toute chose ds nos groupes . C’est comme une énergie ou une image de l’entropie . Le sourire est un découvrement des dents qui a l’origine fut un signal agressif ….
S.L.,
Vous arrivez à un excellent moment (plus tôt ne m’aurait pas déplu !), et je me réjouis que Paul ait choisi de publier votre lettre : enfin le constat qu’une autre voie à explorer non seulement existe, mais surtout est incontournable, mieux, indispensable.
Oui, nous « avons assimilé la conscience à la raison », par facilité : la raison permet de masquer notre refus d’affronter nos peurs existentielles, notre refus de prendre conscience. Elle permet de choisir notre soumission volontaire (à un seigneur, un pharaon, une église, des militaires, la tyrannie de l’échange monétisé, de la société marchande, etc.) en apportant une justification à la solution de facilité : c’est le défaut notamment des analyses, propres à chaque science, et dont la norme, la grille de lecture n’est pas évolutive. Et dans le cas de l’homme, les effets sont désastreux : la conscience ne peut tout simplement pas évoluer librement.
Oui il faut « repenser l’être humain », comme on repense une science, ou une religion, une croyance. Et pour ça j’ai rédigé mon propre bulletin de candidature. Je le reprends vite fait ici, sans lien pour ne pas avoir affaire à la modération :
La prise de conscience nécessite (c’est évident) du temps de cerveau disponible :
1. Semaine des quatre jeudis : deux jours de travail salarié (en monnaie, le Banchay : Bancor de PSdJ, s’il veut bien) imposé ; quartier-libre le reste du temps.
Ceux qui veulent utiliser leur quartier-libre pour se soumettre à l’échange monétisé le peuvent, mais alors :
2. Travail salarié := taxe sur la consommation.
Le travail sera long :
3. Éducation : Connais-toi toi-même. (« L’objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l’aventure d’une vie à découvrir, à orienter, à construire. », Albert Jacquard)
Cela fait, il découle :
4. Je serai président à vie d’une démocratie directe.
« La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs. Il me semble que ses racines sont bien plus profondes que cela. » : « Ce n’est pas une crise économique, c’est beaucoup plus : la façon de vivre les uns avec les autres est remise en question. » (AJ). Pour cela « il me semble [également] nécessaire de refonder l’homme ».
Bien à vous et au plaisir de vous lire.
Salut Fab
C’est bien beau la semaine des quatres jeudis, mais comment je fais si tous les projets que j’ai en tête me demande plus qu’un temps plein?
@Michel
Gâcheur, va !
@hema
Mheùû non, j’ai simplement besoin de la semaine des sept jeudis..
Michel,
Les deux jours de travail salarié imposé(s) permettent à la fois de satisfaire ses propres besoins (nourriture, logement) et les besoins sociaux (sécurité, santé, éducation, etc.) : il y aura du travail pour tous, donc moins de pertes de la richesse créée pour subvenir aux besoins de ce qui n’en ont pas (actuellement). Libre à chacun ensuite de se mettre sur le marché de l’emploi – c’est l’employeur qui cherche un employé, faut-il le rappeler – tout en sachant que plus son travail salarié en monnaie (en Banchay ?) sera destructeur de l’environnement (le sien ou celui de tout autre être vivant sur la Planète), plus le rapport salaire/temps de travail fourni sera petit (point 2. Travail salarié := taxe sur la consommation : les « problèmes écologiques » qui sont en fait des « réalités environnementales » sont pris(es) en compte à la base, ce qui semble être la moindre des choses : même les cochons sont propres par nature). Cela dit, si l’homme se réinvente suffisamment pour faire diminuer ce temps de travail imposé je ne voterai pas contre !
Mais la liberté est à double-sens : je n’accepte pas de subir la tyrannie de l’échange monétisé, aussi je ne souhaite pas par ma cosmogonie imposer quoique ce soit à l’autre : s’il décide de limiter son champ d’échanges possibles au salariat davantage que deux jours, qu’il puisse le faire ! Ça ne me pose aucun problème, à condition encore une fois qu’il laisse les lieux au moins dans le même état qu’il les aura trouvés.
Cela dit, je suis certain que votre projet intéresse, et intéressera encore davantage, beaucoup de gens qui s’empresseront de venir le partager dès qu’ils se seront réapproprié (cinq septième de …) leur temps de vie.
C’est un pas (je l’espère) vers un changement de civilisation : la société de consommation dégagerait, la tyrannie de l’échange monétisé, du salariat, de la société marchande, aussi ; et l’idée fondamentale en comparaison des propositions avancées par Pierre-Paul&Co (en tout cas eux ne le disent pas haut et clair) est que le capitalisme (et pas seulement l’économique) – la soumission volontaire (à un seigneur, une église, un pharaon, le tyran qu’est devenu l’échange monétisé, des militaires…) – disparaîtrait également : la place serait libre pour la démocratie (directe), ce qui n’empêcherait nullement (au contraire, à mon sens) le développement des techniques et savoirs qu’on ne conçoit aujourd’hui que comme dépendants de la consommation, ce que vous faites pour illustration de l’à-venir.
Merci et bonne journée à vous et à hema
@ Michel Lambotte,
Alors
On sur-vit
Le temps, un parti
Pris au sérieux
Politique du rire et facultés
Vitamine à carotte
Lâche ta canne
Pour danser
Formes drôles pour drôle d’hommes
Noir Désir – L’homme pressé
http://www.youtube.com/watch?v=J8Z549GKkeM
Pfff…lol
Yeah!!
Salut Fafa, clin d’oeil
Je ça-vais bien qu’on est tous très bots-beaux!
Faut c’qui faux?
yoooooooooo…………….
Retournez moi les moulins du Don qui chiotte pas
En grand vous m’aime, ouaiiiche ouaiiiche
Hahaha la-phidanse
Ce serait mieux des si-nés?
Merci Fab,
Comment pouvoir intégrer vos propositions en commençant par les plus démunis qui en ont le plus besoin?
Michel,
La première et nécessaire étape est d’en parler, de mettre le débat en avant. De toute manière – Paul s’en est rendu compte – on ne peut pas aller sans la masse : ce n’est pas les « dirigeants » qu’il faut convaincre, mais le peuple – les individus-, qu’il intègre que « les dirigeants » c’est lui, qu’il soit démuni ou pas. Les « dirigeants » eux, ne font que faire tourner l’usine à gaz : c’est leur rôle, le peuple s’est déchargé de ses responsabilités sur eux.
Que ce soit une proposition de deux jours de travail imposé(s) par semaine, d’un revenu minimum d’existence, d’une interdiction des paris sur les fluctuations des prix, d’une constitution pour l’économie, d’une monnaie d’option ( ?), d’un tirage au sort de nos porte-paroles, etc. : tant que le peuple (enfants, adultes et vieux (cons inclus)) ne se sera pas approprié la réflexion, il n’y a aucune chance de prise de conscience, donc aucune chance de sortir du capitalisme, de la soumission volontaire.
Pendant qu’on construit la démocratie on n’est pas obligé de consommer, donc de produire, donc de salarier, donc de se soumettre à la tyrannie de l’échange monétisé qui soutient la société marchande. La seule possibilité qui reste en éliminant toutes formes de soumission volontaire (à un seigneur, un pharaon, une église, la tyrannie de l’échange monétisé, des militaires, etc.) est la prise de conscience : non seulement ça occupe, mais ça permet en même temps de construire la démocratie ! Que demande le peuple ?
Ce que vous proposez, je le poursuis depuis 30 ans.
Je ne savais pas mettre des mots dessus, vous le faites à ma place.
Je vous propose de continuer notre dialogue ici
http://www.pauljorion.com/blog/?p=25245#comment-193109
A vos propositions, j’ajouterai volontier le développement de la prosommation et l’open source technologique.
D’ailleurs, je pense qu’il faudrait réaliser un inventaire de tout ce qui peut construire l’avenir.
A demain
Michel,
Sûr que je vais continuer le dialogue ! Et j’espère que nous serons (de plus en plus) nombreux.
Mais là, maintenant, je reprends mon souffle : le temps d’encadrer votre message tellement je le trouve réconfortant, et je reviens !
Merci, et au plaisir donc.
S.L.,
En ramenant la notion de territoire à celle de propriété privée, vous en ôtez ce qui en fait la spécificité : son étendue terrestre, ses limites géographiques et les liens organiques et solidaires soudant ses habitants entre eux .
C’est par conséquent la nation qui tient lieu et place aujourd’hui du territoire originel, c’est-à-dire une propriété collective, non la propriété privée. Et c’est le sentiment collectif d’appartenance qui définit le territoire, non le sens individuel de propriété.
La chaîne alimentaire dans le règne animal dessine un entrelacs apparent de territoires qui s’équilibre harmonieusement quand l’enjeu principal, la satisfaction du besoin de subsistance. est atteint. Chez l’animal humain, les conflits qui peuvent éclater entre territoires ont également des causes économiques. S’ils dégénèrent parfois en manifestations de nationalisme apparent, la quête reste identique : recherche de ressources nutritives quand celles du territoire n’y pourvoient plus, et recherche de ressources énergétiques.
Il existe également un territoire à caractère privé: mon logement, mon jardin, mon corps. C’est effectivement en déprivatisant le territoire que l’on peut avancer.
Par animalité, j’entends ce qui n’entre pas dans le cadre du « proprement humain », la conscience, la raison. J’entends ce qui agit en l’homme: pulsions, besoins, instincts, on pourrait leur donner bien des noms. C’est le désir qui agit en l’homme, la raison étant un outil. Si je désire me confronter à tout le monde, je mettrais au point un monde de compétition, rationalisé. Au contraire, si je désire la sécurité, je mettrais au point une utopie qui va dans ce sens. Ce qui agit est en dehors de la conscience. La conscience peut être vue comme une surface dont la forme est modifiée par les pressions extérieurs, le monde, et les pressions intérieurs, le désir. La conscience, en tant que telle, ne peut pas gouverner, ne peut rien produire. Seul le désir est production. Voilà pourquoi toutes les sociétés traditionnelles codent le désir, pour lui faire prendre une certaine direction, certains objets.
S.L.
« Par animalité, j’entends ce qui n’entre pas dans le cadre du « proprement humain », la conscience, la raison. »
D’autres intervenants l’ont déjà proposé par d’autres termes, mais je réitère mon chagrin de lire encore et encore ce genre de propos sur ce qui serait le propre de l’humain….
« Conscience et raison » dites-vous ? Mais comment saurions-nous si les gorilles et dauphins n’ont pas de conscience ni de raison ? Ce sans même fournir un minimum d’explication ou de redéfinition de ces termes ? Allons bon ! Quel homocentrisme, indigne du XXIe s.!
Pour ma part – et nul ne vous oblige à vous y plier -, je préfère l’humilité que la prudence scientifique et rigueur permettent aux affirmations lapidaires. Et je préfère proposer que les différences entre ces deux autres mammifères cités et notre espèce sont plus de « degré [*] que de substance », parmi les nombreuses homologies que nous partageons, c-à-dire quasiment tout cm3 de notre organisme. Incluant donc tout sous-produit cérébral. Mais celles-ci (ces différences) n’excluent nullement des traces de « transmission culturelle ou proto-cult. » chez quelques autres espèces; et encore moins l’absence de « culture_ » au sens ethnocentrique où nous l’entendons généralement; ni n’excluent encore moins la « conscience » (résultat entre autres de cognition) chez les autres espèces mammifères ou vertébrées. Disons plutôt tous ces organismes avec nodule cérébral + plasticité cérébrale et individuation forgée par les aléas environnementaux, sociaux ou contingents… Ce sur un patron héréditaire prévu pour intégrer cette souplesse de construction, bien entendu.
[*] par degré, j’entends ici non pas une idée de progrès, mais des chemin phylogéniques/évolutifs différents entre diverses lignées, dont bien entendu les sous-productions émergentes, culturelles, qui caractérisent en quelque sorte notre espèce… de par leur importance prise dans notre quotidien et notre construction.
@ S.L.
Cette « définition » de la conscience, on peut sans problème aucun la valider pour discuter de la problématique que vous exposez. Je l’accepte avec plaisir et bien volontiers.
Mais dans ce cas d’acceptation de votre synthèse du mot « conscience », nous sommes alors quelques dizaines de milliers d’espèces animales – au bas mot – à avoir une « conscience ». Diverse et différemment modulée interpopulations, interespèces et interindividus, certes.
Ce n’est pas moi qui irait contre cette idée de partager des process cérébraux similaires entre espèces apparentées..
Au courrier dans la boite mais en plus concret: Encore plus de libéralisme et moins de social pour la France!
http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/recommendations_2011/csr_france_fr.pdf
Vous noterez dans le (1) « et utiliser toute recette exceptionnelle pour accélérer la
réduction du déficit et de la dette »
Moi j’aime bien celle-là.
Et le capital , on a pas le droit si on veut ???, c’est quoi la sanction ???
S.L.,
L’individu vient au monde en tant qu’être désirant. Il y va de l’intégrité de son être, face à l’adversité du monde environnant : l’appétence est le propre du vivant. S’en trouver privé conduit à la perte de soi, au suicide. Toute vie est donc désir, toute collectivité signifie agrégat de désirs, tantôt convergents, tantôt antagonistes.
Les élans d’entraide et de solidarité, les sentiments de compassion, de pitié et d’abnégation sont-ils alors de l’ordre du rationnel et du culturel, ou ne sont-ils pas plutôt la simple traduction de pulsions égotistes rencontrant leur intérêt dans l’oubli momentané de soi et le soutien de l’autre ?
@Saturnin
Voili voilou… Ya du boulot je vois. Heureusement que vous passez pas votre bac philo jeudi. Commencez peut-être par Aristote… Bon courage. Pour le moment c’est du niveau cinquième votre questionnement, amha.
Et si vous tentiez une réponse à ce « questionnement », comme vous dites ? Du niveau qui sera le vôtre. Mettez-y aussi de l’Aristote et des copiés-collés de votre Larousse illustré autant que vous voudrez.
En attendant, si cela peut vous inspirer, j’ai troussé plus haut deux quatrains à votre intention. Comme je sais que vous êtes amateur de poésie, j’espère que vous les apprécierez et que vous en ferez profiter votre entourage.
Diogène vivait dans un tonneau, il roula jusqu’en terre d’Aquitaine… de diou !
Vous décrivez une idée altruiste inversée…Mais restant très frustrante, et très loin de l’objectif ambitieux d’un être amoureux de la vie et de l’estime de l’autre comme de lui-même…(°°ç°°)…C’est cassé le nez!
Il y a toute la prose de Rifkin sur étagère à ce sujet en ce moment (« une nouvelle conscience pour un monde en crise » en anglais « Civilization of Empathy ».
A défaut d’être équilibré, c’est raisonnablement complet et donc recommandable à ce titre. Rifkin veut sauver le soldat « empathie », et y met toute l’artillerie (une 100aine de page sur le sujet, dont « comment tirer à vue sur l’utilitarisme, y compris sur Freud ») . Il cite diverses expériences de biologie qui ont démonté un à un les cas de figures imaginable (je fais le bien pour (i) ne pas avoir mal (ii) me faire plaisir à mon ego (iii) me faire bien voir, … etc.).
En rééditant mon encouragement à réécouter la série des émissions de France Inter ( » Sur les épaules de Darwin » ) sur l’hérédité et l’évolution des espèces ( qui va bien au delà de Darwin et montre comment chaque réponse d’aujourd’hui ouvre un champs infini de nouveaux questionnements ) , je note aussi l’écho ( effrayant ?) à ce billet que constitue le sujet du moment sur le blog d’Attali Jacques . S’agira-t-il finalement de rationnaliser « humainement » l’animal ( en attendant le végétal ) , plutôt que de retrouver le fond animal dans l’humain ?
http://blogs.lexpress.fr/attali/2011/06/12/humain-plus-quhumain/#comments
Merci pour le lien, en effet l’avenir semble effrayant d’après ce que je viens de lire chez J.Attali…Les recherches scientifiques semblent être au point pour nous mijoter un nouveau né tout à fait inédit…Bon courage les humains enfin ce qu’il en restera dans les 10 à 20 ans à venir et encore je suis optimiste.
Aucune sagesse ni liberté dans cette nature qui nous comble de bienfaits de connaissances et nous émerveille,
mais un destin fait de domination et de sélection naturelle jusqu’à épuisement de ses ressources où l’être humain merveille des merveilles, sera tenu pour sa survie d’en passer par la pauvreté et l’empathie.
S. L,
J’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire. Vous proposez de « refonder l’homme », i.e. de réintroduire dans l’homme cette partie irrationnelle, pulsionnelle, incohérente, etc.. C’est un vaste projet auquel j’adhère avec plaisir. Vous suggérez de nous baser sur une pensée basée sur la perception et l’action. C’est une pensée difficile car réaliste.
Vous offrez de sortir de l’homo economicus, de cet être parfaitement rationnel, de cet être qui impose sa volonté à tous en tout, de cet être sans contradictions, totalement tourné vers un progrès suicidaire et qui promet des lendemains qui chantent si tout le monde devient comme lui. Vous offrez de sortir des hypothèses imposées sur la nature humaine dont la principale me semble être celle que la rationalité permet de résoudre absolument tous les problèmes. Vous offrez une distance entre les constructions rationnelles rigoureuses et les humains. Il serait par exemple possible d’observer avec distance et humanité le monde financier. Je pense qu’il n’y survivrait pas dans sa forme actuelle.
Selon la plupart des commentaires que j’ai lu, vous provoquez une réaction de rejet plus ou moins intense. Ma préférée est l’accusation de pessimisme faite contre vous. Ensuite viennent les moqueries que vous avez provoquées. J’estime que ces critiques et moqueries indiquent que vous avez touché une corde sensible, que vous avez touché juste, que vous êtes sur la question la plus intéressante jamais posée sur ce blog.
Vous avez touché à la question « C’est quoi être humain ? ». Vous avez fait très fort et je vous en remercie.
Pourquoi caricaturer les idées de nietzsche? d’ailleurs si on veut une critique dyonisacale de l’homoeconomicus , autant citer julius evola qui était lui meme un adepte du penseur allemand ou spengler. Evidemment c’est pas aussi politiquement correct et soixante huitard que deleuze et cie. Pourtant la réalité cela ne se passe pas dans les bancs d’amphi.
Julius évola dans sa critique de l’homme moderne explique qu’il faut en finir avec cette vision évolutionniste , utilitarisme qu’est le darwinisme qui postule que les premiers hominidés étaient des animaux ou de gros singes primtifs sans conscience et évidemment cela a donné quelques milliers d’années plus tard l’homme de cro magnon puis l’homme moderne dit civilisé. SL propose d’en finir avec l’occidental. Mais spengler a pourtant prophétisé la chute de l’occident alors il suffit d’attendre patiemment ce qui arrivera tot ou tard.
nietzsche l’avait imaginé en son temps sous les traits du dernier homme. Ce qui doit tomber tombera.
Vous parlez de rationnalité , je ne vois pas en quoi la rationnalité est un mal, si c’est un mal, c’est un mal pour un bien. Vous confondez avec le rationnalisme surement, celui des lumières qui est le culte du progrès et de la raison, et la modernité qui est la croyance que le bonheur est matériel .
vous opposez ca a l’animalité. Quel concept fourre tout franchement.
je ne vois pas pourquoi vous opposez raison et instincts alors que tous les philosophes pensent que l’homme est un animal et donc avec des instincs (relire aristote ou shoppenhauer) mais la ou le christianisme oppose la raison aux passions qui résultent de pulsions incontrolables, et qui sont l’objets de nos désirs s’opposant à toute notion de bien, de mal, de vérité, d’humanité et de liberté, comme il y a une dualité corps et chair en esprit, un spinoza considere que les passions sont indispensables à la raison qui, elle, ne suffit pas , car elle peut même devenir aliéanante, et ce qui nous libére de l’emprise de nos passions les plus basses ce sont des valeurs plus hautes de liberté de discipline, d’amour et de courage d’ou l’opposition passivité et activité, passion et action.
Cependant ca ne veut pas dire que les passions sont un bien en soi et la raison un mal.Ils seraient faux de dire que les passions existent à l’état naturel alors que nous sommes des animaux sociaux et « c’est la société qui pervertit ».
C’est vous qui y voyez une opposition, il n’est pas question de détruire la raison et de glorifier la passion, il s’agit d’une recomposition. Si les philosophes y ont déjà pensé, qu’en est-il de la machine bureaucratique et de la machine économique qui rêvent de nous comme de simples rouages, tout autant machiniques?
les modernes pensaient changer l’homme et le rendre heureux au nom du progres : c’était la raison des lumières en lutte contre l’obscurantisme religieux. Ils avaient foi non plus en Dieu mais en l’homme, le citoyen devait se soumettre a la loi de létat et ne plus respecter l’autorité morale de léglise, on pensait des lors que la science remplacerait la religion. Tel était le pari des philosophe des lumières.Les êtres plus cultivés et instruits ne seraient plus seulement des sauvages primaires. Et les arts et la science aideraient les hommes à vivre heureux ou en tout cas mieux.
Une fois que ces certitudes sont tombés , après tant de contradictions, de guerre, de soumission, de massacres et de désillusion, l’horizon s’est terriblement assombri , l’homme était devenu l’instrument des puissants et une machine au service de l’Etat et l’armée. Le progres n’était plus vraiment humain mais scientifique et technique. Il est devenu un culte. Celui de l’argent, du pouvoir, le bonheur c’était le confort personnel, matériel et les idées libérales ont commencé à prospérer au nom des libertés individuelles.Il fallait bien moraliser l’économie et reguler le marché.
On a vu naitre les idéologies, le rationnalisme scientifique et le naturalisme. La connaissance était le nouveau Salut de l’homme moderne qui a vu disparaitre tous ses idéaux un a un. Ce qui marque le début de la post modernité qui donnera naissance a un nouveau genre humain. Il ne s’agissait plus de rever d’un autre monde, mais il faut en construire un autre en transformant le monde qui est le notre.
L’homme n’etait plus seulement une machine, un instrument c’était un vulgaire bonobo classé chez les homo sapiens. Il ne suffisait plus d’ éduquer le peuple, exploiter mais il faut carrément apprivoiser les individus. L’homme devenait un moyen de changer le monde par la technique au nom de la Sainte Science.
Vous y voyez le regne de la raison, moi je constate la fin du mythe du progrès et l’échec de la Raison. Les passions humaines nous poussent de manière anarchique à la consommation avec ce que cela entraine: gaspillage, pollution.
On envisage une société idéale illusoire alors qu’on pense sur le court terme simplement dans l’espoir de créer un homme nouveau.
Vous souhaitez un retour à l’animalité alors que ce retour a l’etat sauvage n’est pas à esperer mais a craindre car l’homme y serait contraint. Comme il l’est aujourdhui. C’est sur il est beau notre avenir. Un monde sans Dieu, sans morale, sans foi ni loi, si ce n’est la loi de la jungle, sans spiritualité. La fin de l’homme. La fin de l’histoire.Beurk vivement la fin.
pirr,
Quste viens faire Nietzsche là dedans ? Si c’est la question « C’est quoi être humain ? » qui vous y a fait penser, je dois vous signaler qu’il existe des gens en dehors de cet écrivain remarquable.
Pour l’homo economicus, je viens de remarquer qu’il est totalement rationnel. Je viens de remarquer qu’il est totalement à l’abri de toute morale et de toute religion. Je viens de remarquer qu’il est totalement antinomyique à toute discrimination. Je viens de remarquer qu’il est totalement en faveur de la liberté au sens du droit de faire tout ce que l’on veut. Je viens donc de remarquer que le silence assourdissant de la gauche face au marché est tout à fait naturel. La gauche n’a rien à lui opposer, mieux, elle l’a adopté. J’en suis choqué et outré.
Pour le rationalisme, il y a la version totalement délirante qui est un désastre. Par exemple, je le vois comme une théorie dont les conséquences logiques sont appliquées indépendamment de toute contradiction avec la réalité. il y a une version tempérée. Vous y faites référence. Par quoi est-elle tempérée ? Si c’est seulement la raison, elle n’a aucun frein. Le Kampuchea démocratique de Pol Pot était d’une rationalité absolue. Il a tué sans faire la guerre le quart de la population du Cambodge. Il était rationnel. Comment tempérez vous la raison ?
L’animalité humaine existe. Elle est là. Cela me suffit pour en soutenir la présence.
« Si c’est seulement la raison, elle n’a aucun frein. Le Kampuchea démocratique de Pol Pot était d’une rationalité absolue. Il a tué sans faire la guerre le quart de la population du Cambodge. Il était rationnel. Comment tempérez vous la raison ?
L’animalité humaine existe. Elle est là. Cela me suffit pour en soutenir la présence. »
Il y a bel lurette que les gens ne croient plus au mythe du bon sauvage. Et ce qui tempère la raison c’est la foi ou plutot le doute.
Pirr,
Le problème est celui de la raison sans frein, celui de l’idée rationnelle appliquée sans limite. Le Kampuchea démocratique illustre ce problème. La loi normale en finance est une autre illustration de cette question. L’idée qu’une simulation informatique correspond à la réalité me gêne de la même manière. Le bon sauvage ne fait pas partie de mon paysage et les humains sont aussi des vertébrés, mammifères et primates.
Vous donnez deux freins à la raison, la foi et ou le doute. Ils existent et sont imparfaits.
« Il me semble nécessaire de refonder l’homme ». Ce n’est pas une intention louable. Refonder l’homme c’est précisément créer la fondation, pour le coup, de la prochaine crise. L’homme (son concept) n’éprouve nul besoin d’être « refondu ». Il est, et c’est très suffisant, d’autant qu’il a à peine commencer d’explorer ce qu’il est. Il suffit que le cadre dans lequel l’homme vit son existence soit mieux aménagé.
Il n’y a nulle « animalité » en l’homme. L’homme fait des choses que l’animal n’a jamais fait et ne fera sans doute jamais. De sept. 1941 à fin 1943 près de 1,6 millions de femmes et d’enfants sont massacrés, par fusillades, par les Einsaztgruppen en terriroire soviétique. Lors de la même période 628 villages biélorusses sont rasés, tous les habitants brûlés vifs par le Reich. Sous la botte de l’ »Etat indépendant de Croatie » de 1941 à 1945, sans doute 800.000 Serbes orthodoxes, femmes, vieillards, enfants, contraints de porter une étoile bleue sont massacrés à l’arme blanche (avec une prédilection pour le pal dans certains endroits), avec l’aide de franciscains oeuvrant à la hache, et avec la tendre indulgence du Vatican si chrétien. La cruauté est le propre du cérébral, jamais celui de l’animal.
il est . ou alors il n’est pas. Comme ca on a rien a changer : )
THE FULL MIND IS ALONE CLEAR (…)
AVE
je m étonne que parmi tous les brillants philosophes s exprimant ci devant ,
aucun n ait cité SRI AUROBINDO qui a dit tout cela au début du 20 eme s ,
bien plus clairement .
On peut difficilement divorcer de la raison.
Tout juste pouvons-nous nous rendre en les motifs d’une raison supérieure.
Et reste que le mieux est l’ennemi du bien.
Pourtant, on peut divorcer d’un rôle, que la raison remise aux mœurs nous intime.
La raison qui fait ou ferait caution, c’est un sujet de la morale.
Pointent les valeurs sans contre-valeurs en argent…