J’ai reçu ce courrier il y a quelques minutes.
Cher Paul,
Je me permets de vous appeler par votre prénom car, finalement, vous me semblez familier. Voilà maintenant presque deux ans que je suis votre blog, et bien des fois j’ai pensé laisser un commentaire. Il me semble que l’économie financière n’est que la pointe, dématérialisée, l’aboutissement d’un phénomène plus large, l’abstraction du temps et de l’espace. Je ne saurais trouver de meilleur exemple que mon frère, qui travaille en tant que monteur d’éoliennes, et à qui on demande le même rendement, quels que soient la saison, les conditions météorologiques ou le lieu.
La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs. Il me semble que ses racines sont bien plus profondes que cela. Il me semble nécessaire de refonder l’homme. La rationalité, portée aux nues, et qui s’affirme le plus sûrement dans les affaires humaines à travers l’économie, nous exproprie d’une partie de notre humanité. Je ne nie pas la rationalité dans la science et dans la connaissance en général, mais je condamne son application qui est en faite dans nos vies. Nos esprits ont d’abord abstrait du chaos environnant un espace et un temps, que nous avons ensuite organisés rationnellement puis tenté de replier le chaos sur cette abstraction en prétendant qu’elle est la seule et unique réalité. Et, comme vous l’avez justement remarqué dans l’un de vos posts récents, la réalité, la vraie, déborde toujours et finit par reprendre ses droits.
Nous en sommes là, à ce moment précis où l’on commence à sortir du rêve machinique de l’homme. Cela fait plusieurs siècles que, petit à petit, nous nions l’animalité de l’homme. L’ « homme moderne », cet être censé être rationnel, que la moindre manifestation de son animalité effraie. L’idée même de n’être qu’un animal, certes doué de capacités spécifiques, nous est, pour la plupart, insupportable. Mais à trop le nier, l’animal qui est en chacun de nous, et même mieux, que nous sommes, finit par se rebeller. Nous avons isolé la conscience, nous l’avons séparée du reste de notre organisme. Nous avons assimilé la conscience à la raison, pensant qu’elle pouvait exercer un quelconque contrôle sur nous-mêmes. Mais tout se joue ailleurs, dans ce fameux inconscient souterrain. La conscience est un sens qui perçoit mais qui n’agit pas. La raison a toujours été et sera toujours un outil au service du désir.
Il y aurait beaucoup à dire sur les rapports entre désir et société. Il me semble donc que la seule manière de sortir de l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons est de repenser l’être humain. Non pas une pensée abstraite, mais une pensée de perception et d’action, le genre de pensée qu’il est extrêmement difficile de mettre en œuvre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si nous conservons le cadre de pensée actuel, nous nous retrouverons confrontés au même problème. Tant que nous nierons l’animal que nous sommes, qui n’est ni rationnel ni rationnisable, nous n’avancerons à rien. Cela ne veut pas dire cesser toute forme de civilisation, cela veut dire composer avec cette part de nous même, un peu comme Artaud le proposait dans Le théâtre et son double. Je pense à Deleuze et son devenir-animal, à Henry Miller qui prônait la redécouverte de la sagesse du corps. Il est grand temps de relire Foucault, Deleuze et les autres, trop peu lus, qui, un peu comme vous, ont su penser le monde d’aujourd’hui dans sa réalité et non dans son spectacle.
Pour conclure, je ne peux que me réjouir d’être un jour tombé sur votre blog. Il est pour moi un véritable plaisir intellectuel et une véritable source d’informations. Continuez comme cela car le monde a chaque jour davantage besoin de gens comme vous.
Cordialement,
S.L.
192 réponses à “AU COURRIER CE MATIN”
« il faut écrire pour les bêtes qui meurent, à leur place ! » disait, je crois, Gilles Deleuze.
mais l’homme aura toujours besoin de sa ration quotidienne, d’où l’émergence d’une certaine rationalité.
Mouais … Un peu court et par là auto-contradictoire .
Sur le fond , nous avions déjà été deux ou trois à échanger sur « le singe nu » de Desmond Morris et une approche iconoclaste ( et drôle) de l’humanité par la zoologie . Je ne sais plus retrouver cet échange .
Sinon, sans ressortir Rousseau et ses approximations , ou Blaise Pascal ( » l’homme n’est ni ange ni bête ,et le malheur veut que , qui veut faire l’ange fait la bête « ) , c’est le moment de réécouter la série de passionnantes émissions de France Inter » Sur les épaules de Darwin » du samedi matin , signalée par un des deux ou trois évoqués ci-dessus . Elles doivent être podcastées .
Cher Juan, au plaisir de votre retour !
Je pense aussi que l’espece humaine a une capacité qui lui est propre, celle à se mobiliser, hors de raison, et en bien comme en mal autour d’idées, de pensées, d’idéologies, et de religions.
Il est stupéfiant , au titre des religions monothéistes, de voir le nombre d’églises de mosquées de cathédrales baties sur la planéte pour des croyances devenues suspectes non pas par Les avancées de La science; mais par les monceaux de cadavres qui jonchent leur histoire. Existe t’il une espéce animale capable de cela ?
Le péché originel, n’est pas celui de savoir, de penser; mais de vouloir avoir raison.
Histoire de la raison suffisante, qui devient facilement insuffisante, pour peu que le diable s’en méle hélas.
Les hirondelles sont de retour sur nos fils électriques, j’envie leur sagesse et leur liberté; ainsi que la boite aux lettres de Paul Jorion qui reçoit de jolis textes à méditer entre humains.
Amicalement/BL
Bonjour !
Cependant , si les hirondelles se rassemblent sur les fils électriques à leur arrivée dans les Pyrénées , c’est qu’elles ont perdu leur animalité car , par chez nous , plus au nord , elles ne le jouent collectif et équilibristes appointés par EDF que lors de leur départ .
Enfin , c’est ce que j’avais remarqué quand je n’étais encore qu’un singe observateur pas forcément rationnel .
Cordialement , Juan Nessy
Une hirondelle ne fait pas le printemps!
Salut, Juan.
Gautier Théophile… On apprenait ça par cœur en CE1 ou 2, non ? Merveilleux conciliabules…
Plus prosaïquement, par chez moi, l’été, c’est ces saloperies d’étourneaux, couplés à l’indigence de l’entretien des lignes basse tension par ERDF qui indisposent… Vol de centaines d’étourneaux se posant sur lignes électriques détendues, courts-jus, électrocution de volatiles malfaisants (très bien), micro-coupures ou coupures à répétition, blogueur mécontent. Quand ce n’est pas la grosse coupure lorsqu’un vol de cette sale engeance se pose comme un seul homme sur un fil et repart de même, tranquillou…le fil sur lequel ils étaient posés se détend comme une lame de ressort, percute l’autre fil de phase, flash, déflagration et deux fils au sol… vigneron mécontent dans son chai désélectrifié…
Mieux vaut le chai déselectrifié que la chaise électrifiée d’EDF (manquait un « d » sinon).
Dans les gens qui nous aident à faire une croix sur notre place exceptionnelle de non-animal, il y a Didier Raoult, le microbiologiste de Marseille La Timone (le découvreur du « Mimivirus », un mahousse virus), qui a écrit en 2010 « Dépasser Darwin ».
Nos gènes montrent que c’est la partouze géante et basta parmi nos gènes, nous sommes une saison parmi d’autres de la série, guère plus.
@timiota
Tiens vous nous sortez pas votre Latour direct là ? Juste du « non-animal » bien tièdard…
Et si l’on est « qu’une saison », et bien disons zalors que c’est la belle, saison…
Vigneron,
Je ne comprends pas comment l’amateur de poésie bucolique que vous êtes puisse pester contre des sansonnets qui de leurs pauvres petites pattes ont privé votre chai d’électricité. Comment un homme aussi sensible que vous peut-il préférer son petit confort mesquin à la contemplation des merveilles de la nature ?
Entre des étourneaux qui chantent sur un fil
Et un pochard qui râle au fond de son chai vil
Il n’y a pas photo. Pour moi le vieil ivrogne
Qui maudit la nature et qui crache et qui grogne
Lorsque des sansonnets le privent de son jus
Et qu’il n’y voit plus rien pour cuver son verjus,
Pour moi cet homme-là, s’il manque de lumière,
C’est qu’il en a autant qu’il y en a sous la pierre.
@Donald
Amateur de poésie champêtre comme vous dites, peut-être, mais à sept ou huit ans, et encore c’est à voir.Aujourd’hui, à 48, c’est en prise directe que je suis branché sur la nature mon coin-coin. Et le jour où vous aurez passé les heures et les jours que j’ai perdus et que je perds encore à la contempler, inspecteur Canardo, repassez donc me chanter vos comptines de palmipèdes à foie maigre. Et en attendant faites vos gammes question sonnets, c’est franchementnul, et je suis poli.
Si vous faites des progrès, promis, je vous offre la collection complète des DVD « Les animaux du monde », celle de « Caméra au poing » de Zuber et en cadeau bonus » Les aventures de Saturnin » ! L’est pas belle la vie ?
Vigneron,
Je ne sais pas ce que vous a fait la nature
Pour être si méchant et partir en biture.
Mais vous vous excitez comme font les grimauds
En traitant vos semblables de noms d’animaux.
C’est très intéressant, et c’est la force et la pertinence du système libéral que de profiter de l’énergie engendrée par les passions des individus. Je ne suis pas pro-libéral, je reconnais juste la force du système. Convaincre les gens qu’il faut réintroduire de la modération, de l’intérêt général et de la collectivisation (au sens commun et pas bolchévique…), c’est s’adresser à leur raison et à une capacité adulte à accepter des contraintes. Notre civilisation glorifie des valeurs adolescentes.
Pour ceux qui ne connaitraient pas, il y a le site dedefensa qui glose inlassablement sur des considérations psychologique, virtualistes, eschatologiques, etc.. de cet ordre. C’est intéressant, avec parfois une impression de radotage.
Ça rappelle aussi la phrase de Barrès sur l’intelligence, « petite chose à la surface de nous-même ». Il faut rester circonspect car l’acceptation d’un certain darwinisme faisait partie des idéologies d’extrême-droite développées fin du XIXème. Ce qui, du coup, me rappelle aussi ce passage dans l’essai de Thomas Mann sur Nietzsche où il dit qu’une erreur fondamentale de celui-ci a été de s’imaginer que l’intelligence menaçait les pulsions vitales, alors que c’est bien plutôt le contraire.
Je ne connaissais pas ce point de vue de Nietsche, auquel j’adhère: l’intelligence n’est qu’un maquillage qui ne permet que de laisser croire à une maîtrise de notre condition. Mais, cette maîtrise n’est qu’un voile sur notre nature, et finalement, nous laisse vivre dans l’erreur.
Tant qu’on ne la considèrera pas que comme un outil pour aménager notre existence, elle nous mènera en bateau.
+1 , T Mann dit des conneries .
Les pulsions vitales et les rites permettent aux espèces de survivre parce qu’elles sont la « mémoire » de toutes nos erreurs et des cata civilisationnelles ou climatiques et que l’intelligence peut faire des choix opportunistes sans avoir connaissance des risques qu’elle fait courir a la civilisation ou a l’espece .
Ce qui me dérange avec cette réflexion, c’est le levier de perception de laquelle elle a pu aboutir. Si c’est par la capacité de discernement, c’est un peu se mordre la queue. Car ça signifierait que l’intelligence s’apprécierait elle même, et difficile d’être juge et partie. Ce levier pourrait être une perception de l’intelligence par l’émotionnel. Mais là, ça devient compliqué…
@Kercoz
Thomas Mann.
Des kerconneries ?
La philosophie de Nietzsche à la lumière de notre expérience
Etudes – Goethe, Nietzsche, Joseph et ses frères
traduction par Philippe Jaccottet
Extrait relatif aux élucubrations Antonines …
(…)Voilà ce qui se cache derrière les atrocités, les proclamations délirantes de puissance, de violence, de cruauté et de machiavélisme en quoi sa conception esthétique de la vie et d’une culture spontanée et instinctive a brillamment dégénéré dans ses derniers écrits. Un jour qu’un critique de journal avait écrit que Nietzsche plaidait pour l’abolition de tous les bons sentiments, l’écrivain, devant une si totale mésintelligence de son œuvre, fut comme frappé d’un coup. « Très obligé », s’écria-t-il amèrement. Car il n’avait mis dans tout cela que noblesse d’âme et amitié pour les hommes ; rêvant d’un humanisme plus élevé, plus profond, plus fier et plus beau, il n’avait pour ainsi dire « pas pensé à mal », encore qu’il pensât tant au mal. Car tout ce qui a profondeur est mauvais. La vie même est profondément mauvaise : elle n’est pas le fruit d’une conception morale, ignore toute « vérité » et se fonde sur l’apparence et les mensonges artistiques ; elle bafoue la vertu, étant essentiellement perversité, exploitation ; et Nietzsche soutient qu’il existe un pessimisme de la force, une prédilection de l’esprit pour l’âpreté, l’atrocité, la cruauté, l’incertitude de l’existence, qui naît du bien-être et de la plénitude d’être. Ce « bien-être », cette « plénitude d’être », le malade ne craint pas, dans son euphorie, de s’en prévaloir, et se charge de proclamer que les côtés de la vie jusqu’alors reniés, surtout par le christianisme, sont les plus dignes d’être affirmés. La vie au-dessus de tout ! Mais pourquoi ? Il ne l’a jamais dit. Jamais il n’a donné la moindre raison qui justifiât cette adoration aveugle et cette sauvegarde à tout prix de la vie ; il s’est contenté d’expliquer que la vie allait plus loin que la connaissance, puisque, par elle, la connaissance se détruit elle-même. Elle présupposerait donc la vie et aurait en elle l’intérêt de sa propre conservation. Il semble par conséquent que la vie soit nécessaire pour fournir un objet à la connaissance. Il nous paraît toutefois que cette logique ne suffit pas à justifier son enthousiasme à défendre la vie. S’il y voyait une création divine, sans doute respecterait-on sa piété, même si l’on se sentait personnellement peu de raisons de tomber à genoux devant l’univers explosif de la physique moderne. Mais il n’y voit qu’un produit brut et absurde de la volonté de puissance et c’est précisément son absurdité et son immoralité colossale qui sont censées nous ravir. Son cri d’adoration n’est pas hosanna !, mais évohé !, et ce cri rend un son terriblement rauque et douloureux. Nietzsche en est amené à nier qu’il y ait en l’homme quelque principe surbiologique qui ne s’épuise pas dans le seul instinct de conservation, une possibilité de considérer cet instinct objectivement, une liberté critique, enfin, qui est peut-être ce qu’il appelle « morale » et qui, s’il est vrai qu’elle ne peut avoir de véritable prise sur sa chère vie (laquelle est beaucoup trop incorrigible pour cela), peut néanmoins servir de léger correctif en affinant les consciences, comme le christianisme n’a cessé de le faire. « Il n’existe pas de point fixe hors de la vie, écrit-il, d’où l’on pourrait réfléchir sur l’existence, nulle instance devant qui la vie puisse rougir. » Vraiment ? On a le sentiment qu’il en est pourtant une, et si ce n’est la morale, ce sera donc tout simplement l’esprit de l’homme, l’humain lui-même en tant que pouvoir critique, ironie, liberté, liés au langage qui juge. « La vie n’a pas de juge au-dessus d’elle-même » ? Mais il faut bien pourtant que la nature et la vie, en l’homme, se transcendent d’une façon ou d’une autre, perdent leur innocence et reçoivent le don de l’esprit, et l’esprit n’est pas autre chose que la critique de la vie par elle-même. C’est ce quelque chose d’humain en nous qui nous inspire une piété mêlée de quelque scepticisme à l’égard d’une « hygiène de vie » qui, lorsque son auteur est encore de sang-froid, ne trouve pas d’autre ennemi à combattre que la maladie de l’histoire, mais dégénère ensuite en un vrai délire de ménade déchaînée contre la vérité, la morale, la religion, l’humanité, enfin contre tout ce qui peut contribuer à domestiquer un tant soit peu la sauvagerie de la vie.
Autant que je peux voir, il y a deux erreurs qui ruinent la pensée de Nietzsche et lui sont funestes. La première est la méconnaissance totale et, il faut bien le dire, préméditée, du rapport de forces qui existe ici-bas entre l’instinct et l’intellect, comme si c’était ce dernier qui dominait dangereusement et qu’il soit urgent de venir au secours de l’instinct. Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct. On ne peut s’expliquer cette idée qu’en ayant recours à l’histoire, en y voyant un engagement de la philosophie dans l’actuel, une réaction à la saturation rationaliste, mais qui exige aussitôt une réaction contraire. Comme s’il était nécessaire de défendre la vie contre l’esprit ! Comme s’il y avait le moindre danger que les choses terrestres prennent un cours trop « spirituel » ! La plus élémentaire générosité serait de s’en tenir protéger, à sauvegarder la faible flamme de la raison, de l’esprit et de la justice, plutôt que de combattre pour la force et la vie instinctive et de se complaire dans une exaltation dionysiaque de ses côtés « reniés » et du crime, dont nous avons subi de nos jours toute l’imbécillité. Nietzsche (et il a provoqué ainsi de grands malheurs) agit comme si la conscience était notre Méphistophélès, levant contre la vie le poing implacable du diable. Pour ma part, je ne vois rien de particulièrement diabolique dans l’idée (une vieille idée de mystique) que la vie pourrait être transcendée un jour par l’esprit humain, ce pourquoi il faudra d’ailleurs un bon, un infiniment bon moment. Le danger de voir la vie, sur notre astre, se transcender elle-même grâce au perfectionnement de la bombe atomique est réellement plus pressant. Mais cela aussi est invraisemblable. La vie a la vie dure, et l’humanité aussi.
La seconde erreur de Nietzsche gît dans le rapport tout à fait faux qu’il institue entre la vie et la morale en en faisant des contraires. La vérité est qu’elles se supposent mutuellement. L’éthique sert d’appui à la vie, et l’homme moral est un bon bourgeois de la vie, un peu ennuyeux peut-être, mais utile au premier chef. La véritable antinomie est celle de l’éthique et de l’esthétique. Ce n’est pas la morale, mais la beauté qui est liée à la mort, ainsi que l’ont chanté tant de poètes : comment Nietzsche l’ignorerait-il ? « Quand Socrate et Platon se mirent à parler de vérité et de justice, écrit-il quelque part, ils cessèrent d’être des Grecs pour devenir des Juifs, ou Dieu sait quoi ! » Eh bien ! grâce à leur moralité, les Juifs ne se sont-ils pas révélés de bons, de tenaces enfants de la vie ? Au côté de leur religion, avec leur foi en un dieu de justice, ils ont survécu aux siècles, tandis que le frivole petit peuple d’esthètes et d’artistes que furent les Grecs a bien vite disparu de la scène de l’histoire.
Mais Nietzsche, à vrai dire, éloigné qu’il est de tout antisémitisme et de tout racisme, voit bien dans le judaïsme le berceau du christianisme, et dans ce dernier, à bon droit, mais avec répulsion, le germe de la démocratie, de la Révolution française et de ces « idées modernes » qu’il abhorre et que sa parole foudroie du nom de « morale de troupeau ». « Epiciers, chrétiens, vaches, femmes, Anglais et autres démocrates », s’écrie-t-il, car il situe la source des « idées modernes » en Angleterre (les Français, selon lui, n’étant que leurs soldats), et ce qu’il méprise et maudit dans ces idées, c’est leur utilitarisme, leur eudémonisme, leur façon d’élever au rang des biens les plus précieux la paix et le bonheur terrestres, alors que l’homme noble, tragique, héroïque, ne peut que fouler aux pieds des valeurs aussi efféminées et aussi vulgaires. L’homme héroïque doit être un guerrier, dur pour soi et pour les autres, capable de sacrifier et soi-même et les autres. Ce que Nietzsche reproche surtout au christianisme, c’est de donner à l’individu une signification si haute qu’il devient impossible de le sacrifier. Mais, dit-il, la race ne peut subsister que par le sacrifice des individus, et le christianisme est donc un principe contraire à la sélection. C’est un fait qu’il a contribué à affaiblir ceux qui se croient la force de sacrifier des êtres humains, à flétrir ceux qui osent en prendre la responsabilité et même en faire un devoir supérieur, et qu’il a fait obstacle pendant des siècles, jusqu’à Nietzsche, à la naissance de cette énergie de la grandeur qui, « par l’éducation ou l’anéantissement de milliers d’êtres déficients, élabore l’homme futur et ne succombe pas à la souffrance inouïe qu’elle crée ». Quel homme vient d’avoir la force de prendre cette responsabilité, quel homme, s’étant insolemment prévalu de cette grandeur, vient de remplir sans balancer le noble devoir de sacrifier des êtres humains par hécatombes ? Une crapule de petit bourgeois mégalomane à la seul vue duquel Nietzsche eût été aussitôt pris d’une forte migraine avec tous les symptômes secondaires !
Cela, il ne l’a pas vécu. Et c’est parce qu’il n’a pas vécu de guerre après 1870, qui fut encore une guerre à l’ancienne mode, guerre de chassepots et de fusils à aiguille, qu’il peut continuer, par pure haine de ce bonheur rêvé des philanthropes chrétiens-démocrates, à s’étourdir d’hymnes à la guerre qui nous semblent aujourd’hui bavardages de gamin échauffé. Que la bonne cause sanctifie la guerre, voilà qui est bien trop moral pour lui : c’est la bonne guerre qui sanctifie toutes les causes. « L’échelle des valeurs qui sert à juger aujourd’hui les diverses formes de la société, écrit-il, est celle-là même selon laquelle la paix a plus de prix que la guerre ; mais ce jugement, absolument anti-biologique, est lui-même un monstre produit par la décadence de la vie… La vie est une conséquence de la guerre, la société elle-même un instrument de guerre. » Pas un instant l’idée ne lui vient qu’il pourrait n’être pas mauvais d’essayer d’en faire autre chose. La société est un produit naturel qui, comme la vie elle-même, se fonde sur des prémisses immorales, et toucher à ces prémisses, c’est attaquer la vie par derrière. « Renoncer à la guerre, s’écrie-t-il, c’est renoncer à la grande vie. » A la vie et à la culture : car celle-ci ne peut se régénérer qu’en retombant dans une complète barbarie, et il est tout à fait chimérique d’attendre encore quelque témoignage de culture et de grandeur d’une humanité qui ne saurait plus faire la guerre. Sans doute méprise-t-il le chauvinisme ; mais ce mépris doit être un privilège réservé à quelque élite d’initiés, car il met à décrire des accès d’ivresse de puissance et de sacrifice nationalistes un enthousiasme qui ne nous assure que trop que tout ce qu’il souhaite aux peuples et aux masses, c’est d’entretenir longtemps encore la « puissante chimère » du nationalisme.
Il faut ici ouvrir une parenthèse. Nous avons fait l’expérience que le pacifisme absolu peut être, dans certaines occasions, une solution plus que douteuse, un mensonge et un bassesse. Pendant des années, il ne fut en Europe et ailleurs que le masque qui devait couvrir certaines sympathies fascistes, et d’authentiques amis de la paix ont pu voir dans la paix de Munich, conclue en 1938 entre démocraties et fascisme soi-disant pour épargner la guerre aux peuples, le point le plus bas de l’histoire européenne. Ces pacifistes ont même été jusqu’à souhaiter la guerre contre Hitler, ou mieux à regretter qu’on ne s’y fût pas préparé, ce qui peut-être eût suffi. Mais, quand on se représente (et comment faire autrement !) ce que signifie la guerre, même celle qu’on fait pour l’humanité, que de ruines dans tous les sens du mot, quelle déchéance morale, quel déchaînement d’instincts avidement égoïstes et profondément antisociaux ; quand, instruit par l’expérience, on se fait une idée même approximative de l’aspect que présentera (que présenterait) la terre après une troisième guerre mondiale, alors, les rodomontades d’un Nietzsche proclamant que la guerre exerce une fonction de sélection et sauvegarde la culture, nous apparaissent comme les rêveries d’un homme sans expérience, fils d’une longue époque de paix et de sécurité « aux placements tout à fait sûrs » et qui commence à se trouver elle-même ennuyeuse.
Comme il prédit par ailleurs, avec une extraordinaire prescience prophétique, une suite de guerres et de catastrophes monstrueuses, l’époque classique de la guerre, même, « que les hommes des siècles suivants considéreront avec envie et respect », ni la dégénérescence, ni la castration de l’espèce par excès d’humanitarisme ne paraissent si imminentes, et on voit mal pourquoi il faut encore que le philosophe vienne l’encourager au massacre sélectif ! Veut-on par cette philosophie écarter les scrupules moraux qui vont un peu à la traverse des horreurs à venir ? Veut-on mettre l’humanité en forme pour les splendeurs qui la menacent ? Mais on le fait avec une volupté qui ne provoque pas tant, comme on le voudrait, notre protestation morale, qu’elle ne nous blesse en nous remplissant d’inquiétude pour le destin du noble esprit qui s’y déchaîne contre lui-même avec une sorte de jouissance. Avec une sensualité dont on retrouve d’ailleurs des traces dans la littérature allemande actuelle, on énumère, décrit, recommande même des formes vraiment médiévales de torture : n’est-ce pas dépasser d’une manière déplaisante les bornes de l’éducation virile ? Et n’est-ce pas frôler la trivialité que « de consoler les douillets » en leur donnant à méditer la moindre capacité de souffrance des races inférieures, des nègres en particulier ? Et quand s’élève alors le chant de la « bête blonde », du « monstre triomphant », cet homme qui peut « rentrer d’une atroce suite de meurtres, d’incendies, de viols et de supplices, l’insolence au visage comme on revient d’une farce d’étudiants », plus rien ne manque au tableau du sadisme infantile, et nous nous sentons l’âme torturée de douleur.
C’est un Romantique, donc un esprit de la famille de Nietzsche, Novalis, qui a fait la meilleure critique de cet état d’esprit : « L’idéal moral, dit-il, n’a pas de plus dangereux rival que l’idéal de la plus grande force, de la vie la plus robuste, que l’on a aussi dénommé (au font très justement, quoiqu’on en dise) l’idéal de la grandeur esthétique. C’est la barbarie portée à son plus haut point. (…)
La conclusion, indulgente, de Mann :
.
La religion est vénération, vénération d’abord de ce mystère qu’est l’homme. Dans la mesure où l’on est soucieux d’une union et d’un ordre nouveaux, de l’adaptation de la société humaine aux exigences de l’heure, il est certain que les décisions des conférences, les mesures techniques, les institutions juridiques sont de peu d’efficacité, et que le World Governement reste une utopie rationnelle. Ce qui est en premier lieu nécessaire, c’est la transformation du climat spirituel, un sentiment nouveau de la difficulté et de la noblesse d’être homme, une conception de base sur quoi tout se fonde, à quoi personne ne se soustraie et que chacun reconnaisse pour juge dans le plus intime de soi. Pour qu’elle naisse, pour qu’elle s’affirme, le poète et l’artiste, dont l’action s’étend imperceptiblement en largeur et en profondeur, peuvent faire quelque chose. Seulement, il ne s’agit pas de l’enseigner ni de la faire, mais bien de la vivre et de la souffrir.
Que la philosophie n’est pas froide abstraction, mais chose vécue et soufferte, sacrifice offert à l’humanité, voilà toute la science et tout l’exemple de Nietzsche. Cela l’a poussé sur les glaciers des plus dérisoires erreurs, mais l’avenir était en vérité le pays de son amour, et pour ceux qui venaient, pour nous dont la jeunesse lui a une dette infinie, il restera cette figure d’un tragique fragile et vénérable, debout dans les lueurs d’orage de ce tournant de l’histoire.
@Vigneron :
Tout comme toi ou moi , T Mann a parfaitement le droit de dire des conneries .(la littérature permet pas mal d’écarts ).
Pourtant ici :
/////La seconde erreur de Nietzsche gît dans le rapport tout à fait faux qu’il institue entre la vie et la morale en en faisant des contraires. La vérité est qu’elles se supposent mutuellement.///////
Je suis d’accord avec lui (Nietzsche a aussi ce droit) . La « morale » etant , a mon sens , une réutilisation des rites originels qui sont les outils mémoriels garantissant la pérénité de la civilisation , sinon de l’espece .
Mais là :
///////la méconnaissance totale et, il faut bien le dire, préméditée, du rapport de forces qui existe ici-bas entre l’instinct et l’intellect, comme si c’était ce dernier qui dominait dangereusement et qu’il soit urgent de venir au secours de l’instinct. Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct.////////////
je « persigne » et me permets de m’inscrire en faux .
Effectivement , les civilisations ont fait privilégier l’intellect sur l’instinct (je dirais plutot l’instinct modifié par les rites culturels anciens) , ce qui nous procure les dérives et désastres actuels …désastres munis d’enjoliveurs chromés que sont les merveilles technologiques issues dudit intellect .
Je m’explique : Si l’intellect développe les possibilités d’accès a des procédures et des technologies , au premier abords gratifiants et rutilants , il privilégie l’interet de l’ » IMMEDIAT » , de l’individu d’aujourd’hui . ……. L’instinct et les rites n’ont pas cette mémoire courte et ont formaté des comportements adaptés aux circonstances les plus dures que puissent supporter notre civilisation , voire notre espèce .
T Mann développe l’ hypothèse que l’instinct /rites sont des freins a notre brillante évolution .
Il suffit d’ouvrir un médiat , pour constater nos echecs répétés et desastreux a vouloir faire « mieux » que le système originel et ses outils complexes …aucune stabilité ni régulation …rien de durable , nous ne sommes capable que de détruire les chaines trophiques qui devraient nous acceuillir ou nous tolérer et de souiller notre couche .
/// Quand on songe à quel point la volonté, l’instinct, l’intérêt dominent et asservissent, chez la plupart des hommes, l’intellect, la raison et le sentiment du droit, il devient presque absurde de prétendre qu’on doive soumettre l’intellect à l’instinct.///
Je persigne a trouver cette affirmation fausse et arrogante .
Thomas Mann a-t-il compris Nietszche?
« La philosophie de Nietzsche à la lumière de notre expérience » (Le titre dit déjà tout, ce qui compte n’est pas ce que N. a « vu », mais ce que notre expérience nous en dit.)
http://www.skafka.net/archives/alice69/doc.htm
Quant à Darwin…
« Ce qui m’a toujours le plus surpris, quand je passe en revue les grandes destins de l’humanité, c’est d’avoir toujours sous les yeux le contraire de ce qu’aujourd’hui Darwin, avec son école, voit ou veut voir : la sélection en faveur des plus forts, des mieux partagés, le progrès de l’espèce. C’est justement le contraire qui crève les yeux, la suppression des réussites fortuites, l’inutilité des types supérieurement accomplis, l’inévitable prise de pouvoir par les types moyens, et même ceux inférieurs à la moyenne. A moins que l’on ne nous montre la raison pour laquelle l’homme est l’exception parmi les créatures, j’incline à préjuger que l’école de Darwin s’est partout trompée. Cette volonté de puissance où je reconnais la raison et le caractère ultime de toute modification nous fournit le moyen de savoir pourquoi précisément la sélection n’a pas lieu en faveur des exceptions et réussites fortuites : les plus forts et les plus heureux sont faibles quand ils ont contre eux les instincts organisés du troupeau, la lâcheté des faibles, le poids du nombre. Ma vision globale du monde des valeurs montre que, dans les valeurs supérieures qui sont aujourd’hui suspendues au-dessus de l’humanité, ce ne sont pas les réussites fortuites, des types « sélectionnés » qui le dessus : mais bien au contraire, les types de décadence * – peut-être n’y a-t-il rien de plus intéressant au monde que ce spectacle peu réjouissant…
Aussi curieux que cela paraisse : il faut toujours armer les forts contres les faibles ; les chanceux contre les ratés ; les sains contre les dépravés et les congénitalement tarés. Si l’on veut une formule de la réalité qui soit une morale, voici ce que dit cette morale : les médiocres ont plus de valeur que les êtres d’exception, les produits de la dégénérescence plus que les médiocres, la volonté du néant l’emporte sur la volonté de vie – et le but général est
exprimé en chrétien, en bouddhiste ou en schopenhauerien :
plutôt ne pas être qu’être. » Nietzsche – Fragments posthumes
Dans ce courrier adressé à P. J. il y a l’idée de renaturaliser l’homme et de déshumaniser la nature. Bon courage, la chaleur du troupeau est confortable…
hey vigneron,
J’étais hamlet je me tenais sur le rivage, dans mon dos les ruines de l’europe
bla, bla, bla…
@ Marcel
Vous mettriez Rifkin dans le même sac ? Stiegler aussi ?
Paul dit que Nietzsche est un farceur… (oui, sur ce blog).
Tout comme Nabokov , Nietzsche (et PSDJ), dit qu’un texte ne doit pas etre accessible a la premiere lecture …sinon il ne mmerite pas d’etre ecrit …
@ SL,
Bonjour,
Magnifico.
L’expropriation individuelle de la conscience, le marché des manipulations involontaires, inconscientes, des individus?
La conscience, plus qu’un sens, on parlerait de racine, en O.S, en chair, interface nommée de la vie définie.
Imaginaire en conscience, flux permanent d’échange de différenciation unitaires, et habitude fonctionnelle de comportement basée sur l’analyse dite rationnelle et le jugement comparatif.
Equadifs subtiles, univers non fini de découvrir-inventer, portes de formulations autres aux extrêmes du langage et de l’entendement, évolution à caractère d’escalier, paradigmatique.
Musique des langages, subggestive beauté du langage, un corpus mental consciemment ignoré?
Une science, un art, les deux? Et plus, si…
El Ojo de Horus – Capítulo 10 – Primera Parte
http://www.youtube.com/watch?v=spWDEPq0YWw&playnext=1&list=PL9B89A161787B21B4
Symphonie et harmonie, « musiques des sphères »: conscience
Une source éternelle et infinie de valeur circonstanciellement altérée, peu accessible?
Ay Karam-bar !!
« La crise que nous traversons n’est pas plus économique qu’elle n’est morale ou des valeurs »
« La conscience est un sens qui perçoit mais qui n’agit pas. La raison a toujours été et sera toujours un outil au service du désir. »
« Tant que nous nierons l’animal que nous sommes, qui n’est ni rationnel ni rationnisable (?), nous n’avancerons à rien. »
« Tomber » amoureux, « tomber » enceinte, « tomber » d’accord, »tomber » dans sa tombe, « tomber » sur un blog…..
Pourquoi pas « monter » en amour, « monter » sa monture, « monter » en harmonie ou « monter » sur ou dans un blog au risque de se faire descendre en flammes ? 🙂
A QUAND LA CHUTE finale, qui jettera la 1ere….Pierre.
Comme disait Yvan récemment, nous avons progressé en bcp de choses sauf en intelligence. Vivant au milieu des animaux et de leur magie, je men aperçois tous les jours… sans avoir lu Deleuze et consorts.
Je ne sais plus qui citait Cioran parlant de « singe dévoyé »…. c’est tout à fait ça dans mon esprit.
Tolérance, simplicité, connaitre ses limites…
Alors que nos pulsions les moins avouables sont érigées en modèles par les publicitaires…
Il me semble justement que les publicitaires jouent avec notre cerveau réptilien et pas avec notre raison, et c’est pour ça qu’il faudrait les pendre haut et court.
Réconfortant, cet appel au dépassement de la dualité corps/esprit dont l’ineptie séculaire n’a que peu touché la philosophie orientale.
Et pourtant elle existe cette dualité corps/esprit. La rejeter serait admettre que les canidés par exemple seraient un jour capables de pondre e=mc². Ineptie, vous y aller un peu fort… Mais notre arrogance a du mal à accepter cette idée en effet.
Un canidé ne peut effectivement pas pondre e=mc2, mais il connaît les lois newtoniennes puisqu’il est capable d’anticiper la trajectoire d’une balle. Simplement, il n’est pas assez équipé pour formaliser ces lois et les utiliser. La dualité corps-esprit est une construction à partir du sentiment de soi. « Mon corps » est une proposition qui n’a aucun sens puisque mon corps, c’est moi. Et pareil pour l’esprit. On peut les reconnaître comme deux formes pour le même phénomène, mais on ne peut pas les séparer et établir des liens de causalité entre eux.
La rejeter serait admettre que les canidés par exemple seraient un jour capables de pondre e=mc²
Pas d’accord du tout! Attendez un peu de voir ce que la génétique nous réserve… 8)
e=mc2 est née dans un bon vieux cerveau bien biologique qui, observé par quelque intelligence future ou inaccessible à l’esprit humain serait jugé à peine plus évolué que celui de canidés, ou du moins différemment, puisque ces derniers nous mettent aisément à l’amende du côté olfactif.
La dualité corps/esprit reste une ineptie séculaire. Pourquoi choisir entre fromage et dessert alors que l’on peut avoir les deux, si ce n’est pour justifier un manichéisme idiot?
Albert E. ou Léonard de Vinci sont nos reliques simiesques et de glorieux ancêtres.
Même en ayant eu le même tapis d’éveil qu’eux, je ne suis pas sûr que j’aurais réussi à pondre la théorie des cordes…
Et je suis bien d’accord avec vous, même les reliques glorieuses devraient faire preuve d’humilité.
En effet, corps et esprit ne font q’un. L’un ne fonctionne pas sans l’autre, Par contre je suis convaincu d’une causalité du corps vers l’esprit. Que nous soyons actuellement incapables de le prouver ne veut rien dire, sauf que la démonstration nous échappe et peut être nous échappera toujours. Simple conviction.
Non il n’en a absolument pas conscience, il ne les connait donc pas. C’est instinctif. Les instincts sont peut être les prémices de la conscience, les débuts sur l’échelle de l’évolution de l’esprit qui n’est que le résultat d’une complexe construction naturelle.
Je considère la conscience comme un « mécanisme complexe ». Peut être trop complexe pour être compris par l’homme. De ce fait, notre conscience et esprit sont limités et conditionnés par la structure biologique de notre cerveau. D’où ma certitude que l’être humain ne pourra jamais renier et fonctionner sans ses instincts, héritage de l’évolution. Instincts qui sont à l’origine de bien des maux. A nos yeux nous sommes le sommet de l’évolution. Seulement à nos yeux.
Le corps n’est pas distinct de l’âme. Ce que l’on nomme corps, c’est la partie de l’Âme qui est perçue par nos cinq sens, lesquels sont les portes de l’Âme. William Blake
Je cite
Et pourtant elle existe cette dualité corps/esprit.
Fin de citation
Sauf erreur c’est devenu une réalité (la dualité) assez stable à partir de Platon (le monde des Idées) et ses successeurs chrétiens mais ce n’est pas plus ou moins juste qu’une autre idée : c’est seulement celle qui a eu du succès en Occident.
La rejeter ne fera que se baser sur d’autres idées qui existent aussi en Occident et cela a peu de choses à voir avec les chiens.
Lnox
Le canidé gagne du temps : ne pouvant y entrer,
Il n’aura pas à sortir du nucléaire.
Notre existence est une embardée de la vie.
Elle n’existe pas. Une invention des néoplatoniciens qui a fait le malheur de tant de courants de pensée. Elle est une conséquence de la volonté de trouver un fondement à l’existence d’un soi. Puisqu’on n’accepte pas de le voir dans le corps on le place dans l’esprit. Mais il n’y a rien dans l’esprit qui ressemble à un soi.
Alan Watts le disait à sa manière dans un petit livre édité dans les années 50 (The wisdom of insecurity). « La vraie nature de notre univers est le caractère passager des choses et la fluidité. La notion de sécurité est fondée sur le sentiment qu’il y a quelque chose en nous de permanent, quelque chose qui survit à travers toutes les époques et les changements de notre vie. Nous luttons pour nous assurer de la permanence, la continuité et la sûreté de ce noyau persistant, de ce centre que nous appelons « je ». Nous pensons être le penseur de nos pensées, l’antenne de nos sensations, le connaisseur de notre connaissance ».
« Il y a simplement une expérience. Il n’y a pas quelque chose ou quelqu’un faisant l’expérience d’expériences. De la même manière, vous ne ressentez pas de sentiments, ne pensez pas de pensées ou ne sentez pas de sensations davantage que vous n’entendez de l’audition, ne voyez de vue ou flairez de flair. « Je me sens bien » signifie l’existence d’un sentiment de bien-être. Cela ne signifie pas qu’il y a une chose appelée « je » et une autre chose séparée appelée un sentiment, de sorte que vous lorsque vous les mettez ensemble, le « je » sens le sentiment de bien-être. Il n’y a pas d’autres sentiments que les sentiments en cours, et quelque soit le sentiment en cours , il est « je ». Personne n’a jamais découvert de « je » séparé de quelque expérience présente que ce soit, ni d’expérience séparée d’un « je ». Le « je » et l’expérience sont une seule chose ».
« Nous ne pouvons pas penser à la réalité car cela impliquerait la pensée sur la pensée, la pensée sur la pensée de la pensée, etc… On ne peut esquisser de philosophie rationnelle et descriptive de l’univers que si on en totalement séparé. Si vous et vos pensées font partie de cet univers, vous ne pouvez vous tenir en dehors d’elles pour les décrire ».
Tout à fait d’accord. Auto proclamé homo Sapiens… Nous touchons peut être du doigt la Sagesse. Mais nous ne sommes certainement pas assez évolués encore. Mais tout de même… Depuis les dinosaures, mère nature a fait des progrès non ? Allez, il faut se dire que les prochains seront meilleurs que nous. Pour l’instant, essayons de faire avec ce qu’on a. Cependant messieurs, rappelons que certaines espèces primitives ont vécu plusieurs millions d’années. Par pitié, faisons mieux… Je ne supporterai pas l’humiliation de la victoire de l’instinct primitif sur la sagesse de nos consciences. En supposant que le but ultime de la vie est de perdurer bien sûr.
La preuve absolue que le corps n’est rien, c’est que l’on soit capable de souffrir de solitude en présence des autres.
Le retour à ces idées, qu’illustraient en son temps Deleuze ou Guattari, mais aussi Themroc et la speculative-fiction, plus tard le Crash de Jim Ballard., me semble présent un peu partout dans ce qui vie comme critique et comme action.
Ne peut-on voir dans le refus des drapeaux et des postures militantes chez les Indignés, comme l’abandon d’une rationalité, d’une gestion de l’humain par des codes qui le figent et l’empêchent de faire un je collectif réellement émancipateur ?…
Aujourd’hui, le médecin Bounan, ancien situ, me semble aussi dans cette ligne de pensée C’est du moins celui avec lequel j’ai éprouvé une immédiate contiguïté en lisant ce fan de Paul Jorion qui a oublié d’être bête.
Bounan nous parle de préhistoire, de terrorisme et de la liberté au bout de la perte totale nous fait une espèce d’anthropologie qui dessine un homme antérieur à l’homo sapiens, ou à venir, en tous cas hors de la logique marchando/gestionnaire des produits, des corps et des consciences.
C’est peut-être aussi un retour à l’idée de réification.
Certes, il y a l’homme, l’animal, mais il ne faudrait pas oublier le transcendant pour autant !
Et comme le dit Cyberpipas, voir même carrément sortir de ces dualités ineptes et inadaptés a la plupart des contexte (en dehors d’un cadre philosophique restreint ça ne sert à rien ! surtout pas dans toute forme de médecine ou cette aberration nous mène à la négation.
Pardonnez-moi d’aborder l’aspect religieux mais il y a de cela quelques temps les hasards de la vie m’ont amené à parler avec un prêtre (j’en avais oublié jusqu’à l’existence) et au cours de nos échanges, toutes les questions que je lui posais trouvaient une explication dans un ouvrage: les évangiles.
Je ne prétends pas qu’ils aient un caractère divin et qu’ils soient les seuls à proposer une vérité. D’autres religions ont probablement des référents aussi forts. Mais ils ont éveillé chez moi une constatation: tant que chaque individu aura comme priorité sa petite personne, ses petits intérêts, aucun système politique, aucun mode de pensée n’apportera de solution à nos maux, les vrais, ceux qui rongent la société et pourrissent notre vie au quotidien.
Mais de là à croire que nous serons capables de nous débarrasser de nos égoïsmes, autant espérer gagner à l’euromillion. Nous sommes mal barrés !
Pardonnez-moi
On ne peut vous pardonner,brebis égarée cédant à l’irrationnel;une honteuse capitulation en rase campagne.Il faut repenser l’homme ,c’est SL qui le dit.
A continuer à suivre les évangiles comme vous le souhaitez : c’est sûr on est mal barré car on reste dans la même voie.
Puis-je suggérer l’étude de Démocrite, Lucrèce et les Sophistes pour vous changer les idées? Montaigne aussi pourquoi pas. Sauf bien sûr si vous préférez les Orientaux avec Lao Tseu, Bouddha.
En vous citant
Mais ils ont éveillé chez moi une constatation: tant que chaque individu aura comme priorité sa petite personne, …
C’est plutôt Bouddha qui vous aidera à mon humble avis.
Ou alors il vous a parlé de la partie où vous vous dites. Mais alors, je comprends pas, comment peut on se dire chrétien et ne pas être anticapitaliste. Bon, c´est sûr il y a d´autres parties où vous vous dites… Ah, OK d´accord, j´avais pas lu cette partie là,ah ben là évidemment… rien à en tirer de bon.
Rifkin voit les grands récits abrahamiques comme typique des sociétés « hydrauliques » (mésopotamiennes), mais ayant excessivement éloigné l’esprit du corps, donc l’empathie qui est source d’une forme d’altruisme, dont la version quotidienne, mensuelle, et planétaire, est un peu ce qui nous manque, (comme quand Paul dit que le « bon » capital, c’est de l’argent apporté là où il manque : pour un projet dont on maitrisera les tenants et aboutissants à une certain échelle au moins)
Le rire ,peut-être ,en réponse :
http://www.dailymotion.com/video/xhb9si_1-3-la-gaiete-s-apprend_tech
http://www.dailymotion.com/video/xhb9e2_2-3-la-gaiete-s-apprend_tech
http://www.dailymotion.com/video/xhb8zc_3-3-la-gaiete-s-apprend_tech
Personnellement, cette série de vidéo m’a interessée car j’y ai appris que le rire est « banni » de nos cultures, qu’un homme s’est guéri d’une maladie incurable par une cure de rire et que, désormais la science a démontré l'[b]immense [/b]bienfait du rire sur la santé. 🙂
Tout ce que vous avez voulu savoir sur le rapport homme animal dans Masse et puissance de Elias Canetti.L’auteur a rumine ce livre pendant 40 ans,de 1920a 1960.un chef d’oeuvre.
Le rire est banni de nos cultures CONSUMERISTES …( c’est récent, en tout cas chez les gens n’appartenant pas à la haute bourgeoisie , trés codifiée d’une façon ou d’une autre ).
N’étant plus de la prime jeunesse, quoique définitivement non blasée, ayant eu la chance de connaître une époque de tout début de consommation : celle qui améliorait la vie, et donc non addictive ( correspondant à un réel besoin) …nous riions beaucoup,or, milieu professionnel non évident : beaucoup de confrontation à la mort, à une forme d’ »impuissance », mais aussi formidable chance de découvrir des personnes magnifiques jusqu’au bout [ pour cela, il ne fallait pas « se protéger » de l’autre]…par ailleurs, vie précaire financièrement, et quelques soucis …
et à côté de cela : la moindre des choses était savourée pleinement, beaucoup de partage, prise en compte du sérieux de ce qui est vital, voire perfectionnisme, mais aucune prise au sérieux de soi-même !…
Horreur absolue en « découvrant » l’entreprise financiarisée, où les gens étaient « pincés », se prenaient au sérieux, et travaillaient souvent sans réflexion, n’osant plus la discussion « conflictuelle » enrichissante mais choisissant de faire taire leur compétence professionnelle .
=)lorsque je vois actuellement – c’est trés puritain : ça n’est pas notre Culture : importation, sur fond de vide( non taoïste ) ! – ces cours de** « rire forcé » = bon bizness …et terrible pauvreté intérieure : pour ceux-là, l’imaginaire est bel et bien mort, et la liberté intérieure n’existe plus .
** j’ai l’impression qu’on les force à aller sur le pot !
Souvenir, en Chine, début de l’ouverture, Chongqing, ville lépreuse et pleine de charme, un jardin étroit à flanc de colline, des gens trés pauvres, hommes et femmes ( tous habillés en « bleu de travail-mao »), convergeant là, s’assemblant, les regards brillants de joie anticipée : qu’était-ce donc ? que se passait-il ? chacun(e) portait une cage en bambou ( merveilleux artisanat, fait avec soin ); ces cages étaient recouvertes d’un tissu bleu nuit . On les suspend aux branches des arbres : à un signal, on ôte les tissus : un merveilleux concert s’élève ! bonheur sur les visages ; rires parfois édentés … un plaisir digne de l’empereur lui-même, accessible aux gueux …
Dans chaque Pays, le rire, la capacité d’être heureux ensembles avec rien, a toujours existé : musique et Europe Centrale …etc
Conteurs dans les cafés …
@ M,
Bonsoir,
J’ai des hallus, je ne vous reconnais plus d’hier, quelle faste surprise!
Deux heures moins le quart avant jésus christ..ce soir.
Juste pour consommer?
Belle soirée à vous.
Balzac et la petite tailleuse, un film en résonance avec votre description chinoise.
et le chant aussi.
C’est devenu rarissime dans nos villes d’entendre les gens chantonner en marchant pour l’unique plaisir de chanter, et autrement que pour gagner quelques sous.
C’est là le symptôme incontestable d’une société atomisée et désensibilisée où par le casque à musique on s’isole d’un espace public qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
On ne chante plus c’est vrai, mais on ne siffle plus non plus. Pourtant c’est chouette de siffloter!
Et alors ? On ne rit plus, on ne chante plus, on ne siffle plus… (enfin on entend uniquement le sifflet du flic).
On ose plus ? Nous voilà comme des coincés. Elle est pas belle la vie ?
Ben, le big problème, c’est que nous vivons bel et bien sous dictature : dur dur.
Qui a dit : Créer, c’est résister. Résister, c’est créer.
––––––––––––––––––––––––––––––––
Luxe et pauvreté.
Dans aucune situation de travail il n’y a de place pour le luxe. Il n’y a pas de place non plus pour l’érotisme, qui selon moi, représente l’homme. Par conséquent un travailleur – quel qu’il soit – ne sera jamais un homme non pas parce qu’il ne peut pas s’accorder le superflu – le luxe comme superflu – non, c’est pire. Qu’est-ce que le superflu ? C’est lui-même. Le luxe c’est l’homme. Il ne peut pas s’accorder l’homme, parce que l’homme est devenu un luxe. L’homo éroticus est devenu un luxe. Les gens par exemple ont tellement l’habitude de le considérer comme tel qu’ils ne baisent que le samedi et c’est tout. (…)
L’homme est devenu un luxe aujourd’hui, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il est évident que tout va de mal en pis. Là où il y a une dialectique ou bien là où on parle d’améliorer les conditions de travail, là où j’entends le mot : TRAVAILLEURS ! J’ai l’impression déjà d’être dans un cimetière où des morts sont en train d’organiser une fête. C’est aussi paradoxal que ça. Que le pauvre est le courage d’être pauvre. Pourquoi personne ne veut-il plus être pauvre ? Car vraiment jamais comme aujourd’hui on a eu horreur de la misère. Nous nous servons pas du mot misère qui est déjà un mot inquiétant mais du mot pauvreté. (…)
– Carmelo Bene –
Bonjour,
Vous tenez là des propos intéressant mais je ne les partage pas du tout.
L’Humain a toujours vécu dans une société plus ou moins organisé du fait de sa nature physique fragile (pas de griffe, pas de poils, pas de dents acérées, rapidité laissant à désirer. quelques biscottos qui ne font pas le poids face à des vrais prédateurs) il a donc développer la seule chose qu’il avait à revendre à savoir son encéphale et a donc mis en place des stratégies adaptatives liées à l’organisation, au nombre et à la technique.
Ainsi nous avons créé de fait ce que l’on a lieu d’appeler « la culture » celle-ci change au gré de os évolutions et circonvolutions si j’ose dire.
La technique n’est qu’un outil et non un but en soi jusqu’au début du 20ème siècle puis nous nous sommes aperçu qu’avec son évolution le monde s’est séparé en deux catégories ceux qui savent et ceux qui utilisent et malheureusement notre sagesse et notre sens commun n’a pas évolué avec cette technique et nous découvrons avec horreur parfois la puissance que nous avons créé qui est bien souvent destructrice même si en général elle est est créatrice.
Je pense très sincèrement que le problème ne vient pas du fait d’être pragmatique, rationnel et organisé, bien au contraire il vient du fait que nous laissons trop souvent notre instinct simiesque de domination et d’appropriation prendre le dessus sur notre logique.
La logique voudrait que l’ensemble des individus partagent les richesses d’une nation en protégeant la nature et les autres formes de vies de manière équitable et organisée en prenant soin de venir en aide aux plus faibles malades, handicapés etc … . Hors notre instinct nous pousse à sans cesse nous mettre en valeur et c’est normal c’est hormonal. Nous fonctionnons au phéromones et à la sécurité pour la transmission des gènes donc nous voulons être les meilleurs afin instinctivement pouvoir transmettre notre patrimoine génétique. Ainsi les femmes préfèrent toujours les hommes grands forts riches avec des épaules carrés car elles sont pour la plupart programmées génétiquement comme cela. Heureusement encore une fois la pression du groupe, l’éducation etc contrebalancent ces comportements animaux.
N’importe quel bon manuel d’anthropologie vous l’expliquera.
Heureusement l’Humain à une grande chance il possède la culture, l’éducation et la pression du groupe qui lui permet de se sublimer et de contrer ses passions primaires afin de faire preuve de raison mais cinq millions d’années et une éducation dans l’enfance trop souvent aléatoire et galvaudée ne permet pas d arriver à se sublimer totalement ainsi même dans les organes de pouvoirs les plus élevés on trouve continuellement cette opposition entre bien commun paix sociale et raison d’un coté et de l’autre égo surdimensionné, violence et instinct.
Je pense vraiment que vous avez eu une réflexion intéressante mais lacunaire car vous manquez visiblement de connaissance sur le passé et le présent zoologique puis anthropologique de notre race mais surtout vous oubliez des éléments essentiels liés aux pressions biologique que subit notre encéphale qui mène à cette dualité entre instinct et raison ce qui fait de l’humanité une race, pour le moment à ce stade de son évolution, profondément schizophrène dans le sens ou nous savons ce qui est bien et nous le souhaitons mais nous agissons autrement.
Consultez des spécialistes sur le sujet et cultivez vous et vous comprendrez que je n’affabule pas. Bien entendu cette réflexion est difficilement accessible au commun des mortels car justement la plupart des humains sont incapable de cette formidable évolution en cours dans notre encéphale à savoir la capacité d’abstraction. Mais heureusement cela s’apprend rien avoir avec l’inné et donc on peut espérer que dans quelques siècle si nous surmontons la cris écologique de l’anthropocène nous pourrons voir de véritables humain sans dualité destructrice œuvrant pour le bien commun de concert mais pour le moment c’est bien trop tôt dans notre évolution.
On peut par contre limiter les dégâts en choisissant de meilleurs élites et guides de nos sociétés ça c’est certain.
Je suis d’accord avec vous sur la plupart de vos points, j’en connais pas mal moi-même. Il n’empêche. La vérité est que je peux mourir à tout instant, mais je ne peux pas l’accepter pleinement sans m’affoler, alors, comme la plupart, je me réfugie dans l’illusion d’une vie éternelle. Ce détour pour vous dire que votre vérité, aussi vraie soit-elle, n’est pas forcément une bonne chose. Vous pouvez effectivement voir l’être humain comme un ensemble de mécanismes d’adaptation, de processus, etc. Mais, en faisant cela, vous le percevez comme une machine, et si vous le percevez comme une machine, vous le traiterez comme une machine. Il ne s’agit pas de ce que nous sommes ou ne sommes pas, mais de comment l’on se perçoit. Vous semblez croire, comme ces utopistes que l’homme est aujourd’hui incomplet, qu’il a déjà un but, celui de la pleine rationalité. L’homme est en devenir, certes, mais nul ne sait vers quoi. Peut-être vous trompez-vous et jamais la Terre ne connaîtra créature plus intelligente que l’homme. C’est un à priori que de croire que la conscience est le nec plus ultra de l’évolution. C’est la chose la plus complexe, je vous le concède, mais qui peut dire si c’est la « meilleure »?
Je ne propose pas un retour à une sauvagerie animale, encore que la sauvagerie semblerait être le propre de l’homme. Non, ce que je propose, c’est un équilibre à retrouver.
@ S.L,
Bonjour,
La vie éternelle une illusion nécessaire? C’est fort probable en toute logique rationnelle.
Fort heureusement, me restent les sentiments, la sensibilité, ma machine individuelle à éterniser les instants, à compenser mon illusion réelle d’être subjectif.
Ma banque personnelle, sans cesse enrichie de dons et de viols, diverses interactions électrico-biochimiques, arbitrées en floraisons neurales inconnues.
J’équilibre mes contes intérieurs sans cesse, en cherchant le bonheur, en fuyant la dissolution liquide dans la peur.
Avec peine, et joie ma gémelle compagne magnétique bipolaire.
Je vous aime, je vous hais, je m’aime, je me hais.
Du rien au tout, en boucles définies de possibles infinis
La personnalité m’impose d’étranges danses et cadences
Interposez moi d’amour que je ne haïsse
Le retour du mal, mon fils?
Humour de la folie et de l’amour en goguette
Psychanalise de la foi
Valise de drôle d’aloi
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec vous nous ne savons pas vers quoi nous allons mais nous avons des buts qui rentrent en contradiction avec notre animalité mais pourtant ce n’est pas insoluble.
C’est juste d’après moi une question de société qui mérite d’être étudiée et éclaircie.
Mais je reste convaincue qu’il faut systématiquement écarter les mégalomanes du pouvoir quoi que certaines méagalomanies peuvent-être utiles. V
Pour ma part, je vous rejoins lorsque vous indiquez que l’homme a développé son encéphale comme le tigre a fait ses griffes sur l’arbre.
Pour le reste, cela me paraît bien abstrait. Le rapport avec l’autre ou avec les autres, je le perçois d’une manière bien plus primaire. Les notions de culture, d’éducation ou de pression sociale n’ont guère de portée sur les rapports de force: c’est juste des édulcorants. Au quotidien, les comportements sont juste « conventionnés », mais le fond reste: dominant – dominé.
Bonjour,
Je n’ai rien inventé je ne fais que rapporter les résultats d’un siècle d’étude sur le sujet … .
Comme je l’ai posté plus haut, Stiegler ou Rifkin apporteraient quelques nuances à votre discours, (voire des grosses sur les préférences « innées » des femmes) mais il y a une note commune.
Epiméthée est passé par là.
Mais animaux nous fûmes et nous restons. 999 théories sur 1000 sont dans les biais qu’impose la conscience (impression d’unité, de continuité, …) mieux vaudrait se fier à un fou pour avoir une once de vérité (Shakespeare : »C’est un récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »).
Ce qui a une chance d’être vrai est pour l’instant une non-théorie. Le cas des neurones miroirs me semble significatif : ils existent chez les primates, donc sont « animaux » , mais jouent un rôle crucial pour notre dvlpt intellectuel (langage haut niveau). Le cas des autismes de haut niveau en particulier (voir les post de Paul Tréhin) éclaire d’ailleurs sur les biais, dans la mesure où l’on peut avoir le contrôle d’un langage de haut niveau mais pas l’empathie/rôle des affects que donnent les neurones miroirs quand ils sont bien développés (pour simplifier). Les asperger se voient à l’occasion comme de « bons posthumains », dans la mesure où ils ont, eux, dépasser les biais trop forts de l’affect. A un certain prix, diront les autres. On entrevoit alors un océan de possibles et un triple océan de réinterprétations à faire de tout ce qui s’est raconté sur les rapports inter-humains (anthropologie en effet, mais aussi psy..), dont S.L. donne en effet ici une ficelle…parmi d’autres.
Ca va, les chevilles ?
Vous assimilez ces propos à ma pensée hors ce n’est pas le cas, c’est une constatation statistique dénuée de tout affect de ma part.
Pour preuve les génies en mathématique ne court pas les rues … .
La capacité d’abstraction a toujours été cultivée au sein d’une petite élite aisée qui dégageait du temps pour le travail de l’esprit en exploitant ses congénères …. .
L’éducation pour tous est enfin en train de changer cela … .
Sinon mes chevilles vont très bien merci.
@ Marousan
Simple question en passant: les aborigènes vivant encore dans les déserts d’Australie, ou les Jivaros, ou un éleveur de bétail somalien, à titre d’exemple de populations peu scolarisées (il y peu du moins), ont-ils pour vous une moindre capacité d’abstraction que des français quasiment tous scolarisés ?
@Marousan
Vous êtes prof, non? chargé d’une mission civilisatrice peut-être ?
Je pas suis pas sur que certains bergers isolés avec leurs moutons aient moins de capacité d’abstraction que certain philosophes, il faudrait d’abord définir l’abstraction (j’en suis personnellement incapable et si ça vous tente , je vous promets que je lirais votre billet).
Quand à moi, je suis heureux d’apprendre que je peux encore, si je suis sage et j’écoute bien les sages accéder à l’abstraction qui est, si j’ai bien compris, le summum de la civilisation.
@André
Excusez moi, z’avais pas vu votre contre-post, je crains d’avoir déblatéré. En fait, comparé à moi , vous êtes plutôt fort civil.
Marousan,
D’accord avec vous.
Ce que l’on constat, c’est qu’il y a des périodes plus fastes que d’autres.
Cela me rappelle un petit questionnaire que j’avais lancé sur une autre antenne et qui suivait un article très « anti Fukushima ».
1. Pour quelles raisons, l’évolution nous a-t-elle créer ?
2. Si l’évolution ne nous avait pas engendré, qu’y aurait-il à notre place ?
3. Quel est le rôle de l’homme ? Pourquoi s’est-il posé des questions sur son environnement alors que les autres êtres vivants l’utilisent sans s’en rendre compte et meurent en cas de pénurie de potentiels de vie ?
4. Qu’y aura-t-il comme espèce vivante après l’homme ? Sera-ce encore plus d’intelligence ?
5. Pourquoi l’homme n’est pas endémique comme la majorité des êtres vivants ?
6. Pourquoi sommes-nous les seuls à chercher à nous évader sur une autre planète et espérons pour cela d’atteindre des vitesses bien plus considérables ?
7. Pourquoi sommes-nous venus si tard, alors que la Terre vivait depuis des milliards d’années et qu’à l’échelle d’une année de vie de la Terre, nous ne sommes là que depuis quelques minutes.
8. Pourquoi avons-nous une vie si courte alors que les arbres atteignent des milliers d’années ?
9. Pourquoi avons-nous besoin de toujours plus d’énergie ?
10. La formule E=MC2, serait-elle exact dans d’autres systèmes solaires ?
11. Pourquoi il n’y a que 92 éléments naturels et que les suivants sont artificiels ?
On m’y a répondu de manière parfois totalement loufoque. Vous pouvez le faire comme exercice.
J’ai apporté ma version ensuite.
Plus tard, j’ai poussé le bouchon plus loin en me posant la question « Innover, oui, mais comment? »
Mmm, 92 éléments, donc vous comptez le Technétium (43) et le Prométhium (71), des gugus qu’on trouve si peu sur terre…
Sinon, la bonne réponse, c’est « pourquoi nous posons des questions ? »
Petite correction: le Prométhium a un N° atomique de 61.
Mais vous avez raison avec le Technétium, il se partage la priorité de n’avoir pas d’isotopes stables et ne peut être produit que par la fission naturelle de U238 et n’affirme sa présence que par des traces.
Hhmm…
De quoi se mettre à dos tous les freud en « puissance » de la planète…
Ainsi que tous ceux qui s’en servent.
Milliarologue devrait être un master à inventer.
Nonobstant sa fonction normative, le psychologisme est à la compréhension de notre espèce ce que la saignée était à la médecine du 17ème siècle: la panacée. N’est-ce pas?
Hhmm…
L’onomatopée est mon cher blogger ,récurrente chez vous. Je ressens détrompez moi ,une certaine réserve.Ayant fait l’effort d’écouter Deleuze,dans son testament vidéo intitulé Abécédaire, je m’aperçois, oh stupeur, que ce monsieur a une vision toute personnelle de l’inconscient et d’une certaine façon dynamite la conception figée très familiale de Freud.Ce faisant ,pouvez vous nous expliquer, ce que vous entendez par le néo-concept de millarologue?
Piotr.
Réserve, peut-être.
Un jour de pluie, ce n’est pas étonnant.
C’est Béber qui a attiré très justement mon attention sur les « professions » se terminant par « logue ».
Soit, la manipulation de l’humain à des fins commerciales.
Et je définis le milliarologue comme étant celui au sommet des puissants par possession et utilisant, de plus, les sous-logues au mieux de leurs capacités.
Je pense que tu auras déjà remarqué que les psychologues travaillent sur la partie animale de l’humain…???
Et qu’il séparent le surmoi du sousmoi histoire de diviser pour mieux régner..???
Tu me connais suffisamment pour avoir constaté que j’ai plusieurs fois écrit que l’humain est capable du meilleur comme du pire, soit, en accord total avec SL.
Sinon, merci de marquer le respect que tu as de mon jeune âge par un vouvoiement tout à fait judicieux.
Rifkin critique surtout Freud pour former l’arrière-garde des « utilitaristes », celle qui fermera le ban, selon lui.
L’homme doit satisfaire son principe de plaisir etc. (la femme son envie de pénis…).
En effet, on peut présenter ces aspects fort différemment et c’est heureux.
Je retiens surtout dans ce qu’il faut reconnaitre à Freud, d’avoir utilisé le langage comme traceur de la métamachine (les lapsus, etc), et donc les détails du langage que nous tenons comme trahissant au mieux l’illusion de rationalité qu’ils pourraient donner pour faire voir d’autres ressorts que ceux que nous voulons bien nous prêter à nous-mêmes.
Ca reste à méditer, mais pour moi, ça n’enlève pas la grande méfiance avec laquelle je regarde ce qu’on fait de la psychanalyse aujourd’hui (des combats de chiffoniers Roudinesco-Onfrayens).
Ha ! Bon sang ! Vraiment, c’est insupportable de devoir lire encore une fois cette pensée de flagellant !
Ce type de discours constitue, je regrette de devoir le dire, une n-ième propagande pessimiste au service de l’apologie de l’impuissance politique, une autre réflexion démoralisante dont les implications ne sont propres qu’à étouffer l’enthousiasme nécessaire à la légitime révolution que, je l’espère, nous souhaitons tous.
J’avais lu quelque part : « C’est un crime de rendre les gens triste. » Il est en effet d’une inconséquence grave, qui confine au défaitisme ou, pire, à la trahison, de « saper le moral des troupes », en affirmant d’autorité que le monde n’a pas de raison, que les pensées ne sont que des mensonges égoïstes, et que la raison pourquoi tout va mal est tout simplement dans notre nature véritablement bestiale, et pas dans les crimes dans certains.
Non ! Ce n’est pas nous, les peuples, qui avons mené plusieurs fois le monde au bord de l’abîme ! Ce que nous faisons, depuis la nuit des temps, c’est bâtir, développer, instruire, transmettre, c’est rendre le monde meilleur pour celui qui vient après nous ! Et si parfois, souvent peut-être, nous laissons arriver de violentes crises, c’est à l’ignorance plus qu’au vice ou à une supposée « nature » qu’il faut l’attribuer.
Nancy Huston a écrit il y a quelque temps un ouvrage remarquable, intitulé « Professeurs de désespoir », qui mériterait d’être lu par certains.
Que doit donc faire le jeune idéaliste révolté par l’injustice et la corruption du monde d’aujourd’hui, face au déluge de discours de ce genre, ces logiques mortes d’esprits vieux, ce miel amer, qui visent à le convaincre que l’enthousiasme qui l’anime, celui d’un meilleur avenir plus libre et plus juste, n’est qu’une chimère, que le monde n’est qu’un chaos irrationnel et que ses pensées ne sont qu’une expression plus ou moins sublimée de basses pulsions animales ?
C’est pourtant en refusant explicitement de se soumettre à ce type de philosophie que les grands révolutionnaires ont vaincu l’ignorance, la tyrannie et l’aliénation. Imaginez Ghandi, De Gaulle, Roosevelt ou Martin Luther King : croyez-vous qu’ils auraient réussi en répandant cette philosophie noire ?
La science, la culture et l’histoire montre pourtant de mille manière que l’univers, que l’ignorant décrit comme un chaos impénétrable, est en réalité ce que Leibniz appelait une « harmonie préétablie » engagé dans un processus éternel de perfectionnement et de création. Partout, tout le temps, l’on peut voir à l’oeuvre cette volonté universelle du monde de tendre à une harmonie plus parfaite, à une plus grande beauté, une plus grande bonté et une plus grande justice.
Et l’esprit humain, reflet imparfait de cette volonté universelle, peut et doit, s’il veut « faire le bien » (i.e. s’il veut perfectionner l’existence), examiner en lui et dans la réalité du monde les causes de cette harmonie, de cette beauté, bonté et justice, et les rendre maîtres de son action dans le monde sensible (qui n’est pas la « réalité » du monde, mais son reflet imparfait).
Personnellement, je commence à trouver fatiguant que, dès qu’un élan légitime anime la société, l’on voit déferler la meute des sophistes péripatéticiens, leur langage abscons et leur métaphysique désespérante, cette coterie verbeuse et impotente, qui s’empare rapidement des postes clés et sabote systématiquement l’espoir. Regardez ce qu’est devenu ATTAC, voyez le sort que l’on fait subir actuellement aux « Indignados ».
« Résister, c’est créer, et créer, c’est résister », nous disent les anciens du CNR, Pères Fondateurs de la France Libre. Pour vaincre, il faut ajouter à la perfection du monde, et non soustraire, il faut encourager et non démoraliser, il faut éclairer et non obscurcir, il faut chercher et suivre l’étoile de la Liberté sans trop se préoccuper de la nuit et de la boue, comme le rappelle le négro-spiritual « Swing low, sweet chariot ».
Autant j’apprécie le travail d’enquête et de recherche de M. Jorion et des participants de ce site en ce qui concerne la crise et sa continuation tragique, autant je regrette le pessimisme fondamental qui semble régner chez tous, qui bloque toute réflexion praticable sur le changement nécessaire.
Je suggère une grande campagne de « Soul Searching », et recommande que nous réexaminions la métaphysique idéaliste et optimiste comme fondement nécessaire de la Renaissance de demain, puisqu’elle a été celle de toutes les précédentes sans exception.
A tous, cordialement,
Jean-Gabriel Mahéo
@Maheo
« Pour vaincre, il faut ajouter à la perfection du monde, et non soustraire, il faut encourager et non démoraliser, il faut éclairer et non obscurcir, il faut chercher et suivre l’étoile de la Liberté sans trop se préoccuper de la nuit et de la boue, comme le rappelle le négro-spiritual « Swing low, sweet chariot ».
Perfection du monde ? no hay !
Tout schéma linéaire (« éclairer…..suivre l’Etoile. ») me semble voué l’échec, en ce qu’il ne tient pas compte du relationnel, des sens différents des mots ou des objets (voile…) pour chaque groupe (ex : le mot laïcité au maghreb, y c en Tunisie).
Pas d’humilité devant les erreurs de nos prédécesseurs pourtant fraichement déconstruites ?
(liberté avec esclaves chez les grecs, liberté à deux vitesses avec les colonies, difficulté de dire quelle contenu enseigner dans les pays qui ont subi le colonialisme, dans quelle langue, difficulté de dire si des semences qui sont apportées pour empêcher de crever de fin ajoutent ou retranchent à la liberté, si l’électricité (nucléaire ou simple productrice de C02) libère bien la ménagère ou la femme par la machine à laver…lisez aussi Bruno Latour, homme sans doute, notre présent regorge de sujets à doutes, l’économie, sujet de choix de ce blog, l’est justement à cause de l’échec de sa prétention rationnaliste, alors que peu nieraient ici son utilité pratique (aller au marché et y trouver des fraises et des asperges),
Comment financer la recherche du photovotaique malgré les crises cycliques qu’il connait déjà, il arrive que la question se pose concrètement sans le diadème de la liberté attaché à l’un des termes de l’alternative plutôt qu’à l’autre…
Le bisounoursisme est-il soluble dans la contemplation de la liberté ?
Jean-Gabriel.
« autant je regrette le pessimisme fondamental qui semble régner chez tous, qui bloque toute réflexion praticable sur le changement nécessaire. »
Vous confondez, comme énormément de personnes lobotomisées par la société de consommation et du plaisir frelaté, pessimisme et réalisme.
Continuez de rêver, mais profitez vite. Car les tendances ont l’air de s’inverser sérieusement, ces temps-ci.
Vous avez d’ailleurs perçu qu’un changement était nécessaire… Soit, vous avez fait le premier pas.
Comment imaginez-vous le suivant, et, surtout, croyez-vous que certains vous laisseront faire..??
Il nous laisserons faire, mais ils nous ignorerons, ce qui est pire, mais stimulant.
Tant qu’il y a vie il y a espoir.
Yvan,
m’intéressant plutôt à l’histoire qu’aux théories sophistiquées des sociologues, je prétend que le réalisme est une conséquence de l’optimisme, et que c’est bien le pessimiste, lobotomisé par la peur, l’ignorance ou l’égoïsme, qui rêve et qui en devient impotent.
Aucune révolution n’est jamais née des théories pessimistes. Par contre, celles-ci ont été systématiquement la base de toute forme de réactions, de conservatismes et de tyrannies.
Que les esprits vieillis laissent la place aux jeunes, et qu’ils leur donnent des armes, pas des chaînes !
Cordialement,
Jean-Gabriel Mahéo
Salut je pense que lerreur des modernes et des athées c’est de penser l’homme en tant qu’individu qui serait libre alors qu’il est le produit de la société et il appartient avant tout à la communauté et au groupe
c’est de penser l’homme en tant que corps et un esprit qui seraient infiniment bon alors que l’homme est un etre spirituel. . il n’est pas qu’un animal (dailleurs que veut dire animal? il est avant tout un animal politique) Il a une ame et cette ame dépasse les individualités et le groupe. C’est notre destinée. Au fond il n’ya pas de société sans homme et pas d’homme sans société. Les sociétés sont humaines Alors évidemment il existe des modeles dans la nature: fourmis, guepes mais cela n’a strictement rien à voir. L’homme a une culture; une mémoire et une morale.
La troisieme erreur des modernes c’est de penser qu’uun pays c’est un simple territoire avec des frontières sur la carte alors qu’il est un lieu d’histoire.
La quatrieme c’est de croire que l’humanité cest toute la population mondiale alors que l’humanité c’est aussi nos ancetres et nos descendants.Et il ne peut y avoir de société sans mémoire
une société sans mémoire est une société sans avenir
Laissez les « athées » en dehors de ca : je pense moi que les religions participent toutes a l alienation de l humanité , nous sommes des animaux , pensants certes , mais des animaux , et vouloir le nier n amene que la névrose et l intolérance …..ainsi que la folie des grandeurs…
La cinquieme ereur c est la croyance , toutes les croyances..
il n y a bien entendu rien d autre de spirituel chez l homme que l humour et l art..
Je reagit toujours quand l obscurantisme militant pollue le fils de mes lectures
Cela recoupe un peu le discours (sans croyance de l’ame) de Stiegler sur le soin entre les générations, l’importance des supports de mémoire (« hypomnémata » de Deleuze (ou Derrida ..) ).
L’appartenance au groupe se fait par une forme de « sublimation »…
Je vous laisse découvrir si vous ne connaissez pas (attention au jargon dans certains des ouvrages toutefois)
« La télévision l’intéressait moins. Il suivait cependant, le cœur serré, la diffusion hebdomadaire de La
Vie des animaux. Les gazelles et les daims, mammifères graciles, passaient leurs journées dans la
terreur. Les lions et les panthères vivaient dans un abrutissement apathique traversé de brèves
explosions de cruauté. Ils tuaient, déchiquetaient, dévoraient les animaux les plus faibles, vieillis ou
malades; puis ils replongeaient dans un sommeil stupide, uniquement animé par les attaques des
parasites qui les dévoraient de l’intérieur. Certains parasites étaient eux-mêmes attaqués par des
parasites plus petits; ces derniers étaient à leur tour un terrain de reproduction pour les virus. Les
reptiles glissaient entre les arbres, frappant oiseaux et mammifères de leurs crochets venimeux; à
moins qu’ils ne soient soudain tronçonnés par le bec d’un rapace. La voix pompeuse et stupide de
Claude Darget commentait ces images atroces avec une expression d’admiration injustifiable. Michel
frémissait d’indignation, et là aussi sentait se former en lui une conviction inébranlable: pris dans son
ensemble la nature sauvage n’était rien d’autre qu’une répugnante saloperie; prise dans son ensemble la nature sauvage justifiait une destruction totale, un holocauste universel – et la mission de l’homme sur la Terre était probablement d’accomplir cet holocauste. »
Michel Houellebecq – Les Particules Elementaires
Ce passage me parle particulièrement, l’homme n’a jamais vécu « en harmonie » avec la nature, il en a toujours été terrifié et de cette terreur il a inventé toute une série rites, puis l’art, puis la civilisation et la raison, pour supporter psychiquement l’horreur de cette nature, pour ne pas devenir fou.
La nature, hostile?
Mmm, j’ai vécu une expérience forte en Amazonie pendant 3 mois. J’y ai vu des gens heureux sans électricité qui vivaient de poisson, manioc et fruits suivants les saisons.
Ce qui m’a marqué, c’est leur connaissance étendue de la forêt. Le quotidien est un émerveillement.
Chacun sait pêcher, cuisiner, construire une maison… et connait les limites à ne pas dépasser pour éviter les dangers.
En France, Pierre Rahbi témoigne de la joie de vivre dans une certaine sobriété matérielle. La nature est une bénédiction.
La plus extraordinaire histoire de tous les temps, toutes époques confondues: l’arrivée de l’homme sur le continent australien il y a 40-000 ans, son pouvoir de destruction sans égal, la fin tragique d’un continent, de sa mégafaune, et la conclusion: la mégafaune, aujourd’hui, c’est nous, eh, eh, eh: 4 videos
Je ne saurais trouver de meilleur exemple que mon frère, qui travaille en tant que monteur d’éoliennes, et à qui on demande le même rendement, quels que soient la saison, les conditions météorologiques ou le lieu
Très émouvant!
http://www.youtube.com/watch?v=m-21Fz-QDcU
Henry Miller, un des héros de mon adolescence, un de ceux qui m’ont bien aidé à vivre. Il faut que je le relise. Merci de me le rappeler.
En lien, un mail que j’avais envoyé à Vincent Peillon sur ce sujet il y a un an et demi:
http://www.vincent-peillon.fr/au-parlement-europeen/courriers-citoyens/religion-lumieres-neuro-sciences
Je ne peux qu’être entièrement d’accord avec le sens du courrier de S.L.
Wouaw ! Monsieur Wielgus votre mail met « les mots » sur ce que je ressens depuis que je suis née Je me demandais toujours pourquoi ne n’ étais « jamais aussi heureuse qu’assise sous un arbre à écouter les oiseaux et le bruit du vent dans les feuilles » …Il nous reste quand même (un peu ) d’instinct et notre cerveau reptilien n’est jamais très loin…perso, je ne compte plus que sur mon instinct avec une confiance totale ! 😉
Lu en diagonale
Je vomprends que ce discours soit une révélation pour vous, Martine -Bxl.
Mais Rifkin (Jeremy) cite aussi beaucoup Damasio.
Peut être va-t-il plus loin « en quantité » en tartinant des masses sur l’empathie, mais en sabrant un peu pour donner de l’audience à son discours.
J’ai été déçu (mais pas trop : effet jardin secret) que Rifkin ne fasse aucune mention de Stiegler.
J’ai cru le voir cité en revanche par le Che (Chevènement) de mémoire.
@Roger
Grâce à André (post 43 de ce billet) http://www.pauljorion.com/blog/?p=25213#comment-192518 ,
je suis revenu sur votre texte que j’avais zappé comme la plupart de ceux de ce billet (trop intello pour un esprit simple comme le mien), je m’y retrouve tellement que je vais faire un retour aux sources en investissant dans la lecture de Antonio Damasio, merci à vous.
Merveilleux texte, je partage votre analyse pas du tout ennuyeuse.
L’ application de ce concept par un autre Roger dans le cadre de l’osthéopatie émotionnelle.
http://www.fiammetti.com/
Sans ses mains et le dialogue que j’entretiens avec lui, je pense que je ne serais pas ce que je suis. Serais-je encore actif?
L’intelligence émotionnelle n’est pas un vain mot.
Il faut laisser parler ses intuitions, nous ne connaissons rien de cela et encore moins du rapport de l’homme avec la nature.
Merci de votre témoignage
@Roger Wielgus
Moi de même, merci pour le mail. Ce fût bon à lire.
De temps en temps, se poser et s’abimer dans la contemplation d’une fleur qui ondule doucement sous la brise.
@ Arkao,
bonsoir,
Fleurs par Pascal Goossens Musique Léo Delibes « Duo des Fleurs »
http://www.youtube.com/watch?v=zfcsnkp0iao
Leo Delibes – Lakme / Flower Duet (aria)
http://www.youtube.com/watch?v=v804jaPOGLQ&feature=related
Du temps bien pensé, sans rien dépenser. Gratuit, efficace, « pas re-fait ».
il y avait aussi cette notion importante de Deleuze concernant la déterritorialisation, c’est important et en lien avec l’animalité cette notion du territoire, les notions « d’avoir » et de propriété y puisent leur sources. Le vigneron et sa vigne comme un zébu et sa savane…
Deleuze est dans la lignée de la grande philosophie, pas comme le cousin de Hayek !
Quelques gros mensonges sur l’assistanat et sur les chômeurs.
QUI SONT LES VRAIS PROFITEURS DU SYSTEME ?
Oui, il y a en France et ailleurs des gens qui gagnent beaucoup sans travailler, mais ceux-là on ne les traite pas d’assistés. Ce sont les rentiers, spéculateurs et tous ceux qui font travailler leur argent parce qu’ils en ont déjà beaucoup, ceux aussi qui profitent de niches fiscales taillées sur mesure pour les très riches ou encore des paradis fiscaux. Là, cela ne se compte pas en milliards d’euros mais en dizaines. Et cela fait des dégâts sociaux car ce sont eux qui sont à l’origine de la crise financière et économique, qui sont à l’origine des millions de personnes chassées de leur logement aux Etats-Unis et de la forte montée du chômage depuis 2008. Non seulement ils profitent du système de l’enrichissement facile, mais ils plongent les plus modestes dans la misère, et ensuite ils les accusent d’être des assistés.
L’inactivité des rentiers leur a rapporté une centaine de milliards d’euros en 2010, rien qu’en dividendes versés et autres revenus de la propriété et des stock options.
Il est temps de dénoncer l’indécente richesse des très riches. Pendant que le pouvoir d’achat des minima sociaux stagnait ou régressait et que les dépenses contraintes bondissaient, eux s’en sont mis plein les poches et ils continuent. Entre 2004 et 2007, derniers chiffres de l’Insee, la croissance des revenus la plus vive (+ 40 % en trois ans) se situe dans la petite tranche des 0,01 % les plus riches, le dix millièmes du haut de l’échelle. Et pour eux la crise a été de courte durée et elle s’est terminée dès 2009. Pour les autres, elle se poursuit.
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/06/07/quelques-gros-mensonges-sur-l%E2%80%99assistanat-et-sur-les-chomeurs/
RSA=STO
Voici la lettre que j’ai adressée à la chargée de secteur du conseil général, suite à un entretien pour le moins surprenant…
@Cyberpipas
Vous ne manquez pas de courage de renoncer volontairement à l’aumône de l’Etat pour le forcer à vous respecter. Vous êtes un Résistant, à votre manière…
@cyberpipas
bravo pour votre courage, j’espère que vous avez quelques billes pour tenir et merci de nous tenir au courant si vous avez une réponse.
J’ai même des bigaros. No soucy. Le seul risque que l’on prend, c’est de se soumettre à l’appareil étatique lui même entièrement dévolu aux dominants. Sortons de leurs rouages.
La réponse à mon courrier fut:
Et mes derniers remerciements, en bonus:
Madame la chargée de secteur du conseil général,
Je vous remercie d’avoir accédé aussi rapidement à ma demande de radiation du dispositif RSA.
Toutes mes pensées économiques vont vers vous et vos assesseurs, en ces heures sombres où vos métiers ne seront bientôt qu’un engrenage de plus dans la structuration d’un STO du 21ème siècle.
Veuillez recevoir l’expression métempsychotique de ma rage intacte comme au premier jour de la Troisième Guerre servile.
Cyberpipas,
Vos derniers remerciments à la grande pieuvre est une petite merveille. Une torpille directe dans l’œil du cyclope. À méditer.
@ Cyberpipas,
Bonjour,
Et merci,
Bravo.
Quelle plume, et quel humour délicieux.
Exemplaire
Bonjour à tous…Juste une citation de Malraux :
« … je cherche la région cruciale de l’âme où le Mal absolu s’oppose à la fraternité ».
@ Idle,
Bonjour,
zaz la pluie
http://www.youtube.com/watch?v=DzQkl1GNpJQ&feature=related
Deux
Vous
Emoi
Trois
Nous
Cent voix
Un
Silence
Joie
Plus
Je ne sais pas
Veux dire..
L’équation de notre émotion se constitue d’altérité autonomisée et d’intemporalité, le divin silencieux de l’être en chacun.
Vivante lumière, sensible musique,un parfum de magie engendre et tue l’esprit sans cesse, dans le quartz vibrant de notre intercapacité d’amour.
@marousan
« Ainsi les femmes préfèrent toujours les hommes grands forts riches avec des épaules carrés car elles sont pour la plupart programmées génétiquement comme cela. «
Je renverse, vous permettez? :
« Ainsi les hommes préfèrent toujours les blondes à forte poitrine… car ils sont pour la plupart programmés génétiquement comme cela…. ».
A l’envers, votre monde est-il plus lisible?
@Lnox, n°8
« … Depuis les dinosaures, mère nature a fait des progrès non ? Allez, il faut se dire que les prochains seront meilleurs que nous. Pour l’instant, essayons de faire avec ce qu’on a. Cependant messieurs, .. »
A l’envers ou de l’extérieur.. selon… que l’on soit inclus dans le « nous »
ou pas.
Pendant ce temps le crédit agricole, la deutche bank et axa continuent à nous noyer avec les CDS.
Toujours des actions en espagne !
http://www.youtube.com/watch?v=yTKHStlAFKE http://madrid.tomalaplaza.net/2011/06/10/denunciamos-la-esclavitud-que-supone-la-reforma-de-la-negociacion-colectiva-en-la-ceoe
Coucou,
« On croit savoir qu’on comprend, mais on sait que dalle et on comprend pas grand chose » . Emir kadissa du 13 éme avant notre ère intelligent, répondant aux prédicateurs climatiques de l’époque.
Sachant cela, je pense à Mr Du jonchay qui désespère un peu d’un retour au rationnel. La question du jour est : Est ce que l’on peut être rationnel et incohérent ?
N’est il pas vain de chercher une cohérence dans les actions humaines, ou au contraire ?
propos incotionnels du dimanche soir.
Bonne soirée
Stéphane
Est ce que l’on peut être rationnel et incohérent ?
C’est sûr : ce n’est pas incompatible du tout 🙂
Hors sujet.
La place syndargma en live:
http://www.star.gr/ellada_kosmos/93174CIA
entre 500 000 et 800 000 la semaine dernière selon les journaux, 70 000 pour la police…..record a battre!
Ps: sur la place ,il y a une banderole en Français:
« Et vous combien de temps vous allez reste endormie », en noir a gauche de l’escalier.