Par François Leclerc et Paul Jorion
(Cet article a été publié par le magazine en ligne OWNI)
Le 16 mai dernier, la dette publique américaine a atteint son plafond, fixé par le législateur aux Etats Unis. N’ayant pu obtenir du Congrès qu’il augmente ce maximum actuellement fixé à 14.294 milliards de dollars, le Trésor US avait auparavant annoncé être en mesure de jouer les prolongations jusqu’au 2 août prochain, dernier délai, en stoppant certaines opérations afin de pouvoir poursuivre ses émissions obligataires sans augmenter le déficit net.
Histoire de permettre aux élus démocrates et républicains, qui s’opposent très durement sur ce sujet, de parvenir à un compromis sur un ensemble de mesures permettant une réduction du déficit. En les adjurant même d’y parvenir, en raison des conséquences incalculables qu’un défaut de l’Etat fédéral sur sa dette pourrait avoir. A cet effet, une commission « bipartisane » de parlementaires siège sous la présidence de Joe Biden, le vice-président américain. Ce qui était ces dernières années pure routine – une négociation au finish assortie à chaque fois d’un accord de dernière minute – n’est cependant pas garanti d’être renouvelé dans le contexte actuel.
Les républicains à l’offensive
Le décor ne serait en effet pas entièrement planté sans la toile de fond des prochaines élections présidentielles, en novembre 2012 prochain. Suite aux élections de mi-mandat de novembre dernier (les « midterms »), les républicains sont en effet devenus majoritaires à la Chambre des représentants et entendent désormais pousser leur avantage afin d’empêcher à tout prix Barack Obama d’accomplir un second mandat. La bataille politique est féroce, dans le contexte d’une crise sociale rampante. La polarisation est extrême, certaines composantes de l’opposition républicaine s’exprimant avec une rare violence verbale, avec pour celle-ci le handicap de ne pas pouvoir rassembler pour l’instant pour les primaires du parti républicain une liste crédible de candidats potentiels à la présidence.
Réduire le déficit, mais comment dans ce contexte de surenchères républicaines ? Ces derniers n’y vont pas par quatre chemins et, fidèles à leur credo de toujours, réclament que l’Etat poursuive sa cure d’amaigrissement, en coupant dans le programme Medicare d’assurance-santé des plus âgées et démunis, et en diminuant les impôts. Recette magique garantissant selon eux une amélioration des affaires, et donc de l’emploi. De leur côté, les démocrates n’entendent pas toucher à Medicare et considèrent que couper dans les dépenses ne réglera pas le problème si les recettes fiscales ne sont pas également augmentées. Ils proposent de supprimer les plafonnements d’impôts pour les revenus les plus élevés institués sous l’administration Bush, et revenir sur les avantages fiscaux accordés aux compagnies pétrolières qui croulent sous les bénéfices.
Il s’agit en effet de trouver rien moins que 2.400 milliards de dollars minimum d’économie afin de tenir jusqu’à la fin 2012 si l’on ne veut pas augmenter la dette, le déficit devant atteindre 1.600 milliards de dollars cette année. Les positions en présence sont diamétralement opposées et rendent difficile de prédire une issue à des négociations qui se poursuivent à un rythme très soutenu. Le 1er juin dernier, Barack Obama recevait des dizaines de parlementaires républicains à la Maison Blanche, dans une mise en scène destinée à montrer sa bonne volonté et son écoute. Il avait auparavant mis en garde, au cas où un accord ne pourrait pas être trouvé : « Nous pourrions subir une récession encore plus grave que celle que nous venons de traverser. Une crise financière mondiale plus grave encore. » Peut-on être certain que cet alarmisme n’était fait que de calcul ?
La fin programmée du rêve américain
L’affrontement politique tient le devant immédiat de la scène. Mais le pire se présente derrière, annonçant pour qui veut l’avouer la fin du « rêve américain », car un ressort et ciment de la société est brisé, quoi qu’il se passe le 2 août prochain. Une machine a été cassée, à la réparation improbable, qui permettait de suppléer par l’endettement la baisse des revenus des classes moyennes afin de préserver leur niveau de vie et mode de consommation. Les innombrables saisies des maisons et la persistance d’un niveau très élevé de chômage illustrent la nouvelle donne.
La longue audition de Robert Reich, ancien secrétaire d’Etat au Travail sous l’administration Clinton et professeur à l’université de Berkeley, qui eut lieu le 12 mai dernier devant la commission sur la santé, l’éducation et le travail du Sénat est à cet égard très éloquente. Revenant sur l’histoire du pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il a montré comment s’est constitué puis a été ensuite brisé le cercle vertueux qui a durant une longue période assuré une croissance économique reposant sur le plein emploi et la rémunération des ouvriers d’un côté, l’augmentation de la production et de la consommation de l’autre. Le tout contribuant au développement d’une classe moyenne numériquement importante.
Il voit cette ère de grande prospérité prendre fin en 1977, suite à la détérioration progressive de la situation de la classe moyenne américaine. Attribuant celle-ci à la baisse de la rémunération du travail, amenant les femmes à travailler afin d’apporter un second salaire et voyant les horaires de travail augmenter, tandis que les crédits publics affectés à l’éducation, à la santé, à l’aide des chômeurs et à la protection sociale diminuaient et l’endettement des ménages augmenter afin de maintenir un niveau de vie menacé. On connaît la suite.
Des précurseurs aux « indignés » européens
Les Américains en font quotidiennement l’expérience, qui constatent désormais que l’Amérique est un pays de pauvres où vit une petite minorité de très riches et une classe moyenne dont les moins favorisés sont en voie de paupérisation. Avant les Portugais, les Espagnols et les Grecs, ils ont eu leurs « indignés ». C’était en mars dernier, à Madison, capitale du Wisconsin. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé durant des jours et des jours dans les rues, afin de s’opposer à un projet de loi du nouveau gouverneur républicain de l’Etat, qui voulait limiter les droits des syndicats des fonctionnaires, avec le projet de réduire leurs pensions pour diminuer le déficit de l’Etat. Car le problème du déficit public se pose aussi au niveau local, et dans certains cas de manière cruciale. Le marché des « munis », les obligations émises pour se financer par les différentes autorités locales américaines, dont les Etats, est également atteint.
Finalement adoptée le 10 mars dans des conditions rocambolesques par les représentants républicains de l’Etat barricadés dans le parlement, après que les démocrates eurent quitté l’Etat pour que le quorum ne soit pas atteint et furent recherchés par la police pour les ramener manu militari, la loi vient d’être annulée par un juge. Mais une démonstration de cette ampleur et avec une telle détermination, c’est du jamais vu dans l’histoire américaine récente ! L’affaire n’est pas finie, non seulement parce que le gouverneur a fait appel de la décision, mais parce que la situation financière des Etats américains, souvent désastreuse, va inévitablement aboutir à la mise en cause des pensions des employés de l’Etat, enseignants, personnels de santé, pompiers et policiers, etc.
Moins spectaculaire mais tout aussi parlant, une candidate démocrate vient d’être à sa grande surprise élue à la Chambre des représentants dans une circonscription de l’Etat de New York habituée à donner ses votes aux républicains. Pour y parvenir, Kathy Hochul a tout simplement fait campagne en faveur du maintien de Medicare et sur la nécessité de maintenir les protections destinées aux personnes âgées.
A nouveau, la stagnation économique menace
Rien dans la conjoncture économique américaine n’est source d’optimisme. Selon le Département du Commerce, la croissance américaine continue de décroître de trimestre en trimestre, passant de 3,1% au dernier trimestre 2010 à 1,8% au premier trimestre 2011. Est particulièrement en cause la baisse de la consommation des ménages, le moteur de la croissance américaine. En tenant compte de l’inflation, elle n’a progressé que de 0,1% en avril dernier, à l’identique de mars.
Plus mal vécu encore à Wall Street, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse, selon le Département du Travail. Déjouant les prévisions, les embauches ont considérablement ralenti en mai, et le taux de chômage officiel est remonté de 0,1 point, progressant à 9,1%. Un taux considéré par de nombreux analystes comme très minoré par rapport celui du chômage réel. Avec un taux de croissance de 2,2% sur les quatre derniers trimestres, il ne peut en tout état de cause pas être résorbé.
Enfin, après avoir connu un plateau, le prix de l’immobilier est reparti à la baisse, pour retrouver aujourd’hui son niveau de 2002. Quant au marché immobilier commercial (grandes surfaces commerciales, hôtels, etc.), il rencontre également de grandes difficultés, annoncées pour s’aggraver l’an prochain. Le fonds d’investissement Whitehall, filiale de Goldman Sachs, vient ainsi de restructurer la dette d’un de ses plus gros portefeuilles hôteliers grâce à un apport de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds souverain de l’Emirat. Ce n’est que le début d’une longue série de refinancements qui s’annonce.
Le spectre d’un « double dip » – une rechute de la croissance qui était repartie – avait été évacué, mais il réapparaît et la bourse en fait à nouveau les frais après avoir connu une embellie du à l’abondance des liquidités distribuées par la Federal Reserve.
Dans sa causerie hebdomadaire du samedi à la radio et à la télévision, Barack Obama a reconnu que l’économie devait affronter « de forts vents contraires ». dont l’origine serait selon lui à trouver dans le prix élevé de l’essence, le séisme au Japon et la situation financière européenne… N’ayant pas de remèdes à proposer pour les contrarier, il a faute de mieux terminé par une péroraison : « Nous sommes un peuple qui n’abandonne pas, nous faisons de grandes choses, nous façonnons nos destinées. Et je suis persuadé que si nous conservons cette état d’esprit, le meilleur est devant nous ».
La dette sur la corde raide
Les milieux financiers américains ont publiquement fait part de leur profonde inquiétude à propos de la perspective d’un défaut sur la dette. Fait sans précédent, le Comité consultatif du Trésor pour les questions d’emprunt (TBAC), qui regroupe les dirigeants des principales mégabanques et fonds d’investissement intervenant sur le marché de la dette, a pris sa plume pour écrire à Tim Geithner, le secrétaire d’Etat au Trésor. « Les risques qu’un défaut de paiement ferait peser à long terme sont si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond de la dette est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur les marchés, bien avant que le dit défaut ne se produise réellement ». Précisant en mettant les points sur « i » que cela pourrait déclencher « une autre crise financière catastrophique, après celle de 2007-2009 dont le monde ne s’est pas encore remis ».
Avant même la date butoir redoutée du 2 août prochain, la fin du mois de juin est attendue par les analystes financiers américains. Vient en effet à cette date à échéance le programme de la Federal Reserve d’« assouplissement quantitatif », lui ayant permis par le biais d’une création monétaire intense (la planche à billet) d’acheter pour 600 milliards de dollars d’obligations publiques américaines et de maintenir les taux de celles-ci à un faible niveau.
Que va-t-il alors se passer sur le marché obligataire ? A quel taux le Trésor va-t-il placer ensuite ses émissions, leur principal acheteur faisant défaut, s’il ne relance pas un nouveau programme d’achat ? A l’occasion d’une audition devant le Sénat, Tim Geithner a affecté une sérénité toute professionnelle : « Le monde – a-t-il affirmé – perçoit toujours les Etats-Unis et le système politique américain comme étant à la hauteur pour faire aboutir des réformes, renforcer l’économie et revenir à une situation budgétaire plus viable. » Ajoutant, pour remporter l’adhésion : « Si vous regardez le coût auquel nous empruntons aujourd’hui, vous voyez qu’il y a toujours une confiance énorme dans le monde dans la capacité de ce système politique ».
Les analystes financiers, tout en reconnaissant l’absence de tension actuelle sur le marché, sont plus perplexes. L’arrêt des achats de la Federal Reserve et de la distribution abondante de liquidités pourrait créer des situations de retournement rapide sur les marchés des actions et des matières premières, et affecter également le crédit. Mais si, de surcroît, les acheteurs américains de la dette se mettaient à la bouder – comme le principal d’entre eux, le fonds d’investissement Pimco, a annoncé le faire – une augmentation des taux obligataires et du coût de la dette deviendrait inévitable. La conjonction d’une telle situation avec un défaut sur cette dernière, au cas où aucun accord ne serait possible au Congrès, pourrait créer un véritable séisme.
Dans l’immédiat, les investisseurs ont réagi différemment, prenant à contre-pied ceux qui ont cru devoir anticiper une hausse des taux obligataires et la baisse correspondante de leur valeur faciale. Réagissant au tir groupé d’exécrables nouvelles économiques qui vient d’intervenir, ils se sont malgré tout réfugiés sur le marché de la dette obligataire, aboutissant à son soutien. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Les pressions sont fortes sur la Federal Reserve pour que ne soit pas lancé un nouveau programme d’« assouplissement quantitatif » avec pour objet de poursuivre les achats d’obligations du Trésor. La tentation est grande pour ses dirigeants de renvoyer la balle au gouvernement, à la manière de la Banque Centrale Européenne qui multiplie les pressions pour que les gouvernements multiplient les mesures de réduction des déficits publics. Ben Bernanke, son président, paraît même y avoir succombé, au nom de la lutte contre l’inflation qu’une relance de la planche à billet pourrait favoriser et dont les milieux d’affaire ne veulent à aucun prix, car elle éroderait leurs avoirs. Mais ce n’est peut-être que partie remise, si le ralentissement économique se confirme et se poursuit. Plus souterraine, une autre bataille non moins décisive se poursuit parallèlement à celle qui se déroule au Congrès.
Il n’y a plus d’échappatoire
Le relèvement in extremis du plafond de la dette, à la faveur d’un compromis sans lendemain entre les démocrates et les républicains, ainsi que l’attentisme de la Federal Reserve sont l’hypothèse la plus probable, car elle permettait de différer encore des choix douloureux de tous côtés. Pour définir sa ligne de conduite, la Federal Reserve est ballottée entre le risque de l’inflation et celui de la stagnation. Si les deux devaient intervenir simultanément, les Etats-Unis entreraient en stagflation, suivant en cela les Britanniques qui semblent s’y diriger.
Au delà de la bataille permanente à propos de la réduction du déficit budgétaire qui va se poursuivre ces prochains mois, l’évolution de la structure de la dette est une donnée alarmante. La maturité moyenne de la dette se raccourcit, rendant celle-ci plus sensible à une augmentation des taux, car devant plus vite être « roulée », c’est à dire refinancée par de nouvelles émissions. Une rapide augmentation du service de la dette pourrait être à la clé, pesant encore plus sur le budget de l’Etat alors qu’il faut déjà réduire son déficit.
Depuis le temps qu’il est annoncé que les Etats-Unis ne pourront pas éternellement accroître leur gigantesque dette publique, l’administration américaine est sans conteste arrivée au moment où elle ne peut plus désormais tergiverser indéfiniment. Ne pas réduire le déficit reviendra à prendre le risque d’accélérer brutalement une chute du dollar qui contribuerait à précipiter une réforme du système monétaire international que les Etats-Unis veulent repousser au plus tard possible, car elle sanctionnerait la fin du statut privilégié du dollar et la possibilité de financer à bas prix leur déficit. S’y résoudre, malgré la difficulté de l’exercice et le contexte politique qui ne s’y prête guère, ce sera reconnaître sans attendre et sans plus de manières la fin du rêve américain et sanctionner le déclin irréversible de la première puissance mondiale.
Il n’y a plus d’échappatoire. Aucun de ces deux choix possibles n’est exaltant, les deux sont porteurs d’une accentuation de la crise sociale et de la dégringolade des classes moyennes. Seule la Federal Reserve pourrait retarder ce choix en relançant la planche à billet, mais à quel prix ? L’inflation n’est plus une solution acceptable pour un monde financier qui en serait la première victime et en craint les effets, ni pour tous les détenteurs d’avoirs en dollars, car le pouvoir d’achat de ceux-ci seraient rogné.
Publique et privée, la crise de la dette est mondiale
Aux Etats-Unis comme en Europe, la crise de la dette publique rejoint celle de la dette privée. Les deux s’additionnent et ne font qu’une en raison de leur étroite interconnexion, expression d’un système au bout de son rouleau. L’accroissement brutal de la dette publique ayant comme principale origine les effets de sa crise, débutée en 2007 et dont il ne parvient pas à sortir. L’hypertrophie du système financier le condamne sans rémission, car cette dette gigantesque sur laquelle il est bâti n’est ni remboursable ni extensible à l’envi et crée une grande instabilité structurelle, telle une pyramide reposant sur sa pointe.
La Federal Reserve a acheté 2.000 milliards de dollars de bons du Trésor et d’obligations hypothécaires, sans compter celles dont Fannie Mae et Freddie Mac sont gorgées. Jusqu’où est-il possible de ne pas aller ? L’agence de notation Moody’s vient de frapper deux des trois coups. Dans un premier temps, elle a menacé d’abaisser la note des trois principales banques américaines – Citigroup, Bank of America et Wells Fargo – car elles risquent selon elle de ne plus bénéficier dans l’avenir d’un même soutien du gouvernement. Dans un second, elle a annoncé « placer la dette de l’Etat fédéral américain sous surveillance, en vue d’un éventuel abaissement en cas d’absence de progrès sur le relèvement du plafond de la dette dans les semaines à venir ». Les banques centrales, heureusement pour elles, ne sont pas soumises à la notation…
Ce qui est en cause aux Etats-Unis et déborde de ses frontières, c’est l’affaiblissement du dollar et des obligations d’Etat, car celles-ci sont l’actif refuge par excellence du système financier, le collatéral de dernier ressort. Ne plus pouvoir compter sur celles-ci comme pilier, c’est perdre un point d’appui que rien ne peut remplacer, aboutissant à déséquilibrer encore l’ensemble du système.
La dette US est américaine par ses causes et mondiale par ses effets.
[Depuis que cet article a été rédigé, l’agence de notation financière Fitch a écrit dans un rapport: « Dans le cas hautement improbable où le Trésor manquerait un remboursement de principal ou un règlement d’intérêts sur une de ses obligations notées, cette défaillance sera reconnue par un abaissement de la note de l’émission touchée de AAA à B+ ». B+ est la note que l’agence attribue actuellement à la Grèce.
Ce n’est que « si la défaillance persiste ou rend ‘improductive’ une part importante des obligations du Trésor que la note de solvabilité des Etats-Unis serait abaissée de AAA à ‘défaillance limitée’ (RD) ». Cela arriverait dans le cas où le Trésor n’honorerait pas le 15 août prochain « 25 milliards de dollars de paiements d’intérêts sur un montant nominal d’obligations du Trésor de plus de 1.000 milliards de dollars » représentant environ 10% de la dette publique américaine.
Moody’s a de son côté annoncé qu’elle commencerait à envisager d’abaisser la note de solvabilité des Etats-Unis faute d’un accord de relèvement du plafond de la dette « dans les semaines à venir ».]
165 réponses à “LA DETTE AMÉRICAINE, PILIER VACILLANT D’UN SYSTÈME FINANCIER MONDIAL AUX ABOIS”
Concernant les politiques s’affrontant à Washington, trois éléments non évoqués dans l’article les font diverger encore plus d’avec le souhaitable..
– Les congressmen qui se « déchirent » sont à mille lieux de la réalité tragique du peuple étasunien. Près de la moitié sont des millionnaires en dollars, selon une analyse réalisée à partir des données de 2009 par le « Center for responsive politics ». A la Chambre, cinq démocrates et cinq républicains forment le top 10 des députés les plus riches, alors qu’au Sénat, ce sont six démocrates et quatre républicains qui le constituent.
– Plusieurs congressmen démocrates ont voté avec les républicains pour la désagrégation accentuée des prestations collectives de soutien aux plus faibles et aux plus pauvres.
– Obama lui-même joue à front renversé, montrant à quel point la politique des « représentants » du peuple US est confinée et détournée dans l’espace de jeu que lui laissent financiers, industriels et mafieux.
Car c’est bien lui qui a laissé la Cour Suprême autoriser les entreprises (par une confusion entre personne physique et morale, les entreprises étant assimilées à des votants..) a financer les candidats des campagnes électorales de manière illimitée, ce qui avait d’ailleurs été signalé par Paul Jorion dans sa vidéo du 28 mai 2010.
Je lis , à travers tous ces commentaires , qu il y a de la guerre en préparation . Sauf si les peuples………………. et c est ce qui se passe en Espagne ( voir la vidéo aux sous titrages loufoques mais compréhensibles signalée par Jérome , commentateur no 4 )
Dans la « solution » de provoquer une guerre pour se sortir du guêpier (à pas confondre avec l’autre) n’y a t-il pas un risque que cela soit fait en Europe?
Les récentes déclarations d’Angela sur les fainiasses du sud face aux hordes de besogneux du nord et la récente affaire du concombre d’espagne, ne sont-elles pas le signe du début d’une orchestration d’un nouvel antagonisme intra-européen si productif par le passé?
Justement, Tchoo, en principe, c’est le contraire.
Au plus il y a de critiques, au moins la guerre est possible.
Et déjà, regardes : l’Allemagne est occupée militairement par les US.
Comme le Japon,
Comme …
Comme…
On va faire simple.
Ils ne sont ni en Corée du Nord, ni en Iran, ni en … Chine.
En parlant de Chine.
Depuis deux ans, ils sont les premiers producteurs mondiaux d’acier et de ciment. Et d’autres produits de base affinés, d’ailleurs.
Pour te donner juste un extrait, la Chine produit autant de ciment que les trois anciens producteurs mondiaux les plus importants et ne les mets pas sur le marché sous peine de faire effondrer les cours.
D’ici qu’ils retrouvent les plans de fabrication des bunkers allemands, ce sera un cygne qui ne trompera pas…
Si il y a une 3eme guerre mondiale, elle se jouera peut-être avec l’Inde comme possible point de friction. Le Pakistan a décidé il y a quelques jours de se mettre sous la protection stratégique de Pekin. Et il est possible que de nombreuses bases américaines disparaissent de la même façon, un peu partout sur le globe.
Quoiqu’il en soit, la Chine n’a pas une marine militaire suffisante pour protéger ses routes maritimes (pour les matière premières et ses exportations de produits manufacturés). Elle a encore besoin des E.U pour ça.. mais dans 2-3 ans? Tout est possible quand tout va mal.
Tof…
Pardon, mais tu viens de l’écrire :
Je parie à 5 contre un pour duel Chine-US avec Chine gagnant.
@Tof
Votre analyse est bonne sauf l’éventuel conflit pour l’Inde et le Pakistan.
L’Inde qui n’était qu’observateur au sein de l’OCS va entrer en tant que membre, il fallait faire un choix USA ou Bloc Asia, c’est fait! Il devrait être entériné le 15 juin.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=25127#comment-191309
Tof.
La Chine a créé la muraille.
Le plus long mur de ghetto existant en ce monde. A LEUR initiative.
Un Chinois résiste là ou un Américain se casse les dents.
Il n’y a pas que les chinois. Les sud-coréens également considèrent la présence navale US comme une véritable insulte. Les japonais, pour des raisons commerciales, et bien qu’ils ne soient pas rassurés par la puissance et l’immigration chinoises, approuveront le départ, volontaire ou forcé, de la flotte US (volontaire peut-êtresi Ron Paul était élu).
C’est d’ailleurs précisément à cela que doit servir l’ OCS : dégager les US de la région (à ça, et à mettre la pression sur les pays de l’OPEP de demain, ce que l’intervention en Afghanistan visait entre autre à prévenir).
Dans 5 ans il ne restera plus grand chose de la marine US dans la région.
Quand on lit l’article et les commentaires, on réalise une chose: l’hégémonie US n’est pas prête de disparaitre.
Bien que la Chine se soit débarrassé d’une bonne partie de ses T-bonds, elle ne peut que constater que les taux restent stables et bas.
Il est donc de bon ton de déclarer les US en faillite de fait du a la dépréciation du $.
Dépréciation et non payement sont deux choses différentes et la dépréciation est le résultat auquel les pays mercantilistes doivent s’attendre.
Le rééquilibrage des balances de paiement se fait de cette façon dans un système de change flottant.
Cela évite a la main d’œuvre d’être l’unique variable d’ajustement.
Mais il se trouve des gens sur ce site qui sont pour l’instauration d’un standard international qui remettrait la déflation interne en place (comme en Europe) plutôt que la dépréciation et la dévaluation. Vous avez dit a gauche?
@ Fil en cour,
Les deux géants ont intérêt à ce que ça chauffe ailleurs que chez eux
Ils vont pas bien ni lun ni lautre
jeu de l influence de zone, ou tapis poker…strike
d ou l inaction, relative, ça conciliabule ferme, ça se rencontre, promet, engage, secret et pas, la phase bar avant baston pour reprendre une image lue ici aujourd hui.
Faut renifler les grammes, es vociférations, mais nos filtres médias ont le charme, d avoir l accent maison. d analyse et de silence. rien que de très usuel
Une opinion instantanée
des blocs continetaux / logique douce..faut encore rêver
Un must: un télé-scop, onu pas bidon, pas couvre chef d organes spécialisées privés ou hégémoniques, impression subjective.
‘Bien que la Chine se soit débarrassé d’une bonne partie de ses T-bonds’
Ah bon?
Des sources… je veux des sources.
@jeanbaba,
la chine ne s’est pas débarrassé d’une bonne partie de ces T-bonds.
Ca fait juste partie de ces contre-vérités qui circulent un peu partout sur le net…
http://www.treasury.gov/resource-center/data-chart-center/tic/Documents/lb_41408.txt
aliena vs chris06 !!!
ça va saigner!
Désolé, je peux pas jouer les arbitres, par ce que, autant je crois avoir bien compris les stats de chris 06, autant celles d’ aliéna là j’ai du mal.
@ Chris
Dommage que vos stats ne démarrent qu’en mars 2010. les stats à aliena, elles au moins elles couvrent 8 ans. (Na-na-na-nè-reu)
@ Aliena
Liabilities? trop la flegme de chercher dans le dico (ah si c’est pas malheureux…)
Et c’est quelle unité , des millions de $? des milliards de $?
Ahlala tout ces zéros…’ s’y perd, on est pas habitué, ça doit être ça.
@ux deux:
C’est que, cette donnée la possession par la Chine de T-bonds, me semble être un signe important.
En attendant je viens de découvrir le site des stats éco du trésor américain. sympa
Prochaine étape: le code du coffre de fort Knox.
« yes, any seller of dollars would be a force that drives the price down while they are selling.
and yes, if China and dropped the peg the presumed yuan appreciation vs the dollar would be a falling dollar as well. Same thing.
but the question is whether this would alter the term structure of US risk free rates, and the answer is not much, if any.
and the further question is whether the fx value of the dollar is a function of rates and again, my answer is not much, if any (apart from shorter term knee jerk type trading reactions)
Nor does China need to keep buying our bonds to keep our currency up »
http://moslereconomics.com/2011/06/06/china-has-divested-97-percent-of-its-holdings-in-u-s-treasury-bills/
http://cnsnews.com/news/article/china-has-divested-97-percent-its-holdin
@jeanbaba
oui, c’est pas facile a comprendre
l’info est colonne [9], short term treasury
05/2009 –>$ 210,407
03/2011 –>$ 5,697
Apparemment la Chine est sortie des short term treasuries pour investir en euro et autre devises. Et parce que les taux réels a 5 ans sont négatifs?
http://www.treasury.gov/resource-center/data-chart-center/interest-rates/Pages/TextView.aspx?data=realyield
En tout cas, le monde ne s’est pas écroulé, les US n’ont pas fait faillite et les taux sont toujours bas et stable. Et vous pouvez attendre longtemps, concernant la faillite US (et je ne dis pas ça pour les défendre, juste pour montrer comment fonctionne le système).
La dépréciation et l’inflation sont les seul risques, pas le défaut de paiement ou la montée des taux. La Fed décide des taux, pas le marche et l’Europe devrait n prendre de la graine.
assets and liabilities = actif et passif
c’est en million de $
@ aliena
short term treasury, d’accord.
Et les « long term treasury, » hum? elle serait pas là la feinte? 😉
@ chris
Alors, K.O ? 😉
mais non! Autre chose à faire, sans doute…
Excellent monsieur Leclerc, quelques mots, une image, tout est dit.
@ Saule,
Bonsoir,
Il est intéressant de noter,
Que personne n a relevé, l’argument dit théologique auto invoqué:
Si la finance fait le travail de dieu, c’est un ticket pour le ciel qu’elle demande..
Accordé! Sans assurance ni garantie de leur nature, financière
Divine comédie, casser des vies, pour une indulgence
Les forces vives de ce pays ne se laisseront pas faire, même les pros
En uniformes, c est sur « leur tronche », que ça va tomber
Si il faut quelques vrais martyrs, on saura s’dévouer, de tout en bas
Présidentielle, ne nourris pas misère, et coûte….
Perso, plumes et goudrons je donne, ce qui est dans mes moyens
Quand plus rien a perdre…risques inversés, vous suivez
Petite colère théologique
Yvan, tu m as piqué?
Les brèves de ContreInfo sont de plus en plus explicites… :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=10539
« L’hypothèse de la chûte de l’empire américain (Larry Ellliott, éditorialiste économique, Guardian) »
Jérôme.
Aurais-je besoin de te piquer, ou, plus simplement, vois-tu le tableau d’ensemble..??
Et comme je le répète assez souvent, la religion de l’argent se cassant la figure, un paquet de valeurs humaines vont ressortir naturellement.
Les Indignés en sont une conséquence logique.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20110611.OBS4949/les-indignes-evacues-de-la-place-de-la-bastille.html
@Yvan,
un petit graphique qui montre bien qu’il ne s’agit plus là d’une ‘hypothèse’ mais bien d’une réalité indéniable, et ceci depuis un quart de siècle!
Et depuis quelques temps tout va très vite:
Les Allemands du SPD projettent une armée européenne pour s’affranchir de la sécurité jusqu’ici dévolue aux USA:
http://www.german-foreign-policy.com/en/fulltext/57942
&
L’agence Feri Euro Rating Services vient de dégrader la note US de AAA à AA:
(Quelques jours après l’agence chinoise)
http://www.scribd.com/doc/57438211/Feri-Downgrades-US-Gov-Debt-AAA-to-AA
Le refus allemand d’intervenir en Lybie était-il le signe d’un changement politique important?
@ Chris06,
Bonjour,
La preuve est ainsi faite, expérimentalement, que la volonté, en conjonction de force, sublime la réalité comptable d’un modèle mathématiques, et impose une vérité acceptée/subie, réelle.
De là à déduire que nous sommes capable de tout…
La valorisation du risque, traduite en intérêt, c ‘est parier sur le manque et la douleur, et une pression disgracieuse par hyperstimulation du désir. La mort en est l’outil libératoire.
L’intérêt positif en adjudication monétaire a priori
Voleur ajouté: école de mort
Valeur décidée: acte constructif.
Relativité de ton du comportement de nos unité de compte
Renversons le temps de la banque
Relogeons nos valeurs en nous
Rex politicus n’aboie que du haut et le long d’un mandat, concentration tolérable fonction du résultat communément évalué.
Les chiffres ne font danser que les fous de pouvoir
Qui rallongent leurs égos démesurés
Sur notre support d’un-tolérable distendu
Sur l’écorcheuse à billet
Sur des assemblées payées par nos soins
Raie morale impudique
Tu renaîtras
République
Noir Desir – Gagnant Perdants
http://www.youtube.com/watch?v=10Ego2KkD78