LE MESSAGE, AVEC OU SANS IMAGES

Addendum (11 juin 2011) : Les organisateurs du festival ont fait part publiquement d’agissements malheureux : certains commentateurs du blog leur auraient envoyé des mails insultants. Si tel est le cas, c’est éminemment regrettable et je tiens à signaler que je ne suis bien évidemment pas à l’origine de ces attaques et que je les condamne fermement.

Je cite les propos des organisateurs :

Lorsque quelques jours auparavant Paul Jorion nous avait dit que s’il était attaqué « les gens de son blog sauraient le défendre », nous avions cru à de l’humour.

Ce qui prouve que les organisateurs du festival du documentaire savent reconnaitre le bon humour du mauvais, quand ils le veulent.

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Mercredi, à mon arrivée à Lasalle dans le Gard, pour le festival du documentaire, où je devais participer hier samedi à une table-ronde, l’un des organisateurs m’a pris à part pour m’expliquer qu’une équipe de clowns interviendrait, non seulement une fois la table-ronde terminée, mais aussi durant les débats. Les autres participants à mes côtés étaient Éric Hazan, fondateur et directeur des éditions La fabrique, qui publient entre autres Frédéric Lordon et « L’insurrection qui vient », et François Plassard, promoteur historique du Revenu Minimum Garanti et des monnaies alternatives.

Le thème de la table-ronde était : « Quand prendrons-nous le temps ? » et la couverture du programme du festival apporte une précision sur le temps dont il est question, puisqu’elle montre une petite fille portant un grand panier de cerises. J’ai dit à cette personne que les sujets qui seraient débattus étaient sérieux et se prêtaient mal à être tournés en dérision par les temps qui courent. Je n’avais bien entendu aucune objection à ce que les clowns commentent à leur façon nos interventions une fois que nous aurions terminé, mais je m’opposais personnellement à des interruptions pendant que nous parlions. J’ai cru lors de cette conversation que si l’on me demandait mon opinion, c’était pour qu’il en soit tenu compte. Les faits prouveraient que je m’étais trompé et la raison qui me fut alors donnée était que « ça se fait toujours comme ça », autrement dit, que la chose n’avait jamais été négociable. En réalité, on ne m’avait donc pas demandé mon avis.

Comme on pouvait le prévoir, cela s’est très mal passé. J’ai parlé le premier : j’ai évoqué à propos de « prendre le temps », les pêcheurs bretons d’autrefois qui disaient de la construction indispensable des casiers (nasses) à homards et à crabe, qu’ils la faisaient « à temps perdu », et l’un des clowns est alors monté sur le podium avec un caddy dans lequel se trouvait une horloge, montrant qu’il avait capturé le temps, comme on capture un crustacé. Pourquoi pas. Mais quand un autre est venu brutalement interrompre mon voisin au milieu de son plaidoyer en faveur du Revenu Minimum Garanti, j’ai réagi, disant que je préférais de loin entendre ce qu’il avait à dire. Quelqu’un dans la salle m’a reproché avec véhémence mon « manque d’humour ». Je lui ai expliqué que je n’avais rien contre le fait que chacun exerce son métier – clowns y compris – mais qu’un accord avait été passé entre les organisateurs et moi pour que la table-ronde et le cirque aient lieu l’un à la suite de l’autre et non simultanément.

Lorsque les débats furent terminés et que les clowns restèrent seuls en scène, je tins à aller participer personnellement à leur petit spectacle et lorsque les lumières s’éteignirent une première fois, je retrouvai la clownesse en-dehors de la salle, où nous eûmes une longue conversation amicale qui élimina – je l’espère – tout malentendu.

Une question me reste : qu’est-ce qui peut bien passer par la tête d’un organisateur de festival du documentaire qui décide qu’on améliorera la qualité d’une table-ronde en la faisant interrompre par des clowns ? Je ne connais pas la réponse, mais je connais le moyen de la découvrir : l’année prochaine j’irai, pour voir, interrompre la projection de quelques documentaires par des remarques humoristiques. Attention : pas de la dérision ! uniquement – comme cette année-ci durant la table-ronde – de l’humour, et de la meilleure qualité !

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344 réponses à “LE MESSAGE, AVEC OU SANS IMAGES

  1. Avatar de Béber le cancre

    Comme quoi….
    L’expression « prendre le temps » est vraiement source de malentendu .
    Au fond, elle ne veut rien dire tant que l’on n’a pas défini le temps de quoi .

    Le thème de la table ronde était probablement « quand prendrons nous le temps… de rire « 

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      qu’est-ce qui peut bien passer par la tête d’un organisateur de festival du documentaire qui décide qu’on améliorera la qualité d’une table-ronde en la faisant interrompre par des clowns ?

      Je ne peux préjuger du cas d’espèce, mais il y a un rapport entre prendre le temps et la clownerie.
      Pour beaucoup d’organisateurs de festival, il s’agit de vendre du « temps » aux annonceurs, donc d’audimat. Lasalle valait-elle la peine ?

      1. Avatar de Thom Bilabong
        Thom Bilabong

        Nan, c’est hélas un problème de compétences d’organisateurs de festival et de leurs équipes.

        Organiser des festivals régionaux, c’est une bonne idée.
        BIEN les organiser, c’est beaucoup plus difficile, comme on peut le voir.

        J’ai en mémoire d’avoir vu passer l’annonce de recrutement pour le Directeur du festival Jazz à Vienne pendant des mois et des mois l’année dernière. Comme quoi, ce n’est pas à la portée de tout le monde !

  2. Avatar de edith
    edith

    Une question me reste : qu’est-ce qui peut bien passer par le tête d’un organisateur de festival du documentaire qui décide qu’on améliorera la qualité d’une table-ronde en la faisant interrompre par des clowns ?

    Rien de plus qu’un manque de réflexion sur le déroulement du « spectacle ».

    Voilà tout, l’organisateur pense « spectacle », le débatteur pense « réflexion sur une idée ».

    L’organisateur s’exclame : l’intervention de clowns dans des sujets sérieux ! en voilà une idée qu’elle est bonne !
    le débatteur espère qu’il arrivera à faire passer son message.

    1. Avatar de D.Cayla
      D.Cayla

      Rien de plus qu’un manque de réflexion sur le déroulement du « spectacle ».

      Voilà tout, l’organisateur pense « spectacle », le débatteur pense « réflexion sur une idée ».

      L’organisateur s’exclame : l’intervention de clowns dans des sujets sérieux ! en voilà une idée qu’elle est bonne !
      le débatteur espère qu’il arrivera à faire passer son message.

      Rien de plus désagréable que d’être interrompu par des clowneries, j’en conviens, mais un sujet sérieux doit-il forcément être longuement débattu pour que le message puisse passer ?

      Ne devrait-on pas débattre longuement entre personnes déjà convaincues le temps qu’émerge un message clair, limpide, synthétique ?

      Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément…

      Travailler moins pour vivre mieux, par exemple.

      Ou aussi,
      20 SMIC pour se payer une maison en 1930, 150 SMIC aujourd’hui…
      20 SMIC, on peut les économiser, éventuellement en faisant appel à la solidarité familiale
      150 SMIC, on va voir son banquier, et on en prend pour cinquante ans…

      150 SMIC, et on crève de trouille à l’idée de contredire son supérieur ou son patron
      20 SMIC, si on était en train de constituer un apport, on a 5 ou 10 SMIC devant soi
      Ca a quel prix de pouvoir discuter d’homme à homme avec son patron ?

      Notez que là, j’ai eu beau faire court, si un clown l’interrompt, je le scalpe.
      Ou du moins, j’espère que l’assistance s’empressera de le siffler.

      Valà valà…

      1. Avatar de edith
        edith

        Soyez sûr que vous préchez une convaincue.
        Des exemples chocs marquent les esprits.

        En revanche, si vous pouviez me donner une explication sur un mot, un seul, qui est asséné régulièrement dans les médias comme un passage obligé, un voyage sans retour et sans recours, c’est le mot : mondialisation.

        Ce matin, entendu je ne sais combien de fois dans la même émission sur France Culture.
        Sous entendu : c’est ainsi, on n’y peut rien, il faut faire avec.

        Un petit développement serait nécessaire non ? 🙂

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        @cayla

        « Ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement
        Et les mots pour le dire arrivent aisément. »

        Même les clowns respectent les alexandrins… et Boileau.

        Euh, vos statistiques comparatives sur le pouvoir d’achat de logement du SMIC ne valent absolument rien. D’abord parce-que le SMIC n’existait pas en 1930, ensuite parce que les petits salariés n’avaient absolument pas les moyens de se payer un logement et, par exemple, le marché annuel des ventes de logement individuel sur Paris en 1930 était de l’ordre de 400 appartements, contre 40 ou 50 000 aujourd’hui… Ils etaient rares les petits bourgeois authentiques en 1930, ils grouillaient pas comme de nos jours crisiques…
        En 1930, le salaire horaire moyen d’un manœuvre est de 3,30 Francs, avec cette heure de travail il pouvait se payer un Kg de pain, 2,15 F, l’Aurore ou le Figaro, s’il savait lire, 0,30 F, le numéro de Noël de l’Illustration tout en couleur qui sort cette annee là, n’en parlons même pas, c’est plus d’une journée de boulot, 35 Francs !
        Alors un appart ! Heureusement les loyers étaient pratiquement bloqués et les prix aussi, jusqu’en 48, mais la propriété c’était pas pour le salarié, l’authentique prolétaire…

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        @cayla

        Et j’ajouterais que la population dans son écrasante majorité n’avait évidemment aucun accès au crédit, tout au plus à « ma tante », au mont de piété quoi, ou aux usuriers. Ne pas oublier que la « bancarisation » totale de la société est très récente. Le taux de possession d’un compte bancaire par les français (taux de bancarisation) avant 1967 était largement en dessous de 30% contre près de 100% aujourd’hui… Bref, grosso-modo, en 1930, seuls les grandes entreprises et les grands bourgeois pouvaient emprunter aux banques. Surement pas un locataire-smicard qui n’existait même pas.

      4. Avatar de fuku
        fuku

        @vigneron

        Heureusement les loyers étaient pratiquement bloqués

        ça veut dire que le prolétaire bénéficiait d’une rente égale à la différence entre le loyer payé et le loyer qu’il aurait du payer en marché libre !
        d’ou une sous estimation de son revenu.
        Le bailleur était taxé de la même différence, d’où une évaluation basse de l’immobilier.

        Kercoz: Vous changez de sujet , Mr Vigneron. On sait tres bien

      5. Avatar de PAD
        PAD

        @edith

        Ce qu’en dit E.Todd

        La globalisation c’est le mécanisme économique et financier aveugle dont nous ressentons désormais les effets négatifs.
        La mondialisation c’est quelque chose de plus vaste et diffus, une ouverture mentale des cultures de la planète les uns aux autres, et ce concept devrait garder une connotation positive.
        Ni la pensée unique ni le national-républicanisme ne font clairement cette distinction.

      6. Avatar de edith
        edith

        merci à Claude et Pad 🙂

      7. Avatar de jducac
        jducac

        @ D.Cayla 5 juin 2011 à 12:56

        20 SMIC pour se payer une maison en 1930, 150 SMIC aujourd’hui…

        Cela semble bon marché. Pouvez-vous donner un lien donnant accès à une référence de prix de cet ordre ?

        Il faut noter aussi que le salaire de 1930 n’incorporait pas tous les prélèvements sociaux d’aujourd’hui qui s’ajoutent au salaire perçu, ce qui met la maison d’aujourd’hui à 75 SMIC tel qu’il coûte.

      8. Avatar de atanguy
        atanguy

        @Caylat et Jducac
        C’est juste un exemple comparatif,bien entendu c’est pas les Smicards qui peuvent s’acheter une maison, ou même un appart.
        SMIC a 1000 euros par mois: 150 SMIC = 150.000 euros. Sur la cote Un petit cabanon sur la A7,a Paris un 1/4 de pièce sous les toits. En fait,pour la période considérée, c’est un mauvais exemple car le SMIC (salaire minimum) a bien plus augmenté (si si!) que le salaire moyen (Paupérisation des classes moyennes). Heureusement le salaire des plus riches est la pour compenser…

      9. Avatar de D.Cayla
        D.Cayla

        @ Edith

        Cette fameuse mondialisation 🙂

        Les Tunisiens ont le droit de servir les retraités français dans les hôtels clubs,
        Les marques de fringues ont le droit de faire travailler des salariés en Tunisie,
        Les épargnants ont le droit d’investir en Tunisie (pour y construire des hôtels clubs),
        Mais les Tunisiens n’ont pas le droit de venir s’installer chez nous.

        … Et ils sont priés de bien vouloir se remettre rapidement au travail, et de nous faire deux fois plus de courbettes qu’à l’accoutumée parce que leur crise de colère a sacrément refroidi les touristes… Et fait menacer ruine aux gens qui ont investi leur épargne en Tunisie…

        Drôle de mondialisation qui semble fonctionner à sens unique…

        On me dira que je n’ai pas compris : libre circulation des hommes, des biens, et des capitaux n’a jamais signifié libre droit de s’établir où bon nous semble. Surtout si on est sans ressources ?

        Ah, ok. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les aires d’accueil goudronnées pour camping-cars ont tendance à se multiplier : un peu de verdure n’aurait pourtant pas fait de mal, non ? Est-ce à dire que les camping-cars seraient tout juste tolérés ?

        Au fait, libre circulation des biens… Les chemises fabriquées en Chine ont l’habitude de se promener tout autour de la planète, où est-ce qu’elles partageraient un curieux instinct grégaire pour nos penderies ?

        Et la libre circulation des capitaux… Enfin quoi, une fois que vous avez construit votre hôtel club ou votre usine, vous pouvez comprendre aisément que vous auriez bien du mal à rapatrier rapidement vos capitaux en cas de souci.

        D’ailleurs, nul besoin de partir à l’autre bout de la planète pour s’en rendre compte. Ceux qui ont acheté des produits d’épargne « performants » mais bourrés de subprimes se retrouvent aujourd’hui avec des fonds « gelés » jusqu’à nouvel ordre.

        Alors quoi ?

        Alors libre circulation des biens et des capitaux, mais pas des hommes = mise en concurrence sauvage mais très organisée des employés occidentaux avec leurs alter ego des pays dits en voie de développement.

        Vous noterez ceci dit que tout ce savant mécanisme repose sur la fiction de ressources naturelles inépuisables et donc bon marché. En 2008, ce n’était pas de la pure « spéculation » quand les prix du pétrole ont commencé à flamber : les puits de pétrole saoudiens commencent à s’assécher, et les nouveaux forages, outre leurs coûts toujours plus élevés, consomment 1 baril pour 3 barils extraits du sous-sol. Auparavant, on consommait 1 baril pour 10 barils extraits du sous-sol.

        Ca signifie que très bientôt, nous allons consommer quotidiennement 29 millions de barils pour nous assurer un approvisionnement de 58 millions de barils sur une production totale de 29 + 58 = 87 millions de barils. Il y a quelques années, nous consommions quotidiennement 20 millions de barils pour nous assurer un approvisionnement de 58+10=67 millions de barils sur une production totale de 87 millions de barils.

        Une fois disparue – non sans douleurs ! – l’illusion du pétrole et des matières premières bon marché, les distances et le souci de faire de nouveau du durable relativiseront énormément les coûts de main d’oeuvre : mieux vaudra des produits de bonne qualité fabriqués par des ouvriers bien payés que des produits de médiocre qualité fabriqués à l’autre bout du monde par des ouvriers sous payés.

        Ce devrait pourtant être du simple bon sens, mais quand un Tshirt chinois vous est vendu moins cher que son poids en coton, comment voulez-vous justifier des prix correspondant à la qualité du Made in France auprès de gens dont l’usine a été délocalisée en Chine ?

        Vous noterez que les quatre premières phrases se suffisaient à elles-mêmes 😉

      10. Avatar de edith
        edith

        D.Cayla

        Ce que je ne comprends pas dans ce mot « mondialisation » c’est en quoi ce processus est irréversible et ce qu’il adviendrait d’un pays qui se replierait sur lui-même.
        Non pas que je souhaite ce repliement, mais de n’avoir qu’une explication de l’inébranlable mondialisation, ne me permet pas d’y réfléchir par moi même ….

      11. Avatar de Claude L
        Claude L

        @ Edith
        C’est la bonne question.
        Même si la réversibilité s’avère compliquée (je ne reviens pas sur l’image du tube dentifrice) et douloureuse en terme de prix à payer, elle se produira.
        Si le scénario complet ne nous est pas proposé, à ma connaissance, on peut facilement en trouver les composantes ici et là.
        Qu’adviendra-t-il du pays qui se décidera le premier ? Il prendra juste le risque d’être suivi par pas mal d’autres.
        Je pense que ce ne sera pas vécu comme un repli sur soi, mais comme un rééquilibrage salutaire et un progrès démocratique au sens d’une maîtrise politique retrouvée.

      12. Avatar de edith
        edith

        @Claude L

        Je pensais à la phrase de Maurice Allais :

        Si le protectionnisme entre pays à salaires comparables « »n’est pas souhaitable en général », celui entre « pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié mais absolument nécessaire »,

        Voilà pourquoi je pose cette question, que peut il exactement arriver dans ce cas de figure ?

        D’ailleurs lorsque Merkell parle des pays « de l’Europe du Sud’, n’introduit elle pas cette réflexion ?

      13. Avatar de Claude L
        Claude L

        @ Edith
        En fait, apparemment, je suis comme vous. J’essaie de comprendre pour me faire une représentation juste des choses. Paul ne répondra pas à votre question, car, si j’ai bien compris sa stratégie, il veut rester concentré sur son idée principale qui est l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix. Et s’il n’est pas avare d’explications sur les mécanismes en jeux dans l’économie, pour le reste, il laisse ouvert le champ des solutions.
        Peut-on trouver des réponses toutes faites dans un contexte politique et économique aussi instables qu’en ce moment ?
        Alors, à chacun son parcours initiatique…

      14. Avatar de M
        M

        edith

        Mondialisation

        un article posté sur Mediapart :
        http://blogs.mediapart.fr/blog/john-palacin/070611/ce-que-demondialiser-veut-dire

        en réponse à un article précédent de qq personnes d’Attac :
        http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/060611/la-demondialisation-un-concept-superficiel-et-s

        la video / F.Lordon placée plus haut est intéressante …
        une de ses phrases / mondialisation actuelle
        « Il ne faut pas demander au canard d’être amoureux du tourne-broche » (sic) est un assez bon résumé de ce que ressentent la plupart des personnes …

      15. Avatar de D.Cayla
        D.Cayla

        @ Edith

        Je pensais à la phrase de Maurice Allais :

        Si le protectionnisme entre pays à salaires comparables « »n’est pas souhaitable en général », celui entre « pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié mais absolument nécessaire »,

        Voilà pourquoi je pose cette question, que peut il exactement arriver dans ce cas de figure ?

        Ce n’est déjà plus la même chose que s’interroger sur le devenir d’un pays qui se replierait sur lui-même… Là, on parle quand même d’un espace s’étendant à l’Europe entière…

      16. Avatar de edith
        edith

        @M
        merci, ça confirme que la mondialisation n’est pas irréversible, qu’elle est néfaste aux populations, que seuls les néo-libéraux la défendront bec et ongle.

        On peut en conclure que puisque le ps, l’ump et leurs partis satéllites n’ont pas l’ombre d’une volonté d’en protéger notre pays, ce sont tous des néo-libéraux, et que voter ne signifie plus rien.

      17. Avatar de edith
        edith

        @D.Cayla

        Là, on parle quand même d’un espace s’étendant à l’Europe entière…

        Aussitôt qu’un pays déciderait le premier d’appliquer une politique économique protectrice, aussitôt d’autres pays s’y ralieraient et essaieraient de former un bloc économique.

        En fait lorsque j’évoque le repliement d’un pays devant la mondialisation dévorante, je ne le pense qu’en terme de déclencheur.

        Il n’y a jamais eu dans l’histoire du monde, un pays qui vivait en autarcie et tant mieux.

        Quant à attendre que l’ensemble des dirigeants Européens décide d’une politique économique règlementée par le haut pour les populations …. hahaha …. 😀

        Il ne reste donc qu’à tirer la première salve et qui nous aime nous suive.

      18. Avatar de Claude L
        Claude L

        Chère Edith,
        révisez votre conclusion.
        Si ceci peut vous y aider…
        http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=22&id_video=136

      19. Avatar de chris06
        chris06

        @edith,

        On peut en conclure que puisque le ps, l’ump et leurs partis satéllites n’ont pas l’ombre d’une volonté d’en protéger notre pays, ce sont tous des néo-libéraux, et que voter ne signifie plus rien.

        Quel PS? Le PS version Montebourg/Royal semble beaucoup plus disposé au protectionnisme Européen que les autres versions du PS.

  3. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    C’est sympa, les clowns,pourtant…
    Certains pays en ont même placé à leur tête…

  4. Avatar de Daniel ARNOULD
    Daniel ARNOULD

    Bonjour,
    Pourquoi des clowns: parce qu’il veulent copier ce qui se passe à la TV. Les débats y sont toujours interrompus par le clown de service dès lors qu’ils deviennent intéressant. C’est lamentable et c’est en grande partie pour cette raison que je préfère pour ma part me tourner vers des sites comme le vôtre (site que je suis régulièrement depuis le début ou presque). J’en profite d’ailleurs pour vous remercier.

    1. Avatar de Paul Jorion

      C’est vrai : les clowns n’ont pas toujours un gros nez rouge qui les signale comme clowns.

      1. Avatar de bernard laget
        bernard laget

        ne pas confondre clown et fou du roi .

      2. Avatar de Pierre
        Pierre

        Oui Bernard, le fou du roi joue toujours, sur, avec et pour « sa » couleur, celle de son roi et celle de sa « diagonale »…… Il ne triche pas, et meurt éventuellement pour lui dans la joie d’une dernière saillie.
        C’est un clown de combat.

        Le clown « de spectacle » évolue lui dans les « communautés obliques » des « univers parallèles » de « l’inconscient collectif » « populaire » « de Gauche » « Coluchienne » « humaniste » « droits de l’hommiste » « tribalo-tam-tam-du-coeur » « saltimbanque de transe nomades » « anti-pouvoir » « bête de cirque » et autres nom d’oiseaux donnés à la « classe dangereuse » comme j’ai pu le lire dans quelques unes des interventions des pions éclairés de notre échiquier.
        Le clown est triste est se peint donc un sourire figé pour tenter de faire rire l’enfant .
        Mais il assiste aussi les Roberto Benini de service qui nous chantonnent que « La vie est belle » au milieu des charniers….
        Les marionnettes des « Guignols » ne font-elles pas plus l’opinion que leurs pères respectifs……..?
        Ces « super-menteurs » là sont maitre tricheurs.
        La preuve : Ils sont encore vivants en riant dangereusement de ‘tout » et avec « tout le monde ».

        Ils savent que la foule est femme et le peuple enfantin et cruel.
        Ce ne sont plus « les clowns du spectacle », mais les « clones du système »……..
        « Le « rire propre » de l’homme » bientôt en salle !
        « Atelier rire » dans votre entreprise, inscrivez vous chez Gogole !
        Collectivisons le rire, nationalisons les zygomatiques, moralisons l’humour, et apprenons à mourir…… de rire, à défaut d’ennui ! Vive l’internationale du rire jaune global débridé ! 🙂

        Mais je crois que Kerkoz a raison :
        Même l’humour est fractal, il est une des marques de fabrique de la « cellule souche » du groupe humain. Le renversement des réacteurs abdominaux crée un souffle commun. Il définit ce qui est risible, et ce qui ne l’est pas, ce qui grattouille ou ce qui chatouille le groupe.
        L’humour a des sens interdits, giratoires et uniques…..
        Et ses radars « pédagogiques ».

      3. Avatar de aurel
        aurel

        ne pas confondre clown et humoriste…

        le clown, en général est triste et chiant…

        le clown, comme le comique, est un pitre, un bouffon, donc pathétique, donc risible, en ce sens que c’est de lui qu’on rit. c’est le rejeton direct des anciens amuseurs publics ou royaux, souvent des expulsés du système -bossus, idiots, difformes- qui théâtralisaient les brimades dont ils étaient victimes au quotidien et mettaient en rôle leur faire valoir de bouc émissaire. plus la difformité est grande, plus l’impact du clown est fort.

        c’est du rire négatif… de la moquerie. il doit y avoir du pathos dans celui qui rit du clown. on se moque de sa différence, on rejette sur lui les maux de la société car il représente ce qu’on hait.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Clown

        rien à voir avec l’humoriste qui porte un regard critique sur le monde et qui rend marquant son message par un jeu visuel, sonore ou littéraire qui pousse le spectateur à réagir par le rire. l’humoriste est, en général, très apprécié par les gens et pour qu’il soit drôle, il doit être parfaitement inséré, très intelligent et globalement plus fin que la majorité des gens qui l’entourent, c’est de son intelligence qu’on rit, car il nous montre, par la finesse et la justesse de ses remarques, ce qui nous manque ou ce que nous ne savons pas exprimer. il est l’exact opposé du clown, il est l’affect.

      4. Avatar de saint ethique
        saint ethique

        Si les idées actuelles de développer des conférences mimées, rimées, gesticulées, clownesques et autres espèces, destinées à inventer de nouvelles formes et de nouveaux espaces de débats sont périlleuses et toujours discutables, c’est en effet ici une tradition que je pense être positive, Lasalle ayant la particularité d’être un village où il fait encore bon vivre et où en toute liberté les artistes prolifèrent (beaucoup ne sont plus intermittents depuis longtemps, ne l’ont jamais été ne le seront jamais) . Notre tort est sans doute de trop respecter l’organisation du festival et les nombreux bénévoles qui l’ont amené à cette dixième édition, d’accepter ce type de participations plutôt que d’ interrompre les diverses interventions de façon sauvage. En ce qui me concerne, pour libérer le temps, il faudrait déja empêcher la mainmise de certains « penseurs » sur les débats (rapppellons que vous étiez invité à une table ronde et non à une conférence de paul joriond pour évangéliser les indigènes) contre la parole de tout un chacun . Enfin bon, c’est la première fois qu’un grand ponte y trouve à redire, même Mermet ne s’était pas frotté aux clowns (même si on sentait bien qu’on ne peut interrompre décemment ce monsieur).En tout cas, par rapport à l’accueil que vous a réservé, le village, le festival, la radio et autres, votre réaction est disproportionnée mais votre texte néanmoins intéressant. Le problème est que les commentaires de vos « fans » volent très bas!!! Il y a celui-ci qui trouve louable d’organiser des festivals en région ( il était au placard depuis 1960 celui-là??), la plus grande majorité qui méconnait la tradition circassienne et carnavalesque de ce pays ( Wikipédia confond le bouffon et le clown au passage, Coluche, quelle référence), ceux qui pensent que le but de la rencontre (enfin pour vous de la confrontation) est de faire de l’audimat, sans parler des insultes méprisantes de tous ces très petits intellectuels (Kerjean qui amalgame poésie et gardes rouges, au vu de leurs écrits…) Enfin bon moi, ça me touche car je connais les personnes incriminées… Vous en êtes à discuter un revenu minimum garanti, ici on en est à comment s’en passer, comment arrêter de consommer, de passer moins de temps sur internet et ses blogs infamants, bref tout un tas de moins qui nous feront plein de plus. Ne vous inquietez pas, nous aurons largement le temps de commenter cela dans les diverses radios locales, mais vous n’y gagnerez pas je pense de nouveaux internautes, moi même, je ne perdrai pas plus de temps ici, votre pensée ne me parait pas neuve de toutes façons ( et un blog qui te demande de l’argent en première page, c’est de l’humour, de l’amour ou de l’obscénité???). Bref au lieu de vous ruer sur votre petit moyen d’expression, vous auriez mieux fait d’entamer sur la question un travail de réflexion à tête reposée(dont vous vous targuez tant). Bon je ne vais pas m’exaspérer plus sur votre terrain, je ne suis qu’un gars des cévennes parmi tant d’autres mais sachez que ce débat existe aussi dans l’organisation! alors après l’organisateur « génie du mal »… et toutes les autres bétises contenues dans 80% de ces commentaires (sans parler des cévenols masqués qui ne veulent pas remuer le couteau dans la plaie). La question n’est pas de savoir si vous avez raison sur le fond mais votre attitude suite à un problème de communication (vous avez cru qu’on vous demandait votre avis là où on vous expliquait comment cela aller se passer). Salut!

      5. Avatar de Pierre
        Pierre

        @saint ethique
        Vous portez votre pseudo avec élégance. Merci.
        Vous êtes le premier « témoin local » à intervenir nommément en tant que tel ……… Dommage.
        – x – = + , je me souviendrai. 🙂

      6. Avatar de Paul Jorion

        @ saint ethique

        Et si vous disiez plutôt que vous n’y aviez jamais pensé aux questions que je soulève dans mon billet et à celles que d’autres commentateurs soulèvent ? Et si cela va simplement de soi pour vous qu’un invité qui ne fait pas de films est nécessairement un « ponte » et qu’il est indifférent de l’interrompre ou de le laisser parler ? Et que pensez-vous par ailleurs de ma suggestion de venir l’année prochaine commenter de manière humoristique certains documentaires pendant leur projection ?

      7. Avatar de Claude L
        Claude L

        @ saint ethique

        « Si les idées actuelles de développer des conférences mimées, rimées, gesticulées, clownesques et autres espèces, destinées à inventer de nouvelles formes et de nouveaux espaces de débats sont périlleuses et toujours discutables, c’est en effet ici une tradition que je pense être positive… »,

        Le problème, c’est qu’il ne s’agit plus de débat. Vous invitez des gens qui ont une expérience et un savoir, et un désir d’en faire profiter leurs semblables, de façon intelligente et argumentée. Un débat, ce sont des arguments développés, et confrontés. Entraver leur discours, c’est le réduire à une opinion, une opinion parmi d’autres, où tout se vaut. Premier détournement pervers. Les mêler à des clowns, c’est les transformer eux-mêmes en clowns, mais en clowns tristes, puisque ce sont les autres (les vrais) qui font rire. La parole sérieuse est alors tournée en dérision et décrédibilisée. Deuxième détournement pervers.
        C’est une tendance générale qu’on retrouve, en moins grotesque, dans le format de beaucoup d’émissions télé où des invités d’horizons très divers ont quelques minutes pour s’exprimer sur un sujet commun.
        Or, dans ces conditions, la pensée dominante s’en tire très bien. La pensée subversive, qui elle a besoin d’être argumentée, ne s’en tire pas et est exposée à la décrédibilisation et au mépris : « ce qu’il dit, c’est n’importe quoi… »
        Ainsi donc, au prétexte fallacieux d’ouverture et d’expérimentations, vous enfermez vos concitoyens dans la pensée unique en les infantilisant : réfléchir ne sert à rien, contentez vous de rigoler.
        Ne méprisez pas autant vos semblables. Organisez des vrais débats, des vrais spectacles, à l’intérieur d’un même festival, pourquoi pas. Tout mélanger, ce n’est pas moderne, c’est stupide.

      8. Avatar de Pierre
        Pierre

        « La poésie illustre le mot comme le violon l’archer qui le touche. »
        L’image illustre le verbe, comme la gestuelle et la musique qui le sert…..
        La dérision n’atteint que le dérisoire.
        Le talent, c’est savoir en trouver aux autres.
        Quand il y en a………. L’improvisation est un art difficile.
        Je n’ai toujours rien pour juger sur pièce.

      9. Avatar de Claude L
        Claude L

        Dans l’originalité, il faut se détourner du pire et se tourner vers le meilleur :
        C’est la « Comédie sur la crise financière, en quatre actes et en alexandrins » de Lordon,
        Et c’est, j’espère, le projet de bande dessinée évoqué sur ce blog.

      10. Avatar de saint ethique
        saint ethique

        « Et si vous disiez plutôt que vous n’y aviez jamais pensé aux questions que je soulève dans mon billet et à celles que d’autres commentateurs soulèvent ?  »
        la réponse est dans le billet, c’est même un très vieux débat et jusqu’ à au moins l’année prochaine les « pour » sont encore majoritaires (ce qui n’enlève rien à l’importance de la minorité…).
        « Et si cela va simplement de soi pour vous qu’un invité qui ne fait pas de films est nécessairement un « ponte » » : l »expression vient en réponse à l’importance que vous vous octroiyez dans voter propre blog-monde, notamment lorsqu’il convient de rythmer les interventions de vos fans qui abondent dans VOTRE sens. Pour le reste, il y a tout autant de cinéastes pontifiants que d’économistes, de philosophes, de journalistes ou d’anonymes du même tonneau. Je serai tenté d’accorder beaucoup plus d’importance à vos livres qu’à vos « humeurs ».

        « et qu’il est indifférent de l’interrompre ou de le laisser parler ? » je dirai plutôt qu »au vu des artistes, il fut « opportun », vous voyez des entraves là où les autres voulaient vous offrir (et au public)une respiration, créer une interaction, tout sauf l’indifférence: la symbiose n’a pas eu lieu, point.

        « Et que pensez-vous par ailleurs de ma suggestion de venir l’année prochaine commenter de manière humoristique certains documentaires pendant leur projection ? » Personnellement, je ne lancerai pas la première tomate, une projection est un espace public donc il s’y rencontre des êtres vivants. je ne préjugerai pas de vos talents artistiques avant d’y avoir goûté et de la qualité de votre future intervention, j’attends de voir… (par contre, des amis ont eu des mots moins chaleureux quant à votre blog). Je précise que les clowns étaient là pour intervenir, subvertir, décaler, réveiller et que c’est leur mode d’expression, leur langage, que vous pourriez plutôt essayer de décrypter au lieu de faire semblant d’être copain avant d’aller les assassiner sur votre « site »

        vous parlez d’irresponsabilité de l’organisateur (tant qu’à faire nommez les personnes, ça fera moins dénonciation type « corbeau »): vous même vous jetez le discrédit sur un festival (dont je ne fais pourtant pas partie et avec lequel je suis en « désaccord » sur bien des points) dans sa globalité sans vous risquer à commenter sa programmation, sans parler de l’accueil des habitants du village et de l’ambiance, de même vous faites du tort aux auteurs présents et à l’ensemble du travail d’un collectif de gens, sans parler de vos rédacteurs qui stigmatisent une population (passons sur les commentaires minables sur les différentes manières de manifester…).

        Il fallait détourner le débat sur place et prendre le public à partie … arrêtez les comparaisons avec le langage télévisuel (vous etes face à des personnes qui regardent peu la télé et dpour la majorité, pas le type d’émission dont vous parlez, ça ne nous a pas empêché de nous poser les questions, comme à tout citoyen lambda, on vous a pas attendu pour ça merci.

        Bref tout ça est très décevant et ne mérite pas qu’on y passe plus de temps. Je doute finalement qu’internet offre plus de démocratie.

      11. Avatar de Présumey Vincent
        Présumey Vincent

        Cela commence à être du réchauffé cette histoire, mais elle est bien aussi emblématique d’une certaine bétise que d’autres affaires new-yorkaises et plus notoires. Je refais donc un petit tout par ici et tombe sur les jérémiades de M. Saint Ethique, hélas exactement conforme à la caricature que l’on n’aurait pas osé dresser, c’est déjà là une chose remarquable qui arrive trop souvent mais qui m’étonne toujours. Juste une chose, une toute petite chose, motive ce mail car elle est indispensable à dire : saint Ethique, t’es pas le seul gars des Cévennes par là, et ils sont pas tous de ton acabit ! Non mais.

      12. Avatar de D.Cayla
        D.Cayla

        @ Claude L

        Le problème, c’est qu’il ne s’agit plus de débat. Vous invitez des gens qui ont une expérience et un savoir, et un désir d’en faire profiter leurs semblables, de façon intelligente et argumentée. Un débat, ce sont des arguments développés, et confrontés. Entraver leur discours, c’est le réduire à une opinion, une opinion parmi d’autres, où tout se vaut. Premier détournement pervers. Les mêler à des clowns, c’est les transformer eux-mêmes en clowns, mais en clowns tristes, puisque ce sont les autres (les vrais) qui font rire. La parole sérieuse est alors tournée en dérision et décrédibilisée. Deuxième détournement pervers.

        Or, dans ces conditions, la pensée dominante s’en tire très bien. La pensée subversive, qui elle a besoin d’être argumentée, ne s’en tire pas et est exposée à la décrédibilisation et au mépris : « ce qu’il dit, c’est n’importe quoi… » Ainsi donc, au prétexte fallacieux d’ouverture et d’expérimentations, vous enfermez vos concitoyens dans la pensée unique en les infantilisant : réfléchir ne sert à rien, contentez vous de rigoler.

        Entièrement d’accord avec vous. Toutes les opinions se valent… Ou presque…

        Et on remarquera que jamais des clowns ne seraient autorisés à interrompre Jean-Claude Trichet, et pour reprendre l’image du Titanic et du gilet de sauvetage, on ne verra jamais un clown asséner (mal)adroitement de grands coups de rames à un comparse qui ferait mine de se débattre dans l’eau…

        Néanmoins, je vous avouerais qu’il y a quelque chose qui m’amuse au plus haut point ces derniers temps. A force d’avoir cultivé l’individualisme le plus éhonté, la pensée dominante (ou ses représentants) est de plus en plus gênée aux entournures quand elle vient nous expliquer qu’il faut aider les Grecs, sous le regard furieux de monsieur et madame tout le monde qui ne comprennent absolument pas ce qui leur toque de vouloir aider ces paniers percés qui fainéassent sous le soleil de Méditerranée… (Et se permettent de faire peur aux touristes en manifestant).

        En fait, la meilleure manière de se montrer réellement subversif, ce ne serait pas tant de vouloir démontrer à toutes fins les incohérences du système, mais d’appuyer dessus de toutes ses forces. En gros, faire craquer le système, et ensuite seulement, se préoccuper de construire quelque chose de neuf. Notez bien, les agences de notation anglo saxonnes s’en chargent très bien toutes seules, et elles ont l’oreille attentive des médias…

        Compliqué hein ?

      13. Avatar de aurel
        aurel

        @st ethique

        plutôt que de râler bêtement comme vous le faites, et qui dans le domaine du blog, est contreproductif, peut être pourriez vous nous donner des liens vers des enregistrements vidéos de cette conférence, afin que l’on juge par nous-même ?

        le web est le monde de la mémoire et du visuel. on ne peut se contenter de témoignages sans preuves et c’est un univers à charge. nous ne sommes pas dans un tribunal et le blog, de par son aspect semi-privé est une vision unilatérale du monde. l’auteur du blog livre ses impressions, avec une objectivité relative et s’attend à être commenté puisque le blog est accessible au public. il reste néanmoins un espace privatif.

        la seule façon de contre argumenter sur un blog est de fournir des preuves « objectives », crédibles et qui permettent au public de juger si l’auteur du texte original a été honnête ou non.

        en l’occurrence, une vidéo du débat est la meilleure des façon de permettre à tout un chacun de se faire une opinion sur l’utilité du clown sur le plateau ou non. sinon vous laissez l’imaginaire travailler et le blogueur -surtout s’il est notoire et apprécié- sera toujours vainqueur car vous interagissez dans SON espace, un espace acquis à sa cause ou presque. d’autant plus qu’à force de suivre sa vie, il s’est créé un affect fort avec ses followers et l’intervenant contradictoire, surtout s’il est vindicatif et professoral, passera pour un troll.

        internet est une démocratie, une agora.
        le blog, c’est la tribune d’un des orateurs/discoureurs qui parcourent cette agora.

      14. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Saint Pat éthique

        J’aurais jamais cru que l’on pût tisser une trame aussi lâche avec des fibres synthétiques. Je pensais ce genre d’usage réservé aux fibres naturelles bien grossières, type chanvre, jute ou raphia.
        Et puis franchement, Pat, pour un cévenol pur jus, du pays de l’admirable tradition éteinte de l’élevage du bombyx, faire la promotion du synthétique…
        Et pour un descendant des glorieux camisards, se présenter sous le pseudo d’un Saint, ou simplement en invoquer un, fût-il de circonstance, est-ce bien… euh… catholique ?!!?

        @Cayla

        « Appuyer dessus très fort », y’en a qui savent faire et qui font très bien, les Yes Men par ex :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Yes_Men

        Le 14 juin 2007,
        les Yes Men se font passer pour des représentants de Exxon Mobil et du National Petroleum Council (NPC) lors de la plus grande conférence sur le pétrole du Canada (GO-EXPO). Devant plus de 300 représentants pétroliers, le NPC doit faire part de ses conclusions quant à une étude proposée par le secrétaire américain à l’énergie, Samuel W. Bodman. Le NPC est dirigé par l’ancien président de Exxon Mobil, Lee Raymond, qui est également à la tête de l’étude.

        Lors de la présentation, le représentant de NPC annonce que les politiques actuelles américaines et canadiennes (notamment l’exploitation massive des sables bitumeux d’Alberta et le développement du charbon liquide) augmentent les risques de catastrophes planétaires. Mais il rassure l’audience, en expliquant que dans le pire des cas, l’industrie pétrolière pourrait continuer son activité (keep fuel flowing) en transformant les milliards de personnes qui meurent en pétrole.

        Ce projet, appelé Vivoleum fonctionnerait en totale synergie avec l’extension continue de production de pétrole fossile. Ils proposent alors à leur audience d’allumer des bougies fabriquées à partir d’un ancien employé d’Exxon Mobil.

        Le public écoute avec attention, allume les bougies et ce n’est que lorsqu’apparaît une vidéo de cet employé, expliquant qu’il voulait être transformé en bougies après sa mort, qu’un responsable de l’événement intervient et les somme de quitter la scène.

        Patrick Balkany :

        Les Yes Men ont également piégé Patrick Balkany en novembre 2005. Croyant être interviewé en direct par une chaîne de télévision américaine, le député UMP des Hauts-de-Seine affirme alors qu’il n’y a pas de misère en France et que les pauvres vivent très bien. Cet entretien n’a toutefois jamais été diffusé dans son intégralité à la télévision, même s’il a fait le tour du Web.

        Halliburton :

        Employant leur tactique habituelle, les Yes Men ont monté un faux site Web9 ressemblant à celui d’Halliburton, et ont reçu par cet intermédiaire, de la part de personnes confondant ce faux site avec l’officiel, une invitation à une conférence de professionnels de l’assurance se déroulant le 9 mai 2006. Les Yes Men s’y sont rendus en se faisant passer pour des porte-paroles d’Halliburton et ont commencé par mettre en garde leur auditoire contre le réchauffement de la planète avant de présenter une prétendue invention d’Halliburton, la SurvivaBall (boule de survie), un dispositif gonflable enveloppant destiné à protéger ceux qui l’utilisent des conséquences du réchauffement de la planète.
        Sur les plans de coupe, la SurvivaBall est présentée comme un appareil portatif de survie et de confort intégrant de nombreux dispositifs de haute technologie (« son coût prohibitif ne la rendra accessible qu’aux plus riches »). En réalité, la SurvivaBall est tout simplement un costume gonflable faisant ressembler son porteur à une boule dont ne dépassent que les pieds, les mains et la tête. L’ensemble est taillé pour donner l’apparence d’un gros parasite (un poux) à son porteur. Ce genre de costume, utilisé d’ordinaire pour des jeux télévisés, est ensuite essayé de manière sérieuse par des financiers en pleine rue. En plus de donner une apparence totalement grotesque, ils sont parvenus à convaincre du caractère protecteur du costume (contre les rayonnements ionisants, etc.). L’auditoire n’a pas tiqué devant l’aspect ridicule de l’objet et l’aberration scientifique des propos.

        Le Pacte écologique :

        En mars 2007, les Yes Men se sont fait passer pour des journalistes politiques ultra-réactionnaires d’une télévision de Washington et ont interviewé plusieurs personnalités politiques françaises. Chaque fois, le présentateur, qui simule un duplex transatlantique (mais se trouve en fait dans une pièce voisine), présente au politicien un reportage factice dans lequel de grands industriels américains menacent de cesser d’investir en France si le pacte écologique de Nicolas Hulot venait à être mis en œuvre. Outre une menace sur 500 000 emplois, les journalistes américains proposent un plan industriel de transport de glace par avion vers le Groënland, faisant au passage miroiter le fait qu’Airbus pourrait être impliqué dans ce projet de pont aérien.
        Trois hommes politiques français ont accepté de participer à l’interview : le député UMP de Paris Claude Goasguen, porte-parole de Nicolas Sarkozy, le député socialiste de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, soutien à Ségolène Royal, et enfin Jean-Marie Cavada, de l’UDF, qui soutenait à l’époque François Bayrou.
        Jean-Marie Cavada, sans éventer le canular, soulève l’absurdité du projet de pont aérien de transport de glace et explique plutôt fermement à ses interlocuteurs américains les devoirs des États-Unis en matière d’écologie. Claude Bartolone de son côté pense que la France doit tenir tête aux Américains en la matière mais n’est pas choqué par le projet de transport de glace. Claude Goasguen ne tique pas sur le plan américain de refroidissement du Groenland, notant au passage que l’industrie parvient à inventer des solutions rémunératrices pour réparer ses propres bévues, et sous l’insistance du pseudo-journaliste, concède seulement que Nicolas Hulot n’est pas tout mais seulement une partie du futur, et tente de rassurer les hommes d’affaires américains en expliquant que Nicolas Hulot est un journaliste et non un homme politique.

        Et ils sont juste deux, nos clowns Yes Men…

  5. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    ça , c’est la malédiction des gens « cool ». Ils sont si cool, qu’ils imposeraient la coolitude avec des gardes rouges. Même si les gardes rouges sont des clowns.
    Personnellement, depuis mon adolescence je n’ai jamais trouvé plus chiant, plus bigottement cool, plus sectaires que tous ces babas.
    Et n’allez surtout pas les contrarier….

  6. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    Pauvre Paul, tu te tapes des km de bitumes, des étagères de livres, des nuits d’insomnies pour décrypter le monde et offrir à tes compagnons humains quelques outils et pistes de réflexion…et tu te retrouves dans les Cévennes avec des clowns ! Franchement j’aurais tout lu sur ce blog ! Enfin tu peux toujours l’ajouter à ta liste de « mise au point  » pré-débat : « excusez-moi mais ma participation est conditionnelle : pas de clowns s’il vous plaît ! ».
    Est-ce que j’ai vraiment écrit cette phrase ? Bon courage Paul, ce genre de stupidité contre-productive ne doit pas te faire perdre de vue le chemin déjà accompli :°). Quant aux organisateurs, leur enfer était sûrement pavé de bonnes intentions…( je crois que ce sont eux qui sont vraiment à plaindre).
    Bon dimanche à toi et à tous.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Un conseil à Paul. Ne jamais aller dans un débat sans son nez de clown.
      Lorsque le journaliste ou l’organisateur interrompt pour faire de l’animation, bref le clown, mettre son nez et s’exclamer:
       » feu rouge, pas d’interruption! ici, le clown, c’est moi! ».

    2. Avatar de jacques a
      jacques a

      ghostdog,
      « Les questions importantes doivent être traitées légèrement. Celles sans importance doivent être traitées sérieusement. »

      1. Avatar de ghostdog
        ghostdog

        cher Jacques,

        je constate que vous avez lu l’hagakuré, cependant ici le problème n’est pas le traitement des questions, mais de l’invité…

  7. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    Le plus incongru dans cette idée, c’est que de toute éternité, les clowns, c’est fait pour les enfants. Et encore, les tout petits enfants. Les moins de six ans.
    Perso, même gosse je trouvais ça grotesque et consternant. Avant, j’aimais peut-être mais j’étais trop petit pour me rappeler.
    Peut-être qu’ils avaient beaucoup de mal à justifier la présence de copains clowns au milieu d’adulte qui trouvent ça complètement con ou grotesque. Alors, ils ont trouvé le principe haaachement sympa de les faire intervenir dans une discussion sérieuse.
    Que Paul Jorion se réjouisse. Son martyr a quand même permis la diffusion de quelques fiches de paye de plus pour valider des statuts d’intermittent du spectacle et garantir des ASSEDIC à ces indispensables artistes de rue. Probablement seule raison de leur présence.
    Les artistes « cool » fustigent la corruption et le népotisme mais ne crachent pas sur le copinage.

    1. Avatar de roma

      Pour rappel le clown s’appuie sur la triade énergie + concentration + clarté.
      un pas drôle, Georges Bataille, qui disait « Je voudrais parler à Dieu avec un faux nez ». Kerjean avec votre histoire d’ASSEDIC ne l’êtes-vous pas un peu, un triste clown, j’espère, même à le faire piteusement car ne le sachant pas, reconnaissez-vous? pourtant un clown n’est pas forcément triste, et dommage (pour le débat et tant pis pour lui) que l’indécrottable organisateur le fut à son dépend (obnubilé d’édifier son programme en Happening, en son nom, farce d’égo inégalé).

      1. Avatar de Kerjean
        Kerjean

        Ce que vous dites a l’air passionnant, mais pourriez vous le dire dans l’ordre. J’ai un peu de mal avec votre syntaxe…

      2. Avatar de Kerjean
        Kerjean

        Sinon, si vous ne connaissez pas la « course à la mort » derrière le nombre de cachetons suffisants pour ouvrir un an de droit ASSEDIC d’intermittent du spectacle, vous ne pouvez pas comprendre mon propos.

      3. Avatar de roma

        Kerjean excusez-moi je vous avais trop vite lu et ma réponse trop vite lâchée, hachée, tombe en lambeaux.

  8. Avatar de lars
    lars

    Bien sûr les clowns sont sympa, bien sûr il nous faut du spectacle, mais cette mésaventure illustre tout à fait ce que beaucoup de nos concitoyens ressentent, quand, lors de manifestations contre le nucléaire, ou les OGM, jongleurs , acrobates et tam-tam transforment un geste grave et fort de protestation, en un Barnum super-cool et rigolo. Chacun se fait plaisir, et le grand journal télévisé montre à loisir nos joyeux rêveurs, pendant que le très sérieux état-major lauvergeonesque assène ses contre-vérités. Je vais paraître un peu rabat-joie, mais il me semble qu’il y a un temps pour tout. Le temps de la protestation n’est pas celui de l’amusement, sinon le message se brouille.

    1. Avatar de D.Cayla
      D.Cayla

      @ Lars

      Il y a manière et manière d’exprimer le sérieux d’une cause.

      Si vous manifestez contre le nucléaire ou les OGM en étant tous habillés de manière sinistre, d’autres clowns télévisuels (les présentateurs des journaux télé) auront tôt fait d’ironiser sur une bande de sinistres qui souhaitent le retour à la bougie.

      Du reste, le combat n’est ni contre le nucléaire ni contre les OGM, sinon vous auriez tôt fait de vous disperser à lutter pour toutes les bonnes causes, et il y a en énormément, mais contre un système de pensée aux mains de lobbies innombrables qui partagent tous le même besoin, s’accaparer une rente.

      C’est d’ailleurs ce qui explique sans doute que ces manifestations semblent immanquablement manquer de sérieux. Vous pensez clowneries, mais il y a tant et tant de causes à défendre prises isolément que les manifestants sont dispersés, et les autres sympathisants peu soucieux de se rendre à une manifestation où deux pelés et trois tondus tourneront en rond devant une rangée de garde-mobiles.

      C’est ce caractère sporadique et clairsemé qui rend ces manifestations aussi peu crédibles, et à défaut de mieux, au moins ces clowneries qui vous indignent permettent-elles de détendre l’atmosphère, et aussi sans doute de rassembler quelques personnes supplémentaires qui à tout prendre préféreront passer la journée dans une atmosphère de kermesse plutôt que dans une atmosphère tendue de confrontation avec les forces de l’ordre.

      1. Avatar de Etienne
        Etienne

        N’empêche que le pouvoir est au bout du fusil, pas de la trompinette! Ce qui rend la possibilité d’un changement radical ET pacifique de « système » un tantinet problématique, n’est-ce pas? Et nous en sommes là et tous nos mots ne servent qu’à masquer (cachez ce sein!) cette réalité.
        Ces clowneries ne servent, vous le dites vous-même, qu’à faire diversion.

  9. Avatar de Présumey Vincent
    Présumey Vincent

    C’est un symptome très significatif. Le capitalisme consiste dans la réduction du travail vivant au temps de travail abstrait. Dés lors le temps c’est de l’argent et le temps de la pensée et du débat est superflu s’il n’est pas rentable (et en général il ne saurait l’être). « Communication » aidant, on meuble tout instant par du bruit ou des évocations : écoutez par exemple France Info et demandez vous pourquoi ils éprouvent le besoin de fatiguer nos oreilles et nos neurones en mettant derrière l’énumération des derniers évènements un bruit rythmique de batterie, expirmant l’uniformité obligatoire du temps et l’aplatissement général de toute chose …
    Dans ce cadre, les communiquants, surtout ceux qui se veulent subversifs (et c’est généralement ce qu’ils s’imaginent) se doivent de vous « interpeller ». Vous interpeller ce n’est pas vous convier à penser et à échanger, c’est vous violer et vous contraindre à dériver sans liberté. La pédagogie moderne se doit de distraire et de décorer en parlant d’autre chose que ce qu’il s’agit de transmettre, bref le zapping est obligatoire – celui qui ne s’y soumet pas est un archaïque, qui manque d’humour.
    Et donc, la vieille tradition des clowns, qui a consisté dans l’usage du temps de la dérision, bien nécessaire, est détournée au service de l’ « interpellation » violeuse du quidam normal et plus encore de celui qui aurait le culot de proposer un discours argumenté appelant au dialogue : on est pas là pour ça, on est là pour « s’exprimer » et « rire » en « s’interpellant » (hi, hi, hi, hi). Comme ça, les vaches sont bien gardées et le temps sérieux, le temps de travail abstrait pour reproduire et élargir le capital, est préservé.
    La musique et l’art en général sont concerné par cette triste affaire … L’humour lui-même est bien entendu assassiné, puisque réduit à un rire de commande, qui se pose en interpellation subversive ce qui est encore pire …

    1. Avatar de ºC

      Très juste.

    2. Avatar de Paul Jorion

      Oui, c’est comme le rire mis en boîte des vieux sit-coms américains.

    3. Avatar de guillaume
      guillaume

      France inter…. j’ai mieux! 😉
      Les dents du 20 heures… 1 min 42 de musicologie…

      http://www.youtube.com/watch?v=tgocwOUXuqY

    4. Avatar de timiota
      timiota

      Allez, juste pour faire le contradicteur de service :

      Je ferais l’analogie avec le duo Main/Cerveau, si bien affiné par Richard Sennett dans « Ce que sait la Main » : Est-ce qu’un exercice à la fois intellectuel et pratique n’a pas plus de portée que l’exercice intellectuel seul ? On répond volontiers « oui », et cela s’appelle même Travaux Pratiques dans nombre de cursus.

      Alors est-ce que le duo « Cerveau droit (raisonnant) / Cerveau gauche (émotionnant) » n’aurait pas droit au même traitement ? Cela suppose qu’il existe un(e) clown parfait, qui instille l’émotion telle que le message intellectuel est assimilé au mieux. Ce serait un art délicat. Il est hélas facile de pratiquer l’effet inverse (que le message soit oublié). Et pourtant cela me fait penser au problème récursif (Gödelien ? ) de Hofstadter dans le « Gödel Escher Bach » (G E B) : comment faire une mesure pour anticiper ce que le message (une fugue de Bach dans le G E B ) va faire résonner, et éviter que cette résonance ne détruise l’appareil de lecture lui-même ?

      Dit plus simplement, un élément type clown introduit dans une boucle récursive de la démarche intellectuelle ne la tue pas forcément. Il permet un ancrage émotif, un peu comme Winnicott dit que le bon développement du nourrisson est celui d’un couple fusionné nourisson-mère où la distinction est contre-productive à l’analyse, le nourisson n’ayant pas encore de « moi ».

      Les organisateurs (ou les foules auxquelles vous vous adressiez avec lenteur) avaient elles un « moi » ? L’organisateur ne souhaitait-il pas qu’elles ne fissent qu’un avec les clowns ?

      (fin mode contradiction).
      Et le pélardon là-dedans ?

    5. Avatar de donnot
      donnot

      Il me semble que tout est dit avec Krusty, le clown des Simpson!

    6. Avatar de anita
      anita

      Vous y étiez?

  10. Avatar de jean-luce morlie
    jean-luce morlie

    “He who pays the piper calls the tune”

    L’expression est ancienne; dans les sociétés démocratiques, serait-ce que l’affirmation du mélange des genres montre le pouvoir de l’organisateur du haut de son rempart …?

  11. Avatar de georges dubuis alias socrate
    georges dubuis alias socrate

    Quand, même le spectacle devient un drame et la tolérance intolérable.

    1. Avatar de Pierre
      Pierre

      « Avec le temps va, tout s’en va, comme un canard sans tête »
      Socrate s’entête lui, et nous sourit « simplement ».

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Ca, la tolérance et l’extrême-droite… ça va pas ensemble…

      1. Avatar de Pierre
        Pierre

        « L’extême droite pose les bonnes questions, mais y apporte de mauvaises réponses. » – Laurent Fabius –

        Amputations ou médecines douces ? Tisanes ou choucroute ? La Bise ou le Siroco Yvent ?

  12. Avatar de vigneron
    vigneron

    Euh.

    lorsque les lumières s’étinrent

    Si c’est pas de l’irruption clownesque ça… 🙂

    1. Avatar de fuku
      fuku

      Le bouffon est celui qui à côté du chef d’etat lui permet de garder la tête froide .

      Les émissions de TV sont forcément autozappantes, telle est notre culture.
      Mais ne vaut-il pas mieux une intervention « publicitaire » de clowns parfaitement identifiables, qu’un débat faussement arrangé entre membres d’une table ronde, où les répliques sont répétées pour être conforme aux éléments de langage, dans un contexte institutionel, ou que l’appel à un journaliste connu qui fait ainsi quelques ménages sous prétexte de rehausser le prestige du débat ?

  13. Avatar de Isabelle
    Isabelle

    L’intervention de clowns lors de cette table ronde ne fait que reprendre un schéma établi depuis longtemps pour les émissions de télévision qui visent une large audience : on invite des personnes pour parler de leur travail (acteurs, écrivains, et même politiques), et ils sont constamment interrompus par les remarques plus ou moins spirituelles d’un comique de service, quand ce n’est pas par l’animateur lui-même qui trouve que l’invité prend trop de temps à développer son idée.
    Et chacun est bien sûr obligé de trouver cela drôle, et de laisser le temps au public d’applaudir le comique avant de reprendre son argumentation.
    Ca m’agaçait déjà sur Canal plus à l’époque de Nulle Part Ailleurs, ça n’a fait qu’empirer depuis.
    J’ai souvenir de l’éclat d’une Christine Angot qui, lassée d’être interrompue (je crois que c’était par les blagues de Laurent Baffie), avait simplement quitté le plateau d’Ardisson. Je regrette qu’un nombre plus important d’invités n’aient pas ce courage.

    1. Avatar de André YenagnaL
      André YenagnaL

      Bonjour,

      le moment d’émission dont vous parlez est visible ici :

      http://www.ina.fr/ardisson/tout-le-monde-en-parle/video/I08087189/interview-christine-angot-suite-et-fin.fr.html

      Ca vaut le coup d’oeil. En effet, cette écrivaine a peut-être bien fait de quitter le plateau.
      Qu’est-ce qu’elle est tarte ! On a envie de se suicider en l’écoutant.

  14. Avatar de Claude L
    Claude L

    Au-delà du manque évident de respect pour la parole dite, il s’agit là de mécanismes pervers.
    Monsieur Jorion, j’admire votre posture.
    Quant à moi, pour ma plus grande satisfaction, je prends le temps de lire vos livres…

  15. Avatar de Lnox
    Lnox

    C’est évident que l’intervention de ces clowns, même discrète, était catastrophique pour la communication des sujets évoqués. De plus, un clown qui coupe la parole en plein débat, là, c’est limite un attentat avec arme de destruction massive. Je ne sais pas si cela était volontaire ou non, mais soit l’organisateur était dans une phase simplet, soit l’hypothétique partie adverse a bien jouer son coup. Faut être fairplay, ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.

  16. Avatar de auguste
    auguste

    Parfois , dans les casiers , on trouve des poissons-clowns…

  17. Avatar de daniel
    daniel

    Un Grenoble bis ? une représentation de trop?
    ou un délassement.

    J’imagine que certains observent avec attention
    votre aptitude à la souplesse.
    Courber l’échine avant de courber les idées…
    « Certains » , c’est big brother, naturellement.

    La vie en société impose des petits arrangements,
    – mettre de l’huile dans les rouages -. Participer ou pas…
    Continuer à chercher le grain de sable qui bloquera
    les rouages – « Big Brother mangera son chapeau ! », Lisztfr-
    demeure.
    Les rouages ne sont pas les mêmes, voilà tout.
    Souplesse dans les moyens, fermeté dans le but.

  18. Avatar de syl
    syl

    incompréhensible de la part des organisateurs ? une sorte d’aveu que le programme qu’ils ont concocté n’est pas intéressant, il faut l’agrémenter ?
    ou un signe de la prédominance du spot visuel dans la communication, un public qui ne sait plus écouter, habitué qu’il est aux shows TV et qu’en réveillant par des interventions hors de propos (ou permettant de dévier le cours de la démonstration) on empêche de construire une pensée personnelle ?

  19. Avatar de Vincent
    Vincent

    TAGADA TAGADA TSOIN TSOIN !!!!!! Ah la la la la ! NON NON NON NON mes amis ! C’est le Président de la République ! : O D

    Post offert par les clowns du dimanche.

  20. Avatar de Pierre
    Pierre

    Le « Roi » ayant choisi son Fou, il se condamne à en accepter les réflexions et les pirouettes en présence de la cour et de ses sujets.
    En cas de dérapage, il lui offre une moto, un crabe de Houat à chimio , ou pour le mieux le silence du cul de basse fosse du mépris et de l’oubli……

    La « société du spectacle », cette « divine comédie » ne se souvient plus du sourire ironique de Socrate. Les antagonismes ne peuvent être que désamorcés.
    Le monde est devenu maintenant malheureusement bien trop « sérieux » pour ne pas se prendre au sérieux……
    Il est interdit de prendre le paris d’en rire.
    Le prix de ce rire, c’est l’ostracisme ou la mort.

    La commedia dell’arte est née avec la première comédie en prose d’Angelo Beolco, dit le Ruzzante, où chaque personnage s’exprimait dans un dialecte différent. À partir de là, chaque localité voulut avoir son propre caractère. Les représentations eurent d’abord lieu sur des tréteaux. Le comique était principalement gestuel (pitreries). Dans la comédie improvisée, le discours est sans cesse renouvelé, les acteurs s’inspirant de la situation dramatique, des circonstances de temps et de lieu, faisaient de la pièce qu’ils représentaient une œuvre changeante, incessamment rajeunie. Quant aux types comiques, ce sont les mêmes que ceux de la comédie italienne : ses masques et ses bouffons s’y retrouvent. Il y a d’abord les quatre types principaux : Pantalon, le Docteur, le Capitan, et les zannis ou valets, avec leurs variétés de fourbes ou d’imbéciles, d’intrigants ou de poltrons; puis les amoureux, les Horace, les Isabelle; enfin les suivantes, comme Francisquine, ou Zerbinette.

    La plupart des acteurs étaient des gymnastes de premier ordre capables de donner un soufflet avec le pied, ou d’exécuter dans l’intérieur de la salle de spectacle des ascensions périlleuses. Beaucoup d’initiative leur était laissée et la verve de parole de l’acteur, ses lazzi, son talent mimique faisaient la plus grande partie du succès de la commedia dell’arte. Parfois les acteurs improvisateurs se servaient, comme d’un canevas, de telle pièce écrite. Ils le firent souvent pour l’Emilia de Luigi Groto, en brodant sur le plan du poète comique, un dialogue qui leur appartenait. D’autre part, telle commedia dell’arte, après être restée longtemps au répertoire en simple canevas, a été écrite soit par celui qui en avait disposé le scénario, soit par tout autre auteur dramatique.
    La commedia dell’arte inspira les plus grands dramaturges français, que ce soit Molière, qui partagea une salle pendant un temps avec les « Comédiens Italiens du Roi »ou Marivaux. qui écrivit pendant vingt ans pour les Italiens.

    Le clown était un personnage traditionnel du théâtre élisabéthain. S’il était gaffeur, lourdaud et ridicule, il faisait également preuve d’un grand bon sens, et, parfois même, d’un cynisme proche de celui du bouffon. Il apparut dans le théâtre populaire en Angleterre au XVe siècle et remplaça le personnage d’old vice (trop vieux et pas assez commode pour faire rire) qui n’était autre que le serviteur et homme de main du diable. Évidemment, le clown étant un personnage de comédie, il n’était jamais à la hauteur des tâches sournoises que son maître lui confiait, ce qui servait évidemment la dramaturgie. Le nom de ce personnage était Clod, ce nom évolua on ne sait comment en clown.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Clown

    « Le sixième jour, Dieu créa le Clown Antonet, Pipo, Bario, Paul, Albert et François Fratellini, Little Walter, Footit et Chocolat, Grock… Le septième jour, il dut se reposer tellement il riait encore ! » – Jean-Paul Farré –

  21. Avatar de Bertrand_M
    Bertrand_M

    Ce que vous avez vécu au festival du documentaire de Lasalle, avec ses clowns, est l’incarnation typique ce que dénonçait Philippe Muray dans l’homo festivus. Une finalité occidentale qui illustre bien la nullité de la société du spectacle. Du clown de rue, jusqu’aux show télévisés, tout doit être infantilisé.

  22. Avatar de Bernard
    Bernard

    Homo festivus festivus… digne descendants de Rousseau et enfant de Jack Lang. La bêtise de la gauche dans toute sa splendeur, incapable de penser, et de penser tragiquement. C’est pas l’insurrection qui vient, c’est ma maternelle pour tous.

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      Excellent. J’aurai eu besoin de tout un livre pour ne pas dire plus. Bravo.

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      La bêtise de la gauche dans toute sa splendeur, incapable de penser, et de penser tragiquement.

      Pourquoi voulez-vous que la gauche caviar pense ? Elle dé-pense.

      1. Avatar de Claude L
        Claude L

        Excellent.

  23. Avatar de Hervey

    Un organisateur de festival à la page et qui souhaite coudre sur sa manche un galon de plus doit être professionnel en diable.
    Faut du spectacle ! Monsieur.
    Et puis si Lasalle est pliée de rire, on parlera peut-être de l’organisateur… ben oui.
    Faire un tour chez les sponsors pour voir. P’tête ben un soutien à la production locale, pas seulement : un peu de moquerie pour tous ces étrangers qui viennent là parler beau… pas vrai ?

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      Vous ne connaissez pas Lasalle cher Monsieur.
      C’est un réservoir d’intermittents.

      1. Avatar de Hervey

        Non, mais apparamment je ne suis pas le seul.
        Pour les intermittents, mon commentaire laissait supposer, « un soutien à la production locale ». Ravi dapprendre qu’il y a de la réserve ou de la liquidité. Encore une affaire comptable, et je ne fais pas le clown.

  24. Avatar de Jouanneau Hubert
    Jouanneau Hubert

    J’ai rencontré à Toulouse un groupe de « clowns analystes » qui intervenait pour casser les postures figées dans les espaces de communication (par exemple les conseils d’administration).
    Pour que cela marche, il faut un talent fou d’abord d’analyste pour identifier les « blocages et postures » de celui qui parle, puis un vrai talent de clown pour arriver à faire bouger les lignes par la pantomime humoristique.
    L’exercice est délicat à régler entre les différents acteurs mais il peut être efficace.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Oui, j’ai vu ça par la bande.
      En effet, il me semble que le but indirect dans ce cas là est de « remettre du réseau » (de la complexité) là où c’est devenu binaire (« eux ou moi »).

      Demande beaucoup de travail de tous les gens en représentation, avant, les pros et les conseils/clowns.

  25. Avatar de Pierre
    Pierre

    Les deux caractéristiques essentielles de l’Anglais sont l’humour et le gazon. Sans humour et sans gazon, l’Anglais s’étiole et se fane et devient creux comme un concerto de Schönberg.
    [Pierre Desproges]

    L’humour est la forme la plus saine de la lucidité.
    [Jacques Brel]

    L’humour développe notre sens des proportions et nous révèle que l’absurde rôde toujours derrière une gravité exagérée.
    [Charlie Chaplin]

    Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité, où il n’y a pas d’humour, il y a le camp de concentration.
    [Eugène Ionesco]

    L’humour est une tentative pour décaper les grands sentiments de leur connerie.
    [Raymond Queneau]

    Tout humour un peu élevé commence par cesser de prendre au sérieux sa propre personne.
    [Hermann Hesse]

    L’imagination a été donnée à l’homme pour compenser ce qu’il n’est pas. L’humour pour le consoler de ce qu’il est.
    [Saki]

    L’humour est une façon de se tirer d’embarras sans se tirer d’affaire.
    [Louis Scutenaire]

    Le hasard est le maître de l’humour.
    [Max Ernst]

    L’humour est enfant de nos haines.
    [Jacques Prévert]

    L’humour et les blagues peuvent non seulement avoir un effet thérapeutique à court terme mais aussi sauver des civilisations tout entières.
    [Bernard Werber]

    L’humour n’est qu’un des moyens de se défendre contre l’univers.
    [Mel Brooks]

    L’humour provient d’un excès de sérieux.
    [Tristan Bernard]

    L’intelligence sans humour est difficilement de la vraie intelligence.
    [Etienne Chatiliez]

    L’inverse de l’humour, ce n’est pas le sérieux, c’est la soumission.
    [Guy Bedos]

    J’ai perdu le sens de l’humour depuis que j’ai le sens des affaires.
    [Luc Plamondon]

    L’humour a non seulement quelque chose de libérateur, mais encore quelque chose de sublime et d’élevé.
    [Sigmund Freud

    L’humour. Une plaisanterie avec un air triste.
    [William Shakespeare]

    L’humour est la politesse du désespoir.
    [Georges Duhamel]

    L’humour est l’anthropophagie des végétariens.
    [Francis Picabia]

    L’humour, c’est de savoir que tout, absolument tout, est drôle ; dès l’instant que c’est aux autres que cela arrive.
    [Marcel Achard]

    L’être idéal ? Un ange dévasté par l’humour.
    [Emil Michel Cioran]

    L’humour est un phénomène produit par une précipitation soudaine de la culture dans la barbarie.
    [Wyndham Lewis]

    L’humour, c’est aussi une façon de résister.
    [Guy Bedos]

    L’amour pour épée, L’humour pour bouclier.
    [Bernard Werber]

    La religion et l’humour sont incompatibles.
    [Milan Kundera]

    Les religions, comme les idéologies qui en ont hérité les vices, se réduisent à des croisades contre l’humour.
    [Emil Michel Cioran]

    L’humour juif, c’est de faire rire avec une histoire qui a un double sens et qu’on ne comprend qu’à moitié.
    [Popeck]

    L’humour n’est possible qu’à la faveur d’une liberté d’esprit presque absolue.
    [Robert Desnos]

    L’humour est une manière de parler à côté du sujet, de viser exactement, non la cible, mais sa banlieue, de plaider le faux pour dire le vrai.
    [Jacques Audiberti]

    Le problème avec le sens de l’humour, c’est la facilité avec laquelle chacun prétend en être pourvu.
    [Alain de Botton]

    Le premier irrespect qu’on doit à la culture, surtout à la télévision, c’est l’humour.
    [Bernard Pivot]

    L’humour ne s’apprend pas. C’est comme le jazz, une cadence intérieure. On l’a ou on ne l’a pas.
    [Guy Bedos]

    L’humour, c’est un art martial.
    [Fellag]

    La seule chose absolue dans un monde comme le nôtre, c’est l’humour.
    [Albert Einstein]

    L’humour est le meilleur détecteur de mensonges.
    [Konrad Lorenz]

    L’humour ne se résigne pas, il défie.
    [Sigmund Freud]

    1. Avatar de Kerjean
      Kerjean

      Comme quoi, l’humour, c’est comme l’amour, il vaut mieux le faire qu’en parler.

      1. Avatar de Pierre
        Pierre

        Faites l’humour comme naguère !

  26. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    @PAUL JORION

    Excusez moi, mais, comment réagissait le public, pardon, l’assistance?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il faudrait le témoignage d’un ou de plusieurs témoins et j’aimerais personnellement savoir ce qu’en pensent Éric Hazan ou François Plassard, que les clowns forcèrent à enfiler un gilet de sauvetage, sous prétexte qu’il a écrit un livre intitulé « Pour une métamorphose de la société – en finir avec la logique du TITANIC » (Les éditions OVADIA : 2010).

      Certains (qui sont venus me le dire) étaient gênés que mon message, avec celui des autres intervenants, soit exposé ainsi à une dérision systématique. Certains autres (comme plusieurs commentateurs ici le soulignent) considéraient manifestement que tout ce qui permet à un intermittent du spectacle de gagner des points ASSEDIC est une bonne chose en soi, quelle que soit la pertinence de son intervention, quel que soit le contexte. Je ne voudrais pas être trop cruel mais je pense, sur ce thème de l’aliénation et de l’irresponsabilité éventuelle de l’acteur, à la phrase finale du héros du fim « Méphisto » d’István Szabó qui, après avoir été un grand homme de théâtre puis s’être compromis pour sa gloriole personnelle avec les Nazis, ne comprend pas lorsque ceux-ci le liquident parce qu’il a cessé d’être utile : « Mais je ne suis pourtant qu’un simple acteur ! » (Ich bin doch nur ein Schauspieler !).

      1. Avatar de le clown
        le clown

        Pour une info alternative à la pensée dominante, venez sur notre site « leclownbrimé.com », vous y découvrirez le dessous des cartes: comment une poignée d’intello a pourrit l’ambiance d’un festival à Lasalle.

        extrait:
        « ’J’ai dit à cette personne que le spectacle était tordant et se prêtaient mal à être trop pris au sérieux par les temps qui courent. Je n’avais bien entendu aucune objection à ce que les intellos commentent à leur façon nos interventions une fois que nous aurions terminé, mais je m’opposais personnellement à des interruptions pendant que nous jouions. J’ai cru lors de cette conversation que si l’on me demandait mon opinion, c’était pour qu’il en soit tenu compte. Les faits prouveraient que je m’étais trompé et la raison qui me fut alors donnée était que « ça se fait toujours comme ça », autrement dit, que la chose n’avait jamais été négociable. En réalité, on ne m’avait donc pas demandé mon avis. »

        Paul, vous étiez au festival du rire, vous êtes débordé, il vous faut un agent.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        En attendant d’avoir les commentaires de François sur les clowns et les gilets pas légers de Lasalle, un extrait vidéo d’une de ses confèrences sans clowns . Très sèrieux le Plassard là…
        Titanic ou métamorphose ?

        http://www.dailymotion.com/video/xgoakn_titanic-ou-metamorphose-2-de-2_news

      3. Avatar de Kerjean
        Kerjean

        Excusez moi si la référence qui va suivre n’est pas très noble, mais j’essaye d’imaginer la scène de trois débatteurs de haut vol persécutés par des clowns silencieux devant une assistance sidérée ou orwellement approbatrice, et j’ai l’impression de lire un délire de Stephen King.
        Horresco.

      4. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        Je ne voudrais pas être trop cruel

        C’est une très bonne lecture que d’associer sur cette scène du film. Le comble de l’utilité reste le Sonderkommandos (au sens de Krematoriumskommandos), qui devait bien supplier au moment de son élimination : « mais je vous ai pourtant rendu service ». Il y a des artistes qui ne collaborent pas à n’importe quoi et en payent le prix, et c’est aussi valable quelques soient les différentes postures, titres, fonctions, que chacun occupe dans une société. C’est bien connu : passées les bornes, il y a les limites… Que chacun y songe en son âme et conscience selon la formule consacrée ! Perso, y parait que j’avais peur des clowns quand j’étais môme, sans doute pour ça qu’ils ne me font toujours pas rire, et je ne suis pas né rouge.

      5. Avatar de methode
        methode

        le domaine de la performance artistique c’est peut-être trop démocratisé, la démocratie limitée démonstration par le clown.

      6. Avatar de hema
        hema

        @vigneron et a ceux que ça intéresent
        Merci pour le lien « PLASSARD » que je connaissais pas bien.
        Il ne m’a pas semblé seulement sérieux dans cette vidéo (à pas confondre avec « chia.. »), mais aussi très réaliste dans son approche, j’avais lu, il y a 4 ans un bouquin sur les créatifs culturels et malgré le coté fumeux (pour moi, à l’époque) de ce concept, ce bouquin avait fait vibrer quelque chose.
        Je ne sais si c’est moi qui ai « progressé », si ce mouvement indéfinissable a progressé, ou si c’est lui qui le présente particulièrement bien o(c.a.d. qu’il n’en parle presque pas, il ne fait que l’évoquer, ça lui évite ainsi, à la fois le coté fumeux et le coté lourdeau voire ridicule), mais cette vidéo rafraîchissante de 40″ (regarder aussi le 1/2) remet bien des choses à leur juste place.

  27. Avatar de Dup
    Dup

    Ça me rappelle un passage d’un film : la controverse de Valladolid

    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Controverse_de_Valladolid_%28t%C3%A9l%C3%A9film%29

    On y fait intervenir des bouffons pour voir si les amérindiens sont humains….

    Gare à vous si vous n’avez pas ri monsieur Jorion.

    Plus sérieusement, le fait qu’il soit nécessaire de diluer votre discourt dans de l’humour en dit long sur le malaise qu’il provoque chez nos contemporains.

    http://www.youtube.com/watch?v=qf8p0gn112E 😉

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      diluer votre discourt dans de l’humour

      Dilué non, mais raccourci le disque….

  28. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    J’apprécie que P. Jorion(encore une fois) touche du doigt quelque chose qui me turlupinait et que je n’avais pas perçu.
    Par exemple, j’apprécie le combat de José Bové. Et j’apprécie le fait qu’un politique préfère faire de la prison pou ses idées plutôt que de cotoyer les cinq étoiles.
    Mais la paire de fois où j’ai tenté d’aller écouter Bové, j’ai été consterné par ces hordes de cracheurs de feu, de bateleurs, d’accordéonistes approximatifs, de batucadas tapant avec la sensibilité brésilienne d’un Baggad de Lanbihoué. Effrayant. Et étonné de constaté l’agacement presque unanime causé par cette présence. Moi, ça m »a découragé.
    Les neuneus qui veulent se faire voir profitent du téléthon, les neunes baba cool qui veulent se faire voir profitent des rassemblements alter. C’est profondément chiant.
    J’ai pu constaté la même chose dans une des excellentes emissions de Mermet du F.I. Un procès sur DSK je crois(fait avant NY). Il y avait là une sorte d’orchestre hassidique avec un clarinetiste ravi de la crèche, qui continuait ses trilles supposément drôles et sarcastiques pendant que Mermet essayait de causer. ça avait l’air de prodigieusement l’agacer le père Mermet. ça lui apprendra.

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    Pierre

    « La vérité viendra par l’image. » disait Jésus…….

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