Billet invité
Triomphe du nihilisme
Le capitalisme financier consiste à attribuer des prix à des titres dont la contre-réalité n’est pas vérifiable. Ce régime de prix est ontologiquement vide. Il contient en lui-même la contradiction de sa matière ; il confond le néant et la réalité. La crise des subprimes a révélé aux acteurs financiers que la confiance nécessaire à leurs transactions ne reposait sur aucune preuve objective. Les banques centrales ont dû forcer la liquidité du système en empruntant les actifs toxiques pour prêter de la monnaie garantie par la Loi. Les États ont dû emprunter massivement pour simuler la confiance des prêteurs par l’autorité de la Loi. Banques, banques centrales et États se sont coalisés pour décréter la confiance : le 15 mai 2011, les indignés de la Puerta del Sol déclarent qu’ils se savent leurrés par le système. Les indignés de la Puerta del sol déclarent qu’ils n’ont confiance qu’en eux-mêmes ; à proportion de la connaissance interpersonnelle qu’ils nouent avec leurs concitoyens.
La chute du matérialisme communiste en 1989 a renvoyé le formalisme capitaliste à son nihilisme. Jusqu’à cette date, les démocraties libérales avaient dû empiriquement reconnaître des garanties économiques au travail humain pour qu’il respecte la propriété privée des moyens de production. A partir de 1989, l’échec de la propriété collective des moyens de production est avéré. Le capitalisme libertarien en profite pour abolir la responsabilité publique de la propriété des moyens de production. Le travailleur a toujours des droits ; mais il n’est plus possible de savoir qui détient les moyens de réaliser ces droits. Le capital est titrisé et détenu anonymement à partir des paradis fiscaux. Le capital est dématérialisé, défiscalisé et factuellement exempté d’obligation de garantir le prix des droits promis aux citoyens.
Le sophisme libertarien
Le vice systémique de la ploutocratie dissimulée dans la titrisation vient de loin. Précisément des hypothèses fondatrices du libéralisme politique posées au XVIIIème siècle qui vont laisser libre cours au laisser faire économique au XIXème et à la spéculation financière mondialisée au XXème. Le rejet de l’absolutisme monarchique introduit la nécessité d’une délibération publique ouverte du bien commun. Le parlementarisme devient puissant en Europe occidentale dès le XVIIIème ; mais il suscite une vision intellectualiste de la valeur publique qui va se ranger à l’idée que le bien commun n’est pas une finalité ; juste une fin abstraite, une forme qui n’a pas besoin de se matérialiser en réalités humaines universelles. Marx va dénoncer cette idéologie comme celle de la bourgeoisie cultivant la démocratie formelle ; formalisme qui dispense de réaliser la démocratie, de construire sa finalité et de servir un bien vraiment commun intégrant toute la société.
L’idéologie de la démocratie formelle pose la primauté des formes sur la matérialité et la finalité. Ce qui compte n’est pas l’objet de la délibération ; ni son sujet : le pour qui ou le pour quoi on délibère. Le bien est qu’on délibère sans sujet et sans objet. Ainsi le bien être matériel général n’est pas la finalité de la démocratie libérale ; la démocratie est réduite à des institutions. Cette interprétation du libéralisme politique introduit l’économisme libertarien du laisser faire. La forme politique est réputée ne pas devoir produire de règle économique. Comme l’économie est la réalisation matérielle de la politique, comme la politique libérale n’exprime aucune finalité, alors l’économie libérale est libre de toute finalité générale.
Du libéralisme au néo-libéralisme
Le libéralisme économique qui prend son essor dans la deuxième moitié du XIXème est l’idéologie de la finalité économique non discutable. C’est à dire de la finalité exclusivement privée de toute activité économique. La science économique pose la rationalité en soi de l’activité économique : la loi du marché est mécanique et ne nécessite aucun choix humain ni moins encore de règle d’arbitrage entre des intérêts qui ne peuvent pas être antagoniques. L’ordre de l’économie est réputé détachable de l’ordre de la politique. Les intérêts particuliers invisibles suffisent à produire une rationalité économique universellement bénéfique. La main invisible est réputée efficace sans responsabilité de la tête qui la commande.
Jusque dans les années 1970, les États-nations sont des réalités économiques capables de faire contrepoids au rationalisme économique totalitaire. Le libéralisme économique est équilibré par la politique des nations. Mais la deuxième guerre mondiale pose les conditions de l’effondrement systémique du XXIème siècle. L’idéologie du libéralisme économique au-dessus de la liberté politique triomphe avec la victoire militaire de la République étatsunienne. Elle impose le dollar au monde entier par le financement de la reconstruction. Le dollar issu du crédit privé est l’étalon de compte universel de toute valeur produite par l’homme dans le champ international. La mondialisation économique et financière impose finalement la subordination des États de droit aux intérêts particuliers internationaux exprimés en dollar.
Privatisation publique de l’intérêt général
Le dollar, comme toute monnaie depuis le XVIIIème siècle, est une unité de compte émise sur la base d’intérêts exclusivement privés, fussent-ils ceux du gouvernement des États-Unis face au reste du monde. Le capital du système fédéral de réserve est détenu par des intérêts privés. Les décisions de la Fed ne peuvent pas être censurées ni par le pouvoir législatif, ni par l’exécutif. La politique monétaire des États-Unis s’impose de fait comme politique monétaire mondiale ; personne ne peut la discuter en dehors du conseil du Federal Reserve System. Les critères de conformité au bien commun de l’émission monétaire en dollar sont connus des seuls membres de ce conseil. Il n’existe aucune délibération publique du bien commun comptable en monnaie étatsunienne. Le Conseil de la Réserve Fédérale interprète la loi étatsunienne comme il l’entend et en rend compte librement au Congrès.
Le vide ontologique de la création monétaire sans critère de limitation exprimée par la démocratie est à l’origine de l’effondrement financier général de 2011. Les subprimes ont été une spéculation massive sur l’absence de limites publiquement délibérées à l’endettement privé. Les États ont repris à leur compte la dette non remboursable pour éviter l’écroulement de la pyramide. Moyennant quoi, les États ont révélé qu’il n’existait pas non plus de limites raisonnables d’endettement public. Les limites du crédit public ne sont pas délibérées à l’intérieur des États ni entre les États. Le shadow banking qui échappe à tout contrôle juridique public se met donc à spéculer massivement contre les dettes publiques. Le shadow banking est la seule option de compensation des pertes de la banque réglementée. Les réseaux bancaires multinationaux achètent la liquidité issue de la Loi ; à partir de leurs activités soustraites à la Loi dans les paradis fiscaux, ils réalisent des plus-values sur la faillite prochaine des États de droit.
L’idéologie contre la réalité
La liquidité bancaire étant nécessairement le fruit du cours légal des monnaies, ne vient que des banques centrales agissant sous la loi. Il est donc impératif d’acheter de la dette publique même au-delà du raisonnable pour l’échanger contre de la monnaie centrale. Les États et les banques se savent en faillite : ils savent qu’il n’est plus possible de dire que les dettes sont remboursables car manifestement disproportionnées à l’économie réelle. L’économie du service, du travail et de l’entreprise n’est plus assez puissante pour donner une contre-réalité à la mesure financière de la valeur. Comme les banques ont une appréciation globale de leur solvabilité, non limitée par des visions nationales comme les États, et comme elles disposent de la libre domiciliation de leurs capitaux, elles placent leurs liquidités dans les États qui leur promettent l’immunité juridique et le maximum de rendement à court terme. Les salaires réels doivent baisser ; la protection publique du travail et de l’entreprise doit être abaissée.
La béance ontologique du système est depuis le XIXème l’inexistence du bien commun au-dessus de sa délibération. Le bien commun conceptualisé par le libéralisme a été vidé de finalité et de matérialité. Le libéralisme libertarien en a déduit que la démocratie n’est que formelle. Et le néo-libéralisme en a déduit que la démocratie politique est matériellement inutile puisque l’économie a sa propre rationalité qui n’inclut aucune humanité discutable. États et finance essaient de gagner du temps en démantelant la démocratie politique pour palier imaginairement l’inexistence de la démocratie économique. Mais la démarche est purement incantatoire sans autre effet que de dissimuler par le discours une réalité qui s’effondre visiblement sur elle-même.
Alternative au suicide financier
La seule alternative au suicide de l’économisme libertarienne est bien la démocratie réelle : la délibération effective du bien commun qui transforme la matérialité par la discussion des finalités humaines. Il est logique que la vérité de la démocratie réelle ne se révèle qu’à l’ère de l’internet. L’échange de paroles sur l’internet subvertit les cadres idéologiques établis, au-dessus des frontières politiques et des réalités économiques. L’internet sans frontière hors de la matérialité suggère la généralité. Mais pour que la discussion libre des finalités et des concepts transforme la réalité matérielle des hommes vivants, les citoyens doivent s’emparer de la réalité hors de la négation néo-libérale de la démocratie. La négation néo-libérale de l’humain est réalisée par l’anarchie monétaire, par l’émission actuelle hors de tout contrôle d’autorité du bien commun. Restaurer la comptabilité du bien commun effectif implique le rétablissement d’un ordre monétaire.
Pour remettre la monnaie sous le contrôle de la république discutée par la démocratie, il faut rétablir des frontières financières ; frontières que la numérisation de la connaissance humaine peut matérialiser par du code informatique indépendamment des frontières politiques. Il faut construire une différence entre la monnaie adossée au crédit d’un bien réel vérifiable et la monnaie adossée au prix spéculatif purement virtuel d’un opérateur financier. Pour que la monnaie soit exclusivement la contrepartie de biens négociables sous le contrôle de la loi commune, de biens vérifiables par les institutions de la démocratie, il faut que producteurs, épargnants, intermédiaires financiers et responsables publics soient reconnus présents sur un même marché à égalité de droit. Il faut que toute promesse de prix soit financièrement garantie en bien commun indépendamment de l’intérêt de l’acheteur et du vendeur de la matérialité. Il faut enfin que deux monnaies issues de deux systèmes juridiques différents soient couvertes par la prime de change de la démocratie la plus développée.
Compensation financière du bien commun
Le bien commun relatif entre deux démocraties évalue les matérialités distinctes d’une même finalité. Il ne peut être évalué par la monnaie de l’une ou l’autre des démocraties ; il est donc évalué dans une monnaie commune dont le risque est totalement couvert par des investisseurs de toute nationalité. La prime de démocratie achetée par l’investisseur est garantie par le marché commun des démocraties. Les monnaies non démocratiques sont convertibles exclusivement en monnaie commune à la condition que des investisseurs protégés par le marché commun jugent librement que la prime de change ait un prix positif. Les monnaies nationales régulées par les démocraties sont juridiquement inconvertibles en monnaie non régulées sans passer par le marché commun. La différenciation entre monnaie démocratique et monnaie ploutocratique est opératoire par l’interdiction aux banques de la démocratie d’utiliser une monnaie dont les contrats sous-jacents ne soient pas vérifiables par le juge.
Pour rejeter la barbarie financière hors de l’économie de la démocratie tout en conservant des délibérations nationales et multinationales des lois nationales du bien commun, Keynes avait proposé une chambre de compensation internationale des engagements juridiques. Le marché financier commun des démocraties opèrera cette compensation par une vérification a priori du droit, une mise en équivalence des prix entre objets juridiques en monnaies différentes et enfin un rachat intégral du risque d’injustice, du risque de non-réalisation en droit des promesses formulées en crédit. Le risque de justice est financièrement la réparation en monnaie prononçable par un juge indépendant à une transaction non conforme à la loi d’une quelconque démocratie nationale ou multinationale.
Financer la justice
Le risque financier de justice crée l’équilibre financier objectif du crédit : un crédit est injuste en démocratie quand il est consenti en asymétrie d’information entre le prêteur et l’emprunteur. La démocratie est un système financièrement supérieur à la ploutocratie libertarienne. La démocratie financière produit du capital par la finalité. Elle repose sur la responsabilité personnelle définie et protégée par l’égalité de droit. La formalité du droit démocratique vise l’égalité matérielle des conditions sociales. La ploutocratie fondée sur l’individualisme privatise les finalités ; elle construit l’inégalité. Elle fonctionne sur le servage ; sur la dissimulation au travailleur des finalités contenues dans le capital ; lequel reste concentré entre quelques mains. Sans la discussion libre des finalités, les travailleurs et les entrepreneurs désertent le marché. Le citoyen ne peut plus capitaliser l’entreprise du bien commun par son travail ; il disparaît ou choisit la prédation économique.
Le mouvement de la Puerta del Sol est capital pour sauver l’économie humaine de la démocratie. Il libère la discussion politique de la ploutocratie ; il pose la restauration du bien commun au-dessus de l’argent. Pour ramener les responsables politiques à la démocratie, les indignés proclament que la vraie source du capital et du crédit est le travail du citoyen. Ils suggèrent que la liquidité monétaire est mieux fondée sur la loi délibérée et jugée dans la démocratie que simulée à partir des paradis fiscaux. Que la monnaie est un prix négocié dans une loi commune et pas une spéculation opaque sur la virtualité désincarnée et anonyme. La justice n’est pas seulement une abstraction mais une finalité objective et nominale de la matière concrètement humaine.
103 réponses à “LA PUERTA DEL SOL CONTRE LE NIHILISME FINANCIER, par Pierre Sarton du Jonchay”
Merci à Pierre Sarton du Jonchay
Je vais distribuer quelques exemplaires de ce post à la Bastille cet après midi à ceux qui ne connaissent pas encore le blog de Paul Jorion
Qui est partant pour que l’on s’y retrouve cet après midi, à partir de 14h ?
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-modele-de-redistribution-94496
Clair, limpide et précis, voilà un billet fort bien tourné…qui a pour seul désavantage de me rappeler nombre de longues discussions que nous eûmes avec beaucoup d’autres en1968 et après, et qui nous ont malheureusement seulement menées où nous sommes aujourd’hui, toutes choses n’étant évidemment pas égales par ailleurs.
L’explication didactique est indispensable,comme l’échange citoyen, mais seule l’action révoltée, l’insurrection révolutionnaire peut et pourra amener un réel changement.
Libertad o muerte.
Puisque c’est clair, limpide et précis, peut être pourriez vous expliquer ce que veulent dire les 4 premières phrases de cet article:
Moi, vu que je n’y comprends rien, j’ai abandonné la lecture à ce niveau.
Traduction svp?
IDEM
Quand t’achète des vessies et qu’on te vend des lanternes, tu pisses dans le néant des violons de la réalité……. 🙂
Ontologiquement parlant.
C’est simple, tu veux m’acheter ma voiture et je te vends la carte grise en te disant que tu pourras venir récupérer l’engin chez moi quand tu voudras.
Sauf qu’il y a longtemps que j’habite sous les ponts !
T’as acheté du vent et je me suis enrichi sans contrepartie.
Une escroquerie, en quelque sorte.
Je n’ai même pas commencé à lire : je boude !
Cela dit, les phrases qui vous intriguent sont caractéristiques des erreurs qui font lois ici :
– le capitalisme n’est considéré que comme une organisation économique, l’économie est considérée comme distincte du reste du vivre-ensemble !
– le capitalisme financier est considéré seulement comme une déviance qui empêche une économie harmonieuse, alors qu’il est indispensable – au même titre que les autres ponctions- au capitalisme, au salariat.
– l’échange monétisé est considéré comme le seul possible : c’est une croyance, un culte !
Fab, vous vous êtes une fois de plus trompé de blog ! La distraction vous perdra.
L’ontologie est la branche de la philosophie concernant l’étude de l’être, de ses modalités, de ses propriétés. En philosophie, l’ontologie est l’étude de l’être en tant qu’être, c’est-à-dire l’étude des propriétés générales de tout ce qui est.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ontologie_%28philosophie%29
Le capitalisme financier consiste à attribuer des prix à des titres dont la contre-réalité n’est pas vérifiable. >
la finance vend des titres de propriétés qui n’ont pas (toujours) de réalité physique, pas de sous-jacent réel, à un prix qui n’a pas de sens, pas d’objectivité.
Ce régime de prix est ontologiquement vide. >
Du point de vue humain ça ne sert à rien, ce n’est pas utile à la société des vivants (puisque c’est une sorte de pari).
Il contient en lui-même la contradiction de sa matière ; il confond le néant et la réalité. >
Le capitalisme financier est une variété de néant, il n’a ni objet réel ni utilité (il vend des paris).
Ceci étant mon interprétation.
Bel article, en passant. J’aime bien la prise en compte de la perspective historique.
évidemment, c’est à moi de faire l’ effort de vous comprendre
il va falloir que je reprenne mes études
@Hypolite Buro,
vous voulez dire que c’est cela qui se passe avec le capitalisme financier, les gens se vendent des titres de propriété alors qu’ils sont propriétaires de rien?
Celui qui s’est acheté, il y a dix ans, des bons du trésor (OAT 10) pour 10,000 Euros, aujourd’hui il peut rien en faire? Même pas s’acheter une voiture pour 10,000 Euros, l’état va lui dire qu’il habite sous les ponts et que ses OAT10 ne valent plus rien?
@HP
Merci d’avoir fait l’effort d’interprêter ces lignes.
C’est déjà beaucoup plus clair.
@Chris
Ben, elle vaut combien aujourd’hui, l’obligation 10 ans grecque qui valait 10 000 il y a seulement 18 mois ? 5 000 ? 3 300 ? 2 500 ? 0 ?
C’est vrai que vos lingots qui valaient 40 $ l’once en 71, 400 en 81, toujours 400 en 2005, ils en valent 1 500 aujourd’hui… C’est mieux.
Paul,
???
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme…
Des preuves s’il vous plaît, qu’on avance !
PS : Tristes tropiques
@ chris06
Oui, au bout du bout du cycle vous aurez un papier dans la main et vous pourrez en faire une belle cocotte.
Ce qui sera déjà une belle consolation. Faut bien l’admettre.
PPS : une question docteur : un « cerveau collectif » qui exclut ne l’étant plus, le sachant, qu’entendez-vous par « Fab, vous vous êtes une fois de plus trompé de blog » ?
@vigneron,
Certes, son prix a beaucoup baissé sur les derniers 18 mois. Pour d’autre obligations, c’est le contraire. Mais celui qui vous vend ces titres en est le propriétaire donc ce n’a rien à voir avec l’exemple donné par Hypolite de quelqu’un qui vous vend un titre dont il n’est plus le propriétaire.
Les prix des titres de propriétés changent avec le temps, certains montent, d’autres baissent. Ce n’est pas nouveau, cela est le cas depuis que’il existe des titres de propriété et des gens qui les achètent et les vendent.
Ceci ne constitue pas en soi une ‘escroquerie’ ni est ce spécifique au ‘capitalisme financier’.
PSDJ nous dit :
J’ai demandé si quelqu’un peut expliquer, en langage courant, ce que veut dire
‘attribuer des prix à des titres dont la contre-réalité n’est pas vérifiable’?
HP a suggéré une interprétation intéressante (et qui a le mérite d’être intelligible par le commun des mortels, comme moi):
= vendre des titres de propriétés qui n’ont pas toujours de réalité physique, pas de sous-jacent réel, à un prix qui n’a pas de sens, pas d’objectivité.
@HP
Ceci conduit donc a une question :
Qu’est ce qu’un prix ‘objectif’? Comment doit il être déterminé? Et par qui?
Prenons un exemple concret:
Quel devrait être le prix objectif du barril de pétrole, aujourd’hui 29 Mai 2010?
Comment le determiner? Et qui doit le determiner? Par des marchés, mais des marchés organisés et réglementés différement? Le cartel de l’OPEP? Le gouvernement des Etats Unis? L’Union Européenne? L’association mondiale des usagers du pétrole ? Le comité central de planification des prix des matières premières des nations unies ?
Si je comprends bien, Il me semble que PSDJ propose une nouvelle organisation des marchés,un marché financier commun des démocraties réelles, avec des règles et des limitations d’accès nouvelles, ainsi qu’un système monétaire de type Bancor pour ce marché commun.
Mais je ne comprends pas bien ce qu’il explique dans les paragraphes suivant ‘Alternative au suicide financier’.
En tout cas, cela m’a l’air très interressant, mais j’aimerais mieux comprendre ce que PSDJ propose.
@PSDJ
pour faciliter la compréhension de votre proposition, pourquoi ne pas donner un exemple concret? Par exemple celui du barril de pétrole.
Comment cela fonctionnerait’il dans ce nouveau système?
Merci.
> chris06
je suppose qu’il s’agissait surtout dans l’esprit de PSDJ de purs produits financiers, des CDS par exemple. Il existe toutes sortes de produits, souvent plus tangibles, comme les obligations d’états ou privées, mais leur prix n’a pas beaucoup de rapport avec la réalité. Il suffit de voir le cours de la bourse, qui monte continuellement alors que l’espérance de profit est négative à moyen et long terme. Les prix sont surtout basés sur l’usage, pas sur une perspective de développement.
@Fab et HP dont l’échange est éclairant,
Quelqu’un a signalé sur ce Blog (désolé, je ne me souviens plus qui) que j’utilisais la notion d’objectivité pour deux réalités distinctes (c’est la lecture de Comment la vérité et la réalité furent-elles inventées qui a fini de m’éclairer sur ce point) : l’objectivité de la réalité physique et l’objectivité de l’équilibre entre les subjectivités. L’objectivité est une même réalité a deux faces comme la pièce de monnaie : pile, la réalité matérielle sensible qui est la même pour tout le monde ; face, la réalité formelle qui est propre à chaque intelligence subjective mais que le langage permet de partager. La réalité objective matérielle et formelle est déclarée identique à elle-même si plusieurs sujets personnels utilisant le même langage attribuent le même nom au même objet qu’ils observent. La pomme est la pomme parce que le même fruit observé en même temps par plusieurs personnes est nommée « pomme » d’un commun accord.
Tout cela paraît évident à propos de réalités physiques que nous percevons par les sens. Mais qu’en est-il de réalités métaphysiques non perceptibles par les sens mais uniquement par l’intelligence, la discussion et la liberté de nommer ? Le problème est bien réel et actuellement très aigu. De la démocratie, de la finance et de l’économie, beaucoup imaginent que ce sont des réalités objectives qui s’observent et se nomment comme des pommes. Cela permet de délaisser la question du sujet et de faire croire que la démocratie, la finance et l’économie sont ce qu’elles sont quoiqu’on en pense et quoiqu’on en dise.
La position de négation de la métaphysique de la réalité est très commode. Elle permet de leurrer le sujet par les mots ; de parler de démocratie pour ne pas la réaliser concrètement ; de faire de la finance sans expliquer réellement ce qu’on fait ; et de théoriser l’économie sans jamais la rapprocher d’une réalité effectivement observable par le commun des mortels. En niant la métaphysique de la réalité on se dispense de toute obligation de réalité de la théorie employée dans le discours. La politique, la finance et la science économique sont des histoires pour occuper l’intelligence qui n’agit pas dans la réalité. Cela permet à quelques sauveurs du monde d’agir en toute liberté sans que personne ne comprenne ce qu’ils font.
Dans le monde platonicien de la physique non distincte de la métaphysique, il n’est pas possible de penser et de parler de la structuration réciproque de la réalité physique par la réalité métaphysique. Dans le platonisme qui gouverne nos intelligences depuis la fin du Moyen Age, l’homme n’a plus de possibilité de penser le système car il est enfermé dedans par la science des sachants. Cela laisse le champ libre à quelques hommes de pouvoir pour monopoliser la réalité par la lutte de système inintelligible à la masse des incultes. Dans ce combat de titans, la finance a désormais pris possession du monde.
La finance est une réalité purement métaphysique : elle dépend totalement de ses sujets qui la font exister. La finance est une médiation métaphysique entre les réalités à la fois matérielle et formelle que sont la démocratie et l’économie. La démocratie est un système de discrimination universelle de la valeur : elle donne à tout être humain la possibilité de donner et réaliser son avis sur ce qui est valeur et sur ce qui’ n’est pas valeur. Hors de la démocratie, il n’y a pas de valeur : les choses sont ce qu’elles sont sans qu’aucun avis personnel ne soit nécessaire. Dans la république platonicienne, la valeur est un étant par l’oligarchie qui a la valeur en elle : aucun jugement de qui que ce soit n’est nécessaire pour que la valeur soit. Donc la valeur n’existe pas et ce n’est un problème pour personne.
Dans notre univers platonicien contemporain, la science économique est la métaphysique de la physique sans métaphysique explicite. La science économique est la théorie de la démocratie platonisée dans la république. Le citoyen est réduit au silence par la rationalité en soi de la physique dont il fait totalement partie. Trois coups de force contre la réalité ont été nécessaires pour en arriver là. Ces trois coup de force ont été commis par l’intelligence oligarchique pour acheter toute la réalité par ses systèmes ; pour soustraire toute la réalité à la démocratie en la payant de mots.
Le premier coup de force est situé par Paul Jorion entre le Moyen Age et la Renaissance : la rationalité mathématique est fusionnée avec la réalité physique objective. Deuxième coup de force entre l’époque moderne et l’avènement du capitalisme financier : la rationalité politique est fusionnée avec les lois de la nature. La démocratie devient l’État et ne contient plus de valeur discutable. Troisième coup de force à la fin du XXème siècle : la rationalité métaphysique est absorbée dans la finance : Lloyd Blankfein (Goldman Sachs) fait le travail de Dieu. La métaphysique est entièrement préemptée dans les modèles financiers invoqués par le mythe du marché.
Tous ces coups de force vident la démocratie de son contenu qui est l’intelligibilité personnelle universelle de la valeur dans la réalité concrète. Tout ces coups de force manipulent la relation métaphysique entre la physique et la métaphysique pour priver l’intelligence humaine de toute prise sur le réel. L’oligarchie se fait sa guerre de système pour saturer l’intelligence de la démocratie ; pour en capter toute la valeur à son profit exclusif ; pour privatiser le réel humain au bénéfice de quelques privilégiés. Cela s’appelle la cupidité qui existe depuis que l’homme réfléchit sur lui-même et ses semblables.
Le vecteur de la cupidité est l’argent ; ce par quoi la finance a gagné la guerre de la valeur au sein de l’oligarchie. Ce par quoi la finance sans démocratie et sans métaphysique explicite détruira méthodiquement toute civilisation et transformera toute humanité en monnaie. La monnaie est l’unité de compte de la métaphysique. Une pure production de l’intelligence humaine pour exprimer la mesure physiciste de ce qu’elle reconnaît comme valeur pour le sujet qui sait compter. Le propre de la réalité physique où évolue le sujet humain est d’être matérielle : c’est à dire intrinsèquement différentiable, individualisable et accumulative. La réalité physique investie par le sujet est entièrement numérisable par l’unité de compte commune à tous les sujets.
La monnaie exprime la comptabilité métaphysique du réel humain physique. Jusqu’à la fin du XXème siècle, l’oligarchie politique, financière et scientifique s’oblige à s’entendre entre ses différents axes de captation du réel. Pour contrôler la monnaie qui distribue la richesse matérielle, il faut un calcul réglé par une loi arbitraire appuyée sur une science oligarchique. Avec la mondialisation et l’avènement d’internet, le pouvoir politique se divise et se morcelle tandis que la science devient universellement accessible et discutable. Seul le calcul financier parfaitement mondialisé et numérisé accroît sa puissance métaphysique.
En l’absence de langue commune à la société humaine mondiale, en l’absence d’accord mondial sur l’existence d’une métaphysique humaine commune et en l’absence d’omniscience réelle de l’objectivité physique, la fusion cognitive de la physique et de la métaphysique, de la politique et de l’économie et enfin de la valeur humaine et de la monnaie crée un empire mondial de la finance. L’homme se détruit lui-même par l’hypothèse financière non contradictible dans la mondialisation numérique de l’absence de limite entre des personnes et des sociétés différentes. La stock-option (option de capital donnée gratuitement au fabriquant financier de plus-value) transforme le sujet du calcul financier en machine sans conscience. L’individu sans foi ni loi s’enferme en soi.
La réalité financiarisée sans métaphysique de démocratie est totalement absorbable dans le simulacre de l’argent. Si la délibération du bien commun est financée par l’argent des financiers irresponsables en une quelconque loi devant une cité réelle, la démocratie n’est que simulacre. La réalité devient invérifiable en l’absence de tout critère d’objectivité partageable dans l’inter-subjectivité. Si la stock-option est « déplatonisé » et devient négociable sur une agora démocratique qui lui donne un prix en bien commun en même temps qu’en monnaie, alors la prime de l’option en démocratie devient le prix de la monnaie ; le prix du bien délibéré par l’intelligence de chaque citoyen.
Nous avons sept siècles d’obscurantisme oligarchique platonicien à remonter. Mais le temps se contracte avec le temps intelligible, c’est à dire le temps comptable financier soumis à la loi du bien commun. L’agora internationale organisée par internet en banques de données anticipant la réalité et le prix des objets de valeur demandés par la démocratie existe déjà. Pour qu’elle fonctionne comme chambre de compensation internationale, il faut que la politique déprivatise une partie du système financier et constitue un marché financier international de négociation d’option : négociation de la valeur démocratique des systèmes juridiques par des primes de change ; négociation de la valeur démocratique des crédits par des primes de crédit de tout emprunteur notamment étatique ; négociation de la valeur réelle de la démocratie par des primes de capital.
L’unité de compte nominale de la valeur réelle de la démocratie totalement couverte par la délibération de la loi, la délibération du crédit et la délibération de l’incertitude financière est l’étalon monétaire universel de toute valeur physique soumise à une métaphysique de l’humain. La Puerta del Sol a déclaré la guerre au nihilisme. Le nihilisme répondra que la réalité n’existe pas hors des espèces sonnantes et trébuchantes décrétées par la politique achetée par la finance. La Puerta del Sol doit donc vendre à la politique une nouvelle monnaie que personne n’est obligé d’acheter ni d’utiliser mais contre laquelle les citoyens libres se donnent la possibilité de travailler, d’entreprendre et d’investir sans utiliser les monnaies actuelles comme monnaie mais comme actifs de valeur discutable.
Les citoyens libres demandent juste de pouvoir saisir un juge indépendant quand ils ne sont pas d’accord sur la justice du prix négocié dans la nouvelle monnaie.
mr du Jonchay,
beau résumé…
Platon condense cela en marquant la frontière entre nomos et fusis, loi des Hommes et nature (« droit naturel » par ex est un artifice, un oxymore. Néanmoins puissant puisqu’il servit de base à la contestation de l’absolutisme), et en rappelant que ce domaine, cette frontière, est celui du politique-philosophe. L’Histoire ne lui donne pas tort…
En démocratie, logiquement, cette fonction échoit au peuple (souveraineté populaire) ou à ses représentants (souveraineté nationale).
Les romains, aux débuts de la république, étaient passés de la lex (loi conservée et énoncée par des sages, d’inspiration religieuse) au jus (un texte dont « tout » le monde comprenait les principes). La vérité est une erreur rectifiée, pensait Bachelard.
P.S. :n’y a t il pas moyen de nommer ce long théâtre d’ombre autrement que « système platonicien »?
L’allégorie de la caverne plaide pour Platon, non?
@PSDJ
Voilà qui ferait un superbe billet à part entière.
Pierre,
Merci de présenter vos idées (et celles de Paul qui les distille dans ses livres) avec une telle générosité.
Je suis d’accord : l’analyse, la spécialisation, ça occupe. Mais je ne vois ni « combat » ni « coup de force« , seulement des gens qui occupent une place nécessaire au fonctionnement de la société, comme les moutons « pensent » avoir besoin d’un berger. C’est sûr que c’est rassurant de se dire que le mal vient de l’autre ou d’un groupe d’autres, ça occupe aussi de les combattre, mais ça nous détourne de l’essentiel, comme d’hab, la prise de conscience : ce blog pour preuve.
Parlons de l’homme plutôt : le capitalisme est une organisation du vivre-ensemble qui s’exprime dans toutes les branches de la société, par exemple en économie et se spécialise en finance, et dure depuis des siècles et des siècles…
Paul,
Comme jducac vous ne répondez pas. Comme vigneron vous restez en surface.
Collectif le cerveau ?
Paul, Pierre,
Je reprends :
Capitalisme := soumission volontaire. S’exprime :
– en économie par la soumission à l’échange monétis, au salariat.
– en politique, en enseignement, en justice… par la soumission à un nombre de personnes et donc d’idées restreint(es).
Finance := ponction nécessaire à la survie du capitalisme.
Le capitalisme est par définition a-démocratique.
Ce qui manque, c’est du temps : pour la prise de conscience. Une illustration : « Je suis enfermé sur une poussière de poussière d’univers, mais je ne veux pas y penser. Pour cela, la meilleure chose à faire est de pomper. L’autre n’est en cela pas différent de moi, et l’activité commune qui le permet aujourd’hui est la production-consommation via l’échange monétisé, le salariat. La planète eût pu espérer mieux, et l’homme ?…vous ne voulez pas en parler.
L’en-tête du blog a bien changé.
@Fab,
Il faut investir l’homme dans tous les mots qui disent ce que l’homme est ou n’est pas. Interpréter toute parole par rapport à l’humanité, à l’autre et à soi-même plutôt que comme un en-soi platonicien immuable.
Pierre,
Pas mieux. « Tous les mots » ? Chiche !
@ Fab 31 mai 2011 à 12:11
Si vous vous interrogiez sur les raisons de la non réponse des trois contradicteurs que vous citez, vous en arriveriez à conclure que ça n’est pas à cause d’eux, mais à cause de vous.
Vous biaisez trop les raisonnements. Vous falsifiez trop leurs écrits et leurs pensées pour qu’on ne sente pas l’irrespect dans votre attitude. Je ne vois aucun intérêt à répondre à celui qui, au lieu de se grandir, verse dans la bassesse en se laissant aller à l’invective quand vous vous exprimez ainsi :
jducac,
Vous ne répondez pas aux questions : vous bottez en touche.
Vous refusez de considérer que capitalisme est synonyme de soumission volontaire, c’est même la base de votre raisonnement : cela vous permet de contrefaire la sagesse à moindre frais, d’affecter des airs d’innocence, de simplicité.
Je vous l’ai dit, je connais votre méthode : en ne répondant pas aux contradictions qui disqualifient votre raisonnement sur le fond, vous ne laissez à vos contradicteurs que la superficialité, les émotions : et vous vous en étonnez ?
Votre vision ne fonctionne que pour vous, elle est égoïste : dans votre société capitaliste, si vous consommez peu et que vous n’êtes pas le seul !, alors la production diminue, et le travail aussi : ça ne marche pas.
Lisez bien jducac : ni biaisage, ni falsification, ni irrespect, ni bassesse, ni invective : ça ne marche pas.
PS : quant à la non-réponse des deux autres contradicteurs : qui ne dit rien consent. Le problème est que cette attitude ne permet pas le dialogue donc la démocratie, et comme je l’ai déjà maintes fois signifié (à Pierre-Yves notamment) : le levier économique est certes puissant, mais pour qui souhaite « montrer qu’elle [la société de demain] ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui », c’est prendre un risque inconsidéré que de s’y cantonner.
Pierre,
J’attache aux mots une grande attention, je cherche à connaître leur étymologie, je cherche leur efficacité dans la phrase. Mais il me semble que vous savez aller plus loin, et même que cette précision vous est indispensable pour verbaliser plus avant. Je vous prends donc au pied de la lettre : j’investis et j’interprète à donf. Let us go.
L’homme n’est pas conscient, il refuse volontairement de prendre conscience. vigneron est d’accord – c’est pas rien ! – pour dire que cette soumission (j’écris soumission pour ne pas fâcher les batraciens) volontaire est (à) la base de notre société (je ne vois pas comment on peut ne pas être d’accord).
La porte qu’il refuse d’ouvrir est celle de ses peurs existentielles : « Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est, infinie. » (William Blake). S’en est devenu une habitude transgénérationnelle : c’est le capitalisme : la conscience (auto-) limitée que l’on a de soi, et qui est dictée par la société – qu’elle soit religieuse, économique, seigneuriale-, nous fait nous voir comme des éléments sociaux plutôt que comme des divinités créatrices de leur existence, disposant consciemment de leur temps de vie disponible : la démocratie, c’est pas rien non plus.
Pour l’anecdote, ou de manière historique : Jésus signifie Je suis. Ou Yahvé.
Ecce homo. Reste la place au surhomme.
J’interprète toutes les paroles, les vôtres donc, par rapport à l’humanité mais également par rapport à l’humanisme : por favor, rendez-moi la pareille. Et accessoirement, si vous avez le temps et l’envie : dessinez-moi un mouton.
Le « bien commun » dites vous?
J’entends bien mais aujourd’hui ce terme est tombé en désuétude, pire c’est presque devenu un mot obscène pour ceux qui en France se battent et gagnent !!!
Nos élites autoproclamées n’ont que faire de cette vieille lune poussiéreuse issue des manuels scolaires de la troisième république. C’est pas moderne coco. Nous sommes au XXIè siècle et il faut vivre avec son temps.
Va falloir ramer ferme pour remonter le courant de la pensée conforme.
Blague dans le coin j’apprécie beaucoup votre analyse, mais c’est l’articulation avec la réalité qui reste la plus délicate à concevoir et donc à transcrire dans les faits. Il y a un élément central mais incontrôlable dans le système, l’homme capable du meilleur comme du pire.
Bonne journée.
[…] LA PUERTA DEL SOL CONTRE LE NIHILISME FINANCIER, par Pierre Sarton du Jonchay […]
Pas toujours facile de décrypter la prose de SDJ , mais pour ce qui est d’
« Un bien commun au dessus de l’argent »: une explication possible en sons et images .
Bonne récréation !
http://vazimonga.over-blog.com/article-savoir-ce-qu-on-veut-pour-savoir-ou-l-on-va-75058736.html
+1
illisible
comme d’habitude
Est-ce que votre pseudo ne constitue pas un handicap ? Essayez avec « Esprit libre », « Raison », « Comprendre enfin », quelque chose comme cela. Je crois vraiment que cela vous aiderait.
Merci Pierre Sarton du Jonchay, ce nihilisme financier
que vous décortiquez si bien ; c’est le » bigger than life »,
qui aurait oublié la Vie.
… juste un détail
Aprés les « Cafés Repères » de Daniel Mermet se transformant en « Places Repères » , une tribune du blog de Paul Jorion sur toutes les « place de la révolution » ?
Pierre Sarton du Jonchay « à le Bastille » !!!
Après vos résultats à l’écrit, il va falloir passer l’oral et les travaux pratiques ! ………………………… 🙂
Illisible peut être sauf la conclusion qui rejoint ce que développe aussi Goetz Werner, un des promoteur du revenu de base inconditionnel dont une conférence sous titrée en français sera bientôt en ligne sur http://revenudebase.free.fr/
Les salariés ne sont pas une charge mais la condition du résultat, ce sont eux qui le font.
C’est une grave erreur de pensée que de penser le contraire. Travail et revenu n’ont rien à voir sauf à penser en esclavagiste. C’est pourtant ce que nous faisons tous tant est profonde notre aliénation spirituelle.
@PSDJ:
////Le mouvement de la Puerta del Sol est capital pour sauver l’économie humaine de la démocratie. Il libère la discussion politique de la ploutocratie ; il pose la restauration du bien commun au-dessus de l’argent. Pour ramener les responsables politiques à la démocratie, les indignés proclament que la vraie source du capital et du crédit est le travail du citoyen.////
Trop de gros mots selon moi ! Ce mouve est une simple demande de meilleure répartition d’une richesse en décroissance ….On veut vivre comme papa , devant un écran , pas avec une truelle …..les « 1000 euros » jasis critiqués seraient les bienvenus ….
Nous ne sommes pas ds une remise en cause verbalisée des problèmes réels de l’épuisement des ressources , aggravé par un déplacement du centre de gravité économique , …on reste ds le NIMBY de nantis qui veulent préserver l’obscénité ou se sont vautrés leurs parents .
Leurs revendications sont clairement formulées: (voir chapitre 2 de l’article):
http://www.acrimed.org/article3601.html
C’est bien ce que je dis : ces « rebelles » ne veulent pas changer la structure du système , mais une part plus equitable du gateau …..le fait que le gateau décroisse n’est pas leur priorité . Il manque une lucidité sur le mur qui arrive a grande vitesse et la nécessité de choix plus drastiques .
@ Perconoux 29 mai 2011 à 16:39
La revendication est facile, elle est à la portée de tout le monde. Imaginer les moyens de la satisfaire en s’engageant dans un processus viable à moyen et long terme est beaucoup plus difficile.
C’est d’autant plus difficile que ceux qui se sentent être « une partie de gouvernement » ne peuvent pas avoir de solutions à proposer parce qu’ils n’ont pas compris la marche du monde dans lequel ils se trouvent.
« La démocratie appartient au peuple (demos = peuple, cratie = pouvoir), ce qui signifie que chacun de nous constitue une partie du gouvernement. » Disent-ils dans le Manifeste de « Democracia Real Ya ! » (15 mai)
Hormis la mise en cause de ceux qui gouvernent, qu’ils soient de droite ou de gauche, les indignés ne sont pas capables de se faire une idée réaliste des mécanismes physiques qui gouvernent irrémédiablement le monde. Tels qu’ils sont réglés actuellement, ces mécanismes nous mènent dans le mur qu’évoque Kercoz
Le problème à résoudre est connu depuis le début des années 70 et, en 40 ans, sa résolution n’a pas progressé malgré la venue d’extraordinaires moyens d’échanges et de diffusion de la connaissance. L’homme en tant qu’individu s’est résolu depuis longtemps à devoir mourir un jour. Malgré tout, la vie lui apparaissant plus agréable que la mort, il s’est employé à prolonger sa vie en réduisant ses dépenses physiques et en développant des moyens médicaux.
Pour y parvenir, l’homme s’est longtemps employé à extraire l’énergie dont il a besoin pour vivre, tout en minimisant sa peine et maximisant son confort et son agrément, en exploitant d’autres êtres vivants. Il a d’abord exploité la flore, la faune et même ses semblables sous forme d’esclavage ou de formes plus élaborées moins condamnables.
Les besoins de l’homme en énergie se sont longtemps satisfaits de ce que le processus naturel de renouvellement des ressources offrait. Puis, son génie l’a amené à exploiter un formidable gisement d’énergie stockée sous forme de restes d’organismes vivants fossilisés dont l’usage présente deux inconvénients. Ils polluent et leur quantité est limitée.
C’est à ce problème d’énergie que l’humanité est confrontée. On ne le surmontera pas en s’indignant, en revendiquant, en se révoltant, où en se faisant la guerre civile.
On ne le résoudra qu’en réfléchissant, individuellement et collectivement, à condition de s’obliger à ne pas jouer à l’autruche.A condition de regarder le problème en face au lieu d’en rendre coupables certains d’entre nous.
Ecoute un peu Kercoz, c’est pas ce qu’ils disent :
Là-bas si j’y suis est en Espagne, avec les Indignés de la Puerta del Sol de Madrid.
3 reportages de Daniel Mermet et Antoine Chao
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2191
Pendant que PSJ nous expose des propositions intéressantes, les Français sont témoins des inquiétudes de notre ministre de l’économie sur son avenir ou non au FMI, et si c’était non, serait-elle assurée de garder son emploi ? On se marche sur la tête, c’est indécent !
/////Compensation financière du bien commun//////
Là c’est une arnaque ! Il ne peut y avoir une « compensation » financiere au bien commun .
Le « Bien commun » , est le gain de productivité acquis par un groupe animal , lors d’un passage a la socialisation : meilleure appro , plus de sécurité , temps libéré et protègé ………Il n’est pas « négociable » , et n’est valable que dans sa conformation originelle : groupe restreint interactif et imbrication ds la chaine trophique territoire de subsistance) ……
S’il est réinvesti c’est pour une production « culturelle » a but unique : renforcer la structure du groupe .
Je suis relativement désespéré, non pas par la prose de PSDJ, mais par le fait que l’on vide la place Del Sol pour le foot et/ou autres élections, etc. Et par le néant des commentateurs économiques actuels, du genre (mais pas seulement) :
– Rumeur du monde, Esprit public….etc. En fait on n’entend toute la journée que des absurdités, de la part de gens qui n’ont pas 2 sous de bon sens.
Ce qui me reste de ces 2 émissions ? Max Gallo qui dit que les suites des rassemblements de la Puerta del Sol risquent de soulever des relents de populisme, et de se terminer en sourire amère, par ex, le même ou son alter égo qui craint les Frères musulmans derrière le printemps arabe.
Denis Oliviennes qui estime que l’euro durera toujours, et qu’aucun pays jamais ne quittera l’euro. etc.
Bref, tous les commentateurs sont totalement à côté de la plaque.
1) Il n’y aura pas de sortie de crise, parce que le capitalisme s’est modifié avec le temps, avec la technologie.Le système est, comme le langage, d’une immutable mutabilité pour paraphraser Saussure. Ici il s’agit de dire que personne ne peut empêcher le système de changer avec l’évolution technologique, comme personne ne peut empêcher aussi la langue de changer.
Les conservateurs n’arrivent même pas à se conserver eux-même…
Quelques nouvelles de la mutation : extension du domaine du Spectacle, « Entertainment ! » (Francesco Masci, chez Allia, où il avait déjà publié « Superstitions »)
30. (…) Si la rhétorique savante de l’insurrection, dans son ascension irrésistible, est bien parvenue à l’actuelle production hautement médiatisée et économiquement très rentable, son hostilité discursive n’a jamais franchi les limites du domaine autonome, non conflictuel et donc a-politique de la culture et des loisirs dans lequel elle est depuis toujours restée confinée. Et c’est exactement cela qui conserve à ce conseil que Bacon donne aux princes et aux puissants de son époque toute sa sagesse (ndlc : prendre garde aux « érudits appauvris et autres intellectuels déclassés qui peuvent trop facilement transformer leur amertume en réservoir d’idées séditieuses »). A condition d’en invertir la signification, que les intellectuels, riches ou déclassés, austères ou prolixes, acrimonieux ou télégéniques, ne préparent pas la tempête, ils dressent des paratonnerres.
32. Il y a une domination subie dans l’attente jouissive et désespérée d’une vie finalement consciente, et c’est le destin de la multitude. Mais il y a aussi une domination subie et servie dans le théâtre comique de la révolte.
33. L’amor fati moderne : vivre dans l’attente ou vivre de l’attente, Slavoj Zizek ou Lady Gaga.
« Dès qu’elle est débarrassée des toiles d’araignée de l’ignorance, la vérité brille avec éclat »
Il y en a qui se disent certain qu’aucun pays ne quittera jamais l’Euro, d’autres que l’Euro ne survivra pas bien longtemps.
Moi, toutes ces certitudes me laissent pantois, car tout dont je suis certain, c’est que nous vivons des temps très incertains.
Bien dit chris. Ça fait monter l’or, ce genre de propos…
j’ai encore des anciens francs. j’ en fait quoi ?
un collier, des boucles d’oreilles, un bracelet …le début d’un musée ?
@vigneron,
l’or n’a pas besoin de moi pour monter!
C’est pas mon propos qui va continuer à le faire monter, c’est l’incertitude sur les monnaies de réserve.
Mais vous le savez déjà.
J’ai acheté de l’or il y a 3 ans. Je n’avais aucune idée si cela vaudrait plus (en baguettes de pain, pas en Euros) dans 15 ans. Mais je suis quasi certain que je pourrais toujours m’acheter de quoi manger pour quelque temps avec cet or dans 15 ans ( a moins que les 15 prochaines années soient différentes de ce point de vue que les 5000 qui ont précédé). Par contre, avec la même somme en Euros dans un coffre, franchement, j’en ai aucune idée. Peut être que cela ne vaudra même pas une baguette de pain. Peut être cela vaudra plus que ce que j’ai payé pour cet or?
Donc, si vous voulez sortir votre argent de la banque (j’ai pas attendu Cantona pour le faire, je l’ai fait il y a 3 ans), la seule solution c’est le convertir en Or.
En plus, ça prend pas l’humidité, ça rouille pas, et ça ne perd pas sa valeur après un incendie. Et puis c’est facile à cacher pour une longue durée, suffit de creuser un trou dans la terre, dans la nature, et le laisser là.
Cela fait 5000 ans que les humains creusent des trous dans la terre pour chercher de l’or puis creusent d’autres trous dans la terre pour l’enfuir… Ca paraît complètement débile, mais pourquoi toutes sortes de civilisations, apparament sans contacts, en Amérique du sud et du nord, en Europe, en Egypte, à Babylone, en Chine, etc…ont elles toutes suivi cette pratique débile?
Parce que l’or est la seule chose au monde qui:
est suffisament rare, est facile à cacher, transporter, diviser, garder, ne se détériore pas avec le temps, et enfin, n’a aucune utilité
… caractéristiques essentielles qui font que l’or a toujours été, et restera encore pour longtemps, la seule véritable monnaie de réserve.
Voilà, vigneron, je sais bien que vous savez déjà tout cela, et que vous vous en foutez, mais j’écrit cela pour ceux que ça pourrait intéresser.
Le terme de « démocratie réelle » cache selon moi un vide d’idéologie quant à l’avenir à construire, et est juste utilisé pour prendre au mot la classe politique au pouvoir, afin de leur dire que ce n’est plus avec eux que ça se passe.
Mais tout reste à imaginer… Internet peut être un bon outil, ça ne reste qu’un outil.
Le concept de manifestation pacifique, tant que ça peut durer, peut permettre à des leaders et des forces d’imagination porteuses d’avenir d’émerger… Mais il faudra que ça arrive, sinon, ben certains vont payer le prix cher sans que rien ne soit fondamentalement changé.
Je ne crois pas en la démocratie: au final, il s’agira toujours d’une oligarchie qui prendra les décisions pour la majorité.
Mais cette oligarchie est à l’image de ce qu’est la majorité.
Sans remettre la notion de Justice au centre du jeu, et sans oublier cette notion d’égalité, qui n’est qu’un outil mathématique, sans création de sacré, qui est source de transcendance, rien de fédérateur n’est possible selon moi.
Si vous voulez voir le rassemblement place de la Bastille en direct, cliquez sur le lien ci-dessous. Attention : les 20 premières secondes sont consacrées à la publicité !
http://www.ustream.tv/channel/monsieurjo#utm_campaign=unknown&utm_source=4583577&utm_medium=social
Grèce: l’UE hésite aussi à verser la prochaine tranche d’aide.
L’Union européenne pourrait bloquer la prochaine tranche d’aide due à la Grèce pour la sauver de la banqueroute, a averti dimanche le commissaire européen aux affaires économiques Olli Rehn, dans l’hebdomadaire Der Spiegel.
Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu jeudi qu’il n’allait continuer de verser son aide à la Grèce que s’il obtenait des « assurances » que le pays est en mesure de lui rembourser cet argent.
« Nous, Européens, posons les mêmes conditions que le FMI », a affirmé M. Rehn. Le commissaire européen fait tout dépendre de l’avis que doit rendre la troïka (FMI, Commission et Banque centrale européennes), mais prévient que « la situation est très sérieuse ».
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/663875/grece-l-ue-hesite-aussi-a-verser-la-prochaine-tranche-d-aide.html
Sarkozy change d’avis(encore une fois):
Sarkozy supports easing of Greek debt.
FRANCE HAS backed moves to ease the burden of Greece’s debt, which comes as the IMF threatens not to release the next €3 billion for its troubled bailout.
As the IMF hardens its push for accelerated fiscal reforms from Greece, French president Nicolas Sarkozy opened the door to investor participation in an effort to prop the country up.
Mr Sarkozy’s intervention deepened a rift between EU governments and the European Central Bank (ECB), which opposes any form of Greek debt restructuring.
http://www.irishtimes.com/newspaper/finance/2011/0528/1224297948753.html
Nul ne peut prétendre savoir de quoi accouchera ce mouvement.
Il n’a selon moi que deux alternatives, se doter de mots d’ordre commun et donc se réapproprier l’espace démocratique dont il n’est plus le coeur ou bien, lentement se désagréger car sans objectifs à atteindre.
Je ferais le parallèle en France avec les luttes syndicales (je suis pourtant moi-même syndiqué).
Depuis des années, on use les mouvements de grèves et de manifestation en faisant défiler tel jour les postiers, tel autre les ouvriers de camaieu, tel autre la justice….il en est de même pour les manifestations.
J’ai le souvenir d’un mot d’ordre commun qui venait de la base et de travailleurs très diversement syndiqués : GREVE GENERALE (mouvement dernier des retraites). Nos secrétaires nationaux doivent être sourds ou alors (comme en 68), ils craignent être débordés et donc perdre le peu de pouvoir qu’il leur reste.
Quand l’on apprend que certains syndicalistes francais appartiennent à des Think Tanks, il y a de quoi se poser certaines questions, non? (Cf Confrontation Europe par exemple).
De la colère, de la peur? non, juste la révolte.
Les dirigeants des grandes centrales, qui ont concentré leur action, avec les politiciens (UMP,PS et FdG) contre la grève générale, sont bien sûr cooptés et choyés dans les clubs du capital.
Une de ces cercles de la réaction, Le Siècle, accueille l’ex dirigeant de la CGT, toujours conseiller de Thibaud, et est dirigé depuis janvier par sa complice Nicole Notat, qui a reçu le fauteuil de Kessler…
Dans la liste des membres, toute la France d’en haut, tous pourris:
http://www.republique-des-lettres.fr/10268-le-siecle.php
Ce que vous dites tous les deux, je ne le savais pas, mais ce dont j’étais sûr, c’est que les syndicats nous ont chaque fois lâché… Merci pour l’info.
@ Psdj
« ..Le bien commun conceptualisé par le libéralisme a été vidé de finalité et de matérialité. Le libéralisme libertarien en a déduit que la démocratie n’est que formelle. Et le néo-libéralisme en a déduit que la démocratie politique est matériellement inutile puisque l’économie a sa propre rationalité qui n’inclut aucune humanité discutable.. »
je ne peux qu’ètre d’accord avec vous et apprécie le lien que vous commencez à faire entre vos théorisation et le « bien commun » que nous p
..partageons tous…( désolé pour l’expédition brutale du commentaire )
il vous reste à étre moins « équivoque » dans votre formulation .
par ex:
« …Comme les banques …de leur solvabilité, non limitée par des .. États, et comme elles disposent …, elles ….l’immunité juridique et le maximum de rendement à court terme. donc pour elles l es salaires réels doivent baisser et la protection publique du travail et de l’entreprise doit être abaissée…. »
j’ai rajouté les caractères gras , est-ce ce que vous vouliez dire ?
a plus , cordialement
Oui. C’est ce que je voulais dire que vous vous efforcez de bien comprendre. J’ai la faiblesse de croire que mes phrases possiblement équivoques sont bien interprétées par un lecteur de bonne foi sur le sens général du texte.
@ Psdj
désolé pour mon « obséquiosité »
je trouve vraiment dommage que les idées que vous avancez ne puissent être « critiquées » par tous , car abordant le problème de la Démocratie , il va falloir tenir compte de Demos et de ses « échappatoires »
quand il est question de « bien commun » , on ne peut objecter « .. un lecteur de bonne foi … »(sous entendant la mauvaise) , pour éviter le débat de fond qui est l’articulation des approches théoriques et l’organisation dans le réel de l’éclairage qu’elles apportent.
qui plus est , je n’ai pas vraiment l’impression que les lecteurs qui ,ci-dessus, expriment leur difficulté à vous lire soient vraiment de « mauvaise » foi…en tout cas ,cela mériterait d’aller vers eux ..
pour obtenir l’adhésion de la plupart (le demos) , il faut reprendre inlassablement les explications avec des mots que l’Autre est disposé à entendre…c’est la dimension « politicienne » de la politique avec laquelle , pour valider vos idées , vous serez obligé de composer …
au demeurant , la progression de vos post va dans le bon sens..(amha)
@sentier198,
Désolé, je me fais mal comprendre. Je vous loue pour votre bonne foi consistant à prendre l’intégralité d’un texte pour en interpréter le sens particulier des propositions qu’il contient. D’accord avec vous, mon jugement sur la bonne foi est personnel et subjectif. D’autres personnes diraient que la bonne foi est de faire des phrases qui contiennent la totalité du sens qu’on veut exprimer. Le problème de la subjectivité du bien commun est de même nature. On peut dire qu’il n’est de bien que par rapport à un contexte général qui doit être commun. On peut aussi dire que le bien est en soi, qu’il ne se partage pas et ne s’exprime pas hormis par l’usage incantatoire du mot. Pour ne pas laisser place à l’ambiguïté, je confirme ce que vous dites : le bien commun dont je parle n’est rien s’il n’est pas contextualisé ; accessible à tout le monde par la démocratie réelle.
L’ensemble du texte est plus lisible, et plus encourageant …l’historique est bien posé …un brin d’espoir montre le bout de son nez.
Mais quand je vois « chambre de compensation » – d’aucun parlait du FMI, comme chambre de compensation « géante » : ça fait peur – je pense à Clearstream …il faut que je lise le bouquin de Denis Robert. Comment réguler la régulation ? comment désopacifier la bête ?
En dehors même de cela, comment abattre et, ou, contraindre, le lobbying, qui coexistera sur le plan international .
Multinationales ( Entreprises ) et démocratie =) oxymore ? que prévoyez-vous pour y pallier ?
« Pour pallier cela. »
Ce qui est marrant avec ce verbe (« pallier », V.trans.direct), c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour se planter (« pallier à »…) , et qq’un d’autre pour redresser le tort (« on dit pallier-tout-court »)…
Merci !
essayons de pallier tout court !
malheureusement, je fais cette erreur depuis si longtemps …entre autre …
@M,
Clearstream ne compense que des prix entre des noms. Clearstream ne connaît pas les propriétaires des flux qu’elle compense ni le motif véritable des paiements effectués. Elle ne connaît pas les contrats sous-jacents et ignore s’il sont conformes au bien commun dans le pays de l’acheteur et dans le pays du vendeur. Une compensation en bien commun consiste à mettre en équivalence les prix, les contrats et les primes qui garantissent les prix et les contrats. Tout doit être tracé par la chambre de compensation et doit pouvoir être soumis à l’arbitrage d’un juge judiciaire si un intérêt particulier ou l’intérêt général s’estime lésé par une transaction. Une compensation véritable rend visible et vérifiable la relation établie dans n’importe quelle transaction entre la réalité concrète objective, le droit et le prix. Bien évidemment, la compensation doit être internationale et soumet tout acheteur et tout vendeur à une même règle de droit.
Merci de votre réponse.
@PSDJ
Il serait grand temps que vous lisiez les livre de Denis Robert !
Si Clearstream ne connaît pas les propriétaires des flux qu’elle compense ni le motif véritable des paiements effectués, comment a-t-elle pu , et au nom de qui et de quoi décider de son propre chef de faire disparaitre certaines transactions et certain listings ?
Toutes ces années de procès pour rien ? C’est triste.
@Pierre,
Le procès Clearstream tente de démêler une manipulation avérée de l’information. Cette manipulation a pu avoir lieu car l’information de compensation est incomplète et mal protégée par les pratiques financières déterminées par la Loi. Denis Robert dit-il autre chose ?
Lisez les attendus du jugement de « l’affaire Denis Robert », qui n’a rien à voir avec l’actuelle diversion dite du « croc de boucher » ….;
Si vous n’avez pas lu ses livres et suivi son interminable feuilleton judiciaire, regardez au moins les documentères qu’il a réalisés.
Denis Robert s’est retrouvé « Wisttle Blower », chére au cœur de Paul Jorion, ce malgré lui et, il a failli payer le prix fort dans le silence assourdissant de ses confrères, quand ce n’était pas leurs calomnies pure et simple.
Ne l’enterrez pas une nouvelle fois s’il vous plait.
La Justice est passée.
@Pierre,
Où voyez-vous que j’enterre Denis Robert. C’est au contraire avec le journalisme d’investigation qu’on peut donner corps à la démocratie réelle.
Vous enterrez Robert quand vous faite un amalgame entre ses démêlés personnels avec Clear Stream, et l’affaire De Villepin-Sarkozy-EADS qui n’ont strictement rien a voir l’une avec l’autre, même si Denis Robert a été relaxé sur ces deux procès distinct.
Avant les « roman » de denis Robert, peu de Banquiers et pas un Politique ne savaient ce qu’était une chambre de compensation…….. Et moi encore moins.
Votre malheureux amalgame nous prouve simplement que les médias ont parfaitement rempli leur mission…..
Pour le français moyen, Clear Stream , c’est une banque, et « l’Affaire » un règlement de compte entre puissants de l’autre monde.
Son site, avec tout le match « en direct » :
http://www.ladominationdumonde.blogspot.com/
Voici ce que je considère comme un GRAND texte !
Je prends le pari de le resortir dans vingt ans pour en mesurer toute la justesse…
Cela me rassure de lire un intellectuel, comme vous, encore conscient; c’est devenu si rare.
Néanmoins, moi qui suis un dès très nombreux pauvres de France, je vous affirme que la réalité du peuple, que la réalité perçut du bas est toute autre.
Mon raisonnement est surement simpliste, mais la grande majorité des gens ne voyent plus loin que la puissance de leurs portables ou du nombre de cotisations de leurs retraitres…
Je n’ai ni la sagesse, ni l’expérience et encore moins les compétences pour prédire comme Monsieur JORION, mais malheureusement l’horizon s’avance… violemment… je crains que soit toujours les mêmes qui subissent » l’engagement physique « . Les pensées, elles, sont déjà emplis d’une » prurit idéologique » qui me laisse abasourdi, le plus souvent.
» États et finance essaient de gagner du temps en démantelant la démocratie politique pour palier imaginairement l’inexistence de la démocratie économique. Mais la démarche est purement incantatoire sans autre effet que de dissimuler par le discours une réalité qui s’effondre visiblement sur elle-même. » … que dire de plus !
J’aime beaucoup METALLICA, et suis aussi féru des billets des intelectuels qui sévissent ici.
La justesse des propos ici ne sont malheureusement ici que prémonitoire. Pour le reste, les solutions proposées me semblent seulement vouloir corriger le tir, qui, inexorablement, suit son cours.
Le secret du dénouement heureux serait-il dans l’Art, ainsi que le sous-entend votre pseudonyme?
J’en est la certitude, mais pas le pouvoir de la répandre.
Antoine,
Il est justement de la qualité des » grands hommes « , ou dans notre cas, des » hommes conscients et justes « , que de se montrer clairvoyant.
Quant à l’Art, il n’est seulement une des clefs… qui semble s’évaporiser dans la surconsommation de notre époque et son idéologie… L’Art requiert du temps, beaucoup de temps.
Et si vous espérer un dénouement heureux, c’est bien tout le contraire que j’aperçois… Je ne connais que trop bien l’Histoire de ma Patrie pour l’espérer, ce dénouement heureux. L’actualité de peuples européens est en déjà une preuve.
Traduction pour les cancres de la prose de SDJ :
« Il existe deux formes d’argent , un mort et un vivant .
L’argent « mort » est une illusion capable de s’évaporer , c’est un complexificateur.
L’argent » vivant » est une réalité capable d’organiser les échanges humains , c’est un facilitateur .
Quand, dans le système , la proportion d’argent mort est trop importante , l’argent vivant finit par perdre de sa crédibilité.
Ce qui permet d’anticiper une hausse de la désorganisation sociale, à court et moyen terme » .
Il est cependant , d’après SDJ , encore possible de sauver le système .
Ce qui à mon sens est une erreur , puisqu’au coeur du système capitaliste , il y a une forme d’anarchie volontairement destructrice .
D’après la définition du nihilisme , le capitalisme ne saurait en être …puisqu’il a un sens, un but et des valeurs .
Ces valeurs sont matérielles , hyper conscientes du temporel (« time is money ») .Son but qui fait sens pour ses adeptes ,est de faire un max de blé durant sa vie .Ce qui explique la non prise en compte des problèmes écologiques , et de toutes données qui concernent le long terme , voir le très long terme.
Le capitalisme est une forme de suicide collectif , véhiculé principalement par des peuples qui estiment que la vie est menaçante, fragile , et courte .
Ainsi causait béber le cancre …
Bébé le cancre cause juste. Mais Bébé le cancre ne peut pas causer sans système. Sans système, il n’y a plus de cause. Il faut donc expliciter le système qui permette à Bébé le cancre de causer juste.
Le système est bien plus complexe qu’un biberon , mais au fond , il est conçu sur le même principe .
Beaucoup se nourrissent et vivent par le système, tout en ayant aucune influence sur lui .
Un autre texte de SDJ difficile à lire, certes, mais nullement » illisible », et pas incompréhensible … c’est grâce au travail de gens comme SDJ qui essaient de sortir des textes qui tiennent, et si possible de toutes parts, donc inattaquable et insalissable par ceux au moins qui ne se sont pas donné la peine de les lire et comprendre, que nous pouvons espérer remettre la « bête immonde » à sa place et nous assurer de l’air respirable et une espace vivable pour nos enfants.
Une fois de plus – chapeau !
Mais, « les moyens de productions »……
Pourquoi dans la structure de votre billet, qui me plaît bien, ne s’intègreraient « que », comme départ, les moyens de production?
Trente six moyens sont convoqués, au moins, en finance pour contrepartie de la réalité.
Les valeurs qui n’ont pas de contre-valeurs en argent n’ont qu’a bien se tenir…., en place publique espagnole ou arabe, et même partout comme utopie réalisée.
C’est pas du nihilisme, c’est merveille de réalité en utopie!!!
Ce sont des lieux qui se révèlent, et qui pourtant n’existent pas….
C’est tellement nihiliste, la réalité se tente tellement augmentée, au-delà des moyens de la production, avec ci-devant les moyens nécessaires de la consommation, jusqu’à celle de la revente éternelle du consommable, devenu capital, que la production semble une bande passante à part….
Est-ce cela le nihilisme?
Nihilisme = irréalité ou impossibilité du bien commun ; bien commun = réalité vraie de l’échange humain à l’intérieur d’une société.
D’accord alors:
A « l’intérieur »….
J’y vais avec les lieux, les endroits, les emplacements, les habitations peut-être….mais c’est par déformation professionnelle.
Ainsi, les utopies recèlent les irréalités, comme vous dites et j’en suis bien d’accord.
J’appuie alors, avec les rues, les places, les villes, les paysages même, et les souvenirs de ces endroits, zones d’utopies réalisées….même si bien réelles!
La symétrie de l’information est, il me semble, un des piliers de la théorie néo-classique. J’ai la sensation que la volonté de l’auteur est de revenir sur une rationalisation de l’économie, battue en brêche à raison par la crise, afin de la réhabiliter, notamment en instaurant enfin la concurrence pure et parfaite, libre et non faussée.
Le bien commun par la mise en place d’une économie enfin (vraiment) rationalisée. Aie aie aie…
Ou alors je suis comme beaucoup, je ne comprends toujours rien…
La symétrie de l’information néo-classique est seulement putative ou platonique. C’est bien une condition nécessaire de la justice et du bien commun mais pas une condition suffisante. Pour réaliser la symétrie de l’information en crédit et en risque, il faut l’égalité financière qui ne se réalise pas sans égalité de négociation entre l’Etat, la finance et le citoyen, entre l’investisseur, l’entrepreneur et le travailleur. Il n’y a qu’un marché international contrôlable par le juge qui puisse réaliser concrètement la symétrie de l’information.
Possible, mais vous êtes donc bien dans l’idée d’établir un marché parfait ?
Plus précisément un marché perfectible par l’égalité des droits, l’obligation de livrer la réalité et d’assumer tous les écarts possibles entre une anticipation financière et une valeur réelle effective. L’erreur (ou la mystification) de l’économisme est de poser l’hypothèse d’une perfection du marché qui ne peut pas exister dans la réalité présente surtout si on ne définit même pas les conditions financières d’existence d’un marché. La perfection du marché, c’est la démocratie…
C’est un projet exigeant mais qui me semble irréaliste. Il y a trop de références à une perfection théorique libérale auxquelles se sont appuyés ceux que vous critiquez et dont je peine à vous dissocier. La somme des intérêts individuels ne fait pas le bien commun. La réalité n’est certes pas celle que pensait Platon, mais pas davantage celle d’Aristote. La destinée politique d’une collectivité se conduit comme un voilier au près, en tirant des bords. Parfois la direction n’est pas la bonne, mais au moins y a t’il un sens (je ne suis pas spécialement stoïcien non plus, j’ai besoin de savoir vers quel port je me dirige et la navigation en solitaire, bof)
Cette phrase est fausse car ambigue.
En 1989, c’est la fin de la domination de la bureaucratie du parti unique.
La propriété collective, au sens de social, n’existe plus depuis longtemps,
car cette bureaucratie s’est substituée ànla propriété collective, sociale, depuis très longtemps.
La discussion est même ouverte depuis longtemps sur une question légitime:
« A-t-elle vraiment existé, dans le contexte de la guerre civile et de l’agression impérialiste »?
Même De Gaulle, jeune officier, était sur le front en Pologne pour abattre la jeune révolution.
Mais c’est loin du sujet.
Donc, ce qui est avéré, bien avant 1989, c’est la faillite de la dictature du parti sur la société.
Le projet du parti russe, ou chinois, ou vietnamien, etc, était autre : le socialisme, autrement dit la propriété sociale des moyens de production.
Mais ces premiers prototypes ont échoué.
Les révolutions socialistes à venir, sans doute proches dans l’agonie du capitalisme,
se feront dans des conditions objectives (matérielles) bien meilleures,
et subjectives sans comparaison, grâce au martyre du mouvement ouvrier au XXème siècle
et aux retours d’expérience sur les prototypes.
La méfiance vis à vis des partis,
le besoin d’étendre la révolution pour qu’elle ne soit pas assiégée,
la démocratie la plus directe possible etc,
les respect de la division des pouvoirs,
et beaucoup d’autres, sont des leçons.
Le grand mérite du sacrifice des révolutions passées, c’est d’avoir dressé la carte des principaux écueils.
Notez que les prototypes échouent toujours, dès que l’innovation est brutale.
Toutes les premières locomotives…Certains voulaient même les interdire. Pareil pour les avions…
En matière d’organisation politique, économique et donc sociale, c’est la même chose…en pire.
Les efforts des villes franches à travers l’Europe, le régicide et la dictature de Cromwell en Angleterre,
la révolution française, attaquée elle-aussi et terminant dans une parodie de féodalisme,
démontrent qu’il a fallu bp d’échecs pour instaurer un régime de liberté des agents économiques
conduisant enfin au capitalisme: émergent, triomphant et agonisant aujourd’hui sous son propre poids, et presque tous les peuples de la planète se supportant plus sa dictature.
Des siècles et des millions de morts…
Ce qui est avéré par contre c’est que sans appropriation sociale des moyens de production,
il est impossible de parler de démocratie,
que l’appropriation soit celle d’une caste bureaucratique ou d’une oligarchie.
Merci de ce complément explicatif auquel je souscris pleinement.
@PSDJ
Transperçant de lucidité sur l’analyse, je reste sur ma faim pour les remèdes.
Qu’il s’agisse d’une crise de la réalité, c’est pour moi une évidence depuis le début, et cela va plus loin que la finance, l’économie, la politique, ….
J’ai du mal à partager le regret que vous exprimez, que la démocratie ne soit « que » des institutions, laissant ouvert le champs des moyens matériels, sur lequel la mauvaise herbe du libéralisme financier s’est développée. Cela rejoint aussi un absent de votre papier, le bien commun, que vous citez mais ne définissez pas : or c’est peut-être là le coeur du problème, finalement.
Moralement, pare que selon ce qu’il est, et les droits que l’on s’arroge ou pas sur lui, en tant que personne, minorité, ou majorité, on sera démocrate, égalitaire ou pas.
Matériellement, parce qu’en effet la vie quotidienne et la gestion (au sens politique et non financier) n’ont de finalité que dans les institutions, personnes, services, biens, et tout ce qui est disponible pour tous.
Le principe de la démocratie ne contient pas un choix de gestion, seulement le choix de l’exécutif. Réduite à cela, la démocratie n’est ni libérale, ni communiste, ni d’aucune école, et à mon sens cela doit rester ainsi.
Son dévoiement actuel est dû à des manipulateurs et, plus encore, des récupérateurs, moraux, juridiques, et surtout addictifs de la propriété, pour qui le bien commun est sans doute ce qu’ils décideront qu’il soit, rapporté à leur propriété : question morale, donc, qu’il ne faut peut-être pas trancher trop rapidement, d’ailleurs.
Mais cette manipulation, sa racine même n’est-elle pas la simple, éternelle, multiforme lutte pour le pouvoir ? Pouvoir qui s’exprime ici par la possession des choses matérielles, et qui dévoie donc tout obstacle, y compris le rempart démocratique par la collusion de l’exécutif (là est l’affaiblissement de la démocratie), qui l’empêche de satisfaire son insatiable envie ?
Pouvoir qui va jusqu’à obtenir non seulement tout le disponible, mais les biens futurs avec le système de l’endettement. Pouvoir qui nous manipule aussi, par les médias, l’appat du gain, l’enfermement dans un système, l’appartenance involontaire (voir papier récent de Zebu), etc.
Mais alors, contre cette boulime du prendre, la démocratie n’est qu’une victime, peut-être la pire, mais peut-être pas. Certes elle ferait rempart, si elle était solide. Mais, et vous le dites, elle contrebalancerait le voile d’irréalité dans lequel nous évoluons, sans pour autant attaquer la base.
Pour illustrer cela, prenons les PPP. Rien à voir avec la démocratie, mais financer les hopitaux, les prisons, les écoles, par des privés qui percevrons un loyer pendant 40 ans, pour la seule et détestable raison de ne pas oser faire apparaitre l’investissement dans le bilan du pays et gonfler son endettement, n’est-ce pas un hold-up ? Et en quoi la démocratie par elle-même serait-elle capable de refuser ce type de soltuion ? Je précise que les PPP, sauf exceptions, sont perdant-perdant sur le plan économique; mais je les soupçonne d’être lucratif au second degré, en ce qu’ils ligotent les politiques aux grands investisseurs.
Bref, je ne crois pas qu’il faille seulement parler de restaurer la démocratie, remettre dans le giron public les biens et prérogatives parties ou affaiblies, renforcer le système juridique comme vous le proposez. Il faut cela, mais il faut aussi une vision du bien public en ce qu’il a de pouvoir de décision, de pouvoir d’exécution, de contenu matériel, de force coercitive, et de limite.
Prenons un exemple. Une ville décide de créer un établissement de dépot réservé à ses habitants, une banque un peu particulière : les dépots y restent, et le ratio de fonds propre est de, par exemple, 50% (au lieu des 7%), ce qui lui donne une capacité de prêteur moins importante que d’autres banques. Le fonctionnement serait payé par les impots des habitants. L’argent n’est pas placé ailleurs que dans les prêts aux particuliers. Cette banque serait-elle un bien public ? défini par son rôle, ses particularités, sa gestion municipale ? Ou son pouvoir de dire non au système et de présenter une alternative ?
Cette ploutocratie n’est pas durable, car ce n’est pas la finance qui mène le monde, ce sont les lois de la Physique.
Elles sont en train de se rappeler à notre bon souvenir. Le bazar que le changement climatique et la pénurie d’énergie combinés vont provoquer (prémices déjà visibles) va remettre les priorités dans le bon ordre : les moyens de survivre viennent en premier.
Au départ, une bête erreur comptable (d’origine religieuse ?) : compter pour zéro et croire inépuisables les stocks de matières premières et les services naturels.
A lire pour justifications détaillées et pistes de sortie : « Changer le monde – Tout un programme ! » de Jean-Marc Jancovici (il n’est pas le seul à écrire ça, mais c’est à jour car ça vient de sortir).
Proposition voisine, qui devrait être au coeur du programme d’un candidat à la candidature présidentielle : http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/pdf/publications/vp5-financer-avenir-sans-creuser-la-dette.pdf