Billet invité.
Devant le tir de barrage de la BCE qui se poursuit, ou bien parce qu’il en partagent ouvertement les objectifs pour leurs raisons propres, comme les Français, les dirigeants européens s’engouffrent vers la seule porte de sortie qu’il leur reste : la vente du patrimoine grec, afin de rembourser un trou financier que personne ne veut combler, chacun convaincu de ses bonnes raisons. Un nouveau prêt complémentaire pourrait alors permettre de rouler la dette restante, pour voir venir.
La confiance, longtemps accordée aux Grecs, quitte à fermer complaisamment les yeux quand il l’a fallu – comme pour d’autres, et non des moindres – n’est plus au rendez-vous, et le temps presse. Il est donc fortement question, en sous-main, de créer une agence chargée de la vente de ces actifs, qui ne serait plus pilotée par les autorités grecques elles-mêmes mais par des experts. Ce qui s’apparente à une pure et simple saisie, suivie d’une vente dans des conditions douteuses, puisque effectuées dans la précipitation. Il va y avoir de bonnes occasions à saisir, la financiarisation va y trouver son compte.
Les artisans de cette brillante idée seront jugés à l’aune de leurs résultats. Mais en attendant, il n’est pas inutile de revenir encore une fois sur le blocage de la BCE, dont les motifs s’éclaircissent peu à peu.
Rappelons les faits : bien que représentant 5% du PIB de la zone euro, les banques grecques, irlandaises et portugaises ont à elles seules emprunté 242 milliards d’euro à la BCE, soit 55% de l’ensemble des liquidités que la BCE a apporté au système bancaire dans toute la zone euro. N’ayant pas le choix, celle-ci n’a pas été toujours regardante sur la qualité des actifs pris en pension à titre de garantie. Il est aussi estimé que 150 milliards d’euros d’actifs détenus par la BCE à titre de collatéral proviennent des banques grecques … munies de la garantie de l’Etat. Enfin, parmi les 75 milliards d’euros d’obligations d’Etat achetés par la BCE, au moins les deux tiers des titres sont grecs.
L’édifice financier est donc fragile, même si JP Morgan Chase a calculé que l’Eurosystème pourrait faire face à une décote de 50% des obligations grecques, disposant de 81 milliards d’euros de fonds propres en totalité. Mais il n’en serait pas de même si l’Irlande et le Portugal s’engageaient dans la même voie, une reconstitution des fonds propres aux frais des Etats étant alors inévitable.
Cette exposition de la BCE est donc devenue problématique ; ne pouvant arrêter la distribution de ses liquidités aux banques des pays de la zone des tempêtes, elle ne peut céder en retour les actifs pris en pension et menacés d’être dévalués. Elle roule la dette de ces banques, en attendant mieux. Le plan de sauvetage portugais, après l’irlandais, comporte certes un financement destiné aux banques de ces pays – venant alors en substitution de celui de la BCE – mais il s’est déjà révélé insuffisant dans le cas de l’Irlande.
L’impasse dans laquelle se trouve la BCE n’est pas uniquement le produit d’un enchaînement fatal, fait de ses mesures d’injection de liquidité et des achats d’obligations souveraines destinés à parer au plus pressé. C’est, pour aller au fond des choses, l’expression de la faillite d’un système financier reposant sur un endettement grandissant ainsi que sur l’étroite interdépendance de tous ses acteurs. Avec comme clé de voûte une banque centrale qui n’est pas outillée pour faire face à ce déséquilibre. Ou, pour le dire autrement, sur le bon fonctionnement d’une machine à produire de la dette sur laquelle reposait une bonne partie de la prospérité du système financier, et qui pour le coup fait défaut dans son ensemble.
Ce que la crise européenne de la dette publique et privée conjointe est en train de démontrer, c’est que ce qui est en priorité à redouter n’est pas la reprise des jeux dans le grand casino, comme on pouvait le dénoncer. C’est la constatation qu’un engrenage et levier essentiel du système est grippé, et qu’il ne peut pas être réparé avec les moyens envisagés. Aux Etats-Unis, le même phénomène prend une autre forme, mais il est similaire. L’Etat n’est pas en mesure de digérer son sauvetage du système financier, sauf à pratiquer des coupes budgétaires qui sanctionneront le déclin du pays et rendront structurelle l’aggravation de la crise sociale.
Il en ressort deux conséquences :
1/ La croissance économique reposant sur l’endettement est pour partie compromise, ne pouvant pas retrouver les sommets atteints. Elle est donc désormais condamnée à rester réduite dans les pays occidentaux. L’équation sur laquelle repose leur désendettement n’a alors plus de solution.
2/ En menaçant la solidité financière des Etats, le système s’est mis lui-même en danger, car il est en train de perdre son point d’appui financier : la dette souveraine dont le remboursement est désormais entaché d’incertitude.
La situation que nous connaissons a un côté fin de fête avec d’une part une monnaie internationale de référence dont les années sont nécessairement comptées, et de l’autre des obligations souveraines qui ne sont plus le roc sur lequel le système pouvait s’appuyer pour faire levier.
Avec une bourse toujours incertaine, des matières premières dont le cours monte et baisse sans crier gare, sans autre raison qu’une spéculation orchestrée par un nombre très réduit d’intervenants, et un marché monétaire sur lequel les possibilités spéculatives du carry trade connaissent de premières menaces avec l’élévation de barrières réglementaires au sein des pays émergents (même l’OCDE l’admet du bout des lèvres), les marchés cherchent où placer leurs gigantesques liquidités, les obligations devenues à leur tour suspectes. Le marché des obligations sécurisées, que les banques émettent en ce moment à tour de bras afin de renforcer leurs fonds propres, n’étant pas en mesure de répondre à l’offre…
Annoncée comme résultant d’une surproduction de biens et de services associée à un chômage structurel grandissant, la crise aboutit à une surproduction de capitaux, également à la recherche de leur emploi en quelque sorte…
Le système financier est donc menacé par une singulière situation dont il est lui-même à l’origine. Il a réussi à conserver la maitrise de ses instruments spéculatifs à fort rendement, mais il a lui même sapé le socle qui lui est nécessaire afin de se reposer sur des actifs de qualité, avec un moindre rendement mais de tout repos. Il est parvenu à largement se défausser de sa dette, mais celle-ci ne peut être comme espéré digérée et menace de se représenter à lui.
Que peut faire dans l’immédiat la BCE ? La stratégie qu’elle défend repose sur trois piliers : éviter que les créanciers privés de la dette publique ne soient atteints par une décote, obtenir que les Etats se substituent à elle pour intervenir sur le marché obligataire (via leur fond de stabilité européen), et parvenir à ce qu’ils adoptent un régime de sanctions automatiques en cas de dépassement de leurs limites de déficit, afin de résorber la dette publique par eux-mêmes. Les plans de sauvetage qu’ils adoptent ayant vocation à financer les banques via les Etats qui en bénéficient afin que la BCE puisse stopper ses injections massives de liquidité sous la forme actuelle.
Ce programme reporte sur les Etats européens la totalité du poids d’une dette que les plus faibles ne parviennent pas à supporter, déjà entrés dans la zone des tempêtes ou pouvant vite y être entraînés. Sa réalisation implique de facto une mutualisation de la dette sous une forme ou sous une autre. Faute de celle-ci, la BCE n’aura comme choix que de laisser éclater la zone euro – aux risques et périls de tous – ou de manger son chapeau.
Dans ce dernier cas, elle affrontera alors la situation que rencontrent déjà la Banque d’Angleterre et la Fed, qui ne s’en dépêtrent pas, bien maigre consolation ! La crise européenne de la dette n’est qu’une version particulière de la crise générale de la dette que connaît le capitalisme financier.
143 réponses à “L’actualité de la crise : C’EST LE SYSTÈME QUI FAIT DÉFAUT, par François Leclerc”
D’une façon plus générale, je pense que cet homme n’est pas très loin de la vérité :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3099
« Génération pic pétrolier : une chance extraordinaire de changer le monde, par Richard Heinberg »
« Un Pascal Bruckner, qui se donne pour un esprit fort et libre, illustre excellemment ce travers, lorsqu’il écrit dans une chronique récente intitulée « la séduction du désastre » que « les discours alarmistes, qu’ils portent sur l’atome, le climat, l’avenir de la planète, souffrent d’une contradiction. Si la situation est aussi grave qu’ils le prétendent, à quoi bon s’insurger. Pourquoi ne pas se prélasser en attendant le déluge ? », «
article ci-dessus :
…« La génération au pouvoir, repue et vieillissante, est dans sa grande majorité incapable d’effectuer le saut conceptuel requis… »
oui les vieux trop repus sont morts …(même quand ils sont beaux : on dit « vieux-beaux »)
les vieux capables d’indignation sont encore vivants, pas forcément beaux : on ne dit pas « vieux-beaux », on dit » vieux-indignés » ; ils aiment la nouvelle génération et veulent l’aider et la soutenir …
le flux de vie doit passer, se transmettre …les jeunes montent au créneau : c’est une bonne chose ; c’est la vie !
@Yvan
Richard Heinberg: Beaucoup moins chiant qu’un Hulot et beaucoup plus réaliste qu’un Yann Arthus Bertrand qui nous bassine avec sa culpabilisation permanente du pékin moyen. Il prend effectivement bien la dimension du problème , s’adresse au bon public et donne envie de faire.
merci pour le lien
Hé hé, un billet de François Leclerc relayé par le LEAP
Merci Yéti !
Merci Monsieur Leclerc……
En effet, la BCE tente peut-être un coup de bluff. La Tribune confirme ce matin que la BCE ne prendrait plus en pension des titres de l’Etat grec si la dette publique grecque était restructurée et/ou si le programme de rigueur budgétaire demandé à la Grèce n’était pas respecté. Les banques grecques auraient cédé à la BCE environ 88 MiE de titres de l’Etat grec (encours à fin mars) en échange de liquidités pour un montant équivalent. La BCE aurait par ailleurs acheté pour 50 MiE d’obligations grecques sur le marché secondaire (donc un total ce jour dans son bilan de 138 MiE) pour « donner de la liquidité » sur le marché (en clair offrir une contrepartie afin de soutenir les cours). Jean-Claude Juncker a précisé hier qu’il n’y aura pas d’allongement de la maturité de la dette grecque à défaut de nouvelles coupes budgétaires.
Moody’s et Fitch viennent de faire savoir qu’un allongement de la maturité sera assimilé à un défaut. Défaut qui en principe ouvrirait normalement la voie à une restructuration de la dette, donc à des pertes pour les détenteurs de ces titres.
Le risque systématique qui fait frissonner les responsables de l’UE est lui fortement minimisé par Roubini qui considère que ce défaut est supportable par le système bancaire européen.
Un des piliers de la BCE, batie sur la théologie économique néoclassique, célébrée par le gourou Von Mises est le suivant: Le beurre et l’argent du beurre.
Quand le systeme financier fait tout son possible pour preter 500 fois plus que ses fonds propres, il se met à condamner les Etats qui s’endettent sans pouvoir rembouser grace à leurs impots et taxes. Et qui ont perdu leur droit jadis souverain de battre monnaie, aux USA puis en Europe. Célébré en son temps par les incapables et les ahuris comme une « victoire historique ».
Quand la finance croule sous les prises de risques délirantes assurées par des concepts style CDS tout aussi délirants, elle demande aux Etats leur sauvetage: Le beurre et l’argent du beurre.
La théorie néo-classique est morte, faisant preuve de son charlatanisme historique dans le domaine de la science économique.
Au USA l’Etat a fini par vendre ses bons du trésor directement à la FED, histoire de renflouer des organismes de crédits,des industriels (GM).
On appelle ça « quantitative easing » ce qui est le mot politically correct de « planche à billet ».
Mais meme aux USA, la dette de l’Etat à soit disant des limites. Pourquoi?
Parceque les nantis, les capitalistes rentiers ont peur de la chute du dollar. Chute qui entrainerait la chute des USA en tant que grande puissance mondiale. Des questions de domination et de pouvoir sont en jeu.
Comme jadis sous nos rois…
Théoriquement donc, selon Von Mises et la FED, l’état fédéral US est pourri de dettes. Parcequ’on n’admet pas le concept de planche à billet. Dans ce cas la en effet, l’Etat n’a plus aucune dette! Par contre les dollars sont dans la nature, pour rien, pour rembourser de gens qui se sont fait pieger par des produits financiers vides de sens et de « croissance ».
Mais si l’Etat s’endette pour « sauver la finance », on a le meme effet: Hyper liquidité, états au bords de la ruine. Et a l’horizon inflation et baisse des avoirs capitalistiques. Donc pour compenser, hausses des taux: Cela est démontré vis à vis des états insolvables. Ce qui prouve encore que le spectre de la Grande Dépression ressurgit en Europe grace aux éluculubrations de la BCE et des traités européens neo-libéraux.
Memes causes , memes effets que jadis. La théorie néoclassique est absurde et n’a visé qu’a détruire les états souverains et qu’a restaurer une sorte de féodalisme financier globalisé. Son principal avantages aux yeux des prédateurs, pour « gagner plus ».
La plus grand arnaque du siecle: Faire croire que le controle de la monnaie doit etre interdite aux nations souveraines, et organisée par le « marché ». Le reméde fut pire que le mal!
Bonjour Izarn,
Tu cites le beurre, l’argent du beurre, mais tu oublies la crémière, le sourire du crémier, et encore, au point ou nous en sommes… chez les grecs, je me demande si ça s’arrête vraiment au sourire…
Cordialement.
Oh, pardon,
[…] « où » nous en sommes […]
et de plus, j’ai pas signé. Où avais-je la tête ? Dans … les nuages…
mqr
Les Allemands viennent de fermer la porte qui était encore entre-baillé, Wolfgang Shäuble s’alignant sur la BCE.
Ils vont pressurer la Grèce autant qu’ils peuvent, pour l’exemple.
Et pendant ce temps…. :
http://www.lepoint.fr/bourse/l-ocde-suggere-au-royaume-uni-d-adoucir-la-rigueur-si-la-croissance-s-etiole-26-05-2011-1335422_81.php
« Un responsable de l’OCDE a suggéré jeudi au gouvernement britannique de ralentir ses coupes budgétaires si la croissance continuait à s’affaiblir, tout en maintenant son soutien de principe à cette politique, en pleine montée des inquiétudes sur la reprise au Royaume-Uni. »
Deux poids…
Le FT évoque désormais la forte probabilité d’un double dip en 2011 pour l’économie britannique. Motif: la baisse trop rapide des dépenses des ménages.
Ce qui paraitrait le plus logique est que les instances de la religion économique commencent à flipper sec en préférant une inflation localisée à une révolte des gogos.
Or, hors, ors, le sushi est déjà radioactif car l’inflation amène la révolte.
Lorsque l’argent est plus que roi, et atteint le stade de divinité, ses voies vont-elles devenir vraiment « impénétrables »..???
Vous le saurez dans le prochain épisode de votre série favorite qui verra un acteur préférer se faire tuer car il n’a pas obtenu son augmentation justifiée.
Me voilà HORS de moi !
Les manants sont à bout, face aux ORS gaspillés par les prédateurs de feue-la République, de feue-l’Europe !
OR, que pourrait-il se passer si les gueux, après quelques tours de chauffe pour l’honneur, se rebiffaient ?
HORMIS partir sur des canots de sauvetage, que feront les « rentiers » ? Partiront-ils avec leurs lingots d’OR ? Fuiront-ils la banqueroute ?
Entendront-ils raison ? ou, devrons-nous aller jusqu’aux « Raisins de la Colère » ?
Pour survivre, devrons-nous devenir ORpailleurs ( jardin P.J.) ?
Justice, équilibre, raison ?
BancOR-route ou bancOR ?
That is the question .
Il ne s’agirait tout-de-même pas de nous acheter, même à prix d’OR !
Nous ne sommes pas à vendre. Point.
Il y aura probablement un blocage politique en Grèce. Ce qui est demandé à la Grèce est intenable. Le noeud de la contradiction n’est plus à Athènes mais au sein de la BCE, c’est-à-dire au sein de l’Europe financière. Il faudra donc que la BCE se ravise.
D’accord.
Quand je lis cela, je me dis qu’il y a de quoi enrager. Ceux qui comme moi refusaient
de dire oui au référendum sur le TCE en 2005 (nonistes européens), entre autre parce qu’il n’y avait pas création d’un buget « Fédéral » digne de ce nom, et que le statut de la BCE la rendait indépendante de tout contrôle démocratique; ceux là dis-je se faisaient traiter d’anti-européens, voire de « rouge-bruns ».
Mais au vu de ce qui arrive, montée des extrêmes partout en Europe, probable éclatement de la zone Euro par manque de solidarité budgétaire et non volonté d’harmonisation fiscale et sociale (et plutôt vers le haut que vers le bas).
Qui étaient les vrais pro-européens ??? Qui étaient les « rouges-bruns » ?, ou à tout le moins qui étaient ceux qui par leur aveuglement (ouistes béats) préparaient le retour des « rouges-bruns » sur le devant de la scène politique partout en Europe.
Oui il y a de quoi s’indigner comme à la Puerta Del Sol, mais il y a surtout de quoi enrager !!!
oui, entièrement d’accord ! mais il s’agissait d’une** idéologie totalitaire ( les oui-ouistes ): » quoiqu’il advienne, on continue sur notre folle lancée » ( il y avait depuis fort longtemps des non naïfs aux manettes )…qui montrait d’un doigt vengeur d’autres formes de totalitarismes ( réels ), et ne voulaient rien entendre.
**il nous a fallu du temps pour nous en rendre compte, tant toute autre parole était verrouillée …alors que les idées du « non » étaient en majorité non excluantes …mais voyaient le réel, qui tournait au vinaigre .
ah, repartir vers la générosité, et la démarchandisation des êtres.
La page facebook » les Indignés » a atteint les 51000 personnes.
Le mouvement continu ce soir dans toute la Grèce.
@Fau
pas trop de réaction à ton message . Je suis pas un spécialiste ni de l’économie ni d’internet mais les perspective que tu évoque m’inquiète à 2 raisons .
1°) toute ces nouvelles technologies finissent au mieux en oligopole, au pire en monopole
ex : microsoft , google , twiter , youtube , facebook …;etc
2°)qui est une conséquence de la première tout le pouvoir en quelques mains voir une seule
Certes on ce passerait des vilaines banques mais ça risque fort d’être pire.
Je repense à un billet de Lordon sur son blog » Ne pas détruire les banques mais les saisir »
@Paul, François ou Julien
Pouvez vous prendre un peu de temps pour nous donner votre avis sur ce que Fau nous a dit
Il s’agit en fait d’un article publié sur le site OWNI. La mise en perspective des évolutions du web au regard de la loi de la « simplification » comme préalable à la démocratisation est un fait avéré, et le futur envisagé sera probablement une réalité d’ici quelques années… sauf bien entendu si les pure players devenus mastodontes en position oligopolistique en décident autrement et mettant au pas le net. Ce qui est un peu la pente naturelle que l’on observe actuellement, sous la pression d’une myriade d’intérêts qui convergent vers un web à 2 vitesses comme l’évoque Paul : les sites « prioritaires » et ceux que l’on laisse barboter dans les tréfonds de la toile et dont l’accès est au mieux difficile, au pire prohibé.
Il y a là un enjeu majeur, c’est évident.
Julien, dans le Libre, nous marchons par adresse IP.
Le DNS américain peut aller se faire voir…
Imagine que l’un de nous mette au point un protocole différent…..
Y’a rien de plus facile, en plus.
Tu le diffuses avec des noeuds de connections sécurisés et en triant les adhérents, et là, la répression gouvernementale peut se prendre une cure de balnéothérapie en urgence histoire de décompresser.
Alors au boulot Yvan !
Les comparaisons ont leur limites, mais le mouvement des radios libres de la bande FM a connu en France cette évolution, passant du stade de la découverte enivrante d’une liberté à l’affirmation d’un monde commercial qui a finalement pris le dessus.
La même machine est en marche, ce qui peut changer est que les deux logiques devraient pouvoir coexister tant bien que mal, la seconde n’écrasant pas totalement l’autre.
Oui Julien, il faut bien se rendre compte que Google, Amazon, etc… font des investissement en hardware qui se chiffres en milliards de dollars (serveurs, disques durs, etc…). Ce n’est pas que du soft (comme suggère le site d’OWNI). A partir de là, ils contrôlent beaucoup (snif!)
Hhmm.. Monsieur Leclerc.
Vous vous trompez.
Ce domptage de la liberté des radios FM fut fait par les états.
Comme je n’aime pas avancer d’infos sans fondements, je vous prie de constater :
Radio Caroline-Mi Amigo en Mer du Nord détruite par son propriétaire sous contrainte du gouvernement anglais.
Et pour le fonctionnement d’une radio, les moyens sont dérisoires. Voir la date de naissance de :
Radio Campus à Lille…
Ici, le net ne peut pas être comparé. Sinon, les états l’aurait déjà communauchinanisé.
Mais ils y songent fortement chaque jour…
Sauf en Islande.
@ Yvan
Radio Caroline a son histoire propre et devancière. Pour la France, j’y étais ! Cela a commencé par la valorisation financière des fréquences attribuées…
Hé hé hé…
J’aurais dû me douter que nous avions les mêmes valeurs.
Mais elle était en eaux internationales…
Et surtout, vous venez de me prouver que ce sont bien les états qui ont tué les radios libres…
Rappelez-vous les trafics autour des fréquences, ce n’est pas l’Etat qui les a organisé.
Hhmm…
Vous avez donc une info que je n’ai pas.
Car, jusqu’à plus ample informé, la gestion des fréquences dépend AUSSI de l’état…
C’est en tout cas ce que j’ai toujours cru.
Julien, regardes, et marres-toi :
http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/la-france-cree-des-commandos-de-cyberdefense-26-05-2011-1335572_47.php
Et, là où tu peux constater que la Justice veut bien casser les monopoles :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/05/26/vente-liee-d-ordinateurs-et-logiciels-hp-condamne-pour-pratique-deloyale_1527901_651865.html
Rappelles-moi quand les US ont interdit le cryptage de plus de 128 bits…????
😉
Soit, à la limite, même pas besoin de créer un autre protocole.
Ca tombe bien, je suis une feignasse. Ce qui demande une vache d’intelligence…
Comprends pas tout
mais ce que je comprends, c’est qu’un organisme sa profite, va se substituer au gouvernement grec (démocratiquement élu, si cela a encore une valeur) pour vendre les avoirs de tous les grecs (l’état c’est nous) sans que ceux-ci n’est rien à dire.
Si jamais il y révolte sanglante, certains s’étonneront
Encore un truc qui aurait pu paraitre incroyable juste un an auparavant :
Un décroissantiste qui demande à la foule d’ouvrir les yeux :
Dans le MONDE.. !! :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/26/reunion-de-grands-flambeurs-a-deauville_1527718_3232.html
Y’a p’tête un truc qui va être marrant.
Ce sera l’analogie possible à faire entre la chute de la religion de l’argent et la récupération des divinités grecques par les romains.
On prend les mêmes et on recommence.
Et d’ici qu’on ait du monothétisque qui se pointe subreptis-ment, là, ça va être feu d’artifice tous les jours gratuit.
Encore une expression de ma fille : « C’est la fête… » .. Quand tout va mal.
Merci des réponses.
Oui Francois on voit bien de petites tentatives de résistance exemple à la numérisation des livres par Google, mais cela est bien dérisoire . j’ai la même inquiétude pour les « cultures » au sens large.
Mais si ça touche à la « monnaie » je pense que « 1984 » d’Orwel en comparaison est une gentille bluette . Pour moi c’est la première fois que je prend conscience de cette possibilité ça m’effraye, apparemment d’autres y ont déjà pensé, mais en n’ont pas beaucoup parlé . Décidément internet c’est vraiment merveilleux, du moins ça pourrait l’être .
ce qui fait peur en plus c’est le sponsoring que ces géants du numérique font à destination des projets « transhumanistes » d’amélioration de l’espèce humaine via la Singularity university de Kurzweil , membre du CA du MIT. Le patron de Google disait récemment que le concept de vie privée n’aurait bientôt plus aucun sens (puisque nos cerveaux seraient bientôt tous connectés ! ).
Le mois qui va se terminer a été très chargé en actualité, dispersant certainement l’attention et amenant à moins fréquenter la fonction affichée du blog destinée aux dons.
Les résultats s’en ressentent, un sursaut des indignés s’impose !
Si jamais le Fonds monétaire international (FMI) décidait de ne pas verser la prochaine tranche à la Grèce dans le cadre d’un plan d’aide de 110 milliards d’euros pour le pays, alors il est attendu des pays européens qu’ils interviennent, a déclaré Jean-Claude Juncker.
« Si les Européens apprennent que les fonds que doit débloquer le FMI le 29 juin ne peuvent l’être, alors le FMI attend des Européens qu’ils prennent le relais et assurent la part FMI du financement de la Grèce », a déclaré jeudi le président de l’Eurogroupe.
« Mais ceci ne sera pas faisable en raison de la réticence de certains parlements – en Allemagne, en Finlande, aux Pays-Bas et ailleurs – à intervenir de la sorte », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/05/26/97002-20110526FILWWW00606-l-ue-doit-aider-la-grece-si.php
Je crois qu’il faut transformer les dettes des pays européens ayant un souci (perdant le AAA par exemple) en dette européenne avec décote (je vois bien -30% du capital). Les acheteurs voient de cette manière le risque se concrétiser (ben oui risque faible mais pas négligeable) et ont espoir que le capital restant soit mieux garanti et payé.
Dans tous les cas nous ne sortirons pas de la crise tant que les dettes ne seront pas rincées d’une manière ou d’une autres.
Boujour,
Etant « caution solidaire » au même titre que les autres pays de la zone Euro, la France emprunte sur les marchés pour que la Grèce, l’Irlande… puissent continuer à fonctionner à crédit (pas trop cher) sans devoir vendre leurs biens. La France ne devrait pas continuer à vivre à crédit (on sait bien où cela mène.). Elle devrait vendre Versailles, sa Tour Eiffel, ses monuments, ses musées. Elle devrait aussi privatiser ses centrales nucléaires, l’éducation nationale, l’EDF (pardon, c’est déjà fait), le trésor public, la SNCF, les cuillères en argent, les paniers à pique-nique…
Cela nous permettrait de renflouer la Grèce, l’Irlande… sans nous endetter d’avantage. Et cela aurait l’énorme avantage d’éviter à ces pauvres pays de devoir vendre leur or, de devoir privatiser leur secteur public et de vendre leurs monuments, musées et œuvres d’arts, acropole et autres.
Evidement, je fais dans la provoc, mais c’est pour mettre en évidence l’absurdité des plans de sauvetage qui sont une impasse. Comme ils disent sur BFM : « une mauvaise tactique au service d’une très mauvaise stratégie » !!!!!
Pascal Salomé
A propos, entre autres, de la médiatisation et des revendications des mobilisations en Espagne, un court article très intéressant de l’Acrimed: http://www.acrimed.org/article3601.html
bonsoir, votre article est mentionné dans la revue de presse de Leap2020.
Incontournable, le blog de Jorion.
Le Fonds monétaire international pourrait décider de ne pas verser sa contribution à la prochaine tranche d’aide que doit recevoir la Grèce s’il n’a pas l’assurance que les pays européens tiendront leurs engagements sur les 12 prochains mois, a déclaré jeudi Jean-Claude Juncker.
A la suite de ces propos du président de l’Eurogroupe, l’euro a effacé l’essentiel des gains accumulés pendant la journée, évoluant vers 18h30 à 1,4118 dollar après avoir atteint en séance 1,4206 dollar.
Les Bourses de Paris et de Francfort, également plombées par des indicateurs américains jugés mitigés, ont terminé en baisse.
« Le FMI ne peut être opérationnel que s’il y a une garantie de refinancement sur 12 mois », a déclaré Jean-Claude Juncker, ajoutant qu’il ne pensait pas que les représentants du FMI, de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) d’une mission envoyée à Athènes aboutiraient à cette conclusion.
Une porte-parole du FMI a confirmé les propos du président de l’Eurogroupe en disant que le FMI ne pouvait continuer à prêter à la Grèce tant qu’il n’avait pas des garanties de financement des pays européens participant au plan d’aide de 110 milliards d’euros mis sur pied en mai 2010 pour venir au secours d’Athènes.
« Nous ne prêtons jamais si nous n’avons pas l’assurance qu’il n’y a pas de rupture dans le financement », a-t-elle déclaré.
La Grèce a annoncé lundi de nouvelles mesures d’économies et privatisations pour permettre le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide de 12 milliards d’euros du FMI et de l’Union européenne.
Le ministre des Finances grec Georges Papaconstantinou a dit cette semaine que, si cette tranche n’était pas débloquée, le pays serait incapable d’honorer ses obligations et, de ce fait, en situation de faillite, des déclarations qui ont une nouvelle fois conforté l’hypothèse que la Grèce n’échapperait pas à une restructuration de sa dette.
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE74P0WW20110526
Why the British economy is in very deep trouble.
« the deficit reduction plan won’t work and the UK is headed for a debt disaster ».
http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/05/26/578626/why-the-british-economy-is-in-very-deep-trouble/
Interactive graphic: European debt woes
Très pratique.
http://www.telegraph.co.uk/finance/8539251/Interactive-graphic-European-debt-woes.html
Bonjour à tous.
À propos de
http://www.pauljorion.com/blog/?p=24797#comment-187633
sur lequel je m’étais permis un commentaire idiot, mais dans le cadre de mes maigres capacités humoristiques :
J’avais écrit les f.ss.s de la crémière, pour remplacer le calcul – cal de ma première version
(en vue d’échapper aux antispam, modérateurs de tous oilps, en verlan ça se verra peut-être pas…)
donc, le calcul – cal, voir plus bas, d’origine, probablement rejeté (dixit le modérateur de service, et chapeau pour le boulot, sans la moindre ironie) par l’antispam du blog.
Mais même les fe..es disparaissent !!! Je vous dis pas fèces, là c’est carrément caca.
Avouez que c’est vraiment dommage : imaginez un torero sans fesses, ou pire un danseur de Flamenco…
Car, en effet, le modérateur a élargi à l’ensemble de la crémière mon propos d’origine !!! Que nenni, car le cheval nennit.
Alors je dis : faut savoir, faut savoir, faut savoir.
L’ensemble serait-il moins grave que la partie ?
(j’écris bien LA partie pas LES parties, ni même LE parti), je fais ce que je peux sans mon Michelin pour ne pas être :
obscène
ordurier
vulgaire (c’est pire)
insultant
idiot, et là ça m’est plus difficile
grossier (et encore, des fois, j’hésite)
Où s’arrête le découpage (et si c’est pas pire que les adjectifs précédents… Je me les coupe … les cheveux), juste avant la cuisinière ?
Enfin voilà, comme j’ai pas souvent la possibilité d’être à la hauteur pour commenter les billets du blog, je dis des
connerbêtises, mais plutôt pour jouer la mouche du coche…C’est ce qui m’amène finalement à vous mettre en garde (à vous… lecteurs) : ceci est un blog du Vatican bip bip ceci est un blog du Vatican bip bip … pib…
J’avais pas vu jusque là et je m’étonne (air de Brest), j’aurais dû me méfier davantage.
Car en effet,que reste-t-il pour causer de cette partie de l’anatomie, sans référence aux poètes ?
– Les carottes sont cuites, je répète, les carottes sont cuites ??? Pas simple…
À moins qu’une ligne sur deux permette de rire quand même :
Lettre de George Sand à Alfred de Musset
Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux me
mettre.
Malheureusement, je ne suis pas capable (en fait j’ai jamais essayé) d’écrire comme Aurore Dupin (sans cal-
cul…)
En ce qui concerne la réponse d’Alfred et la suite :
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre1930.html#page_1
Mis à part cette digression, je fais ce que je peux avec mon pneu (Sarclo, mâtiné des Misfits de A. Miller et J. Huston ).
Bonne lecture (Aurore & Alfred) à tous, ça pourra vous changer un peu des (indispensables) économisteries du blog.
Mqr
Bonjour,
Je serais très intéressé à connaître les sources et les raisonnements qui justifient votre positionnement.
Cela fait plusieurs année, qu’inquiet par la pression exercée par les difficultés d’accès aux ressources naturelles sur l’économie, je surveille certains marchés, dont celui du pétrole, en essayant avant tout de comprendre.
Sachez d’abord que la taille des réserves (Prouvées ? connues ? estimées ?) a assez peu d’importance à un instant I sur le marché, lequel à cet instant I est plus préoccupé de l’offre et de la demande dans les semaines à venir qu’autre chose.
L’offre est assez bien connue, disons pour simplifier qu’on découvre de moins en moins de pétrole depuis les années 60, que plus de la moitié des gisements exploités ont dépassé leur maximum de capacité de production, et donc produisent de moins en moins, et que donc, depuis le milieu des années 2000, concernant la production de pétrole conventionnel, la messe est dite, cette production est en déclin, il est devenu infiniment peu probable que les rares découvertes nouvelles relancent une production qui va décroître de plus en plus vite.
Afin de répondre à la demande qui, reste sur une tendance croissante, il est donc fait appel à des productions moins conventionnelles de pétroles qui entrent dans un catégorie appelée « tous liquides », catégorie qui comprend aussi bien des liquides obtenus à partir de charbon par le procédé Fischer-Tropsch, que de la bio-masse (biodiésels), de sables bitumineux, ou de pétroles dont les caractéristiques sont relativement traditionnelles, mais exploités dans des conditions bien plus exigeantes et risquées que par le passé, ce qu’a mis en évidence la catastrophe récente dans le golfe du Mexique.
Pour le gestionnaire que je suis, un prix ne peut durablement être inférieur au coût marginal de production. Les opérateurs pétroliers sont très peu diserts sur leurs coûts de production, mais des évaluations donnent une idée approximative, et les évolutions du marché sont encore plus instructives.
En effet, à fin 2008, le prix du baril de pétrole s’est effondré, repassant en quelques mois de plus de 120 dollars le baril à moins de 40 dollars. Cela a provoqué un peu d »affolement du coté de l’OPEP ; Cette organisation est en effet la gardienne, vis à vis du monde occidental, de la stabilité du secteur de la production pétrolière, et elle venait d’être prise à défaut (on ne peut pas parler de stabilité pour un baril dépassant 140 dollars !), et pouvait craindre pire pour l’avenir ; en effet, la chute de fin 2008 menaçait les investissement d’alors, nécessaires pour répondre à la demande future, mais même la production d’alors, avec le gel entre autres de projets de sables bitumineux en cours de développement. Le risque était alors que la production soit en totale incapacité à répondre à la demande lors de sa remontée.
L’OPEP a alors réagi en baissant sa production par le moyen de quotas répartis entre ses membres, et à rapidement remonté la prix du baril à environ 75 dollars (votre estimation). Mais le prix a continué de monter assez vite jusqu’à environ 85 dollars, et c’est plutôt vers ce prix que je situe les coûts d’exploitation les plus élevés à l’heure actuelle.
Mon estimation se base sur les réactions des opérateurs lors de la chute du prix de fin 2008, et sachant que leur coût se décompose en coût de production (sous lequel leur production est remise en cause à court terme), en remboursement des investissements consentis pour l’exploitation en cours, et en frais de recherche et développement, car les gisements s’épuisent, il faut préparer la suite.
Ensuite intervient un paramètre encore plus important : l’impact du prix sur le niveau de la demande. Il est conventionnel de dire que l’élasticité de la demande par rapport au prix est faible concernant le pétrole. Certes, mais même faible, elle existe, et c’est clairement sur elle que s’appuie l’OPEP pour affirmer que le marché est bien approvisionné lorsque celle-ci perd tout contrôle, comme en 2008.
Il n’est pas douteux pour moi qu’au niveau de prix actuel, ce paramètre joue nettement.
Le rôle de la spéculation ? Heu, ce sont des gens qui revendent autant qu’ils achètent, où je me trompe ? Logiquement, par l’effet des intervalles de temps, cela implique surtout une accentuation des variations de prix, plutôt qu’une modification des tendances de moyen et long terme.
Enfin, un prix n’est pas ce qu’il devrait être, mais ce qu’il est ; environ 110 dollars le baril pour le brent actuellement, qui sert de référence pour environ les deux tiers du pétrole échangé dans le monde.
La part de la spéculation dans ce prix ? Si vous l’estimez par la différence entre coût de production marginal et prix réel, OK, mais je ne crois pas que ce soit si simple.
Ni d’ailleurs qu’un « juste prix » existe.
Je crois pour ma part que les vendeurs peuvent monter leur prix en raison de difficultés de l’offre à répondre à la demande, mais dire que ce phénomène résulte de la spéculation me semble erroné. La rareté a toujours permis aux vendeurs de monter le prix et ils ne s’en sont jamais privés, bien avant même que la spéculation n’existe …
Jeudi 26 mai 2011 :
L’exposition de l’Eurosystème à la Grèce serait de 135 milliards d’euros.
« Il faut savoir que l’Eurosystème (les banques centrales de la zone euro) serait exposé à la dette grecque à hauteur de 135 milliards d’euros, selon nos calculs », explique Andrew Bosomworth, gérant chez PIMCO Europe.
« C’est pourquoi la Banque Centrale Européenne est contre un défaut de la Grèce. La Banque nationale grecque serait à genou, ainsi que les établissements de crédit du pays. Quant aux banques européennes exposées à la Grèce, certaines pourraient absorber ces pertes grâce à leurs bénéfices, mais d’autres auraient besoin d’être recapitalisées. »
Un défaut de paiement de la Grèce est-il inévitable ?
Andrew Bosomworth : « En théorie, la Grèce pourrait y échapper grâce à des privatisations massives, mais la population ne laissera sans doute pas l’Etat céder environ 200 milliards d’euros d’actifs. Il est aussi peu probable d’envisager une annulation de la dette comme pour l’Allemagne après la guerre. Et si l’on choisit un simple reprofilage de la dette, on ne résout pas la question du stock, on ne fait que gagner du temps. »
http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/0201396529526-l-exposition-de-l-eurosysteme-a-la-grece-serait-de135-milliards-d-euros-168564.php
L’Eurosystème est une institution européenne, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) des États membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro.
L’Eurosystème serait exposé à la dette grecque à hauteur de 135 milliards d’euros, selon Andrew Bosomwoth, gérant chez PIMCO Europe.
Problème : en capital et réserves, l’Eurosystème n’a que 81,187 milliards d’euros.
http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2011/html/fs110524.fr.html
Version optimiste :
Si la Grèce fait défaut, c’est tout l’Eurosystème qui s’effondre. La Grèce ne fera pas défaut.
Version pessimiste :
Quand la Grèce fera défaut, tout l’Eurosystème s’effondrera.
Oui mais si l’Eurosystème s’éffondre comment les Américains feront pour abandonner le dollar et passer à l’Euro?
« ▪ La solution à tout ça ? Passer à l’euro ! Les Etats-Unis devraient abandonner le dollar et adopter l’euro. Ça semble insensé ? Réfléchissez aux avantages. »
http://la-chronique-agora.com/du-dollar-a-euro-solution-deficits-americains/
Les derniers évènements en Europe montrent que l’analyse de Hans-Werner Sinn est imparable. Hans-Werner Sinn, professeur à l’université de Munich, président de l’Institut de Recherche Economique IFO, a déclaré le 4 mai 2011 :
« Au final, soit l’euro s’écroulera, soit une Union de transfert sera établie dans l’Union européenne, par laquelle les déficits des comptes courants seront financés par des donations entre pays membres. »
Cette analyse se confirme de jour en jour. La question qui se pose est donc :
les chefs d’Etat de l’Union Européenne vont-ils faire ces donations entre pays membres ?
Autrement dit : les Etats européens riches vont-ils faire ces donations aux Etats européens pauvres ?
La péréquation aura-t-elle lieu ?
Là est la question.