Mise à jour n° 204 (vendredi 12h43)
Naoto Kan, le premier ministre japonais, vient d’exiger l’arrêt de la centrale nucléaire de Hamaoka, en raison des risques qu’elle représente.
Elle est située dans une région du centre du pays à forte probabilité sismique, à environ 200 kms de Tokyo.
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Mise à jour n° 203 (vendredi 11h48)
Les ouvriers qui sont entrés dans l’enceinte du réacteur ont été exposés, d’après Tepco, à une contamination de 93 millisieverts par heure. Ce qui correspond, dans l’état actuel des choses, à un séjour maximum possible de deux heures et 40 minutes pour chacun d’entre eux, le seuil légal à ne pas franchir – relevé au début de la catastrophe – étant de 250 millisieverts.
L’autorisation ayant été accordée, Tepco a commencé à augmenter de 6 à 8 tonnes par heure le débit d’injection de l’eau dans l’enceinte de confinement.
Deux enjeux sont à surveiller : la résistance des structures à la masse d’eau qui va être injectée; la baisse de la pression interne à l’enceinte pouvant amener de l’air à pénétrer et augmenter le risque d’une explosion d’hydrogène.
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Mise à jour n° 202 (vendredi 04h09)
De hauts niveaux de radioactivité ont été mesurés par l’opérateur en fond de mer, à une profondeur de 20 à 30 mètres, près d’une installation portuaire de la centrale. 90.000 becquerels de césium-134 et 84.000 becquerels par kilogramme de Césium-137 ont été détectés, ainsi que 52.000 becquerels d’iode-131 par kilogramme.
Cette contamination à l’itinéraire indétectable, devant laquelle l’opérateur semble impuissant, se répandrait par le sol depuis le réacteur n°2. Aucune nouvelle information n’est donnée sur le projet de construction d’un mur de 15 mètres de profondeur autour de celui-ci.
Autre phénomène non maîtrisé, la température du réacteur n°3 a recommencé à monter, impliquant d’augmenter de 7 à 9 tonnes par heure le débit de l’eau injectée pour le refroidir, qui aurait diminué temporairement, pour une raison non expliquée. Au « sommet du réacteur » (sans plus de précision sur la localisation), la température aurait augmenté de 33 degrés celsius depuis mercredi de la semaine passée et atteint 143,5 degrés celsius.
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Mise à jour n° 201 (jeudi 22h49)
Nécessitant une vingtaine de jours de pompage, quelques 7.400 tonnes d’eau devraient remplir l’enceinte de confinement du réacteur n°1, afin de baisser la température du combustible en-dessous de 100°C, grâce à une augmentation de 6 à 8 tonnes par heure du débit actuel d’injection.
Un feu vert préalable devra être donné par l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise, en raison de la pression qui sera exercée par cette masse d’eau, tant sur l’enceinte de confinement que sur la cuve du réacteur qui baignera dedans.
Tepco assure que, suivant ses calculs, ces deux structures résisteront à la poussée, sans avoir toutefois intégré dans ceux-ci l’hypothèse d’un nouveau séisme de magnitude 9.
L’opérateur a précisé qu’en cas de fuite de l’enceinte de confinement, l’eau se déverserait dans les sous-sols du bâtiment principal et de celui de la turbine qui le jouxte, mais qu’il ne s’attend pas à ce qu’elle se répande dans l’environnement, selon les termes rapportés par la chaîne de télévision NHK.
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Mise à jour n° 200 (jeudi 22h00)
Huit systèmes de ventilation et purification de l’air ont été installés en une heure et demi par les ouvriers organisés en équipes de trois qui se sont relayés au sein du bâtiment du réacteur n°1. Selon Tepco, Trois jours seront nécessaires pour renouveler l’air ambiant et baisser le niveau de contamination.
Aucune information n’a été dispensée sur le niveau de radiation auxquels les ouvriers – qui étaient vêtus de combinaisons et disposaient de respirateurs autonomes – ont été exposés.
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Mise à jour n° 199 (jeudi 09h02)
Une première équipe de trois ouvriers a pénétré dans le bâtiment du réacteur n°1, afin d’installer un système de « purification » de l’air ambiant.
Trois autres équipes devraient lui succéder pour en installer d’autres. Pourvues de moyens autonomes de respiration, elles ne vont rester que 10 minutes à l’intérieur.
Dans les trois jours qui viennent, ces systèmes devraient décontaminer suffisamment l’air ambiant, afin que les ouvriers puissent ensuite séjourner plus longtemps dans le bâtiment. A partir de dimanche prochain, ils devraient engager l’inspection des tuyauteries et les valves, afin de créer par la suite un nouveau circuit de refroidissement en circuit fermé.
Tepco a pour objectif de débuter les travaux proprement dits le 16 mai prochain.
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Mise à jour n° 198 (mercredi 22h20)
L’opérateur a donné des détails sur le système de refroidissement en circuit fermé qu’il entend mettre en place au sein du réacteur n°1.
L’objectif est d’utiliser des tuyaux existants afin de faire circuler de l’eau au sein de l’enceinte de confinement, et de refroidir ainsi la cuve du réacteur qui baignera dedans. L’eau sera ensuite pompée vers un échangeur de chaleur puis une tour de refroidissement à l’extérieur du bâtiment avant d’être réinjectée dans l’enceinte de confinement.
La faisabilité de ce plan repose sur un examen des tuyaux à l’intérieur du bâtiment, qui devrait être effectué par les ouvriers dimanche prochain, une fois l’air intérieur au bâtiment « purifié » à partir de demain jeudi au plus tôt. Des travaux pourront être nécessaires à la suite de cette inspection.
Tepco estime que ce système permettra de descendre la température au sein de la cuve en dessous de 100° C, en quelques heures ou quelques jours, une fois mis en service. Il devrait permettre de faire circuler 100 tonnes d’eau à l’heure.
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Mise à jour n° 197 (mardi 22h00)
L’opérateur poursuit ses préparatifs en vue de l’entrée toujours prévue pour jeudi prochain d’ouvriers dans le réacteur n°1. Il va installer demain mercredi devant la porte d’entrée du bâtiment une tente au sein de laquelle la pression sera plus élevée que la pression interne, afin d’éviter la fuite dans l’environnement de l’air contaminé de l’intérieur.
Il est par ailleurs confirmé par l’opérateur (qui « ne peut l’exclure ») que de l’eau hautement contaminée continue de fuir dans la mer, par des voies inconnues, selon des analyses d’échantillons d’eau prélevés près des prises d’eau du réacteur n°2.
Des sacs de sable contenant de la zeolite – un minéral microporeux qui a la propriété d’absorber les radio-éléments – ont déjà été déversés à cet endroit dans la mer. Une solution de pauvre.
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Mise à jour n° 196 (lundi 12h17)
Quatre équipements destinés à filtrer l’air à l’intérieur du bâtiment du réacteur n°1 vont être mis en service, à l’extérieur auprès des portes d’entrée, afin de rendre possible des travaux en son sein. Ils sont annoncés comme susceptibles de filtrer 95% des éléments radioactifs contenus dans l’air ambiant au bout de 24 heures de fonctionnement.
Huit ouvriers devraient ensuite pénétrer dans le bâtiment, à partir de jeudi prochain, pour la première fois depuis l’explosion d’hydrogène intervenue le 12 mars dernier.
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Mise à jour n° 195 (dimanche 09h56)
Suite aux mises en garde réitérées du gouvernement, l’opérateur a annoncé de nouveaux travaux, destinés à renforcer la protection de la centrale contre un nouveau séisme et un tsunami. Un événement imprévisible qui représenterait désormais le principal danger majeur, aux yeux des autorités.
Une levée de 12 mètres de hauteur [correction: 2 mètres, le site étant à 10 mètres au dessus du niveau de la mer] constituée d’un empilement de pierres dans des paniers métalliques va être érigée en bord de mer. Un pilier en acier [correction: un ensemble de piliers], renforcé par du béton, va consolider la structure de la piscine du réacteur n°4.
Tepco va par ailleurs obturer avec du béton les 4 tunnels qui débouchent sur la mer au sortir des réacteurs n°2 et 3, où des fuites d’eau hautement contaminée existent, afin d’empêcher tout retour par ce biais de l’épanchement de l’eau dans la mer.
Enfin, Tepco va débuter le pompage de l’eau hautement radioactive aux abords du réacteur n°3, le niveau de l’eau dans le tunnel continuant de croître (12 centimètres durant la dernière semaine), pouvant à terme en déborder.
Tous ces travaux demandent des bras, alors que le niveau cumulé d’exposition aux radiations monte au sein du millier d’ouvriers qui travaillent sur le site. Il est nécessaire de prévoir le remplacement de certains d’entre eux au fur et à mesure qu’ils atteignent le niveau maximum admissible.
Les effectifs de l’opérateur et de ses sous-traitants ne suffisant pas, une campagne de recrutement est étudiée, auprès d’une population ayant déjà travaillé sur le site d’une centrale ou reçu une formation le permettant. Il est estimé que 3.000 personnes pourraient répondre à l’un de ces deux critères.
Parmi les difficultés que rencontre Tepco, celle-ci n’est pas des moindres.
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353 réponses à “LA SITUATION À FUKUSHIMA (XIII), par François Leclerc”