Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Billet invité. Vendredi dernier, dans ma vidéo, j’ai analysé la proposition d’une prime de 1000 € pour les salariés dans les entreprises attribuant des dividendes en hausse. Le bien que j’ai pu en dire se situe dans une autre perspective que celle de la participation gaullienne, le rappel par Olivier Berruyer de ce que celle-ci signifiait précisément est cependant bienvenu.
J’appelle financiarisme le dévoiement du système économique que nous constatons depuis plus d’une vingtaine d’années, et se caractérisant par un déséquilibre majeur des pouvoirs dans les grandes entreprises, au bénéfice unique des actionnaires (catégorie dans laquelle rentrent désormais les grands dirigeants). Comme l’a souligné Maurice Allais, « au nom d’un pseudo-libéralisme, et par la multiplication des déréglementations, s’est installée peu à peu une espèce de chienlit mondialiste laissez-fairiste ». Ainsi soumis à une féroce concurrence internationale, désorganisés face aux représentants des actionnaires, le poids réduit des salariés ne permet plus une gestion du système économique qui soit compatible non seulement avec l’amélioration du bien-être collectif, mais même simplement avec sa seule survie à moyen terme. Nous allons donc voir très bientôt à quel point le « tout pour les actionnaires » aura été un cinglant échec, tout comme l’a été le système collectiviste du « ‘tout’ pour les salariés » [le « tout » ayant certes été réduit….].
On peut dès lors se demander s’il ne serait pas temps de concevoir un mécanisme équilibré, d’économie de marché et de respect de la propriété privée qui pourrait être nettement plus efficient et au service de l’humain. Dès lors, comment ne pas penser au programme du Conseil National de la Résistance, adopté le 15 mars 1944, qui a fondé notre pacte social de prospérité, et que les néoconservateurs veulent tant abroger :
2 – Mesures à appliquer dès la libération du territoire
• instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
• […] participation des travailleurs à la direction de l’économie.
Cette idée a été largement développée par le Général de Gaulle à la fin des années 1940, sous forme de projet d’Association. L’échec du référendum de 1969 enterrera le projet d’une large Participation. Soixante-dix ans plus tard, il est donc plus que temps de le remettre à l’ordre du jour : il reste brulant d’actualité. La pensée du Général de Gaulle était si précise, qu’elle se passe de commentaires. Prenons le temps de la relire ici posément – puisqu’elle est absente non seulement du débat public, mais ne serait-ce que d’archives facilement accessibles et d’Internet – oubli qui sera donc corrigé par ce billet…
« La solution humaine, française, pratique […] est dans l’association digne et féconde de ceux qui mettraient en commun, à l’intérieur d’une même entreprise, soit leur travail, soit leur technique, soit leurs biens, et qui devraient s’en partager, à visage découvert et en honnêtes actionnaires, les bénéfices et les risques.
Certes, ce n’est pas cette voie que préconisent, ni ceux qui ne veulent pas reconnaître que rehausser la dignité de l’homme c’est non seulement un devoir moral mais encore une condition de rendement, ni ceux qui conçoivent l’avenir sous la forme d’une termitière. Mais quoi ? C’est la voie de la concorde et de la justice fructifiante dans la liberté ! » [Charles de Gaulle, discours de Strasbourg, 7 avril 1947]
« L’Association, qu’est-ce à dire ? D’abord ceci que, dans un même groupe d’entreprises, tous ceux qui en font partie, les chefs, les cadres, les ouvriers, fixeraient ensemble entre égaux, avec arbitrage organisé, les conditions de leur travail, notamment les rémunérations. Et ils les fixeraient de telle sorte que tous, depuis le patron ou le directeur inclus, jusqu’au manœuvre inclus, recevraient, de par la loi et suivant l’échelle hiérarchique, une rémunération proportionnée au rendement global de l’entreprise.
C’est alors que les éléments d’ordre moral qui font l’honneur d’un métier : autorité pour ceux qui dirigent, goût du travail bien fait pour les ouvriers, capacité professionnelle pour tous, prendraient toute leur importance, puisqu’ils commanderaient le rendement, c’est-à-dire le bénéfice commun. C’est alors qu’on verrait naître, à l’intérieur des professions, une autre psychologie que celle de l’exploitation des uns par les autres ou bien celle de la lutte des classes. […]
Leurs représentations pourraient et devraient être incorporées à l’État. Quelle importance prendrait alors un Conseil de la République où elles siégeraient en même temps que les représentations des assemblées locales ! » [Charles de Gaulle, discours de Saint-Etienne, 4 janvier 1948]
« Oui ! L’association, par laquelle, dans toute entreprise, chacun de ceux qui y participent verra le capital que constitue sa capacité de travail rémunéré au-delà du minimum vital et suivant le rendement collectif, exactement comme tous les autres capitaux immobiliers et mobiliers sont rémunérés au delà de leur conservation ou de leur entretien. Oui ! l’association, qui placera sur le même plan de dignité tous ceux qui contribuent à l’œuvre économique commune, fera que l’ingénieur, l’agent technique, l’ouvrier, l’employé, à tout échelon, seront des sociétaires, et fera du patron aux yeux de son personnel, non point l’homme qui paie, mais le chef, dont la valeur, l’indépendance, l’autorité sont nécessaires à l’avantage de tous. Oui ! l’association qui, formée pour le rendement et pour le progrès, régénérera le syndicalisme et, en outre, prendra à son compte ces éléments du rendement collectif que sont l’apprentissage, la formation technique, la sélection des meilleurs depuis le bas jusqu’au haut. Oui ! l’association, dont nous attendons un grand élan de productivité et un climat social nouveau. » [Charles de Gaulle, discours de Marseille, 17 avril 1948]
« On a fait ce qu’on a fait au point de vue économique dans le monde, en gros, avec un système qui s’appelait le libéralisme, et on a fait de très grandes choses, c’est évident. Il n’est pas moins évident que le libéralisme tel qu’on le voyait avant-hier est devenu une chose inconcevable et insupportable dans l’état présent du monde, et spécialement dans l’état présent de la France. Au point de vue des travailleurs, il se traduit par le salariat, et nous ne considérons pas que le salariat, c’est-à-dire l’emploi d’un homme par un autre, doive être la base définitive de l’économie française, ni de la société française. Cela, nous ne l’admettons pas. Nous ne l’admettons pas, sans doute, pour des raisons humaines, des raisons de justice sociale, mais nous ne l’admettons pas non plus pour des raisons économiques parce que nous considérons […] que ce système-là n’est plus susceptible de donner à tous ceux qui produisent l’impulsion, la volonté, la passion de produire et de créer qui sont indispensables si nous voulons redevenir prospères, généreux et rayonnants dans le monde. Par conséquent, le vieux libéralisme, ce n’est pas la voie économique et sociale dans laquelle la France se refera telle qu’elle doit se refaire. […]
Il y a le système des communistes. […] Nous considérons qu’il est mauvais pour tout le monde et nous considérons qu’il est spécialement mauvais pour nous […]
Ni le vieux libéralisme, ni le communisme écrasant. Autre chose. Quoi ? Et bien, quelque chose de simple, de digne et de pratique qui est l’association. C’est une vieille idée française, elle fut bien souvent dans notre histoire économique mise en valeur. […] L’association, c’est-à-dire un système tel que, du moment que des hommes travaillent ensemble […] dans une même entreprise, il doit se constituer entre eux, non pas un contrat d’employeur à employé mais un contrat de société. Il faut que ces hommes s’associent. Ils apportent chacun […] quelque chose, les uns leur capacité de direction, leur valeur technique, pour certains autres – et quelquefois ce sont les mêmes, et même souvent – leurs capitaux, qui d’ailleurs sont très souvent un peu à tout le monde, et leur valeur technique de travailleurs, leur assiduité, leurs capacités. Dès lors que ces capacités sont prouvées, soit au point de vue de la direction technique, soit au point de vue du travail, on est digne d’être sociétaire dans l’entreprise commune, on y a sa place, on y a ses devoirs et on y a ses droits. Le tout doit être fixé par des contrats de société pour chaque entreprise, répondant à certaines conditions qui seront évidemment variables selon la nature des entreprises. […] Mais les principes seront les mêmes. Ils seront fixés par une loi qui déterminera les conditions de création de ces sociétés nouvelles, destinées à remplacer le type de sociétés d’aujourd’hui, c’est-à-dire les sociétés anonymes ou sociétés à responsabilité limitée qui, pour le moment, ne prévoient de contrat qu’entre les employeurs et les employés.
Je ne crois pas du tout, d’ailleurs, que dans un système comme le nôtre […] les gens qui ont la responsabilité de diriger les entreprises, ne souffriront en quoi que ce soit. Je suis, bien au contraire, convaincu qu’elles y gagneront et que, tout le monde se sentant intéressé matériellement et moralement à ce que la boite marche, […] tout le monde ayant son rôle et sa part, je suis persuadé qu’il sera créé […] un climat social nouveau. […]
L’association est la forme qu’il faut donner à l’économie nouvelle pour la recréer et pour recréer en même temps les conditions sociales nouvelles et acceptables pour tous. […]
Mais comment voulez-vous qu’une œuvre pareille puisse être réalisée dans le régime politique, législatif et exécutif où nous vivons. C’est évidemment impossible. […] Il faut changer le régime. » [Charles de Gaulle, Allocution prononcée devant les Comités professionnels du Rassemblement du Peuple français, 31 août 1948]
« Il faut que vous [les ouvriers] preniez part largement aux responsabilités économiques françaises. Cela implique que dans la production, vous soyez, non plus des instruments, mais des associés, avec le devoir de développer l’œuvre commune et le droit de profiter de ce que vous lui ferez gagner. Nous, peuple français rassemblé, nous voulons faire en sorte que les travailleurs deviennent des sociétaires, au lieu d’être des salariés. […] Oui ! Nous voulons l’Association du travail, du capital, de la direction […] dans le cadre de l’entreprise. […] Quelle forme prendra l’Association ? Je réponds : celle de contrats de société, passés sur un pied d’égalité entre les divers éléments, les engageant les uns vis-à-vis des autres, mais évidemment de type très divers, suivant la nature, la dimension des entreprises. […] Qu’y aura-t-il dans un contrat d’association ? Je réponds : il y aura naturellement les conditions particulières que chacun des sociétaires apportera à son concours. Par exemple : rétribution de base pour les ouvriers, intérêt de base pour le capital qui procure les installations, les matières premières, l’outillage, droit de base pour les chefs d’entreprise qui ont la charge de diriger et qui doivent pourvoir, notamment, aux investissements et aux réserves. […] Ce régime nouveau présenterait l’avantage social de lier entre eux, dans l’entreprise, au lieu de les opposer, les intérêts des patrons, des ouvriers, des capitalistes et, par là, de changer l’atmosphère. » [Charles de Gaulle, discours de Paris, 14 décembre 1948]
Cette idée est toutefois restée assez théorique durant une quinzaine d’années. Un consultant, polytechnicien, Marcel Loichot (1918-1982), s’est essayé au début des années 1960 à proposer un modèle opérationnel de participation, ce qui lui a valu de devenir conseiller du Général de Gaulle, qui lui a écrit :
« Je tiens à vous dire que j’ai été fort impressionné [par votre livre]. Peut-être savez-vous que, depuis toujours, je cherche, un peu à tâtons, la façon pratique de déterminer le changement, non point du niveau de vie, mais bien de la condition de l’ouvrier. Dans notre société industrielle, ce doit être le recommencement de tout, comme l’accès à la propriété le fut dans notre ancienne société agricole. » [Charles de Gaulle, 11 avril 1966]
Loichot a proposé en 1966 dans son livre La réforme pancapitaliste, un modèle qu’il a appelé pancapitalisme (qui peut se traduire par « Capitalisme global » ou mieux par « Tous capitalistes ! »). L’idée très intéressante de ce système est de conserver la notion de capitalisme (au sens de propriété privée des moyens de production), mais où en fait les travailleurs deviendraient tous ipso facto des capitalistes, ce qui élimine une tare majeure du système capitaliste : l’appropriation des moyens de production par une minorité.
La clé consiste en un partage équitable de l’accroissement du patrimoine de l’entreprise. Marcel Loichot refuse de s’enfermer dans un schéma préétabli, et propose de nombreuses méthodes de partage. À titre indicatif, il propose un des cadres possibles :
- toute entreprise employant par exemple plus de dix personnes doit obligatoirement être constituée en « société pancapitaliste » ;
- le capital d’une société pancapitaliste est productif d’intérêt à un taux très raisonnable, par exemple 6 % ; ces intérêts sont nécessairement comptabilisés en dépenses et distribués ;
- le bénéfice subsistant est obligatoirement ajouté au capital ; les actions correspondantes, incessibles pour dix années, sont réparties pour moitié entre les actionnaires antérieurs proportionnellement à leurs actions, pour moitié entre les travailleurs de l’entreprise proportionnellement à leurs salaires ;
- les porteurs d’actions, qu’elles soient anciennes ou nouvelles, jouissent des mêmes droits, et notamment élisent ensemble le conseil d’administration, lequel nomme le président-directeur général et contrôle sa gestion.
Pour synthétiser sa pensée, imaginons une entreprise créée avec un capital de 1 000, représenté par 1 000 actions. Au bout d’un an, elle procure un bénéfice de 100, grâce au travail des employés, utilisant les moyens de production. Se pose finalement une question majeure, sur laquelle on revient pourtant rarement : finalement, à qui doivent profiter ces 100 ? Dans le système capitaliste, on considère qu’ils reviennent en totalité aux actionnaires, vus comme propriétaires de l’entreprise. Mais pourtant, on peut parfaitement imaginer de les répartir différemment. Dans le système Loichot, on donne obligatoirement 6 aux actionnaires pour les rémunérer (comme pour de simples préteurs obligataires), et on crée 94 actions nouvelles, réparties entre les actionnaires (47) et les salariés (47). En résumé, les salariés deviennent actionnaires. Ceci fait que l’année d’après, ils perçoivent des actions en tant que salariés (les 50 %), mais également en tant qu’actionnaires (qu’ils partagent avec les actionnaires de départ). Loichot démontre alors mathématiquement qu’avec un autofinancement de 6 % l’an (la croissance était très forte à l’époque), en 25 ans, les actionnaires de départ et les salariés possèdent chacun la moitié du capital, qui aura quadruplé dans l’intervalle. En fait, il ne s’agit pas de partager les richesses existantes mais les richesses futures créées ensemble par les parties prenantes.
Dans la vision économique gaullienne, la participation comporte trois volets : la participation aux bénéfices, la participation au capital et la participation aux responsabilités. « Tout le reste n’est que participation au baratin ! », disait Philippe Dechartre, un gaulliste de gauche. C’est d’ailleurs cette frange du gaullisme qui aura poussé ce sujet de la participation, avec René Capitant, Jacques Debû-Bridel, Jean-Marcel Jeanneney et surtout Louis Vallon, qui a travaillé avec Marcel Loichot et qui a initié le mouvement législatif ayant abouti le 17 août 1967 à la signature par le Général de Gaulle de l’ordonnance sur « la participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises », qui a fondé le régime toujours en vigueur de la participation aux résultats.
« Il faut, enfin, que dans les entreprises la participation directe du personnel aux résultats, au capital et aux responsabilités devienne une des données de base de l’économie française. » [Charles de Gaulle, Conférence de presse du 27 novembre 1967]
Malheureusement ce dispositif est resté limité aux bénéfices, alors que ce n’était pour De Gaulle qu’une première étape. Son départ en a décidé autrement, ses successeurs n’ayant pas repris son flambeau, et la pensée originale de Marcel Loichot s’étant éteinte avec lui.
« Bien que gaulliste intellectuel, gaulliste philosophique, j’ai souvent sous-estimé l’importance de la participation chez le général De Gaulle. J’étais tenté de la confondre avec l’intéressement. En réalité, là-encore, le général De Gaulle avait une vue prophétique. C’étaient les gestionnaires dont j’ai quelquefois fait partie qui se sont trompés. » [Edgar Faure, 1970]
« Le capitalisme dit : grâce au profit qui suscite l’initiative, fabriquons de plus en plus de richesses qui, en se répartissant par le libre marché, élèvent en somme le niveau du corps social tout entier. Seulement voilà : la propriété, la direction, le bénéfice des entreprises dans le système capitaliste n’appartiennent qu’au capital. Alors, ceux qui ne le possèdent pas se trouvent dans une sorte d’état d’aliénation à l’intérieur même de l’activité à laquelle ils contribuent. Non, le capitalisme du point de vue de l’homme n’offre pas de solution satisfaisante.
Il y a une troisième solution : c’est la participation, qui elle, change la condition de l’homme au milieu de la civilisation moderne. Dès lors que les gens se mettent ensemble pour une œuvre économique commune, par exemple pour faire marcher une industrie, en apportant soit les capitaux nécessaires, soit la capacité de direction, de gestion et de technique, soit le travail, il s’agit que tous forment ensemble une société où tous aient intérêt direct à son rendement et à son bon fonctionnement.
Cela implique que soit attribué de par la loi, à chacun, une part de ce que l’affaire gagne et de ce qu’elle investit en elle-même grâce à ses gains. Cela implique aussi que tous soient informés d’une manière suffisante de la marche de l’entreprise et puissent, par des représentants qu’ils auront tous nommés librement, participer à la société et à ses conseils pour y faire valoir leurs intérêts, leurs points de vue et pour y faire valoir leurs propositions. C’est la voie que j’ai toujours cru bonne. C’est la voie dans laquelle j’ai fait déjà quelques pas ; par exemple, en 1945, quand, avec mon gouvernement, j’ai institué les comités d’entreprises, quand, en 1959 et en 1967, j’ai, par des ordonnances, ouvert la brèche à l’intéressement. C’est la voie dans laquelle il faut marcher. » [Charles de Gaulle, entretien avec Michel Droit, 7 juin 1968]
« Le progrès économique, bien sûr c’est nécessaire à la vie d’une nation, c’est essentiel, mais il ne faut jamais oublier que la seule finalité du progrès économique, c’est le progrès social. » [Charles De Gaulle, 1944, conversation avec Philippe Dechartre]
« Ni la police, ni les tribunaux, n’atteindront le mal dans sa source, qui est le système économique et social actuellement en vigueur. Il faut avoir, pendant qu’il est temps, assez d’esprit et de cœur pour réformer ce système-là » ! [Charles de Gaulle, discours de Paris, 11 février 1950]
Alors bien entendu, on peut imaginer d’autres systèmes que le capitalisme – dont certains marcheraient sans doute. On peut aussi penser également au modèle des coopératives de salariés, avec les Scop. Mais on peut aussi essayer de réformer en profondeur le système actuel, tout en gardant son cadre, ce qui a l’avantage de pouvoir être réalisé bien plus facilement et rapidement.
Bien entendu, le modèle Loichot a vieilli, et ne peut plus être calqué tel quel dans nos économies mondialisées. Bien entendu, il n’est pas parfait, et il faut veiller à ce qu’il n’engendre pas une schizophrénie actionnaire/salarié, par exemple sur la fixation des salaires ou les politiques d’emploi. Mais, à mon sens, il porte en lui un principe de justice sociale, et sans doute de plus grande efficacité. Il montre que oui, il y a des alternatives raisonnables et efficaces au financiarisme, et que l’on n’a pas tout essayé.
Si certains ont envie de réagir à cette idée, de proposer des améliorations, qui pourraient par exemple aboutir à une proposition de loi pour créer au moins un statut facultatif « d’entreprise pancapitaliste », n’hésitez pas à me contacter ici. (un avocat et un comptable seraient d’ailleurs bienvenus…). Si le sujet avance, nous pourrons réaliser un deuxième billet pour tenir informé les lecteurs de ce blog.
Je souhaiterais conclure ce billet par cette dernière citation, venant d’un temps où la préoccupation du Président n’était pas de « réhabiliter l’argent » :
« Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, discussion avec André Malraux, cité dans Les chênes qu’on abat, Gallimard]
Olivier Berruyer est actuaire, et créateur du site internet www.les-crises.fr.
Cet « article presslib’ » a été rédigé pour le blog de Paul Jorion. Il est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa et le précédent soient reproduits à sa suite.
134 réponses à “SORTIR DU FINANCIARISME : LA PARTICIPATION, par Olivier Berruyer”
Merci. Ca c est le blog de Paul Jorion.
Je profite de ce premier commentaire pour remercier chaleureusement Paul, qui offre en effet un incomparable espace d’échanges sur ces questions majeures pour l’avenir de nos sociétés…
Je suis allé récupérer, grâce à un lien trouvé dans les commentaires qui suivent, un discours de Maurice Allais. Je ne résiste au plaisir de vous en livrer quelques extraits….
Le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du » protectionnisme « , dénonciation absurde à chaque fois qu’elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j’ai par le passé nommé » des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années » (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l’actuelle crise : l’organisation du commerce mondial, qu’il faut réformer profondément, et prioritairement à l’autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire.
Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorance de l’économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n’est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C’est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Europe. Il suffit au lecteur de s’interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres – si ce n’est des écarts plus importants encore – pour constater que la concurrence n’est pas viable dans la grande majorité des cas. Particulièrement face à des concurrents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d’oeuvre, sont extrêmement compétents et entreprenants.
Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m’apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d’aggravation de la situation sociale. A ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d’un contresens incroyable. Tout comme le fait d’attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l’ont précédée. Au contraire, les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l’arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler. Comme je l’ai précédemment indiqué, nous faisons face à une ignorance criminelle. Que le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré : » Aujourd’hui, les leaders du G20 ont clairement indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha : une conclusion en 2010 « , et qu’il ait demandé une accélération de ce processus de libéralisation m’apparaît une méprise monumentale. Je la qualifierais même de monstrueuse. Les échanges, contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu’un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant, commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas ! Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la suivante : il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage !
Plus concrètement, les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résultent des délocalisations elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… A partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. Depuis plus de dix ans, j’ai proposé de recréer des ensembles régionaux plus homogènes, unissant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes conditions de revenus, et de mêmes conditions sociales. Chacune de ces » organisations régionales » serait autorisée à se protéger de manière raisonnable contre les écarts de coûts de production assurant des avantages indus à certains pays concurrents, tout en maintenant simultanément en interne, au sein de sa zone, les conditions d’une saine et réelle concurrence entre ses membres associés.
Un protectionnisme raisonné et raisonnable
Ma position et le système que je préconise ne constitueraient pas une atteinte aux pays en développement. Actuellement, les grandes entreprises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles partiraient si les salaires y augmentaient trop. Ces pays ont intérêt à adopter mon principe et à s’unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour développer à leur tour ensemble un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien de salaires bas. Cela pourrait concerner par exemple plusieurs pays de l’est de l’Union européenne, qui ont été intégrés sans réflexion ni délais préalables suffisants, mais aussi ceux d’Afrique ou d’Amérique latine. L’absence d’une telle protection apportera la destruction de toute l’activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les industries de l’Europe de l’Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu’avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l’industrie française finira par partir à l’extérieur. Il m’apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneumatiques pour automobiles, avec les annonces faites depuis le printemps par Continental et par Michelin. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d’emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l’industrie, mais tout autant dans l’agriculture et les services.
De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des économistes qui emploient le mot » bulle « . Qu’il y ait des mouvements qui se généralisent, j’en suis d’accord, mais ce terme de » bulle » me semble inapproprié pour décrire le chômage qui résulte des délocalisations. En effet, sa progression revêt un caractère permanent et régulier, depuis maintenant plus de trente ans. L’essentiel du chômage que nous subissons – tout au moins du chômage tel qu’il s’est présenté jusqu’en 2008 – résulte précisément de cette libération inconsidérée du commerce à l’échelle mondiale sans se préoccuper des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu’une bulle, mais un phénomène de fond, tout comme l’est la libéralisation des échanges, et la position de Pascal Lamy constitue bien une position sur le fond.
Crise et mondialisation sont liées
Les grands dirigeants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu’une partie des causes du problème. Crise et mondialisation : les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu’est la libéralisation nocive des échanges internationaux. Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c’est une erreur folle.
Pour ma part, j’ai combattu les délocalisations dans mes dernières publications (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fondateurs du marché commun européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons, ensuite, ouvert l’Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s’en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s’étonner des conséquences !
Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décennies, il constaterait que les événements que nous vivons y ont été non seulement annoncés mais décrits en détail. Pourtant, ils n’ont bénéficié que d’un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s’interroger.
Un prix Nobel… téléspectateur
Les commentateurs économiques que je vois s’exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l’actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n’avaient pas annoncé l’arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j’annonçais, et j’écrivais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accompagnée d’un chômage incontrôlé allait bientôt se produire. Je fais partie de ceux qui n’ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j’ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j’assistais en téléspectateur le message que j’étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n’est venue d’aucune chaîne de télévision et ce, durant des années.
Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d’autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel… téléspectateur. Je me retrouve face à ce qu’affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu’il faut faire. Alors qu’en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j’avais constatée lorsque je m’étais rendu en 1933 aux Etats-Unis, avec l’objectif d’étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd’hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu’un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu’elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d’une profonde incompréhension de la réalité économique ? S’agit-il seulement de leur part d’ignorance ? C’est possible pour un certain nombre d’entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs.
Nul besoin d’attendre 25 ans pour que capital financier et immatériel (salariés) se partagent ‘équitablement le pouvoir et la VA : L’Entreprise Equitable
Le billet commence très mal: en refusant le « tout salarié » qui serait « collectiviste ».
C’est bien la seule fonction de la participation:
empêcher la révolution qui remet la production entre les mains de ceux qui produisent,
permettre à la classe des oisifs, bling bling et rollex, ce continuer à exploiter,
mettre la justice, les élus, tous les militaires, sabreurs et tortionnaires au besoin à leur service.
Les moments où on parle de partager, associer aux dividendes ou aux profits sont révélateurs:
quand le bon sens progresse, que les salariés demandent une meilleure répartition des richesses,
et risquent d’arriver à la seule vérité: « Tout est à nous, rien n’est à eux ».
Par exemple, quand la résistance populaire est puissante et en partie armée (1945), et quand la grève générale oblige De Gaulle à fuir auprès de FFA (Forces Françaises en Allemagne), et faire alliance avec les fascistes de l’OAS.
Quand la participation a débarqué contre les demandes d’augmentation de salaires de Mai 68, le refrain immédiat du mouvement, dans toute la France, c’était, y compris avec une affiche fameuse:
Je participe
Tu participes
Il participe
nous participons
vous participez
ils profitent
Maintenant, avec le plus mauvais score des sondages présidentiels et la menace de lutte d’ensemble pour les salaires, Sarko rallume l’enfumage avec sa prime…
Sarko: farce et provocation
http://www.npa2009.org/content/sarkozy-et-les-salaires-farce-et-provocation
@Charles
Il faut être honnête, à la lecture de ce billet, il semble que la vision du grand Charles ait perduré dans le temps et qu’elle ait été forte, ce qui en a tété fait concrètement est autre chose, quand à la récupération actuelle, je vous suis.
Merci à Olivier pour ce billet.
On se consolera en pensant au bonheur tranquille et bon enfant des héritiers d’une des plus grandes fortunes de la planète qui marient un des leurs…
L’indécente obséquiosité des médias qui couvrent tendrement, avec leurs meilleurs courtisans-journalistes, cette célébration, ne doit pas nous faire oublier cette autre actualité sauvage vécue par des millions de foyers londoniens ou européens qui doivent payer l’ardoise d’une crise dont ils ne comprennent pas forcément les ressorts et donc en distinguent mal les responsables mais à laquelle la famille royale britannique a certainement été associée.
Serait-on en train de sonder la niaiserie populaire? Les chômeurs britanniques toucheront-ils une prime à cette occasion? J’aimerai bien, enfin, qu’on nous indique le coût de ces festivités.
Zola relève toi! Germinal est toujours d’actualité!
Je ne refuse pas forcément le « tout salarié ». Mais il ne pourrait se faire que dans le cadre d’un remplacement total du capitalisme. Ceci est sans doute possible, mais je pense (sans doute au rebours d’un certains nombre) qu’une telle solution reste à inventer, et n’est peut-être pas à portée de main. D’où ce billet, qui s’inscrit volontairement comme indiqué dans le cadre actuel, mais avec pour but de l’humaniser en profondeur.
Et dans ce cadre, ma vision, personnelle, est qu’une entreprise est la rencontre de différentes parties prenantes : apporteurs de capitaux, salariés, dirigeants, et sans doute fournisseurs, clients, Société, et que le système ne marche qu’avec un équilibre raisonnable entre ces parties.
Et dans ce cadre, tout donner aux actionnaires (cas actuel), comme tout donner aux salariés (je pensais en fait au tout début des années 1980 où les entreprises ont en fait distribué des capitaux propres en salaire, ce qui a logiquement entraîné une rapide correction) ou aux clients, ne peut que ruiner le système à moyen terme.
Non, Olivier Berruyer n’est pas vraiment de droite. C’est un homme honnête et un honnête homme.
Un homme de droite n’écrirait jamais cela:
En plus, il a raison sur ce point.
L’émancipation de l’exploitation capitaliste est inévitable, à moins de sombrer,
assez vite maintement dans la barbarie sociale, politique et écologique.
Mais les formes du socialisme démocratique restent à inventer.
On a au moins des prototypes écrasés au sol (socialisme bureaucratique)
pour faire de durs retours d’expérience. Il faut toujours en passer par le prototype qui foire.
La démocratie la plus directe est le socle, et le Nord du socialisme.
Le parti unique et son contrôle sur la société une contre-révolution.
Entre Venise et la Convention, la bourgeoisie mis des siècles à inventer les formes de sa domination.
Depuis au moins la Commune (même avant…), les travailleurs ont testé les formes possibles de la société sans classe exploiteuse ni dominante, la démocratie.
Ce blog en est l’un des lieux…
Merci Charles !
j’ai développé le propos au commentaire 13…
Très bon billet que je relierai plus attentivement ce soir. J’étais un fervent défenseur de la participation.
Je crois que l’abandon « définitif » de ces idées est dû principalement à Giscard D’estaing, car le sujet était encore chaud jusqu’en 1973 au moins. J’attribue aussi à Giscard D’estaing l’abandon de secteurs industriels (comme la machine outil) au profit de l’Allemagne notamment, au titre de la spécialisation internationale du travail et en échange de grandes concessions sur la PAC.
Je réédite ci-après un commentaire d’un autre billet (Le temps qu’il fait – les 1000 Euros) qui montre ma déception en la matière, mais chat échaudé ne doit pas craindre l’eau froide.
» Qui se souvient des années 70.
Il y avait alors une grande discution, nationale, sur la participation (la co-rresponsabilité), conçue comme un moyen de redistribution du pouvoir au sein des entreprises, sous forme (pour simplifier), de distribution d’actions aux salariés. C’était le cheval de bataille de Edmond Maire, alors secrétaire général de la CFDT.
Avec le choc pétrolier de 73, le début de la montée du chômage de masse et l’ouverture à une immigration massive, j’ai vécu comme une trahison l’abandon des ces orientations qui correspondaient à l’espoir de presque toutes les couches de la population
Patrons et salariés, même combat (je ne dis pas que certains syndicats – dont j’étais – n’avaient pas quelques arrières pensées).
Néanmoins le CNPF (sous François Ceyrac – renommé MEDEF – sous Laurence Parisot) porte une lourde responsabilité dans l’abandon (que j’ai ressenti comme une trahison) d’une voie qui aurait probablement radicalement changé le paysage industriel et social de notre pays.
Que penser maintenant des « 1000 Euros » …? »
Excellent billet ! Je bois du petit lait… Abandon de ces orientations attribuée à Giscard ? Je penserais plutôt à Pompidou. Est-ce que je me trompe? La dernière tentative vraiment gaullienne a été la candidature maladroite de Chaban. De Gaulle a dit aussi que le Gaullisme mourra avec De Gaulle ! Comme il avait raison. Je remercie Olivier Berruyer pour cette perspective « gaullienne » d’instauration de la démocratie au sein des entreprises. Quelles étaient les sources « idéologiques » des projets de « participation gaullienne » ?
@François78
La montée de l’immigration massive à partir de 73 ? Vous sortez ça d’où ? Des dossiers de la Marine Nationale ou quoi ? C’est dès son début de septennat que Giscard a commencé à tenter de limiter l’immigration (les primes au retour, le fameux « million »…) et la tendance ne s’est jamais inversée depuis. Bien au contraire.
Etude INSEE 2005 sur la situation des immigrés en France. Première phrase du rapport :
Wiki sur la politique d’immigration en France depuis 45 :
Pour illustrer ces propos des plus intéressants
(même si je crois on en a déjà un peu parlé sur ce blog)
2 liens sur la chaîne de grands magasins britannique John Lewis :
http://www.reseau-alliances.org/item/802.html
Ça a l’air de plutôt leur réussir :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0201211642896.htm
@ Charles A.
Tout à fait d’accord.
(grève générale!)
Je vais certainement passé pour un affreux « libéral » mais de quel droit l’Etat peut-il donner des ordres aux entreprises? Nous sommes dans un contexte de la « Libre entrepise » non.?. Dans un récent commentaire de Paul Jorion, je citai en exemple le modèle du Capital Rhénan. Apparemmenr ça pas l’air d’avoir susciter de sa part un commentaire favorable à ce modèle et c’est pourtant à mon avis le plus favorable à tout le monde puisqu’on le veuille ou non, le Capital sera toujours là. Alors autant composer et partager le mieux possible avec lui..
PARIS, 29 avril 2011 (AFP)
– La patronne du Medef, Laurence Parisot, a dénoncé vendredi l’idée « néfaste » et « ruineuse » d’une prime aux salariés des entreprises de plus de 50 salariés augmentant leurs dividendes […] « C’est une idée tout à fait néfaste […] C’est une mesure ruineuse. Je ne connais pas un chef d’entreprise qui ne désapprouve pas cette approche […] « ça peut être la ruine des entreprises », a-t-elle affirmé.[…] Laurence Parisot estime que « l’approche » est mauvaise. […] « Nous allons convaincre le gouvernement l’opinion publique que l’approche proposée aujourd’hui n’est pas bonne » […] « Nous disons au gouvernement: laissez nous travailler », a-t-elle martelé, […]
Dénonçant « les murs du conservatisme et de l’immobilisme », le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy avait annoncé cette prime mi-avril, affirmant par la suite qu’il ne « céderait pas » sur son versement. La patronne du Medef avait elle exprimé sa « stupéfaction » devant une mesure « incompréhensible ».
@Paul Jorion
La proposition style « Oukaze » faite par Sarkozy n’est pas autre chose que du « Markéting politique » en vu de l’élection présidentielle de 2012. Des voix, encore des voix.!!!
Tout ce que disent M Strauss-Kahn, Mme Le Pen, M Mélenchon, M Hollande, M Hulot, M Borloo, j’en oublie et des meilleurs, « n’est pas autre chose que du « Markéting politique » en vu de l’élection présidentielle de 2012 », vous entendez vraiment ignorer tout ce qu’ils disent d’ici là ?
Dans ce genre de déclaration, certains mots en disent plus que d’autres. Dans celle-ci, l’expression la plus significative est augmentant leurs dividendes.
Dans une société qui accroit ses bénéfices, l’augmentation des dividendes (soit sauf erreur la part de bénéfice allouée aux actionnaires) n’est pas à proprement parlé un problème, sinon purement politique (un choix de répartition des richesses). Dans un tel cas le jugement que fait Mme Parisot est quelque peu erroné: La prime sarkosienne ne demande qu’un rééquilibrage de cette répartition.
En revanche dans le cas d’une entreprise qui n’accroit pas ses bénéfices, ou pire qui accuse un déficit, Mme Parisot a (presque) raison: Une prime aux salariés serait ruineuse. Ce que la patronne des patrons ne dit évidemment pas, c’est la raison qui conduit à cette conclusion: Dans un tel contexte, l’augmentation des dividendes (je le rappelle, la part des bénéfices allouée aux actionnaires) est en elle-même dangereuse pour l’entreprise, conduisant soit à un tarissement des investissements, soit à un dégraissage de la masse salariale, soit un panache de ces deux options. La mesure sarkosienne dans ces conditions ne ferait effectivement que précipiter le démantèlement de telles entreprises.
Le hic là dedans c’est qu’un tel choix de gestion n’est pas moralement défendable: Une entreprise qui préfèrerait gaver toujours un peu plus ses actionnaires tandis qu’elle accuse au mieux un ralentissement de son activité ou au pire une franche dégradation, ne mériterait pas autre chose que de mettre la clef sous la porte.
Toutes proportions gardées, ça me rappelle une anecdote sur la dernière pme dans laquelle j’ai travaillée: D’un côté, la boite m’a débarqué parce que sa trésorerie ne lui permettait pas de maintenir mon poste, et ce alors que la masse de travail ne cessait de croitre. D’un autre côté, 50% des salariés disposaient d’une voiture de fonction, et le patron évoquait pendant une pause l’idée de faire louer à l’entreprise une loge à l’année au stade de France, histoire d’accommoder certains bons clients… Question de priorités, en somme…
Merci pour cet article… et merci aux auteurs de ce blog pour l’avoir publié ici. Ce n’est qu’en envisageant plusieurs solutions très différentes les unes des autres qu’on finit par percevoir les problèmes ou les qualités cachées de la solution qu’on défend personnellement.
« On peut dès lors se demander s’il ne serait pas temps de concevoir un mécanisme équilibré, d’économie de marché et de respect de la propriété privée qui pourrait être nettement plus efficient et au service de l’humain »
Bravo! Se rendre compte que l’idée n’est pas nouvelle, que certains penseurs du siècle dernier avaient envisagé la solution autrement que du « tout collectiviste » ou du « tout libéral », voilà qui réchauffe le coeur. A voir le comportement de certains peuples (USA) ou hommes politiques, nous avons hélas trop souvent affaire à une radicalisation néfaste de la pensée…
Vouloir concilier deux modèles extrêmes et tirant parti uniquement du meilleur des deux, pourquoi ne serait-ce pas une solution viable?
Certains de mes collègues m’ont traité de « sarko-communiste », ce qui m’a fait sourire. J’essaye tant bien quel mal en effet de prendre le meilleur dans les solution et modèles que les gens proposent et défendent, sans laisser des à priori ou préjugés biaiser la réflexion. Et d’autre part, le compromis entre ces modèles doit être réaliste et peu éloigné du modèle actuel (une « révolution » signifierait la fin des carottes: du sang, du sang et encore du sang; L’Histoire a eu tendance a le prouver, une minorité en profite toujours pour détourner la révolution d’une manière sanglante et inique…).
=> Les gens doivent être incité à donner le meilleur d’eux même, à apporter leurs talents et leurs efforts à la collectivité. Le « moteur » le plus efficace et le plus « juste » est la récompense de ces efforts ou ces talents. Une récompense non pas « décidée » par quelqu’un d’autre (système communiste), mais déterminée par la loi de l’offre et la demande, la loi du marché (le capitalisme). Si je fabrique quelque chose, et que je le vends au meilleur offrant, j’en retirerai très probablement une valeur « juste ». Et je pourrai profiter du fruit de mes efforts. Si au contraire ce que je fabrique est d’office considéré comme « bien de la collectivité », alors ce que j’en retire est soit une non-récompense (pas d’incitation à travailler), soit une récompense fixée arbitrairement par quelqu’un d’autre. Une récompense fixée arbitrairement par quelqu’un d’autre signifie que je me ferai forcément spolier et exploiter par des individus prétendument collectivistes, mais en pratique gagnant le pouvoir par divers moyens. Une minorité de « dominants » plus ou moins crapuleux finit toujours, toujours, toujours par émerger, c’est gravé dans les gènes de l’homme, et c’est même nécessaire pour qu’une vaste société (Etat, Nation) fonctionne (prise de décisions globales, militaires,…)
Le communisme n’est donc au final qu’une autre forme d’exploitation de l’homme par l’homme, exploitation aussi inique que le pire des libéralismes.
La propriété privée est en cela quelque chose d’essentiel, de même qu’une rémunération des efforts fixée par le « marché ». Ces deux éléments sont une puissante force pour inciter à travailler, et d’autre part brider l’Etat et les individus à sa tête: l’Etat ne peut pas venir saisir les bien privés d’un honnête travailleur, ni l’affamer en le rémunérant mal (il peut vendre ses talents et produits au plus offrant).
=> Les gens sont foncièrement égoïstes (« greed is good » disent les américains), et une minorité « dominatrice/spoliatrice » finit forcément par émerger. Laissé à elle même, la propriété privée et l’économie de marché dérive fatalement: les individus riches captent de plus en plus de richesses par l’Usure et la possession des moyens de production et des biens (immobilier, etc.). Les « patrons » et « actionnaires » spolient de plus en plus les travailleurs, spolient les pauvres par le crédit (taux d’intérêt, usure).
C’est là que L’Etat intervient. De même que la propriété privée et l’économie de marché sont un contre-pouvoir pour l’Etat, l’Etat est un contre-pouvoir pour la propriété privée et l’économie de marché.
L’Etat met en place des mesures pour le Bien Commun, car l’Etat est élu démocratiquement par l’ensemble de la population (et donc est incité à vouloir gagner les bonnes faveurs du plus grand nombre, et non pas d’une minorité). L’Etat applique des Taxes sur les revenus, des taxes sur les héritages. Puis redistribue l’argent à ceux qui en ont besoin, mets en place des systèmes de protection sociale. Crée des infrastructures et des systèmes profitant au plus grand nombre.
Notre système actuel a fonctionné correctement ainsi pendant 30 à 60 ans après la seconde guerre mondiale. Le bloc communiste (URSS) créait une incitation pour « l’aristocratie dominante » occidentale à ne pas être trop gourmands… Incitation qui s’est effacée avec la chute du bloc communiste.
1990 : chute du mur de Berlin. L’URSS montrait les signes de sa fin depuis quelques années…
1981 à 1989 : Reagan élu au pouvoir aux USA. Les taxes des plus riches passent de 70% à 28%
Le communisme étant « mort », l’Etat était devenu le « grand ennemi ». Le libéralisme triomphait: open bar pour l’aristocratie occidentale! A ceci s’ajouta le potentiel destructeur de la libre circulation des capitaux, la financiarisation pour se faire la guerre entre Etats pour les capitaux, guerre qui ne fut qu’un jeu de dupes au final: c’est une minorité (aristocratie) qui s’enrichit ainsi, au détriment des Etats qui ne pouvaient plus « taxer », plus « réguler », plus jouer leur rôle de contre-pouvoir.
A présent, posez vous la question: pour que le système fonctionne de nouveau correctement, que les travailleurs puissent faire entendre leurs droits, allons nous retomber dans l’Excès? Après trop de libéralisme, trop de collectivisme?
Ou ne peut-on pas très simplement redonner à l’Etat le pouvoir qu’il a perdu? Lui redonner les moyens de jouer le rôle de contre-pouvoir?
=> Merci G., je n’aurais pas mieux dit, et c’est d’ailleurs exactement pour cela que j’ai eu envie d’écrire ce billet… 🙂
@ réponse à G.
A chaque fois que l’Etat s’occupe de quelque chose, il le fait mal car c’est avant toute idée une arrière pensée politique. L’Etat a des fonctions régaliennes,elles sont au nombre de 4. La monnaie, la sécurité intérieure, la politique étrangère et la défense. Alors que l’Etat fasse son travail. Ce que vous proposez c’est la ligne « Sarkozyenne » c’est à dire celle d’un conseiller comme Guaino, un nul en math. Même Jospin l’a foutu à la porte.C’est peu dire.!!!
Michel P,
Votre inventaire des fonctions régaliennes comporte une intruse: la monnaie. Elle ne doit plus y figurer en ce qui concerne l’Europe, vu la politique et les statuts de la BCE.
Pourquoi le fait d’avoir une arrière pensée politique constitue t’il à vos yeux un handicap?
Ou est le problème que l’état organise de façon plus juste (et in fine plus salutaires pour le système) par la loi les rapports entre « producteurs » du surplus ?
Et vous oubliez que l’état intervient en normalisant (plus ou moins) les rapports entre les acteurs (droit du travail, des sociétés).
Si vous avez 2 secondes pour l’éducation svp… 🙂
@Michel P.
A mon avis votre affirmation : « … il le fait mal car c’est avant tout une arrière pensée politique… » est inexacte ,excessive pour le moins.
Sans une forte Administration,servie par des Fonctionnaires mal rémunérés mais consciencieux,il n’y aura pas d’Economie compétitive.
Et,s’agissant du conseiller spécial du Président,c’est un Homme qui lui a du Coeur !!
Enorme par le mauvais temps qui court…
N’est-il pas ?
Bien cordialement.
Il faut savoir que la guerre est universelle, que la justice est une lutte et que tout arrive à l’existence par la discorde et la nécessite.
Les contraires s’attirent. De l’association des sons les plus discordants résulte la plus harmonieuse des musiques.
Héraclite
Billet et discussion passionnante.
Sur le « tout salarié », il ne faut tout de même pas oublier que le salaire ne se limite pas à la somme perçue à la fin du mois par le salarié. Si on considère aussi les cotisations, on constate que le salaire en France est mutualisé dans une proportion allant de 45% à 60%.
Dès lors, il ne serait pas illogique de creuser une piste de réflexion sur la mutualisation totale du salaire, attachant ainsi la rémunération non pas à l’emploi occupé mais à la personne qui l’occupe en fonction de la somme de sa formation initiale, son expérience et ses formations compémentaires.
Ceci permettrait non seulement de revaloriser le « métier » (ce que l’on sait bien faire parce qu’on s’y intéresse) par opposition à « l’emploi » (la place qu’on occupe, le plus souvent malgré soi) tout en rééquilibrant la négociation sur le marché du travail (ce qui cadre avec la définition du prix selon Paul, à savoir un rapport de force).
Une telle mesure me paraît corollaire du dividende ou revenu universel défendu par bien des auteurs depuis longtemps, et qui connait actuellement un regain d’attention.
Sur les discours du général de Gaulle, il ne faut pas oublier le contexte, un parti communiste qui fait 24% aux élections et dont les membres sont armés. Forcément, le discours politique s’en ressent.
Mais cela dit, c’est quand même lui aussi qui a mis un coup d’arrêt brutal aux expériences d’auto-gestion mises en place par nécessité par Raymond Aubrac quand il était à Marseille. Pourtant, les résultats étaient extrêmement positifs, tant humainement que financièrement. Les LIP l’ont démontré à nouveau quelques années plus tard.
« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »
Préambule de la Constitution de 1946 §9
En 1973, la bourgeoisie a éteint l’enfumage, car la menace en 68 d’une révolution était passée, comme on l’a éteint une fois passée la Résistance armée.
Comme tous ces mots de grandes circonstances sont beaux:
Participation !
Intéressement !
Association capital travail !
« Le but de la novlangue était non seulement de fournir un mode d’expression aux idées générales et aux habitudes mentales des dévots de l’Angsoc [aujourd’hui la dictature du capital], mais de rendre impossible tout autre mode de pensée ».
George Orwell, dans son roman 1984
Exhumer de Gaulle: « refondateur du capitalisme »!
Quel excellent billet!
On retrouve ici un espace de débat démocratique entre la droite, représentée par Olivier Berruryer (vous ne m’en voudrez pas j’espère) et d’autres, et la gauche, représentée par Charles A. et d’autres, je pense que si ce débat revenait sur la place publique, le taux d’abstention diminuerait fortement.
Au lieu de ça on va débattre pendant des mois pour savoir si il faut cotiser 40 ou 41 ans et si il faut taxer les transactions financières à 0,001 % ou 0,01 %.
Heuuuu, si, je vous en veux, mais juste un peu car j’aime bien votre conclusion 🙂
Je ne me reconnais pas dans votre description « d’homme de droite » – je ne pensais pas que le billet donnait ce sentiment. Bien sûr, il parle de De Gaulle, mais ma foi, son propos a du sens, je trouve.
Je pense d’ailleurs plutôt que cette distinction gauche/droite a eu un vrai sens dans les années 1970/1980, mais que les frontières politiques ont évolué. Tout comme les oppositions catholiques/laïcs des années 1900. Et que vouloir plaquer à tout prix ces anciens codes à pour conséquence de tenter de disqualifier le discours a priori auprès de la moitié de la population, au lieu de chercher à rassembler sur des vues convergentes, souvent de simple bon sens.
Désormais, la frontière politique est sans doute plutôt marquée par ces critères :
Lutte contre les inégalités (qui parle de l’indice de Gini dans le discours politique ?, alors que c’est un indicateur simple et mathématique de celles-ci ; il pourrait définir simplement l’objectif d’une politique de lutte contre les inégalités)
Lutte contre la mondialisation laissez-fairiste
Réaffirmation d’un principe d’équilibre des balances commerciales
Lutte contre le financiarisme, et défense de l’économie réelle et des entrepreneurs
Lutte contre la rente au bénéfice du travail
Investissement dans l’éducation
Renforcement de la régulation prudentielle
Lutte drastique contre la spéculation (avec une interdiction des paris sur les prix, pas des taxations ridicules)
Etc.
En vérité, beaucoup de discours actuels vont dans ce sens, mais les actions et/ou les propositions politiques sont ridiculement timorées face au danger grandissant.
Le taux grec à 2 ans est ce matin à 24 %, le taux portugais à 12%…
@Olivier
Excusez moi de nouveau, j’ai, l’espace d’un instant imaginé un monde idéal ou on pouvait débattre en « honnête homme » de l’avenir et pas seulement de l’aménagement de l’enfer entre les truands et faux-culs d’une part contre les termites d’autre part (pour reprende l’expression de De Gaule)
Olivier, avez vous regardez la vidéo sur le revenu de base: pas très « de droite » (quoique Villepin a du la regarder), pas très de gauche non-plus, mais très intéressant:
http://www.dailymotion.com/video/xgxhto_le-revenu-de-base-le-film_news
J’aimerai bien aussi avoir l’avis de Charles A.
@héma,
je vous rassure, pour moi être « de droite », n’est en rien une insulte, pas plus qu’être « de gauche » 🙂
Et oui, heureusement, il est possible de débattre en « honnête homme » entre personnes avec des vues différentes – je l’observe régulièrement avec grand plaisir. Il faut juste ne pas être campé dans ses certitudes, et penser que l’Autre, parfois, a aussi raison…
Merci pour la vidéo.
Mon cher Bérru, pour avoir des réponses aux critères soulevés, voir le programme d’Arnaud Montebourg : ICI
Charles A fustige le catholicisme social (peut-être est-il plus tendre avec les « théologies de la libérations? ») et la « participation ».
Quand il explique crânement que « chacun défend sa classe », je me dis que le catholicisme social a de longues et fructueuses années devant lui… La principale différence entre ce dernier et le communisme, libertarisme, c’est qu’il accorde une importance normative décisive à l’idée communauté.
Le Général De Gaulle ne défendait pas la bourgeoisie: il se trouve que l’idée de « participation » découle tout naturellement d’une approche qui refuse d’accorder au factum de la classe sociale une quelconque importance décisive. C’est toujours en référence à la communauté politique que les décisions doivent être prises, et jamais en référence à telle ou telle classe sociale ou telle ou telle catégorie ethnique par exemple. Ou encore: « nous sommes des membres de la communauté politique, des citoyens, avant d’être des travailleurs ou des capitalistes ou des commerçants ». A noter que lui parlait « d’intérêt général », alors que les odieux catholiques parlaient; à la suite d’Aristote, de « souverain bien »… Mais je suppose la figure du « citoyen » et l’idée de « communauté politique » sont des idées intrinsèquement de droite et qui plus est « bourgeoises » (forcément)…
La « participation » est une idée cohérente, qui « complète » d’ailleurs les considérations de la philosophie politique musulmane relatives à la finance et aux conflits d’intérêts. Pour une réflexion critique sur les formes d’organisations de la coopération sociale, je ne doute pas qu’il y ait plus d’avenir dans ces idées là que dans votre verbiage de « classe ».
zut « c’etait une réponse au commentaire juste en dessous… »
@AntoineY
Certes certes. Mais lorsque vous dites :
Vous parlez sans doute du discours – et encore, de certains dont peut-être ceux sur la participation – parce que pour ce qui est de la pratique et du bilan, de Gaulle défenseur de la Nation, défenseur du prolétariat, bête noire de la bourgeoisie, pardon, je sors pudiquement mes points de suspension…
@hema Plutôt que d’un débat soporifique droite/gauche, n’aurais-t-on pas affaire ici à un débat révolutionnaire/réformiste, ou encore à un débat position C/ position D comme évoqué ici
http://www.pauljorion.com/blog/?p=1993 ?
Pire que ça, à une régression de niveau d’apprentissage, dans le sens de Bateson !
Il est urgent de changer notre représentation des classes sociales, sans cet effort, nous nous ferons avoir par l’alliance des bureaucraties de droite et de gauche qui se recycleront sur la gestion de la pénurie.
Enfumage ?
Ce remarquable billet rappelle que la participation ne fut pas inventée en dernière minute pour rattraper la sauce, et qu’au contraire de Gaulle s’apprêtait à jouer une carte longuement mûrie. Le discours du 24 mai sur la participation fut un échec . La participation gaullienne a ceci de révolutionnaire qu’elle structure des boucles rétroactives devant entraîner irrémédiablement vers sa fin le processus d’accumulation de pouvoir liée à la possession du capital , et que de même, elle rend obsolète la justification professionnelle des partis et des syndicats, dont l’objectif, est de demeurer les propriétaires du prolétariat.
, nous n’avions, je m’en souviens, d’autre souci que de dénoncer l’enfumage par la participation ; nous ne comprenions pas les rapports de force de la situation .
G.Debord, remarquait déjà
De nos jour, afin d’éviter toute structuration en quelconque comité, les équipes d’entretien du nucléaire sont organisées par tournante de travailleurs temporaires, techniciens de surface volants et, de façon à embrouiller les dosimètres déplacés de centrale en centrale (1). La participation des travailleurs du nucléaires aux décisions nous eut évité Fukushima , les centrales eussent été démontées, et le retrait du nucléaire engagé.
Dans les années quatre-vingts, à l’occasion d’une de ces remarquables conférences (radio), Henry Guillemin, relatait la réaction de Pompidou au discours sur la participation et lui attribuait la phrase suivante «le vieux est tombé sur la tête ». De Gaulle voulait agir vite, tandis que Pompidou, assisté de Chirac prenait l’initiative des accords de Grenelle, négocier avec la CGT est plus facile que de créer une situation nouvelle et retourner a soi les forces déclanchées par les gauchiste. De son côté, malgré l’échec du 24, de Gaulle, voulait remettre la participation sur le tapis, c’est dire qu’il y tenait , dissoudre l’assemblé nationale, provoquer des législatives, et soumettre cette question de civilisation à un référendum, le but était de reprendre la main autant sur sa droite que la gauche. Plus tard, Pompidou, en protestant de sa « ferveur » à l’égard d’une participation qui ne disait rien son cœur ( il sortait de la banque Rotchild). La droite continuait le travail d’enfumage commencé à gauche.
De Gaulle n’a strictement rien inventé. Toutes les bourgeoisies aux abois…
L’enfumage de la participation est très ancien.
C’est le leurre trouvé par la bourgeoisie dès que commence à s’exprimer le mouvement ouvrier.
Contre « tout est à nous, rien n’est à eux », autrement exproprions les expropriateurs,
mettons la production sur ses pieds, est née l’idée qu’il fallait « partager »,
autrement dit maintenir l’exploitation.
C’est le discours du catholicisme social, dès le 19ème siècle,
puis de la démocratie chrétienne, en passant par les contorsions de plusieurs Encycliques,
la plus connue, que j’ai lue avec délices, étant Rerum Novarum.
Pétain en avait fait une version corporatiste.
Sarko la version de comédie.
D’abord un tiers, un tiers, un tiers,
Puis l’enfumage de la prime pschitt.
Au moins, on ne peut pas lui reprocher de nous ennuyer…
Il me semble, Charle A . , que vous enfumer à gauche, je me trompe?
Jean-Luce Morlie
Personne ne se trompe. Il n’y a pas de vérité sur ce terrain.
Seulement un rapport de force. Chacun défend sa classe.
Comme disait Coluche: « Les ouvriers savent comment travailler, les patrons pourquoi »
La bourgeoisie, c’est à dire ceux qui gagnent toujours plus en dormant,
on toujours proposé, quand leur pouvoir est mise en cause,
la participation et autres formules d’association du travail et du capital.
La raison en est simple: le travail se passe très bien des propriétaires du capital.
L’inverse est impossible.
Celui qui ne sert à rien, le parasite qui va disparaitre sans le travail, dit: « partageons ».
Mais tout est à nous, rien n’est à eux;
Patager quoi alors ?
La participation des travailleurs aux fruits de la production dont ils sont l’unique auteur ?
Voilà qui paraitra bientôt aussi étrange que que la dime de l’Eglise et le servage de l’ancien régime.
@ Charles A.
Quelle incompréhension entre nous ,
Je suis pratiquement un anticapitaliste pulsionnel ; de plus, lorsque j’évoque le rôle des soviets de marins pour sauver la planète, je suis aussi sérieux que lorsque Debord l’écrivait ainsi. Vu la situation, je pense que la participation serait une voie d’une remarquable efficacité pour tendre vers la démocratie radicale.
Accessoirement la « dissertation sur la participation » de Pompidou lors de sa conférence de presse est un exemple parfait de réalité inversée (le pompidolisme a tué la participation).
Encore plus accessoirement, la finale par Pompidou sur les affects de Pompidou relativement à la participation est un délice.
@jean Luce Morlie
Certes certes, peut-être, peut-être…
Mais si dans les conditions actuelles, c’est une voie possible, que dire alors d’une voie plus radicale, par exemple de (re)nationalisation ? Ne permettrait-elle pas elle aussi de refonder un cadre global de négociation favorable « pour tendre vers la démocratie véritable » ? Soit par exemple, ne pas privatiser France-Telecom plutôt que l’avoir fait en distribuant quelques actions gratuites aux salariés (revendables depuis cette semaine pour une plus value moyenne de 1500 euros par salarié…) ? « Vu la situation », ce peut vouloir dire donc entériner ce qui a mené à cette situation. Et là… question…
Et puis des défenseurs de la participation, sous des formes diverses et variées certes, il y en eut des palanquées depuis u, siècle de l’extrême droite jusqu’à l’extrême gauche. Elle constituerait donc une certaine aspiration transversale, quasiment consensuelle sur le principe. Et ça, perso, ça me dérange un peu. J’ai horreur des unanimismes apparents, quant on sait pas réellement quels tenants et aboutissants idéologiques ou politiques se cachent derrière.
Un exemple emblématique : comment le projet de Constitution du 30 janvier 44 de Pétain abordait le sujet de l’entreprise dans son préambule…
Et ce qui était dit dans l’exposé des motifs du projet de Loi constitutionnelle en juillet 40 :
La « participation » c’est l’auberge espagnole, la « Démocratie » ? « l’autogestion » ? la « collaboration » ? quoi encore ? Un miroir aux alouettes le plus souvent, point.
Nous pouvons envisager d’agir parallèlement par nationalisations et sur l’instauration de formes de participation dans le privé.
La participation est aussi l’instauration progressive de forme d’autonomie dans l’organisation du travail et la prise de décision, c’est à ce niveau que joue la boucle rétroactive avec l’intéressement au bénéfice joue. Pour le dire en termes dePSDJ simplifiés: le « projeté » doit être « réalisé » et les écarts compensés !
Troisièmement, l’article que vous citez (le titre est trompeur) montre bien l’inscription de la participation dans l’histoire du point de vue d’une constitution pour l’économie c’est essentiel.
Quatrièmement, il s’agit d’un processus permettant de retourner la réalité faussée du spectacle comme production de rapports sociaux mis en scène, comme Pompidou le fait en se faisant passer pour un défenseur de la participation.
quatre bis complémentaire à quatre,
Voyez-vous Vigneron, si nous entrons dans les projets des socialismes actuesl, nous nous soumettrons aux propriétaires de la solidarité obligatoire ! Au nom de la nécessité de résoudre les problèmes des vraies gens sur leur commune (L’Etat ayant fait défaut). Les communalistes de tous bords continueront de trafiquer les marchés publics, détourner les subventions, faires des accords de « join venture » avec les multinationales pour financer leur politique sociale locale. pour couronner le tout, l’eco-economie agricole embauchera 3.000.000 d’éco maraîcher-solidaires sous contrat d’utilité publique. Les terres resteront à qui elles sont moyennant une « petite rente » (1), et gérées par une bureaucratie d’AMAP communale, avec pléthore d’agents de solidarité, heureux de distribuer la soupe biofrugale aux handicapés de la vie de quartier !
(1) Faudrait voir les comptes d’exploitation des éoliennes et les rentes aux fermiers pour les socles d’éoliennes, les quels sont désormais géologiques ! PS. ce matin Chateau Lestrille, Entre-Deux-Mer, 2009 Estelle Roumage viticultrice ( c’est une blague pour Julien).
@ Jean-Luc Morlie
Aucune incompréhension entre nous.
La participation est le leurre de tous les défenseurs du système,
depuis le Vatican qui trouille devant la naissance du mouvement ouvrier au 19ème,
jusqu’à l’enfumage Sarko ne sachant plus que faire,
en passant par Pétain cité par Vigneron et autres corporatismes fascistes du 20ème siècle.
Certains s’y laissent prendre.
L’ouvrier, lui comprend souvent que c’est la fable du voleur qui me prend mon porte-feuill,
et qui veut partager par moitié, après que je l’ai maitrisé…
La participation ou prime en fonction des dividendes quand ce n’est qu’ un enfumage électoral,
c’est une comédie pschitt bienvenue.
Mais c’est surtout un enfumage idéologique des grandes heures de la bourgeoisie aux abois,
se tournant, comme le rappelle Vigneron, vers les fascistes.
Là, plus question de rire, faut éteindre le feu.
On a déjà donné.
Vous avez un autre mot à la bouche qu’ « enfumage » pour désigner tout ce qui vous déplaît ? Je ne sais pas pourquoi, vous finissez par me rappeler Éric Le Boucher.
@Jean Luce Morlie
En appeler à l’antériorité de la Constitution fantôme voulue par Pétain pour valider l’idée jorionienne de constitution pour l’économie par cet Article 8, c’est, comment dire…, cavalier, non ? Du point Godwin impromptu dira-t-on.
PS : Des champs d’éoliennes chez Roumage père et fille à St Germain du Puch, entre les haies paysagères encadrant harmonieusement ce délicieux vignoble modèle d’ex président de Syndicat de l’AOC Bordeaux ? On ne peut jurer de rien, mais là, non. Par contre la private joke avec Julien, no comment, par définition. Ne suis intime ni de vous, ni de Julien, ni d’Estelle…
Mais le travail ne se passe pas des créateurs et de ceux qui prennent des risques, d’où la nécessité de reconnaître les mérites de chacun; « A chacun selon ses mérites, à chacun selon ses talents » n’est-ce pas ?
Il existe une très importante entreprise coopérative en pays Basque Espagnol : MONDRAGON. Je vous recommande de vous renseigner sur la toile. Un lien parmi d’autres :
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7656.html
En essayant de s’étendre, cette entreprise a eu des difficultés à conserver son modèle au delà des frontières Espagnoles, et cet aspect est très intéressant à étudier (je n’ai pas conservé les liens adéquats).
On comprendra que le modèle MEDEF est éminemment remplaçable.et il y a beaucoup de travail à faire dans les esprits (et dans la loi ?). Une première approche pourrait être la réappropriation (par les salariés, selon des modalités à déterminer) en priorité des outils de production (machines) des entreprises qui délocalisent. Je pense à « Continental » par exemple, ou plus récemmment à « Eléphant » (où l’on devrait confisquer le nom) ou encore à Amora qui reste de façon trompeuse une « moutarde de Dijon »….
Pour les tenants de l’opposition droite-gauche, je crois que le débat n’est pas là. La redistribution du pouvoir en direction des salariés (la cccpérative n’étant qu’une forme parmi d’autres) ne change pas la nature capitalistique d’une entreprise. Je crois cependant que le nombre est favorable à l’intérêt général, de l’entreprise et plus globalement de la société (civile) : il est beaucoup plus difficile de faire passer des décisions iniques, ou associales.
Exact, François. Mondragon, première « coopérative » au monde, a sombré dans le capitalisme.
Il y a tellement à apprendre des coopératives, autre prototype, dont les mérites et les échecs,
comme ceux du socialisme bureaucratique, méritent étude pour retour d’expérience.
Il faut voir films sur LIP( pas sous la main) et plus contemporain,
le mouvement des cooperatives pendant la crise en Argentine.
Un film intéressant, co-signé par Naomi Klein
http://www.dailymotion.com/video/x3jtk9_the-take-1sur-5_news
Oui Charles, en effet, très bon film, dans le même thème un autre très bon film Nosotros Del Bauen.
En effet, lorsqu´une usine ferme, la solution ne tient pas dans la négociation « acharnée » des primes de licenciement, la solution consiste à occuper, réquisitionner, résister et autogérer l´usine.
Par extension, lorsque ce « merveilleux » système se contractera violemment de nouveau, la solution ne consistera pas à aller manifester, mais à réquisitionner et autogérer démocratiquement les pans utiles de l´économie.
@François et Charles A.
J’ai travaillé tes récemment pour MONDRAGON,… comme sous-traitant, et je peux vous confirmer qu’ils sont maintenant tout aussi odieux que n’importe quel donneur d’ordre du secteur automobile en France par exemple, en fait je crois qu’il y a aussi, en plus du problème de propriété du Capital, un problème de taille et de mimétisme, si on est dans un monde capitaliste outrancier, il faut avoir la taille critique, gagner plus d’argent que les autres et donc quelque-part les copier et… petit à petit, perdre son âme.
Le meilleur exemple français est celui d’Essilor.
Coopérative ouvrière à sa création à la fin des années 1800, cette coopérative a le malheur d’inventer le verre « varilux » au succès fulgurant et mondial.
Pour se développer l’entreprise a besoin d’argent et on ne prête que chichement aux coopératives..
Elle fait donc entrer le capital…L’entreprise est désormais au cac40 et a totalement oublié ses origines coopératives.
C’est pourquoi je ne crois pas au tout-scop, mais davantage à une solution hybride.
C’est bien pourquoi Hema, je disais que Mondragon a sombré dans le capitalisme,
comme Essilor et bp d’autres coopératives.
Mais le plus souvent, elles sont asfixiées par la concurrence et l’environnement capitaliste
(bancaire, mais pas seulement).
Mais Vincent a raison, mille fois!
La coopérative, c’est la démonstration faite, dans à peu près tous les pays maintenant,
que pour produire, il faut du travail manuel comme intellectuel.
Les capitalistes, eux, ne sont que des parasites. Donc ils parlent « association », « participation », « prime sur dividende »…
C’est l’histoire du type que vous vole votre voiture, et faut faire promettre de ne pas la réclamer car il vous en donne la moitié de la valeur….
Pour que le bon sens, la justice et la paix entre les hommes dominent,
ce dont la coopérative fait la démonstration,
il faut se débarasser du capitalisme et son Etat qui qui tuent toute démocratie authentique,
à commencer par la principale, celle au travail.
Sinon, l’explication est là :
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/et-si-on-fermait-la-bourse-30044
La monnaie est un moyen d’échanges dont nul ne peut être exclu. Collectivités et individus co-existent, aussi incontournables les unes que les autres. Les uns et les autres ont besoin du capital qu’ils contribuent à créer par leur activité et leur travail. Dans cette création, les banquiers ont leur part de travail (comptabilité, intermédiation) mais il est injuste que la finance ait des avantages par rapport aux autres entreprises (réserves fractionnaires).
Pour respecter une égalité minimum entre citoyens, un minimum de liberté devant l’emploi et une fraternité qui ne soit pas que du bla-bla, la solution ne serait-ce pas un Revenu de Base ou Dividende Social (tous actifs donc actionnaires)?
Ce revenu serait versé à tous sans exception de la naissance à la mort (débuts d’application en Afrique du sud…avec les anciens et au Brésil…avec les enfants nés à partir de 2000).
Ce n’est pas un assistanat reconduit passivement, mais l’inscription d’une dimension collective sans qu’elle soit hégémonique: le marché continuant d’exister.
Le montant des ressources destinées aux revenus de base est calculé en fonction des richesses produites (biens et services) par l’ensemble des citoyens actifs (salariés et non-salariés). Le revenu de base n’est pas fixe, il résulte de données dont chacun sera informé.
C’est un biais pour prendre enfin en compte les travaux effectués par les femmes pour les enfants et dans les maisons, ceux des étudiants et élèves qui se forment avec une perspective de réalisation personnelle et d’utilité sociale.
La mesure en France n’est actuellement proposée par aucun parti de gauche!
Pour l’instant je n’ai entendu que Dominique de Villepin la défendre (il a parlé de 850 eu/mois et par personne).
Elle gagne en compréhension et en popularité partout, notamment en Allemagne.
Elle pourrait devenir le pas en avant d’une Europe sociale retrouvée
L’ensemble complexe des aides versées (allocations diverses, chômage,…) représentent déjà des centaines d’euros/personne avec des frais de gestion très coûteux et nombre d’ayant-droits oubliés.
Dans tous les cas les bénéficiaires sont discriminés, stigmatisés, assistés alors qu’un dividende social offre une solidarité, une soudure concrète de la fracture privé-public. C’est un droit pour tous et à chacun. Il assure contre la misère, unit riches et pauvres et donne la pêche (comme les allocations familiales pour les enfants après 1945 issues du CNR).
1h 30 mais ça vaut largement une bonne soirée Télé.
http://www.dailymotion.com/video/xgxhto_le-revenu-de-base-le-film_news
Cette vidéo m’a fait changer de regard sur le revenu de base que je trouvais par trop utopique.
Comment expliquez-vous le fait que les pays qui ont abandonné le collectivisme, URSS, anciens pays de l’Est, Chine, n’aient pas adopté une formule s’inspirant de vos propositions et aient adopté des solutions d’organisation d’entreprises classiques de type capitalistes, dans lesquelles le pouvoir n’est pas démocratique ?
Venant d’un système communiste, cela aurait pourtant été plus facile à adopter que lorsqu’on part d’un mode de management de type capitaliste. Tant que vous n’aurez pas expliqué cela, ne pensez-vous pas être dans le rêve ?
Certes, mais il y aurait eu un léger problème – presque infime : les oligarques n’auraient pas pris le pouvoir, et les milliardaires ne seraient pas apparu….
Je vous rappelle au passage que certains estiment la fortune de Vladimir Poutine à 30 milliards d’euros, ce qui en ferait l’homme le plus riche d’Europe… 😉
Mais pour en revenir au propos, sérieusement, vous trouvez l’idée utopie ? Ma foi, cela ne serait pourtant pas compliqué de créer un tel statut d’entreprise, facultatif, et de lui accorder quelques avantages fiscaux. Car, réfléchissez, entre une telle entreprise et une SARL, où préféreriez vous travailler ?
et je complète : on peut avoir plein d’idées sur la démocratie d’entreprise, mais cette proposition n’a pas de lien avec un problème de « pouvoir démocratique ».
Je considère, allez savoir pourquoi, que les salariés sont pour quelque chose dans la création de richesse. Ils sont un salaire garantie, mais les actionnaires ont ici un dividende garanti. Ceux qui prêtent leur argent et ceux qui prêtent leur temps sont traités de la même façon. Et, logiquement, ils partagent 50/50 les profits, sous forme d’actions nouvelles. Tout le reste est la simple utilisation du système capitaliste, qui aboutit pourtant à ce qu’à terme, les salariés aient la majorité du capital… Mais alors, ils l’ont bien au titre d’actionnaires… C’est ce que je trouve brillant dans l’idée : employer la règle de base du capitalisme pour lutter contre l’accumulation du capital par une poignée…
C’est aussi la faiblesse du système : on peut craindre de salariés actionnaires qu’ils se comportent comme des actionnaires…
Non, Alain.
Ce que tu ignores est le pouvoir de l’argent. Tant positif que négatif.
Lorsqu’une entreprise a « les reins solides » (beaucoup de fric), elle peut tuer toute concurrence en vendant à perte, ne comptant pas les frais de R&D, en faisant des campagnes de pub monstrueuses, en espionnant la concurrence, en achetant (débauchant) les meilleurs éléments des concurrents, en achetant les pouvoirs politiques et législatifs, en faisant une OPA, en achetant le capital de l’autre et en le fermant tout de suite derrière, en utilisant des matières premières plus performantes, en achetant les meilleurs commerciaux,…
J’ai du en oublier au passage.
Hors, une SCOP a rarement ces moyens là…
Vous avez raison, c’est ce qui fait le danger de la participation pour les « propriétaires » et aussi « les syndicats » et les partis des travailleurs », ceux-cidevenant de plus en plus obsolètes au fur et à mesure de l’émancipation du salarié en travailleur-décideur-propriétaire-investisseur.
Un point à repenser (éventuellement) serait l’attribution « d’actions communes » une entreprise naît dans un milieu commun qui la rend possible, si les actionnaires décident de fermer l’entreprise et de revendre l’actif, la communauté est frustrée de son apport, sans rien recevoir en retour !
Il y aurait à mettre en place tout une économétrie de la propriété « bien tempérée » en fonction du bien commun.
A+
Pour qu’il y ait véritablement émancipation du travailleur, il semble indispensable de commencer par son éducation économique dès le plus jeune âge, ce dont sont incapables la majorité de ceux qui sont actuellement en charge de former nos jeunes.
Il faut sortir du conditionnement à la lutte capital-travail qui a été implantée dans les esprits de plusieurs générations de travailleurs et d’enseignants.
Il faut arriver à ce que le travailleur soit intimement convaincu que le capital et l’investissement qu’on y réalise, sont à voir d’abord comme des moyens de travailler et de générer des richesses. Il faut que le travailleur finisse par être fier d’être un peu capitaliste alors que depuis deux siècles ceux qui étaient sensés défendre ouvriers et employés les invitaient à le détester, à le combattre.
L’aspect « travailleur-décideur » ne doit pas à mon avis être trop mis en avant, car cela exige des compétences, donc des formations spécifiques. De plus, pour être efficace et réactive l’organisation des entreprises ne pourra pas s’affranchir de structures plus ou moins pyramidales.
@ jducac
http://www.pauljorion.com/blog/?p=23753#comment-179226
@ jducac
Comme sur ce blog, pas seulement l’économie !
La participation est autant un mouvement d’éducation permanente, intérieur et extérieur à l’entreprise, qu’un ensemble de dispositions permettant de modifier les rapports de propriété dans l’entreprise , de dissoudre sa concentration en quelques mains et d’empêcher par la suite une trop grande reconcentration ( l’histoire ne s’arrête pas). Tant du point de vue de l’émancipation que de la propriété, la gauche comme la droite sent que la participation met en jeu des boucles rétroactives qui conduisent vers la démocratie radicale, et de la démocratie radicale ni la gauche (ni la gauche extrême) ni la droite n’en veulent..
La position de Fuji (plus en avant dans le bas du fil) sur les classes moyennes est un bon point de départ, à poursuivre il me semble
On passe toujours d’un extrême à un autre, c’est un ressort psychologique classique.
Coup de fatigue ?
Me voici rassuré, je vous pensais sur humain, sincèrement !
Quel boulot vous faite! bravo !!!!
jean-luce
😉 A lundi Jean-Luce
La nomenklatura communiste s’estimait propriétaire du prolétariat; le prolétariat ayant trahi, elle s’estimait en position légitime de reprendre le contrôle de ce qui lui appartenait, mais cette fois dans un style ouvertement mafieux (en ouvrant la porte aux smart boys de Harward, (pour faire moderne) .
Il faut vraiment être porte-voix de la dictature du capital
pour présenter le dictature stalinienne comme la seule alternative au capitalisme.
La ficelle est grosse, mais fort vieille et usée.
Elle va casser…
Bien vu !
On ne va tout de méme pas vous expliquer pourquoi les régimes totalitaires, comme les spéculateurs sont incapables d’inventer un autre monde, ils ne revent pas ; ils vivent sans imaginer, sans réves.
C’est la part du réve qui fit de De Gaulle ce qu’il fut, un homme qui ne réve pas est un mort vivant, avec ou sans magot.
Son rêve participatif datait des années 25 / 35 et particulièrement de ses rapports avec les personnalistes de la « révolution conservatrice » du groupe de « l’Ordre Nouveau » créé par Alexandre Marc-Lipiansky. Inspiré par Ernst Jünger et le National-bolchévisme allemand… Ce groupe se réclamait de Péguy, Proudhon, Bergson et Barrès (sic), écrivains auxquels le général n’était pas vraiment indifférent…
Charles de Gaulle, la « révolution conservatrice »et le personnalisme du mouvement l’Ordre nouveau.
@ Bernard laget dit : 29 avril 2011 à 22:01
Qui vous a dit qu’il ne fallait pas rêver ? Bien sûr que si, il faut rêver, imaginer, inventer pour faire progresser. Mais il faut impérativement le faire en tenant compte des réalités, des faits, des expériences passées, principalement de celles qui se sont soldées par des échecs afin d’en tirer les leçons.
A quoi cela sert-il, d’aller vers de nouvelles expériences qui peuvent se solder par de nouveaux échecs, si les expériences passées, qui ont déjà coûté très cher, n’ont pas été suffisamment exploitées pour en tirer les leçons, les lois intangibles qui règlent la marche des humains depuis qu’ils existent ?
Tant que l’on n’a pas fait un diagnostic clair et partagé de ce qui s’est passé antérieurement, approuvé et justifié contradictoirement par tous les courants de pensée aptes à en juger, on commet probablement une faute contre l’humanité.
Il faut bien voir que dans les assauts qu’ils lancent successivement contre la forteresse
« FUTUR », les humains y engagent des moyens sans cesse plus importants qui, sur une planète finie, épuisent inexorablement les ressources, au point que notre vie même est mise en danger globalement.
N’est-il pas indispensable, maintenant, de faire un bilan de l’entreprise humaine dans son ensemble? Ne faut-il pas bien mesurer l’état de ses ressources limitées, et de ne s’engager dans de nouvelles tentatives, qu’en ayant bien identifié les risques et pris des mesures pour les prévenir ?
Est-ce que ce qui bouge un peu partout de manière accélérée, notamment en Afrique, ne rentre pas dans un plan global qui est en train de s élaborer ou de commencer à se dérouler, spontanément ou non ? Je rêve peut-être ?
@ Charles A. dit : 29 avril 2011 à 21:58
Désolé Charles A, il me semble que ça n’est pas avec des réflexions de la sorte que vous faites avancer le débat.
@ vigneron dit : 30 avril 2011 à 01:30
Merci pour le lien
@ Vigneron
Je ne pensais pas qu’à la participation en évoquant De Gaulle, j’aurais pu citer » L’Europe de l’Atlantique à l’oural », la reconnaissance de la Chine ou autres visions Gaulliennes d’un monde qui fut le sien; celui des 2 guerres mondiales, ce qui n’empéche pas des critiques fondées.
Et puis il savait faire rire,
« l’important c’est de participer »
Triste jour entre les festivités royales où les zengliches s’esbaudissent du conte de fée dont on les berce plutôt que de pleurer sur les comptes de faits, plus le come-back du fantôme du Général, un parfum d’anachronisme persiste dont les effluves n’ont pas finit d’empeser les esprits et de faire tourner les têtes, plutôt que de les faire tomber.
Désolé Berruyer, mais j’ignore de quoi vous parlez avec votre règle de base.
Par contre, je radote, depuis la loi Monory les classes moyennes économes ont payés moins d’impôts et se sont identifiés à la classe des rentiers, même petits, en devenant des primo-accédants à la Bouse. Même pas besoin de stock-options pour forger le sentiment d’être du coté des riches.
À l’opposé, dans les suites des communisteries, on a distribué aux russes équitablement des actions lors des privatisations post URSS. Tous les russes étaient actionnaires de leur boîte. Vous connaissez la suite.
Les gens qui aiment bien ce qu’ils font, s’amusent à le faire, et la rémunération qu’ils en tirent n’est pas justifiée par ce qu’un certain type de psychologie nomme « motivation ».
Pourquoi une entreprise devrait-elle faire des bénéfices ? Vend-elle trop cher ? Si j’entends que 8 millions de salariés sont en France concernés par les bénéfs, ces bénéfs seront donc réglés par qui au bout de compte ? Et au profit de qui ? Mais d’où vient le fameux « capital » qui manque à la sienne place où il aurait le devoir d’être ? Et qui, quoi décide de ce devoir-impératif là ?
L’anachronique c’est moi, je suis trop en avance et trop vieux pour que l’histoire ait le temps de me rattraper. Vous fatiguez pas à me répondre, c’est irrattrapable !
Très bien de rappeler l’expérience russe.
C’est effectivement la promesse que les oligarques ont fait pour privatiser:
tous les russes, par distribution d’actions, devenaient propriétaire des moyens de production.
Du grand art d’enfumage, là aussi.
Sous la houlette de la CE, de la EBRD, du FMI, USAID et autres agences intéressées par le pactole, on annonçait aux russes que la propriété du parti (jusque là c’est la vérité)
devenait la propriété du peuple. Et on distribuait des actions.
Comme il fallait bouffer, et que la cotation des entreprises « privatisées », arrangée par les mêmes,
ne valait pas grand chose, les russes ont vendu pour rien, et les oligarques ont tout ramassé.
J’ai suivi de près ces « privatisations », en fait l’acquisition de droits de propriété des moyens de production par ceux qui en avaient toujours eu la gestion et l’usufruit.
Un grand moment d’enfumage, là aussi, en vendant l’idée qu’on partage…
En Russie comme en France, il n’y a rien à partager avec les oligarques.
Tout est à nous, rien n’est à eux…
Charles A. 30 avril 2011 à 02:43
Vous devez être un ancien fumeur pour ne pas supporter la fumée des autres, à ce que je lis de la remarque que vous fait P.J. !
Les privatisations après la dissolution de l’URSS ont été nommés « le hold-up du siècle » par l’auteur du bouquin François Roche. On sera d’accord là dessus.
Pour votre « la propriété du Parti », je crains que ce soit un peu caricatural et ce n’est pas en ajoutant votre « jusque là c’est la vérité » que je vais entériner votre opinion . C’est comme les gosses qui ajoutent à leur mensonge : « et en plus, c’est la vérité ».
J’ai aussi le souvenir d’un certain Attali qui bossait à la BERD et de choses lues pas sympathiques.
Le « tout est à nous, rien n’est à eux » c’est sympa dans les manifs mais quand on commence à essayer de définir finement le « eux » ou le « nous », ça se corse. Il en est de même de cette définition du capitalisme d’État pour définir le mode de production des pays qui se nommaient socialistes, ce qui n’a rien à voir avec la théorisation d’un capitalisme monopoliste d’État dans les 70’
Je n’ai pas aperçu jusqu’à aujourd’hui la moindre formalisation juridique autre que celle qu’ont bidouillée les juristes soviétiques pour formaliser la « propriété collective » (drôle de syntagme !) des moyens de productions. Et comme la notion de personnalité issue du droit romain semble durablement installée au point qu’elle s’est imposée mondialement, ce n’est pas demain la veille que ces catégories de « mode de pensée » (au sens de « mode de production ») seront abandonnées pour d’autres.
L’os est là, la viande autour : entre « personne », « être », « sujet », le bal comme le bar reste ouvert.
La propriété étatique, dans un régime qui impose le parti unique à la tête de l’Etat, c’est la propriété du Parti.
Je concèderais toutefois de ses dirigeants…
Charles A.1 mai 2011 à 13:29
On vous a enfumé !
Voyez ici art 5 et 6, mais aussi ce texte que je viens de découvrir grâce à vous.
Vous me direz : quelle est la consistance de vérité de ces déclarations ? Assurément guère plus opérante que celle qu’on a pu lire ailleurs, mais indubitablement avec un écart dans les intentions avouées ou à vouer fut-ce aux gémonies. Mais nul avoué constitué pour traiter nos différends, j’en conviens, sur la consistance de vérité du « tout est à nous, rien n’est à eux » autrement écrit : Tout État nous…
Je connais la constitution de 36 de l’URSS. Elle ratifie ce que j’ai écrit: propriété étatique. Ce qui revient, sous la dictature de la nomenclature du Parti, non pas à la propriété des dits bureaucrates, au sens juridique, mais à leur usufruit.
Avec la constitution actuelle de la Russie, qui reconnait la propriété privée, en tout cas des moyens de production et du capital, y compris l’héritage, les dits bureaucrates sont devenus des oligarques.
J’ai vécu cette « transition » vers la pleine propriété de très, mais pas besoin d’insister, cela me semble désormais reconnu.
La signification du « Tout est à nous, rien n’est à eux » ?
N’importe quel salarié le comprend et le chante dans la rue.
Par contre les patrons ne l’ont jamais chanté.
Ils savent que tout le monde rigolerait.
Ils se contentent de l’enfumage, d’opposer, comme Sarko, au bon sens des travailleurs la proposition de partager, de les associer aux bénéfices, ce surtravail qu’ils leur volent tous les jours.
Faut vraiment prendre les gens pour des idiots. Rien n’est à eux.
Mais une fois de plus, Coluche lui même, ce grand sage, l’avait exprimé ainsi:
« L’ouvrier sait comment travailler, le patron sait pourquoi »
Charles A. dit :
« La signification du « Tout est à nous, rien n’est à eux » ?
N’importe quel salarié le comprend et le chante dans la rue.
(…)
Faut vraiment prendre les gens pour des idiots. Rien n’est à eux.
Mais une fois de plus, Coluche lui même, ce grand sage, l’avait exprimé ainsi:
« L’ouvrier sait comment travailler, le patron sait pourquoi » »
Vous me donnez l’impression de vous enfumer vous-même en fantasmant sur les images de l’ouvrier et du patron qui serait les stéréotypes du prolétaire et de l’exploiteur. La structure sociale et l’imaginaire social ont évolué (ternarisation, désindustrialisation, mondialisation…). Combien d’employés travaillant dans les services s’identifient eux-même à votre ouvrier-type ? Voire-même ne veulent pas s’y identifier et assument un mode de vie que vous qualifiez sans doute de petit-bourgeois, qualificatif qui est ressenti comme un mépris profond voire une insulte à leur mode de vie. Sans oublier ceux qui ne rentrent pas dans votre schéma manichéen simpliste comme la fonction publique, les chômeurs, retraités, indépendants… Vous me semblez vouloir vous convaincre vous-même que « N’importe quel salarié le comprend » (ou que votre mission apostolique serait peut-être de les éclairer pour leur faire prendre conscience de leur aliénation) Qui « prend les gens pour des idiots » ici ?
Classes moyennes – wikipédia
@Charles A. 2 mai 2011 à 01:49
Je ne connais que deux sortes de personnes juridiques, les physiques et les morales. Pas vraiment d’hermaphrodites dans ces espèces là, sinon de compromis. Toutes les personnes morales de droit public qui existent en plus de l’État n’en sont que des succédanés.
Aussi dites-moi comment vous formalisez votre « toutétanou » sans propriété de la personne morale de droit public qu’est l’État ?
Un élément peut-être intéressant :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/04/30/au-familistere-de-guise-aisne-une-fete-du-travail-pour-honorer-un-patron_1514905_3224.html
Entre communauté et paternalisme…
Très bon billet, tout comme votre blog.
Nous naviguons entre 2 immenses archaïsmes : les archéo-ultra-libéraux :), très puissant et les archéo-coco, toujours vivaces.
Il n’est pas facile de discuter et de proposer sans risquer d’être rejeté sur l’un ou l’autre de ces archaïsmes.
Décidément un très grand homme ce De Gaulle.
Sinon, au vu du niveau de productivité de notre société, il me semble indispensable de poser le revenu de base comme préalable à toute discussion sur de nouvelles organisations du travail.
je pense aussi que le revenu de base est un passage obligé; ne serait-il pas également nécessaire de mettre à disposition -sous condition- des terres pour laisser aux personnes dont ce serait le choix d’améliorer le revenu de base en cultivant son cultiver son jardin, construire sa maison, individuellement ou collectivement des villages. ?
@jean-luce morlie
Ouais ! Super ! Back to the fifties ! Les jardins ouvriers et les castors ! On connait. Déjà essayé l’truc…
Ce n’est pas ça, Monsieur Vigneron. ,J’éructe assez contre la décroissance sur ce blog (les guichets de sobriété choisie d’Arnsperger). Mais, voyez-vous, le problème de la propriété travaille ce blog depuis longtemps – ce bruit de boyaux ne vous aura pas échappé ? Alors, je pousse un peu. Cochet, il y a un an, annonçait 300.000 emplois dans l’agriculture, l’un de nous, sur son propre blog, 3.000.000 !
Mais si Monsieur Morlie c’est exactement ce que je dis. Je ne vous parle pas des décroissants, sur lesquels je cracherais volontiers comme vous abondamment, mais vos propositions sont bel et bien des resucées des jardins ouvriers et du mouvement coopératif « castor » des années cinquante, point. Si ce n’est que là vous les « réinventez » en les faisant reposer sur un droit opposable dans le cadre général d’un revenu de base édicté du haut alors que ces phénomènes étaient issus d’initiatives d’individus et d’associations, de la base, sans interférences particulières des autorités autres que la simple bienveillance et le pragmatique constat de la nécessité du moment.
Et que je dise cela en ces termes ne fait pas de moi un apôtre du localisme inconditionnel, ce que je ne suis non plus en aucun cas. Je veux dire simplement que ces « solutions » ne sont que bricolage et recyclage de vieilles médecines parfaitement éprouvées et tout à fait louables, mais pas moyen pour moi de voir dans une adoption de leurs formes plus ou moins renouvelées l’ombre d’un « changement de paradigme ». Non, désolé, non. Du neuf avec du vieux ok. Pas plus pas moins. De l’anecdotique. De la Politique de brocs. Pas même de bric et de broc. De brocs.
Je suis également en faveur du revenu de base; sous quelle forme sera -t-il octroyé, je n’en sais rien.
Pour ma part, il me semble qu’il devrait aller de paire avec des actions citoyennes pour une amélioration du bien-être en consommant moins de ressources. On appellera cela comme on voudra.
En ce qui concerne les jardins ouvriers ou autres jardins communautaires, c’est inutile d’en parler sur ce blog.
La meilleure façon de savoir ce qu’on peut en faire est d’y participer sans aucun apriori.
Vous avez raison, je faisais de la provoc, pour tenter une discussion sur un changement de paradigme. Le jardinage urbain solidaire, les monnaies locales, la simplicité épanouie sont absolument « mainstream ». Le savoir-faire d’Hermes est un conservatoire d’un savoir-être multiséculaire,… mais dans quel monde Vuitton ? Les rats de l’économie sociale vont vous remettre de l’ordre là-dedans !
On attend justement que vous démontriez que tout le capital de Me Bettencourt ou un autre vient du fait qu’elle a en fait travaillé comme couturière pendant 153 000 ans au SMIC plus prime de € 654 l’an.
Dormez sur vos oreilles si vous pensez que les travailleurs sont assez bêtes pour ignorer que les capitalistes ne créent aucune richesse, que « Tout est à nous, rien n’est à eux ».
« niveau de productivité » oui mais… grâce à quoi ? A l’énergie bon marché.
C’est vrai que c’est un modèle tentant mais ne risque-t-il pas d’être au mieux rapidement obsolète, au pire la cause d’un immobilisme dans la recherche d’un mode de vie plus équilibré et plus respectueux de nos limites ?
Pas uniquement grâce à l’énergie bon marché.
L’informatique accroît énormément la productivité et n’est pas spécialement énergivore.
Bidouille a raison : La productivité ne tient que par l’énergie …Et le modernisme ne fait que squatter la productivité « gagnée » sur la production des bien essentiels .
Nous sommes déja en DECROISSANCE , et il est plus que probable que la pénurie ne soit encore partagée de façon moins equitable que ne l’a été l’abondance .
La déplétion en cours ne pourra pas etre uniquement une paupérisation lente ……des délitements économiques et sociétaux sont inéluctables .
La paupérisation touche tout le monde, des individus sans expérience comme ceux qui en sont pourvus.
Ne pensez-vous pas les solutions viendront d’une prise de conscience de la prise en charge individuelle de ses prpres problèmes?
La paupérisation grandissante ne peut mener qu’à cela ou ce sera Mad MAX
La paupérisation ne touche pas tout le monde . Si la dépletion globale énergetique d’env 3% est réguliere , La constante c’est un niveau acceptable de consumérisme pour que le système perdure (attracteur) et cette constante induit une autre : Un prix compatible de l’ énergie . Pour que ce prix reste compatible , il faut réduire le nombre d’accédants …d’ou le plateau ondulé des prix du petrole qui élimine des « perdants » par des pointes , puis redescend qd les perdants ne peuvent remonter ds la barque …..le premier fusible fut la crise économique , mais il est possible que le prochain fusible régulateur soit autre : il y a le choix : famine , guerre civile , troubles régionaux qui bloquent le transport maritime …..
Je ne vois pas de solution globale , la dynamique en cours est sortie du « temps caracteristique » …si vous me demandez mon avis , il y aura délitement /écroulement du système avec relocalisation pas forcément si cata que ça …il ne faut pas grand chose pour survivre …mad Max ne survit qu’avec voiture !
Ce qui fait peur c’est que tous les fusibles de notre sociétés sont « en série » (pour les élec) …3 semaines de reserves , stock zero et ds les cargos ….routes des cargos identiques ….delocalisation outranciere des biens essentiels …… inaptitude et refus des individus a bosser autrement que devant un ecran …
Le site d’Orlov qui compare les 2 modèles russe et ricain est tres parlant pour modéliser les risques-conséquences d’un écroulement sociétal .
Le risque principal , de mon point de vue est la possibilité démagogique qu’offre la croyance a la possibilité de poursuivre un modèle consumeriste urbain ……C’est du pain béni pour manipuler la population et multiplier la couleur kaki .
Une critique de la proposition gaullienne ici exposée et commentée, et des dérives qu’elle a suscitées :
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/06/REMOND/13566
Je ne vois pas ce qui par nature empêcherait qu’une politique de participation ne conduise vers la démocratie totale.
Le fait que les travailleurs puissent accumuler et transmettre des actions, augmenter leurs influences dans les décisions jusqu’à la maîtrise complète, acquérir et développer leur autonomie dans l’organisation du travail et jusqu’à la finalité du travail elle-même me semble engendrer une boucle rétroactive particulièrement puissante . L’histoire ne s’arrêtera pas là, de nouveaux rapports de force surgiront, mais nous aurons repris l’usage de les traiter en direct, en dehors de la médiation de leurs images faussées à dessein.
La perspective du retour aux rapports de rapport de forces direct n’était pas du goût de Pompidou, ni vraisemblablement des syndicats et partis ouvriers dont les rentes de situation en tant qu’intermédiaires en seraient menacées.
Il me semble que nous tenons là un cas d´école à étudier.
Je me sers souvent des archives du Monde Diplomatique lorsque j´ai envie de fouiller et de mettre en perspective historique les évènements qui se produisent et dont je ne cerne pas toujours aisément les tenants et les aboutissants (du genre effet pervers cachés derrière une idée qui semble progressiste, ce genre de choses…).
En l´ occurrence, cette mise en perspective qu´apporte cet article du Diplo nous permet de nous remémorer des évolutions, des historiques, des remises en contexte, …
Cela permet parfois, et même souvent de lire entre les lignes et de décoder des discours qui peuvent sembler séduisants alors même que le vers est dans le fruit.
Cela me semble en tout cas un outil utile à la compréhension de notre Humanité et dans la recherches de solutions à la question qui nous harcèle : comment organiser le vivre ensemble dans l´Humanité de manière pérenne et progressiste pour l´Humanité.
Qu´en pense le blog ?
Fraternellement, Vincent.
J´ajouterais que les cris désespérés poussés par le MEDEF et la CGPME me laissent dans la certitude d´assister à une mauvaise pièce de théâtre… (ou si on veut leur accorder le bénéfice du doute quant à leur cynisme, d´une très bonne :
L´avare de Molière, récemment brillamment interprétée par Paul*
Fraternellement, Vincent.
* Enfin, Paul, je ne vous conseillerais peut-être pas de laisser tomber le blog pour vous lancer dans une carrière de comédien. Vous auriez peut-être quelques chances dans la chanson, mais à l´unique condition que ce soit de la chanson à texte et engagée.
Et zut, j´oublie plein de choses…. Désolé pour les posts à répétition.
Paul, je me permets de vous conseiller de vous rapprocher de la SCOP Le Pavé. Non pas qu´ils aient besoin de comédiens, je les trouve plutôt bons (enfin pas tous) mais peut-être qu´une co-écriture de scénario serait porteuse d´un bon changement et d´une bonne réception salvatrice dans la culture populaire.
@Vincent Wallon :
//////comment organiser le vivre ensemble dans l´Humanité de manière pérenne et progressiste pour l´Humanité/////
Le problème ne viendrait il pas de ce qu’on prenne l’existence pour le club med ? avec des G.O. progressiste ?
Nous avons ce me semble largement démontré notre incapacité a « organiser » quoi que ce soit . Prigogine privilégiait l’ auto-organisation …ça me semble une bonne piste . La croyance qu ‘organiser a grande echelle est vertueux reste une croyance largement infirmée . Comme le « vivre ensemble » est une croyance qui n’a d’avenir que commerciale ou démagogique ..la vie nait de l’alterité . L’intolérence est la seule façon de respecter la difference de l’autre …..Le discour de l’hyper tolérence est une arnaque libérale parce que nécessaire a la mondialiosation (ZYZEK)
@kercoz
Je ne peux vous suivre sur le terrain du Club Med avec ses G.O.
Si c´est clairement dans notre nature de chercher à faire mieux avec moins d´efforts, alors oui, cela me semble établi, être feignants nous oblige même parfois à faire preuve d´intelligence voire de génie
Mais le problème ne se situe pas là, contrairement à ce que vous indiquez. Le problème est dans l´organisation de cela. Et effectivement, l´autogestion me semble porteur de large possibilités expérimentées et à peine effleurées dans l´histoire mais qui donnait déjà des résultats prometteurs.
Mais attention, en il me semble qu´une autogestion orientée en local individualiste (fusse au niveau des nations ou groupements de nations) ne mènerait pas bien loin. Nous devons organiser le vivre ensemble dans la mesure où nous sommes de toutes façons amenés à rencontrer nos congénères et à échanger avec eux (´échanger ne se limitant pas au seul commerce qui n´est qu´une partie, trop importante, de nos échanges).
Si la commune et le petit espace démocratique locale doit rester au coeur de toute décisions, les échanges doivent permettre de prendre en considération des différences culturelles, politiques, de niveau d´accès à l´émancipation réelle.
Cela ne signifie en rien l´anihilation des différences culturelles, qui doivent être considérés pour ce qu´elles sont, à savoir des trésors à découvrir et à ce titre préservées.
Dites moi si nos modes d´organisation jusqu´ici parviennent à détruire les intolérances. Moi je trouve qu´ils ne font que les exacerber et que cela ne me semble pas être porteur d´espoir.
Fraternellement, Vincent.
Pour ceux qui souhaitent des informations au sujet de l’économie sociale, je vous suggère la lecture du jouranal d’Autre Terre.
http://www.autreterre.org/
Dans cette société on retrouve les accents de participations mis en évidence par Charles De Gaulle.
@ jean-luce morlie dit : 2 mai 2011 à 15:58
La Chine se prépare à de nouveaux rapports de forces pour faire une place au rôle éminent qu’elle est appelée à jouer dans le monde, dans quelques temps. Je crains que ceux qui rêvent de démocratie directe soient déçu. http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2011/04/27/10001-20110427ARTFIG00571-la-chine-fait-marche-arriere-sur-les-libertes.php
Je pense que la participation effective ne peut pas se réaliser dans une entreprise patronal débouchant sur le salariat.
L’immense défit de la finitude des ressources ne peut être résolu que dans des groupes plus restreint cher à kercoz http://www.pauljorion.com/blog/?p=23753#comment-178770
C’est la première fois dans l’histoire où nous avons tous intérêt à participer.
@ Michel Lambotte
Pour « l’économie sociale », je vous parle de ceux qui se font du pognon à gérer des boutiques de repassage pour chômeuses, et de tous ceux qui s’apprêtent à en démultiplier le paradigme
kercoz dit :
Le discour de l’hyper tolérence est une arnaque libérale parce que nécessaire a la mondialiosation (ZYZEK)
Cela me rappelle que ma fille, il y a plusieurs mois, m’a fait lire ce qu’elle avait écrit à propos de la tolérance; elle était en pétard contre ça, pour elle la tolérance c’était pas « cool » du tout, il faudrait que je retrouve ce papier.
@Kercoz
Héhé…
Et la tolérance aux fôôtes d’orthographe ? Elle est rance aussi(zek) ?
Et la mondiabolisation, ce serait-y pas mieux, nôôn ?
ATTENTION, il s’agit ici essentiellement d’épargne salariale, bref de participation aux résultats.
La proposition ici est bien de participer au capital, et pour des montants importants, jusqu’à la majorité.
Ce n’est peut être pas idéal, mais il me semblerait intéressant d’expérimenter…
@V.W.
///Dites moi si nos modes d´organisation jusqu´ici parviennent à détruire les intolérances////
Ca n’est pas si simple et je risque de lasser ; Je tente un « digest » :
1/ animal solitaire /agressivité intra-spécifique (voir K.LOrenz)
2/ passage a l’animal social …Inhibition de ladite agressivité pour des raison de sociabilisation .
2/ réutilisation de l’agressivité inhibée en rite hierarchisant structurant a l’interieur du groupe et consevation de cette agressivité entre groupes (système parcellisé fractal en rapport avec le territoire d’appro)
3/ Jusqu’ à là l’animal devient humain et reste intégré a sa chaine trophique
le groupe est le tout ( l’humanité) . aliénation complète mais optimisation complète de l’individu. L’affect joue un role important ds les interaction et ce, depuis des millénaires .
4 / tentative (recente) de civilisation : augmentation de la taille du groupe , spécialisation….. perte des repères d’interactions et du « bien commun » …
5/ apartir des années 50/60 , l’energie gratos permet de booster ce tte dynamique centralisatrice ….. les villes etaient encore des villages groupées ……on repasse a l’unité de base individu pour former un méga groupe …pourtant l’individu n’existe plus sans son groupe restreint depuis des millénaires ……Il essauie de se « regrouper » par affinités : holligan , motards , 4×4 …… Nous avons perdu l’unité de lieu des systèmes parcellisés ou l’intlerence forçait la tolerence : On dort au meme endroit mais on n’ y vit plus …
Pire on « divide » l’individu ! sacrilège » …….pour des gains de productivité …
Tous les systèmes vivants sont parcellisés , morcelés , jamais centralisés …il y a bien une raison physico-mathématique ?
@Kercoz
J´ai du mal à comprendre comment vous passez à la centralisation à partir de ce que je dis. Est-ce que la façon dont j´écrit qui fait qu´on comprend cela ou bien est-ce vous, à partir de votre vécu et de votre expérience propre qui en déduisez que ce serait forcément centralisateur ?
Parce que soyons clair, le type de façon de fonctionner que je vois est tout sauf centralisateur, c´est même ultra décentralisé, mais avec prise en compte de l´ensemble des paramètres et des conditions de chacun.
@Kercoz :
Quitte à avoir une approche zoologique de l’homme , on peut aussi ( et c’est d’autant plus agréable que c’est une merveille d’humour ) , se replonger dans un bouquin sorti en 1967 de Desmond Morris ( je crois qu’un commentateur à un peu squatter la référence en transformant Morris en Maurice , d’ailleurs ) avec le titre étonnant mais pertienent de » Le singe nu » .
Son approche de zoologue ( qui vient foutre le bazar comme certaines approches d’anthropologue ) énonce comment , nous , humains d’abord primates cueilleurs avons du imiter les carnassiers dans leurs comportements , pour les combattre et survivre dès que les évolutions climatiques et géographiques nous ont poussés à descendre de nos arbres ( auprès de mon arbre , je vivais heureux …) pour affronter la prairie et les grands fauves .
C’est ainsi que d’une vie insouciante , à la nourriture abondante à portée de mains ,faite de grignotages fréquents , anarchiste et autogetionnaires, sans territoire vraiment fixe , avec des femelles nombreuses , sans puces ( qui ne se développent que dans les déjections et si l’on y séjourne assez longtemps ) , nous avons développé des stratégies de meutes , de chasse , de spécialisation des tâches, de femelle unique et fidèle , de retour dans l’antre ( avec ses puces), de stockage de nourriture pour des repas plus rares ..
Nous serions donc sous tendus par nos héritages contradictoires de singes insouciants , mâtinés par opportunité de loup calculateur .
Plutôt que la cigale et la fourmi , la fable serait plutôt le singe et le loup …pour désigner l’être unique que nous sommes devenus .
Comble de l’ironie , je suis devenu un loup sans dent et un singe avec une seule femelle !
Je ne sais pas comment sortir du financiarisme mais je suspecte que ça ne se fera que si le singe nu s’y retrouve ( soit selon Morris , satifaire ses besoins alimentaires , d’hygiène(santé) ,sommeil ( repos) , combat ( travail ?) ,accouplement ( plaisir ?) et soin des petits..
Qu’en pense Wall Street !
Juan, l’Homme en bonobo loup-garouté et, blair en moins, à l’image du créateur, bah, ça m’va ! 🙂
@ juan nessy dit : 3 mai 2011 à 09:56
Wall Street en pense ce qu’en pense la corporation des chefs de meutes. Le chef de meute sait très bien ce qu’il faut faire pour avoir une bonne meute.
Il faut d’abord une unicité de commandement. Depuis que les loups existent, foin de démocratie, c’est l’efficacité et en grande partie, la réactivité qui comptent quand le gibier devient rare. C’est pour cela qu’il en reste à l’organisation capitaliste qui concentre le pouvoir à la têteïƒ Capïƒ Capitalisme.
Il faut aussi que la meute soit rapide, donc nourrie juste comme il faut, pour ne pas prendre trop de mauvaise graisse. Cela alourdit et ralentit la course. Il ne faut donc pas que les salaires soient trop élevés car cela pousse à la consommation, à l’embourgeoisement, à la perte de performance.
Le chef de meute pense aussi qu’il faut être rusé, et qu’une bonne solution peut consister à engraisser le futur gibier en le nourrissant du surplus de ce que la meute rapporte aujourd’hui quand il y a encore de quoi nourrir tout le monde. Plus tard, quand l’énergie deviendra rare et chère, le gibier bien engraissé nécessitera une moindre dépense pour l’attraper et s’en nourrir.
Si vous m’avez bien suivi, vous voyez que parmi toutes les meutes qui sont en concurrence, celle qui se trouve en extrême orient a beaucoup d’atouts. Elle essaie de se donner les chances d’être celle qui à terme, pourrait être à la tête de toutes les autres, pour les asservir. Aura-t-elle son siège à Wall Street ? Peut-être qu’on y parlera le mandarin.
@jducac
« Le vainqueur est le dernier joueur n’ayant pas fait faillite et qui possède de ce fait le monopole (mais en revanche ne dispose plus d’aucun client potentiel) » règle du jeu de Monopoly (zut alors !)
@Vigneron :
Je transmets à Grégory le soin de dessiner l’être hybride ( qui me fait rigoler comme un andouille ou un gamin de 8 ans quand j’essaie de l’imaginer !) que vous évoquez , afin de montrer dans sa BD à quoi ressemble celui qui essaie de se dépétrer entre le capitaliste , le salarié et l’entrepreneur , et afin d’expliquer d’où viennent ses contradictions devenues visibles comme le blair au milieu de la figure ( comme celui de …Cyrano ) .
@ Jducac :
Je ne suis pas franchement surpris que vous ayez retenu la tendance loup plutôt que la tendance singe . Oserais je dire que vous gagneriez à refaire un peu de temps en temps le singe , pour ne pas rester trop confortablement installé dans des certitudes de loup ?
Sur vos projections de meutes , si elles peuvent encore un temps avoir cours , je perçois avec Michel Serres que l’ère arrive cependant ( une ou deux générations peut être ) où la survie de l’espèce conduira le singe nu opportuniste à ne conserver de ses inclinations innées ou acquises ( empathie , répulsion , créativité , bouderie , organisation , suivisme , courage , tyrannie ) que les qualités qui lui permettent d’assurer cette survie dans les meilleures conditions dans un monde fini .
Les bonobotes-loupsgaroutes , les guenons nues ( Waooouu ! ) devraient être actives dans cette évolution .
Hello Juan,
Il me semble qu’il a été question du « singe nu » dans l’Emission de France Inter « sur les epaules de Darwin » ce samedi dernier. Mais il était plutôt question de génétique et moins de puces.
Ah je ne retrouve pas la ref Desmond Morris. Bah faudra que je réécoute.
« Nous avons perdu l’unité de lieu des systèmes parcellisés ou l’intlerence forçait la tolerence »
La tolérance, ah bon ? Pour votre peine, au hasard, relisez ou revisionnez Jean de Florette… Ou encore le billet de PJ Bâtir les villes à la campagne.
Héhé ! Jean de Florette… excellent Fujisan.
@V.W.
////J´ai du mal à comprendre comment vous passez à la centralisation à partir de ce que je dis. ///
Vous n’etes pas du tout en cause (pardons pour l ‘humour sur les G.O. ).
Mais pour tout le monde , il semble normal d’ « » »‘organiser » » …. Et organiser c’est centraliser , c’est simplifier , c’est faire des « gains de productivité » en « spécialisant a outrance …
Je n’ai pas de recette , pas de solution …puisque le système est sur une dynamique a forte inertie : On ne peut perturber une toupie en action depuis l’interieur de la toupie …
J’essaie d’analyser simplement les faits . Et les faits sont évidents et simples :
Nous allons ds le mur parce que nous sommes une espece « dé-naturée » ….dans le sens ou nous sommes sortis de la structure de gestion naturelle et commune a tous les systèmes vivants .
Les systèmes vivant ont tous comme outil de gestion (économique) du groupe , un outil complexe d’interelations interne du groupe et externes entre groupes et avec les autres especes …..
Tous les sytèmes actuels ou envisagés sont centralisateurs ; ils sont tous productivistes et ne trouvent de solutions aux défauts actuels que par un accroissement supplémentaire de centralisation (globalisation , gouvernance mondiale , traitement mondial de l’eau , de la faim etc …) C’est une dynamique commune a toutes les civilisations …qui étaient freinées par un frein naturel : le temps et l’energie rare ….Le sytème parasite centralisateur linéarisateur se contentait de parasiter un système complexe et fractal (au sens th. du Chaos) archaique persistant , qui maintenait une stabilité conférée par ce modèle « naturel » (en math , par les attracteurs) …ils mettaiebnt des siecles a s’écrouler et ne concernaient qu’une faible majorité de la population de la planète …….Ce modèle « morcelé » archaique , parasité par un système linearisé , a perduré jusqu’aux années 50/60 ….
Si vous etudiez un groupe archaique et les interelations structurantes de ce groupe , pour par ex , approcher l’origine du troc et des monnaies , du don etc … vous approchez un peu de ce qu’est un système « complexe » regi par des modèlisations qui nécessiteraient des equa diff avec nombres de rétrocation et ou l’affect est un intrant majeur ….
Comme tout système naturel , ce modèle interagit avec sa zone de subsistance , qui a été , durant des millénaires , qqs journées de marche …zone qui a limité (durant ces millénaires) le nombre des individus et formaté ET l’individu Et son groupe ….
Pour passer a un modèle « moderne » , il faut des groupes plus grands , des specialisations , pour ce putain d ‘ économie d’échelle » et de « gain de productivité » ……Mais cette hypertrophie du groupe n’autorise plus les interrelations qui optimisaient les individus ……Ce raisonnement part du principe qu ‘il existe une forte rigidité transhistorique des comportements (rites , voir Goffman , les « rites interactifs » ) …. et de plus que cette rigidité d’adaptation n’est pas rétroactive (cliquets) ….
L’individu ramené a lui meme , « dividé « , isolé , sans repères , va tenter de se regrouper (communautarisme ) …mais si le système parcellisé a su , au fil du temps forger un modèle supportable , il avait l’unité de lieu et de temps du theatre qui confrontait sur place l’individu aux « autres » …meme au gros con a 4×4 , ou meme au voisin flic ou vigneron …. l’intolérance etait une chose a règler ts les jours et l’engagement d’une actio d’une parole ne pouvait se planquer derriere un pseudo ….. Le flic etait ds la tete ! aliénation , d’accord , mais faut choisir entre le flic ds la tete , ou le car de CRS …A force de Déléguer des fonctions « régaliennes » , de sous traiter meme la baise … nous sommes devenus des eternels ados (NEOTENIE) , sans responsabilités . On en est a demander un « REVENU DE SUBSISTANCE » sans honte !! et la pipe le samedi soir aussi ?
C’est un « moyen de subsistance inaliénable » qu’il faut obtenir , et il doit couvrir le plus de modèles cata possible .
(Je m’emporte un peu , mais rien contre vous , au contraire , merci de votre question qui m’a permis de m’exprimer)
cordialement .
@Juan Nessy :
////////////////
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. »
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
/////////////////////
Le chien et le loup me parait pas mal aussi .
////////////////Nous serions donc sous tendus par nos héritages contradictoires de singes insouciants , mâtinés par opportunité de loup calculateur .//////////////
Notre vision est bien trop « actuelle » ..Nous prenons notre condition pour la normalité …ce que l’histoire dément : 99,99% de l’histoire humaine socialisée (donc largement pré -humaine)est basée sur un modèle qui nous a formaté de façon aussi rigide que l’a été le sabot du cheval ou l’aile du corbeau .
C’est de cette rigidité qu’il me semble important de s’interesser si l’on veut le bonheur de l’individu ….. meme si une certaine malléabilité permet de s’adapter aux camps de concentration , la malléabilité n’est pas un critère que vertu ……. On nous parle de durée de vie , de qualité alimentaire de soin etc ….. Il est bien connu qu’en captivité la durée de vie est plus grande pour la pluspart des especes .
Je parle (trop pour certains ) du problème structurel , qui a mon avis prime sur le problème idéologique (parce qu’il le résout ) …. Il y a , bien sur une antinomie entre la structure idéale morcelée , a groupe restreint et la modernité technologique ….. , mais le curseur devra revenir vers le morcelage avec ou contre notre volonté , c’est le seul modèle stable .
Bonjour !
Il y a une limite aux évocations animalières .
Je ne faisais que suggérer que nous sommes d’abord et aussi le résultat d’une évolution « zoologique » qui a développé en nous , d’abord singes , et par opportunisme ( favorisée par la néotonie que vous avez évoquée ) des aptitudes qui étaient aussi celles des carnassiers que nous avons eu à combattre .
Le loup plus ou moins chien ne m’apprend rien . Nous sommes singes ET loups , et notre seul maître !
La compétition avec les autres espèces et à l’intérieur de la nôtre devront forcément se tarir, car la grande nouveauté est que nous devons chaque jour admettre un peu plus que notre terre est » finie » et qu’il n’y a plus d’énergie miracle infinie à espérer avant très très longtemps
Le singe nu , aux qualités et défauts de singe et de loup , s’il veut rester « opportuniste » ,et continuer l’aventure, doit à la fois magnifier ses aptitudes à l’empathie(impact sur » l’économie » , à la créativité ( technique , artistique, communicative, « économique »…), à l’organisation( impact sur l »économie ») , au courage et à la capacité de « s’offrir au groupe » (seul raison d’être du leadership- impact sur le portage de « système économique nouveau » )., et préserver la biodiversité qui seule lui laisse une chance de subsister sur le vaisseau bleu .
Les engrenages entre le « mondial » et le « local » , sur lesquels les anarchistes avaient fait ( et tentent encore ) un effort de conciliation ( fédéralisme , internationalisme ) , me semblent incontournables , et les deux niveaux ne peuvent se passer l’un de l’autre .
Au moins commence -t-on à tomber d’accord sur » l’enveloppe externe » du problème ( la terre) .
Reste à définir en commun les problèmes que l’on prétend résoudre à ce niveau . Le reste (dont les rouages et engrenages) doit en découler par nécessité ou compétence .
Pas facile . Mais je ne vois pas d’autre issue .
Zavez écouté Rifkin ce matin ou quoi, Juan ?
Bonsoir
////Les engrenages entre le « mondial » et le « local » , sur lesquels les anarchistes avaient fait ( et tentent encore ) un effort de conciliation ( fédéralisme , internationalisme ) , me semblent incontournables , et les deux niveaux ne peuvent se passer l’un de l’autre .////
Je ne pense pas qu’il reste assez d ‘énergie pour entrainer a la fois les engrenages mondiaux ET les engrenages locaux …… du moins sans que ce soit au détriment des seconds .
Tout notre système ( appelé économie avec arrogance) est basé sur le gain de productivité acquis sur la productions des biens essentiels ……toucher a ces coef et tout s’effondre .
Meme avec comme hypothèse theorique que l’energie etait gratuite …. je pense qu’il est pratiquement impossible de montrer un equilibre « économique » equitable entre ces gains de productivité (production d’essentiel) et la sous traitance de la production de ces besoins …..
J’explique :
Besoins essentiels : bouffe chaud , toiture , vetement , un peu bouger , eau , mini loisir , journal …
Je ne fais que produire du blé et délègue tt le reste (sauf les relations sexuelles ) : cuisine , vaisselle , educ des chiards , chauffage , ……
Ce que je veux dire c’est que sur ce modèle qui excluerait du superflu …..ça serait juste en equilibre avec de l’energie gratos (ou des esclaves) …. Avec un modèle moderne c’etait deja IMPOSSIBLE sans qu’un maillon n’en exploite un autre …. C’est juste des math ou de la physique …..
Le problème Est structurel : si je ne fais que du blé , c’est cata au premier pet du climat ….si je fais de la polyculture ce qui va niquer mon blé , va bonifier une autre production ,ou du moins j’irai meme pas assurer ma récolte .
Moi , j’aime bien cuisiner , jardiner ….
« » »Tout gain de productivité est une perte d’ humanité « » (Johnny Halyday -ponty)
Non . Qui est ce , ce russe ?
Je viens d’avoir ma réponse en l’entendant à l’instant sur France Inter !
L’empathie est le chemin de la vie.
Vous dites que le capital d’une société pancapitaliste est rémunéré à hauteur de 6%. Donc si le capital est de 1000, la rémunération est de 60 et non de 6. Avec un bénéfice de 100 de votre exemple il reste donc 40 et non 96 à se partager entre salariés et travailleur. Cela ne remet pas en cause la logique de dissolution du capital au sein de toute la population. Mais que se passe-t-il quand le bénéfice est inférieur au rendement accordé au capital. Si je vous ai bien compris il s’agit d’un dû, donc la société doit s’endetter pour les rétribuer.
Étonnant de modernité.
Gerard Endenburg a inventé depuis et mis en pratique avec succès la participation en entreprise sous le nom de sociocratie. Une boîte à outils qui semble pouvoir s’appliquer avec succès à tous types de collectifs et s’acclimater de diverses cultures, comme en témoigne l’activité du site mondial de la sociocratie.
Quelques mots clés: prise en compte de toutes les objections; décision par consentement; hiérarchie fonctionnelle/subsidiarité; co-gestion; élections sans candidats à tous les postes clés