Billet invité
Doit-on priver de sa souveraineté un État impuissant à honorer sa dette ? Certains soutiendront que la question n’a pas lieu d’être posée car, de fait, la pression exercée par les agences multilatérales sur les États financièrement défaillants s’apparente à une privation de souveraineté camouflée. On peut adhérer à une telle opinion, bien qu’elle ne nous semble pas refléter la réalité : l’État défaillant conserve la maîtrise de ses prérogatives régaliennes, parmi lesquelles, la défense nationale, la diplomatie, l’ordre intérieur, la liquidation et la collecte de l’impôt, la décision de s’endetter ou encore le pouvoir normatif.
On pourrait réfléchir à défaire, temporairement, par une décision solennelle et suivie d’exécution, un État de sa souveraineté, lorsque l’État en question se trouve en situation de remplir les trois conditions suivantes :
(i) les droits vitaux de son peuple sont menacés ;
(ii) cet État est impuissant à faire face à ses obligations d’emprunteur, et il a déjà été défaillant dans le remboursement de sa dette après qu’elle a pourtant été restructurée ;
(iii) les autres États, mais surtout les agences multilatérales s’interrogent sur le risque qu’elles encourraient en termes de réputation si elles venaient en aide, une nouvelle fois, à l’État défaillant.
Les deux premières conditions devraient être assez faciles à concevoir : on devrait pouvoir considérer que l’intérêt vital d’une population est atteint lorsque l’État concerné est affecté de graves troubles (émeutes généralisées, taux de chômage en hausse brutale, défiance généralisée de la population dans le système bancaire national et course effrénée aux retraits des dépôts, fuite massive de capitaux, etc.), sans attendre pour autant qu’une partie de la population sombre dans la famine. A cet égard, la crise argentine semble être une bonne illustration de la situation où un État devrait, temporairement, être privé de sa souveraineté, dans l’intérêt vital de sa population.
En revanche, la troisième condition peut surprendre car elle conduit à s’interroger cyniquement et sinistrement sur la question de savoir si l’on soigne ou, au contraire, si l’on abime sa réputation à soutenir les États défaillants. Absurde à la lumière de l’enjeu : le bien-être, voire la survie de populations. Cette condition se pose néanmoins avec acuité, surtout du point de vue des institutions multilatérales, tels que le FMI, la Banque Mondiale et autres institutions financières portées par les États et à vocation d’intérêt général.
Une telle question est pathétique tant il peut apparaître surréaliste de placer le dramatique enjeu de la survie d’un peuple sur le terrain superficiel de la réputation de celui qui lui viendra en aide. Mais si elle se pose dans notre économie de marché, et à cause de cette économie de marché, on ne peut l’ignorer, sauf à faire fi des peuples.
Si, sur un plan politique, philosophique, la question de la réputation de celui qui apporte son aide à une population pose problème, en elle-même, c’est également vrai sur un plan purement technique, à commencer par la définition même de réputation. Car le risque de réputation est déroutant, non seulement dans sa définition, mais aussi dans sa matérialisation. Ce n’est qu’en janvier 2009 qu’une définition du risque de réputation en matière financière a été publiée. C’est le Comité de Bâle[1] qui en est l’auteur :
« Le risque de réputation peut être défini comme le risque résultant d’une perception négative de la part des clients, des contreparties, des actionnaires, des investisseurs ou des régulateurs qui peut affecter défavorablement la capacité d’une banque à maintenir ou engager des relations d’affaires et la continuité de l’accès aux sources de financement (par exemple via les marchés interbancaires ou de titrisation). Le risque de réputation est multidimensionnel et reflète la perception d’autres acteurs du marché. En outre, il est présent dans toute l’organisation. L’exposition à ce risque dépend de l’adéquation des processus internes de gestion des risques de la banque, mais aussi de la manière et de l’efficacité avec laquelle la direction réagit à des influences externes sur ses opérations bancaires. »
Comment ce risque « multidimensionnel » peut-il se matérialiser, pour une institution multilatérale ? Le cas de la Banque Mondiale, lors de la restructuration de la dette argentine, permet d’illustrer le caractère multidimensionnel de ce risque, voire même la position schizophrénique dans laquelle il place les institutions multilatérales. En effet, la Banque Mondiale avait essuyé deux reproches parfaitement contradictoires dans son action vis-à-vis de l’Argentine. D’une part, elle s’était vue reprocher de faire preuve de laxisme en accordant à l’Argentine une prorogation du délai de remboursement des 250 millions d’USD que la Banque Mondiale avait dû payer en sa qualité de garant. Ce reproche provenait des investisseurs et des agences de notation. Ce moratoire fut même considéré comme une invitation à l’adresse de l’Argentine de ne pas honorer ses engagements. Une agence de notation jugea que la démarche de la Banque Mondiale avait décrédibilisé les garanties émises par les institutions multilatérales. D’autre part, reproche lui avait été fait de remettre en cause le prêt de 2 milliards d’USD qu’elle devait consentir à l’Argentine après que cette dernière fit défaut. Les auteurs de ce grief étaient l’opinion publique et le gouvernement argentin dont l’un des ministres n’hésita pas traiter le FMI de « tumeur » et à en demander la dissolution.
Ainsi, le risque de réputation est purement subjectif et dépend moins de l’acteur qui y est exposé, que des observateurs dont les intérêts et les points de vue ne convergent pas forcément.
On le voit : le sauvetage des États est autrement plus délicat que celui des entreprises. Et le droit est aujourd’hui impuissant à maîtriser un certain nombre de risques : le risque que des investisseurs fassent fortune facile sur le dos des peuples ; le risque que des États jouent de leur immunité et de la fragilité de leurs populations pour ne pas respecter leurs engagements ; le risque qu’un créancier, quel que soit le sens de sa démarche, altère sa réputation. Dès lors, on pourrait réfléchir à l’élaboration d’un droit des faillites applicable aux États, dont l’objet serait de protéger les populations d’États défaillants tout en préservant, au mieux, les droits des créanciers (investisseurs et garants) qui, certes, bien que n’ignorant pas leurs intérêts financiers, consentent néanmoins d’importants efforts à soutenir ces États.
[1] Rappelons que le Comité de Bâle est une organisation au sein de la BRI, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) dont la mission et d’émettre des règles harmonisés sur un plan mondial, applicables aux institutions bancaire et à l’exercice de leur activité. http://www.bis.org/bcbs.
128 réponses à “SOUVERAINETÉ DES ÉTATS, RÉPUTATION FINANCIÈRE ET DROITS VITAUX DES PEUPLES, par Alain Gauvin”
France-info, ce matin, parlait du bénéfice pour l’état, des emprunts consentis aux entreprises automobiles . Ces emprunts rapporteront à terme x millions. Puis ils ont enchainé avec le Grèce, en disant, que la part de la France, sur l’argent consenti par le fond de stabilisation financière européen, permettrait un gain substantiel de x millions. Je trouve cela choquant.
Vous abordez un sujet important et intéressant. Ma question est: dans quel contexte?
Aujourd’hui il est nécessaire de faire un constat sérieux sur l’état du monde. De nombreux Etats et non des moindres (3 membres permanents sur 5 du Conseil de Sécurité de l’ONU) sont en quasi faillite. Or ce sont ces trois états qui exercent la police des nations par leurs interventions plus ou moins contestées, bien que votées. Cinq autres états, dits « émergeants », les BRICS comprenant les deux autres membres permanents du Conseil de Sécurité plus trois autres membres temporaires mais qui aspirent au statut de la permanence se disent ouvertement non interventionnistes et contestent d’ailleurs plus ou moins à l’ONU tout droit d’ingérence.
Il n’existe plus actuellement aucune capacité matérielle d’intervention disponible en cas de problème international grave. Cet état de fait pousse certaines dictatures à durcir leur position, sûres de leur impunité, hors réprimandes verbales cela s’entend.
Nous allons vers une incapacité totale de l’ONU et du Droit en général à se faire respecter de par le monde avec l’affaiblissement régulier et programmé des Etats Unis et de leurs coadjuteurs britanniques et français.
Dans ce monde qui se dévoile, il y aura les forts qui se feront respecter des autres forts par la dissuasion nucléaire et des faibles par leurs forces dites « spéciales ». Il y aura les autres qui, pour des motifs externes ou internes se multipliant, seront en conflit permanent d’une manière ou d’une autre, ce qui renforcera les régimes dictatoriaux qui deviendront leur réponse adaptée à un environnement très instable et perçu comme dangereux.
Il existe deux visions possibles du monde multipolaire où nous sommes déjà entrés : soit les pôles coopèrent au sein d’organismes multinationaux reconnus, soit ils restent indifférents chacun au reste du monde hors leurs intérêts directs propres (position traditionnelle de la Chine). La troisième solution du gendarme accepté en même temps que décrié est en train de s’évanouir avec la puissance américaine. Le capitalisme financier des hyper-multinationales risque d’être chassé dans les égouts de l’histoire avec le déclin des USA et la montée des individualismes et des protectionnismes négociés entre les nouveaux maîtres. Au cas où la coopération l’emporterait, il serait victime des bornes instituées par la régulation instituée entre grands états.
Les chances sont ténues pour que ce soit le mode coopératif qui prévale parce que cela nécessite que chacun des membres du G+/-20 fasse quelques pas pour sortir de sa vision traditionnelle et y adapte ses propres objectifs ce qui, bien évidemment, ne peut que concourir à mettre ses dirigeants en porte-à-faux avec leurs équilibres politiques internes. On voit bien aujourd’hui la pusillanimité d’Obama, Merkel, Sarkozy, Cameron ou Berlusconi, pour ne parler que des occidentaux, face à cette question…
En conclusion, je crains que votre sujet reste malheureusement très théorique et sans suite pour quelques temps…
CQFD
Pourquoi protéger les créanciers ?
Ne sont-ils pas censé être des investisseurs responsables ?
Ils prêteraient sans connaitre le risque ?
Sans se rémunérer pour ce risque ?
Si ils prêtent a risque ils peuvent gagner ou perdre n est pas le fonctionnement normal ?
L intérêt représente le risque ?
Suis-je idiote ?
« Suis-je idiote ? » Non, c’est bien comme ça.
Ce que vous dites n’est évidemment pas idiot. Mais, je ne crois pas que la répudiation par un Etat de sa dette, à sa discrétion, puisse être érigée en politique pérenne de gestion financière. En tout cas, pas dans le système financier et de valeurs dans lequel nous vivons. Il ne me semble pas moralement admissible qu’un débiteur, fût-il un Etat, puisse décider de ne pas honorer sa parole, au double motif que, d’une part, les créanciers connaissaient ce risque et que, d’autre part, il rencontre des difficultés, surtout, lorsque ces difficultés procèdent de l’incompétence de ses dirigeants (pour ne pas dire plus).
Il semble que les dirigeants ne soit pas seul en causes.
Le montage financier du préteur n’a apparemment pas été conforme aux règles en vigueurs.
De plus, les contrôleurs européens ont semble t il fait des entorses a la règles.
On a voulu trompé le citoyen, que les voleurs et complices aient ce qu’ils méritent.
Quand les Banques jouent pour perdre à gagner ,(car c’est un jeu),faire croire qu’il faut les sauver alors qu’elle se disent en faillite avec les expropriations des gens etc etc.
C’est eux qui cotent les ÉTATS ??
Déjà en Belgique ils trouvent l’excuse d’un non gouvernement pour coter à la baisse..
Donc,si je comprend bien les gens et les États peuvent pas faire faillite .
Les Banques oui car en + cela les enrichis.
C’est tellement bête de lire des sommes de littérature sur la finance qui n’est simplement que l’exploitation de la bêtise de ceux qui y croient.
Ce seras dans la douleur qu’il faudra se débarrasser de ces vampires,croyez moi,la démocratie est une fumisterie que le vote encense..
c’est mon CDG
(coup de gueule)
Peut-être que nos valeurs auraient été de ne pas se laisser tenter par notre cupidité en prêtant de l’argent à des états dont on connaissait l’incompétence de ses dirigeants ( pour ne pas dire plus). Mais voilà, dommage, nous avons failli 🙂 il ne reste qu’à tout privatiser au grand bonheur des prêteurs … du moins a l’heure d’aujourd’hui.
Pour vous praraphraser :
Il ne me semble pas moralement admissible qu’un créancier, fût-il une banque, puisse exiger de ne pas supporter le risque couvert, au double motif que, d’une part, les intérêts réclamés par les débiteurs couvrent ce risque et que, d’autre part, les débiteurs provoquent des difficultés et donc du risque, surtout, lorsque ces difficultés procèdent de la cupidité de ses dirigeants (pour ne pas dire plus).
Dit autrement de deux chose l’une, soit les intérêts couvrent un risque et ce risque doit pouvoir se concrétiser (comme c’est le cas statistiquement pour un ensemble de prêts risqués dont une partie ne seront pas remboursés), soit ce prétendu risque ne se réalise pas et alors c’est ru raket pur et simple.
Du point de vue non pas de la Phynance, mais des peuples,
ce qui n’est pas moralement admissible,
c’est qu’un peuple qui prend enfin un peu les rennes du pouvoir,
paie les frasques des dirigeants, les aventures militaires,
ou les exonérations, boucliers et niches pour leurs copains bourgeois.
Bref toute dette, quand le peuple décide d’être souverain,
doit faire l’objet d’un audit et de répudiation de la dette dite « odieuse », autrement illégitime.
L’Equateur l’a fait il ya peu avec l’appui du CADTM, répudiant plus de 3 milliards de dollars.
Une grande campagne est lancée par le CADTM, les organisations anticapitalistes de la gauche européenne et des dizaines de parlementaires pour la répudiation de la dette odieuse de Ben Ali:
http://www.cadtm.org/Campagne-Internationale-pour-la
Après ces tours de chauffe, il faudra s’occuper de la dette odieuse de la France qui depuis 1973, avec la complicité des gouvernements dit de gauche comme de droite, engraisse les banksters pendant leur sommeil.
Pourquoi un état se soucierait de la solvabilité d’une entreprise privée (la banque) ?
Les banques privées devraient s’assurer chez Dieu le père puisque les états sont leur débiteurs. Comment les états pourraient-ils être clients et en même temps assureurs ?
Pas du tout d’accord, vous faites une erreur gravissime:
Un état n’est pas une entreprise, il est par nature souverain, c’est a dire au dessus de toutes les contraintes, meme financières.
Si les dirigeants de ces pays refusent de rembourser, ils sont dans leur droit le plus strict, et le seul moyen que l’on a contre eux, c’est la méthode la plus courante utilisée dans l’histoire: La guerre, les blocus économique, le « containment » et autres procédures dont les résultats sont absolument catastrophiques pour les populations.
Une banque prends tous les risques face à un état. Mais désormais elles essaient de nous faire croire que les états doivent leur obéir et que le droit du preteur est au dessus des peuples, et meme des lois que ce peuple se donne! C’est une structure mentale totalitaire.
Dans cet autre et ancien paradigme qui n’est pas celui de la globalisation néolibérale, ce sont plutot les preteurs qui par leurs « droits » sont néfastes aux populations.
Quel droit avons nous de juger que tel état à des dirigeants irresponsables et pourtant régulierement élus?
De quel droit avons nous de juger les grecs? Aucun, absolument aucun, et j’espere que jamais nous n’aurons ce droit!
Bien sur en Europe, nous avons perdu notre droit souverain de battre monnaie, grande victoire néolibérale, la seule au Monde en plus…
Les créanciers portent ceintures et bretelles.
sinon, ils se sentent tout nus.
Vous oubliez le Parachute..
sans oublier:
parasol, parapluie, paratonnerre …
…
c’est qu’ils aiment le risque ….pour les autres …
honorer ? étrange mot …
qui parle d’honneur ? …
On peut honorer une dette, mais pas un tripatouillage !
Si on se place du côté des citoyens, du peuple et c’est lui qui est souverain,
il a toute légitimité à prendre le pouvoir et répudier la dette fort à propos qualifiée d’odieuse,
car contractée par une oligarchie pour les besoins la perpétuation de son Etat et de ses privilèges.
Les exemples historiques abondent d’aggression impérialiste et occupation d’un pays pour se faire rembourser par la force, par ex USA en Haiti, en RD, au Nicaragua et ailleurs….
Heureusement, les peuples commencent à se mobiliser pour la répudiation des dettes odieuses.
Voir le site du CADTM.
Les islandais viennent pour la deuxième fois de répudier la dette des banques que le capital veut transférer à l’Etat.
Une campagne se déploie avec l’appui de députés eurpéeens pour la répudiation de la dette tunisienne, en fait de Ben Ali, ses basses oeuvres et ses associés:
http://www.cadtm.org/Campagne-Internationale-pour-la
je ne serais pas choqué que d’une décision de justice, il soit confisqué des trop reçus de tous les joueurs du clan « système Ben Ali »
@ Pour moi, comme pour beaucoup, la répudiation découle de la souveraineté, dès qu’un peuple commence à la récupérer.
Mais on peut invoquer aussi les bases juridiques de la répudiation. C’est ce que fait ici le Président du CADTM, Eric Toussaint, en résumant dans cet article les notions de “dette odieuse”, “force majeure” et “état de nécessité ”.
Quelques fondements juridiques de l’annulation de la dette
http://www.cadtm.org/Quelques-fondements-juridiques-de
Alors vous serez ravie de savoir que le gouvernement tunisien actuel travaille à la mise en place d’une structure rassemblant les biens mal acquis, pour les auditer, les évaluer, et en assurer la cession dont le prix reviendra au peuple.
merci de me rassurer
@Alain Gauvin,
Je trouve votre post intéressant, cela me fait penser au concept d’ingérence économique.
Soit ce droit est une fois pour toute écrit et établit par des entités supra-étatiques (marché commun entre états membres), soit il est laissé au seul bon vouloir des agences de notations.
En tout état de cause, moi qui n’était pas à priori fan d’une « constitution pour l’économie » (car le sujet me paraissait trop vaste), c’est le concept de « réputation financière » qui me convainc petit à petit de sa nécessité. Sans constitution pour l’économie, j’en viens à la conclusion presque évidente qu’il ne restera rien de la démocratie.
En changeant la chronologie du scénario:
« (iii) les autres Etats, mais surtout les agences multilatérales s’interrogent sur le risque qu’elles encourraient en terme de réputation si elles venaient en aide, une nouvelle fois, à l’Etat défaillant. »
Ce qui va justifier les 2 points suivants:
« (ii) cet Etat est impuissant à faire face à ses obligations d’emprunteur, et il a déjà été défaillant dans le remboursement de sa dette après qu’elle a pourtant été restructurée ; »
Pour faire simple on peut estimer que les pays souverains ne sont plus que des centres de profits ou des agences, et qu’un syndic vient contrôler la bonne exécution du plan de redressement et d’austérité qu’il veut appliquer, c’est une étape vers le nouvel ordre mondial à laquelle vous pensez?
Ce qui impliquera cette justification « humanitaire »: :-))
« (i) les droits vitaux de son peuple sont menacés ; »
Comment vont-ils faire pour licencier le peuple comme les fonctionnaires et externaliser l’activité la plus rentable? le travail obligatoire sans doute avec le RSA pour assumer le non-rentable?
C’est vrai qu’ils s’en sont donné le droit au niveau européen en 2007, curieusement au début de la crise.
En forçant le trait, cela peut ressembler aux prémices qu’on voit venir.
Je suis certain que nos oligarques ont effleuré l’idée de ce monde parfait pour eux, puisque le peuple paye la dette, connaissant leur cynisme, c’est plausible!
Aucun mépris de ma part: tantôt, de l’intérêt lorsque la contradiction apportée me conduit à réfléchir et à remettre en cause mes opinions; tantôt beaucoup d’amusement lorsque l’on me prête des arrières pensées; parfois même, des éclats de rire.
Etudiez : parmalat-lactalis-mort »accidentelle » en afrique du sud du fils ferrero………..réseaux mafieux.
Je répète: On n’a jamais vu un État faire la guerre à un autre pour défendre une population autre que la sienne.
Tournez le dans tous les sens que vous voulez. Quand un État fait la guerre à un autre c’est toujours et uniquement pour défendre ses propres intérêts.
Mais quand les propres intérêts de l’Etat se conjuguent avec le bien-être et la survie de milliers d’êtres humains, cela mérite qu’on prenne le temps d’y réfléchir.
Ce serait nouveau, pure, poétique, je suis bien d’accord pour rêver, la constitution ne doit pas l’empêcher, formuler en dénégation, plus je ne dois pas voler pour le loisir de voler, ne pas tout vouloir absolument tout pour moi tout seul , ne pas spéculer sur la formation des prix, …
Le problème est qu’il faut chercher les références historique d’une telle situation. Et pas de deuxième guerre mondiale, s’il vous plait.
J’ai toujours une certaine difficulté à concevoir de tuer des gens qui ne vous ont rien fait, au profit de gens dont vous ignorez tout.
Mais bon, je ne cultive pas la bonne conscience…
@ Subotai
Vous site
Quand un État fait la guerre à un autre c’est toujours et uniquement pour défendre ses propres intérêts
Non
Les intérêts ,le fric,le Capital ne fait pas la guerre(n’ont pas le temps car la guerre rapporte de l’argent),c’est les autres qui la font pour eux..
Un État ne représente que ceux qui y croient,(ceux qui le sponsorise pour être précis)et les naïfs qui votent.
Monsieur l’éleveur de vautours nous revient en grande forme.
A la lecture de cet article, les bras m’en tombent, etc. Je ne vais même pas argumenter, c’est direct « niet, no pasaran, vous finirez plumés et bien cuits ».
Pas forcément :
– Soit ce sont les agences de notations qui définissent à elles seules le droit d’ingérence économique.
– Soit ce sont des entités supra étatiques qui définissent ce nouveau droit.
Dans tous les cas ce n’est plus de la démocratie ! Alors le peuple réfléchit, et créé une constitution pour l’économie pour renvoyer les économistes à leur place ! Le post d’Alain est intéressant comme trampoline pour passer à autre chose 😉
Je crois que vous vous méprenez sur les intentions de Mr Gauvin, grand ami des financiers devant l’éternel. Il faut pas lire juste l’entête « blog de Paul Jorion » mais aussi ce que dit notre ami ornithophile. Il dit ceci: non content que les Etats aient payé pour les banques et se soient ainsi endettés auprès d’elles (ce qui est le summum de l’arnaque), il faut maintenant donner le droit à ces banques de s’approprier les Etats pour qu’ils remboursent jusqu’au dernier sou (et plus).
Si vous avez envie de casquer deux fois pour les bonus de Mr Gauvin et de ses amis, libre à vous. Mais n’obligez pas les autres.
Il sort d’où cet argent des banquent qu’elles n’avaient pas parce qu’il fallaient les sauver de la faillite et que n’aynat pas elles ont néanmoins prêté aux états pour qu’ils les sauvent ???
(encore un pari sur la comète de l’enchanteur néolibéral, noté AAA, et tutiquanta ..
les miens aussi…
Et pourquoi le préteur devrait toujours être gagnant ?
L intérêt sers a payer le risque ?
Si plus de risque a quoi sers l intérêt ?
Ah oui il faut protéger les oppresseurs et le capital
et puis c’est plus pratique de prendre dans une poche pleine que d’essorer une vide
Prenez un peu de recul, cessez de vous faire plaisir: le prêteur n’est pas toujours gagnant. Prenons l’exemple de la mahonnêteté d’un débiteur qui décide de ne pas honorer sa dette. Pourquoi devrait-on accepter que le méchant créancier ne soit pas préserver de la malhonnêteté du gentil débiteur qui ne veut plus payer? Parce qu’un créancier est un oppresseur?
La question est mal posée. En démocratie, et à plus forte raison en République, le peuple est souverain… En théorie. Priver un état de sa souveraineté revient donc à priver le peuple de sa souveraineté.
Cela ne peut en aucun cas être fait sous prétexte de son bien, sinon dans un concept d’infantilisation des populations. Mais, en ce cas, il convient de ne plus hypocritement prétendre que l’on peut parler de République, ou de démocratie.
De manière annexe, le fait même qu’un état puisse être endetté est une attaque contre la souveraineté du peuple. Dans ce sens qu’il est juste absurde qu’un état puisse être dépendant de structures cohérentes le dépassant en pouvoir et dont il n’est pas le gestionnaire exclusif. Si l’état est dépendant d’un organisme plus puissant, alors il n’y a plus, à proprement parler, d’état dans les faits, mais bien au contraire la délégation pastiche d’un pouvoir qui se fait passer pour l’état mais qui n’est dans les faits qu’un bras dérivé de la superstructure qui le finance envers laquelle il ne peut prétendre à aucune indépendance de décision.
En vérité, je crains que ce soit précisément le problème auquel nous faisons face aujourd’hui.
votre vision est juste sur ce point ….
il y a plus d’un an, me semble-t-il, « manque pas d’air » disait sur Fr Cult, avec une délectation certaine, qu’une dictature « douce »pour le plus grand bien du Peuple Grec, bla bla bla …
« Agences multilatérales » vaut son pesant de respects des « gens bien »
et des autorités en place.
J’ imagine Coluche triturant dans tous les sens cette expression.
La puissance intimidante de l’argent, sûr que ça pose son penseur.
« Agences multilatérales » sont ces boîtes à pognon
chargées de faire du pognon et d’ amener du pognon à ceux qui en ont
déja mais qui voudraient en faire plus, sans trop de risques.
« Agences multilatérales » sont ces boites à pognon chargées
de noter la conformité politique des demandeurs.
Si vous êtes US et endetté jusqu’au cou, on vous menacera
d’une surveillance négative sur votre triple A.
Si vous êtes un peu basané, avec le même endettement,
on vous descend de 2 notes, et même jusqu’à la pourriture,
afin d’être sûr que ce sera réalisé. C’est là le charme…
Les loups n’agissent pas autrement.
Cette sélection darwinienne garanti la santé du troupeau.
Les « Agences multilatérales » permettent de poser
d’importantes questions de philosophie politique.
Et si le peuple répudie la dette …? Le peut-il….?
Et si c’est le gouvernement…?
Qui va aller à Canossa …?
Je crois que d’abord qu’ils faut s’interroger sur les conditions
politiques qui ont fait qu’un état doive d’endetter ?
ET qu’il doit à toutes forces s’endetter auprès d’organismes
privés qui ne sont pas viables sans ses subventions.
Deux pistes:
Les impôts sont trop faibles.
Une banque centrale pourrait prêter sans intermédaire,
à condition que les emprunts soient approuvés par la représentation
nationale.
Du nouveau du coté de chez l’ami Lordon :
http://blog.mondediplo.net/2011-04-26-Les-deux-gros-cochons
A lire. Un parfum de lisier.
Avec, en prime, un commentaire de notre Batracien Flamboyant.
On y vient…..
« Des épisodes tels que celui du 18 avril, mais on en trouverait centaines d’équivalents, ont au moins le mérite de faire percevoir distinctement à quel degré intense la finance fait de la politique : elle se pose en tiers intrus au contrat social, y impose ses réquisits au point d’évincer ceux du peuple, pour finir à la limite par s’ériger en corps politique de substitution – comme en témoignent assez les politiques publiques désormais implicitement ou explicitement (la réforme des retraites !) agencées pour son seul bon plaisir (« conserver à la France son AAA… ») On aurait grand tort de voir là une regrettable mais réversible dérive de la finance – on se demande d’ailleurs what on earth pourrait la convaincre de renoncer aux formidables conquêtes que lui a permis un rapport de force (structurellement armé) ultra-favorable. Sauf miraculeux accès de sainteté, on n’a jamais vu groupe de puissance abandonner de lui-même ses ressources de pouvoir. »
LA FINANCE COMME TIERS ÉTAT, C’EST NOUVEAU, C’EST BEAU !!!
Mais Lordon ce met le gros doigt dans l’œil quand il parle de rapport de force c’est un rapport de SÉDUCTION d’où la cour des miracles actuels, la belle finance au bois dormant, Mr Jorion où Lordon seront ils son prince charmant.
la corruption est-elle une des formes qui use de la séduction ?
Cette question est posée par une femme, fatalement.
Je n’arrive tout simplement pas à comprendre votre position, qui me paraît pour le moins excentrique sur le plan juridique.
Et je m’interroge même si ce type de mesures inédites n’aurait pas l’effet inverse escompté: sur les plans matériel, humain, démocratique…
Vous m’en voyez désolé.
Ou alors c’est une description du monde actuel que vous faites, avec les Etats-Unis en ligne de mire…
Mais reste le problème juridique de votre proposition: aller à l’encontre de la souveraineté d’un Etat, c’est un acte de guerre!
Relisez ce que j’ai écrit, avec attention et bienveillance, même si vous n’êtes pas d’accord, pas en diagonale. Ne dîtes pas que la déchéance de souveraineté d’un Etat dont les règles seraient conçues entre les Etats (international) et mises en oeuvre par une entité dépassant les Etats (suprantionale) serait un acte de guerre. Je veux bien qu’on ne soit pas d’accord avec cette idée. Moi-même, je la développe pour en discuter, non parce que j’y crois dur comme faire. Donc, de ne pas être d’accord ne doit pas vous conduire à dire n’importe quoi.
« Doit-on priver de sa souveraineté un Etat impuissant à honorer sa dette ? » Qui, « on » ? Aucune juridiction ne peut priver un Etat de sa souveraineté. Le seul moyen, c’est la force.
Quand vous empruntez , vous vous soumettez , pieds et poings liés à un « on ».
Frédéric Lordon cause du « on » sans philosophie mais avec une
indignation à partager sans modération.
C’est à gauche de l’écran, en seconde position du blog-roll.
« La pompe à phynance « .
Politiquement peut-être mais spatialement en 2 dimensions, sur la droite…
C’est ni du lardon ni du cochon, les cochonstés de Lordon, mais ça mérite l’excursion.
@ Rosebud1871
Merci.
Droite pour gauche : horreur, réputation perdue !
délatérisé : multilatéralisation dysfonctionnelle.
Et la prison pour dettes?
Personne ne dispose de la souveraineté nécessaire pour priver un Peuple de sa souveraineté!
Pour un Etat, ça ne se discute que dans la mesure où l’Etat ne représente pas le Peuple, et que son illégitimité est patente. Seule la communauté des Etats, l’ONU, pourrait peut-être intervenir, et encore, l’histoire récente montre que cette idée est à prendre avec des pincettes!
Dans tous les cas, l’outil par lequel on pourrait priver un Peuple ou un Etat de sa souveraineté s’appelle la guerre.
Tous ceux qui pensent les dettes des Peuples / Nations / Etats, dans les mêmes termes que les dettes des individus ou des sociétés se trompent fondamentalement. Dans l’histoire, le bras d’honneur final a toujours été le privilège du Peuple, ou le fait des armes.
Essayez de donner du sens à ce que vous lisez, à défaut de le comprendre et plutôt que de l’interpréter dans un sens qui satisfasse votre désir de contredire.
Monsieur Gauvin,
Je retiens de votre texte les points suivants.
Vous posez la question de priver de souveraineté un état impuissant à honorer sa dette. Votre réponse est en deux temps. C’est irréaliste car l’état concerné conserve toutes ses prérogatives politiques. C’est nécessaire quand les droits vitaux (?) de son peuple sont menacés, cet état est impuissant à faire face à ses obligations d’emprunteur, les autres états courraient un risque de réputation. La première de vos conditions est réalisée quand l’état connaît de graves troubles (je souligne le trouble de défiance généralisée dans le système bancaire).
La seconde de vos conditions est inclue par vous dans la première sans que je voie comment vous faites cela. Je note aussi qu’un état peut être privé de sa souveraineté dans l’intérêt vital de sa population. Quelques explications supplémentaires seraient les bienvenues ici.
Vous parlez de cynisme pour votre troisième condition. Elle se pose du point de vue des institutions multilatérales. Vous l’opposez très légèrement au bien-être et à la survie de populations. Après, je ne vous trouve pas très clair. Cynique et pathétique ont des sens antinomiques. Je peux être l’un ou l’autre, pas les deux. Je ne vois pas non plus comment en négligeant cette question (provoquée par notre économie de marché) on fait fi des peuples (plus des populations). Bref, ici, je vous perd.
Pourriez-vous développer les plans philosophiques et politiques de la question de réputation. Vous nous en donnez la définition du comité de Bâle (des banquiers). Vous soulignez que ce risque est multidimensionnel (????) et reflète la perception (??????) des autres acteurs du marché. La suite de la citation m’échappe totalement.
Pour expliquer cela, vous nous parlez de la situation de la banque mondiale face à la dette argentine. Elle s’est retrouvée accusée de laxisme par les investisseurs et les agences de notations. Elle s’est aussi faite reprocher de remettre en cause un prêt de 2 milliard USD par l’opinion publique et le gouvernement argentin. Vous en tirez la conclusion que le risque de réputation est subjectif et dépend des observateurs (???? j’ai cru que les investisseurs, les agences de notation, le gouvernement argentin et l’opinion publique sont des acteurs).
Pour sortir de cette difficulté, vous proposez d’introduire un droit des faillites applicable aux états dont l’objet serait de protéger les populations d’états défaillants tout en préservant au mieux les droits des créanciers… qui … consentent néanmoins d’importants efforts à soutenir ces états. Je ne vois pas du tout comment vous sortez de cette subjectivité qui pose problème avec cette solution.
J’interprète donc votre texte de la manière suivante. Il existe deux mondes sur cette terre. Il y a le monde des peuples et parfois de leurs gouvernements. Il y a aussi le monde de la finance. Le seconde domine le premier et doit lui être soumis. Le premier a la permission du second de veiller à ce que ce dernier puisse travailler tranquillement et s’enrichir aussi tranquillement. Quand il est perturbé, il faut une loi protégeant ses intérêts au mieux.
Le monde financier est posé ici comme la source du bien-être des peuples. Protéger le monde financier est donc ici la priorité. Ces deux dernières phrases définissent un axiome au sens le plus strict du terme. Sinon, je ne peux pas comprendre la nécessité de retirer une souveraineté nationale à un pays dans l’intérêt de son peuple. Je ne vois pas non plus pourquoi la défiance généralisée des banques est si importante. La place que vous donnez au risque de réputation donne la mesure de son importance. Il ne concerne ici que les financiers et il décide du reste. Donc le monde financier prime sur tout le reste. Vous le jugez bon car il fait marcher tout le reste.
Vous avez réussi à vous déconnecter complètement des êtres humains. Vous avez réussi à admettre la suprématie de l’argent dans toutes les relations humaines. L’ONU n’est qu’un machin. Le FMI est un gouvernement mondial sérieux. Vous êtes parfaitement détaché de notions comme la justice, l’équité, l’amour, le bien, le mal.
Vos utilisations de mots comme philosophie, cynisme, politique ne sont que des opérations de relations publiques pour faire passer cette pilule auprès de gens comme moi. Chaque fois que vous les touchez, je perds le fil de votre raisonnement. Ils sont donc des rajouts superflus, inutiles à l’exposition de votre point de vue.
Je vous situe donc comme une personne rigoureusement moderne, adaptée au XXIe siècle. Michea demande à la fin de son livre « L’enseignement de l’Ignorance » « À quels enfants allons nous laisser notre monde ? » Votre texte répond à cette question de Michea. Je considère que ses craintes sont vérifiées et je regrette de ne pas être beaucoup plus vieux. Je crains le triomphe de cette vision du monde.
Bonsoir à tous
@ Alain Gauvin
Votre proposition a été parfaitement formulée il y a bien longtemps en langage populaire: « Je veux le beurre, l’argent du beurre et le c.. de la crémière. Si vous n’êtes pas d’accord vous serez déchu de vos droits par la force et je signerai votre abandon à votre place! »
J’attends avec impatience votre campagne pour la déchéance des états du Zimbabwe, d’Haïti et autres lieux similaires pour leurs défaillances lourdes envers leurs peuples…
Cordialement.
Aucun sens.
Quelle est le limite de l’article 122 concernant les aides en cas d’évènements exceptionnels ?
indéfinie ?
« Dès lors, on pourrait réfléchir à l’élaboration d’un droit des faillites applicable aux Etats, dont l’objet serait de protéger les populations d’Etats défaillants tout en préservant, au mieux, les droits des créanciers (investisseurs et garants) qui, certes, bien que n’ignorant pas leurs intérêts financiers, consentent néanmoins d’importants efforts à soutenir ces Etat »
Intéressant article, qu’on peut juger avec en-tête quelques phrases assassines de Brassens sur la réputation ou considérer comme un jeu tout à fait sérieux, car c’est ainsi que le considère les institutions montre Paul Jorion, à conséquences dramatiques.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, à penser préserver ainsi les pertes éventuelles de richissimmes investisseurs et la misère clairement promise à des millions de gens sur la planète.
Ne pourrait-on pas considérer, selon la doctrine du Marché d’ailleurs, que le risque est inhérent aux mouvements de capitaux et qu’un investissement financier n’est nullement une rente nécessaire. Rendu à ce risque par voie institutionnelle et mondiale, les investisseurs devront considérer deux choses.
La réputation ne pourrait désormais entrer en ligne de compte, dans la mesure où la perte possible est inévitable, comme le sont le vent, le soleil ou la pluie. De plus, la dite réputation ne peut être invoquée quand l’enjeu est la vie et la mort de populations entières.
Voilà ce qui me semble des considérants simples, des rappels finalement, l’un logique, l’autre moral qui pourrait figurer – évidemment mieux structurés et tournés – dans une espèce de consitution mondiale de base pour les rapports entre le capital et l’Etat, constitution dont confusément on sent de plus en plus la nécessité, me semble-t-il.
Bonsoir,
Hum… à la lecture de cet article je m’interroge :
Doit-on priver Paul Jorion de sa souveraineté sur son blog alors qu’il laisse publier un tel auteur, aussi pur soit-il ?
Bon ça ira pour cette fois, mais attention à la récidive et ce sera sans même en référer à l’ONU, non mais 😉
Plus sérieusement, j’ai vraiment du mal avec cette fichue habitude de vouloir fouler aux pieds la souveraineté des peuples, sous des prétextes de plus en plus abracadabrantesques.
J’associe aussi cette « fichue habitude de vouloir fouler aux pieds la souveraineté des peuples » avec une forme d’arrogance intellectuelle qui voudrait que l’on soit capable de ‘penser’ une société – hahaha .
Et même si cet exercice de ‘réflexion de la société’ se fait sous la forme d’une question de ‘Droit’ (pourquoi la majuscule d’ailleurs?), j’me dis – sans être expert du domaine – que le droit revêt une telle diversité de cas, selon qu’on soit dans des cas de dette publique, privée, selon le nombre et la nature des créanciers…
On parle ici de droit international?
Ok, mais quel cas ?
En fait, ce billet pose une question sans doute ‘théoriquement’ intéressante, mais j’ai comme envie de dire :
« concrètement, c’est quoi le problème ? »
Et pour raccrocher encore un peu plus à des cas réels, proches, ou ceux cités dans le billet : qui sont les créanciers de la Grêce, qui étaient les créanciers de l’Argentine ?
(simple curiosité 🙂
Mais la question de vous priver de dire n’importe quoi ne se pose pas.
Alain Gauvin,
Vos commentaires incidents mettent mieux en lumière vos présupposés.
Vous posez ici très bien le problème, mais votre solution relève d’une morale contestable.
Vous faites preuve d’un grand conservatisme en supposant que le système financier avec ses « valeurs » ne peut et ne doit pas changer. C’est ce qu’on appelle un parti pris. Il repose sur l’idée qu’il existe une morale relative à la sphère financière et que cette morale peut s’appliquer spécifiquement à cette sphère sans subir les interférences d’une morale qui ne serait pas la sienne propre.
Pour ma part je considère votre position intenable dans la mesure où « le système financier et de valeurs dans lequel nous vivons » est impliqué au premier chef dans la crise que nous traversons. Vous pouvez difficilement soutenir à la fois que l’impéritie des gouvernants est la cause majeure de la crise et exonérer le système et ses valeurs de toute responsabilité car, précisément, les gouvernants ont pensé et agi dans le cadre d’un système, ce système que vous souhaitez préserver dans ses grandes lignes.
Les sociétés et les hommes évoluent. Les systèmes éthiques et moraux aussi Il n’y a donc rien de choquant à ce que au nom d’un nouveau critère moral seraient enfreintes les règles morales d’un système antérieur. Répudiation, restructuration des dettes se justifieront, ce n’est qu’une question de temps. Il faut s’y faire, l’histoire humaine est faite de ces périodes de rupture où transitoirement deux systèmes moraux s’affrontent dans un combat qui semble alors indécis.
La morale de la gestion financière actuelle est étriquée en regard des enjeux humains vitaux qui la dépassent. Elle est donc vouée à s’effacer au profit d’une nouvelle morale où la sphère financière tiendra cette fois une place subordonnée et non plus directrice.
Bref, au nom de la morale on peut tout à fait répudier une morale ancienne, fût-elle pluri-séculaire.
Effectivement.
La morale est une efficience instantanée, quand l’éthique présente la tentative de jouer des prolongations…
Mais la morale s’interprète en catégories, jamais dites car cela est commode, et elle est souvent confondue avec la religion, la politique, la loi, et même le dogme…., le tout plus ou moins réuni.
C’est assez commode dès lors qu’il s’agit de constituer des réserves, dès lors que s’établissent des complicités!
Mais,
il n’y a principalement aucune mise en perspective énoncée avec la morale dans le billet, seulement un ensemble de définitions d’objets techniques élémentaires qui pré-existent et l’exposé de mécanismes éventuellement en œuvre avec eux.
Pas de morale à priori dans ces attendus techniques.
A cet endroit du post, effleure un présuposé moral:
« …Absurde à la lumière de l’enjeu : le bien-être, voire la survie de populations. Cette condition se pose néanmoins avec acuité, surtout du point de vue des institutions multilatérales, tels que le FMI, la Banque Mondiale et autres institutions financières portées par les États et à vocation d’intérêt général.
Une telle question est pathétique tant il peut apparaître surréaliste de placer le dramatique enjeu de la survie d’un peuple sur le terrain superficiel de la réputation de celui qui lui viendra en aide. Mais si elle se pose dans notre économie de marché, et à cause de cette économie de marché, on ne peut l’ignorer, sauf à faire fi des peuples… »
Là, un présupposé moral majeur avec la « survie » est fort ancien…qui est bien présent dans le post.
Peut-on relier, pour rester technique, l’attendu moral à « apparaître » seulement aux notions de la pathologie, du surréalisme, du jeu, de l’ignorance?
Pour un examen moral, il conviendrait précisément de situer les motifs qualifiés en leurs apparitions:
« Pathologie, surréalisme, enjeu et ignorance » sont-ils situés du coté de l’économie de marché, ou du coté de la survie des « peuples »?
A relire le post, le mélange présente une interprétation incertaine…et l’interrogation morale reste entière.
Surtout si dans le mélange s’y agitent pour dégrossir des peuples, et pas encore des individus.
Bonjour!
il y a des points qui m’échappent aussi :
Logiquement, si « on » peut le priver de sa souveraineté, c’est qu’il n’est pas réellement souverain.
FMI multilatéral?
c’est vrai qu’il aurait vocation à. D’ailleurs, n’est ce pas lui qui a prodigué ses libérales conseils à l’argentine (privatisations, libre-échange, parité artificielle d’avec le dollar…), tout en se montrant très généreux avec elle (décennie menem)? çà rappelle les médecins de Molière : le remède à la saignée, c’est la saignée.
s’il peut encore s’endetter… Et çà dépend si la défaillance est conjoncturelle ou structurelle.
De même la dette : d’où vient elle? parmi vos prérogatives régaliennes, vous omettez celui de battre monnaie ( au pire, créer de l’inflation plutôt que payer un taux d’emprunt et avoir la dette comme argument politique) .
L’ »idéologie » dit que l’état ne peut battre monnaie parce qu’il est mauvais gestionnaire. Des tenants de cette idéologie octroient des crédits, en experts compétents, à ce « mauvais gestionnaire », moyennant un %. On bat monnaie à sa place, ce qui induit un coût supplémentaire, sans vraiment régler le souci de la gestion des états.
Dans les faits récemment, complète faillite de ceux ci (experts compétents) après moult bénéfices, rescousse et nouvel endettement du « mauvais gestionnaire » et donc nouveau %, puisque…Et ceux ci fustigent le mauvais gestionnaire : « peut on le laisser se faire du mal, le pauvre? »
Quel est la justification de ce taux, puisqu’en dernier ressort, l’état garantit le risque, à part induire une pression sur l’orientation politique?
Faire défaut sur sa parole n’est pas moral, mais ici, c’est une dette en partie artificielle? Et les marchés n’ont pas réputation à être moraux….à mon souvenir, la crise argentine (la dernière grosse) commença par un retrait massif de capitaux, mettant les recettes de l’état à mal j’imagine, et comme il s’était précédemment coupé de ses moyens… l’article wiki parle de ses mouvements de capitaux.
Ils ne parlent pas du « risque de réputation » pour les états…? ni de sa « continuité de l’accès aux sources de financement »…? la bis…en passant, les mouvements massifs de capitaux internationaux, transitent ils pas par la bis, par hasard?
Globalement, c’est un peu du droit d’ingérence humanitaire, dont vous parlez, mr Gauvin, non?
« Logiquement, si « on » peut le priver de sa souveraineté, c’est qu’il n’est pas réellement souverain. »
J’y avais pas pensé. Excellente remarque. En fait, on se demande s’il est encore souverain. Le texte veut peut-être dire en sous-entendu: « officialisons le fait que les Etats ne sont plus souverains ».
« officialisons le fait que les Etats ne sont plus souverains »
Bien vu, Toi.
D’ailleurs, depuis le temps que chacun ici s’est rendu compte que les banques et multinationales dirigeaient les états…
Autre chose amusante : regardez comment fonctionne la mise en faillite d’une entreprise.
L’ordre des priorités de remboursement de dettes est amusant au plus haut point.
Dans l’ordre, le premier : le ou les administrateurs judiciaires, puis…
Soit : une injustice flagrante de plus.
Mais l’auteur évite de parler de ces « détails » juridiques…
Au fait : l’Islande est contrainte de rembourser les Anglais et Hollandais malgré le résultat du référendum…
pas « peut être » moi (ou du moins réfléchissons (nous?!) à une officialisation…) :
mr gauvin :
en réponse à phimouk ci dessous
j’ai pourtant l’impression qu’il a bien été lu ici.
yvan : « D’ailleurs, depuis le temps que chacun ici s’est rendu compte que les banques et multinationales dirigeaient les états ». c’est un peu exagéré : ils dirigent ce qui les intéressent plutôt, non? (« arsenal juridique actuel… »)
tu crois qu’ils votent aussi au conseil de sécurité de l’onu? 😉
cariben :
« tu crois qu’ils votent aussi au conseil de sécurité de l’onu? »
Oui.
Car nous savons maintenant que l’attaque de l’Irak ne visait pas seulement à protéger les intérêts américains mais aussi ceux des Anglais.
c’est vrai. et c’était pas des votes du poid du liban…de sacrés orateurs sur la scène! une fiole de farine comme accessoire et zou!
avec le système de mr gauvin, çà pourrait se passer pour des raisons autres que militaires (enfin, des prétextes), un peu comme en afrique en ce moment.
à mon avis, les intérêts anglais, depuis le temps (40 ans officiellement, et bien avant déjà) que les usa font filer le dollar et leur dette, ne sont plus vraiment anglais (d’ailleurs, dès la fin de la guerre, l’angleterre, ruinée par la guerre, s’est faite imposée le système monétaire mondial actuel, alors que 5 ans auparavant, elle le dominait).
Ceci dit, un éventuel peak oil peut fédérer même des intérêts contraires (ou dissocier des intérêts autrefois communs) : la russie vient d’interdire les exportations d’essence http://www.lejdd.fr/International/Depeches/Essence-la-Russie-ne-va-plus-exporter-305477/ et obama http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/04/26/04016-20110426ARTFIG00404-prix-de-l-essence-obama-attaque-les-groupes-petroliers.php tensions en tout cas
Un État est défini comme une personne morale de droit public.
Quand une personne physique est en surendettement, l’assistante sociale trouve des solutions…
Dans les constructions juridiques en vigueur qui articulent et définissent finement la réalité économique des États, vous laissez supposer qu’existe un vide juridique.
Mais ce qui prive un État de sa souveraineté est de l’ordre de la dissolution (cas de l’URSS) de la Révolution (nuit du 4 août) ou de l’invasion.
Kantorowicz et ses deux corps du roi fait solution de continuité.
Je ne discerne pas du tout quel pourrait être le point d’extériorité qui viendrait sceller le destin d’un État en faillite, malgré vos pistes.
Pourquoi y aurait-il un privilège à accorder aux créanciers d’une personne morale de droit public que n’auraient pas les créanciers d’une personne morale de droit privée ?
Aussi impensable que cela puisse paraître, techniquement, l’état peut faire faillite comme n’importe qu’elle entité sans qu’il y ait de questions particulières à se poser.
Chaque créancier fait face avec plus ou moins de bonheur à la défaillance en fonction de ses moyens.Si le peuple est servile, il contribuera pendant de longues années au remboursement de certains intérêts particuliers. Dans les autres cas, les créanciers auront tôt fait de s’adapter à la nouvelle donne politique et reprendrons au plus vite leurs affaires.
Votre crédit dépend davantage de vos perspectives de gains futurs que de l’examen attentif de vos pertes passées.
Plutôt que de perdre notre temps à « sauver » des banques, en transférant la « dette » sur les états, il fallait déposer les bilans des banques douteuses. Le problème serait déjà derrière nous. Les nouvelles banques seraient déjà sur pied, et les gouverneurs des états n’auraient pas perdu leur légitimité et leur capacité à émettre de la monnaie.
Déplacer les problèmes ne fait que retarder la mise en oeuvre des solutions.
Le mythe de la banque indépendante a vécu. Et alors…
On le rangera sur l’étagère de la bibliothèque à coté de
– la justice indépendante
– l’efficience des marchés
– la concurrence libre et non faussée
Voilà qui plairait à l’ex économiste en chef (82 à 86), directrice générale adjointe (2000 à 2006) et même directrice par intérim du FMI (2004), Anne O. Krueger, qui « a proposé une réforme du FMI visant à en faire une sorte de tribunal des faillites un peu sur le modèle de ce que qui existe dans les pays pour les entreprises »…
Ce ne serait que le retour à la politique du Big Stick des USA. Quantité de pays qui avaient une dette vis à vis des banques ont été occupés militairement, y compris les douanes, chargées d’emplir les caisses pendant toutes les années nécessaires avant transfert du butin vers les banksters. J’ai souvenir du Nicaragua, de Haiti et Rép Dom dans première moitié du 20ème siècle.
Maintenant, c’est le FMI, avec derrière la menace de représailles des marchés, et autres « contraintes » qui prend les pays à la gorge. Le capital et ses banksters ont poussé la comédie jusqu’à aller mettre un « socialiste » à la tête de ses hommes de main.
Bonjour,
D’abord merci à Paul Jorion et Alain Gauvin car il est tellement rare de voir sur le Net des articles avec les mots « souveraineté des Etats » que vraiment, ça fait chaud au coeur.
Ensuite, je pense qu’avant de se demander si l’on DOIT « priver de sa souveraineté un Etat impuissant à honorer sa dette ? », il faut d’abord se demander si l’on PEUT « priver de sa souveraineté un Etat impuissant à honorer sa dette ? ».
La réponse est non. Non, non et non. Le droit international public est ainsi fait que rien ne peut justifier le retrait de sa souveraineté à un Etat, à moins que celui-ci y consente (chose quasi improbable). C’est un fait. Et quand bien même ce serait possible, qui aurait l’autorité pour prendre une telle décision ? Qui serait habilité pour vérifier que les 3 critères sont remplis ?
Aujourd’hui, il existe des moyens de sanctionner des Etats, par exemple en les privant du droit de vote au sein d’une organisation internationale (ce qui est déjà une limite à l’exercice de sa souveraineté au niveau international), mais c’est tout.
Le droit d’ingérence humanitaire fait déjà couler beaucoup d’encre, la responsabilité de protéger aussi, alors imaginer d’autres droits d’ingérence (J’ai lu il y a quelques temps un article de je-ne-sais-plus-qui qui parlait de « droit d’ingérence nucléaire »…), c’est encore rajouter de la complexité à un système international qui l’est déjà suffisamment.
Sur le fond je ne critique pas l’idée, bien au contraire, je la trouve même intéressante et il y aurait là aussi beaucoup à dire, mais je voulais simplement souligner ce petit point de droit qui me paraît important.
Donc si j ai bien compris
Les états qui ne peuvent pas rembourser font comment ?
Leurs citoyens travaillent gratuitement pour rembourser ?
On saisit tous les biens de l état des citoyens ?
Pas des citoyens des esclaves ?
Merci pour votre message, mais, s’il vous plait, lisez moi fidèlement. Je ne vous dis pas que, aujourd’hui, il est possible de déshabiller un Etat de sa souveraineté. Je dis que l’on pourrait réfléchir à la question. Et que si la réponse devait être positive, alors l’arsenal juridique actuel devrait être réformé. Et cette réforme ne pourrait avoir lieu qu’avec le consentement de tous les Etats, précisément, en raison de leur souveraineté.
Je ne vois que l avantage de défendre ceux qui jouent
Défendre le remboursement des dettes
Pourquoi des intérêts pour couvrir le risque
Pourquoi prêter si l on sait le risque trop important
En plus pourquoi prêter de l argent que l on a pas
Ne devrai t il pas être prêter que ce qui est en banque
Je ne comprends cet acharnement à défendre un système pourrie
J’observe une certaine confusion (volontaire?) entre des idées distinctes:
– concept « pseudo-juridique » de souveraineté tel qu’utilisé en « droit » international
-souveraineté de l’Etat / souveraineté du Peuple…
– concept politique de souveraineté (dont il existe 3 grandes interprétations essentiellement: pré-rousseauiste, rousseauisite, schmittienne, et qui ont des implications sans doute bien différentes pour ce même sujet).
On nage en plein libéralisme crasse avec votre papier:
– les Etats sont présentés comme des constructions juridiques (alors que ce sont des produits existentiels)
– Les Etats sont présentés comme des organisations parmi d’autres, soumis à un ensemble de règles (alors qu’ils sont les seuls créateurs de règles possibles et qu’à ce titre ils ne sont strictement tenus d’en suivre aucune (si ce n’est parce-qu’ils le veulent bien à l’intérieur de certaines contraintes stratégiques, ou parce -qu’ils y sont contraint par un ou des Etats plus puissants qu’eux, mais ce n’est certes pas là un rapport juridique).
– On concède bien du bout des lèvres qu’un Etat n’est pas tout à fait comme une entreprise car il dispose de « prérogatives régaliennes » (c’est régresser et revenir à une conception pré-rousseauiste de la souveraineté) qui en font des « acteurs du marché » différents des autres (alors que la différence ne réside pas dans les spécificités d’un Etat en tant qu’agent économique mais dans les spécificités d’un Etat en tant que construction politique (monopole d’exercice de la violence légitime).
L’idée d’un droit de la faillite des Etats n’est pas ininteressante. Mais de facto, elle porte atteinte au concept de souveraineté. L’idée même de « droit international public » est totalement illusoire et absurde de toute façon. Elle ne fait que sanctionner un rapport de force entre puissances et n’a de droit que le nom (un bref coup d’oeil sur l’actualité géopolitique et géoéconomique suffit à s’en convaincre). Du Leviathan Hobbes dit qu’aucune puissance sur Terre ne peut lui être comparée… Et c’est pourquoi aucune construction juridique/juridictionnelle ne peut se tenir au dessus d’un Etat.
Imaginons que demain le peuple français décide de ne plus honorer la dette contractée par auprès de ses créanciers, pour une raison ou pour une autre. Que peut faire le créancier? Rien si le créancier n’est pas un Etat. Quand bien même il obtiendrait une décision juridique favorable, aucune instance n’aurait les moyens matériels de la faire exécuter sans entrer en guerre contre l’armée du peuple souverain en question. Déclarer une guerre pour reprendre son dû par la force si le créancier est lui-même un Etat.
Les Etats font ce qu’ils veulent de leurs créanciers, dans la mesure où leur puissance de feu le leur permet. C’est un cas particulier: l’absence de droit de facto implique ici l’absence de droit de jure. A fortiori d’un droit de la faillite des Etats! La grille de lecture du politique, comme l’a bien vu Carl Schmitt, c’est la polarité « ami/ennemi », et non la polarité « rentable/non-rentable ».
Et c »est une opération bien peu « amicale » que de tenter de cacher / dissoudre la première distinction dans la seconde…
Vous prenez comme exemple la France: elle se considère comme une démocratie, dont le pouvoir politique est élu par le peuple. La méthode suggérée par Alain Gauvin serait donc dans des circonstances précises, de retirer au peuple la souveraineté dudit pouvoir, pour le remettre entre les mains de « Plus Haut », d’un organisme 1. qui reste à définir, 2. lui-même élu? 3. Et par qui donc?…
Bien plus simple serait que le peuple, à l’origine du pouvoir en place, accepte d’assumer les conséquences de son propre choix (en considérant qu’il existe), collectif, jusqu’au bout, « pour le meilleur et pour le pire ».
« La méthode suggérée par Alain Gauvin serait donc dans des circonstances précises, de retirer au peuple la souveraineté dudit pouvoir, pour le remettre entre les mains de « Plus Haut », d’un organisme 1. qui reste à définir, 2. lui-même élu? 3. Et par qui donc?… »
Tenter de retirer sa souveraineté à un Etat est ipso facto un acte de guerre, casus belli. La question n’est pas de savoir si l’institution plus élevée dans la hiérarchie des puissances est légitime ou non, ou si ses revendications relèvent ou non d’une guerre juste. La seule question qui importe est: » Y a t-il polarisation des hommes en deux camps hostiles amis / ennemis? » et « Le créancier dispose t-il de la puissance lui permettant d’obtenir ce qu’il demande? ».
« Bien plus simple serait que le peuple, à l’origine du pouvoir en place, accepte d’assumer les conséquences de son propre choix (en considérant qu’il existe), collectif, jusqu’au bout, « pour le meilleur et pour le pire ».
C’est encore introduire des considérations normatives dans ce qui n’en relève pas du strict point de vue de la souveraineté. Si demain un peuple n’assume pas ses erreurs passées, et s’il se conduit « comme un voleur » vis à vis de ses créanciers, c’est certes mal (dans la mesure où c’est bien le cas), mais celà ne change rien au fait que ce n’est pas une question juridique. A strictement parler, les Etats ne sont jamais politiquement liés par aucun Traité (y compris celui de l’UE, et c’est pourquoi parler de perte de souveraineté est une erreur quand on parle de la construction de l’UE est une absurdité; il faudrait parler de « délégation de souveraineté », qui peut donc être reprise n’importe quand s’agissant de la France, sans qu’aucun autre Etat membre ne puisse rien y faire, si ce n’est pleurer de dépit/colère…).
2 précisions cependant:
– la question de la continuité d’une « personne institutionnelle ».
A vrai dire, au delà des cas habituels de répudiation de la dette par un peuple (changement de régime par exemple, parfois même plusieurs fois dans la même journée!), la question de principe se pose de savoir si la souveraineté populaire est continue ou non, et si elle ne se recrée pas de facto à chaque instant. Sur le strict plan logique, on pourrait facilement montrer à partir d’un paradoxe en théorie de la décision très bien connu des juristes qu’il est toujours possible, en toute équité, de refuser d’assumer certaines décisions collégiales passées (selon qu’on décide d’entériner un « raisonnement fondé sur les prémisses » ou « un raisonnement fondé sur les conclusions).
– on peut considérer que les agents économiques non étatiques doivent savoir qu’ils prennent le risque de ne pas être payés lorsqu’ils traitent avec des agents non économiques qui disposent d’une prérogative de puissance publique (au grand dam des libéraux): un tel agent n’a pas lieu de se plaindre s’il se fait flouer. Il a pris un risque qu’il doit assumer, dès lors qu’il ne dispose pas de la puissance nécessaire pour faire plier le débiteur.
Nationalisation du canal de Suez, Refus d’assumer une dette (quand bien même on le pourrait)… c’est là la exactement la même chose du point de vue de la théorie de la souveraineté. Si demain le peuple malgache décide de récupérer les concessions attribuées aux chinois/sud-coréens/indiens pour une bouchée de pain sur des terres d’une richesse inouïe (à moyen terme), le problème se règlera non pas devant les tribunaux, mais par les armes! Les puissances étrangères ont pris un risque (calculé), à travers leurs sociétés « privées ». Si les malgaches changent d’avis, est ce injuste? Peut-être. Peut-être pas.
Les pays qui prêtent de l’argent sont supposés avoir de l’argent en trop, ce qui n’est pas toujours le cas, quand un pays endetté prête à un taux encore plus haut que celui de ses remboursements pour essayer de se sortir plus vite de sa propre dette .. Enchaînement malsain , certes .
Mais ce préjugé de la richesse supposée du créancier provoque des situations dramatiques en France . Apparemment, tout le monde part du principe qu’un créancier est nécessairement riche, et que c’est un prêteur .
Or, la commission de surendettement vient d’effacer la dette du locataire d’une vieille voisine qui louait sa propre demeure pour payer les énormes frais de la maison de retraite médicalisée ( plus de deux fois le montant de sa petite retraite) , où elle a été placée après une chute accidentelle, ce qui la place dans une situation intenable .
Les commissions de surendettement jugent, sans éttat d’âme, qu’il est plus simple d’effacer la dette du surendetté sans se préoccuper de la situation du créancier qu’il est plus confortable de supposer riche et ayant pesé les risques ( risque pris par la vieille dame qui n’avait pas le choix de louer , à contrecoeur, sa propre maison ).
Pour les pays, y aura-t-il un examen approfondi de la situation du surendetté et de celle du créancier ? Je trouverais scandaleux que l’on place sur le même plan un pays africain surendetté parce que les pays occidentaux ont pillé ses richesses sans les payer convenablement et dont les habitants vivent dans la misère et un pays surendetté qui aura vécu dans le luxe sans se priver pendant des décennies sur le dos de créanciers qui se serraient la ceinture, faisant la pluie et le beau temps en imposant internationalement sa devise pour le commerce de matières premières et d’énergie, parce qu’il était le plus fort militairement ?
Le pays africain pillé mérite de voir sa dette effacée, surtout auprès des créanciers qui l’ont pillé, c’est bien la moindre des choses, mais pas le pays qui a vécu dans le luxe pendant des décennies aux dépens de pays créanciers dont les habitants se serraient la ceinture. .
Ou alors il faut penser que tout pays peut se donner le droit de vivre indéfiniment en parasite aux dépens des autres et de se faire effacer sa dette parce qu’il est le plus fort militairement et too big to fail !
« Le pays africain pillé mérite de voir sa dette effacée, surtout auprès des créanciers qui l’ont pillé, c’est bien la moindre des choses ». Tant que vous ne démontrez pas, mais postulez seulement, le pays africain en question n’est pas plus pillé que le créancier que l’on ne désintéresse pas.
Monsieur Gauvin,
Je réagis une nouvelle fois à votre texte car il est aussi riche que terrifiant.
Je pense toujours que vous avez parfaitement assimilé et accepté la suprématie de la finance sur tous les autres aspects de la société humaine. Je pense toujours que tout ce qui en sort et que vous citez dans votre texte n’est qu’arguments en faveur de cette suprématie. S’ils étaient importants à vos yeux, ils seraient cohérents avec vos arguments en faveur de la finance.
Je pense également que votre proposition pour sortir de la subjectivité du risque de réputation dépendra totalement d’un aspect de la réalité que vous avez totalement biffé de votre texte, i.e. qui va écrire ce texte et selon quel critère d’objectivité ?
En m’avançant un peu, je dirais que vous vivez dans le monde de la finance. C’est un monde contenant des humains. Mais c’est un monde clos, fermé, qui s’occupe de réguler les relations humaines selon ses lois à lui. Les humains hors de ce monde (et ils sont nombreux) doivent se soumettre aux lois de la finance. Vues de l’intérieur, ces lois semblent objectives, rationnelles, raisonnables, etc…. Cela rend les financiers les seuls auteurs possibles de cette loi supranationale.
La seule objectivité dont vous disposez est le rapport de forces. Il est très en faveur du FMI, de la BRI, de Wall Street et de la City (que vous ne citez jamais malgré leur importance). Ces gens ont des lobbys si puissants que j’ai pu entendre une personne déclarer qu’ils ont acheté le gouvernement US (Janet Tarvakoli ? – nom incertain). Le pantouflage des hauts fonctionnaires est aussi un argument en faveur du pouvoir de la finance. Je pense avoir oublié des arguments en faveur de mon idée que le rapport des forces actuel est très en faveur de la finance. J’admets que si vous avez un combat. Il y a un vainqueur et un vaincu. Le résultat est clair et relève d’une réalité indépendante des opinions des adversaires.
Les financiers écriront donc cette loi. Elle sera totalement en leur faveur pour la raison objective citée ci-dessus. Tant pis pour les peuples ou les populations. Les premiers ont une histoire et disparaîtront. Les seconds sont des masses d’individus isolés dont les souffrances seront regrettables mais nécessaires pour leur « plus grand bien », i.e. le bien financier. Des appels au réalisme, à la raison, au souci du plus grand nombre (qui passe toujours par le bien financier) feront accepter aux gens comme moi cette loi qui vous avantagera.
Cette loi sera objective par les rapports de forces et rationnelles par les lois de la finance. Donc les financiers la soutiendront et n’infligeront plus le risque de réputation aux organismes internationaux. Les arguments de réalisme, de raison, de souci du plus grand nombre feront taire ceux qui en souffriront (vous ne risquerez plus d’être appelés « tumeurs »). Si nécessaire, la force de la loi, la police feront taire ceux qui oseront quand même protester. Vous trouverez cette mise au silence justifiée vu le risque énorme qu’ils infligent aux financiers. Le risque de réputation se retrouve donc résolu.
Il est résolu dans votre monde.
Le mien n’est que ruines. Il est basé sur la primauté de l’être humain en tout et partout. Il suppose que la vie a un sens quand un être humain transmet à un autre le sentiment d’exister et que cet autre lui rend la pareille. Il suppose aussi que la réalité est bien plus grande que tout ce que chaque individu peut concevoir. Il suppose qu’il peut explorer cette réalité sans pouvoir la conquérir. Il suppose qu’un être humain peut transmettre à un autre sa vision de la réalité. Il suppose que l’autre (humain ou chose) est d’abord positif, puis a des défauts. Dans mon monde, je rencontre la réalité. Elle m’enrichit de sa vérité. J’ai pour charge de transmettre cette part de vérité à d’autres. L’autre a pour charge de me transmettre sa part de vérité. Tout cela n’est que ruines.
Sur ces ruines, il a été bâti un monde fait par le droit de faire n’importe quoi tant qu’un autre humain n’est pas importuné. Les moyens de faire n’importe quoi sont donnés par l’argent. Faire n’importe quoi définit son auteur, lui donne sa dignité. Pour avoir cette dignité, il faut de l’argent. Accepter de gagner ou de perdre de l’argent est devenu « être responsable ». Si vous gagnez, c’est par votre qualité. Vous êtes responsable. Si vous perdez, c’est par votre faute. Vous êtes responsable. La concurrence est donc la seule façon admissible d’avoir des relations humaines. La concurrence définit la hiérarchie entre les humains. Il a donc été bâti sur les ruines de mon monde une société de marché.
John Saul, dans « Les Bâtards de Voltaire », raconte qu’Athènes a connu une période où une très grande partie de la population était endettée au point de devoir accepter (comme la loi de l’époque le disait) de devenir l’esclave du créancier. Je pense ici aux plans de rigueurs pour plaire aux créanciers actuels. La situation était assez mauvaise pour que la plus grande partie de la population se retrouve esclave d’un petit groupe. La politique était plus puissante qu’aujourd’hui. Les Athéniens décidèrent de confier la réponse à ce problème (pour eux il y avait problème, tout le monde ou presque ne pouvait pas devenir esclave) à un poète connu. Je crois qu’il se nommait Solon. Ce dernier décida qu’il fallait effacer toutes les dettes. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on verrait cela. Selon mes souvenirs de ce livre, il en a résulté ce que l’on nomme l’époque classique d’Athènes ou encore siècle de Péricles. Le risque de réputation n’existait pas. L’opinion des créanciers ne prévalait pas sur toute autre considération. L’argent était moins important que les humains. Cette histoire fait partie de mon monde, celui qui est en ruines.
Car la Raison est devenue folle. Elle ne peut plus s’appuyer sur la vérité car la réalité n’est plus accessible, n’est plus capable de réconcilier des points de vue divergents. Il ne reste que des mots recouvrant des concepts vides dont le sens dépend des rapports de forces du moment. Il n’y a donc plus de mensonges. Il ne reste plus que des intérêts particuliers pour lesquels il est jugé sain et positif de se battre. C’est la seule réalité objective admise.
Quand la Raison ne peut plus s’appuyer sur une réalité autre que celle des rapports de forces, le mensonge permet de construire un discours cohérent. Cette cohérence, parfaitement rationnelle, sert de critère de vérité (cf Kant) à tout le discours. Le mensonge devient vérité. Prenez le discours révisionniste sur les camps de la mort nazis. Dans ce discours, ils n’ont jamais existé. Dans mon monde, ils ont existé. Le mensonge y est vérité.
Pensez à l’expression « Arbeit macht frei », ou « Le travail libère ». Est-ce une vérité ou un mensonge ? Dans votre monde, le travail rend libre. Il rapporte de l’argent. Cette expression est affichée à l’entrée du camp d’Auschwitz. Est-ce une vérité ou un mensonge ? À cet endroit, Auschwitz, c’est un affreux mensonge. Dans les deux cas, cette expression relève de deux discours biens séparés. Dans les deux cas, il y a des humains avant cette expression. Dans les deux cas, ces humains sont avant leurs rapports d’argent ou de forces. Dans les deux cas, c’est ce que le travail fait aux humains qui décide si cette expression est vraie ou fausse.
Pour moi, cette expression est insensée dans les deux cas. Je pars de mon monde en ruines, dans lequel ce que je fais pour un autre sera reçu par ce dernier et me sera rendu avec une part de ce dernier. Je pourrai alors le recevoir et le lui rendre avec une partie de moi même. Cet échange nous transformera tous les deux. Cet échange est positif. Cet échange nous rendra un peu plus libres tous les deux car nous serons devenus un peu plus nous-mêmes. Chacun de nous aura reçu de l’autre la confirmation de son existence et nous serons prêts à recommencer.
Dommage que tout cela n’est que ruines. Dans ces ruines, le risque de réputation n’y est, au pire, qu’un jeu de mots insensé. Mais dans votre monde, tout est dans le discours, l’apparence, l’image, la visibilité. Dans votre monde, c’est un risque intolérable.
Vous ne voyez pas l’énormité de votre échec. Vous avez perdu la réalité des hommes (celle des êtres de chair et de sang avec tous les défauts et les qualités imaginables). Vous avez perdu la foi dans leur capacité à donner, recevoir et rendre. Vous avez perdu toutes les notions de bien et de mal. Vous avez perdu la vérité et le mensonge. Vous avez perdu le sens de la vie. Vous avez perdu la nature humaine. Vous avez perdu la foi en cette capacité humaine de sortir du cadre prévu. Vous avez remplacé la justice par la loi, le don par le service payant, l’amour du prochain par un service tarifé, toutes les relations humaines par des rapports d’argent. Dans votre monde, la perversion devient une qualité car elle marque le franchissement d’une limite, la conquête d’une nouvelle liberté, l’entrée dans une nouvelle réalité (cf Daniel Sybony). Avec un échec de cette amplitude et dont je ne décris qu’une face, le risque de réputation devient gigantesque.
Car dans mon monde, vous êtes discrédité.
Tout ça est intéressant à lire. C’est plutôt bien écrit. Mais pas très courtois. Et digne d’un scénario pour bisounours. « Ces gens ont des lobbys si puissants que j’ai pu entendre une personne déclarer qu’ils ont acheté le gouvernement US »: ne croyez pas tout ce que vous pouvez entendre.
C’est non seulement bien écrit, mais aussi bien pensé! Le texte de DidierF manifeste une profonde unité de la raison et de la sensibilité , une com-préhension du monde, qui semble vous échapper, alors que vous projetez sur les autres l’incompréhension supposée de votre propre texte, ou bien des fantasmes.
et vous ne répondez qu’une pirouette…
Mr Gauvin,
J’ai posté plus haut, un commentaire appelant réponse, de ce qui me semble être le fond de votre pensée et conception en prenant la liberté de « rétablir » l’ordre dans lequel le scénario induit que vous décrivez aurait du être présenté par honnêteté intellectuelle.
Mais vous n’avez pas pris la peine d’y répondre, ou l’avez ignoré!
http://www.pauljorion.com/blog/?p=23727#comment-176822
Serait-ce un mépris comme vous l’affichez dans votre réponse ci-dessus, à l’encontre des interlocuteurs qui osent « démonter » le système oligarchique asservissant dont vous vous faites le chantre, ou bien encore un embarras dissimulé, car la supercherie devient « lisible » au long des fils de discussion?
Je ne suis pas très lettré, mais je ferai un effort pour comprendre vos éclaircissements ou objections! 🙂
Monsieur Gauvin,
Pour la déclaration à laquelle je fais référence voyez ici !
http://www.youtube.com/watch?v=RDkSXVg9KhE
C’est sur youtube sous le titre « One giant step closer to 3rd world chaos: Keiser Report Extra » au cas où le lien ne marche pas.
La personne qui fait cette déclaration se nomme janet Tavakoli et elle le fait publiquement sur une chaîne de télévision. Faire ça aux USA contre des gens très puissants, sans de très solides arguments est un aller très simple pour les pires ennuis et la condamnation la plus lourde possible. Si les scénarios des bisounours sont aussi bétonnés que son argumentation, il faut vraiment que j’aille regarder cette série. J’aime les histoires bien bâties avec un scénario en béton.
Pour la courtoisie, j’admets avoir de la peine à vous en montrer. Vos idées m’horrifient. Elles triomphent et me tuent à petit feu. Je ne ressens pas cela comme de la courtoisie. Vous ne pouvez que mériter la courtoisie. Elle n’est jamais due. Si vous l’achetez, ce ne sera qu’une imitation.
Monsieur Peltier,
Merci. Vous me donnez l’impression que quand un homme vous montre la lune du doigt, vous regardez la lune, pas le doigt. Cela m’impressionne.
DidierF
T’en fais pas ! (et je me permets le tutoiement – c’est comme ça). C’est grâce à des types comme toi que tout s’écroule pas.
C’est plutôt bien écrit qui dit le Monsieur. Il me semble que c’est quand même un peu plus que ça non ? Bon dieu, pfff… ah la la…
Tiens si j’avais habité la même ville que la tienne je t’aurais proposé d’aller voir une belle exposition de peintures avec un max de couleurs histoire de nous changer les idées. Puis après, prendre un verre à la terrasse d’un café. Goûter la vie quoi ! Tranquille, vivant.
Tu parles de ruines, les leurs oui. En attendant je t’offre les paroles du poète chanteur Léo Ferré:
…On vit on mange et puis on meurt
Vous n’ trouvez pas que c’est charmant
Et qu’ ça suffit à not’ bonheur
Et à tous nos emmerdements ?
Y’en a marre !
Qu’on vive à Paris ou à Rio
Qu’on soit enceinte ou bien en carte
Qu’on soit sans un ou plein d’ fafiots
La société c’est pas d’ la tarte
Y’en a marre !
Mais p’têt’ qu’ un jour le crucifié
Lâchera ses clous et ses épines
Sa rédemption et tout le paquet
Et viendra gueuler dans vos ruines
Y’en a marre !… Y’en a marre !…
http://www.dailymotion.com/video/x5kcwx_leo-ferre-y-en-a-marre_music
Merci DidierF
Si les ruines sont peuplées de gens comme vous, nous allons vers un monde plus beau que jamais.
C’est un bonheur que de vous connaître….
octobre,
Je reçois volontiers ton tutoiement et je t’en donne aussi.
Totalement d’accord avec l’exposition de peinture. Pour le café, je marche aussi. Pour Léo Ferré, tout ce que j’en ai écouté est un régal. Merci pour le texte. Je ne le connaissais pas et il confirme mon opinion sur Monsieur Ferré. Tout cela tient dans un mot :
Merci. Tu es arrivé à me donner le sentiment d’exister. Je ne connais rien de meilleur.
lau,
Merci et c’est pour moi un plaisir et un espoir de découvrir une réaction comme la vôtre. Dans ma vision du monde, si vous voyez cela en moi, c’est que vous l’avez en vous et même en plus grand.
DidierF dit :
27 avril 2011 à 14:54
Monsieur,
J’éprouve le plus grand respect pour votre écrit.
Merci.
Si vous le permettez, je vais le garder par devers moi, et le transmettre.
Monsieur M,
Je vous en donne ici explicitement la permission.
Didier F
Monsieur M,
J’ai déjà accepté une fois votre demande mais elle ne s’est pas affichée sur le site.
Dans le doute, je vous la répète ici. Je vous permets d’en garder copie et de la transmettre. La seule chose que je vous demanderais est de ne pas le tronquer ou le modifier. Commentez-le, discutez-le, transmettez-le autant que vous le voudrez, mais respectez-le.
Bonne fin de soirée.