LA SITUATION À FUKUSHIMA (X), par François Leclerc

Mise à jour n° 171 (dimanche 08h20)

Trois mois seront nécessaires pour que le niveau des radiations soit stabilisé sur le site de la centrale, après avoir instauré un refroidissement « stable des réacteurs ». Entre six et neuf mois seront ensuite nécessaires pour que le niveau des fuites soit réduit à un niveau « très bas », en diminuant la température et la pression des réacteurs (95 degrés à la pression atmosphérique, soit une situation de « cold shotdown »). La suite des opérations n’est pas précisée.

Tel est le calendrier que vient d’annoncer Tepco, qui n’a jamais brillé par ses capacités de prévision.

Dans l’immédiat, un robot américain télécommandé de 70 cms de long et 53 cms de large va être utilisé – après avoir ouvert une porte et pénétré dans le bâtiment du réacteur n°3 – pour mesurer la température, le niveau des radiations et la concentration d’oxygène à l’intérieur. L’objectif est de déterminer dans quelles conditions une intervention humaine sera éventuellement possible et analyser le travail nécessaire pour reprendre le contrôle sur le réacteur. Le tour des réacteurs n°1 et 2 viendra ensuite.

Tepco annonce ses deux priorités : prévenir de nouvelles explosions d’hydrogène dans les trois réacteurs et stopper les fuites d’eau hautement contaminée du réacteur n°2. Des injections d’azote sont dans le premier cas le moyen. Aucune méthode n’est définie dans le second (si elle est connue, l’origine de la fuite n’est pas divulguée).

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Mise à jour n° 170 (samedi 21h31)

Petit à petit, Tepco prend la mesure des énormes difficultés qui l’attendent, mettant ainsi mieux en valeur les délais mis pour s’en rendre compte et l’inadéquation des solutions dans un premier temps apportés.

Devant la tâche – qui se révèle impossible – de remise en service du système de refroidissement des réacteurs et des piscines, Tepco étudie la mise en place d’un nouveau système en parallèle. Celui-ci fonctionnerait en circuit fermé, et bénéficierait d’échangeurs de chaleur refroidis à l’eau de mer (5 à 6 par réacteur). Commande a déjà été passé pour de tels équipements.

Ce système serait installé en dehors des enceintes de confinement, au sein desquels la radioactivité est trop élevée pour permettre des travaux, et utiliserait les tuyaux déjà actuellement utilisés pour injecter de l’eau afin de minimiser les interventions humaines en leur sein. Il devrait permettre de mieux refroidir les réacteurs et les piscines de stockage et de cesser d’alimenter les nappes d’eau contaminée, comme les injections actuelles d’eau le font (aux fuites près).

L’opérateur ne serait pas pour autant au bout de ses peines, ayant constaté que le niveau de la radioactivité continue de monter dans la mer, aux abords proches des installations, en dépit de toutes les précautions prises pour le limiter (installation de barrières flottantes et de parois d’acier, déversement de sacs de sables mélangé avec de la zéolite…). Ce qui signifie que le ruissellement d’eau hautement contaminée se poursuit.

Par ailleurs, le gouvernement américain a proposé d’envoyer par avion un hélicoptère cargo sans pilote dont disposent les U.S. Marines. Celui-ci peut soulever 1.400 kgs et permettrait d’assembler les éléments d’une énorme grue destinée à hisser dans la piscine du réacteur n°4 des casiers destinés à stocker des éléments de combustible, avant de les enlever. En raison de la quantité de combustible qui y est stocké, cette piscine représente en effet un risque potentiel majeur.

Il semble toutefois que l’assemblage des élément de la grue surplombant la piscine nécessiterait un niveau de radioactivité plus faible qu’actuellement. Chaque solution envisagée se heurte ainsi à un obstacle.

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Mise à jour n° 169 (jeudi 20h47)

Les alertes se suivent et ne se ressemblent pas. Une subite hausse de température – non précisée – a été enregistrée au sein du réacteur n°3, que l’opérateur ne s’explique pas. Il l’attribue à une possible erreur de mesure étant donné que des mesures à d’autres endroits du réacteur ne l’ont pas enregistré.

Il n’y a par contre pas de doute possible à propos de la contamination de l’eau sous les réacteurs n°1 et 2, où les niveaux d’iode-131 et de césium-134 ont très fortement augmenté.

Un réservoir pouvant contenir 30.000 tonnes de cette eau (sur une quantité estimée à 60.000 tonnes à ce jour, qui s’accroît au fur et à mesure des injections d’eau dans les réacteurs) est en cours de test avant de pouvoir être utilisé.

Le gouvernement américain a annoncé l’expédition de cinq réservoirs de grande capacité, dont la date d’arrivée n’est pas connue. Le manque de capacités de stockage de l’eau contaminée est le principal obstacle à son pompage, afin de tenter de reprendre les travaux de rétablissement des installations de refroidissement.

Faute de modus operandi, l’examen des structures des réacteurs n’a toujours pas pu débuter.

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Mise à jour n° 168 (jeudi 10h50)

S’installer dans la durée est-il même possible  ?

Tepco continue ce qui commence à apparaître comme une absurde course de vitesse : au fur et à mesure que l’eau hautement contaminée est pompée du puits et de la tranchée où elle se déverse, ceux-ci se remplissent à nouveau, résultat des injections d’eau de refroidissement dans les réacteurs, qui ne peuvent être interrompues.

Par ailleurs, les installations de pompage et d’injection d’eau dans les réacteurs et les piscines ont commencé à être surélevées et sécurisées, afin de les prémunir d’un nouveau tsunami.

Il semble par contre que l’examen des structures ne soit pas envisageable dans l’immédiat, en raison du niveau de radioactivité à proximité des réacteurs.

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Mise à jour n° 167 (jeudi 01h32)

La tâche à laquelle l’opérateur de la centrale est confronté s’avère de jour en jour plus lourde, accumulant d’immenses inconnues.

La piscine du réacteur n°4 est l’objet de nouvelles attentions, suite à l’analyse d’un échantillon d’eau, révélant des niveaux anormaux d’iode-131, de césium-134 et 137 (ces radio-éléments résultent d’un processus de fission nucléaire).

Cette piscine contient 1,331 éléments de combustibles usagés et 204 éléments de combustible non encore utilisé. Ces analyses témoignent qu’une partie d’entre eux, non déterminée, est sérieusement endommagée. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour l’expliquer. Une explosion d’hydrogène a soufflé le sommet du bâtiment du réacteur, à la suite de laquelle un incendie s’était déclaré; les éléments de combustible ont été temporairement et partiellement découverts d’eau. Cette situation, ainsi que la projection de débris dans la piscine, peuvent être incriminés.

Un survol de la piscine par un hélicoptère télécommandé est étudié, afin d’examiner les conditions dans lesquelles une opération d’extraction du combustible endommagé pourrait être envisagée. A ciel ouvert, la piscine contribue en effet à la contamination ambiante du site et de son environnement.

L’état des structures de confinement, suite aux répliques de début de semaine, est en cours d’examen, à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise. Il a été demandé à l’opérateur de rendre compte aussi vite que possible de ses observations et de renforcer si nécessaire les structures des réacteurs n°1, 3 et 4, déjà endommagées par des explosions d’hydrogène. Le niveau de la radioactivité auprès des réacteurs compliquera singulièrement la réalisation de ces travaux, s’ils sont entamés.

Le pompage de l’eau hautement radioactive se poursuit et devrait mettre « plusieurs semaines » avant d’être terminé. Des moyens de fortune seront utilisés pour stocker cette eau, qui ne semblent pas encore mis en place.

Il est reconnu que 22 travailleurs ont été exposés sur le site à des radiations dépassant le niveau de 100 millisieverts, maximum admissible pendant une période d’un an avant qu’il ne soit relevé à 250 millisieverts par les autorités sanitaires.

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Mise à jour n° 166 (mercredi 13h08)

Un article sur le site en ligne de la revue Nature considère qu’ « un effort de type Tchernobyl » sera nécessaire pour la centrale de Fukushima. L’article considère que la taille de cet effort implique que le gouvernement japonais devra un jour ou l’autre le prendre en charge.

La compagnie Toshiba se propose de nettoyer le site de la centrale sur une période de dix ans. L’auteur de l’article, Geoff Brumfiel, considère que cet horizon est irréaliste du fait qu’il avait déjà fallu attendre trois ans à Three Mile Island avant que la radioactivité ait suffisamment baissé pour que l’on puisse faire pénétrer une caméra au coeur du réacteur pour juger de son état.

Un physicien britannique propose de sceller le site pour cent ans, une proposition que Brumfiel juge dangereuse en raison de l’activité sismique dans la région de Fukushima ainsi que le risque toujours présent d’un nouveau tsunami.

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404 réponses à “LA SITUATION À FUKUSHIMA (X), par François Leclerc”

  1. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Taisez-vous mauvais citoyens de ce blog,

    Produisez et achetez surtout à crédit, ne pensez même plus à cela.

    Comme ça vous verrez mieux dans quel monde nous vivrons demain, sans doute guère plus différent de celui de la veille,

    Taisez-vous mauvais citoyens de plus de ce monde, vous voyez bien qu’on ne peut plus guère faire autrement, peut-être même la meilleure formule marchande ou festive, qu’on est jamais pu trouvé afin de pouvoir continuellement rassurer le monde.

    Peut-être même qu’un jour le corium bancaire apportera davantage de souplesse et de crédit
    aux êtres, car plus nous fonctionnons tous ainsi et plus nous nous libérons forcément mutuellement les uns les autres, d’autant plus avec de meilleurs résultats dans tel ou tel domaine de production.

    Hum le monde ne s’attend vraiment pas à se réveiller un beau jour avec une plus grande gueule de bois, là bien évidemment il sera déjà trop tard pour penser à se procurer une meilleure huile

    Jamais bien évidemment l’atome ne suffira pour un tel monde, allons plutôt de nouveau nous en procurer chez les meilleurs marchands de la terre.

  2. Avatar de Mianne
    Mianne

    Le comble du cynisme dans une région sinistrée sur le plan de l’emploi et polluée par deux centrales nucléaires toutes proches :
    Non seulement on sacrifie la vie et la santé de la population, mais on veut encore l’irradier davantage :
    La profession d’avenir pour les déjà irradiés : échafaudeur nucléaire, formation généreusement offerte :
    http://www.leboncoin.fr/emploi/192758524.htm

    1. Avatar de M
      M

      « vous devez être minutieux, sérieux, débrouillard, vous avez un bon esprit d’équipe… »

      on peut envoyer son cv tout-de-suite …et n’oubliez pas : pas le droit de refuser une offre d’emploi ! que demande le peuple ?

      Au bon coin .

      Si no lo veo, no lo creo !

  3. Avatar de Enigma
    Enigma

    Je remets ma question au bon endroit.
    Les dernière nouvelles :
    http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/85532.html

    Je suis un peu perdue, avant il annonçaient le taux de radioactivité en Sievert, et je commençais un peu à comprendre… et maintenant ils annoncent des chiffres de dizaines de fois plus élevés que la semaine précédente tout en donnant les chiffres en becquerels :
    “Selon les derniers résultats, un échantillon d’eau souterraine, datant du 6 avril, prélevés à proximité du bâtiment de la turbine du réacteur n ° 1 a montré de l’iode 131 à 72 becquerels par mètre cube, avec un niveau de concentration de plus en plus haut à 400 becquerels à partir de mercredi. Le niveau de concentration de césium-134 a augmenté lui de 1,4 becquerels à 53 becquerels”.

    HELP

    Par ailleurs, je remarque qu’il leur faut plus d’une semaine avant d’avoir les résultats des échantillons prélevés, cela veut-il dire qu’au jour le jour il patauge dans l’inconnu ?

    1. Avatar de hervé
      hervé

      Pourquoi tant de temps avant les résultats ?

      Car ces résultats sont les résultats de prélèvements analysés en laboratoire.

      Ils permettent de répertorier l’ensemble des radioéléments présents.

      Les autres sont des mesures prises à la volée et ne servent qu’à avoir une indication sur l’intensité instantanée de rayonnement utile pour la radioprotection des personnes.

      Pour les niveaux, je parle sous couvert des spécialiste car les centrales ne sont pas le métier, mais d’un point de vue général les concentrations des produits de fission évoluent dans le temps en fonction de plusieurs choses : la concentration de ce qui les produit, de leur période propre et de la période des éléments qui les produisent.
      Pour simplifier, si au bout d’un moment, fonction des temps de période de la source et de ce qui est produit, cela se stabilise pour réamorcer une descente c’est que la quantité de source n’augmente pas par rapport à ce qui est produit.
      Sinon c’est qu’on continue à alimenter en source.
      Les physiciens du domaine pourront préciser s’ils le souhaitent, car c’est assez compliqué sans maths.

      1. Avatar de Enigma
        Enigma

        Merci beaucoup.

      2. Avatar de hervé
        hervé

        Les béquerel ?

        Un béquerel c’est une désintégration/s.
        Lors de cette désintégration un rayonnement énergétique est émis : les fameux alpha, béta, gamma.
        Lorsqu’il rencontrent un obstacle, ils déposent cette énergie plus ou moins localement et font des dégats.
        Plus il y en a plus il y a de dégats et plus c’est néfaste.

        Les béquerels internes que je qualifient de naturels (potassium 40 et et autre) créent des dommages internes « naturels » car les cellules sont conçues pour palier à leur présence.
        Ces béquerels ne sont pas les seuls à créer des dommages, d’autres facteurs en créent aussi.
        Quand des béquerels exterieurs viennent se surajouter les mêmes mécanismes sont sollicités et la cellule a donc plus de « travail » à fournir pour palier au problème.
        Là où les embêtements arrivent, c’est que comme tout mécanisme, même conçu par la nature, il peut y avoir erreur, c’est ce que l’on appelle une mutation.
        Et qui dit mutation dit possibilité par une chaîne événementielle particulière de développer un cancer.
        On comprend aisément que plus les dommages augmentent plus les réparations peuvent être erronées et plus un cancer a de risque de survenir.
        Et on comprend aussi que ce n’est pas un phénomène linéaire à partir de 0 car la cellule est capable de réparer mais pas tant que cela et en plus c’est propre à chacun.

  4. Avatar de Cyrille

    Si c’est vrai, very bad news : Les japonais envisageraient de déménager Tokyo

    http://www.novinite.com/view_news.php?id=127294

    1. Avatar de ra
      ra

      l’info n’est pas reprise sur la page en anglais du site d’ITER-TASS () , la source de l’agence de presse bulgare.

  5. Avatar de Tobey
    Tobey

    Un document d’Areva Allemagne sur Fukushima:
    http://www.scribd.com/doc/53011678/FukushimaAREVA

    1. Avatar de Ardéchois
      Ardéchois

      merci pour ce lien

    2. Avatar de idle
      idle

      Merci pour ce lien.

    3. Avatar de JB
      JB

      Ouch, les corps laissés……ils en avaient parlé…

  6. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    On dit que la dernière chose à mourir, c’est l’espoir…mais pour certains cela semble être plutôt l’illusion…
    Enel voit toujours un avenir pour le nucléaire en Italie
    ROME, 14 avril (Reuters)
    L’Italie, elle-même sujette à des secousses sismiques, est le seul pays du G8 à ne pas produire d’électricité d’origine nucléaire.
    Le président du Conseil Silvio Berlusconi espére toutefois que 25% de l’électricité consommée en Italie soit à l’avenir issue de l’énergie nucléaire.
    Le français EDF (EDF.PA: Cotation) est associé à l’italien dans le projet de relance nucléaire, qui prévoyait initialement le lancement des travaux en 2013 et le début de la production d’électricité en 2020.

    1. Avatar de idle
      idle

      Oui mais Berlusconi rime avec abruti, alors ceci explique peut-être cela…Pauvre Italiens!

  7. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    @Gouwy + Yvan
    J’ai trouvé (extrait ci-dessous) des propositions de Denis Consigny sur son blog pour améliorer à l’avenir la sécurité des centrales. Je suis contre l’énergie nucléaire mais je me rends bien compte que nos dirigeants ne vont pas l’abandonner en un an… Alors je me demande si ce type d’approche est juste? Avez-vous envie de nous donner un avis là-dessus? Ce type de solution est-il crédible?

    « Je ne suis pas spécialiste de l’énergie nucléaire, mais j’ai quelques connaissances dans le domaine de la sûreté de fonctionnement. Les Experts ont toujours déclaré : « il sera possible de faire face à toutes les situations pouvant survenir au cœur des réacteurs puisque (sauf à Tchernobyl et dans quelques antiquités) ces coeurs sont placés à l’intérieur de doubles ou triples enceintes de confinement ». Pourtant, il me semble logique de faire remarquer qu’à cette sécurité de fin de chaîne, il serait préférable de substituer une sécurité amont comportant au moins 3 niveaux : puisque l’expérience monte que le confinement ne suffit pas, il faut mettre en oeuvre par exemple la séquence sécuritaire suivante : non-échauffement + refroidissement + confinement.

    Le non échauffement devrait être l’alfa et l’oméga de la chaîne de sécurité. On sait que la descente des gaines de protection permet d’éviter la propagation des neutrons d’un crayon à l’autre à l’intérieur du cœur d’un réacteur mais que, même dans ces conditions dites d’arrêt, un réacteur à eau bouillante ou pressurisée continue à produire 6% de sa puissance thermique du fait de l’échauffement résiduel interne des crayons qu’il contient. Cela représente une quantité d’énergie considérable, qui provoque assez rapidement la fusion du cœur dès lors que l’on se trouve dans l’impossibilité de faire circuler à l’intérieur et en périphérie de ce dernier un fluide de refroidissement en quantité suffisante.

    Il doit être possible d’assurer la sûreté de fonctionnement au niveau élémentaire, celui des empilements de combustible. On devrait par exemple pouvoir équiper chaque crayon, qui est une mini enceinte scellée, d’un dispositif mécanique interne permettant d’écarter les pastilles empilées et/ou de cartouches de type sprinkler remplies d’absorbeurs de neutrons sous forme liquide, gazeuse ou poudreuse. De tels dispositifs inhibiteurs pourraient être déclenchés automatiquement dès lors que la pression ou la température à l’intérieur d’un crayon atteindrait un seuil donné : si aucun de ses composants ne peut, par construction, dépasser une valeur critique, le cœur sera préservé en toutes circonstances, et nous avec lui …

    Un circuit de refroidissement de secours pour une chaîne de sécurité crédible

    Le refroidissement représente un deuxième niveau de sécurité également indispensable. Il est étonnant, dans tous les sens de terme, de constater qu’il n’existe pas, dans les centrales actuelles, de circuit de refroidissement totalement indépendant du ou des circuits de transfert thermique entre le cœur et le générateur de vapeur. L’expérience montre que les incidents ou accidents pouvant conduire à l’indisponibilité du fluide de refroidissement sont multiples et que la géosphère et la biosphère font ensemble preuve dans ce domaine d’une imagination très supérieure à celle de la noosphère. Un circuit de refroidissement de secours, utilisant d’autres entrées / sorties, un autre fluide, d’autres moyens de circulation et d’autres échangeurs (aérothermes ?) que le circuit principal apparaît donc comme un maillon indispensable de ce qui pourrait être une chaîne de sécurité crédible.

    Enfin le confinement est effectivement indispensable (les réactions en chaîne n’émettent pas que dans le spectre thermique !) et il n’est pas douteux que sur ce critère, les EPR seront plus sûrs que les actuelles centrales Françaises, elles mêmes supérieures aux centrales japonaises qui sont très au dessus des réacteurs de type Tchernobyl. Mais l’expérience nous montre que le confinement est une réponse à ce point insuffisante aux problèmes de sécurité des réacteurs nucléaires qu’il faut parfois le reconstituer avec des moyens de fortune après de terribles accidents dont les conséquences dans l’espace et dans le temps confinent, quant à elles, à l’indescriptible et à l’inchiffrable.

    Ces pistes de refondation de la doctrine de sûreté de fonctionnement des réacteurs nucléaires qui nous alimentent en électricité et, depuis que nous avons pris la mesure de leur vulnérabilité, en angoisse ne sont peut-être pas les bonnes. Peut-être ne peuvent elles pas déboucher sur les indispensables opérations de rétro-fits des centrales existantes qui permettraient de ramener le risque à un niveau de probabilité acceptable, compte tenu de l’importance et de la dissémination du parc. L’important est que ces pistes soient explorées en urgence, en parallèle avec des dizaines ou des centaines d’autres, par celles et ceux qui détiennent, tout autour de la planète, les connaissances et le savoir faire relatifs au feu nucléaire. A eux de transcender leur erreur d’appréciation collective en inventant, fabriquant et installant les extincteurs dont les centrales sont dépourvues. Si l’objectif de sortir du nucléaire est inaccessible à court terme, celui de tout faire pour minimiser le risque nucléaire devrait être aussi consensuel que mobilisateur.

    Trop cher ? Les financements internationaux et la matière grise affectés au projet ITER me semblent pouvoir être immédiatement captés pour être consacrés à ce problème dont la résolution aussi rapide que possible conditionne rien moins que l’habitabilité de notre petite planète : entre la réduction du risque aujourd’hui avéré de survenance de nouveaux Fukushima et quelques mois ou années de retard supplémentaires pour le démarrage du prototype de l’hypothétique prochaine génération de générateurs qui promet (en vertu du complexe de Prométhée ou dans le cadre d’une démarche digne de son frère Epiméthée*) de réaliser le rêve de la fusion, le choix ne devrait pas être très difficile. »

    * Littéralement : celui qui réfléchit après coup.

    1. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Le non-échauffement est-il possible en la matière ?

    2. Avatar de Didier Cavard
      Didier Cavard

      Inutile de modifier les empilements de pastille, les barres de contrôle arrêtent totalement la réaction de fission en chaîne. Les MW restants sont dûs à l’énergie thermique emmagasinée dans le coeur et le circuit primaire, et surtout à la désintégration des produits de fission (les plus actifs disparaissant vite, ce flux d’énergie diminue avec le temps).

      Quant au refroidissement de secours, il existe une possibilité d’arrosage du coeur par l’extérieur, encore faudrait-il qu’elle puisse se faire sans électricité, gravitairement, depuis un réservoir en point haut et avec des tuyauteries à toute épreuve et en double.

      1. Avatar de quelqu'un a
        quelqu’un a

        Gouvy, où êtes-vous passé? Par ici, y a du travail pour vous! …

      2. Avatar de fuku

        les barres de contrôle arrêtent totalement la réaction de fission en chaîne

        sauf à Tchernobyl où leur début d’insertion provoqué par le déclenchement manuel de l’arrêt d’urgence a provoqué l’excursion de criticité …
        La conception a été modifiée.
        Refroidissement gravitaire, je souscris, il faut aussi tenir compte des tremblements de terre pour ce dispositif..
        Le minimum est un refroidissement résiduel totalement passif par convection naturelle thermosiphon au niveau du coeur et conduction à l’extérieur.
        Faire reposer la sécurité ultime sur une permanence d’énergie c’est une forme d’inconscience, c’est pourquoi le confinement est un leurre

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Complètement partisan de ces solutions.
      Et même mieux car je préconise des arrêts volontaires afin de tester en vraie grandeur les systèmes périphériques avec redémarrage possible des circuits principaux à tout moment.

      Surtout qu’un système de refroidissement de secours même transportable est possible. En industrie, j’ai fait réaliser des équipements pires que ça pour les plateformes pétrolières.
      Mais là, ils ont l’argent…

      Même chose pour des groupes électrogènes.
      Il faut les prévoir complètement submersibles (en local étanche) et redémarrable une fois que la vague est passée.
      Cela est non seulement possible mais se doit d’être testé en vraie grandeur aussi.

      Le souci est que la privatisation d’EDF bloquera certainement ces investissements sécuritaires car l’entreprise doit se montrer la plus rentable possible. (voir Tepco…)

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Autre « détail », les technologies pour des transferts de fluide même particulièrement radio-actif en tuyauterie souples sont réalisables en modifiant certaines couches qui résistent au transfert des hydrocarbures.
        Ces couches destinées à résister à des températures et pressions énormes peuvent être remplacées par des couches bloquant les radiations.
        Surtout qu’une entreprise française est à la pointe dans ce domaine…

      2. Avatar de yvan
        yvan

        Précision…

        Aux Canaries, une falaise sous-marine est prête à s’effondrer. Cette falaise est assez massive et le gouffre sous-marin assez profond pour provoquer une vague de cent mètres à l’origine.
        La Bretagne est à 2 300 Kms des Canaries.

        Mais. Vous n’êtes pas sans connaître l’effet de concentration d’une onde dans une anse.
        Soit, après avoir submergé le Portugal, cette onde serait concentrée dans l’anse entre la Bretagne et la pointe extrême nord du Portugal.
        (voir Biarritz pour le surf)
        Soit, la centrale du Blayais serait totalement submergée.

      3. Avatar de yvan
        yvan

        Et lorsque j’écris ça, j’espère fortement que les Bordelais savent tous nager…

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Yvan

        Glou Glou Bordeaux Pas glop Pas glop.

    4. Avatar de Gouwy
      Gouwy

      Il n’y a de travail pour personne là dedans. En tout cas pas pour un physicien.
      Tout ça c’est de la spéculation de bas étage !
      Personnellement, j’essaye de me cloisonner à ce que je connais. Je ne suis pas économiste ou médecin, j’évite de parler d’économie ou de médecine.

      1. Avatar de hema
        hema

        Approche déterministe (technique, physique, ) contre approche probabiliste.
        Je vois que ce débat éculé est encore d’actualité, c’est dommage.
        Faut dire que D-Croissance y a été un peu fort, prendre de l’argent à ITER pour faire de la « sureté de fonctionnement » sur des technologies dépassées, on frise le sacrilège.
        Ceci dit, Gouwy a raison sur un point, ce ce sont pas du tout les mêmes compétences, d’ici à dénigrer…..

    5. Avatar de D-croissance
      D-croissance

      @Didier Cavard, fuku, Yvan, Gouwy: merci pour vos réponses
      @Gouwy: je suis un béotien, c’est pourquoi je me permets de poser parfois des questions idiotes, quite à passer pour un c..
      J’assume! 🙂

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Le plus idiot est souvent de ne pas poser de questions…

  8. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    Il semble qu’il y ait du nouveau concernant la piscine numéro 4: en plus des 1131 barres de combustible usagé s’y trouverait 204 barres de combustible neuf!
    Avec une possible reprise de criticité peut-être déjà amorcée à la clé!
    C’est Dominique Leglu qui donne l’info sur son blog:

    http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2011/04/15/fukushima-suite-32-nouveau-danger-des-reactions-de-fission-d.html

    Apprécions la vie en attendant la mort!

    1. Avatar de ananahi

      Pris la main dans le sac ! L’exploitant, en disposant des barres neuves dans la piscine pour une manipulation toute temporaire, n’avait évidement pas suivi la démarche intellectuelle proposée par P.J., a savoir, que va t il se passer si je ne peux pas remettre rapidement les barres dans le cœur… Si ce fait est avéré, la reprise de criticité est inéluctable, et va remettre fortement en cause une présence humaine sur le site. Un site dans cet état sans présence humaine, cela va forcément s’arranger en pire…

    2. Avatar de fuku

      Ce qui correspondrait au fait bien expliqué par Gouwy que le combustible repart sous eau par 1/3 dans la piscine, en sens inverse il doit en être de même du combustible neuf (du MOX ? Il y avait des gens d’Areva sur place …)

    3. Avatar de Gouwy
      Gouwy

      Qu’est que ça change que le 1/3 neuf soit dans la piscine plutôt que dans le coeur ?
      C’est même normal et souhaitable qu’il y soit.
      Normal parce que un coeur déchargé et par définition en attente de chargement (donc le 1/3 neuf est en attente dans la piscine jusqu’au moment où il est chargé).
      Souhaitable parce que dans la piscine il est accessible. Si il avait été dans le coeur le problème aurait été exactement le même (il aurait fallut le garder noyé, faire circuler de l’eau…) mais dans un environnement très réactif, très chaud, très confiné …
      Dans la piscine, il est possible de le conserver dans un grand volume et faire circuler de l’eau.
      En plus, il reste toujours possible d’espérer l’extraire !

      Si il entre en phase critique, alors il l’aurait fait bien plus facilement et bien plus rapidement si il avait été dans le coeur.
      Au moins, on est sûr que dans le coeur il n’y a que les zones 1 et 2, c’est un dire un chargement minimal (environ 60 tonnes) et le moins réactif car déjà partiellement usé.

      1. Avatar de fuku

        Autrement dit (dans ces conditions critiques) mieux vaut avoir un coeur sous l’eau mais à l’air en piscine accessible qu’à l’intérieur des « confinements » constitués par la cuve d’acier et l’enceinte béton ?

      2. Avatar de D-croissance
        D-croissance

        Merci Gouwy vous nous épatez chaque jour un peu plus! Vous avez le don de rendre les choses compliquées plus simples! Je pense que cette histoire de combustible neuf dangereux dans la piscine mais moins que dans le coeur n’allait pas de soi pour beaucoup d’entre nous…

    4. Avatar de Gouwy
      Gouwy

      Entre 2 maux …
      Ca produira les mêmes effets mais sans confinement, on évite le problème de l’explosion de « type mécanique » !
      De plus, si la criticité vient de la proximité des barres, il est peut-être toujours possible de trouver une solution pour les « écarter » ou les extraire. Peut-être ???
      Dans le coeur, elles auraient fusionné depuis longtemps et initié un corium !

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Très juste. Once again.

        Par contre, je te t’explique pas la « délicatesse » vu les sources neutroniques de l’ambiance…

        Même un transistor garni au plomb ressortirait avec des trous de fromage helvétique…
        Tu sais, là où ils planquent les milliards « venu d’ailleurs »… 😉

  9. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    La stigmatisation des irradiés potentiels commence:
    « Une fillette de huit ans originaire de Minamisoma, localité située à une vingtaine de kilomètres du site atomique, a été refusée par un hôpital de la ville de Fukushima car elle n’avait pas de certificat de non-radioactivité ».
    Voilà le lien:
    http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2011/04/13/fukushima-suite-31-radioactivite-attention-a-la-discriminati.html

  10. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    Japon: l’opérateur de la centrale versera 12 000$ à chaque ménage évacué

    De The Associated Press – Il y a 25 minutes

    TOKYO – Le ministère japonais du Commerce a ordonné à l’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée lors du tsunami du 11 mars, de verser l’équivalent de 12 000 $US à chaque ménage forcé d’évacuer à cause des fuites radioactives.

    Le porte-parole du ministère, Hiroaki Wada, a annoncé vendredi que le gouvernement avait ordonné à Tokyo Electric Power Co. de verser les dédommagements le plus rapidement possible.

    Les personnes seules forcées d’évacuer recevront quant à elles l’équivalent de 9000 $US.

    Le porte-parole a précisé qu’il s’agissait d’un accord provisoire et que d’autres dédommagements étaient attendus.

    Quelque 48 000 ménages vivant à moins de 30 kilomètres de la centrale de Fukushima Dai-ichi seraient admissibles au dédommagement.

  11. Avatar de quelqu'un a
    quelqu’un a

    Melting of Japan plant’s fuel rods confirmed
    irishtimes.com
    Friday, April 15, 2011

    The head of the Atomic Energy Society of Japan, Takashi Sawada, said yesterday that fuel rods in reactors 1 and 3 have melted and settled at the bottom of their containment vessels, confirming fears that the plant suffered a partial meltdown after last month’s huge earthquake and tsunami.

    Lawmakers and council members are debating a so-called “disaster tax” to pay for the cost of rebuilding, including an immediate 4 trillion yen (€33 billion) relief package. “All the people should support and share the burden,” said Makoto Iokibe, a senior adviser to the prime minister.

  12. Avatar de roma

    Attention, danger ! C’est vers la piscine de l’unité n°4 de Fukushima que les regards convergent aujourd’hui avec une nouvelle inquiétude. S’y déroulent des réactions en chaîne dégageant une très forte radioactivité ! Des niveaux “100 000 fois supérieurs à la normale”, selon l’agence de sûreté nucléaire japonaise NISA (…)
    FUKUSHIMA (suite 32) NOUVEAU DANGER. Des réactions de fission dans la piscine n°4
    http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2011/04/15/fukushima-suite-32-nouveau-danger-des-reactions-de-fission-d.html

  13. Avatar de Annelyse
    Annelyse

    Vendredi 15 avril, aucun nouveau commentaire…, aucun rapport de Tepco sur les travaux et l’état de la centrale sur leur site…??? hou! hou!

    1. Avatar de HP
      HP

      La nuit les modos dorment… un sommeil bien gagné après avoir lu et validé des tas de posts et surveillé les discussions (je le sais pour l’avoir fait sur un forum pendant des années).

      1. Avatar de isabelle
        isabelle

        Ils le méritent et ont tout à y gagner. La modération aussi par voie de conséquence!! En tous cas j’en profite pour le/la/les remercier une fois de plus pour ce travail extraordinaire et qui en éclaire probablement plus d’un 🙂

  14. Avatar de fuku

    50 000 T d’eau fortement contaminée, on réfléchi à transformer le site de la centrale en site de stockage de déchets nucléaires (NHK)

  15. Avatar de fuku

    600 millions de $ au total à raison de 12 000 $ pour les familles, 9000 $ pour les personnes seules
    comme une indemnisation forfaitaire sera offerte par l’opérateur sur injonction du gouvernement, aux personnes déplacées et confinées
    50 % de touristes en moins
    50 % des étudiants étrangers en programme d’échange sont repartis.
    (NHK)

  16. Avatar de Annelyse
    Annelyse

    http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/nn20110415n1.html
    Un article d’aujourd’hui du NY Times Japan sur la centrale d’Onagawa

  17. Avatar de Ardéchois
    Ardéchois


    à titre de référence l’Ardèche 313693 habitant (2009)

  18. Avatar de Tanguy
    Tanguy

    Bonjour,
    Une question pour les spécialistes : le combustible d’une piscine peut-il former un corium? Et si oui, sous quelles conditions?

    Autre chose, qui rejoint la question de Fuku, on a l’impression que l’enceinte de confinement est une bonne chose en fonctionnement normal mais devient un problème en cas d’accident.

    Enfin, j’ai cru comprendre que l’enceinte comportait un « couvercle » et que celui ci peut être « ouvert ». J’ai aussi cru comprendre que le meilleur allié face au risque de criticité et de formation de corium serait l’acide borique. Est-ce que chaque centrale n’a pas d’importante réserve de ce produit? N’y a t il pas de procédure pour injecter massivement ce produit dans le « coeur » de chaque réacteur? (en France et ailleurs). Si non, est-ce que cela ne devrait pas être envisagé en plus des mécanismes de refroidissement de secours?

    Voilà, quelques questions de néophyte pour les spécialistes que je remercie de leurs témoignages et de leurs efforts pédagogiques.

    1. Avatar de Gouwy
      Gouwy

      Un corium, c’est un état.
      Tout combustible en fusion est un corium.
      Si 10 kgs fondent, on a un corium de 10 kgs. Si 100 tonnes fondent, on a un corium de 100 tonnes.
      Les températures sont les mêmes, la seule différence étant la « quantité d’énergie » qu’ils sont capables de délivrer et donc, les quantités de gaz qu’ils délivreront, les dégâts qu’ils occasionneront, l’énergie qu’il faudra pour les éteindre ….

      L’autre point de différence est la surface sur laquelle tombe le combustible en fusion.
      Dans un coeur (cuve), 30, 40 ou 70 tonnes tombent dans le fond en une seule masse en raison de la forme de la cuve et parce le coeur présente une section relativement petite (tout tombe au même endroit, aidé par la forme concave de la cuve).
      Dans une piscine, on peut penser que chaque barre ou chaque « groupe de barres », formerait un « petit corium personnel ».
      Je mets ça au conditionnel car on n’a pas de modélisation de la fusion de combustible dans une piscine et on n’en a jamais connu.

      C’est comme entre le petit et le grand brûleur de votre gazinière. La température est la même mais avec le petit, on ne peut pas chauffer 1 litre d’eau aussi vite qu’avec le grand.
      Après, c’est une affaire de temps, de réserve de gaz et de quantité de chaleur fournie.
      Avec le petit brûleur on pourra peut-être parvenir à chauffer 20 litres au bout d’un temps T mais sans doute pas 100 litres parce que la dissipation sera plus importante que la chaleur fournie.

      comme avec la flamme d’un briquet, qui a pourtant à la même température que le brûleur, on ne pourrait pas chauffer même 10 cl !

    2. Avatar de HP
      HP

      Il y a bien sûr un système d’injection d’acide borique dans ce type de centrales mais pas assez pour refroidir, c’est prévu pour fonctionner dans un circuit fermé.
      Dans une piscine pleine d’eau avec le combustible bien rangé pas de risque de corium. Dans une piscine à sec avec le combustible en vrac comme il l’est depuis les explosions, tout est possible, mais les piscines japs ne sont pas à sec.

      1. Avatar de fuku

        D’ailleurs ne peut-on supposer que le tremblement de terre ait pu dérangé le combustible dans la piscine ?

      2. Avatar de HP
        HP

        On peut, avec une probabilité moindre que les explosions des toits alors que le niveau des piscines était bas.

  19. Avatar de Tanguy
    Tanguy

    Ajout, à destination particulière de Zorg et le cas échéant de Gouwy, enfin des spécialistes du nucléaire :

    Comme beaucoup de gens la catastrophe (si c’est classé niveau 7 je crois qu’on peut employer ce terme sans controverse) de Fukushima me pose pas mal de questions en ce qui concerne le nucléaire civil (je veux dire : la production d’électricité par la nucléaire). Le sujet s’impose à moi depuis le 11 avril – et je suis heureux de trouver une information claire et plus complète, moins partielle et partial que dans la presse papier (ou TV).

    Par ailleurs j’ai bien compris que vous souhaitiez vous « positionner » sur le terrain scientifique, des faits – et des modélisations.

    Toutefois j’aurais aimé avoir, si cela vous est possible, votre position personnelle quant au développement de l’énergie nucléaire en France et dans le monde. Je suis conscient que c’est un sujet polémique et que je vous demande un avis bien subjectif mais en quelques mots et en pastichant le discours pronucléaire : pensez vous que le jeu en vaut la chandelle ?

    On voit beaucoup fleurir l’argument selon lequel les autres sources d’énergie comportent des risques et sont aussi cause de mortalité et de malheur – tout en apportant leurs bienfaits. Mais ce qui me parait spécifique et très défavorable au nucléaire, à moi béotien, c’est la durée de nocivité de certains matériaux radioactifs (du fait de la demi-vie longue des certains isotopes).

    Par ailleurs j’observe que s’agissant du nucléaire il y a comme un pari sur la dangérosité et le caractère difficilement maîtrisable de « l’opération ». Je veux dire par là que l’enjeu même est de rendre sécurisé quelque chose d’à priori considéré comme ne l’étant pas. Il y a quelque chose d’étrange dans la surenchère sécuritaire propre à cette filière, je ne sais pas si je parviens bien à rendre compte de ce paradoxe et du malaise qu’il me communique.

    Voilà, des points subjectifs sur lesquels je serais désireux d’entendre l’avis de spécialistes – de personnes de la partie, techniquement.

    Merci.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Arfff.

      Bien sûr que TOUT peut être toujours amélioré au niveau de la sécurité.
      Si vous n’avez pas fait d’études d’ingénieur, il faut que vous sachiez qu’une partie conséquente des études est la maîtrise du risque.
      Pourquoi.
      Tout simplement parce que certains édifices romains tiennent toujours debout.
      Ca parait idiot..??

      Alors juste une chose : les Romains ne connaissaient absolument pas la notion de risque. Mais ils avaient des esclaves et des matériaux de façon illimitée.
      Hors, les temps ont changé.
      Ce qui fait que vous devez concevoir n’importe quel objet de façon à ce qu’il soit le plus « optimisé ».
      Soit, avec le « moins » d’argent possible, estimer de façon PRECISE quel est le risque « acceptable ».

      Voilà.

      Mais maintenant, commencer à divaguer sur l’ « acceptable » ou non, ça, je le laisse à plus « experts » que ma petite personne…
      Je ne fais pas dans la subjectivité, seules les équations sont vraies.

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Je retrouve souvent aussi ce phénomène en Bretagne.

        Les édifices qui ont le mieux résisté sont ceux construits pendant les périodes riches de la Bretagne.
        Et c’est loin d’avoir été toujours le cas…

      2. Avatar de fuku

        Le problème de l’optimisation coût/risque c’est que justement cet art aboutit inéluctablement à diminuer le coût et maximiser le risque. La différence avec les Romains, outre le manque de moyens de calcul d’optimisation obligeant à prendre plus de marges, donc involontairement moins de risque, -nous avons progressé- c’est aussi la vision de la durée d’utilisation de l’investissement sans doute plus longue dans la civilisation de l’époque.
        Par ailleurs la notion de risque ne devait pas être totalement absente, ne serait-ce que par l’assurance maritime, à moins que ce soit les Grecs….
        Pour le bâtiment il est vrai que les méthodes traditionelles qui subsistent, les plus chères sont les plus sûres, mais cela est basé sur l’expérience de longue durée, pour le nucléaire nous ne l’avons pas encore.

      3. Avatar de Kerjean
        Kerjean

        Yvan, je suis totalement d’accord avec ton affirmation comme quoi tu ne donnes JAMAIS dans la subjectivité.

      4. Avatar de yvan
        yvan

        Shima…
        Nous ne l’avons pas encore…??? Et mes fesses.

        Tu vas donc pouvoir m’expliquer pourquoi les pilotes de F1 ne meurent plus beaucoup…

        A idiot, idiot et demi !

        On nous prend pour des blue bite, Shima. Tous simplement. Et pas tout.
        Car TOUT est une question de fric.

      5. Avatar de RolandT
        RolandT

        Les romains, les romains… Vous êtes marrants… Tout ce qu’on en voit, c’est ce qui ne s’est pas cassé la gueule sur ceux qui le construisaient ou l’utilisaient !

      6. Avatar de fuku

        Bonne remarque, ce que je voulais dire c’est que dans 200 ans on saura quelle était la meilleure approche Graphite (Tchernobyl), BWR (Fukushima), Westinghouse (TMI, France), EPR ..
        La taille peut aussi être un facteur de risque par extrapolation au lieu d’interpolation, la cathédrale de Beauvais (trés grande) s’est effondrée.

    2. Avatar de Zorg
      Zorg

      « …/… pensez vous que le jeu en vaut la chandelle ? »
      Tentative de réponse, à l’emporte pièce, au regard du retour d’expérience actuel et qui n’engage que moi :
      – d’un point de vue économique : oui
      – d’un point de vue environnemental : non et dix fois non
      – d’un point de vue énergétique : oui ou non, que choisissez vous ?
      – d’un point de vue risque : Grande question philosophique et vaste débat …
      Tant que l’on se focalisera sur le premier critère, à mon sens, « nous » (la société) ne serons pas capables de faire les bons choix.

      Point de vue économique :
      Les centrales françaises sont globalement amorties, leur prolongation de vie est donc rentable, même au prix d’opérations de maintenance très lourdes, non prévues initialement, telles que le remplacement des GV (Générateur de Vapeur) … Dans les cartons, il est même envisagé de remplacer les cuves, dans l’optique de prolonger la vie des centrales à 60 ans au lieu des 20 ans en scénario nominal !!!
      En fait, plus on prolonge la vie des centrales, plus c’est rentable …

      Point de vue environnemental :
      Un des problèmes, comme vous l’avez bien compris, ce sont les « déchets » radioactifs, qu’ils résultent d’un mode de production « normal » ou d’un accident dans le pire des cas.
      Certains « déchets » (issus du combustible, des consommables, ou d’éléments structurels d’une centrale, activés par rayonnement induit) resteront radioactifs et particulièrement nocifs pour le vivant des milliers d’années, et objectivement, on ne sait toujours pas réellement les « traiter » …

      En fait, on reporte le problème aux générations futures, en espérant qu’elles auront développés des technologies capables de …

      Autre problème, la dissémination incontrôlée des matières radioactives (sans parler de nuages) : à titre d’exemple, vous savez sans doute que tous les équipements contaminés ayant servis lors des travaux post accidentels de Tchernobyl ont disparus … Ou sont ces équipements ? Peut être, en partie, dans vos couverts fabriqués je ne sais ou à partir d’inox récupéré sur le site ? Comment le savoir ? C’est impossible … Et n’imaginez pas vous doter d’un « compteur Geiger » (pour très mal nommer l’appareil adéquat) pour détecter le problème, car pour l’étalonner et avoir une mesure fiable il vous faudrait une source radioactive calibrée !

      La radioactivité peut perdurer des siècles, sans que l’on (le commun des mortels) puisse savoir réellement ou ni en quelle quantité elle se trouve, avec des conséquences particulièrement pernicieuses sur la santé et la survie du vivant (tout règne confondu {animal / végétal}) à long terme.
      Voir à ce sujet quelques infos ici chapitre « Effet sur la santé des rayonnements »

      Point de vue énergétique :
      La capacité de production (en termes de puissance fournie) des centrales nucléaires, au regard des besoins actuels et futurs (tels qu’anticipés), n’est pas remplaçable en l’état actuel des technologies alternatives, c’est un fait avéré par les spécialistes sérieux.
      Nous étions exportateurs net d’électricité il y a quelques années, nous sommes importateurs net actuellement.
      La seule vraie question, qui se pose d’ailleurs pour d’autres types d’énergies, est : la société est elle prête à diminuer fortement sa consommation ?
      C’est un véritable changement de paradigme … et de société …

      Point de vue Risque :
      C’est avant tout un choix de société par rapport à la notion de « risque acceptable » .

      La notion de « risque » résultant du produit de la probabilité d’occurrence d’un événement par la quantification des conséquences …

      Pour simplifier la compréhension :
      Exemple 1 :
      – conséquence accident évaluée à 1 (sur une échelle donnée)
      – probabilité d’occurrence évaluée à 1 / 100
      risque = 0.01 x 1 = 0.01
      Exemple 2 :
      – conséquence accident évaluée à 100 (sur la même échelle que précédemment)
      – probabilité d’occurrence évaluée à 1 / 1 million
      risque = 0.000001 x 100 = 0.0001
      Dans l’exemple 2, le risque est moins élevé, par contre, si l’événement survient, les conséquences seront bien pires !

      La notion d’ « acceptable » variant fortement géographiquement et temporellement : Ce qui est acceptable ici ne le sera pas ailleurs, ce qui est acceptable aujourd’hui ne le sera plus demain ou inversement …

      Cette notion même de « risque » est très peu comprise par la population, ce qui permet aux tenants du pour ou du contre de communiquer dans un sens ou dans l’autre en fonction de leurs intérêts …

      Tout n’est qu’art de communication, ainsi je pourrais vous faire choisir l’inverse de ce que vous voulez réellement :
      Si je vous présente un choix entre un produit peu risqué qui rapporte beaucoup et un autre plus risqué qui rapporte moyennement, lequel choisirez vous ?
      Le premier sans aucun doute … Et pourtant, au regard de la définition que j’ai donné plus haut, le choix s’avérera peut être mauvais … Tout dépend de l’ampleur des conséquences de l’accident associé au produit vendu, s’il survient …

      Pour conclure, à titre purement personnel :
      J’ai vécu le nucléaire de l’intérieur pendant quelques années,
      je suis entré dans la filière sans à priori, confiant,
      j’ai occupé un poste plutôt intéressant me permettant de comprendre l’intégralité du process au même titre que les opérateurs de conduite (nda : les agents qui pilotent le réacteur),
      cette expérience m’a conduit, outre le cumul de doses par rayonnements directs, à être contaminé extérieurement superficiellement,
      j’en subirai peut être les conséquences dans quelques années, ou peut être pas …
      J’ai vécu l’évolution de la politique de maintenance des centrales nucléaires avec pour leitmotivs « maintenir mieux pour moins défiabiliser le matériel« , comprendre « espacer certaines opérations de maintenance, pour optimiser les couts« , « confier les opérations aux entreprises expertes qui maitrisent mieux les choses« , comprendre « sous traiter pour optimiser les couts » …

      Bref, je suis venu, j’ai vu, et pour finir, ça m’a déplu … et je suis parti, sans regret ni amertume …

      Fort de cette expérience, qui m’a permis d’appréhender le domaine avec, je pense, objectivité et aujourd’hui un certain recul, je pense personnellement qu’il serait sage de sortir du nucléaire au plus vite au mieux, mais cet avis n’engage que moi …

      1. Avatar de Heyankyo
        Heyankyo

        > Les centrales françaises sont globalement amorties, leur prolongation de vie est donc rentable,

        … mais d’un point de vue economique aussi, une catastrophe coute *tres* cher, et plombe considerablement le gain fait ailleurs. Il faut aussi compter ce cout quand on fait un bilan economique, pondere par la probabilite que la catastrophe arrive; mais calculer cette probabilite? Si on fait comme les assurances, a partir des accidents reellement survenus dans le domaine, elle n’est peut-etre pas si petite que ca…

      2. Avatar de zenblabla

        Le confort de l’investissement réalisé pour la rente, c’est effectivement une cause généralisée.
        Et les scientifiques, mais les financiers, peuvent toujours piaffer…

        Un examen de conscience s’impose, il faut par les effets savoir qu’il est extrêmement difficile, dans quelconque diffusion, de remettre en cause la rente.

        Par exemple, je viens d’entendre Renaud Camus, avec Alain Finkelkraut faces à Manuel Valls, revendiquer pour sa candidature à la future élection présidentielle sa particulière « in-nocence », sorte d’effet renversé de celui qui sait quelles sont les valeurs héritées, celles qui ne doivent pas disparaître, ce qui révèle le danger de l’envahissement par toutes sortes d’origines en présences qui ignoreraient ces valeurs, autant d’origines qu’il convient conséquemment d’éradiquer….
        C’est ma traduction, j’assume…
        A ce degré d’intellectualité, on se demande que vaut quelconque science, et même les apparitions qu’elle propose!

        Il est par exemple difficile de faire admettre de tous bords, que les zones à urbaniser en priorité (ZUP) au sortir de la guerre, avec l’abbé Pierre et Claudius Petit, elles furent brusquement érigées avec l’idée que leur financement serait réalisé en trente ans.
        Elles furent imaginées provisoires, tellement d’avance leurs défauts furent patents…

        Soixante année plus tard, leurs répartitions en gestion politique étant réalisées, l’appareil de leur gestion par les bailleurs sociaux étant en place, il n’y eut que la difficile réhabilitation par lifting de ces coquilles.
        Tandis que les Bernard-l’Hermites, à peine humains transitaient là, il fut quand-même décidé de détruire quelque-unes parmi les coquilles.
        Et cela ne se fit pas sans douleurs, parmi leurs proches ou anciens occupants.

        S’il faut revenir à Renaud Camus, excellent représentant de ce qu’il convient d’appeler « les attachements » incontournables, cet auteur-candidat à la candidature a commis un livre sur la réhabilitation d’une maison de correcte facture dans une campagne française.
        Sûrement la proposition des artisans qui lui fut faite avait de quoi choquer son sens de l’esthétique.
        Cependant, en face de cette carence en proposition, la carence en moyens de financement, depuis ce propriétaire, mais depuis la capacité de proposition des artisans, cela fut une somme de silence assourdissant….
        Pourtant, il aurait suffit de pas grand chose en moyens d’argent pour que la ruine esthétique inhabitable de cet auteur-propriétaire, devienne une demi-ruine esthétique et habitable par les moyens d’autres ou les mêmes artisans , si ces mêmes n’étaient pas trop psycho-rigides.

        Par ces exemples, on se rend très bien compte qu’il est toujours difficile de renoncer aux attachements, qu’ils enserrent des nantis, qu’ils enserrent des démunis.
        En réalité, il ne sert pas à grand chose de les attaquer frontalement ces attachements: on ne fait jamais le poids.
        Si cela est, on ne peut compter que sur les extinctions….
        Pourtant, et j’ai beaucoup aimé la dernière vidéo de vendredi de Paul Jorion, il y a toujours la possibilité de l’examen des consciences, et sa remarque que les indications les plus novatrices apparaissent, en des lieux apparemment incompatibles.

        Le besoin de maîtrise, répandu mais contradictoire, il lui faut aujourd’hui envisager les modalités de sa diffusion, de sa répartition.
        Le monde politique n’y parvient pas, se trouve alors désigné tous azimut.
        Bien sûr cela est dangereux, bien plus que des centrales de production d’énergie.

        Alors, avec l’idée de la rente, justement dite pour les modèles reconduits et améliorés, comme aujourd’hui à replâtrer pour sûreté des réacteurs de 900MW il y a longtemps apparus et jamais détrônés, le communiqué du 15/4 de l’ASN n’imagine rien d’autre que la reconduite de ces réacteurs.
        Jamais il n’est osé de jeter, ou ne pas jeter, le bébé de l’énergie nucléaire avec l’eau de son bain!: quelle nouvelle répartition pour la puissance du potentiel nucléaire?

        Revenant aux habitations, mais est-ce tellement différent, Fessenheim sera démantelée, j’en fait le pari, autant que des barres d’habitations HLM furent implosées.
        Mais quelles autres habitations adviendront, et quoi finance leurs études?

  20. Avatar de Martine Mounier
    Martine Mounier

    Un ami m’envoie cette image incroyable de deux étoiles à neutrons qui entrent en collision. Il s’agit d’une stimulation réalisée par la Nasa la semaine dernière et qui montre deux étoiles à neutrons entrant en collision. Ces « bursts » (autrement dit, les sursauts de rayons gamma) représentent des énergies inouïes – autant en une seconde que notre galaxie n’en émet en une année ! On croit qu’ils sont émis quand de très grosses étoiles en fin de vie se ratatinent jusqu’à former un trou noir.

    La matière est si belle et nos centrales nucléaires sont si laides et handicapées !
    Si ce n’est le procès de l’énergie nucléaire, au moins tâchons de faire celui du grand bricolage industriel cupide et désinvolte !

    Grand bricolage qui ne rend pas hommage à la science, loin s’en faut.

    1. Avatar de youpi
      youpi

      Mouaip, tout est subjectif… surtout en matière de goût.
      Personnellement, je trouve ça beau une centrale nucléaire, surtout les cheminées avec les volutes de vapeur d’eau…
      O_O »
      désolé….

    2. Avatar de fujisan

      « Il s’agit d’une stimulation réalisée par la Nasa »

      « Quand le sujet de l’énonciation (l’animal que nous sommes) surgit de manière intempestive – comme le ferait une éructation ou un pet – sous la forme d’un lapsus dans le récit où est mis en scène le sujet de l’énoncé (l’homme auquel nous nous identifiens), c’est l’inconscient que l’on observe à l’œuvre, à savoir simplement l’écart entre les deux. »

      Paul Jorion, Le capitalisme à l’agonie, p. 305 😉

      1. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        Bien relevé ! 😉

    3. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Grand bricolage qui ne rend pas hommage à la science, loin s’en faut.

      Un peu comme pour mosanto. faut pas trop dire du mal des marques non plus.

  21. Avatar de Mianne
    Mianne

    Après la cynique proposition d’emploi d’échafaudeurs nucléaires avec une formation généreusement offerte pour les habitants de Poitiers qui ont déjà le bonheur de s’irradier au quotidien entre Civaux et Chinon-un peu plus, un peu moins- des protestations commencent à s’élever de la part des personnels considérés comme de la « chair à centrales nucléaires » .
    Un article intitulé « les petites mains du nucléaire veulent être respectées  »
    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2462601&rubId=4076

  22. Avatar de Annelyse
    Annelyse

    http://www.irsn.fr/FR/Documents/home.htm
    Un document relevant un taux anormal de radioactivité en Guyane les 11 & 12 avril, origine inconnue.

  23. Avatar de Yves Lavion
    Yves Lavion

    Une centrale nucléaire a la beauté du diable… Normal que l’on puisse trouver ça beau.

  24. Avatar de vigneron
    vigneron

    Savez quoi ? Moi j’la trouve belle ma centrale de Golfech. Infiniment plus que toutes les cathédrales gothiques de France, de Navarre et d’ailleurs (beurk). Je veux qu’on en prenne bien soin. Et qu’on la casse jamais ! que mes arrières-arrières-petits-enfants puissent la visiter dans cent ans et faire du skate dans les tours de refroidissement de 180 mètres de haut. Notre Dame à nous…

    1. Avatar de Martine Mounier
      Martine Mounier

      En fait, vous avez (encore) raison !
      Du coup, après mûre réflexion, je me dis que nous devrions organiser sans plus attendre des visites guidées de nos si jolies centrales françaises. Avec des cars de touristes en rang d’oignon, de vrais guides des Monuments Historiques et tout le discours soporifique qui va généralement avec. On pourrait même imaginer un Grand Musée du nucléaire, qui serait inauguré en grandes pompes avec tout le gratin d’Areva dès 2012 par notre président fraîchement réélu, Nicolas Sarkozy. Le Musée des Centrales, ça s’appellerait. Le conservateur en chef, un ex des Mines, aurait acquis à prix d’or (presque 3000 euros l’once à présent…) un tout petit bout du réacteur n°4 de la magnifique centrale antique de Fukushima-Daiichi au Japon. On mettra tous de seyants petits masques sur nos nez en plus des gros écouteurs habituels sur les oreilles. Gouwy aura enregistré un truc très pro sur la modélisation du désastre. Ce sera à la fois minimaliste, surréaliste et expressionniste. Une sorte de manifeste de l’art total en somme. Et beau à en mourir avec ça. Qu’est-ce que vous en pensez, Vigneron ?

      1. Avatar de écodouble
        écodouble

        Bonne idée Martine !
        Mais les visites de centrales, en 1985, ça se faisait déjà. En voyage scolaire, depuis le Gers, j’ai visité Feyssenheim. J’avais les boules !

        On nous conditionnait à devenir de bons sur-consommateurs d’énergie, en nous certifiant une parfaite sécurité des installations.

      2. Avatar de Martine Mounier
        Martine Mounier

        @Ecodouble

        Mince alors, j’aurais jamais imaginé qu’on ait pu emmener de gamins visiter des centrales nucléaires en voyage scolaire… Déjà que les momies au musée botanique et le Grau-du-Roi en février…

    2. Avatar de edith
      edith

      Je trouve les éoliennes magnifiques.
      Lorsque je dis cela, les gens me regardent bizarrement.
      Du coup, je me demande si c’est parce qu’ils ont été contaminés par les campagnes contre l’éolien qui font flores, ou si c’est vraiment laid.

      http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b9/Parc_%C3%A9olien_de_F%C3%A9camp.JPG

  25. Avatar de Yves Lavion
    Yves Lavion

    Si l’on part du principe que l’énergie nucléaire est quelque chose d’horriblement dangereux, néfaste, épouvantable, malin…
    On peut en déduire à voir ce qui est en train de se passer à Fukushima, que le challenge économique et technologique au service de la société mondialisée, est encore loin d’être gagné.
    Mais maintenant que la course est engagée, il n’est plus possible de faire marche arrière en claquant des doigts.
    Donc, il va falloir faire appel à tout le savoir possible récupérable sur notre planète pour trouver les solutions à cette gangrène. C’est possible, j’en suis sûr… Peut-être.
    Drôle de challenge en tous cas.

  26. Avatar de Alain.Goethe
    Alain.Goethe

    @ Vigneron

    Quel nu ! Quel air !

     » Le long des Golfe (ch) chclairs ..  »
    Et vous y TRENET bcp par là ??
    Blague ..

    Vive PILES à COMBUSTIBLE .. !!

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