LA SITUATION À FUKUSHIMA (IX), par François Leclerc

Mise à jour n° 165 (mardi 18h15)

Une analyse d’un échantillon d’eau de la piscine du réacteur n°4, où sont stockées d’importantes quantités de combustible nucléaire, va être effectuée afin de mieux déterminer l’état de ce dernier.

Les images d’une caméra ont permis de constater que le niveau de l’eau couvre désormais le combustible, mais sa température avoisine anormalement les 90 degrés, alors qu’elle devrait être de 20-30°.

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Mise à jour n° 164 (mardi 17h58)

Les opérations de pompage de l’eau hautement radioactive – afin de la transférer dans un condenseur du réacteur n°2 – ont finalement débuté. 40 heures seront nécessaires pour en transférer 700 tonnes sur les 60.000 estimées, pour lesquelles des réservoirs en cours de fabrication seront utilisés.

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Mise à jour n° 163 (mardi 15h29)

Pour la première fois, de faibles traces de strontium-90 ont été découvertes et viennent d’être annoncées dans des échantillons de sol et de plantes prélevés entre le 16 et le 19 mars à une distance de plus de 30 kms de la centrale. Produit de la fission nucléaire, le strontium-90 est hautement radioactif et peut déclencher des leucémies après s’être fixé dans les os du corps humain.

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Mise à jour n° 162 (mardi 15h10)

Le transvasement de l’eau hautement contaminée n’a toujours pas pu être engagé, une inspection des tuyaux utilisés étant nécessaire afin de détecter d’éventuelles fuites.

L’injection d’azote dans le réacteur n°1 se poursuit, mais l’absence d’augmentation de la pression suggère une fuite du gaz de l’enceinte de confinement, mettant en cause l’efficacité de la mesure préventive destinée à éviter une explosion d’hydrogène. Les injections d’azote dans les deux autres réacteurs n’ont pas commencé.

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Mise à jour n° 161 (mardi 11h54)

Le premier ministre japonais vient de s’essayer à un exercice difficile, le jour même de la réévaluation du niveau de l’accident de la centrale. Il a affirmé que la situation « se stabilise pas à pas » et que « le niveau des fuites radioactives est en train de baisser ».

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Mise à jour n° 160 (mardi 11h07)

La catastrophe de Fukushima Daiichi est désormais classée au niveau 7, le plus élevé, des événements nucléaires et radiologiques par l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise. Cela correspond, dans cette échelle, à « un rejet majeur de matières radioactives » ayant « des effets considérables sur la santé et l’environnement ».

La comparaison avec Tchernobyl s’est immédiatement imposé, où ce niveau avait été atteint. En comparant des milliards de milliards de becquerels d’éléments radioactifs dégagés dans l’atmosphère dans les deux cas, l’autorité affirme que la centrale de Fukushima Daiichi n’est responsable que de 10% des rejets de Tchernobyl.

Il y a des graduations dans l’horreur et des nuances à apporter dans l’appréciation de son amplitude.
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Mise à jour n° 159 (lundi 14h04)

La catastrophe a débuté il y a exactement un mois. Nul ne peut prédire combien de temps elle va durer.

La magnitude de la réplique a été abaissée à 6,6. Tepco a confirmé que l’interruption du refroidissement des réacteurs 1 à 3 avait duré 50 minutes et que les incidences de cet arrêt sur la température des cuves et des piscines des réacteurs étaient actuellement vérifiées.

Le transvasement de l’eau hautement contaminée, dont le début était initialement prévu aujourd’hui a été repoussé à demain au plus tôt. L’opérateur ne parvient toujours pas à maîtriser la situation qu’il a créée, l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs continuant de fuir sur le site après avoir été contaminée, empêchant tout travail.

Les plannings de travail sont déjoués les uns après les autres, sous la pression des événements.

Plus de 400 répliques ont été enregistrées en exactement un mois, depuis le séisme initial. Leur effet cumulé sur des structures déjà éprouvées est une inconnue.
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Mise à jour n° 158 (lundi 11h21)

Un nouveau séisme de magnitude 7,1 a conduit à évacuer les ouvriers du site de la centrale. L’électricité alimentant trois réacteurs – non identifiés – a été coupée et a pu depuis être rétablie, sa fourniture cruciale pour le refroidissement des installations.

La grande précarité de la situation est à nouveau mise en évidence. La multiplication de fortes secousses pourrait accentuer la dégradation des enceintes de confinement et aboutir à des rejets radioactifs massifs dans l’atmosphère.

De natures différentes, les dangers s’enchaînent sans accalmie.

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Mise à jour n° 157 (lundi 10h10)

Le gouvernement s’est finalement décidé à élargir la zone d’évacuation d’un rayon de 20 kms autour de la centrale. Des territoires à l’intérieur d’un rayon de 30 kms devront également être évacués au cas par cas.

Les niveaux de radiation admissibles ont été changés. L’évacuation n’intervenait qu’à partir du risque d’exposition à 50 millisieverts annuels et le confinement chez soi (ce qui ne voulait pas dire grand chose) à partir de 10 millisieverts annuels. Dorénavant un risque d’exposition à une dose de 20 millisieverts annuels justifiera l’évacuation.

Cette décision a été assortie d’une déclaration selon laquelle le risque de « nouvelles fuites radioactives massives a considérablement diminué ». Rien n’a été dit à propos de la poursuite régulière et lente de la contamination dans une vaste zone autour de la centrale.

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Mise à jour n° 156 (dimanche 18h24)

Suite à l’échec des aspersions de résine, un bulldozer et une pelleteuse télécommandés sont utilisés par Tepco pour retirer des débris fortement radioactifs du sol de la centrale, avant d’être stockés dans des containers. Ces débris résultent des explosions d’hydrogène intervenues les 12 et 14 mars derniers.

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Mise à jour n° 155 (dimanche 13h36)

Un ouvrier travaillant à la pose de canalisations permettant de transvaser l’eau hautement contaminée vers le condenseur du réacteur n°2 a du être évacué.

Des réservoirs supplémentaires ont été commandés et sont en cours de réalisation, afin de faire face aux besoins de stockage à venir, la fuite du réacteur se poursuivant.

La maîtrise des fuites radioactives réclame la mobilisation de tous les moyens de l’opérateur, préalable au redémarrage des réparations des systèmes de refroidissement, si celles-ci se révèlent finalement possibles.

La vulnérabilité des enceintes de confinement et des piscines, déjà éprouvée par les secousses de grande ampleur successives, est un autre sujet d’inquiétude.

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Mise à jour n° 154 (dimanche 09h48)

Les opérations de transvasement de l’eau contaminée et d’injection d’azote dans les enceintes de confinement des réacteurs se poursuivent. L’opérateur poursuit le déversement dans la mer de l’eau la moins contaminée et va entamer le pompage vers un condenseur du réacteur n°2 de l’eau hautement contaminée découverte dans les sous-sols des réacteurs n°1 et 3 et dans les tranchées les joignant.

Il était temps, cette eau menaçant de déborder du puits sur le site, ne pouvant plus s’infiltrer vers la mer depuis que ses infiltrations ont été bloquées.

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