Billet invité.
Avec le Portugal, une nouvelle victime expiatoire est offerte à la réalisation d’un plan déjà en faillite. Il est intimé au pays d’affronter une nouvelle épreuve, présentée comme rédemptrice mais en réalité inutile.
Avec opiniâtreté, les autorités européennes poursuivent leur marche en avant vers ce à quoi ils ne veulent toujours pas se résoudre : restructurer la dette d’Etats sommés de payer les faux frais de la crise financière, pour au moins la partager avec ses artisans. Conjuguer assainissement fiscal et redressement économique, comme ils l’exigent, ne fonctionne que sur le papier ; c’est comme faire rentrer des ronds dans des carrés et revient à aligner sur le carreau leurs victimes, afin de conjurer un mauvais sort que l’on ne fait que précipiter.
2013 est bien loin, où il est timidement prévu une contribution des créditeurs des Etats – les banques européennes pour l’essentiel – et risque fort de ne pas être atteint sans de gros rebondissements.
Comment éviter que la crise de la dette publique ne fasse rebondir celle des banques, qui n’a toujours pas de solution ? Des tests bancaires vont permettre une nouvelle fois un camouflage. Les banques allemandes, ces grandes malades que l’on découvre tardivement atteintes, vont bénéficier de complaisantes exemptions salvatrices, à propos des « participations silencieuses », mais elle estiment encore trop durs les critères retenus pour les tests. C’est avec elles que va se jouer l’essentiel de la partie.
La dureté des tests est comme prévu mise en avant, mais il s’agit d’un savant cocktail, en deçà de ce que l’on connaît de la réglementation de Bâle III, l’exposition à la dette souveraine n’étant pas prise en compte dans le scénario étudié. Un ratio de 5% des fonds propres par rapport aux engagements est mis en avant, mais ceux-ci seront « pondérés » suivant le risque qu’ils représenteront, ce qui ouvre les portes à des aménagements.
Les caisses d’épargne espagnoles s’engagent pour leur part dans une restructuration qui rencontre déjà des obstacles et ne va pas manquer d’utiliser des artifices. La vérité des comptes n’est pas exigée de toutes parts.
Au jeu qui se poursuit, les pays de la zone euro peuvent désormais être classés en trois catégories : 1) ceux qui sont sauvés et dont on ne voit pas comment ils pourront à nouveau voler de leurs propres ailes, condamnés à un sort peu enviable, 2) ceux qui cherchent à tout prix à ne pas être sauvés, voyant cela, mais doivent finalement y consentir, et enfin 3) ceux qui ne doivent absolument pas être sauvés car ce n’est pas dans les moyens des sauveteurs, quoi qu’ils en disent.
Dans l’immédiat, leur économie présentée comme « un rempart indestructible », les Espagnols nient farouchement être les prochains sur la liste, encouragés par ceux qui n’ont comme seule crainte qu’ils soient contraints d’y figurer, ce qui signerait l’abandon forcé de la pauvre stratégie qui continue d’être coûte que coûte suivie.
En terme de sauvetage, on a vu mieux. Le sort de ceux qui en bénéficient étant réglé, il faut se pencher sur les motivations des sauveteurs.
A tout seigneur, tout honneur, la BCE joue un rôle central dans le dispositif. Son président faisant état des « encouragements » prodigués au Portugal pour qu’il rentre dans le rang et demande à bénéficier d’un sauvetage. Une étonnante manière de décrire la manière avec laquelle il l’a poussé dans le dos, en stoppant ses achats d’obligations souveraines et en donnant consigne aux banques portugaises d’en faire autant, donnant le signal de la curée.
Les banques centrales ont besoin de l’ombre pour leurs basses oeuvres assassines, effectuées sous couvert d’une indépendance qui leur permet de s’aventurer hors de leur mandat lorsqu’elles le considèrent nécessaire. Une indépendance qui dissimule mal leur allégeance à un système financier qu’elles défendent envers et contre tout, ce qui, à défaut d’être leur mandat, est leur véritable mission.
Au nom de la lutte contre l’inflation, et afin de retomber publiquement sur ses pieds, la BCE joue pour la première fois de son existence les francs-tireur vis à vis de ses collègues américains, britanniques et japonais et relève son taux principal. S’agit-il vraiment de lutter contre une inflation importée et ses effets de second tour, comme elle le prétend ? Son intention n’est-elle pas, plutôt, d’imposer par cet artifice monétaire que tous les gouvernements se plient sans tergiverser à sa politique de réduction précipitée des déficits publics, en prenant par le col leurs banques ?
La politique du gouvernement allemand est beaucoup mise en cause, mais il ne faudrait pas que cela masque l’identité du vrai patron de cette affaire ! Les échéances électorales des Allemands et des Français pèsent d’un poids certain dans les décisions qui sont prises – ou plutôt qui ne le sont pas – mais ces deux gouvernements ne sont, avec leurs nuances, que les maîtres d’oeuvre ; le vrai maître d’ouvrage est la BCE.
Le jusqu’auboutisme dont celle-ci fait preuve n’a rien d’étonnant : il est le pendant de la détermination aveugle dont font preuve les acteurs du système financier en prétendant reprendre comme si de rien n’était leurs juteuses petites affaires. Ne faisant que démontrer que ce système n’est pas amendable, puisqu’ils s’y refusent catégoriquement, en dispensant la preuve par le contraire.
Où va mener la logique de cette obstination ?
138 réponses à “L’actualité de la crise : ET DE TROIS, SANS SURPRISE !, par François Leclerc”
En déplacement et bénéficiant de connexions hasardeuses, je participerai dès que je pourrai à la discussion !
connexions hasardeuses ?
Nous sommes très inquiets…
Un dos tres…
http://www.youtube.com/watch?v=vCEvCXuglqo
A en croire la brillante Madame Lagarde, AUCUN RISQUE DE CONTAGION DE LA CRISE A
L’ESPAGNE. On peut donc en déduire sans trop se tromper que le risque de contagion est grand, sinon assuré :
http://www.radiobfm.com/edito/info/102081/pas-de-risque-de-contagion-de-la-crise-a-lespagne-dit-lagarde/
Et cela d’autant plus que la Lagarde espagnole, Elena Salgado, a dit la même chose.
En clair:
L’Espagne ne risque même pas un plan d’aide car il n’est même pas envisageable, mais surtout il est impossible à réaliser !
Ne vous inquiétez pas, cela va passer!
Cigare?
En clair: PERSONNE aujourd’hui connaît la vraie situation de l’Espagne, le vrai montant de ses dettes publiques et privées. Sur ce thème le gouvernement ment, les banques mentent, les gouvernements des Autonomies mentent, le Banco de España ment…
La seule chose sûre qu’on sait est que la situation est bien plus grave qu’on ne le dit.
Conclusion: l’Espagne est le Fukushima économique de l’Europe…
Un point de vue pour le problème de la dette Espagnole :
http://www.marianne2.fr/Si-la-dette-espagnole-est-attaquee-le-fonds-europeen-s-effondrera_a204776.html
Il est mal renseigné, Evariste… Ou alors on pratique la méthode Coué chez Natixis…
Sur l’état des Caisses d’épargne espagnoles:
http://www.cotizalia.com/el-observatorio-del-ie/2011/falacia-20110406-5214.html
Rien que Bankia (la nouvelle union de Caja Madrid, Bancaja et 5 autres caisses d’épargne) avoue avoir 53 Mds d’actifs toxiques. Et quand on sait qu’il n’y a pas, depuis des années en Espagne, un seul banquier capable de dire une seule vérité (surtout mauvaise) le concernant…
http://www.elconfidencial.com/en-exclusiva/2011/bankia-banco-aislar-activos-toxicos-poder-20110406-77137.html
Un article (technique) sur la situation (mauvaise) des banques espagnoles, dont la conclusion est (en mauvais espagnol, donc ambigu pour un profane comme moi) :
« la dependencia de los bancos españoles en el BCE en Enero ha podido aumentar en unos 2bn€, rompiendo la buena tendencia de los últimos 6 meses »
(la dépendance des banques espagnoles vis-à-vis de la BCE a augmenté en Janvier de quelque 2 000 Mds €, interrompant ainsi la bonne tendance des 6 derniers mois):
http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/eurozona_reestructurar_la_deuda_es_vital…pero_lo_soportarian_las_cuentas
…réétatiser tout ce qui a été privatisé …reconstruire ce qui a été morcelé ..syndicats plus puissants ..grèves qui ralentissent la production ..l’économie ..qui nous redonnent le temps de penser et d’élaborer des projets de sociétés viables …étêter la gauche caviar …
…en vrac …
…..interdire la spéculation ..bannir les traders ..rendre hors la loi les paradis fiscaux …poursuivre la criminalité en col blanc …dissoudre les armées pour consacrer ces nouvelels recettes à la recherche ..énergie ..santé …cultures ..
J’aime bien mes utopies …
…limiter le salaire et les mandats des politiques ..( vocation et non intérêt( s) pour l’argent qu’il(s) procure ( nt ) )…
Pensions de crises …relevées pr les plus basses ..plafonnées pr les plus hautes …
Contrôle sévère de l’évasion fiscale ..avec énooorme amendes en cas de délit + confiscation de TOUT le patrimoine …
Fuite des capitaux ? Bof .. il ne pourrait pas aller plus mal pour le pays …si?
17 août 2007 :
Christine Lagarde ne croit pas à une crise financière durable.
Christine Lagarde tient à rassurer les français sur la crise des subprimes. Un jour après la lettre envoyée par Nicolas Sarkosy à Angela Merkel, notre Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Emploi participe à ce qui est objectivement une opération de communication bien huilée. On ne pourra pas accuser au moins nos gouvernants de paresser pendant leurs vacances !
Christine Lagarde dans une interview publiée ce matin au journal Le Parisien, a résumé de façon lapidaire son opinion sur la baisse spectaculaire que partagent les principales bourses mondiales : « il faut raison garder, ce n’est pas un krach ».
On remarquera que techniquement parlant, elle a raison, et que de toute façon les logiciels qui équipent les bourses ont des mécanismes d’auto-régulation qui stoppent temporairement les transactions en cas de trop fortes baisses. Autrement dit, les krachs sont devenus informatiquement… impossibles. Mais ça n’empêchera pas les bourses de chuter lourdement sur une plus longue période, comme en 2001/2002.
Christine Lagarde justifie sa déclaration en ajoutant ensuite qu’ « il s’agit d’une correction brutale des marchés qui trouve son épicentre dans un sous-marché immobilier aux Etats-Unis, celui des ‘subprimes’, des prêts hypothécaires agressifs aux ménages à revenus aléatoires. Il y a eu là-bas de gros excès en la matière. Nous assistons aujourd’hui à un ajustement ». Il s’agit pour les petits porteurs de « garder tête froide » (traduction : ne vendez pas) ; « du point de vue immobilier (…) le marché français est bien plus solide et stable que le marché américain ».
Certes. Mais que vont faire les plus gros intervenants sur la bourse NYSE EURONEXT, c’est à dire les institutionnels ? Ecouteront-ils notre Ministre et garderont-ils leurs actions (BNP PARIBAS par exemple) en attendant des lendemains plus propices ? Ce serait une grande première !
En attendant, Chistine Lagarde va demander « des explications au directeur général de la banque BNP Paribas Baudouin PROT, qui a gelé trois fonds d’investissements en raison de la crise des subprimes » et qui accesoirement a déclenché une tempête médiatique en plein milieu des vacances du Président.
On doit en trembler à BNP PARIBAS, dont la capitalisation boursière fait encore 69 milliards d’euros, à comparer aux 1 856 milliards d’euros du PIB français prévu pour 2007…
Christine Lagarde a dû démentir qu’elle avait abrégé ses vacances à cause de la crise en cours. Mais, appliquant à la lettre les conseils qu’elle donne aux petits porteurs, notre Ministre de l’économie maintient sa prévision de croissance pour la France. Il faut po-si-ti-ver, je vous le dis.
http://www.leblogfinance.com/2007/08/christine-lagar.html
Tiens, par curiosité, ce que j’écrivais exactement au même moment sur le blog : Le champ de mines s’étend à l’infini
“La façon dont je m’étais représenté en 2005 la crise à venir était un champ de mines où, ici et là, et de manière imprévisible, une mine exploserait en entraînant ou non d’autres à sa suite. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer : on consulte les nouvelles financières sur Bloomberg, Reuters ou sur le site en ligne du Wall Street Journal et on lit qu’une autre « mortgage bank », un autre organisme de financement de prêts immobiliers prend le bouillon, ou bien comme hier, Sentinel, une firme qui avance à très court terme des fonds à ceux qui traitent sur les marchés de futures et qui se trouve à court de liquidités. Qu’une firme comme celle–là, au cœur même de Wall Street, ait des ratés, jette un froid : ça fait le même effet qu’un obus qui éclaterait au beau milieu de la zone verte à Bagdad. Aujourd’hui, la rumeur qui a fait baisser les marchés, c’était celle de la faillite imminente de Countrywide, la plus grande « mortgage bank » aux États-Unis, c’est–à–dire, bien entendu, la principale compagnie au monde accordant des prêts hypothécaires. Un analyste de Merrill Lynch conseillait ce matin aux actionnaires de vendre leurs titres Countrywide et la bourse entamait sa plongée. Et en effet, si Countrywide devait faire faillite, plus aucune institution financière américaine ne serait à l’abri !
Comme je l’écrivais le 23 juin dans La semaine qui s’annonce : le champ de mines s’étend à l’infini. »
Heureusement, nous ne vivons pas aux Etats Unis.
Christine l’hagarde ?
non Yueh, nous sommes dans une zone d’États désunis …
certes, mais les USA de la grande Dépression étaient-elles franchement unies ? cela reste à démontrer….
du grand Leclerc, l’ami sort de l’ombre pour rejoindre la lumière ; pourquoi Taddei refuse de vous inviter ?
Ce n’est qu’une anecdote, mais elle peut faire réfléchir.
Hier, Vendredi 8 Avril 2011, je faisais mes courses sur le marché traditionnel de Saint Cyr en Indre et Loire (37).
Pour payer la marchande de fromage je fourrageais dans mon porte monnaie en pestant contre ces « nouvelles » pièces en euros et centimes que je ne parviens toujours pas à reconnaître du premier coup.
– Ne vous en faites pas me dit-elle, elles disparaîtront bientôt.
– Que voulez-vous dire ?
– On voit bien que l’euro ne marche pas, il faudra trouver une autre monnaie
– Revenir au franc ?
– Pourquoi pas ?
Si la confiance dans l’euro commence à baisser à ce point, il est vraiment mal barré.
Mais peut-être est-elle une exception. On peut vendre du fromage et, par ailleurs, lire de ce blog ou écouter Emmanuel Todd. J’ai quand même du mal à le croire.
Icesave : le «non» a encore gagné en Islande !
Le nouveau projet d’accord sur le remboursement de 3,9 milliards d’euros réclamés par Londres et La Haye après la faillite de la banque Icesave en 2008, a été rejeté par les Islandais à l’occasion d’un référendum le samedi 9 avril 2011. Selon des résultats encore partiels, le «non» l’emporterait – une nouvelle fois – avec plus de 55% des voix.
Pour la seconde fois en un an, les Islandais étaient appelés à se prononcer sur l’accord Icesave encadrant le remboursement par l’Islande de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, dont les citoyens avaient été spoliés par la faillite de la banque islandaise en ligne. Quelque 340.000 Britanniques et Néerlandais avaient alors perdu leur épargne.
Selon les premiers chiffres officiels portant sur 70% des bulletins dépouillés, le «non» l’emporterait avec 57,7 % des voix, contre 42,3 % pour le «oui». Pour les partisans du «non», rien n’oblige les citoyens islandais à assumer financièrement la dette d’une banque privée. Ceux qui soutiennent l’accord pointent les effets désastreux d’un vote négatif en terme d’image pour l’Islande.
Le gouvernement, qui a fait campagne pour le «oui», a fait part de sa déception. Johanna Sigurdardottir, Première ministre du gouvernement de coalition, a déclaré que le résultat était un «choc». Le Parlement islandais avait également soutenu le projet d’accord qui était plus favorable à l’Islande que la première mouture du texte rejetée à une écrasante majorité (93% des voix) en mars 2010. Ce dossier, outre les tensions qu’il génère avec les gouvernements britannique et néerlandais, suscite également un large débat politique en Islande.
@patatrac
Doublé, vous êtes un peu plus matinal que moi.
http://www.rfi.fr/europe/20110410-icesave-le-non-encore-gagne-islande
C’est marrant ça me rappelle furieusement le vote sur la constitution européenne en France, dans les 3 à 4 mois qui ont précédé le vote, l’ensemble des médias pronostiquait le oui, et ce qui est assez significatif, prévoyait l’enfer si par hasard le non passait. Idem en Islande, les sondages en faveur du non ne sont apparus que les tous derniers jours à ma connaissance, et le résultat est le même.
Que vont décider les Elites « représentatives »…..
Que vont faire les puissances financières
Que va faire le peuple si on continue à le consulter, ou si on ne veut plus le consulter parce qu’il répond mal aux questions.
A suivre ou plutôt , à Anticiper…
Et oui hema, les partisans du rejet pensent à juste titre que l’accord représente une charge incroyable et injustifiée pour les islandais. Ils nous rappellent également qu’il n’y a jamais eu d’obligation légale pour des citoyens d’assumer les pertes de banques privées ayant leurs sièges sociaux dans leurs pays..
Les islandais, à l’instar des irlandais dans une situation assez similaire, l’ont parfaitement compris, dit, et redit encore une fois hier… c’est définitivement NON et c’est historique !!!
La ploutocratie anglaise et néerlandaise ne va pas être contente… les citoyens « moutons » commencent à ne plus obéir aux diktats des banquiers « bergers »… dure dilemme pour eux, car comment faire pour contraindre un peuple qui dit démocratiquement à ses politiques gouvernants : NON, nous ne paierons pas les pertes de spéculateurs privés !
Le point de vue du monde.fr (avec AFP et Reuters) est nettement plus conventionnel et représentatif de la « pensée unique » oligarchique encore en vigueur dans l’UE :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/04/10/l-islande-rejette-l-accord-icesave_1505601_3234.html
Mais pour combien de temps encore… libération.fr nous annonce (*), à défaut de libération immédiate, une possible émancipation de notre « tutelle » financière par la mise en place d’un contre-pouvoir citoyen au niveau européen… le mouvement est en cours et il est réellement symptomatique d’une prise de conscience collective progressive de la nature profondément ploutocratique du système qui nous dirige et gouverne le monde.
(*) Finance Watch sera un contre-pouvoir à la finance de marché :
http://www.liberation.fr/economie/01012330685-finance-watch-sera-un-contre-pouvoir-a-la-finance-de-marche
Qu’attendent donc les autres peuples européens concernés pour exiger ce type de référendum et y répondre négativement comme les Islandais ? N’oublions pas que nous risquons assez rapidement d’être confrontés au même genre de soucis. Bel exemple à suivre !
Faudrait-il déjà que l’on respecte la réponse du peuple aux référendums comme le non exprimé en France, Irlande et Pays-Bas, par exemple, superbement ignoré par nos dirigeants!
L’Islande ne joue pas sur la même échelle.
Ensuite, ce n’est pas si simple car les fonds de pensions feraient faillite avec des conséquences qui ne seraient pas plus maîtrisables, nous sommes bloqués tout le reste n’est qu’illusion, c’est un autre système qu’il faut mettre en place.
Il nous faut une patience toute asiatique:
« Celui qui arrache des vices doit s’appliquer à détruire les racines. (Chou King – philosophe chinois) »
c’est pour cela que l’on veut nous faire adopter ce système …en France, ce n’est pas, et cela n’a jamais été notre choix …
que les oligarques qui s’en sont mis plein les poches dans les Pays à fonds de pension, remboursent leur population …nous n’y sommes pour rien !
si les zuesses & c° nous ont refilées leurs dettes pourries, par le biais des malversations financières, la population n’y est pour rien…ici, nous avons choisi la ré-par-ti-tion .
que les multinationales qui ont fait rentrer des actionnaires souvent douteux chez elles, se débrouillent …
de toute façon, elles délocalisent, ont fait disparaitre notre industrie, mis un nombre trés important de personnes au chômage, embauché parfois des jeunes dans le précariat le plus total, et viré les vieux : rien à attendre de ces multinationales !
Ce n’est pas si simple M, les multinats représentent 70% du business, le modèle de retraite par répartition est aussi une pyramide de Ponzi qui ne fonctionne plus du fait qu’un déséquilibre entre le nombre de cotisants et pensionnés est défavorable et plus le temps passe moins il y aura de salariés à abonder, il faut trouver d’autres sources de financement.
Pour les créances pourries, hélas je crois qu’ils en ont tous acheté et vendu partout dans le monde, banques, assureurs (même mutualistes, un comble!), Corporates, Etats etc… Tout le monde y compris les salariés et retraités actionnaires voulaient du rendement.
Ce sont vraiment les règles du jeu qui sont à revoir, et d’une manière globale, le tout c’est de savoir comment faire. Dans cet enchevêtrement financier quand on commence par tirer un fil, on ne sait pas où cela va nous mener.
Encore une preuve accablante que tous les chiffres économiques du gouvernement espagnol sont faux et que les vrais sont vraiment alarmants:
http://www.cotizalia.com/disparate-economico/2011/mentiras-salgado-cuentas-salen-20110411-5244.html
À part ça, la dette espagnole doublera dans les 5 prochaines années, après avoir augmenté de 19 % en 2010 et de 71 % depuis 2007.
http://www.expansion.com/2011/04/10/economia/1302451746.html?a=b25bcd4454803cde78c91a4849f34cdf&t=1302471740#
Et le vrai chiffre de la dette est 1 040 Mds € et non de 667 Mds € comme l’affirme le gouvernement:
http://www.cotizalia.com/disparate-economico/2011/mentiras-salgado-cuentas-salen-20110411-5244.html
Ce qui n’empêche l’Espagne doit prêter 20 Mds € à la Grèce, l’Irlande et le Portugal:
http://www.libremercado.com/2011-04-11/espana-desembolsa-mas-de-20000-millones-para-rescatar-a-los-pig-1276420084/
Selon l’économiste Xavier Mena, qui plaide pour la création d’une « bad bank » nationale, les banques et caisses d’épargne espagnoles ont 445 Mds € d’actifs douteux:
http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/la_caixa_bankia_cam…no_seria_mejor_un_banco_malo_un_banco_toxico_a_nivel
Et pourtant l’Espagne n’est que le dixième pire marché immobilier du monde (mais les chiffres espagnols aucun spécialiste ibérique ne les croit):
The 11 Worst Housing Markets In The World
http://www.businessinsider.com/worst-housing-markets-in-the-world-2011-3?op=1
La situation catastrophique du Portugal: le pire chiffre de croissance en 90 ans, la dette la plus élèvée depuis 160 ans, le plus fort chômage depuis 30 ans, le pire taux d’épargne depuis 50 ans, le plus fort taux d’émigration depuis 150 ans (700 000 portuguais sont partis entre 1998 et 2008).
http://www.elpais.com/articulo/economia/politicos/ceden/mando/Portugal/elpepieco/20110410elpepieco_1/Tes
Et les banques espagnoles ont prêté aux Portuguais 70 Mds € et les entreprises espagnoles ont investi plus de 40 Mds € dans leur pays.
http://www.cotizalia.com/disparate-economico/2011/mentiras-salgado-cuentas-salen-20110411-5244.html
Pour Wolgang Munchau, après le Portugal, ce sera l’Espagne:
« Complacent Europe must realise Spain will be next »
http://www.ft.com/cms/s/0/dc2955ea-63ab-11e0-bd7f-00144feab49a.html#axzz1JDKbh2Wv
Et pour montrer à quel point l’Espagne est foutue, un dernier chiffre: plus de 100 candidats (de gauche et de droite) aux élections regionales du mois prochain sont inculpés par corruption et se présentent quand même:
http://www.elpais.com/articulo/espana/corrupcion/presenta/elecciones/elpepuesp/20110410elpepinac_1/Tes
Ce qui resume très bien l’excellent dessinateur de El País, El Roto (le brisé, déchiré, cassé):
http://www.elpais.com/vineta/?d_date=20110411&autor=&anchor=elpporopivin&xref=20110411elpepivin_3&type=Tes&k=
(Le Maire m’a nommé asesseur. Comme première mesure je lui ai conseillé de monter son salaire. Il est très satisfait avec mon travail).
Le fait est que personne ne sait si l’Espagne aura besoin d’une aide extérieure dans les mois à venir, mais que tout le monde sait que la décision de la Banque centrale européenne de relever ses taux d’intérêt va intensifier ses difficultés.
M dit « Nous sommes dans une zone d’états désunis… »
C’est tout à fait le cas, chaque état de l’Union Européenne tire la couverture à lui et se fiche pas mal de l’Union Européenne, cela dans le domaine financier comme dans d’autres domaines.
Exemple de ce jour:
Published: 13 April 2011 The British government is « highly likely » to block European Commission proposals for a carbon tax contained in a widely-circulated draft version of the Energy Taxation Directive, EU diplomatic sources said yesterday (12 April).
Je traduis rapidement:
« Le gouvernement britannique va très probablement bloquer la proposition de la Commission Européenne pour une taxe sur le carbone telle que largement mise en circulation dans la directive de taxation de l’énergie… »
En matière d’investissements publics européens tels que ceux financés par le fond européen de développement, c’est encore le Royaume Uni d’Angleterre qui s’oppose à toute augmentation du budget européen dans ce domaine, demandant au contraire des restrictions…
Avec ces deux genres de politiques, c’est l’ensemble des pays européens qui va se trouver à relativement moyen terme dans une situation semblable à celle des pays actuellement pauvres, c’est à dire avec des taux de pollution du même niveau que ceux observés dans certains endroits d’Afrique d’Asie ou d’Amérique du Sud et des services de santé et d’éducation inappropriés et des infrastructures d’équipements publics en état tout autant déplorable que celui observé dans ces mêmes régions de la planète…
De plus, si on écoute madame la ministre Christine Lagarde il ne faut pas aggraver la dette publique pour ne pas laisser une ardoise financière catastrophique à nos enfants et petits-enfants… (Elle l'(a redit lundi matin dans une interview à France Inter… Mais la dette que nous allons laisser à nos enfants et petits-enfants en n’investissant pas maintenant dans les services et les équipements publics sera bien plus lourde financièrement et durera bien plus longtemps qu’une dette due à des déficits publics car il s’agira de reconstruire à partir de zéro tous les équipements publics sans lesquels n’importes quelles société ne peut fonctionner, même une société fondée sur le capitalisme de marché a besoin de services publics et d’infrastructures de communication. Cela sera aussi nécessaire et même plus pour une société qui se serait débarrassée du capitalisme et du marché.
Par-delà l’Europe c’est aussi dans les régions défavorisées de la planète qu’il faudrait que les états dits riches investissent massivement et intelligemment aussi: Education Santé infrastructures de communication et de production d’énergies propres… Cela pour au moins deux raisons: au-delà de leur caractère catastrophique au niveau humanitaire, les révoltes de la faim et de la misère et du manque d’éducation ne vont pas rester sans effets sur nos petits conforts d’habitants de pays riches. Deuxièmement; les « nuages » des pollutions dans les pays pauvres se répartirons sur toute la planète, et ne seront pas plus stoppés par les frontières que ne l’avait été le nuage de Tchernobyl…
Paul
J’ai oublié de donner l’adresse du site web de l’article dont j’ai cité un extrait:
« Britain set to veto EU carbon tax plans
Published: 13 April 2011
The British government is « highly likely » to block European Commission proposals for a carbon tax contained in a widely-circulated draft version of the Energy Taxation Directive, EU diplomatic sources said yesterday (12 April). »
http://www.euractiv.com/en/transport/britain-set-veto-eu-carbon-tax-plans-news-504022?utm_source=EurActiv+Newsletter&utm_campaign=9a3eea0b96-my_google_analytics_key&utm_medium=email
Pablo75 dit :
12 avril 2011 à 08:06
Encore une preuve accablante que tous les chiffres économiques du gouvernement espagnol sont faux et que les vrais sont vraiment alarmants:
Je vous crois aisément Pabvlo. Le peu d’informations directes que j’ai sur l’Espagne me viennent de mes deux frères qui ont travaillé dans le bâtiment au niveau matériel, pas côté finance. Ils m’ont dit qu’ils ont constaté que de nombreux immeubles ont été construits de façon purement spéculative en fonction d’un prox théorique du Metre carré… Prix évalué par des financiers vendant des produits spéculatifs, pas de logements à habiter ou même à louer… Grand nombre d’investiseurs n’ont même pas été voir sur place à quoi pouvaient ressembler les emplacements de construction…De nombreux immeubles ont été construits sur des emplacements tellement peu intéressants que les appartements sont invendables bien qu’ils aient été acheté comme « de la pierre », valeur sure… Les banques ne peuvent même pas envisager de revendre ces logements, même à perte… Personne n’en veut…
C’est ce qui se passe quand l’économie financière est coupée de l’économie réelle.
Si les investisseurs avaient acheté ces logements soit pour y habiter eux même soit même pour les louer, ils n’auraient certainement pas acheté ces logements, mais comme ils ont acheté purement pour spéculer sur le prix du mètre carré dont les cours s’envollaient, ils ne sont même pas allé voir à quoi resemblaient les logements et leurs emplacements: pour un financier en train de spéculer, un mètre carré est un mètre carré… Et comme le mètre carré monte on achète…
Remarquez qu’il n’y a pas qu’en Espagne que l’abstraction financière a fait des dégâts… Et même pas que dans le domaine de labanque et des crédits…
Dans une grande entreprise informatique deux laboratoires se trouvaient dans des situations symétriques: l’un avait trop de programmeurs, l’autre en manquait. Vu au travers de livres comptable la solution parraissait simple: Prenons les programmeurs où il y en a trop et transférons les là où il en manque…
Premier oubli: sur un marché alors demandeur de programmeurs, un grand nombre de ceux qui étainet en trop là où l’entreprise n’en avait plus besoin, ont trouvé sur place d’autres entreprises pour les embaucher et n’ont donc pas accepté les propositions de l’entreprise…
Mais il y a pire, dans le premier lieu les programmeurs étaient des programmeurs d’applications genre traitement de texte et mise en page… Dans le lieu où il en manquaiot, il y avait besoin de programmeurs spécialisés dans la microprogrammation: domaine très pointu demandant des compétences très différentes de celles des premiers programmeurs…
Mais sur un document financier, un programmeur est un programmeur… On ne va pas entrer dans de tels détails techniques, non?
Ceci n’est pas un scénario inventé à titre d’exemple, cette anecdote est tirée d’une situation réelle…
Voir la gestion économique privée ou publique rien qu’à travers des nombres inscrits dans des livres comptables ne peut aboutir qu’à des érreurs graves lesquelles peuvent conduire à des désastres…
Cela est d’autant plus vrai que les nombres sont énormes…
1 milliard d’Euros c’est beaucoup, mais beaucoup comment???
Il me semble que faire une petite conversion dans l’économie réelle permet de se rendre compte de la taille du « beaucoup »…
J’ai la chance d’habiter sur la côte d’Azur. Bon, même ici, avec 1 million d’euros on peut acheter une très belle villa… Donc avec un miliard on peut en acheter 1000… Il me semble que ça donne une idée de l’énormité de ce nombre… Et de l’énormité de l’injustice quand on entend parler de primes annuelles de cet ordre… Ou de cadeaux d’une dame très riche à son « ami »…
Combien d’économistes, de financiers et autres analystes font ce genre de test de l’ordre de grandeur en rapport avec la réalité et de bon sens en regardant leurs résultats avant de les publier?, Vous savez!!!, ce que nos professeurs de physique chimie nous recommandaient de faire avant d’encadrer le résultat à la fin du problème: Le résultat final représenterait 5 fois la masse de la Planète terre… J’ai donc bien du me tromper quelque part dans mes calculs…
Je me rappelle d’un patron de projet qui voulant pousser la direction à financer le développement de son projet ( un terminal informatique destiné aux officines de détail en pharmacies) avait donné une estimation prévisionnelle en nombre de treminaux, correspondant à environ dix fois plus de terminaux qu’il n’y avait de personnes employées dans l’ensemble de l’industrie pharmaceutique tout types d’emplois confondus…
C’est le est du réel, « Sanity check » en anglais: mon résultat a-t-il un sens?
Il semblerait que bien peu de dirigeants politiques ou économiques ne se donnent la peine de faire ce test avant de sortir leurs analyses soit disant scientifiques…
Paul
À propos de la bulle immobilière qui est en train de se former en France et celle qui est en train d’éclater en Australie, un article en espagnol:
http://www.cotizalia.com/vivienda/2011/francia-australia-burbujas-inmobiliarias-forma-burbujas-20110412-67298.html