Regardez bien la vidéo ci-dessus. On y voit un président américain expliquant, sur un ton grave et posé, qu’une crise à l’échelle planétaire est en train de se dérouler et quelles sont les mesures qui ont été prises pour y parer. Il dit aussi quelles sont les erreurs qui ont été faites et, un peu plus tard dans le film (Deep Impact), il ne cachera pas que la crise s’est encore tragiquement aggravée.
Regardez bien cette vidéo parce que les événements des derniers jours nous convainquent que cela ne peut se passer qu’au cinéma. C’est Hollywood, braves gens ! C’est de la fiction pure et simple, ce n’est pas comme cela que les choses se passent. Ce qui se passe dans la réalité, c’est l’omerta, ce sont des communiqués qui travestissent ce que ceux qui les rédigent savent pertinemment. Ce sont des autorités qui affirment, comme à Tokyo récemment, que les prévisions du temps, finalement, c’est très surfait : il vaut beaucoup mieux constater au moment-même s’il pleut ou s’il fait beau temps.
Ce que nous savons en ce moment sur l’évolution de la situation dans le complexe nucléaire de Fukushima, c’est essentiellement par des fuites, grâce à des personnes qui transmettent à des journalistes des rapports qui circulent secrètement et qui contredisent de manière flagrante ce que les dirigeants des entreprises où ces rapports sont produits, déclarent en public.
Les auteurs de fuites, ceux qu’on appelle whistleblowers en anglais, ceux qui soufflent dans le sifflet d’alarme, s’exposent à perdre leur emploi, s’exposent à des poursuites, et comme on l’a découvert récemment dans l’affaire HBGary, s’exposent à ce que les autorités se tournent vers des officines dites de sécurité, mais en réalité de renseignement et de désinformation, pour salir leur réputation.
La théorie du complot est en général l’explication de l’ignorant. Elle constitue la peste pour les démocraties. Les gouvernements qui, par un paternalisme mal placé, « parce que les gens s’inquiéteraient sans motif », complotent délibérément sous nos yeux, avec la complicité d’entreprises stratégiques qui ont elles la possibilité de s’informer, banalisent la théorie du complot en apportant la preuve que, dans certains cas, elle est non seulement l’hypothèse la plus plausible mais surtout, la véritable explication.
Le secret dans la gestion des affaires est de mauvaise politique déjà en temps normal. Il l’est encore davantage dans un contexte où, pour ne pas reconnaître l’insolvabilité du secteur bancaire international, on tente de convaincre les citoyens ordinaires – les pas riches – que leurs misères actuelles sont dues au fait qu’ils ont vécu au-dessus de leurs moyens. Le mensonge et la dissimulation peuvent eux aussi atteindre des seuils critiques.
155 réponses à “LES GRANDS QUI JOUENT AVEC DES ALLUMETTES”
Je voudrai tempérer un chouia cette dernière phrase, dans le sens qu’il me semble quand même pertinent, et donc pas faux, de dire aux gens qu’ils ont vécu au-dessus de leurs moyens.
Ceci n’est bien évidemment pas pour tempérer les agissements des salopards de Wall Street, et autres non régulateurs mais pour affirmer une fois de plus que ce « au-dessus de leurs moyens » est du à une gouvernance imbécile et à un système perverti qui ont laissé filer déficits publics et dettes privées.
En d’autres termes ce n’est bien sûr pas la faute des gens d’en bas si on leur à fait croire à un modèle qui, sur la durée, est voué à l’échec.
A mon humble avis.
Si je prends l’expression au pied de la lettre, ceux qui vivent au dessus de leurs moyens sont ceux qui ont des dettes, donc un pouvoir d’achat inférieur à leur consommation.
Or, si vous suivez ce blog, vous savez que l’endettement généralisé est un effet de système destiné à pallier la stagnation des salaires. La plupart des ménages endettés ne sont donc pas des sur consommateurs mais des sous payés.
On ne peut en aucun cas imputer les turpitudes de l’élite bancaire et financière à ceux qui en subissent quotidiennement les conséquences depuis bien trop longtemps déjà. Non?
@Roland
Bien sûr que non.
Mais, et c’est là que c’est intéressant, je ne suis pas complétement d’accord avec :
Il se trouve que j’ai presque toujours vécu avec très peu d’argent, pas toujours par choix. Il n’en reste pas moins que je ne me suis jamais retrouvé embringué dans des dettes étouffantes… par simple prudence (là je touche du bois…). Je crois fermement qu’il y a une forme d’inconscience chez beaucoup de gens qui se sont fait enfumer par les arguments pousse-à-jouir de la société de consommation. C’est certes une grande faute de ce système pervers, je n’en disconviens pas, mais il y a aussi un manque de responsabilité chez beaucoup. L’éducation étant probablement souvent à la base de cette forme d’inconscience pécuniaire.
Oui, et la frustration.
@ mike
il suffit d’avoir des enfants pour comprendre ce que pression sociale veut dire ……….
et dieu sait si je dis non à mon fils pour plein de chose ……
donc nous sommes tous responsables mais vraiment pas au même niveau ! le marketing et le bourrage de crâne ça existe !
et quand il n’y a plus d’espoir qu’un autre monde est possble et bien il n’existe plus de culture populaire pour s’opposer à l’inculture instilé par la bourgeoisie.
Paul Ariès a tout à fait raison quand il parle de la nécessité vitale d’insufler , de nouveaux des cultures populaires.
D’accord avec vous Orban sur l’espérance…. Comme disait Chomsky, il a le recul de l’âge, lors de la grande dépression de 29 il témoigne qu’il y avait un grand espoir alors dans l’avenir (techno sciences, socialisme…)
C’est vraiment préoccupant de constater que ce n’est pas le cas de nos jours. Selon mon sentiment en tout cas.
@Mike
je pressens à vous lire que la maladie et/ou d’autres « accidents de vie » ne vous sont pas encore tombés dessus… Pourvu que ça dure !
La très grosse majorité des dettes impayables par les soit-disant inconscients sont des factures d’hopitaux et autres besoins minimums : par ex électricité/chauffage pour un logement de base. Vous pourriez décemment laisser vivre des enfants dans le noir et dans le froid ??
Je concède volontiers avoir été épargné par le mauvais sort Bidouille! ( Pourvu que ça dure !) ) et j’ai prévu une assurance pour ça, ayant trois mômes pas hors du nid.
Ceci étant combien ai-je souvent pu voir de braves gens se faire emphysiquer des produits inutiles, prendre des crédits pour des avoir scintillants comme dans les pubs télé, etc..
L’éducation est à la base de ceci. Tenez : dans les usines près de chez moi il est commun de dire que les dirigeants viennent à vélo au bureau tandis que les employés font la course à la plus belle bagnole…
Roland a tout à fait raison de parler de frustration.
Mais il y a aussi un déficit de distanciation je pense…
Alors, comme je n’ai pas pu me faire d’idée à travers les commentaires, j’ai plongé tête première dans wikipédia :
Autrement dit, le complot devient la « théorie du complot » lorsqu’elle fait intervenir des croyances en des conspirations occultes.
Je comprends mieux.
Non, lorsqu’elle « se soustrait à la réfutation ». Voir
Complots et thèse du complot
et dans Le prix (Le Croquant 2010 : 24-25) :
Merci beaucoup,
En effet, j’étais loin de comprendre ce qu’est « la théorie du complot », faute d’ailleurs de ne m’être jamais penchée longtemps dessus.
Il faut pour arriver à intégrer cela, les explications détaillées et nuancées que vous avez données. (je les ai d’ailleurs copiées/collées)
Ainsi lorsque je me pose la question de savoir si la crise des subprimes n’était pas voulue, tant elle était prévisible,
 je me fourvoies d’un côté, parce que le but des subprimes n’était pas la crise (donc pas de complot)
 mais je pouvais me poser la question car tout en n’ignorant pas que de grosses banques allaient être mises à genoux, quelques uns n’ont pas hésité à faire l’opération pour toucher le gros lot.
Et encore je me demande si je ne suis pas hors sujet 😀
C’est tout un art que d’arriver à intégrer l’état d’esprit des « conspirationnistes »
« Autrement dit, le complot devient la « théorie du complot » lorsqu’elle fait intervenir des croyances en des conspirations occultes. »
Il faut s’entendre sur le sens du mot occulte, d’une certaine façon le fait de promettre et de faire pratiquement exactement le contraire de la part des politiques par exemple et donc de mentir avec une constance réellement extraordinaire est un mode d’action occulte .
En même temps, conspirer ou comploter au grand jour… J’ai du mal à imaginer !
A moins que ça tombe du coup sous la définition de mauvaise foi ou carrément de F..age de gueule 😀
Si le sourd n’a pas entendu le tonnerre, il verra bien la pluie. [Proverbe malinké]
Il n’y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. [Molière]
A des oreilles sourdes, il n’est pas bon de prêcher. [Proverbe allemand]
Et à partir de ce moment le prophète n’a plus aucune raison de l’ouvrir,
Plus l’homme obtient du pouvoir en société et moins il fait l’écoute,
Si la fortune est aveugle, le riche est sourd.[Eugène Beaumont]
Comme il n’est pas vrai de mentir trop longtemps aux êtres
Dans ce monde en pleine faillite morale qui trouve encore le temps de rechercher à devenir plus autre, c’est sûr les grands de ce monde ne pourront pas toujours faire le beau temps sur terre.
Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. [Abraham Lincoln]
Vous pouvez même vous en prendre davantage à la parole et l’intégrité morale des pauvres gens et opprimés de plus sur terre mais cela n’y changera rien non plus au bout du compte.
Je pense que vous avez fort énervé Reiichido.
Mais vous avez oublié d’expliquer que vous aviez fait basculer le bouton contrôlant le récepteur, vers :
-certes, les faits;
-mais aussi, … l’instinct.
Vous regardez, ou croyez percevoir au delà de la première muraille, ou au travers.
Très intéressant quand on atteint ce stade. En même temps c’est difficile de présenter des arguments rationnels pour convaincre.
Pas mécontent de vous entendre approfondir à propos de l’idée de ce que peut être un complot, aussi.
Le complot général, et pleinement accomplit est certainement un mythe, mais comme pour le niveau du prix sur un marché, c’est le rapport de force qui le fait aboutir; au travers d’une jungle, dont il n’est que le chemin évident, parce que le plus efficace.
A la place de la direction de Tepco, soit on ferait pareil, soit on ne serait jamais parvenu jusqu’à la direction.
Exercice que PJ & FL pratiquent parfois (lire dans les rapports ce que la presse ne retient pas)
Je me souviens du choc qu’avait engendré pour moi la lecture des romans d’Alexandre Zinoviev, en particulier « les hauteurs béantes » et « l’avenir radieux ».
Seule la littérature réussit à nous faire comprendre intimement ce qu’il en est de ce monde, un monde où un Reiichido fait semblant de croire à la transparence des « informations » délivrées par Tepco et l’IRSN et surtout essaie de nous en convaincre….
Je conseillerais donc à Reiichido la lecture du nouveau roman de John Le Carré, » Un traitre à notre gout ».
La façon dont Marc Roche, le correspondant financier du « Monde » le descend en flammes est, à mon avis, un indice certain de la véracité de la thèse du roman (qui n’est pas sans rapport avec les sujets traités quotidiennement par ce blog). Le sauvetage des banques par l’argent sale…
Considérant que:
– Personne, à l’heure actuelle, n’a connaissance de la situation réélle à l’intérieur des bâtiments réacteurs
– Les groupes nucléaires, dont TEPCO, ont réalisé des estimations de l’état des coeurs qui convergent sur le degré de dégradation des coeurs mais pas sur les dommages des structures.
– TEPCO, et maintenant les américains, sont les sources premières pour les actions effectuées sur site. A ma connaissance, il n’y a pas de « fuites » montrant un comportement différent de ce qui est annoncé.
– Concernant les mesures, Greenpeace a annoncé aprés des campagnes de mesure sur place qu’elle était globablement d’accord avec les autorités japonaises, et la CRIIRAD a annoncé que les mesures publiées par l’IRSN étaient conformes avec ce qu’elle avait mesuré.
Et bien pour moi, à la lumière de ces évènements, postuler « qu’on nous cache tout on nous dit rien », c’est ériger une hypothèse en conclusion.
Considérant ce qui suit, oui, j’estime qu’on a caché d’abord aux Japonais, puis au reste du monde, le grand danger que représentaient ces centrales :
http://www.rtl.be/info/monde/international/782766/tsunami-au-japon-pourquoi-des-centrales-en-bord-de-mer-
Ce texte fait-il allusion à des mensonges ? A de l’incompétence, à de l’aveuglement peut-être, qui a conduit à sous-estimer la taille des digues ou à ne pas surélever les générateurs.
Mais du mensonge ?
pour la presse francophone, la française étant sinistrée:
– une lecture par semaine minimum de ‘le figaro’ et de ‘le temps’ (suisse), avec les conservateurs pas trop de surprise… à tout seigneur tout honneur (ce qui permet de zapper l’express et le nouvel obs).
– à mettre en parallèle avec ‘rue89’ pour les moralines bons tons et les fausses indignations libertaires. un tour sur ‘wsws.org’ reste toujours rafraichissant.
– puis un détour conséquent par ‘le devoir’ et ‘vigile.net’ (québec), ‘horizon et débat’ (suisse) et ‘dedefensa.org’ (belgique) pour des visions alternatives et engagées mais pas trop (non conspirationnistes)… ce qui permet de zapper ‘marianne’ et ‘le canard enchainé’.
pour les site anglo, s’il n’y en avait qu’un ce serait ‘antiwar.com’.
et bien sûr il y a paul jorion 😉
Héhé…
Wiki
@ Reiichido
Pour le cas où vous n’auriez pas bien saisi mes propos, je vous les réécris :
Ce qui n’a rien à voir avec votre remarque
Diriez vous aussi qu’on vous a caché le danger que représentait un avion plein de kerosène lancé sur un gratte-ciel à structure creuse ? Pas impossible que quelqu’un y ait pensé et ait quantifié quelque chose, mais ne direz vous pas simplement qu’il n’a pas été entendu ?
Ecrire les scénario après n’est pas les écrire avant.
Ne pas écrire les scénarios avant n’est pas « cacher ».
Ce qui me semble plutôt apparaitre à Fukushima est la modestie des « moyens généraux de sauvegarde sur place », c’est à dire trop peu de réserves suffisantes (eau en hauteur) pour parer à des évènements pas clairement prévus, et ça c’est un peu comme ne pas mettre de barrière devant un trou qu’on fait sciemment dans la rue (un des cas discutés dans la Bible).
Le texte que vous rapportez dit, — pour poursuivre cette comparaison du trou fait et non signalé–, qu’on avait mis des petites barrières alors qu’on aurait pu se douter que dans cette rue là qui est en pente, les gens en patins à roulettes à bonne vitesse dans le brouillard (probabilité = 1% par an, peu mais pas rien) allaient vers une chute certaine.
Mentir sur un état de fait avéré, c’est relativement facile de se mettre d’accord (en faisant sortir les sophistes de la salle toutefois)
Mentir sur un scénario pas réalisé, on est dans un parfait continuum, avec bien des « peut-être » entre le oui et le non.
timiota
bonjour,
«
»
Non, je dirais qu’on m’a caché le danger que représentait un avion de ligne non conçu pour se poser dans de mauvaises conditions météo, alors que la compagnie qui l’exploite demande à ses pilotes de ne pas en tenir cas.
Je regrette sincèrement que pour étayer vos explications, vous ne preniez que des exemples qui ne mettent pas en péril la survie d’une région et de ses habitants.
Par ailleurs, je vous rappelle cette partie du texte
En conclusion, par mesure d’économie, le laisser faire a joué à plein avec la vie d’une partie de notre planète.
Timiota parlais bien sûr des attentats du 11 Septembre. Et je suis d’accord avec ce qu’il dit.
D’abord je regarde quel est le sens du mot caché. Et je comprends que on veuille le faire intervenir alors qu’il y a un continuum
(« Mentir sur un scénario pas réalisé, on est dans un parfait continuum, avec bien des « peut-être » entre le oui et le non.« ) ai-je dit.
Pour l’ampleur des conséquences sur la survie d’une région, ne faut-il pas « dé-relativiser » aussi ?
Certes le nucléaire ça commence par de la pollution « vite » et ça reste longtemps (mais pas aussi fort qu’au début) sur N km2 (N>1000 souvent).
Mais si vous prenez le cas de l’ile de Pâques, quelques choix de culture et d’usage des arbres ont modifié l’ile pour la rendre quasi invivable.
Une chose qui n’est d’ailleurs pas très soulignée par les écologistes du fait que la principale préoccupation, à juste titre, est la révolution industrielle et son « décaissage » d’énergie fossile immodéré, est que la simple mise en culture de la majorité des terres, qui serait arrivée avec une croissance « non industrielle » de la population (sans doute vers l’an 3000 sans la révolution industrielle qui a accéléré tout), cette mise en culture, donc, a changé les échanges thermiques atmosphère/soleil : l’albedo d’un champ de blé n’est pas celui d’une forêt, ni son comprtement thermique. Et l’albédo, c’est le principal paramètre de l’échange énergétique, qui vient un peu « forcer » aussi comme l’effet de serre du CO2. L’effet reste modéré (et de signe pas évident !) car les cultures sont variables, et contrairement au CO2 qui compte sur toute la Terre, l’albedo des cultures compte au mieux sur 10% des terres, et pas sur toute la saison. Mais c’est en gros l’esprit du modèle « Daisyworld » de l’hypothèse Gaia de James Lovelock que je raconte là.
Si on reste humble sur notre capacité à écrire des scénarios, le terme approprié n’est plus « cacher ». Mais vous mettez là le doigt sur un beau problème de sémiotique : la portée de nos actions, ce que philosophiquement on désigne peut être par l’horizon de notre téléologie.
En effet, l’humain qui assume sa dimension prométhéenne doit penser dans une « réalité augmentée » (=> qui révèle plus qu’elle ne cache) pour garder le monde vivable. Jusqu’à maintenant, l’humain devenu homeconomicus utiliser une « réalité augmentée » pour garder le monde profitable pour une minorité. Pas glop.
@ timiota
Oui, pas glop du tout !
Je rajouterais que tant que les industries se développeront en excluant de leurs réflexions :
l’aléa et le principe de précaution
pour ne regarder que l’enjeu économique
Le soupçon dans l’opinion publique aura une place de choix.
complot, manipulation, propaganda, mais c’est le b-a-ba de la vie politique et de tout pouvoir !
sinon d’après vous à quoi servent les services secrets et son bras armé, le service action ?
je conseille un documentaire qui est passé en début d’année sur Arte ; des anciens responsables des services action se lâchent : édifiant pour les naïfs
cependant il ne faudrait pas en conclure que rien n’est possible que l’on ne peut rien changer.
car, il y a la marche inéductable de l’histoire : complot ou pas , la crise ouverte en 2007 avec les subprimes est inhérente au système capitaliste qui a voulu remplacé le salaire par le crédit : ça n’a qu’un temps.
Et là il n’y a pas eu complot mais suite logique d’une décision initiale : créer le maximum de valeurs pour les actionnaires.
Tous les complots du monde n’empêcheront pas les dynamiques inhérentes au système capitaliste.
Je pense pour ma part que la raison de minimiser, c’est la dissonance cognitive. Si soudain on dit : en fait, c’est un drame absolu, un désastre, les conséquences dépassent tout ce qu’on imaginait, c’est, si l’on est un dirigeant élu, dire que les dirigeants élus ne sont pas à la hauteur des enjeux, si l’on est un industriel, reconnaitre que les industriels sont une menace, si l’on est un journaliste, reconnaitre que la profession n’est pas le quatrième pouvoir qu’elle prétend incarner. Au début du phénomène, on est prudent, très prudent. Alors on loupe encore plus le coche, et l’idée de regarder et dire la vérité nue coute de plus en plus, pas seulement à la réputation, mais à la psyché. De plus en plus, le reality check a des implications insupportables sur la manière dont on se perçoit et dont on perçoit son utilité au groupe. Alors on fuit le reality check, on répond aux critiques de fond par des critiques de formes, des ad hominem, les choses se tendent jusqu’à des formes de rupture.
On a beau être prévenu à chaque fois, à chaque fois c’est pareil.
ah ça va mieux en le disant.
certains complotistes ont raison de l’être car ils parlent de la réalité. les élites dirigeantes sont la plaie de notre monde, de loin devant les ignorants comploteurs. merci de cette mise au point substantielle qui appelle peut-être correction de votre message du
17 janvier 2009 par Paul Jorion | La censure
L’expression « théorie du complot » me fait penser à « délit d’initiés ». C’est le qualificatif que je donnerais au traité de Lisbonne (par exemple), le complot à visage découvert, le vrai portrait de nos démocraties européenne.
oui ! c’est ce que j’appelle : ne pas vouloir y croire, mais soudain l’ensemble du puzzle est là …
ex. des politiciens PS ayant fait campagne pour le « non », et s’étant « soigneusement » abstenu au Congrés .
En ces périodes riches en catastrophes, le profil d’une vraie misère pas si future que ça hante nos vies de consomation.
C’est comme si nous vivions dans film où la fin pressentie, tarderait à arriver….
Certains ont « des dieux » auxquels ils tentent de s’accrocher.
Mais la vérité, je vous le dis.
Il est venu le temps de l’an zéro.
Je m’en fous du passé. Y voir plus clair sur demain, tous le travail est là.
Larbin pour demain
Les débats sur ce sujet me font penser aux figures d’Escher.
Confusion voulue, dans ces figures, entre fond et forme, entre contenu et contenant.
N’est-ce pas le simple fait que des évènements exceptionnels soient vus comme … des exceptions, qui introduit assez de frottement entre les contenus, les contenants, les fonds, les formes, pour que l’on voit saillir les possibilités de complot.
Ce qu’on voit saillir est le frottement, et le fait qu’il était dans le non dit jusque là, un tel non loin du pouvoir trouvant naturel de ne pas poser de question gênante à telle industrie, telle activité boursière.
Est-ce que « le complot » n’est pas une image en négatif, l’image en négatif des linéaments qu’on a tus ? Et dont la chaine de conséquence, comme celle des reconnaissance de dettes, devient soudainement une chose perceptible, qui sourd ici et là ?
Et notre relative facilité à voir ses linéaments « complotifiant » n’est-elle pas le croisement de notre empathie à l’autopersuasion (arguments de la discussion de Reiichido) avec notre besoin cognitif d’une relative nouveauté, d’un mode d’organisation pas encore vu ou perçu ?
(Et si j’étais stipendié sans le savoir pour écrire cela ? dirait Borges à Poe)
Hello Paul… Je préfère la version légendaire, enfantine peut-être mais ne dit-on pas que les légendes contiennent souvent une grande part de vérité?
http://www.youtube.com/watch?v=zWt2zRydtwk
on peut détruire un territoire par bombardement aérien ou asséchement financier :
les guerres actuelles n’existent que pour faire passer un message clair à nos peuples :
si vous bougez , les élites vous massacrerons !
« egorger un poulet pour effrayer les singes «
votre pseudo me « botte » !
de là à poser votre tête sur le buffet …non, quand-même ….
La crise économique majeure depuis perçue 2008, n’est sans doute pas résorbée, l’expérience ou une vision simpliste et courante veut qu’il y a trois façons d’en sortir, maintenant que tout a été reporté sur l’endettement des états,
les impôts (personne ? n’en veut et surtout personne n’ose le proposer ouvertement),
l’inflation (on y va doucement dans les produits manufacturés importés, très vite dans les biens immobiliers, matériaux, or)
et la guerre (qui a résolu la crise de 29),
mais il faut un prétexte, un enchainement inéluctable, ne trouvez vous pas que l’ambiance actuelle sollicite l’intuition de l’apparition de multiples causes possibles Tunisie, Egypte Lybie Yemen, Bahrein,Syrie dont peu importe laquelle pourrait déboucher.
Ce qui me ramène au titre de ce Blog « Les grands qui jouent avec des allumettes ».
oui, tout le cocktail y est. On a l’impression d’une fuite en avant irraisonnée générale, seuls quelques rares appels à la raison surnagent, et je trouve qu’on ne s’occupe pas assez de leur donner davantage de poids. Il y a une inertie, tout le monde poursuit sur sa lancée alors qu’il faudrait une rupture des habitudes. Il y a le feu et on n’entend personne crier au feu de façon recevable, sans excitation hystérique alarmiste. On lit le papier de The independent, ça fait froid dans le dos mais on peut seulement le dire. Avant la 2° GM, il y avait eu le mouvement Amsterdam-Pleyel, rien de tel aujourd’hui….Mais ce n’est peut-être pas possible, peut-être faut-il que les choses aillent à l’aboutissement de leur absurdité…
Je continue à écouter de la musique, à avoir de la joie quand je peux partager cette émotion…tout en pensant que c’est peut-être le dernier printemps où cette joie est permise…peut-être que bientôt il n’y aura plus assez d’électricité pour se connecter, peut-être que bientôt on sera occupés à survivre, ou anéantis…j’ai en tête un papier développé sur les ravages du mesurable et du comptable dans l’éducation, je viens de poster un commentaire sur le christianisme et les femmes…sur la lancée de ce qui m’intéresse ….comme s’il n’y avait pas le feu ….
avec tout ça je me marre comme une baleine quand je vois Paul qui ne peut garder son sérieux en parlant du Saint-Esprit
@blandine keller
« …tout en pensant que c’est peut-être le dernier printemps où cette joie est permise… »
Zadig le sens de la vie : « il est important de se faire à l’idée que le mal est un élément nécessaire à l’ordre du monde et à la naissance du bien. »
Nocturne
Un long bras timbré d’or glisse du haut des arbres
Et commence à descendre et tinte dans les branches.
Les feuilles et les fleurs se pressent et s’entendent.
J’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l’étang se penche et met son masque.
Un soulier de satin court dans la clairière
Comme un rappel de ciel qui rejoint l’horizon.
Les barques de la nuit sont prêtes à partir.
D’autres viendront s’asseoir sur la chaise de fer.
D’autres verront cela quand je ne serai plus.
La lumière oubliera ceux qui l’ont tant aimée.
Nul appel ne viendra rallumer nos visages.
Nul sanglot ne fera retentir notre amour.
Nos fenêtres seront éteintes.
Un couple d’étrangers longera la rue grise.
Les voix,
D’autres voix chanteront, d’autres yeux pleureront
Dans une maison neuve.
Tout sera consommé, tout sera pardonné,
La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
Et peut-être qu’un jour, pour de nouveaux amis,
Dieu tiendra ce bonheur qu’il nous avait promis.
Poèmes, NRF, Paris, 1912.
Léon-Paul Fargue
Merci beaucoup plouf!
Vous avez vu, le printemps continue aujourd’hui et il sera là encore demain
La théorie du complot ou conspirationnisme, ne me semble pas tant une théorie explicative constituée, qui invoquerait un complot ou une conspiration, les historiens qui mettent à jour de tels comportements ne sont pas généralement traités de la sorte, mais plutôt la qualification donnée (et parfois revendiquée) à ses zélateurs, qui caractérise une certaine disposition d’esprit spéculative, basée sur l’hypothèse, d’une réalité cachée sous-jacente.
Cette disposition aboutit généralement à mettre en perspective les médias les plus accessibles, à amplifier les moindres dissonances cognitives, à remettre en doute la doxa, et diminuer la cohésion sociale du groupe. A ce titre cette disposition d’esprit déviante est souvent pathologisée. Cette démarche peut consister à prendre une hypothèse opposée aux convictions généralement admises, à bâtir un scénario explicatif hypothétique et souple, à le confronter aux données vérifiables, et en cas de désaccord, au lieu d’arrêter la bouffée spéculative et d’en rester là, à chercher et trouver une autre hypothèse, remettant même en cause tout ou partie du scénario initial, mais tout en préservant un décalage avec l’information dominante.
Selon ce processus, la théorie ainsi constituée, devient difficilement réfutable. Cela la sort du domaine de la connaissance académique, et la relègue au rang des pensées marginales. Comme les Ovnis, la crytozoologie, la tête d’Henri IV,
Matière de foi, car improuvable et irréfutable cela confine à la religion, surtout si le corpus explicatif devient global et donc mondial, voire multiséculaire. Peut on être conspirationniste agnostique ?
Lorsque la théorie en question devient acceptable est-elle encore qualifiée de conspirationniste ? La chute de Mossadegh, la coalition intervenant en Egypte à SUEZ en 56, l’élimination des communistes en Amérique latine au temps de la guerre froide ? Le lancement de la campagne 2003 en IRAK ?
Prenons un événement simple la mort par arme à feu d’un officier d’un sous-marin britannique à quai, lors d’une relève, s’il s’agit d’une rivalité amoureuse, c’est croustillant, mais sans conséquences géopolitiques, sur notre vision du monde, Ce sous-marin s’est échoué l’année dernière, peut être y a-t-il des secrets à préserver. Ce sous-marin était-il en Méditerranée et a-t-il lancé des missiles de croisière ?
Le mort est-il bien mort à quai …
C’est toute la différence entre proposer l’hypothèse d’un complot et être un tenant de la thèse du complot.
Vous avez raison d’insister sur les prises de position extrêmes des partisans de la ou des théories « complotistes », mais il ne faut pas oublier non plus les prises de position non moins radicales des opposants à l’idée même d’une réflexion sur ces théories . Le comportement des uns ayant tendance à renforcer celui des autres bien sûr .
J’ai souvent été étonné de constater que même ici il était difficile d’aborder calmement le sujet, impossible même du fait d’une modération sans concessions .
Le fait que Monsieur Jorion aborde lui-même la question permet je pense de contourner les difficultés habituelles .
Il est facile d’utiliser des exemples caricaturaux, invérifiables ou prétendus comme tels, alors que des éléments et faits actuels connus peuvent évoquer et faire s’interroger sur l’existence de complots . Le comportement de la finance internationale par exemple, sans règles, sans frontières et sans foi ni loi est quand même le meilleur exemple .
Non, pas du tout, il faut des preuves. Ce dont je parle, c’est d’un Monsieur qui dit en public le contraire de ce que dit le rapport « confidentiel » préparé par les chercheurs les plus qualifiés de sa firme.
Il fait beau aussi à Budapest pour l’euromanif.
http://humanite.fr/08_04_2011-euromanif-à-budapest-les-explications-de-john-monks-469538
encore une bonne nouvelle , à la fin du papier les arguments des grevistes
http://www.leparisien.fr/economie/les-hypermarches-carrefour-en-greve-09-04-2011-1400437.php
dans l’article que vous citez sur Carrefour :
… »et de la stratégie de leurs actionnaires, le fonds Colony Capital et le Groupe Arnault qui met en vente Dia ainsi que les murs de Carrefour. »
ça ne s’invente pas un truc pareil !!
ah ah l’euromanif de Mr John Monks !!
les patrons tremblent
ce mec est un pur apparatchik du syndicalisme britannique ; au fait il en pensait quoi de l’europe vers 2005 quand les français rejetaient l’europe des patrons
avec des idiots utiles comme ce « syndicaliste » , les patrons peuvent dormir sur leurs deux oreilles !
et ce mec dans l’Humanité ! trop bon !
socialisme ou barbarie
Ne crachez pas sur John Monks : j’ai été invité à la Commission européenne, dans une très grande salle pleine de monde. Il n’y avait pas beaucoup de gens qui disaient des choses raisonnables (c’est un euphémisme), je me serais senti très seul sans John Monks.
Voilà un article du Monde.fr qui est assez parlant ;
Je trouve qu’il fait corps avec les billets et commentaires (notamment un des derniers)
écrits de Paul Jorion
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/04/09/fukushima-un-accident-de-civilisation_1505311_3232.html