Mise à jour n°150 (mardi 23h30)
Selon NHK, qui rapporte les propos d’un technicien non identifié, le niveau de radioactivité à l’intérieur des bâtiments des réacteurs n°1 à 3 interdit d’entrer dans ceux-ci. A l’extérieur, plus de 100 millisieverts sont mesurés, tandis qu’à l’intérieur les niveaux sont trop élevés pour être mesurés par les détecteurs utilisés. Des poches d’eau hautement contaminée sont par ailleurs dispersées sur le site, multipliant les dangers pour les travailleurs.
L’INRS a par ailleurs publié une étude sur « l’impact sur le milieu marin des rejets radioactifs » provenant des rejets des réacteurs, des retombées atmosphériques et du lessivage des terrains contaminés.
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Mise à jour n°149 (mardi 20h20)
Les 1.500 litres de silicate de soude injectés autour et sous le puits « apparaissent », selon Tepco, comme contribuant a diminuer le volume de l’eau hautement contaminée qui s’infiltre vers la mer. Les injections se poursuivent dans l’espoir d’arrêter entièrement la fuite.
L’environnement maritime proche a été déjà sérieusement contaminé, non seulement par de l’iode-131 dans d’énormes proportions (7,5 millions de fois le maximum admissible), mais également par du césium-137, dont l’opérateur ne parle que rarement. Des quantités excédant le maximum admissible ont été détectées en mer au-delà de la limite des 20 km.
Par ailleurs, le test d’aspersion de résine sur les débris radioactifs qui parsèment le sol du site n’a produit aucun effet.
Enfin, la mise en place de couvertures destinées à contenir les radiations provenant des réacteurs ne pourra intervenir qu’au plus tôt en juin prochain (correction: septembre), vu le niveau actuel de radioactivité qui en interdit la pose. Ces couvertures seraient munies d’ouvertures pourvues de filtres, afin de laisser passer l’hydrogène et recouvertes sur leur face intérieure d’un produit absorbant les radiations, non spécifié. Certains spécialistes sont sceptiques sur leur efficacité.
Les expédients auxquels l’opérateur en est réduit se révèlent d’une mise en œuvre tardive quand ce n’est pas d’une efficacité douteuse. Les conditions sont loin d’être réunies pour qu’il puisse comme nécessaire s’installer dans la durée.
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Mise à jour n°148 (mardi 10h48)
« Sourouzane », une usine flottante russe de traitement de déchets radioactifs liquides conçue pour le démantèlement des sous-marins à propulsion nucléaire, va être utilisée à Fukushima dès qu’elle y sera acheminée. Sa capacité de retraitement est de 35 mètres cubes quotidien.
Correction à 12h20 Ce projet est encore à l’étude, risquant de prendre la suite de tous ceux qui ont été annoncés et n’ont pas été mis en application.
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Mise à jour n°147 (mardi 08h52)
Tepco n’est toujours pas parvenu à colmater la fuite d’eau hautement contaminée qui se déverse dans la mer. De nouvelles mesures font apparaître que la concentration d’iode-131 est de 7,5 millions de fois le maximum admissible. Rien n’est dit à propos de la présence d’autres radio éléments, qui pourraient aider à comprendre le processus à l’origine de cette contamination.
Afin d’y parvenir, l’opérateur va désormais injecter du silicate de soude (un produit hydrofuge et dessiccateur) en dessous du puits, là où l’eau contaminée est supposée s’infiltrer vers la mer. Les tests de coloration de l’eau afin de suivre son cheminement n’ayant pas été probants.
3.600 tonnes d’eau moins contaminée ont déjà été déversées à la mer. La NISA, l’agence de sûreté japonaise, a annoncé qu’une capacité de stockage de 60.000 tonnes d’eau au total étaient en cours d’acheminement par mer vers le site de la centrale, pour y parvenir vers la fin du mois : une île artificielle flottante (« megafloat »), des réservoirs et une barge de l’US Navy. L’intention est de ne pas répéter l’opération en cours de déversement dans la mer d’eau contaminée.
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Mise à jour n°146 (lundi 20h28)
C’est en pleurs et en demandant pardon qu’un porte-parole de Tepco a annoncé ce matin à la télévision le début du déversement des 11.500 tonnes d’eau contaminée dans l’océan Pacifique.
Il n’y avait pas le choix : c’était cette eau qu’il fallait déverser, ou bien celle découverte sous les réacteurs n°2 et 3, très hautement contaminée, pour laquelle il n’y avait plus de place pour la stocker dans les réservoirs de condensation, qu’il est donc nécessaire de vider. C’est que l’on appelle un arbitrage courageux dans le langage des gestionnaires.
1.500 tonnes d’eau contaminée ont par ailleurs été découvertes dans les sous-sols des réacteurs n°5 et 6, dont on parle peu puisqu’ils sont refroidis grâce à des groupes de secours miraculeusement épargnés. Il a fallu également prendre la décision de la vider, pour la déverser dans la mer, car en montant elle risquait de mettre en panne les installations de refroidissement.
Problème : l’opérateur n’a donné aucune explication sur la présence de cette eau contaminée sous ces 2 réacteurs présentés comme sans problèmes et distants du groupe des 4 autres. Ces réacteurs sont décrits à l’arrêt et dans l’état de «cold shutdown », ce qui signifie que leur système de refroidissement est à la pression atmosphérique et sa température en-dessous de 95° C. D’où vient l’eau contaminée ?
Pendant ce temps, l’eau hautement contaminée continue de se déverser dans la mer, la fuite n’ayant toujours pas pu être colmatée. Toutes les informations et schémas disponibles à son propos s’arrêtent au pied du bâtiment de réacteur, laissant le plus grand des mystères planer sur ce qui se passe en son sein.
S’il se révèle possible d’arrêter la fuite, les aspersions et injections d’eau de refroidissement vont devoir continuer, avec pour conséquence un nouveau problème: les réservoirs des systèmes de condensation seront à un moment ou à un autre à nouveau remplis jusqu’à la limite de leurs capacités…
La société russe Rosatom a été appelée à la rescousse, afin de fournir un système d’évacuation des eaux radioactives, conçus pour le démantèlement des sous-marins atomiques, afin de réaliser ces transferts à haut risque.
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Mise à jour n°145 (lundi 16h50)
La mesure des taux de radioactivité devient un enjeu grandissant.
A deux reprises mis en cause pour des erreurs dans celles-ci par l’Autorité de sûreté japonaise, Tepco vient d’annoncer un renforcement de ses équipes dédiées à cette tâche et le renfort d’entreprises japonaises.
L’AEIA a de son côté effectué des mesures, accréditant par l’un de ses résultats celles que Greenpeace avait engagé, qui a de son côté annoncé multiplier les siennes et mesurer également la contamination du lait et des légumes.
Des données relatives aux réacteurs sont disponibles sur le site de la NISA, l’autorité de sûreté nucléaire japonaise, dont l’interprétation réclame l’analyse de spécialistes.
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Mise à jour n°144 (lundi 09h55)
« Aux grands maux les grands remèdes ! » Tepco vient finalement d’annoncer que les 11.500 tonnes d’eau contaminée allaient être rejetées à la mer à partir de mardi, faute d’autres solutions.
La contamination de cette eau est estimée à 100 fois la valeur normale, mais il ne s’agit que d’une moyenne trompeuse. Correction : L’eau très contaminée sera stockée dans les structures actuellement pleines d’eau moins contaminée.
Entre deux maux choisir le moindre ! L’urgence de la reprise des travaux de relance des installations prime.
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Mise à jour n°143 (lundi 09h20)
En dépit de l’utilisation de produits absorbants, n’ayant pas réussi à colmater la fuite d’eau hautement contaminée, l’opérateur a utilisé un colorant pour déterminer d’où elle se répand dans l’océan. L’idée est d’installer devant et dans la mer des « barrières » créant des accumulations de vase. Il est espéré ainsi contenir le plus possible l’eau contaminée dans une zone limitée.
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357 réponses à “LA SITUATION À FUKUSHIMA (VII), par François Leclerc”
Ils vont finir par jeter les réacteurs à la mer …
J’y pensais il y a juste un quart d’heure, PAD.
Et avec des poissons qui voyagent et reconcentre la radio-activité, je ne t’explique pas les dégâts qu’ils vont constater sur la population.
Les poissons seront tellement énormes, qu’ils n’auront plus besoin de pêcher des baleines …
Non yvan, ils nous diraient « sans danger vu les quantités etc ». 🙂
Tu ne crois pas si bien dire, Toi.
Un scandale m’énerve depuis longtemps : le contrôle de contamination des poissons. (quelle qu’elle soit).
En effet, les poissons ne sont pas contrôlés en raison de « la trop grande disparité de l’échantillon ».
Hors, statistiquement, même un échantillon à priori non exploitable peut être synthétisé pour devenir significatif.
Les outils existent.
Mais…
A l’inverse, cela me fait penser aussi à une info que citait peut-être Gouwy sous la dilution des produits issus de l’accident de Tchernobyl pour rester en dessous des limites fixées…
Ainsi que des seuils qui viennent d’être relevés au Japon « face à un événement exceptionnel »…
On se fout de nous et pas seulement de Toi et moi.
En plus des poissons (dans l’eau), il y a dans les « étangs formés et à leur voisinage » des
agents pathogènes ( acariens etc ..)
Ce jour ( le 5/4) article de » Der Spiegel »
Extrait :
« »http://www.spiegel.de/panorama/0,1518,755030,00.html
Japan warnt vor gefährlichem Fiebererreger = JP met en garde contre des agents pathogènes de fièvre dangereux
DPA = Agence Allemagne-Presse
Japanische Einsatzkräfte im Katastrophengebiet: Warnung vor der Herbstgrasmilbe
=
Des agents pathogènes (de fièvres) tels que des acariens « d’herbe d’automne“ peuvent se développer dans les boues et provoquer la fièvre « Tsutgamushi «
Déjà 1 cas a été recenseé ..
Exact.. il commencent à m’énerver chez TEPCO :(…. vraiment.
Tepco n’est pas Air France !
Bonjour à tous
Il se pourrait même que les réacteurs se jettent eux même à la mer, mais dans le désordre!
Sur Zero Hedge: un billet énonçant que la présence de tellurium 129 plus le taux d’iode serait un indicateur d’évènements de criticité sporadique du réacteur. En français: il y aurait des redémarrages autonomes involontaires du réacteur!
Godzilla, le retour!
Cordialement
Lien: http://www.zerohedge.com/article/tellurium-129-presence-proof-inadvertent-recriticality-fukushima
Sinon, tepco recrute des liquidateurs payés 1750 Euros de l’heure sachant que vous avez droit à recevoir en prime une irradiation d’une année en une heure.
Avec le nouveau niveau de radiation par an, bien sûr. Car il a déjà été relevé pour la « circonstance »…
J’ai appris par ailleurs que les dosimètres n’étaient pas fourni.
Autant ne pas connaître son malheur…
http://nouvelles.sympatico.ca/monde/nouvelles%20:%20monde%20:%20presse%20canadienne/un_technicien_temoigne_sur_les_difficiles_conditions_de_travail_a_fukushima/0f1d97db.
Pour moi qui n’était pas jusqu’alors un anti-nucléaire forcené (ni-pro d’ailleurs) , cette absence de dosimétres me semble ahurissante, il y 500 personnes qui travaillent (ou/et qui meurent) et on ne peut pas trouver sur la planète 500 dosimètres.
La question qui vient est indicible, mais après tout, les 500 sont ils tous des sacrifiés volontaires ?
Eclairez-moi SVP où je vais devenir forcené.
Hema, il ne faut pas se tromper de combat.
Je n’arrive pas à retrouver l’article disant que seuls les encadrants avaient des dosimètres, et encore, pas en permanence.
Autre article, un Japonais célibataire qui retournait travailler volontairement dans la centrale alors qu’il avait fui pour « ne pas laisser tomber ses collègues ». Il se considérait comme kamikaze des temps modernes.
Autre fait, cette secrétaire qui, juste après la première explosion, a été évacuée MAIS a dû se changer complètement et n’a rien pu emmener avec elle.
Autre fait, le plan « catastrophe » de tepco avec juste une civière et un autre matériel dérisoire qui montre un niveau de dérision COMPLET face à un imprévu quelconque.
Dans TOUTE cette affaire, et les informations cachées et volontairement erronées de Tepco le confirment depuis longtemps, c’est la recherche de gain ABSOLUE qui est en cause.
Je ne vais pas jouer les pro ou anti nucléaire, car le problème est bien supérieur à un domaine technologique aussi dangereux soit-il.
Mais lorsque les moyens ne sont pas mis en place de façon volontaire (ou involontaire pour Tchernobyl), il ne faut pas s’étonner que les conséquences soient à la hauteur.
Pour Three Miles, c’était juste de la bêtise. Car les procédures du nucléaire sont lourdes (énormes, même), mais efficaces. J’ai testé.
Mais…
C’est juste parce que ça risque de ruiner un pays que nous nous affolons…???
Et la partie insidieuse, rampante, qui tue sans exploser..???
(comme me disait un responsable sécurité en raffinerie : ce n’est pas la pollution que l’on sent qui est dangereuse)
Et qui fait des millions de morts régulièrement par maladie ou par juste la famine..???
Encore et toujours ce « cher » capitalisme, oui.
Mais en attendant, il nous faut du courant tout de même. (fait un essai d’un journée sans courant, c’est amusant)
Et … mieux : de l’argent.
Comme d’habitude, ce n’est pas l’argent ou la technologie qui sont dangereux, mais l’utilisation que nous en faisons.
@Yvan
Tout à fait ! Sans pour autant justifier ou soutenir le nucléaire, je crois que les efforts de discrédit doivent plus que jamais porter sur le système dans son ensemble…
Ils serviraient à quoi les dosimètres? Ces gars sont payés pour se faire irradier, ils le savent à moins d’être complètement idiots. C’est comme donner des détecteurs de balles à la chair à canon de 14 qui devait essayer de prendre une colline retranchée derrière des mitrailleuses.
@Moi
Vous avez peut-être raison, c’est donc une guerre, et pour l’instant on a décidé de sacrifier 500 bonhommes (sans préjuger de la suite). Dit comme ça, le choix entre nucléaire et non nucléaire devient simple.
Cela peut énormément servir à Tepco qui ne serait pas obliger de dédommager en fonction des doses reçues.
Tout tourne autour du fric, avec eux.
Toujours à mon avis (je n’ai pas plus d’infos que vous. J’essaye juste d’extrapoler et de déduire en fonction de mes connaissances et de ce que je peux recueillir dans les médias, les photos…).
L’urgence c’est de vider les sous-sols avant qu’un corium n’y pénètre !
– Il faut en revenir à la structure du réacteur Mark pour comprendre cette hypothèse :
En plus des salles des sous-structures dont j’ai parlé précédemment, il existe une autre structure de rétention : une « tranchée » sous-terraine (en fait recouverte d’une simple dalle), relativement profonde et large, destinée à servir de « second barrage » en cas de débordement des sous-structures et, dans « l’autre-sens », à retenir des éventuelles grandes marées, « petits » tsunamis ….
Il avait d’ailleurs été fait allusion à cette tranchée dans l’actualité la semaine dernière.
C’est aussi de cette tranchée dont il est question sur le film et photos où l’on voit un jet d’eau derrière une grille mais également les photos où l’on voit un technicien en combinaison de protection, montrer du doigt une faille dans une dalle extérieure (la tranchée est sous cette dalle).
Cette tranchée n’est pas destinée normalement à contenir des eaux contaminées mais uniquement de l’eau de mer (crues…) ou comme bassin de rétention en cas de débordement accidentel des cavités sous-structurelles de la centrale.
Elle sert aussi à « purger » le circuit du condenseur.
Cette tranchée a donc « naturellement » une évacuation vers la mer que l’on peut ouvrir ou fermer.
Actuellement, il est fort probable que cette tranchée contient de l’eau contaminée en provenance des ruissellements, des arrosages….mais forcément à des taux moindres que les eaux des sous-structures qui elles ont été directement en contact avec les matériaux fissiles.
Je pense donc que les japonais vont purger cette tranchée vers la mer pour y stocker (dans un premier temps au moins), les eaux fortement contaminées des sous-structures.
Pour le reste :
pour moi, la question sur la fusion et la présence de corium ne se pose plus depuis au moins 8/10 jours. Il me semble évident que tout cela est effectif sur au moins 2 réacteurs (ceux qui ont émis de la fumée noire)
C’est également très probablement le cas sur le troisième, l’émission de fumées noires ayant été « masquée » par le fait que les pressions dans les enceintes de ce réacteur sont (ou ont été à cette période) négatives.
Les seules vraies questions sont toujours :
Y a t’il reprise de la criticité ? Si oui, sur quels réacteurs ?
Avancement des fusions (volumes fondus dans les réacteurs et piscines).
On ne parle plus des piscines mais il faut bien comprendre qu’elles restent un problème majeur.
Tant que des possibilités de circulation d’eau existent, le problème est « résolu » (c’est le fonctionnement normal de ces bassins de stockage) mais quelques minutes suffisent, en cas de rupture de la circulation d’eau, à mettre les barres à l’air et quelques autres minutes pour qu’elles entrent en fusion !
Comme elles sont en outre, certainement déjà bien « entamées » et la protection en zirconium, endommagée, le problème majeur est ….très majeur !
Il est donc indispensable de vider les sous-structures pour faire de la place pour les eaux de refroidissement fortement contaminées mais en même temps, ces sous-structures deviennent un problème majeur en cas de corium …
Dilemme !
Si mon hypothèse est la bonne, je pense qu’à court terme, les techniciens en seront réduits à purger les salles en continue et à tout rejeter vers la mer …
Ne serait-ce pas aussi pour mieux maitriser les flux d’eau contaminées.
Il faut mieux évacuer soit même l’eau avant que l’eau ne s’évacue d’elle même suivant un chemin que l’on ne maitriserait pas et serait même dangereux pour la vie sur le site ?
Sachant que celle qui ferait cela serait l’eau la plus contaminée car celle rejetée actuellement.
plus de vie sur le site, pour plusieurs décennies, voir siècle. Il faut déjà être au delà des 50 km pour être « sauvable ».
Maitrisée ou non, l’eau contaminée finira forcément dans l’océan non ?
vie sur le site = techniciens qui interviennent.
pas les alentours.
je n’ai pas été clair je m’en excuse.
car il y a encore besoin d’intervenir, même eux savent qu’ils sont condamnés.
voyez ceux qui ont été brulés juste par contact.
@François Leclerc: merci pour la réponse sous la rubrique Fukushima VI….je réfléchis à 3 scénarios du futur, un rose, un gris et un noir…à valider par vous même et l’ami Gouwy sous ses aspects techniques ( je reste un béotien en la matière ).
Un petit extrait de l’opuscule « scénario catastrophe » du MEG de Conches:
« Donner du sens et reconstruire »
Affecté par la catastrophe, l’homme répond en produisant de la culture et du social. pour faire face aux évènements perturbateurs, il invente des solutions collectives, à la fois techniques et organisationnelles, économiques et rituelles. Il cherche autant à reconstituer les liens sociaux distendus ou rompus par l’évènement, qu’à réparer les dégâts matériels. Ces réponses culturelles servent également à donner un sens au désastre et à accepter la souffrance et l’absurdité qu’ils crèent. Elles permettent aux collectivités de dépasser les tragédies qui leur sont infligées et d’entamer un recommencement. Les réponses varient en fonction de la nature de la catastrophe, mais aussi et surtout selon l’interprétation qui en est faite….chaque société, défiée par la brutalité de la catastrophe, adapte ses pratiques pour intégrer et assimiler le désastre à son mode de fonctionnement habituel. »
« Des catastrophes « arrivent »; puis elles « sont arrivées ». Et on passe à autre chose ». Hubert Reeves
Latribune.fr de ce matin nous donne l’explication officielle au rejet des 10000 tonnes dans l’océan, avec des infos intéressantes sur es réacteurs 5 et 6:
« Quelque 10.000 tonnes d’eau stockées dans des cuves et 1.500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6 vont être déversées dans l’océan », a annoncé ce lundi matin un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco) qui gère la centrale de Fukushima. Ce porte-parole a tenu à préciser que cette eau serait « faiblement » radioactive et que ces rejets ne devraient pas avoir de conséquence pour la santé des Japonais, notamment des 35 millions d’habitants de la capitale située à environ 250 km de la centrale.
Pour lutter contre la surchauffe des réacteurs nucléaires susceptible de créer une fusion du combustible, les ingénieurs de Fukushima Daiichi avaient décidé de deverser de l’eau sur les installations. Cette eau hautement radioactive empêche les employés d’accéder dans les salles des machines. Un transvasement de cette eau fortement radioactive vers des réservoirs ad hoc est prévu. Or, ces réservoirs sont déjà remplis d’eau faiblement radioactive. Celle-ci doit donc être vidangée dans la mer afin de laisser la place à l’eau hautement radioactive.
Par ailleurs, 1.500 tonnes d’eau sont accumulées dans les réacteurs 5 er 6 de la centrale, risquant d’endommager les turbines doivent aussi être deversées dans le Pacifique.
Quant à la fuite d’eau radioactive due à une brèche dans l’un des réacteurs, elle n’est pas encore bloquée. Les ouvriers de la centrale sont pourtant parvenus à en connaître l’origine précise – une ouverture de 20 cm dans une fosse du deuxième réacteur. Toutefois, les tentatives de colmatage avec un mélange de ciment, de polymères, de papier journal et de sciure n’ont pas fonctionné. La crise nucléaire à Fukushima ne semble pas prête de se calmer, le gouvernement ayant déclaré s’attendre à plusieurs mois de lutte.
Mode ironie on
Bientot on aura des sardines de 1m
Mode ironie off
Et moi, j’ai toujours rêvé de voir un requin Grand Blanc se transformer en Megalodon…
Mais ce sera économiquement mauvais de devoir passer plus de temps à couper les deux têtes de la sardine…
Fukushima en fait c’est Fuck you shima. Et You c’est nous tous à commencer par les malheureux
Japonnais, obligés de participer malgré eux à un gigantesque programme expérimental global (air/terre/mer) de mutation génique à base de rayonnements nucléaires.
Même dans leur plus grandes heures de gloire les médecins Nazis n’avaient pu bénéficier d’un tel
parc de cobayes.
Félicitations aux organisateurs de ce splendide réality show intitulé : » Chroniques de la mort radieuse ».
les japonnais, tout comme nous,vivent en democratie.
Ils ont donc choisi le nucleaire…tout comme nous.
Ce qu’il leur arrive est donc simplement le resultat de leur choix.
Ils ont joué et perdu..surement comme nous bientot..
ou alors peut etre sommes nous en democrassie
Vous ne l’avez peut-être pas ressenti au moment où vous l’avez écrit, mais c’est un monument de cynisme.
le cynisme serait plutot de promettre un risque zero qui n’existe que dans les contes pour enfants.
pour le reste je maintiens totalement ce que j’ai ecrit.
le democratie c’est AUSSI d’assumer ses choix.
les allemands ont reussi à 100 000 à faire un peu bouger les choses
en France on a vu 200 personnes à Caen.
Le choix du peuple français est tres clair.
sinon il n’y aurait plus de responsables aux actions d’une societe et ce serait trop facile.
Les Japonais étaient farouchement opposés au nucléaire. Chaque fois qu’un sondage était fait le résultat était négatif. Ce qui fait que les autorités n’ont plus fait de sondage.
Ca ne vous rappelle pas le traité de Lisbonne?
Ces Etats qui décident contre leur peuple. mais le mots Etats est mal choisi. Il n’y a plus d’Etats, il n’y a que territoires soumis à l’internationale néolibérale.
Le site est « out » pour au moins 40 ans (ou éternellement), des milliers de gens doivent être irradiés et/ou sont menacés pour diverses raisons (médicales, logement, nourriture ….) et ils se préoccupent de sauver des turbines….elles mêmes irradiées, d’ailleurs …au prix de polluer l’océan et la chaîne alimentaire !
On en croit pas un mot bien sûr, mais qui est responsable de la com dans cette société ?
@ Gouwy
En effet, cet argument qui serait donné par TEPCO pour justifier le déversement de 1500 tonnes (supplémentaires) vers la mer , à savoir :
« »Par ailleurs, 1.500 tonnes d’eau sont accumulées dans les réacteurs 5 er 6 de la centrale, risquant d’endommager les turbines doivent aussi être deversées dans le Pacifique. »
Turbines surement irradiées
L’arbre , les paliers, joints même le rotor etc .. ont dü souffrir avec le tsunami , bien que ce soit des pièces et composants de masse énorme
Comment ont ils la preuve que le « turbo alternateur ) pourrait être redémarré et donc PRODUIRE à nouveau de l’électricité .
Cette électricité serait utile pour alimenter les POMPES centrifuges de Refroidissement si .. et si .. et si ..
Je suis passionné de technique mais non spécialiste, toutes les centrales nucléaires sont en fait d’archaïques machines à vapeur, malgré leur chaudière de haute technologie et l’usage de turbines à la place de moteurs à pistons .
Il n’y a pas moyen d’obtenir une conversion directe entre la fission nucléaire et la production de courant électrique ?
Thermo-couple géant pour les calories et conversion du flux de neutrons en courant, le tout avec un rendement pas trop déplorable, par exemple ?
@ Paul Emile
un R.I.N est en effet une espèce de chaudière qui fait chauffer de l’eau
A l’inverse des BWR, nos » Réacteurs PWR » sont tels que cette eau primaire à 157 bars environ vient, dans des G.V, en échange calorifique avec de l’eau d’un circuit secondaire —>> et c’est avec ce circuit secondaire que la vapeur va à la turbine etc .;
– vous écrivez :
« » Thermo-couple géant pour les calories et conversion du flux de neutrons en courant, le tout avec un rendement pas trop déplorable, par exemple ? »
Mais les neutrons sont des particules non chargées, à l’inverse des protons (à charge +) et des électrons chargés négativement .. etc ..
@ Paul Emile : mises à part quelques technologies comme le solaire, on n’a pas encore à ce jour trouvé mieux que les machines tournantes pour produire de l’électricité ! Même l’éolien est une machine tournante 😉
Dire que les centrales nucléaires sont « d’archaïques machines à vapeur » est un peu excessif notamment par ce que la vapeur produite par les réacteurs PWR est de mauvaise qualité et doit être traitée avant d’être injectée dans les corps de turbines qui sont eux aussi de beaux joujoux de technologie. Cela n’en rend pas le nucléaire plus sympathique pour autant !
on se contente d’un rendement lamentable de 30% quand tout va bien.
la seconde loi de la thermodynamique est sans appel.
chaque kw electrique produit donne droit à 2 kw thermiques a gaspiller sur place.
d’ou la stupidite crasse du ‘tout electrique’ lorsque les centrales thermiques prennent le relais aux heures de pointe.
(bienvenu en France)
un litre de fioul brulé dans une centrale thermique donne l’equivalent de 0,25 litres de gasoil brulé chez le client final.
les 0,75 litres restants servent à chauffer les poissons et les petits zoizos
@ dupontg :
1/4 3/4 : ivrai pour le chauffage électrique qui est une belle idiotie.
Mais pas vrai pour tout ce qui est mécanique ou éclairage (sauf couplage éclairage chauffage : lampe tungstène classique), donc le moteur de la machine à laver et du frigo, etc.
IL est vrai que c’est au mieux 50% de la conso en France, sans doute bcp moins.
En même temps, essayez de faire une machine à laver qui utilise le gaz pour son eau chaude, ou l’eau chaude domestique, ca doit faire problème d’un point de vue pratique. C’est un des intérêts d’un système de lavage collectif, et du lave-vaisselle « mapa », ou votre eau chaude peut être produite au gaz ou au solaire direct…
L’argumentation de Gouwy ( CMT N°4) parait plausible .. hélas
+ de 10.000t d’eau ( + de 10.000 m 3 = 10 millions de litres) et c’est pas fini
dans les déserts, on manque d’eau .. d’un côté, la folie de l’Homme de l’autre la misère
– à cette heure la nuit va déjà tomber là bas
Question : Quel est le % de Français qui ont une vision claire ??
A leur corps défendant, les infos sont contradictoires
– l’article de la Tribune , cité + haut, parle , pour la même eau , à un 1er endroit d’eau faiblement contaminée
puis qq lignes au dessous » d’eau fortement contaminée »
Bcp de textes sont faits pour ne pas trop inquiéter ..
– Pourvu que » la loi des séries » ( loi très empirique .. dicton populaire ) ne s’applique pas !
réponse : en fait elle s’applique déjà
car quels sont les endroits » où c’est calme » ?? Trifouillies les Oies .. et encore .. car rivalités entre voisoins ..
« + de 10.000t d’eau ( + de 10.000 m 3 = 10 millions de litres) et c’est pas fini »
mouais, c’est 2 ou 3 secondes de débit du Niagara.
C’est aussi sans doute une dose de l’ordre de la radioactivité naturelle de 100 000 fois ce volume de 10^4 m3, soit 1 km3 (= 10^9 m3), peut être 100 km3, ce n’est pas pour polémiquer et dire que c’est bien, mais dire que c’est très mal parce qu’il y a un chiffre avec plein de zéros, c’est pas forcément de l’info.
Charpak avait d’ailleurs proposé qu’on prenne comme unité de débit de dose le DARI, le débit de dose à laquelle on s’expose de part sa propre radioactivité (potassium 40 surtout, de mémoire).
Donc « fortement »/ »faiblement », il faut garder les pieds sur terre (ou sur mer) et parler en débit de dose avant dilution sur mer, débit de dose en surfacé végétale puis en nappe phréatique sur mer. Effectivement, c’est un bon exercice de physique, où l’on appréhende que l’amosphère est 3D, à flux 2D, que la mer est 3D, à flux ?2D ?3D, que le ruisselement des eaux terrestre est 2D, des eaux fluviales est 1D, des eaux souterraines est ?? fractale, etc.
et que tout ça fait des « poches de cata possible », mais aussi de vastes plaines où le danger n’est pas avéré.
C’est effectivement une intelligence qui nous manque que de voir cela, alors qu’un jardinier du dimanche finit par savoir où dans son jardin est l’humide, le sec, le coin à puceron, à fourmi, à taupes, …
Oui, Timiota.
Mais là où s’arrête ton exercice de physique démarre la chaine alimentaire.
Et devines qui est au sommet de la chaine..??? Salut les maillons. 😉
Au final, nous allons retrouver dans nos assiettes le produit du nettoyage des océans.
Cela me refait penser à la discussion avec un ami qui a bien écœuré ma femme en nous disant que les crabes mangeaient les cadavres de poissons.
Et sa femme nous annonce qu’elle avait pensé à nous faire du crabe…
Entre Bretons, nos conversations tournent toujours autour de la mer, finalement.
Votre raisonnement est très bon concernant la physique.
Quant est il sur la biologie ?
On en sait rien. C’est le labo à ciel ouvert.
Nul doute que l’on va découvrir plein de choses à la suite.
timiota,
Sachant tout de même que la radioactivité ne va pas se diluer dans l’eau de mer « purement linéairement ». Une partie de cette radioactivité va rester près des côtes japonaises, je pense.
Que des bonnes réponses, merci.
En effet, il faut suivre quels sont les isotopes concernés.
Comment iode, césium, Pu remontent la chaine alimentaire.
Mais quand même comparer à ce que la même chaine fait de la radioactivité naturelle (K40, Thorium, etc.) et comprendre le résultat.
pas uniquement des poissons …n’empêche que c’est fort bon ! sauf quand irradié, mercuré ….
Il est vrai que depuis le début, du sauve qui peut, TEPCO s’acharne à vouloir préserver le futur des réacteurs 5 et 6 à tout prix … C’est à se demander si il reste encore vraiment parmi eux beaucoup de spécialistes du nucléaire où s’ils ont été majoritairement remplacés par des ingénieurs financiers et communications ?
Il est évident que les ingénieurs financiers ont eu leur mot à dire au début de la catastrophe, influant les priorités car le retard pris n’avait pour seul objectif que de sauver les réacteurs.
Maintenant que cela prend une tournure catastrophique, la problématique va être de trouver les
compétences nécessaires.
Vu les doses reçues, je doute que les ingénieurs soient en état de travailler encore longtemps sur ce site et que bientôt les compétences manquent.
La solution risque d’être d’enfouir le site sous des tonnes de béton.
Moi je vois plus tôt là que TEPCO essaie de sauver la baraque, car les 5 et 6 pourraient eux aussi voir les coeurs devenir des coriums – non ?
@Ancestral
Non je ne crois pas, depuis le début les 5 et 6 ont résistés grâce à des générateurs diesel d’appoint restés intacts.
Et c’est les premiers à avoir été remplacé par un système électrique de refroidissement stable. Dans tous les comptes rendus ils sont signalés comme étant en bon état.
Selon TEPCO la poursuite de leur exploitation serait soumis à l’évaluation de la population.
Je pense que les 5 et 6 étaient en maintenance (tout comme le 4) et le réacteur n’était pas chargé de combustible au moment du tremblement de terre. Donc pas de corium possible. Seules les piscines de combustible usagé nécessitent un refroidissement continu, toujours assuré pour le moment par le système de back-up prévu.
Pourtant, les sous-sols des réacteurs 5 et 6 sont emplis d’eau contaminée :s
Ca craint grave, cela laisse suggérer qu’eux aussi ont les coeurs qui fondent ! Si j’ai bonne mémoire, ils sont distants des autres d’1,5 km !
Vu l’état critique de l’ensemble des réacteurs, ils ne pourront empêcher qu’une réaction en chaine de nouveaux accidents ait lieu…
Surtout si TEPCO et ses partenaires doivent tenir « stable » cette situation sur une longue durée…
avec le tremblement de terre, il a pu y avoir des « connections malencontreuses entre des circuits prévus pour rester étanches, entre les différents réacteurs ??
ce qui fait que des eaux se déversent là où elles n’ont rien à faire …
Les 5 et 6 étaient arrêtés mais chargés. L’eau qui s’y trouve pourrait être celle du tsunami, contaminées par les rejets aériens puis la pluie et fonte des neiges.
Juste après la catastrophe, le chef de centrale n’a pas le choix entre « conserver le matériel » et « éviter une catastrophe », les deux vont ensemble. Dans le même ordre d’idée, garder en état le matériel, dont les alternateurs, qui peut devenir indispensable est logique et sain.
Les réacteurs devront tout de même subir une grosse révision avant de redémarrer, ce n’est pas pour tout de suite.
Un lien intéressant, il y a des gens qui réfléchissent depuis 20 ans à toute éventualité http://article.nuclear.or.kr/jknsfile/v41/JK0410575.pdf et d’autres qui en France (doc en anglais avec des images) font des expériences http://www.plinius.eu/home/liblocal/docs/PLINIUS-Papers/Oxide-metal_MCCI.pdf moins onéreuses sans doute, mais qui intéressent nos acteurs du nucléaire.
Fukushima DAINI
J’ai vu ça ce matin – mais peut-être que l’info a déjà été donné il y a un moment sur ce blog :
Je me disais bien qu’on parlait peu de cette centrale d’où de la fumée noire est sortie la semaine dernière…
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima_Daini
La « DAINI » est à 12 km de la DAIICHI, indique votre lien ..
Donc tous ces trucs impliquent la Zone d’évacuation ..
Qn a dit que :
AIEA a suggéré que Zone évacuation soit portée à 40 km ..
ce serait surement nécessaire
Pauvres japonais .. déjà serrés comme des sardines ..
L’enfer
Et être mal informés
Perso je préfererais savoir .. afin de » laisser pisser encore + les détails
cela dépend des tempéraments :
pour certains, le fait de ne pas savoir – une mauvaise nouvelle : on respire un bon coup, et on se prépare à « lutter » – est pire, laisse dans un sentiment d’angoisse majeure ( c’est mon cas …peu importe ), pour d’autres, l’ignorance préserve, et permet de rester debout. ce n’est pas culturel, c’est affaire de caractère.
tiens et comment font – ils pour gérer l’autre centrale, vu qu’elle est dans la zone d’exclusion ?
une prime pour les travailleurs en fonction des radiations qu’ils se prennent ?
La Dernière modification de Votre lien sur Wikipedia est du 26 mars 2011 à 23:16. Donc semble se referer en fait a l’autre centrale DAIICHI
Je pense que pour comprendre l’ensemble des décisions et choix techniques comme en matière de communication, il faut intégrer une notion sociale très importante au Japon qui s’appelle « honneur ».
A mon avis, pour un responsable d’entreprise comme Tepco, perdre une centrale est tout simplement quelque chose d’inenvisageable. Ce n’est pas seulement perdre un « bien » mais également quelque part, une part de sa fierté, de son honneur…
D’autant que le « déshonneur » ne s’arrête là : Il prive le pays d’énergie, entraînant ou participant au « déclin » économique. Il prive une partie de l’économie de ses revenus « stratégiques » comme l’agriculture, la pêche….en polluant l’environnement.
J’ai en tête un exemple relativement récent (quelques années) d’un pilote de ligne commandant de bord qui a sacrifié sa carrière et s’est exilé de la société en se retirant dans une communauté religieuse à la suite d’un accident à l’atterrissage.
L’avion avait quitté la piste suite à une conjoncture météo imprévisible. Il n’y avait eu aucun blessé mais l’avion était irrécupérable (train cassé etc…)
Il a été reconnu par l’enquête que le pilote n’était pas responsable mais malgré tout, celui-ci s’est volontairement mis au banc de la société pour avoir perdu son appareil !
Il est également possible que ce même état d’esprit anime les responsables politiques : Le Japon mis en avant de l’actualité pour une raison qui « met le monde entier en danger », qui risque de faire basculer l’économie mondiale, qui risque de « mettre à mal » certains lobbies et/ou états …. doit, à mon avis, être très mal vécu par ces responsables !
Je pense que cet état d’esprit doit, en partie, être une explication à la politique de (non) communication et des choix techniques « ridicules » qui ont été faits ou pas faits !
Ton explication aurait pu être valable si un lourd passé n’existait pas au sujet de Tepco…
Leur mentalité a bien changé, « éventuellement »…
Surtout qu’ils se sont faits colonisés par les US. Et il suffit de regarder le résultat récent en France.
je pense que ce Japon n’existe plus.
les multinationales ont laminé l’esprit regional.
Le facteur culturel peut expliquer certaines choses. La dignité dont ont fait preuve les japonais (jusqu’à un certain point, il y a maintenant les laissés pour compte de certaine partie de la zone contaminée) et qu’on remarquée tous les observateurs a aussi son pendant, celui du conformisme social qui ne favorise pas les solutions improvisées qui demandent un sens de l’initiative individuelle. Mais il n’explique pas tout, c’est seulement un facteur aggravant.
Comme dit Charles Sannat dans son excellent article, quand il y eut l’accident de Tchernobyl le nuage radioactif s’arrêta aux frontières de la France, le sens de l’honneur n’est pourtant pas spécialement ce qui nous caractérise, les français.
L’hypothèse qui me semble la plus forte est celle de la crainte du dépérissement économique qu’augure ce gravissime « problème technique » dans une industrie japonaise qui s’est longuement targuée du zéro défaut à grand renfort de cercles de qualités. C’est l’idée de l’excellence associée aux produits japonais qui rencontre désormais sa limite comme dans ces épisodes récents qui ont vu le retour à l’usine de certains modèles de voitures Toyota à cause de certains défauts de construction.
Comme l’indique encore Charles Sannat l’imbrication de l’économie japonaise dans la mondialisation est très grande, il y a donc tout lieu de penser que les dirigeants réfléchissent à deux fois avant d’abandonner un modèle économique qui jusqu’ici a fait leur prospérité. Trop de remises en cause, alors on fait comme si, jusqu’au prochain développement de la catastrophe, qui remettra, on peut l’espérer, les pendules à l’heure.
Sans même parler des simples intérêts particuliers liés à l’industrie nucléaire où le privé et le public entretiennent des liens incestueux, ils sont sans doute actuellement tout simplement dans l’incapacité de penser une alternative. C’est le même phénomène qui se produit avec la crise financière. Nos dirigeants bien de chez nous font aussi l’autruche.
Pour ce qui est du point de vue et du comportement des japonais de l’étranger ayant conservé ce sens de l’honneur, et donc d’un âge assez avancé, je le résumerais en deux mots: colère et obsession. Une colère terrible, fondée autant sur la catastrophe que sur la com’ mensongère, une colère sourde, rentrée, qui ne sera apaisée que par un suicide des responsables sur la place publique. Une obsession pour tout ce qui concerne de près et de loin la catastrophe (TV, presse papier, internet), chronophage.
Pour ce qui est du point de vue et du comportement des japonais sur place, en particulier des habitants de Tokio, il semble bien différent…
Pierre Yves D écrit :
« » Sans même parler des simples intérêts particuliers liés à l’industrie nucléaire où le privé et le public entretiennent des liens incestueux, ils sont sans doute actuellement tout simplement dans l’incapacité de penser une alternative. C’est le même phénomène qui se produit avec la crise financière. Nos dirigeants bien de chez nous font aussi l’autruche. »
Des « top managers et politiciens de haut vol » japonais ont été mis au courant de la GRAVITE.
La solution de faiblesse, de lâcheté est de » gagner du temps, de faire l’autruche » ..
En outre, la mentalité japonaise a dû évoluer pour se rapprocher de la » mentalité capitalisme financier » ( ce n’est plus les Japonais de 1939-1945)..
Que ferions nous à la place des dirigeants japonais ??
même de ceux qui seraient + intègres que ceux de TEPCO ( car eux c’est le pompom ..- mais les objectifs de TEPCO ont été dictés par les ACTIONNAIRES PRIVES —>> « RENTABILITE , pas de VAGUES.. .. en espérant qu’un tsunami viendra pas mettre à l’eau notre beau jouet de FUKUSHIMa)
actuellement, sous-vers-rien et affidés aux manettes, c’est sûr que nous touchons le fond chaque jour; nous en sommes même arrivés à creuser la cuvette…
cela n’a pas toujours été le cas, heureusement ! et il n’y a pas à être honteux de notre histoire : le pire, mais aussi le meilleur, comme toute culture ….complémentarité en somme.
culture cherchant, avec des accès de violence, liés aux inégalités sociales, un certain équilibre.
ni pogrom, ni génocide.
@ Gouwy : votre interprétation est intéressante mais n’y a t-il pas une explication beaucoup plus simple qui consiste à penser que TEPCO n’a aucune idée de ce qui se passe actuellement dans ses réacteurs et aucune idée de ce qui va s’y passer ?
Personne ne sait ce qui se passe au fond des réacteurs, tout ce qu’ils peuvent faire c’est éviter que tout le bazar ne fonde et brûle. Il faudrait envoyer des robots télécommandés examiner chaque local, chaque tuyau, chaque appareil, et mesurer la radio-activité pour savoir si on peut y envoyer une équipe.
Lorsque l’on mange avec le Diable, il faut avoir une longue cuilière. Sur le sujet du Nucléaire,
comme sur bien d’autres (je pense aux gaz de schiste au sujet desquels j’ai vu un reportage
hallucinant sur ce qui se passe aux USA), les « entrepreneurs/destructeurs » capitalistes semblent avoir sous-estimé le longueur de la cuillère. A leur grand dam, mais surtout pour notre grand malheur à nous, qui n’avons même pas eu notre mot à dire, pour savoir s’il était opportun de répondre favorablement ou non à l’invitation du Malin…
Au moins, quand on parle de malin, je sais qu’il ne s’agit pas de moi.
Mais… qui te dit, Joan, que nous n’avons pas notre mot à dire…??
En Islande comme en Tunisie, il semble le vouloir, pourtant.
exact! Qui veut fonder un parti politique? Thème : l’énergie presque gratuite pour tout le monde dans moins de 10 ans.
On sait comment le faire, et on sait déjà combien cela va coûter.
Pourriez-vous imaginer vivre dans une société qui place l’énergie au centre de son développement?
L’énergie à moindre coût et non-polluante est la clef d’une civilisation moderne.
Offrez aux hommes l’énergie abondante et leur créativité sera décuplée!
Sur le site « aux infos du nain » un article de Chris martenson qui passe au crible des photos aériennes recentes de la centrale : les communiqués donnent à penser que c’est une ruche : pas du tout ! rien à voir avec Chernobyl !
De meme juste aprés une photo qui donne bien l’echelle de grandeur entre la malheureuse (et seule) pompe à béton et un des réacteurs !
Là aussi rien à voir avec les 80 helicos gros porteurs russes et les 300 pilotes qui se relayaient assis sur des plaques de plomb ! (ils sont tous morts)
Les Russes NE SAVAIENT PAS.
Ils ne connaissaient pas les conséquences à court, moyen ou long terme.
Et c’est une énorme différence qui démontre, une fois de plus, que l’humain tient tout de même plus à la vie qu’à l’argent.
C’est ballot pour l’américan drim, néanmoins…
Gloups…
Les Russes savaient juste qu’ils ne devaient pas rester plus de 6 minutes dans les zones irradiées.
Cédéjaça.
Ça c’est une très mauvais nouvelle :
Un dirigeant de Tepco a déclaré hier qu’il n’était pas optimiste quant à la perspective de contenir les dommages du réacteur n ° 3 de Fukushima.
« Je ne sais pas si nous pourrons jamais entrer dans le bâtiment du réacteur n ° 3 » à déclaré Hikaru Kuroda, chef de la compagnie de gestion des installations nucléaires lors d’une conférence de presse.
http://www.bloomberg.com/news/2011-04-03/tokyo-electric-s-plan-to-plug-leaking-radioactive-water-with-sawdust-fails.html
Que penser de ça ?
Les ingénieurs japonais parlent d’un « petit risque hypothétique » d’une explosion de vapeur du au corium qui pourrait entrer au contact d’une « water pool » (nappe d’eau) située sous le réacteur n°1. Ce réacteur, le plus ancien, est connu pour présenter un « weak spot » (un « point de faiblesse »)
Ils ont même calculé qu’en cas d’explosion, un rayon de 20 kms autour du site deviendrait inaccessible, rendant impossible un arrêt des réacteurs sans accepter un « great sacrifice »
« petit risque hypothétique » mais on a envisagé le pire et calculé les conséquences …
The same could be said of a small, hypothetical risk of a corium steam explosion, particularly in the No.1 reactor, which is the plant’s oldest and which is believed to have a weak spot.
If workers are unable to continue hosing operations, and if the nuclear fuel manages to melt through the bottom of the reactor and fall into a water pool below, this would result in a high temperature burst and a sudden release of a huge amount of hydrogen that could, in an unlikely « perfect storm » scenario, breach the containment vessel.
Should either worst-case scenarios happen, it could disperse high levels of radiation up to 20 km (12 miles) around the site, making it impossible to bring the reactors to a cold shutdown without great sacrifice.
Merci encore Gouwy pour toutes ces informations. Elles sont indispensables dans ce no-info- land entretenu par les médias mondial et qui restera, si l’humanité survit assez longtemps comme un grand moment de honte de notre espèce.
Juste une question. Vous dites « les ingénieurs Japonnais ».
Quels ingénieurs? Ceux de TEPCO? de l’ASN japonnaise? conseillers du gouvernement? Indépendants?
Je ne sais pas. Il est juste précisé « Japanese engineers ».
Je suppose qu’il s’agit des ingénieurs de Tepco.
J’ai l’impression qu’ils ne savent pas comment gérer cette affaire mais qu’ils sont conscient que le potentiel de destruction est intact voire se renforce.
Par ailleurs, je m’étonne du silence assourdissant de nos autorités, d’Areva, de son PDG qui se sont rendus sur place récemment.
Ce silence assourdissant est – pour moi – très parlant.
Ne pas communiquer, c’est tout simplement œuvrer à une conspiration du silence !
Le temps de la contre-offensive viendra, elle est déjà à l’étude.
Il faut qu’ils fassent attention au timing, en choisissant comme vous dites « les éléments de langage ».
Si ils savent que la patate chaude est en route vers une explosion probable, le mieux en attendant, est de ne pas trop parler.
oui,
ne rien dire,c’est aussi communiquer. essayer avec les gens autour de vous
d’apres le dernier document (et des precedents),il n’y a de mesure que pour la piscine du 2 et à 70°C.
La 5 et 6 sont plutot normale autour de 30°C
Les 1 3 et 4 n’ont pas de mesure et à la vue des photos on peut se demander si tout simplement elles existent toujours.
http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110404-2-2.pdf
Incroyable, mais vrai et aisément vérifiable : au 20heures ce soir sur t f 1, le premier de classe avec sa cravate, qui explique qu’il ni y a plus de danger car la température sous les cuves des réacteurs est en dessous de 100°c !
Laissez TF1 aux bisounours qui ont aussi le droit de vivre dans un monde aseptisé virtuel sans le quel ils mourraient d’angoisse.
(quote)mouais, c’est 2 ou 3 secondes de débit du Niagara.
C’est aussi sans doute une dose de l’ordre de la radioactivité naturelle de 100 000 fois ce volume de 10^4 m3, soit 1 km3 (= 10^9 m3), peut être 100 km3, ce n’est pas pour polémiquer et dire que c’est bien, mais dire que c’est très mal parce qu’il y a un chiffre avec plein de zéros, c’est pas forcément de l’info.(/quote)
Ce n’est pas de l’info non plus que de parler sans posséder tous les éléments !
Ca peut-être vrai pour l’iode qui a une 1/2 vie courte et qui est naturellement présente dans les mers.
C’est absolument inexact pour des éléments comme le césium, le strontium…et d’autres qui ont des 1/2 vies beaucoup plus longues et qui pour certains, se fixent sur les tissus osseux et/ou les végétaux et donc entrent dans la chaîne alimentaire !
C’est surtout très sous-estimé pour les nanoparticules !!!
Il ne faut surtout pas faire l’amalgame entre radioactivité et éléments toxiques (qui peuvent être faiblement radioactifs mais TRES délétères et pendant très longtemps !)
Le plutonium est sans doute le « pire du pire » et n’est jamais éliminé de la chaîne alimentaire.
1 micro-gramme vous tuera mais ce même microgramme tuera 10, 100 ou 1 million de fois dans les mois, années, décennies ……qui suivront !
yes, +1. Si des micro-particules de radionucléides a longue durée de vie se retrouvent au fond de la mer, elles passeront dans la chaîne alimentaire. Allez dire à un poisson qu’il doit rester confiné dans un cordon sanitaire ! Après, manger du poisson, cela fera comme la roulette russe…
plus haut, Dupontg s’interroge sur ‘existence réelles des piscines des 1,3,4(surtout le 3).
Au vu des photos fournies par Leclerc-San et des trous béants au milieu des ruines et qui ont l’air complètement vides, on peut effectivement se demander si elles existent encore.
Mais dans le cas contraire, que sont-elles devenues? Et surtout, qu’est-il advenu de leurs contenants qui représente quand même quelques centaines de tonnes de matières.
Illusion d’optique ou interrogation pertinente?
Tout à fait Gouwy.
Mais on a parlé de 10000 fois les niveaux naturels.
Et s’il trainait dans la nature 1/10000 des nanoparticules de Pu de la bonne soupe à Tepco, ca serait en effet la cata dans la brave eau de mer, vous vous rappelez ce qu’en disait déjà le chanteur Renaud.
Sur le fond, je suis comme vous étonné que on en sache pas plus sur les radionucléides mis en jeu de façon précise. Quand on se souvient comment le réacteur naturel d’Oklo a été mis à jour, on voit que c’est hyper précis d’avoir toute la signature isotopique (spectrométrie gamma, non ? certes il doit falloir prélever, est-ce infaisable dans une boite en plomb ?).
Donc en effet le problème est à multiples facettes. On n’a pas de certitudes du style « 10000 m3 = beaucoup de conséquences », c’est peut être pas mal plus, peut être franchement moins que tout ce qui est déjà parti en l’air (les « 10% de tchernobyl » dont on a parlé ici où là), et ce plus ou moins ne sont pas univoques du tout suivant les mesures prises (pêche filtrée ou non…).
D’un point de vue purement économique, il faut fabriquer des compteurs de radioactivité pour les vendre au Japon ! (cynisme mal placé dirons certains, mais on n’aura sans doute jamais autant vu un peuple obligé de « vivre avec »)
@F. Leclerc
c’est complètement dingue. Ce blog, économique à la base, devient le seul organe d’information Francophone sur la catastrophe.
On vit des moment formidables. Pourvu que le prix ne soit pas trop élevé.
L’anthropologie étudie le sapiens-sapiens sous tous ses aspects …
Heeeeu.. Si.
Le prix est en train de devenir plus qu’élevé. Et je pense que Monsieur Leclerc doit bosser dessus car des méga-fusions sont aussi en cours.
Je pense qu’il doit y a voir un rapport du style : « vite avant le déluge ».
Le baril vient de retoucher les 120 dollars.
Le gaz, rien qu’en France, c’est pris 21 % sur un an, mais devrait se reprendre 5% en mai.
Le charbon vient de se prendre 30% (en plus de l’effet d’influence de l’Australie)
Le gaz liquéfié 5%.
Soit, toutes les énergies explosent tranquillement.
L’automne prochain, prévoyez des pulls et des vélos.
Et quand je pense qu’il y a de cela 2 ans environ Paul envisageait de suspendre ce blog.
C’eut été une catastrophe !!
ça m’arrive de repenser à ça aussi…
voir Nature , Japan’s nuclear crisis http://blogs.nature.com/news/thegreatbeyond/2011/04/fukushima_update_the_battle_co.html
c’est mort de mortrien depuis le 01 04 2011 … seems like there’s nothing to say about it …
amazing !!!!
je vous communique des infos concernant les problèmes de santé publiées par Jean Luc Veret, médecin, Président de la commission sante d’Europe Écologie Les Verts
La catastrophe de Fukushima au Japon pose quatre graves problèmes de santé
Les fortes doses
Les effets de la radioactivité sur les êtres vivants dépendent des doses reçues, mesuré en Sv (Sievert)
– à partir de 1 Sievert, SV, ( ou 1OOO milliSv), les personnes sont malades dans les heures et les jours qui suivent. Elles souffrent de vomissements, maux de tête, diarrhées, puis diarrhées sanglantes, puis elles perdent leur capacité de défense, en particulier contre les microbes.
– à partir de 5 Sv, une personne sur deux va mourir rapidement
– à partir de 10 Sv, 100 % des personnes vont mourir
Les informations concernant les travailleurs de la centrale de Fukushima sont extrêmement inquiétantes : pour certains, ils reçoivent ces fortes doses en une ou deux heures. C’est pourquoi l’attitude de ces travailleurs a été qualifiée et d’héroïque par le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire française (ASN). Beaucoup ont déjà reçu des doses mortelles. Il faudra envoyer de très nombreuses personnes successivement sur le site car elles ne peuvent rester que très peu de temps sur les parties les plus exposés.
Les faibles doses
Le problème des faibles doses est très différent. Les faibles doses augmentent le nombre de cancers dans la population dans les dizaines d’années qui suivent une irradiation et peuvent se manifester pendant au moins 40 ans. Par ailleurs elles déclenchent des anomalies génétiques, qui pourront n’apparaître qu’après plusieurs générations.
La dose admise dans des conditions normales de fonctionnement de l’industrie nucléaire est de 1 miliSv par an pour l’ensemble de la population, et on accepte 20 fois plus pour les travailleurs du nucléaire.
Une part significative de la population japonaise est aujourd’hui concernée par le dépassement de ces doses. Mais il faut savoir que les connaissances scientifiques internationales admettent aujourd’hui qu’il n’y a pas de seuil de toxicité au-dessous duquel le risque serait nul. Toute dose de radioactivité augmente le taux de cancers dans la population. Il existe une radioactivité naturelle comme il existe des cancers « naturels ». Toute dose de radioactivité augmente le nombre de cancers.
La contamination
On peut se protéger d’une irradiation en s’éloignant de la source. Mais la situation est différente en cas de contamination par des particules radioactives qui sont alors présentes sur la peau, absorbées dans l’air que l’on respire ou dans l’eau et les aliments que l’on mange. Dans ce cas les particules radioactives peuvent s’intégrer dans le fonctionnement du corps humain. L’iode 131 se fixe dans la thyroïde, le césium137 dans les muscles, le strontium 90 dans les os. Ils peuvent y entraîner des dégâts sur les cellules voisines même si la dose délivrée à l’ensemble du corps est infime. De plus, dans le cas où des personnes sont contaminées, lorsqu’elles s’éloignent de la source de pollution, elles restent porteuses de la petite source fixée dans leur corps, dans certains cas pour des dizaines d’années. On comprend alors que la toxicité puisse être importante pour des doses très faibles en termes d’irradiation. De ce point de vue, la population concernée est énorme. L’Iode 131 perd la moitié de son activité en 8 jours et 99% en un peu moins de 3 mois. C’est pourquoi on peut se protéger avant une contamination annoncée en saturant la glande thyroïde par de l’iode non radioactif. Le Césium 137 perd la moitié de son activité en 30 ans et 99% en 300 ans. La durée de vie du strontium 90 est à peu près identique à celle du césium 137.
Le MOX
S’ajoute aux difficultés énoncées ci-dessus le fait que le réacteur numéro trois fonctionne au MOX, combustible préparé à l’usine de La Hague, qui consiste à mélanger à l’uranium une part de plutonium 239. Ce plutonium n’existait pas dans la nature il y a un siècle et a été produit par l’activité des humains. Il présente un danger particulier par sa toxicité très forte en cas de contamination aérienne. La dose toxique est de l’ordre du millionième de gramme et peut provoquer un cancer du poumon s’il est inhalé. De plus, il perdra la moitié de son activité en 24 000 ans et 99 % de son activité en 240 000 ans !
Autrement dit, cette pollution est définitive.
De ce point de vue, la France a une responsabilité particulière en tant que producteur du MOX, dont une livraison devait être effectuée en mars au Japon…
En conclusion, Les japonais sont très loin de maîtriser la catastrophe de Fukushima, ses conséquences portent sur de nombreuses générations et concernent au moins la population de tout l’hémisphère nord.
Rendons hommage à tous les morts passés, présents et futurs du nucléaire.
Jean-Luc VERET
Président de la Commission Nationale Santé d’Europe Ecologie – Les Verts
Quand on veut être crédible, on évite de se planter grossièrement sur les chiffres. Un peu comme Miss Duflot situant le Japon dans l’hémisphère sud en direct à la télé. ça craint.
Là M. Veret commence fort en situant la dose maxi de radio activité admise en France à 1 msv par an alors qu’elle est à 25. Il a raison quand il dit qu’elle est dix fois plus élevé au Japon car , là-bas, depuis peu , elle est à 250. Mais 250 ça fait 250 fois plus que 1 , pas 25.
Ensuite, quand il parle d’élevation du risque de cancer, il faudrait donner une fourchette car les nucléairocrates ont beau jeu de dire que sur Tchernobyl, en Ukraine comme en Bielorussie elle a été de « moins » de 4%. Pour le tabac, les antitabac ont sorti des stats un peu mieux documentés et expressives. Là, on est dans le flou. Dans le cucul.
On a là le tout le drâme des Verts.
@ Kerjean : savez vous lire ? Où parle t-on de la France ?
voir aussi la radioactivité.com
« drame »
1mSv/an au dessus de la dose naturelle locale est la norme en France, 20mSv sur 12 mois glissants pour les travailleurs du nucléaire, 100 ou 250 mSv en cas de catastrophe.
il n’y a pas de seuil de déclenchement de cancer, toute dose, y compris les 1 à 3 mSv d’origine naturelle, est statistiquement susceptible d’en augmenter le nombre.
@Didier
France et Japon, je donne les deux normes.
Votre gars donne une norme qui n’existe nulle part. Ce n’est absolument pas crédible.
@ Didier 4 avril 2011 à 21:43
Extrait du SPIEGEL :
« En Allemagne, le rayonnement naturel est de 2,1 millisievert par an, à quoi s’ajoutent 2 millisievert de sources artificielles (médicales pour l’essentiel) »
« 100 millisievert : dose annuelle qui peut provoquer un cancer ». « Une radiographie de la colonne vertébrale délivre une dose de 1,2 mSv ».
http://www.spiegel.de/panorama/bild-751122-192410.html
Je ne comprends donc pas le 1millisievert avancé dans le paragraphe « faibles doses ». Pour le reste, les chiffres allemands correspondent.
Ah Monsieur Leclerc, pourquoi vous acharnez-vous sur ces pauvres Japonais? Nous aussi nous pouvons avoir des accidents (Ici on les appel des incidents)! Et on en fait pas un drame…
Extrait de
http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Saint-Laurent#Fusion_du_r.C3.A9acteur_n.C2.B01_en_1969
C’est donc le résultat de tout cela qu’ils appellent le niveau de la radioactivité naturelle ambiante.
Les membres de la Société météorologique du Japon ont reçu une notification du gouvernement leur demandant de s’abstenir de toute publication de prévision de propagation des nuages radioactifs dans l’atmosphère afin de ne pas provoquer de panique dans la population. Le gouvernement japonais justifie cette demande en ces termes :
« les bases de la gestion des catastrophes doivent être un acte unique d’information responsable. Prévoir (prédire) la propagation d’un nuage de matières radioactives peut engendrer des remous dans la population ».
Toshio Yamagata le responsable de la météorologie a « un sentiment effrayant » concernant ce document gouvernemental.
Koyama Makoto, professeur à l’université de Shizuoka a déclaré : « cette ordre d’en haut du contrôle de l’information est égal à une déclaration de suicide de la société »
Source AP ASAHI
Et c’est un gouvernement dit « de gauche ». Imaginez un gouvernement néocon .
Meme sur internet le flot des niaiseries étouffe l’information utile :
Sur Google si vous tapez « OM Lyon » apparaissent dans les tous premiers résultats prés de ..500 articles trés récents et dans toutes sortes de journaux ou blogs!
Si vous tapez » Japon catastrophe corium » apparait en premier « Blog Paul Jorion » !
et puis presque rien de récent dans les grands médias !
Cela confirme que ce blog est un des derniers endroits ou on essaye d’etre lucides et conscients !
Je lis avec beaucoup d’attention tous vos commentaires (je trouve moi aussi qu’il faut garder le plus longtemps possible cet espace d’échange) et je me posais ce soir, ce 4 avril, une question bête:
Comment réagissent les très riches de l’hémisphère nord, vis à vis de leur santé?
Je ne les ai pas entendu beaucoup se manifester… .
Du plutonium qui fait le tour de notre planète par les airs et les océans pendant quelques centaines d’années, je me demande bien comment ils appréhendent cette perspective là !
Phase 1:
déménager dans l’hémisphère sud. Les très riches y ont tous un peu de pierre. Et de la caillasse de réserve dans un paradis.
Phase 2:
les abris où ces braves VIP sont sûr d’avoir leur place tandis que le monde mourrait. Trois générations de vie de rat pour les VIP, Mad Max pour les gueux.
Vous parlez peut être du Carré VIP… c’est autre chose en effet!
Pour l’hémisphère sud, vous pensez à l’Amérique du Sud ou autre?
En fonction de la carte ci dessous, à vous de choisir:
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/73/Centrales_Nucleaires_fr.svg
Sur T12 dans le système Dagoba, il y a de magnifiques plages de sable blanc.
Souvent, il ne vaut mieux tirer la morale, comme elle coule de la fontaine.
Ainsi,
en Norvège, pour une affaire d’ampleur nettement moindre mais un peu significative, une petite centaine de scaphandriers s’est révélé être victime d’une technique de respiration sous-marine, alors employée dans la recherche pétrolifère pour ce pays.
Quand ces scaphandriers, lourdement handicapés maintenant ont demandé à la richissime Norvège des dédommagements conséquents, ignorants comme chacun la dangerosité de la méthode, il leur fut rétorqué en justice qu’ils avaient été bien payé, raison pour laquelle ils avaient « accepté le job ».
Moralité:
« Il y a des principes incontournables », dont celui de croire Bergmann bien plus singulier qu’il paraissait, avant cette affaire pétrolifère.
Un lien qui détaille bien l’état de la centrale de Fukushima grâce aux informations délivrées par TEPCO et qui a le mérite d’être en français :
http://www.acro.eu.org/
En réponse à Nicolai,
Je rajouterai quelques infos:
En anglais, la colère du gouverneur de Fukushima:
http://search.japantimes.co.jp/rss/nn20110404a4.html
Cartographie des zones de plutonium:
http://www.cartoradiations.fr/Fukushima_zone_values_plutonium_01_04_2011.jpg
Un site en Français sur la catastrophe:
http://catastrophe-de-fukushima.fr/
Vue de la construction de 1970 à 1974 du réacteur Numéro 3 de Fukushima:
http://www.cartoradiations.fr/images/Japon_Fukushima_Reacteur_REB_Japan_reactor_BWR_1970_1974.jpg
Un article intéressant:
Live Japon : s’informer absolument, mais à quelle source ?:
http://www.clubic.com/humour-informatique-geek/live-japon/actualite-408900-live-japon-informer-absolument-quelle-source.html
Merci Julien, vous avez fait de belles recherches!
@ Julien : merci pour les liens, c super
Merci pour ces liens Julien à+
Appel à contributions !
Il serait juste, de viser 4000 Euro pour le mois d’avril, compte tenu du travail exceptionnel que fourni Francois Leclerc !?
Des Bonus ?
Ici ?
Il a bien longtemps que François Leclerc fournit un travail exceptionnel qui mériterait rémunération !
Vous voulez peut être qu’on le paye en pièce d’or ou d’argent, ce qui serait beaucoup plus tendance… .
Donc 4 000€ équivaut à:
En Or: 2 Lingotins de 50g et 4 Napoléons environ.
En argent si vous préférez:
170 pièces de 50f hercules… . Il existe également des lingots d’argent.
Ou achetez-vous votre or si ce n’est pas indiscret?
L’Or, c’est bien. On va couvrir François de lingots d’or. Effet secondaire: il sera protégé des rayonnements alpha, beta et gamma (si j’ai bien compris).
Vu le contexte, une rémunération en lingots de plomb ne serait elle pas plus utile ?
Je suis totalement d’accord mais je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de paypal.
Je redemande, pour la xeme fois de bien vouloir nous transmettre:
-une boite postale
-un ordre
Pour envoyer un chèque.
J’aimerai vraiment participer eu égard à l »inestimable valeur de ce site que j’ai honte d’utiliser sans en lâcher une.
C’est quand même pas la mère à boire une adresse postale. En fait, l’ordre, je m’en fous.
Encore plus simple et plus rapide:
mettre un RIB sur le site ; nous sommes nombreux à pouvoir faire un virement par internat, sans frais…
+1 pour le RIB
idem, je n’utilise plus Paypal
Oui, le RIB serait parfait.