Billet invité. Il ne s’agit pas d’une mise à jour : celles-ci ont lieu dans les billets de François Leclerc. L’auteur parle en première personne, à partir d’un faisceau de présomptions.
Je reste et je me conforte dans mes premières impressions :
Je suis persuadé que le but maintenant, après avoir été celui de sauver la centrale, c’est d’évacuer le site le plus rapidement possible.
Les techniciens continuent d’essayer d’installer une espèce « d’automatisation » de gestion de l’accident (ouverture vers la mer des débordements etc.) dans le but de gagner du temps et de réduire le nombre de personnes sur le site.
Pour tenter de minimiser les dégâts en cas d’explosion, le travail est maintenant uniquement concentré sur l’évacuation du maximum d’eau des sous-bassements, des sous-structures et peut-être des sous-sols.
Désormais, on ne parle plus de remise en état de systèmes, de rétablissement de l’énergie électrique ou d’arrosages « améliorés » (où sont les camions télécommandés par exemple ?).
En même temps les communiqués (pratiquement les seuls qui sont officiellement diffusés) se font de plus en plus insistants sur le fait que le site devient « invivable » : certains réacteurs sont désormais inaccessibles, ça s’étend au site complet au travers de nappes d’eau etc. et que l’on trouve de moins en moins de volontaires pour y travailler mais on fait quand même savoir qu’on cherche à recruter pour ça !
On parle aussi beaucoup d’innombrables solutions techniques, toutes plus « aberrantes » ou « ridicules » les unes que les autres qui ne sont naturellement jamais mises en oeuvre…et d’appels du pied à l’étranger (France, Russie … mais pas ou plus les USA, bizarrement alors qu’ils sont en partie les constructeurs), là aussi très rapidement classés dans suite ou passés sous silence (où sont les experts d’Areva et du CEA ?? … Quid de l’usine de retraitement russe ?
Ça à au moins le mérite d’alimenter la presse et de soutenir tant que faire se peut, les opinions et les marchés. Encore un signe qui montre et vise à gagner du temps !
Ceci, d’après moi, pour préparer les opinions à une probable évacuation du site.
Les ingénieurs étudient forcément, in situ, l’avancement des choses. Ils sont les seuls à être suffisamment bien placés (façon de parler) pour se faire une idée précise de la situation et évaluer les risques et leur terme.
On ne déverse pas OFFICIELLEMENT de l’eau contaminée dans la mer sans une TRES bonne raison ou si cette eau n’était pas LE problème !
On peut prétexter qu’elle est « gênante » pour les travailleurs ou qu’elle rend inaccessible une partie du site … ce genre de raison ne marche qu’avec la presse, surtout dans l’état actuel des choses où parallèlement on commence à parler de site inaccessible !
A la limite, puisque de toute façon, il faut continuer à refroidir, on en ferait un « circuit fermé » et on utiliserait cet eau « faiblement contaminée » pour refroidir … Elle partirait en vapeur !
Mais le but n’est pas là : le but est de vider ou au moins de diminuer le volume d’eau sous les réacteurs.
On pompe de l’eau fortement contaminée sous les réacteurs, là où elle la plus « inoffensive » (en toute relativité) pour la stocker dans des réservoirs ou des tranchées extérieurs !!!
Celle qui est « un peu » contaminée, on la donne aux poissons !
Mon avis et extrapolation des choses :
– Dans quelques jours ou semaines (je ne connais pas l’état d’avancement des accidents), on parlera d’étendre puis on étendra la zone de « no man’s land » à 30 puis 40 kms, 40 kms étant considéré comme le rayon « minimal » de sécurité acceptable et immédiat en cas d’explosion.
– Quelques temps plus tard ou en même temps, on parlera d’évacuer puis on évacuera le site on laissant « tourner » les automatisations qui auront pu être mises en place.
– On espérera que celles-ci seront suffisantes ou utiles pour limiter les dégâts et on attendra !
J’espère vraiment être dans le faux …
254 réponses à “FUKUSHIMA : OÙ EN EST-ON ?, par Gouwy”