« Les pieds dans le plat », vous écrivez ceci :
« Paul, si vous voulez que votre blog ne soit pas un endroit d’auto-persuasion mentale d’un petit groupe voué à la critique exclusivement, à laquelle votre notoriété et votre propre mesure donnent un crédit qu’ils ne méritent pas, vous devriez soit filtrer plus, soit laisser parfois la tribune à d’autres sons de cloche. Parce que votre message fondamental, sinon, va apparaitre sectaire et brouillé, ce que personnellement, je regretterai. »
Et vous justifiez votre accusation (ou votre conseil, si vous voulez), en disant entre autres ceci (votre commentaire complet peut être lu en suivant le lien) :
« On remarquera que ce genre d’articles émane rarement de personnes au fait (justement) de la réalité avec les connaissances appropriées, qu’elles soient médicales, scientifiques, biologiques : celles-ci sont éliminées de base car les technocrates sont dans le camp de l’ennemi. Et tout connaisseur est technocrate. Donc, les seuls capables de discerner la limite de l’hypothèse et de la réalité, et de montrer où la manipulation commence, sont discrédités dès le début. Les manipulateurs connaissent leurs ennemis ».
Il se fait – c’est une pure coïncidence – que j’ai répondu à ce genre d’argument justement hier, dans un autre contexte : dans le cadre de ma chronique mensuelle dans le Monde-Économie. Le sujet évoqué là était pourquoi M. Robert Shiller, économiste de renom, imagine-t-il que la « science » économique peut être sauvée par une dose de pluridisciplinarité ? Et ma réponse était celle-ci :
« … la valeur ajoutée de l’expert d’un autre domaine n’est pas d’apporter la pièce manquante, empruntée à son propre savoir, mais de désigner les aveuglements nés de la cooptation incestueuse qui affecte toutes les disciplines. »
Vous dites « tout connaisseur est technocrate », après avoir dit que « les technocrates sont dans le camp de l’ennemi ». Non, bien entendu, tout connaisseur n’est pas technocrate, et donc condamné sans jugement, mais tout « connaisseur », s’il fait partie d’une discipline organisée en corporation (et je n’en connais pas qui ne le soient pas) peut souffrir des « aveuglements nés de la cooptation incestueuse qui affecte toutes les disciplines. »
D’où l’importance, non pas des ignorants – parce qu’il vaut beaucoup mieux bien sûr savoir que ne pas savoir – mais du profane, de M. ou Mme Tout-le-monde, du « tiers impartial », comme on dit en droit, et dont on juge là à juste titre que sa présence est indispensable.
Vous n’intervenez pas ici en zélote, pas plus d’ailleurs que Charles Sannat, et vous êtes tous deux bienvenus. Mais « la guerre est trop sérieuse pour la laisser aux seuls militaires », dit la sagesse populaire. De même, la question du nucléaire civil est trop sérieuse pour la laisser aux seuls ingénieurs du nucléaire civil.
Vous n’auriez peut-être pas soulevé la question que vous soulevez si vous aviez lu l’intervention d’un autre commentateur dont j’ignore – tout comme dans votre cas – qui se cache derrière son pseudo de « Padre ». Je reproduis son commentaire in extenso, à l’intention de ceux à qui il aurait échappé :
« La conjonction de catastrophes qui a frappé le nord du Japon pourrait être interrogée en ces termes : De quoi est-elle le nom ? Ce à quoi il pourrait être répondu qu’elle est l’événement par lequel se révèlent à la face d’un monde incrédule les failles (sans jeu de mot) de notre système prétendument hyper maitrisé car hyper rationaliste.
A ce titre, le roi Expert apparait dans toute sa nudité alors qu’il se sert de son arrogance comme d’un cache sexe. Lui qui se croyait et faisait croire qu’il était devenu comme maitre et possesseur de la nature sent qu’il est sur le point de voir cette croyance apparaître pour ce qu’elle est : un trompe-l’œil illusoire venu compenser, occuper la place laissée vacante par la disparition de Dieu !
Mais son successeur dans sa démesure prométhéenne qui s’est gagné les faveurs de ses ouailles à coup de promesses faisant miroiter l’astre d’un progrès sans entrave sent le sol se dérober sous ses pieds car il se sait pris au dépourvu par l’enchainement des crises qui semble rapprocher notre civilisation de sa finitude ! Et le roi Expert se sent menacé d’être tragiquement dépossédé de ce pouvoir démiurgique qui lui procure une puissance-jouissance existentielle grisante : de cette griserie qui perdra toujours ceux des Hommes qui poursuivront des desseins habituellement réservé aux seuls Dieux !
Mais quelques mois ne sauraient suffire à abolir quatre siècles d’une religion matérialiste séculière qui sut détrôner sa devancière au point de s’attribuer une prédominance hégémonique sur l’âme des Hommes dont elle devint à son tour, là aussi, comme maître et possesseur ! Les hommes se sentent devenir orphelin, l’âme en peine, si ce n’est en perdition …
L’avenir est à reconstruire sur des bases renouvelées en profondeur ; le travail de gestation est en cours ; gestation assez douloureuse et tourmentée ! Pour une Humanité 2.0 qui se pense collectivement en une multitude de lieux, dont celui-ci.
L’intelligence du roi Expert cédera la place à l’intelligence d’un collectif d’individus citoyens planétaire qui construira son expertise selon des modalités inédites qui sont en train de se mettre en place au fur et à mesure qu’on les cherche par tâtonnements et ajustements successifs approfondissant la prise de conscience qui les génère.
Le rythme auquel ce processus interactif et rétroactif progresse est tributaire pour une bonne part du degré de sincérité et de vérité que ses protagonistes peuvent investir et supporter ! Ces deux variables déterminent la qualité des semences ainsi mises en culture et donc celle des plantes à venir ! La culture que nous récolterons demain se prépare aujourd’hui ! »
Oh ! Je ne suis d’accord avec tout ce que dit « Padre », de même que je ne suis pas en désaccord avec tout ce que vous, « Les pieds dans le plat », avancez, mais j’ai un faible pour son « Pour une Humanité 2.0 qui se pense collectivement en une multitude de lieux, dont celui-ci. »
193 réponses à “LE CONNAISSEUR, LE TECHNOCRATE ET L’EXPERT-ROI”
Le gros problème avec la notion de spécialiste, c’est que d’emblée le profane passe pour quelqu’un qui ne peut saisir en profondeur les tenants et les aboutissants.
Or on est tous profane dans une matière ou dans une autre.
S’il s’agit de donner une direction à une société qui, en son seing, pullule de spécialistes et de profanes, les uns vont prendre les autres pour des incompétents sur les sujets qu’il maîtrisent et vis et versa.
Le sujet lancé par les pieds dans le plat est donc un problème inextricable.
Quant au droit de tout à chacun d’émettre un point de vue sur chaque chose, je ne vois pas où est le mal…Si ce point de vue est erroné, l’émettre permettra à quelqu’un comme les pieds dans le plat de le corriger, si ce point de vue s’avère digne d’intérêt, il suscitera l’attention qu’il mérite.
Je suis heureuse de voir un début d’autocritique, je suivrais ce débat avec attention, cela risque d’entraîner le blog vers une nouvelle jeunesse ou vers une lente agonie..
Bonsoir.
Je lis presque totu et je contribue peu, tant, souvent, mes pensees sont exprimees par d’autre bien mieux que je ne saurais le faire.
Neanmoins, la facon dont le debat s’est deroule suite aux interventions de « les pieds dans le plat » est inquietante quand au sectarisme de certains contributeurs pour ne pas parler des insultes proferees a son egard par certains esprits qui doivent se penser fort.
La chasse a cour n’etant pas mon fort, on me trouveras toujours du cote du gibier.
Si les « experts » ne s’étaient pas disqualifiés eux-mêmes, on les écouterait d’une oreille plus tolérante.
J’entends beaucoup, en ce moment (beaucoup trop!), la faute mise dans le camps des « sachants »:
« -Qu’ont-ils fait, tous ces « experts », ces élites, ces technocrates, l’état? »
ensuite…
« Pas étonnant que le capital se barre, ou n’investisse plus en tel monde, …
mais la faute à qui? »
et même…
« regarde tous ceux-là, qui s’imaginent savoir mieux et plus, qui ne respectent rien, que l’état engraissent, qui se prévalent d’un « statut », sont comme Jacques subventionnés quand Paul, qui lui se lève le matin, ne reçoit rien… »
Vous différencieriez « sachants » et experts.
Pourtant, cela est maintenant gelé, cela fait presque doxa, bientôt doxa, que tous « ceux-là » seraient non seulement les mêmes, mais incompréhensibles comme mêmes au delà de leur propre intérêt immédiat t.
Je ne crois pas beaucoup me tromper, disant des faits, puisque mes transcriptions comme assertions sont des faits que j’ai pu observer de plus en plus, issus de toutes sortes d’endroits.
Retranscrits ici entre guillemets, ils proviennent de personnes n’ayant en général pas le certificat d’étude, mais ayant trouvé avec plus ou moins de bonheur leur consolidation par le commerce.
Il devient pratiquement impossible avec eux de comprendre la nouvelle inféodation du travail avec son improbable (car ici non correctement financée) reconduction séculaire, parm tous ses attributs intellectuels.
Accompagnant, du coté des personnes très éduquées, par l’école plus ou moins grande, l’université aussi, il y a retranscription du propos « barbare », de ceux qui instiguent renoncement quant au savoir, en général.
Prime le motif marchand, là où le savoir est, sauf excellence peut-être mal revendiquée, invendable lorsque seulement à venir autant qu’ignoré!
Revoilà Prométhée, par la fenêtre, non misé puisque par avance disqualifié!
Votre manière est autant la bonne, que « les pieds dans le plat » relève l’histoire actuelle que vos indications seraient invendables.
S’il n’a pas tort, cherchant sans doute quelque chose à vendre, il a bien raison dire s’intéresser à votre manière.
Cela me rappelle mes amis de la droite qui réclament ….une solution!
Et qui, constatant l’erreur, évacuent d’emblée toutes alternatives par l’idée qu’il n’y aient pas d’autres idées mieux qu’à explorer.
« Qui va tuer l’ours? »
Ce serait ailleurs cette tuerie, l’ailleurs que les « sachants » doivent indiquer, depuis l’à priori par avance déçu quant à leur position.
L’ours met les pieds dans le plat?
Il y a confusion des manières, des savoirs…
alors resterait le coté très difficile du droit, du jugement jamais écrit à priori, alors déjà des experts mais des « sachants »…que revoilà par la fenêtre.
Puissent-ils ne jamais venir par la porte, mais passant par la fenêtre être toujours dans les lieux!
Autre sujet :
« Le monde d’aujourd’hui n’est plus le mien » = C. L. Strauss.
Nous avons la chance insigne de vivre ce moment complètement stupide de l’humanité, – de cette espèce de bestiole qui a formé des sociétés :
La première erreur était de passer de 1 à 7 milliards, et certains prévoient 12, etc. Cette erreur convient parfaitement au capitalisme puisque l’accroissement de la population ne peut qu’aller de pair avec accroissement du capital. La croissance démographique laisse escompter une croissance du capital, je pense que ceci est évident. Une nouvelle génération hamburger par exemple ne que que plaire à Mac Do, et il en va de même pour tous les secteurs qui tous espèrent des clients, même s’ils n’ont pas bien maitrisé la solvabilité de ces clients, il est clair que la décroissance signifie la décroissance du capital surtout.
Nous pesons d’autant plus sur cette pauvre planète que nous sommes nombreux. Tous les problèmes seraient beaucoup plus facilement gérables avec 5 fois moins de gens, la consommation serait réduite d’autant. Je sais qu’un indien consomme mois qu’un américain, je sais aussi que ceux qui prônent la croissance à 12 milliards ne sont que tiraillés par l’idée que plus on est nombreux, moins ils ont de chances de mourir. Avec 12 milliards pensent-ils, ils sont assurés contre leur propre décès comme ces vieux chinois à qui on conseillait pour ne pas mourir, de coucher avec 10 jeunes femmes. Bref les ayatollah de la croissance démographique sont des fanatiques déguisés.
Croitre, car décroitre signifie les perte du capital. Le système économique exige une croissance démographique, en résonance avec les pulsions de l’espèce mais ceci est incompatible avec une planète finie.
Rassurez-moi : vous n’envisagez pas sérieusement de diviser volontairement par cinq, à bref délai (d’ici la fin du siècle), la population de la planète ?
Trois possibilités, trois types de directions solutions:
– on va sur Mars, et ainsi de suite;
– on dispose d’une marge de manoeuvre encore large on changeant un peu nos modes de vies et grâce à la technologie: ben oui, c’est-ce qui dit que 12 milliards c’est trop, 3 milliards assez, 1 milliards pas assez,…? Donnons 50 milliards et voyons de ce que ça peut donner;
– celle qui semble la plus proche de la vôtre: vous proposez, comme l’obsession semble-t’il de Houellebecq, une nouvelle race humaine qui soit amenée à ne pas se reproduire, puis si possible, ne connaissant pas la sexualité, pour ensuite ne plus connaître la mort physique.
Après tout, mieux vaut conserver les trois en tête, on ne sait jamais. Ah oui, la quatrième voie c’est l’extinction de l’espèce bien sûr. Pas drôle.
Le professeur Luc Montagnier, annonce, dans un entretien accordé en décembre 2010 à la revue scientifique américaine Science, qu’il s’exilait, à l’âge de 78 ans, en Chine pour échapper à « la terreur intellectuelle » qui pénalise la recherche en Europe.
Biologiste, virologue et co-lauréat du Prix Nobel avec Françoise Barré-Sinoussi pour avoir découvert en 1983 le VIH, le virus responsable du SIDA, Montagnier, annonce qu’il prendra la direction d’un institut portant son nom à Shanghaï, pour « travailler sur un nouveau mouvement scientifique à la croisée de la physique, la biologie et la médecine. L’objet principal sera ce phénomène d’ondes électromagnétiques produites par l’ADN dans l’eau. Nous étudierons aussi bien la base théorique que les applications possibles en médecine ».
http://www.sciencemag.org/content/330/6012/1732.summary
Il ne faut sans doute ni idéaliser, ni dénigrer les « experts » en général. Dans beaucoup de cas, ils interviennent seulement en mission commandée, et cela suffira à « moduler » ce qu’ils diront. Ce qui plaira plus ou moins – voir ces analystes du risque licenciés lorsque (et parce que) ils font leur métier. Mais le cas des économistes est tout de même un peu particulier. Joan Robinson (1903-1983), qui travailla avec Keynes, disait que les économistes singent les physiciens, et que les autres sciences sociales singent les économistes. Paul Jorion (Le Monde 5/4/2011) note, lui, que les « le problème essentiel de la science économique est qu’elle s’est laissée enfermer dans le cadre de la psychologie naissante de la fin du XIXe siècle, psychologie volontariste où les individus sont maîtres de leurs décisions et à même d’être parfaitement rationnels … ». Je crois que cela est … partiellement vrai.
Je me rappelle le début des années 1980, après l’élection de Thatcher et Reagan, lorsque le néo-libéralisme prétendait jeter le keynésianisme de la reconstruction aux orties. Comme assistant d’économie en fac, à cette même époque, j’ai été horrifié d’entendre des étudiants considérer que Keynes, c’était un truc gauchiste, et qu’en tout cas ce n’était pas « scientifique ». Et combien de fois n’entendis-je pas ces étudiants décrier, comme par réflexe, tout ce qui procédait de l’Etat, ou alors nier contre l’évidence que l’Etat ait jamais joué un rôle quelque part. La critique de gauche – sinon celle des marxistes – de l’économie des économistes, jusque-là, en faisait une « idéologie » procédant par déni des intérêts qu’au fond elle défendait. A ce titre, elle aurait été surtout une « apologétique » – par exemple en définissant le salaire comme une variable « objective » plutôt que comme le résultat d’une négociation conflictuelle. Il demeure patent que votre position de négociation est meilleure si vous invoquez une « objectivité » plutôt que d’admettre qu’il s’agit d’une négociation ouverte. Mais en même temps, l’explication par l’idéologie semblait, elle aussi, n’expliquer qu’une partie des choses : le problème, avec l’idéologie, est qu’il fallait aussi expliquer que de « point de vue idéologique » en « point de vue idéologique », on était menacé de devenir …. stupide. Pourrait-on gérer au mieux si l’on ne fonctionnait plus qu’avec des catégories opérant un déni de réalité, ou des catégories unilatérales ? Il ne faut certainement jamais se départir de ce soupçon. Mais il ne faut pas s’en tenir là.
Revenons à l’énoncé de Joan Robinson, qui me semble toucher au point fondamental qui fait que la « science économique » d’aujourd’hui est quasiment devenue un objet de risée. Allons-y (gaiement) avec quelques raccourcis. Il s’agit surtout de considérer l’histoire des idées non pas pour ce qu’elles disent, mais pour ce qu’elles révèlent malgré elles (exercice périlleux entre tous).
1°) Pendant des millénaires, les humains ont cherché à construire, du monde, un récit avec des mythes et des religions. On pouvait faire de la divination (l’avenir à prédire ou à conjurer), célébrer les héros (le refuge de la liberté), ou invoquer la volonté divine, ou alors, comme en Extrême-Orient, un cosmos ordonné en soi, même privé de Grand Architecte . Mais c’est la religion (ou la cosmogonie orientale) qui était la plus stable parce qu’elle impliquait à la fois une causalité (dire qu’un dieu l’avait voulu ainsi suffisait pleinement pour fournir un effet complet de cause à effet ) et un ordre caché sous le surface des choses.
2°) Il se dit que ce sont les grecs qui décidèrent que le monde devait être intelligible. Mais on peut faire valoir, par exemple, que la théorie de la métempsycose ( certes reprise par Pythagore et Platon, mais à la fois plus ancienne et demeurée « banale » en Orient) suppose elle-aussi un ordre intelligible (le même se reproduit dans le même, comme dans une fractale). Autre exemple, l’astrologie babylonienne comporte des aspects quasi-scientifiques (Jean Bottéro). Et de même pour la connaissance des plantes dans la Pensée sauvage décrite par Lévi-Strauss. Et encore de même pour toutes sortes de savoirs « archaïques », qui n’ont été (ou ne sont) dévalorisées qu’au motif que la science moderne prétend devoir faire table rase de ces vieilleries – puisqu’il faut d’abord en construire la théorie ontologique.
3°) Toujours est-il qu’au XVIIe naît la science classique, avec Galilée (la nature est écrite en langage mathématique) et Newton (producteur du premier algorithme efficace, avant de s’en retourner … à l’alchimie d’où il ne nous a pas rapporté d’autre algorithme). Dans les cieux, on avait cette fois une loi qui tournait aussi bien sans dieu (ou qui tournait aussi, si l’on voulait, avec dieu si c’était le dieu lui-même qui parlait le langage mathématique). Et on se rappelle que bientôt, à Napoléon qui demandait« Et Dieu dans tout ça ? » (en gros), Laplace allait répondre : « Sire, Dieu est une hypothèse dont nous avons cru pouvoir nous passer ». Le changement majeur était que, désormais, les choses contenaient elles-mêmes leurs systèmes de causalité, elles répondaient à des lois déterministes, on allait découvrir leur code mathématique et la science triomphante prononçait que, tôt ou tard, nous allions tout connaître et tout maîtriser. Sous la surface des choses, l’ordre régnait – sans besoin de dieu ( ou alors avec un dieu s’occupant de choses au-delà de la réalité … des choses). Et la mathématique allait donner forme à ( donc formaliser) cet ordre qui ne nous paraissait informe qu’en vertu de notre ignorance. La hasard ? C’était, diront Kant et puis Voltaire, « le nom que nous donnons à notre ignorance ».
4°) C’est vers la fin du XIXe que la « science économique » va épouser ce modèle-là, ce modèle d’un monde en ordre dont il fallait dévoiler les lois, harmonie cachée sous la surface des choses qu’il s’agit de dévoiler – non pas de déranger. (Même si d’autres ancêtres de l’économie, Mandeville, Smith, Turgot, etc. avaient antérieurement placé des jalons dans ce sens-là ). Les noms clés sont ici Walras, créateur du modèle mathématique d’équilibre général, et Pareto, définissant l’optimum (étant cet état où l’on ne peut plus améliorer le bien-être d’un individu sans déteriorer celui d’un autre). Leur mérite propre est d’avoir donné un caractère formalisé à leurs « découvertes » – dont on sait aujourd’hui, comme on le sait pour toute « découverte », qu’elle n’est pas le réel lui-même mais une certaine construction du réel.
5°) Il me semble évident, a posteriori (mais les historiens aussi adorent « prévoir le passé »), qu’en plus de leur mérite propre qui a consisté à produire une sorte d’algorithme magique, toutes les configurations sociales et politiques de cette époque-là allaient trouver un tas de bonnes raisons de consacrer cette approche. L’essentiel était là : nous formalisions l’ordre caché sous les choses – antique requête – et, ce faisant, nous, pauvres humains, trouvions le sens caché, le graal – plutôt que le sens fragile et inquiétant de la contingence , de la finitude et de cette liberté dont nous avons tant de mal à faire l’apprentissage. Bien sûr, les « élites » conquérantes – c’est après tout l’âge d’or du capitalisme – allaient adopter ce qui établissait l’unité du monde (l’âge de l’impérialisme) et tout à la fois leur propre grandeur. Et bien sûr, comme la science procédait par singularisation et décomposition des moments (deuxième règle de Descartes), les élites n’allaient pas ne pas avaliser que l’ordre était un ordre organisant des particules élémentaires, à savoir des individus. La « psychologie volontariste » et individualiste, en sacralisant l’individu en le décontextualisant , et en consacrant l’individu comme acteur souverain de l’ordre caché du monde, n’était pas moins fille de l’époque – je veux dire de cette société et à la fois de cette science optimiste – que ne l’était la « science économique ». Pour cela, cette « science économique » n’est pas tant la fille de la psychologie volontariste – dont parle PJ – qu’elle n’est sa cousine, née de la même époque. (L’individualisme a évidemment une histoire beaucoup plus longue, qui remonte aux grecs, et certainement au monothéisme qui nous faisait tous égaux devant un dieu unique, au trafic d’indulgences qui, à la Renaissance, firent sauter le Vatican pour avoir promis la salut individuel au ciel contre monnaie sonnante et trébuchante sur terre, à la Révolution française qui sacralisa les droits de chacun, etc.)
6°) Las, la science, en sa partie la plus pointue, voyait le bel édifice de la connaissabilité infinie et du déterminisme se fissurer au moment même où la science économique trouvait dans un tas d’incitants extérieurs à lui-même les raisons d’investir le schème immaculé de la science classique. Les choses avaient commencé avec la thermodynamique statistique de Maxwell et Bolzmann : il fallait, pour gérer l’ordre sacré des particules, introduire les probabilités : dangereux, dangereux (Mioara Mugur-Schachter dit aujourd’hui que les probabilités naturelles n’existent pas, qu’elles sont un artefact). Darwin allait introduire le hasard au cœur du dispositif – même si, évidemment, les libéraux allaient high-jacker le darwinisme pour justifier la sélection du plus fort comme forme naturelle de l’ordre immuable. Puis vint Poincaré et le problème insoluble des trois corps. Puis le tsunami des quanta, et alors même que le capitalisme entrait dans sa première grande crise, les incertitudes de Heisenberg, les doutes de Wittgenstein, le chat ni mort ni vivant de Schrödinger, les incomplétudes de Gödel. Vint tout ce qui ne nous permet plus, à notre époque, de considérer une théorie scientifique comme autre chose qu’une hypothèse, et une hypothèse comme autre chose qu’une tentative de capter, au mieux, un seul petit aspect d’un réel dont nous savons qu’il constitue, au mieux, une forme d’artefact, un réel voilé tolérant nos fantaisies lorsqu’il n’en est pas le produit.
7°) Faut-il alors désespérer de cette « science économique » qui fonctionne sur les présupposés du XIXe ? Qui même a crû se moderniser en intégrant les probabilités, puis la théorie des jeux – tout en gardant un demi-siècle de retard sur la science pointue faite désormais de perplexités croissantes. Ne verrons-nous pas bientôt, la science économique vouloir se sauver en formalisant le chaos et l’indécidabilité – cela même qui fait la perplexité de la science pointue ? On l’a bien vue flamboyante pour multiplier les hypothèses n’ayant aucune sorte de rapport avec le monde empirique aux seules fins de sauver son formalisme – c’est-à-dire la formalisabilité de son édifice abstrait. Il est tout de même fascinant d’observer qu’au moment même où le capitalisme connaissait sa première « très grande crise », soit dans l’entre-deux-guerres ( en faisant donc abstraction de la Grande Dépression du troisième quart du XIXe), est apparu du sein même de la « science économique » un Keynes, qui participait pleinement, lui, de la révolution cognitive qui était en cours. Son Traité sur les Probabilités (1921) est d’une modernité époustouflante : une probabilité dépend d’abord du niveau de connaissance que l’on peut avoir du phénomène dont on étudie les occurrences. Nous voilà en plein constructivisme. En 1926, il sort un opuscule, La fin du laissez-faire, qui revient tout simplement à énoncer, contre tous les tenants de l’harmonie de l’étant qu’une intervention quelconque ne pourrait que perturber, que le monde sera ce que nous en ferons. Il y est question du hasard de Darwin et de ruptures cognitives dont la modernité pourrait se mesurer à la force des oppositions qui lui furent alors signifiées. Dans les années 1930, en préface à l’édition française de la Théorie, il dit une chose qui serait inconcevable pour les facultés d’économie de nos jours : je vais, dit-il, formaliser ma théorie pour accroître son crédit auprès de la corporation des économistes, mais ma théorie n’a pas besoin de cela. Je remercie le lecteur de remarquer qu’en racontant cela je n’ai exposé aucune des théories de Keynes. J’ai simplement voulu souligner qu’il s’inscrivait dans une modernité constructiviste totale, et qu’il récusait que le savoir doive nécessairement épouser le langage du formalisme. En cela, il est à l’opposé des techniques modernes de construction de l’opposabilité que la science économique contemporaine nous ressert jusqu’à satiété : le marché efficace comme forme moderne de l’harmonie immanente du monde, la rationalité des agents comme évacuation de l’incertitude et de la contingence, et le positivisme comme forme unique de connaissance légitime.
8°) A l’heure où cette « science académique » entre, enfin, en crise majeure de crédibilité, que pouvons-nous faire ? Paul Jorion dit regretter que la science économique ne se soit pas « plutôt développée comme une sociologie ». Je marquerais mon accord avec ce souhait si j’étais même moyennement sûr que la sociologie ait jamais pu échapper à des positivismes non moins stériles que ceux dans lesquels l’économie se complaisait – et ceux au nom desquels la sociologie académique, non moins que l’économie académique, organise, gentiment ou méchamment, la cooptation des conformes par les conformes. J’ai moi-même vu passer, comme économiste du travail et expert indépendant à la Commission Européenne, des « œuvres » de sociologues dont j’avais tout simplement honte, honte, honte. Un seul exemple : dans un rapport sur le vieillissement au travail, un sociologue directeur de recherches, dument rémunéré avec son équipe 200.000€, affirmait que le maximum de productivité au travail était atteint à l’âge de 45 ans. Point. Parlait-il de l’époque fordiste, où l’abondance de main-d’œuvre jeune permettait effectivement de jeter les travailleurs vieillissants ? Non pas. Il parlait d’aujourd’hui. Simplement, cette sociologie-là est non moins idiote que la science économique qui triomphait jusqu’en 2008. Et prenons un risque : la sociologie, réputée critique, de ceux qui s’attachent aux logiques de la reproduction sociale n’a-t-elle pas parue, par moment, comme obnubilée par la reproduction d’un ordre immuable des choses, dans un schème qui mène du même au même ? Et ne voit-on pas une certaine sociologie, se présentant comme étant enfin débarrassée du discours analytique et critique, se vautrer dans le calcul des corrélations et l’analyse multi-factorielle du « social capital » : ce « social capital » serait « élevé » dans les pays nordiques au vu du nombre de clubs, associations, etc, dont on est membre – ça se compte, et donc ça fait un chiffre à mouliner dans l’ordinateur – alors que le même « social capital » serait « bas » dans les pays méditerranéens, où les convivialités fonctionnent sur un mode informel, sans donc livrer de chiffre à mouliner. Après tout, le problème est-il très différent de celui que m’expose un ami professeur de géologie : il déplore, lui, qu’une majorité de ses étudiants thésards soient obnubilés par le mesurage – nous avons désormais de si merveilleux outils pour mesurer – sans plus s’occuper de réfléchir à ce qu’est la chose qu’ils mesurent.
9°) Donc, je ne crois pas qu’un peu plus ou beaucoup plus de sociologie suffise à réhabiliter la « science économique » – dont les tenants traitent au demeurant la sociologie de « blabla sociologique ». Je crois que pour sortir tant la sociologie de l’ornière positiviste qui la guette que la « science économique » de la déconsidération que la crise lui a très heureusement infligée, il faut d’abord et avant tout sortir du positivisme sacralisant le peu qui est mesurable, et qui n’est constitué que par les artefacts avec lesquelles nous avons construit une certaine mesurabilité. Il me paraît que la science pointue, plus elle va, nous offre une richesse en questionnements épistémologiques telle que les sciences sociales devraient d’urgence s’en inspirer. Ce qu’elles commencent à faire au demeurant : le questionnement épistémologique progresse dans toutes les sciences humaines, en psychologie comme en sociologie. La pensée de la complexité, suivant Morin ou Le Moigne ou beaucoup d’autres, illustre cela, aboutissant à ce que l’approche scientifique ne doive déjà plus descendre du haut des chaires académiques, mais, d’abord, se mêler in concreto d’assister les interventions de terrain, bref d’enrichir la praxis commune. La gloire de la science est dans la rue.
Pour ce qui est de la « science économique », je serais déjà heureux qu’on se rappelle qu’il s’agissait au départ non pas de science, mais d’ « économie politique ». Cela me ravit, après les années de plomb, de la voir renaître avec Stiglitz, Krugman, Sen et Paul Jorion et beaucoup d’autres. Vive le constructivisme : il n’y a pas d’essence, et que le monde soit ce que nous voulons en faire.
J’ai copié votre post pour pouvoir le relire tant je l’ai trouvé intéressant.
Quant aux perplexités de la science pointue, je suis d’avis qu’il faut distinguer cette science pointue d’une « technicité appliquée ». La science pointue n’investit notre monde que par le truchement de mises en œuvres bien plus mécanistes, qui n’ont aucune perplexité, qui sont même assez brutales dans leur développement répétitif oublieux des connaissances qui leur permirent de voir le jour.
Et ce que nous avons à déplorer dans l’emballement technologique du monde, c’est, d’une part et avant tout, leur utilisation aux fins de pouvoir d’un petit nombre sur tous, avec toute la cavalerie de croissance, de profit, et ce soubassement nauséabond de cupidité; d’autre part, la technicité appliquée dans son absence totale de conscience, d’humanité, qui la rend servile, cruelle et dangereuse dans les mains de ce petit nombre.
Peut-être cette distinction aiderait-elle à faire la part des choses entre les connaissances des sciences pointues, que personne ne conteste me semble-t-il, et leur intrusion parfois détestable dans notre société, comme on le voit pour le nucléaire aujourd’hui.
Pour une première sur ce blog , pas mal, je vais faire comme LPDLP (rétif aux web-techno) je vais l’imprimer pour le relire tranquillement.
Bravo pour ce long et passionnant commentaire, M. Coomans ! J’ai apprécié d’y trouver que l’individualisme a une histoire très ancienne, et qu’il faut :
A bas les chiffres ! Sinistre dictature qui a jeté aux oubliettes toute faculté de jugement et d’appréhension qualitative des faits.
Ce qu’en dit Bourdieu :
« l’orchestration des catégories de perception du monde social qui, étant ajustées aux divisions de l’ordre établi (et par là, aux intérêts de ceux qui le dominent) et communes à tous les esprits structurés conformément à ces structures, s’imposent avec toutes les apparences de la nécessité objective. » (Bourdieu 1979: 549-550
Le concept de Festinger s’appuie notamment sur son étude d’une secte millénariste qui croyait en la fin du monde à une date donnée. Lorsque cette date arriva et que rien ne se passa, la secte ne se remit nullement en question et transforma sa croyance en faisant croire à ses membres que la Terre avait été sauvée grâce à leurs prières et qu’il fallait donc continuer.
Toute comparaison avec la secte éconocrate n’est pas convenanble …
La rectification d’idées acquises est plus pénible pour un individu que l’apprentissage d’idées nouvelles pour lesquelles il ne possède pas encore de modèle.
Les exemples abondent dans l’histoire : Héliocentrisme vs. Géocentrisme, Darwinisme vs. Créationnisme, etc.
Plus l’investissement et l’engagement de la personne lui ont coûté, moins elle est prête à y renoncer. C’est ainsi que :
Plus un apprentissage a été difficile, malaisé ou même humiliant, moins l’individu est prêt à remettre en cause la valeur de ce qui lui a été enseigné. Cela signifierait en effet qu’il a investi pour rien.
Là encore, les exemples sont légion, surtout en informatique : attachement presque affectif à un système d’exploitation ou à un éditeur de texte, par exemple, en dépit de leurs défauts manifestes.
On observe aussi lors d’enquêtes que plus un choix s’est montré difficile et engagé (d’une grande école, d’un appartement, voire d’un conjoint…), plus on avait tendance ensuite à estimer avoir effectué le bon, et donc à oublier certains éléments de l’environnement ayant peu de rapport avec ce choix. Le choix d’une grande école peut impliquer certaines positions philosophiques qui entraînent ce type de biais cognitif. Par exemple, une formation scientifique peut dans certains cas faire sous-estimer les phénomènes culturels ou les aspects juridiques.
Ignorer les aspects sociaux et politiques d’un choix scientifique, assumer la transgression d’un idéal …
Application en communication
Un message visant par exemple à modifier le comportement d’un grand nombre de personnes (la cible) ne peut être considéré accepté que lorsque toute dissonance cognitive a disparu chez les éléments de la cible.
Il est fréquent qu’un risque de rejet subsiste par dissonance cognitive, lorsqu’une contradiction existe entre le message et des convictions ou des habitudes fortement ancrées chez des individus.
Par exemple avec le message suivant : « l’alcool au volant est un danger mortel, dans le cadre de la Sécurité routière », il y a dissonance cognitive si le sujet comprend le message tout en étant dépendant de l’alcool sans un désir de se détacher de cette dépendance.
Pour réduire cette dissonance, la cible peut soit éviter le message, soit l’interpréter pour diminuer la portée du message, jusqu’à remettre en cause sa crédibilité.
Pour faire accepter le message, la solution peut être de crédibiliser le message en s’appuyant sur des personnes de confiance (médecins, experts…), ou sur des faits avérés.
Ce que dit le sociologue Moscovici, sur la critique de groupes minoritaires face à l’idéologie dominante.
Comment un individu ou une minorité peut-elle exercer une influence sur un groupe ou sur une majorité alors qu’ils ne jouissent pas d’une autorité suffisante et n’ont pas à priori la confiance des autres?
Généralement, les individus se conforment pour éviter de se distinguer. Ils rejettent l’idée de se voir associés à un individu ou à une minorité déviante.
D’après , « le grand tournant est le passage de la déviance à la minorité active ».
Il ajoute: « Pendant très longtemps, un grand nombre d’individus étaient versés dans des catégories déviantes, étaient traités et se traitaient en tant qu’objets, voire en tant que résidus de la société normale. Depuis peu, ces catégories se changent en minorités actives, créent des mouvements collectifs ou participent à leur création. Autrement dit, des groupes qui étaient définis et se définissaient, le plus souvent, de manière négative et pathologique par rapport au code social dominant, sont devenus des groupes qui possèdent leur code propre et, en outre, le proposent aux autres à titre de modèle ou de solution de rechange. Par conséquent, il ne faut plus les compter parmi les objets mais les Sujets sociaux. »
Ceci dit pour être poli et ne pas oser utiliser même ici une analyse plus marxiste révolutionnaire ….
@les pieds dans le plat, vous travaillez sur un projet qui réduirait les besoins, mais de qui ?…De nous les pauvres sans discernement peut-être…Mon pauvre ami vous vous prenez très au sérieux mais hélas malgré votre bonne volonté de rendre service à l’humanité incrédule et bien souvent ignorante comme vous le dites et prétendez vouloir la défendre genre protecteur des faibles d’esprits…Permettez moi de vous dire et de vous écrire que vous êtes dans l’erreur la plus totale pour ne pas dire magistrale en se qui concerne l’avenir…D’ailleurs j’affirme aujourd’hui que les jours de l’humanité du globe sont comptés et ce n’est pas un petit bonhomme (un peu prétentieux quand même) comme vous qui peu y changer grand chose…Mais je suis certaine qu’au fond lorsque vous me lirez vous penserez que je fait justement parti des Trolls à virer ou exclure comme l’on toujours très bien fait ceux dont vous êtes le serviteur…Alors essuyez…cirez…essuyez…continuez à servir votre diable et LAISSEZ JE VOUS PRIE le troll tranquille il n’a pas besoin de vos services.
Mais c’est vous qui écrivez…….
Réduction des besoins des centrales , pas réduction des besoins dans l’absolu. C’est juste un peu l’inverse de ce que vous avez compris, il me semble.
Ajoutez donc votre nom à la colonne de ceux qui me vilipendent et me trouvent prétentieux, ils sont nombreux. Le choix du groupe est toujours rassurant.
« Réduction des besoins des centrales , pas réduction des besoins dans l’absolu. »…C’est vous qui ne savez pas lire…Je dis cela…Vous êtes d’une mauvaise foi peu rassurante.(°!°)
@ idle dit : 6 avril 2011 à 07:59
Soit, je veux bien vous croire à condition que vous m’en apportiez la preuve. Quelle est votre explication ? N’êtes-vous pas, vous aussi, atteint de ce virus qui amène à voir l’agonie et la fin de tout.
Paul Jorion ne m’a pas convaincu avec la fin du capitalisme. http://www.pauljorion.com/blog/?p=22709#comment-164777
Bien que je ne le souhaite pas vous voir en situation d’apporter la preuve du bien fondé de votre affirmation, je demande à examiner votre raisonnement qui conduit à voir la fin de « l’humanité du globe ».
Dans quel délai voyez-vous arriver cette fin?
@ jducac : vous n’êtes qu’un impie incroyant et blasphémateur qui ira se repentir en enfer pour l’éternitéééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééé !
Trois mois maximum…Alors, Heureuse?(°?°) fermer les guillemets.
Accro?
Ayant eu l’honneur d’être sévèrement tancé par PJ himself pour avoir dit en moins bien ce qu’a écrit LPDP (outre des insultes diverses par d’autres comme troll, infiltré, crétin,irradié grave (ça c’était drôle)), j’avais quitté ce blog, étant trop loin des paradigmes dominants qui l’animent (personne ne s’en plaindra!). Mais la curiosité a été la plus forte: je suis revenu faire un petit tour. Si j’en juge par ce billet et les commentaires une réflexion salutaire est peut-être en route et protégera peut être ce blog d’une sorte de dérive sectaire et des certitudes auto proclamées.
Car il y a beaucoup à tirer pour le futur des réflexions ici quand elles ne sont pas dictées par des réflexes de chapelle.
Bien à tous….
Toi t’es trop ..c, tu mérites ce qui va arriver.
CQFD 🙂
Le connaisseur a désigné les cibles ;
Le technocrate a choisi les roquettes ;
L’expert-roi à donné l’ordre ;
Le Canard Enchaîné le 06/04/2011
Pour compléter :
http://blog.mondediplo.net/2011-04-05-Les-soldats-francais-en-Cote-d-Ivoire-pour-la
Bonne nuit et bonne chance.
Dans la rubrique « Nous avons reçu ceci » :
en fait Paul (je m’autorise à l’américaine, ayant vécu 4 ans à San Diego)… Vous et vos intervenants êtes plus que « bons », dans la situation de merde où nous sommes !!! Moi ce qui me blesse dans ces forums c’est la variable d’ajustement de l’économie française… les d’jeunes !! Et je passe un temps fou à parler avec eux (des scientifiques donc pas la majorité de l’espèce, comme aurait dit Audiard !!!)… et je vous assure qu’ils valent beaucoup plus que ce que je lis partout… Mon problème est simple, personne ne semble vouloir comprendre, tellement ces jeunes sont devenus invisibles (j’ai 60 ans et ces jeunes me font confiance – petite université – et me parle !!) et quand je vais sur ce qui se fait de mieux en France, je tombe sur des discours convenus (genre le sexe des anges) pendant que notre jeunesse (nombreuse et bien formée) crève de notre indifférence de vieux – souvent parisiens-.. Je n’ai pas de solution, je constate comme vous sur l’économie, et j’enrage de ne pas savoir quoi faire!!! Mais je me bats dans mon coin, et j’y arrive… sauf que dès que je retourne sur votre blog, pour y chercher de la matière (et j’en trouve un max), je ressors effondré par les commentaires (au passage, vous m’avez fait découvrir St Just, et cela passe cristal clear, auprès de mes jeunes scientifiques… … ils signent des deux mains et se sont mis à le lire… Il faut savoir se contenter de peu…) C’est vrai mon métier de chercheur (pharmaceutique donc auprès de très grandes boites)-enseignant me laisse peu de temps pour réagir « scientifiquement » (wow, le médiator j’y ai vu le meilleur – rarement – mais souvent le pire sur votre blog… à l’inverse du nucléaire, où la votre site est Tip/top comme disent mes jeunes étudiants de Perpignan)!!! Et je m’en veux de manquer de temps pour expliquer… mais j’ai choisi, mes jeunes étudiants d’abord… les vieux après !!!
Mais des fois je pête un boulon et donc je régis chez vous !!! Désolé de vous avoir dérangé pour si peu, car je n’attends ni réponse, ni solutions, j’essaie simplement de faire comprendre à certains de vos commentateurs qu’ils sont TOTALEMENT à côté de la plaque !!!