LE MATCH Blandine Keller CONTRE Pablo75

03 avril 2011 23h59

L’Impromptu Op. 29 de Chopin

Pablo et Blandine se disputent depuis tout à l’heure sur les mérites d’Aimi Kobayashi.

Pablo dit : « Quand on préfère la musique au cirque, quel intérêt d’écouter une gamine quand on peut écouter Rubinstein ? »

Blandine répond : « Avez-vous entendu sa gestion des fortissimos dans la cadence ? Ses pianissimos suaves, arachnéens ? »

Je tranche : Blandine a gagné. Écoutez bien.

Arts

Aimi Kobayashi, Frédéric Chopin

118 réponses à “LE MATCH Blandine Keller CONTRE Pablo75”

sylvie

05 avril 2011 10h02

bonjour
Ce jeune homme, aveugle de naissance est également magnifique dans cette interprétation, très sentie : http://www.youtube.com/watch?v=02YpEen_m1k&feature=related
1. blandine keller
  
  06 avril 2011 10h12
  
  oui Sylvie merci, cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu cette bonne vieille seconde rhapsodie , ici très bien servie par Nobuyuki Tsujii, qui a remporté ex-aequo le prix Van Cliburn en 2009…
  Van Cliburn ce pianiste texan qui remporta là Moscou le prix Tchaïkovski créé par Kroutchev après le lancement du Spoutnik pour montrer à la face du monde la supériorité de l’art pianistique soviétique..mais le jeu de l’américain était si évidemment supérieur à ceux des autres que le jury demanda au premier secrétaire si on pouvait donner le prix à un américain ! Kroutchev dit que oui, s’il était vraiment le meilleur !
blandine keller

05 avril 2011 17h46

@ Pablo
Merci Pablo mais ça me paraît difficile d’admettre le jugement de quelqu’un qui dit parler au nom de la beauté absolue. Un petit exemple : en quoi la sarabande de la 4° partita est-elle plus belle interprètée par Tureck que par Gould ? A cause de sa lenteur et de sa pâleur ? Ça c’est votre goût à vous ! pour moi, la présence des grave est importante, chez Gould il y a une belle vitalité des graves. Je ne suis pas assez savante pour dire s’il s’agit de contrepoint, simplement je les perçois et cela me convient. De même que la lecture dialogique de quelques mesures de la cadence du 1er concerto de Beethoven par Aimi me plait . C’est intuitif et sensoriel. Je cherche à faire connaître une artiste qui me plait, mais ça ne me viendrait pas à l’idée d’ériger sa façon de jouer en norme universelle de la Beauté ! Gould disait même qu’il choisissait son interprétation en fonction de son état d’esprit au moment de jouer, ça me parait une conception loyale par rapport à ce qu’un artiste peut donner. Cela se passe dans l’instant, de même que la réception de ce don.
1. Pablo75
  
  05 avril 2011 20h05
  
  Où je dis que je parle au nom de la beauté absolue? Ce n’est pas parce que je dis haut et fort ce que je pense (à l’espagnole) que j’impose ma subjectivité à tout le monde. Vous confondez le ton avec l’idée, la forme avec le fond (comme souvent les Français).
  
  « Ça c’est votre goût à vous ! » Evidement !! Et c’est pour ça que je l’expose ici, parce que j’en ai un (mais, encore une fois, exposer n’est pas imposer). Je revendique ma subjectivité, je ne l’érige aucunement « en norme universelle de la Beauté ». Vous ne voyez pas la différence?
  
  Et j’aimerais, d’ailleurs, que tout le monde fasse pareil. On n’est pas dans un lieu de discussion et d’échange? Dans le plus passionnant des agora virtuels francophones?
  1. blandine keller
    
    05 avril 2011 21h51
    
    On en revient toujours à cette question : qu’est-ce que vous percevez ? Vous dites que vous ne vous intéressez qu’aux interprètes très rares qui savent extraire toutes les beautés d’une oeuvre, mais vous n’en parlez pas concrètement de ces beautés…on va vite vers l’abstraction en dépit de ce que dit Julien….et je ne sais toujours pas pourquoi c’est plus beau pour vous de donner moins d’importance à la portée de la main gauche qu’à celle de la main droite comme le fait Rosalyne Turek, à l’inverse de Glenn Gould, dans la sarabande de la 4° partita . Je parle de la lenteur et de la pâleur chez Turek, mais j’ignore ce que vous , vous entendez ! Si vous me le disiez, je pourrais peut-être percevoir quelque chose qui m’échappe .
    Mais je suis peut-être suis trop curieuse !
  2. Pablo75
    
    05 avril 2011 23h48
    
    Décidément, vous me lisez très mal. Vous dites: « je ne sais toujours pas pourquoi c’est plus beau pour vous de donner moins d’importance à la portée de la main gauche qu’à celle de la main droite comme le fait Rosalyne Turek, à l’inverse de Glenn Gould ». Et moi je vous ai écrit plus haut, à propos de la beauté dans la musique: « C’est elle qui m’intéresse, pas l’interprète, sa technique, son âge ou sa culture musicale ». Comment il faut vous dire que je m’en fous totalement de la technique pour que vous le compreniez? Je ne juge que le résultat. Autrement dit ce que j’entends. Ou dit d’une autre façon: l’effet que ça produit en moi. La lenteur, la pâleur, les rapports entre la main gauche et la droite, je m’en contrefiche. Il y a des interprétations qui produisent en moi une émotion forte et d’autres qui me laissent de marbre. Votre Aimi me laisse froid, comme souvent Gould ; Richter, Nat ou Tureck m’émeuvent à la centième écoute comme à la première. Je ne suis ni musicologue ni neurologue pour vous expliquer pourquoi. Et d’ailleurs, je préfère ne pas le savoir. Est-ce que vous, vous savez pourquoi vous aimez un beau paysage, un beau tableau, un beau visage? Pour moi l’Esthétique se résume en une seule phrase: « En art, il n’y a qu’un critère: la chair de poule ». (Kurt Tucholsky)
blandine keller

06 avril 2011 7h36

Ola Pablo
Comment l’entendez-vous demandait aussi Mildred Clary , vous répondez chacun sa chair de poule .
Ciao, et bonne continuation pour votre fanatisme de l’ ineffable BEAUTE !
1. Pablo75
  
  06 avril 2011 10h32
  
  « Si vous écoutiez vraiment, vous ne souhaiteriez pas comprendre. »
  
  (Bach à son fils Wilhelm Friedmann. Dans « Tout Bach ». Coll. Bouquins, 2009)
blandine keller

06 avril 2011 9h02

@ Sessa
Vous avez raison…peut-être aussi passé-présent ! que des morts au panthéon… Tu seras Haskil ma fille, pas Ushida ni Argerich !

voilà un site en anglais qui recense les infos sur la carrière d’Aimi. C’est un site consacré aux hibous, on y trouve aussi toutes sortes de chants d’oiseaux !

http://www.godsownclay.com/Equipment/aimi_kobayashi_1.html
Bernard Laget

06 avril 2011 11h03

C’est plutot un pat qu’un mat !
1. Pablo75
  
  06 avril 2011 11h20
  
  Le pat, aux échecs, c’est quand l’un « étouffe » l’autre (en espagnol on dit « ahogar » -étouffer- le Roi). Vous parlez d’un vrai pat ou d’une partie nulle?
hervey

06 avril 2011 11h59

@Blandine et Pablo
Le rire est le propre de l’homme.
1. Pablo75
  
  06 avril 2011 12h57
  
  Sans doute, mais n’est pas Piotr qui veut…
2. blandine keller
  
  06 avril 2011 15h54
  
  Hilarant hervey ! le blog est l’endroit idéal pour laver le linge sale de la famille Pianosi-Pianola !
blandine keller

06 avril 2011 16h00

chers amis bloggers, ce fut donc un match nul et nous nous retrouverons prochainement sous d’autres billets ! Merci pour vos commentaires et liens , y compris ce sacré Jerry, auquel je réponds http://www.youtube.com/watch?v=fAvlldd1MOw
Le parti socialiste vient de faire connaître ses propositions pour 2012. En ce qui concerne l’éducation, le chantier prioritaire pour le PS est celui de la formation des enseignants . Je suis d’accord, car tout est à revoir en la matière .
Néanmoins rien n’est dit sur les enseignements artistiques, en grand danger d’être sous-traité au secteur associatif…. Savez-vous qu’un prof de musique en collège a 500 élèves qu’il voit chacun 55 mn par semaine ? Pour une éducation musicale ménageant une expérience personnelle de la jouissance esthétique et une approche de la création, il faut au moins un triplement de ces moyens horaires, assurés par des enseignants titulaires dans des classes aux effectifs ne dépassant pas 24 élèves… Voilà où doivent aller les sous récupérés sur la fraude fiscale et taxés sur les revenus du capital…même si pour Paul la politique fiscale n’est pas primordiale ! (je ne sais pas comment on fait pour mettre une petite bouille jaune qui rigole)
Voilà un sujet qui nous fera oublier nos chamailleries, n’est-ce pas Pablo 75 ? (re-petite bouille jaune qui rigoje)
1. Pablo75
  
  06 avril 2011 16h56
  
  Vous mettez 2 points pour les yeux ou un point virgule pour un clin d’oeil, un tiret pour le nez et l’ouverture de la parenthèse si vous êtes triste ou la fermeture si vous souriez… 🙂 😉 🙁
blandine keller

06 avril 2011 20h06

OK , voilà du concret ! 🙂