Je fus l’invité de Pierre-Louis Basse. On a parlé de la sortie de Le capitalisme à l’agonie (Fayard 2011).
Vous pouvez écouter l’émission ici.
*Godot est mort !*
Je fus l’invité de Pierre-Louis Basse. On a parlé de la sortie de Le capitalisme à l’agonie (Fayard 2011).
Vous pouvez écouter l’émission ici.
Sans effet cliquet que devient la démocratie en Corée du Sud avec la loi martiale ? https://www.lesoir.be/640003/article/2024-12-03/le-president-sud-coreen-declare-la-loi-martiale-des-centaines-de-manifestants
Tous les électeurs du NFP réunis, cela fait beaucoup plus de 100 000. Il suffirait que les électeurs du R.N,…
https://www.youtube.com/watch?v=rZH-MAbaztE « Michel Barnier a trahi le front républicain » Marine Tondelier et Lucie Castets sur France Info
Juste pour le plaisir de la conversation, quel pourrait être d’après vous l’intérêt de Macron de : 1) démissionner 2)…
Une avance qui date de plus de 30 ans, à l’époque où il existait un savoir faire en électronique en…
Personne n’en parle ? J’en ai parlé 1 heure ce matin à l’Afnor (malgré les 45 minutes qui m’étaient allouées),…
Le « partenariat » annoncé de VW avec RIVIAN (logiciels) et LG (batteries) signe à mon humble avis la fin d’une époque…au…
Ah ! Les premiers plans sont déboisés et l’artiste est au pupitre. 😉
A voir, 100 000 pistolets à eau contre un 357 magnum, c’est jouable et ça s’appelle la force du collectif.…
@Garorock Euh…je ne pense pas avoir jamais « engueulé » personne ici, et je ne comprend pas pourquoi me plaindre de temps…
Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »
42 réponses à “EUROPE 1, Bienvenue chez Basse, jeudi 24 mars, de 21h30 à 21h45”
Petite info en passant : http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2011/03/24/La-«-refondation-»-des-sciences-économiques-et-sociales-%3A-enjeux-pédagogiques-et-politiques
Bah ! ce qu’ils veulent mettre à la porte fera retour par la fenêtre, et comme dans les courses de relais il n’y a pas pénurie de transmetteurs de témoins.
… d’étudier « des SES allégées en Marx et débarrassées des « bourdieuseries » superflues ». Et de fait toute référence à l’histoire de la pensée ou des faits économiques et sociaux disparaît, ainsi que les notions de lutte des classes, de bipolarisation de la société, de syndicats, de rapports sociaux, de reproduction sociale et de capital culturel…
C’est carrément hallucinant ! bourdieuserie superflues, blasphème ! En général blasphémer contre Bourdieu c’est la mort dans l’année 🙂 Sérieusement, que reste -t-il, de nos amours dans ces conditions ? Il va falloir aller chercher très loin un enseignement « soft », une sociologie de l’amour des classes et pas de la lutte… cela existe ?
@ Lisztfr,
D’une façon générale, l’histoire disparaît de tout type d’enseignement, y compris (et peut-être en premier lieu) des sciences (les vraies).
Et, l’histoire disparaît aussi de l’enseignement de l’histoire car on a remplacé l’histoire chronologique (la seule qui soit cohérente et intelligible) par l’histoire thématique où chacun prend et rend ce qu’il veut.
Cdt.,
Puisque la montagne accouche d’une énormité, il devient facile, de plus en plus facile, de faire tourner à l’envers toutes ces petites souris de laboratoire dans la roue de l’infini. Par contre, regarde un homme ou une femme dans les yeux ; et vois si tu peux remettre le compteur à zéro.
Syrie :
Bachir el-Assad a décidé d’augmenter immédiatement les salaires par décret (pour calmer les esprits, dixit F inter) . On croit rêver ! Qu’en pense J.C Trichet ?
@Lisztfr
À moins qu’il ait changé d’avis, c’est la dernière chose à faire…because l’inflation qui causerait préjudice aux usuriers et autres saigneurs de ce bas monde.
Un point de vue très intéressant :
E. Todd : « Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro »
http://www.marianne2.fr/E-Todd-Face-au-FN-il-faut-rompre-avec-deux-concepts-zombies-le-libre-echange-et-l-euro_a204202.html
Oui mais rompre avec le libre échange n’entre vraiment pas dans les projets de la Commission.
Remarquable analyse de Todd. J’ai été surpris d’apprendre au passage qu’il était favorable à l’intervention en Libye. Je vais devoir changer d’opinion…
« Je plaide simplement pour le retour des élites à la responsabilité et à la raison »
Pourquoi ne pas demander à Dieu d’intervenir ?
@ Crapaud Rouge
Je crois qu’à part le parti communiste, tous sont favorables à cette intervention.
En réalité, les intérêts Français drainent sans doute l’unanimité.
Ce, tant sur le plan de sa population musulmane, que sur ses rapports avec les pays du Maghreb et de l’Afrique plus généralement ainsi que de ses intérêts pétroliers.
J’avoue faire partie des 33 % de l’opinion publique qui ne partage pas cet avis, mais tant d’éléments me manquent pour savoir que penser ….. Tant pis, je ne peux pas me forcer à y adhérer 🙂
edith,
écoutez Rony Brauman dans ses différentes interventions…il y en a postées ici même …
son regard est souvent trés humain, et trés lucide (un homme qui se sert pleinement des expériences qu’il a vécues, pour nourrir sa pensée ).
@edith : « Je crois qu’à part le parti communiste, tous sont favorables à cette intervention. » : c’est bien possible, je n’en sais rien exactement, mais pour quelles raisons sont-ils favorables ? Je pense que Todd pense à « nos relations » avec les pays arabes, et si c’est ça, il a bien raison, car les dictatures arabes sont condamnées à plus ou moins longues échéances. Mais voyant Sarko à la manœuvre, ça me dégoûte.
A quoi bon donner un coup de pouce aux révolutions arabes ? Qu’elles soient portées par un fort mouvement populaire, rien de plus certain, mais elles vont retomber dans l’ornière de la dictature si l’on en croit cet article du blog Cri d’Égypte : Egypte: La contre-révolution. Curieusement très pressée de revenir à la « stabilité », l’armée arrête déjà des manifestants et les torture, et aurait passé un accord avec les Frères Musulmans qui vont servir à nouveau de justificatif. Comment s’en étonner ? Tous les préparatifs de guerre faits autour de la Libye prouvent que l’aide aux révolutionnaires s’inscrit dans un cadre plus large, dans lequel les élans démocratiques et autres appels à la liberté comptent pour du beurre. Les Tunisiens vont peut-être mieux s’en sortir, mais ils n’ont ni canal ni pétrole.
Selon un article du Monde, de plus en plus de critiques fusent : danger.
http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/03/25/libye-une-intervention-critiquee-sur-le-fond-et-sur-la-forme_1498572_1496980.html#ens_id=1481986
Extrait
« La Libye, mais pourquoi pas un autre pays ? Pourquoi intervenir militairement en Libye pour sauver un peuple menacé de mort, mais rester sans rien faire quand des situations similaires se déroulent dans d’autres pays ? Ainsi Jean-Christophe Ruffin, ancien ambassadeur à Dakar et ex-président d’Action contre la faim, s’interroge dans une tribune au Monde : « Nous menons une guerre humanitaire. Nous attaquons un régime en vertu de la conception que nous nous faisons de la dignité humaine. Bravo. Mais ce principe est-il applicable partout ? Doit-il fonder notre politique étrangère et guider toutes nos décisions ? Devons-nous nous préparer à agir demain en Syrie, au Yémen, en Algérie ? », pointe-t-il, avant de s’étonner que le « fameux ‘droit d’ingérence’ (…) triomphe paradoxalement à l’heure où son concepteur [Bernard Kouchner] a quitté le ministère des affaires étrangères… ».
Rony Brauman, ex président de MSF : la coalition agit pour de mauvaises raisons
Alain Frachon relativise et rappelle la protection du Kurdistan d’Irak
Mediapart franchement pas d’accord
Pour ma part j’étais favorable à une intervention au début de l’insurrection, dommage que l’action a démarré tardivement, in extrémis.
Depuis j’ai des doutes et je me pose des questions, pourtant toute vie humaine est précieuse et doit être préservée dans ce monde trop souvent sans foi ni loi.
Ce qui me désespère le plus ce sont les actions antérieures sous le prétexte de « real-politique » (intérêts commerciaux, ressources, ….) et puis maintenant la volte-face « droits de l’homme ».
Beaucoup de cynisme en somme. Pourtant l’homme Kadhafi était connu, un sacré électron libre dont j’ai commencé à découvrir ces dernieres semaines la bio et un peu le mental.
Il semblerait que la Libye est un pays que nous connaissons très mal.
papimam,
Attali dit aussi à peu près la même chose à savoir, pourquoi la Libye et pas d’autres pays où actuellement des dictateurs tirent sur la foule ?
Oui, on se le demande, à juste titre.
Le devoir d’ingérence tout juste ressorti des oubliettes est encore une fois à géométrie variable.
Des vies humaines ont sans doute été sauvées d’une mort certaine gràce à l’intervention.
Mais doit-on s’abstenir pour autant de toute critique envers celle-ci ? Acclamer sans sourciller, d’un seul homme, le prince qui soudain se fait chef de guerre pour des motifs douteux et avec des moyens encore plus incertains ?
Non, car le devoir d’ingérence humanitaire par voie militaire est souvent le dernier recours après que des années durant les mêmes parfois qui en appellent aujourd’hui aux raisons humanitaires, vendaient à ces tristes sires des armes qu’aujourd’hui ils retournent contre leurs peuples.
Qui est le plus criminel ? Celui qui a armé le dictateur moyennant de douteux contrats occasionnant des rétrocommissions pour financer des partis politiques, ou bien le dictateur qui utilise ses armes qu’on lui a vendues les yeux fermés ?
En fin de compte quel élément a permis de justifier la décision d’intervention en Lybie ?
C’est triste à dire mais c’est une question de chiffre, de décompte des morts.
Notre civilisation ne connaît plus que les chiffres. Si l’on y évoque encore des valeurs, au sens éthique du terme, coté décideurs politiques, personne ne pense plus possible de se mobiliser aux noms de ces valeurs sans que celles-ci soient lestées d’un certain poids, donc d’une évaluation chiffrée.
Il faut attendre le massacre, le génocide avéré ou supposé pour justifier l’action.
Quelques dizaine de morts ne justifient, éventuellement, que de timides rodomontades sans conséquences. Il est toujours temps ensuite quand cela s’envenime très fort, de faire un coup médiatique, suivez mon regard.
Bref, nous sommes en plein dans la politique spectacle. Mais celui-ci sonne de plus en plus faux. La politique tourne à vide, parce qu’elle s’est vidée de son sens. Les politiques réagissent plus qu’ils n’agissent, faute de savoir ou de vouloir rompre avec une conception de la politique qui dérive des intérêts propres au système.
Ils sont dépassés par des évènements qui trahissent chacun dans leur domaine la faillite générale du système. Mais cette mise en évidence d’une absence de sens est sans doute préférable aux faux sens qui circulent encore. Il ne s’agit pas de cynisme, mais de prise de conscience que quelque chose ne tourne plus rond. C’est sur ce vide que vont se détacher les idées alternatives. Nous n’en sommes déjà plus au stade où il faut ramer à contre sens pour communiquer. Les évènements et les situations inédites qu’ils génèrent et arrivent en cascade portent désormais, certes encore timidement, mais assurément, les idées nouvelles. Leur mouvement est désormais irrésistible. La seule grande incertitude est celle de savoir quelles seront in fine les idées alternatives qui vont émerger, et surtout la façon dont elles vont se concrétiser.
L’analyse de Todd visant à expliquer la montée du Front National est pertinente. Son point de vue détonne dans le paysage critique français parce que sa dénonciation du Front National n’est pas simplement morale, une telle condamnation à sens unique n’est en effet plus tenable dès lors que la xénophobie de l’UMP n’a plus rien à envier à celle du parti de Mme Lepen.
Par contre, sa perspective selon laquelle le problème social français est seulement un problème d’identité nationale mal placée, c’est à dire d’une identité qui profite seulement aux riches, fait l’économie d’une remise en cause plus essentielle d’un système économique et financier fondé sur des présupposés intellectuels et moraux qui apparaissent de plus en plus caducs.
Il ne remet pas en question sur le principe la compétition entre les nations, puisque dans domaine économique il fait sienne la notion de compétitivité. Ainsi il énonce seulement le droit des nations de se protéger des périls de la mondialisation. C’est une approche défensive, finalement encore assez frileuse. Je partage son constat sur la nécessité de l’Etat, aujourd’hui démissionnaire devant les forces de l’argent, mais les enjeux de la crise dépassent celui de la simple survie de l’Etat-nation et de la paix sociale de ceux qui dépendent de sa souveraineté. C’est maintenant l’humanité, notre humanité qui se débat dans cette crise. C’est donc à elle qu’il faut s’adresser, aussi bien sur le plan de l’éthique que sur celui du développement de la vie matérielle dont il faut reconsidérer les règles communes. Une politique de civilisation en somme.
Pierre-Yves D., vous débordez largement, me semble-t-il, les propos et le sujet de Todd dans l’interview. Sa leçon, c’est que l’UMP, dans sa chasse à l’électorat FN, n’a pas choisi le bon appât. Et ne le pouvait pas du reste, puisque la droite s’accroche à ce que le FN récuse, (euro et libéralisme), et lâche ce que le FN veut restaurer : souveraineté et nationalisme. Je trouve cette leçon tout à fait délectable. Le reste, protectionnisme et Cie, forme le cadre, ce n’est pas le sujet.
Crapaud Rouge,
Emmanuel Todd
La question pour moi n’est pas de savoir si l’UMP sarkozyste a choisi le bon appât, mais si ce qu’elle dit se distingue en substance des propos tenus par les représentants du FN. Or je ne vois guère de différence notable. Si je le dis ce n’est pas pour dédouaner le FN, mais pour dire que la banalisation des thèses du FN est une réalité, et qu’elle a trouvé jusqu’au sommet de l’Etat des porte-paroles. Peu importe le fait que les sarkoziens umpistes qui tiennent des propos xénophobes pensent vraiment ce qu’ils disent, ce qui importe est précisément qu’ils disent ce qu’ils disent. Plus que les intentions il faut considérer les discours, ce sont eux qui structurent la représentation que l’on se fait de la réalité.
Votre distinction entre le cadre et le sujet me semble en l’occurrence un peu artificielle s’agissant pour moi de porter une appréciation sur les propos d’Emmanuel Todd qui forcément ne recoupe pas entièrement son cadre d’analyse puisqu’il s’agissait justement d’en montrer les limites.
E. Todd prône un protectionnisme européen.
Je pense que les industriels allemands s’y opposeront avec succès tant que la balance commerciale de l’Allemagne restera largement excédentaire. Ce qui pourrait changer la donne : l’envol du coût de leurs importations à cause du pétrole et du gaz, combiné à un euro toujours plus pénalisant qui, associé à une montée de la concurrence des « émergents » sur leurs crénaux actuels, mettrait à mal leurs exportations.
Le gouvernement allemand fera donc ce qu’il faut pour éviter que l’euro atteigne 1,50 $, quitte à donner des raisons aux spéculateurs de l’attaquer (raisons faciles à trouver actuellement), tout en évitant à la fois l’éclatement de la zone et une baisse qui renchérirait trop les importations énergétiques et de matières premières. Exercice délicat mais qui vaut la peine qu’Angela se décarcasse, car la monnaie unique permet en pratique à l’Allemagne d’obtenir ce que 2 guerres mondiales ne lui ont pas apporté : maîtriser de facto la plupart des pays européens.
Le plus mauvais tableau du monde.
Les Ambassadeurs est un double portrait de Jean de Dinteville et Georges de Selve peint par Hans Holbein le Jeune, actuellement conservé à la National Gallery de Londres. Ce tableau sur bois comporte une anamorphose au premier plan. Cette forme, souvent nommée os de seiche, apparait depuis un point de vue oblique comme une vanité représentant un crâne humain. L’intérêt du tableau est triple: historique, esthétique mais aussi symbolique.
Merde, un os de seiche en plein milieu !
« Car le secret de ce tableau, dont je vous ai rappelé les résonances, les parentés avec les vanitas, de ce tableau fascinant de présenter, entre les deux personnages parés et fixes, tout ce qui rappelle, dans la perspective de l’époque, la vanité des arts et des sciences, – le secret de ce tableau est donné au moment où, nous éloignant légèrement de lui, peu à peu, vers la gauche, puis nous retournant, nous voyons ce que signifie l’objet flottant magique. Il nous reflète notre propre néant, dans la figure de la tête de mort. Usage donc de la dimension géométrale de la vision pour captiver le sujet, rapport évident au désir qui, pourtant, reste énigmatique. »
Jacques Lacan, Le séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Seuil
“Toi l’étranger quand tu mourras /Quand le croqu’mort t’emportera / Qu’il te conduise à travers ciel/ Au père éternel”
L’Auvergnat est mort.
merci !
E. Todd : « Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro »
Pour ce qui est du libre-échange déjà au niveau européen, il était clair qu’il ne pourrait qu’aboutir au dumping fiscal et social entre des pays simplement reliés par une union marchande: l’Europe des marchés sans aucune instance capable d’imposer une harmonisation fiscale et sociale. En gros les fondateurs de l’Europe ont mis la charrue devant les bœufs : on a mis en concurrence des travailleurs employés dans des entreprises qui avaient à supporter des charges fiscales et sociales complètement inégales et cela dès l’ouverture du Marché Commun, au début des années 1960, période où l’Euro n’existait même pas dans l’esprit des fondateurs de l’Europe. En fait une entreprise hors de France devenait compétitive non pas à cause de produits de meilleure qualité ou d’une meilleure organisation de la production ou d’une meilleure formation des employés qu’une entreprise située en France, mais seulement parce que les impôts, les charges sociales et les réglementations sociales, en particulier les minimum salariaux hors de France étaient moins contraignantes qu’en France. Ceci n’est même pas du libre-échange mais de la guerre économique soutenue au niveau national et même local par les gouvernements des états et des autorités locales (Le comité des régions est en Europe un des plus fermes opposants à une harmonisation sociale et fiscale…)
Bien sûr avec l’arrivée de l’Euro, ce phénomène s’est accentué et le dumping fiscal et social n’a fait que s’aggraver. Un léger relèvement du niveau de vie en Italie, en Espagne et au Portugal, avec un certain rattrapage par rapport au niveau de vie français, a en partie caché le phénomène juste un peu avant l’arrivée de l’Euro. Toutefois le libre-échange entre pays européens, censés faire partie de l’Union européenne, a continué de se faire à coup de dumping social et de dumping fiscal. Notons que l’Angleterre qui n’est pourtant pas dans la zone Euro a tout autant sinon plus pratiqué ce dumping social et fiscal…
Bien que je ne sois pas favorable au libre-échange, les effets néfastes de ce derniers ont été aggravés par un manque d’unité politique européenne et de stratégie commune en matière fiscale et sociale, les gouvernements des états membres de l’Union Européenne n’hésitant pas à pratiquer une stratégie que Joseph Stiglitz a appelée “beggar-thy-neighbour policy » : « appauvris ton voisin ». Vous parlez d’une Union…
Les instances gouvernantes de l’Union Européenne n’arrivant pas à légiférer et ne pouvant pas le faire en matière fiscale et sociale puisque les états membres se refusaient à des stratégies d’harmonisation fiscales ou sociales, se sont lancées pour justifier leur existence dans des règlementations matérielles et bureaucratiques, souvent inadaptées aux réalités de terrain: directives sur les produits laitiers et leur pasteurisation, sur la taille des mailles de filets de pêche, sur l’obligation d’installer des équipements frigorifiques sur les marchés traditionnels, sans tenir compte des situations réelles. Ce sont souvent ces réglementations européennes qui ont exacerbé les petits patrons, les artisans, les commerçants ainsi que leurs employés…
Pour ce qui est de l’Euro il me semble qu’il a plutôt mieux résisté aux attaques du Dollar que ne l’avait fait le Franc entre 1950 et 1980…
La chute de l’Euro, outre qu’elle satisferait le FN, serait très bien accueillie par les américains et les anglais qui pourraient reprendre leur domination planétaire des échanges internationaux, face à des monnaies indépendantes dont aucune ne ferait le poids face au Dollar Américain ou à la Livre Sterling qui a toujours cours, sous des formes diverses, dans l’ancien empire britannique. Les deux ayant donc des volumes de transactions bien plus importantes que ceux de n’importe quel autre pays, mis à part la Chine et la Russie, l’Inde se rattachant toujours malgré tout à l’ancien Commonwealth.
Il est presque certains que la disparition de l’Euro entrainerait avec elle la disparition de l’Europe, disparition dont seraient ravis tous les nationalistes les plus conservateurs et rétrogrades, ce qu’on a pu observer récemment lors de scrutins variés parmi les pays de l’Union Européenne.
A mon avis le plus gros problème de l’Euro c’est qu’il est gouverné par un organisme technocratique: la BCE, et non par une force politique européenne, la BCE étant une force déconnectée des réalités économiques de terrain. Quand un Jean Claude Trichet vient dire qu’il ne faudrait surtout pas d’augmentation des salaires en Europe, c’est une vision strictement technocratique qui ne tient pas compte du fait que c’est justement la baisse de la part des salaires dans l’économie américaine qui a conduit à la crise de 2008, entrainant les stratégies des banques et celle du gouvernement américain vers des politiques de crédit facile pour essayer de compenser la baisse de la demande liée à la baisse des revenus salariaux aux USA. Si cette stratégie a pu un moment faire illusion, il est arrivé un point où même à des taux d’intérêt très bas les entreprises et les consommateurs américains n’étaient plus disposés à acheter. Les banques et le gouvernement américain ont alors encore facilité l’accession au crédit par des prêts immobiliers dont la solvabilité des emprunteurs était moins que sure…
Or Monsieur Jean Claude Trichet ne veut pas voir les salaires augmenter… Peut-être veut-il que la prochaine crise financière démarre en Europe cette fois… Sans une reprise des bas et moyens salaires, les états membres vont essayer de relancer leurs économies par des politiques de crédit à bon marché, et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, cette stratégie, non seulement ne relancera pas l’économie des états européens, mais aura la même conséquence qu’aux USA Ou en Espagne, où cette stratégie a déjà été essayée… Comme aux USA elle n’a conduit qu’à pousser encore plus la spéculation, en particulier immobilière, et comme il s’agissait de spéculation purement financière les immeubles construits avec ces prêts l’ont été en dépit de toute analyse sérieuse des localisation ou des qualités des logements: on a construit des mètres carrés, sur les terrains les moins chers possibles, donc souvent extrêmement mal situés, ce qui fait que ces appartements sont pour la plupart invendables car inhabitables compte tenu de leurs localisations… Les emprunteurs se retrouvent avec un bien qu’ils ne peuvent pas revendre ni louer, ni même utiliser pour leurs propres besoins de logement…
Bien entendu, comme presque toujours, les hommes et les femmes politiques des états membres de l’Union Européenne ont utilisé leur stratégie de communication classique :
Quand ça va bien c’est grâce à moi, quand ça va mal c’est la faute à l’Europe ou à l’Euro… Dans les états gouvernés par des hommes et des femmes politiques néolibérales, c’est plus facile que de dire que des banques et des entreprises privées s’en sont mis plein les poches et de reconnaître qu’une grande partie des déficits publics a été créée par le sauvetage de banques qui n’ont même pas réinvesti les sommes reçues dans des activités productives mais sont revenues à leurs pratiques spéculatives d’avant la crise… Ne créant aucun emploi et donnant même aux populations appauvries une image catastrophique de leurs incuries en redistribuant dividendes et bonus sous les yeux ébahis des salariés, des retraités et des autres oubliés de la société de la cupidité que suscite le libre-échange sans réglementation ou presque. .
Comme les états membres se sont lancés dans des politiques de restrictions budgétaires, dont j’ai expliqué hier sur ce blog qu’elles n’avaient rien de rigoureux, ce sont les services publics et les services sociaux qui ont les premiers étés visés par ces restrictions budgétaires, aggravant encore le sentiment de détresse des membres les plus vulnérables de nos sociétés …
C’est une de graves responsabilités des partis politiques démocrates-chrétiens et apparentés ainsi que des partis politiques démocrates-sociaux ou socialistes de n’avoir pas su ou voulu faire aboutir une idée européenne généreuse, au service des peuples.
Les partis politiques ont souvent envoyé comme candidats aux élection au parlement européen des ‘’seconds couteaux’’, les chefs de partis préférant se réserver pour les élections nationales ou même régionales, ceci a laissé la place dans les décisions européennes au Conseil des Ministres de l’Union Européenne dont les membres sont des ministres en poste dans les gouvernements nationaux et dont la présidence est assurée de manière tournante par un des états membres pour une période de 6 mois, état représenté par son dirigeant les plus élevé dans la hiérarchie nationale… Dans ce cadre il n’existe qu’une très faible volonté européenne, chacun des états joue pour ses propres intérêts nationaux, allant souvent à l’encontre de propositions du Parlement européen ou de la commission européenne non en fonction d’un intérêt général des populations européennes, mais en fonction de leurs politiques nationales aux vues étroites, voir même égoïstes… C’est par exemple le cas des anciens pays de l’Est refusant systématiquement les propositions de réglementations sociales émises par le parlement européen et le commission européenne, et c’est aussi le cas de pays comme l’Angleterre ou l’Irlande qui auraient pourtant tout intérêt à ce que la protection sociale augmente dans les anciens pays de l’Est pour éviter une concurrence déloyale tant au niveau des salaires que des charges sociales quasiment inexistantes dans ces pays.
Ce qui est dramatique c’est que ces décisions prises par les états membres au sein du conseil des ministres de l’Union Européenne, malgré leur absence de motivations européennes sont tout de même attribuées à l’Europe, alors qu’elles vont souvent à l’encontre des recommandations de la Commission et du parlement Européen, en particulier dans le domaine du droit social ou des droits fondamentaux…
Paul
Paul Trehin,
Le Parlement est croupion, soumis aux lobbies, et ne peut faire ses propositions de Loi.(ne représente pas les peuples européens )
Les lois présentées au vote du Parlement sont saucissonnées, de façon à faire passer au forcing une partie de la proposition, alors que l’on n’est pas du tout d’accord avec l’autre ! malhonnêteté, s’il en est.
La Commission n’a pas à répondre aux parlementaires, lesquels ont une minute pour aborder un sujet …qui va dans le vide, puisque personne n’y répond !
La Commission est neo-libérale, libre-échangiste à fond.
Je suis certaine que des gens de bonne foi travaillent beaucoup.
Mais, cette chose anti-démocratique, telle qu’en elle-même, et sans remise en question radicale de son fonctionnement, est un arbre sec. Aucun fruit n’en sortira.
M,
Vous êtes lucide : BRAVO. Il est grand temps que les yeux de tous se dessillent.
La commission fonctionne elle aussi sur le mode exclusif du lobbying, et ce lobbying est celui du « droit des affaires » à la mode anglo-saxonne ; le parlement n’a vu ses pouvoirs augmenter que très récemment et toute cette dérégulation à laquelle nous assistons est le fait des lobbies et de la commission, avec le soutien incontestable des gouvernements nationaux et, accessoirement, du parlement européen.
Et puis, il faut crier haut et fort l’illégitimité d’un « législateur à titre professionnel » ; il faudrait au contraire décréter un chômage technique parlementaire obligatoire dès que le nombre de 10 lois annuel est dépassé. C’est le seul moyen de retrouver un législateur responsable.
Cdt.,
@ Paul Trehin,
Vous rêvez sur la volonté sociale supposée de la Commission : lisez attentivement le sens des directives européennes et vous comprendrez votre erreur ; d’où croyez-vous que provienne le sacro saint principe de concurrence libre et non faussée, entre autres.
A titre d’information : http://www.eric-verhaeghe.fr/comment-la-commission-et-le-conseil-luttent-efficacement-au-sein-de-l’ue-contre-l’inflation-des-revenus-du-travail-par-valerie-bugault-le-11-mars-2011/
Bonjour,
Précision : Mises se prononce « mizèsse ». Comment pouvez-vous dire que ces 30 dernières années ont représenté la mise en oeuvre de ses idées, en passant sous silence ce qu’il dit sur les banques centrales ? Si ce n’est pas déformer ses propos alors je suis le Pape…
J’en profite pour signaler un livre en français où Mises traite de la méthode utilisable pour comprendre les sciences sociales.
Jorion évoque la révolution marginaliste au milieu du XIXème (1870 plus précisément) et le passage de l’analyse centrée sur les rapports de classes à l’analyse centrée sur l’action individuelle. C’est tout à fait faux en ce qui concerne Cantillon, dont l’analyse repose sur l’individualisme méthodologique sans le dire. Tout ses écrits sur l’entrepreneur en témoignent. Etant donné ce que (je pense que) veut l’acteur étudié, comment fait-il pour l’obtenir, et comment son comportement change-t-il en fonction des circonstances ?
A l’inverse, le holisme méthodologique consiste à étudier les acteurs par groupes, comme des « touts » dont le comportement est dicté par leur appartenance à une classe, sans prise en compte de leur individualité. La force motrice des individus est donc extérieure à eux, et les met en mouvement selon ses lois propres. On reconnaît là la philosophie de l’histoire de Hegel, le matérialisme historique de Marx.
L’opposition entre ces deux méthodes a donné lieu à un débat passionnant entre Menger et l’école historique allemande connu sous le nom de « querelle des méthodes » (Methodenstreit). Poursuivant ce débat, Mises écrit en 1975 « Théorie et histoire » où il compare ces deux méthodes, justifie ce qu’il appelle la méthode praxéologique en économie, et se livre à une critique méticuleuse du holisme, du matérialisme, du scientisme, du béhaviorisme, et autres méthodologies qui font comme si l’intention ne comptait pas dans les actions individuelles.
Le livre est peu lu, et c’est dommage d’autant qu’il est traduit en français. Il est disponible ici :
http://www.institutcoppet.org/2011/03/25/mises-theorie-et-histoire-1922/
GSF
Pourquoi von Mises se prononcerait-il von « mizèsse » ? C’est un nom allemand me semble-t-il.
Von Mises = fÉ”n ˈmiË.zÉ™s
Oui, après vérification tout se prononce, même les e et les consonnes en fin de mot.
GSF,
Permettez une autre critique sur le fond (je sais : ça fait lourd, mais c’est seulement à ce prix-là que nous pouvons espérer une sortie par le haut de cette crise de civilisation) : il me semble que le milieu du 19ème siècle se situe davantage vers 1850.
En attendant l’avis des spécialistes, bien sûr.
Bonne journée
@ Fab
Heureusement que vous êtes là ! Voir ce commentaire :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=21845#comment-156024
@M et VB,
Je travaille depuis plus de 15 ans au sein de la Plate-forme Sociale Européenne (une ONG regroupant 47 ONG Européennes du secteur social) à critiquer et proposer officiellement des amendements aux directives européennes de la Commission dans le domaine social, mais aussi des directives transversales, ayant ou pouvant avoir un impact social, je suis donc bien conscient des défauts de cette commission ainsi que de ceux du parlement européen puisque l’association à laquelle je participe, agit comme groupe de pression auprès de la commission européenne et des intergroupes parlementaires dédiés entre autre aux politiques sociales, en particulier pour la lutte contre les nombreuses formes de discriminations.
Je sais aussi que ce sont les états membres qui ont le dernier mot lors des réunions du conseil des ministres de l’Union Européenne, qui normalement devrait partager sa compétence avec le parlement européen; mais qui en fait décide au final des politiques européennes en prenant bien garde d’en faire des lois supra nationales.
Cette faiblesse du parlement européen est voulue par les états membres, dont je redis que les partis politiques nationaux eux même n’envoient aux élections au parlement européen le plus souvent que des « seconds couteaux »… Sachant que ces derniers n’auront ainsi aucune influence. Cela combiné à un abstentionnisme grave lors de ces scrutins européens ne fait qu’aggraver le manque de représentativité de ce parlement et l’inexistence politique de l’Europe.
Pour ce qui est de la commission européenne il est évident que dans son ensemble elle est très marquée par des visions néolibérales, mais il existe de grosses différences selon les directions générales (DG) Ainsi la DG Marché intérieur et concurrence peut être considérée comme un rassemblement de fondamentalistes (je pèse mes mots) du néolibéralisme. Le pire comme je l’ai déjà dit est que ces fonctionnaires de la Commission Européenne dans cette direction générale croient pour la plupart dur comme fer en ces théories néolibérales, allant bien au-delà des demandes des groupes de pressions du patronat (Business Europe par exemple, qui est l’équivalent du MEDEF au niveau européen) ou des partis politiques conservateurs.
En revanche la DG Emploi et affaires sociales est nettement moins néolibérale que la DG Marché intérieur et concurrence. Elle a par exemple publié en 2003 un document intitulé: « Le coût de ne pas avoir de politique sociale » Document qui sans se départir entièrement de l’économie de marché démontre que sans politique sociales cette économie de marché ne pourrait pas fonctionner…
COSTS OF NON-SOCIAL POLICY: TOWARDS AN ECONOMIC FRAMEWORK OF QUALITY SOCIAL POLICIES – AND THE COSTS OF NOT HAVING THEM
http://www.ucc.ie/social_policy/EU-docs-socpol/Fouarge_costofnonsoc_final_en.pdf
Mais aussi plusieurs directives de lutte contre les discriminations, lesquelles sont souvent contestées au niveau national par des groupes intégristes religieux comme dans le cas des directives contre l’homophobie ou par des partis xénophobes dans le cas de luttes contre les discriminations ethniques certains partis politiques soit disant modérés ne se privent pas de critiquer ces directives anti discrimination, faisant ou essayant de faire porter par l’Europe la responsabilité d’une immigration massive alors que cette dernière n’est que le résultat de l’exploitation éhontée des pays africains par le capitalisme et sa cupidité.
Pour information, dans ma ville existe ce que je n’hésite pas à appeler un marché aux esclaves, c’est-à-dire des emplacements où des chefs d’entreprises (Dont plusieurs votent probablement FN) viennent chercher tôt le matin des travailleurs clandestins pour les embaucher au noir à des tarifs lamentables…
Pour revenir à des directives de la commission européenne cette dernière a mis en place dans les années 1990 2000, une procédure de consultation en matière sociale, censée être appliquée au niveau national mais qui ne l’est en général pas, il s’agit de « La méthode ouverte de coordination » (MOC) :
http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=dossiers&id=179
Cette méthode a surtout été poussée par les organisations non gouvernementales agissant dans le domaine de la lutte contre la pauvreté telles que EAPN (European Antipoverty Network) qui est un des membres très actif de la Plate-forme Sociale Européenne .
http://dialoguelamoc.wordpress.com/accueil/la-moc-cest-quoi/
Cependant très peu de gouvernements et de ministères dans ces gouvernements appliquent cette MOC
Je l’ai déjà dit mais cette Europe de la société civile existe bel et bien, il ne lui manque que plus de participation de la part des citoyens vivant en Europe pour avoir plus de pouvoir.
Je suis tenté de reprendre en la triturant à ma manière l’expression de Charles De Gaulle dans un interview célèbre :
: »Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien »
: »Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ne fait rien ! l’Europe ne fait rien ! l’Europe ne fait rien !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien »
Comme je l’ai aussi dit où étaient le détracteurs du texte du traité constitutionnel européen quand il était encore en discussion ? On (les ONG du secteur social qui avaient été consultées, ainsi que les syndicats et les organisations écologiques) aurait bien aimé les avoir à nos côtés quand nous essayions de faire modifier ce texte pour une version plus sociale que les propositions initiales ne l’étaient… Je rappelle aussi que c’est ors des réunions des conseils de ministres de l’Union Européenne, c’est-à-dire les représentants des états membres, que les éléments les moins sociaux ont été rajoutés et que les éléments sociaux ont été retoqués…
Plus la société civile se manifestera plus nous aurons des opportunités de faire évoluer l’Europe dans un sens qui soit favorable aux peuples qui la composent.
On ne peut pas en vouloir aux institutions européennes de ne pas connaître les vrais attentes des citoyens si ces derniers ne participent ni aux scrutins ni à des discussions auprès d’organisations non gouvernementales de la société civile…
Comme bien d’autres j’y ai consacré plus de dix années de ma vie et dans mon cas au prix d’une réduction de mon salaire de 35% pendant ces 10 dernières années ce qui a bien entendu eu un impact sur le calcul de ma retraite…
Je propose à nouveau que nous recherchions les blogs semblables à celui-ci et que nous unissions nos forces pour agir solidairement avec celles et ceux dont les idées sont proches des nôtres en matière socio-économique et de respect des droits humains.
En voici déjà un lancé par un de mes amis activiste de gauche : Peter Herman, professeur à l’Université de Cork en Irlande et d’origine allemande :
http://www.ucc.ie/en/socialpolicy/
Bien entendu le Blog de Paul Jorion en anglais pourrait servir de passerelle, l’anglais étant malencontreusement devenu la langue de communication européenne, ce qui est d’autant plus ennuyeux que dans l’ensemble les anglais véhiculent très souvent une pensée inspirée des idées néolibérales héritées plus de cetn ans plus tard de leurs penseurs classiques tels John Stuart Mill, opposant farouche à toute intervention des gouvernements qui selon lui ne peuvent au mieux servir que les majorités au dépend des minorités…
Pascal disait déjà « Les lois sont faites par les forts pour se défendre contre les faibles… »
Bien à vous.
Paul
@ Paul Trehin,
Merci de votre réponse circonstanciée.
Par ailleurs, il n’y a pas que la direction concurrence qui soit fondamentaliste, tout ce qui tourne autour du droit de l’entreprise ne l’est pas moins. Mais en ce domaine ils avancent masqués derrière de bonnes intentions et franchement, cette stratégie leur a, jusqu’à aujourd’hui, parfaitement réussi.
Et comment considérez-vous la légitimité d’un parlement européen composé de 27 nationalités différentes, de presque autant de langues, et d’histoires, d’intérêts politiques, économiques, sociaux divergents ? Et la langue de travail de facto l’anglais, histoire de mieux asservir les autres langues en attendant leur disparition. Sans compter, comme vous le dites avec une parfaite lucidité, que cette langue véhicule à elle seule une grosse partie du concept ultra-libéral.
Cela ne vous fait-il pas immanquablement penser au parlement du film Star Wars ?
Cdt.,
Errata: une faute de frappe dans mon texte rend une des phrases incompréhensible:
Je rappelle aussi que c’est ors des réunions des conseils de ministres de l’Union Européenne, c’est-à-dire les représentants des états membres, que les éléments les moins sociaux ont été rajoutés et que les éléments sociaux ont été retoqués…
Je voulais dire
Je rappelle aussi que c’est lors des réunions des conseils des ministres de l’Union Européenne, c’est-à-dire les représentants des états membres, que les éléments les moins sociaux ont été rajoutés au texte du traité constitutionnel et que les éléments sociaux ont été retoqués…
Paul
Bien entendu une ambiance généralement favorable aux marchés libres existe dans toute la commission européenne mais n’est exacerbée que dans les directions générales Marché intérieur et concurrence ainsi que dans la direction générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne – DG ECFIN. Mais je redis que ces fonctionnaires de la Commission européenne sont « plus royalistes que le roi… » En l’occurrence que les lobbies industriels et financiers…
Pour ce qui est du Parlement Européen et des langues la traduction simultanée est assurée dans les 27 langues des états membres (un peu moins car certains pays parlent la même langue)
Ce faisant cela procure du travail à des traductions assez improbables comme du Hongrois en Polonais et vice versa mais aussi pour toutes les langues pratiquées dans les états de l’Union Européenne.
L’anglais et le français sont souvent considérés comme langues de travail dans les commissions de travail… Les portugais protestent souvent que leur langue est plus parlée mondialement que le français…
Pour ce qui concerne votre question :
Et comment considérez-vous la légitimité d’un parlement européen composé de 27 nationalités différentes, de presque autant de langues, et d’histoires, d’intérêts politiques, économiques, sociaux divergents ?
C’est justement cette richesse de la diversité culturelle qui devrait faire la force de l’Europe. C’est grâce à cette diversité que l’on apprend à être plus tolérant envers les modes de pensée des autres, et le fait de savoir que l’autre n’a peut-être pas bien compris ce qu’on voulait lui transmettre ou que nous n’avons pas bien compris ce qu’il voulait nous dire nous oblige encore plus au respect mutuel, il est plus rare d’entendre les gens se traiter d’imbéciles ou d’idiots, on laisse à l’autre une chance de s’expliquer à nouveau et il nous laisse aussi cette chance réciproquement. J’ai vécu cette ambiance lors de mes années de travail à IBM Europe où nous avions presque autant de nationalités représentées ainsi que de façons de penser teintées de cultures nationales…Quand je suis rentré de mon détachement à IBM Europe, le retour dans un environnement plus largement national, à contrario laissait apparaître des comportements sensiblement plus agressifs entre collègues de travail et moins de tolérance à l’erreur ou au lapsus…
C’est aussi de la diversité culturelle que naissent les idées : de la différence nait la créativité.
Bien sur la mondialisation a uniformisé certains modes de consommation mais aussi par ailleurs diversifié ces consommations à travers une diversité culinaire par exemple : il n’y a pas eu que MC Donald ou Burger King qui se soit rependus dans le monde. On trouve maintenant même dans de petites villes des restaurants mexicains, Indiens Chinois, vietnamiens, libanais, Marocains, et si on est un peu ouvert à la discussion on peut avoir quelques échanges avec le personnel ou avec le patron…
En musique et plus généralement en art c’est aussi le cas.
Il est probable que la richesse culturelle de la France, terre souvent envahie puis libérée puis théâtre de rencontres liées aux grands chantiers qui ont suivi la révolution industrielle puis la reconstruction après les deux guerres mondiales vienne de ce brassage des cultures, malgré leurs lourd coûts humains dont on ne peut bien entendu pas se réjouir.
Je recommande aux personnes intéressées par une vision humaine de l’Europe le livre publié sous la direction d’Armand Touati : psychologie de l’Europe, Europe de la psychologie… Publié en 1993…
La notion de citoyenneté européenne peut prendre corps dans la mesure où un processus d’implication collective mobilise les individus, malgré leurs dissensions dont il faut tirer le parti positif dans l’élaboration d’un consensus.
C’est-à-dire l’opposé de l’Europe des Eurocrates : techniciens distingués, mais souvent aveugles aux aspects psychosociaux des conduites économiques (Paul Albou, dans psychologie de l’Europe, Europe de la psychologie cité précédemment, page 65)
Paul
@ Paul Tréhin,
Oui pour la richesse de la diversité, mais ce ne sont aucunement des conditions de travail satisfaisantes, et même possibles, pour un législateur. Et puis quelle est la légitimité d’imposer des règles uniformes à tout un continent alors que chaque nations a sa propre histoire, ses propres contraintes et aspirations ? La centralisation excessive n’augure rien de bon ; déjà que les gens se plaignent de la centralisation étatique, alors la centralisation à l’échelle d’un continent… Cela ne serait viable que dans un cadre fédéraliste, comme aux USA, mais les conditions pour la création d’un tel cadre ne sont absolument pas remplies en Europe : les USA, ou l’Allemagne, ont été créées par un peuple homogène (supprimant au passage les natives) doté des mêmes aspirations, alors qu’il en va complètement différemment en Europe. Où alors, il faut gommer d’un trait de plume toute la diversité humaine culturelle et sociologique pour imposer un modèle à tous ; c’est ce que fait la mondialisation. Je ne suis, au bas mot, pas certaine de la légitimité du processus : en êtes vous certain vous-même ?
De toutes façons, je répète qu’un législateur professionnel est une grave erreur institutionnelle, l’élément clef de toutes les dérives : http://www.pauljorion.com/blog/?p=22362#comment-161087
D’autre part, au passage, je vous précise que la traduction du hongrois en polonais (et vice versa) n’est nullement improbable, ces 2 peuples ayant eu au cours des âges de nombreux échanges.
Cdt.,
Je n’ai parlé à aucun moment de centralisation j’ai même fait miennes les critiques de la technocratie européenne ou Eurocratie. J’ai au contraire parl » d’initiatives venant de la société civile de pargage de connaissances venant de cultures différentes. J’ai parlé de la construction d’une europe des peuples patant d’initiatives locales. de la nécessité pour la société civile de se mobiliser à tous les niveaux.. c’est vous qui parlez de gommer d’un trait de plume toute la diversité alors que je parle au contraire de construire une Europe dont la principale valeur serait la diversité de ses composantes.
Pour ce qui est de la mondialisation il est clair pour moi au moins qu’elle a eu de nombreux effets néfastes mais pemettez moi de penser que sans certains effets de la mondialisation, qui a commencé il y a très longtemps, dès que les hommes ont commencé à se déplacer sur la planète, Voir les migrations des homo Sapiens sapiens dès il y a environ 100000 ans. sans ces premières migrations nous n’existerions sans doute même pas en Europe. Peut-être que nous serions encore des néandertaliens, et pourquoi pas d’ailleurs, des publications récentes ont réhabilité les néandertalie,s dont on s’est aperçu que les cultures lithiques et mortuaires étaient bien plus complexes que l’imagerie des livres d’histoire d’il y a un trentaine d’année laissait imaginer. J’ai sur ce sujet une grande bibliographie pour celles et ceux que ça pourrait intéresser…
Beaucoup plus récemment l’apport la découverte de l’amérique nous a apporté le Maïs, et la pomme de terre et de la tomate Marco Polo nous aramené les pâtes de Chine. L’orange et la mandarine viennent de l’orient, les olives, du moyen orient, tous ces ingrédients sont arrivés en Europe et ont contribué non à une uniformisation mais au contraire à une diversification des compotements alimentaires. Encore plus récemment je peux témoigner que dans les familles des régions françaises, en tout cas dans ma région de Nice on ne servait qu’un même type d’aliments très local, avec de légères variantes les jours de fête. Or depuis une trentaine d’année les menus se sont très largement diversifiés et non uniformisés, cette diversification apparut plus rarement dans les foyers mais au niveau des restaurants etthniques représentant les cinq continents. On trouve maintenant même dans ces horribles temples de la consommation que sont les super marchés, des produits exotiques auxquels seuls quelques privilégiés très riches avaient pu avoir accès auparavant. Il en va de même dans les goûts musicaux, bien sur la musique Nord américaine (Blues Rock et Jazz) a dominé pendant une trentaine d’année après la seconde guerre mondiale mais depuis, les musiques sud américaines, nord africaines, orientales, indiennes et à un moindre niveau extrême orientales sont entrées dans nos maisons. Une de mes musiques référées, la Bossa nova est née du métissage du jazz et de la samba brézilienne.
Il me semble que nous pourrions faire un effort de compréhension mutuelle et de respect des spécificités des régions européennes, mais pas cependant au prix d’un relativisme social et moral où sous prétexte de droit à la différence culturelle on tolèrerait le masaccre de bébés phoques ou de baleines ou encore le sexisme et l’intolérance en matière de préférences sexuelles…
Paul
@ Paul T.
Avec plaisir pour la bibliographie et quelques conseils de lectures 😉 Je vous envoie un courriel en passant par votre site, puisque vous le mentionnez.
Pour l’Europe, je ne vois pas d’autres choix qu’un fédéralisme qui permet de vivre ensemble tout en étant différent. Je vois mal un centralisme à la française à l’échelle du continent; pourtant c’est bien ce qui se passe dans le machin. Comment trouver du sens dans le bidule, dont on à l’impression que chaque geste effectué va à l’encontre des intérêts du citoyen ? Pourtant, je nous vois mal revenir à l’Etat-nation pour autant.
Mais
, personne ne dénie les grands brassages des populations et les grandes migrations depuis la préhistoire jusqu’à nos jours; C’est ce que vous avez du mal à comprendre ...les personnes et leurs différentes cultures, voilà ce qui est intéressant …et qui ne pose pas de problème, sauf politicards bas de gammes manipulateurs, à la majorité de la population : mariages, alliances, échanges ...tout se fait en douceur avec le temps …
Pourquoi ce forcing : uniquement pour les oligarques, qui nous prennent pour des pions !
Ne pas jouer au plus fin avec cela : ce n’est pas digne de vous, me semble-t-il ! le refus des traités UE, et de cette politique délétère n’est en aucun cas le refus de l’autre ! ce sont des arguments malhonnêtes ! c’est au contraire, dans l’état actuel des choses, lutter contre le totalitarisme financier qui s’installe chaque jour un peu plus ! et qui veut réduire à quia toutes les populations !
Vous avez engagé beaucoup dans une idée belle en apparence, mais pervertie en sous-main… je conçois que cela soit difficile pour vous.
Mais croire, dans l’état actuel de la structure, du système, de l’opacité, du gigantisme, du lobbying, de l’absence de représentativité des Peuples concernés, pouvoir lutter avec l’aide d’associations, est une illusion…illusion qui arrange bien les tenants du système…
Lorsqu’on voit maintenant que les groupes organisés de contre-pouvoir (ex. green-peace…mais il y en a bien d’autres), sont eux-même « noyautés » par des intérêts financiers puissants dans leur propre organisation : on voit bien que l’ensemble est vérolé ….
Il faudrait reconstruire une politique réellement démocratique, et je ne vois cela possible qu’à partir d’
Il faudrait aussi voir que les politiciens divers et variés font construire ici ou là un nombre de murs jamais encore vus ! Leur blabla sur la mondialisation n’est pas crédible, alors que dans le même temps, ils mettent partout en place une politique de la peur, de la haine de l’autre …Ne vaut-il pas mieux des Pays reliés par biais démocratiques, naturellement ? qu’une sorte de caserne géante, où chacun non-vivra dans son ghetto, l’autre étant vu comme l’ennemi putatif !
Quelle horreur !