LE SOIR, « L’économie mondiale approche d’un autre 1789 », mercredi 23 mars 2011

Un entretien avec Pierre-Henri Thomas : « L’économie mondiale approche d’un autre 1789 », à l’occasion de la sortie de Le capitalisme à l’agonie (Fayard 2011).

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45 réponses à “LE SOIR, « L’économie mondiale approche d’un autre 1789 », mercredi 23 mars 2011

  1. Avatar de martine bxl
    martine bxl

    Un oeil bleu…à la Une et en pleine page de la rubrique  » saumon » me regarde…mais je le connais ! …;-)

  2. Avatar de Jérémie

    J’avais encore cet espoir il y a de cela quelques années, sincèrement, mais au fur et à mesure que les choses avancent en efficacité, je me rends bien compte qu’ils ne laisseront jamais passer le morceau, la science moderne y contribuant déjà beaucoup à leur donner davantage
    de pouvoir et de contrôle de plus sur les êtres, oui autrefois c’était possible, et pas seulement
    non plus qu’aux plus grandes heures tragiques ou malheureuses de l’histoire des peuples,
    mais aujourd’hui ce possible est-il vraiment bien encore possible pour beaucoup de gens. Aussi dérangeante et inconfortable soit-elle cette pensée ne doit pas non plus être systématiquement écartée de notre champ visuel, sous prétexte qu’elle ne pourrait plus guère nous amener entre nous, enfin bref ….

  3. Avatar de titan
    titan

    Mdr ! Sur la même page en petit en haut à gauche :

    Le milliardaire américain Warren
    Buffett, gérant du fonds d’investissement
    Berkshire Hathaway, a déclaré mardi que
    « l’économie américaine s’améliorait mois
    après mois » et que le désastre japonais
    « n’allait pas arrêter la croissance
    mondiale »

    1. Avatar de Jérémie

      Quel grand malheur au contraire, peut-être aurait-il mieux valu pour l’histoire de l’Amérique que les êtres ne courent pas tout de suite après les seules richesses matérielles peut-être même que les plus milliardaires de ce monde ont trop tendance à se surestimer entre-eux, évidemment ensuite
      c’est beaucoup moins évident à récupérer. Comme si une plus grande réussite matérielle ou idéologique des uns en société ne favorisait pas mieux la réelle évolution des êtres vers quelque chose de moins pénible à vivre sur la durée.

  4. Avatar de fnur
    fnur

    Pour reprendre l’analogie de P Jorion, après la fusion il faudra atteindre la masse critique chez les oligarques qui pour les plus mercantiles finiront par prendre peur pour leurs avoirs, et les plus talentueux ayant fait fortune dans le système finiront par voir juste que ça ne tient plus route.

    Beaucoup pensent que la révolution française était une lutte des classes menée par le peuple pauvre, d’autres par la bourgeoisie, ou d’autres par une part de l’aristocratie. Probablement par les 3, plus une lutte au sein des classes que « des classes ». D’ailleurs parmi les humbles, les vendéens ont soutenu l’aristocratie. Tout comme maintenant certaines armées arabes se scindent en rejoignant le mouvement. De même, la classe moyenne actuelle est très répartie sur l’échiquier politique.

  5. Avatar de André
    André

    @Paul Jorion

    La déclaration de Warren Buffett, le 26 novembre 2006 est :“There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning” , ce qui donne en français : « Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous gagnons. »

    Etes-vous bien sûr que Buffet se soit inquiété ou plaint que sa classe ait gagné cette lutte, plutôt que s’en réjouir ?

    1. Avatar de Jaggy
      Jaggy

      Le fait d’admettre qu’il y a lutte des classes montre qu’il veut alerter l’opinion. S’il avait voulu que la situation perdure, il aurait nié l’existence de cette lutte. Et comme il s’adresse à la classe « inférieure », c’est forcément parce qu’il veut susciter une réaction de sa part. C’est donc qu’il souhaite voir la classe des travailleurs triompher au bout du compte.

      1. Avatar de Fab
        Fab

        Bonjour !

        L’international sera le genre humain… Battons le fer quand il est chaud… L’oisif ira loger ailleurs

        Ah ! Boulette !

        Ouvriers, paysans, nous sommes
        Le grand parti des travailleurs;
        La terre n’appartient qu’aux hommes,
        L’oisif ira loger ailleurs.
        !

        Dans la vie y’a deux sortes de gens : les salariés et les oisifs. Un oisif peut faire la même chose que le salarié, s’il veut. C’est plus de la lutte de classes, ni de la lutte finale : c’est de la cause finale !

        Bye !

  6. Avatar de michel lambotte

    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse, toutefois, je m’étonne que vous ne faites pas mention de la finitude planétaire atteinte par le capitalisme.
    Ce n’est certainement pas la cause première, mais il faut bien avouer que cette cause entre en collision avec les autres et de ce fait se renforcent les unes les autres.
    1789 a marqué quelque part le passage de la civilisation agraire à la civilisation industrielle, Aujourd’hui, il me semble que nous vivons un autre passage, de l’ère industrielle à quelque chose qui nous est encore inconu et qu’il faut inventer.

    1. Avatar de jducac
      jducac

      @ michel lambotte dit : 23 mars 2011 à 20:18

      il me semble que nous vivons un autre passage, de l’ère industrielle à quelque chose qui nous est encore inconu et qu’il faut inventer

      Ce quelque chose à inventer devra consommer moins d’énergie et de métaux. Ce sera peut-être toujours de l’industrie qui produira moins mais plus durable et plus réparable dans des centres spécialisés. La maintenance et la réparation se faisant près des lieux d’utilisation. Cela coûtera plus cher, les modèles seront moins souvent renouvelés, le coût de la vie augmentera, nous commencerons par retourner 60 ans en arrière, en attendant plus.

    2. Avatar de michel lambotte

      @ jducac
      Bonsoir
      Pourquoi vouloir toujours centraliser, le combat qui s’affiche aujourd’hui est justement celui de la décentralisation et de la relocalisation vers les citoyens.
      Nous pouvons capter des quantités d’énergie renouvelable colossales si nous le voulons mais il est ridicule de les recentraliser pour de nouveau les distribuer.
      Il nous faudra autant d’énergie et de matières premières pour les mettre en réseaux que la quantité d’énergie et de matière premières que les citoyens pourront disposer.
      L’industrialisation des énergies renouvelables n’est pas énergétiquement parlant efficace.
      Elles sont au départ distribuées et c’est sur place qu’on doit les capter et les utiliser.
      Il faudra aussi augmenter la résilience c’est à dire augmenter les sortes d’énergie mise à notre disposition.
      Quand Paul Jorion dit qu’il faut augmenter les salaires je pense que cela doit être réalisé dans ce but.
      Revenir en arrière est impossible par le simple fait que ce qui existait avant n’existe plus aujourd’hui.
      Il nous faut bifurquer pour sortir du capitalisme industriel.

      1. Avatar de Les pieds dans le plat
        Les pieds dans le plat

        « le combat qui s’affiche aujourd’hui est justement celui de la décentralisation et de la relocalisation vers les citoyens ».

        Même plus : depuis les citoyens vers leur environnement immédiat.

      2. Avatar de jducac
        jducac

        michel lambotte dit : 23 mars 2011 à 21:56

        Sincèrement, je crois que vous faites un blocage sur le mot « industrie ». Il me semble que nous pourrions mieux conjuguer nos perceptions pour arriver à une vision optimisée du futur, si vous réussissiez à vous sortir de ce genre de réflexe de rejet de «l’industriel ».

        Certaines fois, vous y parvenez en déclarant comme ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21570#comment-154389

        Ce qui est valable dans l’industrie l’est tout autant dans l’enseignement puisque celui ci est industrialisé.

        Vous aviez vu juste en vous exprimant ainsi. C’est pour cela que je vous avais soutenu.

        Je n’arrive pas à comprendre que des personnes telles que vous qui ont fréquenté les milieux industriels, n’aient pas perçu ce que ce système apporte comme avantages en terme d’efficacité et d’optimisation des coûts d’obtention des productions qui seront toujours, et de plus en plus recherchés.

        Votre futur idéal, vous le voyez comment ?

        Avec une unité d’élaboration de chacun des métaux utilisés, dans chaque département ?
        Avec une fabrique d’automobiles (électrique, hydrogène etc…) dans chaque département ?
        Idem, pour les perceuses, les appareils de soudage, les roulements à billes etc…

        Oui, Michel Lambotte , même au moyen âge il y avait des échanges lointains. Parce qu’une excessive fragmentation des lieux de production autres qu’agricoles, finit par être trop coûteuse, notamment en investissements, lesquels exigent de l’énergie et des matières premières qu’on cherchera toujours à utiliser de façon optimisée.

      3. Avatar de michel lambotte

        @jducac
        Un grand merci de me rappeler ce commentaire à Blandine Keller et surtout votre longue réponse qui m’avait échapper.
        Vous dites ceci

        Cela les a amené à faire preuve d’une certaine humilité, car la technique ne triche pas, ne ment pas, tout comme l’économie, la vraie, pas l’arnaque financière, elles s’imposent à vous brutalement, sans discuter. Si vous avez l’impression qu’elle vous trompe, c’est en réalité vous qui vous trompez. Avec l’expérience, cela confère à ces gens là une certaine sagesse qui tend à les grandir.

        Si vous pensez cela de moi, je vous en remercie profondément.
        Je ne suis pas suffisamment formé en économie pour l’y inclure dans ce raccourci, mais comme vous je pense

        la technique ne triche pas, ne ment pas,elle s’impose à vous brutalement, sans discuter. Si vous avez l’impression qu’elle vous trompe, c’est en réalité vous qui vous trompez.

        C’est une vérité qui s’impose à chaque technicien, je tiens à le souligner. Tous les jours j’y suis confronté.
        Pour en revenir à mon « blocage industriel », et bien, c’est du même ordre.
        D’abord, je me suis mal exprimé en ce qui concerne la prhrase que vous avez citez j’aurais du écrire « pour » au lieu que « dans » et cela donnerait ceci:

        Au risque de me répéter, et je pense que vous l’avez compris, je ne déconsidère pas d’un revers de la main le système industriel, j’estime qu’il a jouer son rôle et qu’il doit donner la main à autre chose.
        Ce qui est valable pour le système industriel l’est tout autant pour l’enseignement puisque celui ci est industrialisé.

        Il me semble que je pense connaître les avantages et l’efficacité du système capitaliste industriel de marché, sans lui, nous n’aurions pas d’une part la technologie et d’autre part une marchification du monde qui fait que celui-ci est en quelque sorte unifié.
        C’est sans conteste un progrès que je ne renie pas.
        Petit à petit j’ai aussi pu entrevoir en toute modestie ses limites qui sont apparues au gré des crises que nous avons traversés.
        C’est surtout la crise énergétique qui m’a révélé ses limites, tout ce que je sais c’est que nos petits enfants devront vivre à notre âge avec la moitié du pétrole dont nous disposons aujourd’hui.
        Je ne pense pas que des projets comme iter ou l’industrialisation de l’éolien permettront de résoudre le problème.
        Il nous faut à tous prix commencer aujourd’hui par diminuer notre consommation et ce n’est possible qu’en sortant de ce système.
        Je pense qu’il nous faut examier une possible augmentation des revenus pour aller dans ce sens.
        Mon futur idéal, je n’en sais rien et c’est le cadet de mes soucis, de toutes façons l’idéal n’existe pas puisqu’on peut toujours faire mieux.
        La question qui se pose est de savoir ce que signifie « faire mieux ».
        Pour moi, il ne s’agit pas de faire table rase de ce système, mais de ne plus en être absorbé, formaté.
        Il s’agira d’utiliser les outils que ce système nous a donné pour que les gens puissent prendre en charge leurs besoins seul ou en groupe restreint (comme le dit kercoz )
        A mes yeux, ce n’est rien d’autre qu’une évolution qui ne fait que commencer.

      4. Avatar de michel lambotte

        Aux pieds dans le plat

        Vous avez raison, mais cela va dans les deux sens.
        Bien entendu c’est la démarche citoyenne volontaire qui est le point de départ.

      5. Avatar de daniel
        daniel

        @ jducac
        Je vous soutiens dans votre défense de l’Industrie.
        Elle est essentielle.
        Pour ce qui m’intéresse, elle seule peut créer et entretenir des emplois.
        Et produire sur place est un impératif moral.
        J’ ajoute que le ré-industrialisation , que je souhaite, ne préjuge
        d’aucune forme d’organisation politico-économique déterminée.
        L’ actuelle a besoin d’une révolution pour libérer la créativité.
        Ma charge contre le système des cadres, unique à la France,
        va dans ce sens: c’est un reste d’une militarisation mal comprise
        et d’une folie réglementaire dont le modèle est Colbert,
        réglementeur tatillon des manufactures et des arsenaux.

        Il faut en finir avec l’idée selon laquelle le type qui sort
        de l’usine ne saurait être qu’une brute épaisse

    3. Avatar de kercoz
      kercoz

      Ce n’est pas évident .
      ////1789 a marqué quelque part le passage de la civilisation agraire à la civilisation industrielle, ////
      Le modèle morcelé agraire a « tenu » jusqu’aux années 50 . Etre « Paysan » n’était pas un métier , mais un mode de vie .La modernité ne faisait que se se greffer sur ce modèle : villages , bourgs , villes …et les villes n’etaient que des villages agglomérés . Si l’ energie -charbon /vapeur a initié le processus des esclaves virtuels -KW , c’est plutot 1850 / 1920 ; le petrole a pris le elais apres .
      Pour le passage du système morcelé originel au système centralisé , la rupture , je la verrais plutot en 68 (auquel j’ai bien sur pris part avec raisons) : (bien dégagé derriere les oreilles ) ou l’aliénation de l’ancien modèle n’etait plus en phase avec le retour a l’individualisme necessaire au centralisme et méga-groupe .
      Ne pas oublier que 1789 a permis la « souveraineté populaire » et une emprise du pouvoir sur les individus dont n’avaient meme pas osé ni la royauté ni meme la monarchie .
      Remarquez que pour la mondialisation , par euphémisme , on parle de « gouvernance » , et sur des thématiques : gouvernance économique , gouvernance ecologique … etc . Pour mythifier des solutions plus faciles a ordonnées , a réguler ! comme l’europe va réguler notre retraite et nos ogm !
      les seules solutions sont individuelles ; perso je vais prendre qqs poules et agrandir mon potager . Suis trop vieux pour prendre la maquis , j’ai refusé de répondre au recensement qui me demandait si mes parents etaient français , et pense serieusement a me procurer un fusil.

      1. Avatar de arkao
        arkao

        et les villes n’étaient que des villages agglomérés

        Pas tout à fait. Depuis plus de 2000 ans, la ville est la ville, c’est à dire la cité, un point de fixation des pouvoirs temporels et spirituels, des échanges commerciaux et culturels.

      2. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        Pourtant chaque quartier avait son église (paroisse) , son école , sa mairie son marché etc …
        Fernand Braudel (Identité de la Fance) montre bien la structure fractale : village ,bourg , villes ; villes elles memes sub-divisées en « villages-quartiers  » . Ce modèle a perduré jusqu’aux années 50/60 et , d’ailleurs a permis aux ville de survivre pendant l’occupation ..

      3. Avatar de michel lambotte

        Je partage votre analyse, je suis fils de paysan et c’est exact que le modèle agraire s’est industrialisé dans les années 50-60, j’ai vécu toutes ces péripéties.
        Vous dites ceci:
        «  »Pour le passage du système morcelé originel au système centralisé , la rupture , je la verrais plutot en 68 (auquel j’ai bien sur pris part avec raisons) : (bien dégagé derriere les oreilles ) ou l’aliénation de l’ancien modèle n’etait plus en phase avec le retour a l’individualisme necessaire au centralisme et méga-groupe . » »
        Tout au long de l’ère industrielle, de plus en plus de paysans illettrés quittaient leur campagne pour aller travailler à l’usine.
        Cela ne s’est pas opéré en un jour et les paysans restaient paysan en travaillant à l’usine, et puis, petit à petit de génération en génération, ils ont fini par quitter leur condition de paysan.
        J’ai vécu cela dans mon village de mon enfance.
        Je ne vois pas cette rupture dont vous me parlez en 68 entre le système morcelé et le système centralisé, il me semble qu’elle s’est réalisée tout au long de l’ère industrielle en se terminant par l’agriculture.
        Il me semble par contre que la charnière 68 -71a marqué le début de la fin de l’ère industrielle et nous vivons toujours cette époque, et l’effondrement s’accélère.
        Il nous faut d’urgence nous « repaysanisé » à l’instar de Jean Marie Pelt qui a dit que l’homme doit se renaturer.
        Pour se faire, nous devons bien entendu utiliser la rémanence industrielle que nous avons hérité mais à la convenance de cette repaysannerie;
        Il y a une chose avec laquelle je ne suis pas du tout d’accord, Vous dites:
        «  »Suis trop vieux pour prendre la maquis » »
        Que faites vous ici alors
        Le bolg de Paul Jorion n’est rien d’autre qu’un maquis d’un autre genre, et on a besoin de vous.

  7. Avatar de arkao
    arkao

    @ Paul Jorion

    J’ai un peu de mal à comprendre comment vous reliez l’agonie du capitalisme en cours avec l’événement Révolution Française qui constitue, me semble-t-il, plutôt un acte de confirmation (ou de consécration, d’adoubement) de ce système. L’analogie ne tient-elle pas uniquement au fait de l’accumulation trop importante de richesses par une oligarchie ?

  8. Avatar de Crapaud Rouge

    Un système dont les centres névralgiques ne tiennent que par le mensonge, la dissimulation, la triche contre ses propres règles et bien sûr par l’hypocrisie, signale de lui-même sa fin.

  9. Avatar de roma

    c’est l’express boursorama zone bourse enfin tous qui titrent le même truc

    « Wall Street: hausse surréaliste, dans le vide, baril à 106$ »

    http://votreargent.lexpress.fr/bourse/actualite_marche.asp?id=153539

  10. Avatar de Marc Riva
    Marc Riva

    Bonsoir Paul

    Chaque ligne écrite sur internet est lue non seulement par les internautes soucieux de s’informer en complémént des médias qui infusent le politiquement correct du moment mais aussi par les tenants du pouvoir. C’est un confessionnal à ciel ouvert qui peut permettre de prendre la température d’une population ce qui est fort utile pour prendre les devants si nécessaire. De plus, ce n’est pas anonyme donc: danger.

    Pour ce qui est de l’ analyse des informations économiques ou politiques diffusées dans le monde, pas de problème même si cela est un peu génant, c’est le meilleur sondage d’opinion qui soit dont le pouvoir saura se servir et aussi de l’empêcher d’aller trop loin à nous prendre pour des idiots. C’est la raison pour laquelle il faut continuer de dénoncer et d’expliquer comme vous le faites. Grand merci encore.

    Pour ce qui est de déclencher une révolution, c’est autre chose, cela veut dire que tout a déjà été planifié en grand secret et qu’au moment opportun il est fait appel au peuple ( la lutte pour la démocratie fait recette) pour légitimer la prise de pouvoir à la différence d’un putsch où l’armée est ouvertement la seule actrice active.

    Comme en 1789, s’il doit y avoir révolution, c’est que cela servira les intérêts de quelques uns.

    1. Avatar de Jérémie

      Il m’arrive parfois de vouloir mieux connaître la pensée de tous ces gens de l’ombre et qui au fur et à mesure qu’ils progressent beaucoup en proportion ont également de plus en plus intérêt à ce que les choses ne changent plus guère. Ah si seulement les plus grandes fortunes commerciales de ce monde n’étaient pas autant difficiles à approcher, je me sentirais alors davantage rassurer sur autre chose.

      Pour la révolution française je ne sais pas, je m’interroge encore sur les nombreux aspects
      et revers, car ils ont beau à chaque fois prendre la température d’une société à distance ou alors à travers tant d’autres intermédiaires de plus cela ne veut pas dire non plus qu’ils en subissent bien les premiers effets en société. Pour ça aussi qu’il ne faut pas tout dire sur internet

      A vrai dire je n’ai jamais recherché à avoir plus de pouvoir sur les êtres, pourtant bien des fois dans ma vie j’aurais pu porter plainte contre tel ou tel abus de pouvoir ou de position en plus dans ce monde, mais à quoi bon, la justice de ce monde comme de mon pays est déjà assez surchargé comme ça au quotidien. Peut-être même que la révolution française a donné davantage de pouvoir et de liberté aux plus méchants des êtres, évidemment de nos jours
      cela devient carrément impossible de mieux se faire comprendre.

    2. Avatar de AMUTIO Denis
      AMUTIO Denis

       » @Marc Riva « Pour ce qui est de déclencher une révolution, c’est autre chose, cela veut dire que tout a déjà été planifié en grand secret »

      D’où tenez-vous que la Révolution Française ait été  » planifiée » , secrètement ou pas ?

       » Comme en 1789, s’il doit y avoir révolution, c’est que cela servira les intérêts de quelques uns »
      En 1789, de la bourgeoisie et d’autres fractions populaires…mais comme le temps passe, rien ne sera comme alors…

    3. Avatar de blandine keller
      blandine keller

      Marc Riva
      C’est plus compliqué que ça. A un moment donné, un système arrivé à bout de souffle, avec des problèmes financiers insolubles, des gens poussés à bout, n’en pouvant plus d’être privés du minimum pour vivre, d’être méprisés, maltraités… tout cela forme une situation explosive. Pas besoin de planification secrète !
      Quand le roi Louis XVI a convoqué les Etats Généraux, tout avait déjà été essayé pour trouver encore de l’argent, les caisses de l’état étaient vides à cause des guerres et des dépenses fastueuses de la cour, plus personne ne voulait prêter,le dernier budget de l’ancienrégime avouait un déficit représentant le 1/5 de la dépense… or les nobles ne payaient pas d’impôt ! Seuls des Etats Généraux (réunion des 3 ordres formant la société Clergé, Noblesse, Tiers Etat) pouvaient obtenir une autre organisation financière, une répartition plus efficace de la charge fiscale, mais pour qu’elle soit efficace il fallait qu’elle soit équitable. C’est ça au départ la revendication de l’ égalité ! Et puis les autres privilèges de la noblesse étaient de plus en plus odieux, notamment seuls les nobles pouvaient accéder à certains emplois , chasser, avoir des loges au théatre etc…
      Ce qui a été planifié, et encore, c’est un bien grand mot, c’est l’organisation de la nuit du 4 août. L’assemblée qui s’était proclamée nationale en mai avait à faire face au mouvement des paysans qui s’en prenaient aux châteaux (60 ont brûlé) de peur que les nobles en représailles du 14 juillet réduisent encore les maigres vestiges de l’organisation communale de l’agriculture, qui leur permettaient de vivre .
      Certains députés du Tiers voulaient purement et simplement envoyer la troupe…mais il aurait fallu faire appel au roi, ce qui allait a contrario du dessein de cet ordre d’obtenir davantage de responsabilités politiques. Les députés bretons du Tiers étaient les plus déterminés et organisés (en Bretagne la noblesse archi-réactionnaire n’avait même pas élu de députés !).En arrivant à Versailles ils avaient repris leurs bonnes habitudes des Etats de Bretagne, c’est à dire la préparation des séances à l’avance, et se retrouvaient donc au Club Breton, accueillant aussi les quelques rares nobles libéraux. Ne voulant absolument pas de la solution de leurs collègues, désastreuse politiquement, ils imaginèrent de couper l’herbe sous le pied à la motion de retour à l’ordre en faisant intervenir deux nobles en début de séance . A peine la motion exposée, Le Vicomte de Noailles puis le Duc d’Aiguillon expliquèrent que les paysans en armes ne faisaient que secouer légitimement un joug séculaire et que ce serait plus efficace, si on voulait que le calme revienne, d’accéder aux demandes des cahiers de doléance : égalité devant l’impôt, abolition des privilèges. Le duc d’Aiguillon parla de « rachat »des droits féodaux, pour respecter le droit de propriété.
      Un court laps de temps, entre mai et août, certains aristocrates avaient abandonné leurs préventions anti-bourgeoises , en voyant avec quelle efficacité les milices patriotes avaient rétabli l’ordre dans Paris, d’où une sympathie mutuelle réelle, même si ce fut éphémère.
      Il faut savoir aussi que le Duc d’Aiguillon détenait la plus grosse fortune de France, consistant principalement en droits féodaux sur les récoltes, sur le passage des rivières de ses domaines, l’utilisation des moulins etc…Or les paysans contestaient un grand nombre de ces droits, d’où des procès à n’en plus finir… de sorte que le Duc avait tout intérêt à toucher du cash à la place de ces droits, même si son discours évoquait avec passion la philosophie des Lumières !
      Cette renonciation spectaculaire eut l’effet escompté, la paysannerie se calma…Le roi traina un maximum pour sanctionner les décrets pris cette nuit, et trois ans plus tard, après la chûte de la royauté, les droits féodaux furent effectivement abrogés, sans indemnité.
      Il faut toujours une conjonction de facteurs pour aboutir à une révolution. En Egypte ce fut facebook+ tweeter+ place Tahrir, après le massacre d’un jeune internaute par la police, dont la photo circula partout. (voir sur le blog un article passionnant, Pourquoi les progressistes égyptiens gagnent des pointsde Paul Amar, le 14 février) Au Wisconsin, ce sont des centaines de milliers d’américains qui ont manifesté contre la suppression des droits syndicaux par les Républicains alliés au Tea Party, et ce n’est pas fini.
      Chacun, chacune, de sa place, peut travailler à cette conjonction pour aboutir à une nouvelle donne.

      1. Avatar de Marc Riva
        Marc Riva

        Bonsoir AMUTIO denis, blandine keller et à tous.

        La France ne pouvait plus payer ses dettes et ne pouvait plus emprunter. La solution habituelle aurait consisté en une augmentation des impôts mais le tiers état était déjà exangue du fait que les récoltes de 1788 avaient été désastreuses (sècheresse) et que celles de 1789 ne s’annonçaient pas meilleures d’autre part ni la noblesse ni le clergé ne voulait sortir un sou. L’activité manufacturière s’est arrêtée par manque de clients, le prix du pain avait grimpé de 75%.

        La situation semblait insoluble et les prêteurs se seraient assis sur leures créances si les biens de la noblesse et du clergé n’avaient été vendus après saisie (les historiens préfèrent confiscation) pour renflouer les caisses et ainsi apurer la dette (les historiens préfèrent par équité). La bourgeoisie a été avec empressement le principal bailleur de fond. Pour faire bonne mesure, quelque terres ont été vendues à crèdit au peuple.

        Ces deux ordres ont payé la casse à cause de leur entêtement, la convocation des états généraux dont vous parlez Blandine était la réunion de la dernière chance pour trouver un accord, il y a eu échec. Dune manière ou d’une autre, les créanciers se sont remboursés et cela n’a pas traîné.

        La révolution française à la base n’a été qu’une énorme histoire de pognon, une liquidation judiciaire sans précédent à l’échelle du pays dont le peuple revenchard à raison n’a été que l’outil. Il en a retiré des miettes et il a vite été remis au boulot et en plus avec un uniforme sur le dos.

  11. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Comme Sarkozy l’avait dit juste après la crise, il fallait redistribuer les profits en trois tiers : un pour les salariés, un pour les investissements, un pour les actionnaires.

    Cette formulation dans l’article m’a fait tiquer. Fut un temps ou l’investissement n’était pas compté dans la répartition des richesses, on parlait alors de la part du capital et de la part du salariat. A cette époque, la répartition était de 70% pour le salariat, 30% pour le capital.

    Réformes successives aidant, on est descendu à 60/40, jusqu’à ce petit bijou rhétorique de Sarkozy qui conduit finalement encore à baisser la part salariale dans la répartition des richesses (Raisonnement fourni par la scop le Pavé dans le spectacle « Incultures: Le travail »).

    Par conséquent je ne pense pas qu’il soit judicieux de donner raison à Sarkosy sur ce point, loin de là.

    1. Avatar de jducac
      jducac

      Par conséquent je ne pense pas qu’il soit judicieux de donner raison à Sarkosy sur ce point, loin de là.

      Malheureusement, les 3/3 de Sarkosy qui ne laissent qu’un tiers au travail, c’est-à-dire à la consommation, est peut être encore trop généreux pour cette dernière. En effet, il faut bien voir que nous sommes entrés dans une guerre, dans une lutte contre le temps, pour faire basculer notre mode de captation de l’énergie.

      Il faut investir dans de nouveaux moyens, renouvelables où autres (fusion nucléaire éventuellement), et y consacrer le maximum de nos ressources non renouvelables actuellement disponibles au lieu d’en consacrer une part trop grande à la consommation (au travail).
      La consommation satisfait nos besoins (envies) d’aujourd’hui au détriment de ce qui nous sera indispensable demain. Il faut donc la limiter et par conséquence, donner pour la rémunération du travail le minimum nécessaire pour assurer la survie des forces du travail.

      Il faut donc adopter une économie de guerre, dépenser un minimum pour tout ce qui n’est pas « effort de guerre ». C’est peut être un 4/4 qu’il faudrait viser. Soit ¼ pour le travail, ¼ pour la rémunération du capital, et 2/4 pour l’investissement, étant entendu que l’investissement devrait être essentiellement dirigé vers la captation de nouvelles sources d’énergies et surtout pas vers des équipements de production de biens de consommation.

      Ces proportions ne sont qu’indicatives. Je veux surtout faire sentir, que pour assurer notre survie demain, il faut investir dans de nouvelles sources d’énergies et pour cela faire entrer notre consommation dans une période de restrictions auxquelles les gens ne sont pas du tout préparés.

      Quel homme politique aura le courage d’énoncer clairement les données du problème pour le faire comprendre et partager ?

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @jducac

        Ces restrictions dont vous parlez, une forte proportion de la population les connait déjà depuis plusieurs années de manière contrainte. Ce que vous dites n’est valable que pour les tranches de salaires les plus élevées, celles qui parviennent à couvrir l’ensemble de leurs besoins sans consommer la totalité de leurs moyens (au delà d’une certaine somme ils peuvent même épargner plus que ce qu’ils consomment, comble de l’aberration).

        Parallèlement à cela, selon cette étude de l’observatoire des inégalités, il y avait en 2008 entre 4 et 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France (selon le mode de calcul choisi), soit jusqu’à 13% de la population.

        Remarque: Le seuil de pauvreté est en passe de rejoindre le niveau du smic – entre 791 et 949 euros pour le seuil de pauvreté en 2008 (toujours selon le mode de calcul choisi), 1037 euros pour le smic net la même année (1073 euros en 2011).

      2. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dissonance dit : 24 mars 2011 à 09:14

        au delà d’une certaine somme ils peuvent même épargner plus que ce qu’ils consomment, comble de l’aberration

        N’avez-vous rien compris à ce qui fait la richesse et la force d’une nation au delà de ce qu’elle a hérité dans son sous sol ?

        D’après-vous ce serait une aberration que d’épargner= capitaliser= se constituer un capital= pouvoir investir dans des moyens de création de richesse. Ceux qui font cela ont un esprit capitaliste quand bien-même ils ne sont pas très riches.
        Si je vous comprends bien, il y a ceux qui épargnent, qui seraient dans l’aberration, parce qu’ils constitueraient à leur profit, mais aussi au profit de leur communauté, une ressource pour le futur.
        Puis il y a les autres, ceux qui sont dans la bonne voie, dans le recommandable, et qui se sont fait une religion de devoir consommer autant qu’ils peuvent le faire, aujourd’hui sans penser à demain. Le futur, on en laisse le soin aux autres.
        Certes il y a ceux qui ont de la peine à joindre les 2 bouts, ou ceux qui ont besoin d’être assistés, mais vous n’allez pas me faire croire que les achats d’écrans plats, de matériels high tech , de téléphonie + internet dernier cri, ne sont le fait que de gens riches. Qu’il n’y a personne des classes moyennes à ce faire plaisir aujourd’hui en refusant de voir les contraintes de demain.
        Il faut investir urgemment dans l’énergie, le plus vite possible, car l’énergie va être de plus en plus rare donc de plus en plus chère. Ceux qui s’y lanceront en dernier avec le même effort financier disposeront de moins que ceux qui s’y lancent maintenant.

        Je serais curieux de connaître les arguments qui vous font classer l’épargne dans l’aberration.

        C’est par contre inutile de dire qu’une attitude visant à tout consommer dès qu’on en a la possibilité, résulte d’un idéal, d’une tradition familiale, du respect de consignes ou de stratégies politiques. Je sais que ça existe et condamne les pourvoyeurs de cet état d’esprit.
        Le comble étant de dire, il ne faut pas épargner car c’est constituer un capital, vous savez cet argent qui manque aux autres, à ceux qui en ont besoin. Comme si l’épargnant prenait l’argent des autres. Non l’épargnant prend l’argent à ce qu’il ne consomme pas. Ce faisant, il épargne aussi la planète.

      3. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @jducac

        L’épargne est une aberration en ce que c’est une accumulation de bien entre des mains qui n’en ont pas un besoin immédiat, alors même que d’autres connaissent ce besoin. Je vous ferais à ce titre remarquer qu’avant de pouvoir penser au futur, il faut pouvoir envisager le présent, et que ceux qui n’ont pas les moyens d’assumer leurs besoins immédiats sont de fait privés de cette capacité.

        Il ne s’agit pas pour eux comme vous le suggérez de « consommer autant qu’ils le peuvent » mais de simplement pouvoir vivre de manière dans des conditions décentes.

        Le comble étant de dire, il ne faut pas épargner car c’est constituer un capital, vous savez cet argent qui manque aux autres, à ceux qui en ont besoin. Comme si l’épargnant prenait l’argent des autres. Non l’épargnant prend l’argent à ce qu’il ne consomme pas. Ce faisant, il épargne aussi la planète.

        Vous faites depuis quelques temps le parallèle argent/énergie. Je vous prends au mot, bien que je ne souscrives pas à cette approche: Puisque l’énergie/argent est limité(e), ceux qui en accumulent sans en avoir besoin en privent les autres, par le simple effet des vases communicants. Comme au cours d’un repas de 4 convives, si l’un s’arroge la moitié du plat à lui tout seul, il prive nécessairement au moins l’un des 3 autres de la part qui est censée lui revenir.

      4. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dissonance dit : 25 mars 2011 à 00:11

        L’épargne est une aberration en ce que c’est une accumulation de bien entre des mains qui n’en ont pas un besoin immédiat, alors même que d’autres connaissent ce besoin

        Mais si. La prise en compte du futur est un besoin fondamental pour l’homme responsable. C’est l’être irresponsable qui a tendance à vivre au jour le jour en jouissant au mieux de la vie, quitte à faire appel à l’assistance des autres quand les temps difficiles arrivent.

        Au niveau des Etats allez dire à la Chine et aux chinois qu’ils sont dans l’aberration parce qu’ils sont en mesure de prêter aux autres. Ils vous riront au nez et vous diront que dans la sélection naturelle qui s’opère sur terre, ils veillent à se tenir en haut de classement plutôt qu’en queue.

        Leur épargne, c’est du travail (le leur) fait par avance. Ils le prêtent à ceux qui eux consomment avant d’avoir fourni le travail qu’ils devront faire ultérieurement en en fournissant plus pour payer les intérêts. Ces emprunteurs occidentaux sont ceux qui accélèrent la consommation de l’énergie en consommant plus que ce qu’ils devraient.

        Rien ne les oblige à emprunter si ce n’est une plus grande envie de consommer que de freiner leur consommation. Ils sont incapables de dominer leur plus grande attirance à consommer qu’à travailler. Ils sont moralement moins respectables que les chinois ces grands travailleurs et petits consommateurs.

        Le discours tendant à dire que si certains manquent d’argent c’est parce que d’autres en ont trop est purement démagogique. De plus il est pernicieux car il incite au laisser aller et à un comportement irresponsable, en laissant entendre que si l’un emprunte, c’est la faute de ceux qui travaillent.

        Allez dire cela aux chinois.

        En vérité, les uns sont vertueux et les autres pas.

      5. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @jducac

        Nous perdons notre temps à discuter ensemble. Vous n’évoquez rien qui soit susceptible de me convaincre – au mieux vous finirez par me mettre franchement en colère ce dont je n’ai pas particulièrement envie – et manifestement je ne vous convaincrai pas d’avantage. Aussi, restons-en là.

      6. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dissonance dit : 26 mars 2011 à 15:03

        Je comprends votre attitude. Elle vous honore.

        Mon seul objectif, à 76 ans, est d’être utile aux autres, plus jeunes que moi, en général. Il y a beaucoup à faire pour extirper de leur conviction certaines idées fausses qu’ils ont fait leurs. Ils les ont adoptées sans les soumettre à une analyse critique suffisamment approfondie pour ne pas être placés en difficulté d’argumentation, certaines fois. Dans une théorie, il suffit qu’un seul cas ne la vérifie pas pour que la théorie soit détruite.
        Bien cordialement.

  12. Avatar de Grimdor

    Bonjour Paul,

    je vous suis maintenant depuis trois ans et je vois que votre positionnement, certainement dû aux faits qui se sont produits et accentués, a fini par glisser petit à petit vers une idée de déclin d’un système que vous considériez encore il y a peu comme réparable. Peut être est ce là la conséquence de la continuité de cette tendance cupide des marchés et de leurs acteurs qui vous fait réagir de la sorte.

    Cependant il y a une chose que je ne parviens pas à comprendre sur le fond, et cet argument était fortement présent dans la bouche de certains acteurs économiques majeurs lors de la dernière émission de Taddeï (par contre cet écrivain qui a eu trop peu la parole semblait vraiment très intéressant, dommage qu’il n’ait eu l’occasion d’argumenter d’avantage). En effet, il y a un parallèle qui est souvent effectué pour légitimer le fonctionnement de ce système qui ne me semble pas du tout crédible, ou du moins qui semble l’être que dans la bouche de ce qui l’énoncent et en jouissent.

    Je précise en quelques mots cette logique : le moteur humain est de vouloir tirer son épingle du jeu en amassant plus, ce système répond à cette attente et est donc parfaitement fiable et viable puisqu’il pousse à la compétitivité et par conséquent au progrès et à l’innovation technique et technologique du même coup. Premier point : pourquoi bâtir un système sur cette soif de pouvoir et de possession alors que nous savons depuis des millénaires que cet instinct nous pousse à être destructeur et des fois merveilleusement créatif et parfois même des sommités en matière de créativité destructrice. Quand nous voulons relancer un système nous le faisons donc en augmentant le pouvoir d’achat ce qui a pour but d’augmenter le rendement des entreprises et avec ces résultats d’injecter en partie dans l’innovation (pas trop en ce moment) pour produire mieux et plus en se démarquant de la concurrence. Cela étant basé sur une soif de possession nous étant vendu quotidiennement par toute sorte de publicités avec souvent les subtilités sémantiques propres à un faux produit novateur. J’espère que ce gros raccourci ne vous a pas trop irrité.

    Or, si l’on en voit la résultante de ce mode de vie, nous nous apercevons qu’il est destructeur de part l’accroissement des inégalités, des déchets non recyclables et parfois toxiques à cause des prises de risques environnementales mal évaluées (parfois sciemment délaissées par soif de rentabilité), et pourtant il nous faut continuer à consommer plus pour pouvoir produire plus et polluer plus alors que le seuil de pauvreté s’accroît et que la planète devient malade à en perdre la boule.

    Plutôt que d’établir un système sur ce fonctionnement humain pervers, voir parfois inhumain, ne serait il pas plus approprié d’utiliser comme principe des fondements basés sur la raison et non sur cette soif d’aboutissement à gros chiffre où le facteur humain (cela inclut son environnement de vie) dans sa globalité passe en dernier plan alors qu’il devrait en être sa raison d’exister. Je ne dis pas non plus qu’il faut enlever tout moteur de créativité et d’innovation, bien au contraire (c’est le fondement de la vie), mais mettre l’aspect humain profond en son centre. Ex : ne pas développer d’énergie libre à cause d’une impossibilité de coller une valeur sur un combustible (qui parfois peut s’avérer toxique et polluant) me semble une aberration et pourtant cette logique nous régit depuis maintenant un siècle et demi. Les exemples me venant à l’esprit sont la sélection entre Tesla et Edisson (bien que sur ce point cela soit plus que discutable à cause de l’avantage de l’alternatif) par General Electrics ou encore l’accord papier empêchant depuis les années 1930 d’avoir des ampoules à une durée de vie trop élevée pour maintenir la demande sur les marchés (il faudrait que je remette la main dessus mais je vous assure que ça existe). En somme, pardonnez moi l’expression, tenir le consommateur par les …. en lui proposant des solutions plus rentables les unes que les autres. Alors là, effectivement, avec des slogans tels que consommateur/acteur c’est juste se dédouaner de la responsabilité en proposant un choix limité de potentialités. A mon humble avis, vue les profits records de Total Exxon, Shell, la voiture à air comprimé de MDI on va pouvoir l’attendre encore longtemps (bien évidemment ce type d’innovation est très peu aidé si ce n’est par ceUX qui le traine en justice et je n’ai pas besoin d’en expliquer les deux causes principales, je pense que vous les devinez aisément).

    Avec cette logique, qu’il y ait plus de privé ou plus de public, cela est du pareil au même étant donné que le public se fait financer par le privé et qu’il se doit donc de rendre service à ceux qui lui ont précédemment rendu service (il y a des secteurs où cela n’est pas le cas comme pour l’eau par exemple, donc excusez moi cette généralisation). On se retrouve donc dans une sorte d’enlisement où le résultat ne peut changer puisque les éléments de l’équation sont les mêmes. Ce qui veut certainement dire que la notion public/privé est à repenser pour que le public puisse jouer son rôle de protectorat envers ses financiers principaux représentés par le peuple. Si on procède à l’échelle nationale on fait fuir les capitaux et à l’échelle internationale il est actuellement impossible de procéder à cela de part les différences fondamentales entre un pays et un autre. En somme l’impasse semble guetter de tout bord. De plus, avoir un pouvoir concentré entre quelques mains est un réel danger démocratique. Cependant, il n’est pas impossible d’avoir tout comme pour les droits de l’homme, une liste simple et succincte de règles fondamentales à appliquer par et pour le peuple, concernant aussi bien quelques règles économiques et humaines fondamentales. Le tout représenté par une instance internationale étant élue démocratiquement par chaque peuple : un genre de melting pot mondial. Sans pour autant être chiffré, cela peut être basé simplement sur des valeurs éthiques et morales, purement et simplement.

    Un de vos exemple qui me tient à coeur pour illustrer le tout : l’interdiction de spéculer sur les matières premières. Une base de règles saines suivant l’évolution et les besoins du marché pour sauvegarder une hégémonie fondée sur le bien être et le risque minimum pour l’être humain. Cela fait bizarre d’utiliser hégémonie en l’appliquant à l’intégralité de l’espèce humaine, mais je suis sûr que ce concept d’être humain éthique supérieur prenant l’ascendant sur sa nature cupide est faisable et qu’une nouvelle ère plus respectable nous attend grâce à des personnes comme vous.

    Le matin s’en vient je m’en retourne offrir mes maigres capacités à un potentiel employeur (j’ai beaucoup aimé votre tournure de phrase, elle rend mon quotidien un peu moins terne et plus facile à vivre et je vous en remercie).

    Personnellement mes espoirs reposent sur des personnes comme vous, et je compte énormément sur votre matière grise pour nous sortir de la pénombre.

    1. Avatar de Jérémie

      Personnellement mes espoirs reposent sur des personnes comme vous, et je compte énormément sur votre matière grise pour nous sortir de la pénombre.

      On devrait pas toujours compter sur les autres pour réfléchir à notre place, moi ne fait déjà pas un si bon usage de ma matière grise, et puis sortir de la pénombre demande parfois bien plus autre chose, apprendre déjà à se débarasser de certaines phobies.

      La plupart des hommes n’aiment pas du tout en fait être diriger voire même souvent par de meilleures pensées moins contraignantes et oppressantes tout le temps.

      Votre idée est intéressante dans le fait d’établir une meilleure liste de commandements à suivre en société, pour plus d’éthique et de justice, mais vous connaissez les hommes plus la liste devient trop pointilleuse et difficile à suivre à la lettre, et plus ils commencent déjà tous à vous tourner le dos.

      Comprenez vous d’ailleurs pourquoi je n’ose même plus parler d’autre chose de moins commercial à mes semblables.

      1. Avatar de Grimdor

        A cela je répondrai que de part le cursus de certaines personnes, elles sont bien plus à même de répondre à certaines problématiques que d’autres. Qui suis je pour avancer des propositions sans même avoir fait d’études économiques au préalable. Apporter des idées, cela tout un chacun est capable de le formuler, finaliser un projet est une toute autre paire de manche.

        Deuxièmement, il me semble que de part le fait de vivre en société nous nous répartissons tous des rôles et des spécialisations (que cela soit justifié ou non), et vouloir empiéter sur le territoire d’autrui sans en avoir l’entière capacité, c’est déjà un manque d’humilité terrible associé à un manque de respect pouvant attirer toute sorte d’hostilité.

        Troisièmement, et pour conclure, le droit de réflexion est un devoir et non pas une option si nous voulons perpétuer l’évolution humaine et non son déclin. Nous avons tous de la matière grise, certains savent mieux s’en servir pour inventer des tours de prestidigitation et d’autres pour penser économie (bien que l’on ait assisté à des convergences entre prestidigitation et économie ces dernières années). Ce que l’on doit empêcher à tout prix : c’est la passivité qui pourrait s’avérer être la ruine du genre humain par l’aboutissement d’une sorte d’idiocratie (film un peu lourd mais peut être un brin visionnaire).

  13. Avatar de Joan
    Joan

    Nouveau 1789 ??? Mais avec les philosophes des lumières en moins…
    Les lumières si chères à certains de nos chroniqueurs matutinaux chantres du libéralisme économique, risquent de s’éteindre les unes après les autres faute d’énergie pour les faire briller.
    Nouveau 1789 ??? Non plutôt l’avènement d’un monde à la Mad Max.
    On en voit les prémisses dans le désert Libyen, chez Mad Mouammar! Tous les Mad Machin de la planète, vont de plus en plus se battre comme des chiens pour syphoner les dernière gouttes du précieux or noir.

  14. Avatar de celuiquibraille

    Excellent article, nonobstant une belle faute d’orthographe dans le premier paragraphe :

    Les capitalistes apportent des capitaux là où on en a besoin mais demandeNT en échange des intérêts […]

    Je ne connais pas M. P-H Thomas, mais voilà qui n’améliorera pas mon opinion sur l’inculture dans le journalisme financier…

    1. Avatar de celuiquibraille

      Mea culpa : LE journalisme financier !

      NB : le modérateur peut-il corriger les commentaires ?

      1. Avatar de Julien Alexandre
        Julien Alexandre

        Oui, je corrige, avec le sourire aux lèvres évidemment vu la teneur du message 😉

      2. Avatar de celuiquibraille

        Merci Julien… même si c’est difficile à assumer ! 😉

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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