Mise à jour n°105 (vendredi 20h40)
L’évolution de la situation catastrophique de la centrale conduit à se poser de nouvelles questions, au fur et à mesure de ses rebondissements.
La situation du réacteur n°3 concentre toutes les attentions, car une rupture avérée de la cuve du réacteur serait une première dans l’histoire des accidents intervenus dans les centrales nucléaires. L’inconnue n’étant pas seulement la résistance de la dalle de béton, ultime barrière avant les sols, sur laquelle le corium se répandrait, mais la propagation dans l’atmosphère de plutonium, notamment, l’enceinte de confinement n’étant plus étanche.
Après avoir évoqué cette possibilité, l’opérateur a affirmé qu’il n’en était rien, mais sa crédibilité est très relative.
La seconde interrogation concerne la contamination du site, non seulement par des rejets gazeux radioactifs provenant de fuites dans les enceintes de confinement, mais également d’eau contaminée répandue sur le sol de certaines installations, en particulier les bâtiments qui abritent les pompes. L’ensemble rend de plus en plus problématique la poursuite des travaux de remise en état de celles-ci et des circuits de refroidissement, ainsi que leur alimentation électrique.
Or le cœur de trois réacteurs connaît une fusion partielle et l’on peut se demander si les injections d’eau effectuées avec les moyens du bord pourront l’endiguer longtemps, alors que l’opérateur parle désormais de semaines, et même de plus d’un mois, avant de pouvoir remettre les installations de refroidissement en marche. C’est un second énorme facteur d’incertitude.
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Mise à jour n°104 (vendredi 17h20)
En refroidissant avec d’énormes quantités d’eau les installations, Tepco a crée un nouveau problème. Des fuites d’eau « très radioactives » ont été détectées dans les bâtiments abritant les pompes autour de ces trois réacteurs, celle du n°3 ayant abouti à la forte irradiation de trois techniciens. L’origine n’en est pas déterminée.
En conséquence, les travaux de rétablissement de l’électricité n’ont pas repris. Les pompiers continuent cependant de massivement asperger la piscine du réacteur n°3, celles des réacteurs n°2 et 4 étant désormais alimentées par des tuyaux.
Tepco a commencé à injecter de l’eau douce dans les réacteurs n°1 et 3, à la place de l’eau de mer dont les effets étaient potentiellement dangereux. La même opération est en préparation pour le réacteur n°2.
Aucune information complémentaire n’a été donnée sur la rupture de la cuve du réacteur n°3, dont l’hypothèse a été envisagée. Reste néanmoins à comprendre la source de la contamination de l’eau qui a irradié les techniciens.
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Mise à jour n°103 (vendredi 12h08)
Naoto Kan, le premier ministre japonais vient de déclarer : « La situation reste très imprévisible. Nous travaillons à ce que la situation n’empire pas. Nous devons être extrêmement vigilants ».
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Mise à jour n°102 (vendredi 09h25)
La catastrophe prend toute son ampleur. Tepco a d’annoncé que la cuve du réacteur n°3 « pourrait être endommagée ». L’Agence de sûreté nucléaire japonaise a été plus catégorique en affirmant que « des substances radioactives s’en sont échappées. »
Ce ne sont pas seulement des enceintes de confinement qui sont atteintes, laissant s’échapper une contamination radioactive permanente, mais le dernier rempart d’un réacteur, sa cuve, qui a perdu son intégrité. Circonstance aggravante s’il en était besoin, il s’agit du réacteur chargé au Mox.
L’Autorité de sûreté nucléaire japonaise « étudie la possibilité » de relever le niveau de l’accident, actuellement fixé à 5 (sur 7).
La contamination radioactive commence également à être mieux appréciée. Deux japonais qui résidaient dans un rayon de 250 à 300 kms autour de la centrale ont présenté à un contrôle effectué par les autorités chinoises, à la faveur d’un déplacement, une contamination « dépassant gravement les limites ». Ils ont été hospitalisés.
Si le rejet de fumée noire sur le réacteur n°3 a cessé, des fumées blanches s’échappent en permanence des réacteurs n°1, 2 et 4, considérées comme « pouvant être des vapeur d’eau ».
Au prétexte des difficultés rencontrées pour les approvisionner, le gouvernement a incité les habitants de la zone comprise entre en rayon de 20 et 30 kms de la centrale à la quitter. C’est une évacuation déguisée, permettant d’affirmer que la zone d’évacuation ne va pas être élargie. Il a été découvert des légumes contaminés (césium 137), qui ont été produits aux alentours immédiats de Tokyo. (Ajout Cela concernerait 130.000 personnes.)
Il a par ailleurs été reconnu que la remise en route des pompes allait prendre de multiples semaines. « Nous en sommes encore à évaluer les dégâts sur la centrale et nous ne pouvons par fixer une date à laquelle les équipements de refroidissement vont fonctionner. Cela pourrait prendre encore plus d’un mois, qui sait » a déclaré Tepco à l’AFP. La situation instable actuelle est donc condamnée à durer.
Les conditions dans lesquelles les techniciens et les pompiers (affectés aux aspersions) qui travaillent sur le site ralentissent considérablement les travaux. L’Agence de sûreté nucléaire a publiquement mis en cause Tepco pour ne pas avoir protégé ses techniciens, suite à la grave irradiation de trois d’entre eux (10.000 fois la dose normale).
Des centaines de techniciens, de soldats et de pompiers interviennent sur le site, prenant au fur et à mesure de leurs expositions aux radiations des doses cumulées de plus en plus importantes, le maximum autorisé ayant été relevé dès le début des opérations par les autorités japonaises.
Aujourd’hui, l’arrosage se poursuit sur les réacteurs n° 1, 2 et 4 mais est suspendu sur le réacteur n°3.
Parallèlement, l’opérateur cherche à réduire les étendues d’eau contaminée sur le site, sans qu’il soit précisé ce qu’il en fait. Il cherche également a établir si de l’eau a pénétré dans le sous-sol, selon ses déclarations.
Tepco annonce qu’il va substituer de l’eau pure à l’eau de mer pour ses injections dans les cuves des réacteurs n°1, 2 et 3 et dans les piscines des 4 réacteurs. Il va utiliser à cette fin l’eau d’un barrage, l’armée américaine lui en fournissant par ailleurs selon des modalités non détaillées. (Rectificatif par la mer, avec des barges.)
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Mise à jour n°101 (jeudi 23h36)
Selon Tepco, des mesures ont été effectuées sur des prélèvements d’eau de mer à 330 mètres du rivage de la centrale, au voisinage des débouchés des conduites de drainage du groupe des réacteurs 1 à 4. Mercredi , il a été trouvé 146,9 fois la valeur maximum admissible d’iode 131, ainsi que du césium 137, dans des proportions non communiquées
Hypothèse: l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs est rejetée à la mer.
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Mise à jour n°100 (jeudi19h10)
Les informations données de différentes sources officielles sont loin de permettre de répondre à de nombreuses interrogations sur la réalité de la situation à la centrale.
1. La situation du réacteur n°3 fait l’objet d’hypothèses très préoccupantes, selon lesquelles la cuve pourrait avoir été brisée ou serait en passe de l’être, le corium entrant alors en contact avec le fonds en béton de l’enceinte de confinement et pouvant le traverser. Le réacteur n°3 est chargé au Mox.
2. Les installations de la centrale laissent en permanence s’échapper dans l’atmosphère ambiante des radio-éléments, sans que leur origine, leur radioactivité et leur nature soit précisée. Il semble acquis que cette contamination ne provient pas seulement des rejets opérés par l’opérateur pour soulager la pression interne des réacteurs, quand il ne peut plus l’éviter, mais de fuites non identifiées dans les enceintes de confinement de plusieurs réacteurs (n°2 et 3).
3. Le rétablissement de l’électricité rencontre de très grandes difficultés, à l’exception de l’éclairage partiel des salles de contrôle des réacteurs n°1 et 3, et semble-t-il de quelques instruments de mesure. Aucune information n’est donnée sur l’état des installations qui devraient être remises en marche, dont l’examen est en cours, notamment des pompes.
4. Aucune indication n’est donnée sur la substitution d’eau douce à l’eau de mer utilisée pour refroidir les réacteurs. Cristallisé, le sel de l’eau de mer est susceptible de produire divers effets très contre-indiqués.
5. Pas d’information disponible sur la radioactivité des eaux déversées en très grandes quantités, et dont une partie pourrait avoir été absorbée dans les sols, à moins qu’elle ne ruisselle vers la mer.
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Mise à jour n°99 (jeudi18h29)
La propagation de la contamination s’étend, sur terre et en mer. Selon les autorités, des quantités d’iode radioactif et de cesium 137 très supérieurs aux normes admissibles concernant les produits alimentaires ont été découverts dans des tas de mauvaises herbes à 40 kms au Nord-Ouest de la centrale. Des prélèvements d’eau de mer « près de la centrale » ont donné le même résultat, selon Tepco, sans plus de précision.
Le gouvernement « pourrait considérer », a-t-on appris, la possibilité de déplacer les personnes vivant dans la zone comprise entre un rayon de 20 et 30 kms autour de la centrale, qui sont calfeutrés dans leurs maisons et à court d’approvisionnement. Le nombre des personnes dans ce cas n’a pas été divulgué, pas davantage que les moyens qui seraient employés.
Sur le site même, on appris les circonstances de l’accident à la faveur duquel trois techniciens ont été exposés à une irradiation comprise entre 173 to 180 millisieverts, alors qu’ils tiraient un câble électrique sous-terre en direction du bâtiment des turbines du réacteur n°3. Deux d’entre eux ont été envoyés dans un hôpital spécialisé, ils portaient des tenues de protection mais pas les bottes.
Ils se trouvaient dans une zone inondée par un mélange d’eau et de détritus de 15 centimètres de hauteur très radioactif (400 millisieverts par heure à la surface et 200 millisieverts par heure dans l’air ambiant). Cela donne une idée de l’environnement dans lequel ils travaillaient et permet de s’interroger sur ce qu’il advient des masses d’eau utilisée pour les aspersions des réacteurs et des piscines, qui ne sont pas toutes évacués sous forme de vapeur.
Le nombre de techniciens ayant reçu une exposition supérieure à 100 millisieverts, mais inférieur à 250 millisieverts, est désormais de 17, selon Tepco. Le ministère de la santé japonais a spécialement relevé le maximum admissible pour une personne de 100 à 250 millisieverts, afin de permettre les travaux en cours à la centrale. Il s’agit d’un cumul sur cinq ans.
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Mise à jour n°98 (jeudi13h36)
D’après le compte-rendu quotidien de l’IRSN, le contrôle de la situation des piscines est relativement amélioré (niveau d’eau, température). Celle des réacteurs reste très incertaine.
Pour le réacteur n°1, l’opérateur doit jongler entre l’augmentation du débit d’injection de l’eau de mer, afin de baisser une température très élevée, et la montée de la pression qui nécessiterait des rejets de gaz contaminés dans l’atmosphère.
Pour le n°3, il étudie l’hypothèse d’une rupture de la cuve du réacteur, suite à laquelle le corium (mélange à très haute température de combustible et de métaux fondus) serait en contact avec le béton du fond de l’enceinte de confinement.
La catastrophe de Fukushima serait, si cela se vérifie, entrée dans une nouvelle phase, identique à celle de Three Mile Island, sans que l’on sache si le fond de l’enceinte de confinement a été construite à Fukushima sur le même mode. A Three Mile Island, elle avait résisté.
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Mise à jour n°97 (jeudi 09h25)
Le dégagement de fumée noire de l’édifice du réacteur n°3 ayant cessé, sans que l’on en connaisse toujours l’origine, le travail et les aspersions d’eau y ont repris. La salle de contrôle est désormais éclairée, les techniciens s’efforcent de remettre en marche une pompe, sans succès pour le moment.
Trois d’entre eux ont été irradiés et deux ont du être hospitalisés pour avoir reçu une dose comprise entre 170 et 180 millisieverts (une exposition à 100 millisieverts sur une période d’un an est considérée comme le seuil à partir duquel augmente le risque de contracter ultérieurement un cancer).
Les tentatives de rétablissement de l’électricité se poursuivent, ayant également permis d’éclairer partiellement la salle de contrôle du réacteur n°1. Sans plus de garantie sur le bon fonctionnement du reste des installations, dont les pompes.
La pompe du réacteur n°5, qui avait été remise en marche, a cessé de fonctionner et va être remplacée.
A Tokyo, la contamination à l’iode radioactif de l’eau est repassée sous la limite légale admise pour les bébés, les distributions de bouteilles d’eau pour les enfants de moins d’un an ont néanmoins commencé. C’est également le cas dans de nombreuses autres préfectures.
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Mise à jour n°96 (mercredi 19h00)
L’Agence de sûreté nucléaire japonaise a informé que le niveau de la radioactivité n’avait pas changé consécutivement au dégagement de fumée noire du réacteur n°3, dont on ne sait toujours pas l’origine.
Le rétablissement partiel de l’électricité dans les salles de contrôle des réacteurs 1 et 3 a permis de mettre en évidence un phénomène jusque là ignoré : la température externe des cuves des réacteurs dépasserait le niveaux maximum admissible de 300°C, au regard des normes de leur constructeur. Une pointe à 400°C a même été enregistrée. Bien qu’à l’arrêt, les réacteurs en question dégagent donc une chaleur intense, Tepco communiquant sur le fait que le combustible ne fond pas à cette température.
L’opérateur va tenter de substituer de l’eau douce à l’eau de mer pour refroidir le cœur du réacteur n°3, devant le danger que représente la poursuite l’injection d’eau salée (notamment l’augmentation de la température). Le débit des injections d’eau de mer dans le réacteur n°1 a été fortement augmenté, en prenant des précautions pour ne pas faire augmenter la pression (ce qui impliquerait des rejets dans l’atmosphère).
Le niveau des radiations dans les salles de contrôle des réacteurs 1 et 4, où l’éclairage a pu être rétabli, est tel qu’il n’est possible d’y rester que par intermittence. Il est aussi trop élevé pour qu’une nouvelle pompe puisse être installée pour le réacteur n°2.
Des faisceaux de neutron ont été détectés à 13 reprises sur le site de la centrale ces trois derniers jours, signifiant que du plutonium et de l’uranium a fuit, résultat d’un processus de fission nucléaire. Les niveaux enregistrés ont été déclarés sans danger.
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Mise à jour n°95 (mercredi 13h06)
D’un nouveau « point de la situation » de l’IRSN qui vient d’être mis en ligne – mais daté de six heures du matin (heure de Paris) – il ressort que la situation du réacteur n°3 est particulièrement préoccupante. C’est de son enceinte fissurée que proviendrait actuellement l’essentiel des rejets radioactifs dans l’atmosphère, le cœur du réacteur continuant d’être dénoyé et la température montant « légèrement ».
La salle de contrôle du réacteur n°2 a été évacuée en raison de « l’irradiation ambiante ».
La situation de la piscine du réacteur n°4 semblerait améliorée, l’aspersion d’eau réalisées avec le nouveau système a bras articulé semblant être efficace.
Aucun nouveau rejet contrôlé de gaz radioactifs n’a du, selon l’IRSN, être effectué. Les effets de l’injection d’eau de mer dans les réacteurs pourraient cependant « altérer le refroidissement du combustible à très court terme » (et augmenter la pression interne des réacteurs).
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Mise à jour n°94 (mercredi 11h21)
Le Premier ministre japonais a étendu à trois nouvelles préfectures l’interdiction de consommer les légumes et le lait cru qui y sont produits. Les tests vont être élargis à dix autres préfectures, dont certaines sont proches de Tokyo.
Le porte-parole du gouvernement a reconnu que « cette situation risque de durer longtemps », tout en affirmant que « si ces aliments sont mangés de façon ponctuelle, il n’y a pas de risque pour la santé. »
La catastrophe nucléaire se développe désormais sur deux plans : le risque d’une perte totale de contrôle de certaines installations de la centrale, induisant d’importants rejets radioactifs supplémentaires dans l’atmosphère, et la propagation lente mais irrésistible des rejets en cours, aboutissant à l’accroissement de la contamination dans une zone plus étendue que celle de l’évacuation (20 kms de rayon).
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Mise à jour n°93 (mercredi 11h10)
Il se confirme que la température au sein de l’enceinte de confinement du réacteur n°1 a atteint 400° C alors qu’elle est prévue pour fonctionner à une température de 300° C. Selon l’Autorité japonaise de sûreté nucléaire, il n’y aurait pas de danger « immédiat ».
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Mise à jour n°92 (mercredi 11h00)
Selon l’Autorité de sûreté nucléaire et industrielle japonaise, la fumée noire au-dessus du réacteur n°3 provient de son enceinte et non pas du réacteur lui-même.
Si cette information est confirmée, elle écartera l’hypothèse d’une explosion survenue au sein du réacteur mais accréditera les doutes grandissants sur la possibilité de remettre en fonctionnement les installations de refroidissement du réacteur.
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Mise à jour n°91 (mercredi 09h36)
De l’iode radioactif en quantité dépassant la limite légale a été découvert dans le réseau de distribution d’eau de Tokyo. Le taux est supérieur au maximum admissible pour les bébés, les autorités ont déconseillé son utilisation pour la préparation des biberons.
C’est la première alerte à Tokyo, l’étendue et l’intensité de la contamination se révélant progressivement, consécutifs à la poursuite des rejets radioactifs sur le site de la centrale.
Les produits agricoles des deux préfectures (départements) de Fukushima et d’Ibaraki sont interdits à la vente et ne doivent plus être consommés, suite à la multiplication de contrôles positifs.
On ne connaît pas la teneur des fumées qui s’échappent du réacteur n°3.
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Mise à jour n°90 (mercredi 09h18)
Nouvelle évacuation des personnels travaillant sur le site, suite à l’apparition d’une nouvelle fumée noire au-dessus du réacteur n°3. La salle de contrôle du réacteur, au sein de laquelle des travaux de rétablissement de l’électricité se poursuivaient a été abandonnée.
L’opérateur déclare ne pas en connaître la provenance: réacteur lui même ou édifice.
Le réacteur n°3 est chargé avec du Mox, un combustible contenant du plutonium hautement radioactif.
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Mise à jour n°89 (mardi 19h58)
Des brocolis et du lait cru contaminés ont été détectés dans les préfectures (départements) de Fukushima et d’Ibaraki (à mi-chemin avec Tokyo). Les quantités mesurées étaient supérieures aux normes légales, sans plus de précision.
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Mise à jour n°88 (mardi 19h12)
Depuis Vienne, l’AEIA a apporté toute son expertise, 11 jours après le début de la catastrophe. La question de savoir si les fuites radioactives proviennent de l’enceinte de confinement ou des piscines n’est pas tranchée, observe son directeur de la sûreté des installations nucléaires, mais il a « suffisamment d’informations » pour affirmer qu’il n’y a pas de grands trous dans les enceintes de confinement. L’hypothèse qu’elles puissent provenir des deux est donc exclue. « Sans possibilité d’aller sur place, remarque-t-il, c’est difficile à déterminer ». On en convient aisément.
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Mise à jour n°87 (mardi 15h28)
L’électricité a été « en partie » rétablie dans la salle de contrôle du réacteur n°3, selon Tepco. Rien n’est précisé sur les équipements déportés qui sont consultés ou actionnés de la salle, il est seulement question de son éclairage général.
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Mise à jour n°86 (mardi 14h30)
Le camion a bras articulé allemand a déjà été mis en service pour asperger l’intérieur de l’édifice du réacteur n°4 et remplir d’eau la piscine, dont le niveau n’est pas connu. Le véhicule en provenance de Chine devrait être affecté au réacteur n°3, source particulière d’inquiétude.
La température du réacteur n°1, que l’on pensait stabilisée, a entre temps augmenté.
De nombreux facteurs d’incertitude subsistent, tant sur le site que dans son environnement, en raison des rejets radioactifs cumulés. Des campagnes de mesure sont menées à terre ou en mer et se veulent rassurantes, étant donné les niveaux enregistrés de radioactivité, et particulièrement la teneur de césium 137. Il n’est pas exclu que des zones particulièrement contaminées puissent être découvertes, la contamination n’étant pas homogène en raison de nombreux aléas.
Dans le meilleur des cas, la partie va se jouer sur une très longue période, combinant les effets de contaminations encore mal établies – et risquant de s’accroître – dans une zone dont le rayon pourrait s’élargir, avec le démantèlement des réacteurs, une fois que celui-ci pourra être entrepris. Les opérations de refroidissement en cours devront être poursuivis sans relâche en attendant, le rétablissement du fonctionnement des pompes et des circuits de distribution d’eau étant la meilleure solution, s’il peut intervenir.
Dans le pire, une nouvelle explosion d’hydrogène brisant les enceintes de confinement, une accélération du processus de fusion du combustible dans la cuve d’un réacteur entraînant sa rupture, ou des rejets radioactifs massifs en provenance d’une piscine maintenant à ciel ouvert sont parmi les scénarios possibles, qui ne sont pas à exclure.
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Mise à jour n°85 (mardi 10h05)
De nouveaux moyens de refroidissement sont en cours d’acheminement vers le Japon, en provenance de Chine et d’Allemagne. Il s’agit de camions-pompes munis de long bras articulés destinés à couler du béton, qui pourraient être utilisés pour remplir les piscines des réacteurs n°3 et 4, l’extrémité de leur bras surplombant les édifices détruits des réacteurs. Mise en service envisagée pour la fin de la semaine.
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Mise à jour n°84 (mardi 09h29)
De la fumée blanchâtre continuait de s’échapper des réacteurs n°2 et 3, ce matin à Fukushima. Revenus sur le site après l’avoir évacué la veille, les techniciens ont repris leurs travaux de remise en service des installations des réacteurs, mais les aspersions d’eau n’avaient pas repris en début de matinée.
L’ensemble des réacteurs est désormais pourvu d’une ligne électrique, l’étape en cours étant de vérifier un par un l’état des équipements avant de les alimenter. Aucun délai n’a été annoncé.
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Mise à jour n°83 (lundi 17h40)
L’éventuelle relance des systèmes de refroidissement pourrait mettre au mieux plusieurs jours, le temps que des composants de ceux-ci, non identifiés, soient acheminés vers le site et intégrés.
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Mise à jour n°82 (lundi 14h53)
Le temps ne joue pas pour l’opérateur dans sa lutte pour le contrôle de la situation. Le risque est que la poursuite de la contamination implique à un moment donné l’évacuation permanente du site, ainsi que l’arrêt autre que provisoire – comme c’est actuellement le cas – des aspersions d’eau. Le refroidissement des enceintes de confinement et des réacteurs avec de l’eau de mer nécessite également des manipulations humaines (allers-retours de camions citernes, manipulations de vannes, rejets de gaz).
Trois facteurs concourent à cette contamination : des fuites dont l’origine n’a pas été décelée, des rejets suscités par l’opérateur pour diminuer la pression interne des cuves, et des fumées au sommet des enceintes des réacteurs. Non compte-tenu de ce qui est libéré dans l’atmosphère lorsque des explosions d’hydrogène interviennent.
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Mise à jour n°81 (lundi 13h09)
Aucune information n’a été donnée sur l’origine et la composition des fumées échappées des réacteurs n°2 et 3.
Les aspersions d’eau sur les réacteurs n°3 et 4 ont du être interrompues, les réacteurs 1 à 4 étant groupés et l’évacuation des personnels ayant été ordonnée autour d’eux.
Aucune prévision n’a été donnée de reprises de celles-ci, qui sont vitales afin d’éviter un assèchement des piscines des réacteurs n°3 et 4, qui sont totalement découvertes.
Les robots dont l’envoi de France avait été annoncé ne sont pas partis, les autorités japonaises ayant décliné l’offre, les considérant inadaptés à la situation.
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Mise à jour n°80 (lundi 11h26)
Les accidents se succèdent, se manifestant par des fumées sortant des édifices des réacteurs. L’émission qui sortait du réacteur n°3 s’est arrêtée, une autre est survenue au réacteur n°2.
Toutes deux résultent probablement de fusions du combustible, porteuses de radio-éléments non déterminés, contribuant à accroître la radioactivité sur le site avant se répandre au-delà.
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Mise à jour n°79 (lundi 08h59)
La centrale est évacuée. De la fumée s’échappe du réacteur n°3.
CORRECTION: il ne s’agit que d’une partie du personnel, aux abords du réacteur, d’après Tepco.
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Mise à jour n°78 (lundi 08h44)
Une remise en service partielle de certains équipements du réacteur n°2 pourrait intervenir dans les heures qui viennent, d’après Tepco. Il s’agirait des capteurs permettant de mesurer la pression et la température internes ainsi que du système de climatisation de la salle de contrôle, ce qui permettrait de bloquer l’élévation de la radioactivité en son sein. Les pompes ne sont pas évoquées.
La tâche pourrait se révéler beaucoup plus ardue, voire impossible, pour les réacteurs n°3 et 4, dans le voisinage immédiat desquels le niveau de radioactivité est probablement plus élevé.
Un niveau d’iode radioactif plus de trois fois supérieur à la normale a été mesuré dans l’eau d’un village situé à 40 kms de la centrale (au-delà de la zone d’évacuation de 20 kms et de protection de 30 kms). La consommation de l’eau a été seulement déconseillée, étant donné le taux enregistré qui ne pourrait s’avérer dangereux – d’après les autorités – que dans le cas d’une consommation régulière…
On est entré dans une nouvelle phase. L’opérateur, étant toujours sans contrôle de la situation, des taches de pollution radioactive non détectées de prime abord – étant donné le maillage des moyens de mesure – sont découvertes, au-delà des zones ayant fait l’objet de mesures de protection.
Aucune information n’est disponible sur de nouveaux dégazages radioactifs des réacteurs, ce qui ne signifie pas qu’ils sont interrompus.
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Mise à jour n°77 (dimanche 22h44)
La situation du réacteur n°3 concentre à nouveau toutes les attentions, alors que l’opérateur n’annonçait plus dimanche de prévision de rétablissement de l’énergie électrique au réacteur n°2.
La vérification préalable des tableaux et circuits électriques semble en effet rencontrer des problèmes imprévus, rallongeant les délais.
En raison de la fusion en cours et d’un niveau insuffisant d’eau dans le réacteur n°3, la pression à l’intérieur de la cuve est considérée comme problématique, le risque étant qu’elle dépasse les normes de sécurité et la fasse exploser. Ce qui pourrait entraîner une rupture de l’enceinte de confinement, mettant le combustible Mox en contact avec l’atmosphère et entraînant une contamination au plutonium.
Des rejets de « décompression volontaire » sont nécessaire, mais ils pourraient s’avérer très radioactifs, la « piscine de suppression » qui est située à la base de l’enceinte de confinement – donc la fonction est de retenir une partie des éléments radioactifs, en cas de rejets – pouvant être endommagée.
Le jour va se lever et une décision va devoir être prise, si cela n’est pas déjà fait.
La météo n’est pas favorable, associant des précipitations avec un vent cessant de pousser les rejets vers la mer mais les rabattant sur l’intérieur.
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Mise à jour n°76 (dimanche 12h38)
Une nouvelle journée vient de s’achever Fukushima, sans que l’opérateur soit parvenu à reprendre en main la situation.
Le rétablissement de l’alimentation électrique n’est toujours pas intervenu, les contrôles préalables devant être effectués sur les installations avant leur mise sous tension (pour éviter un court-circuit) plus long que prévus. Pas de nouveau délai de donné.
Tepco est pris dans deux contradictions :
1/ Il lui faut arrêter les aspersions d’eau pour rétablir l’alimentation électrique d’un premier réacteur – dont la situation est moins problématique – ce qui a pour effet de stopper le refroidissement des installations des réacteurs et des piscines n°3 et 4, pourtant considérés comme prioritaires.
2/ Il doit reprendre les rejets de gaz radioactifs dans l’atmosphère du réacteur n°3, afin de diminuer la pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement et d’éviter une explosion d’hydrogène susceptible de l’endommager davantage. Ce faisant, il accroît la radioactivité et rend encore plus dangereux les opérations sur le site, ainsi que dans l’environnement en général.
Il n’est pas clairement établi que l’arrêt des aspersions et de nouveaux rejets soient intervenus.
Sept techniciens ont été exposés à des niveaux de radiations supérieurs à 100 millisieverts, seuil à partir duquel le risque de développer ultérieurement un cancer devient important.
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Mise à jour n°75 (dimanche 07h05)
Un nouveau report à lundi du rétablissement de l’alimentation électrique de premières installations a été annoncé par Tepco (le réacteur n°2, choisi comme cas test). Retardant d’autant la vérification du bon fonctionnement des pompes et des systèmes de refroidissement des réacteurs. Impliquant de poursuivre l’utilisation de moyens de fortune pour y suppléer.
Les risques de court-circuit – et les vérifications préliminaires qu’ils nécessitent – sont présentés comme en étant la cause. En réalité, il semble que l’opérateur soit également devant un dilemme: l’arrêt des aspersions des réacteurs n°3 et 4 s’imposerait pour rétablir l’alimentation électrique.
Tepco est face à un second dilemme: l’inquiétude monte à propos de la contamination radioactive dans de larges zones autour de la centrale, les relevés n’étant que fragmentaires et rendant mal compte d’une contamination en « peau de léopard ». Il va néanmoins lui falloir rejeter à nouveau des gaz radioactifs de l’enceinte de confinement du réacteur n°3, chargé au Mox, alors que l’on ignore l’état des barres de combustible à l’intérieur du réacteur, l’hypothèse qu’elles soient partiellement à découvert étant plausible.
Il en résultera à coup sur une augmentation de la radioactivité sur le site, pouvant encore compliquer les opérations en cours et les rendre plus dangereuses pour les techniciens.
Après enquête, un article du Wall Street Journal fait état des retards pris à l’origine de l’accident, l’opérateur ayant différé le noyage des réacteurs par de l’eau de mer faute de mieux, car cela en condamne toute remise en service ultérieure.
L’INRS Française, qui suit de très près les événements, s’inquiète des conséquences plus immédiates de formations cristallines de sel dans le réacteur, pouvant contribuer à affecter leur intégrité.
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Mise à jour n°74 (samedi 17h50)
Des traces d’iode 131 et de césium 137 ont été trouvées dans les réseaux de distribution d’eau dans une large zone au sud de Fukushima, jusqu’à Tokyo au sud et à la côté Ouest (Fukushima est sur la côte Est). Les teneurs décelées sont nettement en-deçà des seuils légaux au Japon, selon les autorités.
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Mise à jour n°73 (samedi 16h50)
L’AIEA vient d’annoncer que le niveau des radiations n’avait pas augmenté dans les principales villes japonaises, afin de calmer le jeu après la diffusion d’information sur la pollution radioactive de produits alimentaires et du réseau d’eau de la ville de Fukushima. Rien n’est dit sur les alentours de la centrale, dans un rayon de 80 kms (pour reprendre le rayon de la zone d’évacuation des autorités américaines pour leurs citoyens).
Elle a aussi évoqué la possibilité que les pompes des circuits de refroidissement des réacteurs ne fonctionnent pas, ce qui peut être interprété comme une préparation de l’opinion à de mauvaises nouvelles éventuelles à ce propos.
La seule alternative serait alors de poursuivre les aspersions d’eau avec les moyens du bord en attendant l’ensevelissement des installations. On entrerait dans un scénario type Tchernobyl, vu la dimension et hauteur des édifices des 4 réacteurs. Il n’est pas certain que les véhicules télécommandés envoyés par les Français soient à la hauteur de la tâche : un camion-benne, une pelleteuse et un bull.
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Mise à jour n°72 (samedi 16h10)
L’évolution de la situation est suspendue à la relance des pompes et circuits de refroidissement des réacteurs et des piscines. Il faudra attendre demain matin (heure de Tokyo = heure de Paris +8) pour en savoir plus.
Une stabilisation très précaire semble être intervenue, en particulier au réacteur n°3, le plus potentiellement dangereux. Les aspersions d’eau se poursuivent, mais il semble que les rejets radioactifs dans l’atmosphère, afin de soulager la pression interne, aient été provisoirement suspendus.
Une ligne électrique très haute tension aurait été installée et raccordée au réacteur n°2, qui pourrait également alimenter le n°1, mais elle doit encore être testée dans un environnement peu propice (eau et radiation). L’enjeu sera ensuite de vérifier le fonctionnement des pompes et l’intégrité des circuits de refroidissements, qui ont pu être mis à mal par les explosions d’hydrogène.
Toutes ces informations sont sujettes à caution, étant donné l’imprécision des communiqués de Tepco.
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Mise à jour n°71 (samedi 12h32)
Un nouveau séisme de magnitude 5,9 a particulièrement secoué la ville d’Ibaraki, entre Fukushima et Tokyo, et a été ressenti fortement à Tokyo. Des traces d’iode radioactif ont été découvertes dans le réseau de distribution d’eau de Tokyo, où la radioactivité ne nécessite pas de mesure de calfeutrage, selon les autorités. Du lait et des aliments contaminés, à des niveaux inférieurs au maximum autorités selon les autorités, ont été trouvés dans des préfectures (départements) entourant la centrale.
Les prévisions météo, qui prévoient des précipitations dimanche, pourraient accentuer la radioactivité au sol, les vents restant orientés vers la mer mais faiblissant.
Les opérations de rétablissement de l’énergie électrique se poursuivent, avec toujours la perspective de les conclure dimanche. Le réacteur n°3 est sous aspersion.
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614 réponses à “LA SITUATION A FUKUSHIMA (III), par François Leclerc”
communiqué de la CRII-Rad :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_23_Volet1der.pdf
« Les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent
mais ils sont confisqués par les Etats !
La publication des données du réseau CTBTO1 ainsi que des installations nucléaires nordaméricaines nous aurait renseigné précisément sur les niveaux de contamination de l’air et
nous aurait permis d’évaluer de façon fiable les niveaux de risque bien avant que les
masses d’air contaminé n’arrivent sur l’Europe.
La CRIIRAD lance un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus
… de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination
radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à disposition du
public ET SERVENT A SA PROTECTION. »
Ci-après une vision de l’état des choses à Fukushima, en fonction des informations fournies par François Leclerc et Mediapart.
Les informations officielles sont très parcellaires, ce qui n’est pas bon signe, car qui se priverait de bonnes nouvelles ?
Dans ce contexte, la possibilité d’un percement de la cuve du réacteur n° 3 signalée par François Leclerc dans sa « Mise à jour n° 98 n’est hélas pas à exclure. Espérons encore un peu …
Résumé
Les situations sont toujours critiques pour CR1 et CR3, et difficiles pour CR2, PR4 et dans une moindre mesure PR3. L’alimentation en eau douce devient de plus en plus urgente. Si on doit utiliser de l’eau douce borée, les systèmes primaires et les piscines doivent avoir un niveau d’étanchéité raisonnable pour éviter de gâcher.
Il serait intéressant de connaître les sources de neutrons s’il en est, notamment en provenance par ordre de criticité, de CR3, puis CR1, puis CR2 et pourquoi pas PR4.
Détail (cf. (http://www.mediapart.fr/node/116571).
CRn : coeur du réacteur n
BRn : bassin de surpression, situé sous le cœur (dans l’enceinte de confinement ?) censé recueillir et refroidir le liquide primaire expulsé du système de surpression.
PRn : piscine (stockage des barres avant retraitement ou pour maintenance)
CR1 : début de fusion du coeur, endommagé à 70 % (???) ; les quantités d’eau pour maintenir la température (vers 390° au lieu de la maximale à 300°) sont 10 fois plus importantes que la quantité nominale.
BR1 : pas d’information
PR1 : pas d’information.
CR2 : coeur partiellement fondu (à 33%) ; la montée en température semble pouvoir être contenue aux alentours de 130°.
BR2 : Les fumées constatées sur le complexe R2 semblent provenir de ce bassin qui aurait subi un échauffement important ; son système de refroidissement nominal est endommagé (pompes apparemment en cours de réparation, ce qui prend du temps).
PR2 : pas d’information
CR3 : coeur partiellement fondu (xx % ?) contenant du MOX ; la montée en température semble pouvoir être contenue. Les informations communiquées sur l’état de CR3, BR3 et PR3 sont à prendre avec « prudence » car pas toujours cohérentes.
BR3 : les fumées constatées sur le complexe R3 pourraient provenir de ce bassin ou de la cuve CR3 endommagée), mais ce serait plutôt dû à PR3 (à confirmer/infirmer).
PR3 : les fumées seraient issues de cette piscine dont le refroidissement consomme d’importantes quantités d’eau, la température est contenue en peu en dessous de 100° (ce qui est beaucoup). Possibilités de fuites ?
CR4 : le cœur est vide et devrait pas être à l’origine de problème.
BR4 : cf .CR4.
PR4 : la piscine est extrêmement chargée et elle aurait connu des points de surchauffe. Elle contient, outre des barres usées, les barres de CR4 stockées pour la maintenance de celui-ci. Ces dernières sont à l’origine de la surchauffe anormale de PR4 (une réaction en chaîne – non explosive à priori -est elle possible en cas de détérioration de ces barres ?).
Les CR5 et CR6, arrêtés au moment du séisme et incomplètement chargés ont surchauffé temporairement ; la température est revenue à la normale ; idem pour PR5 et PR6.
Normalement les assemblages de crayons en piscine sont suffisamment éloignés pour éviter toute réaction, mais vu l’état de la piscine on ne peut pas exclure que des crayons ou des pastilles se soient détachés des assemblages ou que des assemblages ne soient tombés les uns sur les autres, voire écrasés les uns par les autres (c’est très lourd), créant des points chauds voire un début de corium pâteux, qui peut même s’étendre lentement (au début) et se renforcer en bouffant les assemblages par le bas.
Question à tous les savants, évidemment nombreux sur ce site (je ne fais partie que des béotiens de l’escorte).
En cas de percement d’une cuve n’est t’il pas envisageable d’injecter un modérateur haute température qui diluerait le corium et diminuerait son agressivité (diminuerait sa température en la répartissant dans une plus grande masse) ?
Je pense par exemple à du plomb fondu (mais que je trouve difficile reste à l’injecter …)
Je ne suis pas un savant 🙂 mais très honnêtement et sans vouloir être méchant, je pense que vous mélangez les choses et que vous ne vous rendez pas compte de ce à quoi on est confronté.
– Un modérateur sert à accélérer, déclencher ou entretenir une réaction nucléaire en ralentissant les neutrons. Ce n’est pas un corps qui arrête ou ralentit la fusion / au contraire/
Je pense que vous confondez avec les barres de contrôle.
– Un corium est un corps extrêmement dense et chaud.
C’est quelque chose comme 70 tonnes dans moins d’1 m3 porté à 3000 ou 4000°. Il auto-entretient sa température par une réaction de fission des combustibles internes.
Il n’existe pas de moyen de l’arrêter autrement qu’en attendant qu’il perde de son énergie avec le temps comme tout système thermodynamique.
Le problème est que dans le cas des réacteurs qui ne possèdent pas de collecteur ou récupérateur de corium, /les réacteurs français et russes uniquement/, le corium perd peu d’énergie car il en /gagne/ en mangeant ce qu’il trouve… /je simplifie/
Lui donner du plomb ou quoi que ce soit à manger ne ferait qu’entretenir la réaction thermodynamique.
Dans les réacteurs équipés d’un collecteur ou d’un récupérateur, le corium est arrêté par une dalle de céramique puis refroidit par le dessous ou par contact.
Sur les réacteurs américains et donc, japonais, ce système n’existe pas. Si la dalle est atteinte puis traversée alors, après, tout dépend de la nature des sols.
Il faut espérer que la dalle soit suffisante. Je pense que c’est le seul espoir qu’il soit encore permis d’avoir.
http://www.irsn.fr/FR/base_de_connaissances/Installations_nucleaires/Les-centrales-nucleaires/reacteur-epr/Pages/5-EPR_recuperateur_corium.aspx?dId=cc6a5a4b-4f85-4e2f-a0e2-02b945f25be3&dwId=7a597ce8-1d18-4758-822c-4ec29fe3c0f3
Dont acte. Je voulais dire un machin qui dilue le corium et ralentit un peu la réaction.
70 tonnes dans 1m³ ça fait une densité qui n’existe pas sur terre, faut pas exagérer non plus. On peut compter sur une densité de 12, guère plusse vu les inévitables déchets mélangés.
Le corium ne devient très chaud que s’il est suffisamment concentré, s’il ne l’est pas ce sont des débris sans danger au fond de la cuve. A condition que le fond de la cuve soit accessible on peut y jeter tout (pourvu que ça résiste à une haute température) ce qui passe à portée de main pour tenter de le diluer, le plomb est un peu court (il vaporise à 1700°C), mais du gravier, du sable et du ciment, on en trouve facilement, et de l’acier, et si on a les moyens (c’est cher à la tonne) de l’argent métal, de l’uranium appauvri, du tungstène…
@ HP
Oui Gouwy déraille un peu emporté par son élan, pour un peu on se trouverait sur une naine blanche…..Comme parler de la « réaction de fission des combustibles internes », si c’était le cas d’une criticité non maitrisée on aurait eu droit à une petite explosion nucléaire (pas chimique, mais atomique ) et comme à Tchernobyl le réacteur serait éventré et les produits éjectés très haut dans l’atmosphère; ça doit être un lapsus fission pour fusion…..
Tout d’abord, il est nettement improbable /pour ne pas dire impossible/ que la totalité du coeur fonde.
Les modèles mathématiques montrent que la fusion du coeur ralentit au fur et à mesure qu’il perd de son volume car les réactions de fission deviennent moins nombreuses /je simplifie pour rester clair et succinct/
Inversement, l’activité thermique du corium augmente au fur et à mesure que son volume augmente /pour la même raison/
Les modèles montrent qu’il devient possible de stabiliser le coeur lorsqu’il atteint une masse de 30 tonnes environ, c’est à dire, à Fukujima où les réacteurs 1, 2, 3 sont chargés à 94 tonnes, environ 70% de cette masse.
Par contre, il existe une inconnu a Fukujima sur le réacteur 3 qui a très probablement explosé et donc, dont le coeur a du être /pulvérisé/.
A ce moment, si la totalité du coeur /tombe/ au fond de la cuve, il est possible qu’il fonde intégralement au contact du corium déjà produit
Ceci n’est que supposition.
Un corium ne reste pas au fond de la cuve.
Celle-ci est en acier de 10 à 25 cm d’épaisseur suivant les réacteurs. Une telle épaisseur est traversée en très peu de temps /quelques heures au plus/
Le corium peut effectivement être arrêté par la dalle de béton mais ce n’est pas l’hypothèse la plus probable.
Les modèles mathématiques, les expérimentations ainsi que les expériences vécues comme Tchernobyl montrent que dans la plupart des cas, la dalle est traversée.
Sur les fumées, on ne peut que faire des suppositions.
Un réacteur est composé de nombreux matériaux de diverses natures. Il en est de même de la dalle qui n’est pas homogène. On ne peut pas couler 8 m de béton en une seule fois. Il y a des différences de bétons, de l’air, de l’humidité, des ferrailles … ici, en plus de l’eau de mer avec toutes sortes de corps organiques ou minéraux …tout cela fait que le corium réagira différemment suivant ce qu’il rencontre et donc peut émettre des fumées de différentes couleurs pendant des temps différents.
Normalement un corium en contact avec un béton n’émet pas beaucoup de fumées car le béton est vitrifié mais si par exemple, il tombe sur une armature d’acier, il est probable que cet acier fonde en émettant des fumées le temps qu’il soit complètement intégré au corium
Je n’ai jamais entendu parler de béton au plomb. Pourquoi devrait il y avoir du plomb dans le béton ?
Les cuves devraient être conçues en tungstène… Je crois que c’est le métal le plus résistant à la chaleur et les navettes spatiales sont conçues dans ce métal.
Peut-être que le corium ne le traverserait pas ?
En effet, quand on dit qu’un coeur a fondu à 100%, il faut comprendre « la partie suffisamment chaude pour fondre, + ce qu’il y a au dessus », en gros 80% du total.
Il existe du béton lourd baryté pour les salles de radiologie.
On connait plusieurs moyens d’empêcher le corium de percer la cuve ou de s’enfoncer dans le béton, mais les centrales japonaises sont trop primitives pour avoir été protégées. Le + simple est un creuset refroidi, sous la cuve, façon russe.
c’est faux.
a Tchernobyl c’est le génie civil qui a sauvé la situation.
la dalle de soutainement avait été fabriquée suffisamment bien pour qu’elle ne soit pas transpercée complètement.
et au fur et à mesure que le corium descend et mange la dalle celui-ci se refroidit car il s’étale.
on peut dire ce que l’on veut de russes mais ils ne lésinent pas sur le béton eux.
les japonais je ne sais pas.
Ouf! ce ne sont que des suppositions…..Quelle couleur le béton vitrifié par le corium ?
Les réacteurs 5 et 6 semblent aussi avoir des fuites :
http://www.zerohedge.com/article/radioactive-iodine-fukushima-seawater-highest-ever-reactors-5-and-6-now-leaking-too
Bonjour,
La CRIIAD demande la publication des chiffres internationaux d’analyse du nuage, car si elle peut elle même en faire un certain nombre, elle n’a pas les possibilités de tout faire.
En particulier, si vous allez sur son site internet vous constaterez qu’elle propose une analyse de plutonium en collaboration avec des laboratoires étrangers . elle ne sait donc pas le faire elle même : cette analyse du plutonium semble coûteuse et difficile à faire.
Or, le plutonium est très hautement dangereux, beaucoup plus que l’uranium ; avoir ces chiffres permetterait de savoir si il y a un problème de santé publique ou pas.
Je pense que c’est pour cette raison qu’elle s’inquiète beaucoup.
Salutations.
Le plutonium est peu radioactif. C’est essentiellement un émetteur de particules alpha, très peu énergétiques. Elles sont arrêtées par une simple feuille de papier.
Il est par contre très nocif. 1 microgramme suffit à tuer un homme.
Si on peut relever facilement des taux de radioactivité, il n’est pas aussi facile de relever la concentration en tel ou tel corps. Pour cela, il faut faire des relevés spectrographiques ou spectrophotographiques qui ne sont pas accessibles à tout le monde.
A ma connaissance, seuls les satellites militaires font ce type d’analyse en temps réel. Je serais bien étonné que les états qui possèdent de tels satellites communiquent les relevés.
Bonjour,
Effectivement le plutonium émet un rayonnement alpha de faible rayon d’action, ce qui fait que les particules sont pas ou peu détactables par des moyens classiques de mesure de rayonnement.
On pourrait imaginer une mesure de rayonnement faible avec cependant un nombre de particules de plutonium conséquent. Ca n’est sûrement pas le cas en France. Cependant un doute subsiste (notamment si on pense que la cuve du réacteur N°3 a sans doute explosé), On comprend que la CRIIRAD s’inquiète beaucoup et souhaite absolument le lever.
Je pensais aussi que c’était l’aspect chimique qui était le plus nocif dans le plutonium. Je suis en contact avec une personne ayant des responsabilités importantes au niveau de la recherche. Cette personne a consulté des spécialistes en protection nucléaire en laboratoire de ses équipes : en fait ce serait le rayonnement alpha le plus dangereux pour la santé par contact direct avec les tissus, causant des dégâts importants aux cellules. L’aspect chimique étant lui aussi cependant bien dangereux.
Ces spécialistes consultés ne sont cependant pas familiarisés avec le plutonium qu’on ne doit retrouver que dans des laboratoires extrêmement spécialisés. Une bonne publication scientifique permettrait de lever le léger doute qui donc subsiste.
Concernant le degré de nocivité, j’avais lu cette valeur de 1microgrammme comme dose létale ; ce serait intéressant de savoir d’où elle vient.
En fait la dose dangereuse serait plus importante (cela fait quand même bien peu) : à peu près 86 microgramme en inhalation d’oxyde de plutonium (c’est ce qu’il y a à priori dans le réacteur N°3). Voir lien vers la publication scientifique plus bas ; tableau page 5 notamment et avant dernier paragraphe page 5.
Ce chiffre de 86 microgramme (j’avais lu 87 microgramme dans une autre publication scientifique) vient du calcul suivant :
Page 5 de la publication : « homme inhalation d’oxyde : 21 Mbq (Megabecquerel) ; 9 mg.
Avant dernier paragraphe (même page) : apparition de tumeurs en inhalation pour 200 000 Bq.
donc on en déduit : (200 000 x 9) / 21 000 000 = 0,0857 mg soit 86 microgramme.
Lien vers la publication :
http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBkQhgIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.irsn.fr%2FFR%2FLarecherche%2Fpublications-documentation%2Ffiches-radionucleides%2FDocuments%2Fsante%2FFiche-Radionucleide-Pu.pdf&ei=NXuLTamyJsG44gaoj5jgDg&usg=AFQjCNGRfwT9NORe3cLnNSB2JLjMqRYgKA
Bien cordialement.
D’autant plus que le plutonium a la mauvaise habitude d’aller se nicher dans les organes d’où il ne bouge plus et peut tranquillement balancer ses alphas à bout portant.
Excusez la trivialité du propos. C’est les nerfs.
Bonsoir,
Un petit complément par rapport à la question de dangerosité du plutonium que je n’ai pas évoqué pour ne pas être trop long.
On va voir que même une analyse scientifique menée à partir d’essais à des limites.
En effet, cette analyse repose sur des effets qui apparaissent au maximum à 1000 jours dans la publication. Ils ont été conduits combien de temps en plus?
Donc les essais sur la dose d’oxyde de plutonium pour l’apparition de cancer pour « l’homme » (entre guillemets puisque les essais, à priori, ont été pratiqué sur des chiens et des singes) sont ils valables à 5 ans, 10 ans, 15ans, 20 ans, 25 ans, …? On peut douter qu’ils aient été conduits aussi longtemps.
A quel protocole d’essais éventuels ont ils été conditionnés (impliquant une durée d’expérimentation) ?
Donc la dose de dangerosité de 86 microgramme pour l’apparition de cancers chez l’homme dépend de ce facteur temps.
On peut donc raisonnablement se poser la question si la dose dangereuse n’est pas notoirement plus faible.
Bien à vous.
Il existe plusieurs isotopes et formes du Pu, c’est le Pu239 métal qui est extrêmement toxique (1µg), les autres et les oxydes sont relativement moins dangereux (mais restent mortels dans des tailles de l’ordre de la poussière volante).
• Analyse très partielle du point de situation du 24 mars de l’IRSN
http://www.urgences-serveur.fr/IRSN-24-mars-2011-a-08h00-Point-de,1758.html
La vue aérienne publiée et commentée par l’IRSN dans ce rapport fait état d’une piscine « probablement » endommagée en ce qui concerne l’unité 3.
Le texte qui suit cette même vue aérienne nous précise : « Les appoints d’eau dans cette piscine sont effectués périodiquement en passant par le circuit de refroidissement de la piscine. »
OK. Il reste peut-être des circuits qui injectent de l’eau « quelque part », mais il me semble difficile d’admettre qu’il puisse subsister une quelconque intégrité de cette piscine « probablement endommagée » et initialement située sur la partie haute du tas de ferrailles calcinées que vous pouvez examiner ci-dessous :
http://www.ledevoir.com/images_galerie/d_86745_74188/de-la-fumee-s-echappait-hier-du-reacteur-no-3-de-la-centrale-de-fukushima.jpg
Donc, on arrose beaucoup, c’est hélas la seule technique d’urgence envisageable dans un premier temps, lorsque de tels combustibles se retrouvent au moins partiellement « hors d’eau ».
Mais on ne remplit pas. Une partie des liquides d’arrosages est immédiatement convertie en vapeur (plus ou moins – plutôt plus que moins) radioactive. Si 100% de cette eau n’est pas convertie en vapeur, le reliquat, lourdement contaminé, ruisselle d’évidence jusqu’à la mer, distante de 200m seulement des réacteurs. Cette remarque peut s’élargir à d’autres éléments arrosés (piscine n°4 ou réacteurs 2 et 3, par exemple). Ma question est la suivante : compte tenu du fait que la situation à Fukushima Daiichi ne semble pas devoir se dénouer rapidement, cela représente-t-il un risque actuellement sous-évalué ?
PS : J’évoque un scénario qui suppose que les dalles en sous-sol restent étanches. Sinon, c’est encore une tout autre histoire…
Attentio,le terme piscine semble employé indistinctement pour désigner aussi bien le bassin de surpression près du coaur que la vraie piscine qui reçoit les barres usagées (et les barres etirées des récteurs en maintenance)
Les rejets dans la mer sont actuellement négligeables mais moins il y en a mieux on se portera. Les japonais mangent beaucoup de poisson, une contamination des hauts fonds côtiers serait catastrophique, comme le serait la perte de terres agricoles contaminées.
Les rejets dans la mer ne sont pas négligeables.
D’autant moins négligeables que les japonais en tirent de l’eau qui était potable.
Je vous envoie un document qui illustre bien l’ impasse.
Je n’ai aucune compétence en matière de mesures de radioactivité mais : « des taux d’iode 131 et de césium 134 respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par le gouvernement ont été mesurés dans l’eau de mer près de la centrale nucléaire de Fukushima » (données largement repris sur internet depuis 2 jours et sûrement déjà citées sur cette page). À noter que la définition du périmètre reste vague (près de la centrale nucléaire…) Est-ce vraiment « négligeable » ? Je ne cherche pas à polémiquer, je n’y connais rien. Il se trouve juste que je n’ai pas le temps de me documenter sur ces seuils.
Négligeable????
120 tonnes d’eau contaminée à l’heure? C’est négligeable?
Négligeables parce que l’eau circule et la contamination se dilue jusqu’à disparaître, tant qu’elle ne se dépose pas sur le fond il n’y a pas de souci, sauf temporaire, contrairement à la terre où elle reste définitivement où elle tombe.
Surtout que les débits sont revus à la hausse…
Reuters – il y a 33 min
« L’armée américaine va aider à refroidir les réacteurs grâce à deux vedettes capables de fournir 2 millions de litres d’eau, a précisé le ministre de la Défense japonais Toshimi Kitazawa. »
De la fumée s’échappe des 4 réacteurs :
http://fr.euronews.net/2011/03/24/les-problemes-continuent-a-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-/
C’est dingue, personne n’en parle.
La terre est une planète active. Elle émet de la chaleur.
Le centre est une boule métallique liquide à 4000-6000 degrés.
C’est aussi une dynamo. (=générateur électrique).
L’origine de cette énergie est entièrement nucléaire.
On connaît le radon; la présence de gisement
souterrain d’hélium, qui est le produit ultime d’une chaine
de désintégrations est une preuve certaine de l’activité
nucléaire, dans les couches profondes.
Pas de panique: une couche épaisse d’environ 2000 à 3000 km
arrête la grande majorité des rayonnements.
Vérité dérangeante, mais certaine: la Terre est un réacteur nucléaire.
La terre a rendu la vie possible, contrairement à l’industrie du nucléaire.
Disons que la terre sait ce qu’elle fait et comment il faut procéder pour durer sans exploser.
C’est toute la différence avec les nucléaristes.
Erreur: au centre, sous la pression, le noyau n’est pas liquide.
Daniel,
Une différence essentielle entre la Terre et les réacteurs nucléaires des humains : l’enceinte de confinement est hyper-archi-sûre ! Ad vitam eternam ! Amen.
Quant au soleil nucléaire, il est loin ; et, pour finir de nous en protéger, il y a l’atmosphère et le champ magnétique terrestre, dans les rôles des légers et invisibles boucliers de plomb.
Mon avis est que dans l’état actuel des choses, après 10 jours maintenant, on en vient à être obligé de « parler en négatif ». Je pense qu’on en est plus à se demander ce qu’il peut arriver mais plutôt de ce qu’il peut, ne pas arriver.
On est en présence non pas de 1 réacteur comme à TMI ou Tchernobyl mais 6 réacteurs, chacun avec ses spécificités (chargement, état etc…).
Si on se place au niveau purement statistique faute de pouvoir le faire au niveau technique, on voit mal comment avec 4, peut-être 6 réacteurs, on pourrait avoir la chance d’éviter la catastrophe finale, à savoir, la traversée d’une dalle et peut-être dans le pire du pire des cas, la rencontre d’une cavité hydrique.
A Tchernobyl, ça s’était joué à un cheveu et les techniciens avaient eu la présence d’esprit et le temps de creuser une galerie, pomper les eaux et couler une dalle refroidie.
L’eau qui se trouvait sous la dalle représentait environ 30000 litres. Elle venait de l’arrosage du coeur par les pompiers dans les premiers jours.
Les techniciens avaient eu le temps parce que le coeur était à nu et qu’il avait pu ralentir le corium en y déversant des tonnes de bore, borax etc..
A Tchernobyl, il n’y a avait « que » 400 kgs de plutonium issu de la récupération neutronique. 75% sont partis dans l’atmosphère ou dans les sols. Il n’en reste « que » 100 kgs actuellement mais malgré tout, le sarcophage doit être décompressé régulièrement.
Au Japon, le plutonium et l’oxyde de plutonium se comptent en tonnes ! Personne ne sait ce que sont les sols mais on connait les quantités d’eau déversées depuis 10 jours.
Sont elles en partie, parties dans le sol ??
Le sol est il sec sous toute sa profondeur sous la centrale (nappes phréatiques …) ??
A cela, il faut ajouter le problème supplémentaire du combustible stocké dans les piscines qui représente 6 à 8 ans de fonctionnement de la centrale.
C’est un problème auquel on n’a jamais été confronté.
Pour moi, au « mieux » on va assister à des rejets massifs et longs + une contamination environnementale incalculable (sols, eaux, mer…) comme à Tchernobyl mais multiplié par N !
Au pire, à une explosion sous-terraine aux conséquences encore moins calculables.
On peut juste espérer que la dalle arrête les corium ou que les sols soient secs et perméables aux gaz.
Bonsoir,
je pense, avec les éléments que j’ai sur la situation, que cette analyse est malheureusement réaliste.
Cordialement
Je crains surtout pour la mer, car la terre en bord de terre, va infuser dans la mer…
Peu probable… Trop proche du rivage.
http://i255.photobucket.com/albums/hh125/SwingNoct/200m.jpg
@ Gouwy
Je relis votre post 131 après une bonne nuit de sommeil et il est accablant de pertinence…
À mon avis, il ne sera pas possible de construire des sarcophages à si courte distance de la mer. J’espère avoir tort. On peut imaginer que rien n’a encore été tenté dans ce sens en raison de la radioactivité présente sur le site, mais il se peut également que Tepco – qui dispose de beaucoup plus de données que nous à ce propos – hésite à le faire.
Quelle alternative restera-t-il dans ce cas ? Tout démanteler et héliporter les fragments dans des sarcophages distants préparés à l’avance ? J’imagine la soupe mortelle que cela pourrait produire tous azimuts… À moins d’arroser et laisser couver longtemps avant de s’y mettre. Ce qui nous ramène au problème des émissions sur une longue durée… et évidemment aux perforations des dalles ou autres risques associés qui, on le sait, se trouvent majorés en cas d’attentisme.
F. Leclerc (N°100) a dit :
« Cristallisé, le sel de l’eau de mer est susceptible de produire divers effets très contre-indiqués »
Quels sont ces effets svp ?
Source Wiki : « Le refroidissement des réacteurs étant opéré avec de l’eau de mer, les risques d’impact sur le refroidissement des cœurs ou encore de blocage de soupapes sont préoccupants car l’opération rendra inutilisables les réacteurs concernés. En plus d’être corrosif, le sel de l’eau de mer pourrait se cristalliser et ainsi former des dépôts à l’intérieur de ceux-ci, de même que les diverses autres impuretés de cette eau non filtrée. Le 23 mars, pour l’IRSN, « les réacteurs n°1, 2 et 3 restent dans un état particulièrement critique en l’absence de source de refroidissement pérenne ». L’IRSN craint une « cristallisation du sel injecté avec l’eau de mer dans les cuves des réacteurs » qui peut induire « à très court terme » une corrosion, un mauvais refroidissement des cœurs, ainsi qu’une cristallisation au niveau des échangeurs des circuits de refroidissement normaux après leur remise en service (outre les risque de blocage de soupapes déjà signalés). Pour diminuer ces risques, l’IRSN recommande « de reconstituer des réserves d’eau douce sur le site ».
Le sel est corrosif pour les métaux, il peut aussi gripper tous les systèmes de vannes de sécurité, il peut boucher des tuyaux.
C’est tellement vrai, qu’habituellement, on met de l’eau déminéralisée, distillée.
on met surtout de l’eau sans particule pour ne pas contaminer cette eau.
de l’eau pure ne peut être radioactivée, de l’eau chargée d’impuretés l’est et pose un problème car elle devient elle même un déchet.
Corrosif, le sel peut attaquer des clapets et vannes. Il est également susceptible de s’opposer aux efforts de refroidissement du coeur (d’après IRSN).
@ François Leclerc
Sincères excuses, je n’avais pas vu que la question vous était adressée…
No offence !
A mon avis, on en est plus à se préoccuper de l’état des vannes ou autres « accessoires ».
D’après la NRC, l’eau de mer a engendré une croûte sodio-calcique sur tous les revêtements portés à haute température qui diminue de façon sensible les dissipations énergétiques.
Selon la même source, les japonais enregistrent maintenant des pressions négatives dans les cuves en raison d’un effet d’évent occasionné par le trou dans les cuves et la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur des cuves, celle-ci augmentant sans cesse en raison de cette croûte.
Si on connait la résistance des cuves à la pression (8,3 bars max), on ne connait pas leur résistance à des phénomènes de dépressurisation. Elles ne sont pas conçues pour ça.
Les fuméeset les bouffées neutroniques intermittentes pourraient être en relation avec ces phénomènes de dépressurisation.
Je relève aussi dans les mêmes communiqués que des taux de radiation 1600 fois supérieurs à la normale ont été relevés dans la couronne des 20 à 30 kilomètres
@ Gouwy
En clair, on est désormais confronté à des risques d’implosion des cuves ?
Il ne reste plus qu’à souhaiter que la croûte sodio-calcique qui a dû se déposer un peu partout agisse comme protection antiradiation (je déconne, on en a tous un peu besoin).
Je viens de recevoir Science & vie d’Avril. Cette revue publie un article intitule « Tchernobyl et maintenant » ! Cette lecture dans ce contexte fait froid dans le dos…
Un séisme de magnitude 6,8 a frappé le nord-est de la Birmanie, aux confins du Laos et de la Thaïlande, jeudi 24 mars, a annoncé l’USGS, l’institut d’études géologiques des Etats-Unis. Le tremblement de terre a fait un mort et trois blessés côté birman et un mort côté thaïlandais.
La secousse est survenue à 8 h 25 locale vendredi (13 h 55 GMT jeudi), à une profondeur de 10 km, à 110 km au nord de Chiang Mai, ville du nord-ouest de la Thaïlande. La région frappée correspond au Triangle d’or, une zone de collines boisées très peu peuplée.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/03/24/un-seisme-de-magnitude-frappe-le-nord-est-de-la-birmanie_1498078_3244.html
Dominique Leglu s’inquiète et émet des hypothèses sur le rayonnement à neutrons observé par 13 fois autour de la centrale ;
http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/03/24/fukushima-suite-17-fuites-d-uranium-et-de-plutonium-evoquees.html.
Des scientifiques commencent à observer des niveaux de radiation proche du niveau de Tchernobyl :
http://www.newscientist.com/article/dn20285-fukushima-radioactive-fallout-nears-chernobyl-levels.html
Et dire que cet accident est classé 5 voire 6 …
Oui, c’est bizarre, et si je comprends bien Domiique Leglu est sérieuse. Avec les fumées intermittentes, c’est l’autre mystère.
Il y a peut être une solution au tout si on repense à ce qu’on sait du réacteur naturel d’Oklo :
Il s’est agi à l’époque (il y a 1500 millions d’années) d’une fission sans explosion, contrôlée par le départ d’eau du à la chaleur , suivi de son retour du au refroidissement, qui fait reprendre la réaction.
Si il y a eu des choses pas jolies dans le réacteur (entre le séisme, les surchauffe et le sel), on a peut être des zones thermiquement/fissilement » à point », permettant à l’eau d’arriver et refroidir, mais déclenchant alors un flux de neutron et de chaleur (il faut que les plaques de modérateurs ou les crayons ne jouent pas leur role comme d’hab…!!!), qui va à terme chasser l’eau par caléfaction locale, ce qui stoppe la réaction fissile.
Si de tels points chauds sont prêts de la coque, peut être la chaleur parvient-elle à l’extérieur, plus un brin de neutrons pour chauffer le tout, et voila, les fumées noires d’inspiration pas papales mais pas pâles sont là.
Si c’est ça, il ne peuvent que prier jusqu’à être capable de mettre un bon tourbillon de flotte fraiche dans ce réacteur.
J’espère vivement me tromper !
timiota, il faudrait nous expliquer pourquoi l’arrivée d’eau fraîche (ré)active les fission en « déclenchant alors un flux de neutron : il me semble que la réaction de fission, une fois enclenchée, se poursuit aussi bien avec que sans refroidissement.
L’explication est ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_naturel_d%27Oklo
« Un réacteur nucléaire naturel se forme lorsqu’un dépôt de minerai riche en uranium est inondé par de l’eau : l’hydrogène de l’eau agit alors comme modérateur de neutrons, transformant le rayonnement « neutrons rapides » en « neutrons lents » et augmentant ainsi leur probabilité de percuter un atome d’uranium (augmentation de la criticité). Cela démarre une réaction en chaîne de fission nucléaire. Au fur et à mesure que la réaction s’intensifie, augmentant la température, l’eau s’évapore et s’échappe, ce qui ralentit la réaction (plus de neutrons rapides et moins de lents), empêchant un emballement du réacteur. Après la baisse de la température, l’eau afflue de nouveau et la réaction raugmente, et ainsi de suite. »
Merci slowXtal, c’est limpide !
Oui, merci d’avoir fait le lien sur Oklo explicite, slowXta.
J’ai aussi réfélchi à ce qui se passe si on a du corium à 2500°C au fond de la cuve comme certains le proposent.
Si la forme n’est pas régulière, et qu’il y a une « interface » de vapeur irrégulière et des possibilités que l’eau s’approche de façon interstitielle dans la « carte de potentiel thermique effectif » de la masse chaude irrégulière du corium, on pourrait aussi avoir des intermittences de flux neutronique liées aux incursions d’eau aléatoire sur les « pointes » ou « creux » du système (si seulement le corium est connexe).
La course peut être très très longue dans ce cas là, entre épuisement (décennal ?) du combustible nucléaire (MOX), et arrivée de l’eau qui a les deux effets si elle n’est pas lourdement borée (refoidissement par conduction/convection et induction de radioactivité par modération des neutrons de la chaine fissile du MOX, ou du corium, dont la composition est merdouilleuse par rapport au MOX, pas sur que TMI éclaire sur le cas d’un corium de MOX…
Pouah.
Merci Enigma.
Je me suis permis de traduire un court extrait de l’article du New Scientist. Que cela ne dissuade personne d’aller le lire in extenso.
« Durant les 10 jours de son incendie, Tchernobyl a émis 1,76 × 10 puissance 18 becquerels d’iode-131, ce qui équivaut à seulement 50% de plus que ce qui a été calculé par jour pour Fukushima Daiichi. Et on ignore encore combien de temps les émissions de l’usine japonaise vont se poursuivre.
De même, dit Wotawa, les émissions de césium-137 sont du même ordre de grandeur que celles de Tchernobyl. Les lectures de Sacramento suggèrent par contre qu’elle (Fukushima) ait émis 5 × 1015 becquerels de césium-137 par jour ; Tchernobyl avait émis 8,5 × 1016 au total – environ 70% de plus par jour.
…
En outre, l’usine de Fukushima héberge environ 1760 tonnes de combustible nucléaire neuf et usagé sur son site, dont une quantité inconnue a été endommagée. Le réacteur de Tchernobyl n’en renfermait que 180 tonnes. »
On dépasse les limites de l’entendement.
C’est bon pour le commerce de vin. http://www.cenbg.in2p3.fr/heberge/DDV/page2.html
Spécialistes VS rigolos
Arrêtez les mecs, vous allez attirer Karluss… 🙂
Magistral.
SUPERBE !
Aidez-moi, Masataka Shimizu, le PDG de Tepco, depuis le 13 mars, soit deux jours après le séisme, reste introuvable. ça me turlupine cette disparition, moi-même au Japon, je me suis perdu (et toute un troupe à ma recherche), et comme je m’égare si souvent encore j’ai peur de me retrouver nez à nez avec lui.
Robert Wyatt – Del mondo
http://www.youtube.com/watch?v=MiS304ORE6Y&playnext=1&list=PLBC2ADF2184264BB6
@ Reiichido, si vous nous lisez
Que pensez vous de mon hypothèse d’une « fission douce oscillante » dans le réacteur n°3, similaire au scénario du réacteur d’Oklo (réacteur naturel géologique) qu’on a assez bien reconstitué ?
(posté là un peu au-dessus).
Merci
Je me permets de donner un avis.
Il est mathématiquement parlant peu probable qu’une réaction spontanée apparaissent de cette façon. Les conditions nécessaires sont vraiment très particulières, y compris dans la nature. D’ailleurs, à ma connaissance, le réacteur nucléaire d’Oklo était un cas unique (ou 2 dans le monde ??)
Je penche vers une autre hypothèse beaucoup plus probable à partir du plutonium. Celui-ci, soumis à certaines températures et/ou pressions (comme ça peut-être le cas lors d’une explosion d’H2, par exemple), peut enclencher une réaction spontanée.
On a au moins 2 exemples de ce type de réaction,
– Kychtym en URSS en 57 ou 58 (je ne sais plus) qui a mené à une explosion que les soviétiques, à l’époque, avaient fait passer pour un essai de bombe-H (on a su la vérité que récemment grâce à Medvedev bien qu’on s’en doutait depuis toujours).
– L’incident dit de la « tranchée Z9 » aux USA dont la réaction en chaîne du plutonium stocké avait fait craindre le pire mais que les américains avaient pu éviter de justesse.
Il me semble que vous commettez une erreur sur Kychtym: là bas, c’est une explosion chimique, due au blocage d’un serpentin de refroidissement dans une cuve contenant un mélange de plutonium et de composées nitrées utilisés comme solvant de purification qui a provoqué l’explosion.
La cuve ayant cessé d’être refroidie, le plutonium avait fait s’échauffer le mélange, jusqu’à ce qu’il détonne spontanément du fait de l’instabilité des composés nitrées.
D’ailleurs, pour Kychtym, aussi appelé Mayak, l’accident fut tenu secret par l’URSS, même si des fuites furent très rapidement connu en Occident. Je me souviens par exemple avoir lu un article assez étonnamment précis rétrospectivement dans un pur article de propagande du Reader’s Digest de l’époque.
Il semblerait que les USA l’ai su et l’ai caché pour ne pas perturbé le développement de leur propre industrie nucléaire.
Par ailleurs, Mayak semble avoir servie de point de départ au roman de science-fiction des frères Strougatski nommé Stalker, qui a servi de base au film de Andrei Tarkosky.
Ceux qui ont lu après 1986 ce roman se souviennent de l’incroyable ressemblance de son ambiance avec celles décrites par les journalistes enquetant à Tchernobyl.
La similitude n’a pas échappé aux Russes, puisque les démolisseurs soviétiques se surnommaient entre eux les Stalkers.
Non, je ne commet pas d’erreur.
J’ai juste passé les raisons de l’explosion « classique » qui avait entraîné une réaction nucléaire spontanée dans le plutonium.
Cela ne me paraissait pas utile.
Effectivement, en URSS, l’explosion qui a entraîné la surpression et/ou la montée en température qui a déclenchée la réaction spontanée avait une origine chimique.
Au Japon, elle a pour origine l’H2
mais le mécanisme qui suit est identique.
J’avais commencé mon hypothèse à ce stade.
Aux USA, dans le cas de la tranchée Z9, la raison était une montée en température à cause de mauvaises conditions de stockage et des écoulements d’eau qui avait agit comme modérateur.
Le fait important est, il me semble, qu’une réaction en chaîne spontanée peut apparaître dans le plutonium…que l’explosion initiale ait une raison ou une autre.
J’ai vu également que le Mox utilisé dans le réacteur 3 avait été changé à peine quelques semaines avant le tsunami.
Or, on sait que le plutonium 239 (le plus réactif, il s’agit du plutonium dit militaire) est à un niveau maximum entre quelques jours et quelques semaines après le début de la réaction dans des barres neuves.
@Gouwy
« Aux USA, dans le cas de la tranchée Z9, la raison était une montée en température à cause de mauvaises conditions de stockage et des écoulements d’eau qui avait agit comme modérateur. »
Cela ressemble beaucoup à la piscine du réacteur n°3 où on a aussi une montée en température à cause de conditions de stockage dégradée (endommagement des piscines) et que l’on arrose!
« Or, on sait que le plutonium 239 (le plus réactif, il s’agit du plutonium dit militaire) est à un niveau maximum entre quelques jours et quelques semaines après le début de la réaction dans des barres neuves. »
Qu’est-ce que ça veut dire ?, C’est vraiment du n’importe quoi
@kerema29 Pu 239 « actif au maximum qqs jous àqqs mois après etc.)
Gouwy fait sans doute allusion à ce qu’on appelle une cinétique du second ordre en chimie.
Le Pu 239 est lui même un produit de la radioactivité d’un élément de quelques jours de période, par exemple, (j’ai pas le courage d’aller voir), et sa source, elle, s’épuise au rythme du combustible, qui dure au moins 36 mois, j’imagine, mais qui a déjà perdu 20% de sa force au bout de 6 mois, au doit mouillé, (le « petit n’importe quoi », pas le grand)
Votre avis sur des phénomènes radioactifs neutroniques « oscillants à la Oklo » au-dessus d’un corium à température (cochez la case ) ( ) fraiche, ( ) tiède, ( ) bon chaud, ( ) ardent ?
Merci
merci, Gouwy, et blob, de ces réponses détaillées sur la criticité « type Oklo » d’un éventuel corium.
Donc si je comprends bien, pas de mécanisme « doux », peut être une induction de fission (criticité sans explosion) au moment de l’explosion H2 dans le réaction n°3 au MOX, mais pas ultérieurement ?
Même si c’est très peu probable en raison des étroites fenêtres sur les facteurs de forme et les masses mises en jeu, il me semble que rien n’empêche sur la papier qu’un peu de corium se refroidisse sous forme un peu poreuse, puis que ce système joue à « Oklo- le retour », en chassant l’eau des pores lors des phases de criticité puis la réintégrant au refroidissement, quand la caléfaction cesse… und so weiter…. On parle de 105°C pour ce réacteur et 1 à 3 bar de surpression, je crois, c’est à peu près les conditions de cocotte minute domestique . Et donc il ne faut pas bcp de chaleur supplémentaire pour amorcer le processus que j’ai décrit. Ce qui veut dire à l’inverse que la thermalisation après départ d’eau prend une paye (plusieurs dizaines d’heures ?) ce qui est assez compatible avec ce qui est observé. Et une forte radioactivité en bas est aussi favorable pour expliquer l’eau radioactive qui a contaminé les ouvriers par leurs bottes, mais là, je veux trop voir midi à ma porte.
Si ils l’ont compris et ne le disent pas, peut être qu’ils s’amusent maintenant à être assez chaud pour rester plus longtemps en régime de caléfaction.
A l’inverse, dans cette même hypohèse, ils injecteraient en priorité de l’eau borée… L’ont-ils fait ?
Deux Japonais hospitalisés en Chine
Deux Japonais ont été hospitalisés après leur arrivée mercredi en Chine en provenance de Tokyo sur un vol commercial parce qu’ils présentaient de « graves » taux de radioactivité, a annoncé vendredi l’Administration chinoise chargée de la sécurité et de la quarantaine. Auparavant, seul des cas de Japonais présentant des taux anormaux de radioactivité ont été annoncés à Taïwan, le 17 mars, après les accidents en chaîne à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima. Ces deux Japonais résidaient dans un rayon de 200 à 350 km de la centrale nucléaire, très endommagée par le séisme et le raz-de-marée du 11 mars, dans l’est du Japon. Les deux voyageurs ont été hospitalisés dans la ville de Suzhou « pour recevoir un traitement », précise l’Administration sur son site, et « leurs bagages et vêtements ont été détruits ». – (Le Monde, avec AFP)
Sur les sites chinois on apprend que ces deux japonais n’auraient jamais quitté leur lieu de résidence depuis le séisme. Ils ont été contrôlés à l’aéroport de Wuxi par les autorités sanitaires aux frontières. Wuxi ville industrielle et également destination touristique se situe sur les bords du Lac Taihu dans la province du Jiangsu.
reuters
….The travellers came from Nagano and Saitama prefectures in Japan, the agency said. Japanese Embassy officials in Beijing had no immediate comment.
….
Nagano, c’est la côte ouest…
Saitama, au bord de Tokyo…
Les habitants de Tokyo qui font encore confiance aux déclarations officielles sont aussi bêtes que les russes qui avalaient les couleuvres de la Pravda.
@Pierre Yves D.
Ne pensez vous pas qu’il serait judicieux de prendre cette infos chinoise avec des baguettes?
@Moi
Merci pour cette froide analyse, cette puissante réflexion, nourrie d’une connaissance approfondie des situations de crise, de la psychologie des foules, de la culture Japonaise, d’un grand humanisme et d’une profonde compassion pour « Les Habitants de Tokyo qui font encore confiance aux déclarations officielles ».
Arnaud…
Combien de centrales nucléaires avez-vous visité..????
Lui n’a pas forcément tort. Et le pire est qu’il est comme TOUS les humains depuis des millénaires : l’inconnu lui fait peur.
Et j’en rajoute une couche : le besoin de cacher a TOUJOURS de très mauvaises raisons.
La confiance se mérite.
Pour éclaircir mon commentaire.
Les « opinions » qui consistent à caricaturer les réactions des japonais ou encore à tirer un trait sur leur pays ou leur prédire leur futur à cause de Fukushima me donnent la nausée.
@Yvan, je ne vois pas votre point pouvez vous vous expliquer sur la visite d’une centrale?
Pour la peur, chacun fait comme il peut suivant les amis et la famille qu’il sur notre fragile planète.
Arnaud, si vous tenez à condamner tous les propos emprunts de légèreté, vous n’en aurez jamais fini. La phrase de Moi trahit un manque de conscience, mais personne ne peut être assez sûr de la sienne pour se permettre de condamner celle des autres. S’abstenir d’y répondre est encore la meilleure solution.
Arnaud,
L’information semble crédible si l’on en croit les infos détaillées données par chinanews
Le médecin chef, Liu Yulong, de l’hôpital n°2 de l’université de Suzhou où les deux japonais ont été examinés et traités à déclaré qu’ils sont arrivés dans son hôpital avec de nouveaux vêtements et revêtus d’une protection contre les radiations.
Après examen un niveau de radiation dépassant les normes a été confirmé, le niveau le plus élevé ayant été détecté sur les poils et les cheveux :
å¦ä¸€ä½æ¥è‡ªåŸ¼çŽ‰åŽ¿çš„70å²è€äººï¼Œå…¶ä½“è¡¨å’Œä½“å†…æ ¸è¾æ”¾å°„å‡è¶…æ ‡ã€‚åˆ˜çŽ‰é¾™ä¸»ä»»åŒ»å¸ˆè¯´ï¼Œæ£å¸¸Î±å°„线本底值为230cpm,γ射线为0.21uSv/h,而该日本游客的α最高值在毛å‘部ä½å·²è¾¾6000cpm,γ值接近6uSv/h。
dose de 6000 cpm au lieu de 230 cpm (norme)
dose de 6uSh au lieu de 0, 21uSv/h (norme)
Après avoir été douchés à l’eau chaude pendant 20 secondes avec du EDTI (?) les traces de radiation ont disparues, sauf sur l’un des japonais au niveau de la tyroide. D’après le médecin le patient n’avait pas d’antécédent médical concernant la tyroide.
On leur a administré des pastilles d’iode de 10 grammes et les deux japonais sont sortis de l’hopital avec quelques pastilles en réserve. Ceux-ci poursuivent leur voyage en Chine.
errata
20 minutes et non pas 20 secondes. (la douche)
le EDTI est sans doute de l’EDTA ou un cousin, complexant bien connu des métaux et sans doute un peu du cesium, même si ce n’est pas très sélectif (revoir la chimie des cryptates par Lehn, le prix Nobel).
L’EDTA est présent dans de nombreuses formulations cosmétiques.
Lui et d’autres produits dit « chélatants » sont aussi recommandés par des tenants de médecine alternatives qui vous disent que vous êtes pleins de métaux lourds collés dans vos tripouilles et qu’il va falloir les enlever… grosse méfiance, il y a trop peu de chélatant spécifique d’un seul ion métallique.
Rien à tirer de cette info : « dans un rayon de… » s’applique à tout ce qu’il y a à l’intérieur du cercle, y compris la centrale elle-même !
Quant à donner de l’iode stable une fois l’iode 131 entré… c’est du placebo, ou de l’incompétence, ou un bobard.
En effet, dès lors où l’on a reçu des radiations à fortes doses (c’est ce qu’il semble) qu’elles soient de type alpha, beta ou gamma, des dommages ont probablement eu lieu sur des cellules quelque part.
On peut donc malheureusement supposer que les chances de survie sont inexistantes : cancer :((
L’iode donne des cancers de la thyroïde qui se guériront d’autant plus sûrement que les personnes exposées devraient être suivies en priorité.
Pas de panique ! Ils crèveront bien avant d’un cancer de l’oesophage dû au thé brûlant (par exemple).
Pierre Yves D merci pour vos précisions mais j’espère toujours sincèrement que c’est de l’intox ou une erreur et que ces personnes n’ont pas reçu de telles doses à 300km de la centrale.
Crapaud, dire à un pays: « vous allez crever = (ça craint ) » ou « si vous croyez votre gouvernement vous êtes des nazes » je trouve ça dégueulasse et si j’ai « du temps à perdre » la dessus c’est « mon problème ».
de même quand un consultant dans boite nous a dit avec un grand sourire, vous allez piquer des parts de marchés au Japonais ça ne m’a pas fait rire.
Japon = ile inhabitable car zone contaminée …. Ça craint
@Chester
Bravo pour votre commentaire qui bat à plate couture celui de Moi auquel j’ai répondu (et qui va probablement être jaloux du votre).
Julien, excusez moi mais ce genre de message je ne vois pas pourquoi vous les gardez .
Arnaud, je laisse à chacun le soin d’apprécier la valeur informative du commentaire de Chester…
Arnaud : je confirme : l’inspection systématique de tous les produits venant du Japon va les tuer. En plus.
De plus, personne ne peut actuellement prédire si le Japon ne va pas être une île complètement contaminée lorsque nous savons qu’ils en sont à essayer de faire en sorte que cela ne s’aggrave pas.
En règle générale, on compte les morts après la bataille.
Soit, vos deux commentaires ainsi que le mien sont complètement inutiles à ce stade.
Je me permets de recopier l’extrait d’un commentaire trouvé sur Libé sur l’attitude d’AREVA :
« Enfin, à propos des réactions des différentes ambassades étrangères et des français au Japon, ceux d’AREVA semblent ne pas avoir brillé par leur esprit de solidarité si on en croit une revue de presse que je reçois et même si ça vient de… « Paris-Match ». Extrait de l’interview :
« L’ambassadeur (de France au Japon) avoue avoir eu lui-même « de grands moments de solitude ». « Ce sont ceux qui connaissaient le mieux le sujet qui se sont affolés les premiers », s’étonne-t-il. Les employés d’Areva, le groupe français n° 1 mondial du nucléaire, ont déguerpi dès le lendemain du tsunami. L’adjoint du conseiller nucléaire de l’ambassade s’est lui aussi discrètement éclipsé. Quant à l’officier de la DGSE attaché à l’ambassade, il a préféré aller prendre ses renseignements à Séoul, « par convenance personnelle ». Les appels de Philippe Faure (l’ambassadeur du Japon) à Paris, le plus souvent en pleine nuit à Tokyo en raison du décalage horaire, n’ont trouvé aucun écho les premiers jours. »
source : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/03/fukukshima-danger-accru-au-r%C3%A9acteur-3-%C3%A9vacuation-sur-30-km.html
@Enigma : « Quant à l’officier de la DGSE attaché à l’ambassade, il a préféré aller prendre ses renseignements à Séoul » : l’on ne saurait lui reprocher cette véritable désertion, mais l’on aimerait bien que tous les salariés du privé puissent en faire autant quand ils le jugent nécessaire. Il n’y aurait plus grand monde pour faire tourner leurs sales boutiques.
@Crapaud Rouge
Il me semble difficile de souhaiter en l’état actuel des choses que les salariés de TEPCO désertent …
Mais cela me paraît peu probable, pour eux ce sera plutôt hara kiri …
Le PDG de TEPCO a quitté le navire semble-t-il… Peut-être s’est-il le premier ouvert le ventre !
Le risque de contamination à grande échelle va s’accroître avec l’arrivée du printemps et le retour des flux océaniques doux et humides. Si la situation n’est pas réglée au moment des moussons d’été, les conséquences vont être dramatiques pour toute la façade océanique du continent asiatique.
Oui, et à terme va se poser la question de l’irradiation de millions de personnes ou leur évacuation.
De plus, il semble que les salariés travaillant à restaurer les systèmes soient mal protégés ce qui laisse supposer une panique de leur employeur à moins qu’il le leur soit demandé de se sacrifier.
Une autre question porte sur la disponibilité des personnes compétentes.
Si la crise perdure, les ingénieurs vont être lentement mais sûrement irradiés avec des doses cumulées de plus en plus importantes, conduisant à des hospitalisations.
A terme, il risque de manquer de personnes compétentes si cela s’éternise.
P.S. Prévision d’un vent nord-sud de 15 km/h ce dimanche.
« La contamination radioactive commence également à être mieux appréciée. Deux japonais qui résidaient dans un rayon de 250 à 300 kms autour de la centrale ont présenté à un contrôle effectué par les autorités chinoises, à la faveur d’un déplacement, une contamination « dépassant gravement les limites ». Ils ont été hospitalisés. »
J’épluche tout ce que je vois sur la situation et je n’ai vu passer cette info nulle part. Pourriez-vous me citer votre source ? Merci d’avance.
HH
L’AFP et Reuters en ont parlé. Voici la dépêche de Reuters :
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE72O01220110325
Ce n’est pas moi qui ai relayé cette info mais elle on la trouve (entre autres) sur :
http://www.boursorama.com/forum-cac-40-ca-chauffe-a-fukushima-maj-407375588-1
http://www.liberation.fr/terre/01012327713-plus-de-10-000-morts-confirmes-dans-le-seisme-et-le-tsunami-au-japon
Ah oui… et aussi sur le billet n° 102 de François Leclerc.
Un article du Point sur ce sujet :
http://www.lepoint.fr/monde/deux-japonais-hospitalises-a-leur-arrivee-en-chine-pour-cause-d-irradiation-25-03-2011-1311188_24.php
En parlant de cela, quelqu’un a-t’il ou elle vu passer des infos sur les doses de pollution radioactive aux US. Et notamment la cote ouest..??
Non.
A ce sujet, voir le communiqué du 24/03/11 de la CRIIRAD
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_23_Volet1der.pdf
Il est assez amusant de constater que les US sont allé construire des centrales nucléaires au Japon et en récoltent actuellement les fruits…
Il ne faut surtout pas que le cowboys de base soit au courant qu’il est responsable de quoique se soit.
Encore en plus lorsqu’il se prend une pollution qui pourrait diminuer son « PIB »…
Franchement. Entre nous. Fallait-il voter une loi sur l’internement d’office alors que nous habitons une planète de fous..???
Ben la CRIIRAD est pas capable de faire des mesures avec tous les super spécialistes qu’elle possède ?
La mystérieuse disparition du PDG de Tepco
Crise. Depuis le 13 mars, soit deux jours après le séisme, Masataka Shimizu, président de l’opérateur de la centrale, reste introuvable.
Article de Libé.
Il s’est fait seppuku discrètement ?
On l’a en fait sekouppé
Le pire des scénarios est désormais envisagé par l’IRSN, bulletin d’information de ce matin évoquant la possibilité de la rupture de la cuve de confinement..
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Seisme-Japon_Point-situation-25032011-08h.pdf
Cela, plus le terme employé par le premier ministre japonais, « imprévisible », ne présage rien de bon…
On parle beaucoup ces jours-ci des dangers imprévisibles du nucléaire. Mais depuis Hiroshima, on sait que la contamination par radionucléides n’est pas nécessairement accidentelle. En Irak, par exemple :
« Comme le relevait le CETIM dans une déclaration écrite conjointe lors de la Commission des droits de l’homme 2000, ces bombardements à l’UA [uranium appauvri] ont eu des conséquences graves sur la santé et l’environnement : « Les 700 tonnes d’uranium appauvri déversées sur la population irakienne, les 135000 tonnes de bombes (soit six fois Hiroshima) et les différentes expérimentations de technologie militaires inédites, ont fait de l’Irak un espace contaminé pour une longue période où l’air est pollué par une forte ionisation et où le territoire connaît une radioactivité anormale et dangereuse. ». »
[Pour ceux qui voudraient lire l’article complet, très intéressant, mais qui porte surtout sur l’Irak (et la future Lybie ?), c’est ici.]
@ Yvan
Précisément, devant me rendre en Californie et ayant appris le pillage par la population des stocks locaux de pastilles d’iode, j’ai appelé, à tout hasard, mon pharmacien habituel. Le but étant de glaner quelques renseignements et des infos sur la façon de s’en procurer.
Fort surpris de ma demande, il a mené sa petite enquête. Conclusion : pas de pastilles en vente en France. Elles ne seraient distribuées que sur ordre des autorités.
Quant à ma problématique, un responsable du ministère de la santé aurait dit au pharmacien de me débrouiller sur place.
Chouette.
Les travailleurs hospitalisés souffrent probablement de radiation interne selon la presse Japonaise.
TEPCO droit dans « ses bottes en caoutchouc » prétend qu’ils ont ignoré les niveaux d’alerte de leur capteur pensant qu’il ne fonctionnaient pas ???
La même source et Greenpeace annonce que le Japon a annulé le convoi de MOX envoyé dernièrement par AREVA .
Pour se détendre un peu :
http://vidberg.blog.lemonde.fr/2011/03/16/evolution-des-niveaux-dalerte-nucleaire/
Une chose m’inquiète (une de plus !)
Le réacteur #3 contient du MOX qui est de l’uranium enrichi « classique » auquel on a ajouté environ 7% de plutonium.
Pour rappel, le plutonium PU239 est un déchet des centrales qui brulent du « classique » U238 enrichi (à environ 5% d’U235).
Pour s’en débarrasser, Areva retraite donc ce plutonium en l’enrichissant et en le mélangeant à du combustible standard afin qu’il soit à son tour brulé dans des réacteurs standards.
La question est : y a t’il eu ou y aura t’il des fuites de PU239 dans l’atmosphère ?
La question est cruciale car le plutonium est la pire saloperie que l’homme ai pu fabriquer : un dixième de milligramme inhalé et fixé dans les poumons provoque un cancer avec une probabilité de 100%.
J’imagine donc ce qui peut se passer si des micro-particules de plutonium sont charriés par les vents tout autour de la planète……
Il existe une hypothèse littéralement indicible : la planête terre, épuisée, décide de secouer les parasites qui la mettent à mal…
Chacun peut écrire la suite.
Un conseil : si c’est « littéralement indicible », le mieux c’est de pas le dire, c’est plus sûr. Planète circonflexée ou pas d’ailleurs…
Je vois que l’aigle vigneron a encore fondu sur l’une de ses proies favorites, le lièvre Marlowe…