Mise à jour n°105 (vendredi 20h40)
L’évolution de la situation catastrophique de la centrale conduit à se poser de nouvelles questions, au fur et à mesure de ses rebondissements.
La situation du réacteur n°3 concentre toutes les attentions, car une rupture avérée de la cuve du réacteur serait une première dans l’histoire des accidents intervenus dans les centrales nucléaires. L’inconnue n’étant pas seulement la résistance de la dalle de béton, ultime barrière avant les sols, sur laquelle le corium se répandrait, mais la propagation dans l’atmosphère de plutonium, notamment, l’enceinte de confinement n’étant plus étanche.
Après avoir évoqué cette possibilité, l’opérateur a affirmé qu’il n’en était rien, mais sa crédibilité est très relative.
La seconde interrogation concerne la contamination du site, non seulement par des rejets gazeux radioactifs provenant de fuites dans les enceintes de confinement, mais également d’eau contaminée répandue sur le sol de certaines installations, en particulier les bâtiments qui abritent les pompes. L’ensemble rend de plus en plus problématique la poursuite des travaux de remise en état de celles-ci et des circuits de refroidissement, ainsi que leur alimentation électrique.
Or le cœur de trois réacteurs connaît une fusion partielle et l’on peut se demander si les injections d’eau effectuées avec les moyens du bord pourront l’endiguer longtemps, alors que l’opérateur parle désormais de semaines, et même de plus d’un mois, avant de pouvoir remettre les installations de refroidissement en marche. C’est un second énorme facteur d’incertitude.
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Mise à jour n°104 (vendredi 17h20)
En refroidissant avec d’énormes quantités d’eau les installations, Tepco a crée un nouveau problème. Des fuites d’eau « très radioactives » ont été détectées dans les bâtiments abritant les pompes autour de ces trois réacteurs, celle du n°3 ayant abouti à la forte irradiation de trois techniciens. L’origine n’en est pas déterminée.
En conséquence, les travaux de rétablissement de l’électricité n’ont pas repris. Les pompiers continuent cependant de massivement asperger la piscine du réacteur n°3, celles des réacteurs n°2 et 4 étant désormais alimentées par des tuyaux.
Tepco a commencé à injecter de l’eau douce dans les réacteurs n°1 et 3, à la place de l’eau de mer dont les effets étaient potentiellement dangereux. La même opération est en préparation pour le réacteur n°2.
Aucune information complémentaire n’a été donnée sur la rupture de la cuve du réacteur n°3, dont l’hypothèse a été envisagée. Reste néanmoins à comprendre la source de la contamination de l’eau qui a irradié les techniciens.
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Mise à jour n°103 (vendredi 12h08)
Naoto Kan, le premier ministre japonais vient de déclarer : « La situation reste très imprévisible. Nous travaillons à ce que la situation n’empire pas. Nous devons être extrêmement vigilants ».
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Mise à jour n°102 (vendredi 09h25)
La catastrophe prend toute son ampleur. Tepco a d’annoncé que la cuve du réacteur n°3 « pourrait être endommagée ». L’Agence de sûreté nucléaire japonaise a été plus catégorique en affirmant que « des substances radioactives s’en sont échappées. »
Ce ne sont pas seulement des enceintes de confinement qui sont atteintes, laissant s’échapper une contamination radioactive permanente, mais le dernier rempart d’un réacteur, sa cuve, qui a perdu son intégrité. Circonstance aggravante s’il en était besoin, il s’agit du réacteur chargé au Mox.
L’Autorité de sûreté nucléaire japonaise « étudie la possibilité » de relever le niveau de l’accident, actuellement fixé à 5 (sur 7).
La contamination radioactive commence également à être mieux appréciée. Deux japonais qui résidaient dans un rayon de 250 à 300 kms autour de la centrale ont présenté à un contrôle effectué par les autorités chinoises, à la faveur d’un déplacement, une contamination « dépassant gravement les limites ». Ils ont été hospitalisés.
Si le rejet de fumée noire sur le réacteur n°3 a cessé, des fumées blanches s’échappent en permanence des réacteurs n°1, 2 et 4, considérées comme « pouvant être des vapeur d’eau ».
Au prétexte des difficultés rencontrées pour les approvisionner, le gouvernement a incité les habitants de la zone comprise entre en rayon de 20 et 30 kms de la centrale à la quitter. C’est une évacuation déguisée, permettant d’affirmer que la zone d’évacuation ne va pas être élargie. Il a été découvert des légumes contaminés (césium 137), qui ont été produits aux alentours immédiats de Tokyo. (Ajout Cela concernerait 130.000 personnes.)
Il a par ailleurs été reconnu que la remise en route des pompes allait prendre de multiples semaines. « Nous en sommes encore à évaluer les dégâts sur la centrale et nous ne pouvons par fixer une date à laquelle les équipements de refroidissement vont fonctionner. Cela pourrait prendre encore plus d’un mois, qui sait » a déclaré Tepco à l’AFP. La situation instable actuelle est donc condamnée à durer.
Les conditions dans lesquelles les techniciens et les pompiers (affectés aux aspersions) qui travaillent sur le site ralentissent considérablement les travaux. L’Agence de sûreté nucléaire a publiquement mis en cause Tepco pour ne pas avoir protégé ses techniciens, suite à la grave irradiation de trois d’entre eux (10.000 fois la dose normale).
Des centaines de techniciens, de soldats et de pompiers interviennent sur le site, prenant au fur et à mesure de leurs expositions aux radiations des doses cumulées de plus en plus importantes, le maximum autorisé ayant été relevé dès le début des opérations par les autorités japonaises.
Aujourd’hui, l’arrosage se poursuit sur les réacteurs n° 1, 2 et 4 mais est suspendu sur le réacteur n°3.
Parallèlement, l’opérateur cherche à réduire les étendues d’eau contaminée sur le site, sans qu’il soit précisé ce qu’il en fait. Il cherche également a établir si de l’eau a pénétré dans le sous-sol, selon ses déclarations.
Tepco annonce qu’il va substituer de l’eau pure à l’eau de mer pour ses injections dans les cuves des réacteurs n°1, 2 et 3 et dans les piscines des 4 réacteurs. Il va utiliser à cette fin l’eau d’un barrage, l’armée américaine lui en fournissant par ailleurs selon des modalités non détaillées. (Rectificatif par la mer, avec des barges.)
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Mise à jour n°101 (jeudi 23h36)
Selon Tepco, des mesures ont été effectuées sur des prélèvements d’eau de mer à 330 mètres du rivage de la centrale, au voisinage des débouchés des conduites de drainage du groupe des réacteurs 1 à 4. Mercredi , il a été trouvé 146,9 fois la valeur maximum admissible d’iode 131, ainsi que du césium 137, dans des proportions non communiquées
Hypothèse: l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs est rejetée à la mer.
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Mise à jour n°100 (jeudi19h10)
Les informations données de différentes sources officielles sont loin de permettre de répondre à de nombreuses interrogations sur la réalité de la situation à la centrale.
1. La situation du réacteur n°3 fait l’objet d’hypothèses très préoccupantes, selon lesquelles la cuve pourrait avoir été brisée ou serait en passe de l’être, le corium entrant alors en contact avec le fonds en béton de l’enceinte de confinement et pouvant le traverser. Le réacteur n°3 est chargé au Mox.
2. Les installations de la centrale laissent en permanence s’échapper dans l’atmosphère ambiante des radio-éléments, sans que leur origine, leur radioactivité et leur nature soit précisée. Il semble acquis que cette contamination ne provient pas seulement des rejets opérés par l’opérateur pour soulager la pression interne des réacteurs, quand il ne peut plus l’éviter, mais de fuites non identifiées dans les enceintes de confinement de plusieurs réacteurs (n°2 et 3).
3. Le rétablissement de l’électricité rencontre de très grandes difficultés, à l’exception de l’éclairage partiel des salles de contrôle des réacteurs n°1 et 3, et semble-t-il de quelques instruments de mesure. Aucune information n’est donnée sur l’état des installations qui devraient être remises en marche, dont l’examen est en cours, notamment des pompes.
4. Aucune indication n’est donnée sur la substitution d’eau douce à l’eau de mer utilisée pour refroidir les réacteurs. Cristallisé, le sel de l’eau de mer est susceptible de produire divers effets très contre-indiqués.
5. Pas d’information disponible sur la radioactivité des eaux déversées en très grandes quantités, et dont une partie pourrait avoir été absorbée dans les sols, à moins qu’elle ne ruisselle vers la mer.
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Mise à jour n°99 (jeudi18h29)
La propagation de la contamination s’étend, sur terre et en mer. Selon les autorités, des quantités d’iode radioactif et de cesium 137 très supérieurs aux normes admissibles concernant les produits alimentaires ont été découverts dans des tas de mauvaises herbes à 40 kms au Nord-Ouest de la centrale. Des prélèvements d’eau de mer « près de la centrale » ont donné le même résultat, selon Tepco, sans plus de précision.
Le gouvernement « pourrait considérer », a-t-on appris, la possibilité de déplacer les personnes vivant dans la zone comprise entre un rayon de 20 et 30 kms autour de la centrale, qui sont calfeutrés dans leurs maisons et à court d’approvisionnement. Le nombre des personnes dans ce cas n’a pas été divulgué, pas davantage que les moyens qui seraient employés.
Sur le site même, on appris les circonstances de l’accident à la faveur duquel trois techniciens ont été exposés à une irradiation comprise entre 173 to 180 millisieverts, alors qu’ils tiraient un câble électrique sous-terre en direction du bâtiment des turbines du réacteur n°3. Deux d’entre eux ont été envoyés dans un hôpital spécialisé, ils portaient des tenues de protection mais pas les bottes.
Ils se trouvaient dans une zone inondée par un mélange d’eau et de détritus de 15 centimètres de hauteur très radioactif (400 millisieverts par heure à la surface et 200 millisieverts par heure dans l’air ambiant). Cela donne une idée de l’environnement dans lequel ils travaillaient et permet de s’interroger sur ce qu’il advient des masses d’eau utilisée pour les aspersions des réacteurs et des piscines, qui ne sont pas toutes évacués sous forme de vapeur.
Le nombre de techniciens ayant reçu une exposition supérieure à 100 millisieverts, mais inférieur à 250 millisieverts, est désormais de 17, selon Tepco. Le ministère de la santé japonais a spécialement relevé le maximum admissible pour une personne de 100 à 250 millisieverts, afin de permettre les travaux en cours à la centrale. Il s’agit d’un cumul sur cinq ans.
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Mise à jour n°98 (jeudi13h36)
D’après le compte-rendu quotidien de l’IRSN, le contrôle de la situation des piscines est relativement amélioré (niveau d’eau, température). Celle des réacteurs reste très incertaine.
Pour le réacteur n°1, l’opérateur doit jongler entre l’augmentation du débit d’injection de l’eau de mer, afin de baisser une température très élevée, et la montée de la pression qui nécessiterait des rejets de gaz contaminés dans l’atmosphère.
Pour le n°3, il étudie l’hypothèse d’une rupture de la cuve du réacteur, suite à laquelle le corium (mélange à très haute température de combustible et de métaux fondus) serait en contact avec le béton du fond de l’enceinte de confinement.
La catastrophe de Fukushima serait, si cela se vérifie, entrée dans une nouvelle phase, identique à celle de Three Mile Island, sans que l’on sache si le fond de l’enceinte de confinement a été construite à Fukushima sur le même mode. A Three Mile Island, elle avait résisté.
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Mise à jour n°97 (jeudi 09h25)
Le dégagement de fumée noire de l’édifice du réacteur n°3 ayant cessé, sans que l’on en connaisse toujours l’origine, le travail et les aspersions d’eau y ont repris. La salle de contrôle est désormais éclairée, les techniciens s’efforcent de remettre en marche une pompe, sans succès pour le moment.
Trois d’entre eux ont été irradiés et deux ont du être hospitalisés pour avoir reçu une dose comprise entre 170 et 180 millisieverts (une exposition à 100 millisieverts sur une période d’un an est considérée comme le seuil à partir duquel augmente le risque de contracter ultérieurement un cancer).
Les tentatives de rétablissement de l’électricité se poursuivent, ayant également permis d’éclairer partiellement la salle de contrôle du réacteur n°1. Sans plus de garantie sur le bon fonctionnement du reste des installations, dont les pompes.
La pompe du réacteur n°5, qui avait été remise en marche, a cessé de fonctionner et va être remplacée.
A Tokyo, la contamination à l’iode radioactif de l’eau est repassée sous la limite légale admise pour les bébés, les distributions de bouteilles d’eau pour les enfants de moins d’un an ont néanmoins commencé. C’est également le cas dans de nombreuses autres préfectures.
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Mise à jour n°96 (mercredi 19h00)
L’Agence de sûreté nucléaire japonaise a informé que le niveau de la radioactivité n’avait pas changé consécutivement au dégagement de fumée noire du réacteur n°3, dont on ne sait toujours pas l’origine.
Le rétablissement partiel de l’électricité dans les salles de contrôle des réacteurs 1 et 3 a permis de mettre en évidence un phénomène jusque là ignoré : la température externe des cuves des réacteurs dépasserait le niveaux maximum admissible de 300°C, au regard des normes de leur constructeur. Une pointe à 400°C a même été enregistrée. Bien qu’à l’arrêt, les réacteurs en question dégagent donc une chaleur intense, Tepco communiquant sur le fait que le combustible ne fond pas à cette température.
L’opérateur va tenter de substituer de l’eau douce à l’eau de mer pour refroidir le cœur du réacteur n°3, devant le danger que représente la poursuite l’injection d’eau salée (notamment l’augmentation de la température). Le débit des injections d’eau de mer dans le réacteur n°1 a été fortement augmenté, en prenant des précautions pour ne pas faire augmenter la pression (ce qui impliquerait des rejets dans l’atmosphère).
Le niveau des radiations dans les salles de contrôle des réacteurs 1 et 4, où l’éclairage a pu être rétabli, est tel qu’il n’est possible d’y rester que par intermittence. Il est aussi trop élevé pour qu’une nouvelle pompe puisse être installée pour le réacteur n°2.
Des faisceaux de neutron ont été détectés à 13 reprises sur le site de la centrale ces trois derniers jours, signifiant que du plutonium et de l’uranium a fuit, résultat d’un processus de fission nucléaire. Les niveaux enregistrés ont été déclarés sans danger.
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Mise à jour n°95 (mercredi 13h06)
D’un nouveau « point de la situation » de l’IRSN qui vient d’être mis en ligne – mais daté de six heures du matin (heure de Paris) – il ressort que la situation du réacteur n°3 est particulièrement préoccupante. C’est de son enceinte fissurée que proviendrait actuellement l’essentiel des rejets radioactifs dans l’atmosphère, le cœur du réacteur continuant d’être dénoyé et la température montant « légèrement ».
La salle de contrôle du réacteur n°2 a été évacuée en raison de « l’irradiation ambiante ».
La situation de la piscine du réacteur n°4 semblerait améliorée, l’aspersion d’eau réalisées avec le nouveau système a bras articulé semblant être efficace.
Aucun nouveau rejet contrôlé de gaz radioactifs n’a du, selon l’IRSN, être effectué. Les effets de l’injection d’eau de mer dans les réacteurs pourraient cependant « altérer le refroidissement du combustible à très court terme » (et augmenter la pression interne des réacteurs).
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Mise à jour n°94 (mercredi 11h21)
Le Premier ministre japonais a étendu à trois nouvelles préfectures l’interdiction de consommer les légumes et le lait cru qui y sont produits. Les tests vont être élargis à dix autres préfectures, dont certaines sont proches de Tokyo.
Le porte-parole du gouvernement a reconnu que « cette situation risque de durer longtemps », tout en affirmant que « si ces aliments sont mangés de façon ponctuelle, il n’y a pas de risque pour la santé. »
La catastrophe nucléaire se développe désormais sur deux plans : le risque d’une perte totale de contrôle de certaines installations de la centrale, induisant d’importants rejets radioactifs supplémentaires dans l’atmosphère, et la propagation lente mais irrésistible des rejets en cours, aboutissant à l’accroissement de la contamination dans une zone plus étendue que celle de l’évacuation (20 kms de rayon).
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Mise à jour n°93 (mercredi 11h10)
Il se confirme que la température au sein de l’enceinte de confinement du réacteur n°1 a atteint 400° C alors qu’elle est prévue pour fonctionner à une température de 300° C. Selon l’Autorité japonaise de sûreté nucléaire, il n’y aurait pas de danger « immédiat ».
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Mise à jour n°92 (mercredi 11h00)
Selon l’Autorité de sûreté nucléaire et industrielle japonaise, la fumée noire au-dessus du réacteur n°3 provient de son enceinte et non pas du réacteur lui-même.
Si cette information est confirmée, elle écartera l’hypothèse d’une explosion survenue au sein du réacteur mais accréditera les doutes grandissants sur la possibilité de remettre en fonctionnement les installations de refroidissement du réacteur.
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Mise à jour n°91 (mercredi 09h36)
De l’iode radioactif en quantité dépassant la limite légale a été découvert dans le réseau de distribution d’eau de Tokyo. Le taux est supérieur au maximum admissible pour les bébés, les autorités ont déconseillé son utilisation pour la préparation des biberons.
C’est la première alerte à Tokyo, l’étendue et l’intensité de la contamination se révélant progressivement, consécutifs à la poursuite des rejets radioactifs sur le site de la centrale.
Les produits agricoles des deux préfectures (départements) de Fukushima et d’Ibaraki sont interdits à la vente et ne doivent plus être consommés, suite à la multiplication de contrôles positifs.
On ne connaît pas la teneur des fumées qui s’échappent du réacteur n°3.
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Mise à jour n°90 (mercredi 09h18)
Nouvelle évacuation des personnels travaillant sur le site, suite à l’apparition d’une nouvelle fumée noire au-dessus du réacteur n°3. La salle de contrôle du réacteur, au sein de laquelle des travaux de rétablissement de l’électricité se poursuivaient a été abandonnée.
L’opérateur déclare ne pas en connaître la provenance: réacteur lui même ou édifice.
Le réacteur n°3 est chargé avec du Mox, un combustible contenant du plutonium hautement radioactif.
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Mise à jour n°89 (mardi 19h58)
Des brocolis et du lait cru contaminés ont été détectés dans les préfectures (départements) de Fukushima et d’Ibaraki (à mi-chemin avec Tokyo). Les quantités mesurées étaient supérieures aux normes légales, sans plus de précision.
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Mise à jour n°88 (mardi 19h12)
Depuis Vienne, l’AEIA a apporté toute son expertise, 11 jours après le début de la catastrophe. La question de savoir si les fuites radioactives proviennent de l’enceinte de confinement ou des piscines n’est pas tranchée, observe son directeur de la sûreté des installations nucléaires, mais il a « suffisamment d’informations » pour affirmer qu’il n’y a pas de grands trous dans les enceintes de confinement. L’hypothèse qu’elles puissent provenir des deux est donc exclue. « Sans possibilité d’aller sur place, remarque-t-il, c’est difficile à déterminer ». On en convient aisément.
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Mise à jour n°87 (mardi 15h28)
L’électricité a été « en partie » rétablie dans la salle de contrôle du réacteur n°3, selon Tepco. Rien n’est précisé sur les équipements déportés qui sont consultés ou actionnés de la salle, il est seulement question de son éclairage général.
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Mise à jour n°86 (mardi 14h30)
Le camion a bras articulé allemand a déjà été mis en service pour asperger l’intérieur de l’édifice du réacteur n°4 et remplir d’eau la piscine, dont le niveau n’est pas connu. Le véhicule en provenance de Chine devrait être affecté au réacteur n°3, source particulière d’inquiétude.
La température du réacteur n°1, que l’on pensait stabilisée, a entre temps augmenté.
De nombreux facteurs d’incertitude subsistent, tant sur le site que dans son environnement, en raison des rejets radioactifs cumulés. Des campagnes de mesure sont menées à terre ou en mer et se veulent rassurantes, étant donné les niveaux enregistrés de radioactivité, et particulièrement la teneur de césium 137. Il n’est pas exclu que des zones particulièrement contaminées puissent être découvertes, la contamination n’étant pas homogène en raison de nombreux aléas.
Dans le meilleur des cas, la partie va se jouer sur une très longue période, combinant les effets de contaminations encore mal établies – et risquant de s’accroître – dans une zone dont le rayon pourrait s’élargir, avec le démantèlement des réacteurs, une fois que celui-ci pourra être entrepris. Les opérations de refroidissement en cours devront être poursuivis sans relâche en attendant, le rétablissement du fonctionnement des pompes et des circuits de distribution d’eau étant la meilleure solution, s’il peut intervenir.
Dans le pire, une nouvelle explosion d’hydrogène brisant les enceintes de confinement, une accélération du processus de fusion du combustible dans la cuve d’un réacteur entraînant sa rupture, ou des rejets radioactifs massifs en provenance d’une piscine maintenant à ciel ouvert sont parmi les scénarios possibles, qui ne sont pas à exclure.
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Mise à jour n°85 (mardi 10h05)
De nouveaux moyens de refroidissement sont en cours d’acheminement vers le Japon, en provenance de Chine et d’Allemagne. Il s’agit de camions-pompes munis de long bras articulés destinés à couler du béton, qui pourraient être utilisés pour remplir les piscines des réacteurs n°3 et 4, l’extrémité de leur bras surplombant les édifices détruits des réacteurs. Mise en service envisagée pour la fin de la semaine.
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Mise à jour n°84 (mardi 09h29)
De la fumée blanchâtre continuait de s’échapper des réacteurs n°2 et 3, ce matin à Fukushima. Revenus sur le site après l’avoir évacué la veille, les techniciens ont repris leurs travaux de remise en service des installations des réacteurs, mais les aspersions d’eau n’avaient pas repris en début de matinée.
L’ensemble des réacteurs est désormais pourvu d’une ligne électrique, l’étape en cours étant de vérifier un par un l’état des équipements avant de les alimenter. Aucun délai n’a été annoncé.
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Mise à jour n°83 (lundi 17h40)
L’éventuelle relance des systèmes de refroidissement pourrait mettre au mieux plusieurs jours, le temps que des composants de ceux-ci, non identifiés, soient acheminés vers le site et intégrés.
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Mise à jour n°82 (lundi 14h53)
Le temps ne joue pas pour l’opérateur dans sa lutte pour le contrôle de la situation. Le risque est que la poursuite de la contamination implique à un moment donné l’évacuation permanente du site, ainsi que l’arrêt autre que provisoire – comme c’est actuellement le cas – des aspersions d’eau. Le refroidissement des enceintes de confinement et des réacteurs avec de l’eau de mer nécessite également des manipulations humaines (allers-retours de camions citernes, manipulations de vannes, rejets de gaz).
Trois facteurs concourent à cette contamination : des fuites dont l’origine n’a pas été décelée, des rejets suscités par l’opérateur pour diminuer la pression interne des cuves, et des fumées au sommet des enceintes des réacteurs. Non compte-tenu de ce qui est libéré dans l’atmosphère lorsque des explosions d’hydrogène interviennent.
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Mise à jour n°81 (lundi 13h09)
Aucune information n’a été donnée sur l’origine et la composition des fumées échappées des réacteurs n°2 et 3.
Les aspersions d’eau sur les réacteurs n°3 et 4 ont du être interrompues, les réacteurs 1 à 4 étant groupés et l’évacuation des personnels ayant été ordonnée autour d’eux.
Aucune prévision n’a été donnée de reprises de celles-ci, qui sont vitales afin d’éviter un assèchement des piscines des réacteurs n°3 et 4, qui sont totalement découvertes.
Les robots dont l’envoi de France avait été annoncé ne sont pas partis, les autorités japonaises ayant décliné l’offre, les considérant inadaptés à la situation.
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Mise à jour n°80 (lundi 11h26)
Les accidents se succèdent, se manifestant par des fumées sortant des édifices des réacteurs. L’émission qui sortait du réacteur n°3 s’est arrêtée, une autre est survenue au réacteur n°2.
Toutes deux résultent probablement de fusions du combustible, porteuses de radio-éléments non déterminés, contribuant à accroître la radioactivité sur le site avant se répandre au-delà.
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Mise à jour n°79 (lundi 08h59)
La centrale est évacuée. De la fumée s’échappe du réacteur n°3.
CORRECTION: il ne s’agit que d’une partie du personnel, aux abords du réacteur, d’après Tepco.
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Mise à jour n°78 (lundi 08h44)
Une remise en service partielle de certains équipements du réacteur n°2 pourrait intervenir dans les heures qui viennent, d’après Tepco. Il s’agirait des capteurs permettant de mesurer la pression et la température internes ainsi que du système de climatisation de la salle de contrôle, ce qui permettrait de bloquer l’élévation de la radioactivité en son sein. Les pompes ne sont pas évoquées.
La tâche pourrait se révéler beaucoup plus ardue, voire impossible, pour les réacteurs n°3 et 4, dans le voisinage immédiat desquels le niveau de radioactivité est probablement plus élevé.
Un niveau d’iode radioactif plus de trois fois supérieur à la normale a été mesuré dans l’eau d’un village situé à 40 kms de la centrale (au-delà de la zone d’évacuation de 20 kms et de protection de 30 kms). La consommation de l’eau a été seulement déconseillée, étant donné le taux enregistré qui ne pourrait s’avérer dangereux – d’après les autorités – que dans le cas d’une consommation régulière…
On est entré dans une nouvelle phase. L’opérateur, étant toujours sans contrôle de la situation, des taches de pollution radioactive non détectées de prime abord – étant donné le maillage des moyens de mesure – sont découvertes, au-delà des zones ayant fait l’objet de mesures de protection.
Aucune information n’est disponible sur de nouveaux dégazages radioactifs des réacteurs, ce qui ne signifie pas qu’ils sont interrompus.
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Mise à jour n°77 (dimanche 22h44)
La situation du réacteur n°3 concentre à nouveau toutes les attentions, alors que l’opérateur n’annonçait plus dimanche de prévision de rétablissement de l’énergie électrique au réacteur n°2.
La vérification préalable des tableaux et circuits électriques semble en effet rencontrer des problèmes imprévus, rallongeant les délais.
En raison de la fusion en cours et d’un niveau insuffisant d’eau dans le réacteur n°3, la pression à l’intérieur de la cuve est considérée comme problématique, le risque étant qu’elle dépasse les normes de sécurité et la fasse exploser. Ce qui pourrait entraîner une rupture de l’enceinte de confinement, mettant le combustible Mox en contact avec l’atmosphère et entraînant une contamination au plutonium.
Des rejets de « décompression volontaire » sont nécessaire, mais ils pourraient s’avérer très radioactifs, la « piscine de suppression » qui est située à la base de l’enceinte de confinement – donc la fonction est de retenir une partie des éléments radioactifs, en cas de rejets – pouvant être endommagée.
Le jour va se lever et une décision va devoir être prise, si cela n’est pas déjà fait.
La météo n’est pas favorable, associant des précipitations avec un vent cessant de pousser les rejets vers la mer mais les rabattant sur l’intérieur.
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Mise à jour n°76 (dimanche 12h38)
Une nouvelle journée vient de s’achever Fukushima, sans que l’opérateur soit parvenu à reprendre en main la situation.
Le rétablissement de l’alimentation électrique n’est toujours pas intervenu, les contrôles préalables devant être effectués sur les installations avant leur mise sous tension (pour éviter un court-circuit) plus long que prévus. Pas de nouveau délai de donné.
Tepco est pris dans deux contradictions :
1/ Il lui faut arrêter les aspersions d’eau pour rétablir l’alimentation électrique d’un premier réacteur – dont la situation est moins problématique – ce qui a pour effet de stopper le refroidissement des installations des réacteurs et des piscines n°3 et 4, pourtant considérés comme prioritaires.
2/ Il doit reprendre les rejets de gaz radioactifs dans l’atmosphère du réacteur n°3, afin de diminuer la pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement et d’éviter une explosion d’hydrogène susceptible de l’endommager davantage. Ce faisant, il accroît la radioactivité et rend encore plus dangereux les opérations sur le site, ainsi que dans l’environnement en général.
Il n’est pas clairement établi que l’arrêt des aspersions et de nouveaux rejets soient intervenus.
Sept techniciens ont été exposés à des niveaux de radiations supérieurs à 100 millisieverts, seuil à partir duquel le risque de développer ultérieurement un cancer devient important.
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Mise à jour n°75 (dimanche 07h05)
Un nouveau report à lundi du rétablissement de l’alimentation électrique de premières installations a été annoncé par Tepco (le réacteur n°2, choisi comme cas test). Retardant d’autant la vérification du bon fonctionnement des pompes et des systèmes de refroidissement des réacteurs. Impliquant de poursuivre l’utilisation de moyens de fortune pour y suppléer.
Les risques de court-circuit – et les vérifications préliminaires qu’ils nécessitent – sont présentés comme en étant la cause. En réalité, il semble que l’opérateur soit également devant un dilemme: l’arrêt des aspersions des réacteurs n°3 et 4 s’imposerait pour rétablir l’alimentation électrique.
Tepco est face à un second dilemme: l’inquiétude monte à propos de la contamination radioactive dans de larges zones autour de la centrale, les relevés n’étant que fragmentaires et rendant mal compte d’une contamination en « peau de léopard ». Il va néanmoins lui falloir rejeter à nouveau des gaz radioactifs de l’enceinte de confinement du réacteur n°3, chargé au Mox, alors que l’on ignore l’état des barres de combustible à l’intérieur du réacteur, l’hypothèse qu’elles soient partiellement à découvert étant plausible.
Il en résultera à coup sur une augmentation de la radioactivité sur le site, pouvant encore compliquer les opérations en cours et les rendre plus dangereuses pour les techniciens.
Après enquête, un article du Wall Street Journal fait état des retards pris à l’origine de l’accident, l’opérateur ayant différé le noyage des réacteurs par de l’eau de mer faute de mieux, car cela en condamne toute remise en service ultérieure.
L’INRS Française, qui suit de très près les événements, s’inquiète des conséquences plus immédiates de formations cristallines de sel dans le réacteur, pouvant contribuer à affecter leur intégrité.
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Mise à jour n°74 (samedi 17h50)
Des traces d’iode 131 et de césium 137 ont été trouvées dans les réseaux de distribution d’eau dans une large zone au sud de Fukushima, jusqu’à Tokyo au sud et à la côté Ouest (Fukushima est sur la côte Est). Les teneurs décelées sont nettement en-deçà des seuils légaux au Japon, selon les autorités.
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Mise à jour n°73 (samedi 16h50)
L’AIEA vient d’annoncer que le niveau des radiations n’avait pas augmenté dans les principales villes japonaises, afin de calmer le jeu après la diffusion d’information sur la pollution radioactive de produits alimentaires et du réseau d’eau de la ville de Fukushima. Rien n’est dit sur les alentours de la centrale, dans un rayon de 80 kms (pour reprendre le rayon de la zone d’évacuation des autorités américaines pour leurs citoyens).
Elle a aussi évoqué la possibilité que les pompes des circuits de refroidissement des réacteurs ne fonctionnent pas, ce qui peut être interprété comme une préparation de l’opinion à de mauvaises nouvelles éventuelles à ce propos.
La seule alternative serait alors de poursuivre les aspersions d’eau avec les moyens du bord en attendant l’ensevelissement des installations. On entrerait dans un scénario type Tchernobyl, vu la dimension et hauteur des édifices des 4 réacteurs. Il n’est pas certain que les véhicules télécommandés envoyés par les Français soient à la hauteur de la tâche : un camion-benne, une pelleteuse et un bull.
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Mise à jour n°72 (samedi 16h10)
L’évolution de la situation est suspendue à la relance des pompes et circuits de refroidissement des réacteurs et des piscines. Il faudra attendre demain matin (heure de Tokyo = heure de Paris +8) pour en savoir plus.
Une stabilisation très précaire semble être intervenue, en particulier au réacteur n°3, le plus potentiellement dangereux. Les aspersions d’eau se poursuivent, mais il semble que les rejets radioactifs dans l’atmosphère, afin de soulager la pression interne, aient été provisoirement suspendus.
Une ligne électrique très haute tension aurait été installée et raccordée au réacteur n°2, qui pourrait également alimenter le n°1, mais elle doit encore être testée dans un environnement peu propice (eau et radiation). L’enjeu sera ensuite de vérifier le fonctionnement des pompes et l’intégrité des circuits de refroidissements, qui ont pu être mis à mal par les explosions d’hydrogène.
Toutes ces informations sont sujettes à caution, étant donné l’imprécision des communiqués de Tepco.
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Mise à jour n°71 (samedi 12h32)
Un nouveau séisme de magnitude 5,9 a particulièrement secoué la ville d’Ibaraki, entre Fukushima et Tokyo, et a été ressenti fortement à Tokyo. Des traces d’iode radioactif ont été découvertes dans le réseau de distribution d’eau de Tokyo, où la radioactivité ne nécessite pas de mesure de calfeutrage, selon les autorités. Du lait et des aliments contaminés, à des niveaux inférieurs au maximum autorités selon les autorités, ont été trouvés dans des préfectures (départements) entourant la centrale.
Les prévisions météo, qui prévoient des précipitations dimanche, pourraient accentuer la radioactivité au sol, les vents restant orientés vers la mer mais faiblissant.
Les opérations de rétablissement de l’énergie électrique se poursuivent, avec toujours la perspective de les conclure dimanche. Le réacteur n°3 est sous aspersion.
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614 réponses à “LA SITUATION A FUKUSHIMA (III), par François Leclerc”
Mise à jour N°84 & 85 : Nous sommes mardi …
:o))
Merci ! Rectifié.
Des méga-pompes, d’Allemagne et de Chine, normalement utilisées pour couler du béton arrivent donc au Japon… Question : ces pompes vont-elles servir à projeter de l’eau ou à couler du béton ?… Des éléments laissent penser qu’on s’achemine vers une « solution » à la Tchernobyl : un joli sarcophage tel un pustule de plus sur notre planète…
Je suppose qu’il s’agit d’eau! Le béton sera je pense pour plus tard; Et il vaut mieux une pustule qu’un furoncle!! 🙂
Pour le n° 3 la situation me semble désespérée : la seule envisageable me semble être d’empêcher la surchauffe du mox étant donné qu’il refroidit beaucoup plus difficilement que les « vulgaires » tiges d’uranium.
A mon avis: ni béton ni aspirine pour le 3 mais de l’eau fraîche en quantités « industrielles » et bien placée, pendant…..aussi longtemps que possible – malgré l’énorme contamination que cela entraîne – et ce, que le coeur du réacteur soit étanche ou non.
Le sarcophage, c’est pour plus tard. Espérons qu’il sera réservé aux centrales nucléaires…
Le Monde ne traite même plus cette catastrophe comme telle, mais désormais comme un événement du « Spectacle »…
J’y vois là-dedans que l’espoir s’est éteint (pour ma part, il s’est éteint depuis plusieurs jours) – et comme les « responsables » ne sont que des irresponsables, je crois qu’ils vont « éteindre » l’affaire comme avec Tchernobyl et passer cela dans les pertes et profits : ainsi on en entendra parler de temps à autre, comme d’une simple info, et ces ignobles personnages feront comme si rien ne s’était passé ou presque, minimisant les impacts pourtant conséquents (ils le seront toujours lorsqu »il s’agit de nucléaire, à mon sens), avouant à mots couverts qu’il n’y a pas de solutions aux accidents nucléaires…
Ainsi, la filière nucléaire continuera de prospérer sans trop la ramener… Jusqu’au prochain accident (soit avec 8,48% par an que l’accident se produise si je me souviens M. Jorion)…
C’est la même chose qu’avec la « crise financière » : on n’ose avouer qu’on a eu tort et l’on souhaite à tous prix accumuler des sous (dans quel but, si ce n’est le pouvoir sur les autres qu’il représente ?), tout en niant la gravité de la crise… Technocrates de mes 2…
Bien à vous Messieurs qui élaboraient ce blog – car nous sommes désormais peu à faire preuve d’humanité, de bon sens, de conscience… Devant, les bourreaux n’en ont plus…
Entièrement d’accord avec vous. La situation à la centrale japonaise est gravissime mais la situation dans le reste du monde technocratique est désespérante. Pour ce qui est de « l’opinion publique », c’est encore comme dans « Un jour, un train » : la plupart ferment les yeux et continuent de vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était.
Je me demande s’il n’y a pas un résidu de foi chrétienne faisant que beaucoup pensent qu’une catastrophe mondiale est impossible et que si certains périssent, eux en sortiront sains et saufs. Ou alors, je suis naïf, les gens sont résignés et se contentent, comme on l’a dit des japonais, de vivre comme avant, en sachant pertinemment qu’il n’y a rien à faire, que tout cela ne dépend pas d’eux (comme le pensaient les Stoïciens).
Peut-être que rien ne pourra jamais convaincre certains que jouer à est dangereux, et peut-être qu’il leur faudra attendre les instants précédant leur mort, et la peur, qui seule leur prouvera finalement que la catastrophe est possible, et réelle, et très sérieuse.
Désolé pour le pessimisme !
*jouer à l’apprenti-sorcier
Chacun son tour, il y en aura pour tout le monde…
La température augmente dans le réacteur 1, Tepco inquiet
Reuters, il y a 56 min
L’augmentation de la température autour du coeur du réacteur n°1 est une source d’inquiétude à la centrale nucléaire de Fukushima, a déclaré mardi l’opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco).
Il est trop tôt pour dire que les réacteurs 1, 2 et 3 sont pleinement stabilisés, a dit son vice-président.
Tepco réfléchit aux moyens de rafraîchir le coeur du réacteur n°1 et doit continuer à arroser d’eau les trois premiers réacteurs, a-t-il ajouté.
Je sors de ma réserve (je suis en voie de disparition 😉 ) car, là, la subjectivité atteint des sommets dont j’ai horreur.
Des pompes à béton ne sont absolument pas adaptées pour un flux plus fluide tel que l’eau.
Là aussi, nous pouvons nous interroger sur la possession de la part de la Chine qui possède donc des pompes qui lui permettent de construire des bunkers en un temps record….
Et coté acier, ils produisent autant d’acier que les trois autres principaux mondiaux, sans le commercialiser, soit envisage un avenir qui le nécessitera.
Coté atomique, j’ai envie de vous écœurer.
Lorsque j’avais écrit maladroitement qu’une centrale était faite pour s’arrêter, j’ignorai que les générateurs avaient été noyés, et avais malgré tout prévu que la première explosion allait endommager les circuits de refroidissement périphériques.
D’où l’urgence de réaliser, même dans les pays à faible activité sismique, des équipements MOBILES de refroidissement qui puissent être connectés à un coeur de réacteur aussi difficile à arrêter d’un 38 tonnes sur 2 mètres.
Ceci n’a RIEN d’impossible et, pour vous donner un exemple, j’ai fait réaliser des raccords rapides pour l’industrie pétrolière.
Raccords rapides que chacun utilise pour ses tuyaux d’arrosage et le plus souvent de marque « gardena ». Ces truc en plastique assez pratiques…
A un détail près : ils étaient en acier, posés sur une plateforme norvégienne et la partie femelle faisait 2,3 mètres de diamètre. (2280 millimètres pour être exact.)(15 pouces de passage intérieur sur la partie mâle)
Soit, des raccords rapides sur les tuyauteries de coeur de centrale sont parfaitement possibles ainsi que des POMPES et échangeurs adaptés complètement transportables.
Si vous êtes dubitatifs, je ne serais pas surpris car mes idées semblent toujours folles. Jusqu’au moment où elles sont appliquées.
Je continue car peu de personnes semblent habituées à voyager au coeur d’une centrale nucléaire.
Avec la combinaison blanche obligatoire, les deux détecteurs et le masque à gaz.
Le plus dur est de s’habituer à respirer avec le masque à gaz lors d’une rupture de confinement…
Mais il n’y a pas que l’air contenant des particules radioactives qui soit nocif. Non non. Ca, c’est de l’alpha.
Le gamma est plus gênant car le rayonnement est ce que vous recevez lors d’une radio des poumons et est équivalent à la dose reçue lors d’un voyage Europe-US en avion par les rayonnements cosmiques.
Si les opérateurs de radios des poumons sont derrière une vitre chargée au plomb lors de la décharge de la source, ce n’est pas pour rien.
J’en profite pour rappeler que les pompiers ont eu tellement de cancers de l’appareil respiratoire qu’ils doivent être équipés en permanence d’ARI… et nous retrouvons par là la protection contre les particules alpha et autres cancérigènes.
L’avenir est donc au développement de protection humaine par le rayonnement direct ainsi que les particules volatiles.
Soit, un humain peut être autant protégé dans un environnement aussi hostile du nucléaire que de l’espace vu le nombre de déchets que comporte maintenant l’environnement hors atmosphère de notre petite planète.
Le raisonnement est identique.
Je supposais que la partie pompe de l’engin avait été modifiée, car en effet de l’eau, ce n’est pas du béton. Et quant à l’image des raccords rapides je suis d’accord avec cette attitude positive qui fait penser qu’on fini par trouver des solutions; le défaitisme de certains commentaires me met mal à l’aise.
Vendez vos brevets à l’industrie nucléaire, ces gens adorent les idées folles.
VENDRE !!!
Alors que je considère que l’eau, la nourriture ainsi que l’énergie DOIVENT être des biens communs !!!
Avec interdiction de gaspillage, bien sûr. Je connais trop bien l’humain….
Vous m’insultez.
à Yvan de 15:58 : je ne voulais pas vous insulter, je veux la même chose que ce que vous vouliez également plus haut (65) , notamment ceci : « Coté atomique, j’ai envie de vous écœurer. »
Excusez moi si je m’y suis mal pris.
Selon vous Yvan, il y a donc des chances que TEPCO réussisse à « inverser la vapeur », bref, à remettre en état les circuits de refroidissement, l’électricité, colmater les fissures, puis reconstruire le bâtiment – en somme ?
Je trouve ça fou, même si je veux bien le croire, qu’il soit possible de concevoir une telle idée alors même que TEPCO pariait (priait ?) que ces centrales ne connaitraient jamais un tel accident – tout en sachant qu’il trompait tout le monde en n’effectuant ni les vérifications, ni les travaux nécessaires à l’entretien de ses centrales (et pas que FUKUSHIMA).
Ainsi on veut bien croire à des solutions uniquement au moment où le problème apparait – sans même pouvoir imaginer que le problème puisse survenir, par ailleurs à un moment inattendu ?
Pour faire marcher le circuit de ref normal il faut l’énergie d’une autre centrale, mais il n’y en a pas en état. Mais même avec, on ne pourrait jamais refaire fonctionner une des centrales 1 à 4, tout est foutu. On ne pourrait pas refaire marcher juste le circuit de refroidissement normal, les tuyaux et le réacteur sont foutus.
On pourra peut-être, ça me paraît peu probable mais pas impossible, refaire marcher un circuit fermé de refroidissement bricolé pour le coeur. Celui des piscines est assez facile à remettre en état si ses murs peuvent supporter le poids de l’eau, au pire ce ne sera pas en circuit fermé, ce qui n’est pas bien grave.
Non, AncestraL.
Ce que je veux dire rejoint ce que disait mon meilleur prof d’économie au niveau micro-économie : « C’est lorsque tout va bien qu’il faut prévoir le pire. »
Cela peut paraître paranoïaque, mais la situation est identique à un deuil pendant lequel il faut éviter de prendre des décisions importantes.
Soit, c’est à l’étape de la conception que tout se joue. Après, c’est trop tard.
Les chinois construisent à tour de bras mais pas des bunkers, plutôt des gratte-ciel.
Des raccords rapides seraient inutiles dans une centrale, il existe une possibilité de remplacer celle qui serait défectueuse, c’est un très gros travail vu l’encombrement. En plusse celles du Japon son très radio-actives puisqu’il n’y a qu’un circuit. De toutes façons il est prévu des pompes de secours, le problème au Japon est l’impossibilité de les alimenter en courant. Et pour autant que les tuyaux aient résisté, ce qui est peu probable.
HP : voir le Japon.
Les unités sont tellement proches qu’une explosion endommage les autres, et surtout le reste des circuits.
Un cœur DEVRAIT avoir une entrée-sortie enterrée avec des raccordements à une distance de sécurité suffisante.
C’est cela l’esprit des souterrains secrets des châteaux courants.
Nous avons juste oublié volontairement les enseignements de nos ancêtres. Nous croyant supérieurs.
Je trouve ce commentaire excellent. Evidemment que c’est possible,c’est juste un problème lors de la conception. Le seul problème pour eux est que cela coûte de l’argent …
S’il y a plus d’une façon de faire quelque chose, et que l’une d’elles conduit à un désastre, alors quelqu’un le fera de cette façon…
Toute chose qui peut mal tourner, tourne mal…
L’humain n’est pas sage; il manque de bon sens… Il joue avec le feu, se comporte en immature et met le feu à sa maison… Fukushima me fait sentir autrement humain que ces patrons, actionnaires, chef d’entreprise, banquiers, politiciens…
Si « toute chose qui peut mal tourner » tournait mal, nous ne pourrions même plus en discuter.
Pourtant c’est vrai, s’il y a une possibilité que quelque chose foire, ça foirera _un jour_.
Bien sûr au début on se méfie, puis à force de passer devant et qu’il ne se passe rien on oublie de se méfier, puis… PAF! Concours de circonstances, c’est arrivé. Ce n’est pas « pas de chance », c’est « on a trop joué avec le feu ».
En effet. Le capitalisme a érigé l’immoralité en morale. Non seulement l’argent est le principe de toute action, mais celui qui veut en gagner fait feu de tout bois (cf. les entreprises de construction qui se frottent les mains d’avoir à reconstruire toute une partie du Japon : http://m.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/319308/reconstruire-relancera-l-economie-japonaise). À peine le temps de verser une petite larme et c’est reparti.
Plus j’y pense, plus je me dis qu’en ce qui concerne le nucléaire, même la fable de l’apprenti-sorcier (évoquée ci-dessus) n’est pas adéquate. Si l’on a construit ces centrales, ce n’était pas seulement pour avoir de l’énergie, mais aussi (voire : surtout) pour le fric. Il faudrait écrire « l’apprenti-moneymaker ».
Hier soir , dans les informations d’ARTE, on a pu voir le premier ministre turc parler du contrat de construction d’une centrale nucléaire confié « au spécialiste de construction en zone sismique….. « TEPCO !!, elle devrait être implantée en bordure de la méditerranée sur la plaque sismique anatolienne…… un autre contrat a été signé avec les Russes pour une autre implantation côté mer noire…..Il semblerait que l’Union Européenne s’inquiète des normes de sureté de ces centrales…..
D’après un communiqué de la NHK : radioactivité importante à 40 km de la centrale :
Le Professeur à l’Université de Gunma Keigo Endo dit que le rayonnement libéré par l’iode est de 430 fois le niveau normalement détectées dans le sol au Japon, et celle libérée par le césium est de 47 fois la norme.
et le communiqué finit par cette déclaration :
Le ministère des Sciences dit qu’il n’y a pas de norme environnementale pour les substances radioactives dans le sol, et qu’il ne voit aucun problème pour le moment.
On croit rêver !
http://www3.nhk.or.jp/daily/english/22_35.html
« The Fukushima Dai-ichi site has a considerable number of fuel rods on hand, according to information provided Thursday by Toyko Electric Power Co., which owns the atomic complex: There are 3,400 tons of fuel in seven spent fuel pools within the six-reactor plant, including one joint pool storing very old fuel from units 3 and 4. There are 877 tons in five of the reactor cores. Officials have said that the fuel in Unit 4’s reactor vessel was transferred to its spent fuel pool when the unit was temporarily shut in November. »
Source Forbes
Soit 3 400 tonnes de combustible radioactif dans les 7 piscines plus 877 tonnes dans 5 réacteurs. Le réacteur de Tchernobyl qui a explosé n’a diffusé « que » 190 tonnes de combustible radioactif.
tchernobyl qui est évalué de 100 000 à 600 000 morts suivants des estimations encore provisoires.
9 millions de personnes auraient été impactées sur leur santé.
Evalué par qui?
« L’évaluation du nombre de décès survenus et encore à venir imputables à la catastrophe est donc l’objet de nombreuses controverses opposant essentiellement l’AIEA et l’OMS à des ONG comme Greenpeace et plusieurs chercheurs indépendants, les chiffres avancés variant de quelques dizaines de morts à quelques centaines de milliers de morts. »
La controverse sur les chiffres est tellement politique qu’il semble impossible d’avoir une idée objective sur cette question.
Enfin, les horribles lobbyistes inféodés aux pouvoirs politiques, je veux parler de l’OMS, qui ont épluché les 3 000 documents de médecins publiés sur Tchrenobyl, et mené une enquête pendant des années, donnent eux pour limite supérieure 4000 morts.
Mais vous avez raison, ce n’est même pas la peine de le mentionner.
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs303/fr/index.html
les chiffres sont dérangeant mais ils sont rééls.
que des experts se chamaillent c’est normal, c’est leur fond de commerce.
en tout cas l’échelle de la catastrophe est là 100 000 à 600 000 morts directs.
cette échelle est liée au nombre de liquidateurs : 600 000 et aux populations touchées et laissées pour compte.
le responsable du nucléaire de l’époque s’est d’ailleurs suicidé à la suite de l’accident.
en occident il aurait eu une médaille pour service rendu.
Une petite pensée pour les sous traitants…….
HYPERLINK « http://voila-le-travail.fr » http://voila-le-travail.fr
Entretien avec Michel Lallier, ex- secrétaire du CHSCT de la centrale nucléaire de Chinon et représentant de la CGT au Haut Comité à la transparence et à l’information sur la sécurité nucléaire, qui pourrait être chargée de l’audit du parc nucléaire français qu’annonce le gouvernement.
Quelle est la procédure en France en cas d’accident?
Après Tchernobyl, EDF a dressé des listes des agents volontaires en cas d’accident. À Chinon, sur 800 agents habilités à travailler en zone à risque, il y a eu 700 volontaires. Ca s’est fait en accord avec la médecine du travail. Et, le moment venu, il leur sera demandé à nouveau s’ils sont toujours volontaires.
Quelles sont les doses auxquelles les salariés du nucléaire sont exposés?
La dose annuelle maximale est de 20 millisieverts. En cas de problème, elle peut passer à 100 et, exceptionnellement, à 300. Les procédures sont apparemment les mêmes à Fukushima. Le ministère de la santé a augmenté la dose à 250 millisieverts.
Quels sont les risques avec de telles doses?
À 20 millisieverts, nous avons 4 à 5% de probabilité de développer des maladies mortelles, et cela augmente de manière linéaire: 40-50% à 200 millisieverts, etc.
En dessous de 100 millisieverts, les effets sont retardés, comme ceux de l’amiante. Au-dessus, ils peuvent être immédiats: modification de la formule sanguine, atteintes digestives, neurologiques…
Quels sont les risques pour les travailleurs du nucléaire en France?
En France, il y a entre 300 et 400 salariés qui marchent à 10, 12, 15 20 millisieverts par an. Ils ont 3% de risques de développer des cancers dans les 30-40 ans: des poumons, de l’appareil digestif, de la thyroïde. Pour la plupart, ce sont des intérimaires. Ce sont eux qui travaillent sur les machines, au coeur des centrales.
Le problème, c’est qu’il n’existe pas de registre des cancers dans les départements. Et les salariés ne les déclarent pas toujours comme maladies professionnelles: seuls les cancers des poumons et de la thyroïde entrent dans les maladies reconnues dans ces cas-là. Pour les autres cancers, il faut passer de commission en commission, ce que les agents EDF peuvent faire, pas les intérimaires.
Cette sous-traitance est-elle en train de se développer?
Elle a démarré au début des années 90. Et, aujourd’hui, EDF annonce la ré-internalisation des travailleurs extérieurs. Pas pour préserver leur santé, mais parce qu’EDF s’aperçoit que ce sont eux qui conservent le savoir-faire. Les agents d’EDF partent en retraite vers 55-57 ans, alors que les intérimaires partent plus tard. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont les connaissances des machines. Certains intérimaires de plus de 50 ans ont d’ailleurs été recrutés récemment par EDF. D’autres ont refusé la proposition…
Y a-t-il des risques en termes de sécurité nationale à faire travailler autant de sous-traitants dans les centrales?
Bien sûr, car la transmission sur les caractéristiques réelles d’un chantier ont du mal à se transmettre. Une entreprise sous-traitante reste 3 ans sur une centrale, puis un nouvel appel d’offres est lancé. Et une nouvelle entreprise sous-traitante débarque, qui ne connaît pas forcément la centrale, ses particularités.
Par exemple, à Chinon, quand les vieilles centrales ont été démantelées, des sous-traitants qui ne connaissaient pas du tout les lieux sont intervenus et plus personne ne savait où passait les tuyaux, ce que les murs contenaient, plus rien. Il y a eu des accidents du travail à cause de ça. Et, quand ça arrive sur une centrale en activité, ça peut poser des problèmes de sécurité qui ne concernent pas seulement les travailleurs du nucléaire.
Cela signifie que notre sécurité dépend des travailleurs extérieurs aux centrales?
Tout à fait. Ce sont les travailleurs extérieurs qui nettoient, par exemple, les zones dangereuses. Je me souviens d’un gars qui nettoyait un fond de piscine, pendant que la zone était à l’arrêt. Il a vu un bout de ferraille qui traînait. Il fallait à tout prix l’enlever, sinon ça pouvait partir dans les circuits au démarrage. Mais le morceau de ferraille crachait très fort. Le gars l’a ramassé quand même, dans un seau. Il a pris plus de dose que prévu. Et, en remontant, il s’est fait engueulé comme du poisson pourri.
C’est selon la conscience de chacun.
Avant, il y a 10-15 ans, les intérimaires « oubliaient » de mettre leur dosimètre en marche quand ils prenaient ce genre de risque, comme ça ils ne se faisaient pas engueuler, ils ne se prenaient pas d’avertissements, et ils ne risquaient pas le chômage technique, quand la dose maximale était atteinte. C’est aujourd’hui que les maladies se déclarent pour eux.
Propos recueillis par Elsa Fayner
Sacrifiés du nucléaire, en France aussi
Photo: Cédric Faimali/www.collectifargos.com
Ils sillonnent la France en caravane et huit mois par an. Destination : les centrales nucléaires de tout l’Hexagone. Qui ont besoin d’intervenants en zone à risque, pour la maintenance annuelle. Des journées de 12h, une vie sociale à réinventer à chaque étape. Puis ils repartent. 600 km dans la nuit, vers la centrale suivante. On les appelle les « nomades du nucléaire ». Ce sont eux qui supportent plus de 80% de la dose collective annuelle d’irradiation reçue dans le parc nucléaire français.
Ils sont près de 30 000 en France, des intérimaires qui travaillent pour des entreprises prestataires. Car aujourd’hui, les sous-traitants assurent 80 % des activités de maintenance des centrales, contre 50% au début des années 90. Pendant que les durées d’intervention ont été réduites par deux, pour effectuer toujours les mêmes tâches. Résultat: les nomades passent de plus en plus vite de centrale en centrale.
La relève n’est plus assurée
D’autant plus que, depuis 2005, le personnel vient à manquer. Après plus de vingt ans de traversée du désert, le nucléaire français retrouve des couleurs, mais s’inquiète : les pionniers du nucléaire partent à la retraite et la jeune génération ne souhaite pas prendre la relève. Trop pénible. Alors, les mêmes intérimaires tournent sans relâche et leurs conditions de vie se dégradent au fur et à mesure.
Leur maison : un camping-car
Au pied du château de Chinon, le camping ne désemplit pas. Les propriétaires locaux leur louent de leur côté un bout de champ, une caravane ou un mobile home, parfois une pièce, à côté de leur belle demeure ou dans la cour de la ferme. L’Office du tourisme répartit les offres. Pendant que les vendeurs de kebabs, les laveries et les magasins fleurissent sur leur passage. Le soir, les intérimaires se retrouvent au bar, animant les petites villes en déclin. Parfois, ils retournent à la centrale de nuit, pour optimiser leur présence. Dormir quelques heures, entre deux interventions, dans les vestiaires.
80% des doses d’irradiation pour les intérimaires
Ces travailleurs, dits » extérieurs «, effectuent l’essentiel des tâches de maintenance des centrales et supportent plus de 80% de la dose collective annuelle d’irradiation reçue dans le parc nucléaire français.
Alors, ils sous-déclarent leurs expositions aux radiations: les intérimaires ayant atteint la dose-limite se voient interdits d’entrée en centrale. C’est leur moyen de préserver leur travail. Pas leur santé.
Pour limiter les dégâts, ils s’échangent conseils et recommandations. Le soir, au bistrot, ou à l’heure de l’apéro au camping, quand sortent les grandes tablées, ils ne parlent que de ça. De la centrale de Gravelines, où il faut faire attention à tel tuyau, à tel boulon. De celle de Tricastin, où l’omerta règne, mais dont certaines salles sont particulièrement dangereuses. C’est au comptoir que s’échangent les expériences, les savoir-faire, le métier, leur passion qui les ronge. De mars à octobre, chaque année, la période pendant laquelle la maintenance des centrales doit être effectuée.
L’hiver pour se soigner
L’hiver, ils se retrouvent en famille, et souvent au chômage. Certains redeviennent boulanger, commerçant, ouvrier. Quand d’autres se sont spécialisés dans le risque, et passent l’hiver dans la pétrochimie ou le déflocage de l’amiante. Dans tous les cas, les problèmes de santé les rattrapent vite : troubles du sommeil, anxiété, leucémies, cancers, et tentatives de suicide. Depuis 1995, les syndicats sont en alerte. Cette année-là, cinq suicides de travailleurs extérieurs ont été enregistrés à la centrale de Chinon. Depuis, les tentatives se sont succédées. Autre signe : en 2003, la mutuelle de la centrale de Paluel (Seine-Maritime) remarque que 80% des feuilles d’assurance-maladie traitées prescrivent des calmants.
Elsa Fayner
D’autres articles sur le site : HYPERLINK « http://voila-le-travail.fr » http://voila-le-travail.fr
Merci Kéréma pour ces infos précises, et impressionnantes. Objet radioactif ramassé donnant la dose supérieure à la norme , formation à la sécurité qu’il faut payer de sa poche…la vie des intérimaires qui entretiennent les centrales est la matière du livre d’Elisabeth Flihol La centrale, POL, 2010
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-84682-342-5
J’aimerais bien savoir sur quelles études épidémiologiques se basent ces estimations?
Ce ne sont là que des extrapolations d’études faites à plus fortes doses, et suivant les profils de courbes d’extrapolation utilisé (c’est à dire le biais politique de celui qui les fait), les résultats peuvent varier de plusieurs ordres de grandeur. La vérité c’est qu’il n’existe aucune étude statistiquement fiable qui permette d’affirmer les résultats publiés ci dessus avec un quelconque degré de confiance.
Lire l’article sur wikipedia qui résume l’état d’avancement des recherches sur les effets des faibles doses, et le caractère extrêmement polémique des estimations mentionnées dans cet article de propagande d’Elsa Fayner.
Cet article est de la désinformation pure et simple!
chris06, t’espère convaincre qui, sur ce blog ? Tu ne m’énerves pas, non, mais ma quantité d’estime à ton égard est en train de baisser à vue d’œil. Je pressens qu’elle va passer au-dessous de zéro d’ici peu.
C’est très curieux. Totalement néophyte en la matière, je n’entends pas tu tout une querelle de chiffres dans cet article – et quels que soient les pondérations utilisées -. Je comprends surtout que l’auteur souligne la gestion calamiteuse du personnel de maintenance dans une industrie à très haute sécurité. Une gestion livrée au secteur privé qui engendre une dé-sociabilisation, une instabilité psychologique permanente liée à la remise en cause constante de la conservation de son emploi, une rotation permanente contre-productive quant à la connaissance précise de l’outil de production. En peut trouver mieux comme facteurs sécurisants – psychologiques et matériels – indispensables à des personnels si exposés et qui, indirectement, nous exposent aussi.
@ chris06
10 mSv par an ce n’est pas une faible dose
10 mSv c’est la dose reçue quand on passe un scanner.
c’est une faible dose
Le ministre japonais de l’Industrie a présenté des excuses après avoir menacé de « punir » les pompiers qui refuseraient d’intervenir à la centrale de Fukushima.
Le ministre japonais de l’Industrie a présenté mardi des excuses après avoir, selon des médias, menacé de « punir » les pompiers qui refuseraient d’intervenir à la centrale de Fukushima où les doses de rayonnements radioactifs sont très élevées.
« Si mes paroles ont offensé les pompiers (…), je veux m’excuser », a déclaré dans une conférence de presse Banri Kaieda, cité par l’agence Kyodo.
Le ministre a toutefois refusé de confirmer qu’il avait bien menacé de « punir » les sapeurs-pompiers qui refuseraient d’accomplir leur mission périlleuse d’arrosage des installations nucléaires endommagées. Cette opération est censée refroidir le combustible alimentant les réacteurs.
M. Kaieda est le chef-adjoint de la cellule de crise présidée par M. Kan qui tente de trouver des solutions à la série d’avaries à la centrale accidentée de Fukushima et d’éviter une catastrophe majeure.
si le big boss de la société incriminée avait des c——s , il irait en salle de contrôle, et montrerait l’exemple . Si c’est un Ingénieur, c’est possible qu’il le fasse. Si c’est un financier, aucune chance !
Choses de la vie comme dirait Coluche…
, le seul choix possible
Ce n’est plus choisir dans ce cas, ce n’est pas un choix, voyez-vous, pour choisir il faut avoir le choix, ou non ?
avoir le choix n’est pas la même chose que choisir. Choisir, c’est se déterminer, laisser d’autres choix possibles derrière soi.
Mais il y a aussi des choix malheureux: ceux qui empêchent de choisir ou réduisent le choix.
C’est dans ce contexte que je pense qu’il faut sortir du nucléaire et qu’on n’a en fin de compte pas d’autre choix.
choisir c’est renoncer.
En effet il faudra renoncer au nucléaire, en fin de compte l’énergie nucléaire sert à produire plus d’énergie nucléaire. Même chose pour cette histoire de « ON a besoin de plus en plus d’énergie- de toute sorte, pour sortir les Humains de la misère – mais pourquoi y sont-ils dans cette misère depuis pas hier soir ?- , Dame! il leur faut de l’énergie, ils en ont besoin pour accéder, disons à la survie, à l’eau,les équipements sanitaires et le toutime. Oui On a besoin d’énergie de plus en plus pour en produire de plus en plus, On ne peut s’en empêcher. Mais à quoi sert, que produit cette énergie colossale, ici, là où nous avons les centrales, les éoliennes, les panneaux, le gaz, le pétrole, kérosène ? Des automobiles, et pour cela les industries qui vont avec, les autoroutes, etc…gros consommateurs,non , les industries agro-alimentaires, chimie, engrais, pharmaco, etc, industrie de transformation de l’aluminium et activités industrielles de production d’armes, explosifs, bombes, munitions diverses et variées, et industrie intimement liée à la dernière ON produit du nucléaire, ça fait beaucoup d’énergie et de besoins, et j’ai laisser de côté le substrat, je veux dire On reproduit un rapport d’exploitation, un mode de vie.
Il va être temps pour TEPCO et le gouvernement japonnais d’arrêter de se moquer du monde et pour la presse de faire son boulot.
Voilà plus d’une semaine qu’on annonçait que quatre réacteurs risquaient la fusion totale. Jeudi dernier, le 1 était fondu à 70%, le deux et le quatre à 30% et le 3 restait « inconnu ». Depuis, plus une seule nouvelle.
Jeudi dernier, on annonçait l’enceinte de confinement du 3 détruite et aujourd’hui, on l’annonce étanche.
Suite au passage du drone US, le responsable américain de l’autorité de sureté nucléaire a fait une description apocalyptique devant les officiels yankees.
TEPCO nous annonçait des rejets à la mer de 30 tonnes à l’heure d’eau contaminée.
Et aujourd’hui, depuis une semaine, on nous chante « l’air de la Marquise »?????
Où en sont réellement les réacteurs?
Où en sont réellement les enceintes de confinement?
On peut bien se moquer de l’URSS et de sa culture du secret lors de Tchernobyl, les japonnais ne valent pas mieux. Pas plus que les occidentaux.
Se moquer de l’URSS… En (re)voyant les documentaires sur les liquidateurs, je suis de plus en plus convaincu que les soviétiques ont en vérité fait exactement ce qu’il fallait à l’époque (sauf éviter de tout faire sauter, évidemment). Mais cela coûte des vies. En tout cas, au temps pour les belles réalisations robotiques nippones (qui n’ont jamais été que des automates sophistiqués sans intérêt, d’ailleurs).
Les médias français racontent n’importe quoi pour faire de l’audience, faut pas s’y fier.
En réalité personne ne sait au juste ce qui se passe dans les cuves de réacteur et dans quel état est l’enceinte de confinement, ils ne peuvent mesurer que la temp° extérieure des cuves et la temp° des piscines.
Il n’y a pas 30T de rejets liquide, ça c’est ce qu’ils balancent dans les piscine et qui s’évapore.
Merci pour cet excellent article.
Voilà ce que les big boss, du haut de leur grandeur, refuse de voir …
Les métier: difficiles, et à risques sont méprisés =) trés bien retransmis : la transmission au café, à défaut d’autre chose …et une sacrée conscience professionnelle …et quelle solitude
face aux permanents ! On peut appeler cela du Courage.
erreur d’emplacement …( refusent de voir !)
c’était une réaction au fil 70
TEPCO nous en dit de moins en moins : c’est que ça va de plus en plus mal. Qu’en pense Yvan ?
Tepco est accusé d’avoir négligé les contrôles et empilé les combustibles dans des quantités interdites. Et les gens dans tout ça ?
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/22/japan-nuclear-power-plant-checks-missed
Hé bien yvan ne pense plus. Son dernier neurone vient de faire cuisiner au césium et je conseille toujours de gouter le plat à mi-cuisson pour juger de la nécessité de rajouter une pincée d’iode.
Je ne suis à priori pas le seul à ne plus penser (maigre consolation) car lorsque vous lisez cela :
http://www.lepoint.fr/monde/le-premier-ministre-japonais-avertit-que-la-situation-reste-imprevisible-a-fukushima-25-03-2011-1311309_24.php
Les gars en sont à éviter que ça empire.
J’ignore quelle est leur religion principale, mais lorsqu’une centrale ouvre ses chacras, c’est pas forcément pour rester zen.
Nous en sommes tous à essayer que cela n’empire pas.
Tous, à l’exception de quelques rêveurs.
C’est bien l’origine et la conséquence de notre malheur.
Nous tournons en rond.
Bonsoir,
la vérité que l’on nous cache :
le coeur du réacteur n°3 a explosé!
http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com
La vérité est dure à avaler mais c’est un fait.
Cette hypothèse est terrifiante si elle s’avérait exacte!
Cet article date de lundi, depuis le travail a repris sur le site, ce qui rend très improbable cette hypothèse.
Malheureusement, cette hypothèse, n’en est plus une, elle valide à 99%, bien que les causes de l’enflamment intérieur de la cuve ayant crée l’explosion du coeur soient indécises.
Cette journaliste a écrit cet article suite à transmission de mes analyses comparées des explosions du n°1 et du N°3.
Dans un mail elle m’a indiqué qu’elle a consulté longuement plusieurs physiciens qui ont du confirmer l’explosion du coeur.
C’est somme toute de la physique élémentaire :
– explosion en atmosphère libre : rien ne contraint la propagation, elle est en sphère.
– explosion du réacteur N°1 : de l’hydrogène, accumulé dans la partie supérieure du réacteur, légère, ne faisant pas partie du confinement (voir figure dans l’article du blog nouvel obs), explose. Chemin de plus faible résistance pour la propagation de l’explosion, à l’horizontale,entre le plancher et le plafond, propulsant les bardages légers de l’enceinte extérieure supérieure.
– explosion du réacteur N°3 : flux principalement vertical et très puissant (beaucoup plus que pour le réacteur N°1 (or, on nous a dit c’est la même chose …) . Pour que ce flux soit contraint verticalement il faut bien qu’il y ait physiquement quelque chose qui le dirige fortement, vu la violence importante de l’explosion.
Or la seule chose qui peut, physiquement, guider l’explosion de la sorte (voir le plan du réacteur) est la partie cylindrique de la cuve du réacteur agissant comme le fût d’un canon. Cette partie cylindrique faisant partie du coeur du réacteur il est évident que c’est le coeur qui a explosé.
Je comprend tout a fait vos réactions face à cet article (j’ai constaté sur moi même ce phénomène). Devant une information aussi violente et heurtante, notre moi,ce qui structure notre être, se défend et cherche des raisons périphériques pour l’infirmer.
Il faut alors se recentrer sur le phénomène physique qui lui n’a pas d’émotions : y a t-il une autre explication physique possible ? NON! Le coeur du réacteur N°3 a bien explosé entrainant dans l’atmosphère des quantités de plutonium inconnues.
Je vous rassure, ayant compris cela dès le lendemain de l’explosion du N°3, j’ai fait des recherches sur la dangerosité du plutonium pouvant arriver en France : le risque doit être inexistant à cours terme ; par contre pour les risques plus lointaints dans le temps une inconnue assez faible d’effets subsiste.
Pour les Japonais et les pays à proximité cette information est excessivement dramatique. Gageons que l’industrie nucléaire mondiale va tout faire pour éviter que cette information remonte et étouffer les conséquences terribles au Japon. Les gens qui ont seulement imaginé utiliser du mox dans les centrales sont des fous furieux.
Si, il y a une autre possibilité : c’est la vapeur + hydrogène contenue entre la cuve et l’enceinte qui a fait sauter le bouchon qui ferme le tout, le bouchon fermant la cuve proprement dite restant intact.
Réponse à HP :
Le volume d’hydrogène entre le « bouchon » bombé métallique de la cuve et l’obturation en béton au dessus, à ras du plancher supérieur, est très faible (voir plan réacteur). L’explosion serait donc de très faible puissance, déjà par rapport à celle au réacteur N°1 pour laquelle l’hydrogène devait occuper tout l’étage supérieur. Par rapport à l’explosion du réacteur N°3, beaucoup plus violente que celle du réacteur N°1, l’hypothèse devient encore moins soutenable : autant croire au père noël.
Il y a un vide entre l’enceinte de confinement et l’extérieur de la cuve, ce vide a pu e remplir d’hydrogène et/ou de vapeur, normalement il n’y a pas d’accès par le haut, mais l’enceinte en béton a pu se fendre au moment où l’hydrogène a sauté.
Mais en fait personne ne sait grand-chose sur ce qui se passe dans les 4 réacteurs et dans leur enceinte.
Il _me_ paraît probable qu’un corium bouffe le fond de cuve ou le béton dessous, dans chaque réacteur (1 à 4).
Bonjour HP,
je suis content que tu répondes, j’ai pu paraître bien cassant avec ma blague sur le père noël, avec mes airs de Monsieur je sais tout.
J’en suis désolé, mais cette histoire me tient à coeur et je suis très certainement excessif dans ma manière de présenter mes aguments.
L’hypothèse d’accumulation d’hydrogène, venant de la cuve, dans le faible espace entre le bouchon métallique supérieur de la cuve et la plaque de béton, par une fuite par le bouchon ne tient pas pour une autre raison.
En effet, si il y avait inflammation de l’hydrogène dans cet espace, il y aurait quasi instantanément propagation de la flamme à travers la fuite (fissure) dans la cuve, ce qui provoquerait son explosion.
Merci d’avoir répondu.
Bien cordialement
T’inquiète pour le ton.
Je ne parlais pas de l’interstice entre chapeau de cuve et couvercle de l’enceinte mais du volume + bas entre extérieur de la cuve et « contenance » du confinement qui représente un volume certain. Lors de l’explosion la cuve n’était pas forcément déjà fêlée, elle l’est probablement aujourd’hui.
voir http://hubpages.com/hub/Japan-May-Face-Even-Hotter-Water
La partie en jaune étant le confinement et en rouge la cuve.
Bonjour, HP
On distingue assez mal sur la photo.
Ce qu’il y a en rouge c’est le récipient en acier qui contient les barres de combustible (reactor pressure vessel). Il y a une confusion dans la traduction en français, j’ai vu que certains l’appelait « cuve ». L’hydrogène est produit dans ce récipient par dégradation, due à la température, de l’enveloppe métallique entourant les barres de combustible.
Cette production d’hydrogène a ruiné l’étanchéité, par élévation de la pression, de ce récipient. De plus on sait que les barres sont rentrées en fusion plus ou moins partielle : il ne doit plus rester grand chose de ce récipient (en tout cas dans la partie basse).
Donc l’hydrogène a envahi la cuve, à proprement parlé, qui est (pour moi) l’enceinte de confinement en acier qui épouse l’intérieur de l’enceinte de confinement en béton (sur ton schéma en jaune).
Quand ils effectuent un dégazage, ils soulagent la pression dans cette cuve.
Je pense que c’est cet hydrogène qui a explosé, pulvérisant le bouchon métallique supérieur de cette cuve et l’obturateur béton situé à ras du plancher supérieur (voir schéma dans l’article de Mme Leglu dont le lien est plus haut). Cela a crée le geyser que l’on voit sur la vidéo de l’explosion.
Quand je dis que le coeur du réacteur a explosé, c’est un abus de langage simplificateur, dans le sens ou c’est la cuve qui a explosé. Mais le récipient contenant les barres, le coeur a proprement parlé, étant détruit,cela revient au même.
Ce que je dis là n’est evidemment pas dans les détails une certitude, même si c’est très vraisemblable : je ne suis pas spécialiste nucléaire, c’est seulement ce que j’ai compris.
Par contre j’ai une formation poussée en mécanique (branche de la physique), l’interprétation que je fais des images de l’explosion du réacteur N°3, associée au plan du réacteur,me semble difficilement contestable.
Bien cordialement
Selon les images thermiques du site disponibles :
http://www.zerohedge.com/article/fukushima-update-reactor-1-core-now-380-celsius-80-more-normal-running-temporature
il est assez évident que les réacteurs 1 et 3 ont sauté pour de bon (et probablement le 4 aussi).
Au début, je croyais un peu comme tout le monde que les cubes de confinement étaient des bardages de tôle. Mais il s’agit bien d’enceintes en béton armé. Imaginez la puissance des explosions…
Il serait intéressant de savoir à quels « organes » des réacteurs peuvent correspondre les zones à forte incidence thermique des unités 1 et 3, qui ne présentent entre elles pas la même « cartographie ».
Rappel du lien :
http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/bernanke/heatAll_0.jpg
En vue aérienne, l’unité 3 est une pure calamité, on dirait un chicot par rapport aux deux unités voisines. On se demande ce qui peut bien rester d’une piscine de stockage en surplomb au sein d’un désastre pareil. Risques d’infiltrations directes dans le milieu marin ? Les vues au sol confirment que le bâtiment a subi de fortes « pertes de substances ». Quand au réacteur lui-même, on a le plus grand mal à l’imaginer encore intègre – il est certain en tout cas qu’il n’est plus pressurisé depuis longtemps !
À noter de l’Unité 1 inclut un BWR-3, doté d’une capacité de production presque 2 fois moindre que les unités voisines (BWR-4). En sera-t-elle plus « maniable » pour autant ?
Je ne pense pas que le réacteur 4 ait sauté. Il n’était pas en fonction au moment du tsunami. Je crois que Tepco a réellement un problème de piscine sur cette unité.
Quand à l’unité 2, elle garde ses mystères. Par rapport au chicot de l’unité 3, que cache sa couronne dentaire encore intacte ?
Pour finir, rappelons-nous que cette centrale à littéralement les pieds dans la flotte ! Bonjour pour construire des sarcophages dans ces conditions… (cf. Tintin et les Cigares du pharaon)
Quand on parle du loup…
Une fumée noire au-dessus du réacteur n°3 de Fukushima
il y a 46 min
Reuters
Selon l’opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), il est impossible à ce stade de déterminer si la fumée s’échappe du réacteur lui-même ou du bâtiment contenant la turbine.
Et si l’on adoptait la solution proposée par les »yes mens » qui ont piègé Mr GOASGUEN.
http://www.wat.tv/video/lab-tv-the-yes-men-pacte-hulot-9s9e_2g0ft_.html
A partir de la 5ème minute.
Et si on adoptait la solution proposée pour le pôle nord ?
La solution consistant à bombarder la centrale de morceaux de glace n’est-elle pas à envisager ?
Vu l’actualité, un peu d’humour ne fait pas de mal …
contrairement à une bombe atomique un coeur de entrale n’explose pas au sens de la matière fissile.
ce qui s’est passé c’est une explosion de gaz du à l’hydrogène.
il ne faut pas se voilé la face les dégats sur le réacteur sont important et il doit y avoir des fuites et de rejets.
Pour ceux qui s’étonnent des réactions très limitées de l’OMS, il faut rappeler (mais cela a surement été déjà fait ici) qu’un accord datant de 1959 place l’OMS quasiment sous la coupe de l’AIEA. Donc.
Voir ici
http://resosol.org/InfoNuc/IN_DI.OMS_AIEA.html
http://resosol.org/contronucleaires/Energethique/OMS-independante.html
l’ennui, c’est qu’il y a maintenant une perte de confiance dans l’OMS, qui est complétement sous la coupe des lobbies pharmaceutiques ( voir H1N1, qui était une caricature absolue !
Seule une femme politique polonaise ( me semble-t-il ), médecin généraliste et compétente, a refusé l’arnaque ! Ici, nos généralistes ont été , sciemment, évincés du circuit !
Les flux financiers en délire sont complétement dans le (mauvais) coup, bien sûr !
Et, nous acceptons de continuer dans cette politique !
Cette page est troublante :
http://www.bousai.ne.jp/eng/
Il s’agit du réseau de surveillance de la radioactivité japonais. Depuis plus d’une semaine, les données concernant la centrale de Shika ne sont plus publiées, tout comme pour Fukushima. Et personne n’en parle ! Mieux encore, depuis tout à l’heure, c’est tout au sud du Japon que des données sont caviardées :
http://www.bousai.ne.jp/eng/speedi/pref.php?id=42
Ca fuit de partout dans tout le pays, en somme…
Quelqu’un aurait des détails là-dessus ? Cela m’intrigue vraiment, j’ai l’impression d’être le seul à l’avoir remarqué !
@ Ancestral
Tout est dit le chemin éternel de l’atome.
Vous voulez encore vous faire peur ? Lisez ce qui suit, pour ma part, sans jeu de mots, j’ai ma dose.
Fukushima: le réacteur n°1 chauffe
Avec Reuters
23/03/2011
La température est remontée dans le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fukushima, a déclaré mercredi l’autorité japonaise de sûreté nucléaire, qui estime qu’il n’y a pas de danger immédiat.
La température atteint près de 400 degrés Celsius à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur, qui est normalement conçue pour fonctionner à 300 degrés.
(rappel : 374 °C est ce que l’on appelle le point critique de l’eau, à 300 ° la pression d’équilibre est 80 atm, à 374 °, c’est 220 atm….oups !)
L’eau de Tokyo impropre pour les bébés
AFP
23/03/2011
Un taux d’iode radioactif dépassant la limite légale admise pour les bébés a été mesuré dans l’eau du robinet de Tokyo, ont annoncé aujourd’hui les autorités de la capitale, située à 250 km au sud-ouest de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
Une concentration d’iode de 210 becquerels par kilogramme a été relevée sur des échantillons de l’eau courante, alors que la limite fixée par les autorités nippones est de 100 becquerels pour les bébés, a expliqué un responsable du gouvernement métropolitain de Tokyo.
Les autorités locales ont déconseillé de donner de l’eau du robinet aux bébés ou de l’utiliser pour préparer leurs biberons dans l’immédiat. La mégapole de Tokyo compte 35 millions d’habitants.
Et pendant ce temps, on nous donne toujours les résultats du foot….
Conclusion, arrêtons de parler technique, car le problème n’est pas là.
Ces p…de cocottes minutes vont s’envoyer en l’air les unes après les autres, point.
Y compris en France.
Aucune intention de régler la question ne se manifeste, aucune conscience de ce danger (normal, puisqu’il est diffus)
La question se pose même de savoir si, comme dirait Peak Oil, nous aurions seulement les moyens de l’empêcher alors que le statut de déplétion pétrolière installe la dépression économique durable chez nous.
Nous l’avons dans l’os, c’est tout, et je hais sincèrement la bande de guignols qui nous a embarqué dans ce délire mégalomaniaque.
c’est le point commun avec la finance, pointé seulement sur ce blog.
encore un point commun ce ne sont plus les gens qualifiés qui décident, ce sont des politiques qui ont fait du droit.
Vous espériez quoi ? Réfléchir sur le nucléaire, c’est réfléchir sur l’énergie et, par-là même, prendre conscience des limites de la société industrielle. Les gens n’ont pas envie d’entendre que ces biens et services tellement indispensables à leur équilibre (week-end romantique à Malaga, Ipods et Ipads, l’indispensable télévision numérique ou encore, last but not least, la bagnole individuelle) pourraient être condamnés à moyen terme.
Ils préfèrent se réfugier derrière l’idée que demain, tout fonctionnera à l’hydrogène, fabriqué avec de l’électricité. Que celle-ci soit atomique ou éolienne, ils s’en fichent, du moment que leur pouvoir d’achat (=la quantité de biens qu’ils peuvent stocker dans leur baraque) augmente…
Nespresso, anyone ?
« ils s’en fichent, du moment que » : si vous avez raison, ils s’en ficheraient tout autant de ne pas avoir leurs bagnoles et leurs télés. Partout et depuis toujours, l’on vit avec ce que l’on a sous la main, (difficile de faire autrement, quand on y pense), mais seuls les capitalistes ont mis dans les mains des populations des tas de choses qu’avant elles n’avaient pas, et dont elles se passaient fort bien. La preuve par La Palisse : vous vous passez fort bien de toutes les inventions qui ne manqueront pas de surgir tout au long du siècle.
Luxy luke,
Oh, je n’espère rien, simplement la litanie des erreurs commises est lassante, et derrière la complexité des techniques en vrille, la stupidité a de plus en plus de mal à se dissimuler.
Comme pour la finance, après s’être épuisé à décrire des systèmes hyper complexes, on finit par tomber tout simplement sur des hommes, et des mots comme cupidité, mégalomanie, bétise.
Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? Est-ce indécent ?
@ Thomas : cupidité, mégalomanie, bêtise.. Je suis bien d’accord avec vous, sauf sur un point : si l’électrogénération nucléaire a bien été proposée par les « nucléocrates », la majeure partie de la population l’a acceptée. Même aujourd’hui, elle continue : voyez en France, où les partis recueillant la majorité des suffrages sont tous pro-nucléaires, voyez en Belgique où seuls les écologistes (et quelques socialistes flamands) s’opposent à la remise en cause de la fermeture programmée des centrales nucléaires.
La raison est très simple : on donne aux gens à choisir entre le nucléaire et la société de consommation. Comme ils ne veulent pas renoncer aux bienfaits de celles-ci, ils choisissent le nucléaire.
Vous me direz peut-être que l’équation ne se pose pas dans ces termes, et vous aurez raison : la société de consommation de masse est de toute manière condamnée d’ici la fin du XXIe siècle. Ni le nucléaire, ni les renouvelables (sorry Dany) ne permettront d’élever les 7 à 9 milliards d’humains au niveau de consommation de l’Occidental moyen.
Mais cela, les gens ne le savent pas (ne veulent pas le savoir), avec comme conséquence qu’ils s’en remettront sans sourciller à ceux qui leur promettent que la fête ne cessera pas, peu importe que les moyens d’y parvenir soient de plus en plus dangereux (en plus d’être de toute manière insuffisants…)
Sur ce, je m’en retourne apporter ma petite contribution au système, qui contribuera à son tour à me donner le moyen d’y contribuer à nouveau, etc, etc…
Nespresso, anyone ?
@ Crapaud Rouge : je ne comprends pas votre post (sauf la partie sur les inventions à venir).
@Luxy Luxe : je voulais dire que « les gens » ne sont ni le problème ni la cause des problèmes. Les accuser de ceci ou cela, les tenir pour responsables, ne rime à rien. D’autant plus que c’est faux. Les inventions multiples après lesquelles courent « les gens » (utilisation de leur pouvoir d’achat) n’ont pas été faites ni diffusées par « les gens » mais par certains seulement, plus avides que d’autres de s’enrichir. S’il n’en tenait qu’à eux, « les gens » seraient beaucoup plus raisonnables, car ils s’en ficheraient de leur pouvoir d’achat, mais tout est fait pour qu’ils courent après.
@ Luxy luxe
80 % des Allemands sont contre le nucléaire et le nucléaire civile est anti-constitutionnel en Autriche.
@ Crapaud Rouge : si « les gens » croient qu’ils seront heureux en accumulant le pognon ou en s’abandonnant à une consommation ostentatoire (Nespresso, anyone ?), ils atteignent un niveau de connerie tel que, même en tenant compte des pressions sociales, la responsabilité individuelle est écrasante. Le conditionnement des masses (dont je ne nie pas l’existence) n’est pas élisif des responsabilités personnelles.
@ PAD : pour les Autrichiens, il y a effectivement une forte tradition antinucléaire, qui a permis d’empêcher le démarrage de la seule centrale nucléaire qu’ils aient construite. Pour les Allemands, c’est une autre paire de manches. Ils sont peut-être à 80 % contre l’électrogénération nucléaire, mais quant à traduire cela en actes, il y a de la marge. Ils ont quand même voté en majorité pour des partis qui s’apprêtaient à remettre en cause la fermeture programmée des centrales.
le bébés et les enfants sont les plus fragiles à la radioactivité.
que les autorités mettent en garde parce que l’on trouve un taux de radioactivité est une bonne chose. ils ne peuvent plus contestés qu’il y a eu rejet, il faut bien que ces rejets se retrouvent quelque part. et chez eux il n’y a pas de ligne maginot anti rejet comme en france avec le traitement de tchernobyl par les autorités.
c’est de ne rien dire et de ne pas mettre en garde les populations qui aurait été suspect.
c’est le principe de précaution élémentaire, on en a fait un million de fois plus en france avec H1N1 alors que pour le coup ce n’était pas justifié.
L’IRSN publie une évaluation de la radioactivité rejetée par la centrale de Fukushima Daiichi jusqu’au 22 mars 2011
Cette évaluation est conçue pour fournir un ordre de grandeur réaliste de ces rejets, cohérent avec l’interprétation des informations provenant des autorités japonaises ou de l’AIEA, et avec les résultats de mesures sur le terrain, tout en restant fondée sur des hypothèses raisonnablement majorantes.
Un échange a également eu lieu avec des partenaires du réseau ETSON (european technical safety organisation network), l’US/NRC et le STUK finlandais.
Gaz rares : 2 10+18 Bq ;
Iodes : 2 10+17 Bq ;
Césiums : 3 10+16 Bq ;
Tellures : 9 10+16 Bq.
A titre de comparaison, ces valeurs représentent de l’ordre de 10 % des rejets estimés lors de l’accident de Tchernobyl pour ces différentes familles de radioéléments.
Les quantités de radionucléides présumées rejetées, exprimées en Bq, ne permettent pas à elles seules de formuler des hypothèses sur les conséquences radiologiques, celles-ci dépendant fortement des conditions météorologiques (une partie du rejet a été dispersée au-dessus de l’océan Pacifique).
« 10 % des rejets estimés lors de l’accident de Tchernobyl » ? Formidable, c’est donc beaucoup moins grave que Tchernobyl ! Ouf ! Petit problème cher chris06 adoré, notre sauveur : y’a pas le plutonium dans votre décompte, et l’accident est loin d’être terminé, on est loin d’avoir mis les réacteurs sous sarcophage, il ne le seront peut-être jamais. Et puis, l’on ne sait rien des rejets en mer. Alors, vos estimations, « établie sur la base des informations disponibles à ce jour« , estimations dont vous oubliez de dire tout ce qu’elles comportent de mensonges et de dissimulations volontaires et involontaires, on s’en balance, pour parler poliment.
L’IRSN ajoute aussi dans son communiqué « qu’il s’agit d’une première évaluation réalisée sur la base des données disponibles au 22 mars 2011 ».
Emphase sur disponibles…
On peut également lire que ‘l’évaluation réalisée, établie sur la base des informations disponibles à ce jour, repose sur :
– un diagnostic de l’état des trois réacteurs concernés (compréhension de la situation, état des systèmes de refroidissement…) ;
– les connaissances acquises par l’IRSN au travers de ses programmes de recherche sur le comportement de combustibles insuffisamment refroidis ;
– sur les informations fournies par les autorités japonaises concernant les dégazages des enceintes de confinement des réacteurs qui ont été réalisés volontairement pour protéger les enceintes de risques de dégradation par surpression ».
Je ne remets pas en cause le second point (connaissances de l’IRSN) , mais le premier (diagnostic de l’état des réacteurs) et le troisième (informations fournies sur les dégazages) : en effet, plus les jours passent, plus l’impression se fait jour que 1/ personne ne sait réellement dans quel état sont les réacteurs et les piscines et 2/ que les Japonais ne communiquent pas des informations fiables (ce qui est sans doute lié au 1 et au fait que Tepco raconte des salades).
Contre-intox : Nouvelle évacuation de la centrale de Fukushima Dai-ichi.
Et le « volcan » de radioactivité est loin d’être éteint…
Cher Monsieur Leclerc; je ne partage pas – une fois n’est pas coutume- votre analyse; ne trouvez vous pas étrange, le flou artistique entourant les données concernant le réacteur N°3 ?
La question que je me pose désormais est la suivante: dans cette catastrophe, quel est « l’indicible »?: de dire que le réacteur N°3, celui contenant du Mox, a déjà explosé, provoquant une panique énorme parmi la population de l’agglomération de Tokyo et un risque majeur d’effondrement économique du Japon?
La situation est suffisamment dramatique pour éviter des spéculations de ce type. Non pas parce qu’elles sont effrayantes, mais parce qu’elles ne reposent sur l’instant que sur une hypothèse et sur des rejets de fumées dont l’origine n’est pas identifiée.
La communication de Tepco accrédite le soupçon que des informations ne sont pas rendues publiques, cela ne signifie pas pour autant que le coeur du réacteur a explosé.
Une évacuation a déjà eu lieu, suite à un épisode précédent d’évacuation de fumée noire, puis les techniciens sont revenus, ce qui cadre mal avec une telle explosion.
Monsieur Leclerc, pardonnez moi mais vous êtes dans le déni par rapport au très grave problème du réacteur N°3. Avez vous lu mes compléments, sur mon commentaire 77 ci-dessus ? Si cela n’est pas le cas, je vous suggère de le faire et entrons dans une discussion posée et argumentée dans laquelle il faut considérer froidement les choses et éviter que l’émotion ne nous ferme des portes intellectuellement parlant.
Bien cordialement.
Nous ne disposons pas d’informations sur l’état du réacteur n°3 ainsi que sur sa piscine. Sur la base de quoi raisonner ?
Des événements incontrôlés sont en cours dans ce réacteur, qui peuvent s’amplifier et dégénérer. Peut-on affirmer autre chose et sur quelle base ?
Il faut attendre des informations, en ayant conscience qu’elles ont Tepco comme source, dont la communication est orientée.
L’IRSN, qui fournit des comptes-rendus quotidiens sur l’état des réacteurs et des piscines, n’a pas encore publié celui de ce jour (les horaires sont variables). A l’usage, ils se sont révélés les meilleurs indicateurs disponibles de la situation.
Cordialement
Nous avons des informations indiscutables qui sont les photos des réacteurs avant et après, ainsi que les films des explosions des réacteurs N°1 et N°3. Il faut se concentrer sur ces informations indiscutables et les analyser froidement ; l’analyse physique de l’explosion du réacteur N°3 nous montre de manière difficilement contestable que le coeur du réacteur N°3 a explosé.
Si vous pensez que cette explication scientifique est erronée, je vous suggère d’en proposer une autre qui peut expliquer scientifiquement la vidéo de l’explosion. Si vous avez des amis scientifiques, demandez leur avis. En fait je met au défi les visiteurs de ce blog de me proposer une autre explication scientifique valable (voir le commentaire 77 ci-dessus pour avoir toutes les infos).
L’essentiel est dans cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=90BIuQmzFfI
Aller chercher des explications périphériques ailleurs est un échappatoire de l’esprit pour s’auto persuader.
Monsieur Leclerc, j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour vous. Cela fait de nombreux mois que je suis vos articles très clairs, très bien documentés, intelligents qui sont très précieux pour nous tous.
Je voudrais simplement vous faire remarquer la chose suivante qui est très signicative de votre part de la situation de déni où vous êtes, et on le comprend (l’explosion du réacteur N°3 est tellement abominable que l’on a tous, moi compris, tendance à vouloir la nier).
Votre argument plus haut (voir commentaire 77) faisant suite à la lecture de l’article publié sur un blog du nouvel obs :
« Cet article date de lundi, depuis le travail a repris sur le site, ce qui rend très improbable cette hypothèse. »
Votre argument est extrèmement faible ; « le travail a repris sur le site » ; c’est information fournie par les autorités est-elle vraie ? Quand bien même, nous savons tous que dans ce genre de situation il y a des liquidateurs qui interviennent même si les radiations sont très élevées.
A contrario la conclusion que vous tirez de cet argument est extrèmement forte : « ce qui rend très improbable cette hypothèse » ; ainsi vous balayez en une phrase toute discussion sur les forts arguments techniques développés dans l’article de Mme Leglu.
Cordialement à tous.
Comparaison n’est pas raison comme le disait François récemment, et je ne voudrais pas jeter le bébé avec l’eau du bain dans les orties, mais on a déjà entendu ce type d’arguments il y a quelques années. Une photo, ça peut s’interpréter.
Je crains fort que les plus pessimistes n’aient raison quant à la situation du numéro 3… Les différentes photos et vidéos disponibles sont inquiétantes… Une analyse technique rigoureuse de ces preuves indiscutables laisse entrevoir des possibles et des impossibles… Pour ma part, et avec le bagage de nombreuses connaissances techniques extrêmement poussées, je considère qu’il y a bien plus de raisons d’être circonspect avec les infos délivrées par Tepco que de décervelé l’âme légère…
Bonjour Monsieur Julien Alexandre,
vous avez tout à fait raison, il convient que le décryptage des photos et vidéos soit uniquement factuel.
Pour les photos avant, après des réacteurs N°1 et N°3 (il y en a de nombreuses ; voir par exemple les photos satellites) on constate une destruction beaucoup plus importante du réacteur N°3 par rapport au N°1.
C’est un fait indiscutable non ?
Or, on nous a dit dans les médias (pas tous) que les deux explosions étaient dues à la même cause : explosion d’hydrogène résultant des gazages (pour faire baisser la pression dans la cuve).
J’ai entendu Michel Chevalet sur I télé dire « même causes, mêmes effets ». De toute évidence ce ne sont pas du tout les mêmes effets. En renversant la logique de mr Chevalet : ce ne sont manifestement pas les mêmes effets, donc ce ne sont pas les mêmes causes.
Donc on en arrive aux videos des explosions :
C’est bien ce que tout le monde peut voir qui est interprété par la physique dans l’article de Mme Leglu et mes commentaires.
Doutez vous de vos yeux ?
Bien à vous.
@ Klaki
De vos yeux, non. En revanche, je doute de la capacité de quiconque à interpréter ce qui se passe sur la base d’une photo ou d’une vidéo par rapport aux gens présents sur place.
merci François pour votre rigueur !
http://owni.fr/2011/03/23/nucleaire-le-nuage-de-la-peur/
L’impasse.
J’ai commencé à lire le dernier livre de Paul, en commençant par l’introduction et en faisant suivre par la conclusion.
Je lirai le reste ensuite.
Mon avis est bien que la civilisation est dans l’impasse, dans tous les domaines.
Ce qui est évident, et qui est dénié par les imbéciles et les menteurs stipendiés, c’est que cette situation sans issue favorable visible est étendue à tous les domaines de la vie.
Je considère que discuter avec les menteurs et les imbéciles est une absolue perte de temps.
Consacrons nos forces à essayer de sortir de l’impasse, sa dimension nucléarisée étant l’une des plus préoccupantes.
Il est grand temps.
Bonjour Marlowe,
Vous avez raison, mais comment « sortir de l’impasse » ? En comptant sur des minorités conscientes et agissantes ? des sociétés secrètes ? des héros se sacrifiant anonymement ? Comment la France est-elle sortie de l’impasse féodale en 1789-1794 et comment a-t-elle défait le fascisme qui menaçait en 1934 ? La démocratie de l’occident vieillissant recèle-t-elle de nos jours des forces qui lui permettent d’accoucher d’un mode de production réellement autre ? Toute centralisation engendre bureaucratie et corruption, mais comment dessaisir la puissance financière de ses pouvoirs exhorbitants sans offensive à la fois multiple et centralisée ? Ne vous semblerait-il pas de toutes façons utile que les personnalités comme Paul, Verhaeghe, Gréau, les attérés…etc… se fédèrent visiblement et activement ?
Bref, nous posons assez concrètement la question comment en sortir ?
Très juste! Mais de nouveau la question va retentir : « Que puis-je faire? » ou peut-être même : « Que dois-je faire ».
Le moment n’est il pas opportun d’ouvrir une nouvelle page ici et ailleurs, avec des solutions très concrètes, je veux dire aux niveau de nos ménages et de nos habitudes de consommation?
Comment intituler cette page ? peut-être: « Nous allons le faire ! » ?
Qu’en pensez-vous?
y ajouter Lordon, Todd, Généreux …au moins …
Impassible, Phillip Marlowe reposa le livre sur son bureau encombré de bouteilles de Champomy et de paquets de Figolu aussi vides que son agenda. Plus l’âge avançait, plus merveilleuse lui paraissait sa légendaire – et bien mal reconnue – sagacité. Intro, conclusion et fiat lux ! miracle toujours recommencé, la substance d’un livre était sienne, quelle qu’elle fût, quel qu’il fût. Ses doigts se posèrent alors, mécaniquement, sur les touches du clavier de son HP désespérément obsolète et, sans hésiter, firent apparaître sur l’écran le verdict que lui, Marlowe, devait énoncer à la face de l’univers incrédule. En incipit, gras et noir sur fond blanc, sobre et implacable, ce monde et tous les autres pourraient lire la sentence : L’impasse. Tout était dit, tout y était. Du Marlowe dans le texte. Définitif. Forcement définitif.
Comme à son habitude, par correction plus que par nécessité, il ajouta distraitement quelques arguments bien sentis; à l’usage des béotiens bien sûr. Puis il se leva, un peu à la manière dont on voyait jadis Jean-Paul II le faire pour agripper son déambulateur, passa son imper qui fut mastic et n’était plus que terne, puis il sortit. La journée s’annonçait rude pour le vieux détective. Il lui fallait à tout prix des aliments qui conviennent à la digestion de plus en plus difficile de son poisson rouge – enfin rosâtre, de plus en plus, aussi. La situation s’aggravait tragiquement : depuis une semaine le poisson rosâtre ne chantait plus. Il fallait agir.
Mécaniquement encore il ne put s’empêcher de jeter à nouveau un œil furibond sur la plaque émaillée qui le narguait, là, au coin du mur de sa modeste échopppe. Oui, rien à faire, on y lisait bien, encore et toujours, les mêmes mots, « Impasse des révolutions ».
Oui,M, ça va de soi mon etc…était extensif ! Si vous voyez d’autres gens susceptibles de faire partie de ces économistes décidés, ou tout autre appellation , on peut peut-être dresser une liste et constituer un collectif de blogers décidés pour leur demander de s’affirmer collectivement et visiblement . Quelqu’un sur le blog avait dit que les économistes attérés avaient fait un flop, mais peut-être n’étaient-ils pas assez nombreux. Et puis leur blog était sinistre, une vraie catastrophe.
Ce serait le rôle de la nouvelle page proposée par quelqu’un de faire le point de cette initiative. Car s’il est utile de se poser la question que faire au niveau de nos ménages, je pense que se contenter de réduire notre consommation, de transformer notre mode de vie sans poser la question de notre réappropriation du pouvoir, de notre intervention sur le destin collectif, cela n’aurait aucun effet. Au contraire, pendant que nous fermons consciencieusement le robinet en nous lavant les dents, (exemple idiot), d’autres mégotent sur les conditions de sécurité des centrales, balancent des antibio en pagaïe dans la nourriture des saumons et des porcs, saturent les sols d’engrais toxiques, font n’importe quoi avec la finance….Je serais partisan de développer une citoyenneté hard : OK pour trier, OK pour économiser l’eau etc…mais on exige en même temps de pouvoir contrôler où en sont les mesures d’assainissement des structures bancaires, qu’il y ait des brigades citoyennes de vérification et d’intervention en sécurité nucléiaire, alimentaire etc…. mais il faudrait peut-être trouver un autre nom que brigade… en tous cas chercher un mode d’intervention effective des citoyens pour se ressaisir du pouvoir et des pouvoirs…peut-être cela peut-il commencer au niveau local.
Résumons-nous : d’un côté on demande la constitution de la méga brigade d’économistes décidés, et de l’autre on s’investit dans des collectifs locaux de réappropriation des pouvoirs.
Qu’en pensez-vous ?
avant de sortir, dernière pirouette, si on s’écoutait encore
ΜαÏίκα Παπαγκίκα MARIKA PAPAGIKA – SMYRNEIKO MINORE (1919)
Le film montre bien une forte explosion vers le haut, avec une fumée très sombre et un gros truc qui retombe, peut-être « la dalle anti-missile ». J’ai tendance à croire que le cœur a explosé, mais pas tendance à en faire un élément aggravant : parce que c’est l’ensemble qui est déjà d’une extrême gravité. Pour moi, cette explosion corrobore la catastrophe mais ne l’augmente pas, car c’est la somme des rejets radioactifs étalés dans le temps qui sera le plus grave : et ça, ce n’est pas spectaculaire, ce sera malheureusement dilué plus tard dans le quotidien, ça fera l’objet de moult rapports truffés de chiffres contradictoires, et ça sera digéré comme Cernobil l’a été : sans provoquer de sursaut.
à tchernobyl ce n’était que des ukrainiens et des bélarusses.
l’opinion pensait : des gens qui confient leur destin à des communistes n’ont que ce qu’ils méritent.
nous on est mieux, ce n’est pas possible chez nous.
c’est d’ailleurs le discours du président français actuel vis a vis de l’accident japonais pour justifier le nucléaire français.
l’occident s’est moqué de l’accident, de Tchernobyl c’est que lorsque on a pris la mesure de l’impact possible sur l’europe que l’aide a été proposée.
« nous on est mieux, ce n’est pas possible chez nous » : oui, c’est le grand enfumage qui se fonde sur le fait que « mieux chez nous » n’est peut-être pas complètement faux. En fait on n’en sait rien, c’est « vrai » pour l’instant, mais c’est une VDI : Vérité à Durée Indéterminée. Si Fessenheim devait faire un gros caca, on découvrirait avec stupeur qu’on nous avait menti, que la centrale est vétuste, l’entretien défaillant, les alertes ignorées,… Mais bon, pour l’instant, bien obligé de reconnaître que la digue tient le coup.
je n’aime pas du tout ces généralités sur l’occident s’est moqué !…cela ne veut rien dire !quel occident ? l’occident existe-t-il ? Vous parlez là de dogmatisme minable.
les gens « normaux », ordinaires …( càd, les non cyniques) n’ont rien trouvé de drôle dans l’explosion de Tchernobyl ! il faudrait pour cela être complétement dégénéré !
un être humain est un être humain …le malheur est le malheur, cic, là-bas et ailleurs.
c’était une réponse à Hervé
« ici, là-bas et ailleurs. »
Bonjour, ce que dit François Leclerc est juste quoique je me pose les même questions que vous.
Mais je crois aussi qu’il est particulièrement important de ne pas s’accoutumer à cette situation absolument catastrophique qui dure et perdure et de ne pas oublier la terrible souffrance qu’elle engendre au Japon.
En ce qui concerne les centrales , Il n’y a pour l’instant qu’une mission à remplir sans faille : le refroidissement des reacteurs et des cuves.
Quant au reste : nul ne peut « confiner » la vérité indéfiniment.
encore un point commun avec la finance.
dire c’est mieux chez nous n’a aucun sens et est débile.
si il y a bien une chose de mondialisé c’est bien les rejets radioactifs.
tout comme les problèmes financiers des uns sont les problèmes financiers des autres, les problèmes nucléaires des uns sont les problèmes nucléaires des autres.
http://www.liberation.fr/terre/01012327248-a-tokyo-les-radiations-depassent-la-limite-pour-bebes-dans-l-eau
«Nous ne savons pas si la fumée vient du bâtiment abritant la turbine ou bien de l’enceinte de confinement du réacteur», a indiqué un porte-parole.
Très très bien …
Réacteur n°3, celui avec du MOX …
Mais aussi ça :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/03/22/nucleaire-le-japon-avait-ete-alerte-d-irregularites-a-fukushima_1496991_3244.html#ens_id=1493258&xtor=RSS-3208
extrait de l’article cité ci-dessus :
… »Cité par le New York Times, Mitsuo Tanaka, un ingénieur qui a contribué à la fabrication des réacteurs de la centrale Fukushima Dai-Ichi, a déclaré que ces derniers étaient clairement hors d’âge. « Il était grand temps de remplacer le réacteur », a-t-il dit. « Certes, le tsunami l’aurait endommagé de toute façon. Mais les tuyaux, la mécanique, l’informatique et même l’ensemble du réacteur étaient vétustes, cela n’a fait qu’aggraver le risque. »
il serait judicieux d’y réfléchir ici même.
Japon : alerte verte et rouge, Marc Humbert, Le Monde
« (…)
La menace de pollution atmosphérique radioactive née le 11 mars constitue aussi une alerte rouge. Elle est en effet une expression d’une sorte de terrorisme productiviste comme le 11 septembre 2001 fut l’expression d’un terrorisme politique. Elle peut être mise aussi en parallèle avec le choc de 2008 : on a souligné le rôle de ces banques trop grandes pour faire faillite (too big to fail), fruits, comme les entreprises géantes, de cette course à la croissance sans limite, à la spéculation sans limite, à l’enrichissement sans limites. En 2008, ce slogan a servi d’excuse à des gouvernements libéraux sans justification idéologique pour les renflouer ; il n’y avait pas d’argent dans les caisses de l’Etat pour des mesures sociales, mais on en a trouvé pour les grandes banques qui ont renoué ensuite avec des profits faramineux et leurs dirigeants sont remerciés par des salaires époustouflants. Une telle banque too big to fail ne devrait pas exister, disait André Orléan, de telles entreprises géantes, de telles centrales parce que nucléaires et trop grandes et trop dangereuses pour faillir, ne devraient pas exister : alerte rouge.
(…) »
oui, stopper le gigantisme dans tous les domaines ! il est toujours opaque, pyramidal, anti-démocratique et totalitaire .
Pseudo temporaire pour faire désordre dans ce blog 🙂
Relevé dans un site par ailleurs plutôt concerné par les technologies nouvelles de l’énergie:
Morts par TWh
Energy Source Death Rate (deaths per TWh)
Coal – world average 161 (26% of world energy, 50% of electricity)
Coal – China 278
Coal – USA 15
Oil 36 (36% of world energy)
Natural Gas 4 (21% of world energy)
Biofuel/Biomass 12
Peat 12
Solar (rooftop) 0.44 (less than 0.1% of world energy)
Wind 0.15 (less than 1% of world energy)
Hydro 0.10 (europe death rate, 2.2% of world energy)
Hydro – world including Banqiao) 1.4 (about 2500 TWh/yr and 171,000 Banqiao dead)
Nuclear 0.04 (5.9% of world energy)
Le lien vers tout le site: http://nextbigfuture.com/2011/03/deaths-per-twh-by-energy-source.html
pour un peu plus de détails sur la méthode de calcul et le renvoi vers des propositions de sources renouvelables.
Je dois effectivement dire que c’est le genre de statistique (déjà lue par ailleurs) qui m’empêche de devenir « alarmiste » en ce qui concerne le nucléaire.
Je n’ai pas lu le détail de la méthodologie, mais qu’est-ce que explique le death rate du vent?
Et est-ce que les mines d’extraction d’uranium sont prises en compte? Par exemple, Areva a récemment dû stopper son projet de mine au Niger parce que des travailleurs avaient été enlevé (http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/09/16/enlevement-de-francais-au-niger-un-coup-dur-pour-areva_1412079_3234.html)
Ce genre de chiffres pose problème dès lors qu’on peut arriver à des résultats très différents en fonction du périmètre de l’analyse. On l’élargit ou on le restreint en fonction des souhaits du commanditaire de l’étude, pour arriver au résultat requis.
Un exemple parmi d’autres, cette étude commandée par le lobby pétrolier qui établissait que se chauffer au fioul produisait moins de gaz à effet de serre que se chauffer au gaz naturel. Pour arriver à ce résultat, malgré le meilleur rendement des chaudières au gaz et malgré le contenu en carbone moindre du gaz naturel, il suffisait de prendre en compte les fuites de gaz entre le puit et la chaudière… Comme le méthane contribue quatre fois plus à l’effet de serre que le CO², les fuites compensaient largement le surcroît de CO² rejeté par la combustion du fioul…
On arrive au même genre de chose dans des études relatives au centrale à cogénération où la partie du CO² produit doit être ventilée entre la production électrique et la production de chaleur selon des clés qui varient en fonction des intérêts du commanditaire (par exemple, si c’est pour justifier la fermeture des centrales nucléaires et leur remplacement par des centrales au gaz, on aura tendance à reporter une grande partie du CO² produit vers l’activité production de chaleur, de manière à réduire l’impact du remplacement sous l’angle production d’électricité…)
@modérateurs : pourquoi publier ce genre de trolls ? Le lien cité prend comme base, d’une part, un million de morts par an du fait du charbon (via la pollution atmosphérique), et de quelques dizaines à milliers de morts pour Tchernobyl. Ridicule et profondément malhonnête.
Vu la diffusion du risque nucléaire dans le temps et l’espace, cet argument ne tiens pas la route une seule seconde.
Vous pourrez avoir une idée claire de tout ça dans mille ans, c’est très commode.
A voir ce qui est pris en compte comme cause de la mort.
Mourir d’un cancer à l’inhalation de poussières de charbon ou a une lente irradiation est moins voyant que de mourir en tombant d’un toit en installant des panneaux photovoltaïques.
Oui, le nombre de mort, c’est une chose. Mais le nombre de malades, c’en est une autre. Et le nombre de malformations congénitales encore une autre. Et l’étendue des espaces contaminés inhabitables, encore une autre.
Quoi qu’il en soit, une fois que nous serons sortis du capitalisme et du cercle vicieux de la surproduction-surconsommation, je prônerais de débrancher plus pour polluer moins.
Le nucléocrate est tellement mal honnête sur le plan scientifique que cela doit être le clown Alègre!
La vérité.
Je ne crois pas une seule seconde à cette statistique. Le nucléaire moins mortel que l’éolien… Remarquez, si les nuages s’arrêtent aux frontières, le vent lui, les traverse… ok, je sors.
Fukushima, et les petits caractères
« Nous avons vu trop de cas de compétitions axées sur la réduction des coûts et l’accroissement de la productivité, au détriment de la sécurité »
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=10690
fnur
phrase précédent celle que vous citez :
« Wikileaks, dès 2006, …ces diplomates américains pointaient même une raison de ces défaillances de sécurité: « la libéralisation du marché de l’énergie ». »
on ne saurait mieux dire !
c’est donc pour cela que l’on continue dans tous les domaines touchant à ce qui est vital …
(santé, au hasard ! …)
quant à la France, dixit spécialistes, les fameux « coussinets » trés importants pour les circuits de refroidissement, d’après ce que j’ai compris, devraient être changés, mais problème : la PME qui les fabriquait n’existe plus …( il serait intéressant aussi , en attendant une autre solution, de savoir pourquoi elle a disparue, cette PME ? : avalée par une pieuvre style LBO, coulée par un concurrent , coulée car la grosse entreprise qui faisait « jouer son argent » en payant ses factures avec un retard considérable ?? =) d’accord, on n’en sait rien, mais ce genre de chose se produit tous les jours : les âpres aux gains court-termistes refusant de voir les conséquences de leurs actes …
tout est lié dans ce monde plus fou que jamais.
J ai proposé à des industriels du secteur de la sécurité et de l’énergie un projet de recherche sur la gestion des risques globaux (internalisation des externalités dans les systèmes sociaux complexes/ partage de responsabilités le long de la « chaîne de gouvernance », arbitrage sécurité/résilience etc).
Réponse des industriels:
« C’est vrai qu’on a besoin de sciences humaines en la matière, les failles de sécurité étant la plupart du temps le produit de défaillances humaines et non pas technologiques, mais nous sommes navrés, ce n’est pas générateur de cash à court-terme (oui parce-qu’en plus je leur expliquais comment générer du business avec ça…, à moyen terme bien sûr puisqu’on parle sciences humaines), alors c’est pas dans les moyens de notre multinationale vous comprenez…, à moins bien sûr que l’Etat ne s’engage à financer la totalité de notre projet… de quelques milliers d’euros… »
NO COMMENT
Résultat: sans terrain, le projet est à l’eau.
Pour le nucléaire ou d’autres industries, je crains que la complexité des moyens techniques et le degré de fiabilité des organisations mais aussi du matériel à mettre en œuvre soient inévitablement voués un jour ou l’autre à défaillir. Le problème du nucléaire, c’est que quand ça défaille les conséquences peuvent être apocalyptiques, tout du moins au niveau d’un pays densément peuplé.
Donc dans ce cas très particulier, il va falloir programmer la sortie et s’en inspirer pour gérer d’autres domaines, de l’industrie par exemple. Faire travailler, aussi, les gens dans des conditions de plus en plus précaires ne va pas non plus dans le sens de la qualité des résultats :
« “Ce dont nous avons réellement besoin, explique-t-il, c’est d’une main d’oeuvre hautement qualifiée, d’une économie intensive en savoir, et cela ne peut venir d’une diminution des droits des travailleurs et d’une incitation à les employer sur une base flexible et précaire. Cela ne se fera que si une sorte de contrat social sous-tend la relation entre les travailleurs et les dirigeants”.
http://actu.en24heures.com/quand-trop-de-flexibilite-du-travail-tue-leconomie
D’après une dépêche de REUTER ( lien ci après ), la fumée noire s’échappant du réacteur 3 provient de l’enceinte même du réacteur….évacuation du personnel….à l’évidence ça ne s’arrange pas!
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE72M03W20110323
Bonjour
Monsieur Leclerc vous dites:
« Nous ne disposons pas d’informations sur l’état du réacteur n°3 ainsi que sur sa piscine. Sur la base de quoi raisonner ? »
Sur la base d’observations physiques et de comparaison des explosions et de leur corrélation avec les schémas des réacteurs, les conclusions sont fiables pour des physiciens mais par pour vous?
Je vous remets le lien:
http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/
Cordialement
S’en tenir aux faits, aussi difficiles soient-ils à établir ! Cela n’a rien à voir avec un quelconque déni, dont je ne pense pas faire preuve en règle générale !
L’analyse de Dominique Leglu de lundi dernier – et non pas l’opinion « des physiciens » comme l’écrit Nicolas Gueret – ne me convainc pas. Pensez-vous vraiment que l’explosion du réacteur et la contamination majeure qui en aurait résulté auraient pu être dissimulés si longtemps ? J’attends son prochain article.
Klaki, je ne relève pas votre défi. Je ne cherche pas à démontrer quoique ce soit, ayant pour seul objectif de tenter de rendre compte de l’évolution de la catastrophe nucléaire. Votre assertion selon laquelle rien ne prouve que les techniciens ont repris le travail hier n’est pas sérieuse et entache vos affirmations péremptoires.
@François (et Julien)
Peine perdue. On arrête pas une réaction en chaîne. Le ver est dans le fruit. L’éclaircissage s’impose. Voire un bon élagage…
Et c’est tout ce qui fait l’intérêt de ce blog, l’information exacte, et l’analyse des faits.
Merci François Leclerc.
Monsieur Leclerc,
Je me demande si vous ne faites pas encore un tout petit peu confiance à nos oligarchies politiques et technocratiques… Le méritent-t-elles ? On peut s’interroger.
Ce soir, la CRIIRAD vient de publier un communiqué « COLERE ET INDIGNATION » qui laisse penser des informations sensibles – le niveau de contamination de l’air par les radionucléides les plus toxiques (plutonium,…) – sont délibérement « sous embargo ».
En conclusion la CRIIRAD écrit que « depuis plus de 10 jours, la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI rejette des produits radioactifs dans l’atmosphère : ces rejets ne sont ni maîtrisés ni quantifiés. Dansle même temps des stations de mesures réparties sur l’ensemble de notre planète enregistrent les niveaux de radioactivité de l’air et suivent pas à pas l’évolution de la radioactivité dans l’espace et dans le temps… mais veillent jalousement à ce que ces données restent secrètes.Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation d’urgence radiologique. »
Dans la situation exceptionnelle en cours, les gouvernements et les médias peuvent très bien avoir choisi le black out de l’information. Je ne crois pas que cela ne puisse pas s’envisager. La question est : cela durera-t-il ? sans doute pas au delà de quelques jours si la situation est à ce point dramatique. Dans ce cas nous aurons eu le temps de connaitre un KRACH démocratique et les conséquences les plus graves seront bien sûr sanitaires et mais aussi certainement politiques. Et si la situation est heureusement moins grave, la question de l’accès à l’information restera tout de même posée comme le suggère la CRIIRAD.
Mes félicitations pour votre oeuvre de médiateur dans ces « moments historiques » depuis 2008
cordialement
Est-ce que je donne vraiment l’impression de boire comme du petit lait les paroles officielles ? Vous m’inquiétez !
Quant aux nouvelles de Fukushima, je ne peux que rapporter les informations disponibles que je glane au fur et à mesure, en m’en tenant à des sources authentifiées (ce qui ne veut pas dire sûres). Il est clair que des stratégies de communication sont à l’œuvre de tous côtés et que des précédents justifient la plus grande méfiance.
L’IRSN Français dit cependant recevoir les données des balises disposées « autour de la centrale », ce qui permet a priori d’écarter leur manipulation par Tepco.
D’un autre côté, si le coeur a déjà sauté, il ne sautera plus, plus de dégagement massif de radio-activité à craindre.
Mais faut pas prendre une journaliste pour « des physiciens », encore moins des physiciens pour des gens qui savent tout y compris qui peuvent voir à l’intérieur d’une cuve d’acier. Pour le moment les analyses d’air sont plutôt rassurantes à court terme. Mais on ne sait pas au juste ce qu’ils ont cherché, c’est l’ennui.
Monsieur Leclerc,
Je me suis sans doute mal exprimé. Je tiens absolument à vous rassurer. Je ne doute pas de votre regard critique sur les informations émanant des institutions. Votre travail vous honore au plus haut point, soyez en sûr.
Je suis comme vous. Je recherche des informations ici et là et je m’efforce de mettre bout à bout les éléments les plus significatifs. Je ne crois pas être paranoïaque, ni très sensible aux théories conspirationnistes. J’essaie d’être rationnel et observateur.
Ce soir, 12 jours après le déclenchement de la catastrophe, je doute – comme jamais – de l’intérêt et de la sincérité des informations officielles. Je m’interroge : cette catastrophe au Japon ne repousse-t-elle pas les limites supportables par la démocratie ? La réalité serait-t-elle impossible à communiquer par les pouvoirs publics ?
Il ya 8 jours, l’Empereur du japon a prononcé une phrase éclairante : « Je prie pour que la sécurité du plus grand nombre soit assurée ». Il dit « Du plus grand nombre » et non pas de « Tous ». L’aveu est terrible. Les dirigeants japonais sont évidemment conscients de la catastrophe nucléaire et préfèrent en cacher les formes les plus dramatiques tant que cela est encore possible. Ils savent qu’il y aura des sacrifiés et peut être même beaucoup.
Dans ce contexte, on peut admettre – bien que ce soit pénible- que des informations soient en quelque sorte «incommunicables » car elles risqueraient de causer une panique considérable qui aggraveraient à coup sûr la situation de la population.
Hors du Japon, comme ici en France, la situation est différente et la recherche de la vérité doit être la plus active. Le risque de « crise psycho-sociale » – dont parle l’un des experts officiels qui tourne sur les plateaux de telévisions – ne peut être invoqué à des fins de limitation de l’information, ou pour banaliser l’événement historique qui se déroule au japon. Il n’est ainsi pas acceptable que les représentants officiels du complexe politico-industriel nucléaire français monopolisent la parole publique sur le sujet. Or depuis 3 à 4 jours, on sent une inflexion dans la traitement des information (la presse et les médias ont fortement diminué leur couverture, comme le Monde par ex). La situation à Fukushima demeure pourtant aussi grave qu’il ya 8 jours, si ce n’est beaucoup plus grave encore. Dans ce contexte, la CRIIRAD et quelques analystes non officiels (oui D le Glu) et certains officiels (entre les lignes) soulèvent des questions utiles et nous alertent.
S’agissant de la contamination de l’air, les informations diffusées par l’IRSN et les autorités USA/canada semblent ainsi très insuffisantes et ne permettent pas de vérifier la contamination ou non de l’air par les éléments les plus toxiques. Avec ces informations maintenues « sous embargo » il aurait été possible notamment de donner du crédit ou de rejeter l’hypothèse de la fuite aggravée du réacteur 3 par exemple. On s’étonne : pourquoi cacher ce type d’informations susceptibles de rassurer ? …
D’autres informations un peu étranges voire confuses renforcent le sentiment de « dissimulation » de la part des autorités. Comment expliquer que l’eau du robinet soit interdite aux bébés de moins de 1 an et pas aux enfants et aux adultes ? L’impression dominante est les autorités biaisent, gagnent du temps, ne perdent pas encore la face ou…. prient comme le fait l’empereur.
Enfin s’agissant du réacteur 3 et des possibles fuites le concernant, je ne suis pas convaincu que la présence des techniciens au pied du réacteur indiquer que le coeur ne soit pas à l’air libre. Quelque soit la dangerosité du site – plus ou moins aggravée, avec ou sans réacteur 3 ouvert- , il est impossible de quitter les lieux tant que les réacteurs n’auront pas été « refroidis ». Comme les liquidateurs soviétiques à Tchernobyl, les liquidateurs japonais n’ont donc sans doute pas d’autre choix que d’intervenir au pied du réacteur avant de balancer du bore, du béton dans quelques jours et plus tard de construire des sarcophages. La sécurité de « tous » les japonais ne sera pas possible, comme l’a dit l’empereur….
Vous doutez et avez bien raison. J’ai pour ma part un apriori que je dois reconnaître: je n’accorde aux déclarations officielles que ce que j’en interprète, pratiquant systématiquement ce que tout le monde réalise plus ou moins consciemment.
>GUERET Nicolas
Vous donnez UN lien d’une journaliste particulièrement alarmiste. Il n’y a aucune autre source attestant de c e que vous dites. Pour l’instant, on ne peut qu’être réservé sur les conclusions de Dominique Leglu
Disons comme ça :
N’attendez pas que toutes les explications viennent à vous.
Ne sous-estimez pas le travail des journalistes.
La situation est peut-être même plus alarmante que l’article en question (du nouvel obs)
Lisez aussi cet article (entre autres) du Los Angeles Times:
U.S. nuclear officials suspect Japanese plant has a dire breach
A leak in a spent fuel pool at the Fukushima nuclear plant would be an unprecedented problem with no clear remedy, experts say.