Ce texte est un « article presslib’ » (*)
J’étais hier soir à l’émission Ce soir (ou jamais !) sur France 3. Les sujets dont Frédéric Taddéi souhaitait que nous parlions étaient l’économie japonaise (il avait été question des Japonais eux-mêmes dans l’émission de la veille) et la part des excellents bénéfices des entreprises du CAC 40 qui se retrouveraient en salaires du vulgum pecus, à savoir des miettes.
Parler de l’économie japonaise sans parler de la tragédie des Japonais est un exercice difficile dont seul l’économiste présent parvint à s’acquitter sans peine. Même l’auteur de Pour sortir de la crise, le capitalisme préféra dire que ce n’est pas uniquement une question de combien de puces pour téléphone mobile on arrivera à produire dans les semaines à venir. Quoi qu’il en soit, tout Japon et CAC 40 confondus, le débat de la soirée se découvrit vite la question à laquelle il s’agissait pour les invités de répondre : « Business as usual, oui ou non ? ».
Et là, signe des temps ou intention délibérée des organisateurs de la soirée, le résultat du vote fut celui-ci : « Business as usual, oui ! » : deux voix, « Non » : quatre. À quoi il faut ajouter le vote du sociologue, qui consista à dire que la manière dont nous concevons notre rapport à la nature a changé au cours des derniers jours. Les autres eurent beau lui rappeler que les tremblements de terre, tsunamis, et autres volcans et météorites font partie de la carte d’identité de notre bonne vieille planète, il était clair que pour lui les centrales nucléaires relèvent de la nature. Faute de comprendre sa Weltanschauung, je compte son vote comme un vote blanc.
J’imagine que même les partisans du business as usual m’accorderont qu’il y a eu comme un flottement au cours des années récentes, mais il était clair qu’à leurs yeux, les bons résultats des entreprises du CAC 40 et leur détermination à considérer les bénéfices comme butin plutôt que comme aboutissement d’un effort commun, apportent la preuve que les efforts pour reconstruire à l’identique le monde d’avant 2008 ont rencontré un franc succès. À mes propres yeux, cette « bonne santé » des entreprises qui échappent à la logique de la redistribution par leur volonté affirmée d’offrir à ceux qui ont déjà beaucoup, encore davantage, lance un message : « Nous sommes toujours là ! Et si jamais nous devions partir, ne vous inquiétez pas : le jour où vous ouvrirez les coffres, ils seront vides ! »
Qui étions-nous, les quatre du « Non » ? Une actrice, un romancier et, quand on m’ajoute, ça fait trois saltimbanques. La quatrième était une banquière. Quand je vous disais que les choses avancent !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction sur support numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
176 réponses à “BUSINESS AS USUAL, OUI OU NON ?”
Rappelons que Michel Maffesoli, le sociologue à nœud papillon, a pour principal fait d’arme, d’avoir permis à Elizabeth Tessier de passer un doctorat d’astrologie dans l’université française…
et cela aussi
voir la note sur l’élection à l’IUF dans ce lien
Et qu’il a déclaré dans l’Express du 6 aout 2009
« Je n’ai jamais voté de ma vie. Je l’ai regretté notamment lors des dernières élections européennes, mais c’est ainsi, une manière de rester fidèle à la vieille tradition anarchiste de mes ancêtres italiens. La politique n’est pas grand-chose, elle est une activité comme une autre, à l’exception près qu’elle est exercée par des malades mentaux – notez que cela n’a rien de négatif dans ma bouche. Et rappelez-vous que, par définition, le ministère s’occupe des petites choses, tandis que le magistère – ma fonction – traite des affaires plus nobles.»
Je ne sais pas ce qui est le pire, l’égo, la bêtise ou le danger contenue dans une telle affirmation. C’est avec un tel discours qu’on dégoute les masses de la chose politique et qu’on la laisse à des « malades mentaux’. Les anarchistes ont honte de vous monsieur Maffesoli.
Je pensais que pour les anarchistes, la politique était une plaie immense à détruire. Lui, semble considérer que c’est une bagatelle. Décidément le sens des mots et des idées dépend de la personne qui les prononcent… Mais c’est pas nouveau.
d’un point de vue postmoderne Elizabeth Tessier vaut bien Aristote…
Bonjour M. Jorion,
Je crois que vous avez raison de souligner que les choses bougent, même chez les banquiers.
Néanmoins, lorsque l’écrivain Régis Jauffret vous posa la question des solutions de rechange, vous avez répondu par une réponse.
Si nous souhaitons que les choses bougent encore plus, il nous faut travailler sur des solutions, comme vous l’avez maintefois fois rappelé sur ce blog et dans vos vidéos du vendredi.
Pour que votre voix soit mieux entendue, peut-être eut-il fallu que vous esquissiez des pistes de réflexion sur certaines solutions.
Répondre par une réponse, c’est finalement pas si bête ! 😉
Bonjour,
C’est en effet une technique classique de retour à l’envoyeur, mais j’aurai préféré, juste après, une réponse argumentée courte basée sur 2 ou 3 pistes. Le temps imparti étant très court, la discussion est tout de suite passée à autre chose sans aborder le « et maintenant, que/comment fait-on ? »
Ceci dit, j’ai conscience que l’exercice télévisuel n’est pas simple. Ma remarque initiale n’est qu’une proposition d’amélioration pour les prochaines fois.
Bonjour Paul,
Je vais regarder l’emission aujourd’hui. Je signale juste ta phrase :
« Même l’auteur de Pour sortir de la crise, le capitalisme préféra dire que ce n’est pas uniquement une question de combien de puces pour téléphone mobile on arrivera à produire dans les semaines qui viennent les invités de répondre : « Business as usual, oui ou non ? ». »
A moins que je sois particulierement mal réveillé, il me semble qu’il y a un bout qui a du sauter dans un copier coller…
Merci. Un bout de phrase avait en effet disparu !
« Ce n’est pas d’un énième-train de revendications- et d’un énième-train de mesures- que nous avons besoin, mais d’une véritable mutation. Et ce qui rend cette mutation particulièrement difficile et partant, fort aléatoire, c’est qu’elle doit s’opérer dans les mentalités, dans les esprits. D’autant qu’il y faut trois vertus peu communes qui, en réalité, n’en font qu’une : l’espérance, le courage et la volonté. Il va sans dire que l’objectif visé n’est pas celui d’une quelconque -posthumanité- fantasmatique et totalement déshumanisante, mais celui d’une souhaitable – pleine humanité – pleine comme dans plein jour et dans plein temps, c’est à dire vécue dans toute sa plénitude – »
Pierre Karli – Le besoin de l’autre –
@PAD : enfin un avis vraiment juste !
Effectivement nous avons besoin d’une révolution bien sûr sociale, mais aussi de civilisation.
C’est ce que propose l’article ci-dessous paru ce jour
Le pire est en marche à Fukushima
http://www.npa2009.org/content/le-pire-est-en-marche-%C3%A0-fukushima
Sa conclusion pleine d’espoir
« gratuité des biens de base » : pfffff…… C’est bien beau, mais faut voir aussi comment ça fonctionnerait en réalité, et là je dis : bonjour les gaspillages !!!
Je ne suis pas certain de bien comprendre. « Business as usual, oui ou non ? » au sujet de quoi, du Japon seul ou du capitalisme que vous jugez à l’agonie ?
Bonjour Monsieur.
Vous avez terminé l’émission en disant « un processus de dégradation est en cours , il avance très vite ».
Il s’agit certainement de la dégradation de l’économie et du social des sociétés modernes.
J’ai compris que les révolutions du monde Arabe en étaient les prémices , que les dettes bancaires, états et populations en étaient les explosifs , que les refus de subir en seraient le détonateur.
Pouvez vous exprimer clairement la dégradation future possible de nos sociétés , ou est ce trop dangereux ?
Merci.
Vous espérer quoi avec ce « exprimer clairement » ? Vous croyez que l’on ne voit pas clairement vos gros sabots ? Vade retro Satanas ! Gros vilain !
çà fait près de 2 ans que ce blog, le plus clairement qu’il est possible, explique les mécanismes de dégradation en cours : faut-il vraiment vous faire un dessin et en déduire les risques futur ? : pauvreté, maladies, famines, chômage, déséquilibres accrus, perte totale de confiance envers toute entité étatique, financière ou privée, violences et guerres, destruction de valeurs..etc.
Estimez-vous qu’il est dangereux de prononcer ces mots ?
Cher Paul,
J’ai bien aimé la première minute « nous vivons un choc pétrolier » et la dernière minute « les choses s’accélèrent et tout est interconnecté » sinon c’était très décevant car chacun se parlait à soi-même. Un signe des temps.
J’ai été triste de vous entendre revenir avec la ‘crise que j’avais prévue’ comme pour vous encenser et en partant du principe qu’il y a unanimité pour dire que les multi crise que nous connaissons découlent de la crise financière et que celle-ci est la conséquence directe de la crise des subprimes. Je crois que vous auriez beaucoup à gagner à reconnaître qu’il y a de nombreux points de vue pour expliquer une crise qui porte bien des noms. Et si les subprimes n’étaient qu’un symptôme d’un problème plus profond ? Et si pour se sortir de sa condition l’homme tombait facilement dans l’illusion de l’avidité ? Et si, et si …
Comme vous le savez je ne partage pas votre analyse car de mon point de vue égocentrique très limité nous vivons le début de la fin de la croissance de notre civilisation thermo-industrielle depuis que nous avons atteint le premier point d’inflexion du pic pétrolier en 2004 (fin de la croissance de l’offre). C’est un point de vue parmi d’autres qui peut s’associer à bien d’autres et pas à d’autres.
Donc hier soir et comme d’habitude pas un mot sur les limites à la croissance … comme pour répéter qu’il y a une gêne réelle à parler de cette réalité … ce qui m’amène à me dire que bon nombres de profs de d’écoles primaires et de secondaires doivent se retourner dans leurs tombes.
PROBLEME 1: Attendu que l’on récolte les pommes en partant des plus accessibles vers les moins accessibles (de bas en haut), quel sera le profil général de la récolte dans le temps et ceci de la première à la dernière pomme ? Linéaire, géométrique, en cloche, … ?
PROBLEME 2: A un moment T on doit répartir 50 pommes dans des corbeilles de 8 pommes chacune. Combien peut-on remplir de corbeilles ? Combien reste-t-il de pommes ?
PROBLEME 1 + PROBLEME 2 = PROBLEME 3
CONCLUSION : Comme les choses ne sont pas assez apparentes que pour être vues ou qu’elles sont délibérément niées, vivement que l’on soit 9 milliards d’êtres avides pour que les limites à la croissance soient encore plus apparentes …
Non en fait 🙁
Paul, la prochaine fois, tu dis que tu as prévu la crise, et puis tu ajoutes : « tout comme Peak.Oil.2008 » 😉
Je n’ai absolument rien prévu du tout vu que j’ai découvert la théorie du pic pétrolier bien après le premier point d’inflexion du Pic Tout liquide en 2004 et bien après le Pic de pétrole conventionnel en 2006 (cfr AIE). Mieux vaut tard que jamais (si tant est que cette grille de lecture puisse apporter quelque chose).
Et si il fallait commencer à comptabiliser le nombre de personne qui on prévu le Big One (crash financier) depuis 30 ans, le nombre de personne qui on prévu la crise écologique (pollution et/ou limites à la croissance) depuis 40 ans, le nombre de personne qui ont prévu la crise de la démocratie depuis x années … on n’est pas sorti de l’auberge et il ne nous restera plus que nos égos pour contempler notre décadence égotique.
Tournons-nous vers le futur avec humilité
et disons nous bien que les idées n’appartiennent à personne.
Quand Paul écrit en 2005 un livre de 350 pages qui décrit par le menu la crise économique qui débutera en 2007, et qu’il le rappelle légitimement face à des interlocuteurs de « l’autre bord », je ne vois pas où est le manque d’humilité ou la volonté de circonscrire les débats sur les crises…
Le rapport Meadows & al publié en 1972 par le Massachussetts institute of technology – M.I.T – d’après les travaux du « club de Rome » en 1968, aidait déjà à la compréhension de la mutation nécessaire !
40 ans déjà de perdu et une crise financière qui n’est qu’un sous-ensemble d’un déni de pleine humanité.
Peak.Oil.2008, il y a prédiction et prédiction. Prévoir vraiment la crise des subprimes, ce n’est pas dire : « bah ! tout cela finira bien par se casser la figure ! », c’est prévoir et expliquer la chute d’un sous-système, la fin d’une solution et d’une illusion qui fonctionnaient très bien. Le peak oil, c’est tout à fait différent : tout le monde l’a prévu, comme le prouvent les investissements dans les schistes bitumeux, mais l’on ne sait pas que faire de cette prédiction. Elle fonctionne comme celle d’une catastrophe atomique en France, plus que jamais d’actualité : c’est crier au loup, et voir les brebis se serrer les unes contre les autres, tétanisées de peur.
Je n’ai pas dit que Paul manquait d’humilité même si je comprends que vous ayez pu l’interpréter ainsi, j’ai dit qu’il faut que l’on se tourne tous vers le futur avec humilité car je pense que le future n’a jamais été aussi incertain par rapport à nos attentes, ce qui va nous amener à remettre en question beaucoup de valeurs et d’idées reçues, et ce malgré nous.
Sinon je pense que répéter à l’envie d’avoir prévu la crise dessert le combat de Paul. En tous cas c’est comme ça que cela résonne chez moi. Et puis de nouveau de quelle crise parle-t-on ? Pour moi les subprimes et le crash de 2008 ne sont que des manifestations d’une crise bien plus profonde.
Et pour ce qui est de circonscrire les débats sur les crises, force est de constater que même si Paul donne la chance à l’objection de croissance de s’exprimer, il a tendance à se positionner au-dessus de ce débat comme pour le nier en se considérant au-dessus de ces enfantillages. C’est comme cela que je ressens or je crois qu’il loupe l’essentiel. Je fais partie de ceux qui pensent que c’est un des débats clés voire le débat clé … un débat qui est systématiquement nié à tous les étages !!!
Signé : 1/6,… milliardième de l’humanité … c’est dire !
@ Peak.Oil.2008
Le débat sur croissance/décroissance a eu lieu plus d’une fois sur ce blog non ? Et Paul a eu l’occasion de préciser où il se situait. Partant de là, vous n’attendez tout de même pas qu’il profite des rares moments d’exposition médiatique de masse qu’on lui offre pour porter un débat auquel il ne croit pas.
@Crapaud Rouge.
Le problème posé par le peak oil n’est pas tant le peak oil lui-même que la longue descente qui suit. On sait quoi faire pour en atténuer les effets les plus néfastes mais on fait précisément l’inverse, on continue de construire tous ensemble une catastrophe encore plus importante en laissant notre dépendance et notre vulnérabilité s’accroître considérablement. Nous grillons nos derniers atouts à la loterie … C’est plutôt dommage !
Julien, le bon petit-soldat-le-doigt-sur-la-couture, qu’est-ce que ferait Paul Jorion sans toi ! Allez hop, un petit coup de « Suppr » :-))))))))))))))))
@ Valjean
Même pas, quand c’est outrancièrement ridicule, je laisse passer. Enjoy !
manque « Combien de pommiers non ramassés ? » et co, et co
Je vous rejoints, PeakOil. Si l’économie se désagrège, la méthode préconisée par Paul, la changer pacifiquement de l’intérieur, est vouée à l’échec. L’interdit de la spéculation, le bancor, le revenu minimum, etc. on se dit oui, bien sûr, ces mesures vont dans la bonne direction, mais quid de tout le reste ? Et il est vaste le reste !… Espérer l’avènement d’un pouvoir enfin « éclairé » n’est qu’une illusion. Tout pouvoir n’existe que pour sauver ses fesses d’abord, et le plus noble dessein finit ses jours dans le sordide dès lors qu’il prétend se réaliser. La vie de Jésus est là pour le rappeler : né entre deux gentils innocents, il meurt entre deux méchants coupables.
@ Peak.Oil.2008
Perso, je secoue le pommier, les plus mûres tombent en premier, quelle que soit leur hauteur dans l’arbre.
Pour rester à hauteur d’homme et de pomme , l’humble et simple solution de la palisse est de ne pas laisser le pommier grimper jusqu’au ciel , mais il faut savoir tailler et enlever le superflu .
@ peak-oil
Ne comprenez-vous pas que le blog de Paul traite du sous-ensemble finance comme le signifie Julien 🙂 et qu’il est normal qu’il consacre son temps de médias au sujet, qu’il pose, à son grand mérite, sur l’espace publique.
Par contre je ne comprends pas si Paul ne croit pas à la décroissance ou au débat ? Je vais rechercher sur le site sa position.
PAD
Paul nous a avoué qu’il a participé à des assemblées de quakers et a traité les objecteurs de croissance de quakers. Donc il a été décroissant (ou proches d’eux). Je crois qu’il s’est ravisé
Je crains hélas que son fond profond est trop prométhéen pour rejoindre l’humilité intellectuelle de l’OC. Mais à part ce péché mignon, il dit des choses profondément intéressantes….
PAD
Vous avez raison ici c’est la finance et il faut que j’accepte que l’OC indifère Paul comme la plupart des intélectuels. Sinon je soutiens ses combats même si cela me semble idéaliste et inateignable. Savez-vous ce que Paul pense de la relocalisation car ça c’est du concret, loin de tout idéalisme (NB Je n’ai rien contre l’idéalisme).
@ peak oil.
J’ai passé la journée (c’est surement insuffisant) sur ce blog et j’ai l’impression qu’on y parle surtout de la répartition des richesses comme étant la raison quasi unique d’une future explosion ainsi que la cause principale de la crise depuis 2008.
Mais les raisons de cette crise finalement très globale ne sont elles pas plus lointaines et profondes ?
Certaines civilisations ont vécues avec des écarts de richesse bien plus importants (attention je ne me place pas au niveau de la morale) qu’aujourd’hui, je pense aux pharaons, et elles ont traversé pourtant des millénaires et des millénaires.
Nous en moins de 200 ans l’affaire risque d’être pliée.
Je ne vois pas ou très rarement d’articles, de posts sur l’appauvrissement des richesses naturelles, donc du renchérissement des coûts de transformation de ces dernières dans l’appareil productif comme cause des difficultés actuelles et surtout futures, tout se porte sur le social.
Idem sur le problème d’une recherche de sources d’énergie toujours plus critique pour permettre à plusieurs milliards de personnes de vivre correctement (je pense surtout aux émergents), recherche confrontée aux limites même de la science.
L’épisode du nucléaire est un exemple. Quelle est la cause de son existance?
La cupidité et le mensonge ou la difficulté réelle de trouver de l’énergie sans être complètement dépendant de ceux qui possède les matières énergétiques ?
Mais pas que le nucléaire, on pourrait se poser la même question avec l’exploitation du charbon, qui rien qu’en Chine fait des milliers de morts tous les ans et en plus qui est une énergie très sale ou on pourrait parler du réchauffement liés à la consommation de pétrole.
Même chose, je ne vois pas grand chose sur un problème qui me semble essentiel, à savoir l’évolution de la démographie mondiale et la surpopulation à venir qui ne peut conduire qu’au désastre.
Je dis certainement une bêtise, mais ces problèmes ne supplantent-ils pas tous le reste ?
Je veux dire même au niveau de la morale vis à vis de nos enfants et des suivants. A quoi ça servirait de leur leur laisser un monde plus équitable en matière de répatition de richesses si ce monde n’existe plus ou presque plus ?
Et puis où est réellement la richesse dans tout ça ?
@Bastide
J’abonde dans votre sens. Avant de se poser la question du comment partager on doit se poser la question de ce qu’il y a à partager aujourd’hui et de ce qu’il restera à partager demain en fonction des choix d’aujourd’hui. Il ne faut donc pas se leurrer, la contrainte la plus importante n’est pas tant l’écart de richesse que le ratio offre totale – demande totale, c’est sans doute la contrainte fondamentale qui poursuit l’humanité depuis la nuit des temps. Et pour mettre tout cela en perspective ne perdons pas de vue qu’un pauvre d’Occident reste riche à l’échelle du monde, donc il a bon dos le débat sur l’écart de richesse tenu par les occidentaux, un débat qui se révèle franchement indécent vis-à-vis des pauvres des pays du sud.
Pour en revenir a ce qui peut être partagé on constate que la réalité d’un gâteau qui puisse ne plus grossir voire qui puisse même rétrécir est systématiquement niée par les religions humaniste, scientiste et économiste (religion occidentales). Etrangement cet Occident qui se dit « confiant », « réaliste » et « progressite » et qui croit s’être détaché de tout dogme n’a rien à envier aux sociétés passées qui furent coincées dans des croyances au combien rétrogrades. Comme quoi !
Concernant la démographie il ne faut même pas avoir fait des études secondaires pour comprendre que ces la première variable de toutes les variables, preuve si l’en est que notre dégré soi-disant si élevé de rationnalité se heurte à une irrationnalité bien plus profonde. En plus, ne pas aborder le problème démogaphique à toutes les échelles c’est créer une autoroute pour différents types de fascismes post-modernes qui ne s’enuiront pas avec des principes nobles de démocratie et de bien pensanse. Si la démocratie moderne veut un avenir elle devra tirer un trait sur ses dogmes et ses tabous. Si la démocratie ne veut pas se voir damer le pion par la dictature elle devra mettre un peu d’eau dans son vin en toute connaissance de cause et avec sagesse (ce qui nous fait cruellement défaut depuis si longtemps).
Un blog qui pourra peut-être vous intéresser :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/
@ Alain A.
Je dirais de Paul qu’il est Epiméthéen, plutôt que Prométhéen, car il s’agit de comprendre dans l’après-coup, dans l’après coup des inégalités par exemple. Pas d’anticiper au sens de dicter la solution toute faite, ce qui serait prométhéen. Le prométhéen laissé à lui même ne voit pas toutes les conséquences de ses actes, voir par exemple la fable des abeilles de Mandeville, ou l’usage des ressources de carbone fossile, prométhéen « par définition » (du feu de Dieu, ma définition !?)
@ Bastide et Peak.oil
LA démographie ? Mais on dit maintenant (contrairement à ce qu’on disait dans les années 80) que l’on va « stagner » vers 10 milliards d’habitant, avec une pyramide qui va bcp changer. Transition urbaine oblige (ou d’autres versions à la Emmanuel Todd). Pas de croissance exponentielle en vue (c’est vrai que ca ne le ferait pas !), nous serons tous des allemands.
En revanche, oui, ca ne fait que retarder un peu le goulot.
Mais la vitesse à laquelle on aborde le goulot est un paramètre crucial. (je repense aux effets de seuil de densité de population dont parle Fernand Braudel, mais là je transpose en seuil de vitesse). Car à vitesse assez lente sur le pistolet démographique, les capacités de changement de paradigme sont plus grandes que dans un mouvement panique, le pistolet sur la tempe. Donc en égrenant des changements de paradigmes possibles dans le premier tiers, disons, de la descente du peak oil, une zone encore assez « logarithmique » en évolution, on prépare néanmoins la zone suivante, peut être dangereusement polynomiale.
Si l’on imagine par exemple que la complexité nous tue (comme dans le dernier bouquin,… Le Capitalisme à l’agonie …), on pourrait essayer, par des petites nuit du quatre aout en série, un peu comme la série démarrée au Machrek/maghreb , de revenir à des formes de possession et de pouvoir plus distribuées, où les efforts que vous appeleriez décroissants seraient consentis par des gens ayant renoués entre eux des liens de communautés juste fractale ce qu’il faut (je rejoins kercoz sur ce point).
En gros, on ne sera pas bcp plus efficace sur les processus de sortie du peak oil en le préparant très à l’avance en tant que tel. En revanche, en préparant notre résilience par un degré judicieux de « liens qui libèrent » qui reconstituent les maillons manquant entre le noyau familial et les institutions forcément trop grosses pour offrir « du lien », on fait un investissement juste spéculatif comme il faut…
@Peak.Oil.2008
Courage! Quand le réservoir sera sec et les centrales insuffisantes il y aura beaucoup de gens de votre avis (et du mien donc). La croissance en prendra alors un méchant coup. D’ici là acceptons certaine ironie facile même si ça fait mal. J’aime beaucoup vos contributions parmi tant et tant qui suscitent mon intérêt. Je ne pense pas être le seul quand même?
Merci pour ce chaleureux soutien,
cela réconforte de savoir qu’on est pas seul
à observer le monde à travers les mêmes yeux.
Sans doute M. Jorion aviez vous raison de dire que les salariés n’avaient pas bénéficié de l’envolée des bénéfices des entreprises du CAC 40.
D’un point de vue égalitaire, c’est une partie du sujet, il faut bien admettre, et en tous cas pour la France, que ces gdes entreprises tirent aussi une bonne partie de leurs bénéfices de la pression mise sur leurs sous-traitants et donc sur le dos d’employés qui ne sont pas les leurs..
Déjà les salariés des gdes entreprises françaises ont des avantages souvent bien supérieurs à la moyenne des salariés français, ne serait-il pas plus judicieux de parler des impôts versés en France par ces entreprises du CAC40, ne pensez vous pas d’un point de vue égalitaire, je ne parle pas des déficits de notre pays, que la grande discussion aurait dû porter sur justement ces 40 milliards versés aux actionnaires contre je pense une somme dérisoire versée à la collectivité…
En faisant porter votre message sur les salariés, nous ramener la conversation vers l’individualise, je pense que la crise actuelle, au delà de la rémunération des salariés, est avant tout une coupure brutale des humains avec la société et le collectif…
Très bon commentaire monsieur Bourdon. Mais il faut peut-être être encore moins optimiste sur la société actuelle:
– Les gens sont de plus en plus individualistes. Aller dans le sens de leurs égoïsmes personnels permet d’être écouté.
– Je ne crois pas qu’il y ait eu de « coupure brutale » entre les gens et le « bien commun/société ». Cette coupure s’est faite progressivement avec la mondialisation, et l’individualisme prôné par le monde anglo-saxon. La théorie américaine du « winner » et du « loser », du « moins d’Etat pour que JE gagne plus d’argent »… « On » fait croire aux gens qu’ils s’en sortiront mieux en étant égoïstes et individualistes qu’en étant solidaires. Le « moins d’Etat, moins d’impôt » est une traduction littérale de ce lobbying. La mondialisation a juste permis d’empêcher toute taxation juste, toute mesure de régulation…
oui, il y a eu glissement progressif sur un peu plus d’une génération, avec accélération les
20 dernières années, et feu au lac, les 10 dernières.
la théorie zuesses est un fiasco : c’est chaque jour plus clair … mais, même pour la population
de là-bas, en grand danger, il y a blocage idéologique ( et, « on » nous dit que cela vient de nous… passons …).
ici, chacun(e) à sa façon sait qu’un changement drastique est indispensable.
Bourdon@
Je renchéris: excellente remarque de dire que les salariés français des sociétés du CAC 40 tirent avantage du système. La comparaison avec la situation des autres salariés, notamment en terme d’indemnisation pour perte d’emploi, le démontre. Ce qui est obscène, c’est que les syndicats de ces sociétés font semblant d’ignorer que les bénéfices sont réalisés en majeure partie à l’étranger. Pourtant ces syndicats revendiquent le droit d’attribution de ces bénéfices dont le mérite revient à d’autres qui ne se plaignent pas, bien au contraire.
J’ai vu dans ma carrière plus de mensonge et de mauvaise foi chez les syndicalistes (surtout CGT) que chez le patronat, mais davantage de cupidité et d’indifférence chez ces derniers plutôt que chez les premiers.
Il ne faut pas oublier que par un phénomène de vases communicants, le capitalisme a déporté une partie de la richesse et du pouvoir d’achat des petits bourgeois occidentaux vers le prolétariat du tiers monde.
N’ignorons pas aussi naïvement que les grands « capitaines des affaires » se sont enrichis considérablement au passage dans ce transfert géographique.
Mais globalement c’est le capitalisme qui a tiré de la misère les BRIC.
Qui se plaint de la crise, de la baisse de protection sociale, de la perte de pouvoir d’achat dans les pays occidentaux ? Le sans-papier, l’ouvrière analphabète qui a quitté son douar et fait l’aide ménagère, le salarié agricole qui laboure pour le compte de son employeur grand propriétaire foncier ?
Ce qui me paraît indécent, c’est que les petits bourgeois crient plus fort « haro sur la crise » que le prolétaire chinois ou brésilien.
Ce qui me révulse, c’est l’universitaire californien bien au chaud dans son fauteuil qui chante la louange de la révolution arabe sans avoir mesuré les conséquences pour d’autres peuples soumis à la dictature. Ce même « nanti de la démocratie » n’ira jamais s’engager dans une brigade pour combattre en risquant sa vie aux coté des révolutionnaires.
Le vrai scandale, se trouve chez tous ces intellos qui font uniquement du bla-bla-bla sans aucune prise de risque.
Rédiger et publier un bouquin pour faire avancer des idées c’est déjà une prise de risque. Investir dans une entreprise est une prise de risque plus grande.
Mettre sa vie en jeu est la prise de risque ultime.
Manipuler la vie des autres est une indignité
Voila la vraie obscénité !
« Le vrai scandale, se trouve chez tous ces intellos qui font uniquement du bla-bla-bla sans aucune prise de risque. »
Aucune prise de risque, vraiment ?
Et les intellos, genre les universitaires, pas seulement californiens, eux n’écrivent aucun livre ,
Aucun que vous n’ayez lu, en tout cas.
« Le sans-papier, l’ouvrière analphabète qui a quitté son douar et fait l’aide ménagère, le salarié agricole qui laboure pour le compte de son employeur grand propriétaire foncier ? »
Il n’est pas uniquement l’appareil de la CGT et autres médiateurs à fonctionner à la mauvaise foi, l’assertion antre guillemets, de votre plus fine pensée, est un mensonge, pur et simple…Vous devriez lire les universitaires, bien au chaud, monsieur le populiste anti-intellectuel.
Vous écrivez sans rien savoir ni sur les luttes en Chine, ni au Brésil, ni ailleurs. Arrêtez votre baratin .
AMUTIO Denis @
« Il est interdit d’interdire ! » La mémoire courte chez vous ? applicable aux autres mais pas à vous ?
Laissez les vivre et s’exprimer tous ceux qui ne partagent pas votre vision du monde.
Bonjour
Eh oui, le monde entier est en flammes, pour des raisons « naturelles » ou purement « humaines »… et les promoteurs du système imaginent que la meilleure option est de « regarder ailleurs ». Fatale insouciance.
Question très basique, est-ce que Monsieur Jorion a commencé à étudier les documents qu’un employé de Bank of America a fourni aux Anonymous ?
« Le site sur lequel ces informations ont été mis à disposition du public est difficilement accessible mais des opérations de mirroring ont rapidement eu lieu afin de parer à toute tentative de censure. »
voir ici :
http://fr.readwriteweb.com/2011/03/14/a-la-une/les-anonymous-publient-des-documents-censs-montrer-limplication-de-bank-america-dans-une-fraude-de-grande-ampleur/
Sinon, eh bien… merci pour votre travail !
en anglais
« Anonymous leaks allegedly expose Bank of America mortgage fraud »
http://blogs.computerworld.com/17970/anonymous_leaks_allegedly_expose_bank_of_america_mortgage_fraud
Grosse faiblesse dans ce billet, car il y a mille façons de répondre à une question de type sondage. En l’occurrence, on peut répondre en disant :
– ce que l’on croit qu’il va se produire pour la plupart des acteurs, ce qu’ils vont faire
– ce que l’on voudrait qu’il se produise pour la plupart, ce que l’on voudrait qu’ils fassent
– ce que l’on croit que la plupart pensent, comment ils « voient » le monde, indépendamment des actions
– ce que l’on croit qui est en train de se produire pour la plupart, ce qu’ils font déjà
– ce que l’on croit qu’il va se produire, indépendamment de la volonté des acteurs, ce qui va changer
– ce que l’on croit qui est, devrait être ou pourrait être, indépendamment de ce qui se passe
– ce que l’on ferait soi-même si l’on était à la place de ceux que vise la question
– etc. etc.
Rétentions et protentions individuelles et collectives
Prométhée (anticipation et Epiméthée (après coup)…
IL n’y a pas de point plus juste que l’autre dans cet écheveau.
En ce sens j’aime bien l’analyse de Bernard Stiegler avec les « systèmes associés », car, justement, elle est systémique comme la bêtise qui nous assaille.
Pour revenir sur Fukushima, on apprendra sans doute dans les mois et années qui viennent les bourdes d’impréparation.
J’en cite deux :
– le fait qu’il y a eu des tsunamis de 15-20 m à deux pas de là il y a à peine 18 ans (okushiri 1993 faisant 200 morts), comment ne pas se rendre compte qu’il faut des bâtiments adaptés en hauteur pour les installations vitales (pompes et leurs commandes, leur alimentation) et avec 96 heures et non 8 heures d’autonomie.
– et le fait qu’il n’y ait pas de recombineur d’hydrogène mentionné dans cet interview de Repussard au quotidien Le Monde
(recombineur catalytique : Le principe de fonctionnement de ces recombineurs est le suivant : l’hydrogène, mélangé à l’oxygène, à l’azote et à la vapeur d’eau contenus dans l’atmosphère de l’enceinte, est recombiné sans explosion, de façon controlée en vapeur d’eau au contact d’un catalyseur (platine et palladium sur alumine) recouvrant les plaques catalytiques qui sont en acier inoxydable. C’est une réaction exothermique 2H2 + O2 => 2H2O qui s’établit au contact du catalyseur. Ces recombineurs ont pour but de limiter la concentration moyenne en hydrogène en dessous de 10%, pour éviter tout risque de détonation et pour, en cas de déflagration, limiter le pic de pression à valeur inferieure à la pression d’étanchéité de l’enceinte de la centrale nucléaire. )
hypothèse, entendue souvent :
par ex, pour la hauteur des vagues lors d’un tsunami, le rehaussement, pour éviter la destruction des circuits de sécurité …
ça coûtait trop cher …un grand classique …
on voit le résultat.
« Video indisponible » sur pluzz, par contre le spot de pub est bien disponible lui
Pfff…
Business as usual en effet, j’ai d’ailleurs arrêté d’écouter avant la fin…
A l’évidence il s’agit d’événements tout à fait majeurs et qu’il faut aller au delà des estimations assez classiques concernant leurs conséquences notamment économiques.
Au delà de l’urgence effroyable en cours et des conséquences à court terme il faut en effet déjà s’interroger sur l’après catastrophe. A l’évidence, le site de Fukushima va constituer un enjeu considérable pour les décennies à venir. Comment va-t-on gérer ce site hautement radioactif, comment va-t-on maîtriser sa dangerosité ? Il va falloir mobiliser des hommes, des ouvriers pour y travailler, sans doute pour y construire des sarcophages ! Cela représente un chantier assez « monstrueux » comme on le sait depuis Tchernobyl. Rien à voir avec les 2 % de PIB que les experts et économistes évoquent depuis quelques jours. Le coût humain et économique de ce type de catastrophe correspond bien plus à celui d’un conflit militaire majeur. On ne peut pas oublier que la catastrophe de Tchernobyl a précipité la chute de l’URSS au moins autant que le conflit en Afghanistan, comme Gorbatchev l’a bien reconnu.
On comprend d’ailleurs mieux pourquoi aucun bilan humain et économique de Tchernobyl n’a été fait : on croit savoir que 600 000 à 1 million de personnes ont été mobilisés mais nous étions dans une dictature et ces hommes, les « liquidateurs », souvent des mineurs, ont été envoyés dans des conditions terribles sur le site, une sorte de dernier goulag radioactif cette fois. Comment envisager un tel « chantier » au Japon dans une société développée et démocratique (malgré les insuffisances du japon sur ce point). Cela constituera un mise à l’épreuve majeure de la démocratie. On ne peut écarter non plus les conséquences politiques d’un tel événement (ex : contestations des oligarchies technocrates,…). En tout cas, il n’est pas évident de voir comment l’industrie nucléaire civile pourra se remettre d’un tel événement.
D’une façon générale, il me semble que les conséquences de la catastrophe en cours ont vocation à être tout à fait hors normes. Il n’est ainsi pas absurde de faire l’hypothèse que les conditions de développement et la trajectoire de l’économie mondiale vont se trouver profondément voire assez radicalement modifiées.
Je n’ai pas vu l’émission. Vous voulez dire que Roux de Bézieux se prononce pour le « business as usual » ? Je suis surpris et déçu si c’est le cas. Habituellement, il n’est pas pour le conservatisme, au contraire.
on ne pourra pas dire que l’émission d’hier avait de quoi casser 3 pattes à une reprise boiteuse, j’ai quand même ri quand le monsieur mobile chargé de éthique au medef s’est étonné du fait que personne dans ce pays ne soit enclin à abandonner sa maison et ses attaches familiales pour un contrat de 20h hebdomadaires payés au smic dans ses centres d’appels pourris…
est ce une vocation contrariée de coiffeur qui vous fait couper au ras des mots qui dépassent ? qu’ai je dit de si sulfureux après tout ? est ce une question de « océanité » encore ?
La coiffure ? Oui, secret inavouable…
On est au moins 2, à avoir ri. Bonhomme sympathique par ailleurs, mais imprégné (peut-être sincèrement d’ailleurs) de l’évangile en vigueur, y compris la charité, et complètement à coté de la plaque.
oui c’est exactement ça, on sent que le type se prend un peu pour l’indiana jones de entrepreneuriat et qu’il s’est monté toute une histoire ou il risque quotidiennement sa peau pour apporter l’emploi à quelque pauvre bougre…
julien, j’aimerais beaucoup que tu me donnes UNE bonne raison d’avoir coupé ce que tu as coupé, c’est interdit de penser que la dame en rouge finira par se lasser de la couleur ?
J’ai regardé l’émission hier, l’invité entrepreneur m’a choqué, parmi d’autres propos, en disant « si vous trouvez pas de travail, allez dans les départements où y a 4% de chômage » (pour résumer). Je me suis précipité sur le site de l’INSEE, et je m’aperçois que le département avec le moins de chaumage est …. la Lozère : 4.9%. Région bien connu pour son dynamisme économique… D’après la page de wikipedia sur ce département, ce faible tôt de chaumage est dû aux faible taux de jeunes qui sont parti dans les grandes métropoles. Donc message à tous les jeûnes au chômage : allé en Lozère vous trouverez du boulot ! C’est les entrepreneurs qu’il vous le disent !
…chAUmage??…
pas mal vu
L’entrepreneur a parfaitement raison et vous avez tort. Démonstration:que diriez-vous si cet entrepreneur empruntait des fonds publics pour vendre des glaces aux esquimaux sans quitter son logement douillet ? Ne seriez-vous pas le premier à protester ?
Commencez ,vous le premier, à créer 1 emploi. ensuite venez nous en parler.
Petit faiseur, grand parleur !
Le « droit au travail » est une « foutaise » vendue par des politicards pour acheter des voix électorales en faisant payer les autres. Embauchons les, embauchons les, je crois qu’ils vont bien ensembles….
C’est incroyable le nombre de ceux qui ont mordu !
En Alaska et dans des coins pourris de l’Alberta canadien on cherche en vain de la main d’oeuvre qualifiée……Quantités de russes ayant fait des études partent là bas et ne crachent pas dans la soupe.
@ALBIN
Non monsieur, c’est une foutaise imposée par la Constitution. Nuance.
– Emprunt à 12 mois :
Mercredi 2 mars 2011, le Portugal avait lancé un emprunt à 12 mois : le Portugal avait dû payer un taux d’intérêt de 4,057 %.
Mercredi 16 mars 2011, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 4,331 %.
Le Portugal au bord de la crise politique et financière.
Le Portugal, qui a encore vu ses coûts d’emprunt augmenter, mercredi, au lendemain de la dégradation de sa note souveraine par Moody’s, pourrait bientôt être le théâtre d’élections anticipées. Ce qui impliquerait inévitablement un sauvetage financier.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201228169953-le-portugal-au-bord-de-la-crise-politique-et-financiere.htm
Quand un emprunteur cherche un préteur, c’est qu’il veut financer un investissement qui dans son esprit rapportera plus que le coût des charges + l’emprunt. S’il se trompe, il est seul responsable. Cela s’appelle être adulte.
Pour le Portugal, il s’agit d’emprunter parce que le pays ne peut pas rembourser des dettes anciennes qui ont servi à payer des dépenses à court terme. Autrement dit, de « péter plus haut que son organe » par des politiciens qui ont vendu du rêve à des gogos.
Visiblement, tous ceux jugent normal d’emprunter à tort et à travers puis de cracher sur les préteurs ont toutes les qualités sauf une: Pas de dignité.
Dans la génération de mon grand-père, quand on ne remboursait plus ses dettes, on se suicidait ou bien on partait se faire oublier ailleurs. « Bonne renommée valait mieux que ceinture dorée ».
Maintenant, c’est le grand n’importe quoi ! suffit de gueuler un bon coup et d’oublier ce que veut dire le mot dignité !
Peut-on emprunter dans la dignité ?
Si oui, à quel taux ?
Emission dont vous vous êtes sorti avec les honneurs, mais rendue superficielle par le trop grand nombre de participants, conduisant à des discours réducteurs.
Vous etes trés sympa. Sauf Paul Jorion, le reste était totalement nul. J’ai rien appris.
Déja le titre de l’émission!!!
Mais les bourses ne veulent plus rien dire mon pauvre Taddei!
Redistribuer l’argent des capitalistes? Mais c’est du vent! De la monnaie du pape sortant de la FED ou de la BCE, basée sur aucune production réelle!
Ces gens se redistribuent de faux billets!
Se partager quoi? Le butin de Bernie Madoff?
C’est à peu prés ça!
Les USA vivaient à crédit. Ils pouvaient rembourser.
Les USA vivent toujours à crédit, mais ils ne peuvent meme plus rembourser, sauf en imprimant des dollars….
C’est simpliste, mais c’est la réalité que tout le monde peut comprendre!
j’ai regardé l’émission en entier; j’ai eu l’impression que la prestation de Paul Jorion n’était pas à la hauteur; je précise que je suis le blog depuis presque le début (2008 je crois), que j’apprécie ce qui s’y dit, et que j’ai lu tous ses bouquins; je suis donc un adepte convaincu de la secte;
pourtant, Paul Jorion m’a semblé confus et fatigué, avec beaucoup de tics qui perturbent l’écoute (ah, ces mouvements d’épaule quand il commence une phrase !). Si je n’étais pas cet adepte consciencieux que j’ai décrit plus haut, il me semble que je n’aurai pas compris grand chose à ses trois prises de parole; à force de concentrer pour tout dire en 1 minute, il y a trop d’implicites et de raccourcis dans ses explications;
peut-être manquait-il de vrais »méchants » pour le mettre en valeur, comme l’espérait en introduction Taddéï; les suppots du capitalisme désignés d’entrée de jeu se sont très vite complètement liquéfiés, l’économiste de service parlant même de profits illégitimes (???);
en comparaison les deux autres saltimbanques ont su faire passer le même message que Paul de manière plus émotionnelle et véhèmente mais à mon sens plus percutante.
Si je peux me permettre, Paul, le sociologue n’a pas dit que la nature, ou la planète, avaient « changé de nature », mais que notre rapport à la nature avait changé : bien que la planète reste, évidemment, égale à elle-même, c’est notre rapport culturel à notre milieu qui a brutalement évolué.
Personnellement, comme beaucoup d’autres je ne l’avais pas attendu pour cette évolution, mais je comprends ce qu’il veut dire, je partage, et je trouve que cette remarque est un arrière-plan pertinent des questions que vous avez discutées.
Pour le reste, j’ai, comme vous, l’impression que les idées bougent : même votre contradicteur, patron et capitaliste revendiqué, semblait chercher sa nuit du 4 août…
Peut-être (je n’ai pas vu l’émission) le sociologue employait-il le mot nature au sens spinozien de « Nature » = Dieu = le Tout.
Et c’est la banquière qui a le plus peur….
« économiste de banque » plutôt, si sérieux, et c’est semble t’il le cas ce cette « banquière », ces gens là doivent être assez schizophrènes.
Je ne vois toujours pas l’intérêt de se fourvoyer à la télé dans ce genre d’émission débat-spectacle. Mais je reconnais que ça peut se discuter pour l’accès à la « masse » que cette chose est sensée permettre. Et j’ai peut-être une opinion un peu trop élististe de ce point de vue. En fait je ne regarde jamais la télé ou si peu et c’est bien parce que vous y êtiez invité, Paul, que j’ai fait une exception.
Je m’attendais d’ailleurs au pire en voyant qu’une « comique » était invitée mais fus finalement agréablement supris de l’intelligence de son propos bien informé et politisé.
Vous êtiez en tout cas apparemment la guest-star de la soirée puisque vous c’est par vous qu’elle s’est conclue.
Tout cela reste quand même d’un niveau assez faible.
« je ne vois pas toujours l’intérêt de se fourvoyer à la télé dans ce genre d’émission débat-spectacle »
Je trouve que c’est injuste pour l’émission de Taddei qui est un des rares animateurs à laisser la parole aux invités sans les couper à tout bout de champ et dont le choix de ces derniers est plutôt pluraliste du point de vue les opinions politiques. Voyez les débats politiques chez Arlette Chabot ou dans « c’est à dire » et vous verrez la différence.
Non, c’est une critique juste. Il y a longtemps que je suis convaincu que notre intellectuel « hors système » se montre trop. Ses idées se répandent, certes, mais elles se banalisent et finiront par rejoindre le stock, déjà gigantesque, des idées contestataires mais inoffensives pour le système qui a tout le temps de développer des anticorps. L’impact d’une personnalité sur le public est inversement proportionnel à ses apparitions, c’est comme pour la sainte vierge… Et je ne plaisante qu’à moitié : l’histoire de Jeanne la Pucelle aurait été créée de toutes pièces pour servir une grande cause : cette recette n’aurait jamais marché s’il suffisait de se brancher sur la prière pour faire apparaître la sainte vierge.
@Crapaud Rouge
Mais big brother et son chapeau à avaler ?
Autant je suis d’accord que la télé est une machine à broyer les singularités , notamment par lesdits anticorps, la récupération naturellement naturelle d’un discours, autant je me dis qu’il faut hâter le changement de paradigme en rassemblant des communautés juste fractale ce qu’il faut, un peu comme celle-ci pour commencer. Des communautés qui ne broient pas les singularités. Mais ne faut-il pas un peu « montrer l’exemple » de telles communautés pour que les « nouveaux prolétarisés » (les broyés de la singuarité, je pense à Stiegler, prolétarisation = perte de svaoir-vivre / savoir-faire avant tout, même pour un cadre sup…) que ceux là, donc , regardent au delà de leur nanan addictif ?
On peut se demander d’ou vient l’argent du CAC40, et surtout se demander si cela a encore une rapport avec l’économie réelle?
J’aurais aimé entendre dire devant tout ces gens:
-Mais l’argent du CAC40 n’a plus rien à voir avec l’activité réelle, il s’agit de pure spéculation qui utilise l’argent injecté par la BCE et la FED!
Triste réalité pourtant!
Regardons donc le BDI (Baltic Exchange Dry Index): Son niveau est retourné à celui de fin 2008…. http://investmenttools.com/futures/bdi_baltic_dry_index.htm
Soit le niveau de 2002, une des pires années depuis longtemps!
Le BDI mesure le traffic du fret maritime mondial, il mesure ce qui se produit réellement sur la planéte, il mesure comment fonctionne l’économie globalisée.
Question:
D’ou viennent donc les bénéfices du CAC40?
Des produits dérivés qui « blanchis » par la FED et la BCE (Quantitative et qualitative easing, etc…) retrouvent une bonne santé, sachant que bien sur sur le fond, ils ne valent toujours rien! Il faut savoir que la titrisation ne se limite pas à l’immobilier, mais à tous les biens sous le soleil, ainsi que le financement des collectivités locales!
Il suffit de preter aux insolvables, on titrise et on revends à ceux qui comme les clients de Madoff, esperent se retirer avant que le pot au rose de l’insolvabilité soit découvert.
Les bénefices du CAC 40? Mais c’est un tour de passe passe qu’on va finir une jour par payer par une hyper inflation…Pour simplifier, de l’escroquerie organisée par Trichet et Bernanke.
Ca va mieux? Mais pas du tout! Ca va de pire en pire, et comme les réacteurs nucléaires, on s’approche de la fusion irrémediable!
Mais pourquoi Paul Jorion n’a-t-il pas qualifié de farce absolue cette montée artificielle des bourses?
Bonus et augmentations de salaires pour les dirigeants d’ING
BELGA
Pourtant ING doit encore rembourser 5 milliards d’euros d’aide de l’Etat sur les 10 reçus lors de la crise bancaire en 2008.
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/649334/bonus-et-augmentations-de-salaires-pour-les-dirigeants-d-ing.html
Les stress tests Irlandais semblent enfin devenir plus sérieux que ceux de 2010:
Stress tests to factor in house-price fall of 60pc .
http://www.independent.ie/business/irish/stress-tests-to-factor-in-houseprice-fall-of-60pc-2582956.html
Portugal edging closer to a bailout after Moody’s cuts country’s rating
Borrowing cost on one-year bonds soars to 4.3pc as ratings agency warns of further downgrades.
http://www.independent.ie/business/european/portugal-edging-closer-to-a-bailout-after-moodys-cuts-countrys-rating-2582917.html
J’ai regardé et ça m’a fait rire aussi, notamment avec une (charmante) Audrey Vernon que je ne connaissais pas et qui avait une pêche redoutable, toute habillée de rouge (?) !!
Le passage sur les donations aux fondations par les « gentils » Bill Gates/Buffett était notablement croustillant
Malheureusement je ne suis pas du tout aussi optimiste que Paul. Je me rappelle que la tragédie du 11/09 avait été le point bas de la crise internet, celle du 11/03 pourrait aussi entrainer les indices vers les plus hauts, une fois l’émotion passée, tout repart bien vite dans ce Monde qui ne vit (et profite pour certains) que de crises depuis longtemps !!
Bien sûr je sais que les répercussions d’une crise de la 2ème (/habitant) économie du Monde ne seront pas évidentes, mais je ne doute pas non plus du pouvoir de la FED pour aplanir les rugosités, et continuer comme si de rien n’était, alors que le citoyen lambda ne trouve trop rien à dire et criera toujours + au scandale si on le prive de son Iphone que si on lui fait payer les crises passées et à venir…
« la tragédie du 11/09 avait été le point bas de la crise internet, celle du 11/03 pourrait aussi entrainer les indices vers les plus hauts »
Au fait, personne n’a relevé l’indigence de la remarque de je ne sais plus lequel de ces rigolos consistant à dire que la progression du CAC avait été de 0% sur la période depuis le bas de 2002. En oubliant simplement (une paille) de dire que le prix des actions est une chose, les dividendes en sont une (toute) autre. Mais bon puisqu’il s’agissait que ces pauvres actionnaires ne gagnent rien à la bourse…
Ken Avo vous oubliez aussi de rajouter que les gros fonds d’investissement gagnent aussi à la baisse, doublement :
– en vendant en haut et en rachetant en bas (Bolloré par exemple l’a clairement fait)
– en shortant les indices comme l’a fait Goldman Sachs, après avoir vendu lui même les subprimes qu’il savait toxiques (et donc baissiers pour les indices); mais ce genre de manip n’a pas choqué outre mesure
Par contre les petits boursicoteurs ne gagnent pas trop, quand ils ne perdent pas, le niveau de 1998 est quasi le même qu’aujourd’hui et les dividendes ne sont pas toujours là pour compenser les pertes…cf Eurotunnel, un classique de la tonte des moutons !
En ce moment on parle de la misère des japonais, gageons que c’est, comme en Afrique ou ailleurs, cette misère qui fera la fortune accentuée de quelques uns et le redémarrage de l’économie après reconstruction et passage psychologique de l’épreuve
Business as usual pour nous. La mort pour les Japonais et les Lybiens. Attendez de voir les ronds de jambes de votre économiste devant khadafi. Il se défendra avec le mot « réalisme ». Son monde est fait d’argent. Les humains viennent très loin après. C’est, à mon avis, le prix à payer pour ce que nous nommons liberté (le droit de faire ce que l’on veut tant que l’on ne blesse personne). L’indifférence à ces malheurs est inscrite dans cette définition. Par contre l’importance de l’économie l’est aussi. L’économique prime. Vous en avez vécu une application.
Vous notez tristement que les saltimbanques et une banquière trouvent cela problématique. Les saltimbanques s’occupent d’humains. La banquière risque sont poste.
J’ai écoué cette émission: vous écrivez mieux que vous ne parlez, vos raisonnements sont un peu brouillons,et le passage à l’acte de vos idées semblent difficiles. Le comment est complexe. Mme Lemoine me paraissait plus pragmatique dans son approche (le lien évident entre salaires et productivité) et presque plus politique (le rôle de la participation comme élément de partage), la différenciation entre le AC 40 et le tissu des entreprises PME, PMI
Le passage de « maître à penser » à maître à agir » n’est pas simple apparemment. C’est une changement de nature. Le « je l’avais prévu » commence à être éculé, si vous pouviez l’éviter, merci, et n’apporte aucune valeur ajoutée maintenant on sait, et puis chacun devrait écouter l’autre pour faire avancer l’échange et tenter de faire apparaitre la lumière au bout de ces milliers de mots émis à la chaine: industrie de la parole.
J’espère que vous aviez remarqué que le capitalisme est protéiforme: capitalisme pur et dur, économie de marché, économie mixte, il n’est pas à l’agonie il se transforme, il mue mais pas sans problème c’est clair!
La confiance est essentiell pour affonter l’avenir: lucide oui, mais le pessimisme comme facteur de raisonnement rend aveugle sur les signaux faibles ou forts qui apparaissent çà ou là.
Non, le capitalisme n’est pas protéiforme.
Pour parler du capitalisme il faut donner son principe. Ce principe c’est qu’au lieu que l’argent aille où il devrait aller, il concentre les richesses, notamment par le mécanisme de l’intérêt, le capital étant alors par définition l’argent qui n’est pas disponible, ou pas assez disponible, pour la multitude.
Faute de faire cette analyse on met sur le même plan des choses qui sont sans rapports entre elles, ou bien qui sont d’inégales importance.
L’économie de marché subit la contrainte du capitalisme mais elle ne lui est pas nécessairement associée.
L’économie mixte c’est une vue de l’esprit, car son milieu demeure le capitalisme : l »appareil d’état, administratif ou productif sert le capitalisme, il lui fournit les services indispensables à son développement.
Tant que le principe demeure, il y a adaptation mais pas mutation, auquel cas il y aurait transformation du capitalisme en autre chose que lui-même.
La confiance, oui, mais laquelle ?
Le premier type de confiance c’est du religieux mal placé : tout indique que le système court à sa perte mais on cherche obstinément des raisons d’espérer en lui.
Le second c’est celle la confiance qu’il faut avoir pour quitter la routine intellectuelle et pratique.
C’est bizarre mais tout ce raisonnement ne tient pas. Le salaire est la résultante d’un rapport de force entre le salarié et son employeur, et la productivité ne joue qu’un rôle secondaire. Le taux de chômage agit beaucoup plus sur le niveau des salaires et c’est amusant ces raisonnements de ceux qui vous disent n’augmentez pas les salaires pour ne pas augmenter le chômage (à l’économiste on avait envie de lui dire : et toi tu baisses ton salaire de combien pour faire baisser le chômage et ne pas pénaliser les jeunes ?) alors que, justement, c’est le chômage qui crée une pression sur les salaires et entretient le marasme : pas de salaires pas de consommation pas de travail.
Maître à agir dites vous ? Mais ce qui compte c’est justement l’observation minutieuse et circonstanciée du système, et c’est cela qui permet d’agir : oui il s’agit de réguler, d’interdire certaines formes de paris spéculatifs, de poser des incitations prises sur le prix des produits qui sont retournées au fabricant comme épargne forcée pour limiter la part du préteur et enrayer les effets des différences monétaires, ou bien un système de régulation par une appréciation automatique de la valeur de la monnaie du pays exportateur pour limiter les effets pervers liés aux différences de change.
La participation, cela n’existe pas, on fait croire au salarié qu’il pourrait posséder une part de son entreprise, mais la seule chose qu’il possède c’est sa force de travail qu’il loue contre de l’argent.
La mondialisation, l’échange électronique, provoquent un effet de cataclysme, et vous en avez une image sous les yeux et c’est pour cela que l’effet de la centrale japonaise est si troublant, c’est qu’il représente symboliquement ce qui est en train de nous arriver : sous le poids des dettes (ou de la chaleur accumulée), tout le cœur du réacteur fusionne et s’effondre.
Autrement dit, certains sont comme les aristos sous Calonne et Necker, ils applaudissent quand la France fait la guerre en Amérique sans que cela leur coûte le moindre sou – c’est sûr, on l’emprunte ! – , sans s’apercevoir qu’ils vont à l’abîme parce que leur prédation sur l’économie sous la forme des pensions (celles des Polignac équivalait aux impôts soutirés de la Guyenne si mes souvenirs sont bons) est insupportable à ceux qui sont les maîtres dans le circuit de création de richesse : les bourgeois.
J’imagine que les aristos disaient pareillement en 1788 en arpentant les jardins de Versailles : notre système de pensions n’est pas à l’agonie, il se transforme…
Vous me direz, quelques têtes d’aristocrates à la lanterne et d’autres repoussent, mais en attendant, le système a bel et bien basculé cul par dessus tête.
Et la prochaine société, on aura envie de museler les prêteurs après leur avoir fait rendre gorge.
Justement, je voulais dire à Monsieur Jorion qu’il mise peut-être trop sur la raison pour expliquer la nécessité de changement du capitalisme alors que le capitalisme n’est pas le fruit de la raison, mais celui des passions (qui ont leurs propres raisons).
C’est pourquoi le monde capitaliste tel que Monsieur Jorion veux le voire changer est à mon avis sourd et aveugle quant aux causes qui l’ont rendu ainsi .
Le problème des prophètes est qu’ils viennent nécessairement (un peu) trop tôt.
Bonjour,
Des stress tests ont été annoncé dans la monde entier sur les réacteurs nucléaires. Seront-ils du même niveau que celui des banques ? 😉
Oui.
Bonjour
Alors le dernier GEAB est sorti.
J’aime bien ce site. Souvent critiqués, y compris sur ce blog par certains, je pense qu’il souffre souvent d’un décalage prédictif de 1 ou 2 ans. Mais après tout il y a 2 ans, les auteurs avaient prévu des soulèvements populaires un peu partout dans le monde et ça commence à venir avec 2 ans de retards sur leurs analyses. Preuve après tout que les agissements des politiques retardent les échéances à défaut de les corriger. 🙂
Ensuite grâce à un gentil CBJ (commentateur du blog de Jorion), j’avais pu voir un très bon film sur le site d’arte : l’obsolescence programmé.
N’ayant pas de télé, du coup je me tiens un peu aware sur ce qui peut y passer.
Donc Notre poison quotidien, pour nous rappeler qu’il n’y a pas que le nucléaire a changé dans notre société.
Anecdote :
Hier soir je discutait avec un amis de longue date qui est directeur d’agence bancaire , ils ont reçu une note de leur maison mère (ING) de vivement encourager leurs clients a liquider sans attendre toutes leurs actions , SICAV et cie et de garder pendant un temps des bons du trésor ou simplement le compte d’épargne et cela sans grande explication .
De là ma question : Comment faut il l’interpréter ?
Ni plus ni moins que comme cela a déjà été évoqué ici : « prends l’oseille et tires-toi » est le nouveau mantra de la finance.
Les banques ont toujours su conseiller à leurs clients d’acheter quand il fallait vendre et vice versa. Ces institutions sont remplies de médiocres incompétents (y compris en leur siège) qui n’y comprennent rien
Je crois malheureusement que quelques uns comprennent très bien
J’aime à croire que certains signes sont annonciateurs : en 1986, l’accident de Tchernobyl montrait à quel point le système communiste était à bout de souffle. En 2011, il me semble que l’accident de Fukushima révèle les mêmes failles. A quand l’effondrement et le changement de système ?
Et on a même une guerre mal engagée en Afghanistan, comme eux.
Plus qu’à trouver un président à tache lie-de-vin sur le crâne avec un vice(s)-président pochtron prêt à le dégommer pour piquer sa place.
Y a juste que Guantanamo, ça fait un peu minable à côté du goulag. A part ça, tout est paré pour la fin de l’empire américain. Apocalypse now en 2012 !