Billet invité
Le gouvernement japonais a reconnu dans la nuit européenne qu’il est « hautement probable » que des processus de fusion sont survenus au sein des réacteurs n°1 et 3 de la centrale nucléaire Fukushima n°1. Il a été par ailleurs relevé une nouvelle hausse du taux de la radioactivité, après qu’il eut décliné, et une seconde explosion d’hydrogène est désormais redoutée dans le bâtiment d’un réacteur de la centrale Fukushima n°2.
Les propos des autorités se veulent rassurants, mais la maîtrise de la situation est incertaine, tout dépendant des tentatives en cours de refroidir les coeurs des réacteurs afin d’éviter qu’un éventuel processus de fusion – dont seules des manifestations indirectes peuvent être détectées, telles des fuites de césium – se poursuive, aux conséquences imprévisibles.
La panne des systèmes de refroidissement des centrales est considérée par les experts nucléaires comme un événement hautement improbable mais très critique, faisant entrer dans un territoire inconnu, avec comme références Three Mile Island et Tchernobyl. La suite des événements, si la fusion devait se poursuivre, dépendant de la solidité de la structure de confinement.
Le contrôle de la situation dépendra de la capacité des opérateurs à refroidir par tous moyens – y compris des expédients comme de l’eau de mer salée – le coeur des réacteurs, qui sont arrêtés, avant que le processus de fusion soit suffisamment avancé pour devenir irrémédiable.
Les autorités donnent des informations partielles, tandis que les évacuations contribuent à la situation déjà très chaotique que connaît le Japon, alors que l’on découvre de nombreuses nouvelles victimes du tsunami. Dans un rayon de 20 kilomètres, quelques 215.000 habitants autour des centrales Fukushima n°1 et 2, distantes de 12 kilomètres entre elles, ont été évacuées. Dans la ville même, à 80 kms des centrales, les reportages décrivent une atmosphère de peur et de stockage de vivres, une situation proche de la pénurie d’essence. De nombreux habitants portant des combinaisons et des masques chirurgicaux.
(D’après agences de presse)
533 réponses à “CONTROLE INCERTAIN D’UN PROCESSUS DE FUSION DES REACTEURS DE FUKUSHIMA, par François Leclerc (mise à jour 7)”
Question : y a-t-il un lien entre le tremblement de terre à l’origine du Tsunami et celui de Christchurch en Nouvelle Zélande ?
peut-être ??
Apparté théorique:
La fission nucléaire consiste a diviser des atomes d’uranium fissiles (U 235) en deux. Il se dégage ainsi de l’énergie par défaut de masse. En effet les deux parties sont plus légeres que l’atome d’U235. Ce défaut de masse est de l’énergie dégagée selon l’équation d’Einstein: E=MC2.
La fission naturelle de l’U235 donne aussi des neutrons rapides qui vont percuter d’autres atomes d’U235, les diviser à leur tour et envoyer d’autres neutrons, etc…Cela s’appelle la réaction en chaine. Celle qui est au coeur des centrales nucléaires et des bombes atomiques.
Dans le cas de la bombe A, cette réaction est accélérée et non controlée bien sur.
Pour controler la fission on introduit des barres de graphite dans le coeur du réacteur, ils absorbent les neutrons et ralentissent donc la fission.
Un coeur en fusion veut dire qu’il n’y plus aucun moyen d’arreter la fission: Le combustible est coincé et les barres de graphite ne peuvent plus intervenir…
C’est une bombe atomique « molle » qui peut mettre des années avant de s’éteindre…
A t’ on des moyens d’empecher alors le flux neutronique?
Ca n’existe pas…Impossible. Il faut confiner dans un énorme blokaus de béton armé…Et laisser ça pendant des siecles…
Encore un aspect théorique:
De petits malins vont imaginer des robots qui pourraient découper en morceaux le coeur du réacteur…Que nenni!
La bombe à neutrons vous connaissez? Elle détruit tout systeme éléctronique…Elle est conçue pour ça!
Rien ne résiste aux neutrons…Ils détruisent tout….Vie et sytème électronique…
On joue aux apprentis sorciers depuis 1945…Et nous ne savons toujours pas gérer cette énergie nucléaire: C’est ça la VERITE!
Bonjour,
Suite à votre message, j’aimerais simplement savoir pourquoi sur la page Wikipedia concernant l’incident de TMI, est écrit que seule une partie du coeur a fondu, alors que vous dites que dans le cas de fusion il n’y a pas moyen d’arrêter la réaction.
Merci.
« Three Mile Island est une île de 3,3 km2 sur la rivière Susquehanna, près de Harrisburg, Pennsylvanie aux États-Unis. Son nom est associé à un accident nucléaire qui s’est produit le 28 mars 1979 dans la centrale nucléaire de l’île, lorsque, à la suite d’une chaîne d’évènements accidentels, le cœur du réacteur de type réacteur à eau pressurisée, appelé TMI-2, a en partie fondu. »
Merci Izarn
Et Tchernobyl, c’était exactement cela ?
Et si oui, comment ont-il arrêté la fusion ?
La fusion « metdown » fait effectivement échapper les produits fissiles au fond du réacteur où ils peuvent se rassembler.
Mais le scénario limite de bombe molle est assez peu probable.
IL faut déjà pas mal de « chance » pour qu’il n’y ait que du matériau fissile et pas d’acier avec qui le dilue. Ce qu’il y a autour compte aussi.
Pour ceux qui ne connaissent pas, notre chère planète Terre a abrité des réacteurs nucléaires 100% naturels Oklo un réacteur 100% naturel c’est le départ d’eau qui arrêtait la réaction, le retour (par la pluie) qui la réamorçait.
Si ça fond sans être critique avec les barres de graphite dedans (quand l’eau vient à manquer) c’est parce qu’il reste des éléments à vie courte (heures…jours) qui produisent encore
30 MW *exp(-t / tau)
au lieu de 1000 MW*exp(+t/tau2)
sur un coeur de combustible en divergence où le temps tau2 est celui dicté par la boucle de fission (Reiichido refera le cours mieux si besoin ?). Bien sûr les barres de contrôle et autres permettent de rester constant.
J’espere que le peuple japonais va hair le nucléaire!
Meurtri dans sa chair!
Mais quelle démonstration de l’humanité!
1945: Un coup pour rien? Les japonais font du nucléaire!
2011: Ils vont comprendre, enfin?
66 ans plus tard!
L’humanité est incrédule, le savoir avance lentement…
66 ans plus tard, pas une avance sur le controle de cette énergie! Toujours les vieux systemes mécaniques, qui fonctionnent quand tout va bien, mais totalement ineptes en cas d’accident!
Mensonges! Crimes de nos industriels , militaires et politiques!
Vous le saviez! On vous l’avez dit! Déja Einstein!
Fous! Docteurs Folamour! Vous etes responsables devant l’Humanité!
Pour toujours et à jamais!
Ignoble déclaration d’H.Gaino, conseiller de l’Elysée.
le nucléaire français favorisé suite au tsunami.
vous avez raison Arnaud, c’est ignoble. Et ça n’a pas de sens ! Mais ce monsieur c’était la ‘plume’ du discours de Dakar sur l’homme africain si je me souviens…
Je pense que les dirigeants français actuels sont les pires de notre histoire. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Ils constituent néanmoins une Boussole-indiquant-le-Sud remarquable…
La situation n’est pas sous contrôle.
Des rejets radioactifs qualifiés de « très importants » ont été effectués dans l’atmosphère lors de l’explosion du réacteur n°1 de Fukushima, selon l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire français.
Tepco, l’opérateur japonais de la centrale, a reconnu que les pompages d’eau de mer n’étaient « pas encore suffisants » pour faire baisser le niveau de pression dans les réacteurs n°1 et 3. Ce qui signifie que la température ne baisse pas et que les risques de fusion demeurent.
Un rejet contrôlé de la vapeur sous pression au sein du réacteur semble toujours impossible, en raison probablement de la radioactivité importante relevée près des valves, comme cela avait été signalé auparavant et n’est pas précisé.
Une explosion dans le réacteur n°3 est toujours considérée comme possible, selon le porte-parole du gouvernement, qui ajoute qu’elle ne créerait pas de problème pour le réacteur. Il n’a toutefois pas précisé s’il fallait s’attendre à d’importants nouveaux rejets radioactifs dans l’atmosphère, comme lors de l’explosion déjà intervenue.
Il fait nuit au Japon.
Ces nouvelles (http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/13/01003-20110313ARTFIG00022-le-japon-craint-toujours-une-explosion-nucleaire.php) n’ont apparemment été communiquées qu’une fois l’archipel »paisiblement » endormi.
Il est probable que demain en apprenant ces nouvelles, la panique s’empare de la population.
Oui mais le directeur du CEA a affirmé aux informations vers 22h qu’il n’avait pas les mêmes informations et que tout était encore sous contrôle.
Au delà des sentiments de tristesse que cet enchaînement de catastrophes provoque en moi – mes amis Japonais viennent de me rassurer par mail, eux et leurs familles sont (encore) en bon état physique – je suis curieux des conséquences pour le système financier mondial.
Car une fois paré au plus pressé, une fois les morts enterrés et les coeurs radioactifs noyés sous de nouveaux et multiples sarcophages de bétons, il faudra bien reconstruire, et pour cela, le gouvernement Japonais ne devra-t-il pas liquider ses avoirs à l’étranger? Quel impact sur les marchés financiers?
Et puis il y aura l’impact sur les prix de l’énergie : le Japon devra bien, d’une manière ou d’une autre, trouver à l’étranger un supplément d’énergie pour compenser la perte de 2? 3? voire 7 réacteurs.
Je contemple le mal grâce à lui. D’un simple clic. Comme un serpent qui se mord la queue…
Mon homologue japonais sera-t-il le prochain à regarder des photos et des informations d’une catastrophe nucléaire française?
À qui le tour? Ce sera où la prochaine fois? Encore combien de fois?
Est-ce que ça vaut le coup, au moins? Cette énergie phénoménale qui nous revient en pleine gueule en cas d’imprévu…
Après tout nous ne sommes que des déchets nucléaires. De la poussière d’étoile. Mais quand dame nature décide de passer son coup de balai, nous regrettons vite le confort de notre saleté raffinée.
Arriverons-nous à poser la question de la contingence énergétique, au moins sous son aspect nucléaire?
Quelques info pour résumer
La situation au Japon reste très évolutive et il est difficile de s’exprimer avec pertinence. Notez la prudence de l’ASN et de l’IRSN et constatez l’embarras de BESSON.
Pour faire court d’après l’IRSN (note en PJ) ce matin 13 mars :
· Centrale de FUKUSHIMA 1 (avec 3 réacteurs)
o Réacteur N° 1 :
§ Fusion partielle du cœur
§ Hall détruit par explosion H2 + Vapeur suite à dépressurisation de l’enceinte de confinement interne
§ Injection d’eau de mer borée (30 m3/h suffisant)
§ Enceinte de confinement non endommagée
§ Situation stabilisée
o Réacteur N° 2
§ Injection d’eau dans le cœur encore opérationnelle
§ Dépressurisation à mettre en œuvre probablement bientôt
o Réacteur N° 3 (situation la plus difficile cet après-midi ?)
§ Défaillance de l’injection d’eau à 5h
§ Dépressurisation à 8h ?
§ Début de fusion du cœur
§ Appoint d’eau de mer borée probablement en cours
· Centrale de FUKUSHIMA 2 (avec 4 réacteurs)
o Injection d’eau en cours sur les 4 réacteurs
o Mais perte des sources froides
o Déclaration aux AS d’une procédure de dépressurisation à mettre en œuvre sur les réacteurs 1, 2 et 3.
o Des dégâts cœurs sont à craindre
· Le vent est encore dans la bonne direction mais aucune indication quantifiée sur les rejets. On parle de 9 employés « irradiés » (mais à quel niveau) et de 3 ou 4 blessés lors de l’explosion
Au total 2 à 5 ou 6 réacteurs pourraient être sévèrement impactés par ce mode commun de défaillance : on ne peut qu’espérer que c’est une vision pessimiste mais il est clair que le mode commun est présent et que le seul facteur positif pourrait être que certains de ces réacteurs n’aient pas été opérationnels avant le tremblement de terre et ainsi que leurs puissances résiduelles aient été sensiblement inférieure. Mais aucune information ne circule sur ce point.
En ce qui concerne l’hydrogène il me semble évident, contrairement à ce certains de vos mails suggèrent, qu’il résulte d’une dégradation du cœur et non d’un problème d’alternateurs, ceux-ci étant dans un autre hall et pas dans le hall réacteur qui contient l’enceinte de confinement : or c’est ce dernier hall qui a explosé suite à la purge vapeur (+H2)
Si toutes les enceintes de confinement tiennent l’impact environnemental restera limité, en particulier si le vent ne change pas, mais c’est un vrai désastre industriel qui se profile (entre autres !). Des chiffres de 40 à 50 milliars de dollars circulent déjà.
Que peut il se passer en cas de réplique forte, de l’ordre de 6 à 7 maintenant?
Est ce que les opérations actuelles peuvent être compromises?
Impayable !
Si la cocotte minute tiens le coup et si le vent ne tourne pas. Décidemment vous ètes un harmonieux mélange de connaissances techniques et de foi inexplicable.
@ kerema29 : merci pour ces explications et ne vous laissez pas démonter par les commentaires qui précèdent.
Inutile de le préciser, Luxy Luke, en fait, vous ètes – définitivement – de ces personnes qui estiment sur la route que le sanglier représente un danger pour la voiture, tandis que moi, et définitivement également, j’estime que le danger est le conducteur.
Kerema 29 a en plus dans ses dunes la dose de radon quotidienne qui le rend tolérant aux radiations….
Une des analyses possibles de la situation est que l’opérateur de Fukushima se trouve placé devant un choix impossible: relâcher dans l’atmosphère une vapeur devenue très radioactive pour faire baisser la pression interne au réacteur, ou laisser celle-ci monter, ainsi que la température, accroissant le risque de la poursuite d’une fusion qui a été probablement déjà entamée, les pompages d’eau de mer ne parvenant pas faire baisser à eux seuls la température.
dit d’une autre façon peu élégante : serrer les fesses …
Pollution volontairement provoquée maintenant ou espérer que le coeur du réacteur supporte la chaleur et la pression …
Si cela explose, je pense que le peuple japonais fera »hara-kiri » à ses dirigeants qui cachèrent la vérité.
Il n’y a pas de fusion au sens Tchernobyl : une masse de combustible fondu qui s’auto-entretien. Par contre il y a destruction progressive par surchauffe du sommet des piles de combustible non refroidis parce non recouverts par l’eau, ce qui dégage des nucléotides divers et de l’hydrogène. D’où l’injection d’eau de mer (l’important) borée (accessoire).
Une centrale à l’arrêt ressemble à un moteur de voiture qui tourne au ralenti au feu rouge : il chauffe s’il n ‘y a pas de refroidissement, c’est à dire de l’eau fraiche amenée par une pompe (si l’arrêt dure longtemps). Si la pompe s’arrête il y a un danger de péter l’enceinte, alias joint de culasse, dans ce cas il vaut mieux relâcher la vapeur contaminée que de risquer une fêlure (définitive donc non-contrôlable) de l’enceinte de confinement. Décider de relâcher la vapeur n’est pas un choix impossible, c’est « désagréable » mais c’est du bon sens pour préserver l’enceinte.
La fusion d’un réacteur a des précédents, Tchernobyl et Three Mile Island quand elle a été totale, dans une dizaine d’autres cas lorsqu’elle n’a été que partielle. Elle intervient lorsque les produits de fission fondent à l’intérieur du réacteur, le danger principal étant qu’ils franchissent l’enceinte de confinement et se répandent dans l’environnement.
Quand à la vapeur évacuée hors de la cuve du réacteur (dans un modèle à eau bouillante) elle est radioactive, en particulier si la fusion a déjà débuté suite au début de destruction des crayons de combustible.
Nous sommes d’accord : la vapeur provenant du circuit primaire normalement refroidi est contaminée (avec des produits légers à courte durée de vie), elle peut se charger de contaminants lourds si les gaines des piles se fissurent et fondent par manque de refroidissement. Dans ce cas le dégazage enverra des produits vraiment dangereux, comme du plutonium, dans l’atmosphère, mais en petites quantités. Si l’enveloppe cédait ce serait en grosse quantité, mais le risque est nul tant qu’il y a assez d’eau dans le coeur et possibilité de dégazer.
D’autres informations en provenance de l’IRSN :
1/ Des rejets de produits radioactifs en provenance du réacteur n°3 de la centrale n°1 ont eu lieu, après le début de la fusion du coeur (commentaire: il n’y avait plus le choix).
2/ Les 4 réacteurs de la centrale n°2 sont dépourvus de systèmes de refroidissement.
Dépourvus de systèmes de refroidissement ?
C’est une blague !!
Mais ils continuent à injecter ! Simplement ils n’ont plus les générateurs de vapeur (ou le circuit de refroidissement à l’arrêt)
« Simplement ils n’ont plus »
Reiichido, si ce sont des gens comme vous qui s’occupent des centrales, je flippe à mort. Courir dans tous les sens en criant « on va tous crever! », on est bien d’accord que ça ne sert à rien. Mais minimiser comme vous le faites le risque encouru et la situation de danger dans laquelle on se trouve, c’est de l’inconscience. J’espère que la situation reviendra à la normale, mais vraiment des gens comme vous donnent la même impression que ces gamins de 20 ans qui s’imaginent être immortels au volant de leur voiture avant de finir dans un platane. Le pire de tout c’est que les gens que j’aime et moi-même sommes dans la voiture que ces apprentis-sorciers conduisent (j’ai une centrale nucléaire pas très loin de chez moi).
Ce qui se passe à Fukushima Daini peut être résumé comme suit :
La réaction en chaîne a été arrêtée. Il faut évacuer la chaleur latente. Normalement, le processus se fait comme suit : le coeur chaud fait bouillir l’eau, qui va se condenser (après avoir fait tourner une turbine) au contact d’eau froide (pas de contact direct : on pompe de l’eau de mer que l’on envoie dans un échangeur de chaleur).
Ici, il n’y a plus cette possibilité de refroidir la vapeur produite, soit parce que la circulation dans le circuit du réacteur ne se fait plus, soit parce que le circuit de refroidissement (celui qui amène l’eau de mer dans l’échangeur de chaleur) ne fonctionne plus.
Conséquence : l’eau dans le coeur bout, forme de la vapeur en quantité et le niveau d’eau baisse. Pour éviter que le combustible soit exposé à l’air, les services de secours injectent de l’eau; ils remplacent ainsi le liquide évaporé.
(Notez au passage qu’à Fukushima Daini, l’eau injectée est de l’eau douce, ce qui laisse supposer que les installations sont en meilleur état qu’à Fukushima Daiichi, où les secours en sont réduit à injecter de l’eau de mer).
Cependant, comme le circuit du réacteur est hermétique, la pression augmente. Il faut donc relâcher une partie de la vapeur produite. Ce dégazage n’implique pas un rejet dans l’atmosphère : le réacteur est en effet installé dans une l’enceinte de confinement et le rejet a lieu dans cette enceinte.
Cependant, très vite, la pression augmente également dans cette enceinte (8 bars), de sorte qu’il faut également envisager de dégazer, cette fois directement dans l’atmosphère.
Il y a alors des rejets radioactifs.
L’importance des rejets dépend de ce qui s’est passé dans le coeur du réacteur : si le coeur a été dénoyé, le combustible a probablement été endommagé et la vapeur dégazée sera très radioactive comme à Fukushima Daiichi 1, 2 et 3.
On croise les doigts pour :
(1) que les coeurs des quatres réacteurs de Fukushima Daini n’ait pas été endommagés et
(2) que les services de secours puissent rapidement restaurer une alimentation en eau froide.
Chaleur latente? Il s’agit plutôt de puissance résiduelle, due aux espèces radioactives présentes. J’ai lu que cela représentait 3% de la puissance nominale, c’est à dire, pour une tranche de 800MW, 24000 kW, qui restent confinés dans une enceinte hermétique pas si grande que ça. On se figure mieux le problème!
Vous avez raison : latent = caché en attendant le changement d’état.
Au temps, pour moi.
AUTANT pour vous…
Je sais bien que à force d’être répétée et de se généraliser, une faute finit par devenir la norme, mais ce genre de confusion homophonique reste agaçant, tout comme du reste HORS / OR chez notre cher amateur de choucroute.
autant < alterum tantum ['autre tant'], rien à voir avec la temporalité exprimée dans la locution 'au temps'.
@ Amsterdamois : avant de poster , vous feriez mieux de vérifier. La graphie correcte est bien « au temps pour moi ». L’usage « autant » s’est répandu, mais selon l’Académie, rien ne le justifie.
http://www.asn.fr/index.php/L-ASN-en-region/Division-de-Strasbourg/Centrales-nucleaires/Centrale-nucleaire-de-Fessenheim/Avis-d-incidents
Avis d’incidents – Centrale nucléaire de Fessenheim
Anomalie générique concernant le système d’injection de sécurité
Anomalie Générique
Le 1er février 2011, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire une anomalie générique relative à la répartition des débits d’injection de sécurité à haute pression dans les branches froides du circuit primaire principal des réacteurs de 900 MWe.
Publié le 07/02/2011
Indisponibilité d’un groupe électrogène de secours
Centrale nucléaire de Fessenheim – 2 réacteurs de 900 MWe – Fessenheim – EDF
« Le 03 août 2010, alors que le réacteur n°1 était en production, l’exploitant a détecté, lors de la réalisation d’un essai périodique, qu’un groupe électrogène de secours à moteur diesel était indisponible. »
Publié le 24/09/2010
Qu’en est-il à l’heure actuelle?
Pas de danger. Besson vient d’avoir un promotion comme sous secrétaire d’Etat aux groupes électrogènes…
L’UMP n’est pas d’accord. Elle a déclaré qu’elle veut mettre ces groupe allogènes dans les bateaux…
Que se passera t’ il si un des réacteurs explose? Les autres vont ils également exploser ?
Ils ne peuvent pas exploser au sens « explosion nucléaire », par contre l’enceinte de confinement peut se fendre à cause de la pression de vapeur ou de surchauffe locale..
Les tranches sont trop éloignées pour que l’une puisse interférer avec les autres.
Je crois que je vais cesser de lire ce blog ! Si vous penchez maintenant dans le sensationnel, comme Nicolas Hulot et autres ministres qui prétendent que le césium est un gaz (confusion probable avec l’hélium) et que la Polynésie est dans la banlieue du Japon, je trouve cela dérisoire.
Je vais à Tokyo dans trois semaines visiter mon fils qui y vit depuis cinq ans.
Il n’a pas l’intention de revenir en France et ceci quoi qu’il arrive, par exemple demain des restrictions d’électricité (le sens civique des japonais fera le reste), il ne pourrait plus se réadapter à la misère intellectuelle européenne et française en particulier. Pour parler finance, Monsieur Leclerc, il est probable que le yen va fortement chuter demain, que les actions Toshiba vont atteindre des cours planchers. Très bien, mais cela ne remettra pas en cause le courage et l’opiniâtreté de ce peuple admirable.
Pour terminer mon discours, si un tel tremblement de terre avait lieu demain en Californie, combien y aurait-il de morts, combien de centrales nucléaires (San Onofre) ou classiques seraient en feu, combien de raffineries de pétroles exploseraient (Long Beach) combien de buildings tomberaient comme les Twin Towers ?
Je vous laisse juge, Monsieur Leclerc, mais ne tombez pas dans la polémique médiatique !
Si polémique il y a, je crains que ce soit vous qui ne l’introduisiez !
Aucun doute que les japs sont beaucoup mieux préparés aux catastrophes naturelles que les ricains, ce n’est pas une polémique (victor).
Là on suit l’actualité, qui n’a rien de rose (à part peut-être ce curieux nuage au dessus d’une centrale nucléaire), que ce soit en matière éco ou de la situation au Japon.
On dit que l’archipel nippon repose sur le dos d’un poisson chat surveillé par un dieu à qui il arrive d’avoir un instant d’inattention.
On attendait justement Henry38 pour relever, et pas abaisser le niveau….
Pourquoi mépriser au lieu de discuter, et apporter des informations ?
Ce blog est le contraire de la misère, non seulement sur les questions économiques…
(c’est un comble du ridicule de s’en prendre au travail F. Leclerc),
mais aussi par la rapidité et qualité des informations sur le nucléaire. .
L’empire des sens
Pourquoi le Japon ? Parce que c’est le pays de l’écriture : de tous les pays que l’auteur a pu connaitre, le Japon est celui où il a rencontré le travail du signe le plus proche de ses convictions et de ses fantasmes, ou, si l’on préfère, le plus éloigné des dégoûts, des irritations et des refus que suscite en lui la sémiocratie occidentale. Le signe japonais est fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé. Le signe japonais est vide : son signifié fuit, point de dieu, de vérité, de morale au fond de ces signifiants qui règnent sans contrepartie. Et surtout, la qualité supérieure de ce signe, la noblesse de son affirmation et la grâce érotique dont il se dessine sont apposées partout … etc. Il sera question de la ville, du magasin du théatre, de la politesse, des jardins, de la violence , (..) il sera question des visages, des yeux, et des pinceaux avec quoi tout cela s’écrit mais ne se peint pas.
Roland Barthe
Sur un Japon qu’il n’a que fantasmé à mon avis, comme civilisation distante et polie, à jamais mystérieuse, se laissant bercer par le bruit des mots, la mélodie de la langue détaché du sens. J’ai ressenti la même chose, en Pologne, comme quoi, il suffit parfois de se rendre chez le voisin.
La Pologne, qui n’est qu’une voisine de la Sologne, en poésie 🙂
Vivement mes dix ans
(Ah ! cogne mon coeur, cogne! )
Vivement mes dix ans
Pour aller en Sologne.
En Sologne la neige
Tombe jusqu’au mois d’août.
On y chasse en cortège
On y chasse le loup.
Des loups qui sont tout blancs
Mais avec des dents noires.
Leurs pattes de devant
Ecrivent des histoires.
En Sologne il y a
Princes et troïka.
C’est un peu la Pologne
Mais en plus délicat.
Loup et Princes sans cesse
Font que fatalement
Surgissent des Princesses
Aux plus petits moments
Des Princesses de neige
Avec des yeux de loup
Qui vous passent en rêve
Leur bras autour du cou.
L’une, vers moi s’avance
Et me dit en dormant :
« Petit homme de France
Tu seras mon amant. »
Ah ! vite mes dix ans
Et bien plus davantage.
Qu’un tel frémissement
Fasse avancer mon âge !
Dans les forêts perdues
Quelque part en Sologne
Mon coeur déjà fendu
Bat pour les autochtones.
Mon corps sous les étoiles
Grandit à pas de loup.
Ma Princesse-Sans-Voiles
Dormez ! Je suis à vous.
Je serai fort et brave
Et, vous prenant la main,
Légers et pourtant graves
Irons par les chemins,
Les longs chemins d’automne
Qui mènent aux ronds-points
Où les loups de Sologne
Viennent lécher nos mains.
(Obladia, innocentines)
Ce blog se rapproche de loin ou de près à la condition humaine.
Il est un lieu d’étude et de discussion. L’économie est une fenêtre sur le monde. Il faut comprendre le monde pour comprendre l’économie. L’économie n’est qu’application d’une philosophie. Elle est comme un grand livre qui permet de lire le monde.
Le sujet n’a rien de « sensationnel » au sens marketomédiatique. Il est un sujet grave, avec un réel impact économique, sanitaire, philosophique, et une prise de conscience qui ouvre un débat humain.
Je ne penses pas que les Japonais parlent d’autres choses. vous allez vous ennuyer si vous y allez…
Il est vrai que le sens civique des japonnais n’est pas donné à tout le monde.
La culture japonaise est très respectable, mais ils font des conneries comme tous les autres pays qui ont eu aussi des catastrophes, USA, France dans une moindre mesure, et il n’y a pas eu là non plus de paniques majeures.
@henry38 : aucun sensationnalisme dans les ajouts de François, on trouve le même type d’info et de ton ailleurs sur le net. Par exemple ici : http://fr.news.yahoo.com/80/20110313/twl-japon-les-rejets-radioactifs-ont-t-t-554568f.html
Les effets du tsunami: photos avant-après publiées par le New York Times (déplacer la séparation verticale entre celles-ci pour comparer).
http://www.nytimes.com/interactive/2011/03/13/world/asia/satellite-photos-japan-before-and-after-tsunami.html
Le point sur les différents réacteurs le 13 à 21h par l’ASN (autorité de sécurité nucléaire française) http://www.asn.fr/index.php
Est-ce que quelqu’un sait si un second tremblement de terre majeur, du même type (et pas uniquement des répliques du premier) est ‘possible’ (je veux dire, que cela soit déjà arrivé) ?
Autre question (désolé), je suis très ‘surpris’, sur nombre de photos, de constater que les maisons sont construites en bois (ou ce qui semble l’être) : est-ce ‘normal’, en bord de mer, à fortiori dans un pays connu pour son activité sismique et ses risques de tsunami ?
Ou est-ce que de toute façon, quelque soit le type de construction, on ou aurait été rasées ?
Si un ‘spécialiste’ peut me répondre, merci.
La maison est un bien de consommation pour les japonais. la loi, autant que la nature, les incite ou les force à détruire et reconstruire régulièrement, 30 ans en général, moins pour les maisons en bois traditionnelles ou en kit aujourd’hui (25 ans), plus pour des maisons en dur (40/45 ans); Un extrait d’un article sur l’immobilier japonais :
Je ne suis pas un spécialiste mais c’est justement parce que le Japon est soumis à de très forts aléas climatiques et géologiques, destructeurs, que les japonais ont toujours construits dans des matériaux plus « souples ».
le chêne et le roseau
Arriver dans un temps proche à immédiat? Arriver sur le même secteur? Les deux ensembles? Du même type = de même intensité? On appelle ça des répliques mais il n’y a qu’un gros tremblement de terre à la fois pour une zone donnée. Vu la puissance de celui-ci les répliques peuvent être très dévastatrices aussi, tout dépend où elles se produisent, en profondeur ou près de la surface, on ne peut pas deviner.
D’autres tdt importants devraient se produire à proximité (quelques centaines de km) dans les prochaines années à d’autres endroits le long de la plaque, puisque la tension à cet endroit à disparu elle va se reporter sur des endroits voisins.
Il y a eu très peu de maisons rasées par le tdt grâce aux normes anti-sismiques, la plupart ont été détruites par le tsunami.
Merci pour vos réponses.
Ce qui signifie que si l’habitat est adapté aux matériaux et aux besoins locaux (matériaux ‘souples’), intégrant les normes anti-sismiques, il reste qu’apparemment, seules les maisons en béton ont pu résister au tsunami sur les photos.
C’est particulièrement vrai sur les bord de mer.
De sorte que j’essaye de comprendre pourquoi, si les maisons sont construites en para-sismique, et tandis que l’on connaît les risques de tsunami liés aux tremblements de terre, comment se fait-il que les normes de construction n’aient pas intégré ce risque là, qui est lié ?
Surtout en bord de mer …
A Hawaï, ils imposent dans les normes de construction le pilotis (en bord de mer).
Ceci dit, vu la force de la chose, je ne suis pas sûr que cela aurait pu résister (mais sans doute réduire).
Un géophysicien raconte
« Les sismologues japonais se posent aujourd’hui la question de savoir si le séisme de Tohoku ne va pas déclencher dans les mois à venir le séisme tsunamogénique qu’ils redoutent tant, au large de la péninsule de Boso donc de Tokyo. »
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/03/s%C3%A9isme-au-japon-un-g%C3%A9ophysicien-raconte.html
Tout d’abord, je repense à ces hommes russes, ou ukrainiens qui se sont sacrifiés pour arrêter la catastrophe de Tchernobyl. En ce moment ce sont des japonais qui vont se griller.
Le nucléaire est dangereux par nature, quand en plus on le confie à un secteur privé, qu’on le laisse en gérance au Marché (lui même dangereux), que voulez vous qu’il advienne? Quand en plus c’est lui même ( le producteur nucléaire) qui se contrôle, et qui maitrise l’information, la confiance a de quoi fondre comme des barres de combustible…
« Tout d’abord, je repense à ces hommes russes, ou ukrainiens qui se sont sacrifiés pour arrêter la catastrophe de Tchernobyl »
Ces personnes ont été sacrifiés, nuance
Une vidéo que je trouve trop impressionnante pour ne pas la partager :
http://www.youtube.com/watch?v=GlFEQvh7Ikk&feature=player_embedded
Je me permets ce lien : http://www.romandie.com/ats/news/110314022619.z6idh6o3.asp
ALERTE – Deux explosions au réacteur 3 de la centrale de Fukushima
TOKYO – Deux explosions se sont produites lundi au niveau du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima N°1, accidenté à la suite du séisme et du tsunami de vendredi dans le nord-est du Japon, a rapporté l’opérateur Tokyo Electric Power Co. (Tepco).
(©AFP / 14 mars 2011 03h26)
Deuxième explosion (hydrogène?)
Risque de fusion sur deux réacteurs…
http://www.washingtonpost.com/business/economy/at-two-reactors-a-race-to-contain-meltdowns/2011/03/13/ABtdVDU_story.html?wpisrc=nl_natlalert
lundi 14
il vient d’y avoir une nouvelle explosion à Fukushima n°3
A new explosion rocked Japan’s stricken Fukushima Daiichi nuclear power complex on Monday, sending a plume of smoke into the air.
Japan’s nuclear safety agency said it could not confirm whether or not the hydrogen explosion at the plant’s No.3 reactor had led to an uncontrolled leak of radioactivity.
Ce ne sont que des groupes electrogenes diesels qui n’ont pas demarre,normal au 21eme siecle.
Au passage et selon mediapart,il y aurait en france 11 reacteurs dont les groupes electrogenes de secour sont en attentes de coussinets(ces petites pieces qui relient la bielle au villebrequin
Donc non operationnels,peut etre qu’ils attendent les resultats d’un appel d’offre ou que sais je
encore, pour les remettre en etat.En attendant dormez tranquille braves gens.
Source?
Si c’est le cas, ça doit se savoir.
J’ai entendu dire que la centrale de Fessenheim en Alsace avait connu un problème de groupe électrogène de secours lors de tests.
C’est pas rassurant surtout sachant que cette centrale devait être arrêtée, mais ses exploitants on choisi de relancer une session de 10 ans d’exploitation.
Petite precision,concevoir un diesel autonome qui puisse marcher meme sous l’eau(dans des conditions d’etancheite et avec reserve d’air),on sait faire,
voire par exemple les sous marins a propulsion classique(diesels)
En 1999 à la centrale de Blaye en gironde, les pompes de secours des quatre réacteurs étaient sous l’eau et hors service du fait de forte marée + forts vents, heureusement les circuits ordinaires n’ont pas connu de défaillance.
Il ne s’agissait alors que d’une simple tempête.
Pour l’information sur le nucléaire:
http://resosol.org/Gazette/important/communique%20seisme%20Japon20110312.html
En cas de fusion on aura peut être les liquidateurs « Kamikazés »
http://www.accident-tchernobyl.com/le-sacrifice-des-liquidateurs-tchernobyl.php
Avec beaucoup de cynisme les Japonais par expérience connaissent bien le soin aux irradiés,contaminés,on aura peut être besoin d’eux.
S’ils sont aux premières loges, les vents et les courants marins
se chargeront de partager la contamination de manière certaine.
La dilution dans la masse de l’océan est peut être la seule chose que maîtriseront les nucléocrates.
Nous sommes dans des systèmes économiques et idéologiques « durs ».
La croissance à tout prix.
L’énergie nucléaire est une composante indispensable de ce modèle économique.
Qui pourrait calculer le poids de plutonium présent dans le combustible MOX de certaines des centrales japonaises en état de fusion partiel ou total ?
Pour emprunter au vocabulaire religieux:
« Pour les siècles, des siècles…. Amen »
Le nucléaire, des siècles, voire des millénaires, avant de pouvoir s’en débarrasser.
Première question : faudra-t-il autant de temps pour se débarrasser du capitalisme ?
Deuxième question : quand allons nous commencer ?
Il est déjà bien tard.
Si on ne fait rien, ça ira tout seul (au prix très fort)
Si on fait quelque chose, ça ira difficilement (au prix moins fort)
Si nous nous déterminons ensemble, le prix sera le moins fort.
Si donc ce choix est encore possible, il implique aussi comme tout choix l’abandon de quelque chose.
Mais :
Vous êtes là au coeur de la contradiction de tous ceux qui veulent tout changer et tout conserver, c’est à dire nous tous à des degrés divers.
Quand je dis nous tous, j’exclus tous ceux, et ils sont nombreux, ici et ailleurs, qui rêvent de tout conserver sans effort.
Quelques explications : la croissance n’est plus possible pour des raisons internes au capitalisme (le progrès est destructeur de survaleur) et pour des raisons externes (la planête se fatique et se rebelle).
La croissance de sa population est elle même un produit de l’impératif de croissance économique impossible de l’économie séparée.
Les choix qui ont été faits il y a cent ans provoquent un épuisement exponentiel de toutes les ressources, etc.
A lire: propos de Patrick Lagadec dans « Les Echos »
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/interview/0201218049920-patrick-lagadec-il-nous-faut-une-autre-intelligence-du-risque-.htm
En allant sur son site, on découvre toute sa littérature concernant la gestion des crises.
Il a notamment écris sur la crise en Argentine.
Mais il fait aussi une définition des étapes d’une crise :
ACCIDENT
#
Événement connu, répertorié, aisément isolable, dimensionné à l’intérieur d’hypothèses conventionnelles ;
# Nombre limité d’intervenants, tous spécialistes d’un volet du problème et relevant d’organismes qui se connaissent ;
# Procédures d’urgence codifiées, bien connues des spécialistes mobilisés ;
# Rôles, responsabilités, hiérarchies bien établis ;
# Situation perçue comme gérable : techniquement, économiquement, socialement ;
# Durée limitée. Une simple brèche, dans un univers stable
CRISE
problèmes « réels » ou perçus
# Difficultés quantitatives : impacts de grande échelle, larges populations concernées, interventions lourdes, coûts économiques très importants, etc. ;
# Difficultés qualitatives : problèmes hors échelle, combinés, génériques ;
# Dynamiques de boule de neige : en raison de multiples phénomènes de résonance ;
# Dispositifs d’urgence pris à contre-pied : procédures obsolètes, inapplicables, inutiles voire contre-productives ;
# Incertitudes : extrêmes, impossibles à lever dans le temps de l’urgence, et certainement pas par les seuls experts officiels ;
# Longue durée, qui épuise les hommes, les organisations ; menaces qui se transforment dans le temps ;
# Convergence : irruption d’un nombre impressionnant d’institutions (qui vont évoluer dans leurs positionnements tout au long de la crise) ;
# Problèmes critiques de communication : au sein des organisations responsables, avec tous les publics : médias, victimes, administrations, professionnels spécialisés, etc. ;
# Enjeux considérables, de toute nature. Un événement qui fuse, avec mise en résonance rapide du contexte
RUPTURE
un avant / un après
# Dissolution des repères fondateurs et structurants : sens, règles du jeu, conventions, dogmes, normes, connaissances, hypothèses scientifiques les plus indiscutées, identités, cartes mentales, perceptions, langage, etc. ;
# Globalité et cristallisation : on passe des problèmes aux symptômes ; de dysfonctionnements spécifiques à des enchevêtrements de problèmes interdépendants ; le local se trouve pris au piège de problèmes globaux qui se cristallisent brutalement sur un point particulier ; les ruptures appellent les ruptures, avec démaillage de proche en proche ;
# Enjeux : refonder de nouvelles visions, légitimités, partage de pouvoir, modalités générales d’action ; non des questions de « gestion », mais des questions politiques ;
# Diagnostics : hors de portée, exigeraient des percées fondamentales (scientifiques, organisationnelles, culturelles) ;
# Procédures d’intervention : hors de leurs domaines de référence ;
# Durée : dans le temps long d’une mutation (mais il y a des épreuves immédiates et répétées) ;
# Cartes d’acteurs : pulvérisées, illisibles, en recomposition ; maillages d’acteurs ouverts et flous ; les acteurs centraux n’ont plus les leviers de la situation ; des acteurs à la marge opèrent des changement soudain de centres de gravité ;
# Non communicabilité : alors que l’on perçoit un profond déficit de communication, on se heurte à des impossibilités : des acteurs émergents, absents, impossibles à atteindre ; des pertes de repères, de liens, de mécanismes, de langages.
Moments critiques dans des processus de mutations globales
4/ Source : Patrick Lagadec, Ruptures créatrices, Editions d’Organisation, 2000, p. 19, 26, 82.
Concernant la crise financière, sommes-nous alors toujours dans une crise ou dans une rupture ?
Idem pour le Japon actuellement : cette crise, multiple (tremblement de terre, tsunami, crise du nucléaire, crise économique et bientôt financière,crise politique probable, …) génèrera-t-elle une rupture ?
http://www.patricklagadec.net/fr/
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/alerte-nucleaire-au-japon-apres-un/article/communique-de-presse-du-13-mars-2342
13 mars 2011 : Communiqué de presse du 13 mars : Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes
« À l’aide d’un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu’un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l’espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : « Quand j’ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h. »
Selon le communiqué :
Pour info, les autorités japonaises ont annoncé avoir mesuré 1mSv/h lors de l’explosion de dimanche à Fukushima Daiichi 1. En d’autres termes, à deux kilomètres du réacteur (en zone évacuée), les journalistes ont mesuré dix fois moins de radioactivité que ce qui a été mesuré par les autorités sur le site même de la centrale.
Allez on se calme tout va bien se passer…
http://www.youtube.com/watch?v=nhbj4_yY3lE
Kyodo News
http://english.kyodonews.jp/news/
# BREAKING NEWS: Seawater injection into No. 2 reactor prepared: Edano (16:21)
# NEWS ADVISORY: Water level falls but still above fuel rods at No. 2 reactor: TEPCO (16:10)
# BREAKING NEWS: Cooling functions lost at Fukushima nuke plant’s No.2 reactor (16:04)