L’actualité de la crise : LA MAIN D’ÉTRANGLEUR DU MARCHÉ, par François Leclerc

Billet invité

La rébellion libyenne comme le grand vent qui continue de souffler depuis qu’il s’est levé en Tunisie vont tous deux permettre d’escamoter le bide annoncé du sommet européen de la zone euro de ce weekend. Rien que de l’attendu et qui ne mériterait même plus que l’on s’y attarde si des rebondissements compliquant encore le jeu ne commençaient à apparaître.

L’un d’entre eux est venu d’un « vieil homme amer coupé des réalités » comme l’a qualifié un banquier de la City réfugié dans l’anonymat : le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King. Dans une interview au Telegraph, celui-ci a déploré que « la recherche du rendement continue. Les dérèglements deviennent de plus en plus importants », s’agissant des banques, dont les dérives sont payées par les contribuables et qui continuent de jouer au « casino ».

La riposte n’a pas tardé à venir sous la forme d’une nouvelle menace de HSBC d’émigrer vers les cieux plus accueillants de Hong Kong, tandis que le Pdg de Barclays, Bob Diamond, se voyait octroyé pour l’année 2010 un bonus de 7,5 millions d’euros, dans le contexte d’une nouvelle salve d’impressionnants bénéfices du secteur bancaire, de coupes budgétaires accrues réservées au reste du pays, et de la renonciation par le gouvernement de tout plafonnement ou taxation des bonus en contrepartie d’une promesse d’augmentation des prêts bancaires aux entreprises.

La réaction aux déclarations de Mervyn King a été vive, car elles participent d’une nouvelle offensive en faveur d’une séparation des activités financières spéculatives de celles des banques classiques de dépôt, considérant que toute tentative de réguler les premières faillira. Une position qui n’est pas nouvelle et le rapproche de son collègue américain Paul Volcker, en référence à l’ancienne loi américaine Glass-Steagall qui a induit ce type de séparation des activités et à la nouvelle loi Dodd-Frank qui s’en approche un peu sur cette question. Mervyn King attend donc des travaux en cours de l’Independant Commission on Banking, qui doit remettre un rapport au gouvernement, qu’elle aboutisse en ce sens. Réponse le 11 avril prochain, probablement défavorable, au prétexte de la préservation du modèle de la banque universelle.

De sourdes batailles d’influence continuent donc dans le monde financier à propos de la régulation. L’une d’entre elles concerne toujours les contraintes complémentaires qui pourraient viser les établissements les plus importants. Elles ont déjà amené ceux-ci à effectuer un véritable tir de barrage à l’occasion du dernier Davos, en faisant valoir que plus ils étaient régulés, plus les activités financières se réfugieraient dans le monde inatteignable du shadow banking. Ce chantage élude une autre question de tracé de frontière entre les activités financières. Où commence, en effet, le monde du shadow banking lorsque l’on prend en considération ses interconnexions avec celui des établissements bancaires ? De quel côté de la barrière se trouvaient donc Bear Stearns, Lehman et AIG ? N’était-ce pas des deux à la fois ?

Si la régulation des structures et celle des produits financiers est vaine, que reste-t-il à faire, devraient se demander ceux qui considèrent à la fois qu’une nouvelle crise est inévitable et qu’il faut s’en prémunir ? Dans cette même interview, Mervyn King s’interroge, ce qui est au moins un premier pas : « Nous avons autorisé la mise en place d’un système qui contenait les germes de sa propre destruction et tout n’a pas encore été résolu ».

Rejeter dans les ténèbres la dangereuse spéculation pour la rendre sans danger – sur le thème « que les loups se dévorent entre eux ! » – est dans la pratique une vue de l’esprit, non seulement parce que ces deux mondes ne sont pas séparables – comme ne le sont pas davantage l’économie formelle et informelle, qui s’alimentent réciproquement – mais parce que le monde souterrain de la finance est, par ses dimensions, plus important que le visible : selon la Fed, 16.000 milliards de dollars d’actifs tout confondu dans le premier cas, 13.000 milliards dans le second, plus facile à cerner.

Moody’s est à l’origine d’un autre rebondissement, dans le sens contraire. Non pas pour avoir baissé brutalement de trois crans la note des obligations souveraines grecques, mais en raison de ses attendus. L’agence entend prendre en compte le risque d’une restructuration de la dette grecque et mesurer la « solvabilité » du pays – le mot est lâché – le notant comme un pays à risque, c’est à dire qui ne présente sur le long terme qu’une « faible sécurité de remboursement ». Vient le plus important : Moody’s estime qu’une réduction du taux d’intérêt du prêt de 110 milliards d’euros consenti au pays, ou un allongement de sa durée de remboursement, sont « peu susceptibles d’avoir un impact important sur le poids total de la dette grecque ». Rendant par avance sans portée les négociations en cours sur cette épineuse question !

Selon l’agence, un relèvement de la note ne pourrait être envisagé que si des revenus importants d’un programme de privatisation étaient dégagés ou si des progrès étaient enregistrés dans le domaine de l’évasion fiscale, et si la Grèce était soutenue « à long terme » par ses prêteurs (2013 est pour l’instant l’échéance). A condition, est-il encore bien précisé, qu’il ne soit pas imposé de pertes aux détenteurs d’obligations. Autant dire que la main du marché que dessine Moody’s est celle d’un étrangleur. Et qu’elle ne va pas faciliter les calculs de ceux qui voudraient aménager la peine sans remettre en question la sentence. C’est celle-ci qui est en cause et va immanquablement se retrouver en première ligne.

A l’occasion d’un discours prononcé à la London School of Economics, John Burton, premier ministre de l’Irlande de 1994 à 1997, a mis en perspective les négociations engagées par le nouveau gouvernement avec l’Union européenne, afin là également de réduire le taux de ses prêts. Il met en cause non seulement les autorités irlandaises de l’époque, mais aussi la BCE, pour n’avoir pas vu venir ni pu prévenir la constitution d’une bulle immobilière financée – via les banques irlandaises – par les banques européennes. Logiquement, il en tire la conclusion que le poids de la restructuration du système bancaire irlandais devrait être partagé avec les banques européennes. Considérant que les contribuables irlandais « contribuent désormais à stabiliser la situation des banques européennes et du système bancaire européen », il remarque toutefois « une tendance dans certains cercles à glisser sur cela et a le présenter comme un problème purement irlandais, dont les Irlandais portent seuls la responsabilité ».

Dans ce contexte, que dire des réunions européennes des partis conservateurs et socialistes, qui se sont tenues ce weekend à Helsinki et à Athènes, en prélude au prochain sommet ? La chancelière Angela Merkel y a martelé qu’il y aurait toujours un « donnant-donnant » dans toutes les discussions en cours, ce qui – une fois dit – ne fait pas nécessairement beaucoup avancer les choses et permet de masquer les indécisions, les flous, les improvisations, tout en faisant reporter l’échec éventuel sur les autres.

Les partis socialistes ont de leur côté unanimement présenté un plan européen alternatif, amenant plusieurs d’entre eux, au pouvoir, à appliquer avec persévérance d’une main ce qu’ils critiquent de l’autre ! Sans surprise, tout heureux d’être parvenus à un point de vue commun, ils se sont inscrits dans le cadre de pensée dominant, occultant la dimension bancaire de la crise pour ne retenir que le seul objectif du rétablissement des financements publics. Ils ont offert comme alternative à la politique des conservateurs un vague programme de relance néo-keynésien, s’en tenant pour le reste à une proposition de taxe sur les transactions financières à hauteur de 0,05 %. Le Parlement européen vient d’ailleurs de voter une résolution en ce sens, ce qui n’était pas acquis. Pas de quoi cependant changer le monde, ni même de faire au moins rêver !

Ne s’étant pas rendu à Athènes – pour les raisons évoquées plus haut – mais à Viseu (centre du Portugal), pour un important meeting politique, José Sócrates, le premier ministre Portugais, a pourtant cherché à prononcer les mots qu’il fallait en cette circonstance. Présentant l’intervention du FMI – car c’est ainsi qu’est résumée celle du fonds de stabilité européen auquel le FMI est associé – comme une atteinte au « prestige » et à la « dignité » d’un pays qui ne pourrait plus se présenter au monde comme réussissant à résoudre ses problèmes. Il faut donc en faire encore plus, au nom de la patrie. Lundi, le taux de la dette portugaise à 10 ans dépassait en séance les 7,5 %, ce qui épargne tout commentaire, tant à propos de la dignité prochainement perdue du pays que de celle déjà déchue des socialistes.

Il serait toutefois très injuste de faire de ces derniers une cible exclusive, particulièrement si l’on écoute David Cameron, le premier ministre conservateur britannique. Il vient ainsi de présenter son prochain budget dans News of the World comme étant le plus favorable à la croissance. Nous ne sommes plus uniquement dans le monde de la « Big Society » – qui vise au démantèlement de l’action de l’État dans de nombreux domaines sociaux et culturels – mais à l’affirmation du budget « le plus pro-entreprise et pro-affaires en une génération ». « Il va y avoir un budget pour les hommes d’actions, les bourreaux de travail, les constructeurs et les femmes d’affaires (…) Nous sommes en train de baisser les impôts des entreprises et de régler le cauchemar de la bureaucratie qui rend la vie impossible aux entrepreneurs ».

Voilà une belle description de l’avenir radieux promis aux Britanniques, qui ont le privilège d’expérimenter dans sa version la plus radicale la politique européenne de réduction à marché forcée du déficit public et de restriction du rôle de l’État (sans diminution de la pression fiscale les concernant, mais au contraire avec une augmentation de la TVA).

Membres de la coalition gouvernementale, les Lib Dem apportent leur pierre à cet édifice, sur un mode propagandiste qui s’apparente à celui du « tout le monde doit être propriétaire de sa maison ! ». Dans cette nouvelle mouture, il s’agirait de céder à bas prix des actions des banques partiellement nationalisées et soutenues sur fonds publics, afin de les reprivatiser. Coup double : les contribuables payeraient ainsi le remboursement à l’État de ses mises de fond, au lieu d’être remboursés, et ils deviendraient actionnaires des banques. Soucieux désormais de leurs bénéfices pour recevoir des dividendes ou revendre leurs parts valorisées, et non plus pourfendeurs de leurs turpitudes. Pourquoi, en effet, combattre le capitalisme et les capitalistes lorsque l’on est devenu l’un d’entre eux ? Pourquoi vouloir également taxer le patrimoine lorsque l’on sera propriétaire de son logement, à la garantie bancaire près ?

Il s’agit d’une politique d’envergure générale, déclinée suivant les contextes nationaux. François Fillon, le premier ministre français, ouvrait dernièrement un colloque sur le thème « Patrimoine et fiscalité », destiné à mettre un peu d’ordre dans les rangs de sa majorité sur les questions fiscales. « Une passion française très ancienne », s’est-il risqué à dire, pour signifier que la bourgeoisie française a une tradition s’agissant de l’argent : en parler le moins possible ouvertement. Et qu’il serait bon de s’en souvenir. Voulant ensuite prendre de la hauteur, il s’est interrogé : « Qu’est-ce, au fond, que la justice fiscale ? ». Pour tenter de faire la synthèse entre deux conceptions, celle qui a pour objectif de réduire les inégalités et celle qui prétend « prendre garde à ne pas pénaliser le travail dont le fruit légitime est la constitution d’un patrimoine »… Nous y voilà !

Le lointain héritier de Philippe Séguin cherche un équilibre entre les deux, afin de ne pas « opposer la création de richesses et la cohésion sociale », « la valorisation du travail de chacun et la solidarité nationale ». Que de circonlocutions et d’enrobages ! Sans doute a-t-il le mieux exprimé le fond de sa pensée en déclarant : « Nous ne voulons pas d’une France où les classes populaires ne pourraient plus rêver d’accéder au statut des classes moyennes et les classes moyennes au statut des classes supérieures ». S’il ne s’agit que de les faire rêver, nous voilà rassurés…

Les ministres européens des affaires sociales ont parallèlement phosphoré à Bruxelles, à propos de « l’âge effectif de la retraite et l’âge effectif de la sortie du marché du travail ».

Qu’importe les expressions contournées, le sens général de leurs travaux ne fait pas mystère. Il s’agit d’étudier le recul à 67 ans de l’âge de départ à la retraite et de « réformer la fiscalité pour qu’elle pèse moins sur le coût du travail ». Afin que « les systèmes d’allocation de chômage et autres prestations liées à l’emploi continuent à assurer une protection correcte, quelle que soit la conjoncture économique », ajoutant cependant que ces systèmes devront « avoir la souplesse suffisante pour que les prestations puissent être facilement ajustées aux fluctuations du cycle économique ». Une chose et son contraire !

Il se met donc progressivement en place un nouveau cadre, objet de toutes les discrètes intentions. Mais, par ailleurs, la vie heureusement continue !

Nommé par le ministre des finances britannique, Ben Broadbent va accéder au Comité de Politique Monétaire de la Banque d’Angleterre, en remplacement de Andrew Sentance. Cette information pourrait être considérée comme du pur remplissage, si Ben Broadbent n’était pas présentement économiste chez Goldman Sachs. Mais il est vrai qu’il émargeait précédemment dans les livres de paye du ministère des finances… Vous avez dit oligarchie ?

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149 réponses à “L’actualité de la crise : LA MAIN D’ÉTRANGLEUR DU MARCHÉ, par François Leclerc”

  1. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    LA MAIN D’ÉTRANGLEUR DU MARCHÉ

    Je ne sais pas comment c’est pour vous, mais je n’arrive plus du tout à agir. Je devrais peut-être consulter un psy, mais cette décision (comme toutes les autres) je ne peux pas la prendre.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Faux. Lisztfr.

      Tu agis comme moi. Entre autre en mettant au courant un maximum de gens et notamment par le « blog à Jorion ».

      Regardes à quel point l’info est importante :
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/09/julian-assange-annonce-l-epoque_1490307_3232.html
      « Si l’on mesure la valeur d’un homme à la puissance de ses adversaires, force est de reconnaître que Julian Assange, la figure de proue de WikiLeaks, ne manque pas de coffre, lui qui a réussi à s’aliéner la moitié des gouvernements de la planète, tant et si bien que des commentateurs américains de premier plan exigent qu’il soit assassiné par les forces spéciales. »

      NOUS recherchons actuellement de la vérité sur ceux qui nous cachent en permanence leurs manoeuvres car ils ne nous « protègent » plus…
      Nous ont-ils protégés un jour, on se le demande aussi…

      Si tu veux te mettre sous la protection d’un psy, fais juste une chose : choisis le bien 😉
      C’est ton dernier choix…

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Dans ma scorie réflectionnaire, j’aurais même eu tendance à dire que l’argent est le tyran général et l’expert, le tyran particulier…

        Mais ça risque de créer un débat. Donc, je me tais.

      2. Avatar de Lisztfr
        Lisztfr

        Toute façon j’ai déjà donné côté psy, 10 ans donc ça va.

        Parfois je suis à court d’arguments, en fait je n’arrive pas me raisonner, c’est bizarre la surestimation du discours…. On a beau passer en revue tous les arguments et même essayer de tricher avec soi-même, eh bien même si une bombe atomique tombe demain sur la ville, je ne bougerais pas. Aucun argument ne me fera changer d’avis c’est ça le truc Ce qui est dingue c’est de ce rendre compte qu’on est étanche à tout discours, imperméable au raisonnement, – donc il faut passer à autre chose que le discours.. par exemple la méditation.

        L’évolution dépend à un moment des gestes qu’on peut faire disait Guy Rossolato il me semble… pas des paroles.

        Ecrire une page qui change quelque chose est si complexe…

      3. Avatar de yvan
        yvan

        « même si une bombe atomique tombe demain sur la ville, je ne bougerais pas. »

        T’inquiètes, tu vas courir.

      4. Avatar de yvan
        yvan

        L’humain est un animal, ne l’oublie jamais.

        Et écrire une page qui change quelque chose est en effet très difficile. De mon coté, je parle. Car je suis plus convaincant par la parole que les écrits.
        Chacun son truc et ses points forts.

        Nous ne pouvons pas être bon partout et… heureusement.

        Déjà que je viens sur le blog d’être qualifié d’ange, et ça me gêne un max…
        De quoi crucifier Jérémie. Mais que personne ne lui dise.
        On va lui faire la surprise 😉

    2. Avatar de anne-bis
      anne-bis

      rassure-toi, j’en connais pas mal des comme toi, dont moi, et en plus, contrairement à ce que dit Yvan, quand tu veux partager ce que tu as lu ici, les gens ne te croient pas ! Ils te disent, prenons notre mal en patience jusqu’en 2012 !!

  2. Avatar de G.
    G.

    Au risque de paraitre un peu grossier et réducteur, le vrai problème ne se résume t’il pas à:

    1) Modèle actuel: Libéralisme, produits pas chers (importations low cost), facilité d’emprunter dans se soucier de rembourser. Impossibilité de lutter contre les rapaces financiers, à cause de la mondialisation-libéralisation-libre circulation des capitaux (pays en concurrence les uns avec les autres, dans un jeu de perdant-perdant). Mais cette même mondialisation apporte au bon peuple des produits bien bien low-cost, qu’on paye en faisant de la Dette (impression de richesse, société de con-sommation). Mais baisse lente et inexorable du niveau de vie à cause de la rapacité financière, et du fait qu’il faudra bien « rembourser la dette » un jour… très prochain.

    2) Modèle alternatif extrême: pour lutter contre les rapaces financiers et remettre de l’ordre dans la taxation des capitaux, le partage des richesses, et brider la Finance, nécessité que lesdits capitaux ne puissent plus « s’envoler vers d’autres cieux ». Donc protectionnisme, fin de la libre circulation des capitaux, taxation, résolution de la dette par dévaluation. Mais montée inexorable des prix: importations forcément beaucoup plus chères, et plus possible de « faire croire » aux pays exportateurs qu’on « les remboursera un jour ». Baisse énorme du « niveau de vie ».

    Le juste milieu sera difficile à trouver… Ma seule pensée optimiste, c’est que l’innovation technologique parvienne un jour à « compenser » la perte du niveau de vie… mais l’innovation a besoin de temps, et a besoin de la mondialisation (permettre aux « cerveaux » des pays émergents d’apporter ce qu’ils ont à apporter. Et ils ne le feront que si le monde ne sombre pas dans la pauvreté et le protectionnisme/chaos économique)

    1. Avatar de Paul-émile
      Paul-émile

      Vous oubliez un paramètre important c’est la qualité de vie . Une baisse énorme du niveau de vie serait probablement largement compensée par une non moins énorme augmentation de la qualité de vie .
      Je pense en particulier à la réduction des déplacements frénétiques incessants et souvent non indispensables .

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Bon point, G.
      Mais faux.

      Car RIEN ne prouve qu’un produit soit plus cher produit en local. Et tu vas voir que la situation proche va me le prouver.
      Pour ton point deux, saches (goldman) que l’Allemagne a calculé début 2009 qu’en empêchant l’évasion fiscale, TOUS ses budgets ne seraient plus déficitaires au bout de moins de deux ans…

      Au niveau innovation, tu devrais te renseigner sur les pensées des Grecs Anciens. Ils avaient déjà tout découvert sur l’humain. Et les Romains les ont repompé.

      Mais bon, cela n’engage que moi. Medice, curate ipsum 😉
      Le civis paquem, para bellum est la version « coalition du peuple », d’ailleurs.

      N.B. : je suis en pleine phase de cohérence micro-macro économique, veuillez ne pas faire trop de cas de débordements hèratoires.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        @yvan

        Je veux bien ne pas trop faire cas, Yvan, mais « tique » pas « toire ». Et pi « erra » pas « héra ». Erratique quoi. Attention, pas hiératique ! Pas du tout même. Hérétique tout au plus peut-être… et même surement, pour l’orthographe en tout cas.

      2. Avatar de yvan
        yvan

        Hèratiques ou hèrationnatoires, par ailleurs.

        Lisztfr, la liberté est une subjectivité complète. Car nous ne pouvons pas vivre seul sur une planète. (soit, par contre, ce que recherche les milliardaires)
        Par contre, l’initiative, soit l’action, est ce que l’humain a de plus noble si celle-ci n’est pas la résultante d’une peur animale.

        L’animal a pour réflexe de sauver sa peau.
        L’animal socialisé a pour réflexe de lutter avec ses congénères…

      3. Avatar de G.
        G.

        @Yvan
        « Car RIEN ne prouve qu’un produit soit plus cher produit en local »

        Heu… Si, justement, tout le prouve! Ce n’est pas une généralité, bien entendu (pas le cas pour produits haute qualité ou encombrants). Mais il est simple de démontrer que beaucoup de produits fabriqués en Chine, par exemple, coûtent moins cher qu’un produit fabriqué en France:
        – En France, les entreprises payent des cotisations sociales, qui financent notre modèle social. En Chine, ce n’est pas le cas (pas autant).
        – Un employé chinois se contente d’un maigre salaire (niveau de vie moyen beaucoup plus faible qu’en France).
        – Le taux de change rend le produit chinois moins cher
        En résumé, en achetant un produit « low cost », on ne fait qu’exploiter plus ou moins indirectement la main d’oeuvre du pays low cost. On ne rémunère pas les employés de ces pays (en incluant les avantages sociales) comme ils « devraient » l’être dans un modèle plus « juste ».

        Mais ces produits pas chers, fruits de l’exploitation de la main d’œuvre low-cost, sont suffisamment bon marché pour être « abordables » par les classes moyennes ou « pauvres » dans nos pays. Pensez au textile à 5 euros…

        Le cercle « vicieux » enclenché a été le suivant: on délocalise pour avoir des produits moins chers, le chômage augmente dans notre pays, les gens ont moins d’argent pour acheter des choses. Mais comme les produits coutent moins chers les gens ne voient pas leur niveau de vie baisser trop vite. Les « riches » profitent du système pour augmenter leurs marges, délocaliser encore d’avantage, échapper à l’Impot, et du coup l’Etat est obligé de s’endetter pour « compenser ».

        En parallèle on encourage des bulles spéculatives pour que les classes moyennes aient encore « virtuellement » un pouvoir d’achat stable (bulles immobilières…).
        Jusqu’au moment où les bulles éclatent, la situation réelle apparait, les Etats atteignent leurs limites (endettement). Pour s’en mettre encore plein les fouilles et faire en sorte que le manège fasse encore un tour les « riches » poussent alors à la casse des systèmes sociaux…

        Vient alors la propagande des « élites » prétendant qu’il va falloir « niveler par le bas », et que le bon peuple se « serre la ceinture » pour rester « compétitif » face… Face a qui? Ah oui, des gens pauvres vivant dans un pays sans système social…

        La solution a tout ceci n’est pas évidente… Les gens en débattent sur ce blog depuis des années! Une pincée de protectionnisme « social » (ne pas acheter les produits si les ouvriers sont mal payés, n’ont pas de protection sociale)? Une taxation enfin juste et efficace des plus grosses fortunes, pour éviter la concentration des richesses (impossible sans protectionnisme et embargos économiques)?

        Nous allons vivre des années intéressantes…

    3. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Trop réducteur en effet, il y a d’autres solutions, notamment vous ne sortez pas du libéralisme même en 2. pas vraiment en tout cas.

      Il reste 3000 ans d’éducation à faire en france, du haut de ces pyramides, 40 siècles vous contemplent.

  3. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 9 mars 2011 :

    Le Portugal emprunte 1 milliard d’euros à 2 ans à un rendement accru.

    Le coût d’emprunt du Portugal a sensiblement augmenté à l’occasion d’une adjudication mercredi d’obligations à échéance septembre 2013.

    L’agence de gestion de la dette IGCP a placé pour un milliard d’euros d’obligations à deux ans, soit dans le haut de la fourchette indicative, à un rendement de 5,993 %, contre 4,086 % pour la précédente adjudication de septembre.

  4. Avatar de Sylvain
    Sylvain

    L’incompétence n’est pas un crime : telle est l’antienne officielle pour justifier ce laxisme judiciaire.

    in ‘Les banquiers responsables de la crise de retour aux manettes’ Le Monde 08.03.11

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Le fameux « responsable mais pas coupable »…

      L’impunité restera la meilleure source de revenus des deux et troisième millénaires.
      Si ça continue dans le quatrième, l’humain pourra vraiment se dire bestial et l’assumer.
      Oui. Si on va jusque là avec un paquet de bombes au-dessus de la tête, vous me direz…

  5. Avatar de HuguesL
    HuguesL

    >L’un d’entre eux est venu d’un « vieil homme amer coupé des réalités » comme l’a qualifié un >banquier de la City réfugié dans l’anonymat : le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn >King.

    Peut-etre faisait-il reference au bouquin? « Le vieil homme et l’amer »…

    Desole… pas pu m’empecher!

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      Piotr va s’en vouloir de ne pas l’avoir faite celle-ci.

  6. Avatar de yvan
    yvan

    La main de l’étrangleur semble aussi avoir manipulé une bombe lacrimâle :
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/03/09/gaz-lacrymogenes-a-anduze-la-commission-de-deontologie-de-la-securite-enquete-aussi_1490480_3224.html

    Vous saviez, vous, qu’existait une « Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) »..??

    Déontologie de la sécurité…

    C’est pas anmitonique..?? Des hontes au logique.En ces temps d’ordolibéralisme, je comprends que ce soit supprimé, notez.

  7. Avatar de DENIS

    Les crises, financières, économiques, politiques sont intrinsèquement liées les unes aux autres, nous le savons tous. Pourquoi ne pas profiter d’un « appel » très médiatique, à venir, pour le dire haut et fort. Une nouvelle catégorie pour ce blog ?
    http://0z.fr/OXfEa

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Rien à faire de kerviel. merci

  8. Avatar de yvan
    yvan

    Il faudra que nous pensions au fait qu’il n’y a pas que les banques qui furent « sauvées » de Lehman.

    http://www.latribune.fr/bourse/20110309trib000606864/823-milliards-d-euros-de-profits-pour-les-entreprises-du-cac-40-en-2010.html

    Accroissant ainsi leurs bénéfices (en licenciant et aussi perdant pour la plupart un pouvoir de diversité qui créait l’innovation), elles acquièrent un pouvoir qui leur font écraser les plus petites entreprises.
    Le secteur bancaire américain en est un exemple flagrant.

    Amplifié par des pratiques dignes des meilleures mafia sur l’impôt, nous sommes obligés de reconnaître que la concentration de pouvoir est celle de l’argent.

    Welcome in féodal ever world.

  9. Avatar de BA
    BA

    Les taux du Portugal atteignent des sommets après l’émission de dette.

    Le rendement des emprunts d’Etat portugais à 10 ans a battu des records, ce mercredi 9 mars. Lisbonne a payé quasiment 6 % pour lever de la dette à 2 ans.

    Juste après l’émission de dette du Portugal ce mercredi matin 9 mars, le rendement des emprunts d’Etat à 10 ans a atteint ses plus hauts depuis la création de l’euro, à 7,67 %. A 15h, le taux portugais se détendait légèrement.

    Le gouvernement portugais a procédé au placement d’obligations à 2 ans sur le marché, pour un montant de 1 milliard d’euros. Le prix payé est très élevé : le taux moyen est ressorti à quasiment 6 % (5,993 %).

    La demande a en outre été relativement faible, seulement 1,6 fois le montant offert.

    Conséquence, la perception du risque augmente sur les marchés : le « CDS » (« credit default swap ») du Portugal grimpe à 502 points de base. En effet, le risque de voir le pays faire appel à l’aide de ses partenaires, dans le sillage de l’Irlande, grandit.

    Un coût de financement à 10 ans de 7,5 % est jugé insoutenable par nombre de spécialistes.

    « Les coûts d’emprunt élevés du Portugal ne sont pas tenables à long terme, mais restent acceptables dans l’immédiat, » a déclaré le secrétaire au Trésor, Carlos Pina, interrogé par Reuters, réaffirmant que le pays n’avait pas besoin d’aide extérieure.

    Les autres pays périphériques sont aussi sous pression. Les taux continuent de grimper pour la Grèce et l’Espagne. Le trésor espagnol a d’ailleurs dû payer un taux légèrement supérieur à 6 % mardi pour lever de la dette à 15 ans. Un seuil qui inquiète les autorités et les marchés, même si la situation est nettement plus favorable que pour le Portugal.

    La solution est désormais en grande partie entre les mains des dirigeants européens, qui se réunissent le 11 mars, puis le 24 mars. Faute de réponses convaincantes, la crise de la dette souveraine risque d’être ravivée.

    Les Echos

  10. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 9 mars 2011 :

    Rouge.

    Tous les clignotants sont au rouge.

    Italie : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 4,990 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,511 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    Portugal : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 7,629 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Irlande : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 9,550 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    Grèce : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 12,900 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

    Grèce : taux d’intérêt des obligations à 2 ans : 16,725 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

  11. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 9 mars 2011 :

    Le Portugal « dans l’urgence économique et financière », selon le président Anibal Cavaco Silva.

    « Le Portugal vit actuellement une situation d’urgence économique et sociale, qui est déjà aussi une situation d’urgence sociale », a déclaré au Parlement M. Cavaco Silva, président conservateur réélu dès le premier tour de la présidentielle avec 52,9 % des voix.

    http://www.lorientlejour.com/category/%C3%89conomie/article/693018/Le_Portugal_%3C%3C+dans_l'urgence_economique_et_financiere+%3E%3E,_selon__le_president.html

  12. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 10 mars 2011 :

    Espagne : Moody’s dégrade la note souveraine à “Aa2”.

    L’agence de notation crédit Moody’s a annoncé ce matin la dégradation d’un cran de la dette souveraine de l’Espagne de ‘Aa1’ à ‘Aa2’.

    La perspective de cette note est négative.

    Dans la hiérarchie de Moody’s, ‘Aaa’ est la meilleure notation possible et compose la catégorie dite ‘prime’. On passe ensuite à la catégorie ‘high grade’, qui comprend les notes ‘Aa1’, ‘Aa2’ et ‘Aa3’.

    Deux raisons principales sont citées à l’appui de cette décision. En premier lieu, Moody’s anticipe que le coût éventuel de restructuration des banques espagnoles, notamment les caisses d’épargnes (“cajas”), dépassera les prévisions actuelles du gouvernement, ce qui dégradera de nouveau le ratio de dette publique du pays.

    Selon Madrid, le nouveau renflouement des “cajas” coûterait au pire des cas 20 milliards d’euros, soit 2% du PIB. Mais selon Moody’s, le montant nécessaire serait plus proche de 40 à 50 milliards, soit plus du double que la première recapitalisation qui avait déjà coûté 17 milliards d’euros.

    En second lieu, l’agence cite ses inquiétudes persistantes quant à la capacité de l’Espagne de mettre en oeuvre une politique soutenable et structurelle d’amélioration de ses finances publiques. En cause : le pouvoir limité de l’Etat central sur les ‘généralités’, sortes de collectives territoriales régionales dotées de larges compétences, et la faiblesse de la croissance (+0,8% attendu cette année).

    ‘L’an dernier, 9 des généralités sur 17 ont affiché un déficit budgétaire supérieur à l’objectif de 2,4% du PIB’, calcule Moody’s, alors que l’objectif est cette année de 1,3%.

    Moody’s ajoute que l’implication négative dont est assortie le nouvelle note reflète la vulnérabilité de l’Espagne en cas de désorganisation du marché, compte tenu de l’importance des besoins de financement de l’Etat central, des gouvernement régionaux et des banques, notamment les ‘cajas’.

    Par ailleurs, l’agence a également dégradé la note du Fondo de Reestructuración Ordenada Bancaria (FROB), le fonds de restructuration bancaire, de ‘Aa1’ à ‘Aa2’, avec une perspective négative. Le FROB est en effet adossé à l’Etat central.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=c49031f83d79602704ab6077248f3583

  13. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 10 mars 2011 :

    Zone euro : Berlin est opposé au rachat d’obligations publiques par le fonds de secours.

    Le gouvernement allemand est opposé au rachat d’obligations publiques par le futur fonds de secours européen, dit « mécanisme européen de stabilité » (ESM), pour soutenir la zone euro, a indiqué jeudi un haut responsable gouvernemental.

    « Nous ne sommes pas en faveur d’un rachat d’obligations sur le marché secondaire », par le fonds en cours d’élaboration, que ce soit de manière directe ou indirecte, a déclaré cette source haut placée qui a requis l’anonymat.

    http://www.romandie.com/infos/news/201103101416101AWP.asp

  14. Avatar de BA
    BA

    Vendredi 11 mars 2011 :

    Les six graphiques qui tuent.

    Regardez bien ces six graphiques :

    – Portugal :

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 6,464 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT2YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 7,552 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    – Irlande :

    Irlande : taux des obligations à 2 ans : 8,385 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB2YR:IND

    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 9,530 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    – Grèce :

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 17,018 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 12,767 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

  15. Avatar de yoananda

    on est juste en train de passer dans une économie de guerre.
    Entre la sphère publique, privée et des ménages, c’est la sphère privée des entreprises qui prend le pas. C’est à dire : tout le monde au travail, faut rembourser les dettes.

    Le fond du problème, c’est que la seule explication donnée, c’est : rembourser les pertes des banques au casino mondial. Évidement, c’est pas très réjouissant, surtout quand on voit les bonus mirobolants des banquiers. A quoi bon s’échiner pour payer plus d’impôts ?

    Et travailler pourquoi ? pour produire toujours plus de gadget abrutissants ?

    C’est pas un projet de société ça. Qui pourrait adhérer à ce délire ?

  16. Avatar de yvan
    yvan

    Tout à fait, Yoananda.

    Et cela rejoint la vidéo du vendredi avec l’aspect de « sortir du cadre ». (un sport marrant, par ailleurs).(car complètement déstabilisant)
    Sauf que ce sport, le monde de l’argent ne nous le propose pas, il nous l’impose.
    Soit, cela vaudrait le coup de se poser la question du subjectif d’une guerre.

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