Billet invité.
Fort à propos, la chancelière Angela Merkel vient d’avouer être impliquée dans « une multitude de discussions pour pouvoir envoyer un signal fort le 11 mars ». Une manière de décrire la situation de grande confusion qui prévaut actuellement en Europe, qui n’est pas prête de se résorber, amenant la Banque centrale européenne (BCE) a passer à l’offensive.
Constatant que les gouvernements ne parviennent pas ou ne se résignent pas à assez serrer les boulons, et à faire prendre en charge le payement de l’addition par les contribuables comme elle l’estime primordial – ce n’est pas faute de l’avoir souligné – elle entend désormais peser de tout son poids pour les amener à résipiscence. Disons-le simplement, elle sort de son mandat officiel – la lutte contre l’inflation – pour défendre les intérêts du système financier envers et contre tout. Voici comment.
La BCE peut certes s’appuyer, et ne s’en prive pas, sur la montée des prix de l’énergie et des matières premières, ainsi que sur ses conséquences sur les prix à la consommation, pour brandir opportunément l’étendard de la lutte contre l’inflation, camouflant ses véritables intentions, sauvant ainsi les apparences. Mais qu’en est-il réellement ? La menace d’un relèvement de son taux, ou sa réalisation, peut elle bloquer ces hausses des prix des matières premières et les empêcher de se répandre plus largement ?
Rien n’est moins sûr. Par contre, il est certain qu’une telle mesure, assortie d’un éventuel arrêt de ses facilités à trois mois, va atteindre les banques européennes fortement dépendantes de ses liquidités. Faisant pression sur celles-ci, ce sont les Etats où elles sont installées qui sont visés par ricochet, afin qu’ils rentrent dans le rang et adoptent de nouvelles mesures d’austérité afin de diminuer leurs déficits.
La BCE n’entend pas en rester là et cherche à également stopper la mise en oeuvre de la seconde de ses mesures non conventionnelles : ses achats obligataires sur le marché secondaire. Après avoir lourdement insisté pour que le fonds de stabilité financière (EFSF) prenne son relais dans ce domaine, elle en est venue à proposer qu’il transfère dans ses livres les obligations déjà détenues par la BCE, pour un montant à ce jour de 77 milliards d’euros. Ce qui reviendrait à en faire porter la charge financière aux Etats qui garantissent le fonds. Avec comme objectif de les empêcher d’envisager une restructuration de la dette souveraine qui les atteindrait au premier chef. A ce jour, les Allemands qui seraient en première ligne s’y opposent farouchement.
La BCE n’a en effet pas cessé de faire preuve d’une grande clarté à ce propos : une restructuration de la dette grecque est hors de question, comme le serait toute mise à contribution des banques européennes si les créanciers seniors des banques irlandaises devaient l’être. Elle reste envers et contre tout cramponnée à ce que l’on pourrait appeler le plan A de résolution de la crise européenne, en dépit du fait qu’il a déjà failli dans les faits.
Complémentaire, son propre plan est de se décharger sur les Etats, en leur faisant assumer tous les faux-frais de la crise qu’elle a jusqu’à maintenant épongés. Afin de les enfermer dans une situation encore plus sans issue. La gouvernance fiscale de fer que le gouvernement allemand ne parvient pas à imposer, et que le Parlement européen est encore moins décidé à accepter, la BCE prétend l’obtenir ainsi.
Les marchés ne sont bien entendu pas en reste. Standard & Poor’s vient d’annoncer qu’elle pourrait abaisser ses notes de la Grèce et du Portugal, si les dirigeants européens se dirigeaient à l’occasion de leur prochain sommet vers un mécanisme de stabilisation financière européenne qui permettrait des restructurations de dette de ces pays. Il faut dire que l’agence de notation évalue le taux de recouvrement des détenteurs des obligations grecques à entre 30 et 50% de leur valeur initiale, ce qui donne la mesure de l’étendue du problème que devraient affronter les banques européennes qui la détiennent.
L’agence de notation Fitch intervient sur le même registre. Dans une note qu’elle vient de publier, elle avertit que 2011 pourrait être « le début de la fin » de la crise de la dette publique. Sauf si, précise-t-elle, « les objectifs des politiques menées et les attentes des marchés financiers ne sont pas satisfaits ». Ce qui pourrait alors mener à « une accentuation ou une intensification de la crise ». Les investisseurs, fait-elle valoir, veulent savoir si l’Europe est capable d’arrêter « une stratégie claire pour préserver sa stabilité financière ». Ce qui devrait se traduire par l’adoption de mesures « concrètes » et « crédibles » pour résorber la crise des déficits publics et « renforcer la gouvernance et fiscale en zone euro ».
Tout commentaire est superflu.
Dans ce contexte, quels signaux avons-nous en provenance des gouvernements ? La nouvelle autorité européenne de supervision des banques, l’EBA, vient de rendre public de premières informations à propos des futurs stress tests des banques. De tout point de vue, cela reste très flou, tant en ce qui concerne la méthodologie, les paramètres des scénarios testés ou la liste des banques qui vont l’être. Ou bien encore à propos de ce qui sera publié ou ne le sera pas. Mais tout indique que l’on s’oriente, en dépit des assurances les plus catégoriques, vers une réédition de la farce qu’a représenté la précédente édition des tests. En particulier, il semble avéré que l’exposition des banques aux obligations souveraines européennes, ainsi que le risque qui pourrait résulter d’une décote de celles-ci dans le cadre d’une opération de restructuration, ne seront pas analysés. L’analyse de leurs liquidités, autre point crucial, serait effectuée mais gardée confidentielle, indéniable signe qu’elle fait problème.
Deux explications peuvent être avancées pour expliquer cette époustouflante dérobade. En premier lieu, il n’est pas politiquement envisageable d’admettre que des restructurations puissent intervenir. En second, une telle analyse montrerait l’extrême vulnérabilité de banques présentées comme des plus florissantes. Mettant en évidence qu’il faut à tout prix – encore une fois – les protéger.
Ces stress tests sont mal nommés, puisqu’ils ne sont pas faits pour mesurer la résistance des banques à des détériorations de la situation, mais pour montrer qu’il n’y a rien à voir. On pourrait donc les appeler blind tests (tests en aveugle). Rendez-vous, pour les résultats officiels, en juin prochain ! Etape intermédiaire, le 18 mars, date à laquelle nous devrions en savoir un peu plus, une fois que les conciliabules entre l’EBA et les banques seront terminées.
Au chapitre des bonnes nouvelles – puisqu’il y en a quand même ! – Nouriel Roubini était aujourd’hui vendredi invité à un colloque à la Banque de France, où il a été droit au but. Énumérant les différentes options envisageables pour réduite le poids de la dette publique, il a écarté la croissance – dont les effets seront modérés du fait même des mesures d’ajustement budgétaires – ainsi que la hausse du taux d’épargne, qui ne pourrait que diminuer encore la croissance. Quant à l’inflation, il l’a également écartée, pour en venir à la solution qu’il préconise comme étant la meilleure : la restructuration de la dette. En précisant que cela devait concerner non seulement les Etats, mais également les banques et les ménages. Il a conclu en affirmant que « la restructuration de la dette des Etats est un sujet qui doit être mis sur la table ».
Il n’est pas le seul à penser ainsi. Barry Eichengreen, professeur à l’université de Berkeley (Californie) a accordé une longue interview à Der Spiegel, intégralement reproduite en anglais ici. Un choix significatif pour les deux parties. Il estime que le plan A ayant échoué en Europe, il faut passer au plan B. « Le sauvetage en cours n’a jamais eu de sens. L’objectif poursuivi par l’Allemagne et la France est de protéger de l’effondrement leurs propres banques. On commence à réaliser que le rééchelonnement de la dette grecque ne mène nul part et qu’il faut impliquer les banques. Il n’y a qu’une seule solution : les renforcer ! » Il estime que 180 milliards d’euros devraient y être consacrés, rien que pour les banques allemandes et françaises, dans le cadre des restructurations de dette nécessaires. Mais il craint que cette voie ne soit pas choisie, que seules des demi-mesures soient prises, ne faisant que faire perdre du temps pour résoudre la crise.
L’actualité ne semble pas devoir lui donner tort. Le problème est que personne ne peut demander des comptes à la BCE, qui bénéficie d’une sorte de statut d’extra-territorialité. Que l’on ne peut s’empêcher de rapprocher de celui des inatteignables paradis fiscaux. Sans zones d’ombre et sans révélations qui se multiplient de tripatouillages, que serait la finance ?
134 réponses à “L’actualité de la crise : LA BCE, DONJON DU SYSTÈME, par François Leclerc”
Merci monsieur Leclerc pour ce nouveau billet qui me laisse néanmoins perplexe. Je comprend mal le jeu des acteurs: quels sont les intérêts de la BCE, ou quels intérêts représente -elle? Qui à intérêt à la fin de ses interventions? Qui à intérêt à la montée des taux ?Pourquoi coincer les Etats? Car au fond, personne n’a intérêt dans ce jeu à 3 (BCE, Banques, Etats) à la restructuration . sauf si nous faisons intervenir les contribuables eux mêmes…et encore… Pourriez-vous nous donner votre point de vue?
D’avance grand merci.
Comme vous l’avez remarqué, je prends rarement pour argent comptant les paroles d’un banquier central (notamment). Parce qu’il est au centre d’opérations financières dont il ne parle jamais, ou si peu, et qu’il ne tient pas à dévoiler. Pour en donner alors l’explication qui lui convient de la manière la plus elliptique possible. Et je ne sombre en disant cela ni dans le complotisme, ni dans la paranoia !
Il ne reste plus comme unique ressource que de tenter de décrypter et analyser ce que l’on parvient à comprendre.
La version européenne de la crise actuelle repose sur une extraordinaire interconnexion entre dette publique et dette privée (par celle-ci j’entends celle des institutions financières). mais tout cet échafaudage est totalement lézardé. L’insolvabilité est généralisée et doit être impérativement masquée. Les Etats ne sont plus en mesure de rembourser leurs dettes, les banques sont globalement des zombies. La machine a fabriqué trop de dette.
Dans l’urgence, la BCE a colmaté les brèches. Elle n’a eu de cesse de protéger le système bancaire et elle continue. C’est pourquoi elle s’oppose à la fois à toute restructuration de la dette publique – qui atteindrait les banques – comme à toute décote des obligations des banques en faillite, pour les mêmes raisons.
C’est pourquoi elle veut que la dette publique, dont la croissance résulte dans une large mesure du sinistre de la finance, soit résorbée par le biais d’une rigueur budgétaire dont elle fait l’alpha et l’omega de la stratégie économique. Eludant la poursuite de la crise de la dette privée, pourtant si évidente en Irlande ou en Espagne.
Qui a intérêt à la restructuration de la dette publique ? Les contribuables qui n’auront pas à la rembourser en proportion, ainsi que ceux qui ne sont mêmes pas imposables !
Quel est l’enjeu ? Imposer une cure d’amaigrissement drastique au système financier par tous les moyens disponibles. La restructuration de la dette en est l’un des moyens, ce qui déclenchera une opération vérité dans le monde bancaire, sans que cette fois-ci les Etats viennent encore à la rescousse.
Si cela devait intervenir ainsi, ce ne serait pas sans fortement tanguer !
Est-ce que tout cela ne procède pas, avant tout, d’une incompétence crasse ? Après tout, quand on voit que le ministre allemand de la défense ressent le besoin d’obtenir un doctorat à coup de plagiat, peut-on vraiment accorder un quelconque crédit aux facultés d’analyse et de compréhension des gens aux commandes ? Le problème ne vient-il pas avant tout du fait que, les processus de désignation des titulaires de fonctions à responsabilité n’aboutissent pas à désigner des individus capables, sur le plan intellectuel, de penser et comprendre des choses complexes ?
@ Luxy Luxe
L’incompétence n’est pas à exclure, par dessus le marché !
Si Pib = A
Si croissance démographique = B
Si Croissance économique = C
Si Inflation = D
Si Dette publique = E
Si Dette privée = F
Si Désendettement = G
Si Recettes fiscales = H
Si Dépenses publiques =i
Si Taux d’intérêt = J
Etc
Et si j’étais X , je vous ferais bien l’évaluation pour restructurer +/- l’ensemble flou des dettes ,
mais l’économie me paraît encore bien trop compliquée à mettre en équation pour qu’on puisse s’accorder .
à François Leclerc
Les impôts sur la consommations,
la TVA, la taxe obligée de tout état avant de seulement prétendre rentrer dans l’Europe,
plus en France, les TIPP, les taxes spécifiques sur l’alcool, les assurances, les médicaments, le tabac, la pollution, l’énergie ….
sans doute ailleurs, qu’en France, la TVA sociale dont on tient tellement à nous imposer
sont payées par tous les citoyens
Ces taxes à la consommation ne représentent pas une part négligeable de nos impôts
en France, les taxes à la consommation sont la recette la plus élevée, -vers les 40%-, du budget de l’état
je suppose qu’ailleurs qu’en Europe, il en est probablement de même
tant il est évident que l’Europe adore les taxes à la consommations,
Ce fait de capter directement l’impôt dans chaque petit porte-monaie fait de tous les citoyens des contribuables, qu’ils soient ou non imposables du revenu
(et comme seules les entreprises se peuvent de déduire ces taxes de leurs revenus, les citoyens imposables sont imposés sans décompte de ces taxes …
mais vu qu’ils n’en sont qu’à se croire seuls imposables, seuls contribuables, eux seuls de se faire plumer et encore à rêver que chaque quidam achète et achète et achète pour jeter et acheter et jeter et acheter, même quand il n’a pas le rond ……
à Luxy-Luxe
Je ne pense pas que tout cela procède d’une incompétence crasse, mais d’une volonté crasse, et d’autant plus crasse, et forte et féroce qu’elle n’est plus qu’ obnubilée que d’un vice, celui du jeu d’argent
(ce jeu détestable, absurde, avide, nuisible, et même jusqu’à suicidaire, chez nous, pour en dire entre nous, en famille, avec nos amis, on l’appelle le « poly-pourri »…)
Au fond, Incompétence ou malhonnêteté, cela ne change pas grand chose. Par contre, je crois qu’à droite comme à gauche, on n’a pas réellement pris la mesure de ce qui se passe… Voir ici
Du Nord au Sud de la planète : la dette dans tous ses états : 2ème partie : face à la dette au Nord, quelques pistes alternatives (cadtm.org)
http://www.npa2009.org/content/du-nord-au-sud-de-la-plan%C3%A8te-la-dette-dans-tous-ses-%C3%A9tats-2%C3%A8me-partie-face-%C3%A0-la-dette-au-nor
@Jean Claude Werrebrouck
Ce qui se passe en ce moment est exactement ce qui s’est passe aux US en 1929.
Le crédit émis par les banques est parti en fumée et le seule moyen d’éviter une contraction violente de la masse monétaire et de l’activité a été de décrocher le dollar de l’or et d’augmenter la masse monétaire nette (aka la planche a billet).
La banque centrale n’émet pas de monnaie, seul les gouvernement ont cette capacité et le pacte de stabilité en Europe les en empêche (pacte qui impose des contraintes similaire au système étalon-or).
Taxer le contribuable (retirer la monnaie du secteur réel) pour boucher le trou sans fin du secteur financier est une idée très étrange.
Le résultat sera un gros bruit de succion et l’Europe passera au statut de pays du tiers monde dans la nuit. Les contribuables ne peuvent rien, ils n’émettent pas la monnaie non plus.
Soit il y a liquidation des banques (avec du déficit pour garantir les dépôts), soit les États renflouent en faisant du déficit budgétaire, beaucoup de déficit.
Trichet et les dirigeants européens sont fanatisés et ne comprennent pas le système monétaire dans lequel ils opèrent.
Restructurer la dette souveraine implique l’explosion d’un système bancaire déjà en faillite.
Imposer l’austérité budgétaire, a cause de peurs inflationnistes mal placées, augmente la pression déflationniste sur l’économie réelle et accentue les créances pourries des banques.
C’est la fin du Monétarisme, un système monétaire néo-libéral, qui repose entièrement sur la politique monétaire (la création de crédit par les banques) et contraint la politique budgétaire (emission de monnaie de base), rôle exclusif des États.
C’est un monument de confusion qui s’achève.
http://www.newyorkfed.org/research/staff_reports/sr223.html
“the Treasury would be issuing securities not because it needs cash, but because market participants need securities.”
« Le Trésor émet des obligations non pas parce que l’Etat a besoin d’argent mais parce que les marches financiers ont besoin des obligations »
La dette d’un États n’est pas de la dette au sens général actif/passif, la dette d’un États sont des actifs financiers nets sans passif, c’est de la monnaie.
La dette ne se rembourse pas! L’économie productive a besoin de ces actifs financiers pour fonctionner!
Les systèmes monétaires ou la masse monétaire de base est contrainte comme l’étalon or ou de change fixe comme Bretton Woods ne fonctionnent pas!
« By definition, privately-issued IOU cannot be universal/public. At some point during the private IOU expansion, a sufficient number of entities will try to realize their claims at roughly the same time. We can speculate whether they do this in a coordinated fashion and/or whether the dynamics of the system (e.g., maturities lining up at the same time) will force them to do so. They believe the value of their claims will be diluted in the future, so they act to liquidate (transform their IOUs toward the universal). Others quickly follow, hence crisis. Gold was the universal in the past, now it is CB-issued liabilities.
You can call this a capital accumulation crisis, a debt crisis, an over-production crisis, all related. This process has occurred repeatedly during history – with the exception of the “quiet period” after WWII, financial crises were fairly common – every 7 to 10 years, with larger ones every 15 to 25 years. »
celà est digne d’un directeur d’ IUT ou d’université mais pourquoi ne pas accepter un retour en arriére , en considérant que la croissance sans le crédit peut redevenir possible avec une redéfinition de la valeur travail et une tva sociale ou fermeture des frontières de l’europe.
Aucunes pistes semblent satisfaisantes et celle qui consisterait à un fort déficit avec la perspective de jamais rembourser nos dettes n’a pas d’avenir car tout ce qui est monétaire repose sur un consensus et une confiance et c’est bien là le problème …
Dieu à fait l’homme a son image et l homme a fait un système financier à son image, excessif et irresponsable . il y a de la perte ….
Pour conclure sur une note d’humour : quelle est la différence entre un HIBOU et la BANQUE ?
Le HIBOU vole la nuit ….
Bonjour monsieur Leclerc,
Votre analyse concernant la BCE me semble ingénieuse, elle est corroborée par le constat qu’en l’état actuel de la situation, parler de lutte contre l’inflation est quasi surréaliste ; en effet, l’actuelle inflation des matières premières :
1) ne risque certes pas d’être aggravée par une inflation de la demande dans un contexte généralisé de raréfaction des revenus et
2) ne sera absolument pas endiguée par des mesures monétaires (étant donné son origine spéculative et le contexte économique décrit plus haut).
S’agissant de l’extra-territorialité de la finance, j’ajoute juste 2 toutes petites choses :
1) les acteurs principaux sont bien entendus, comme vous le dites, le système des banques, des banques centrales et des paradis fiscaux ; mais il faudrait y ajouter les lois comptables, le droit dit « des affaires », qui multiplient à l’envie les structures et les subtilités de toutes nature, et la fameuse science économique justifiant et polissant l’ensemble => en sorte qu’il s’agit de tout un système politique et social à l’oeuvre. L’économie comme matière « enseignable » (de plus en plus tôt à l’école notons le) relève infiniment plus de l’ordre de la croyance que de la science mais au point où l’on en est de confusion du langage et des concepts, il est convenu de parler de « science économique ».
2) la notion de paradis fiscal mérite d’être explicitée. Les paradis fiscaux sont des instruments pratiques permettant les montages juridiques de tous ordres garantissant l’anonymat et le brouillage des flux financiers (et ce faisant le blanchiment d’argent) et permettant l’hébergement des fameuses chambres de compensations, lesquelles, on en a maintenant la preuve judiciaire, son aisément dévoyées pour servir des intérêts strictement privés et, est-il besoin de le rappeler, immoraux ; je vous remets à cet égard et pour vous en convaincre le lien donné en premier lieu par Yvan sur un autre billet :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/02/clearstream-apres-l-investigation-que-faut-il-faire-de-cette-societe_1487267_3232.html
Je répète qu’il est impossible de connaître précisément le montant des sommes transitant dans ces paradis, et je ne vous donnerai pas l’approximation à laquelle je les évalue, vous ne me croiriez jamais. C’est toujours comme ça dans l’histoire : les plus grosses énormités passent le mieux et le plus facilement, car personne n’y croit.
En résumé, il n’est pas anodin que l’on parle, diffusément, de changement de civilisation. Car en effet, si ce système financier s’écroule, il entraînera à sa suite tout le système politico-social (au sens de l’organisation de la vie en société) dans lequel nous avons tous été conditionné à vivre à l’instigation de l’empire américain et qui va de l’enseignement à la santé (aucune étape de la vie de tout un chacun n’y échappant) en passant par les relations internationales. Une fois encore, c’est énorme.
Cdt.,
Je partage votre avis. Une des difficultés que nous rencontrons est que le prochain pas en avant à accomplir implique de faire une très grande enjambée, c’est à dire à mettre en question des idées et des modes de fonctionnement considérés à tort comme intangibles.
@ Monsieur Leclerc,
Oui, c’est certain et ce problème est bien concret : comment « recycler » (le terme est vilain mais expressif, c’est pourquoi je le garde) les gens qui ont tout misé sur ce système (qui représentent un nombre considérable) autant par l’intermédiaire de leur profession que dans leur schéma mental.
En France, nous avons partiellement connu autre chose, ce qui devrait nous donner de l’avance pour franchir ce pas et arriver, dans un temps indéterminé, par exemple au système décrit par Chris06 à l’occasion d’un autre billet (ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21638#comment-154066) que, personnellement, je trouve sain et viable (évident même : mais chacun sait que ce qu’il y a de plus difficile à réaliser est ce qui paraît a priori le plus facile).
Bien cordialement,
« c’est à dire à mettre en question des idées et des modes de fonctionnement considérés à tort comme intangibles. »
Monsieur Leclerc, oui, SAUF un mode de fonctionnement absolument intangible et qui a de plus en plus de succès, c’est à dire :
Privation des gains et socialisation des pertes.
Valérie, il est clair qu’il faudra revenir à du protectionnisme.
Et, d’après ce que je l’ai lu, l’Europe est le seul bloc de pays qui n’a pas de taxe à l’importation. (à vérifier) alors que tous les autres pays en ont.
L’ennui avec tous ces nobles plans de remise en question des idées et modes de fonctionnement, c’est que les tenants de l’ancien (et actuel) régime sont à peu près autant disposé à laisser la place que le seigneur de Tripoli.
Quel sera le prix à payer pour se débarrasser de ces messieurs?
@ jacques a,
La question ne se pose pas, nous n’y pouvons rien : attendons et tout s’écroulera tout seul, sans intervention de notre part, ou plutôt malgré l’intervention du petit nombre de personne qui aura tout fait pour restaurer l’ordre établi contre le plus grand nombre.
En revanche, il faut être sûr de ce que l’on voudra construire après la destruction et ne jamais faiblir dans la mise en oeuvre, sans oublier de réfléchir aux causes et aux effets de chaque action.
Je ne pensais pas à une quelconque intervention, on est bien dans l’attente de l’effondrement. Nous ne pouvons rien faire d’autre. Le problème, c’est ce qui va se passer après, pour ça, vous n’avez aucune garantie, aucun moyen de contrôle. Tout ce que vous pouvez faire, c’est attendre et espérer que les choses tourneront à votre avantage. Que les jacobins n’arriveront pas à se maintenir au pouvoir, ou alors, qu’il y aura suffisamment de traitres dans leurs rangs…
@ Jacques a,
Alea jacta est…
Jacques a
Pourquoi avoir peur d’un effondrement..??
Même Soros a dit fin 2008 qu’il aurait mieux valu un effondrement rapide (ne pas aider les banques) que d’essayer de maintenir le système.
En 1789, combien sont morts..??
En 1939, lors de l’exode, combien sont morts de ne plus avoir d’argent..??
En 1939-1945, combien ont survécu grâce au marché noir..??
Si c’est la peur de la perte du « capital », LA, je comprends 😉
Mais perdre la vie est-il moins grave..??
erratum : 19ème ligne : lire « sont aisément dévoyées » au lieu et place de « son aisément dévoyées »
Oups, toutes mes excuses
« Je répète qu’il est impossible de connaître précisément le montant des sommes transitant dans ces paradis, et je ne vous donnerai pas l’approximation à laquelle je les évalue, vous ne me croiriez jamais. »
Mais moi je vous crois, sans problèmes…
Le système financier actuel ne peut fonctionner sans les paradis fiscaux, ils n’en sont pas une anomalie ou une excroissance, ils en sont le coeur. Sans parler de la finance, le droit des affaires comme vous dites permet aujourd’hui tellement de combinaisons qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. A ce niveau de complexité il n’y a plus qu’un seul « droit », c’est celui du plus fort.
Exactement.
le système financier actuel peut il fonctionner sans l’argent sale ?
Je ne sais pas, la finance se joue des petites gens ..
De la crise des années 30, je ne sais pas grand chose,
sauf qu’ il y avait dans les amis de la famille un boulanger,
-qui avait d’abord été apprenti, puis ouvrier-boulanger, puis finalement avait réussi d’acheter son fond,… –
lequel boulanger étant d’un bel âge, avait vendu son fond pour sa retraite, et de tout l’argent de sa vente l’avait confié à son banquier …
mais voilà, quasi du jour au lendemain, avec la crise de 29, toute les économies de toute sa vie de travail s’est transformée en fumée …
et lui, donc, comme on ne vit pas de l’air du temps et qu’il faut bien vivre et pour vivre de l’argent, et bien, malgré son âge, il est retourné bosser comme ouvrier boulanger …
Perso, je suis contre les cotisations retraites, santé et co… par capitalisation, je préfère la répartition parce que …
je ne vois pas que la finance puisse changer, donc il me semble autant de la court-circuiter ..
que de se risquer à lui confier les économies de toute une vie de travail …
dont elle peut s’autoriser de les résoudre du jour au lendemain en fumée …
Mais, il est encore de part ce monde, des millions d’adeptes de fonds de pensions et co …
dont les économies de toutes une vie de travail est jouée par des financiers ..
Pour ma part, je n’en ai aucun doute, si la finance doit dérailler, ce sera comme en 29, ils seront les premiers à être dégraissés…
seulement après viendront ceux de la haute …
parce qu’après ceux-là du staff de la très haute, je ne pense pas qu’ils aient été ruinés, sinon qui auraient financé la guerre de 40, tout cet argent de l’Allemagne, tous ces emprunts dont il lui a bien fallu pour et d’une se réarmer et d’autre …
Après, à côté, l’argent de la drogue ???
N’est-ce pas de l’opium que l’on fait la morphine qui est utilisée dans nos hôpitaux ???
Je ne sais pas, mais, et si cela était, comment se fait-il que cela ne soit pas explicite ???
Moi, je n’y comprends rien, je sais que la morphine est extraite de l’opium, et que l’héroine aussi est extraite de l’opium, que la morphine est un médicament, donc licite, que la morphine est une drogue, donc illicite..
mais la différence entre les deux, je ne suis pas chimiste, je ne sais pas, …
à mon niveau, je suppose seulement qu’à la base il y a nécessité de la même matière première, soit de l’opium….,
et comme bizarement, les laboratoires pharmaceutiques ne trafiquent jamais d’opium …
là aussi, je m’interroge …??
Donc, pour moi, il y a beaucoup de travail derrière les révélations de Denis Robert …
et il serait plus que grand temps de s’y mettre …
(là seule question qui vaille est celle de l’usage de notre temps, …
sachant que, c’est qu’ il y en a déjà eu des guerres ..
mais que nous pourrions oser choisir -choisir c’est légiférer- d’autre chose à faire que toujours et encore d’en retourner ou d’en revenir à l’art de la guerre comme l’Art de l’art des Beaux arts de l’humanité …)
@Cécile : Pour l’opium il me semble que l’industrie pharmaceutique a le droit de cultiver un certain quota de pavot à des fins médicinales. En revanche le trou juridique dont vous parlez existe aux Pays-Bas, il me semble, où les lois exactes quant à l’importation des drogues dans le pays ne sont pas explicites. Par exemple, la production locale est en partie interdite au delà d’une certaine quantité, mais pourtant obligatoire puisqu’il est légalement interdit d’importer de l’étranger (mais on lit de temps en temps que les douaniers ont des consignes de tolérances en dessous d’une certaine quantité dans les aéroports, et je ne parle pas seulement du cannabis). Il y a aussi les champignons hallucinogènes, soi-disant interdits depuis quelques années, mais pourtant produits localement (sous emballage et avec le lieu de production!) et en vente un peu partout. Quand on considère le coût hospitalier causé par ces drogues au niveau européen, on se demande pourquoi il n’y pas plus de pression exercée sur les Pays-Bas.
@ JGorban
Comment différenciez-vous l’argent sale du propre ?
Lol, Monsieur Leclerc.
C’est la question qui tue… Tout comme la définition de l’ « honnêteté », d’ailleurs. Ou de la « normalité ».
Pour la fuite dans les paradis fiscaux, en 2007, il avait été calculé une différence de 10% entre les PIBS entrants et sortants de tous les pays de la planète. (10% de plus sortaient sans rentrer ailleurs.)(argent purement mafieux compris.)
Hors, à moins que l’on envoie des billets sur la Lune…
@ Yvan,
En l’occurrence, la « normalité » est déterminé par la « légalité », c’est-à-dire par les lobbies. Capito ?
Bonne journée
@ Yvan,
S’agissant de la statistique que vous donnez pour 2007, il me semble de la plus haute importance de savoir et d’analyser :
1) qui a fait cette stat,
2) selon quels critères et quelle méthode,
3) pour quelle raison,
4) de suivre sur la durée l’évolution de cet indicateur,
5) de chercher a améliorer (c’est toujours possible) la pertinence des critères et des indices utilisés,
Bon dimanche,
Bonjour Valérie.
Je n’ai pas de nouveau chiffre.
Par contre, début 2009, juste avant le « G20 » sur les paradis fiscaux, l’Allemagne a calculé que si cet argent était imposé, son budget se retrouverait à l’équilibre 2 ans plus tard…
Te dire les sommes en jeu.
L’Espagne, paradis fiscal d’ExxonMobil
http://www.liberation.fr/economie/01012323542-l-espagne-paradis-fiscal-d-exxonmobil
Cl. Rosset et la musique, plus pour longtemps disponible à l’écoute
http://www.franceculture.com/emission-les-passagers-de-la-nuit-clement-rosset-2011-02-20.html
le paradis fiscal situé dans la substratosphère ! toujours mieux ! un seul « salarié », zero pour le fisc …merci pour la world compagnie !
voir article cité par Roma …
vivement que ça s’effondre !
c’est grâce à des combines de ce genre que les citoyens européens vont, sauf une faible partie de l’oligarchie, perdre santé et éducation publiques …et ainsi de suite …
Bonsoir M Leclerc,
Faut-il comprendre que maintenant il n’y a plus d’alternative:les citoyens imposables et ceux
ayant des avoirs financiers vont devoir passer à la caisse.A votre avis le répit actuel en a-t-il encore pour des semaines ou des mois?
Que va -t-il se passer pour les livrets d’épargne et les assurances vie?Une restructuration des
dettes grecques,irlandaises .(avant celles d’autres pays ) va surement avoir un impact considérable.Qui va déterminer la moins value,y aura–il un contrôle d’une institution d’état?
Si l’épargne des classes moyennes était atteinte il s’ensuirait sûrement une chute brutale de la
consommation et par conséquent un tsunami économique et politique.
Je ne connais pas les prochains épisodes, hélas. Une seule certitude: ils ne sont pas encore écrits.
« Les prévisions sont toujours dangereuses, surtout quand elles concernent l’avenir. »
à Philou
Je répète parce que c’est important :
les taxes à la consommation,
par exemple la TVA, de 19.6% du prix d’achat sur quasiment tout, l’EDF, le Tél, dans les loyers, l’eau …
mais aussi les TIPP et co …
sont payées par tous les citoyens
(par contre je conviens que les imposables du revenu ne déduisent pas la TVA, ni les TIPP de leur calcul dans leur déclaration d’impôt…
alors que les multinationales et co, très probablement oui …
mais bon, après tout, si le PS n’est plus que ce qu’il est, …
d(autant que depuis que le non-imposable, pourtant taxé de sa TVA, se doit de payer sa cotisation plein tarif ….
de quoi je m’étonne ??? )
et si mettre le magreb à feu et à sang ???
(à ce que je comprends: les 5 membres du conseils de sécurité sont les 5 plus grands vendeurs d’armes de la planète…)
Ah c’est donc pour ca qu’il s’appelle le conseil « de sécurité »…
A propos des stress tests pour les banques européennes, François Leclerc écrit :
« En particulier, il semble avéré que l’exposition des banques aux obligations souveraines européennes, ainsi que le risque qui pourrait résulter d’une décote de celles-ci dans le cadre d’une opération de restructuration, ne seront pas analysés. »
C’est hilarant !
J’éclate de rire !
Qui peut encore prendre au sérieux les stress tests des banques européennes ?!
Qui est encore assez naïf pour croire à toute cette comédie ?!
Les stress tests des banques européennes, c’est du pipeau, de la flûte, de la syrinx.
Sur la scène du théâtre, les comédiens nous jouent leur pièce, mais dans la salle les spectateurs crient : « Chiqué ! Remboursez ! »
Cette mascarade devient vraiment ridicule.
« Il faut dire que l’agence de notation évalue le taux de recouvrement des détenteurs des obligations grecques à entre 30 et 50% de leur valeur initiale »
Cette décote va apparaitre dans le bilan des banques, pour suivre la règle de prudence comptable imposée à tous les industriels.
N’est-ce pas ?
En Grande-Bretagne on en est réduit à espérer que le salut viendra d’ailleurs.
Bonsoir Monsieur Jorion,
=>
Ah, oui alors, tout cela (les OVNI) en dit long sur tout le reste…
Bonne soirée,
Mervyn King, gouverneur de la Banque Centrale Anglaise, a jeté un pavé dans la mare, déclarant qu’il ne comprenait pas pourquoi ses compatriotes ne réagissaient pas aux mesures d’austerité: « »The people whose jobs were destroyed were in no way responsible for the excesses of the financial sector and the crisis that followed, » he told MPs on the Treasury Select Committee … The people who are now suffering « did not get bonuses of the scale people in the financial sector got ». The financial crisis may have occurred two years ago but, as austerity measures kick in, « the cost is now being felt » … « I’m surprised the real anger hasn’t been greater than it has. » »
http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/8355475/Anger-at-the-banks-is-justified-Mervyn-King-says.html
Philippe. Voir E. Quilgars qui suit la situation de l’Angleterre d’assez près :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=21654#comment-153934
Là, à priori par ma petite lunette, il y a perception d’une cocotte-minute :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110304trib000605983/abattre-l-etatisme-cameron-en-reve-pas-les-anglais-.html
« À priori, qui pourrait être contre une société plus solidaire, où chacun joue un rôle actif ? Encourager le volontariat ne peut qu’être salué. Le problème, c’est que la fraternité ne se décrète pas. Or, le gouvernement appelle à cet élan d’entraide alors même qu’il se lance dans un plan d’austérité sans précédent. Les coupes budgétaires, qui visent à équilibrer le budget en cinq ans, sont beaucoup plus brutales que celles imposées par Margaret Thatcher. »
Les Anglo-saxons ont prôné l’individualisme, qu’ils assument.
Oui, la « Big Society », c’est un concept pour désengager l’Etat des collectivités locales au profit du marché.
http://www.guardian.co.uk/society/joepublic/2011/mar/03/cameron-big-society-strenghten-market
extrait de l’article cité par Yvan
mission ! le mot est lâché ! encore un terme à connotation religieuse : la religion de « tout pour le pognon, néant pour les manants » ! quelle posture !…Honny soit qui mal y pense !
En fait, il s’agirait plutôt d’une imposture !
«
ouh la, « titine » serait-elle allée faire un stage : ça vous aurait bien un petit air de « care » tout ça !
ouh la ouh la, ça sent de plus en plus le roussi !
Miseyre, miseyre…
http://www.youtube.com/watch?v=ackQ47EiK7Q
Et au niveau planétaire, on en est réduit à espérer que le salut viendra d’un dernier pays… :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110304trib000605953/le-consommateur-chinois-va-t-il-sauver-le-monde-.html
« Le consommateur chinois va-t-il sauver le monde ? »
Sauver le monde… Cela me refait toujours penser au film : le cinquième élément qui, en dehors d’être une science fiction gentillette, est une critique très humoristique du cinéma américain.
Comme dans toutes les périodes troublées, l’irrationnel se porte bien . La Grande-Bretagne rend publiques 8500 pages d’archives sur les OVNIS et toutes les religions et sectes judéo-chrétiennes nous ressortent Harmaguedon, la guerre entre le dieu-Hammon et le dieu-père ( pour les machos) ou la déesse-mère ( pour les féministes).
Et le pompon, voilà-t-y pas qu’ils nous confondent Lucifer, l’ange de lumière, de la connaissance, avec Satan, le démon cornu ! On dirait que leur Dieu préfère que l’être humain soit d’une ignorance crasse, donc crédule et plus facile à exploiter !!
Une note d’optimisme: une journaliste a réussi une interview non-complaisante du fils Kadhafi (le businessman Phd de la London School of Economics)
http://www.youtube.com/user/aljazeeraenglish?blend=3&ob=4#p/u/4/YFigOpOBpxo
c’est l’alibi de Kadhafi pour conserver la Libye …
L’optimisme venait du fait que certains journalistes pouvaient faire des interviews « non complaisantes ».
Quant à l’article dont Yvan donne la référence, il est vraiment bizarre: aucune mention de la géographie de la Libye ! L’auteur compare avec l’Irak et la peur d’une insurrection sans mentionner qu’il s’agit de 6 millions de personnes éparpillées dans un désert aussi grand que le Soudan ! Et que contrairement à l’Irak, il n’y a pas là de frontière avec l’Iran.
J’avais remarqué le même problème dans l’interview de Saif Kadhafi, où la journaliste fait la comparaison avec l’Egypte sans réaliser qu’il y a 80 millions d’habitants en Egypte.
Ils n’ont plus le temps de regarder des atlas depuis qu’ils surfent sur Twitter ?
Ce qui prouve bien, Jeanne, que la presse-mediacratique, qui sévit en France, est trés loin des préoccupations de la majorité de la population, et a décroché du réel …
Trop de relations incestueuses entre mediacrates,politiciens et financiers …
Il faut donc aller su le web pour s’informer.
Et, lire les livres des quelques journalistes d’investigation qui tiennent encore le choc, malgré les contraintes psychologiques et judiciaires subies : que ces journalistes là soient remerciés !
Jeanne….
http://www.marianne2.fr/Libye-les-USA-veulent-sous-traiter-une-intervention-trop-risquee_a203382.html
Dis merci à Freud.
Eh eh, et quand j’ai parlé de l’Otan, il y a deux semaines, tu m’as envoyé paître…
« trop risqué »: c’est marrant de constater que les armements produits semblent inadaptés à toutes les situations: Somalie, Côte d’Ivoire, Darfour, montagnes afghanes, plaine irakienne, etc.
Je me demande depuis longtemps si les armes et les fusées, qui absorbent les budgets de l’éducation et de la santé tous les jours un peu plus, ne servent pas uniquement à vider les poches de la classe moyenne afin que celle-ci ne puisse pas avoir des velléités d’ascension sociale.
Depuis le jour 1 de la manif en Libye (17 février), on voit des islamistes en exil commencer leurs interviews par des prières à la mémoire des martyrs de la journée sur al jazeera en demandant à leurs concitoyens de descendre dans la rue pendant que sont tranquilles dans leurs fauteuils. Au minimum, on s’attendrait à ce qu’ils soient aux frontières du pays en train d’organiser les secours. Donc vu le tableau, c’est difficile d’intervenir ne sachant pas du tout quelle sera l’issu et la couleur politiques des vainqueurs, si vainqueurs on trouve.
Les Libyens de Ben Ghazi et autres opposants Twitter ont eux-mêmes, après avoir commencé par demander l’aide internationale sur les télés, changé d’avis quand on leur a demandé s’ils accepteraient des troupes étrangères sur leur sol. Les Anglais ont donc décidé de leur envoyer des experts discrets pour les aider dans leurs manoeuvres (noter bien: les Anglais… ! on est jamais si bien trahi que par ses proches !)
Trop en faire c’est être accuser de complot, ne pas assez en faire c’est être accusé d’incurie. Mais les Palestiniens auraient le droit d’être surpris si on vient à l’aide des Libyens.
Je reconnais Jeanne.
J’espérai encore à l’époque que les révoltes deviennent révolutions…
@Jeanne
(Désolé Yvan, c’est à Jeanne que je veux parler… j’espère que ma question va arriver au bon endroit…Ah, ce double décrochement!)
Vous dîtes « Les Anglais ont donc décidé de leur envoyer des experts discrets », ce qui aurait tendance à me réjouir, la discrétion étant gage d’efficacité. Les SAS ont fait d’ailleurs la semaine dernière quelques incursions/exfiltrations réussies.
Néanmoins, quelles sont vos sources? d’ailleurs, depuis que vous intervenez sur ces sujets, vous avez parfois devancé l’information publique. Je suis intrigué…
Enfin « discrets » c’est beaucoup dire, car c’était annoncé sur le fil de la BBC live hier. Tout comme les positions des « rebels » et celles des pro-Kadhafi. Je me demande comment on peut faire la guerre alors que la planète entière peut suivre kilomètre par kilomètre les déplacements des uns et des autres, et vu les images sur al Jazeera c’est vraiment du désert tout plat !
@Yvan: Oui, la Tunisie et l’Egypte ont connu une REVOLUTION. Vu le nombre d’ex ministres en procès et le nombre de millions qui sont descendus dans la rue, ca s’appelle comme ca.
Il va y avoir des élections; c’est la fin du parti unique ou quasi-unique dans sa légitimité et son droit de décider de la légitimité des autres; les manifestants hier à Alexandrie ont exigé la tête de l’équivalent du chef de la DST pour l’Egypte, et le siège de la Amn al Dawla (sécurité de l’êtat, situé dans la banlieue nord du Caire) a brûlé depuis l’aube, avec tous les dossiers qu’il contenait sur les millions d’anonymes qui étaient raflés par la police par erreur ou par volonté d’en faire trop/règne de la terreur (lire les wikileaks: on cherche un assassin et lors de la perquisition chez sa famille, on tue 1 ou 2 personnes par négligence, et on arrête 70 personnes (les passants, les voisins) qu’on torture -suspend au plafond- jusqu’à ce que quelqu’un parle et donne le nom du coupable; plus les viols -hommes et femmes- etc.). Enfin, l’armée a annoncé aujourd’hui que parmi les chefs d’accusation contre Mubarak il y a le fait d’avoir vendu à bas prix du gaz aux israéliens:
http://www.globes.co.il/serveen/globes/docview.asp?did=1000583803&fid=1725
On ne le lit qu’ici, sur un site iranien
http://www.presstv.ir/detail/168337.html
mais cela a été repris par Haaretz aujourd’hui
http://www.haaretz.com/misc/breaking-news
(à 11h07)
Vous soulevez une question plus générale : à propos de ma vidéo d’hier, certains commentateurs ont demandé « Pourquoi personne ne parle-t-il de tout cela ? » Il faut quand même répondre qu’il s’agit d’informations qui font la une de la presse internationale. La question devrait plutôt être : « Pourquoi ce provincialisme dans la presse française ? » Je dis bien la presse « française » et non pas « francophone » puisque les presses québecquoise, belge et suisse sont bien davantage ouvertes sur le monde. Notez que le « provincialisme » n’affecte pas que la presse française : je viens de lire la réflexion d’un membre du Parti Socialiste français « consterné » que Marine Le Pen arrive en tête des sondages. Le pauvre homme considère sans doute que des discussions interminables : Dominique ? Martine ? Ségolène, … peuvent indéfiniment remplacer un … je crains qu’il ne connaisse pas le mot, projet. (Notez que les écologistes français en sont exactement au même point).
@François (suite): Je suis bien contente de devancer l’information publique francophone, mais cela prouve juste qu’elle est d’une lenteur à la hauteur de la sclérose de nos sociétés. Quand je lis Rue89 ou Le Monde, il me semble qu’ils parlent des infos d’il y a 24h. A croire qu’ils ont peu de journalistes qui comprennent l’arabe et peuvent suivre ce qui se dit sur Aljazeera, Twitter, et la Bbc, qui a envoyé un nombre record de grands reporters sur le terrain dès les premiers jours en Libye. Au Caire aussi ils avaient été excellents, ainsi que Cnn. Sur Twitter, il y a beaucoup de rumeurs et de fausses informations, mais c’est semble-t-il devenu incontournable pour les journalistes (on peut suivre quelques grands reporters du New York Times, de CNN et de la BBC en direct). L’une des raisons j’imagine tient au fait que ce sont des médias qui vivent de 9h à 18h, et qu’ils n’ont pas la volonté d’informer les lecteurs du site internet (gratuit) plus que celui de la version papier.
Le journalisme est donc le nouveau lieu on l’on remarque que l’Europe se vit en décrochage de ses populations émigrées (et non émigrées, il faudrait un jour comprendre que l’Afrique du Nord n’a pas demandé à la France de l’envahir et de créer une symbiose et une histoire commune pour des millions de gens des deux côtés de la Méditerranée). Je l’avais remarqué à l’université, où beaucoup de gens qui s’intéressent à des textes arabes semblent faire exprès de ne connaître aucun « native speaker », mais si les journaux s’y mettent, ca devient grave.
Ah oui, France24 a eu quelques scoops sur Twitter ces dernières semaines semble-t-il.
@Paul
Je voudrais vous croire. Partie en quête d’un quotidien francophone qui aurait un « envoyé spécial » en Libye, je découvre que: letemps.ch est payant (on va pas apprendre aux Suisses à faire des affaires on dirait), que lesoir.be s’en remet à l’envoyé spécial de l’AFP, quant à France24, il semble qu’ils en aient un, à la frontière Tunisie-Libye. Il y a Le Nouvel Obs, qui a une envoyée spéciale, Sara Daniel (?! fille de l’autre ?). Pourtant, rien qu’à Tripoli, il y a 130 journalistes « embedded » dans les mains du régime Kadhafi (enfin, il y avait, il y a 2 jours, mais hier matin on les a empêché de sortir de leur hôtel avant la prière du vendredi pour couvrir les possibles manifs, et finalement peu après ils ont été priés de monter dans des bus affrétés spécialement et qui allaient les balader où on voulait bien). Je me demande combien il y a de francophones sur les 130…
@François le Sombre: décidément… voilà ce qu’on lit ce matin
# 05:24
Report: Libya rebels capture British soldiers in secret mission (Reuters)
Donc leur mission « secrète » avait été annoncée sur le site de la BBC quelques heures avant. On lit aussi les noms de gens qui téléphonent de Libye alors que pourtant cela fait dix jours que l’on sait que certains « interviewés » ont été arrêtés chez eux en pleine nuit avec toute leur famille. Idem pour les mouvements des différents groupes ou même les intentions des rebelles. Drôle d’affaire en vérité. Ce ne serait pas difficile pourtant d’écrire A. B. ou X au lieu des noms.
Jeanne.
Y-a-t’il eu une révolution en Islande..??
Décidément, je te sens mal.
J’aurais tendance à dire que ce sont bel et bien des Révolutions, dont on ne sait jamais comment elles vont tourner ! c’est vrai de toute Révolution au Monde … et, il faut du temps …
Il y a désir de rupture, de changement, de liberté, de dignité …avec l’imprévu, donc le risque qui va toujours avec la rupture …
Et, l’imprévu, l’accepter au risque d’y laisser sa vie, c’est être vivant …et non momifié comme nous le sommes actuellement ici !
Oué… Pourquoi pas ? De toutes façons, ils essaieront tôt ou tard d’endiguer l’envolée des prix en rehaussant les taux, si les banques ne les auront pas précédés en s’effrayant de la désolvabilisation des ménages comme des entreprises, et aussi des collectivités, tous pris en étau entre l’envolée des prix et des revenus en berne. Et cela ne fera qu’aggraver la situation. Et c’est inéluctable dans un système qui repose in fine sur le recours systématique à l’emprunt. Non ?
donc « Vive les sub-primes » ???
Ai-je dit cela ?
Je dis simplement que vous même n’êtes sans doute pas disposée à remettre en cause les fondements mêmes de la société dans laquelle nous vivons.
Ainsi du Scellier, ce subprime à la française où une masse de pigeons croit encore qu’ils vont sauver leur retraite en achetant des logements les yeux fermés (pour bénéficier de l’avantage fiscal il faut acheter en l’état de futur achèvement, autrement dit, sur plans) et en comptant sur les locataires pour leur payer le logement sans qu’ils aient à bourse délier.
Et bien entendu, personne ne s’inquiète que des gens ne payant pas plus de 1 000 € d’impôt sur le revenu « investissent » les yeux fermés « pour leur retraite ». Pour ce que j’ai pu en constater à Toulouse, les promoteurs ont farci toutes les villes moyennes de la région Midi Pyrénées en Scellier jusqu’à la nausée, en 2008, et depuis, ils se sont rabattus sur Toulouse où ils construisent comme des fous depuis maintenant 3 ans…
Alors que les données statistiques que j’épluche me montrent clairement que la population toulousaine a cessé de croître en 2005/2006. Et en plus, les données de population municipale – actualisées avec un retard de 4 ans – sont désormais des moyennes mobiles sur 5 ans, et je soupçonne fort qu’elles peuvent masquer des retournements démographiques.
En attendant, c’est parfois limite si certains se demandent si je ne devrais pas être mis sous curatelle parce que j’écoute vaguement leurs conseils d’investissement « avisés ».
J’oubliais de préciser : c’est inéluctable dans un système où la très grande majorité de la population est viscéralement hostile à toute idée de « restructuration » de la dette, privée ou publique, parce qu’elle est totalement acquise aux idées libérales de stricte responsabilité individuelle, et aussi dans un système où les mêmes sont révulsés à l’idée que l’on pourrait porter atteinte à leur épargne, que ce soit en augmentant les salaires ou en revenant sur le principe d’ouverture des frontières à la concurrence.
je ne sais pas ce que pense la majorité de la population mais il ne me semble pas si évident que les tout-un-chacun-s soient si contents de la politique économique ….
Qu’ils ne soient pas contents ne signifie pas qu’ils sont disposés à l’adoption de mesures drastiques… En outre, on ne parle pas forcément des mêmes personnes.
Les grands partis politiques sont portés aux urnes par une population vieillissante de rentiers (et tout retraité EST un rentier, puisqu’il vit du travail des actifs) tandis que la masse des salariés tire le diable par la queue et déserte les urnes ou vote pour les extrêmes.
En attendant, je vois mal les grands partis politiques
– Mettre fin au subventionnement de l’immobilier (coût 2010 = 37 milliards d’euros)
– Répudier la dette de l’Etat
– Décréter une augmentation générale des salaires de 20%
Et quand bien même ils le feraient, on verrait l’épargne se ruer en masse sur du « solide », notamment les matières premières agricoles ou industrielles, pour « fuir » l’inflation honnie.
Mais de toutes façons, les gouvernements sont tous embarqués dans la même galère de l’euro, et plus que jamais, il est hors de question d’augmenter les salaires. Dont acte.
la big dette des pays de l’UE finira-t’elle par être monétisée ?
« L’indépendance » de la BCE par rapport à « l’Europe » n’est-elle pas un signe clair de l’opposition entre la finance et la démocratie, la première se défiant ouvertement de la seconde (quelque soit l’état de la dite démocratie).
bien évidemment
(sauf que l’argent est un moyen commode d’échange, dont la nécessité pratique à être est celle la circulation des richesses et non pas d’être ni concentrée, ni captée, ni jouée, ni pariée …
impressionant à voir
tant pour la beauté des photos que pour le constat
http://www.marevueweb.com/photographies-artistiques-de-la-ville-de-dtroit-en-ruine/
merci
la guerre économique détruit aussi les bâtiments …
esthétisme de la destruction ? ou de ce qui subsiste de beau dans ce qui fut ? …
que sont les personnes devenues ?
on pourrait aussi penser que l’argent, qui, a pu « construire », avec le talent des architectes de l’époque, tout cela, a perdu toute raison d’être, même aux USA, puisque maintenant, il ne sert plus qu’à détruire …
@ karluss
amha je pense depuis 2008 que la dette sera monétisée dans un deuxième temps
n’en déplaise aux allemands.
un effondrement en douceur et dans la douleur.
les américains ne passent pas par la case rigueur comme l’ UE
ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas rembourser
ça passe ou ça casse
les paris sont ouverts.
quand à nous on aura les deux
quelle chance !
Les irlandais ne sont guère enclins à accepter de rembourser selon le plan de renflouement UE-FMI au point où « The Télegraph », porte voix de la City érit : « ils veulent tous couler les banques »..!
les partis d’oppositions proposent à la place du renflouement d’investir massivement dans les infrastructures et les services publics pour rétablir un progrès économique sur le long terme.
Cela tombe très mal pour les autres dirigeants européens qui s’efforcent de suaver le système au détriment des peuples, et qui doivent discuter dans les semaines qui viennent des mécanismes de renflouement en vue de la mise sous tutelle du Portugal.
Les hostilités reprennent
http://info.france2.fr/economie/la-note-de-l-espagne-sanctionnee-67662201.html
Europe : Les députés se votent une augmentation de 1500 euros mensuels en toute discrétion.
Inflation donc….hausse des revenus !
Il y a sans doute eu erreur d’interprétation de ce qu’à dit Mr Trichet.
Bon, ils n’avaient pas compris, maintenant que c’est fait !
Tout le monde peut se tromper.
A moins que…..
L’attitude de la BCE mènera rapidement à une nouvelle crise systémique comme en 2008. Dans ce cas, elle baissera à zéro le Refi et fera du QE à l’américaine, tout simplement pour tenter d’éviter une violente déflation. Autrement dit, la posture de Trichet qui refuse les restructurations des dettes souveraines ne restera que posture, avoir avoir englouti je ne sais encore combien de centaines de milliards directement sortis de la planche à billets…
DESPECULATION , il ne sert à rien et est impossible de vouloir contenir un fleuve de dettes en aval , il faut répartir en amont………………répartir sur les porteurs préalables ,sinon c’est la noyade.
C’est la seule solution de l’économie mondiale .
Le chomage et la crise balayés par les bienfaits du capitalisme :
http://www.ouest-france.fr/actu/economieDet_-Les-banques-renouent-avec-des-benefices-juteux-_3634-1710756_actu.Htm
François Leclerc, dans votre réponse à Jean Claude Werrebrouck vous évoquer ceux qui ne sont pas imposables, petite erreur trop souvent faite, volontairement (ce n’est bien sûr pas votre cas) ou non, tous le monde est soumis à l’impôt.
En consommant tous sont imposés, à moins de se faire rembourser les taxes divers et variées incluses dans le prix de chaque bien et services.
le clochard et son « camembert p’tit coup de rouge » en sait quelque chose…
En vous remerciant encore pour votre inlassable travail sur ce blog qui nous est tant nécessaire.
Merci, vous avez raison. Un contribuable est celui qui est soumis à l’impôt et aux taxes, et pas seulement à l’impôt sur le revenu.
C’est bien sûr tout à fait exact.
Fonctionnez d’abord comme vous le demandons, fermez tout d’abord lez yeux sinon il n’y aura plus guère de meilleures récoltes et de stabilité sur les grandes places boursières et les marchés qui ravagent déjà tout comme les premières sauterelles sur terre.
Songes et mensonges de l’économie ordinaire par Bernard Legros, Mouvement politique des objecteurs de croissance
«
Dans son précédent ouvrage (Le développement. Histoire d’une croyance occidentale), Gilbert Rist, professeur émérite de l’université de Genève, a démonté l’idéologie du développement. Il élargit ici le propos en passant au crible l’ensemble de la vulgate économique qui, en imprégnant les discours médiatiques et l’imaginaire collectif, empêche d’envisager les rapports sociaux en dehors d’un économisme tout-puissant, et bouche par là même l’horizon d’une transformation politique plus que jamais nécessaire.
Le fil rouge de cet essai est que l’économie n’a rien d’une science et tout d’une construction doctrinale, voire d’une religion (au sens de Durkheim) ; elle ne se soumet pas au principe de la réfutabilité et n’a pas connu de changement de paradigme depuis l’apparition de l’économie politique au 18ème siècle. Elle s’est construite en ignorant le deuxième principe de la thermodynamique – qui postule l’entropie et l’irréversibilité du temps – pour sombrer dans une conception mécaniste (newtonienne) dont nous continuons à payer l’addition aujourd’hui. Son porte-étendard, le fameux homo œconomicus, individu soi-disant rationnel et maximisateur de ses intérêts propres, est une fiction constamment démentie par la simple observation de la réalité sociale et culturelle. Pourtant, cette fiction continue de guider la pensée économique contemporaine.
Par la même occasion, Rist montre les impasses de l’individualisme méthodologique. Il redéfinit l’échange à la lueur de l’anthropologie, bien loin du caractère exclusivement marchand que lui prêtent les économistes, car « l’échange est d’abord un rapport social, qui préexiste à l’invention du marché » (p. 83), et lorsque celui-ci est dit « libre », « s’il n’est pas encadré par un système de règles, imposées ou intériorisées, [il] ne peut que conduire au désastre pour les parties contractantes » (p. 99). Rist distingue la « rareté-finitude », d’essence géophysique (les stocks), de la « rareté-pénurie », d’essence économique (les fonds). Les catégories de l’utile, de l’équilibre et de la croissance sont aussi mises en question. L’auteur consacre d’ailleurs un intéressant chapitre à l’objection de croissance. Dans sa conclusion, il en appelle justement à un nouveau paradigme économique débarrassé du dogme de la croissance.
Cet ouvrage est hautement recommandable pour comprendre l’orthodoxie économique à laquelle la grande majorité des citoyens adhèrent, faute d’une réflexion approfondie.
Bernard Legros
»
La BCE prête aux banques européeennes (qui font partie des « marchés ») à 1% en faisant tourner la planche à billets, (ces prets « bar libre » aux banques n’a pas d’appui dans aucune richesse, seulement dans le pouvoir du BCE). Après le FESF emprunte aux marchés (aux banques, donc) à 3 ou 4% pour le reprêter a l’Irlande et a la Grèce a 6%. Deux questions:
-Ne serait pas mieux de jeter le traité de Lisbonne a la poubelle et obliger a la BCE a preter directement a la Grèce et a l’ Irlande?
-Comment se fait-il qu’après un an (mai 2010) au minimum de ce cadeau non mérité et peut etre autres moins connus, les baqnques europeennes continuent a être moribondes et ne puissent pas etre soumises a des vrais test de resistance?
Ce sont deux bonnes questions. Mais ne serait-il pas préférable, à une création monétaire de la BCE en faveur des Etats, de procéder par restructuration de la dette publique (et de réduire la masse financière) ? Pour répondre à la seconde question, il faudrait pénétrer dans les arcanes de leurs bilans et aussi mieux apprécier l’écheveau de leurs opérations financières réciproques (un très grand facteur de faiblesse)…
Ah ça fait plaisir de regarder les bons chiffres de temps en temps aux infos,
Avec des bénéfices mirobolants ils vont sans doute avoir meilleur coeur, ne sentez-vous pas déjà venir le bon air frais du matin et le monde qui est déjà moins pesant, bon bien sur ça met toujours un peu de temps à redescendre des marchés dans la société.
Marine Le Pen : 23 % d’intentions de vote, Nicolas Sarkozy-Martine Aubry : 21 %.
http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/sondage-presidentielle-marine-le-pen-en-tete-au-premier-tour-05-03-2011-1344656.php
Au secours.
une autre façon de régler son compte aux dettes souveraines ! …
Je le crois pas ! Incroyable ! Terrifiant ! Désespérant ! Il arrive à faire encore 21% l’aut’ surélevé…
Eh ! Sérieusement. Les sondages. Avec un mouchoir sur le nez et des pincettes – grandes – qu’y faut les prendre. Ça sent de plus en plus fort le bidonnage, le trompe-l’œil et la crapulerie. Et avec le FN dans le lot, alors là…
Rien d’étonnant, pourquoi choisir une copie quand l’original est disponible?
Marine le pêne pour verrouiller la France, soit: une prison pour tous!
Au secours ? Il va falloir trouver autre chose que pousser des cris à répétition, je crois. Marine est déjà à l’ Elysée et elle s’appelle Nicolas. On ne va pas encore crier à tue tête » Au secours la droite revient ! » , car elle n’est jamais parti et ça fait plus de dix ans qu’elle est là et qu’elle échoue. M.Jorion a sans doute raison, le problème est ailleurs. Plus complexe et plus simple. Si l’on ne rompt pas avec certains paramètres & paradigmes , dans cinq ans, on criera » Help ! » » ô my god ! shit ! «
et bien, que Paul monte un parti, on suivra !!!
(mais il le fera pas)
Il ne le fera pas pour deux raisons ;
1. Ce n’est pas possible.
2. Il ne serait plus lui-même, et nous non plus !
Mr Trichet préside à une politique d’austérité économique dans sa tour d’ivoire à Francfort. Pendant ce temps là, la crise poursuit ses effets délétères. Le chaos s’étend au Maghreb, au Moyen-Orient, en Afrique. En Europe, aux USA la montée de la droite extrême, quand ce n’est pas l’extrême droite tout court, se poursuit inexorablement:
http://www.google.fr/#q=le+pen+en+t%C3%AAte&hl=fr&biw=1280&bih=608&prmd=ivnsu&source=univ&tbs=nws:1&tbo=u&sa=X&ei=ubJyTabwF8X2sgbItI2EDg&ved=0CC0QqAI&fp=cd525a0659d4113d
Françaises, français, vous avez aimé le 21 Avril 2002, vous allez adorer Avril 2012.
Au royaume des aveugles les borgnes sont roi!
Mais je crois me souvenir que Mr Trichet avait dit lors d’une interview, chez je ne chez plus quel journaliste, qu’un de ses films de science-fiction préféré était Zardoz…
http://www.youtube.com/watch?v=kbGVIdA3dx0
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zardoz
La discussion est par certains côtés « étrangement » concrète.
Trois points retiennent mon attention:
La finance salarie un nombre d’emplois directes non négligeable.
( 600000 à 800000 (?) en France.)
La situation actuelle montre leur force et leur pouvoir d’influence.
Nous ne pouvons pas parler d’avenir sans tenir compte de leur « recyclage ».
(mot dévastateur)
Or, nous leur signifions, par une sorte de prétérition pudique, qu’ils vont socialement
disparaître. Pas très élégant, tout cela.
Une évolution en douceur, de loin préférable, prendra du temps:
L’exemple de l’euthanasie des agriculteurs, – quasi totale et absolument regrettable-
depuis 1965-68 (plan Mansholt) montre que la paix sociale impose la lenteur.
C’est une affaire de 2 générations, au moins.
Naturellement, un effondrement type 1929, viendrait tout compliquer.
Nous avons des théories subtiles sur la rationalisation de la finance et de l’ Economie,
avec assauts d’érudition et d’intelligence, mais rien sur ce sujet. Pourquoi ?
Une réforme de la finance aura aussi des conséquences sociales étendues.
J’ai évoqué plusieurs fois tout l’ intérêt de l’ AFPA pour une redirection
du plan de carrière (!).
Les petits « profiteurs » de la finance, ayant cru à l’idéologie de l’enrichissement
en dormant, vont salement morfler. Et les « petits » d’abord, comme d’habitude.
Tous les châteaux en Espagne, comportant les mots « par capitalisation »,
seront perdants pour tout ou partie.
Ce n’est pas une surprise, ils sont déja des millions aux USA, GB, etc…
à avoir perdu la presque totalité de leur retraite ou leur épargne.
Pas de raisons qu’on soit oublié. Tôt ou tard.
Denis Robert a montré qu’il existait un outil pour suivre la destination
et les montants des capitaux. Et, en plus, un outil moderne et efficace.
Un truand légal ou illégal voulant laver de l’argent payera une officine spécialisée
pour le faire transiter aux quatre coins de la planète et par 100 comptes différents.
Au final, cet argent finira dans un trou noir de la finance.
Et c’est là où les organismes de compensation interviennent.
Il « suffirait » d’une volonté politique pour que les relevés informatiques;
ou équivalents, soient communiqués aux organismes de surveillance.
Impensable puisque les USA, GB, et la France probablement
tolèrent, sinon favorisent, les paradis fiscaux. La City en est doublement l’experte,
territoriale avec les iles de la Couronne et formelle avec les « blind trusts ».
Aux USA , le Delaware est bien connu pour son rôle accueillant.
Je ne sais pas si Monaco est toujours aussi compréhensif…
@Jeanne
Je suis un peu déçu, je croyais que vous faisiez partie des services secrets. Bon, je me demande si les Anglais ne se sont pas un peu vantés : je n’ai pas vu la nouvelle (qui serait d’importance) reprise ailleurs.
Pour les fils directs Internet de la presse nationale, il y a celui du Monde, qui relaie les infos (de ses collègues étrangers) mais hier samedi, il y avait une seule personne pour le tenir, arrêt à 19h. Rien ce matin à l’heure où j’écris. Sur les médias étrangers, Al Jazeera UK (je ne lis pas l’Arabe..) me semble le plus complet en terme de couverture. La BBC s’arrête assez vite aussi (21h30).
Pour les journalistes TV sur place, il y a moins une équipe de France 2 dans chaque camp. Ceux de Tripoli – futurs otages – sont enfermés dans leur hôtel, et en savent peut-être moins que nous. Mais à 130, on peut trouver à s’occuper. Pour France24, je n’y accède pas quand je suis en France, ce que j’en ai vu donne l’impression de très faibles moyens.
Pour les images satellites produites par la presse, rassurons-nous, elles sont statiques (en zoomant chez moi, je vois la voiture que j’ai vendue il y a 2 ans), et n’empêchent pas du tout de faire la guerre.
@François le Sombre: Je ne parlais pas des images satellites mais des infos qu’on lit sur le fil du site internet de la BBC. Pour France24, ils ont aussi un site internet, pas besoin d’avoir la télé (idem pour aljazeera english qui a un fil d’actualité ici
http://blogs.aljazeera.net/
Quant aux services secrets, je me demande pourquoi dès qu’on cite l’Iran ou Israël on est tout de suite menacé de ce genre de sobriquet. Comme si « ces choses là devraient être laissé aux spécialistes » (genre B. Boillon, notre ambassadeur en slip en Tunisie, ou les brillantes analyses de Adler qui sont de la pure fantaisie une fois sur deux… il faudrait le réécouter avec quelques mois de recul pour apprécier). Pour être franche, cela me paraît incompatible d’essayer de penser par soi-même et d’être fonctionnaire d’un état où l’extrême droite menace depuis vingt ans de prendre le pouvoir (Jean Marie Le Pen faisait bien 10 pour cent en 1986). Donc non, fonctionnaire n’est plus une carrière possible.
Récemment avant les dernières élections aux Pays-Bas il y a eu un sondage où on demandait aux fonctionnaires gouvernementaux combien quitteraient leur emploi si Wilders gagnait. Je crois que la réponse était dans les 10 pour cent. Maintenant qu’il a gagné (même si cela ne se voit pas trop en facade), je ne sais pas combien sont passés à l’acte.
@François: voici le lien qui annonçait l’envoi d’experts par les Anglais.
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/04/libyan-opposition-leaders-advice
Il s’agit semble-t-il de faire avancer la proposition France-UK d’implémenter la zone de non survol.
Mais comme les Anglais n’ont prévenu personne sur place et qu’ils ont parachuté leurs « experts » ceux-ci ont été arrêtés et soupçonnés d’intentions malhonnêtes !
A ce propos, cocorico, la France a annoncé officiellement qu’elle reconnaît le Conseil National Libyen intérimaire, dont la première réunion s’est tenue hier mais dont la plupart des 30 membres préfèrent rester anonymes (une idée à suivre pour certains sur ce blog ?).
@Jeanne
Merci beaucoup pour tous vos liens.
Dans ma compréhension de celui du Guardian, on disait « …is to send… », la décision était simplement envisagée.
Ceux capturés aujourd’hui (et relâchés) seraient plutôt aux dernières nouvelles des agents de sécurité des diplomates Anglais… qui se sont égarés. Ceci dit, c’est un 1er pas, si des contacts directs sont pris. On mesure la lenteur et la difficulté du processus.
Côté internationalisation du conflit, Khadafi est moins embarrassé : des pilotes syriens ont été capturés par les insurgés. Il est difficile d’imaginer que ces pilotes de chasse soient engagés sans l’aval (ou même plus) de Bachar Al Assad. Et il touche toujours l’argent du pétrole, pour stipendier ses mercenaires.
Je reste inquiet sur l’issue finale.
Si je vous ai irritée en parlant « d’agent secret », j’en suis désolé. C’était ma façon de vous dire que vos informations étaient utiles et vos analyses judicieuses.
Pour les envoyés spéciaux, l’enquête s’est poursuivie: France Info a quelqu’un, que l’on entend bien sûr aussi sur les autres chaînes de Radio France, ainsi qu’une reporter sur place du Figaro qui intervient aussi dans les infos des différentes chaînes (france inter, culture, etc). Radio France semble en général mieux informé que le site du Monde (mais évidemment, c’est un journal papier qui ne souhaite pas privilégier l’internet).
Quant aux Anglais, cela devient vraiment tordu, car une conversation entre l'(ex) ambassadeur anglais en Libye tout penaud a été diffusée à la télé libyenne, dans laquelle il parle avec l’un des membres de l’opposition à Benghazi en lui demandant s’il peut faire quelque chose pour les 8 gars interceptés avec des faux passeports, des équipements etc… Cela est rapporté et diffusé sur la BBC mais personne ne questionne le fait que cette conversation soit passée sur la télé de Kadhafi! Il semble que les gens qui communiquent avec l’étranger ces jours-ci ont de gros problèmes et je me demande comment les journalistes peuvent assumer cela, et quelles sont les solutions (encore une fois… les hackers ?? ne sont pas assez nombreux! )
http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-12307698
un point de vue *plus à distance, et passionnant …pourquoi la « rente » pétrolière n’aide pas les citoyens du dit-Pays …(*histoire-anthropologie et démographie)
…« Dans leur livre, Todd et Courbage décrivaient l’entrée du monde arabe dans la modernité, en se fondant sur l’analyse de statistiques. « Dans la conclusion du livre, nous disions clairement qu’il serait très étonnant que le développement de la liberté et de la rationalité dans la sphère familiale n’amène pas à des bouleversements dans l’ordre du politique », rappelle notre invité. Mais ils n’avaient pas vu venir, ou en tout cas, pas décrit, les révolutions par la rue qui viennent de se produire, remarque Daniel. « Il y a truc bizarre, rétorque Todd. Les gens sont épatés, alors que des jeunes dans la rue qui foutent en l’air un régime, c’est le gros de l’Histoire », c’est un processus classique pour un historien. Y compris le changement de bord de l’armée… »
… »Selon Todd, un obstacle à la démocratisation se dresse dans certains pays réunissant les critères qu’il a recensés comme étant déterminant : « la rente pétrolière ». Le cas de la Libye est symptomatique. Malgré un taux de fécondité de 2,7 enfants par femme (la barre fatidique étant fixée à 3, selon lui), l’Etat n’y dépend pas de la population pour sa survie. Avec l’argent du pétrole, « vous pouvez acheter autant d’armes et de mercenaires que vous le voulez, et constituer un appareil répressif qui échappe totalement à la population ». La rente pétrolière est « la raison pour laquelle le régime Kadhafi hurle, tue et crie encore », bien que la population ait fait sa transformation. »…
en libre accès qq jours :
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3800
@M
Passionnant, effectivement! J’ai toujours suivi les livres de Todd, j’avais manqué celui-là.
En parlant de pessimisme, Michel Santi est encore plus pessimiste que d’habitude.
http://www.gestionsuisse.com/2011/petrole-vengeance-posthume-des-dictateurs/
C’est marquant à quel point il aborde les politiques de BCE et Fed par les chiffres et non de façon plus politique comme vous le faites, Monsieur Leclerc.
C’est que la Fed et la BCE font beaucoup de politique et accessoirement la finance qui en découle…
Nous sommes complètement d’accord, Monsieur Leclerc.
Et lorsque l’on regarde bien, en Europe, l’aspect politique pèse encore plus fortement que partout ailleurs sur la planète.
Cela me refait penser à l’absence de chef unique.
La force de l’Islam est dans cette faiblesse. Tout comme pour la politique économique européenne.
En gros, le bordel à tous les étages procure une crainte de non contrôle compensée par une faiblesse qui met les prédateurs en confiance.
Le principe du « diviser pour mieux régner » trouve là son effet de levier tout comme nous le décrit non pas Pareto, mais Machiavel.